C.1. L'évaluation des besoins technologiques
L'évaluation des besoins technologiques comme
composante du processus de transfert des technologies est un moyen par lequel
l'évaluation du développement et la réponse aux besoins
climatiques et les opportunités sont intégrés ensemble.
C'est un processus complexe et continue d'apprentissage conduisant à
l'étape où le bénéficiaire qui assimile pleinement
la nouvelle technologie, devient capable de l'utiliser, de la reproduire et est
éventuellement en position de la revendre. Ce travail est mené
par la plupart des pays dans le cadre de leurs communications nationales et
à travers d'autres activités pour promouvoir le transfert des
technologies. L'évaluation des besoins technologiques devrait identifier
les technologies, les pratiques et les réformes devront être mise
en oeuvre dans différents secteurs du pays pour réduire les
émissions des gaz à effet de serre et la
vulnérabilité aux changements climatiques et pour contribuer aux
objectifs de développement durable.
C.2. L'Information technologique
L'information technologique vise à mettre en place
d'abord un système d'information efficace à l'appui du transfert
de technologies, ensuite à stimuler la production et la circulation de
l'information technique, économique, environnementale et
réglementaire relative à la mise au point et au transfert de
technologies écologiquement rationnelle au titre de la convention et
enfin à faciliter l'accès à l'information sur les
technologies qui peuvent être obtenues auprès des pays
développés et sur les possibilités de leur transfert et
à en améliorer la qualité.
La mise en place de ce système d'information devra
à terme conduire à la création d'un centre
d'échange d'informations sur le transfert de technologies en agissant en
coordination avec les parties, les organismes des Nations-unies et les autres
organisations et institutions internationales compétentes.
C.3. La création d'un environnement propice pour
le transfert des technologies
La création d'un environnement propice procède
de la convention cadre des Nations-unies sur le changement climatique en
matière de transfert des technologies et incorpore les politiques
publiques qui visent la création et la soutenance d'un environnement
macroéconomique nécessaire pour confronter les demandeurs et les
fournisseurs de technologies. Pour qu'il ait promotion réussie de
transfert durable des technologies écologiquement durables au sens de la
convention cadre des Nations-unies sur le changement climatique il faudrait
qu'il y ait au préalable des conditions propices et un environnement
habilitant dans les pays qui s'accordent aux transferts des technologies.
Cet environnement habilitant comprend les
éléments suivants :
ï L'existence des institutions nationales pour
l'innovation technologique;
ï L'intégration de transfert des technologies dans
un cadre macroéconomique ;
ï Des conditions favorables pour l'entrée et
l'émergence des marchés pour les technologies
écologiquement durables ;
C.4. Le renforcement des capacités
Conformément aux dispositions du paragraphe 5 de
l'article 4 de la convention-cadre des Nations-unies sur le changement
climatique, le renforcement des capacités est un processus qui vise
à développer, consolider et améliorer les
compétences, les capacités et les structures scientifiques et
techniques des pays en développement aux fins de l'évaluation, de
l'adaptation, de la gestion et de la mise au point de technologies
écologiquement rationnelles.
Ce renforcement des capacités s'impose pour que ces
parties aient accès à des technologies et des savoir-faire
écologiquement rationnels et en obtiennent le transfert. Pour ce faire,
il faudrait :
ï Entreprendre des activités de renforcement des
capacités aux niveaux régional, sous-régional et national
en vue du transfert et de la mise au point de technologies ;
ï Renforcer les capacités des institutions
nationales et régionales déjà en place dans le domaine du
transfert des technologies en tenant compte des conditions propres au pays et
au secteur considéré ;
ï Concevoir et mettre en application des normes et
règlements de nature à promouvoir l'utilisation, le transfert de
technologies écologiquement rationnelles en tenant compte des
politiques, des programmes et des conditions propres au pays.
C.5. Les mécanismes de transfert des
technologies
Les mécanismes relatifs au transfert des technologies
visent à faciliter la promotion d'activités financières,
institutionnelles et méthodologiques ayant pour but :
ï De renforcer la coordination entre tous les partenaires
des différents pays et régions ;
ï D'amener la coordination entre tous les partenaires des
différents pays et régions ;
ï D'amener ces derniers à entreprendre des actions
concertées pour accélérer la mise au point de
technologies, de savoir-faire et de pratiques écologiquement rationnels
et leur diffusion y compris par transfert vers les parties autres que les pays
développés, en particulier les pays en développement
grâce à l'instauration d'une coopération et de partenariats
technologiques.
ï La seconde communication nationale à
la convention cadre sur le changement climatique
Ce document présente les données de l'inventaire
des émissions et des séquestrations des gaz à effet de
serre de chaque secteur socioéconomique entre 1999 et 2004 ainsi
qu'une étude de la vulnérabilité du pays par rapport au
changement climatique et des mesures d'adaptation des secteurs forestiers,
agricoles, zones côtières, eau et santé.
Ces études ont permis de relever plusieurs lacunes dues
notamment à la carence et à la fiabilité des
données disponibles sur les activités là où elles
existent mais aussi au manque d'infrastructures, d'équipements et
à l'insuffisance des ressources financières.
A travers ce document élaboré dans une approche
participative impliquant différentes parties prenantes nationales, la
RDC vient de remplir une de ses obligations vis-à-vis de la convention
cadre des nations-unies sur le changement climatique au regard notamment des
inventaires nationaux des gaz à effet de serre, de l'évolution,
de la vulnérabilité, des besoins technologiques, des
modalités de transfert de technologies propres et de l'observation
systématique du climat.
Ceci lui permet ainsi d'envisager des mesures,
stratégies et politiques d'atténuation et d'adaptation dans
différents secteurs clés de la vie socioéconomique
nationale. La mise en oeuvre des options stratégiques identifiées
requiert, certes la contribution des uns et des autres. C'est à ce titre
que le développement et le renforcement du partenariat entre les
institutions publiques, privées, les organisations non gouvernementales
et les partenaires au développement impliqués dans le processus
de lutte contre le changement climatique apparait comme une voie
privilégiée de recours.
Sur le plan de la production agricole, les perturbations
climatiques devraient avoir une incidence directe sur la sécurité
alimentaire des populations. Les répercussions des changements
climatiques devraient en général aboutir à une diminution
de rendements de certaines cultures même dans le cas d'une
élévation minimale de la température du fait que les
conditions normales de croissance de ces cultures sont proches du seuil de
tolérance thermique selon les espèces, les variétés
et les caractéristiques du sol.
En dépit des conditions alarmantes qui pointent
à l'horizon avec le changement climatique, la région de Gemena,
Kungu et Budjala présente à l'issue de cette étude des
circonstances particulières : la modification de la
température et de la pluviosité selon le scénario
considéré ne devrait pas avoir une incidence négative
particulière directe sur les rendements des principales cultures de la
zone.
Les objectifs d'adaptation dans la région de Gemena,
Kungu et Budjala pour le secteur « agriculture, utilisation et
changement d'affectation des terres et forêts » devraient
cibler la préservation des écosystèmes naturels en rapport
avec ses fonctions diverses : support pour l'agriculture, entretien
à la conservation et la fertilité des sols, habitats pour la
flore et la faune.
Dans le cas évoqué ci-haut, une brève
analyse de la situation est présenté pour les principales
productions agricoles identifiées dans la zone de Gemena, Kungu et
Budjala.
ï Le Maïs
Plante avec des exigences en température assez
élevées à la germination avec un optimum de 25°C, la
sécheresse particulièrement dommageable au moment du semis avec
une plus forte influence négative sur le rendement au moment de la
floraison.
Le scénario des projections des températures
retenu ne devrait pas poser de problèmes, la nécessité de
veiller au cycle de culture de façon à réduire le risque
de sécheresse à la floraison.
ï Le Manioc
La pluviosité annuelle appropriée pour la
plante, le taux maximum de croissance se situe entre 25 et 29°C. Le
scénario des projections des températures et
précipitations retenu ne devrait pas poser de problème.
ï La patate douce
La croissance du feuillage est maximale entre 21 et 28°C
et une pluviosité annuelle optimale. Le scénario des projections
des températures et précipitations retenu ne devrait pas modifier
la situation actuelle.
ï L'arachide
Les températures inférieures à 15°
et supérieures à 45°C ralentissent ou bloquent la
croissance, l'optimum se situant entre 25°C et 35°C et une
pluviométrie comprise pendant la saison de culture permet
généralement d'obtenir une bonne récolte. Le processus des
projections des températures retenu ne devrait être plutôt
avantageux pour cette culture.
ï La banane plantain
L'optimum de température avoisine de 28°C,
au-delà de 35-40°C des anomalies surviennent, les besoins en eau
sont très important. Le scénario des projections des
températures et précipitations retenu ne devrait modifier la
situation actuelle.
ï Le Potentiel REDDD + de la
République Démocratique du Congo
La République Démocratique du Congo est
résolument engagé dans le processus international de
Réduction des Emissions dues à la Déforestation et la
Dégradation des Forêts (REDD), avec les objectifs de contribuer
à l'atténuation des émissions de gaz à effet de
serre, de réduire la pauvreté et de gérer durablement ses
ressources forestières, en prenant en compte la valorisation des
services environnementaux. La définition de cette stratégie se
fera dans un cadre participatif c'est-à-dire associant l'ensemble des
parties concernées par le processus REDD, à savoir :
ï Le gouvernement national, impliquant une forte
coordination interministérielle afin d'atteindre les objectifs
fixés ;
ï Les gouvernements provinciaux, acteurs clés de
la mise en oeuvre sur le terrain ;
ï La société civile dans son ensemble, les
communautés riveraines et autochtones ;
ï Les opérateurs privés des secteurs
concernés ;
ï Les partenaires au développement nationaux et
internationaux.
Pour atteindre ces objectifs, la RDC a défini les
grandes lignes de sa stratégie REDD+. Ses ambitions dans le cadre de
cette stratégie sont d'afforestation et de reforestation, elles sont
définies de manière ambitieuse mais réaliste par rapport
aux objectifs de développement socio-économique. Cette
stratégie sera affinée selon un processus participatif national,
impliquant l'ensemble des parties prenantes.
Ces ambitions se matérialisent en ce terme :
ï Un volet visant la mise en place de réformes
clés permettant la coordination, la mise en oeuvre, le financement et le
contrôle des activités réduisant ou séquestrant les
émissions. Ce volet permet d'établir les bases institutionnelles,
stratégiques, logistiques et techniques solides permettent de
développer la stratégie REDD.
La gestion, l'exploitation durable et l'accroissement du
patrimoine forestier de la RDC, sous la responsabilité du
Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme
(MECNT) 4 programmes ont été inscrits dans ce volet avec pour
objets :
ï Améliorer la gestion durable des forêts de
production permanente par l'exploitation légale et la lutte contre
l'exploitation illégale
ï Gérer, valoriser et étendre les
forêts classées et lancer des programmes d'afforestation et
reforestation pour constituer des puits de carbone
ï Définir des règles de gestion des
forêts protégées et en confier progressivement la gestion
aux communautés locales
ï Réduire la demande en bois de chauffe et
augmenter l'offre par un approvisionnement durable en produits ligneux ou la
fourniture de sources d'énergie alternatives et limiter les impacts sur
la forêt, des industries extractives principalement dans les secteurs des
mines et de la production des hydrocarbures.
Le présent rapport estime que si un financement de
15-25 milliards d'euros était mis à disposition pour la
période 2010-2015 pour des incitations axées sur les
résultats et le renforcement des capacités, en complément
à d'autres efforts en matière de REDD, il serait possible
d'obtenir une réduction de 25% des taux annuels de déforestation
mondiaux d'ici 2015. Ces coûts représentent de 13 à 23
milliards d'euros pour les versements concernant les réductions des
émissions et 2 milliards d'euros à investir dans des
activités préparatoires.
ï Le Plan de préparation à la
REDD
Afin de s'assurer que les objectifs soient atteints dans les
délais fixés, la RDC finalisera un programme d'actions
prioritaires, dénommé : « Plan d'urgence REDD+
2010-2012 » dont les premières lignes ont déjà
été identifiées.
Dans le cadre de ce « Plan d'urgence », il
est prévu de compléter le contenu de la stratégie globale,
d'accélérer le processus de mise en place des programmes et de
procéder au lancement de projets pilotes inscrits dans les programmes
sectoriels prioritaires.
Devant l'urgence du changement climatique et l'enjeu important
lié au maintien des forêts de la RDC, le pays souhaite s'engager
rapidement dans une démarche résolument tournée vers
l'action.
La préparation au processus REDD sera conduite par les
structures nationales établies par le décret du 26 novembre 2009,
à savoir pour le niveau national, un comité, un comité
interministériel et une coordination ayant respectivement un rôle
de décision et d'orientation, planification et coordination. Ce
décret prévoit également la création de trois
structures équivalentes au niveau de chaque province. La participation
de la société civile est cruciale à tous les niveaux que
ce soit local, provincial ou national ; les capacités de l'ensemble
de ces structures seront renforcées durant deux années qui
viennent pour leur permettre de jouer le rôle clé qui leur a
été confié pour la préparation du pays et le
déploiement anticipé de la stratégie nationale REDD.
La stratégie nationale cherche directement à
mettre en place le premier programme et à accompagner le second de
façon à réduire les impacts négatifs sur la
couverture forestière et sur les services environnementaux
associés. Le partage d'un consensus sur les facteurs de
déforestation est principal pour mettre en place une stratégie
efficace, comme pour mobiliser les acteurs du REDD autour des mêmes
objectifs. Des analyses complémentaires seront donc menées pour
mieux cerner les causes de déforestation et de dégradation
à la fois au niveau provincial et au niveau national et seront
partagées pour aboutir à un consensus national.
Du fait de la forte dépendance de la population aux
ressources forestières dans le pays et consciente du caractère
ambitieux de la stratégie proposée, la RDC mettra en place un
système de suivi des impacts sociaux et environnementaux conforme aux
standards internationaux. Ce système constitue un garant incontournable
pour éliminer ou réduire les préjudices, compenser les
conséquences négatives.
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