Le caractère non rival d'un bien
informationnel
Le caractère non rival de l'information -
caractère partagé par l'ensemble des produits de contenu
(musique, édition, télévision, etc.) - signifie qu'elle
peut être consommée simultanément par un nombre arbitraire
de consommateurs : la lecture par un individu des informations comprises dans
un journal ne peut pas priver les autres individus de la possibilité de
les lire à leur tour.
Information : un bien d'expérience
Un bien d'expérience est un produit marchand dont la
qualité est connue après l'achat : c'est le caractère
expérimental. L'information appartient à cette catégorie
de bien qui se distingue des biens de prospection et de confiance. En raison de
son caractère expérimental, un bien informationnel se distingue
par une forte asymétrie d'information sur la qualité (du produit)
pour le consommateur. D'où l'importance de la réputation et des
stratégies visant à informer les consommateurs.
Cette caractéristique impose aux entreprises
médiatiques des procédures de sélection et de
signalisation capables de susciter le désir d'expérience. Ces
procédures sont intenses dans le cas de biens informationnels et
s'appuient sur l'identification de composantes connues : titre de presse, nom
des journalistes, marque du groupe, etc.
Information : bien public/ produit marchand
Dans le cas d'un accès gratuit (comme pour la radio ou
la presse gratuite d'information), l'information se définit comme un
bien public pur. Cependant, lorsque le contenu - l'information - s'inscrit sur
un support payant, où le consommateur est dans l'obligation d'acquitter
un prix pour accéder à l'information, cette dernière est
transformée en marchandise. Dès lors, le média
écrit - contenu médiatique et support physique - s'est
transformé en un bien public avec exclusion, appelé bien
semi-public. Par conséquent, la presse gratuite est un bien public pur,
tandis que la presse payante, un bien public avec exclusion. Mais toutes deux
partagent le caractère de non-rivalité (Francis Balle, 2007).
Ainsi, c'est sur la base de ce caractère non rival d'un
bien que se justifie économiquement l'intervention de l'État.
Parce que la nature et la diversité des contenus médiatiques sont
susceptibles d'exercer une influence non négligeable sur la formation du
système des valeurs de la communauté, étant entendu que
les médias sont des instruments potentiels du développement
culturel, politique, informatif, de divertissement, de cohésion sociale
et constituent des baromètres de la démocratie. On peut aussi
ajouter le droit à l'information.
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