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à‰valuation de la valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales de la province du sud-Kivu en RDC : cas des Bashi, Barega et Bafuliro.

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par Justin OMBENI
Institut supérieur des techniques médicales de Bukavu - Licence en nutrition et diététique 2014
  

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251658240

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE

INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES DE BUKAVU

ISTM/BUKAVU

251657216

B.P: 3036 BUKAVU

E-mail: bukavuistm@yahoo.fr

SECTION : NUTRITION ET DIETETIQUE

EVALUATION DE LA VALEUR NUTRITIONNELLE DES ALIMENTS SAUVAGES TRADITIONNELS CONSOMMÉS PAR LES COMMUNAUTES RURALES (BASHI, BAREGA ET BAFULIRO), PROVINCE DU SUD-KIVU EN RD CONGO

251659264

Présenté par :

OMBENI BIRHASHWIRWA Justin

Mémoire présenté et défendu pour l'obtention du diplôme de licencié en Techniques Médicales (Option : Nutrition et Diététique)

Promoteur et Directeur :

Prof. Théodore MUNYULI (Ir., MSc., PhD.)

Co-dirigé par:

Prof. Fabrice MUVUNDJA PhD.

ANNEE ACADEMIQUE 2014-2015

L'auteur

Justin OMBENI BIRHASHWIRWA est un Ingénieur et Médecin Nutritionniste et Diététicien, originaire de la chefferie Ngweshe, groupement d'Irongo (territoire de Walungu, province du Sud-Kivu), né le 10 septembre 1991 à Bikoma, en République Démocratique du Congo (RDC).

Il fait ces études primaires à Buholo III/Garçons avant de poursuivre ses études secondaires à l'Institut Saint François Xavier Biname/Sud-Kivu et de terminer ses humanités Techniques Agricoles, orientation Nutrition en 2009 dans le même institut.

Licencié en Nutrition Humaine et Diététique de l'Institut Supérieur des Techniques Médicales de Bukavu « ISTM-Bukavu » à la faculté de médecine en 2015. Jeune chercheur et acteur du développement pour la promotion de la santé des communautés rurales, il mène ces recherches en Ecologie alimentaire et la Nutrition quant à la vulgarisation de la potentialité nutritive des Aliments Sauvages Traditionnels en vue de contribuer à l'amélioration de la sécurité alimentaire des ménages ruraux dans la lutte contre la malnutrition pluri-carentielle et/ou protéino-énergétique (MPC/MPE).

Il a travaillé plus de 5 ans dans la plupart des villages des territoires de la province du Sud-Kivu pour étudier les facteurs associés à la malnutrition dans le cadre de les mettre en exergues et arriver à éradiquer ce fléaux qui incombe sur toute l'humanité et en particulier la province du Sud-Kivu, République Démocratique du Congo.

L'ingénieur, Médecin Nutritionniste et Diététicien Justin OMBENI B. continu actuellement ces études scientifiques dans les zones forestières de la République Démocratique du Congo sur le rapport entre les urgences à la sécurité alimentaire et la nutrition via la consommation des aliments sauvages traditionnels et de la manière dont ces aliments sont à une vitesse alarmante de disparition pour cause du changement des couvertures forestières dans les zones types d'Afrique.

DEDICACE

A toi Dieu le tout puissant créateur de toute chose, bon, plein de sagesse et de science.

A vous mes très chers parents BIRHASHWIRWA NKAFU-ESHEBA et NSIMIRE M'MATABARO pour l'amour, sacrifice, soutien et protection.

A vous tous, mes frères, soeurs, collègues et amis, homme de bonne volonté qui de près ou de loin ont contribué ? la réalisation de ce travail.

Je vous dédie ce travail

OMBENI BIRHASHWIRWA Justin

REMERCIEMENTS

Cette étude n'aurait pu voir le jour sans l'aide du Professeur Théodore MUNYULI MUSHAMBANYI, le directeur de ce travail et du Professeur Muvundja Fabrice AMISI département de Chimie, Institut Supérieur Pédagogique, BP 854, Bukavu, R.D. Congo pour les analyses de la composition biochimique des aliments faisant partis de cette étude.

Toute ma reconnaissance à ma principale collaboratrice Francine FURAHAZIHINDULA, dont le soutien fut sans faille.

Je remercie tous mes amis et amies des communautés rurales qui m'ont accueillie de bon coeur.

Et j'ai la plus grande gratitude envers mes enseignants des cours de chimie, Biochimie et de Bromatologie qui m'ont enseignés avec talent : c'est à eux que je dois d'avoir pu commencer ces études. Ils m'ont coachée avec tendresse et intelligence.

Une mention toute particulière à mes frères, soeurs, amis et connaissances dont le sourire et la détermination ont nourri mon espoir.

Ma seule ambition est que ce travail rende service, et qu'il contribue à mettre en échec maladies et souffrances. Pour un avenir plus heureux et plus doux, dans le respect de la dignité de chacun.

À tous, nous disons merci.

SIGLES ET ABREVIATIONS

AT  : Aliments traditionnels

AST  : Aliments sauvages traditionnels

ACP : Afrique, Caraïbes, Pacifique

AGMI  : Acide gras mono insaturé

AGPI  : Acide gras poly insaturé

AOAC : Association des Chimistes Analytiques Officiels

APC  : Action Pour la Paix et la Concorde

CARPE : Central Africa Regional Program for Environment

COMIFAC : Commission des Forêts d'Afrique Centrale

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations

FORENET : Establishment of Forestry Research Network for ACP Countries

IRET : Institut de Recherches Ecologiques Tropicales

PFNL  : Produits forestiers non ligneux

RDC  : République Démocratique du Congo

UEA  : Université Evangélique d'Afrique

FC  : Franc congolais

PRONANUT : Programme national de la nutrition

OCC  : Office congolais de contrôle

MS  : Matières sèches

RESUME

Evaluation de la valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu en RD Congo : cas des Bashi, Barega et Bafuliro.

Pour améliorer la sécurité alimentaire des ménages et lutter contre la pauvreté de la population rurale, une attention particulière se fixe sur la valorisation de la consommation et de la commercialisation des aliments sauvages traditionnels locaux (FAO/OMS 2010).

En effet, dans le but de contribuer à la mise en valeur des ressources alimentaires que constituent les Aliments Sauvages Traditionnels (AST) consommés par les différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu en RD Congo par l'évaluation et la détermination de leurs valeurs nutritionnelles. Une étude descriptive transversale et analytique a été menée dans les villages du territoire de Walungu, Kabare, Kalehe, Mwenga et Uvira.

Soucié de mettre en évidence les différents AST, la valeur nutritionnelle et facteurs influençant la consommation et la vente des AST consommés par les communautés rurales de la province du Sud-Kivu, cette étude s'étale sur une période du 02 Avril au 26 Septembre 2015 dans cinq territoires sur huit de la province.

Pour vérifier les hypothèses en se basant sur les objectifs de cette étude qui expliquent la valeur nutritionnelle des AST, dont il s'agit d'inventorier les AST consommés par les communautés rurales du Sud-Kivu, d'évaluer les principes nutritifs des certains AST, de décrire l'état sanito-nutritionnels des personnes qui en consomment, d'identifier les autres usages dans l'utilisation de chacun de ces aliments, et d'identifier les facteurs influençant la consommation et la commercialisation des AST.

Les résultats de l'analyse immédiate de la composition en matières nutritives et des analyses statistiques descriptives et différentielles des données du terrain révèlent que les AST consommés différent selon les peuplades mais il y a des ressemblances pour certains aliments. Les AST issus de cette expertise sont d'une potentialité élevée en matières nutritives c'est-à-dire ils se classent aussi parmi les aliments riches en protéines comme la viande et les poissons, et les personnes qui en consomment sont en bon état sanito-nutritionnel (p<0.001).

Les qualités organoleptiques, la valeur nutritive, le caractère naturel et l'habitude alimentaire sont des facteurs influençant la consommation des AST. A part le rôle important que joue les AST dans l'alimentation de la population rurale et urbaine pendant leur période de grande disponibilité, ils interviennent de plus dans la pharmacopée traditionnelle telle que le souligne la totalité des enquêtés surtout ceux d'origine végétale. Il s'agit des produits forestiers non ligneux de grande valeur dans la sécurité alimentaire et qui exigent une attention plus accrue de toute la communauté afin de garantir sa gestion durable et de maintenir les différents services environnementaux de la forêt.

Les résultats de cette investigation serviront de base de données aux personnes qui valorisent la consommation des aliments sauvages traditionnels et de lutte contre la pauvreté et la malnutrition dans les communautés rurales de la province du Sud-Kivu.

Mots-clés : Evaluation-valeur nutritionnelle-aliment sauvage traditionnel-communauté rurale-Sud Kivu-Bashi, Barega et Bafuliro.

ABSTRACT

Evaluation with nutritional value of traditional wild food used by the different rural community in South-Kivu province of Democratic Republic of Congo: case of Bashi, Barega and Bafuliro people.

For reducing of security families of alimentary and the control of poorly of the rural population, a signal is fixed in the valuation of the using and the selling of wild fork food (FAO/OMS 2010). In the way, in the aim to contribute in the value of base alimentation who form the wild food Traditional (AST) used by the different fork community in South-Kivu downtown of DRC by evaluation and the finally of their nutritive values.

A study of transversal descriptive and the main clearly leaden the villages of Walungu territory, Kabare, Kalehe, Mwenga and Uvira. Indeed to put in brace the different traditional wild food, the nutritive value and the influence factory for the using and the selling of traditional wild food used the South-Kivu downtown the rural communities, this study is put on the period of April 2nd until 26th of September 2015 in five territories into eight in the downtown.

For searching the hypotheses by basing of the objectives of this study who explain the value nutritional of traditional wild food, in this in case to list the wild traditional food used by rural community of South-Kivu, to check the main nutritive of some wild traditional food, to describe the state of save nutritionals of people who use it; to make clear the influence factors the using and the selling of the wild traditional food.

The results of readily analysis of some composition in mines of nutritive and the statistics analyses descriptive and inferential of the talent of field says that the wild traditional food used different according to the rural community but there is the same for some food. The wild traditional food taken of this searching are useful put above in the subject nutritive, it means they are classed also among the rich food in proteins as the meat and fish; and the people who use it are in good health of safe and nutritional (p<0.001).

The organoleptic qualities, the nutritional value, the characters way or natural way and alimentary behave are the factories who give the exigencies, the using of wild traditional food. Except the aim important that play the wild traditional food in the alimentation of the population who lives in the rural and during their period of great available, they are interviewer or they used more in the traditional curing like say the totality of searching, almost those who have the origin of herbs. There is the forest mines who are not conventional of the great value in the security of food and who impose a clearness the more increase of all the community in order to increase his option strangles and maintain the different service environment of forest.

The results of this position will use the base of some people who take the value of using of the wild food traditional and the checking against the misery and the bad alimentation in the rural communities of south-Kivu downtown.

Keywords: Evaluation-nutritional value-wild food traditional-rural community-south Kivu-Bashi, Barega and Bafuliro people.

Evaluation de la valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels consommés par les communautés rurales (Bashi, Barega, Bafuliro), province du Sud-Kivu, RD Congo

CHAP-I: INTRODUCTION

1.1. Problématique

Ce dernier temps, avec l'explosion démographique, l'approvisionnement des populations en protéines animales est devenu de plus en plus un problème. Les sources de protéines alimentaires alternatives prennent de plus en plus d'importance. Des exemples de formes alternatives possibles de production protéique sont les « novel protein foods » (à base de plantes protéagineuses ou à base de micro-organismes), la viande produite in vitro, les algues et les insectes (van der Spiegel et al. 2013, Cazaux et al. 2010).

A l'échelle mondiale, quelque 1.500 à 2.000 espèces d'insectes sont considérés comme comestibles pour l'homme, parmi lesquelles des Coleoptera (coléoptères), Lepidoptera (papillons), Hymenoptera (abeilles, guêpes et fourmis), Orthoptera (sauterelles et grillons), Isoptera (termites), Hemiptera (hémiptères) et Homoptera (cigales).

La consommation humaine d'insectes, encore appelée Entomophagie, en tant que source importante de protéines, est présente dans bon nombre de cultures disséminées à travers le monde. Bien que la consommation d'autres arthropodes comme les crustacés, soit courante en Europe occidentale, et que ces derniers soient considérés comme un met de choix, l'absorption d'insectes est plutôt peu usuelle et ressentie comme étrange. Cependant, des insectes sont déjà incorporés dans les aliments au niveau régional en Europe. La soupe de hannetons consommée en France et en Allemagne, la tradition locale dans la région de Carnia dans le Nord de l'Italie de manger le jabot sucré de papillons Zygaena (et du Syntomis qui y ressemble), et le casu marzu, un fromage sarde aux larves de mouches, en sont des exemples (Siemianowska et al. 2013).

De plus en plus des tentatives pour domestiquer les animaux sauvages et les insectes comestibles par l'homme sont en cours. Cette nouvelle zootechnie aussi appelée « micro-livestock » ou « mini-livestock », est en voie de promotion dans le but de garantir les populations avec des produits d'origine animale et qui soient nutritifs.

Les insectes comestibles contiennent des protéines (d'une composition comparable à celle de la viande), des vitamines, des minéraux et des acides gras. La valeur nutritionnelle spécifique et la composition chimique sont fonction de l'espèce, du stade de développement et du niveau de l'alimentation de l'espèce. Cependant, la valeur nutritionnelle de la plupart de ces insectes comestibles n'est pas encore connu dans tous les pays du monde (Belluco et al. 2013, FAO 2013, van Huis 2013, Siemianowska et al. 2013, Verkerk et al. 2007, Finke 2002).

En fonction de l'espèce, les insectes sont consommés par l'homme à différents stades de développement, à savoir au stade d'oeuf, de larve, de chrysalide ou au stade adulte (Belluco et al. 2013, Verkerk et al. 2007, Finke 2002). Généralement, les insectes sont consommés entiers, mais ils peuvent aussi être transformés en pâtes ou en poudres. L'extraction de protéines, de graisses, de chitine, de minéraux et de vitamines à partir d'insectes est également possible, mais un travail qui n'est pas encore fait et même de leur valeur nutritive (FAO 2013).

Les insectes représentent une ressource encore mal connue qui est de plus en plus envisagée comme source de nourriture et de protéines. Certaines entreprises (Micronutris en France, Yunnan Insect Biotechnologies en Chine) commercialisent des insectes et certaines universités (Université de Wageningen, NL ; Université de Liège Agro-Bio Tech, B ; Université du Wisconsin, USA) ont des pôles de recherche entièrement tournés vers l'entomophage (i.e. l'étude de la consommation d'insectes en tant que nourriture destinée à l'être humain).

Le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris présente actuellement une exposition intitulée « Les insectes passent à table ». Une première partie montre les types d'insectes, classés par types de pièces buccales, puis la seconde salle expose divers insectes dont la consommation est régulière à travers le monde ainsi qu'une comparaison succincte des apports protéiques des insectes avec les espèces d'élevage traditionnel.

Les insectes comptent actuellement environ 1 million d'espèces décrites à ce jour, et sont déjà consommés de manière plus ou moins régulière dans plus de 110 pays. Les espèces des insectes comestibles se trouvent majoritairement au Mexique et en Amérique du Sud, en Asie Est et Sud-est, dans les îles Pacifique, l'Océanie, et en Afrique centrale. Ramos-Elorduy (Johnson 2010) avait fait savoir que le continent américain abrite le plus grand nombre d'espèces comestibles (39 %), suivie de l'Afrique (30 %) et de l'Asie (20 %). Ces données sont cependant relatives car l'inventaire des insectes comestibles est encore très incomplet dans plusieurs régions du monde.

De plus, il y a également un problème d'harmonisation entre la classification scientifique de nombreux insectes (classification de Linné) et la dénomination attribuée par les autochtones, ce qui peut créer des confusions (un même nom vernaculaire pouvant être utilisé pour désigner plusieurs espèces) (Louey Yen 2010).

De nos jours, l'attention et les moyens sont concentrés sur un nombre limité d'espèces d'intérêt commercial, parmi lesquelles on retrouve les légumes occidentaux les plus « sophistiqués » (variétés sélectionnées). Pourtant, les légumes feuilles, les champignons sauvages, les insectes, les gibiers, les plantes sauvages,... traditionnels restent fortement consommés, dans certaines recettes locales ayant la valeur de spécialité nationale (Remi Kahane et al. 2005).

La forêt et les arbres fournissent des aliments en complément des sources agricoles traditionnelles. Pourtant, naguère encore, forestiers, les nutritionnistes ne prêtaient qu'une faible attention aux aliments de la forêt. Dans de nombreuses régions du monde, les produits forestiers autres que le bois, définis comme «produits d'origine biologique autres que le bois et services issus des forêts et des emplois du sol connexes» (FAO 1995), jouent un rôle biologique et social important dans les systèmes alimentaires locaux. Ils peuvent apporter une véritable contribution à la nutrition comme élément du régime alimentaire ou comme atout de la sécurité alimentaire des familles. Ils servent la santé par leur rôle dans la prévention et le traitement des maladies. Les pauvres qui habitent en forêt ou aux alentours, particulièrement les gens sans terre, les femmes et les enfants, dépendent à divers degrés de l'exploitation des ressources communes de la forêt dans la vie courante ou en période de crise.

Les aliments de la forêt peuvent constituer durablement un élément significatif des régimes alimentaires. Leur consommation élargit la base de l'alimentation, diversifie le régime alimentaire et contribue à prévenir les carences nutritionnelles ainsi qu'à maintenir l'équilibre de l'alimentation. Ces aliments proviennent de sources naturelles locales qui font partie de l'écosystème local ou sont compatibles avec lui. Les produits forestiers autres que le bois contribuent aussi à la sécurité alimentaire et à la santé familiale. Les feuilles et les fruits sauvages contiennent beaucoup de nutriments essentiels. Les graines, noix, racines et tubercules trouvés dans la forêt fournissent des lipides et des hydrates de carbone. Les champignons, gommes et sèves fournissent des protéines et des minéraux. Les animaux sauvages de la forêt fournissent souvent une bonne part de la viande consommée par les gens qui vivent en zone forestière ou alentour (FAO 2009).

Dans les régions rurales du Liban, les femmes font valoir les bienfaits de l'alimentation traditionnelle, impulsant ainsi le retour à des aliments sains et abordables. Depuis 2005, ces femmes rurales du Liban se réunissent quotidiennement dans une cuisine collective où elles préparent des mets sains à base de plantes sauvages comme l'ache et la figue. Elles vendent ces plats dans un marché urbain(Beyrouth), à l'occasion de festivals culinaires et de banquets, ainsi qu'à l'éco hôtel du village dont elles assurent le fonctionnement (Division des communications, CRDI 2002)

La longue guerre civile, conjuguée à l'afflux d'aliments importés peu coûteux, a entraîné le déclin de l'agriculture dans le pays. La consommation d'aliments transformés peu nutritifs s'est donc répandue dans la population. La pauvreté n'a fait qu'aggraver les choses. Une étude menée par des chercheurs en 2002 dans trois villages a révélé que près de 20 % des villageois interrogés n'avaient pas les moyens d'acheter suffisamment d'aliments pour se nourrir. Un tiers des personnes visées par l'enquête se nourrissaient d'aliments de piètre qualité, faute d'argent pour acheter des aliments plus sains. En outre, un grand nombre de répondants ont dit consommer de plus en plus d'aliments riches en farine blanche, en sucre et en huiles importées, qui procurent pourtant moins de bienfaits que l'huile d'olive locale (Division des communications, CRDI 2002)

Les chercheurs ont aussi découvert que le riche patrimoine culinaire du Liban recelait la clé d'une meilleure nutrition. Ils ont étudié la valeur nutritive de plus de 40 plantes sauvages et de mets traditionnels préparés à partir de ces plantes. Récemment formées à la préparation d'aliments devant être commercialisés et aux rudiments de la mise en marché, les championnes de la nutrition s'emploient à faire connaître ces produits alimentaires largement accessibles.

La recherche, à laquelle participe maintenant l'Université d'Ottawa au Canada, demeure axée sur les écosystèmes locaux et sur leur capacité de satisfaire, à long terme, aux exigences d'une saine alimentation (Division des communications, CRDI 2002).  

Les aliments traditionnels sont sains. Pour fournir aux familles et aux communautés des aliments sains, les chasseurs et les pécheurs du Nunavut récoltent caribous, boeufs musqués, canards, lagopèdes, bélugas, ombles chevaliers et autres aliments sauvages. Les aliments traditionnels comprennent également les baies et les plantes comestibles prélevées dans la nature (Blanchet C. 2000) Par le passé, la consommation d'aliments traditionnels constituait un régime équilibré; de nos jours, cependant, les gens dépendent de plus en plus des aliments achetés à l'épicerie (Blanchet C. 2000).

François Couplant (2012) s'attache à mettre en valeur les végétaux comestibles méconnus et à les faire connaître aux restaurateurs et au public par le biais de conférences, de stages, de prestations personnalisées, de publications et des médias. Il travaille actuellement en particulier sur l'alimentation de nos ancêtres au Paléolithique et collabore dans plusieurs pays avec de grands chefs cuisiniers à la réhabilitation des saveurs oubliées.Depuis de nombreuses années, François Couplant (2012) parcourt la planète à la recherche des traditions alimentaires des différents groupes culturels qui peuplent notre monde: les relations entre hommes et plantes sont innombrables et fascinantes.

Ces dix dernières années, la reconnaissance du rôle des produits forestiers non ligneux (PFNL) comestibles dans la sécurité alimentaire, comme la viande de brousse et les fruits et champignons locaux, a considérablement augmenté.

Malgré tout, les potentialités alimentaires des insectes comestibles sont mal connues bien que plusieurs études aient montré que les insectes contribuent de manière importante aux moyens d'existence des régions rurales comme urbaines. Dans de nombreuses cultures, les insectes sont consommés comme un supplément quotidien, un met délicat occasionnel ou un produit de substitution durant les pénuries alimentaires, les sécheresses, les inondations, les guerres, etc. Les insectes comestibles doivent être considérés comme une alternative potentielle plus importante dans les efforts d'améliorer la sécurité alimentaire et d'alléger la pauvreté en Afrique subsaharienne (de Foliart 1992). La FAO note que les populations les plus pauvres récoltent les insectes et les autres PFNL, et ces activités de récolte sont habituellement pratiquées par les femmes.

Les chercheurs et personnes qui travaillent dans le développement d'optimiser le potentiel des insectes, particulièrement ceux qui proviennent des forêts et qui sont comestibles. Les liens entre gestion des forêts et populations d'insectes sont encore moins connus ainsi que les impacts de la récolte des insectes sur la forêt la biodiversité en général, et les modes alimentaires dans les régimes locaux liés aux évolutions de la disponibilité d'autres source des protéines sources de protéines comme la viande (dont la viande de brousse), le poisson ou les noix d' arachide (Muvundja et al. 2013).

En 2002, le Programme des Produits forestiers non ligneux (PFNL) de la FAO, soulignant la prise de conscience du besoin de développer d'avantage la sensibilisation sur le potentiel des insectes comestibles dans les stratégies de survie des populations qui dépendent de la forêt, a lancé une étude afin de connaitre leur rôle et leur importance dans les moyens d'existence locaux mais aussi pour répondre aux manques de connaissances sur ce sujet. Une priorité a été donnée au Bassin du Congo, région qui possède d'importantes ressources forestières, encore riches en faune et flore sauvages et dont le niveau de consommation à la fois en viande de brousse et en de nombreuses espèces d'insectes comestibles est important.

L'Afrique présente actuellement 524 espèces comestibles et 36 pays consommateurs (Ramos-Elorduy in Johnson 2012), majoritairement dans les régions centrale et australe (209 espèces majoritairement consommées en Afrique Sub-saharienne (Illgner et Nel 2000). Ceci est en premier lieu dû au fait que, en de nombreuses régions d'Afrique, l'Entomophagie fait partie intégrante des traditions. Les espèces consommées varient en fonction des peuples.

Ainsi certains peuples de la République Démocratique du Congo comme les Yombe considèrent la consommation de toutes les chenilles comme taboue et chez les Lega, les femmes enceintes ne sont pas autorisées à consommer un certain type de chenilles.

Des experts locaux du Cameroun, de la République centrafricaine, la République du Congo (Brazzaville) et la République démocratique du Congo (Kinshasa) ont été contractés pour produire des études de cas. Le sujet de ces études est principalement les chenilles, insectes les plus communs de la forêt qui peuvent être facilement récoltés. La plupart des chenilles se nourrissent des feuilles des arbres, celles-ci pouvant provenir d'espèces forestières de valeur comme le sapelli Entandrophragma angolense ( Meliaceae), il existe donc des liens essentiels entre les chenilles et l'écosystème forestier. Cela offre de nombreuses options de gestion forestière pour à la fois répondre aux besoins alimentaires locaux et de santé et à la productivité de l'écosystème forestier (Shango 2010).

Le champignon de l'espèce Agaricus bisporus ( agaricacées) est le plus cultivé parmi toutes les variétés comestibles. C'est par contre un de ceux dont les propriétés médicinales et les effets santé sont les moins documentés. Malgré sa teneur élevée en eau, le champignon a une valeur nutritive comparable à celle de plusieurs autres légumes. Il contiendrait également certains composés potentiellement bénéfiques pour la santé, mais dont les effets ont fait l'objet de peu d'études scientifiques (Lampe 1999, Bazzano et al. 2003).

Au Sud-Kivu (RD Congo), la chenille Bunaeopsis aurantiaca (Saturnidae) « Milanga », de haute valeur nutritive que la viande et les poissons, est largement consommée par les populations de la forêt du bassin du Congo en général. Cette chenille a comme plante-hôte l'arbre Uapaca guineensis (Euphorbiaceae) un arbre connu pour ses planches en bois de qualité et comme un arbre à chenille de valeur, mais cet arbre est couper par les paysans pour s'en servir à la fabrication des braises, d'où on note déjà une diminution de production de ces chenilles dans la communauté (Muvundja et al. 2013).

Dans les hauts plateaux d'Uvira (province du sud Kivu), plus de 10 espèces des plantes sauvages groupées en 8 familles sont consommés par les communautés ethniques. Tous les enquêtés reconnaissent les vertus thérapeutiques de ces plantes commercialisées en grande quantité pendant la saison de pluie et comme étant une source par excellence des vitamines et sels minéraux (selon les enquêtés), mais dont aucune détermination de la valeur nutritive de ces plantes n'a été déjà effectuée par les chercheurs (Muvundja, communication personnelle).

Au vue de la revue de la littérature disponible au chercheur, apparemment aucune étude n'a encore était effectuée au Sud-Kivu pour déterminer la valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales (tribus). Par ailleurs, contrairement à la plus part d'autres études dans lesquelles on arrive à analyser la valeur nutritive d'un seul aliment ou d'une seule catégorie d'aliment, cette étude vise à analyser plus d'un aliment ou plus d'une catégorie d'aliment (ex. aliments traditionnels d'origine animale : insectes, chenilles et leurs larves, escargots, rat taupier, grenouille, etc. et ceux d'origine végétale : fruits, légumes, champignons, tubercules, racines, tiges,...).

Questions de Recherche

Dans cette étude, les questions suivantes ont été posées pour servir comme fils conducteur de cette étude :

(i) Quels genres d'aliments traditionnels les gens consomment-ils dans les localités ?

(ii) Quels en sont les facteurs influençant la consommation et la commercialisation des aliments sauvages traditionnels ?

(iii) Quelle est la valeur nutritive des aliments sauvages traditionnels par tribu ?

(iv) Comment ces aliments sont-ils préparés, récoltés et utilisés ?

(v) Existe-t-il d'autres usages dans l'utilisation de ces aliments ?

(vi) Les aliments traditionnels sont souvent disponibles pendant de courtes périodes, alors quelles sont les périodes et les conditions de la disponibilité ?

(vii) Comment pourrait-on conserver ces aliments de manière à les manger plus tard (ex : les plantes sauvages, les termites sexuées ailées, les champignons, les insectes et chenilles/larves, etc.) ayant encore conservés leur valeur nutritive ?

1.2. Objectif principal

Contribuer à la mise en valeur des ressources alimentaires que constituent les Aliments Sauvages Traditionnels (AST) consommés par les différentes communautés rurales (tribus) de la province du Sud-Kivu en RD Congo par l'évaluation de leurs valeurs nutritionnelles.

1.3. Objectifs spécifiques

(i) Inventorier les aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés de la province du Sud-Kivu ;

(ii) Déterminer les principes nutritifs des certains aliments sauvages (non cultivés et non élevés) consommés par les différentes communautés rurales de la RD Congo/province du Sud-Kivu en particulier ;

(iii) Décrire l'état sanito-nutritionnel des personnes consommant ces aliments ; 

(iv) Identifier les raisons ethno-biologiques dans l'utilisation de chacun de ces aliments ;

(v) Identifier les facteurs influençant la consommation et la commercialisation des AST,

1.4. Hypothèses de recherche

L'hypothèse principale de cette étude est que, dans le contexte de sécurité alimentaire des communautés rurales du Sud-Kivu, la consommation des aliments sauvages traditionnels locaux serait préservatrice des maladies nutritionnelles.

Conformément aux objectifs spécifiques présentés ci-haut, cette hypothèse serait décomposée en cinq hypothèses secondaires ci-dessous :

(i) Les AST consommés diffèrent selon les peuplades,

(ii) Les aliments sauvages traditionnels locaux consommés par les différentes communautés rurales sont d'une haute valeur nutritive,

(iii) Les personnes qui consomment ces aliments sont en bon état sanito-nutritionnel,

(iv) Ces aliments répondent à d'autres fins en plus de leur consommation, par ex. médicaux, additifs, présentés aux cérémonies coutumières, etc.,

(v) Les qualités organoleptiques, les habitudes alimentaires, la valeur nutritive et respectivement la grande disponibilité, la demande, la rentabilité, etc. sont des facteurs influençant la consommation et la commercialisation des AST,

1.5. Délimitation du travail

Cette expertise vise exclusivement l'évaluation de la valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu en RD Congo, cas des Bashi, Barega et Bafuliro. La récolte des données et l'interprétation des résultats de cette recherche s'étalent sur une période allant du 2 Avril au 26 Août 2015.

CHAP-II : REVUE DE LA LITTERATURE

2.1. Généralités sur les aliments sauvages traditionnels

Depuis des temps immémoriaux, la terre a nourri les peuples autochtones. Ces peuples savaient quelles plantes récolter pour leur usage médicinal et lesquelles leur permettraient de se nourrir pendant l'hiver. Ils connaissaient les endroits où trouver les meilleurs légumes racines et où cueillir les meilleures baies. Les Autochtones ont toujours organisé leur vie autour des cycles alimentaires saisonniers. Jusqu'à tout récemment, bon nombre de peuples autochtones suivaient la migration des animaux et sillonnaient le territoire et ses cours d'eau au gré des saisons. En fait, la plupart d'entre eux ne se sont établis en un lieu donné de manière plus permanente que durant les 50 dernières années (Batal et al. 2005).

Toutefois, le mode de vie ancestral basé sur les activités traditionnelles conserve son importance. La chasse, la pêche et le piégeage restent des activités importantes pour les Autochtones au Canada, qui leur permettent de tirer leur subsistance de la terre, de l'air et de l'eau (Kuhnlein et Receveur 2005).

Dans les diverses régions du Canada, les grandes différences sur le plan du climat, de l'écologie, de la flore, de la faune et du relief jouent un rôle déterminant à l'égard de la survie des Autochtones et des aliments à leur portée. L'adaptabilité est indissociable de la survie dans ces milieux peu hospitaliers, où la disponibilité des aliments dicte la consommation. De même, les méthodes de préparation et de conservation des aliments sont traditionnellement déterminées par le milieu de vie des Autochtones. Les Autochtones ont appris à utiliser les ressources disponibles pour se procurer de la nourriture et d'autres nécessités. Ils ont appris à s'adapter à leur milieu et à en exploiter toutes les ressources pour survivre (Van Oostdam et al. 2003).

Ces aliments peuvent avoir différentes appellations selon le vouloir de l'auteur, comme à titre d'exemples : aliments indigènes (AI), aliments non populaire (ANP), aliments traditionnels des autochtones, aliments sauvages traditionnels (AST) ou tout simplement aliments traditionnels (AT), produits forestiers non ligneux (PFNL), etc. (Kuhnlein et al. 2004).

2.2. Définitions des quelques concepts

2.2.1. Aliments traditionnels (AT)

Les aliments traditionnels proviennent de plantes ou d'animaux prélevés dans le milieu local et jugés culturellement acceptables, par opposition aux aliments du commerce transportés du sud (Kuhnlein et Receveur 1996 ; Receveur, Boulay et Kuhnlein 1997).

Les sources traditionnelles de nourriture sont uniques en leur genre et presque toujours associées à un lieu géographique ou à une culture en particulier (Kuhnlein, Receveur, Soueida et Egeland 2004).

L'accès fiable aux aliments du commerce, c.-à-d. les fruits et légumes frais, n'est à la disposition des communautés autochtones rurales et éloignées que depuis récemment, par l'intermédiaire du programme Aliments-poste du gouvernement canadien. Or, les aliments traditionnels fournissent tous les éléments nutritifs nécessaires à l'organisme. Selon l'endroit où ils vivent, la saison et la disponibilité des espèces végétales, aquatiques et fauniques, les populations autochtones consomment divers types d'aliments traditionnels. Le régime le plus sain pour les Autochtones est celui qui réserve une place aux aliments traditionnels (Kuhnlein et al 2004).

2.2.2. Les aliments sauvages traditionnels (AST)

Ce sont des substances qui servent à nourrir un être vivant, provenant d'une espèce ou d'une variété non cultivée et/ou non élevée appartenant à la culture et à la civilisation(d'une société ou d'un pays).( Kuhnlein, Receveur 2004)

2.2.3. Les produits forestiers non ligneux (PFNL)

Plusieurs auteurs ont tentés définir une expression aussi dynamique que celle des PFNL. A l'instar de cette terminologie, le sens donné aux PFNL a beaucoup évolué dans le temps (Ndjebet 1997, Aubé 1996, Peters 1997, et FAO 1999).

Les définitions de ces auteurs sont bien résumées par celle de la (FAO 2001) qui considère les PFNL comme l'ensemble de biens et services pouvant être vendus, autoconsommés ou être utilisés par l'industrie comme source de matières premières et qui proviennent des ressources renouvelables et de la biomasse forestière. Ces produits sont susceptibles de permettre une augmentation des revenus réels et des emplois des ménages ruraux (Biloso 2008).

Même si leur exploitation se fait encore à l'échelle artisanale, les PFNL ont une influence sur la vie ou la survie des populations rurales, car ils jouent un rôle important dans l'équilibre alimentaire, la conservation de l'identité culturelle, la santé et des activités génératrices des revenus. Le miel s'inscrivant dans ce registre, il se présente comme un produit multifonctionnel couvrant pratiquement tous les aspects susmentionnés (Awono et al. 2008).

2.2.4. Valeur nutritionnelle d'un aliment

C'est l'ensemble de qualités que possède un aliment lié à l'assimilation par l'organisme des substances nécessaires à sa survie (Bernard et Geneviève 2011).

 

2.2.5. Communauté rurale

Est un groupe humain solidaire vivant à la campagne et qui partage une histoire, une culture ou des intérêts communs (Bernard et Geneviève pierre 2011).

2.3. Classification des PFNL

Suivant la définition mondiale des produits des forêts et des arbres, la FAO (1999) a retenu deux catégories des PFNL, basées sur leurs utilisations finales, la taxonomie ainsi que les caractéristiques de services qu'ils rendent aux populations. Il s'agit des :

(i) Plantes et produits végétaux. Si l'on s'en tient à l'anatomie des ressources forestières, la distinction entre les produits ligneux et non ligneux considérés par les chercheurs et scientifiques n'est pas nette (Degrande et al, 2006 ; Biloso 2008). Selon la FAO (2001), les PFNL d'origine végétale sont classés en 8 catégories: aliments ; fourrage; matière première pour la préparation de médicaments et de produits aromatiques ; matière première pour la préparation de colorants et de teintures ; matière première pour la fabrication d'ustensiles, d'objets d'artisanat et pour la construction ; plantes ornementales ; exsudats et autres produits végétaux.

(ii) Animaux et produits forestiers non ligneux d'origine animale, comprenant la viande de brousse, les animaux vivants, cuits, les peaux et trophées, les poissons (vivants, ornementaux), les reptiles, les insectes, les fourrures, les os, les oeufs d'oiseaux et des reptiles, les dents, les coquilles, les griffes, les plumes d'oiseaux, les poils, les cornes, les queues, les huiles de poissons et de serpents, le miel sauvage et la cire d'abeille, etc. ;

Etant considérés comme un règne indépendant des plantes vasculaires, les champignons devraient faire l'objet d'une troisième catégorie dans la classification des PFNL (Toirambe 2005).

2.4. Importance des PFNL en RD Congo

Il est admis que les forêts congolaises jouent un rôle important au niveau des grands équilibres écologiques mais leur contribution au PIB est très modeste (à peine 1%) comparativement à d'autres secteurs productifs tels que les mines, l'agriculture, ...

Dans ces forêts l'importance des produits forestiers non ligneux n'est plus à démontrer. Il est déjà largement connu que ces produits complètent la production agricole des ménages en leur apportant des denrées nutritionnelles essentielles, des produits à usage médicinal, du fourrage, de la paille, etc. Ils sont pourvoyeurs des aliments de secours pendant la période de soudure ou constituent un filet de sécurité alimentaire d'urgence contre des aléas saisonniers et en cas de nécessité urgente pour les ménages (Mukerji 1995).

Les PFNL constituent également une des principales sources, sinon la principale source de protéines animales pour les populations tant rurales qu'urbaines. En milieu rural, les protéines animales commercialisées issues d'élevage ne font généralement pas ou font très peu partie de l'alimentation habituelle. Pour satisfaire leurs besoins, les populations rurales font souvent usage du gibier, du poisson, des insectes, des chenilles, des larves, des escargots, etc. Pour Wolfgang et Bihini (1989), 75 % des protéines animales consommées en RDC proviendraient de la faune sauvage. Les marchands de viandes ou de poissons marins surgelés n'ont pas pu s'établir dans beaucoup de centres urbains de la cuvette centrale (entité purement forestière) jusqu'à nos jours à cause de la concurrence que leur imposent les chasseurs et les pêcheurs autochtones.

L'apport qualitatif en protéines par la viande sauvage a été étudié par quelques chercheurs. Ainsi, Heymans (1982) rapporte qu'au Bénin, un kilogramme de viande d'antilope boucanée contient 85,16% de protéines. Debroux et Dethier (1993) ont montré que, dans la plupart des cas, la teneur en protéines de la viande de brousse est supérieure à celle de la viande des animaux domestiques (environ 22,3% pour le bétail).

Les produits végétaux non ligneux contribuent potentiellement à la fourniture des matières premières d'où sont extraits des principes actifs par les industries pharmaceutiques. Ils interviennent efficacement dans les soins de santé d'environ 80 % de populations des pays en développement qui, aujourd'hui, font encore recours à la pharmacopée traditionnelle (Mukerji 1995). Deux raisons majeures peuvent expliquer cette situation : des crises économiques diverses dans ces pays ; et des coûts onéreux des produits pharmaceutiques.

Les PFNL représentent souvent, aux yeux des populations locales, la manifestation la plus évidente de la valeur de la forêt en tant que capital-nature, et représentent par la suite un facteur important dans la conservation de l'ensemble des ressources de la forêt, notamment de sa diversité génétique (FAO 1989).

Ils peuvent ainsi constituer une source importante de revenus dans les économies locale, nationale ou internationale. A l'heure actuelle, plus de 150 PFNL font l'objet de commerce dans les différents marchés de l'Afrique Centrale (FAO 2001). Tabuna (2000), en décrivant le marché des PFNL en Europe (Royaume Uni, France, Portugal, Belgique et Espagne), a évalué les exportations de l'Afrique Centrale à 3.475 tonnes/an et le chiffre d'affaires généré par ce volume est estimé à 96.424.251 $US.

Pour une utilisation commerciale, l'exploitation de certains des PFNL a ouvert de nouvelles perspectives laissant entrevoir la possibilité d'emplois à temps partiel ou à temps plein, pour les hommes aussi bien que pour les femmes dans les communautés rurales, voire dans des centres urbains.

2.5. Facteurs encourageant la mise en valeur des PFNL en RD Congo

Selon la FAO (1992), la valorisation des PFNL dans les pays en développement a été principalement favorisée par la détérioration des facteurs économiques intérieurs et extérieurs et par les efforts faits pour conserver les forêts tropicales et la biodiversité. Cette détérioration a été le frein de certaines importations et a permis aux populations de ces pays d'aller puiser davantage dans leurs propres ressources naturelles pour la survie. Les médicaments sont un exemple de produit importé coûteux qu'il faut maintenant remplacer par des plantes médicinales locales dont le coût financier est insignifiant.

Par ailleurs, certaines administrations nationales se rendent de plus en plus compte que le bien-être d'une partie des communautés locales dépend des ressources forestières non ligneuses, et que l'utilisation rationnelle de ces ressources peut en améliorer régulièrement le niveau de vie. Il a été démontré que les femmes engagées dans la vente des principaux PFNL (Dacryodes edulis, Irvingia spp. Cola acuminata, Ricinodendron heudelotii.....), ont vu leur situation économique s'améliorer positivement (Ndoye et al.1998, Biloso 2003, Biloso et Lejoly 2006).

La demande des plantes médicinales des forêts tropicales par les industriels pharmaceutiques crée de nouveaux débouchés à travers le monde. Cette demande a relevé les prix de certains produits au détriment des produits de synthèse.

Jadis marginalisés, beaucoup des PFNL participent aujourd'hui aux échanges internationaux. L'accroissement démographique des immigrés du Sud dans des pays européens a ouvert la porte aux marchés des PFNL tropicaux (considérés pour certains comme des « produits biologiques »), dont la demande est restée croissante pendant ces dernières années (Tabuna, 2000).

Un autre facteur qui motive la valorisation des PFNL est la pertinence de diversification des produits, qui favorise la création d'emplois et de revenus dans les zones rurales, ainsi que la protection des valeurs environnementales et culturelles.

2.6. Effets négatifs de l'exploitation des forets face aux AST

L'agriculture itinérante sur brûlis, l'exploitation forestière, la chasse commerciale sont des activités anthropiques majeures, responsables de l'amenuisement ou de l'appauvrissement des AST en milieu forestier.

En RDC par exemple, plus de 70% de la population pratiquent essentiellement l'agriculture de subsistance, cultivant annuellement près de 5 à 6 millions d'hectares. Les techniques culturales (défrichement, sarclage, brûlis, etc.) sont préjudiciables au maintien des forêts, surtout en zones de 17 fortes densités où le raccourcissement de la période de jachère ne permet plus à la forêt de se reconstituer (MINAF-ET 2003).

L'exploitation forestière présente également un impact tant présent que futur sur les récoltes des AST. Elle peut conduire à un appauvrissement de certaines espèces (par exemple Baillonella toxisperma) et de la diversité structurale de la forêt, ainsi qu'à une faible croissance du sous-bois, suite à la destruction des semis, des jeunes arbres, de la surface du sol ainsi que des réseaux de drainage (Djomo 2001). Les engins lourds utilisés (tracteurs à chenilles pour le débusquage, tracteur à chenilles ou sur pneus pour le débardage) causent beaucoup de dommages au niveau du sol et du peuplement des PFNL. Les routes forestières et l'installation des campements dans des zones d'exploitation forestière ne font qu'augmenter la pression sur les AST en les rendant accessible.

La chasse fut pratiquée depuis le temps immémoriaux par les populations forestières ; mais cette activité n'est plus durable pour plusieurs raisons : la modification de l'environnement social, l'apparition de nouveaux besoins à cause de l'accroissement démographique, la sédentarisation, l'urbanisation, l'immigration intensive, l'évolution des méthodes de chasse avec l'apparition du fusil et des câbles en acier, etc. (Mathot 2002).

La viabilité de cette chasse dans les forêts tropicales, en particulier en Afrique, suscite de grandes préoccupations pour la faune sauvage des forêts. Par exemple, la quantité de viande d'animaux sauvages (gibier ou viande de brousse) récoltée chaque année dans le bassin du Congo est évaluée à 5 millions de tonnes (Fa et al.2002), ce qui indique que le taux d'exploitation est deux fois plus élevé que le taux de production.

A titre de comparaison, en Amazonie, on récolte environ 0,15 million de tonnes de gibier, ce qui correspond à un taux d'exploitation de 0,08 % par rapport au taux de production, un ratio 30 fois inférieur à celui du bassin du Congo (FAO 2003). Bien que ces chiffres soient indicatifs, ils confirment les graves menaces qui pèsent sur la faune sauvage des forêts tropicales africaines et congolaises en particulier.

2.7. Etat de lieux des PFNL en RDCongo

Ce n'est que ces dernières années que des études systématiques sont faites sur l'utilisation des PFNL, notamment en étudiant les filières et en procédant aux inventaires des PFNL des diverses régions de la RD Congo.

Bien qu'embryonnaire, plusieurs études ont montré que de nombreux produits forestiers non ligneux sont couramment utilisés ou ont une valeur reconnue. Certains sont exploités de façon très intensive, d'autres moins. L'intensité de l'exploitation est fonction de la demande domestique et/ou commerciale du produit (Toirambe 2005).

Dans ce point, il sera question de donner des principaux PFNL qui jouent un rôle capital et visible dans l'amélioration des conditions de vie des populations qui les exploitent et/ou qui les commercialisent. Ainsi, rappelons que les PFNL présentés ici font l'objet d'une compilation des informations de la littérature et des enquêtes ponctuelles réalisées auprès de différents acteurs du secteur PFNL. On trouvera ci-dessous, les différents PFNL regroupés en trois catégories signalés plus haut : les PFNL d'origine végétale, les PFNL d'origine animale et les PFNL fongiques.

2.7.1. Aliments sauvages traditionnels (AST) d'origine végétale

Dans cette catégorie, on distingue :

(i) AST végétaux comestibles

La vie des ménages dans les villages et dans les villes est soutenue par une mosaïque de plantes et de cultures destinées à la consommation. Plus de 100 espèces de produits végétaux non ligneux destinées à l'alimentation humaine sont connus. Dans son étude sur le « Renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique Centrale à travers la gestion et l'utilisation durable des produits forestiers non ligneux, Toirambe (2005) a montré que 21 espèces présentent une importance au niveau national et 45 espèces au niveau local ou provincial.

L'usage relatif aux organes végétaux montre que les fruits (45% d'organes comestibles) sont couramment recherchés et consommés par la population congolaise, suivis des feuilles (38%) qui sont préparées comme légumes.

Les tubercules ou rhizomes (11%) sont consommés comme aliment de base ou d'appoint et les autres organes, notamment les écorces (2%) et les petits morceaux de bois (1%) sont traditionnellement utilisés comme condiments ou en assaisonnement.

Il sied de signaler que deux à trois organes de certaines espèces sont consommés, cas de : Afrostyrax lepidophyllus ( Huaceae)avec trois organes (écorce, morceau de bois et graines), Hua gabonii (Huaceae)avec trois organes (écorce, morceau de bois et graines), Aframomum laurentii ( Zingibéracées)avec deux organes (fruits et nectar), Capsicum frutescens ( Solanaceae)avec deux organes (feuilles et fruits), Cucurbita maxima ( Cucurbitaceae)avec deux organes (feuilles et graines), Elaeis guineensis avec deux organes (bourgeon et noix), Scorodophleus zenkeri avec deux organes (écorce et fruits), Impatiens masisiensis (Balsaminaceae)avec deux organes (feuilles et fruits), Lasimorpha senegalensis avec deux organes jeunes feuilles et rhizomes), Lagenaria sphaerica ( Cucurbitacées)avec deux organes (feuilles et graines), Lagenaria siceraria (Cucurbitaceae)avec deux organes (feuilles et graines), Raphia sesse ( Arecaceae)avec deux organes (bourgeon et fruits), Solanum aethiopicum ( Solanaceae)avec deux organes (feuilles et fruits), Tristemma incompletum (Melastomataceae)avec deux organes (feuilles et fruits), Xanthosoma qagittifolium avec deux organes (feuilles et tubercules).

L'étude de Biloso (2008), sur de la valorisation des AST des Plateaux de Batéké en RDC montre que 169 espèces de PFNL appartenant à 65 familles des plantes sont valorisées. Les PFNL végétaux comestibles sont les plus exploités dans la zone d'étude. Il s'agit de Pteridium sp, du vin indigène (de palmier à huile et de raphia), de Dioscorea praehensilis, de Talinum triangulare et du rotin. La consommation du Pteridium sp. par le ménage, son prix de vente, sa disponibilité dans les écosystèmes, la distance à parcourir par rapport aux lieux de prélèvement, le statut matrimonial du chef de ménage, la distance par rapport au marché et l'appartenance à une structure locale sont des facteurs explicatifs déterminants dans le choix de l'exploitation ce AST qu'est le Pteridium sp. (Biloso 2008). Les ignames sauvages, différentes espèces d'Afromomum sont bien originaires de la forêt dense humide africaine (Hladik et al. 1997). Comme en en Afrique de l'ouest, les ignames cultivées constituent la nourriture de base de certaines communautés pour lesquelles Miège (1954, cité par Hladik, 1997) et Coursey (1972 in Hladik 1997) ont évoqué l'idée d'une «civilisation de l'igname» (expression).

Les feuilles de Megaphrynium macrostachyumsont utilisées par les populations des villages de Botsima, Bekumankake et Besoi situés en bordure Nord-Est du Parc National de la SALONGA, pour la préparation de la Chikwangue. En plus des légumes cultivés (feuilles de manioc, de patates douces ou d'amarante) les enfants vont parfois ramasser dans la forêt des feuilles sauvages qui se développent en abondance à certaines périodes de l'année (Dhetcum et Lejoly 1997): Awono et al. (2008) dans son enquête sur les PFNL, indique que Dacryodes edulisest un des PFNL les plus appréciés sur le plan alimentaire. Il se retrouve dans toutes les régions de la RDC.

L'enquête a encore montré la préférence du Dacryodes edulis comme aliment : il représente un poids de 31,44%, suivi par les champignons (18,20%), les chenilles (12,99%) et le fumbwa (Gnetum) (11,43%). L'importance du Dacryodes edulis en termes d'aliment dans les ménages de production baisse par rapport à son poids en termes de revenus (55,37%). C'est dire que ce produit, sans négliger sa valeur alimentaire pour les ménages producteurs, leur est plus utile pour les revenus générés que pour l'autoconsommation (Awono, et al. 2008).

Pour Mialoundama (1997), parmi les feuillages comestibles des forêts humides de l'Afrique centrale et de la RDC en particulier, celui de petite liane du sous-bois du genre Gnetum (appartenant au groupe des Gymnospermes, ordre primitif de Gnetale avec une seule famille, Gnetaceae) est tout particulièrement apprécié des consommateurs qui en font la collecte. Le Gnetaceae se constitue de l'unique genre qui comprend environ 30 espèces, principalement des arbres et arbustes des régions tropicales d'Asie, d'Amérique et d'Afrique (Martens 1971 cité par Mialoundama 1997). En Afrique, il n'existe que deux espèces, Gnétum africanum et G. buchholzianum, dont l'aire de répartition s'étend depuis le Nigeria, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Gabon, le Congo, le Zaïre (RDC), jusqu'en Angola.

Les feuilles de ces deux espèces sont consommées depuis les temps immémoriaux. Elles sont commercialisées par les femmes pendant toute la durée du cycle annuel, sur le marché de l'Afrique centrale et même dans certaines villes d'Europe. Cependant, en raison de la collecte intensive de cette ressource forestière spontanée et de certaines pratiques culturales qui en réduisent l'habitat, les espèces du genre Gnetum sont menacées de disparition en Afrique. D'où la nécessité de penser à sa domestication.

Dans la région d'Ituri, Ichikawa (1996) rapporte que parmi les quelques 500 espèces de plantes vasculaires récoltées dans la région, les Mbuti en consomment une centaine des PFNL (41 fruits, 25 graines, 13 tubercules et 21 feuilles). En outre, ils boivent la sève de 4 espèces végétales et consomment quelques 20 espèces de champignons.

L'offre de ces PFNL comestibles est généralement fonction de la saisonnalité des produits. La fixation des prix se fait suivant la loi de l'offre et de la demande et également des autres facteurs notamment du coût de revient, de la qualité du produit (état de périssabilité), de la dimension ou grosseur du produit ainsi que du coût de transport. Relativement à leur valeur marchande, les prix unitaires moyens de principaux PFNL comestibles dans les différentes villes visitées pendant les mois de juin - juillet 2006 (prix moyens de vente collectés dans des grands marchés de ces villes et les unités de vente ramenées au kilogramme, Taux de change : 1$ = 450Fc).

(ii)AST végétaux utilisés dans la pharmacopée traditionnelle

La diversité des plantes médicinales répertoriées témoigne de l'importance accordée à la pharmacopée traditionnelle par la population congolaise. Au regard de la liste de 166 espèces, 13 espèces présentent une importance nationale, à savoir : Aframomum laurentii, Cola acuminata, Garcinia kola, Hymenocardia acida, Mondia whitei, Morinda morindoides, Pentadiplandra brazzeana, Piper guineensis, Prunus africana, Quassia africana, Rauwolfia vomitoria, Renealmia africana, Zingiber officinale.

Awono et al.(2008) dans son étude sur les AST au Bas-Congo a pu mettre en évidence au cours de son enquête, les vertus curatives de Dacryodes edulis qui soigne plusieurs maladies dans les villages. L'analyse statistique montre que plus de 3/4 de la population totale des villages d'enquêtes, traitent leur mal de dents à base du Dacryodes edulis. Puis, une deuxième catégorie de personnes (10%) utilise le Dacryodes edulis pour soigner la diarrhée. Celle qui utilise le Dacryodes edulis pour assurer la régulation des seins pour un lait maternel abondant et de bonne qualité, occupe le troisième rang avec 6%.

Les maladies telles que les brûlures, l'amaigrissement chronique, le zona, le hoquet et la dysenterie viennent avec au moins 3% de la population interrogée comme utilisant le Dacryodes edulis pour les guérir. Le reste des maladies citées viennent avec un poids non négligeable mais inférieur ou égal à 2%. Il est important de noter qu'il y a bien des personnes dans les villages d'enquêtes, qui soignent plus d'une maladie sur la base du Dacryodes edulis. Il n'y a donc pas une exclusivité par rapport aux différents groupes tels que donnés dans les pourcentages ci-dessus. C'est dire combien le Dacryodes edulis est important dans les communautés du Bas Congo, au-delà de sa valeur alimentaire et économique.

Parmi les divers autres usages médicinaux répertoriés, les plus fréquents concernent le traitement des maux suivants : l'impuissance sexuelle, la lombalgie, l'anémie, l'hémorroïde, la filariose, la diarrhée, les coliques, la malaria. Le traitement de ces maladies ou parfois la vente des produits intervenant aux soins sanitaires apporte un supplément de revenus aux amateurs de la phytothérapie. Mais pour la plupart de cas, la souffrance ou la maladie qui frappe un membre de communauté affecte l'économie de tout le monde. C'est pourquoi, le traitement prévu pour soigner le malade se fait avant tout dans le sens de trouver une solution non pécuniaire à la situation du patient. En plus, au village, chacun est d'abord son propre thérapeute (Toirambe 2005).

Il sied de signaler que la connaissance de plantes médicinales met chaque adulte (homme ou femme) en mesure de soigner certaines maladies qui peuvent frapper les membres de la communauté. Non seulement ces adultes disposent de connaissances efficientes mais également de remèdes plus personnels qu'ils détiennent de leurs ancêtres et qu'ils transmettront à leurs descendants. Dans cette prise en charge de ses propres états de maladie, chaque paysan contribue à la santé de tous. Les phytothérapeutes congolais perçoivent clairement la variation de teneur des principes actifs intervenant dans les traitements de différentes maladies. C'est ainsi qu'ils recourent aux différents organes végétaux: écorces, feuilles, fruits, inflorescences, racines, tiges, sève, ... (Toirambe 2006).

Les phytothérapeutes congolais perçoivent clairement la variation de teneur des principes actifs intervenant dans les traitements de différentes maladies. C'est ainsi qu'ils recourent aux différents organes végétaux : écorces, feuilles, fruits, inflorescences, racines, tiges, sève, etc. Ainsi, la figure 3 met en évidence la proportion de chaque organe végétal utilisé dans la préparation des remèdes. De cette figure, nous observons la prévalence des feuilles avec 41% d'organes utilisés, suivie des écorces (29%), des fruits/graines (9%), des racines (5%) et des tubercules/rhizomes (5%).

Les feuilles et les écorces se révèlent donc des organes végétatifs qui contiendraient les principes actifs recherchés par les phytothérapeutes. Ces organes sont bien connus par leur rôle circulatoire des sèves brutes et élaborées et des déchets métaboliques. Ces derniers, comprenant entre autres des alcaloïdes, des hétérosides, des tannins, des saponines, etc., qui sont des substances biochimiques couramment utilisées dans les traitements chimiothérapeutiques (Wome 1985).

Conjointement à l'usage commercial des AST comestibles, il se développe, à la suite des coûts élevés des produits pharmaceutiques, un commerce des plantes médicinales tant dans des villages qu'en milieu urbain.

2.7.2. AST d'origine animale

Les produits forestiers non ligneux d'origine animale sont le gibier et ses produits dérivés, les insectes (chenilles, criquets, escargots, etc.), les poissons d'eau douce, les reptiles, les oiseaux, etc. Ils furent, sont aujourd'hui et resteront certainement pendant longtemps encore, la principale source de protéines animales pour les populations locales (Malaisse 1997). Ils contiennent, d'après Okitolonda (2000), des protéines de haute valeur biologique par leur composition équilibrée en acides aminés.

La FAO (1992) souligne même que leur teneur en protéines est en général plus élevée que celle des animaux domestiques. Dans les différentes villes congolaises, le gibier et le poisson se classent respectivement le deuxième et le troisième parmi les divers produits de forêt liés à la culture alimentaire congolaise, après les produits agricoles alimentaires (maïs, manioc, riz).

Dans sa publication sur l'exploitation des AST d'origine animale, Phanzu (2005) indique que 35,7 % de PFNL sont représentés par le gibier, 21,4 % par les insectes, 21,4 %) par les reptiles, 7,1 % par Oiseaux et par 14,3 % par les autres produits animaux.

(i) Gibier

Dans les différentes zones forestières de la RDC, le gibier fournit la part la plus importante des protéines après le poisson et constitue également une source des revenus. Malheureusement la quantité consommée et vendue par jour et par habitant dans ces zones n'a pas connu une évaluation scientifique approfondie.

Toutefois, les espèces consommées comme gibier sont nombreuses et diversifiées (Pendje et Baya 1992, Gata 1997, Wetshi et al.1987, Toirambe 2002, Toirambe 2005, Sabuni 1978, Malaisse 1997, Marachto 2002, Ndona 2004, DeMerode et al. 2004 : Anomalurops sp.(anomalure), Atherus africanus (athérure), Caphalophus dorsalis (céphalophe à dos noir), C.leucogaster (céphalophe ventre blanc), C. monticola (céphalpophe bleu), C nigrifons (céphalophe à front noir), Cercocebus albigena (singe, cercocèbe joues grises), C. galeritus (cercocèbe agile), Cercopithecus cephus (singe moustache), C.nicitans (singe hocheur), C. neglectus (singe, cercopithèque de brazza), Colobus guereza (colobe guereza), Crossarcuhus obscurus (mangouste brune), Dendrolyrax arboreus (daman des arbres), Hylochoerus meinertzhagebi (hylochère), Loxodonta africana (éléphant), Manis giganthea (pangolin géant), M. tetrdyctala (pangoloin à logue queue), M. tricuspis (pangolin à écailles tricuspides), Nandinia binotata(nandinie), Panthera pardus (panthère), Panthera leo, Pan paniscus (Bonobo), Pantroglodytes (chimpanzé), Potamochoerus porcus (potamochère ou phacochère), Syncerus cafer nanus (buffle de forêt), Tragelaphus euryceros (Bongo), T. scriptus (guib arnaché), T. spekei (sitatunga), Tryonomys swinderianus (aulacode), Viverra civetta (civette), Rat-palmiste, Rat aquatique, Aonyx congica (loutre à joues bleues), Hyemoschus aquaticus (chevrotain aquatique), Hippopotamus amphibius (Hippopotame), Potamogale velox (Potamogale), Okapi et bien d'autres encore.

Ichikawa (1996) rapporte dans son article intitulé « Déterminismes écologiques et culturels des choix alimentaires des chasseurs-cueilleurs Mbuti du Zaïre » habitants les forêts d'Ituri, (1996) que les Mbuti sont des chasseurs-cueilleurs qui ont lié avec les cultivateurs des relations qualifiées de symbiotiques : « les Mbuti approvisionnent les cultivateurs en gibier et en divers produits de la forêt, leur servent de main-d'oeuvre polyvalente en échange des produits cultivés, d'outils ou d'autres objets de fer, et des divers articles d'importation ».

Les Mbuti consomment plus de 200 espèces animales. Ils considèrent comme comestibles toute espèce de mammifères de moyenne et de grande taille, et toutes les espèces d'oiseaux, à l'exception des hirondelles, des bergeronnettes, des rapaces nocturnes et des engoulevents.

Il a été observé sur les marchés urbains que peu de personnes consomment le gibier (surtout les grands mammifères) sous forme de viande fraîche. La raison principale est que ces animaux ne se rencontrent que dans des sites éloignés des grands centres urbains. La viande ne peut parvenir aux consommateurs urbains que sous forme séchée ou fumée.

Ce type de viande coûte de loin plus cher que la viande fraîche ; mais la valeur marchande varie selon la nature et la taille du gibier et également selon le milieu. Par exemple 1 kg de viande d'éléphant, d'hippopotame, de buffle, de chimpanzé, d'okapi, etc. coûte plus cher dans les centres urbains et de plus en plus encore cher à Kinshasa que dans les villages où sont chassés ces animaux, et aussi plus cher que les rongeurs. La vente de gibier de grande taille comme les ongulés et les primates se réalisent en morceaux ou en quartiers ; par contre celle des petits gibiers (par exemple les rongeurs, les carnivores, les pangolins, les hyracoidés et quelques reptiles) se fait en entièreté (Toirambe 2005).

(ii) Oiseaux

La RDC possède des écosystèmes favorables au développement harmonieux des oiseaux. Ces derniers sont capturés par les amateurs en vue de leur consommation. Mais, il a été constaté que leur importance dans l'alimentation des riverains de forêts est relativement très négligeable.

Toutefois, quelques espèces sont friandisées et font même l'objet d'un braconnage dans leur biotope de prédilection, notamment les pintades au Katanga, le canard sauvage dans la cuvette centrale, les perdrix, les calaos, les pigeons verts, les oies, etc. De nombreux oiseaux de petite taille sont surtout chassés par les enfants (Malaisse 1997, FNPP 2002).

(iii) Poissons d'eau douce

La faune ichtyologique de la province ichtyologique du Congo, reste encore imparfaitement connue et moins étudiée (Teugels et Guégan 1994). Cela est d'autant vrai que les informations disponibles sont, dans la plupart de cas, anciennes ou fragmentaires voire inexistantes pour certaines zones.

Les espèces de poissons pêchées dans les ruisseaux, les rivières, les lacs et le fleuve Congo sont nombreuses et très diversifiées. Aujourd'hui, on connaît plus de 1000 espèces mais les espèces les plus recensées dans les marchés ne dépensent pas une cinquantaine. Signalons que l'importance de cette richesse ichtyologique est bien différente d'un cours d'eau à un autre et également d'une région à une autre (Wamuini 2010).

(iv) Reptiles

Les reptiles fournissent peu d'aliments aux populations forestières. Néanmoins, la grande estime dans laquelle sont le plus souvent tenues les viandes de crocodiles, de tortues et de certains serpents (vipère, python) ressort de nombreux commentaires tant en milieu rural qu'urbain. La valeur marchande de quelques reptiles consommés par la population du Katanga est élevée.

Malheureusement, la vue d'un serpent provoque immanquablement une vive réaction de la part des villageois, particulièrement des enfants et des femmes. Il inspire souvent une grande peur suite à sa forme, son mode de locomotion, à la rapidité de son attaque et surtout à la réputation mortelle de sa morsure.

(v) Insectes et les crevettes

Les insectes jouent un rôle important dans les régimes alimentaires des peuples du monde entier, particulièrement dans les régions tropicales et subtropicales. Ils représentent une source de nourriture acceptable, principalement intéressante pour les populations rurales vivant en autosubsistance, dans la mesure où ils peuvent être trouvés en abondance et faciles à récolter. Etant riches à la fois en protéines et en lipides, ils améliorent sensiblement la qualité du régime alimentaire. Ils constituent en outre une source de revenus pour la majorité de ramasseurs (Shango 2010). Les insectes les plus recherchés sont :

Les chenilles sont très prisées aussi bien par les populations rurales que par les populations urbaines. Les espèces les plus consommées appartiennent à diverses familles, notamment : Attacidae, Notodontidae, etc. Elles se nourrissent des feuilles de différentes espèces forestières telles que Bridelia ferruginea, B. micrantha, Erythrophleum suaveolens, Entandrophragma spp., Petersianthus macrocarpus, Triplochyton scleroxylon, Trema orientalis. On les récolte pendant la petite saison sèche durant les mois de juillet et août et parfois septembre ;

Les larves d'Oryctes sp. (Hanneton) et de Rhynchophorus phoenicis (Mpose) qui se développent dans les troncs d'Elaeis guineensis et de Raphia sp. En décomposition. Elles constituent une friandise appréciée surtout par les populations forestières de l'Equateur, urbaines et rurales. On les récolte toute l'année.

Les criquets qui apparaissent surtout en début des saisons sèches. Ils sont consommés tant par les populations locales qu'urbaines. Les espèces faisant l'objet d'une récolte assidue pendant la période favorable sont Ruspolia differens (la sauterelle verte) et Brachytrupes membranaceus (grillon);

Les termites : leur récolte est effectuée à l'occasion des vols d'essaimage, principalement lors du retour des pluies. Les termites de la famille de Macrotermitidae sont les plus convoitées, surtout l'espèce Macrotermes falciger

Les crevettes (Caridina africana) et les crabes (Potamonautes bayonianus) sont récoltés dans les rivières et ruisseaux du sous-bois des forêts hydromorphes, surtout pendant les saisons sèches. Ils sont très appréciés par les populations des zones forestières.

En villes, les chenilles sont vendues chez les grossistes par sac de 40 kg et chez les détaillants par des mesures communément appelées « sakombi » (100 sakombi = 1 sac) et « ekolo » (1 ekolo = 3 sakombi) ou parfois par des tas. Le prix suivant la loi de l'offre et de la demande présente des écarts énormes entre les lieux de production et ceux de consommateurs urbains. Il est par exemple de 35$ le sac à Monkoto (non loin de Mbandaka dans la province de l'Equateur), de 50$ à Mbandaka, de 120$ à Kisangani et de 140 $ à Kinshasa. Associant le coût de transport par bateau (5$) et les taxes estimées à environ 3,5$, il s'observe que la marge bénéficiaire du produit à Kinshasa est de 276% (Toirambe, 2006)

(vi) Autres petits animaux

Quelques petits animaux comestibles ont été répertoriés, présentant une alimentation ethnique très appréciée par les consommateurs. Il s'agit notamment :

Des gros escargots ou Achatina sp. qui sont diversement appréciés par les différentes ethnies locales du pays (surtout celles des provinces de l'Equateur et Orientale) et sont récoltés en abondance pendant les saisons pluvieuses ;

Des grenouilles, surtout Strongylopus fasciatus dont les cuisses sont, pour d'aucuns, une friandise. Notons que cette espèce est très recherchée par les grands restaurateurs des centres urbains et à Kinshasa, elle se vend à 10$ le kg.

2.7.3. Miel

La récolte du miel pour sa consommation immédiate ou pour la production de l'hydromel (boisson à 6% d'alcool) est une pratique très ancienne, largement répandue chez différentes ethnies du pays.

D'ailleurs la recherche du miel chez certaines communautés notamment les Pygmées constitue une des activités lucratives dont le 39 produit récolté fait partie de l'alimentation traditionnelle.

Malaisse (1997) signale d'autres usages du miel où la cire produite à partir des rayons servait pour couvrir les masques à armature de bois et de raphia des Tshokwe et récemment enduire les tissus féminins (wax).

Comme l'ont indiqué Awono et al(2008), le miel constitue comme la plupart de la plupart des PFNL alimentaires un médicament et un aliment. Bien que le niveau d'utilisation diffère, il s'est révélé que toutes les couches sociales reconnaissent au miel ces deux vertus.

Trois espèces d'abeilles interviennent dans cette technologie du miel, à savoir : Apis mellifera adansonii L.,Meliponula nebulata, Meliponula bocandei et Hypotrigona gribodoi.

La valeur marchande du miel varie, comme tous produits forestiers non ligneux, d'une région à une autre, et également du lieu de production (milieu rural) à des marchés urbains. L'étude présente sommairement les différents prix du miel prélevés dans les villes visitées par Toirambe (2005).

2.7.4. PFNL fongiques

Les Champignons comestibles constituent dans bien des sociétés une nourriture succulente, un produit de consommation prestigieux avec des recettes propres à chaque région. Les populations urbaines, autochtones et locales sont toutes mycophages et les champignons font partie de leur tradition alimentaire. Ces produits n'apparaissent dans la nature que de manière saisonnière, le plus souvent au début des saisons des pluies.

Les principaux champignons consommés connus révèlent des familles des Agaricaceae, Amanitaceae, Auriculariaceae, Cantharellaceae, Russulaceae, Tricholomataceae. Les espèces couramment recherchées appartiennent aux genres Auricularia (Matoyi), Termitomyces (Mayebo), Cantharellus, Amanita, Lactarius, Schizophyllum, Lentinus, Pleurotus, Russula, etc (Shango 2010).

La valeur marchande de ces champignons est variable selon les espèces consommables et également selon les régions. Par exemple dans la ville de Mbandaka, un sac des champignons séchés de 25 kg de « Auricularia sp. » ou de Termitomyces sp. coûte 50$, par contre, le même sac revient à Kinshasa à 70$ à 100$ suivant le rythme de la demande.

En pharmacopée traditionnelle, certaines espèces de champignons font partie du système traditionnel des soins de santé cas de sclérote de Lentinus tuberregium utilisé en mélange avec certaines plantes pour soigner les maux de tête, d'estomac ou contre l'asthme ; la poudre d'Amauderma sp. , administrée contre la tuberculose et les douleurs lombaires; etc (Toirambe 2006).

2.8. Mode d'exploitation des PFNL et leur impact sur les écosystèmes forestiers

La plupart des PFNL est exploitée quotidiennement d'une manière intensive par les populations riveraines à qui ils procurent des revenus substantiels.

Cette intensité de l'exploitation est fonction de la demande domestique et/ou commerciale du produit et de la productivité de la ressource par rapport à son exploitation (Djomo 2001).

L'impact de cette exploitation sur la physionomie et la composition de la forêt est étroitement lié à cette intensité, mais aussi à l'organe végétal prélevé (fruits, feuilles, écorces, sèves, tiges, racines), aux méthodes de captures de la faune sauvage et à l'extraction du miel.

2.8.1. Modes de collecte des AST végétaux

Pour les AST végétaux, les modes d'exploitation couramment rencontrés sont : (i) la cueillette ou le ramassage des fruits, (ii) la cueillette et/ou l'arrachage des tiges feuillées, (iii) l'écorçage des tiges ou des racines, (iv) l'extraction du vin forestier et (v) l'abattage des plantes.

La cueillette apporte des plantes alimentaires ou condimentaires (feuilles, tubercules, fruits et noix) mais aussi des insectes et petits animaux divers (larves, escargots, batraciens) avec une saisonnalité très marquée, ce qui constitue d'ailleurs l'une des caractéristiques essentielles de ces produits. Ce type alimentaire mixte a des conséquences très importantes en ce qui concerne les terroirs utilisés. Le comportement de la population kinoise dans l'alimentation évolue en fonction des prix et de la diversité de ces produits (CEPLANUT 2000).

Dans ce secteur, les femmes sont plus impliquées que les hommes. Il est l'apanage des personnes adultes de plus de 40 ans dont la majorité trouvés à Kinshasa ou d'autres villes sont originaires de zones forestières. La plupart des personnes oeuvrant dans ces secteurs ont fait au moins l'école primaire. La FAO note que les populations les plus pauvres récoltent les insectes et les autres PFNL, et ces activités de récolte sont habituellement pratiquées par les femmes.

2.8.2. Exploitation des AST d'origine animale

L'exploitation de la faune sauvage et halieutique en vue de satisfaire les besoins en protéines animales des populations autochtones et locales et urbaines engendre dans la plupart des cas des répercussions sur les écosystèmes forestiers. La gravité de l'impact écologique de cette exploitation est fonction des techniques de capture ou de prélèvement utilisées (Biloso 2003).

Le prélèvement de ces AST d'origine animale se fait par le ramassage, la chasse et la pêche.

2.8.3. Méthode de capture des gibiers

Deux formes de chasse sont utilisées :

(i) La chasse traditionnelle, destinée essentiellement à l'autoconsommation, cause peu des dégâts sur la population de la faune sauvage ; car le prélèvement vise surtout des animaux de petite et de moyenne taille à reproduction répétitive et/ou multipare (comme Atherurus africanus (nziko), Cricetomys emini (mtomba), Cephalophus monticola (mboloko), les antilopes de forêt (Cephalophus dorsalis, C. nigrifrons, C. leucogaster, C. callypigus), les Suidae (Potamochoerus porcus, Hylochoerus meinertzhageni), etc. et les quantités de gibiers prélevés sont moins importantes. Les techniques de prélèvement utilisées ne nécessitent pas beaucoup d'investissements, ni d'armes sophistiquées.

Les techniques les plus usuelles sont le piégeage à collet, le piégeage à assommoirs basculants, l'enfumage des terriers et des trous d'arbres, l'usage de filet, de l'arbalète ou de l'arc à flèches empoisonnées et la chasse à carabine de fabrication locale.

Cette chasse traditionnelle est une activité purement secondaire qui s'exerce en alternance avec d'autres activités de subsistance comme l'agriculture, l'artisanat, etc. Elle est pratiquée toutes les saisons de l'année et les pièges sont visités une fois par semaine, avec intervalle d'au moins quatre jours.

Elle est malheureusement en voie de disparition. Elle apparaît aujourd'hui, dans les différentes communautés villageoises, inadaptée face à la situation de crise socio-économique qui perdure et laisse de plus en plus place à la chasse commerciale ;

(ii) La chasse commerciale est l'activité exercée en majorité par les chasseurs professionnels qui en font leur source principale des revenus. Elle utilise des armes automatiques modernes telles que les calibres 12 & 16 de marque française ou russe ou des calibres 12 de fabrication locale, des armes de guerre et vise essentiellement la commercialisation des produits prélevés.

Cette chasse se pratique la nuit comme le jour en fonction des conditions météorologiques, du cycle lunaire, des saisons et de la disponibilité du gibier dans l'écosystème. Elle est particulièrement destructrice, vu son intensité et la quantité élevée des gibiers prélevés. C'est la chasse la plus exercée actuellement à travers le territoire national consistant en un véritable braconnage.

Le prélèvement des gibiers se fait sans tenir compte de leur sexe, de leur âge, de leur état physiologique (gestation), ou des périodes d'ouverture et de fermeture de chasse prévues par la loi en vigueur (loi n° 82-002 du 28 mai 1982 portant réglementation de la chasse), laquelle n'est d'ailleurs pas nécessairement adaptée, ni basée sur l'écologie des espèces.

2.9. Consommation des AST

Concernant les motivations de la consommation des PFNL, Kabongo (2005) affirme que la majorité des répondants (62 %) à ses enquêtes attribue la consommation des produits de la biodiversité à leur goût et/ou à leur disponibilité. Le caractère naturel et la valeur nutritive sont évoqués en deuxième position. D'autres enquêtées menées par cet auteur indique que près de 47 % des enquêtés affirment que les PFNL sont plus nourrissants que les produits du champ; 20 % affirment qu'ils sont naturels et moins coûteux que ceux du champ. Pour Bokakonya (2005) c'est l'habitude alimentaire qui est la principale raison de la consommation des PFNL.

Quant aux habitudes de consommation des PFNL, les enquêtes de Kazwazwa (2001) ont encore révélé que 39 % des enquêtés consomment 1-2 fois par semaine, 43 % en consomment 3-4 fois par semaine tandis que 14 % en consomment mensuellement. Il rapporte aussi que les produits les plus consommés sont Gnetum africanum, les chenilles (Bangala et Bandundu) ainsi que les champignons.

Certes, l'alimentation à Kinshasa dépend de l'appartenance socioculturelle. Mais la dépendance de plus en plus grande des ménages kinois vis-à-vis des produits de la chasse, de la cueillette ainsi que des produits importés est en partie attribuable à la chute du pouvoir d'achat des kinois ; ce qui a comme conséquence la modification des habitudes alimentaires (Yeki et al. 1998). Aussi a-t-il été observé, que la préférence de la consommation d'un produit donné est motivée par l'état nutritif, les coutumes et les habitudes acquises. La raison du coût n'est pas en reste.

2.10. Organisation du marché des PFNL en RDCongo

Le marché des PFNL congolais fonctionne tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, d'une manière informelle et l'organisation de la filière commerciale fait intervenir différents acteurs dont les principaux sont : les villageois producteurs (cueilleurs ou récolteurs, ramasseurs, chasseurs, pêcheurs) les commerçants grossistes, les demi-grossistes et/ou les commerçants détaillants et les consommateurs.

2.10.1. Marché intérieur

Le marché des PFNL fonctionne beaucoup plus d'une manière informelle. Les plantes comestibles et médicinales, les champignons, le gibier, les poissons, les chenilles et autres insectes comestibles, le miel, les produits végétaux artisanaux, etc. se vendent bien sur les marchés ruraux et urbains, tant à l'intérieur du pays qu'à Kinshasa la capitale. Certains de ces produits tels que Gnetum sp., Dacryodes edulis, Cola acuminata, Garcinia kola, Zingiber officinale, Prunus africana, Rauwolfia vomitoria, Piper guineense, gibier, poissons, chenilles, miel, champignons séchés, se distinguent du lot avec un relèvement du prix très conséquent au niveau national et pénètrent même dans le maillon du commerce international.

Excepté le gibier et le poisson, le marché des PFNL à travers le pays n'était pas tellement organisé avant les années 90 (moins florissant) car les échanges commerciaux des produits agricoles entre les centres urbains et la campagne étaient mieux organisés. Il a beaucoup évolué au cours de ces deux dernières décennies, en partie sous l'effet de la croissance démographique et surtout des crises politiques et des conflits armés qui ont paralysé l'économie du pays et ont accentué la dépendance des populations vis-à-vis des ressources des forêts.

Les enquêtes menées par Luyinduladio et al(2005) dans les provinces de Bandundu et de l'Equateur indiquent que :

(i) plus de la moitié des marchés ont une association des commerçants,

(ii) les vendeurs des PFNL sont très actifs au sein de ces associations

(iii) les hommes y sont plus impliqués que les femmes,

(iv) 17,3% des commerçants interviewés appartiennent à une association.

Le transport est donc le facteur limitant dans la mesure où les producteurs que sont les communautés de base ne peuvent pas ou ne veulent plus produire, car ils n'ont pas accès aux marchés, faute de moyens de transport. Ils sont même conscients des interactions existant entre la production, le transport et le marché de leurs produits.

Si dans les conditions normales, les communautés de base ont plutôt affaire à la loi de l'offre et de la demande, ici, on peut dire que ces communautés sont confrontées à la loi de l'offre et du transport, et surtout à un cercle vicieux. En effet, si l'offre est moindre, le transport se fait rare, et si le transport se fait rare, l'offre diminue. La conséquence n'est pas seulement d'ordre de prix, mais de dislocation de système, de structure et de capacités de production. Quand la filière commerciale présente une bonne interconnexion avec un réseau régulier du transport, le marché du produit devient intéressant et parfois très bénéfique pour tous les acteurs impliqués (cas de la filière commerciale des feuilles de Gnetum sp. entre Kinshasa et les différentes villes de l'intérieur du pays (Toirambe 2005). Concernant la clientèle, les PFNL sont achetés aussi bien par les hommes que par les femmes d'âge varié. Pour les plantes médicinales, ce sont les hommes qui sont les plus grands clients.

2.10.2. Marché extérieur (Exportation)

L'exportation d'un certain nombre de PFNL congolais se réalise exclusivement par les privés, car il n'existe pas une société d'Etat ou service spécialisé chargé de collecter ou d'acheter ces produits et de les exporter. Cette exportation se fait parfois ou souvent de façon frauduleuse. C'est le cas des PFNL exportés généralement à partir de l'intérieur du pays, le long des frontières avec les autres pays disposant des unités monétaires fortes (par exemple le Franc CFA) et également vers les grands marchés étrangers (Europe principalement). Trois axes d'exportation ont été répertoriés par bon nombre de chercheurs, à savoir:

(i) l'axe de l'Est (Nord et Sud Kivu) : les PFNL concernés sont les écorces de Prunus africana et de Rauwolfia vomitoria, les graines de Cola acuminata, de Garcinia kola et de Piper guineensis, les rhizomes de Zingiber officinalis, les paniers à base des jeunes feuilles de Phoenix reclinata, les poissons (surtout les frétins) et le gibier. Les pays destinataires ou de transit sont : Burundi, Rwanda, Ouganda et Kenya ;

(ii) l'axe du Nord - Est (Province Orientale) et de l'Ouest (Equateur, Kinshasa, Bas-Congo): les PFNL utilisés sont destinés pour le Congo Brazzaville, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique du Sud, les pays d'Europe et d'Amérique du Nord. Il s'agit généralement des produits suivants : feuilles de Gnetum sp. et de Ipomoea involucrata, fruits de Dacryodes edulis et de Piper guineense, graines de Cola acuminata, de Cucumeropsis mannii et de Garcinia kola, rhizomes de Zingiber officinale, chenilles, poissons, gibier, miel, champignons séchés, paniers et nattes à base de rotin et des pétioles de Thaumatococcus daniellii ;

(iii) l'axe du Sud-Est (Province du Katanga) dont les produits utilisés sont destinés généralement pour les villes de pays frontaliers, notamment la Zambie et la Tanzanie. Les PFNL concernés sont surtout les poissons, le gibier et les champignons.

Il est à noter que l'exportation de certains PFNL se fait de façon régulière et nécessite l'obtention et la détention par l'exportateur d'un certain nombre de documents légaux délivrés par les services des Ministères ayant l'Environnement et la Santé dans leurs attributions. C'est le cas notamment du certificat phytosanitaire pour les racines décoratives (Millettia drastica), du permis d'exportation CITES pour les espèces de la flore (Prunus africana) et de la faune (Psittacus erithacus) et du certificat d'origine pour les autres espèces animales et végétales non encore protégées surtout à but scientifique.

2.11. Commercialisation des PFNL

Au cours de ces dernières années, Le commerce des PFNL s'est intensifié de plus en plus dans le milieu urbain alors que naguère, il était réservé au milieu rural et dans les périmètres de grandes villes. (Biloso 2003). Pour Kazwawa (2000) l'achat, la vente des PFNL et les transactions commerciales sont effectuées en majorité (65 %) par les personnes ayant plus de 5 ans dans l'exercice de cette activité. Ces enquêtes ont encore révélé que parmi les principales motivations (rentabilité, survie, activité transitoire) qui peuvent pousser à un commerce, les personnes interrogées y poursuivent la rentabilité du secteur, tandis que pour Kabuya (2004) la raison majeure est d'assurer l'autoconsommation. D'autres considèrent cette activité comme une activité facile à pratiquer et principale génératrice des recettes suivie par l'agriculture.

Longosso (2002) a trouvé, à l'issue de son investigation sur le marché des chenilles, que plus de 83 % des commerçants sont détaillants et a confirmé le fait que les principales espèces de chenilles vendues sur le marché de Kinshasa sont de deux types : chenilles de Bangala et celles de Bandundu. Pour le commerce de champignons comestibles, Labulu (2002) a trouvé 47 % de demi-grossistes, 20 % de grossistes et 33 % de détaillants. Pour le commerce de Gnetum les détaillants sont dominants (63%) et les autres (37 %) sont des grossistes (Munengu, 2002). Les intervenants dans le commerce de Gnetum à Kinshasa sont : les commerçants et les prestataires des services tels que les transporteurs, les manutentionnaires, les agents de l'administration publique (Munengu, 2002).

Il sied de signaler que parmi les modalités de commerce de PFNL, c'est la vente au comptant qui prédomine (62 % des enquêtés). Toutefois, la vente à crédit est aussi fréquente (28 %) selon les enquêtés, étant donné la périssabilité de la plupart des PFNL. Si les clients aux marchés terminaux sont essentiellement de vendeurs, des détaillants, des voyageurs, des restaurateurs et parfois des religieux et des ONG, les principaux clients aux marchés de détail sont surtout les individus et les religieux.

Concernant la commercialisation des PFNL, Kazwazwa (2000) a noté qu'il y a des marchés qui sont spécialisés pour la commercialisation de tel ou tel produit que d'autres.

L'offre de différents PFNL est généralement fonction de la saisonnalité des produits. La fixation des prix se fait suivant la loi de l'offre et de la demande et également des autres facteurs notamment du coût de revient, de la qualité du produit (état de périssabilité), de la dimension ou grosseur du produit ainsi que du coût de transport.

Les différentes études réalisées à Kinshasa ont montré que les bénéfices tirés par chaque intervenant dans une filière dépendent généralement de la nature du produit et de la loi de l'offre et de la demande. Traditionnellement, ce sont surtout des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs qui profitaient davantage de la filière et en tiraient de grands bénéfices. Mais pour Kabongo (2005) 93 % de ses enquêtés estiment que l'exploitation des PFNL est très rentable car il leur permet tous de satisfaire leurs besoins primaires.

Conjointement à l'usage commercial des PFNL comestibles, il se développe, à la suite des coûts élevés des produits pharmaceutiques, un commerce des plantes médicinales tant aux villages qu'en milieu urbain.

2.12. Rôle socio-économique des AST en RDC

Pour beaucoup de congolais (ruraux comme urbains), la forêt constitue un cordon ombilical au quotidien - un capital pour ceux qui ont peu d'alternatives pour les autres moyens de subventions. Ceci est particulièrement vrai pour les communautés vivant en milieu rural qui constituent la majorité de tous les ménages pauvres du pays.

Les AT constituent de ce fait une source importante de subsistance et de revenus, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire. Une partie de ces produits sert à l'autoconsommation et une autre est destinée à la vente sur les marchés locaux, urbains, voire internationaux apportant ainsi des revenus financiers appréciables qui permettent de résoudre certains problèmes pertinents liés à l'amélioration des conditions de vie.

Certains congolais estiment même que « sans ces produits naturels, beaucoup de familles ne pourraient pas faire face à la crise qui sévit dans ce pays ni survivre pendant les guerres que les pays a connu au cours de ces dernières années lorsqu'on sait que la plupart des habitants des villages avaient trouvés refuge en forêts, loin de leurs champs ou de lieux d'approvisionnement des biens de première nécessité ».

2.12.1. Au niveau des ménages

Les PFNL jouent un rôle socio-économique très important. Avec la crise économique qui sévit le pays, la majorité de populations sont devenues plus dépendantes de ces produits qu'elles utilisent pour se nourrir, se soigner, construire, etc. A travers diverses filières informelles, ces produits offrent des opportunités d'emplois et engendrent des revenus à de nombreux ménages impliqués dans leur exploitation et leur commercialisation.

Il est évident que la demande pour ces produits forestiers est appelée à croître considérablement à mesure que le pouvoir d'achat augmente, que la population s'accroît, que la migration de la population rurale vers les villes devient plus aisée, et que les produits de l'agriculture issus d'un système de production rudimentaire sont insuffisants pour assurer durablement la sécurité alimentaire. La réduction des coûts de transport et l'accroissement de la demande rendent le commerce de ces PFNL plus lucratif, encourageant davantage de personnes à s'y lancer.

La contribution de ces produits aux économies des ménages et à la sécurité alimentaire est bien nette et perceptible. Dans les communes urbano-rurales de Kinshasa, Biloso et Lejoly (2006) notent que la contribution du commerce des feuilles de Gnetum africanum au revenu mensuel du ménage demeure le leader incontestable avec une recette moyenne de 275$, suivie des frondes de Pteridium centrali-africanum avec 166,70$ par mois et par ménage ; des feuilles de Dracaena camerooniana avec 75,55$ par mois et par ménage, des tubercules de Dioscorea praehensilis avec 71$ et par mois et par ménage et des feuilles de Psophocarpus scandens avec 58,75$ par mois et par ménage, Toirambé (2006) dans une enquête réalisée récemment a montré qu'à Kinshasa, près de 1069 personnes, majoritairement des femmes (98%), exercent le commerce des feuilles de Gnetum sp. dans onze marchés prospectés. Cette activité commerciale est génératrice de revenu (environ 132,93$/mois) qui dépasse de loin le PNB congolais (114$/an/habitant) et nettement supérieur au salaire mensuel de la fonction publique (70$/mois pour un Directeur).

Dans les deux marchés de Mbandaka (Central et Wendji Secli), Ndoye et Awono (2005) avaient évalué, pendant douze mois, la vente des feuilles de Gnetum sp. pour un volume de 47.200 kg à 21.904$ ; le commerce de 145.015 kg de feuilles de Maranthaceae pour une valeur de 3.446$ ; et la vente de 105.554 litres de vin de palme pour un chiffre d'affaire de 13.054$.

A Boma et Kisangani, quelques plantes prioritaires illustrent cet important rôle socio-économique : les drupes de Dacryodes edulis consommées après cuisson sous la cendre chaude, à la braise ou à l'eau chaude ; la pulpe de Cola acuminata et de Garcinia kola très prisée par les amateurs de boissons et consommée à l'état frais comme excitant ou aphrodisiaque ; la farine des graines de Cucumeropsis mannii et de Sesamum orientale utilisée comme liant dans les différents mets locaux ; la poudre des fruits de Piper guineens et des rhizomes de Zingiber officinale utilisée comme condiment dans l'assaisonnement de différents mets, etc. Leur intérêt alimentaire croissant tant dans les zones rurales que dans les centres urbains et leur valeur marchande en tant que source de revenu pour les acteurs impliqués dans l'exploitation et la commercialisation justifient le développement de leur récolte en forêts et leur culture dans beaucoup des villages périphériques de ces villes.

La demande des objets en rotins est de plus en plus élevée, surtout dans des centres urbains (Kayisu 2008). La dimension économique de cette entreprise artisanale se justifie par la main d'oeuvre employée ainsi que sa contribution rémunératrice aux personnes impliquées. A Kinshasa, Toirambe (2006) a répertorié environs 118 artisans qui touchent un salaire moyen de 149$ par mois et à Boma, 153 artisans avec un salaire de 87$ par mois.

Quelques plantes répertoriées à travers les villes sont utilisées en médicine traditionnelle. Ces produits disposent des marchés commerciaux et de possibilités prouvées pour procurer un revenu de substitution aux riverains des forêts et parfois un revenu conséquent aux intermédiaires et aux exportateurs attitrés. C'est le cas par exemple :

(i) des plantes rentrant dans le traitement du paludisme : les écorces de Voanga africana, de Spathodea campanulata ; les feuilles de Morinda morindoides, de Lantana camarra, de Cymbopogon citratus, de Artemisia annua, de Carica papaya ; les morceaux de tiges de Quassia africana, etc.;

(ii) des plantes antihelminthiques : Les feuilles de Euphorbia pigra, de Vernonia vomitoria, de Chenopodium ambrosoïdes, de Ocimum gratissimum, de Piperumbellatum, de Clerodendrum scandens ; les graines de Paulinia pinnata, de Momordica charantia ; les écorces de Anogeissus leiocarpus, de Alstonia boonei, de Cleistpholis patens, etc. ;

D'autres PFNL médicinaux trouvés en RDC par contre sont utilisés en médicine tant traditionnelle que moderne. C'est le cas notamment des écorces de Hymenocardia acida (décocté contre l'amibiase), de Rauwolfia vomitoria (macéré contre les maladies sexuellement transmises) et de Prinus africana (syn. Pygeum africanum) dont le décocté des écorces du tronc est utilisé en médecine traditionnelle comme lavement (un irrigateur par jour) pour lutter contre les douleurs lombaires et les fatigues généralisées.

En médecine moderne, les études pharmacologiques et les expérimentations cliniques ont mis en évidence les propriétés thérapeutiques de principe actif tiré des écorces de ces plantes. C'est le cas par exemple du complexe lipido-stérolique extrait des écorces de tronc de Prinus africana que l'industrie pharmaceutique produit des médicaments utilisés dans le traitement des troubles mictionnels de l'adénome prostatique chez l'homme (Kabala et Toirambe 1996).

L'implication des PFNL d'origine animale dans l'économie des ménages de la RDC est bien soulignée (Wetshi et al.1987, Wilkie et Carpenter 1999), Fa et al.(2003), Marachto (2002), Toirambe (2002), De Merode et al.(2004) et Ndona (2004) à partir des enquêtes menées sur les mammifères. Ces auteurs soulignent la place centrale qu'occupe le gibier dans la vie des populations rurales. Ces dernières considèrent que la viande de chasse est une nourriture de haute qualité et relativement peu coûteuse que la viande de l'élevage.

La chasse tant traditionnelle que commerciale implique une main d'oeuvre importante, demande peu d'investissements et procure souvent un gain important et rapide. Selon Fa et al. (2003) et Wilkie et Carpenter (1999), la consommation de gibier peut s'estimer à 1,4 millions de tonnes par an pour un chiffre d'affaire pouvant s'évaluer à 1,4 milliards de dollars américains, en considérant le prix moyen de 3,5$/kg.

Les singes, les céphalophes, les potamochères, les rongeurs constituent la plus grande part de ce gibier, mais les gens préfèrent également la viande des buffles, de l'éléphant, d'hippopotames, des reptiles et des oiseaux, ainsi que de grandes quantités de chenilles, de sauterelles, de criquets, de termites, etc. Dans le marché central de Kikwit (Bandundu), Ndoye et Awono (2005) ont pu évaluer la vente de 14,194 tonnes de chenilles pendant huit mois pour une valeur marchande de 17.939$.

Dans la Réserve de Biosphère de Luki, Toirambe (2002) avait confirmé l'existence d'une véritable entreprise cynégétique dans cette réserve et ses environs avec 16 points de ventes de gibier comptant un effectif de 83 vendeurs (tous des hommes) dont l'âge varie de 20 à 45 ans. Le revenu moyen par vendeur et par semaine était évalué à 16,14$, soit 64,56$/mois/vendeur.

D'autres ressources naturelles représentent également la base de subsistance des populations locales et des activités économiques en milieu forestier. Il s'agit notamment du poisson, des champignons, du miel et du vin forestier. Il s'observe que, pour la majorité des ménages habitant de long des cours d'eau et du fleuve du Congo, la pêche est l'activité la plus largement pratiquée.

Signalons également que les autres acteurs bénéficiant de la commercialisation des PFNL sont les transporteurs et dans une moindre mesure l'Etat. Par exemple, les transporteurs aériens (Hewa Bora et CAA) impliqués dans l'activité de fret de Gnetum sp. ont effectué des échanges pendant la période d'avril - mai 2006 de 123.615 kg entre Kisangani et Kinshasa et Mbandaka et Kinshasa pour un bénéfice total de 1.245.985,34$. Malheureusement, les données sur les taxes prélevées par les agents des Ministères de l'Environnement et de l'Agriculture n'ont pas été disponibles lors de notre passage dans ces services.

La contribution de PFNL au revenu des ménages, par rapport à celle d'autres activités est très variable. Cette variabilité dépend, entre autres, de l'un ou des plusieurs facteurs suivants : activité principale du ménage (cueillette, chasse, pêche, vente des gibiers, artisanat, etc.), origine du PFNL (végétal ou animal) et étape à laquelle intervient le ménage dans la filière commerciale. Colom (2006) souligne par exemple que dans les zones forestières, particulièrement dans le paysage Salonga - Lukenie - Sankuru, parmi les huit activités touchant les ressources naturelles des forêts, l'agriculture et la cueillette représentent les activités les plus largement pratiquées, chacune engage respectivement 24,1% et 23,3% de ménages du paysage.

La chasse (19,3%) et la pêche (19,0%) sont les troisième et quatrième activités les plus pratiquées, constatées auprès de trois quarts de la population. L'implication des ménages dans d'autres activités telles que le travail artisanal (8,2%), le commerce (3,0%), le travail temporaire (1,8%) et la médicine traditionnelle (1,3%), démontre la dépendance des riverains à l'égard des ressources naturelles des forêts.

Quant à la génération des revenus, l'agriculture vient à la première place ; suivie de la chasse et de la pêche.

La cueillette des PFNL constitue donc une source supplémentaire pour les ménages comme le témoigne la figure ci-après.

2.12.2. Au niveau national et international

La dimension économique au niveau national des PFNL est pratiquement méconnue, voire invisible au profit de la seule exploitation des bois d'oeuvre et des produits agricoles. Toutefois, il existe de multiples taxes perçues chez les vendeurs des principaux PFNL dans les marchés par les différents services de l'administration publique. Par exemple, dans les marchés de Kinshasa, l'administration perçoit une taxe journalière de 100Fc (soit 0,22$) par vendeur (cette taxe concerne tous les vendeurs des produits). Malheureusement, aucune statistique n'a été trouvée dans les bureaux de cette administration lors de notre visite d'étude.

Faisons remarquer qu'une comptabilisation précise et systématique des différents PFNL intégrant le marché local fait encore défaut à l'heure actuelle au niveau de différents villages importants ou des centres urbains. Le prélèvement de droit ou taxe divers à cet échelon, quand il existe, ne distingue pas les PFNL des autres produits échangés sur le marché, et ne permet pas d'évaluer ni la part, ni l'importance réelle de ces derniers sur le marché.

Au niveau international, il existe depuis des temps immémoriaux des échanges commerciaux concernant les AST entre la RDC et les pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique du Nord ; mais cela se fait souvent d'une manière informelle, car aucune donnée statistique fiable et officielle n'existe.

Ces échanges sont importants, car ils renforcent des liens culturels entre les peuples d'une même région ou de plusieurs régions différentes. Les pays frontaliers de la RDC et ceux de l'Union Européenne, les Etats Unis d'Amérique et le Canada sont parmi les principaux pays où ces échanges sont élevés et en augmentation.

2.12.3. Valeurs bromatologiques des quelques déjà analysé AST

Le peu de travaux réalisés dans ce domaine en RDC ont été faits par Mbemba et Remacle (1992), Mbemba et al (1985). Un insecte n'est pas uniquement une source de protéines mais apporte d'autres nutriments comme des lipides, des vitamines et des minéraux. Ainsi, l'abeille Apis mellifera fournit une quantité d'énergie de 475 Kcal / 100 g, qui ne sont que partiellement expliqués par les 42 g de protéines (qui représentent seulement 168 Kcal). De plus, les larves sont beaucoup plus riches en nutriments que les adultes, ce qui s'explique par le fait que la larve fait des réserves pour se préparer au stade nymphal, qui est un stade de jeûne et d'immobilité.

Les résultats reflète ce constat avec la valeur énergétique la plus haute mise en évidence chez une chenille de lépidoptère Phasus triangularis qui peut amener jusqu'à 762 kcal pour 100 g (Ramos-Elorduy et al. 1997). Il faut aussi remarquer la présence des termites (espèce hétérométabole) dans les espèces les plus nutritives : 613 Kcal pour 100 g de termites adultes.

Du point de vue des apports protéiques, être riche en protéines ne suffit pas, il faut également que celles-ci soient de haute qualité, ce qui est déterminé par la composition en acides aminés et par la digestibilité de ces protéines. Les insectes possèdent une quantité suffisante d'acides aminés pour couvrir les apports nutritionnels conseillés : la composition d'un insecte en acides aminés essentiels va de 46 à 96 % (Ramos-Elorduy et al. 1997). La digestibilité des protéines d'insecte est assez bonne (77 à 98 %) (Ramos-Elorduy et al. 1997).

Ce chiffre est plus bas chez les insectes ayant un exosquelette : ceci est dû à la chitine. En effet, la chitine est une protéine non digestible par l'Homme qui ne dispose pas de chitinases digestives pour l'assimiler. Il convient donc de retirer les parties dures de ces insectes (tête, pattes, ailes ...) pour que l'insecte soit plus facilement digéré.

Les espèces les plus riches en protéines se trouvent dans l'ordre des orthoptères avec jusque

77,1% de protéines pour 100 g de matière sèche.

En effet, l'insecte est une ressource présentant un fort intérêt nutritionnel, égalant voire même surpassant les autres espèces traditionnelles en terme de protéines et d'énergie : certains criquets peuvent être composés jusqu'à 77 % de protéines (Ramos-Elorduy et al. 2011), la chenille Cirina Forda Westwood peut contenir jusqu'à 74 % de protéines (Rumpold et Schlüter 2013) et la chenille de Phasus triangularis peut fournir jusqu'à 762 Kcal / 100 g (Ramos-Elorduy et al. 1997).

D'après une récente étude qui visait à évaluer la valeur nutritive de la chenille Bunaeopsis aurantiaca « Milanga », largement consommée par les populations de la forêt du bassin du Congo en général et du Sud-Kivu en particulier. Cette chenille a comme plante-hôte l'arbre Uapaca guineensis, un arbre connu pour ses planches en bois de qualité et comme un arbre à chenille de valeur. Les résultats de l'analyse immédiate de sa composition en matières nutritives ont révélé que ces chenilles sont constituées de 49 % de protéines brutes, 24,2 % de matières grasses, 4,5 % de sucres et 3,2 % de matières minérales totales dans leur poids sec. La valeur énergétique de 100 g de matières sèches de cet aliment a été évaluée à 433 kcals (Muvundja et al. 2013).

La plupart des insectes comestibles se prévalent de teneurs en fer équivalentes ou supérieures à celles du boeuf (Bukkens 2005). On pense que la plupart des insectes sont, en général, une bonne source de zinc. Les teneurs moyennes de la viande de boeuf sont de 12,5 mg pour 100 g de poids sec, alors que les larves de charançon du palmier (Rhynchophorus phoenicis), par exemple, en contiennent 26,5 mg pour 100 g (Bukkens 2005).

Les vitamines, qui sont essentielles pour stimuler les processus métaboliques et renforcer les fonctions du système immunitaire, sont présentes dans la plupart des insectes comestibles. Bukkens (2005) a montré que chez toute une série d'insectes les teneurs en thiamine (aussi appelée vitamine B1, une vitamine majeure qui agit principalement comme coenzyme dans la métabolisation des hydrates de carbone pour fournir de l'énergie) s'étendent de 0,11 à 8,9 mg pour 100 g.

La vitamine B12 n'est fournie que par les aliments d'origine animale et les vers de farine, Tenebrio molitor, en sont particulièrement riches (0,47 ìg pour 100 g) ainsi que les grillons domestiques, Acheta domesticus (5,4 ìg pour 100 g chez les adultes et 8,7 ìg chez les juvéniles). Néanmoins, de nombreuses espèces ont des teneurs très basses en vitamine B12, ce qui rend nécessaire des études plus approfondies pour identifier les insectes comestibles riches en vitamines B (Bukkens 2005; et Finke 2002).

Le rétinol et le â-carotène (vitamine A) ont été détectés dans certaines chenilles, dont Imbrasia (= Nudaurelia) oyemensis, I. truncata et I. epimethea; les teneurs allaient de 32 ìg a 48 ìg pour 100 g et de 6,8 ìg a 8,2 ìg pour 100 g de matière sèche pour, respectivement, le rétinol et le â-carotène. Les teneurs pour ces vitamines étaient inferieures a 20 ìg pour 100 g et inferieures a 100 ìg pour 100 g chez le ver de farine, le ver géant de farine et chez le grillon domestique (Finke 2002; Bukkens 2005; Oonincx et Poel, 2011). En général, les insectes ne sont pas les meilleures sources de vitamine A (D. Oonincx, communication personnelle 2012). La vitamine E est présente dans les larves de charançon du palmier, par exemple, avec des teneurs respectives de 35 mg de á-tocophérol pour 100 g et de 9 mg de â+ã tocophérol pour 100 g (Bukkens 2005). La teneur en vitamine E de la poudre de vers à soie (Bombyx mori) moulus et lyophilises est aussi relativement élevée, avec 9,65 mg pour 100 g (Tong, Yiu et Liu 2011).

Rumpold et Schluter (2013) ont compilés les compositions nutritionnelles de 236 insectes comestibles, telles qu'elles sont publiées dans la littérature (par rapport au poids sec).

Bien qu'il existe des variations significatives entre les données, de nombreux insectes comestibles fournissent des quantités satisfaisantes d'énergie et de protéines, satisfont les besoins humains en acides aminés, sont riches en acides gras mono et polyinsaturés, et sont riches en micronutriments tels que le cuivre, le fer, le magnésium, le manganèse, le phosphore, le sélénium et le zinc, ainsi qu'en vitamines comme la riboflavine (B2), l'acide pantothénique (B5), la biotine (B8) et, dans certains cas, l'acide folique (B9).

Selon les espèces, les chenilles sont riches en différents minéraux (K, Ca, Mg, Zn, P, Fe) et/ou Vitamines (thiamine/B1, riboflavine/B2, pyridoxine/B6, acide pantothénique, niacine). Des études montrent que 100 g d'insectes cuits fournissent plus de 100% des besoins en vitamines et minéraux (de Foliart 1992), Malaisse (1997) révèle que la consommation quotidienne de 50 g de chenilles séchées répond aux besoins humains en riboflavine et acide pantothénique ainsi que pour 30% des besoins en niacine.

2.12.4. Insuffisance des connaissances sur les AST

De façon à promouvoir et à favoriser la saine alimentation, il faudra s'efforcer de mieux comprendre les nombreux facteurs qui influencent les comportements alimentaires de même que leurs interactions complexes.

On retrouve ici-bas les principales lacunes observées au cours de notre examen (PFNL en RDC, 2010).

2.12.5. Les croyances relatives aux aliments

De nouvelles études s'imposent sur la relation entre les croyances individuelles et la consommation de certains aliments. La plupart des études menées auprès des communautés autochtones relativement aux avantages pour la santé des aliments traditionnels ou commerciaux n'ont pas permis de vérifier la relation entre la connotation « santé » entourant ces aliments et leur fréquence de consommation.

2.12.6. Les qualités organoleptiques

Bien qu'il ait été démontré que les propriétés organoleptiques des aliments expliquent en grande partie la consommation d'aliments commerciaux malgré la forte désirabilité culturelle des aliments traditionnels, peu d'études ont porté sur cet aspect de l'alimentation en tant que déterminant de l'apport alimentaire chez les peuples autochtones. Il faudra donc examiner plus avant comment le choix de certains aliments traditionnels ou commerciaux est influencé par les propriétés organoleptiques de ces aliments.

2.12.7. L'insécurité alimentaire

De nombreux problèmes reliés à l'insécurité alimentaire n'ont pas encore été étudiés. Étant donné que les échelles de mesure de l'insécurité alimentaire n'ont pas été validées auprès des populations autochtones du Canada, il faudra adapter les questions utilisées en fonction des langues parlées chez les Premières nations, les Métis et les Inuits, des perceptions culturelles de ces peuples et de leur vécu. On ne sait pas vraiment jusqu'à quel point les politiques mises en place par les gérants de magasin influencent le type d'aliments offerts dans les petites communautés, ni comment le prix des aliments influence les choix alimentaires. Il faudra également s'efforcer de mieux comprendre l'impact de l'insécurité alimentaire sur la sélection des aliments, compte tenu des valeurs traditionnelles d'obligation morale, de partage et d'entraide mutuelle à la base de nombreuses cultures autochtones (Willows 2005)..

2.12.8. Le discours entourant la santé environnementale

Bien que les préoccupations entourant l'innocuité des aliments traditionnels et le déclin des espèces comestibles puissent modifier l'alimentation, on connaît mal l'impact des avertissements émis en présence de contamination locale ou de déclin des espèces sur la consommation de tels aliments.

Afin de s'assurer que les modifications apportées à l'alimentation traditionnelle soient contrebalancées par la consommation d'aliments sains, il faudra s'efforcer de comprendre comment le discours entourant la santé environnementale influence les choix alimentaires.

Il faudra également quantifier les changements qui en résultent au niveau de l'alimentation.

De tels changements pourraient en effet avoir un impact significatif sur la santé puisque les aliments traditionnels présentent de nombreux avantages nutritionnels en dépit du fait qu'ils augmentent l'exposition à certains contaminants (Noreen D. Willows, Ph.D.1, juillet 2005).

2.12.9. Les interactions des divers déterminants

Les facteurs d'ordre individuel et social, de même que ceux reliés à l'environnement physique et socio-économique, ont des interactions complexes et variables au niveau des choix alimentaires.

Ainsi, bien que certaines personnes mettent en pratique leurs connaissances en nutrition lorsqu'elles choisissent leurs aliments, ces connaissances ne sauraient à elles seules déterminer les choix alimentaires puisque les individus sont en outre confrontés à divers obstacles d'ordre psychosocial, comportemental et environnemental l60, 61.

Il faudra donc examiner les problèmes découlant des interactions des divers déterminants de la saine alimentation, en tenant compte de leur influence respective au niveau de l'accessibilité aux aliments et des choix alimentaires (Willows 2005).

2.12.10. Préparation et conservation des aliments traditionnels

La documentation et les recherches dans le domaine des techniques de préparation et de conservation des aliments sont limitées, sauf pour ce qui est des données recueillies dans le cadre de recherches sur les communautés portant sur l'analyse nutritionnelle.

Les méthodes de cuisson répertoriées comprennent le rôtissage sur feu ouvert, l'ébullition, la friture, la fumaison et la fermentation. Les méthodes de conservation des aliments incluent les caches au-dessus ou au-dessous du sol, la congélation, la mise en conserve à la maison et le séchage à l'air et au soleil.

Les techniques de préparation et de conservation des aliments varient selon les écosystèmes locaux et les préférences de la communauté. Le savoir traditionnel des trois groupes autochtones recèle un éventail de techniques grâce auxquelles on perd très peu de ce qui est déjà difficile à trouver dans la nature.

Les sources d'énergie sont rares dans les régions nordiques; les Autochtones doivent donc en importer ou apprendre à utiliser ce qui est disponible sur place, comme le lard fondu qui est non seulement une préférence gustative, mais aussi un choix abordable dictant différentes techniques de préparation des aliments. Les plats sont épicés au goût, selon ce qui est disponible en saison. Les aliments traditionnels séchés forment une part importante du régime, ce qui révèle qu'on continue d'avoir recours à cette technique de conservation des aliments (Batal et al. 2005, Wainwright 1993).

Les aliments séchés les plus courants sont le poisson et les mammifères marins, en particulier le saumon et la viande de phoque. Parmi les autres méthodes de conservation décrites, citons la salaison ou le saumurage, ainsi que le marinage de poissons et de viandes de mammifères marins disposés en alternance avec des couches de gros sel dans des tonneaux. Les méthodes de cuisson comprennent le rôtissage sur feu ouvert, l'ébullition, la cuisson au four, la friture et la fumaison. La mise en conserve ou en pots est utilisée, surtout pour le saumon ou les légumes.

Le poisson est généralement ouvert et taillé en filets sans enlever la peau. Il est placé plusieurs jours dans une saumure contenant divers ingrédients, puis accroché par la queue pour sécher. Le temps de séchage dépend de l'épaisseur du poisson et des conditions météorologiques - la pluie pouvant entraver le processus. Une fois séchés, certains poissons sont fumés et empilés dans une cache de nourriture (Wainwright 1993).

Chacun des trois groupes autochtones apprécie certaines viandes ou abats qui sont dévorés crus, la plupart du temps en raison de préférences acquises localement. On manque de renseignements détaillés sur les risques et les avantages de la consommation d'abats (Batal et al. 2005).

2.12.11. Les parties comestibles des AST d'origine animale

Passés maîtres dans les techniques de survie, les Autochtones utilisent toutes les parties de l'animal, y compris les intestins, les viscères ou abats et les oeufs. Les ruminants comme l'orignal, le wapiti, le caribou, le chevreuil, l'antilope et le bison font souvent partie du régime autochtone traditionnel. La pratique autochtone consiste à se servir de l'animal entier pour la nourriture et d'autres fonctions utilitaires.

La viande musculaire est mangée crue, bouillie ou rôtie; le coeur, la cervelle, le foie et les rognons sont mangés crus; les intestins sont habituellement séchés. Parfois, le sang est mélangé à de la farine ou sert à faire de la saucisse. La moelle, une riche source de gras, peut se manger crue. Si les recherches montrent que la consommation d'abats peut être une source importante d'éléments nutritifs dans le régime des Autochtones (surtout le calcium et la vitamine A), on manque de données détaillées sur la consommation d'abats dans le régime traditionnel pour en évaluer les avantages et les risques potentiels (Batal et al. 2005).

La pratique de manger l'animal entier peut poser des risques de salubrité alimentaire. Par exemple, le foie et le rein de nombreux d'animaux chassés par les Inuits du Nord québécois ont une teneur élevée en cadmium, un contaminant chimique (Fontaine et al. 2008).

Le savoir traditionnel détenu par les habitants des communautés nordiques, cumulé grâce aux observations effectuées tout au long de l'année par des générations successives, et allié à une connaissance intime de l'environnement local, a dicté l'évitement du foie d'ours polaire et des poumons de caribou. Les chasseurs ont été d'une aide irremplaçable pour focaliser l'enquête scientifique sur les contaminants nordiques en proposant des endroits propices au prélèvement d'échantillons (Furgal et Keith 1998).

2.12.12. Partage d'aliments en famille

La tradition de partage des aliments figure parmi les pratiques alimentaires les plus intéressantes des trois groupes d'Autochtones. Il s'agit d'une valeur fondamentale qui vise à prévenir le gaspillage de nourriture, mais ce partage dénote aussi un autre principe : celui de la responsabilité envers la collectivité.

La mise en commun des aliments traditionnels sert à maintenir les liens sociaux au sein du groupe, grâce au partage du produit de la chasse ou de la récolte et au banquet communautaire (Deutch 2003). Parmi les avantages des aliments traditionnels soulignés par les Autochtones euxmêmes, citons le bien-être, la santé, les loisirs, le contact avec la nature, la spiritualité, le partage, l'esprit communautaire, la fierté et l'estime de soi, l'économie et l'éducation des enfants (Van Oostdam et al. 1999, Van Oostdam et al.2003). D'après Kuhnlein et al (2004), plus de 80 % des participants inuits conviennent que la récolte et l'utilisation des aliments traditionnels par la famille offre un large éventail d'avantages sur le plan social, culturel, spirituel, économique et nutritionnel.

Généralement, après une chasse, une pêche ou une récolte, les aliments sont partagés d'abord avec les enfants mariés et les parents, les personnes âgées et d'autres dans le besoin, puis d'autres familles et membres de la communauté (DeLormier, Kuhnlein et Penn 1993).

Des abats recherchés comme le foie, le rein et le coeur sont offerts aux personnes âgées en signe de respect. Le repas est le point culminant d'une série d'activités culturelles chargées de sens entourant la récolte, le traitement, la distribution et la préparation de la nourriture (Willows 2005). La récolte aide aussi les jeunes à acquérir des qualités comme la responsabilité, la patience et le respect; elle développe les compétences nécessaires pour vivre de la terre (Van Oostdam et al. 2003). Dans le Nord québécois, 30,3 % des Cris ont dit pêcher ou chasser pour eux-mêmes, tandis que d'autres obtenaient du poisson, du gibier à plume ou du gibier de membres de leur famille (64 %), de leurs parents (52 %) et d'amis (31 %) (Dewailly et Niebour 2005).

La manipulation sécuritaire des aliments partagés revêt une importance particulière. Récemment, on a assisté à quelques initiatives de commercialisation de spécialités des régions nordiques, comme l'omble chevalier, le boeuf musqué et le caribou, par des détaillants, en gros et en ligne, comme Kivalliq Arctic Foods Ltd (Mason, Dana et Anderson 2009).

Cette nouvelle entreprise fournit non seulement un revenu stable pour les Autochtones du Nord, mais peut rendre les aliments traditionnels plus accessibles aux Autochtones urbanisés, si leur revenu est suffisant. De plus, cela a pour effet d'uniformiser les procédés de préparation/transformation des aliments qui assurent la salubrité alimentaire.

2.12.13. Aliments vendus dans le commerce

L'introduction de la culture occidentale par la télévision, la radio et les déplacements des Autochtones du Nord a entraîné d'autres changements dans leurs habitudes alimentaires. Si les aliments traditionnels ont toujours la cote chez beaucoup d'Autochtones des régions nordiques éloignées, leur urbanisation à grande échelle a également entraîné des changements nutritionnels. Les aliments commerciaux vont des denrées périssables comme les fruits et légumes frais à la malbouffe coûteuse, et sont largement disponibles même dans les endroits les plus éloignés grâce au fret aérien. Le gouvernement fédéral subventionne le coût du transport des aliments nutritifs vers les communautés éloignées et isolées, mais même avec ces subventions, les aliments commerciaux sont habituellement beaucoup plus chers que dans les centres urbains du Sud (Doran 2004). Les aliments commerciaux ont aussi une incidence sur la nutrition et la santé qui va bien au-delà de la sécurité alimentaire.

CHAP-III : MATERIELS ET METHODES

3.1. Milieux et sites d'étude

Cette étude a été conduite dans quelques villages des territoires de Walungu, Kabare, Kalehe, Mwenga et Uvira (Province du Sud-Kivu). Le Sud-Kivu est situé à l'Est de la République Démocratique du Congo, approximativement entre 1°36' de latitude sud et 5° de latitude sud d'une part et 26°47' de longitude Est et 29°20' de longitude Est d'autre part. La province est limitée à l'Est par la République du Rwanda dont elle est séparée par la rivière Ruzizi et le lac Kivu, le Burundi, la Tanzanie, séparés du Sud-Kivu par le lac Tanganyika.

(i) Site Walungu

Le territoire de Walungu (Superficie : 1 800 km2 ; population totale de 368 857 habitants) compte deux secteurs/collectivités dont : KAZIBA et NGWESHE. Le sol de cette zone est argileux et de plus en plus pauvre à cause des érosions et de la surpopulation. C'est ainsi qu'il y a beaucoup de conflits de terre dans ce territoire et l'élevage diminue sensiblement par manque de pâturages. Le territoire connait deux saisons : la saison sèche qui dure 3 mois de Juin à Septembre et la saison de pluie qui dure 9 mois. La saison sèche connaît une température élevée et une rareté de pluies durant toute cette période. C'est à ce moment qu'on cultive les endroits marécageux. La saison de pluie connaît une forte précipitation mais ce dernier temps avec l'abattage désordonné des arbres, la destruction de l'environnement et la surpopulation fait que la pluie devient de plus en plus rare.

(ii) Site Kabare

Le territoire de Kabare (altitude moyen : 1500 mètres, superficie de 1.960 Km2) compte deux collectivités/secteurs (KABARE et NINDJA). Il est est soumis à un climat tropical humide. La pluviométrie y varie entre 1300 mm et 1800 m par an. Il s'étend entre 28° de longitude Est, 29° de longitude ouest et entre 2° de latitude sud. Son relief est dominé par des montagnes dont les sommets les plus élevés sont : Kahuzi avec 3300 m et Biega avec 2700 m. A l'intérieur de cette entité, on y trouve également des collines entières qui sont des structures défavorables à la vie humaine et elles sont inhabitées. La température moyenne de ce territoire est de 19,5°C. Le sol de Kabare est par nature volcanique pour la plus grande partie du territoire. C'est un sol riche et productif mais suite à la surexploitation et l'exposition à l'érosion sous toutes ses formes (hydrique et éolienne), il est devenu l'un des plus pauvres.

L'histoire de Kabare relève de celle de Bushi en général. Celle-ci nous renseigne que le Bushi est constituée de deux grands blocs dont Kabare et Ngweshe. Les chefs coutumiers qui règnent dans ces entités sont des descendants d'un ancêtre commun NABUSHI (ancien mwami du Bushi). Malgré leur origine commune, les chefs coutumiers de ces entités (Kabare, Ngweshe) sont indépendants l'un de l'autre ; Kabare au nord et Ngweshe au Sud). Jusqu'au 19e siècle, le mwami Kabare était reconnu mwami du Bushi. Celui-ci serait parti au royaume de Bunyoro qui était surpeuplé en ce moment-là avec tous les biens et a pris le chemin de l'ouest.

(iii) Site Kalehe

Le territoire de Kalehe (superficie : 4082,25 km²), est l'un des huit territoires de la Province du Sud-Kivu (est de la RDC). Il est situé au nord de Bukavu et du territoire de Kabare, sa limite nord marque la frontière avec le Nord-Kivu (territoires de Walikale et Masisi), tandis que sa partie est délimitée par le lac Kivu qui constitue lui-même la frontière naturelle avec le territoire d'Idjwi et le Rwanda. La partie ouest du territoire est frontalière avec le territoire de Shabunda et la partie sud avec Kabare.

Sur le plan interne, Kalehe se caractérise par un paysage montagneux et forestier : les montagnes et forêts du parc national de Kahuzi-Biega (aire protégée) entourent le territoire de Kalehe dans sa partie ouest tandis que la partie nord est caractérisée par des hauts plateaux, par opposition aux bas plateaux qui bordent le lac Kivu. Enfin, dans la partie ouest du territoire (Bunyakiri) se trouve une zone forestière et montagneuse adjacente au parc de Kahuzi-Biega et au territoire de Shabunda.

La population du territoire est estimée, selon les statistiques de 2008 du service d'état civil du territoire de Kalehe, à 485 320 âmes réparties en six principales communautés : les Bahavu, les Batembo, les Barongeronge, les deux communautés rwandophones hutu et tutsi et les Batwa (ou Bambuti ou Pygmées).

Les Rwandophones habitent les hauts plateaux dont les conditions climatiques s'avèrent favorables à leurs activités pastorales (élevage de gros bétail), tandis que les autres communautés habitent plus généralement les bas plateaux : les Batembo se retrouvent en grande partie à Bunyakiri, les Bahavu se situent majoritairement dans les bas plateaux et les Batwa sont éparpillés dans l'ensemble du territoire, mais essentiellement dans les zones éloignées des grands centres.

Enfin, les Barongeronge habitent la zone de Kalonge, au sud de Bunyakiri. Remarquons toutefois que l'on trouve aussi des Batembo dans les territoires de Walikale et Masisi (Nord-Kivu), de Shabunda et de Kabare, des Bahavu sur l'île d'Idjwi, des Hutu et Tutsi dans le Masisi et Rutshuru (Nord-Kivu), tout comme des ressortissants de communautés du Nord-Kivu se retrouvent aussi dans le territoire de Kalehe, tels que des Bahunde (principalement à Minova). Des populations Bashi et Barega sont aussi présentes dans les grandes agglomérations du territoire (APC 2009).

(iv) Site de Mwenga

Le territoire de Mwenga (l'une des zones d'étude et de collecte) est caractérisé par un climat équatorial sub-montagnard et les précipitations y atteignent 2000mm-3000 mm par an. Les précipitations sont bien réparties sur toute l'année mais avec un minimum relatif en Juin et en Juillet et est constitué de six collectivités : BASILE, BURHINYI, ITOMBWE, LWINDI, LUHWINJA et WAMUZIMIU sur une superficie de 11.172 Km2 (Doumenge et al. 1997). Les températures moyennes sont comprises entre 17,5°C (à la station de Mwana) et 22,2°C (à la station de Kamituga) (Prigogine 1978).

Les monts Itombwe constituent l'un des sites critiques les plus importants pour la conservation de la diversité biologique de la République Démocratique du Congo et couvre l'une de régions les plus riches en espèces floristiques du pays et peut-être d'Afrique (Doumenge, 1990). De la carte de végétation proposée par Doumenge (1997), il apparaît que le territoire de Mwenga est dominé par des forêts sub-montagnardes et secondaires avec une anthropisation toujours croissante (effets des activités agricoles, minières et domestiques). La variabilité des espèces ligneuses et de type d'habitat offre des opportunités à une large biodiversité et des espèces sauvages comestibles.

(v) Site d'Uvira

Le territoire d'Uvira (Superficie : 3 148 km2, 396 585 habitants) compte trois secteurs (collectivités) dont : Bafulero, Bavira, et la plaine de la Ruzizi. Dans le territoire d'Uvira à part les hauts plateaux, la pluie commence à s'y faire aussi rare et la température augmente de plus en plus à cause de la concentration de la population entraînant la destruction de l'environnement. Le territoire d'Uvira a aussi un sol sablonneux favorable à la culture du Riz et du Coton. Ses hauts plateaux avec son climat très doux sont plutôt favorables à l'élevage .

3.2. Matériels

Les matériels biologiques qui ont fait l'objet de cette étude sont les aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales de la province du Sud Kivu en RDC, c'est le cas des termites sexuées ailées (Reticulitermes lucifugus) (Bellmann 2006) connues sous les noms vernaculaires suivants : Bushoun'gwé (Mashi), Iswa (Swahili), .... (Lega), .....(Kifulero) ; les Sauterelles (Saga sp.) noms vernaculaires : Mwinunu (Mashi), Mibuli (Lega), Senene (Swahili et Ouganda); le Rat-taupe (Heterocephalus glaber) noms vernaculaires : Nfuko (Mashi), Kacimbabudongo (Swahili) ; la Grenouille (Rana sp.) dont ces noms vernaculaires : Mudoke (Mashi)..... ; Le Criquet taupe(Gryllotalpa longipennis) noms vernaculaires : Nkwananzi (Mashi), Kacimbabudongo (Lega), Kikelele (Kifulero UVIRA) ; et le Criquet-grillon, certaines chenilles et larves comme : le Rhynchophorus phoenicis, l'Oryctes rhinoceros, l'Imbrasia oyemensis, et le Cirina forda.

3.3. Méthodes

3.3.1. Type d'étude

Cette étude était de type analytique transversal.

3.3.2. Population cible

Il s'agit des consommateurs, vendeurs et récolteurs des AST des communautés rurales de la province du Sud Kivu, les cas des BASHI (du territoire de Walungu, Kabare et Kalehe), BAREGA (en territoire de Mwenga) et BAVIRA (en territoire d'Uvira).

3.3.3. Echantillonnage et Taille de l'échantillon

L'échantillonnage de la présente étude était un échantillon de type occasionnel (opportuniste) mais stratifié selon les trois cultures dominant la province du Sud Kivu, définies en fonction des caractéristiques socioculturelles et d'habitudes alimentaires des communautés rurales de la province.

Dans cette étude, la population étant stratifiée selon trois principaux groupes ethniques de la province dont la différence entre elle est basée sur les tendances culturelles c'est-à-dire des régions géographiques au sein desquelles les collectivités indigènes partagent un plus grand nombre de caractéristiques/affinités culturelles entre elles qu'avec celles situées à l'extérieur de la région (Chan et al. 2011).

Pour des raisons budgétaires et vu la large distribution géographique de la population, la sélection des participants s'est faite par échantillonnage à trois degrés (Lohr 1999). Les personnes interrogées ont été choisies par tirage au sort à différents degrés et ce, conformément aux normes en matière d'enquête (échantillonnage aléatoire et représentatif).

La province du Sud Kivu étant constituées de 8 zones ou territoires, 5 zones (soit 62%) ont été tirées au hasard dans une urne dans laquelle ont été introduits les noms de toutes les zones de la province (unités d'échantillonnage primaire) et ensuite les tribus ont étaient groupées en 3 principaux groupes ethniques de la province tenant compte des critères ci-haut présentés (unités d'échantillonnage secondaire).

Dans chaque communauté rurale enquêtée, 65 consommateurs/ménages (soit 72%), 15 vendeurs grossistes ou détaillant (soit 17%) et 10 récolteurs (soit 11%) des AST ont été interrogés (unité d'échantillonnage tertiaire). L'effectif total de participant était de 270 sujets.

Il est important d'indiquer que tous les participants à cette étude ont été pris comme des consommateurs des AST, mais dont 17% entre eux a été considéré à la fois comme consommateur et vendeur, 11% comme consommateur et récolteur, et le reste (soit 72%) pris uniquement entant que consommateurs.

Ci-dessous, le tableau 1 montre la répartition de l'échantillon selon les zones de culture et selon les tribus sélectionnées de la province du Sud Kivu.

Selon la littérature, ce sont surtout les femmes, hommes et enfants successivement qui interviennent en majorité dans la récolte et commercialisation des AST. Ce pourquoi cette recherche fait part à beaucoup de femmes, hommes alternativement et presque pas d'enfants.

3.3.4. Distribution de l'échantillon

Tableau-1. Distribution de l'échantillon selon le territoire, la tribu et la catégorie de l'enquêté sélectionnée.

N0

Territoire

Tribus

Catégorie de l'enquêté

 

Consommateurs

Vendeurs

récolteurs

1.

Walungu

Bashi 65 15 10

2.

Kabare

3.

Kalehe

4.

Mwenga

Barega

65

15

10

5.

Uvira

Bavira

65

15

10

Sous-totaux (%) 195 (72%) 45 (17%) 30 (11%)

Total général 270 enquêtés (soit 100%)

Tableau-2. La distribution de l'échantillon selon les villages et tribus enquêtés par territoire

Tribu des

Territoire

Village

 
 

Burhale

 
 

Buruza

 
 

Bwahungu

 
 

Changombe

 
 

Cizi

 
 

Ibula

 
 

Irongo

 
 

Kaniola

 

Walungu

Kaziba

 
 

Lubona

 
 

Mugogo

 
 

Mukungwe

Bashi

 

Mushinga

 
 

Muzinzi

 
 

Nduba

 
 

Ndundu

 
 

Nyangezi

 
 
 
 

Kabare

Cinjoma-Mudaka

 
 

Murhesa

 
 
 
 

Kalehe

Kalole

 
 

Kalonge

 
 

Busezi

 
 

Kamituga

Barega

Mwenga

Ngando

 
 

Ntondo

 
 

Mwenga

 
 

Kanvinvira

Bafuliro

Uvira

Nyakabere

 
 

Sange

3.3.5. Critères d'inclusion

Les participants à l'enquête devaient remplir les conditions suivantes: être une femme de préférence ou un homme de la province du Sud-Kivu âgées de 19 ans ou plus, consommateur, vendeur ou récolteur des AST et s'identifier soi-même comme indigène vivant dans la réserve (Wilson et Rosenberg 2002). Dans cette étude, chaque participant sélectionné (homme ou femme surtout) représentait un ménage et répondait au nom du ménage, excepté pour la récolte et la commercialisation qui traitent exclusivement des individus.

3.3.6. Déroulement de l'enquête, conduite de l'interview et collecte des données

Pour la récolte des données, des fiches d'enregistrement des données d'observations de terrain un questionnaire d'enquête étaient élaborés par le chercheur. Une pré-enquête a été menée dès Avril-Mai 2015.Elle visait la récolte des informations sur les recherches antérieurement effectuées sur le sujet. Elle visait aussi à identifier les principales zones de consommation et de commercialisation des AST dans la province du Sud Kivu.

L'enquête proprement dite a été effectuée en menant une interview semi-structurée. L'interview était menée par un questionnaire. Le questionnaire comportait des questions binaires, fermées, semi-fermées et ouvertes adressées aux consommateurs, vendeurs et récolteurs des aliments sauvages traditionnels. Lorsque cela était possible, le chercheur descendait au terrain avec son interlocuteur pour visualiser les plantes/animaux sauvages consommes dans les alentours. C'est à cette occasion que le chercheur récoltait des échantillons et spécimens des vivants. En plus, le chercheur se mettait à recueillir des photographies lors que cela était possible.

Les prix (coûts) ont étaient donnés en Franc Congolais (FC) mais convertit en dollars (US) au taux d'échange de 1$ US=950Fc.

3.4. Analyse des données

3.4.1. Analyse de la valeur nutritive des aliments

Les échantillons ont été récoltés dans le territoire de Walungu, et Mwenga à Kamituga en mai et août 2015. Les AST qui ont constitués l'objet de cette étude sont des individus périodiques et saisonniers. Ils ne sont pas du tout visibles tous les mois de l'année, sauf parfois pour la larve Rhynchophorus phoenicis (Mpose), le Criquet taupe et le rat-taupe (Nfuko). Les spécimens ont alors été transportés endéans 48 heures au laboratoire pour un traitement préalable aux analyses chimiques. Les échantillons constitués d'une vingtaine de spécimens pour les insectes et des trois animaux ont été alors séchés à l'étuve entre 70° et 105 °C jusqu'à un poids constant avant d'être moulu pour obtenir l'échantillon sous forme d'une poudre animale, ce qui a permis aussi de déterminer la teneur en eau.

Les analyses chimiques ont été réalisées à l'aide des méthodes de l'analyse immédiate proposées par AOAC (2003) sur une poudre animale conservée au dessiccateur après étuvage. Il s'agit de la méthode de séchage à l'étuve (entre 70 à 105°C) pour l'humidité relative, la méthode de calcination au four à 800°C par voie sèche pour les matières minérales, la méthode d'extraction au SOXHLET suivie de la distillation, du séchage et du pesage (gravimétrie) pour les matières grasses (lipides) et enfin la méthode de l'azote KJELDAHL pour les protéines. Ces méthodes ont été appliquées sur des aliquotes prélevées sur la même poudre animale. La conversion de la teneur en azote en teneur en protéines a été réalisée à l'aide d'un facteur multiplicateur de 6,25 selon l'équation :

 % protéines = % N*6,25 (Eq.1)

La teneur en glucides a été obtenue par la relation :

% Glucides =100- (%humidité + lipides + protéines + cendres totales) (Eq. 2)

La valeur énergétique de 100g d'échantillons a été déterminée en multipliant par 100 la valeur énergétique de chacun des macronutriments dosés à savoir : 17 kJ. g-1= 4Kcals, 38 kJ/g1= 9Kcals et 17 kJ/g = 4Kcals de protéines, lipides et glucides respectivement puis en faisant la somme (AOAC 2003 ; Usdys et al. 2010 ; Gokhan et al. 2011). Tous les dosages ont été répétés trois fois pour chaque échantillon et paramètre analysé et les résultats sont reportés ici sous forme de moyennes. Les analyses chimiques ont ete faites au laboratoire de Chimie de l'ISP-Bukavu.

3.4.2. Analyses statistiques

Les analyses statistiques descriptives et différentielles ont été conduites dans le but de caractériser les sujets d'études. L'encodage et la description statistique des données ont été réalisés dans Excel 2007. Les données brutes étaient introduites dans l'ordinateur. Le masque de saisie et la codification des variables ont été effectués dans Excel 2007. Le dépouillement a été fait à l'ordinateur. Les données ont été corrigées à l'aide des outils tel que Pivot table dans Excel 2003. Avant de conduire les analyses, les données brutes étaient introduites dans l'ordinateur. Les questions fermées ont été codées, il en était également pour les questions ouvertes. Les codes des réponses aux différentes questions étaient affectés pour les besoins de l'exploitation statistique. Le dépouillement a été fait à l'ordinateur. L'analyse préliminaire des données a commencé par une description statistique des variables (calcul du pourcentage, fréquence, moyenne, écart-type, coefficient de variation, etc.) avant les analyses différentielles. Pour la présentation descriptive des statistiques, les fréquences des distributions des échantillons étaient calculées et les résultats y relatifs sont présentés sous forme de fréquences, pour pourcentages, moyenne, écart-type, coefficient de variation, minimum pour les variables quantitatives.

L'analyse des données d'enquête a commencé par l'organisation des données en variables dépendantes et en variables indépendantes. Pour l'ensemble des variables, des scores de cotation et des critères d'appréciation étaient préétablies.

Les analyses multi-variées réduites étaient conduites et les modèles généralisés linéaires (GLMs) étaient construits pour déterminer la probabilité d'association des facteurs indépendants aux facteurs dépendants. En général, les tests de GLM sont appliqués à tel enseigne que les variables dépendantes sont liées linéairement aux facteurs et aux coaxiales à travers une fonction spécifique de liaison. Les modèles peuvent être utilisés même si la variable dépendante n'est pas distribuée normalement. Les modèles GLMs intègrent les autres types des modèles classiquement utilisés par les chercheurs tels que les régressions linéaires pour les variables dépendantes à la distribution normale, les modèles logistiques pour des données binaires. Les modèles GLM conviennent parfaitement aux données issues des enquêtes et qui soient complexes suivant plusieurs modèles de distribution (distribution normale de Gauss, distribution de Gamma, distribution de Poisson, etc.).

Les données en séries de temps et les nombres (comptes) ne sont pas appropriés dans GLM avec Gaussian models. Ce qui entraine utilisé les modèles non linaires. Les modèles logit, probit ou tobit peuvent être estimés par la méthode de maximum de vraisemblance. En revanche, le modèle tobit peut être estimé par la méthode de maximum de vraisemblance s'il y a simultanéité des effets sur la variable réponse( dépendante) sinon par la méthode des moindres carrés partiels. Cette dernière méthode donne aussi des estimateurs sans biais et convergents. La présente étude utilise la méthode à deux étapes consistant à estimer d'abord la probabilité avec laquelle les facteurs influencent la variable réponse par la méthode de maximum de vraisemblance en utilisant le modèle logit, puisque la variable dépendante suit une loi normale (Gausian identity model), ensuite son intensité par la méthode des moindres carrés partiels en utilisant le modèle tobit, si la variable réponse n'est influencée simultanément avec plusieurs facteurs.

La décision concernant le type des tests appliquer dépend des types des données (données continuées et ou catégoriques) dans cette études, les deux types des donnes étaient récoltées. Les analyses (GLM) ont été effectuées avec le logiciel Stata version11(2013) plus adapté à l'analyse des données aux variables complexes en terme de distribution.

3.5. Considérations éthiques

Un certificat d'autorisation de conduire cette étude a été délivrée au chercheur par l'ISTM. En plus l'ISTM a donné une lettre introductive aux chefs des villages enquêtés.

Au cours de l'étude, le respect de l'anonymat des enquêtés et de la confidentialité des informations fournies ont été nécessaires et bien observées. Les interviewes ont acceptés librement de leur propre gré de participer à cette enquête. Toutes les personnes interrogées ont été informées du but et des objectifs de la recherche en vue de l'obtention de leur consentement éclairé d'une part mais de garantir la confidentialité des informations à recueillir avant l'administration du questionnaire. De même, la participation volontaire à l'enquête a été privilégiée pour la collecte des données.

3.6. Impact prévu

Les résultats de cette recherche serviront de base de données dans le domaine de la nutrition, de la sécurité alimentaire des ménages et de lutter contre la pauvreté dans les communautés rurales (tribus) de la province du Sud Kivu. Les résultats peuvent aider à la valorisation des aliments sauvages jusqu'à l'industrialisation, ala commercialisation le long de la chaine des valeurs. Les résultats de cette recherche serviront dans le domaine de sécurité alimentaire qualitative et dans l'économie alimentaire des ménages de la province du Sud-Kivu et des milieux ruraux en général.

3.7. Difficultés rencontrées

Au cours de la réalisation de ce travail, certaines difficultés ont été rencontrées notamment : (i) La quasi-inexistence des documents pouvant fournir les informations avec des plus amples détails sur les aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales de la Province du Sud Kivu en particulier.

(ii) La période de la recherche étant courte pour récolter toutes les données nécessaires relative à cette étude.

CHAP-IV. RESULTATS

4.1. Les aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés

Les aliments sauvages traditionnels les plus consommés par les communautés rurales de la province du Sud-Kivu sont les insectes : chenilles et larves, suivis des légumes feuilles et fruits, et en dernier rang les champignons sauvages. Les parties comestibles de la plupart d'aliments d'origine végétale sont les feuilles sous forme des légumes et pour les insectes ce les parties entières. La majorité des aliments consommés ont une vertu thérapeutique (Tableau-1).

Tableau-1. Les aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu en RD Congo.

Origine

Nom scientifique

Nom vernaculaire

Partie comestible

Ethnobiologie

Animale

Locustra migratoria

M'panzi (Mashi)

Entier sauf ailes et pattes

Non connu

 

Saga serrata ou Saga pedo

Mununu (Mashi) ou Senene (Kiswahili)

Entier

Médicale

 

Cirina forda

Misigi ou Bikereke (Kirega)

Entier

Médicale

 

Imbrassia oyemensis

Tukumombo (Kirega)

Entier

Médicale

 

Bunaeopsis aurantiaca

Milanga (Kirega)

Entier

Médicale

 

Rhynchophorus phoenicis

Mpose (Kirega)

-//-

Médicale

 

Oryctes rhinoceros

Bidumbi (Mashi et Kifuliru)

-//-

Médicale

 

Heterocephalus glaber

Nfuko (en Mashi)

Entier sauf entrailles

Non connu

 

Rat de gambie

Mukumbi (Mashi)

Entier sauf entrailles

Non connu

 

Reticulitermes lucifugus

Iswa (en Kiswahili) ou Bushoun'gwé (Mashi)

Entier

-//-

 

Gryllotalpa longipennis

N'kwananzi (Mashi)

Entier

-//-

 

Rana spp.

Mudoke (en Mashi)

Cuisses

-//-

 

Archachatina marginata

O'là (Kirega)

Entier sauf coquille

Médicale

 

Potamonautes bayonianus

Lipondo (Kiswahili) ou Ihiri (en Mashi)

Entier

Médicale

Végétale

Amarantacae sp.

Muhole (Mashi et Kifuliru)

Feuille

Médicale

 

Amarantacae sp.

Mulunda (Mashi)

Feuille

Médicale

 

-

Kashongo (Mashi et Kifuliru)

Fruit

Médicale

 

-

Mbuma (Mashi)

Fruit

Médicale

 

-

Mbande (Kifuliru)

Fruit

Non connu

Les champignons (Fongiques)

Auricularia sp.

Bukoko (Kirega) ou Bushabira (Mashi)

Entier

Non connu

 

Termitomyces sp.

Bujana (Mashi)

Entier

Non connu

 

Amanita sp.

Cihumyo (Mashi) ou Loba (en Kifuliro)

Entier

Médicale

Le miel

Non connu

Asali (Kiswahili)

-

Médicale

Les analyses chimiques immédiates effectuées au laboratoire contenant les moyennes (X#177;SE) des substances dosées révèlent que pour 100 g de matières sèches, le Rhynchophorus phoenicis« Mpose » se montre plus énergétique (762.00 #177; 50.80 kcal) (F=7.34 ; p<0.001) et lipidique (54.04 #177; 2.46 g) (F=4.17 ; p<0.001) que d'autres aliments sauvages traditionnels analysés, L'Imbrasia oyemensis« Tukumombo » et les Gryllotalpa longipennis« Nkwananzi » (57.93 #177; 2.52 g et 52.33 #177; 2.28 g respectivement) contiennent une quantité importante en protéines (F=3.44 ; p<0.001). Le Cirina forda « Misigi » se montre plus riche en hydrate de carbone (54.29 #177; 3.88 g) (F=2.99 ; p<0.001), et les Reticulitermes lucifugus « I'SWA » renferment une quantité suffisante d'eau (83.96 #177; 4.42 g) que d'autres aliments sauvages traditionnels analysés (F=5.87 ; p<0.001) (Tableau-2).

Tableau-2 : La valeur nutritive de quelques aliments sauvages traditionnels consommés par les communautés rurales enquêtées

Nom français de l'aliment

Nom vernaculaire

Nom scientifique

Lieu de récolte

Partie comestible

Energie (Kcal/100g)

Humidité (%)

Lipide(g)

Protéine (g)

Glucides(g)

termite sexuée ailée

Bushoun'gwé (Mashi), Iswa (Swahili)

Reticulitermes lucifugus

En pleine foret

Entier

543.166 #177; 36.21 b

83.96 #177; 4.42 a

41.63 #177; 1.89 b

46.53 #177; 2.02 b

4.50 #177; 0.32c c

Criquet-taupe ou grillon des champs

Nkwananzi (Mashi), Kikelele (Kifuliru), Kachimbabudongo (Swahili)

Gryllotalpa longipennis ou Gryllus testaceus

Dans le champ cultivé

Entier

373.00 #177; 24.87 c

75.83 #177; 3.99 a

11.06 #177; 0.50 d

52.33 #177; 2.28 a

16.00 #177; 1.14 b

Grenouille/cuisses

Mudoke (Mashi)

Rana sp. ou Leptopelis modestus

Rivière et Ruisseaux

Cuisses

69.33 #177; 4.62 d

81.33 #177; 4.28 a

0.43 #177; 0.02 e

16.37 #177; 0.71 c

0.02 #177; 0.00 d

Rat-taupier

Nfuko (Mashi)

Heterocephalus glaber

Dans le champ

Entier sauf entrailles

271.66 #177; 18.11 c

78.60 #177; 4.14 a

18.16 #177; 0.83 c

16.81 #177; 0.73 c

10.29 #177; 0.74 c

Chenille

Mposo (Lega), Mpose (Equateur)

Rhynchophorus phoenicis

En pleine foret

Entier

762.00 #177; 50.80 a

82.50 #177; 4.34 a

54.04 #177; 2.46 b

49.80 #177; 2.17 a

19.20 #177; 1.37 b

Chenille

Bidumbi (Mashi),

Oryctes rhinoceros

En pleine foret

Entier

617.00 #177; 41.13 a

81.36 #177; 4.28 a

48.10 #177; 2.19 b

35.70 #177; 1.55 c

10.36 #177; 0.74 c

Chenille

Tukumombo (Lega),

Imbrasia oyemensis

En pleine foret

Entier

443.66 #177; 29.30 c

80.16 #177; 4.22 a

23.36 #177; 1.06 c

57.93 #177; 2.52 a

0.37 #177; 0.03 d

Chenille

Misigi ou Bikerekere

Cirina forda

En pleine foret

Entier

409.56 #177; 27.30 c

80.70 #177; 4.25 a

12.50 #177; 0.57 d

20.03 #177; 0.87 c

54.29 #177; 3.88 a

Criquet (Grillon)

Mangala ou Durha(Mashi), Mp'anzi (KISWAHILI), Ituta (KILEGA), Ihanzi (Kifuliru)

Locustra migratoria

Champ et Foret

Entier sauf ailes et pattes

550.00 #177; 36.67 b

66.06 #177; 2.48 b

39.33 #177; 1.79 b

47.60 #177; 2.07 b

1.43 #177; 0.10 d

Sauterelles

MWINUNU (Mashi), MIBULI (KILEGA), SENENE (KISWAHILI et OUGANDA)

Saga serrata ou Saga pedo

Dans le champ

Entier

409.66 #177; 27.31 c

61.00 #177; 1.21 b

67.33 #177; 3.06 a

59.80 #177; 2.60 a

15.80 #177; 1.13 b

 
 

Oneway ANOVA

F(10,21)=7.34

P<0.001

F(10,21)=5.87

P<0.001

F(10,21)=4.17

P<0.001

F(10,21)=3.44

P<0.001

F(10,21)=2.99

P<0.001

NB : Les moyennes(X#177;SE) suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de P<0.05 (One-way ANOVA test).

4.2. L'état sanito-nutritionnel des consommateurs des aliments sauvages traditionnels

La majorité des consommateurs et récolteurs des AST sont de femmes (82%), dont parmi elles 15.63% sont du village de Kanvinvira (en territoire d'Uvira), 14.38% et 13.75% (du village de Mwenga et Ngando respectivement en territoire de Mwenga).

La quasi-totalité (65.52%) des consommateurs des AST du Bushi (en territoire de Walungu, Kabare et Kalehe) est en bon état nutritionnel. Leur IMC étant compris entre 18.5 et 24.9 Kg/m², suivi de ceux de la tribu Lega et Vira. Une partie (26.2%) non négligeable des consommateurs des AST de la tribu Lega (territoire de Mwenga) est obèse (IMC=30). Une portion (16.4%) des enquêtés de Mwenga connaît une surcharge pondérale (IMC : 25 à 29.9). Chez la tribu Vira (territoire d'Uvira), les répondants étaient maigre (28.4%), leur l'Indice de Masse Corporelle oscillait entre e 16 et 18.5 Kg/m² (Tableau-1). Plus de la moitié (55.3%) des consommateurs du village de Ngando, Mwenga, Busezi (du territoire de Mwenga), de Kanvinvira (en territoire d'Uvira) avaient affirment durant l'enquête qu'aucune maladie nutritionnelle et/ou sanitaire n'est un jour survenue dans l'histoire sanitaire de leurs familles. Cette même affirmation a été observée chez 22.24% des répondants du village d'Ibula et Irongo (territoire de Walungu).

Bref, la majorité (62.5%) des interrogés consomment les AST puisque les gens pensent que ces aliments ont une bonne qualité organoleptique (goût, odeur, stimulant de l'appétit, etc.) et une valeur nutritive très élevée. En outre, ces aliments sont abondants durant les périodes de récolte. Les autres raisons de consommation de ces aliments sont entre autre les habitudes alimentaires, le moindre coût pour les obtenir et le caractère naturel des AST (Tableau-1).

Atravers tous les villages enquêtés dans tous les territoires, l'âge moyen des répondants oscillait entre 19 ans (au village de Sange) à 58 ans (village de Busengi). Le périmètre brachial oscillait entre 23 et 24 cm, l'indice de masse corporelle entre 18 et 28. Les répondants avaient un revenu mensuel oscillant entre 7 et 90$. Les répondants connaissaient des dépenses journalières moyennes pour l'achat de la nourriture de 1.57$ (village Ibula) à 4.73$ (village de Busezi).

Dans la catégorie des autres dépenses journalières du ménage, on note que le ménages connaissant des dépenses plus élevées sont ceux localises a dépense de Mukungwe (3.352$/jour) et les ménages connaissant des faibles dépenses (dépenses plus basses) sont ceux du village d'Ibula (1.0500$/jour/ménage).

La taille du ménage la plus élevée a été observée dans le village de Nduba (9 personnes/ ménage). La taille du ménage la plus faible était observée à Nyakabere (4.267 personnes/ famille). Le coefficient de variation (CV%) de la taille du ménage a Nyakabere était de 22.76% indiquent une variabilité du nombre des personnes per ménage de 22.76% au sein du village de Nyakabere. D'ailleurs, les données de l'enquête indiquent que le nombre maximum des personnes par ménage est de 3 et le nombre maximum de 5 dans le village de Nyakabere.

Le temps d'interview le plus bas était observé à Sange (25 min) et le temps d'interview le plus haut était observé au village de Nduba (48 min). les ménages effectuant des grandes dépenses pour l'achat des aliments sauvages et traditionnels étaient observés a Cinjoma (90% des dépenses journalières) et les ménages connaissant des dépenses plus basses pour l'achat des AST sont ceux du village de Nduba (40%), ce qui indique une grande dépendance vis-à-vis des AST chez les populations du village de Nduba (Tableau-3) .

Tableau-3. Sécurité alimentaire des consommateurs et % qu'occupent les AST dans les dépenses journalières pour la nourriture groupé selon les villages de la province du Sud-Kivu en RD Congo.

Variables

Villages

Mean

SE Mean

StDev

CoefVar

Minimum

Maximum

Age (années)

Busezi

58.000

0.000000

0.000000

0.00

58.000

58.000

 

Bwahungu

45.000

0.000000

0.000000

0.00

45.000

45.000

 

Changombe

44.000

0.000000

0.000000

0.00

44.000

44.000

 

Cinjoma

30.000

0.000000

0.000000

0.00

30.000

30.000

 

Ibula

32.000

0.000000

0.000000

0.00

32.000

32.000

 

Kalole

48.000

0.000000

0.000000

0.00

48.000

48.000

 

Kalonge

43.000

0.000000

0.000000

0.00

43.000

43.000

 

Kanvinvira

31.75

1.41

12.61

39.71

25.00

55.00

 

Lubona

39.000

0.000000

0.000000

0.00

39.000

39.000

 

Mukungwe

34.667

0.546

3.538

10.21

31.000

38.000

 

Mwenga

42.500

0.481

3.603

8.48

38.000

48.000

 

Nduba

57.000

0.000000

0.000000

0.00

57.000

57.000

 

Ngando

46.417

0.141

1.196

2.58

44.000

47.000

 

Nyakabere

31.333

0.627

4.860

15.51

25.000

35.000

 

Sange

19.000

0.000000

0.000000

0.00

19.000

19.000

Périmètre Branchial

Busezi

25.000

0.000000

0.000000

0.00

25.000

25.000

 

Bwahungu

24.000

0.000000

0.000000

0.00

24.000

24.000

 

Changombe

23.000

0.000000

0.000000

0.00

23.000

23.000

 

Cinjoma

23.000

0.000000

0.000000

0.00

23.000

23.000

 

Ibula

23.000

0.000000

0.000000

0.00

23.000

23.000

 

Kalole

24.000

0.000000

0.000000

0.00

24.000

24.000

 

Kalonge

23.000

0.000000

0.000000

0.00

23.000

23.000

 

Kanvinvira

23.450

0.0940

0.840

3.58

23.000

25.000

 

Lubona

23.000

0.000000

0.000000

0.00

23.000

23.000

 

Mukungwe

24.000

0.000000

0.000000

0.00

24.000

24.000

 

Mwenga

23.500

0.0674

0.505

2.15

23.000

24.000

 

Nduba

23.000

0.000000

0.000000

0.00

23.000

23.000

 

Ngando

23.806

0.0470

0.399

1.67

23.000

24.000

 

Nyakabere

23.633

0.0627

0.486

2.06

23.000

24.000

 

Sange

23.000

0.000000

0.000000

0.00

23.000

23.000

Indice de Masse Corporel (IMC)

Busezi

28.000

0.000000

0.000000

0.00

28.000

28.000

 

Bwahungu

20.000

0.000000

0.000000

0.00

20.000

20.000

 

Changombe

23.000

0.000000

0.000000

0.00

23.000

23.000

 

Cinjoma

23.000

0.000000

0.000000

0.00

23.000

23.000

 

Ibula

21.000

0.000000

0.000000

0.00

21.000

21.000

 

Kalole

24.000

0.000000

0.000000

0.00

24.000

24.000

 

Kalonge

23.000

0.000000

0.000000

0.00

23.000

23.000

 

Kanvinvira

20.575

0.329

2.942

14.30

19.000

26.000

 

Lubona

20.000

0.000000

0.000000

0.00

20.000

20.000

 

Mukungwe

21.524

0.0780

0.505

2.35

21.000

22.000

 

Mwenga

24.750

0.0584

0.437

1.77

24.000

25.000

 

Nduba

26.000

0.000000

0.000000

0.00

26.000

26.000

 

Ngando

28.639

0.329

2.790

9.74

23.000

30.000

 

Nyakabere

21.267

0.125

0.972

4.57

20.000

22.000

 

Sange

18.000

0.000000

0.000000

0.00

18.000

18.000

Revenu Mensuel (US$)

Busezi

90.000

0.000000

0.000000

0.00

90.000

90.000

 

Bwahungu

0.0000

0.000000

0.000000

*

0.0000

0.0000

 

Changombe

0.0000

0.000000

0.000000

*

0.0000

0.0000

 

Cinjoma

70.000

0.000000

0.000000

0.00

70.000

70.000

 

Ibula

80.000

0.000000

0.000000

0.00

80.000

80.000

 

Kalole

0.0000

0.000000

0.000000

*

0.0000

0.0000

 

Kalonge

80.000

0.000000

0.000000

0.00

80.000

80.000

 

Kanvinvira

44.38

1.17

10.51

23.67

25.00

50.00

 

Lubona

22.000

0.000000

0.000000

0.00

22.000

22.000

 

Mukungwe

7.33

1.09

7.08

96.50

0.00

14.00

 

Mwenga

55.00

1.17

8.74

15.89

50.00

70.00

 

Nduba

0.0000

0.000000

0.000000

*

0.0000

0.0000

 

Ngando

57.917

0.705

5.978

10.32

55.000

70.000

 

Nyakabere

55.000

0.000000

0.000000

0.00

55.000

55.000

 

Sange

40.000

0.000000

0.000000

0.00

40.000

40.000

Dépense nourriture/Jr

Busezi

4.7300

0.000000

0.000000

0.00

4.7300

4.7300

 

Bwahungu

3.4700

0.000000

0.000000

0.00

3.4700

3.4700

 

Changombe

1.8900

0.000000

0.000000

0.00

1.8900

1.8900

 

Cinjoma

2.1000

0.000000

0.000000

0.00

2.1000

2.1000

 

Ibula

1.5700

0.000000

0.000000

0.00

1.5700

1.5700

 

Kalole

3.1500

0.000000

0.000000

0.00

3.1500

3.1500

 

Kalonge

3.4700

0.000000

0.000000

0.00

3.4700

3.4700

 

Kanvinvira

2.6317

0.0644

0.5757

21.88

1.5700

2.9400

 

Lubona

2.6300

0.000000

0.000000

0.00

2.6300

2.6300

 

Mukungwe

3.0300

0.0655

0.4246

14.01

2.6300

3.4700

 

Mwenga

2.8900

0.0351

0.2624

9.08

2.6300

3.1500

 

Nduba

2.6300

0.000000

0.000000

0.00

2.6300

2.6300

 

Ngando

2.4861

0.0348

0.2949

11.86

1.8900

2.6300

 

Nyakabere

2.4357

0.0333

0.2576

10.57

2.1000

2.6300

 

Sange

2.2484

0.0727

0.5140

22.86

1.5700

2.6300

Autres dépenses/Jr

Busezi

3.1500

0.000000

0.000000

0.00

3.1500

3.1500

 

Bwahungu

2.1000

0.000000

0.000000

0.00

2.1000

2.1000

 

Changombe

2.1000

0.000000

0.000000

0.00

2.1000

2.1000

 

Cinjoma

1.5700

0.000000

0.000000

0.00

1.5700

1.5700

 

Ibula

1.0500

0.000000

0.000000

0.00

1.0500

1.0500

 

Kalole

2.1000

0.000000

0.000000

0.00

2.1000

2.1000

 

Kalonge

3.1500

0.000000

0.000000

0.00

3.1500

3.1500

 

Kanvinvira

1.4530

0.0244

0.2185

15.04

1.0500

1.5700

 

Lubona

2.1000

0.000000

0.000000

0.00

2.1000

2.1000

 

Mukungwe

3.352

0.205

1.329

39.66

2.100

4.730

 

Mwenga

2.3125

0.0440

0.3290

14.23

1.8900

2.6300

 

Nduba

2.1000

0.000000

0.000000

0.00

2.1000

2.1000

 

Ngando

2.1000

0.000000

0.000000

0.00

2.1000

2.1000

 

Nyakabere

1.5820

0.0527

0.4082

25.80

1.0500

1.8900

 

Sange

2.1000

0.000000

0.000000

0.00

2.1000

2.1000

Taille de Ménage

Busezi

8.0000

0.000000

0.000000

0.00

8.0000

8.0000

 

Bwahungu

7.0000

0.000000

0.000000

0.00

7.0000

7.0000

 

Changombe

6.0000

0.000000

0.000000

0.00

6.0000

6.0000

 

Cinjoma

5.0000

0.000000

0.000000

0.00

5.0000

5.0000

 

Ibula

4.0000

0.000000

0.000000

0.00

4.0000

4.0000

 

Kalole

7.0000

0.000000

0.000000

0.00

7.0000

7.0000

 

Kalonge

6.0000

0.000000

0.000000

0.00

6.0000

6.0000

 

Kanvinvira

5.5500

0.0940

0.8404

15.14

4.0000

6.0000

 

Lubona

6.0000

0.000000

0.000000

0.00

6.0000

6.0000

 

Mukungwe

6.4762

0.0780

0.5055

7.81

6.0000

7.0000

 

Mwenga

6.2500

0.0584

0.4369

6.99

6.0000

7.0000

 

Nduba

9.0000

0.000000

0.000000

0.00

9.0000

9.0000

 

Ngando

6.0000

0.000000

0.000000

0.00

6.0000

6.0000

 

Nyakabere

4.267

0.125

0.972

22.78

3.000

5.000

 

Sange

0.0000

0.000000

0.000000

*

0.00000

0.000000

Temps de L'interview

Busezi

25.000

0.000000

0.000000

0.00

25.000

25.000

 

Bwahungu

34.000

0.000000

0.000000

0.00

34.000

34.000

 

Changombe

34.000

0.000000

0.000000

0.00

34.000

34.000

 

Cinjoma

25.000

0.000000

0.000000

0.00

25.000

25.000

 

Ibula

38.000

0.000000

0.000000

0.00

38.000

38.000

 

Kalole

30.000

0.000000

0.000000

0.00

30.000

30.000

 

Kalonge

30.000

0.000000

0.000000

0.00

30.000

30.000

 

Kanvinvira

35.075

0.611

5.463

15.57

25.000

38.000

 

Lubona

30.000

0.000000

0.000000

0.00

30.000

30.000

 

Mukungwe

33.476

0.0780

0.505

1.51

33.000

34.000

 

Mwenga

27.500

0.584

4.369

15.89

20.000

30.000

 

Nduba

48.000

0.000000

0.000000

0.00

48.000

48.000

 

Ngando

32.389

0.0939

0.797

2.46

32.000

34.000

 

Nyakabere

28.800

0.376

2.916

10.12

25.000

31.000

 

Sange

25.000

0.000000

0.000000

0.00

25.000

25.000

% Dépense AST

Busezi

67.50

1.44

7.64

11.32

60.00

75.00

 

Bwahungu

50.000

0.000000

0.000000

0.00

50.000

50.000

 

Changombe

50.000

0.000000

0.000000

0.00

50.000

50.000

 

Cinjoma

90.000

0.000000

0.000000

0.00

90.000

90.000

 

Ibula

60.000

0.000000

0.000000

0.00

60.000

60.000

 

Kalole

60.000

0.000000

0.000000

0.00

60.000

60.000

 

Kalonge

54.000

0.000000

0.000000

0.00

54.000

54.000

 

Kanvinvira

69.500

0.794

7.098

10.21

60.000

80.000

 

Lubona

50.000

0.000000

0.000000

0.00

50.000

50.000

 

Mukungwe

57.381

0.390

2.527

4.40

55.000

60.000

 

Mwenga

63.75

1.61

12.03

18.87

50.00

80.00

 

Nduba

40.000

0.000000

0.000000

0.00

40.000

40.000

 

Ngando

70.000

0.641

5.439

7.77

60.000

75.000

 

Nyakabere

51.467

0.115

0.892

1.73

50.000

52.000

 

Sange

76.00

1.21

8.57

11.28

65.00

85.00

4.3. Liaison entre les facteurs anthropométriques et les autres caractéristiques socio-économiques chez les consommateurs des aliments sauvages traditionnels

L'état nutritionnel (Indice de Masse Corporelle) des enquêtés est en corrélation significative avec la consommation des aliments sauvages traditionnels. Aussi, il a été trouvé être corrélé positivement au revenu mensuel (r = 3.85, p<0.001, n= 195), à la taille du ménage (r = 1.58, p<0.001, n= 195), au nombre de mois de stockage des AST (r = 3.15, p<0.001), à la quantité des dépenses journalières allouées uniquement pour l'achat des AST (r=1.53, p<0.005, n= 195). Cela signifie que si ces variables dépendantes augmentent, elles concourent directement à l'amélioration de l'état nutritionnel.

La consommation des aliments sauvages traditionnels est négativement et significativement corrélée avec la part importante de dépense journalière pour l'achat des AST uniquement (r = -3.71, p<0.001) alors que le % du montant alloué aux autres dépenses journalières est positivement corrélée avec la dépense journalière pour l'achat des AST uniquement (r = 5.35, p<0.001, n= 195) (Tableau-3). Ceci implique que dans un ménage où l'on arrive à diminuer les dépenses importantes allouées à l'achat des AST uniquement on note une diminution de la consommation des AST, tandis que si le montant affecté à d'autres dépenses journalières augmente, la part alloué à l'achat quotidien des AST augmente aussi (Tableau-4).

Tableau-4. Matrice des corrélations multiples naïves entre les facteurs consommation des AST et l'état nutritionnel des consommateurs des AST des différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu en RD Congo.

 

A32

A33

A34

A35

A36

A37

A38

A39

A40

A41

A42

A32

-

.397**

.555**

.234**

.109*

.187**

.547**

-.229**

.294**

.259**

-.179**

A33

 

-

.388**

.168**

 
 

.147**

 

.235**

 

-.224**

A34

 
 

-

.385**

 
 

.158**

 

.315**

.153**

-.269**

A35

 
 
 

-

 
 
 

.328**

.213**

-.148**

-.309**

A36

 
 
 
 

-

.334**

.310**

 

.286**

.360**

 

A37

 
 
 
 
 

-

.210**

-.205**

.356**

.535**

.145**

A38

 
 
 
 
 
 

-

-.193**

.250**

.241**

 

A39

 
 
 
 
 
 
 

-

 

-.371**

-.163**

A40

 
 
 
 
 
 
 
 

-

.264**

 

A41

 
 
 
 
 
 
 
 
 

-

.159**

A42

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

-

Notes: Différents seuils de signification des coefficients de corrélations selon Spearman Rank : *p<0.05; **p<0.001, autrement elle n'est pas significative lorsqu'aucune valeur n'est donnée. A32 : âge; A33 : périmètre branchial ; A34 : Indice de Masse Corporelle ; A35 : revenu mensuel ; A36 : dépense journalière pour la nourriture ; A37 : autres dépenses journalières ; A38 : taille de ménage ; A39 : nombre d'achat hebdomadaire des AST ; A40 : nombre de mois de stock des AST ; A41 : dépense journalière pour les AST uniquement ; et A42 : temps de l'interview.

4.4. Déterminants de l'état sanito-nutritionnel des consommateurs des aliments sauvages traditionnels

L'estimation du modèle Gaussian identity (GLM) a fait apparaitre 15 variables significatives aux influes positives. L'état sanito-nutritionnel (absence des maladies) des consommateurs d'AST serait probablement significativement (p<0.05) influencé d'une manière positive par la consommation des aliments sauvages traditionnels associée aux aliments locaux ( GLM : Z= 1.43, P= 0.001), l'application des règles d'hygiène et de bonne gestion des déchets ménagers (GLM : Z= 10.37, P<0.001), le bon état sanito-nutritionnel des autres membres de famille (GLM : Z= 2.08, P=0.038), l'existence d'un indice de masse corporelle normal du consommateur des AST (GLM : Z=2.22, p=0.001), le périmètre branchial du consommateur (GLM : 7.52, p<0.001), le nombre de repas par jour à base des AST (GLM : Z= 2.41, p=0.001), la profession de l'interrogé (GLM : Z= 1.01, p<0.05), le revenu mensuel de l'enquêté (GLM : Z= 7.01, p<0.05), la provenance des aliments consommés (GLM : Z= 4.11, p<0.001), le critères de choix de l'aliment à consommer (GLM : Z= 2.85, p=0.004), la part de femme dans la prise des décision dans le choix des aliments à consommer dans le ménage (GLM : Z= 1.51, p<0.001), le sexe de l'enquêté (GLM : Z= 2.41, p<0.05), le village et territoire du consommateur (GLM : Z= 1.36, p<0.001), la tribu de l'enquêté (GLM : Z= 3.97, p<0.001), l'âge et le nombre d'achat des AST par semaine (GLM : Z= 2.37, p=0.018) (Tableau-4).

L'absence d'un bon état sanito-nutritionnel des consommateurs des AST serait négativement influencé par le mauvais état des toilette du ménage (GLM : Z= -2.27, p<0.05), le goût du mari par rapport aux enfants (GLM : Z=-2.21, p<0.05), l'existence et la raison des interdits alimentaires dans la communauté rurale (GLM : Z= -2.40, p=0.017), le nombre et le mode de prise de repas en famille (GLM : Z= -2.77, p=0.006), l'état civil du consommateur (GLM : Z= -3.05, p=0.002), le montant de dépenses journalières pour les aliments et les AST (GLM : Z=-8.01, p<0.001), et la taille(cm) de l'enquêté (GLM : Z= -4.36, p<0.001 ; Tableau-5).

Certains facteurs ont été trouvé avoir des influences significativement (p<0.05) positive sur la consommation des aliments sauvages traditionnels et cela s'expliquerait par le goût et la valeur nutritive des AST (critères de choix des AST) (GLM : Z= 2.85, p=0.004), l'habitude alimentaire de l'enquête (GLM : Z= 4.47, p<0.001), les vertus thérapeutiques des AST (GLM : Z= 8.63, p<0.05), la nature et la disponibilité (provenance des aliments consommés) (GLM : Z= 8.24, p<0.001), et l'état nutritionnel des consommateurs (GLM : Z= 2.22, p=0.001). La consommation des aliments sauvages traditionnels serait négativement influencée par le coût au marché des AST (prix d'achat) (GLM : Z= -2.97, p=0.003), et la part de dépense pour l'achat des AST uniquement tel que décidé par le chef du ménage (GLM : Z= -8.01, p<0.001) (Tableau-5).

Tableau-5. Modèle Linéaires Généralisés (GLM) testant les influes des facteurs indépendants sur l'état sanito-nutritionnel des consommateurs des aliments sauvages traditionnels pour (variable dépendante) des communautés rurales de la province du Sud-Kivu, RD Congo.

GLM : Gaussian identity model

Variable dépendante : état sanito- nutritionnel des consommateurs des AST

Coef.

OIM

Std. Err.

Z

P>|z|

[95% Conf. Interval]

Variables indépendantes

Etat nutritionnel famille

.335066

.1612573

2.08

0.038

.0190075

.6511245

Gestion des déchets ménagers

.5810367

.0560302

10.37

0.000

.4712196

.6908539

Type de maison

.1247658

.1162247

1.07

0.283

-.1030304

.3525619

Etat des toilettes

-.1415341

.0623415

-2.27

0.023

-.2637212

.1546428

Provenance des aliments consommés

.2186135

.0531999

4.11

0.000

.1143435

.3228835

Provenance des aliments

.367254

.0445698

8.24

0.000

.2798988

.4546092

prix achat

-.2219115

.0746785

-2.97

0.003

-.3682787

-.0755444

Critères choix

.228806

.0804213

2.85

0.004

.0711831

.3864289

goût du mari et enfants

-.1934236

.0875834

-2.21

0.027

-.3650839

-.0217633

Connaissance sur les interdits alimentaires

-.0081321

.0579394

-0.14

0.888

-.1216913

.1054271

Pourquoi ces aliments sont Interdits

-.1787467

.0745525

-2.40

0.017

-.3248668

-.0326266

Présence de la maladie après consommation

-.2390246

.5476633

-0.44

0.663

-1.312425

.8343757

Lesquelles ?

-.1081771

.4724823

-0.23

0.819

-1.034226

.8178712

Mode de prise de repas

-1.504395

.5439973

-2.77

0.006

-2.57061

-.4381795

Femme prise décision

.2944346

.5826321

1.51

0.000

-.8475033

1.436372

nombre repas/jr

-4.510162

1.343105

2.36

0.001

-7.1426

3.877724

Sexe

.1611649

.0669249

2.41

0.016

.0299946

.2923352

Village

-.2699663

.0893654

7.52

0.000

.6325088

1.078153

Territoire

.0548986

.0056793

1.36

0.000

.0545151

.0766222

Profession

.002399

.0023812

1.01

0.046

2.683527

4.576094

niveau étude

4.269366

1.0526

4.06

0.000

2.206307

6.332425

Etat civil

-.1608057

.0527165

-3.05

0.002

-.2641281

-.0574833

Religion

.1374879

.0471357

2.92

0.004

.0451036

.2298723

Membre d'une association

-.4996677

.1782915

-2.80

0.005

-.8491125

-.1502228

Tribu

-5.57247

1.404218

3.97

0.000

-8.324687

4.820254

Consommation AST

.3094627

.2168122

1.43

0.001

-.1154813

.7344068

préférence AST

2.762905

.6178424

4.47

0.000

1.551956

3.973854

Stock des AST

3.812301

1.071335

3.56

0.000

1.712522

5.91208

Guérir des maladies ?

.7029811

.0814839

8.63

0.024

.5432756

.8626867

Age

.0655686

.0056397

11.63

0.000

.0545151

.0766222

Périmètre Branchial (cm)

3.62981

.4828065

7.52

0.000

2.683527

4.576094

Poids (Kg)

-.6763524

.1160395

5.83

0.000

-.9037857

-.4489191

Taille (m)

.1108235

.0077177

-4.36

0.000

.0956971

.1259498

IMC (Kg/m²)

.0066347

.002986

2.22

0.001

.0007822

.0124872

Revenu mensuel

4.51916

.6446975

7.01

0.026

3.255576

5.782744

dépens nourriture/jr

.424993

.1702449

2.50

0.013

.0913191

.758667

dépens autres/jr

.1006412

.0868947

1.16

0.247

-.0696693

.2709516

taille de ménage

.1118476

.0365526

3.06

0.002

.0402059

.1834894

achat/semaine des AST

.1094838

.0462144

2.37

0.018

.0189054

.2000623

nombre de mois

.7760742

.0732239

10.60

0.000

.632558

.9195905

dépens/jr AST

-2.73542

.3416574

-8.01

0.000

-3.405056

-2.065784

temps interview

.0022621

.0131897

0.17

0.864

-.0235893

.0281136

_cons

-7.482272

15.98729

0.47

0.000

-38.81679

23.85225

The others statistics : Number of observations=195; Log likelihood = -189.514912; AIC (Akaike's Information Criterion)=1.524409 ; BIC (Schwarz's Bayesian Criterion) = -1398.168

4.5. La commercialisation et le circuit de commercialisation des aliments sauvages traditionnels : Les vendeurs et circuit de commercialisation des aliments sauvages traditionnels dans la province du Sud-Kivu

La plupart (15.22-41.30%) de fois, les enquêtés du territoire de Kabare, Kalehe, Mwenga et Uvira étaient des hommes. Cependant à Walungu, la totalité (100%) des enquêtés étaient de sexe Féminin. La totalité (100%) des enquêtés vendeurs des AST étaient sans niveau scolaire a Mwenga alors 44% des enquêtés du territoire d'Uvira étaient du niveau secondaire. En ce qui concerne l'état civil, a Mwenga (34.21%) et Uvira (28,95%), les vendeurs des AST étaient des hommes mariés.

La majorité (69%) des vendeurs des AST enquêtés dans le territoire d'Uvira avaient déjà la profession de vendeuse. Plus de la moitié (54%) des répondants de Mwenga étaient de religion catholique. La totalité (100%) des répondants d'Uvira et Mwenga étaient de la tribu Vira et Lega respectivement. Quand ce qui concerne le mode de gestion des déchets, 60% des répondants de Mwenga font l'incinération des déchets ménagers.

La totalité (100%) des interviewes de Walungu vivent dans des maisons construites en matériaux durables. Seulement 46.15% des enquêtés de Mwenga et 100% des enquêtés de Walungu ont des toilettes non hygiéniquement bien tenues. A peu près 41,30% des répondants de Mwenga sont membres d'une ou plusieurs associations de développement. En examinant (apparence physique) l'état nutritionnel de la famille du répondant, la totalité (100%) des répondants d'Uvira et de Mwenga proviennent des familles présentant des signes de malnutrition générale. La totalité (100%) des répondants étaient obèses ou avaient un surpoids (Tableau-6a).

Tableau-6a. Caractéristiques sociodémographiques des vendeurs des AST

 

 

Effectif

  Territoire (%)

 

 

 

Kabare

Kalehe

Mwenga

Uvira

Walungu

Sexe

Féminin

N=46

15,22

6,52

41,30

32,61

4,35

 

Masculin

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

 

Primaire

N=17

0,00

0,00

52,94

23,53

23,53

 Niveau d'étude

Sans niveau

N=6

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

 

Secondaire

N=25

28,00

12,00

16,00

44,00

0,00

Etat civil

Divorcé

N=6

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

 

Marié

N=38

18,42

7,89

34,21

28,95

10,53

 

Veuve

N=4

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

 

Cultivatrice

N=19

0,00

10,53

36,84

31,58

21,05

 Profession

Enseignant

N=6

100,00

0,00

0,00

0,00

0,00

 

Sans profession

N=10

10,00

0,00

90,00

0,00

0,00

 

Vendeuse

N=13

0,00

7,69

23,08

69,23

0,00

 

Catholique

N=24

20,83

0,00

54,17

16,67

8,33

 Religion

Protestante

N=7

28,57

42,86

0,00

0,00

28,57

 

Témoin de Jehova

N=17

0,00

0,00

35,29

64,71

0,00

 

Lega

N=19

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

 Tribu

Shi

N=14

50,00

21,43

0,00

0,00

28,57

 

Vira

N=15

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

 

Caniveaux

N=4

0,00

0,00

0,00

50,00

50,00

 Gestion des déchets

Incinéré

N=15

0,00

6,67

60,00

33,33

0,00

 

Poubelle

N=29

24,14

6,90

34,48

27,59

6,90

 

Bouée (non durable)

N=15

0,00

20,00

53,33

26,67

0,00

 Type de maison

Durable

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

 

Semi durable

N=31

22,58

0,00

35,48

35,48

6,45

 

Hygiénique

N=22

0,00

9,09

31,82

50,00

9,09

 Etat de toilette

Non hygiénique

N=26

26,92

3,85

46,15

15,38

7,69

 

Non

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

 Membre d'une association?

Oui

N=46

15,22

6,52

41,30

32,61

4,35

Etat de famille

 

 

 

Anémie et Kwashiorkor

N=5

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

Aucune

N=29

24,14

10,34

37,93

13,79

13,79

Enfant anémique

N=11

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

Malnutrition

N=3

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

Etat nutritionnel

 

 

 

Maigre

N=2

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

Normal

N=42

16,67

7,14

35,71

30,95

9,52

Obèse

N=2

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

Surpoids

N=2

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

La totalité (100%) des vendeurs du territoire de Mwenga, vende les Milanga et le Tukumombo (nom vernaculaire Lega) (chenilles/larves=insectes), tandis que ceux du territoire de Kalehe vendent le Bukoko (en Kirega) ou Bushabira (en Mashi) (Champignons sauvages). La moitié des vendeurs enquêtés du territoire de Walungu (50%) et Kalehe (50%) vendent les Mbuma et Mulunda (nom vernaculaire Shi) (fruit et légume feuille), la totalité de vendeur du territoire d'Uvira vendent les Champignons et légumes feuilles sauvages et traditionnels, ceux du territoire de Walungu vendent en grande partie le Nfuko (Arvicola terrestris) et ceux du territoire de Kabare les Mulunda (Amarantacea spp.).

La plupart des enquêtés du territoire d'Uvira et Mwenga (39.58% et 31.25%) affirme qu'il y a la présence des personnes spécialisées dans la vente des AST dans leur milieu ; qui sont les récolteurs ou les revendeurs (Tableau-6b).

Tableau-6b. Le circuit de commercialisation des aliments sauvages traditionnels

 

 

Effectif

  Territoire (%)

 

 

 

KABARE

KALEHE

MWENGA

UVIRA

WALUNGU

Types d'AST vendus

 

 

 

 

 

 

 

Bukoko

N=1

0,00

100,00

0,00

0,00

0,00

Mbuma, et Mulunda

N=4

0,00

50,00

0,00

0,00

50,00

Milanga etTukumombo

N=12

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

Muhole, Mulunda, Nyoba, Biyege, Bushosho

N=4

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

Mulunda

N=7

100,00

0,00

0,00

0,00

0,00

Nfuko

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

Nkola, Milanga , Tukumombo

N=7

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

Nyoba, Mulunda, Bujonga

N=11

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

Individus spécialisés dans la vente

Oui

N=48

14,58

6,25

39,58

31,25

8,33

Lesquels ?

Les récolteurs ou les revendeurs

N=48

14,58

6,25

39,58

31,25

8,33

Que font-ils ?

 

 

Chasseur ou cultivateur

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

Cultivateur, chasseur, ou pêcheur

N=25

28,00

12,00

0,00

60,00

0,00

Vendeur

N=21

0,00

0,00

90,48

0,00

9,52

D'où viennent-ils?

Dans les villages de notre localité

N=48

14,58

6,25

39,58

31,25

8,33

Agents intermédiaires dans la vente ?

Oui

N=48

14,58

6,25

39,58

31,25

8,33

Lesquels ?

 

Revendeur

N=33

14,58

9,09

27,27

30,30

12,12

Les religieuses

N=15

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

Le site d'achat

Cifunzi

N=3

0,00

100,00

0,00

0,00

0,00

 

Ibula

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

 

Itombwe

N=2

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

 

Kabare

N=7

100,00

0,00

0,00

0,00

0,00

 

Kalonge

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

 

Kamituga

N=8

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

 

Mwenga

N=5

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

 

Nyakabere

N=19

0,00

0,00

21,05

78,95

0,00

Présence de contrat?

Oui

N=48

14,58

6,25

39,58

31,25

8,33

Lequel ?

 

Comptant

N=17

41,18

11,76

0,00

23,53

23,53

Crédit et comptant

N=31

0,00

3,23

61,29

35,48

0,00

Satisfait des livreurs?

 

Non

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

Oui

N=46

15,22

6,52

41,30

32,61

4,35

Qui achète vos produits?

 

 

détaillants, et consommateurs

N=35

0,00

2,86

54,29

42,86

0,00

la population locale ou les citadins

N=11

63,64

18,18

0,00

0,00

18,18

Population locale ou les religieuses

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

Existence des particuliers pour l'achat

 

Non

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

Oui

N=46

15,22

6,52

41,30

32,61

4,35

Lesquels ?

 

 

les citadins

N=11

63,64

18,18

0,00

0,00

18,18

n'existe pas

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

Les religieuses, citadins

N=35

0,00

2,86

54,29

42,86

0,00

La totalité (100%) des vendeurs des AST du territoire de Mwenga affirme que les Milanga, Tukumombo et les Bukoko (noms vernaculaires Rega) sont des aliments sauvages traditionnels consommés en ville et ceux du territoire d'Uvira (100%) pourvoient que ces sont les différents champignons sauvages et légumes feuilles qui le sont. Ils ajoutent qu'il existe des AST spécialement recherchés, c'est les cas de Milanga et Tukumombo prouvent tous les enquêtés vendeurs du territoire de Mwenga, tandisque pour ceux du territoire d'Uvira (100%) ces sont les champignons sauvages et les légumes feuilles qui sont beaucoup plus recherchés pour cause de leur durée dans la conservation et la très haute valeur nutritive (100%).

Les aliments sauvages traditionnels non vendus sont stockés pour étre revendus plutard affirment plus de la moitié (54.83%) des vendeurs du territoire de Mwenga (Tableau-6c).

Tableau-6c. Types et mode d'utilisation des aliments sauvages traditionnels

 

 

Effectif

  Territoire (%)

 

 

 

KABARE

KALEHE

MWENGA

UVIRA

WALUNGU

AST consommés en ville

 

 

 

Bukoko, Mbuma, Mulunda, nkwananzi, Bihumyo, Mununu, Kamangala, Nfuko, Bushungwe, Mukumbi

N=5

0,00

60,00

0,00

0,00

40,00

bushosho, Biyege, Bujonga, Nyoba, Muhole, Kaboga

N=15

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

Milanga, Tukumombo, Bukoko

N=19

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

Mulunda, Mbuma, Bushabira, Mununu, Mukumbi, Bujana, Nfuko, Bushungwe

N=9

77,78

0,00

0,00

0,00

22,22

AST spécialement recherché?

Oui

N=48

14,58

6,25

39,58

31,25

8,33

Lesquels ?

 

 

 

Bukoko, Mulunda, Bihumyo, Mbuma,

N=5

0,00

60,00

0,00

0,00

40,00

Bihumyo, Muhole, Mulunda, Kashongo

N=15

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

Milanga , Tukumombo

N=19

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

Tulunda, Bushabira, Bujana, Mukumbi

N=9

77,78

0,00

0,00

0,00

22,22

Pourquoi ?

 

Disponible, nutritif, moins cher

N=29

24,14

10,34

0,00

51,72

13,79

Se conservent mieux, et sont trop nutritif

N=19

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

Instruments pour mesurer les AST

 

 

 

 

N'existe pas

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

Sac

N=15

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

Tas

N=8

87,50

12,50

0,00

0,00

0,00

Tas, verre, et sac

N=4

0,00

50,00

0,00

0,00

50,00

Verre, et sceau

N=19

0,00

0,00

100,00

0,00

0,00

Suffisant pour le commerce ?

 

Non

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

Oui

N=46

15,22

6,52

41,30

32,61

4,35

Difficultés du commerce

Revenu minime, et la manque de marchandise

N=48

14,58

6,25

39,58

31,25

8,33

Nature du problème

 

Conservation

N=22

31,82

0,00

0,00

68,18

0,00

Revenu

N=26

0,00

11,54

73,08

0,00

15,38

Dégradation le long de la chaine alimentaire?

 

Non

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

Oui

N=46

15,22

6,52

41,30

32,61

4,35

Quantité achetée chez les livreurs

 

 

 

Cinq sacs

N=1

0,00

100,00

0,00

0,00

0,00

Quatre à six

N=30

0,00

0,00

63,33

36,67

0,00

Trois animaux

N=2

0,00

0,00

0,00

0,00

100,00

Un sac

N=15

46,67

13,33

0,00

26,67

13,33

 Temps pour vérifier la qualité des AST achetés

A chaque achat

N=46

15,22

6,52

41,30

32,61

4,35

 

 

 
 
 
 
 
 

Quantité écoulée/jour

 

Plus de la moitié

N=14

50,00

21,43

0,00

0,00

28,57

Presque toute la quantité

N=34

0,00

0,00

55,88

44,12

0,00

Période bonne vente?

Oui

N=48

14,58

6,25

39,58

31,25

8,33

quand?

 

 

Janvier et février, août et septembre

N=19

21,05

10,53

42,11

21,05

5,26

Juin à aout

N=18

11,11

0,00

38,89

33,33

16,67

Sept à mai

N=11

9,09

9,09

36,36

45,45

0,00

Période mauvaise vente?

Oui

N=48

14,58

6,25

39,58

31,25

8,33

Quand ?

 

 

Autres moi

N=34

14,71

5,88

26,47

41,18

11,76

Janvier à avril

N=7

14,29

0,00

85,71

0,00

0,00

Juin à août

N=7

14,29

14,29

57,14

14,29

0,00

Que faites vs?

 

Hausse de prix

N=12

8,33

8,33

75,00

8,33

0,00

Rien

N=36

16,67

5,56

27,78

38,89

11,11

Vente ici, non ailleurs

 

Ici nous avons déjà beaucoup de clients

N=11

18,18

0,00

81,82

0,00

0,00

Manque de moyen de transport

N=37

13,51

8,11

27,03

40,54

10,81

Satisfait de l'activité?

 

Non

N=2

50,00

0,00

50,00

0,00

0,00

Oui

N=46

13,04

6,52

39,13

32,61

8,70

Appréciation du goût des AST par la communauté

 

 

Bon

N=4

0,00

25,00

75,00

0,00

0,00

Elite

N=19

21,05

10,53

42,11

21,05

5,26

Très Bon

N=25

12,00

0,00

32,00

44,00

12,00

 

Aucun

N=3

9,09

9,09

81,82

0,00

0,00

 

Autres champignons

N=4

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

 Aliments conventionnels pouvant les remplacer

Viande de chèvre

N=10

50,00

0,00

50,00

0,00

0,00

 

Poissons, et poulet

N=9

21,05

10,53

42,11

21,05

5,26

 

Viande, poissons

N=22

6,67

0,00

6,67

66,67

20,00

Aliments à usage médicale

 

Non

N=1

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

Oui

N=47

14,89

6,38

40,43

29,79

8,51

 

Anémie, kwashiorkor

N=2

50,00

0,00

50,00

0,00

0,00

 

Aucune

N=1

0,00

0,00

0,00

100,00

0,00

 Maladies à guérir

kwashiorkor, arthrite

N=19

21,05

10,53

42,11

21,05

5,26

 

Mont de ventre, les yeux, l'anémie

N=11

9,09

9,09

81,82

0,00

0,00

 

Les yeux, mont de ventre, l'anémie, manque d'appétit

N=15

6,67

0,00

6,67

66,67

20,00

Gérance des aliments non vendus

 

Mangés

N=17

11,76

0,00

11,76

58,82

17,65

Stockés, et revendu

N=31

16,13

9,68

54,84

16,13

3,23

Facteurs influençant la connaissance nutritionnelle sur AST

les personnes qui les consomment ne tombent pas malade

N=48

14,58

6,25

39,58

31,25

8,33

Aliments populaires du quartier

Légumes, ignames, fruits, poisson salé, fretin frais, tubercule et racines,

N=7

14,29

14,29

57,14

14,29

0,00

 

les fruits, viande, poisson, légumes, cannes à sucres, ignames

N=7

14,29

0,00

85,71

0,00

0,00

 

poissons salés, fretins, légumes, fruits

N=19

21,05

10,53

42,11

21,05

5,26

 

viande, fretins, poissons frais, champignons, fruits, légumes

N=15

6,67

0,00

6,67

66,67

20,00

Différence : préparation, conservation et vente des AST par rapport aux aliments locaux?

Oui

N=48

14,58

6,25

39,58

31,25

8,33

Ingrédients pour AST/naturel/site

 

 

Champ, et forêt

N=20

5,00

5,00

20,00

55,00

15,00

Forêt

N=26

19,23

7,69

53,85

15,38

3,85

Locaux

N=2

50,00

0,00

50,00

0,00

0,00

Manière d'acheminer jusqu'au lieu de vente

 

A pied

N=19

21,05

10,53

42,11

21,05

5,26

A pied, véhicule

N=14

14,29

7,14

71,43

7,14

0,00

A vélo

N=15

6,67

0,00

6,67

66,67

20,00

L'Age moyen des vendeurs des aliments sauvages traditionnels oscillait entre 24.00ans (territoire de Kalehe) et 37.93ans (territoire de Mwenga). Le périmètre branchial lui oscillait entre 22.00cm (en territoire de Walungu) et 23.78cm (en territoire de Mwenga).

L'indice de masse corporel oscillait entre 20.00-23.73 kg/m² (territoire de Walungu-Mwenga) avec un coefficient de variation de 12% qui explique qu'il y a une variation significative entre les indices de masse corporel des personnes enquêtées. Le revenu mensuel moyen des vendeurs des AST est minime dans le territoire de Mwenga où elle est de 15.98$ et de 68.57$ dans le territoire de Kabare. Les dépenses journalières moyennes pour la nourriture oscillaient entre 1.85$ en territoire d'Uvira et 3.47$ en territoire de Kabare, elle se traduit par l'implication des vendeurs d'une partie des aliments vendus (étalés) dans la ration journalière de leur ménage en territoire d'Uvira (Tableau-7).

Le prix d'achat des AST par sac chez le livreur est d'une moyenne élevée à Kabare (38$/sac) que pour des vendeurs d'autres territoires, il est aussi similaire à sa variation (CV%) de 38% ; ce qui signifie qu'il n'y a pas une grande différence entre le prix d'achat des AST dans le territoire de Kabare. Le territoire d'Uvira est dominé par un prix d'achat par unité des AST d'une moyenne supérieure (10.38$), mais exprimé par une variation de 2.25% (Tableau-2).

Les aliments sauvages traditionnels vendus dans le territoire de Kabare, Kalehe et Walungu ne s'écoulent pas rapidement, ils sont à une moyenne d'écoulement des 2 jours, tandisque dans le territoire de Mwenga et Uvira n'ont seulement que 1 jour. La justification réside au niveau de la demande de la population des AST ; lorsque la demande augmente, la rareté du produit s'observe au marché. Les vendeurs des AST ayant une ancienneté plus élevée dans le métier en moyenne de 6.47ans sont du territoire de Mwenga ; la vente des AST dans cette zone est considérée comme une source de revenu et pour certaines femmes comme activité principale. Le cout de transport des AST/sac/distance est plus important dans le territoire d'Uvira où il est de 4.73$ ; cela se justifierait par la distance qui est longue entre le lieu de la procuration des AST à vendre et le lieu de vente (marché) (Tableau-7).

Tableau-7. Evaluation de la variabilité des variables sur les vendeurs et la commercialisation des AST au sein des enquêtés.

Variables

Territoires

Mean

SE Mean

StDev

CoefVar

Minimum

Maximum

Age (année)

Kabare

34.71

1.63

6.09

17.56

28.00

45.00

 

Kalehe

24.00

1.26

3.10

12.91

22.00

28.00

 

Mwenga

37.26

1.16

7.15

19.19

30.00

48.00

 

Uvira

37.93

1.05

5.76

15.18

28.00

47.00

 

Walungu

31.75

2.27

6.43

20.25

26.00

40.00

 
 
 
 
 
 
 
 

Périmètre Branchial

Kabare

23.000

0.000

0.000

0.00

23.000

23.000

 

Kalehe

23.000

0.000

0.000

0.00

23.000

23.000

 

Mwenga

23.789

0.0670

0.413

1.74

23.000

24.000

 

Uvira

23.133

0.115

0.629

2.72

22.000

24.000

 

Walungu

22.000

0.000

0.000

0.00

22.000

22.000

 
 
 
 
 
 
 
 

Indice de Masse Corporel

Kabare

21.000

0.000

0.000

0.00

21.000

21.000

 

Kalehe

22.667

0.211

0.516

2.28

22.000

23.000

 

Mwenga

23.737

0.477

2.938

12.38

21.000

30.000

 

Uvira

21.267

0.368

2.016

9.48

18.000

24.000

 

Walungu

20.000

0.000

0.000

0.00

20.000

20.000

 
 
 
 
 
 
 
 

Revenu mensuel

Kabare

68.57

4.30

16.10

23.49

40.00

80.00

 

Kalehe

48.33

1.05

2.58

5.34

45.00

50.00

 

Mwenga

15.63

3.02

18.64

119.27

0.00

55.00

 

Uvira

46.67

1.91

10.45

22.39

30.00

60.00

 

Walungu

24.00

2.27

6.41

26.73

18.00

30.00

 
 
 
 
 
 
 
 

Dépense nourriture/jr

Kabare

3.4700

0.000

0.000

0.00

3.4700

3.4700

 

Kalehe

2.6300

0.000

0.000

0.00

2.6300

2.6300

 

Mwenga

2.7395

0.0349

0.2148

7.84

2.6300

3.1500

 

Uvira

1.8527

0.0870

0.4768

25.73

1.5700

2.6300

 

Walungu

2.680

0.299

0.845

31.51

1.890

3.470

 
 
 
 
 
 
 
 

Autres dépenses/jr

Kabare

3.4700

0.000

0.000

0.00

3.4700

3.4700

 

Kalehe

1.6767

0.0675

0.1652

9.86

1.5700

1.8900

 

Mwenga

2.3000

0.0959

0.5909

25.69

2.1000

4.0000

 

Uvira

1.8607

0.0578

0.3168

17.03

1.0500

2.1000

 

Walungu

1.835

0.100

0.283

15.44

1.570

2.100

 
 
 
 
 
 
 
 

Taille de ménage

Kabare

4.0000

0.000

0.000

0.00

4.0000

4.0000

 

Kalehe

2.667

0.211

0.516

19.36

2.000

3.000

 

Mwenga

5.421

0.179

1.106

20.40

4.000

7.000

 

Uvira

5.733

0.368

2.016

35.16

3.000

8.000

 

Walungu

9.500

0.327

0.926

9.75

9.000

11.000

 
 
 
 
 
 
 
 

temps interview/minutes

Kabare

5.2600

0.000

0.000

0.00

5.2600

5.2600

 

Kalehe

11.92

4.55

11.14

93.46

4.73

26.31

 

Mwenga

3.6800

0.000

0.000

0.00

3.6800

3.6800

 

Uvira

4.8713

0.0435

0.2384

4.89

4.7300

5.2600

 

Walungu

3.150

0.597

1.689

53.62

1.570

4.730

 
 
 
 
 
 
 
 

Prix d'achat/livreurs/sac

Kabare

38.000

0.000

0.000

0.00

38.000

38.000

 

Kalehe

31.67

2.11

5.16

16.31

25.00

35.00

 

Mwenga

28.00

1.09

6.73

24.04

20.00

40.00

 

Uvira

26.333

0.411

2.249

8.54

25.000

30.000

 

Walungu

30.000

0.000

0.000

0.00

30.000

30.000

 
 
 
 
 
 
 
 

Prix/unités

Kabare

0.52000

0.000

0.000

0.00

0.52000

0.52000

 

Kalehe

0.3133

0.0654

0.1601

51.09

0.2100

0.5200

 

Mwenga

3.2458

0.0206

0.1271

3.92

3.1500

3.4100

 

Uvira

10.381

0.0427

0.234

2.25

10.000

10.520

 

Walungu

1.575

0.399

1.128

71.61

0.520

2.630

 
 
 
 
 
 
 
 

Nombre de jour de la vente

Kabare

2.0000

0.000

0.000

0.00

2.0000

2.0000

 

Kalehe

2.0000

0.000

0.000

0.00

2.0000

2.0000

 

Mwenga

1.0000

0.000

0.000

0.00

1.0000

1.0000

 

Uvira

1.0000

0.000

0.000

0.00

1.0000

1.0000

 

Walungu

2.500

0.189

0.535

21.38

2.000

3.000

 
 
 
 
 
 
 
 

Temps du commerce

Kabare

4.0000

0.000

0.000

0.00

4.0000

4.0000

 

Kalehe

4.667

0.211

0.516

11.07

4.000

5.000

 

Mwenga

6.474

0.355

2.190

33.83

3.000

8.000

 

Uvira

2.7333

0.0821

0.4498

16.46

2.0000

3.0000

 

Walungu

2.0000

0.0000

0.0000

0.00

2.0000

2.0000

 
 
 
 
 
 
 
 

Coût de transport/sac/distance

Kabare

1.8300

0.000

0.000

0.00

1.8300

1.8300

 

Kalehe

1.8300

0.000

0.000

0.00

1.8300

1.8300

 

Mwenga

1.0500

0.000

0.000

0.00

1.0500

1.0500

 

Uvira

4.7300

0.000

0.000

0.00

4.7300

4.7300

 

Walungu

1.8300

0.000

0.000

0.00

1.8300

1.8300

4.6. Liaison entre les facteurs anthropométriques et les autres caractéristiques socio-économiques chez les vendeurs des aliments sauvages traditionnels

La matrice des corrélations indique l'existence d'une corrélation statistiquement significative entre la commercialisation des aliments sauvages traditionnels et les facteurs influençant la vente (p<0.001). La commercialisation des AST est corrélée positivement avec l'ancienneté dans la vente des AST (r = 6.53, p<0.001, n= 288), avec l'état nutritionnel des vendeurs (r = 4.48, p<0.001, n= 288) et le prix d'achat des AST chez les livreurs (r=6.90, p<0.001). La commercialisation des AST négativement corrélation a l'âge du répondant, au prix par unité chez les détaillants (r = -2.22, p<0.001, n= 288) et au nombre de jour nécessaire pour écouler la marchandise (p<0.001) (Tableau-8).

Tableau-8. Matrice des corrélations multiples naïves entre les facteurs commercialisation (les aliments sauvages traditionnels vendus, le prix d'achat des AST chez les livreurs et chez les vendeurs détaillants, les intermédiaires dans la vente, etc.) et les facteurs influençant la vente des AST consommés par les différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu en RD Congo.

 

C57

C58

C59

C60

C61

C62

C63

C64

C65

C66

C67

C68

C69

C57

-

 
 
 

-.453**

 

.554**

 
 

.303**

-.390**

 
 

C58

 

-

.547**

-.253*

 
 
 

-.239*

-.363**

.220*

-.560**

.653**

-.480**

C59

 
 

-

 
 
 
 
 

-.274**

 

-.349**

.448**

-.357**

C60

 
 
 

-

 
 

-.408**

.386**

.794**

 

.338**

-.235*

.600**

C61

 
 
 
 

-

.490**

-.462**

.413**

 

-.686**

.547**

.335**

-.468**

C62

 
 
 
 
 

-

 
 
 

-.273**

 

.425**

-.364**

C63

 
 
 
 
 
 

-

 

-.480**

.236*

 

-.336**

 

C64

 
 
 
 
 
 
 

-

.277**

-.650**

.499**

 
 

C65

 
 
 
 
 
 
 
 

-

 

.346**

-.339**

.690**

C66

 
 
 
 
 
 
 
 
 

-

-.786**

-.222*

.442**

C67

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

-

 
 

C68

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

-

-.680**

C69

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

-

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Notes: Différents niveau de signification des coefficients de corrélations selon Spearman Rank : *p<0.05; **p<0.001, autrement elle n'est pas significative lorsqu'aucune valeur n'est donnée. C57 : âge ; C58 : périmètre branchial ; C59 : Indice de Masse Corporelle ; C60 : revenu mensuel ; C61 : dépense journalière pour la nourriture ; C62 : autres dépenses journalière ; C63 : taille de ménage ; C64 : temps de l'interview ; C65 : prix d'achat AST chez le livreur ; C66 : prix par unité chez les détaillants ; C67 : nombre de jour pour écouler la marchandise ; C68 : nombre de jour dans la commercialisation ; et C69 : coût de transport par sac/distance

4.7. Déterminants de l'état sanito-nutritionnel des vendeurs des aliments sauvages traditionnels

La commercialisation des AST (p<0.001) est positivement influencée par la demande croissante(AST spécialement recherché) (GLM : Z= 7.28, p<0.001), la rentabilité (revenu mensuel du commerce) (GLM : Z= 7.59, p<0.001), la vertu thérapeutique des AST (maladies que les AST peuvent guérir) (GLM : Z= 7.88, p<0.001), et la grande disponibilité pendant la période de récolte (GLM : Z= 3.04, p=0.001).

La commercialisation des AST s'effectuerait suivant les normes du circuit de commercialisation des PFNL en RD Congo. Ceci se justifierait par la présence des villageois-producteurs des AST (p<0.001), l'existence d'un circuit des intermédiaires (commerçant grossiste, demi-grossiste, acheteur ambulant, détaillant et les exportateurs des AST : individus spécialisés dans la vente) (GLM : Z= 3.18, p<0.001), et l'existence d'un grand nombre des particuliers disposes à l'achat des AST (GLM : Z= 2.52, p<0.05 ; Tableau-9).

Tableau-9. Modèle Linéaires Généralisés (GLM) testant les influences des facteurs indépendants sur le circuit de commercialisation des aliments sauvages traditionnels dans différents marchés locaux pour (variable dépendante) des communautés rurales de la province du Sud-Kivu, RD Congo.

GLM: Gaussian identity model

Variable dépendante :

Faites-vous la commercialisation des AST ?

Coef.

OIM

Std. Err.

Z

P>|z|

[95% Conf. Interval]

Variables indépendantes

état nutritionnel

-.4625707

.0522355

-8.86

0.000

-.5649505

-.3601909

Etat clinique de famille

.5771643

.0753969

7.66

0.000

.4293891

.7249394

Gestion des déchets

.7998873

.1469648

5.44

0.000

.5118416

1.087933

Pourquoi il y a des AST spécialement recherché ?

.4969308

.0682548

7.28

0.000

.3631539

.6307077

nature problème de vente

.1949289

.0561831

3.47

0.001

.0848121

.3050456

ingrédients pour AST/naturel/site

.2474967

.0728149

3.40

0.001

-.1915766

-.0193564

manière d'acheminer jusqu'au lieu de vente

-.1054665

.0439345

-2.40

0.016

-.1915766

-.0193564

que faites-vous lors de hausse du prix ?

.2819865

0928614

3.04

0.002

.0999814

.4639916

Territoire

-.3401903

.1339171

-2.54

0.011

-.602663

-.0777175

Type de maison

-.5024911

.1200789

-4.18

0.000

-.7378413

-.2671408

Etat de toilette

.1608326

.1062563

1.51

0.130

-.0474259

.3690912

Profession

-.0659884

.0465145

-1.42

0.156

-.1571552

.0251783

Niveau etude

-1.94229

.342625

-5.67

0.000

-2.613823

-1.270758

Etat civil

.644352

.6826928

0.94

0.345

-.6937013

1.982405

Religion

1.952735

.1227368

15.91

0.000

1.712176

2.193295

Membre d'une association

-.0683179

.0580179

-1.18

0.239

-.182031

.0453952

Tribu

-.2708714

.1427969

-1.90

0.058

-.5507482

.0090054

Individu spécialisé dans la vente

.9371939

.2950644

3.18

0.001

.3588783

1.51551

Que font-ils?

.5690062

.1653718

3.44

0.001

.2448834

.893129

Niveau d'achat

-.5276612

1.464514

-0.36

0.719

-3.398056

2.342734

Quel type de contrat?

-1.145294

1.930455

-0.59

0.553

-4.928916

2.638328

Quels sont ces particuliers pour l'achat?

.6999332

.277956

2.52

0.012

.1551495

1.244717

AST consommés en ville

1.11289

.8434304

1.32

0.187

-.5402035

2.765983

Instrument pour mesurer les AST

-.6509109

1.446649

-0.45

0.653

-3.486291

2.184469

Quantité achetée chez les livreurs

-.0451683

.0501719

-0.90

0.368

-.1435034

.0531668

vente ici, non ailleurs ?

1.01597

.1294819

7.85

0.000

.7621903

1.26975

maladies que les AST peuvent guérir

.0676806

.00859

7.88

0.000

.0508445

.0845166

Age

-.4402954

.0780897

-5.64

0.000

-.5933484

-.2872423

Périmètre Branchial

-.0583067

.0172929

-3.37

0.001

-.0922003

-.0244132

IMC

-.0074373

.0028287

-2.63

0.009

-.0129815

-.001893

Revenu mensuel

4.587466

.6047086

7.59

0.000

3.402259

5.772673

dépens nourriture/jr

-.4875521

.1494773

-3.26

0.001

-.7805222

-.1945821

Autres dépenses/jr

.1513572

.0433642

3.49

0.000

.066365

.2363495

taille de ménage

.0964661

.013329

7.24

0.000

.0703416

.1225905

temps de l'interview

-9.971559

5.750944

-1.73

0.083

-21.2432

1.300085

The others statics: Number of observations=288; Log likelihood = 83.95566253; AIC (Akaike's Information Criterion) =-.3399699; BIC (Schwarz's Bayesian Criterion) = --1423.316

4.8. La connaissance des enquêtés sur la valeur nutritives des AST et l'ethnobiologie

L'Age moyen des enquêtés oscillait entre 20 ans (village de Kamituga) et 57 ans (village de Nduba). Les récolteurs des AST du village de Busezi (en territoire de Mwenga) ont un périmètre branchial moyennement plus grand que pour les autres de 24.70 cm (CV : 1.96%), il se explique par la consommation des catégories d'aliments sauvages traditionnels d'une haute densité énergétique.

La moyenne de l'état nutritionnel (Indice de Masse Corporel) des récolteurs des AST issus de cette représentation est comprise entre 19.39kg/m² (CV : 10.97%) dans le village de Sange (en territoire d'Uvira et 27.24kg/m² (CV : 12.14%) dans le village de Ngando en territoire de Mwenga) ; cette divergence s'observe par rapport à l'état nutritionnel car les aliments sauvages traditionnels consommés dans les villages du territoire d'Uvira sont pauvres en énergie et en protéine, mais riches en vitamines et sels minéraux. Tandis que ceux consommés dans les villages du territoire de Mwenga en sont importante.

Les enquêtés du village de Cinjoma (en territoire de Kabare) ont un revenu mensuel moyennement élevée de 110$ (CV : 51.43%) par contre ceux du village de Kaziba (en territoire de Walungu) ont en moyenne 2$/mois. La dépense journalière pour la nourriture oscillait entre 1.57$ (village Kamituga) et 4.73$ (village Busezi) ; il se remarque que les deux moyennes de la dépense journalière pour la nourriture s'observent dans les villes du même territoire de Mwenga. La dépense hebdomadaire pour l'achat des aliments sauvages uniquement est d'une moyenne de 3.00$ dans le village de Nduba et 6$ dans le village de Kamituga. Le nombre de mois du stock des AST dans le ménage est inférieur à 1.30 semaine dans le village de Busezi (CV : 37.16%). La dépense journalière pour l'achat des AST est moyennement importante (3.62$ ; CV : 6.05) dans le village de Cinjoma (territoire de Kabare). Elle se justifie par une forte dépendance aux aliments sauvages traditionnels au cours de leur disponibilité (Tableau-10).

Tableau-10. Analyses descriptives sur la sécurité alimentaire des consommateurs des AST

Variables

Villages

Mean SE Mean StDev CoefVar Minimum Maximum

Age

Burhale

38.67 3.28 5.69 14.71 34.00 45.00

 

Buruza

33.67 2.03 3.51 10.43 30.00 37.00

 

Busezi

54.40 1.84 5.82 10.69 45.00 58.00

 

Bwahungu

43.67 5.24 9.07 20.78 34.00 52.00

 

Changombe

44.000 0.000000 0.000000 0.00 44.000 44.000

 

Cinjoma

30.500 0.500 0.707 2.32 30.000 31.000

 

Cizi

36.00 2.00 3.46 9.62 34.00 40.00

 

Ibula

40.80 6.45 14.41 35.32 30.00 65.00

 

Irongo

39.83 5.16 12.64 31.73 30.00 57.00

 

Kalonge

43.000 * * * 43.000 43.000

 

Kamituga

20.667 0.667 1.155 5.59 20.000 22.000

 

Kaniola

41.00 3.51 6.08 14.84 37.00 48.00

 

Kanvinvira

37.00 2.27 12.81 34.63 24.00 55.00

 

Kaziba

42.40 5.59 12.50 29.49 33.00 58.00

 

Lubona

37.50 2.87 5.74 15.32 33.00 45.00

 

Luwinja

45.000 * * * 45.000 45.000

 

Mugogo

31.50 1.50 2.12 6.73 30.00 33.00

 

Mukungwe

35.14 1.32 3.48 9.92 30.00 38.00

 

Murhesa

30.000 * * * 30.000 30.000

 

Mushinga

33.50 3.50 4.95 14.78 30.00 37.00

 

Muzinzi

40.33 4.91 8.50 21.09 34.00 50.00

 

Mwenga

44.52 1.53 7.35 16.50 38.00 65.00

 

Nduba

57.000 * * * 57.000 57.000

 

Ndundu

38.000 * * * 38.000 38.000

 

Ngando

46.760 0.865 4.323 9.25 40.000 60.000

 

Ntondo

40.33 6.40 15.68 38.88 31.00 72.00

 

Nyakabere

35.000 0.000000 0.000000 0.00 35.000 35.000

 

Nyangezi

33.67 2.33 4.04 12.00 30.00 38.00

 

Sange

27.30 2.68 12.85 47.08 19.00 68.00

 

Uvira

34.143 0.911 2.410 7.06 30.000 37.000

 
 
 

Périmètre Branchial

Burhale

23.667 0.333 0.577 2.44 23.000 24.000

 

Buruza

24.000 0.000000 0.000000 0.00 24.000 24.000

 

Busezi

24.700 0.153 0.483 1.96 24.000 25.000

 

Bwahungu

24.000 0.000000 0.000000 0.00 24.000 24.000

 

Changombe

23.000 0.000000 0.000000 0.00 23.000 23.000

 

Cinjoma

23.500 0.500 0.707 3.01 23.000 24.000

 

Cizi

22.667 0.333 0.577 2.55 22.000 23.000

 

Ibula

23.600 0.245 0.548 2.32 23.000 24.000

 

Irongo

23.500 0.342 0.837 3.56 22.000 24.000

 

Kalonge

23.000 * * * 23.000 23.000

 

Kamituga

23.000 0.000000 0.000000 0.00 23.000 23.000

 

Kaniola

24.000 0.000000 0.000000 0.00 24.000 24.000

 

Kanvinvira

23.313 0.267 1.512 6.49 18.000 25.000

 

Kaziba

22.800 0.374 0.837 3.67 22.000 24.000

 

Lubona

23.250 0.250 0.500 2.15 23.000 24.000

 

Luwinja

22.000 * * * 22.000 22.000

 

Mugogo

23.500 0.500 0.707 3.01 23.000 24.000

 

Mukungwe

23.714 0.286 0.756 3.19 22.000 24.000

 

Murhesa

24.000 * * * 24.000 24.000

 

Mushinga

24.000 0.000000 0.000000 0.00 24.000 24.000

 

Muzinzi

23.667 0.333 0.577 2.44 23.000 24.000

 

Mwenga

23.696 0.0981 0.470 1.99 23.000 24.000

 

Nduba

23.000 * * * 23.000 23.000

 

Ndundu

22.000 * * * 22.000 22.000

 

Ngando

23.640 0.0980 0.490 2.07 23.000 24.000

 

Ntondo

23.167 0.307 0.753 3.25 22.000 24.000

 

Nyakabere

24.000 0.000000 0.000000 0.00 24.000 24.000

 

Nyangezi

23.667 0.333 0.577 2.44 23.000 24.000

 

Sange

23.000 0.243 1.168 5.08 18.000 24.000

 

Uvira

22.429 0.612 1.618 7.22 19.000 24.000

 
 
 

Indice de Masse Corporel

Burhale

21.33 1.67 2.89 13.53 18.00 23.00

 

Buruza

21.00 1.53 2.65 12.60 18.00 23.00

 

Busezi

26.200 0.917 2.898 11.06 22.000 28.000

 

Bwahungu

19.667 0.333 0.577 2.94 19.000 20.000

 

Changombe

23.000 0.000000 0.000000 0.00 23.000 23.000

 

Cinjoma

23.500 0.500 0.707 3.01 23.000 24.000

 

Cizi

21.67 1.45 2.52 11.62 19.00 24.00

 

Ibula

22.800 0.800 1.789 7.85 21.000 25.000

 

Irongo

22.500 0.719 1.761 7.83 21.000 25.000

 

Kalonge

23.000 * * * 23.000 23.000

 

Kamituga

26.000 0.000000 0.000000 0.00 26.000 26.000

 

Kaniola

22.667 0.882 1.528 6.74 21.000 24.000

 

Kanvinvira

21.406 0.519 2.939 13.73 18.000 26.000

 

Kaziba

22.400 0.600 1.342 5.99 21.000 24.000

 

Lubona

22.25 1.11 2.22 9.97 20.00 25.00

 

Luwinja

24.000 * * * 24.000 24.000

 

Mugogo

22.00 1.00 1.41 6.43 21.00 23.00

 

Mukungwe

21.714 0.360 0.951 4.38 21.000 23.000

 

Murhesa

22.000 * * * 22.000 22.000

 

Mushinga

22.00 1.00 1.41 6.43 21.00 23.00

 

Muzinzi

22.000 0.577 1.000 4.55 21.000 23.000

 

Mwenga

24.609 0.104 0.499 2.03 24.000 25.000

 

Nduba

26.000 * * * 26.000 26.000

 

Ndundu

18.000 * * * 18.000 18.000

 

Ngando

27.240 0.662 3.308 12.14 23.000 30.000

 

Ntondo

22.500 0.428 1.049 4.66 21.000 24.000

 

Nyakabere

22.000 0.000000 0.000000 0.00 22.000 22.000

 

Nyangezi

22.33 1.33 2.31 10.34 21.00 25.00

 

Sange

19.391 0.443 2.126 10.97 18.000 25.000

 

Uvira

21.857 0.738 1.952 8.93 18.000 24.000

 
 
 

Revenu mensuel

Burhale

11.67 6.01 10.41 89.21 0.00 20.00

 

Buruza

13.3 13.3 23.1 173.21 0.0 40.0

 

Busezi

108.00 9.17 28.98 26.84 90.00 150.00

 

Bwahungu

9.67 4.84 8.39 86.76 0.00 15.00

 

Changombe

0.000000 0.000000 0.000000 * 0.000000 0.000000

 

Cinjoma

110.0 40.0 56.6 51.43 70.0 150.0

 

Cizi

19.0 10.0 17.3 91.31 0.0 34.0

 

Ibula

42.6 20.9 46.8 109.76 0.0 120.0

 

Irongo

20.67 5.81 14.24 68.88 0.00 42.00

 

Kalonge

80.000 * * * 80.000 80.000

 

Kamituga

50.000 0.000000 0.000000 0.00 50.000 50.000

 

Kaniola

0.000000 0.000000 0.000000 * 0.000000 0.000000

 

Kanvinvira

31.28 3.37 19.04 60.88 0.00 70.00

 

Kaziba

2.00 2.00 4.47 223.61 0.00 10.00

 

Lubona

30.5 17.2 34.5 112.99 0.0 80.0

 

Luwinja

60.000 * * * 60.000 60.000

 

Mugogo

8.00 8.00 11.31 141.42 0.00 16.00

 

Mukungwe

10.00 5.33 14.09 140.95 0.00 36.00

 

Murhesa

26.000 * * * 26.000 26.000

 

Mushinga

17.0 17.0 24.0 141.42 0.0 34.0

 

Muzinzi

17.00 5.57 9.64 56.73 10.00 28.00

 

Mwenga

55.22 2.17 10.39 18.81 40.00 70.00

 

Nduba

0.000000 * * * 0.000000 0.000000

 

Ndundu

13.000 * * * 13.000 13.000

 

Ngando

77.80 9.32 46.59 59.89 55.00 200.00

 

Ntondo

20.67 5.34 13.08 63.29 0.00 39.00

 

Nyakabere

55.000 0.000000 0.000000 0.00 55.000 55.000

 

Nyangezi

21.7 14.8 25.7 118.42 0.0 50.0

 

Sange

26.09 3.68 17.65 67.65 0.00 40.00

 

Uvira

17.86 6.78 17.93 100.41 0.00 42.00

 
 
 

Dépense pour nourriture/jr

Burhale

2.910 0.280 0.485 16.67 2.630 3.470

 

Buruza

2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300

 

Busezi

4.7300 0.000000 0.000000 0.00 4.7300 4.7300

 

Bwahungu

3.190 0.280 0.485 15.20 2.630 3.470

 

Changombe

1.8900 0.000000 0.000000 0.00 1.8900 1.8900

 

Cinjoma

2.625 0.525 0.742 28.28 2.100 3.150

 

Cizi

2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300

 

Ibula

2.966 0.206 0.460 15.51 2.630 3.470

 

Irongo

2.943 0.148 0.363 12.32 2.630 3.470

 

Kalonge

3.4700 * * * 3.4700 3.4700

 

Kamituga

1.5700 0.000000 0.000000 0.00 1.5700 1.5700

 

Kaniola

2.977 0.173 0.300 10.09 2.630 3.150

 

Kanvinvira

2.659 0.103 0.583 21.92 1.570 3.470

 

Kaziba

2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300

 

Lubona

2.760 0.130 0.260 9.42 2.630 3.150

 

Luwinja

3.1500 * * * 3.1500 3.1500

 

Mugogo

3.050 0.420 0.594 19.47 2.630 3.470

 

Mukungwe

2.899 0.133 0.352 12.13 2.630 3.470

 

Murhesa

3.1500 * * * 3.1500 3.1500

 

Mushinga

2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300

 

Muzinzi

2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300

 

Mwenga

2.7422 0.0654 0.3137 11.44 2.1000 3.1500

 

Nduba

2.6300 * * * 2.6300 2.6300

 

Ndundu

2.6300 * * * 2.6300 2.6300

 

Ngando

2.502 0.119 0.595 23.77 1.890 3.780

 

Ntondo

2.857 0.149 0.365 12.79 2.630 3.470

 

Nyakabere

2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300

 

Nyangezi

2.803 0.173 0.300 10.71 2.630 3.150

 

Sange

2.357 0.130 0.626 26.55 1.570 3.470

 

Uvira

2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300

 
 
 

Autres dépenses /jr

Burhale

2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000

 

Buruza

2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000

 

Busezi

3.1500 0.000000 0.000000 0.00 3.1500 3.1500

 

Bwahungu

2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000

 

Changombe

2.1000 0.000000 0.000000 0.00 2.1000 2.1000

 

Cinjoma

2.520 0.630 0.891 35.36 1.890 3.150

 

Cizi

2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000

 

Ibula

2.374 0.274 0.613 25.81 2.100 3.470

 

Irongo

2.538 0.438 1.074 42.30 2.100 4.730

 

Kalonge

3.1500 * * * 3.1500 3.1500

 

Kamituga

1.0500 0.000000 0.000000 0.00 1.0500 1.0500

 

Kaniola

2.1000 0.000000 0.000000 0.00 2.1000 2.1000

 

Kanvinvira

1.823 0.122 0.690 37.84 1.050 4.000

 

Kaziba

2.480 0.380 0.850 34.26 2.100 4.000

 

Lubona

2.1000 0.000000 0.000000 0.00 2.1000 2.1000

 

Luwinja

4.0000 * * * 4.0000 4.0000

 

Mugogo

2.1000 0.000000 0.000000 0.00 2.1000 2.1000

 

Mukungwe

2.747 0.425 1.125 40.96 2.100 4.730

 

Murhesa

2.1000 * * * 2.1000 2.1000

 

Mushinga

3.050 0.950 1.344 44.05 2.100 4.000

 

Muzinzi

2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000

 

Mwenga

2.1061 0.0941 0.4512 21.42 1.0500 2.6300

 

Nduba

2.1000 * * * 2.1000 2.1000

 

Ndundu

2.1000 * * * 2.1000 2.1000

 

Ngando

2.1636 0.0352 0.1758 8.12 2.1000 2.6300

 

Ntondo

2.417 0.317 0.776 32.10 2.100 4.000

 

Nyakabere

1.8900 0.000000 0.000000 0.00 1.8900 1.8900

 

Nyangezi

2.733 0.633 1.097 40.13 2.100 4.000

 

Sange

2.265 0.114 0.547 24.17 2.100 4.000

 

Uvira

2.643 0.350 0.927 35.08 2.100 4.000

 
 
 

Taille de ménage

Burhale

5.667 0.667 1.155 20.38 5.000 7.000

 

Buruza

6.333 0.882 1.528 24.12 5.000 8.000

 

Busezi

7.400 0.306 0.966 13.06 6.000 8.000

 

Bwahungu

5.67 1.86 3.21 56.73 2.00 8.00

 

Changombe

6.0000 0.000000 0.000000 0.00 6.0000 6.0000

 

Cinjoma

4.00 1.00 1.41 35.36 3.00 5.00

 

Cizi

5.333 0.333 0.577 10.83 5.000 6.000

 

Ibula

5.600 0.678 1.517 27.08 4.000 8.000

 

Irongo

5.167 0.703 1.722 33.34 3.000 8.000

 

Kalonge

6.0000 * * * 6.0000 6.0000

 

Kamituga

1.0000 0.000000 0.000000 0.00 1.0000 1.0000

 

Kaniola

6.667 0.333 0.577 8.66 6.000 7.000

 

Kanvinvira

6.344 0.446 2.522 39.76 3.000 12.000

 

Kaziba

7.00 1.79 4.00 57.14 2.00 12.00

 

Lubona

4.50 1.19 2.38 52.90 2.00 7.00

 

Luwinja

8.0000 * * * 8.0000 8.0000

 

Mugogo

6.0000 0.000000 0.000000 0.00 6.0000 6.0000

 

Mukungwe

6.429 0.751 1.988 30.93 4.000 9.000

 

Murhesa

6.0000 * * * 6.0000 6.0000

 

Mushinga

5.50 1.50 2.12 38.57 4.00 7.00

 

Muzinzi

7.00 2.31 4.00 57.14 3.00 11.00

 

Mwenga

6.478 0.139 0.665 10.27 6.000 8.000

 

Nduba

9.0000 * * * 9.0000 9.0000

 

Ndundu

5.0000 * * * 5.0000 5.0000

 

Ngando

6.240 0.133 0.663 10.63 6.000 8.000

 

Ntondo

6.00 1.26 3.10 51.64 3.00 12.00

 

Nyakabere

5.0000 0.000000 0.000000 0.00 5.0000 5.0000

 

Nyangezi

5.0000 0.000000 0.000000 0.00 5.0000 5.0000

 

Sange

2.783 0.754 3.618 130.01 0.000 11.000

 

Uvira

6.143 0.634 1.676 27.29 4.000 8.000

 
 
 

Achat/semaine des AST

Burhale

3.667 0.667 1.155 31.49 3.000 5.000

 

Buruza

4.667 0.333 0.577 12.37 4.000 5.000

 

Busezi

4.0000 0.000000 0.000000 0.00 4.0000 4.0000

 

Bwahungu

4.000 0.577 1.000 25.00 3.000 5.000

 

Changombe

4.0000 0.000000 0.000000 0.00 4.0000 4.0000

 

Cinjoma

3.500 0.500 0.707 20.20 3.000 4.000

 

Cizi

4.000 0.577 1.000 25.00 3.000 5.000

 

Ibula

4.000 0.447 1.000 25.00 3.000 5.000

 

Irongo

3.500 0.224 0.548 15.65 3.000 4.000

 

Kalonge

4.0000 * * * 4.0000 4.0000

 

Kamituga

6.0000 0.000000 0.000000 0.00 6.0000 6.0000

 

Kaniola

3.333 0.333 0.577 17.32 3.000 4.000

 

Kanvinvira

5.219 0.199 1.128 21.62 3.000 6.000

 

Kaziba

3.200 0.200 0.447 13.98 3.000 4.000

 

Lubona

3.500 0.289 0.577 16.50 3.000 4.000

 

Luwinja

6.0000 * * * 6.0000 6.0000

 

Mugogo

3.0000 0.000000 0.000000 0.00 3.0000 3.0000

 

Mukungwe

3.571 0.297 0.787 22.03 3.000 5.000

 

Murhesa

5.0000 * * * 5.0000 5.0000

 

Mushinga

3.500 0.500 0.707 20.20 3.000 4.000

 

Muzinzi

3.333 0.333 0.577 17.32 3.000 4.000

 

Mwenga

4.696 0.255 1.222 26.03 3.000 6.000

 

Nduba

3.0000 * * * 3.0000 3.0000

 

Ndundu

3.0000 * * * 3.0000 3.0000

 

Ngando

5.160 0.189 0.943 18.28 4.000 6.000

 

Ntondo

3.0000 0.000000 0.000000 0.00 3.0000 3.0000

 

Nyakabere

5.0000 0.000000 0.000000 0.00 5.0000 5.0000

 

Nyangezi

4.667 0.667 1.155 24.74 4.000 6.000

 

Sange

5.000 0.295 1.414 28.28 3.000 6.000

 

Uvira

4.143 0.508 1.345 32.47 3.000 6.000

 
 
 

Nombre de mois

Burhale

0.667 0.333 0.577 86.60 0.000 1.000

 

Buruza

0.333 0.333 0.577 173.21 0.000 1.000

 

Busezi

1.300 0.153 0.483 37.16 1.000 2.000

 

Bwahungu

0.333 0.333 0.577 173.21 0.000 1.000

 

Changombe

0.000000 0.000000 0.000000 * 0.000000 0.000000

 

Cinjoma

0.500 0.500 0.707 141.42 0.000 1.000

 

Cizi

0.667 0.333 0.577 86.60 0.000 1.000

 

Ibula

0.400 0.245 0.548 136.93 0.000 1.000

 

Irongo

0.333 0.211 0.516 154.92 0.000 1.000

 

Kalonge

1.0000 * * * 1.0000 1.0000

 

Kamituga

0.000000 0.000000 0.000000 * 0.000000 0.000000

 

Kaniola

0.333 0.333 0.577 173.21 0.000 1.000

 

Kanvinvira

0.1250 0.0594 0.3360 268.81 0.0000 1.0000

 

Kaziba

0.400 0.245 0.548 136.93 0.000 1.000

 

Lubona

0.250 0.250 0.500 200.00 0.000 1.000

 

Luwinja

1.0000 * * * 1.0000 1.0000

 

Mugogo

0.500 0.500 0.707 141.42 0.000 1.000

 

Mukungwe

0.143 0.143 0.378 264.58 0.000 1.000

 

Murhesa

1.0000 * * * 1.0000 1.0000

 

Mushinga

0.500 0.500 0.707 141.42 0.000 1.000

 

Muzinzi

0.333 0.333 0.577 173.21 0.000 1.000

 

Mwenga

0.391 0.104 0.499 127.53 0.000 1.000

 

Nduba

1.0000 * * * 1.0000 1.0000

 

Ndundu

0.000000 * * * 0.000000 0.000000

 

Ngando

0.760 0.133 0.663 87.28 0.000 2.000

 

Ntondo

0.000000 0.000000 0.000000 * 0.000000 0.000000

 

Nyakabere

1.0000 0.000000 0.000000 0.00 1.0000 1.0000

 

Nyangezi

0.333 0.333 0.577 173.21 0.000 1.000

 

Sange

0.3043 0.0981 0.4705 154.58 0.0000 1.0000

 

Uvira

0.429 0.202 0.535 124.72 0.000 1.000

 
 
 

Dépense/jr AST

Burhale

1.8900 0.000000 0.000000 0.00 1.8900 1.8900

 

Buruza

2.310 0.420 0.727 31.49 1.890 3.150

 

Busezi

2.6300 0.000000 0.000000 0.00 2.6300 2.6300

 

Bwahungu

2.310 0.420 0.727 31.49 1.890 3.150

 

Changombe

1.8900 0.000000 0.000000 0.00 1.8900 1.8900

 

Cinjoma

3.625 0.155 0.219 6.05 3.470 3.780

 

Cizi

2.310 0.420 0.727 31.49 1.890 3.150

 

Ibula

2.816 0.409 0.914 32.45 1.890 4.000

 

Irongo

2.520 0.282 0.690 27.39 1.890 3.150

 

Kalonge

3.4700 * * * 3.4700 3.4700

 

Kamituga

1.0500 0.000000 0.000000 0.00 1.0500 1.0500

 

Kaniola

3.1500 0.000000 0.000000 0.00 3.1500 3.1500

 

Kanvinvira

1.979 0.187 1.057 53.39 1.050 4.000

 

Kaziba

2.142 0.252 0.563 26.31 1.890 3.150

 

Lubona

2.835 0.315 0.630 22.22 1.890 3.150

 

Luwinja

3.1500 * * * 3.1500 3.1500

 

Mugogo

2.520 0.630 0.891 35.36 1.890 3.150

 

Mukungwe

2.911 0.289 0.764 26.23 1.890 4.000

 

Murhesa

1.8900 * * * 1.8900 1.8900

 

Mushinga

1.8900 0.000000 0.000000 0.00 1.8900 1.8900

 

Muzinzi

2.730 0.420 0.727 26.65 1.890 3.150

 

Mwenga

1.8287 0.0475 0.2280 12.47 1.5700 2.1000

 

Nduba

3.1500 * * * 3.1500 3.1500

 

Ndundu

1.8900 * * * 1.8900 1.8900

 

Ngando

2.4260 0.0885 0.4425 18.24 1.8900 3.1500

 

Ntondo

2.662 0.368 0.900 33.83 1.890 4.000

 

Nyakabere

1.5700 0.000000 0.000000 0.00 1.5700 1.5700

 

Nyangezi

3.540 0.248 0.429 12.13 3.150 4.000

 

Sange

58.5 56.4 270.6 462.43 1.6 1300.0

 

Uvira

3.079 0.334 0.884 28.71 1.890 4.000

 
 
 

Temps de l'interview

Burhale

38.67 4.67 8.08 20.90 34.00 48.00

 

Buruza

37.33 5.46 9.45 25.32 30.00 48.00

 

Busezi

24.700 0.153 0.483 1.96 24.000 25.000

 

Bwahungu

32.67 1.33 2.31 7.07 30.00 34.00

 

Changombe

34.000 0.000000 0.000000 0.00 34.000 34.000

 

Cinjoma

57.00 9.00 12.73 22.33 48.00 66.00

 

Cizi

32.67 1.33 2.31 7.07 30.00 34.00

 

Ibula

33.40 1.40 3.13 9.37 30.00 38.00

 

Irongo

43.00 8.45 20.71 48.16 30.00 83.00

 

Kalonge

40.000 * * * 40.000 40.000

 

Kamituga

20.000 0.000000 0.000000 0.00 20.000 20.000

 

Kaniola

37.00 5.57 9.64 26.06 30.00 48.00

 

Kanvinvira

35.41 1.89 10.71 30.24 25.00 83.00

 

Kaziba

31.200 0.735 1.643 5.27 30.000 33.000

 

Lubona

57.3 14.9 29.8 51.98 30.0 83.0

 

Luwinja

83.000 * * * 83.000 83.000

 

Mugogo

56.5 26.5 37.5 66.33 30.0 83.0

 

Mukungwe

35.00 2.23 5.89 16.82 30.00 48.00

 

Murhesa

30.000 * * * 30.000 30.000

 

Mushinga

39.00 9.00 12.73 32.64 30.00 48.00

 

Muzinzi

50.0 16.5 28.6 57.17 33.0 83.0

 

Mwenga

26.522 0.966 4.631 17.46 20.000 30.000

 

Nduba

48.000 * * * 48.000 48.000

 

Ndundu

33.000 * * * 33.000 33.000

 

Ngando

31.280 0.871 4.354 13.92 20.000 34.000

 

Ntondo

40.83 8.46 20.72 50.75 30.00 83.00

 

Nyakabere

31.000 0.000000 0.000000 0.00 31.000 31.000

 

Nyangezi

47.7 17.7 30.6 64.19 30.0 83.0

 

Sange

34.96 4.04 19.37 55.41 25.00 83.00

 

Uvira

44.43 6.98 18.47 41.58 30.00 83.00

4.9. Liaison entre l'état nutritionnel et les facteurs influençant la perception et la connaissance sur la valeur nutritive des aliments sauvages chez différentes communautés du Sud-Kivu

La matrice des corrélations indiquent l'existence d'une corrélation positive entre la valeur nutritive des AST et leurs utilisations pour de fins médicaux (p<0.001). Le pourcentage qu'occupent les AST dans les dépenses journalières pour la nourriture est corrélée positivement avec l'état nutritionnel (IMC) des consommateurs (r= 0.83, p<0.05) et la taille de ménage (r=4.33, p<0.001, n= 288) (Tableau-11).

Tableau-11.Matrice des corrélations multiples naïves testant les facteurs entre la connaissance des enquêtés sur la valeur nutritive des aliments sauvages traditionnels locaux et l'ethnobiologie des AST consommés par les différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu, RD Congo.

 

B26

B27

B28

B29

B30

B31

B32

B33

B34

B26

-

.569**

.840**

 

.216**

.415**

.662**

 

-.211**

B27

 

-

.515**

 

.244**

.200**

.346**

-.175**

.119**

B28

 
 

-

.270**

 

.316**

.433**

-.107*

.083*

B29

 
 
 

-

 

-.134**

-.241**

-.274**

.323**

B30

 
 
 
 

-

.594**

.664**

.097*

-.175**

B31

 
 
 
 
 

-

.552**

-.116**

-.179**

B32

 
 
 
 
 
 

-

.369**

-.326**

B33

 
 
 
 
 
 
 

-

-.374**

B34

 
 
 
 
 
 
 
 

-

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Notes: Différents seuils de signification des coefficients de corrélations selon Spearman Rank : *p<0.05; **p<0.001, autrement elle n'est pas significative lorsqu'aucune valeur n'est donnée. B26 : âge ; B27 : Périmètre branchial ; B28 : Indice de Masse Corporelle ; B29 : revenu mensuel ; B30 : dépense journalière pour la nourriture ; B31 : autres dépenses journalières ; B32 : taille de ménage ; B33 : temps de l'interview ; et B34 : pourcentage dépense AST.

4.10. Déterminants de la connaissance indigène de la valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels chez différentes communautés du Kivu

Les résultats de l'estimation du modèle Gaussian identity (GLM) exhibent qu'il existe quatre variables à signification positive sur les déterminants de la connaissance indigène à la valeur nutritive des aliments sauvages traditionnels, elle se traduit par l'état nutritionnel de la famille des consommateurs (GLM : Z = 7.22 ; p< 0.001), les nutriments apportés par les AST (GLM : Z = 2.00 ; p<0.05), le gout et la valeur nutritive (GLM : Z = 2.12 ; p<0.05) et le pourcentage qu'occupe les AST dans les dépenses journalières pour la nourriture (GLM : Z = 0.16 ; p=0.008). Le revenu mensuel, la dépense pour la nourriture et parce qu'ils sont donnés aux cérémonies coutumières ont un influe positif mais pas d'une manière significative (p>0.05) (Tableau-12).

Tableau-12. Modèle Linéaires Généralisés(GLM) testant les influences des facteurs indépendants (connaissances et sécurité alimentaire) sur les déterminants de la connaissance indigène sur la valeur nutritionnelles des aliments sauvages traditionnels (variable dépendante) chez les différentes communautés rurale de la province du Sud-Kivu, RD Congo.

GLM:Gaussian identitymodel

Variable dépendante :

Critères du choix des AST

Coef.

OIM

Std. Err.

Z

P>|z|

[95% Conf. Interval]

Variable indépendantes :

Etat nutritionnel de la famille

.2917397

.0404132

7.22

0.000

.2125312

.3709481

Nutriments Apporté/AT

-.0821282

.0410271

2.00

0.045

-.1625398

-.0017167

Age

-.0409156

.0428148

-0.96

0.339

-.1248311

.0429998

Périmètre Branchial

-.016847

.041285

-0.41

0.683

-.0977642

.0640702

Indice de Masse Corporel

.004402

.0023428

1.88

0.060

-.0001898

.0089937

Revenu mensuel

.0259449

.0159025

1.63

0.103

-.0052234

.0571131

Dépense nourriture($)

-.0603794

.0316646

-1.91

0.057

-.1224409

.001682

Autres dépenses($)

-.0241399

.0136762

-1.77

0.078

-.0509447

.0026649

Lieu de procuration des aliments

-.0115558

.0388798

-0.30

0.766

-.0877589

.0646473

Tribu

-.0590675

.0434543

-1.36

0.174

-.1442362

.0261013

Donnés cérémonies tradit

.000962

.0515662

0.02

0.985

-.1001058

.1020298

Gout et nutritif

.0322824

.015205

2.12

0.034

.0024811

.0620838

Etat nutrition CODE

.0004151

.0520125

0.01

0.994

-.1015275

.1023576

AST non existant

.0868986

.0682821

1.27

0.203

-.0469319

.2207291

% dépense AT

.0107749

.0687665

0.16

0.008

-.124005

.1455548

Taille ménage

-.0963449

.0594317

-1.62

0.105

-.212829

.0201391

temps interview

.0010743

.0114172

0.09

0.925

-.0213029

.0234516

constante

.2378941

.192922

1.23

0.218

-.1402261

.6160143

Les autresstatistiques : Number of observations=576; Log likelihood = -377.7840824; AIC (Akaike's Information Criterion)= 1.37425 ; BIC (Schwarz's Bayesian Criterion) = -3421.5

CHAP-V. DISCUSSION

L'hypothèse principale de cette étude est que, dans le contexte de sécurité alimentaire des communautés rurales du Sud-Kivu, la consommation des aliments traditionnels locaux serait préservatrice des maladies nutritionnelles. Conformément aux objectifs présentés ci-haut, cette hypothèse serait décomposée en cinq hypothèses secondaires ci-dessous : (i) Les AST consommés diffèrent selon les peuplades, (ii) Les aliments traditionnels locaux consommés par les différentes communautés rurales sont d'une haute valeur nutritive,(iii) Les personnes qui en consomment sont en bon état sanito-nutritionnel,(iv) Ces aliments répondent à d'autres fins en plus de leur consommation, par ex. médicaux, additifs, présentés aux cérémonies coutumières, etc.,(v) Les qualités organoleptiques, les habitudes alimentaires, la valeur nutritive, la grande disponibilité, le caractère naturel, et le moindre coût respectivement sont des facteurs influençant la consommation des AST.

Les résultats de cette étude ont confirmés certaines des hypothèses comme cela va être démontré dans les sections qui suivent :

5.1. Les aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés diffèrent selon les peuplades

Les résultats de cette étude indiquent que les enquêtés de la tribu du Bushi (en territoire de Walungu, Kabare et Kalehe) consomment des AST tels que les champignons sauvages des différentes catégories, les légumes feuilles, fruits, le miel, le rat taupier, le rat de Gambie, les crabes, les termites sexuées ailées, la grenouille, les petits serpents d'eau de ruisseaux, rivières et certains insectes (les sauterelles, criquets migrateurs et les criquet-taupes ou criquets des champs) et les oiseaux.Les répondants Vira (en territoire d'Uvira) consomment en grande quantité les légumes feuilles, les champignons sauvages, et les fruits. Enfin la peuplade des Lega consomme plus les insectes (chenilles/larves et les sauterelles) (82.5%), les champignons sauvages (12%), les escargots, le crabe, le serpent, la chauve sourie, les animaux de chasse (gibiers), etc. (annexe-3).

Dans les zones tropicales, il a été démontré que les communautés rurales consomment différents aliments sauvages traditionnels. Cependant le taux de consommation de certaines catégories des aliments varient d'un coin à un autre. Phanzu (2005) indiquait que 35.7 % de PFNL sont représentés par le gibier, 21.4 % par les insectes, 21.4 % par les reptiles, 7.1 % par Oiseaux et par 14.3 % par les autres produits animaux.

Aussi Yeki et al.(1998) rapportait que l'alimentation des populations à Kinshasa dépendait de l'appartenance socioculturelle. Ainsi donc, Kazwazwa (2001) avait révélé que 83% des Kinois consomment des AST et que les produits les plus consommés, par les Bangala et les populations du Bandundu, étaient les chenilles et autres insectes, les champignons, les légumes ainsi que les fruits.

Toirambe (2005) avait montré que parmi les PFNLs, 21 espèces présentaient une importance au niveau national et 45 espèces au niveau local ou provincial. Toirambe(2005) indiqua 45% d'organes comestibles des fruits sont couramment recherchés et consommés par la population congolaise, suivis 38% des feuilles qui sont préparées comme légumes. Dans son enquête sur les PFNL, Awono et al.(2008), indiqua que Dacryodes edulis un des PFNL les plus appréciés sur le plan alimentaire. Il se retrouve dans toutes les régions de la RDC et sa valeur nutritionnelle est déjàétablie. Dans le régime alimentaire des peuples foresteries, Dacryodes edulis représente un poids de 31.44%, suivi par les champignons (18.20%), les chenilles (12.99%) et le fumbwa (Gnetum) (11.43%).

Le gibier occupe une place centrale dans la vie des populations rurales de la RDCongo. La viande de chasse est une nourriture de haute qualité et relativement peu coûteuse que la viande de l'élevage (Wetshi et al.1987, Wilkie & Carpenter 1999, Fa et al.2003, Marachto 2002, Toirambe 2002, De Merode et al.2004, Ndona 2004).

Vue les résultats de cette expertise et ceux trouvés par d'autres chercheurs, il serait important de préciser ici que les aliments sauvages traditionnels consommés par différentes communautés jouent un rôle important dans la nutrition et le maintien de la bonne santé des peuples. De ces AST, ceux d'origine animale occupe le premier rang. Ceux-ci sont suivis de de ceux d'origine végétale. Cette situation se justifierait par une différence liée aux caractéristiques socio-culturelles des consommateurs comme le témoigne Yeki et al. (1998).

5.2. La valeur nutritive des AST consommés par les différentes ethnies de la province du Sud-Kivu

Les résultats de l'analyse sur la valeur nutritionnelle des quelques aliments sauvages traditionnels consommés par les populations étaientintéressant. En effet 100 g de poudre sèche des termites Reticulitermes lucifugus (photo 1)(communément appelés « ISWA en Kiswahili) renferment 46.5% des protéines, 41.6% des matières grasses, 4.5% des sucres et 543Kcal de valeur énergétique.

Photo 1. Termites sexuées aillées (Reticulitermes lucifugus)

Ces résultats corroborent ceux trouvés a hier (Igwe et al. 2011, Paoletti et al.2003, FAO & OMS 2010, Lokeshwari & Shantibala 2010). Les résultats trouves a hier suggèrent que le contenu en protéines des Isoptères (termites) pour 100g de matière sèche varierait entre 21 et 64% avec une moyenne de 47% ; l'énergie varierait entre 306 et 613 Kcal avec une moyenne de 464Kcal. Womeni et al.(2009) ajoute que la teneur en matières grasses ( % de la matière sèche) des termites adultes (Macrotermes sp.) est d'environ égale à 49% et celui d'hydrates de carbone étant inférieur à 8%.

En confrontant les résultats de cette expertise avec ceux obtenus par Riziki (2011), dans son étude sur l'évaluation de la valeur nutritive du poisson Limnothrissa miodon « SAMBAZA », frais, très apprécié par les communautés rurales de la province du Sud-Kivu (de coût élevé), on constate que la quantité de protéines contenues dans 100g des termites aillées (de moindre coût) est similaire à celle de SAMBAZA, avec 46.5 % pour les termites contre 50.6 % pour la Limnothrissa miodon ; mais ces premières se montrent plus lipidique et glucide que le « Sambaza » (41.6% contre 18.1% et 4.5% contre 0.0% respectivement). La valeur énergétique des termites (Reticulitermes lucifugus) est plus élevée que celle du poisson Limnothrissa miodon, avec en moyenne 543Kcal contre 365Kcal/100g.

De ces résultats il est raisonnable sans la grande discussion d'affirmer que les termites sexuées aillées « ISWA » sont d'une haute valeur nutritive que la Limnothrissa miodon, et de ce fait elles peuvent supplées les poissons beaucoup appréciable dans les milieux ruraux de la province du Sud-Kivu. La mise au point d'un programme de production intensive et contrôlée de ces termites pourrait entre appréciées par les populations concernées.

Une fois de plus, les résultats de cette recherche révèlent (indiquent) que 100g des criquet-taupes ou criquets des champs (Gryllotalpa longipennis ou Gryllus testaceus) (Orthoptère), communémentappelé « Nkwananzi en Mashi » (photo 2) contiendrait 52.3 g de protéines, 11 g de lipides, 16 g de glucides et 373 Kcal/100MS d'énergie.

Photo 2.

251655168251656192

Ramos-Elorduy et al. (2011) suggèrent que le contenu en protéines des orthoptères comestibles varie entre 44 et 77% avec une moyenne de 60.5%, celui d'énergie varierait entre 117 et 427 Kcal avec une moyenne de 272 Kcal/100MS, celui des matières grasses entre 8 et 28% avec une moyenne de 18% et celui des glucides entre 15 et 20% avec une moyenne de 18%. De ces résultats, on peut conclure que le criquet des champs se classe parmi les mets riches en protéines, tels que la viande et le poisson. Les résultats obtenus de cette investigation se classe dans les intervalles proposés par cet auteur.

Dans cette étude, après analyse de 100g de matière sèche des cuisses de la grenouille (Rana sp.) (Photo 3), 16.3% de protéines, 0.43% de lipide, 0.025% (traces) de glucide et 81% d'eau ont été décelés. En valeur énergétique, c'est-à-dire le taux de protéines, de matière grasse et de glucide, 100g de la cuisse de grenouille correspond à près de 69 Kcal.

Photo 3. La grenouille (Rana sp.)

Ces résultats sont approximatifs avec ceux issues de la Table de composition nutritionnelle (Ciqual 2012) réalisée par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) en France qui présente que la teneur de 100 g de cuisse de grenouille crue renferme 16.1 g de protéines, 0.3 g de lipide, des traces de glucide (dont 0.0 g du sucre, 0.0 g d'amidon, et 0 g des fibres alimentaires), et 82 g d'eau. In extenso des vitamines: vit. A (rétinol), bêta-carotène (provitamine A), vit. C, D, E, K1, B1, B2, B3, B6, B9, B12 et minéraux : calcium, phosphore, magnésium, potassium, sodium (sel), fer, cuivre, zinc et l'Iode. Castelazo& Schilthuizen (2010) indiquait que les cuisses de grenouilles sont très peu calorique, avec 72 Kcal pour 100 g. La grenouille est un produit particulièrement maigre dont la chair, dit-on, rappelle un peu celle du poulet. Riche en protéines (16.5 grammes pour 100 grammes), elle est totalement pauvre en lipides 0.32g lorsqu'elles sont crues.

Le Rat-taupe (Heterocephalus glaber) (photo 4), communément appelé « Nfuko en Mashi », Rat-taupe ou Rat taupier, est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certains rongeurs de la famille des Bathyergidae ou de la sous-famille des Spalacinae, en particulier le genre Spalax et le genre, parfois considéré comme distinct, des rats taupes méditerranéens : Nannospalax. Ce sont tous des rongeurs fouisseurs et pratiquement aveugles dont l'aspect évoque à la fois celui des rats et des taupes.

Photo 4. Le Rat taupier (Heterocephalus glaber ou Cervicola terrestris)

Il a été prouvé après les analyses immédiates de la composition chimique que 100 g de la viande crue du H. glaber renferme 16,8 g de protéines, 18,1 g de lipides, 10,3 g de glucides et d'une valeur énergétique de 272 Kcal/100MS.

En confrontant les résultats de cette expertise avec ceux obtenus par Wu Leung, W.T., F. Busson et C. Jardin (éds.)1970, Table de composition des aliments à l'usage de l'Afrique, sur la viande fraiche de boeuf, il s'avère que la viande du rat-taupe (Heterocephalus glaber) se montre plus lipidique et glucidique que celle de boeuf (18,1% contre 17,7%, et 10,3% contre 0,0% respectivement) alors que la dernière exhibe un contenu en protéines similaire à celui du Rat-taupe (18,2 % contre 16,8 %).

La valeur nutritive en protéines du H. glaber est encore similaire à celle des poissons frais (16,8 % des protéines pour la viande du Rat-taupe contre 18,8 % pour le poisson) alors qu'en suite la viande du rat-taupe se montre plus lipidique et glucide que le poisson frais (18,1 % pour le rat-taupe contre 2,5 % pour le poisson et 10,3 % contre 0,0% pour le poisson frais respectivement), (Wu Leung et al. 1970).

De ces résultats, il ressort que le Rat-taupe se classe aussi parmi les aliments protéiques connus tels que la viande et les poissons (Wu Leung et al. 1970). Sur le plan de la sécurité alimentaire, il est donc raisonnable que la viande du Rat-taupe (de moindre coût et disponible) puisse se substituer au poulet ou à la viande de boeuf (de coût élevé) dans le régime alimentaire des communautés rurales sans leur causer des carences en protéines.

Phanzu (2005) dans sa publication sur l'exploitation des PFNL d'origine animale, il indique que dans les différentes zones forestières de la RDC, le gibier fournit la part la plus importante des protéines après le poisson et constitue également une source des revenus importants.

La larve de Rhynchophorus phoenicis (photo 5) (Coleoptera : Curculionidae),(en Français : Charançon africain du palmier ; «Mpose en Kilega et Lingala »), est assimilée à une chenille. Cette larve est connue et très appréciée par les Lega du Sud-Kivu. Cette larve se retrouve dans le palmier à huile abattu et surtout dans certaines espèces de palmier raphia, où elle se nourrit de tissus végétaux et de matières organiques en décomposition. La récolte consiste à fendre délicatement le palmier mort où elle creuse des galeries. La larve retranchée dans sa dernière loge est facilement récoltée. Cette récolte se situe deux à trois semaines après l'abattage du palmier et n'est pas saisonnière. Les résultats obtenus dans cette étude montrent que 100 g de chenilles sèches de Rhynchophorus phoenicis (coléoptères) renferment 49.8 g de protéines ; 54.04 g de matières grasses ; 19.2 g de sucres et d'une valeur énergétique moyenne de 762 Kcal.

Photo 5. Larves de Rhynchophorus phoenicis.

Xiaoming et al. (2010) indiquaient que le contenu en protéines des coléoptères comestibles variait entre 23 et 66% avec une moyenne de 47%. Apeu 100 g du poids frais des chenilles R. phoenicis renfermerait 7 à 36% des protéines (FAO 2012f). Ces résultats correspond avec ceux trouvés par Womeni et al.(2009) qui avait signalé que les chenilles R. phoenicis avaient une teneur en matières grasses de 54 g pour 100g de la matière sèche. Ces chenilles étaient caractérisées par une teneur en acides gras essentiels de 38% pour l'acide palmitoléique (AGMI) et 45% d'acide linoléique (AGPI). Le contenu en hydrates de carbone de cette chenille quant à lui était estime à 19.3 g/100 g MS.

De ces résultats obtenus par diverses auteurs, il est raisonnable de parachever que les chenilles R. phoenicis «Mpose » ne se retrouve pas sur la plupart des marchés locaux de Mwenga/Kamituga.Ces chenilles possède une grande quantité des matières grasses, ce qui ne facilite pas leur conservation par séchage pour tant le séchage est la méthode de conservation la plus appliquée pour la plupart des chenilles).

Les larves des coléoptèresOryctes rhinoceros (photo 6)(en Français : Scarabée rhinocéros du cocotier), « Bimungu en Kilega, Bidumbi en Mashi et Ibidumbi en Kifulero) sont des chenilles du même ordre et famille que la chenille R. phoenicis. Consommées majoritairement en Asie et en Afrique (Onyrike et al. 2005), c'est un insecte qui doit son nom à sa corne caractéristique. Oryctes rhinoceros s'attaque en premier lieu au cocotier : de la même manière que Rhynchophorus, l'imago mange les feuilles et fleurs et la larve se nourrit de la chair du cocotier en décomposition. Cet insecte peut également s'établir dans les palmiers, mais aussi se nourrir d'autres types de matières telles que les déchets provenant du cacao, du café, dans la paille en train de pourrir (Bedford 1976). Cette larve/chenille fait partie également de la présenteétude.

Photo 6. Larves d'Oryctes sp

Les analyses chimiques de cette investigation indiquent que 100g des chenilles crues d'Oryctes rhinoceroscontiendraient 35.7 g de protéines, 48.1 g de lipides et 10.3 g de glucides. Xiaoming et al. (2010) suggèrent que le contenu en protéines des coléoptères comestibles varie entre 23 et 66% avec une moyenne de 47%. FAO (2012f) ajoute que la teneur en protéines pour 100 g du poids frais des chenilles Oryctes rhinoceros renferme 7 à 36%. En comparant les résultats de cette étude avec ceux adaptés par Finke (2002) et d'USDA (2012) sur la chenille Tenebrio molitor (Coléoptère), il se confirme que l'Oryctes rhinoceros se montre plus lipidique et plus glucidique que la Tenebrio molitor (48,1% contre 35.2% et 10.3% contre 5.4% respectivement). Elles sont caractérisées par une teneur en acides gras essentiels tels que l'acide linoléique (Oméga-6 polyinsaturé) 91,3% ; linolénique (Oméga-3 polyinsaturé) 3,7% et Arachidonique (Oméga-6 polyinsaturé) 0,43%, alors que la dernière exhibe un contenu en protéines important (49,1% contre 35,7%).

De ces aboutissements, il ressort que ces chenilles (Rhynchophorus sp. etOryctes rhinoceros)se classent parmi les aliments les plus énergétiques ayant des acides gras essentiels ( ), c'est pourquoi il est donc prudent de dire que ces chenilles (de moindre coût et disponible) seraient préservatrices des risques d'infarctus cardiaques causés par un taux élevé de cholestérol dans le sang (Mensink & Katan 1990, Siguel &Lerman 1993).

Les résultats obtenus dans la pressente étude montrent que 100 g de chenilles sèches d'Imbrasia oyemensis (saturnidé) (photo 7) renferment 57.93 g des protéines, 23.37 g des lipides et 0.37 g des sucres. Ces résultats sont semblables avec ceux repérés par Raphaël et al.(2009) sur la valeur nutritionnelle et la caractérisation physicochimique de la matière grasse de la chenille (Imbrasia oyemensis) séchée et vendue au marché d'Adjamé (Abidjan, Côte d'Ivoire).

Photo7. Chenilles Imbrasia oyemensis

En effet, Raphaël et al.(2009) indiquait qu'après analyse chimique de matière sèche de la farine d'I. Oyemensis, cette chenille était constituée de 57.77 % #177; 0.02 de protéine brute, de 23.79 % #177; 0.01 de matière grasse, de 2.61 % #177; 0.03 de cendres, de 0.37 % #177; 0.004 de sucres totaux et de 0.05 % #177; 0.002 de sucres réducteurs. Les taux de calcium, de phosphates, de sodium et de potassium étaient respectivement de 0.073 #177; 0.003, 0.31 #177; 0.02, 0.73 #177; 0.01 et 0.68 #177; 0.02 %.

La farine de la chenille Imbrasia oyemensis constitue une importante source de protéines (57.77 %), de matière grasse (23.79 %) et de minéraux. Ce résultat est en accord avec celui de la FAO (2012f) qui avait noté une forte teneur protéique chez les chenilles, favorisant ainsi leur incorporation dans les farines pauvres en protéine afin de lutter contre la malnutrition infantile dans les pays en voie de développement. Cependant, cette quantité de protéines de la chenille Imbrasia oyemensis séchée est inférieure à celle de la chenille Cyri-butyrospermi vuillet (63 %) consommée au Burkina Faso (Anonyme, 2004). Elle est plus élevée que celle du boeuf séché salé (55.4 %) et du poisson séché (47 %) (Anonyme 2004). La teneur en matière grasse de la chenille Imbrasia oyemensis (23.79g #177; 0.001) représente environ 3 fois la teneur de celle de la chenille de Hadraphe ethiopica (Malaisse & Parent 1980).

Les résultats de cette investigation montrent que 100g de chenilles sèches de Cirina forda (saturnidé) renferment 20 g des protéines ; 12.5 g des matières grasses et 53.4 g des sucres (photo 8).

Photo8. Chenilles Cirina forda

Ces expertises corroborent avec celles trouvées par Osasona et Olaofe (2010) sur l'évaluation nutritive de la même chenille faisant partie de cette expertise. Il indique que la Cirina forda contient 20 % des protéines ; 12,5 % des matières grasses ; 54,3 % d'hydrates de carbone. Quant à lui le contenu en minéraux totaux est de 8,7 %.

En comparant les résultats de cette investigation avec ceux obtenus par Muvundja et al. (2013), sur la chenille B. aurantiaca « Milanga » (Saturnidae), il s'avère que la Cirina forda se montre plus glucidique et plus minérale que la B. aurantiaca (4.5% contre 54.3% et 3.2% contre 8.7% respectivement).

Les conséquences de cette étude après analyses immédiates de la composition en matières nutritives découvrent ensuite que 100g des sauterelles (Saga sp. ou Acridia exaltata) (orthoptères) « Senene en Kiswahili et Ouganda) (photo 9) renferment 59.8 g des protéines, 67.3 g des matières grasses, 15.8 g d'hydrates de carbone et fournit 409.6 Kcal.

Photo 9. Les sauterelles (Saga sp. ou Acridia exaltata)

Xiaoming et al. (2010) suggèrent que le contenu en protéines des orthoptères comestibles varie entre 23 et 65% avec une moyenne de 45 %.Ces orthoptères sont caractérisés par une teneur moyenne en aminoacides essentiels de 14 %. Le contenu en corps gras des sauterelles comestibles est de 67% (avec  28% d'acide palmitoléique AGMI); de 46% d' acide linoléique (AGPI) et de 16% d' acide -linolénique 16% AGPI (Womeni et al. 2009). La teneur en hydrates de carbone des sauterelles varie de 3.7 à 16.3 %, avec une moyenne de 8,2 % (Xiaoming et al. 2010). Ces résultats sont voisins avec ceux trouvés par FAO (2012f) qui avait noté une forte teneur protéique chez les insectes comestibles.

De ces résultats, il ressort que les sauterelles se classent parmi les aliments les plus protéiques connus tels que la viande et le poisson. Leur valeur nutritive en protéines, matières grasses et en sucres est plus importante qu'à celle du Sambaza frais (Limnothrissa miodon) ; (59.8% des protéines pour les sauterelles contre 50.6% pour le Sambaza ; 67.3% des lipides pour les sauterelles contre 18.1% pour le Sambaza et 15.8% des sucres pour les sauterelles contre 0.0% pour le Sambaza) (Riziki 2011).

Les criquets migrateurs (Locustra migratoria) « Mp'anzi en Kiswahili) (photo 10) font partis aussi de cette étude. En effet 100g des criquets renferment 47.60 g des protéines , 39.33 g des lipides ; 1.43g des glucides et valeur énergétique 550 Kcal/100g MS. FAO (2012f) montre que le contenu en protéines pour 100g du poids frais des criquets migrateurs varie entre 22 et 58% et entre 9 et 45% pour la matière grasse.

Photo 10. Le criquet migrateur (Locustra migratoria)

Ces aboutissements sont concomitant avec ceux publiés dans une revue Européenne « insect food, bon pour vous, bon pour la planète : criquets, insectes comestibles en Europe » (2014) qui révèle que la valeur nutritive des criquets est de qualité supérieure, protéines = 48,2g/100g, lipides = 38g/100g (acides gras saturés = 13,1g, acides gras essentiels = 13g, et acides gras polyinsaturés = 11,9g), glucides = 1,1g/100g (dont 0g de sucre), fibres = 8,4g/100g, sel = 0,43g/100g, autres = 3,87g/100g, valeur énergétique = 559 kcal/100g.

Cependant, toutes ces qualités nutritives permettent de prouver que les AST, sont des aliments de grande valeur nutritionnelle et pourraient constituer des mets essentiels pour lutter contre la malnutrition et l'insécurité alimentaire qualitative des personnes surtout des enfants. Ces résultats démontrent ainsi que, contrairement au fait que ces mets soient considérés comme des aliments traditionnels de faible importance par les gens de la classe bourgeoise, il s'agit plutôt des aliments de haute valeur nutritionnelle.

« Le champignon (photo 11) a peu d'intérêt, car il est pauvre en protéines et en graisses. Les parois sont composées de chitine, dont les effets physiologiques sont inconnus. La concentration de vitamines est faible. Le rôle des champignons dans l'alimentation est limité à leur contribution gustative, » juge le docteur David Southgate de l'Institute of Food Research Laboratory (Norwich, Royaume-Uni). Un point de vue qui n'est pas partagé par le professeur Noël Arpin. Celui-ci souligne que les champignons sont caractérisés par une forte teneur en glucides, dont glucane, qu'on peut apparenter aux fibres. Les principaux champignons consommés connus révèlent des familles des Agaricaceae, Amanitaceae, Auriculariaceae, Cantharellaceae, Russulaceae, Tricholomataceae. Les espèces couramment recherchées appartiennent aux genres Auricularia (Matoyi), Termitomyces (Mayebo), Cantharellus, Amanita, Lactarius, Schizophyllum, Lentinus, Pleurotus, Russula, etc (Shango, Kin 2010).

Photo 11. Les champignons comestibles/marché du Sud-Kivu

Les champignons apportent des minéraux (à hauteur de 10% de la matière sèche) et surtout du potassium, qui participe activement à la protection contre l'hypertension artérielle.

5.3. L'état nutritionnel des consommateurs des aliments sauvages traditionnels

Dans cette étude, il a été observé 35% des consommateurs des AST de la tribu Lega de la zone de Mwenga sont en surpoids (IMC : 25 à 29.5 kg/m²) même si 28% des enquêtés se retrouvaient en bon état nutritionnel (IMC : 18.5 à 24.5 kg/m²). La malnutrition par excès de ces consommateurs se justifierait par une habitude alimentaire d'une haute valeur énergétique (lipidique, glucidique et protidique). La simple des raisons est qu'après investigation il a été observé que les AST consommés par cette communauté rurale sont surtout des insectes est d'une grande valeur nutritionnelle.

Ces résultats sont semblables avec ceux obtenus par Raphaël et al. (2009) et FAO (2013) qui avaient révélés que les personnes les plus consommateurs d'insectes, ont un état de santé altruiste et même parfois caractérisé par un excès de poids si ces dernières sont sédentaires, suite à leur régime riche en calories.

L'état nutritionnel de 58% de consommateurs des AST du Bushi (c.-à-d., du territoire de Walungu, Kabare et Kalehe) est trouvé dans cette enquête normal (IMC : 18,5 à 24,5 kg/m²). Cet état se justifierait par le fait que la majorité des AST consommés par cette communauté est riche en protéines et en glucides. Et de plus de leur profession (agriculture) ne les permet pas de conserver des réserves énergétiques. Aussi PAM & INS (2008) qui indiquaient que l'état nutritionnel d'une population dépend de son habitude alimentaire et que les besoins énergétiques d'une personne varient en fonction de son activité physique, l'âge, le sexe, l'état physiologique, etc.

De ces résultats, il ressort que la grande partie des consommateurs des AST du territoire d'Uvira se retrouve dans un mauvais état nutritionnel (IMC 18.5 kg/m²) et de cela car leur habitude alimentaire journalière et saisonnière est caractérisée par une consommation d'aliments pauvres en énergie, mais riche en vitamines et sels minéraux.

Ces aboutissements différents avec ceux obtenus par Rubaihayo (2002) dans son étude sur la contribution des légumes indigènes à la sécurité alimentaire des ménages en Ouganda. Ses résultats indiquent qu'une grande proportion de la population Ougandaise ne consomme pas en quantité suffisante des légumes et champignons traditionnels pour satisfaire à leurs besoins journaliers en vitamines, sels minéraux et protéines. Quant à lui, cette cause est la base de la plupart de cas de la malnutrition car les aliments les plus consommés perdent une grande proportion de ces nutriments pendant la préparation et la cuisson alors qu'il y a une efficacité réduite à assurer la sécurité alimentaire qualitative des ménages toute l'année en raison du fait que très peu des légumes et champignons traditionnels sont cultivés, la majorité étant cueillie dans la brousse ou les champs et les plantations.

Vu les résultats obtenus, il est raisonnable de conclure que les AST d'origine animale font partie d'une importante source des substances nutritives pour les communautés rurales et les personnes qui en consomment sont en bon état sanito-nutritionnel.

5.4. De l'ethnobiologie des aliments sauvages traditionnels

Tous les enquêtés (100%) reconnaissent les vertus thérapeutiques des AST. Ces aliments sont surtout d'origine végétale, les chenilles et d'autres insectes comestibles. Parmi les divers usages médicaux répertoriés, les plus fréquents concernent le traitement des maux suivants : la malnutrition, l'anémie, la malaria, les yeux, le rhumatisme, le ventre, la diarrhée, etc. Ces résultats corroborent avec ceux publiés dans l'ouvrage « les annales de l'UEA », (2014) qui indiquent que 100% des enquêtés du haut plateau d'Uvira reconnaissent les vertus thérapeutiques des légumes feuilles et fruits sauvages comestibles.

Ainsi donc, les produits végétaux non ligneux contribuent potentiellement à la fourniture des matières premières d'où sont extraits des principes actifs par les industries pharmaceutiques. Ils interviennent efficacement dans les soins de santé d'environ 80 % de populations des pays en développement qui, aujourd'hui, font encore recours à la pharmacopée traditionnelle (Mukerji 1995).

5.5. Des facteurs influençant la consommation et la commercialisation des AST

De ces résultats, il ressort que la consommation des AST de la biodiversité est fonction de leur valeur nutritive, goût (qualités organoleptiques), la disponibilité, l'habitude alimentaire, le moins coût et sont naturels. Tandis que la rentabilité, le nombre d'année dans l'exercice de l'activité, la vente aux comptant, autres usages des AST et la demande sont des facteurs influençant la vente des AST.

Ces conséquences sont semblables avec celles trouvées par Kabongo (2005) qui affirme que la majorité des répondants (62 %) aux enquêtes attribue la consommation des produits de la biodiversité à leur goût et/ou à leur disponibilité. Le caractère naturel et la valeur nutritive sont évoqués en deuxième position. D'autres enquêtés menées par cet auteur indiquent que près de 47% des enquêtés affirment que les PFNL sont plus nourrissants que les produits du champ ; 20% affirment qu'ils sont naturels et moins coûteux que ceux du champ. Pour Bokakonya (2005) c'est l'habitude alimentaire qui est la principale raison de la consommation des PFNL.

Pour Kazwazwa (2000) l'achat, la vente des AST et les transactions commerciales sont effectuées en majorité (65 %) par les personnes ayant plus de 5 ans dans l'exercice de cette activité. Ces enquêtes ont encore révélé que parmi les principales motivations (rentabilité, survie, activité transitoire) qui peuvent pousser à un commerce, les personnes interrogées y poursuivent la rentabilité du secteur, tandis que pour Kabuya (2004) la raison majeure est d'assurer l'autoconsommation. D'autres considèrent cette activité comme une activité facile à pratiquer et principale génératrice des recettes suivie de l'agriculture.

Les différentes études réalisées à Kinshasa ont montrées que les bénéfices tirés par chaque intervenant dans une filière dépendent généralement de la nature du produit et de la loi de l'offre et de la demande. Traditionnellement, ce sont surtout des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs qui profitaient davantage de la filière et en tiraient de grands bénéfices. Mais pour Kabongo (2005) 93 % de ses enquêtés estiment que l'exploitation des PFNL est très rentable car il leur permet tous de satisfaire leurs besoins primaires.

Ces résultats coexistent avec ceux obtenus par la FAO (2013) dans son étude sur les insectes comestibles : perspectives pour la sécurité alimentaire et l'alimentation animale, qui exhibe que durant leur période de disponibilité, les insectes alimentaires vendus sur les marchés urbano-ruraux sont moins coûteux avec 1,22$ pour 1kg d'insectes séchés. Kabongo (2005) dans ces enquêtes menées en RDC indique que près de 47% des enquêtés affirment que les PFNL sont nourrissants que les produits du champ et 20% affirment qu'ils sont naturels et moins coûteux que ceux du champ.

5.6. De l'écologie des aliments sauvages traditionnels comestibles

Les AST sont souvent disponibles pendant de courtes périodes, 85% des AST d'origine végétale sont disponible une seule fois l'année pendant la saison de pluie (Septembre à Mai), c'est le cas des légumes feuilles de la famille Amarantacée, les fruits et les champignons sauvages alimentaires. Sont souvent récoltés dans les champs, la forêt et les pâturages ayant un sol sablonneux et humide.

Quant aux insectes, Le criquet taupe Gryllotalpa longipennis se récolte dans les champs cultivés surtout en grande disponibilité de Mai à Décembre dans des milieux humides.

Les criquets qui apparaissent surtout en début des saisons sèches. Ils sont consommés tant par les populations locales qu'urbaines. Les espèces faisant l'objet d'une récolte assidue pendant la période favorable sont Ruspolia differens (la sauterelle verte) et Brachytrupes membranaceus (grillon) (Shango 2010).

Les termites : leur récolte est effectuée à l'occasion des vols d'essaimage, principalement lors du retour des pluies. Les termites de la famille de Macrotermitidae sont les plus convoitées, surtout l'espèce Macrotermes falciger (Shango 2010).

Les abeilles sont consommées un peu partout dans le monde. Les couvains sont très recherchés : ils contiennent des larves, des pupes (nymphes sans aiguillon) et du miel. L'insecte était à l'origine consommé involontairement, car en consommant le miel, on ingérait en même temps quelques larves d'abeilles. Dans le cas des abeilles, la récolte d'insecte est un produit dérivé de la récolte de matière principale (Adalla et Cervancia, 2010).

Les chenilles Rhynchophorus phoenicis et Oryctes rhinoceros qui se développent dans les troncs d'Elaeis guineensis et de Raphia sp. en décomposition. Oryctes rhinoceros s'attaque en premier lieu au cocotier : de la même manière que Rhynchophorus, l'imago mange les feuilles et fleurs et la larve se nourrit de la chair du cocotier en décomposition. Cet insecte peut également s'établir dans les palmiers, mais aussi se nourrir d'autres types de matières telles que les déchets provenant du cacao, du café, dans la paille en train de pourrir (Bedford, 1976). Elles constituent une friandise appréciée par les populations forestières de Mwenga. On les récolte toute l'année.

Les chenilles Imbrasia oyemensis ; Cette espèce se trouve surtout en République Centrafricaine, elle se nourrit des feuilles de l'arbre hôte Entandrophragma cylindricum (N'Gasse, 2003) aussi appelé Sapelli.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Cette étude avait pour objet principal de contribuer à la mise en valeur des ressources alimentaires que constituent les Aliments Sauvages Traditionnels consommés par les différentes communautés rurales (tribus) de la province du Sud-Kivu en RD Congo par l'évaluation de la valeur nutritionnelle. Elle se traduit par : (i) les potentialités nutritives des AST comestibles (non cultivés et non élevés), (ii) l'état nutritionnel des consommateurs, (iii) l'ethnobiologie de ces aliments ; et (iv) les facteurs influençant la consommation et la commercialisation des AST.

Conformément aux hypothèses émises et aux questions de recherche, les résultats dégagés de cette étude affirment les hypothèses. Ce pourquoi, il est indispensable de conclure que :

Par rapport à l'objectif spécifique 1 ; il résulte que les aliments sauvages traditionnels diffèrent selon les groupes ethniques (communautés rurales) de la province du Sud-Kivu en RD Congo, les insectes : chenilles et/ou larves, les sauterelles, les criquets, champignons sauvages sont consommés en grande partie par la communauté Lega (en territoire de Mwenga), suivi de Bashi (en territoire de Walungu, Kabare et Kalehe) qui ajoute pour certains de Lega : le rat de Gambie, le rat taupier, le criquet des champs, etc. et les Bafuliro du territoire d'Uvira consomment beaucoup plus les champignons, fruits et légumes sauvages.

Par rapport à l'objectif spécifique 2 ; les AST (de moindre coût) sont une source importante en matières nutritives, ils se classent aussi parmi les aliments conventionnels et populaires (de coût élevé) riches en protéine et énergie.

Par rapport à l'objectif spécifique 3 ; les enquêtés de la communauté rurale de Bafuliro sont maigre (16.0=IMC=18.0) ; ceux du Bushi qui consomment les AST sont en bon état sanitaire et nutritionnel (18,5=IMC=24.9) et ceux de la tribu Lega sont la plupart en surcharge pondérale (25.0=IMC=29.9) et obèse (IMC=30). Néanmoins, cet état nutritionnel est en association significative avec les types d'aliments sauvages traditionnels consommés et la tribu du consommateur.

Par rapport à l'objectif spécifique 4 ; les AST végétal surtout, à part leur consommation répondent à d'autres fins surtout médicaux, c'est-à-dire intervient en grande partie dans la pharmacopée traditionnelle.

Par rapport à l'objectif spécifique 5 ; les qualités organoleptiques, la valeur nutritive, le caractère naturel et l'habitude alimentaire sont des facteurs influençant la consommation des AST, tandis que la rentabilité, la demande, la disponibilité, l'ancienneté dans l'exercice du travail et la vente au comptant sont des facteurs influençant la commercialisation des AST.

Au vu des résultats obtenus il est à recommander :

(i) Aux futurs chercheurs d'approfondir des analyses chimiques immédiates d'autres aliments sauvages traditionnels en vue de la mise en valeur de leur consommation.

(ii) Aux communautés rurales d'encourager la consommation et la commercialisation des aliments sauvages traditionnels en introduisant des particuliers dans le circuit de commercialisation de ces produits alimentaires (par ex. les restaurants, supermarchés, Hôtels, etc.)

(iii) d'Ajouter les valeurs trouvées de la composition nutritive de certains AST dans la table de composition nutritionnelle des aliments usuels en Afrique.

(iv) Valoriser la consommation des AST par d'autres consommateurs (qui sont voisins) des différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu en vue de leur sécurité alimentaire qualitative.

(v) Faire des mini-élevages et/ou mini-cultures des aliments sauvages traditionnels consommés,

Trouver les moyens efficaces de conserver les AST tout en conservant leur valeur nutritive et les utiliser plus tard.

(vi) D'introduire la farine des insectes, chenilles/larves traditionnellement consommés dans d'autres farines locaux dans le but de les enrichir en nutriments pour lutter contre le mauvais état nutritionnel de la population rurale et nationale en générale.

(vii) D'initier le programme de domestication des aliments sauvages pour réduire la pression sur le milieu naturel et favoriser ainsi la conservation de la nature. La mise au point desprogrammes de domestications permettra de bien rendre disponible à tout moment et tout temps ces produits d'aussi grande valeur nutritive.

(viii) Au gouvernement d'éduquer la population en générale et les services de vulgarisation à inclure les AST et à accroitre les recherches dans le but de produire des AST et des méthodes à améliorer de traitements de marketing et de stockage de ces AST et leur contribution à la sécurité alimentaire sera renforcée.

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Annexe-1 : Questionnaire d'enquête adressé aux consommateurs, vendeurs et récolteurs des aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales de la province du Sud-Kivu en RD Congo.

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

IDENTITE DU REPONDANT

Age : ................................... Sexe : M / / F / /

Adresse (Territoire, village) :

Tribu/chefferie :

I. VOLET ALIMENTS TRADITONNELS CONSOMMES NON CULTIVES ET NON ELEVES.

Q1. Quels sont les différents aliments traditionnels que vous consommés qui sont non cultivés ou non élevés dans cette région ?

Q2.Comment les appelle-t-on localement (pour chaque type) ?

Insectes

Aliments d'origine végétale

Nom vernaculaire

Plante hôte

Nom scientifique

Non vernaculaire

01

 
 
 
 

02

 
 
 
 

03

 
 
 
 

04

 
 
 
 

05

 
 
 
 

06

 
 
 
 

07

 
 
 
 

08

 
 
 
 

09

 
 
 
 

10

 
 
 
 

Q3.Selon vous, qu'apporte chacun de ces aliments comme nutriment dans l'organisme humain ?

Q4.Quels sont d'autres usages dans l'utilisation de chacun de ces aliments

Q5.Existe-t-il d'autres usages dans l'utilisation de chacun de ce s aliments ? Oui / / non /

Q6 Est-ce que ces toutes les couches de votre localité qui consomment ces aliments ?

Oui / / non / /

Q7. Si oui, lesquelles ?

Q8.Quels sont les conditions d'acceptabilité de la consommation de l'un ou l'autre de ces aliments. Par chaque membre de vote communauté rurale ?

a). Goût / / b). Disponibilité / / c) Couleur / /

d) odeur / / e)Riche en principes nutritifs / /

f).Autres à préciser/ /

Q9.Dans quel milieu ces aliments sont disponible en grande quantité ?

Q10.En cas d'une grande disponibilité que faites-vous ?

a). /Commercialisation / / b).Conservation / /

c).Autres à préciser/ /

Q11.Laquelle de ces méthodes est la plus appliquée dans votre communauté ?

Q12.Pourquoi ces aliments sont surtout consommés par votre communauté, mais pas beaucoup plus par d'autres tribus ?

Q13.Comment conservez-vous ces aliments en cas d'une grande disponibilité ?

a) séchage / / b).Fumage / / c) Salé / /

d) Emballage / / e) Tremper dans l'eau / /

e) Autres / /

Q14.Existe-il d'autres aliments traditionnel que l'on peut trouver dans votre environnement mais qui ne sont plus consommés par votre communauté ? Oui / / non / /

Q15.Si oui, lesquels ?

Insectes

Aliments d'origine végétale

Non vernaculaire

Plantes hôtes

Non scientifique

Non vernaculaire

1

 
 
 
 

2

 
 
 
 

3

 
 
 
 

4

 
 
 
 

5

 
 
 
 

Q16.Pourquoi ne les mange-t-on plus ?

Q17.Comment ces aliments consommés dans votre localité sont-ils préparés ?

Q18.Quelles est la partie comestible de chacun de ces aliments ?

Q19.Et aussi comment ces aliments sont-ils utilisés ?

a).A l'état frais / / b) bouillies / / c) Grillés / /

d) Santé dans petite huile / / e) Autres / /

Q20.Existe-il d'autres aliment traditionnels que vos ancêtres consommés, mais qui ne sont plus disponible dans vote environnement ?

Oui / / non / /

Q21.Si oui, lesquels ? (non vernaculaire)

Q22.Pourquoi ces aliments ci-haut cités ne sont plus disponible dans vote environnement actuel ?

Q23.Quels sont les moyens que l'on peut utiliser pour les retrouver encore dans votre environnement ?

II. VOLET COMMERCIALISATION

Q24.Faites-vous la commercialisation de ces aliments ?

Oui / / Non / /

Q25.Existe-t-il des individus ou groupes spécialisé dans la vente de ces aliments ?

Oui / / Non / /

Q26.Si oui, lesquels ?

Q27.Que font-ils ?

Q28.D'où viennent-ils ?

Q29.Existe-t-il des agents intermédiaires qui interviennent dans le circuit de vente de vos produits ?oui / / Non / /

Q30.Si oui, lesquels, a). Grossistes/ / b). Revendeuses/ / c). Autres / /

Q31.A quel niveau achetez-vous ?

Q32.A quel prix achetez-vous chez les livreurs ?

Q33.Faites-vous des contrats avec eux ? Oui/ / Non / /

Q34. Si oui, lesquels ? a) Crédit / / b) Comptant/ / c) Crédit - comptant / / d) Autres à préciser / /

Q35.Etes-vous satisfaits de ces personnes qui viennent vous livrer les produits ? Oui / / non / /

Q36.Combien de fois l'année viennent-elles vous faire les livraisons ?

Q37.Qui achète vos produits ?

Q38.Y-a-t-il des particuliers qui vous contactent pour l'achat de vos produits ? Oui / / Non / /

Q39.Si oui, lesquels ? Supermarchés / / restaurants / / hôtels/ / Autres / /

Q40.Quels sont les différents aliments traditionnels consommés dans la ville ?

Q41.Y a-t-il des types d'aliments traditionnels spécialement recherchés par les consommateurs ? Oui / / non / /

Q42.les quelles ?

Q43.Pourquoi ?

Q44.Avec quoi mesurez-vous ces aliments lors de la commercialisation vente ?

a).verre / / b). Tas / / c).Autres à préciser / /

Q45.Combien coûte l'unité ?

Q46.L'approvisionnement en ces aliments est-il suffisant pour les besoins de commercialisation ?

Oui / / non / /

Q47.Si non, pourquoi ?

Q48.De quelle nature sont les problèmes ?

Q49. Quelles quantités achetez-vous souvent chez les livreurs ?

Q50.Quelles quantités à peu près écoulez-vous après les ventes ?

Q51.En combien des jours les vendez-vous ?

Q52.Quelles quantités vendez- vous en moyenne par jour ? (pour chaque type).

Q53.Existe-t-il des périodes où vos produits se vendent mieux ? Oui / / non / /

Q54.Quand ?

Q55.Y a-t-il des périodes où ils se vendent mal ?

Q56.Comment faites -vous pour contourner cela ?

Q58.Pourquoi vendez- vous ici et non ailleurs ?

Q59.Depuis combien de temps faites-vous le commerce de ces aliments traditionnels ?

Q60.Etes-vous satisfaits par votre activité ?

Q61.Décrivez-nous une technique de cuisson à base de chacun de ces aliments cités ?

...................................................................................................................................................

...................................................................................................................................................

Q62.Comment appréciez-vous le goût de chacun de ces aliments traditionnels consommés par votre communauté rurale ?

Elite / / Très bon / / Bon / / assez-bon / /

Mauvais / / Autres / /

Q63.Quels sont les aliments conventionnels qui peuvent remplacer ces aliments traditionnels ?

Q64.Quepouvons-nous faire pour valoriser la consommation de ces aliments par d'autres consommateurs qui vous sont voisins ?

Q65.Parmi ces aliments cités ci-haut, pouvez-vous grouper ceux qui sont d'usages médicinales de ceux qui ne les sont pas ? Oui / / Non / /

Q66.si oui, lesquels,

Q67.Quelles sont les différentes compilations / maladies que peuvent guérir ces aliments (plantes) médicinales ?

III. VOLET CONDITONS ECOLOGIQUES POUR CHACUN DES ALIMENTS CITES PAR LE REPONDANT. 

Q68.Où est quand se pratique la récolte de ces aliments ?

a) En pleine forêt/ / b).dans les champs / /

c) Autres à préciser / /

Q69.Dans quelle période climatique ces aliments sont disponible dans vote localité ?

a).Saison sèche / / b).Saison de pluie/ /

c)Saison sèche - de pluie / / d). Autres à précise/ /

Q70.Préciser le mois annuel que ces aliments sont disponibles en grande quantité.

Q71.Quelle est la durée de la récolte ?

Q72.Comment les récoltes-vous ? (Techniques et matériels utilisés) ?

Q73.Quelles sont les conditions du milieu (sol, température, ...) où peuvent être observé ces aliments ?

Q74.Quels sont les problèmes rencontrés lors de la récolte ?

A75.Quelle quantité récoltez-vous par jour/semaine/mois/année ?

Q76.Dans quelle partie de l'arbre les larves/insectes sont-elles récoltées (productivité par arbre ; marges inférieures et supérieures) ?

Q77.Comment détectez-vous la présence de ces aliments dans l'environnement ?

Q78.Existe-t-il des formalités à remplir avant la collecte ? Oui / / non / /

Q79.Si oui, lesquelles ?

Q80.Qui sont ceux qui collectent ou récoltent ces aliments ?

Q81.Pourquoi ?

Q82.Comment reconnaissez-vous les aliments prêts à être consommés ?

Q83Comment faites-vous pour acheminer cette récolte jusqu'au lieu de vente ?

Q84.Quel est le coût de transport (nombre de sacs/ distance) ?

Q85.Comment conservez-vous ces aliments ?

Merci d'avoir répondu à nos questions.

Nom et post non du chercheur : OMBENI BIRHASHWIRWA Justin

Directeur du mémoire : Théodore MUNYULI

Annexe-2 : Fig. 1. Etat nutritionnel des consommateurs des AST groupés selon les territoires de la province du Sud-Kivu

Consignes : 1 : Kabare, 2 : Kalehe, 3 : Mwenga, 4 : Uvira, et 5 : Walungu

Annexe-3 : Fig.2. Les activités réalisées dans certains villages de l'Equateur

Annexe-4 : province du Sud-Kivu et ses Huit territoires Annexe-5 : carte phytogéographique

des Monts Itombwe et Mwenga (Doumenge 1997)

Annexe-6 : Fig.-3. Circuit de commercialisation des PFNL en RD Congo (Nshango 2010).

Annexe-7 : Tableau-1. Composition nutritionnelle moyenne pour 100 g de champignon

Apport énergétique

25 à 40 kcals

Eau

90 g

Protides

2 à 4 g

Lipides

0,3 à 0,7 g

Glucides

3 à 6 g

Calcium

5 à 7 mg

Phosphore

100 à 120 mg

Potassium

300 à 500 mg

Magnésium

8 à 15 mg

Sodium

5 à 20 mg

Vitamine C

4 à 9 mg

Vitamine B1

0,02 à 0,10 mg

Vitamine B2

0,25 à 0,50 mg

Vitamine B3

5 à 8 mg

Vitamine B5

2 mg

Nutriments

Cru

Calories

25 kcals

Protéines

1,8 g

Glucides

2,73 g

Lipides

0,43 g

Fibres

1,33 g

Sodium

16,9 mg

Potassium

326 mg

Phosphore

56,4 mg

Vitamine B2

0,31 mg

Vitamine B5

2 mg

Vitamine B9

33,5 ug

Vitamine B3 - PP

3,2 mg

Source: Ciqual 2013

TABLE DES MATIERES

Page de garde.....................................................................................................................1

Bref Curriculum Vitae de l'Auteur...........................................................................................2

Dédicace............................................................................................................................3

Remerciements....................................................................................................................4

Sigles et abréviations............................................................................................................5

Résumé..............................................................................................................................6

Abstract..............................................................................................................................7

CHAP-I: INTRODUCTION 3

1.1. Problématique 8

1.2. Objectif principal 15

1.3. Objectifs spécifiques 15

1.4. Les hypothèses...............................................................................................15

1.5. Délimitation du travail 16

CHAP-II : REVUE DE LA LITTERATURE 17

2.1. Généralités sur les aliments sauvages traditionnels 17

2.2. Définitions des quelques concepts 18

2.2.1. Aliments traditionnels (AT) 18

2.2.2. Les aliments sauvages traditionnels (AST) 18

2.2.3. Les produits forestiers non ligneux (PFNL) 18

2.2.4. Valeur nutritionnelle d'un aliment 19

2.2.5. Communauté rurale 19

2.3. Classification des PFNL 19

2.4. Importance des PFNL en RD Congo 20

2.5. Facteurs encourageant la mise en valeur des PFNL en RD Congo 21

2.6. Effets négatifs de l'exploitation des forets face aux AST 22

2.7. Etat de lieux des PFNL en RDCongo 23

2.7.1. Aliments sauvages traditionnels (AST) d'origine végétale 24

2.7.2. AST d'origine animale 28

2.7.3. Miel 33

2.7.4. PFNL fongiques 33

2.8. Mode d'exploitation des PFNL et leur impact sur les écosystèmes forestiers 34

2.8.1. Modes de collecte des AST végétaux 34

2.8.2. Exploitation des AST d'origine animale 35

2.8.3. Méthode de capture des gibiers 35

2.9. Consommation des AST 36

2.10. Organisation du marché des PFNL en RDCongo 37

2.10.1. Marché intérieur 37

2.10.2. Marché extérieur (Exportation) 38

2.11. Commercialisation des PFNL 40

2.12. Rôle socio-économique des AST en RDC 41

2.12.1. Au niveau des ménages 41

2.12.2. Au niveau national et international 45

2.13. Valeurs bromatologiques des quelques déjà analysé AST 46

2.14. Insuffisance des connaissances sur les AST 49

2.14.1. Les croyances relatives aux aliments 49

2.14.2. Les qualités organoleptiques 49

2.14.3. L'insécurité alimentaire 49

2.14.4. Le discours entourant la santé environnementale 50

2.14.5. Les interactions des divers déterminants 50

2.15. Préparation et conservation des aliments traditionnels 50

2.16. Les parties comestibles des AST d'origine animale 51

2.17. Partage d'aliments en famille 52

2.18. Aliments vendus dans le commerce 53

CHAP-III : MATERIELS ET METHODES 54

3.1. Milieux et sites d'étude 54

3.2. Matériels 57

3.3. Méthodes 58

3.3.1. Type d'étude 58

3.3.2. Population cible 58

3.3.3. Echantillonnage et Taille de l'échantillon 58

3.3.4. Distribution de l'échantillon 59

3.3.6. Déroulement de l'enquête, conduite de l'interview et collecte des données 60

3.4.1. Analyse de la valeur nutritive des aliments 61

3.4.2. Analyses statistiques 62

3.5. Considérations éthiques 64

3.6. Impact prévu 64

3.7. Difficultés rencontrées 64

CHAP-IV. RESULTATS 65

4.1. Les aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés 65

4.2. L'état sanito-nutritionnel des consommateurs des aliments sauvages traditionnels 68

4.3. Liaison entre les facteurs anthropométriques et les autres caractéristiques socio-économiques chez les consommateurs des aliments sauvages traditionnels 73

4.4. Déterminants de l'état sanito-nutritionnel des consommateurs des aliments sauvages traditionnels 74

4.5. La commercialisation et le circuit de commercialisation des aliments sauvages traditionnels : Les vendeurs et circuit de commercialisation des aliments sauvages traditionnels dans la province du Sud-Kivu 77

4.6. Liaison entre les facteurs anthropométriques et les autres caractéristiques socio-économiques chez les vendeurs des aliments sauvages traditionnels 85

4.7. Déterminants de l'état sanito-nutritionnel des vendeurs des aliments sauvages traditionnels 86

4.8. La connaissance des enquêtés sur la valeur nutritives des AST et l'ethnobiologie 88

4.9. Liaison entre l'état nutritionnel et les facteurs influençant la perception et la connaissance sur la valeur nutritive des aliments sauvages chez différentes communautés du Sud-Kivu 94

4.10.Déterminants de la connaissance indigène de la valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels chez différentes communautés du Kivu 95

CHAP-V. DISCUSSION 97

5.1. Les aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés diffèrent selon les peuplades 97

5.2. La valeur nutritive des AST consommés par les différentes ethnies de la province du Sud-Kivu 98

5.3. L'état nutritionnel des consommateurs des aliments sauvages traditionnels 108

5.4. De l'ethnobiologie des aliments sauvages traditionnels 109

5.5. Des facteurs influençant la consommation et la commercialisation des AST 110

5.6. De l'écologie des aliments sauvages traditionnels comestibles 111

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 113

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 115

LES ANNEXES 132






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard