FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES ECONOMIQUES
(FDSE)
MEMOIRE DE SORTIE
MONNAIE ET INFLATION
ANALYSE DE L'IMPACT DE L'AGREGAT MONETAIRE M3 SUR
L'INFLATION EN HAITI DE 2000 À 2010
PRÉSENTÉ PAR : RONALD
JOCELYN PROMOTION 2005-2009
Sous la direction du Professeur Eddy N.
LABOSSIÈRE
EN VUE DE L'OBTENTION DU GRADE DE LICENCIÉ
ÈS
SCIENCES ECONOMIQUES
OCTOBRE 2013
i
ii
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS V
DEDICACES VI
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES VII
LISTE DES GRAPHIQUES X
LISTE DES TABLEAUX XI
RESUME XII
INTRODUCTION 1
PROBLEMATIQUE GENERALE 2
PROBLEMATIQUES SPECIFIQUES 2
HYPOTHESE DE TRAVAIL 2
HYPOTHESES SPECIFIQUES 2
OBJECTIF DU TRAVAIL 3
LIMITE DE LA RECHERCHE 3
METHODOLOGIE DE TRAVAIL 3
SUBDIVISON DU TRAVAIL 4
CHAPITRE I : POLITIQUE MONETAIRE ET INFLATION
5
SECTION 1 : CONCEPT DE MONNAIE 5
I.1.1- Définition et fonction de la monnaie 5
I.1.2-Les formes de monnaie 6
I.1.3- Concepts liés à la monnaie 8
SECTION 2 : CONCEPT DE POLITIQUE MONETAIRE 9
I.2.1- définition 9
I.2.2- Objectifs de la politique monétaire 10
I.2.3- Les instruments de la politique monétaire
11
iii
I.2.4- Canaux de transmission de la politique
monétaire 14
SECTION 3 : CONCEPT D'INFLATION 17
I.3.1- Définition et mesure de l'inflation 17
I.3.2- Concepts clés à l'inflation 18
I.3.3- Les principales formes et conséquences de
l'inflation 18
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE SUR LA POLITIQUE
MONETAIRE 24
SECTION 1 : REVUE DE LITTÉRATURE THEORIQUE 24
II.1.1- les premiers balbutiements de la politique
monétaire 24
II.1.2- La pensée monétariste versus la NEC et
Hayek 26
II.1.3- la position des structuralistes 27
II.1.4- le point de vue des auteurs 28
SECTION 2 : REVUE DE LITTÉRATURE EMPIRIQUE 31
II.2.1- cas des pays étrangers 31
II.2.2- cas d'Haïti 36
CHAPITRE III : ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETAIRE CONDUITE
EN HAÏTI DE 2000 A 2010 40
SECTION 1 : PRESENTATION DU CADRE MACROECONOMIQUE AU COURS DE LA
DECENNIE 2000 40
III.1.1- Secteurs réel et externe 40
III.1.2- Secteur fiscal 44
III.1.3- La politique monétaire en 1999 45
SECTION 2 : LA POLITIQUE MONETAIRE AU COURS DU PREMIER
QUINQUENNAT DES ANNEES 2000 47
III.2.1- La conduite de la politique monétaire en 2001
48
III.2.2- La politique monétaire en 2002 49
III.2.3- La politique monétaire en 2003 50
III.2.4- La politique monétaire en 2004 52
III.2.5- La politique monétaire en 2005 54
SECTION 3 : LA POLITIQUE MONETAIRE DURANT LE SECOND QUINQUENNAT
DES ANNEES 2000 55
III.3.1- La politique monétaire en 2006 55
iv
III.3.2- La politique monétaire en 2007 57
III.3.3- La politique monétaire en 2008 58
III.3.4- La politique monétaire en 2009 59
III.3.5- La politique monétaire en 2010 61
CHAPITRE IV- VERIFICATION EMPIRIQUE DES HYPOTHESES
65
SECTION 1 : LA MODELISATION VAR 65
IV.1.1- L'introduction à la représentation VAR
65
III.4.2- différence entre le modèle VAR et les
modèles structurels 66
SECTION 2: ANALYSE DES SERIES ET ESTIMATION DU VAR 66
IV.2.1- description et sources des données 66
IV.2.2- test de racine unitaire et test de causalité
67
IV.2.3- détermination du nombre de retards optimal
71
IV.2.4- écriture et spécification du VAR
72
SECTION 3 : STATIONNARITÉ DU VAR 75
IV.3.1- graphique de l'inverse des racines associées
à la partie AR des variables 75
IV.3.2- Conditions mathématiques de la
stabilité du VAR 76
SECTION 4 : RÉPONSE AUX QUESTIONS DE LA
PROBLÉMATIQUE 76
IV.4.1- fonction de réponse 77
IV.3.2- décomposition de la variance 78
CONCLUSION 80
ANNEXES 83
BIBLIOGRAPHIE 111
v
Remerciements
Nous ne saurions réussir cette longue traversée
sans l'omniprésence de cette force suprême qui nous a toujours
accompagné au cours de notre étude, c'est pourquoi nous lui
sommes grandement reconnaissants.
Ensuite nos remerciements vont tout droit à Haïti,
un pays qui nous a offert des opportunités qu'il n'a pas offertes
à bon nombre de ses fils. Bien que certains d'entre eux soient de loin
plus intelligents que nous autre.
Nous tenons également à remercier notre famille
particulièrement notre père François Onès et notre
impeccable mère Marie Andrée pour les maints efforts qu'ils ont
consentis pour faire de nous le fils de leur rêve.
Nous adressons nos remerciements au corps professoral de la
Faculté de Droit et des Sciences Economiques (FDSE) notamment à
notre encadreur M. Eddy N. LABOSSIERE pour avoir accepté de nous
accompagner dans la réalisation de ce travail de recherche. Nos
remerciements vont également à tout le personnel de la FDSE qui
nous a été utile tout au long des quatre (4) années
d'études.
Enfin, nous adressons nos profondes gratitudes :
- à M. Jean Marie CAYEMITTE qui a été une
pierre angulaire dans notre formation tant à l'école secondaire
qu'à l'université ;
- à Jemley JEAN-BAPTISTE et Henderson DELCY qui ont
pris le soin de superviser ce travail.
Dédicaces
Je dédie ce travail :
à toute ma famille ;
à ma petite soeur Saradia JOCELYN qui, par ses
dévouements pour ses affaires académiques, annonce d'ores et
déjà un futur prometteur ;
à mademoiselle Viergina SEJOUR qui m'a toujours
accompagné ;
à mes confrères James Heetler ANOINE, Nickson
JEUNE, Emmanuel AUGUSTE, Yves Ricardo BONJEAN et Kesner JEAN-LOUIS pour leur
encouragement à la rédaction de ce travail.
vi
Enfin à tous mes camarades de la promotion 2005-2009.
vii
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ADF : Augmented Dickey-Fuller
AGD : Administration Générale
des Douanes
AIC: Akaike Information Criterion
AUAC : Assistance d'Urgence Après
Conflit
BM : Base Monétaire
BMprog : Base monétaire selon le
programme conclu avec le fonds monétaire international
BM10R : Base monétaire selon la table
10R de la banque centrale
BRH : Banque de la République
d'Haïti
CNS : Constante Non Significative
CS : Constante Significative
DGI : Direction Générale des
Impôts
DLLOGIPC : Logarithme de l'indice des prix
à la consommation en différence première
DLLOGM3 : Logarithme de la masse
monétaire au sens large en différence première
FASR : Facilité d'Ajustement
Structurel Renforcé
FMI : Fond Monétaire International
FPE: Final prediction error
HOPE : Haitian Hemispheric Opportunity
through Partnership Encouragement
HQ : Hannan-Quinn information criterion
viii
IHSI : Institut Haïtien de Statistique
et d'Informatique
IPC : Indice des Prix à la
Consommation
LR : sequential modified LR test statistic
M1, M2, M3 : agrégats
monétaires mesurant la masse monétaire de plus en plus large
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
MD : Millions de Dollars
MEF : Ministère de l'Economie et des
Finances
MG : Millions de gourdes
NEC : Nouvelle Economie Classique
PETROCARIBE : Accord de coopération
énergétique entre le Venezuela et ses partenaires.
PIB : Produit Intérieur Brut
PP : Phillips-Perron
RNC : Réserves Nettes de Changes
SC: Schwarz information criterion
SMP: Staff Monitored Program (Programme
financier relais)
TDF : Table statistique de Dickey-Fuller
TNS : Tendance Non Significative
TS : Tendance Significative
UEMAO : Union Economique et Monétaire
des Etats d'Afrique de l'Ouest
VAR : Vecteur Autorégressif
ix
VAR(p) : Vecteur Autorégressif avec p
retard VAR(1) : Vecteur Autorégressif avec 1 retard
VAR(3) : Vecteur Autorégressif avec 3 retards
VARS : Vecteur Autorégressif Structurel
x
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Degré d'ouverture de
l'économie haïtienne de 2000 à 2010- page
41
Graphique 2 : Ratio de couverture des
importations par les exportations (X/M) de 1991 à 2010-page
42
Graphique 3 : Propensions à importer et
à exporter et leur équation de tendance respective 2000 à
2010- page 43
Graphique 4 : Balance commerciale d'Haïti
de 2000 à 2010 (% du PIB nominal)- page 43 Graphique 5
: Déficit budgétaire en % PIB nominal de 2000 à
2010- page 44 Graphique 6 : Evolution de la variation
mensuelle de l'IPC (2008/09)- page 61
Graphique 7 : Evolution simultanée des
réserves nettes de change de la BRH en MD et du taux de change de fin de
période- page 62
Graphique 8 : évolution des séries
LOGIPC et LOGM3 en niveau et en différence première-page
71
Graphique 9 : Fonction de réponse aux
impulsions- page 77
xi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: test de racine unitaire (ADF) sur les
variables des modèles 1, 2 et 3- page 68 Tableau 2 :
test de racine unitaire (PP) sur les variables des modèles 1, 2 et 3-
page 70 Tableau 3 : détermination du nombre de retard
optimal- page 72
Tableau 4 : test de causalité de
Granger- page 75
Tableau 5 : tableau des conditions
mathématiques du VAR- page 76
RESUME
Cette étude se propose d'analyser l'impact de la masse
monétaire au sens large de l'économie haïtienne sur le
niveau des prix en Haïti au cours des années 2000. Pour ce faire,
nous avons posé l'hypothèse que la masse monétaire M3 a
des retombées significatives sur l'inflation en Haïti.
Ainsi, après avoir abordé la dimension
théorique, nous avons analysé les grandes lignes de conduite de
la politique monétaire en Haïti au cours de la période
2000-2010. Toutefois, l'exercice 1999 a été également
l'objet d'analyse compte tenu de son rôle de plaque tournante dans
l'explication de la politique monétaire au cours de la période
sous étude.
En outre nous avons construit un modèle vectoriel
autorégressif (VAR) standard pour étudier les
répercussions des modifications de la masse monétaire au sens
large (M3) sur le niveau des prix (IPC) en Haïti. Ceci nous a permis
d'apporter des éléments de réponses aux maintes
préoccupations de la présente recherche : nous avons
constaté qu'une augmentation de la masse monétaire au sens large
influe sur le niveau des prix en Haïti. En effet, une hausse de 10% de la
masse monétaire décalée d'un mois induit une augmentation
de l'inflation de 1.1% au mois succédant. De surcroit, nous avons
vérifié également l'existence de retard dans la
transmission des chocs de la masse monétaire sur l'inflation en
Haïti. Suite à une modification de 1% de masse monétaire,
l'IPC ne réagit que de 0.2% à partir du deuxième mois pour
atteindre son summum puis les effets disparaissent complètement au
septième mois.
xii
Mots clés : Politique monétaire,
inflation et vecteur autorégressif (VAR).
1
INTRODUCTION
Préserver le pouvoir d'achat dans le temps est l'une
des fonctions primordiales de toute unité monétaire (dollar,
euro, peso, yen, gourdes, etc.) depuis l'époque précédant
l'économie monétaire jusqu'à celle
caractérisée par l'économie de crédit1.
À ce sujet, les diverses réunions des différents ministres
de l'économie et des finances et/ou des gouverneurs de banques
centrales, que ce soit dans la région caribéenne ou au niveau de
l'union européenne, sont en ce sens un probant témoignage.
En effet, la recherche de la stabilité des prix
constitue l'une des préoccupations majeures des autorités
monétaires notamment la Banque Centrale et le ministère de
l'économie et des finances, car l'inflation est un élément
rongeur du pouvoir d'achat de la monnaie. En Haïti depuis l'année
2002, l'inflation a pris sa vitesse de croisière de mai à
septembre de l'année d'après (2003), l'économie
haïtienne enregistre des taux d'inflation en glissement annuel
supérieur à quarante pour cent (40%) sur toute la période
alors que dans les économies développées, les responsables
donnent au taux d'inflation une marge raisonnable de fluctuation variant de
zéro à trois pourcent (0 à 3 %) en glissement annuel.
Conséquemment divers programmes financiers relais
(SMP2) ont été mis sur pied durant les années
2000 entre l'Etat haïtien et le Fonds Monétaire International,
joints aux programmes dénommés « Facilité Elargie de
Crédit ». Ces programmes fixaient non seulement un ensemble
d'objectifs que les autorités monétaires et fiscales devaient
atteindre mais aussi précisaient les conduites à adopter en ce
qui a trait à la bonne gestion des finances publiques.
2 De l'anglais « Staff Monitored Program
».
1 Dumas Benjamin, la monnaie et les banques dans
l'économie. Page 39-44.
2
Face à cette période de pressions
inflationnistes ; la Banque de la République d'Haïti, jouant un
rôle fondamental dans la conduite de la politique monétaire, a
pris toute une panoplie de mesures visant à agir sur la masse
monétaire au sens large de l'économie pendant la période
2000-2010 en usant les principaux instruments dont elle dispose notamment les
bons BRH - une nouvelle maturité de 182 jours a été mise
sur le marché en mars 2008 - pour assurer la conduite de la politique
monétaire.
PROBLEMATIQUE GENERALE
Fort de ces considérations, nous nous demandons
: comment une variation de la masse monétaire au sens large (M3) en
Haïti se répercute-t-elle sur le niveau général des
prix ?
PROBLEMATIQUES SPECIFIQUES
1- La réponse du niveau général
des prix suite à une variation de la masse monétaire au sens
large (M3), est-elle immédiate ou à terme ?
2- Si le niveau général des prix
réagit suite à une modification de la masse monétaire, cet
effet s'annule-t-il après une certaine période ou se propage-t-il
indéfiniment ?
HYPOTHESE DE TRAVAIL
La variation de la masse monétaire au sens
large a des retombées significatives sur l'inflation en
Haïti.
HYPOTHESES SPECIFIQUES
1- La réponse du niveau général
des prix suite à une variation de la masse monétaire n'est pas
immédiate ;
2- La réponse du niveau général
des prix suite à une variation de la masse monétaire doit
s'annuler après une certaine période.
3
OBJECTIF DU TRAVAIL
Cette étude se veut un travail scientifique à
travers lequel nous nous proposons d'analyser l'impact de la masse
monétaire au sens large de l'économie sur le niveau
général des prix en Haïti. Conséquemment nous voulons
savoir si la transmission d'un choc (innovation, changement, variation) de la
masse monétaire au sens large (M3) sur le niveau général
des prix se fait immédiatement ou à terme. En outre, nous
comptons vérifier si les effets de cette innovation en question
s'annulent après un certain délai ou se diffusent
indéfiniment sur les périodes subséquentes.
LIMITE DE LA RECHERCHE
Cette étude se limitera à une analyse des
poussées inflationnistes au regard de la masse monétaire au sens
large, elle ne prend pas en considération d'autres variables qui
pourraient expliquer le comportement du niveau général des prix.
Une telle limitation trouve son fondement dans le fait que la présente
recherche accorde une attention particulière à la dimension
monétaire de l'inflation.
METHODOLOGIE DE TRAVAIL
Pour réaliser ce travail, plusieurs approches ont
été utilisées : conceptuelle, théorique,
descriptive, analytique et économétrique. Tout d'abord, nous
clarifions un ensemble de concepts clés dont la compréhension
facilite la lecture de notre recherche. Ensuite, nous faisons un relevé
des différents travaux réalisés autour de la
problématique de la politique monétaire eu égard à
la dimension inflationniste afin d'en tirer profit malgré leurs limites
: c'est donc l'approche théorique et conceptuelle.
Puis, nous analysons la politique monétaire conduite en
Haïti au cours de la période sous étude : c'est l'approche
descriptive et analytique. Grâce à la technique documentaire et
au
4
logiciel EVIEWS 5.0, nous avons recueilli et traité les
données en vue de vérifier les hypothèses formulées
précédemment : c'est l'approche économétrique. Les
données ont été produites et fournies tant par la BRH
(masse monétaire) que par l'IHSI (l'indice des prix à la
consommation).
SUBDIVISON DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, ce travail est
réparti en quatre chapitres divisés en sections. Le premier
chapitre clarifie les concepts de base de nos réflexions. Le
deuxième chapitre passe en revue les différentes approches
théorique et empirique faites autour de la politique monétaire
dans un contexte inflationniste. Tandis que le troisième chapitre
analyse la conduite de la politique monétaire en Haïti de 2000
à 2010 en mettant en évidence les mesures qui ont
été prises en matière de gestion de la masse
monétaire au sens large de l'économie et les résultats
obtenus. Enfin, le quatrième chapitre est une approche
économétrique qui permet de vérifier par le biais d'un VAR
les hypothèses que nous avions formulées
précédemment en l'occurrence l'existence de délai dans la
réponse du niveau général des prix suite à un
changement dans la masse monétaire au sens large.
5
CHAPITRE I : POLITIQUE MONETAIRE ET INFLATION
Ce chapitre identifie et définit l'ensemble des
concepts jugés importants pour mieux articuler la compréhension
de la politique monétaire dans une perspective inflationniste. En effet,
partant de la notion de monnaie elle passe en revue la politique
monétaire, ses principaux instruments et canaux de transmission. Puis,
il traite la notion d'inflation, ses principales formes, ses
conséquences et les concepts qui lui sont connexes.
SECTION 1 : CONCEPT DE MONNAIE
I.1.1- Définition et fonction de la monnaie
Le terme monnaie désigne l'ensemble des moyens de
paiements généralement acceptés par les agents
économiques dans les transactions qu'ils réalisent. Certains
économistes pensent qu'elle est un terme ambigu car elle est un ensemble
d'éléments complexes et non homogènes. Selon Mankiw (1999)
: «la monnaie est le stock d'actifs aisément mobilisables pour
procéder à des transactions »3. Elle a des
fonctions particulières.
En fait, La monnaie a trois (3) fonctions principales :
unité de compte, instrument d'échanges et instrument de
réserve de valeur.
o Unité de compte
La monnaie est un instrument permettant de mesurer la valeur
des biens et services par l'entremise d'une seule unité de mesure. Elle
constitue donc un commun dénominateur des biens et services et permet de
les comparer même s'ils sont de natures différentes. Ainsi, elle
facilite les échanges.
3 Grégory N. MANKIW (1999),
Macroéconomie, 3ème édition : De Boeck, page
169.
o 6
Instrument d'échange
La monnaie joue le rôle de lubrifiants dans les
échanges pourvu vu qu'elle soit acceptée de tous. C'est la
fonction première de toute unité monétaire car cette
fonction résout le problème de la double coïncidence des
besoins qui se posait autrefois avec le troc.
o Instrument de réserve de valeur
La monnaie permet aux agents économiques d'ajourner
leur pouvoir d'achat, de se le procurer au moment opportun. Elle est donc un
instrument d'épargne. Cette dernière n'est que le report de la
consommation à une date ultérieure. Toutefois, il est à
signaler de nos jours que les politiques monétaires n'ont de valeur que
si elles permettent à la monnaie de remplir efficacement sa fonction de
réserve de valeur.
Mais alors, quelles sont les différentes formes que peut
revêtir la monnaie ?
I.1.2-Les formes de monnaie
Au lendemain de l'élimination du troc4,
différentes formes de monnaie se sont succédées à
travers l'histoire : elles sont entre autre la monnaie marchandise et la
monnaie métallique qui sont des monnaies matérielles ; puis la
monnaie fiduciaire, la monnaie divisionnaire ou monnaie d'appoint, la monnaie
scripturale et la monnaie électronique qui sont des monnaies
dématérialisées.
o la monnaie marchandise
Elle est la première forme de monnaie qui a
émergé après le troc, c'était en fait une
succession de biens généralement admis de tous les membres d'une
communauté comme moyens de
4 Echange en nature de deux biens quelconque en
supposant la double coïncidence des besoins.
7
paiements dans les échanges. Dès
l'antiquité, des objets comme le thé, le sel, le bétail,
le fer de hache, les pièces ou tissus commençaient à
servir d'unités monétaires.
Plus tard en Afrique jusqu'au 19ème
siècle, on utilisait les cauris5 comme instrument
d'échanges et de réserve de valeur. Toutefois, sa
portabilité servait de handicap au développement des
opérations commerciales. D'où l'avènement de la monnaie
métallique.
o La monnaie métallique
Eu égard au problème de la portabilité
des monnaies marchandises, ces dernières se sont progressivement
substituées en monnaie métallique qui était en fait
l'utilisation de métaux comme le fer, le bronze, l'or et l'argent comme
moyens d'échange. Cette nouvelle forme de monnaie offrait un ensemble
d'avantages tels que la durabilité, la divisibilité et la
réduction massive des encombrements.
o La monnaie fiduciaire
Elle se caractérise par la création de billet
de banque qui n'a pas de valeur intrinsèque, elle n'a de valeur
qu'à partir de la confiance qui lui est accordée ; d'où
l'appellation de monnaie fiduciaire6. Elle a remplacé la
monnaie métallique suite au développement des échanges.
Cependant, le développement fulgurant des transactions
financières a rendu le transport des billets de banque difficile.
D'où l'avènement des monnaies scripturale et électronique.
Toutefois nous allons aborder en premier lieu une autre auxiliaire de la
monnaie fiduciaire avant de voir ensuite les formes de monnaie
précitées.
5 Coquillage appartenant au groupe de porcelaines,
qui servit de monnaie notamment en Afrique.
6 Dérivé du latin « fides
» qui signifie confiance.
o 8
La monnaie divisionnaire ou monnaie d'appoint
Elle sert à promouvoir les petites transactions et
à faire l'appoint dans les grandes transactions. C'est en ce sens qu'on
dit qu'elle joue un rôle d'auxiliaire à la monnaie fiduciaire qui
sert à financer généralement les grandes et moyennes
transactions.
o La monnaie scripturale et la monnaie électronique
On entend par monnaie scripturale toute monnaie circulant par
jeux d'écritures entre comptes, notamment le chèque. La monnaie
électronique de son côté désigne tous les moyens de
paiement ayant un caractère électronique, dont les cartes
bancaires et les titres interbancaires de paiement, sollicités par les
différents agents économiques pour effectuer leurs paiements.
I.1.3- Concepts liés à la monnaie
o Base monétaire
Appelée aussi monnaie à haute puissance ou
monnaie centrale, la base monétaire regroupe les pièces et
billets ajoutés aux réserves des banques commerciales à la
Banque Centrale. C'est donc le passif du bilan de la Banque Centrale.
Toutefois, en Haïti, la base monétaire au sens large (BM)
diffère de celle au sens du programme conclu avec le Fonds
Monétaire International (BMprog) et de celle qui est dans la table 10R
de la Banque Centrale (BM10R).
o Masse monétaire
La masse monétaire est l'ensemble des moyens de
paiement susceptibles d'être convertibles en liquidité disponible
dans un pays ou dans une zone économique. C'est elle qui permet aux
agents
9
économiques de régler les échanges et de
faire des placements. En Haïti, elle est mesurée par des
agrégats monétaires de plus en plus larges en passant de M1
à M3.
La relation existant entre la base monétaire et la
masse monétaire est la suivante : la première est la partie de la
seconde qui est sous le contrôle direct de la Banque Centrale.
o Multiplicateur monétaire
Le multiplicateur monétaire (M3/B) permet aux
autorités monétaires d'apprécier de combien augmente la
masse monétaire au sens large de l'économie (M3) suite à
une augmentation de la portion de la masse monétaire qui est sous le
contrôle direct des autorités monétaires. Elle mesure la
capacité du système bancaire à générer des
liquidités suite à une augmentation de la monnaie centrale d'une
unité.
SECTION 2 : CONCEPT DE POLITIQUE MONETAIRE
Dans cette section, nous allons aborder principalement le
concept de politique monétaire notamment les différents
instruments utilisés pour conduire la politique monétaire et les
canaux de transmission : le taux d'intérêt, le crédit, le
taux de change et le cours des actions.
I.2.1- définition
On entend par politique monétaire l'ensemble des
mesures destinées à agir sur les conditions de l'économie
c'est-à-dire l'ensemble des décisions prises par les
autorités monétaires qui ont pour effet de modifier la
quantité de monnaie et les taux d'intérêt dans
l'économie afin d'influer sur,
10
selon les circonstances, le niveau du revenu national ;
l'investissement ; la consommation et le niveau général des prix
; et de défendre la valeur de la monnaie nationale.
I.2.2- Objectifs de la politique monétaire
L'objectif final de la politique monétaire est
défini comme la contribution au maintien des conditions d'une croissance
optimale (faible inflation, plein emploi). En effet, trop de crédits et
de monnaies contribuent à alimenter une demande excessive de biens et de
services susceptibles d'engendrer une pression sur l'appareil productif, avec
des risques de hausse des prix et de déficit extérieur.
Inversement, peu de crédits et de monnaies peuvent limiter le
développement de la demande à un point où les
capacités de production ne seraient pas pleinement utilisées et
donc provoquer le sous-emploi et le chômage. C'est dans cette optique que
Dumas Benjamin (2005) nous dit que : « l'objectif fondamental de toute
politique monétaire est de pourvoir l'économie en quantité
adéquate de moyens de paiement susceptibles de contribuer à la
croissance économique sans inflation ».7
En définitif, les objectifs de la politique
monétaire se trouvent résumés dans la notion de
carré magique de Nicholas KALDOR : le plein emploi, la stabilité
des prix, la croissance et l'équilibre externe. À ces objectifs
communs à toute politique économique, s'ajoutent pour la
politique monétaire, des objectifs intermédiaires appelés
aussi « variables-cibles » et qui consistent à contrôler
le rythme d'évolution de la masse monétaire, l'évolution
des taux d'intérêt ou le niveau des taux de change, dont la
maîtrise conditionne la réalisation des objectifs ultimes.
Toutefois, P. Guillot (2006)8 soutient que, selon
la conception monétariste, une politique monétaire doit avoir
essentiellement trois objectifs :
7 Dumas Benjamin, (2005) "la monnaie et les banques
dans l'économie". Educa vision, Coconut Creek, FL. P. 170.
8 Les politiques monétaires depuis 1945 et
leurs fondements théoriques, p. 27.
1.
11
La surveillance du taux d'intérêt qui a une
influence sur les investissements des entreprises et leur arbitrage entre les
titres et la monnaie ;
2. La libéralisation des mouvements internationaux de
capitaux et la surveillance des parités entre les devises ;
3. La surveillance de la politique du crédit.
Pour atteindre ces derniers, les autorités
monétaires disposent d'un ensemble d'instruments qui doivent être
utilisés à bon escient. C'est-à-dire en respectant deux
principes fondamentaux dans le cadre de la mise en oeuvre d'une politique
économique y compris la politique monétaire : ce sont entre autre
le principe d'efficience de Mundell et le principe de cohérence de
Tinbergen.
I.2.3- Les instruments de la politique monétaire
Conjointement avec la Banque Centrale, le Ministère de
l'Économie et des Finances définit les grandes orientations de la
politique monétaire. De ce fait, pour atteindre les objectifs
visés par la politique monétaire, toutes les Banques Centrales
à travers le monde disposent d'un ensemble d'outils communément
appelés instruments de conduite de la politique monétaire
leur donnant un certain contrôle sur les dépôts des
banques. Ces instruments sont dits directs - et regroupent entre
autres le contrôle du crédit ; le plafonnement des taux
d'intérêt et l'orientation du crédit - et indirects
dont l'opération d'open market, l'opération de prêt ou
de réescompte, les bons de la Banque Centrale (dénommés
Bons BRH en Haïti) et les coefficients de réserves obligatoires.
Toutefois, en Haïti certains de ces instruments sont tombés en
désuétude.
o 12
Taux d'intérêt
Selon l'économiste Eddy Etienne9, la
jonction des courbes d'offre d'épargne et de demande d'investissement
détermine le taux d'intérêt d'équilibre. Cependant,
pour lui en période d'inflation incontrôlée, l'ajustement
devra être fait à travers une politique de taux
d'intérêt adéquatement flexible. Ce constat a
été fait en Haïti au cours de la première
moitié des années 2000.
Dans la mesure où il y a une amélioration ou
une détérioration des fondamentaux de l'économie, la BRH
peut décider de modifier le loyer de l'argent (le taux
d'intérêt) afin de stabiliser le fonctionnement de
l'économie. De telles modifications ont des incidences non seulement sur
le crédit mais aussi sur le volume des opérations
financières de l'économie.
En effet, une baisse du taux d'intérêt est
souvent utilisée comme moyen de relancer l'activité
économique lorsque les fondamentaux donnent des signaux favorables au
bon fonctionnement de l'économie afin d'attirer davantage
d'investissements pour mieux soutenir la croissance.
Toutefois, la formation du taux d'intérêt est
l'un des thèmes de controverses de la macroéconomie si bien
qu'elle oppose les écoles keynésienne et classique. Pour la
première, le taux d'intérêt est déterminé sur
le marché de la monnaie alors que pour la seconde il se forme sur le
marché des titres.
o Les coefficients de réserves obligatoires
Dans l'optique de garantir une partie du dépôt
des épargnants ; de défendre la valeur de la monnaie nationale et
surtout de lutter contre l'inflation, la BRH fait obligation à toutes
les
9 Eddy V. ETIENNE, (1992) «Monnaie et
banque». Port-au-Prince, Henry DESCHAMPS
13
banques de second rang du système bancaire de
transférer une portion des dépôts reçus des
épargnants, non productible d'intérêts, dans un compte
à la Banque Centrale : cette portion est calculée à partir
des coefficients de réserves obligatoires fixés par la
BRH.
Quand la BRH vise à freiner le développement de
la création de la monnaie scripturale par le biais du crédit,
elle augmente les taux de réserves obligatoires. Dans le cas contraire,
elle les diminue.
o Les bons BRH
À partir du mois de novembre 1996, la Banque Centrale
a introduit les bons BRH comme nouvel instrument visant à
assécher à court terme les excédents de liquidité
du système bancaire. Il existe des maturités de 7, 28 et 91 jours
sur les bons BRH. Cependant, le taux servi sur les maturités à
échéance de 91 jours est considéré de nos jours
comme le taux directeur utilisé par les banques commerciales pour leurs
opérations de trésorerie.
o Les opérations d'open market
Les opérations d'open market peuvent être
définies comme l'achat ou la vente d'instruments financiers par la
Banque Centrale sur le marché primaire ou secondaire. Les instruments
les plus couramment utilisés sont les bons du trésor et les
effets émis par la Banque Centrale. En Haïti, les interventions
non-routinières de la BRH sur le marché des changes sont
assimilées à une opération d'« open market »
puisqu'elles se réalisent sur le marché ouvert ; la BRH
intervient sur le marché formel des changes (banques et agents de change
agréés) pour acheter ou vendre des devises lorsqu'elle le juge
nécessaire. Quand la Banque Centrale acquiert des obligations pour son
portefeuille, elle fournit des liquidités aux institutions
financières. Par contre, lorsqu'elle en vend, elle assèche les
excédents de liquidités du marché. Les opérations
d'open market, nous dit
14
le professeur Eddy ETIENNE10, constituent une
technique de contrôle monétaire relativement souple, qui peut
être appliquée graduellement.
o Le taux d'escompte
Le taux d'escompte constitue un autre instrument du coffre
d'outils de la BRH qui est très usité dans la conduite de la
politique monétaire et dans la recherche des grands objectifs
macroéconomiques.
C'est le taux auquel la Banque Centrale prête de
l'argent aux banques commerciales, conformément à l'environnement
macroéconomique, il peut être inférieur ou supérieur
au taux du marché interbancaire11. Ainsi s'avère-t-il
un instrument de contrôle des banques de second rang car lorsqu'il est
supérieur au taux du marché interbancaire ; le recourt de l'une
des banques commerciales auprès de la BRH pour faire des prêts
s'avère un indice de grave problème sur le plan financier. Car en
situation normale, la BRH devrait être le prêteur en dernier
ressort.
Mis à part les instruments utilisés par la
Banque Centrale, la politique monétaire se transmet sur
l'économie réelle à travers un circuit clairement
identifiable, ce sont les canaux de transmission de la politique
monétaire.
I.2.4- Canaux de transmission de la politique
monétaire
Les canaux de transmission de la politique monétaire
sont le parcours par lequel les impulsions de la politique monétaire se
répercutent sur l'activité économique, et plus
particulièrement sur le niveau des prix. Ils peuvent être
illustrés par le schéma ci-après :
Instruments ? Objectifs intermédiaires (cibles ou
piliers) ? Objectif(s) final(s).
10 Ibid., page 11.
11 C'est le taux d'intérêt
pratiqué par les banques de second rang lorsqu'elles font des
prêts entre elles.
15
Les instruments peuvent varier d'un pays à l'autre car
certains peuvent tomber en désuétude : c'est le cas de
l'encadrement du crédit en Haïti. Toutefois, selon
Mishkin12 (1996), la littérature économique identifie
trois canaux essentiels de la politique monétaire : les taux
d'intérêt, le crédit et le prix des autres actifs dont le
taux de change et le cours des actions.
o Le canal des taux d'intérêt
Lorsqu'il est question de faire une analyse du comportement
de dépenses des agents économiques (ménages, entreprises
et Etat), on constate qu'une baisse non anticipée du taux
d'intérêt directeur dans une perspective de court terme peut
mettre en évidence trois effets :
- L'effet de substitution : les modifications
de taux d'intérêt portent les agents à revoir l'arbitrage
entre consommation immédiate et épargne. Une baisse de taux
diminue la valeur de la consommation future et incite à consommer
aujourd'hui puisque l'épargne devient moins intéressante et le
crédit moins cher. Selon l'effet de substitution, une baisse des taux
d'intérêt conduit à consommer davantage aujourd'hui au
détriment de l'épargne dans le futur.
- L'effet de revenu : une baisse de taux
entraîne une hausse de la valeur actualisée des dépenses de
consommation anticipées pour des périodes futures. Donc, la
consommation future est plus coûteuse, toutes choses égales par
ailleurs. Ainsi, les ménages préfèrent épargner
davantage et réduire leur consommation immédiate pour faire face
à cette situation dans le futur.
- L'effet de richesse : une baisse de taux
d'intérêt entraîne une hausse de la valeur actualisée
des revenus futurs des ménages. Cette augmentation s'applique au capital
humain, au capital physique et au capital financier. Ainsi, pour ce dernier,
les agents peuvent décider de vendre une partie du portefeuille de
titres pour obtenir davantage de biens et services. Ils consomment plus de
biens et services. En ce qui a trait aux effets sur l'investissement, une
baisse de taux entraîne
12 F. S. Mishkin (1996), « Les canaux de transmission
monétaire : leçons pour la politique monétaire »,
Bulletin de la Banque de France, mars. C. Bordes, « La politique
monétaire ».
16
un coût d'usage du capital plus faible et donc une
augmentation de la profitabilité de la production et une offre
supérieure de biens ; une substitution du capital au travail. Ces deux
effets impliquent une hausse de l'investissement.
o Le canal du crédit
Les banques commerciales jouent un rôle
prépondérant dans le processus de financement de
l'activité économique en octroyant du crédit aux agents
économiques. Le crédit n'est autre que le point de suture entre
les secteurs monétaire et réel. Donc, les banques de second rang
s'avèrent très importantes dans la transmission de la politique
monétaire. En effet, de maints instruments de conduite de la politique
monétaire tendent à agir sur l'offre de crédit.
o Le canal du taux de change
Le taux de change joue rôle de plus en plus important
dans la transmission de la politique monétaire dû à
l'internationalisation croissante des économies. En effet, dans un
régime de change flexible, la variation du taux directeur est
susceptible d'induire des effets sur le taux de change. Toutes choses
étant égales par ailleurs, cette modification du taux de change
aura un impact sur l'économie réelle car les entreprises
nationales deviendront de moins en moins compétitives en cas
d'appréciation de la monnaie nationale ou de plus en plus
compétitives s'il s'agit d'une dépréciation de la monnaie
nationale.
o Le canal du cours des actions
Deux théories sont favorables à l'idée
selon laquelle le cours des actions constitue un canal de transmission de la
politique monétaire sur l'économie réelle :
Tout d'abord, J. Tobin (1969)13 a montré
par sa théorie, dite « q de Tobin » que la politique
monétaire affecte l'économie réelle par l'entremise de ses
effets sur la valorisation des actions. Le « q de Tobin » est le
rapport entre la valeur boursière des entreprises et le coût de
13 J. Tobin (1969), « A general equilibrium approach to
monetary theory », Journal of Money, Credit and Banking, feb. n°1, p.
15-29.
17
renouvellement du capital. Un ratio élevé
signifie que la valeur boursière est élevée par rapport au
coût de renouvellement et les nouveaux investissements productifs sont
donc peu onéreux par rapport à la valeur boursière. Les
entreprises ont intérêt à émettre des actions afin
d'en obtenir à un prix élevé. Ainsi ce processus
conduit-il à une augmentation des dépenses d'investissement
(biens d'équipement) des entreprises par l'émission de nouvelles
actions. Donc, un relâchement des conditions monétaires (baisse du
taux directeur) entraîne une hausse du cours des actions (valeur
actualisée) ; ce qui conduit à une augmentation du coefficient
« q » et donc des dépenses d'investissement et entraîne
ipso facto des retombées positives sur la croissance de la
production.
Puis, F. Modigliani (1971)14 a montré, dans
son modèle MPS15, que le cours des actions agit par le biais
des effets de richesse sur la consommation. Les actions sont une composante
majeure du patrimoine financier, l'augmentation de leur cours accroît le
patrimoine financier, donc les ressources globales des consommateurs pendant
leur durée de vie, ce qui induit une augmentation de la consommation et
donc de la production.
SECTION 3 : CONCEPT D'INFLATION
I.3.1- Définition et mesure de l'inflation
Le terme inflation vient du latin « inflatio »
qui désigne une enflure, l'inflation est en fait la perte du
pouvoir d'achat de la monnaie matérialisée par la hausse du
niveau général des prix. En Haïti, on la mesure par le
pourcentage de variation de l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) de
deux périodes. La compréhension du concept d'inflation
nécessite la maîtrise d'autres concepts fondamentaux.
14 Franco Modigliani (1971), « Monetary policy and
consumption » dans Consumer spending and monetary policy : the linkages,
Boston, Federal Reserve Bank of Boston, p. 9-84.
15 Modèle économétrique
construit par Franco Modigliani conjointement avec Albert Ando dont l'objectif
était de faire des prévisions dans les analyses
économiques.
18
I.3.2- Concepts clés à l'inflation
Le fait même d'étudier l'inflation nécessite
la compréhension de quelques concepts clés tels que :
o Déflation
C'est la baisse du niveau général des prix sur une
période suffisamment longue (plusieurs trimestres). Elle est
caractérisée par des taux d'inflation négatifs et est
associée à une érosion prolongée de
l'activité économique jointe à un niveau de chômage
élevé.
o Désinflation
P-A. SAMUELSON et W-D. NORDHAUS (1995)16 soulignent
que le terme « désinflation » est synonyme de la baisse du
taux d'inflation, elle correspond à une réduction du rythme de
hausse des prix.
o Stagflation
La stagflation consiste en la concomitance d'une croissance
faible voire négative, avec un niveau élevé d'inflation.
C'est-à-dire une stagnation de l'activité économique
jointe à une situation inflationniste. Cependant les causes de
l'inflation peuvent être très variées et on en retient
plusieurs sources.
I.3.3- Les principales formes et conséquences de
l'inflation
L'inflation a toujours été un problème
macroéconomique majeur, elle a été l'objet de grands
débats entre les économistes de différentes écoles.
C'est à juste titre que le professeur William J.
16 Cit op, p. 760.
19
BAUMOL17 l'a taxé de l'un des deux
fléaux de la macroéconomie. Ainsi John Kenneth GALBRAITH
abonde-t-il dans le même sens lorsqu'il écrivait : « rien ne
mine autant un gouvernement que l'inflation »18. Toutefois, les
discussions relatives à son origine et à ses différentes
formes sont très controversées ; on distingue plusieurs formes
d'inflation si on se réfère au rythme de croissance des prix et
aux origines du phénomène.
o Selon le rythme
On en distingue :
a. L'inflation galopante ou Hyperinflation
Selon le dictionnaire « Lexique d'économie
»19, l'inflation galopante est caractérisée par
une hausse des prix atteignant des taux annuels supérieurs à 6 %
dans certains pays industrialisés.
Elle se manifeste par une augmentation du taux d'inflation
dans des proportions spectaculaires occasionnant une destruction quasi totale
du pouvoir d'achat de la monnaie. Selon Philip Cagan (1956), une
économie est en situation d'hyperinflation lorsque les taux d'inflation
atteignent un niveau plus élevé que 50% par mois pendant au moins
un an.
En outre, non seulement les prix croissent rapidement mais
surtout la vitesse de circulation devient extrêmement rapide ; la masse
monétaire et le crédit prennent une allure exponentielle,
créant ainsi des fossés significatifs entre valeur réelle
et valeur nominale.
17 William J. BAUMOL et al. : William L. Baumol et al.
Macroéconomie (Principes et Politiques). Page 16.
18 Cité par William J. BAUMOL
19 Ahmed SILEM, Jean-Marie ALBERTINI et al. (2006) :
Lexique d'économie, 9ème édition, DALLOZ.
b. L'inflation latente ou larvée ou rampante
Selon le lexique d'économie20 de Jean-Marie
ALBERTINI, l'inflation rampante se caractérise par une augmentation
annuelle du taux d'inflation de manière modérée (moins de
3% l'an) et durable. L'inflation rampante ne s'avère pas une menace
inquiétante pour le progrès économique et social. Parfois,
elle peut même stimuler l'activité économique, en ce sens
que l'investissement en usines et en équipements
s'accélère car les prix augmentent plus vite que les coûts.
Par ailleurs, les particuliers, entreprises et organismes publics emprunteurs
se verront remboursés avec de l'argent ayant de moins en moins de
pouvoir d'achat.
B. RYELANDT (1970)21 dénonce le
caractère arbitraire de l''inflation rampante qui, selon lui, contraint
les agents économiques à vivre sans ajustement de leur pouvoir
d'achat.
c. l'inflation ouverte ou déclarée (« open
inflation »)
Elle est caractérisée par des taux d'inflation
variant environ de 3 à 6% l'an22. Ce phénomène
inflationniste est souvent déclaré avec tous les symptômes
correspondant à l'apparition des conséquences néfastes sur
l'environnement économique.
20
20 Ibid., page 19.
21 RYELANDT, B., L'inflation en pays
sous-développés, Mouton, Paris, 1970, p.47
22 Voir Jean-Marie ALBERTINI et Ahmed SILEM.
21
o Selon l'origine
L'inflation par les coûts
Elle est celle où la hausse des prix est issue
logiquement de l'augmentation autonome de divers coûts de production tels
que la hausse des salaires suite à une révision à la
hausse du niveau des salaires minimum tandis que la productivité des
travailleurs demeure la même.
P. A. Samuelson et W. D. Norhaus la définissent comme
étant l'inflation qui apparaisse à la suite de la hausse des
coûts au cours des périodes de chômages importants et
d'utilisation ralentie des ressources23.
L'inflation importée
Lorsqu'une économie est considérablement
dépendante de l'extérieur - à titre d'exemple la
nôtre où l'absorption domestique est de loin plus
élevée que le revenu national. De plus, avec un panier de la
ménagère composé essentiellement de biens de consommation
- les prix des biens nationaux sont fortement influencés par ceux du
reste du monde ; à cause de la hausse du coût des matières
premières et des biens de consommation dont la majeure partie provient
de l'extérieur.
L'inflation par la demande
L'inflation par la demande est caractérisée par
un déséquilibre entre l'offre de biens et services et les revenus
distribués.
BEZBAKH24 (2006) avance quatre raisons majeures qui
alimentent l'inflation par la demande :
23 P.A. Samuelson et W. Norhaus, Macroéconomie,
14ème éd, Nouveaux Horizons, Paris, 1995, p.840
24 . BERBAKH, P., Inflation et désinflation, La
Couverte, No. 48, Paris, 2006, p. 36.
a.
22
Le stockage d'une partie importante des stocks existant par
les chefs d'entreprise car ces derniers anticipent que les prix vont augmenter
dans un avenir assez proche. Ce processus raréfie l'offre
immédiatement disponible sur le marché ;
b. Des effets d'anticipations de hausse des prix de la part
des consommateurs les portent à intensifier leur demande pour
éviter d'acheter les biens à des prix plus élevé
dans le futur. Et ce, même par le biais d'une désépargne,
surtout si leurs dépôts génèrent très peu
d'intérêt.
c. La tendance des taux d'intérêt à
augmenter lorsque les consommateurs ou les entrepreneurs demandent davantage de
crédit pour augmenter leur capacité productive ;
d. Des dépenses d'installation d'équipements
nouveaux, qui vont accroître l'offre ultérieurement, font
augmenter dans l'immédiat les revenus distribués.
L'inflation budgétaire
Selon le lexique d'économie de Jean-Marie
ALBERTINI25, l'inflation budgétaire se caractérise par
la croissance des dépenses publiques occasionnant des déficits
budgétaires financés par la création de monnaie.
L'inflation par la monnaie
Les prémices de la théorie selon laquelle
l'inflation serait d'origine monétaire remontent du
XVIème siècle (au moment de l'avènement des
métaux précieux en Europe) quand la question du rapport entre le
niveau général des prix et la masse monétaire en
circulation a été placée au coeur de la
problématique économique.
Après le développement de maints travaux sur la
question, le mérite revient à l'économiste et
mathématicien américain Irving FISHER pour sa formulation moderne
de la théorie, il l'a
25 Voir la page 434.
23
formalisée ainsi : MV = PT, M représentant la
quantité de monnaie en circulation, P le niveau général
des prix, T le volume de production et V, vitesse de circulation de la monnaie
ou nombre de fois où une unité monétaire permet de
régler les transactions.
Dans l'hypothèse qu'à court terme, le nombre de
fois qu'une unité monétaire permet de régler
une transaction (V) et le volume de production
(T) restent constants, c'est-à-dire et , Milton FRIEDMAN
nous montre que toute augmentation de la masse monétaire se traduit par
une augmentation du niveau général des prix. En
conséquence, il a pu établir une relation causale entre inflation
et émission monétaire. D'où sa fameuse conclusion : «
l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire
». Les facteurs réels à l'origine de l'inflation des
coûts ou de la demande sont à ses yeux négligeables,
puisque seules les manipulations monétaires menées par les
gouvernements expliquent l'augmentation du niveau général des
prix et, par là même, la diminution du revenu national.
Pourquoi un tel intérêt est accordé à
l'étude de l'inflation ?
Conséquences de l'inflation
En tant que phénomène macroéconomique
majeur, l'inflation a des retombées sur différents aspects de la
réalité économique dont une redistribution de la richesse
et des revenus entre les classes sociales, des distorsions dans les prix
relatifs. En effet, l'inflation pénalise les créanciers, ainsi
que les détenteurs de monnaie en réduisant leur pouvoir d'achat,
elle réduit la capacité du pays à exporter. En outre, Les
agents économiques sont victimes d'illusion monétaire.
Par ailleurs, l'inflation favorise les débiteurs, elle
profite aux créanciers qui arrivent à se surprotéger
contre elle en pratiquant des taux d'intérêt variables. Elle
privilégie les détenteurs d'actifs par opposition aux
détenteurs de monnaie. Elle favorise les vendeurs de produits dont leur
demande est inélastique.
24
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE SUR LA POLITIQUE
MONETAIRE
Ce chapitre traite non seulement les fondements
théoriques des premières réflexions relatives aux
retombées de la monnaie sur l'inflation mais aussi il cherche à
mettre dans la mesure du possible les auteurs en débat autour du
thème. En outre, il présente et analyse certaines études
empiriques déjà effectuées autour de la
problématique de la conduite de la politique monétaire eu
égard à la dimension inflationniste. Enfin, il tente d'expliquer
la raison pour laquelle la majeure partie de ces travaux ont eu recours au
modèle vectoriel autorégressif (VAR).
SECTION 1 : REVUE DE LITTÉRATURE THEORIQUE II.1.1-
les premiers balbutiements de la politique monétaire
L'idée d'étudier l'importance de la politique
monétaire dans l'économie et son impact sur le niveau
général des prix ne date pas d'aujourd'hui. En effet, bien avant
que l'économie politique ne se constitue en discipline autonome, ils
furent l'objet des réflexions économiques. Dès la fin du
XIXème et au cours du XXème siècle, certains auteurs comme
Irvin Fischer et Arthur C. Pigou se posèrent des questions relatives au
rôle de la monnaie dans l'économie. Ils
s'intéressèrent surtout à la relation entre la monnaie et
les prix.
Ce phénomène fut aussi un sujet d'étude
d'un intérêt tout à fait particulier à
l'école suédoise si bien que K. Wicksell26, le premier
qui a eu l'idée que l'inflation pourrait s'expliquer par la variation
des taux d'intérêt fixés par les banques, soulignait que
dans un régime monétaire de pure économie de crédit
; le taux d'intérêt monétaire et le taux
d'intérêt naturel peuvent
26 Knut Wicksell (1898): interests and prices,
cité par P. Guillot.
25
facilement se diverger en inflation et déflation
successives. De son côté, R. Cantillon27 (1755)
mentionnait, dans son essai sur la nature du commerce en général,
qu'une progression de la masse monétaire peut modifier les prix
relatifs. Ce phénomène est connu sous le nom d'« effet
Cantillon » et a servi à F. Hayek28 de piste de
réflexion lorsqu'il écrivait que toute émission
monétaire excessive va provoquer des déséquilibres entre
le marché de production et celui de la consommation, en dernier ressort
ceci va entraîner des crises. Donc, le libéralisme autrichien
s'est révélé l'un des premiers balbutiements du
monétarisme de l'ère moderne.
Toutefois, le concept « monétarisme » a
été prononcé pour la première fois par
Brunner29 en 1968, dans un article sur la politique
monétaire, pour expliquer une approche à trois dimensions :
« Premièrement, les impulsions monétaires sont
déterminantes dans la variation de la production, de l'emploi et des
prix. Deuxièmement, l'évolution de la masse monétaire est
l'indice le plus sûr pour mesurer les pulsations monétaires.
Troisièmement, les autorités monétaires peuvent
contrôler l'évolution de la masse monétaire au cours de
cycles économiques.»30
Toutefois, il a fallu attendre les années 1970
dominées par la doctrine monétariste où Milton Friedman
proférait que les causes de l'inflation sont d'origine monétaire.
Aussi accusait-il les autorités monétaires comme premiers
responsables des poussées inflationnistes.
En effet, cette théorie puise ses fondements de la
théorie quantitative d'Irvin Fisher (1896) où il démontra
que le niveau général des prix est tributaire de la
quantité de monnaie en circulation. D'où la formulation de
l'équation quantitative : MV = PT.
27 Richard CANTILLON (1680 ?-1734) : Economiste et
financier irlandais, il est un élément clé de
l'école autrichienne.
28 Friedrich hayek (1899-1992) : Economiste de
l'école autrichienne et prix nobel d'économie pour ses travaux
pionniers dans ans la théorie de la monnaie et des fluctuations
économiques et pour son analyse de l'interdépendance des
phénomènes économique, social et institutionnel.
29 Karl BRUNNER (1916-1989) : Economiste suisse
30 Cité par Yannick F. E. SIMON : Politique
monétaire et croissance économique en zone CEMAC : une
évaluation empirique en données de panel.
26
Il est indéniablement évident que les premiers
balbutiements de la théorie monétariste remontent longtemps avant
Friedman. Comment les économistes issus d'horizons divers dont ceux de
la nouvelle économie classique et F. Hayek l'ont-ils
apprécié ?
II.1.2- La pensée monétariste versus la
NEC et Hayek Friedman et la nouvelle économie
classique
Friedman soutient l'idée que les politiques
monétaires expansionnistes peuvent avoir un effet transitoire sur
l'activité économique et l'emploi. Les économistes de la
nouvelle économie classique (Lucas, Barro, Sargent, Wallace) reprennent
les mêmes hypothèses que les monétaristes (prix flexibles,
économie à l'équilibre, chômage naturel,
neutralité de la monnaie) mais se proposent de démontrer que la
monnaie est neutre même à court terme. Ils considèrent que
les politiques monétaires expansionnistes n'ont aucun effet sur la
production et ont des retombées inflationnistes immédiates parce
que ces politiques sont directement anticipées par les agents
(anticipations rationnelles). D'où la verticalité de la courbe de
Phillips à court terme. Tandis que la version originale de la courbe de
Phillips décrit une relation inverse entre le chômage et
l'inflation.
Friedman et Hayek
Les divergences entre Friedman et Hayek sont plus importantes
car elles portent sur deux axes fondamentales : l'analyse du rôle de la
monnaie et les recommandations en matière de politique
économique. Pour Friedman, la monnaie est neutre dans le long terme et
donc, n'a aucun effet sur la production dans le long terme. Contrairement,
Hayek est favorable à l'idée que la création
monétaire peut avoir des effets directs sur la production : elle
crée des distorsions en modifiant la structure des prix relatifs et
conduit à une allocation sous-optimale des ressources. Donc, elle aura
des effets sur l'activité économique. De ce fait, Hayek propose
d'enrayer la mission de
27
création monétaire à la Banque Centrale
qui doit être soumise aux lois du marché et il soutient le
système de change fixe. Par ailleurs, Friedman propose en matière
de conduite de la politique monétaire la règle du k%
c'est-à-dire la hausse de la masse monétaire doit être
corrélée avec la croissance économique réelle. En
outre il opte pour le système de change flexible.
II.1.3- la position des structuralistes
De nombreux auteurs - tels que Olivera (1964), Argry (1970),
Urquidi et Throp (1973), puis Wachter (1976) - rejettent
l'interprétation selon laquelle l'inflation serait d'origine
monétaire. Selon eux, l'inflation provient des contraintes structurelles
et des déséquilibres non monétaires. Ainsi les causes de
l'inflation ne seraient-elles pas issues des politiques monétaires ou
fiscales conduites par les autorités compétentes.
Cas de Sunkel
Sunkel31 (1971, 1973) abonde aussi dans le
même sens lorsqu'il écrivait que les causes de l'inflation dans
les pays en développement doivent être recherchées dans les
problèmes fondamentaux de développement économique et dans
les caractéristiques structurelles du système de production
notamment l'agriculture, le commerce extérieur et l'administration
publique. Elles sont caractérisées par des rigidités
institutionnelles qui propulsent la hausse des prix.
Pour étayer sa thèse, Sunkel rappelle que
l'offre des produits alimentaires est administrée dans le but de
protéger les agriculteurs. Donc, elle est incapable de satisfaire des
pressions sur la demande. Ensuite, les marchés ont
généralement une structure oligopolistique ou monopolistique, les
prix des biens et services sont donc fixés sur la base d'une marge de
profit
31 Cité par Dammak et
Boujelbène in déterminants de long terme et dynamique de court de
l'inflation en Tunisie
28
(mark-up). En outre, le panier d'importation des pays en voie
de développement se compose essentiellement de biens
intermédiaires et de biens d'équipements qui croissent plus vite
que les exportations : ceux-ci provoquent des déficits au niveau de la
balance des paiements. Enfin, ces pays souvent font face à des
problèmes de déficit d'épargne tant au niveau du secteur
public qu'au niveau du secteur privé. Ce dernier facteur alimente
davantage le déséquilibre de la balance des paiements.
II.1.4- le point de vue des auteurs
- Jean Bodin32 (1568) rejette
l'idée selon laquelle la hausse des prix serait seulement due à
la dépréciation de l'unité de compte. Pour obtenir la
même quantité de biens qu'au début du siècle, il
faut livrer une quantité supérieure de métal. Non
seulement cet auteur explique la hausse des prix par l'afflux d'un métal
que reçoit d'abord l'Espagne, mais il montre comment cette hausse se
répercute en France.
- David Hume (1752) effectue une
présentation mécanique des effets d'une variation du stock de
monnaie sur les prix qui nous rapproche des formulations modernes de la
théorie quantitative. Selon cet auteur, si en une nuit les quatre
cinquièmes de la monnaie circulant en Grande-Bretagne disparaissent, les
prix devraient baisser dans les mêmes proportions. Au contraire, si par
miracle cette quantité de monnaie quintuplait dans la nuit, l'effet
inverse se produirait.
- Selon les économistes d'obédience
keynésienne, la politique monétaire rejette l'hypothèse
selon laquelle la monnaie est neutre à court terme. Car pour Keynes et
ses disciples la politique monétaire est un instrument de politique
conjoncturelle dont le rôle est généralement
présenté dans le cadre du modèle IS/LM
(Investment-Saving/Liquidity-Money). La politique monétaire
32 Bodin, avocat à la cour, publie en 1568 "Une
réponse aux paradoxes de M. de Malestroit touchant
l'enchérissement de toutes choses"
29
dans la conception keynésienne se fixe comme objectif
final l'arbitrage entre inflation et chômage, et retient comme objectif
intermédiaire les taux d'intérêt : ceteris paribus, lorsque
l'économie est en surchauffe, une politique monétaire
restrictive, en augmentant le taux d'intérêt, permet de combattre
les tensions inflationnistes. À l'inverse, en période de hausse
du chômage, une politique monétaire expansionniste avec une
diminution des taux d'intérêt doit permettre de relancer
l'investissement et l'activité.
- Selon P. Guillot, la politique
monétaire est pour les keynésiens un outil d'accompagnement de la
politique budgétaire dont les effets sont plus importants sur la demande
globale, donc sur l'ensemble de l'activité économique. Pour
les keynésiens, en matière monétaire, il faut agir sur le
taux d'intérêt car il est le déterminant de la demande de
monnaie et de la demande d'investissement. Par ailleurs, pour les
monétaristes, il faut privilégier la politique monétaire
au détriment de la politique budgétaire qui est peu efficace
à court terme. Toutefois, la politique monétaire doit être
utilisée avec circonspection afin de maîtriser les effets
inflationnistes. Selon la conception monétariste, la politique
monétaire ne doit avoir qu'un seul objectif : lutter contre
l'inflation.
Pour les classiques, la réglementation doit être
le vecteur directeur de la politique monétaire en ce sens qu'elle ne
doit jamais être discrétionnaire. Seules les politiques
monétaires respectant la condition de cohérence inter temporelle
des choix peuvent être crédibles.
- Pour Emile JAMES (1970), l'inflation est un
phénomène global et non pas strictement monétaire. Global
par ses causes, car étant un excès de la demande globale. Global
pour ses conséquences, en ce sens qu'il affecte l'économie dans
son ensemble, modifie les prix, la structure des revenus, le quantum et
l'orientation de la production. Plus loin, il soutient que la monnaie est un
moyen d'action. Elle n'est pas un simple "voile", ni seulement un
"intermédiaire
30
des échanges" et un "étalon de valeurs", mais un
levier permettant de promouvoir la croissance de l'économie, de modifier
la distribution des revenus et une source privilégiée de
puissance. Au-delà de certains niveaux, le développement des
opérations de crédits n'entraîne que la hausse des prix, et
non l'essor de l'activité. Les autorités monétaires
doivent donc se concerter pour rechercher quel est, parmi les taux de
croissance possibles, le plus compatible avec l'équilibre
monétaire.
- John Taylor (1993), dans ce même
ordre d'idées, a énoncé une règle moderne de
politique économique selon laquelle les autorités
monétaires fixent le taux nominal en fonction des déviations de
l'inflation et l'écart de production par rapport aux cibles visés
en la matière. En d'autres termes, le taux d'intérêt
décidé par la Banque Centrale est relié au taux
d'inflation de l'économie et à l'écart entre le niveau du
PIB et son niveau potentiel :
: le taux d'intérêt réel à l'instant t
;
: le taux directeur fixé par la Banque Centrale à
l'instant t ;
: le taux d'inflation, la cible d'inflation de la Banque Centrale
; et : les niveaux respectifs du PIB et du PIB potentiel ;
et sont déterminés par l'entremise de
modèles économétrique formulé par les
économistes de la Banque Centrale pour la zone monétaire ou le
pays concerné.
L'équation de Taylor dite règle de Taylor permet
de calculer la valeur optimale à fixer pour le principal taux directeur
de la Banque Centrale. La règle de Taylor suggère un taux
d'intérêt élevé quand le taux d'inflation
dépasse sa cible et quand l'économie semble être en
surchauffe ; et un taux d'intérêt relativement bas dans des
situations opposées. Ainsi cette règle propose-t-elle une
31
politique monétaire accommodante. Selon M. Zumpe
(2010), l'intuition de Taylor est que les autorités monétaires
tiennent compte de l'inflation et de l'écart de production lorsqu'elles
prennent des décisions de politique monétaire.
SECTION 2 : REVUE DE LITTÉRATURE EMPIRIQUE
II.2.1- cas des pays étrangers
- M. Kahn et M. Knight (1991)33,
dans le contexte de stabilisation macroéconomique dans les pays en
développement, ont élaboré un modèle macro
économétrique à partir duquel ils ont montré que le
produit des déséquilibres sur le marché de la monnaie et
celui des biens et services. Les résultats de leur modèle macro
économétrique sont conformes à la théorie
monétariste. Leur estimation montre que la valeur de
l'élasticité de l'inflation au choc monétaire est de 0.33
et celle de la croissance du PIB réel à l'offre de monnaie est de
0.043, selon les coauteurs cette dernière relation est essentiellement
une relation de court terme.
- Christiano. L. J., Eichenbaum M. et Evans C.
(1992)34 ont recouru à la modélisation VAR
pour montrer que le niveau de réserves permet d'évaluer l'impact
de la politique monétaire dans les différents secteurs de
l'économie dont les activités du système bancaire aux
Etats Unis d'Amérique. Ils répartissent les variables en deux
strates ; les premières sont celles qui sont directement
affectées par les actions de la politique monétaire. En effet,
selon les résultats de leur recherche, une contraction de la masse
monétaire s'aligne à une augmentation du taux de réserve
fédéral. La seconde strate, se composant des agrégats
macroéconomiques standards, permet de déceler qu'une politique de
resserrement des conditions monétaires induit un déclin
persistant
33 Cité par Kako K. NUBUKPO in
L'efficacité de la politique monétaire de la Banque Centrale des
Etats d'Afrique de l'Ouest depuis la libéralisation de 1989.
34 CHRISTIANO Laurence J; EICHENBAUM Martin and EVANS
Charles (1992): Liquidity effects and the monetary transmission
mechanism .The American review, page 326-331.
32
des principaux variables du carré magique dont les prix
des commodités, le PIB réel et l'emploi. En fait, il est à
retenir que leur étude a révélé que les mesures de
la politique monétaire n'ont d'effet que sur le niveau des prix
(déflateur du PIB) approximativement après 12 mois35,
après quoi il y a un déclin.
- Balke et Emery (1994) ont fait une
étude quasi-similaire qui permet d'apprécier les changements dans
la transmission de la politique monétaire au secteur réel de
l'économie américaine depuis 1982. Des tests de Fisher portent
à conclure que les agrégats monétaires avaient un effet
significatif sur le chômage et sur l'inflation entre 1959 et 1979, ce qui
n'est pas le cas sur la période allant de 1982 à 1992. Toutefois,
la fonction de réponse aux impulsions montre des résultats
intéressant dont :
a) les variables monétaires sont plus sensibles aux
variations de l'inflation sur la période allant de 1959 à 1979
que sur celle couvrant la période 1982-1992. De l'avis de ces coauteurs,
l'inflation est de moins en moins volatile sur la période
récente, soit 1982-1992 ; elle peut être anticipée via les
chocs sur la production. Ainsi comporte-t-elle moins de chocs non
anticipés.
b) sur la période plus récente, un choc positif
sur le taux d'intérêt provoquerait une baisse du chômage.
Selon les chercheurs, ce résultat porte un démenti aux
interprétations faisant croire que le taux des fonds
fédéraux ne serait pas un bon indicateur des changements
intervenus dans la politique monétaire.
- Sims C. A. et Zha T. (1996) montrent
comment manipuler les erreurs bayésiennes pour les réponses aux
chocs estimées à partir des modèles de vecteurs
autorégressifs réduits afin d'éviter les problèmes
comme la multicolinéarité. Ils mettent aussi l'accent sur le fait
qu'il faut bien identifier un VAR, puisque cela peut générer des
erreurs de prévision au niveau des réponses aux chocs.
35 Contrairement aux travaux de Sims qui a
observé une période de 24 mois.
33
Selon ces auteurs, l'inflation répond brutalement
dès le premier trimestre aux chocs de la politique monétaire. Les
analyses empiriques prouvent qu'une contraction de la masse monétaire
(M2) cause une hausse continue du taux d'intérêt, un déclin
persistant de l'inflation et après un certain délai et une chute
durable dans le PIB réel.
- Samba Mamadou O. (1998), à travers
le cadre théorique du "Modèle Intégré de Projection
Macro-Econométrique et de Simulation pour les Etats membres de l'UEMAO",
présente les mécanismes de transmission de la politique
monétaire dans les économies de l'UEMAO, notamment la relation
crédit à l'économie - prix. Les conclusions de son travail
ont été formulées en ces termes : le système
bancaire influence l'activité économique à la fois par le
biais des crédits à l'économie et à travers
l'impact de la politique monétaire sur les prix.
- Bruneau et De Brandt
(1998), discutant de l'intérêt et des limites de la
modélisation VAR structurel, font une application à la politique
monétaire de la France et trouvent qu'elle a des effets significatifs
sur l'activité économique et l'inflation : l'impact d'un choc sur
l'inflation est négatif et persistant tandis qu'un choc monétaire
restrictif entraîne une baisse du produit réel.
- Sarr et Dingui
(2000)36 ont estimé un modèle Vectoriel Auto
Régressif (VAR) pour étudier la transmission de la politique
monétaire sur l'économie réelle en Côte d'Ivoire.
Ils ont utilisé sept variables, issues des statistiques
monétaires et de l'activité réelle, sur une base annuelle
telles que : la masse monétaire, l'Indice des Prix à la
Consommation, le taux débiteur réel des banques commerciales, le
crédit à l'économie, le taux d'escompte, le PIB
réel et l'investissement privé. Les résultats obtenus ont
permis de conclure que les impulsions monétaires sont transmises par
36 Mamadou Alhousseynou Sarr et Charles.J.Dingui ,
(2000), « Transmission de la politique monétaire : cas de la
Côte d'Ivoire ».
34
l'entremise du taux débiteur des banques commerciales
sur le secteur réel : un choc monétaire de 1% entraîne une
hausse de 0.2% de l'activité réelle associée à une
hausse de 1% du niveau des prix. En revanche, un relèvement du taux
débiteur de 10% se traduit par une baisse de la croissance réelle
de 1.2%, et une hausse de l'inflation de 1% entraîne une baisse de
l'activité réelle de 0.01%.
- Minella (2001) examine la politique
monétaire et ses relations avec d'autres variables
macroéconomiques comme le PIB, le taux d'inflation, le taux
d'intérêt et la monnaie au Brésil. Basé sur un
modèle VAR structurel, elle a comparé trois périodes
différentes : celle d'une croissance modérée de
l'inflation (1975-1985), celle d'une forte inflation (1985-1994), et celle
d'une inflation faible (1994-2000). Les principaux résultats qu'il a
trouvés montrent que la politique monétaire a un effet
significatif sur la production. La politique monétaire n'incite pas une
réduction de l'inflation dans les deux premières périodes,
en d'autres termes elle ne répond pas rapidement ou activement au taux
d'inflation, dans les périodes assez récentes le taux
d'intérêt répond intensément aux crises
financières.
Pour réaliser cette étude, l'auteur a
utilisé sur une base mensuelle les variables suivantes : le PIB (Y)
mesuré par l'indice de la production industrielle, le niveau
général des prix (P), le taux d'intérêt (INT),
l'agrégat monétaire (M1). La problématique fut
traitée, à l'instar de la présente étude, en usant
les fonctions de réponses aux chocs qui décrivent le comportement
d'une variable suite à une innovation sur une autre. Les conclusions ont
été les suivantes : les chocs sur le PIB, le taux
d'intérêt et le taux d'inflation sont transmis promptement aux
agrégats monétaires et la politique monétaire a un impact
considérable sur le niveau des prix.
35
- NUBUKPO (2002)37, voulant
évaluer l'efficacité de la politique monétaire de la
Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest suite à la
libéralisation, a construit un modèle vectoriel
autorégressif (VAR) pour déterminer les délais, la
persistance et l'ampleur de l'impact des variations des taux
d'intérêt directeurs sur l'activité réelle. Son
étude s'est réalisée sur la période allant du
quatrième trimestre 1989 au quatrième trimestre 1999, les
variables suivantes ont été utilisées : le taux
d'inflation, le PIB réel, l'investissement réel, l'indice des
prix à l'importation, le taux du marché monétaire et le
taux de mise en pension. L'auteur identifie le taux d'intérêt et
le taux de change comme canaux de transmission de la politique monétaire
sur l'activité réelle suite à une modification du taux
directeur. Son étude montre qu'une modification du taux directeur donne
lieu à une variation des taux bancaires qui influent sur la demande des
biens et services. Ensuite la modification du taux directeur a un impact sur le
taux de change (dans les régimes de changes flexibles), ce dernier effet
entraîne des changements dans les prix relatifs des biens et des actifs
selon les devises. Selon l'auteur, une augmentation du taux directeur engendre
une diminution de l'inflation dans tous les pays de l'UEMAO.
- Growe P. et Polan M. (2005) confirment
l'existence d'une relation positive de la masse monétaire avec le taux
d'inflation. En effet, ils ont démontré que cette relation est
très faible pour les pays avec une faible inflation et
élevée pour les pays avec une forte inflation.
- Cheng K. C. (2006) examine les impacts de
la politique monétaire sur la production, les prix et le taux de change
au Kenya durant la période de 1997 à 2005. Son travail a
utilisé les techniques économétriques des vecteurs
autorégressifs.
Ses principaux résultats peuvent se résumer
ainsi : dans le court terme, une augmentation des taux d'intérêt
fait suivre toujours une baisse au niveau général des prix et une
appréciation du
37 Kako K. NUBUKPO (2002) : l'efficacité de
la politique monétaire de la Banque Centrale des états de
l'Afrique de l'Ouest depuis la libéralisation de 1989.
36
taux de change a un impact insignifiant sur la production. Les
principales variables qui ont été utilisées dans le cadre
de son étude sont les suivantes : l'indice de prix des marchandises
(comm) calculé sur la base des exportations de Kenya , l'indice des prix
du petroil (oil) et le taux de réserve fédéral des Etats
Unis (Fed), le taux de change ( NEER), le PIB ( GDP), l'indice des prix
à la consommation (CPI) et la masse monétaire (M) et le taux
d'intérêt de court terme (S).
Les conclusions de son étude ont été
formulées en ces termes : les effets de la politique monétaire
sont insignifiants pour la production globale et ont un impact durable et
significatif sur les prix; une augmentation dans le court terme du taux
d'intérêt est suivie par une diminution au niveau
général des prix; l'effet apparaît entre 9 et 12 mois
après l'impact.
II.2.2- cas d'Haïti
- Orisma L. (2007)38 a
porté l'attention sur les effets de politiques monétaires et les
incertitudes politiques sur l'inflation en Haïti. Du point de vue de
l'auteur, les incertitudes politiques et l'émission de monnaie
constitueraient deux grandes sources d'inflation dans l'économie
haïtienne et les politiques monétaires qui tenteraient de
réduire l'inflation ne faisaient que ralentir son rythme
d'accroissement. Pour réaliser l'étude, l'auteur a utilisé
plusieurs variables qu'il a divisées en deux groupes, d'une part les
instruments de politique monétaire comprenant les taux de
réserves obligatoires des banques privées (TRBP) et les taux de
réserves de la Banque Centrale (TRBC) et d'autre part les variables
économiques et autres qui sont l'inflation (DPIB)39, la masse
monétaire (M1), une variable dummy (D)40, et choc politique
(CP). Avec toutes ces variables l'auteur a fait des analyses
économétriques en mettant en évidence les changements
structurels,
38 Lonège OGISMA (2007) : Politique
monétaire, Crises politiques et inflation en Haïti.
39 Déflateur du PIB.
40La variable D prend la valeur de 1 sur tout le
segment ou le changement structurel est observé et 0 dans le cas
contraire.
37
en procédant à des analyses uni variées
des séries de base, a testé d'éventuelles relations de
cointégration des séries et a mené le test de
causalité au sens de Granger.
Dans le cadre empirique, l'auteur est arrivé à
la conclusion que durant la période considérée les
politiques monétaires de la Banque Centrale (BRIT) sont
caractérisées par des changements structurels qui ont eu lieu
à des moments importants de la vie économique du pays. Il a
divisé son travail en trois sous-périodes au cours desquelles son
modèle économétrique montre que les prix augmentent suite
à chaque choc politique pour ensuite stagner sur une période
relativement longue. Sur la première période (janvier 1983
à octobre 1988), Il a montré que le choc politique de 1986 et
l'émission de monnaie avaient fait augmenter l'inflation de 70 points et
74.4 points respectivement. Par contre, l'augmentation du TRBP avait fait
baisser le niveau général des prix de 20.2 points.
Pour la deuxième période (novembre 1988 à
décembre 1994), période dominée par le coup d'état
du 29 septembre 1991joint au blocus commercial, l'inflation n'a fait
qu'augmenter sur toute la période. Alors que les politiques
monétaires ne font baisser l'inflation que sur une période de
trois (3) mois et la baisse enregistrée est d'une moyenne de 1.4 point
et de 0.5 point pour le TRBP et pour le TRBC respectivement.
La troisième période (janvier 1995 à mars
2006) est caractérisée par la reprise de l'aide internationale
qui a été antérieurement gelée et la
création de l'instrument de bons BRIT qui sont très
utilisés. Alors, sur une période de moins d'un (1) an,
l'inflation passe d'une moyenne de 56% à une moyenne de 13%. Cependant,
les tensions politiques occasionnant l'incapacité des agents
économiques à prédire l'avenir économique sur la
période allant de 1994 à 2006 font augmenter l'inflation à
plusieurs reprises. Globalement, les incertitudes politiques font croître
l'inflation d'une moyenne de 160 points de base alors que les instruments de
politiques monétaires ne la font baisser que de 10 points de base. Dans
cette étude les facteurs influençant sur l'inflation sont la
croissance de la masse monétaire
38
et les chocs politiques. Toutefois les chocs politiques ont un
poids plus important que les instruments monétaires.
À présent, voyons s'il n'y a pas de
théories économiques rejetant l'idée selon laquelle
l'inflation serait issue des politiques monétaires comme le
prétend la théorie monétariste et comme le
démontrent les travaux empiriques précités. Ensuite nous
tenterons d'expliquer pourquoi nombreux sont les auteurs ayant eu recourt
à la modélisation VAR pour réaliser leur étude.
Ludmilla BUTEAU (2008), voulant
étudier l'impact de l'inflation sur le taux de change, a
démontré qu'un choc des prix a un incidence sur le taux de change
en tenant compte de la masse monétaire M2 et du taux directeur de la
Banque Centrale. Pour réaliser cette étude, L. BUTEAU a construit
un modèle vectoriel à correction d'erreur sur la période
1997-2007. En outre, elle a utilisé sur une base mensuelle les variables
: taux d'inflation (TXINF), masse monétaire (DMM2), taux de change
(DTXCH) et taux d'intérêt directeur (TXDIR). Ses résultats
indiquent qu'une hausse du taux d'inflation entraine une hausse du taux de
change (dépréciation de la monnaie locale), qui dure environ 7
mois. Par la suite compte tenu de la réaction des autorités
monétaires, l'effet tend à se dissiper et on observe une baisse
du taux de change (appréciation de la monnaie locale).
Annick Eudes JEAN-BAPTISTE (2008), pour sa
part, a utilisé un modèle vectoriel autorégressif standard
en vue de déterminer si la variation des prix en Haïti
dépend davantage de la variation des prix relatif ou de la
dépréciation du taux de change. Pour réaliser cette
étude, l'auteur a utilisé le logarithme népérien
des données mensuelles de l'Indice des Prix à la Consommation en
Haïti (IPCHT), aux Etats Unis (IPCUS), en République Dominicaine
(IPCRD), et le taux de change (TX) sur la période allant de janvier 2001
à avril 2007. Selon les conclusions de sa recherche, le taux de change
est la principale variable qui agit sur l'inflation en
39
Haïti. En effet, le taux de change explique les prix en
Haïti à hauteur de 6.16% en moyenne dès la troisième
période de prévision pour se stabiliser à 7.36%. Ce qui,
de l'avis de l'auteur, démontre que la transmission de l'inflation
s'opère à travers l'importation des biens, les anticipations de
dépréciation et les spéculations continues sur le taux de
change. En outre, il est constaté que les variations de prix en
Haïti sont plus sensibles aux changements de prix en République
Dominicaine qu'aux variations de l'IPC aux Etats Unis. Ce constat, selon
l'auteur, est le reflet de la proximité de la République
Dominicaine avec Haïti en matière d'échanges commerciaux.
Christine JUSTINVILLE (2008) a fait une
analyse empirique sur la période s'étalant d'octobre 1996
à avril 2006 pour identifier les déterminants de la
rigidité des prix à la consommation en Haïti. Dans sa
recherche, l'emphase a été mise sur l'importance de la
rigidité des prix dans la persistance de l'inflation en Haïti.
L'idée centrale de son document est que les prix à la
consommation sont rigides à la baisse. Selon l'auteur, cette
rigidité serait en grande partie causée par certaines frictions
du marché des biens et services (chocs sur l'offre et la demande), des
facteurs structurels (asymétrie d'information, absence de
régulation et de système de protection du consommateur
haïtien, inexistence des marchés concurrentiels), les anticipations
des agents et la consommation même du panier de consommation. Pour
réaliser ce travail de recherche, C. JUSTINVILLE a construit un VAR
structurel à l'aide des variables IPC, taux de change et M2. Au terme de
la construction de son modèle, l'auteur a conclu que les
rigidités à la baisse sont essentiellement issues des chocs
monétaires, et non des fluctuations du taux de change. Toutefois, de
l'avis de l'auteur, la lutte contre l'inflation ne devrait pas seulement
tourner autour de la stabilisation de la monnaie en circulation par la
manipulation d'instrument à court terme mais devrait s'articuler en
fonction du comportement de l'IPC, et de sa propension à la
rigidité.
40
CHAPITRE III : ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
CONDUITE EN HAÏTI DE 2000 A 2010
Ce chapitre se donne un double objectif, tout d'abord elle met
en relief la précarité de l'économie haïtienne au
cours de la période sous étude dans une dynamique de cadrage
macroéconomique : secteur réel, externe et fiscal. En effet,
l'analyse du cadre macroéconomique haïtien témoigne la
grande dépendance du pays vis-à-vis de l'extérieur.
Ensuite, il analyse la politique monétaire conduite en Haïti durant
la période sous étude.
SECTION 1 : PRESENTATION DU CADRE MACROECONOMIQUE AU
COURS DE LA DECENNIE 2000
III.1.1- Secteurs réel et externe
Au cours de la période s'étendant de 2000
à 2010, l'économie haïtienne présente des tendances
lourdes qui entravent de plus en plus son bon fonctionnement. À cet
effet, selon les données publiées par l'IHSI, le PIB
c'est-à-dire l'ensemble des richesses créées dans
l'économie, a enregistré un taux de croissance moyen annuel de
0.1% alors que la consommation des ménages a crû de 2.3% en
moyenne annuelle. Cette progression plus rapide des dépenses de
consommation que celle du PIB - corroborée par une évolution
moyenne annuelle de +0.7% des dépenses d'investissement des secteurs
public et privé - a provoqué de lourdes conséquences sur
l'absorption domestique haïtienne durant la période sous
étude, elle part de 121 points de PIB nominal en 2000 pour atteindre 150
points de PIB nominal en 2010. Ces chiffres viennent de prouver la
fragilité grandissante de l'économie haïtienne
d'années en années.
41
À cause de l'évolution disparate qui se dessine
entre le PIB réel et les dépenses de consommation et
d'investissement, les agents économiques se sont tournés
davantage vers l'extérieur pour satisfaire l'excédent de la
demande intérieure (absorption domestique).
Ainsi la part du commerce international du pays joue-t-elle un
rôle de plus en plus important dans son PIB, partant d'un degré
d'ouverture partant de 23% en 2000 (contre 20% en 1991) pour atteindre 28% et
37% respectivement en 2009 et 2010. Le dernier pourcentage constitue des effets
rémanents du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
40.0%
35.0%
30.0%
25.0%
20.0%
Graphique 1 : Degré d'ouverture de
l'économie haïtienne de
2000 à 2010
Sources : données produites par l'IHSI, calcul de
l'auteur
En outre, du côté de l'offre, au cours de la
décennie 1999-2009 l'économie haïtienne a enregistré
un taux de croissance annuelle moyen de 0.7%. Le secteur tertiaire a
été le plus performant pendant cette période, il a
crû en moyenne annuelle de 2.5% en raison de l'entrée de nouvelles
compagnies pendant la période dans l'industrie de la
télécommunication.
En dépit de l'évolution annuelle moyenne de 2.3%
de la branche « industries extractives », le secteur primaire s'est
illustré par de très mauvais résultats à cause de
la branche (sous-secteur) « agriculture, sylviculture, élevage,
chasse et pêche » qui a chuté en moyenne annuelle de l'ordre
de 0.8%.
42
En outre, les flux générés par les
exportations couvrent moins de 40% des importations pendant la période
sous étude. Par ailleurs, un coup d'oeil rétrospectif nous a
permis de constater qu'ils pouvaient servir à financer plus de 47% des
importations en 1990 (Voir graphique 2).
40.0%
50.0%
30.0%
20.0%
10.0%
0.0%
Graphique 2 : Ratio de couverture des importations par
les exportations (X/M) de 1991 à 2010
Sources : données produites par l'IHSI, calcul de
l'auteur
De surcroît, sur la période de recherche
(2000-2010), les importations ont une contribution de 2% dans la progression de
2.2% de l'offre globale contre une contribution de 0.2% des exportations dans
la demande globale, créant ainsi une détérioration
continue au niveau de la balance commerciale en témoigne le graphique 4.
Cette hausse plus rapide des importations que des exportations se traduit sur
le graphique 3 par une propension à importer ayant une droite de
tendance à pente plus élevée que celle de la propension
à exporter41.
41 La pente de la droite de tendance de la
propension à importer est de 0.0164 tandis que celle de la propension
à exporter n'est que de 0.0002 traduisant ainsi le fait que les
importations progressent beaucoup plus vite que les exportations qui sont en
fait stationnaires.
Graphique 3: Propensions à importer et à
exporter et leur équation de tendance respective 2000 à
2010
|
|
= 0.0164x
y
|
+ 0.3328
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
y = 0.0002x
|
+ 0.1339
|
Propension à exporter (X/PIB) Propension à importer
(M/PIB)
Linear (Propension à exporter (X/PIB))
Linear (Propension à importer (M/PIB))
70.0%
60.0%
50.0%
40.0%
30.0%
20.0%
10.0%
0.0%
43
Sources : données produites par l'IHSI, calcul de
l'auteur
-10%
-20%
-30%
-40%
-50%
-60%
0%
Graphique 4 : Balance commerciale d'Haïti de 2000
à 2010 (% du PIB nominal)
Sources : données produites par l'IHSI, calcul de
l'auteur
S'il est indéniable que les secteurs réel et
externe dressent un tableau sombre de l'économie haïtienne durant
la période d'étude, mais alors comment les variables fiscales se
comportent-elles ? et quelles sont leurs implications dans la conduite de la
politique monétaire durant les différents exercices ?
44
III.1.2- Secteur fiscal
Tandis que les recettes totales ont progressé en
moyenne annuelle de l'ordre de 17.5% au cours de la période d'analyse,
les dépenses totales ont progressé de 16.5%. Toutefois, les
déficits se sont poursuivis en raison du poids plus élevé
des dépenses comparées aux recettes mais dans une plus grande
proportion au premier quinquennat des années 2000.
-0.5%
-1.0%
-1.5%
-2.0%
-2.5%
-3.0%
-3.5%
-4.0%
0.0%
Graphique 5 : Déficit budgétaire en % PIB
nominal de 2000
à 2010
Sources : données produites par l'IHSI, le MEF, la
DGI et l'AGD, et calcul de l'auteur
Les recettes en provenance de l'AGD (22%) progressent en
moyenne annuelle plus vite que celles provenant de la DGI (14%) au cours de la
période sous étude, ceci serait le fruit de la part de plus en
plus importante que prend le commerce international dans l'économie
haïtienne.
De leur côté, comment les variables
monétaires se sont-elles comportées ? o Contexte et
antécédents
Suite au retour à l'ordre constitutionnel en 1994,
Haïti a conclu avec le Fonds Monétaire International (FMI) un
accord portant sur un programme de réformes structurelles qui devrait
45
couvrir la période 1996-1999, dénommé
Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé (FASR). Cependant les
difficultés d'ordre technique jointes aux tumultes politiques ont rompu
le processus.
Toutefois, pour préserver les acquis
économiques, les autorités haïtiennes ont
décidé de suivre l'évolution de l'activité
économique dans le cadre d'un programme financier-relais (Staff
Monitored Program) qui devrait aboutir au décaissement de fonds de
l'aide bilatéral et au prompt rétablissement de la FASR, une fois
les conditions réunies.
En dépit de la ratification d'un nouveau Premier
Ministre en décembre 1998, le plein rétablissement de la
capacité institutionnelle de l'Etat n'était pas encore en vigueur
; puisque le corps législatif a été dissout en janvier
1999 après le constat de sa caducité. Ces remous de
l'actualité politique ont conduit à la suspension des prêts
déjà négociés et à une diminution
considérable de l'assistance externe.
Dans un tel contexte marqué par d'autant d'incertitudes
politiques, comment la Banque Centrale s'en est-elle prise pour conduire la
politique monétaire ?
III.1.3- La politique monétaire en 1999
La BRH s'est fixé pour objectif pendant l'exercice
fiscal 1998-1999 la baisse du taux d'inflation et la stabilité du taux
de change. Conséquemment elle a utilisé deux des instruments dont
elle dispose pour la gestion monétaire : les bons BRH et les
interventions sur le marché des changes.
46
Les Bons BRH
Malgré la baisse des taux
d'intérêt42 sur les différentes maturités
au premier trimestre et au début du deuxième trimestre de
l'exercice fiscal 1998-1999 ; les taux d'intérêt sont
passés de 13.2% à 6.8% sur les bons à 7 jours, de 16.1%
à 8.6% sur les bons à 28 jours et de 19.7% à 10.3% sur les
bons à 91 jours ; les bons BRH sont de plus en plus utilisés, en
témoigne la hausse de l'encours moyen sur l'exercice. Ce processus a
permis à la BRH d'assécher les excédents de
liquidité du système, l'encours des bons a enregistré une
croissance fulgurante passant de 1 679 millions de gourdes à 3 105
millions de gourdes en septembre 1999, soit une hausse de 85%. La
rémunération réduite sur les bons BRH n'a pas eu de
mauvaises retombées sur les objectifs de la politique monétaire,
mais plutôt les a consolidés à cause du climat non
favorable à l'investissement qui prévalait à
l'époque.
L'expansion de l'encours des bons résulte de la
liquidité importante du système bancaire jointe à la
faiblesse des activités de crédit due à la morosité
de l'activité économique. On comptait vingt-neuf (29) semaines
sur cinquante-deux (52) pendant lesquelles il n'y a eu aucun prêt sur le
marché interbancaire. Conséquemment le taux
d'intérêt sur le marché interbancaire a été
réduit graduellement de moitié (passant de 15% à 7%).
Interventions sur le marché des changes
Au cours de cet exercice, la BRH a eu une présence tout
à fait active43 sur le marché des changes, il n'y a
pas en un seul mois au cours duquel elle n'est pas intervenue sur ce
marché, que ce soit du côté de l'offre ou de la demande. En
outre, la Banque Centrale a utilisé les ventes de
42 Ils sont restés quasiment stables au cours
des trois derniers trimestres.
43 Pour la première fois de son histoire, la banque de
premier rang du système bancaire haïtien a effectué des
achats nets de l'ordre de 32.7 millions de dollars EU (achats de 46.115
millions et ventes de 13.415 millions).
47
devises comme instrument d'appoint destiné à
renforcer l'impact des bons tant et aussi longtemps que la
nécessité d'éponger les excédents de gourdes sur le
marché des changes s'avérait urgente.
Les résultats obtenus
Conformément aux objectifs qu'elle s'était
fixée, la BRH a eu une stabilité relative du taux de change au
cours de l'exercice 1998-1999 caractérisé par un taux de change
annuel moyen de 16.9386 gourdes et un écart-moyen de variation
inférieur à une gourde.
Grâce au bon usage des instruments de gestion
monétaire dont elle dispose notamment les interventions sur le
marché des changes et le taux d'intérêt sur les bons BRH -
renforcée par une gestion saine des finances publiques - la BRH
contribue grandement à maîtriser le taux d'inflation à
8.13% en 1999 contre 12.72% en 1998.
Mais alors, comment la politique monétaire
s'était poursuivie au cours de la première moitié des
années 2000 ?
SECTION 2 : LA POLITIQUE MONETAIRE AU COURS DU PREMIER
QUINQUENNAT DES ANNEES 2000
Les incertitudes politiques amorcées dans le pays en
1999, vont perdurer voire s'amplifier durant tout le premier quinquennat des
années 2000. Ainsi, à l'instar de l'exercice antérieur,
les autorités ont décidé de suivre l'activité
économique en 2001 dans le cadre d'un programme financier-relais non
conclu formellement avec le FMI. Ce programme prévoyait que le
financement monétaire ne devait pas dépasser 700 millions de
gourdes pour l'exercice.
48
Cependant, l'organisation des élections
présidentielles au premier trimestre (novembre 2000) jointe au
ralentissement considérable de l'activité économique - et
à la baisse44 du cours du pétrole sur le marché
international - a fait progresser les dépenses publiques beaucoup plus
vite que les recettes. En effet, dès le premier trimestre le financement
du déficit budgétaire avoisinait 800 millions de gourdes contre
700 millions prévues dans le cadre du programme pour l'ensemble de
l'exercice. Dans un tel contexte, comment la BRH s'en est-elle prise pour mener
la politique monétaire au cours de la première moitié des
années 2000 ?
III.2.1- La conduite de la politique monétaire en
2001
Au deuxième trimestre 2001, les autorités
fiscales et monétaires se sont évertuées à
renforcer les mécanismes susceptibles de freiner les effets
inflationnistes en utilisant le cash-management et deux des instruments de
reprise de liquidités dont les bons BRH et le coefficient de
réserve obligatoire.
Pour assurer la continuité des services publics durant
les trois derniers trimestres, un financement monétaire de 2 317.1
millions de gourdes a été consenti par la Banque Centrale. En
effet, elle a maintenu les taux d'intérêt élevés sur
les bons BRH de 7, 28 et 91 jours à 14.0%, 16.2% et 26.7% respectivement
jusqu'à la fin de l'exercice. En conséquence, l'encours des bons
BRH a crû de 27% en mars 2001 par rapport à octobre 2000 en
s'établissant à 1 478 millions de gourdes, et à 2 777
millions de gourdes en fin de période.
De leur côté, les coefficients sur les
réserves obligatoires ont progressé tant sur les
dépôts en dollars que sur les dépôts en gourdes. Le
coefficient sur les passifs en dollar a été relevé
à 21% en novembre 2000 contre 20% en octobre 2000 et celui sur les
passifs en gourdes a été relevé à 31% contre 30%
sur la même période.
44 Elle a occasionné la chute des recettes sur
les droits d'accise.
49
Pendant la première moitié des années
2000, l'encours des bons BRH a enregistré une progression annuelle
moyenne de 36.2%, partant de 1.18 millions de gourdes en 2000 pour se fixer
à 5.53 millions de gourdes en 2005. Cela s'explique par le fait que
durant cette période la Banque Centrale émettait des bons BRH
fréquemment pour éponger les surplus de liquidités
découlés du financement du déficit budgétaire du
gouvernement par la Banque Centrale. La masse monétaire au sens large de
l'économie (M3) a connu un accroissement annuel moyen de 17.7%, tandis
que M1 et M2 ont progressé de 17.1% et 14.9% respectivement en moyenne
annuelle. Le taux45 de réserve effectif se situe au tour de
42% en moyenne sur le quinquennat bien que le taux de réserves
obligatoires se maintienne au tour de 31% sur la période. Donc, en
moyenne les banques commerciales avaient des liquidités oisives dues au
climat non propice à l'investissement. À l'instar de l'offre et
la demande globales (0.3% en moyenne annuelle), l'investissement global
stagnait (0.5% en moyenne annuelle), le PIB et la consommation se sont
contractés de 1% et de 0.02% respectivement.
III.2.2- La politique monétaire46 en 2002
Après les mauvais résultats en termes de
croissance obtenus (contraction du PIB de 1.12%) en 2001, les autorités
monétaires se sont évertuées de rechercher la croissance
par l'entremise d'une politique de détente des taux
d'intérêt sur les bons BRH qui, pendant tout l'exercice 2001 se
sont maintenus à des niveaux élevés. Il fallait donc
donner à la politique monétaire une nouvelle orientation pour
assurer sa pleine contribution à la croissance tout étant
vigilant en ce qui a trait à une nouvelle évolution des prix.
Dès le début de l'exercice, le cadre de référence
de la politique monétaire s'articulait autour des objectifs suivant :
45 Il était de 46% en 2004.
46 Elle s'est déroulée en absence d'un
programme-relais avec le FMI.
50
- La réduction du financement du déficit
budgétaire de 2.5% à 1.2% pour un accroissement prévu de
2% du PIB moyennant un taux d'inflation cible de 11% et
- une croissance de 13% de la masse monétaire en terme
nominal est prévue.
De ce fait, les taux d'intérêt sur les bons
à échéance de 7 jours et de 91 jours ont été
réduits de 7.9% et 14.9% respectivement entre septembre 2001 et
septembre 2002. Toutefois, des interventions routinières à
l'achat de la BRH sur le marché des changes de l'ordre de 15.6 millions
de dollars contre 1.7 millions de dollars en 2001 visaient, à l'instar
de l'exercice écoulé, à permettre à la Banque
Centrale d'honorer ses obligations en devises sans puiser de ses
réserves.
Conséquemment, en fin d'exercice, on a observé
une modification de la structure de l'encours des bons BRH dont le poids est
passé de 79.5% en septembre 2001 à 90.3% en septembre 2002. En
outre la BRH a absorbé davantage de liquidités à un
moindre coût, 3.2 contre 2.7 milliards de gourdes l'exercice
précédent. Les dépenses d'intérêt ont atteint
403.2 millions de gourdes contre 423 millions de gourdes en 2001. Au cours de
la même période, le taux des improductifs du système
bancaire est passé de 9.6% à 6.7%. Cependant, en dépit de
l'expansion monétaire par la baisse des taux d'intérêt, en
raison du climat sociopolitique non favorable à l'investissement qui
prévalait à l'époque, au lieu d'avoir une croissance comme
prévue, la récession débutée depuis l'exercice
précédent s'est poursuivie mais dans une moindre mesure,
d'où la contraction de 0.9% du PIB.
III.2.3- La politique monétaire en 2003
La politique monétaire s'est déroulée en
2003 dans le cadre d'un programme économique et financier signé
en mars 2003, les objectifs visés par le dit programme sont les suivants
:
- porter le déficit budgétaire de 5.5% à
2.7% du PIB au premier trimestre à partir d'un scénario tablant
sur un taux de croissance nulle ;
51
- baisser le taux d'inflation à environ 10% d'avril
à septembre 2003, moyennant une augmentation de la masse
monétaire de 38.7% en terme nominal.
Conjointement la BRE a adopté une posture
monétaire restrictive en réponse à deux chocs que
l'économie a connus en début d'exercice :
- une rumeur47 non fondée a provoqué
une véritable panique bancaire, elle a entraîné une
diminution de 86.9 millions de dollars des comptes libellés en dollars
détenus par les banques commerciales et une augmentation du taux de
change à 38.77 gourdes pour un dollar soit une
dépréciation de 33% en un mois.
- l'élimination des subventions à la
consommation des produits pétroliers a provoqué une hausse
considérable des prix.
Aussi, le taux sur les bons à 91 jours est passé
de 10.20% en septembre 2002 à 15.59% en décembre et à
27.5% en mars 2003.
De surcroît, dès le premier trimestre le
déficit budgétaire (1 223.6 millions de gourdes) s'est accru en
raison de l'augmentation des dépenses liées aux services de la
dette externe. Ce déficit a entraîné un recourt de l'ordre
de 1 309.6 millions de gourdes du gouvernement central au crédit de la
BRE qui a renforcé les pressions inflationnistes durant tout le
trimestre. Pour stériliser les liquidités excédentaires,
la BRH a décidé de relevé les taux d'intérêt
sur les bons BRE de 7 et 91 jours dès le mois de novembre.
Le deuxième trimestre s'est signalé par un
financement monétaire plus élevé que celui du trimestre
précédent, lequel a porté le crédit octroyé
à l'Etat à 2 724.6 millions de gourdes sur le premier semestre
2003. Ces évolutions ont provoqué des pressions sur le taux
d'inflation en variation mensuelle et ont porté la Banque Centrale
à doubler les taux d'intérêt sur les
47 Selon laquelle les autorités iraient
convertir les dépôts libellés en dollars à un taux
forfaitaire.
52
instruments à échéance de 7 jours et
à augmenter de six (6) six points de pourcentage les taux
d'intérêt sur les maturités de 91 jours.
Toutefois, au troisième trimestre 2003, le
crédit au secteur public s'est contracté de 3.4% et l'exercice
s'est terminé avec une progression moyenne mensuelle de 0.21% et de
21.9% en glissement annuelle. En dépit de cette expansion du
crédit au secteur public, un ralentissement des pressions
inflationnistes et une stabilité du taux de change moyen mensuel autour
de 41.50 gourdes pendant les deux derniers mois de l'exercice ont
été observés.
Malgré les taux d'intérêt
élevés pratiqués en 2003, l'économie a
renoué avec la croissance. Cela s'explique par le fait que 25% du budget
de l'exercice était alloué aux projets de réhabilitation
et de maintien des infrastructures de base ainsi qu'à
l'achèvement d'équipements collectifs comme les lycées,
les centres de santé, les places et les marchés publics. Ainsi,
l'économie haïtienne est sortie de la récession
amorcée depuis l'année 2001.
III.2.4- La politique monétaire en 2004
La conduite de la politique monétaire s'est
effectuée en 2004 dans une conjoncture dominée par de profonds
bouleversements sociopolitiques et des catastrophes naturelles ayant
entraîné de lourdes pertes en capital.
De son côté, la BRH a maintenu pendant tout le
premier trimestre la politique de resserrement des conditions monétaires
avec laquelle elle a renoué depuis 2003. En effet, d'octobre 2003
à mars 2004, les taux d'intérêt sont maintenus au niveau
d'avril 2003, soit respectivement à 27.83%, 24.83% et 22.10% sur les
bons de 91, 28 et 7 jours afin de garantir une certaine attractivité de
la gourde en minimisant les risques de transformation des dépôts
en dollars en gourdes dans un contexte de dépression.
53
Ensuite, eu égard aux différents chocs
enregistrés ; lesquels compromettaient l'objectif de croissance, la BRH
a modulé sa politique autour d'une baisse graduelle de ses taux
d'intérêt directeurs. Ceci, en vue de jouer sa partition dans la
création de conditions favorables à la stabilisation
macroéconomique et dans la réduction de perte de croissance.
Aussi, les taux d'intérêt sur les bons de 91 jours ont
été ramenés de 27.83% à 22.1% le 14 avril 2004 et
ceux sur les bons de 28 jours, de 24.46% à 19.3% le 12 mai. Ensuite, en
juin ils sont modifiés à 15.1%, 17.2% et 20% sur les
maturités respectives de 7, 28 et 91 jours ; puis, en fin d'exercice,
ils se sont établis à 3.5%, 5.5% et 7.5% pour les
différentes maturités susmentionnées.
Cette position mitigée de la Banque Centrale au cours
de l'exercice trouve son fondement dans le fait que dès le premier
trimestre, les déficits budgétaires du gouvernement atteignaient
2.9 milliards de gourdes soit 2% du PIB. Cependant, au deuxième semestre
2004 sous les auspices d'une nouvelle administration et grâce à
l'adoption de mesures drastiques visant à corriger la contre-performance
des recettes, le déficit budgétaire a été
ramené à 2.8 milliards de gourdes pour l'ensemble de l'exercice.
Et ce, en absence de financement externe en appui au budget, hormis des dons de
l'ordre de 21 millions de gourdes.
Ces efforts de redressement des comptes publics joints
à une politique monétaire accommodante ont eu des effets positifs
sur l'inflation qui est passée de 42.46% en septembre 2003 à
22.53% en septembre 2004. Malgré l'envolée des cours du
pétrole sur le marché international et la destruction massive de
la production végétale et animale dans le Nord-Ouest et dans la
plaine des Gonaïves, le rythme de croissance des prix intérieurs
s'est plutôt atténué pour se consolider autour de 25%, soit
le niveau prévu par le programme financier-relais (SMP) conclu pour la
période avril-septembre 2004. Toutefois, le PIB est passé d'un
taux de croissance de 0.5% en
54
2003, inférieur au taux de croissance de (2.08%) de la
population, à un taux de croissance négatif
(-3.8%).
III.2.5- La politique monétaire en 2005
Caractérisée par un policy-mix axé sur
l'amélioration progressive de la position budgétaire du
gouvernement et la réduction subséquente du financement
monétaire du déficit, la politique économique s'est
déroulée en 2005 dans un contexte sociopolitique difficile qui a
paralysé le fonctionnement normal de l'activité économique
au cours de trois (3) premiers trimestres et une conjoncture internationale
marquée par la flambée des cours des produits
pétroliers.
Conjointement les autorités fiscales ont poursuivi la
politique de redressement des comptes publics entamée depuis le
début du deuxième trimestre 2004, laquelle a permis au
gouvernement de dégager une capacité de financement de 32
millions de gourdes en fin de septembre 2005.
De son côté, la BRH a entamé une politique
de resserrement des conditions monétaires en juin 2005 en
réaction à la tendance inflationniste observée depuis le
mois de mai. Aussi a-t-elle relevé les taux d'intérêt sur
les bons BRH qui ont été maintenus à un niveau très
bas d'octobre à mai de l'exercice 2005. Par conséquent l'encours
des bons BRH a progressé pour clôturer l'exercice à 5.5
milliards de gourdes contre 3.5 milliards en début de l'année
fiscale. Ces relevés de taux d'intérêt s'expliquent non
seulement par la nécessité d'assécher les excédents
de liquidités du système bancaire, liés à un
financement monétaire temporaire, mais surtout par la prise en compte de
l'évolution des marchés monétaires et financiers
internationaux.
Les interventions à l'achat sur le marché des
changes en 2005 se sont inscrites à 40.7 millions de dollars ÉU,
soit 58.1 millions de dollars de moins par rapport à 2004. Lesquelles
ont permis à la Banque Centrale de constituer des réserves de
devises et de faire face aux obligations du gouvernement liées,
notamment, au service de la dette et à d'autres paiements
internationaux.
55
Toutefois, les coefficients de réserves obligatoires
n'ont guère varié depuis la publication de la circulaire 86-12A
du 16 juin 2001 les fixant à 31% pour les banques créatrices de
monnaie et 19.5% pour les banques d'épargne et de logement tant pour les
passifs en gourdes que pour ceux en dollars.
En fin d'exercice, l'inflation s'est repliée à
14.8% (contre 21.69% en 2004), légèrement en deçà
de la cible de 15% indiquée dans le programme d'Assistance d'Urgence
Après Conflit (AUAC I). L'évaluation de ce dit programme a conclu
en faveur de la poursuite de l'assistance du FMI en Haïti, puisque les
principaux critères de performance retenu ont été
respectés. En l'occurrence, le surplus budgétaire
dégagé pendant l'exercice d'un trimestre à l'autre et la
politique de cash-management sont autant de facteurs ayant permis aux
autorités monétaires de contenir l'inflation et de stabiliser le
taux de change tout en poursuivant la politique de détente des taux
d'intérêt jusqu'au troisième trimestre de l'exercice,
laquelle a grandement contribué au taux de croissance de +1.8% de
2005.
SECTION 3 : LA POLITIQUE MONETAIRE DURANT LE SECOND
QUINQUENNAT DES ANNEES 2000
III.3.1- La politique monétaire en 2006
L'exercice fiscal 2005/2006 est caractérisé par
des actes de kidnapping à Port-au-Prince et la politique
monétaire s'est déroulée dans le cadre du programme
d'assistance d'urgence (AUAC II) dans lequel sont définis les grands
objectifs et orientations de la politique macroéconomique du
gouvernement pour l'exercice.
En dépit du contexte sociopolitique défavorable
qui a prévalu, le pays a bénéficié de l'assistance
externe tant des partenaires bilatéraux que des institutions
multilatérales. En outre, le pays a
56
intégré le programme PETROCARIBE qui lui a
permis d'obtenir des crédits sur les produits pétroliers à
des prix préférentiels.
Quant aux autorités monétaires, elles ont
maintenu les conditions monétaires relativement serrées et ont
poursuivi l'assainissement des finances publiques entamé dès la
fin de 2004. Aussi, dès octobre 2005, les taux d'intérêt
moyens pondérés sur les bons BRH de 7, 28 et 91 jours ont
été relevés à 13.24%, 14.12% et de 18.42% contre
respectivement 5.05%, 5.6% et 9.07% quatre mois plus tôt. En novembre
2005, ces différentes maturités ont été encore
revues à la hausse, soient respectivement 14.03%, 16.20% et 18.86%.
Pour sa part, les coefficients de réserve obligatoires
sont restés inchangés. Les interventions de la BRH sur le
marché des changes se situent au niveau de l'achat des devises de
l'ordre de 64.8 millions de dollars américains48 en 2006.
Toutefois, dès le premier trimestre 2006 un
déficit budgétaire de 341.7 millions de gourdes a
été enregistré lequel a occasionné un financement
de 936 millions de gourdes par la BRH. Cependant la situation financière
de l'Etat s'est redressée dès la fin du deuxième
trimestre, cette tendance s'est maintenue si bien que l'exercice s'est
clôturé avec une capacité de financement de l'ordre de 1.39
milliard de gourdes.
Le resserrement des conditions monétaires a eu pour
résultats intermédiaires le ralentissement du rythme de
croissance des agrégats monétaires ; notamment la monnaie en
circulation dont le rythme de croissance était de 21.43% en 2005 s'est
inscrite à 5.80% en 2006. La masse monétaire au sens large de
l'économie (M3) a enregistré en 2006 une croissance annuelle de
10% contre 20.30% un an plus tôt. Conséquemment l'inflation s'est
améliorée approximativement de deux points de pourcentage, elle
s'est terminée à 12.40% en 2006 contre 14.84% en 2005. La
48 Soit 24.1 millions de dollars de plus
comparé à 2005.
57
gourde s'est appréciée d'environ 8% en rythme
annuel à la fin de l'exercice. De plus, la reprise de l'activité
économique débutée en 2005 s'est raffermie en 2006 en
témoigne l'évolution de +2.3% du PIB réel contre +1.8%
l'année précédente.
III.3.2- La politique monétaire en 2007
L'amélioration de l'environnement
macroéconomique amorcée depuis la fin de 2004 s'est
renforcée au cours de l'exercice 2007. En effet, la politique
monétaire a été conduite au cours de cet exercice dans le
cadre de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et
la Croissance (FRPC)49, laquelle a encouragé une saine
gestion des finances publiques ayant permis au Trésor de rembourser
partiellement les engagements du gouvernement envers la Banque Centrale qui
sont passés à 19 605 millions de gourdes en septembre 2007 contre
21 090 au début de l'exercice.
En outre la politique monétaire a eu pour orientation
la réduction de l'inflation par l'entremise du contrôle de la base
monétaire et du crédit. En effet, la base monétaire
nominale a augmenté de 14.8% alors que la base monétaire
réelle n'a augmenté que de 0.5%. Tandis que, de son
côté, le crédit intérieur net a reculé de
9.9% réel, avec une variation négative tant du côté
des secteurs public (-16.1%) que privé (-15.7%), dans ce dernier cas le
système financier a été incité par le rendement des
bons BRH. Des achats nets de devises de l'ordre de 86.9 millions de
dollars50 et la revue à la baisse51 des taux
d'intérêt sur les bons BRH - qui sont passés de 17.8% en
décembre 2006 à 13.7% en juin 2007 - ont été les
instruments privilégiés au cours de l'exercice. Malheureusement,
les taux d'intérêt sur les prêts n'ont pas suivi cette
même tendance, en
49 Programme conclu avec le FMI fixant les
principaux objectifs de la politique macroéconomique et monétaire
du gouvernement -notamment en matière de croissance, augmentation du
niveau de vie et la réduction de la pauvreté- pour les exercices
fiscaux allant de 2006 à 2009.
50 97.4 Millions de dollars à l'achat en vue
de constituer les réserves de devises et 10.5 millions de dollars
à la vente dans le but d'assurer le lissage du taux de change.
51 La BRH a profité du contexte qui a
été marqué par la bonne tenue des finances publiques.
58
revanche on a observé une hausse du taux sur les
prêts en gourdes (33.6%) et une stabilité sur ceux libellés
en dollars (13%). Par ailleurs, le ralentissement des agrégats
monétaires observés en 2006 s'est poursuivi en 2007 et une
tendance baissière de l'inflation a été
constatée.
L'exercice 2006/2007 a été marqué par un
taux d'inflation à un chiffre, soit 7.9%, pour la première fois
depuis 2002 contre 12% l'exercice précédent. Grâce à
la mise en place des institutions démocratique suite à la tenue
des élections, Haïti a connu un meilleur climat de stabilité
sociopolitique occasionnant l'amélioration de l'environnement des
affaires, ceci a eu des retombées positives sur la valeur externe de la
gourde (soit une amélioration de 8%) et sur les fondamentaux de
l'économie (dont un taux de croissance de 3.4% du PIB). Ainsi,
l'exercice 2006-2007 s'est terminé avec de bons résultats pour
les autorités monétaires, notamment la Banque Centrale qui a vu
réalisé ses principaux objectifs : la défense de la valeur
interne (maitrise de l'inflation) et externe de la gourde (maitrise du taux de
change).
III.3.3- La politique monétaire en 2008
Tablant sur les résultats favorables obtenus au cours
de l'exercice 2006-2007 notamment la décélération
considérable de la tendance inflationniste qui a prévalu dans
l'économie depuis 2002, la BRH s'est donnée pour mission de
conduire une politique monétaire accommodante à l'objectif de
croissance de 4% du gouvernement tout en adoptant une attitude prudente quant
à une éventuelle progression de l'indice des prix. En effet, elle
a profité de la baisse du taux d'inflation pour mener une politique
monétaire axée sur la baisse des taux d'intérêt sur
les bons BRH - qui sont passés de 8.64% en septembre 2007 à 5.91%
en novembre jusqu'à atteindre 3.89% en décembre, soit son niveau
le plus bas depuis novembre 1996 - afin de mettre les investisseurs en
confiance conformément à la cible fixée pour la
deuxième année du programme de Facilité pour la
Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC). Malheureusement
au cours
59
de l'exercice (2007-2008), cette tendance a été
renversée à cause de l'envolée des prix des
matières premières et des produits de base sur le marché
international et l'inflation s'en est ressentie au cours du premier semestre.
L'IPC gagna 9 points en mars 2008, les répercussions de ce
phénomène ont affecté le taux de change qui a
augmenté à 38.29 gourdes contre 36.22 gourdes pour un dollar en
octobre. De ce faite, la BRH a dû en de maintes occasions intervenir sur
le marché des changes du côté de l'offre totalisant 102.5
millions de dollars, a procédé au relèvement du taux
directeur à trois reprises et a ouvert à partir de mars 2008 les
bons BRH à certaines institutions financières non bancaires
telles que les compagnies d'assurance et les coopératives
d'épargne et de crédit. En outre, un bon à
échéance de 182 jours a été introduit dans le
système en fin d'exercice.
De plus, les avances de la Banque Centrale auprès du
gouvernement ont connu une nette augmentation due à des pertes et
dommages enregistrés lors du passage des cyclones au cours des mois
août et septembre 2008. Le recours des autorités
budgétaires au financement monétaire a eu pour conséquence
une progression de 15.4% de la base monétaire au sens large pour
atteindre 49 360.3 millions de gourdes, soit une hausse de 4.1% par rapport
à l'exercice précédent. De surcroît, la BRH a
entamé des efforts en fin d'exercice pour reconstruire ses
réserves nettes de change en vue d'être plus confortable dans sa
lutte pour la défense de la valeur externe de la gourde,
entraînant un accroissement de 39% des avoirs extérieurs nets.
Quant au PIB réel, il est resté quasiment stagnant soit une
progression de +0.8%.
III.3.4- La politique monétaire en 2009
Après sa faible performance au cours de l'exercice
2007-2008, le PIB haïtien a progressé de +2.9% soit le
deuxième meilleur taux de croissance de la Caraïbe pour
l'année 2009. Cette croissance, réalisée dans un contexte
de décélération de l'inflation au niveau interne,
dépasse
60
légèrement l'objectif révisé du
gouvernement haïtien dans le cadre du programme FRPC signé avec le
FMI.
Au premier semestre 2009, la BRH a mené une politique
monétaire restrictive en raison des résultats peu favorables
à la croissance obtenus durant l'exercice précédent et
compte tenu aux incertitudes liées à la conjoncture
internationale. Elle s'est fixé pour objectif l'amélioration des
conditions macroéconomiques.
Conséquemment le recul du prix du pétrole et la
stabilité des prix des produits de base ont été l'objet
des anticipations. Car ces variables ont été
considérées comme atteint leur summum sur le marché
international au cours de l'exercice passé. Aussi la BRH a-t-elle eu
plus de latitude dans la conduite de la politique monétaire. Vu la
dépendance de notre économie vis-à-vis de
l'extérieur, le recul des prix sur le marché international s'est
traduit sur le plan interne par un processus de déflation au cours du
premier semestre de l'exercice. Heureusement la déflation était
dans les limites compatibles à la croissance, la BRH se sentait de plus
en plus confortable dans la conduite de la politique monétaire au cours
de cet exercice. Elle en a profité pour moduler sa politique autour d'un
relâchement des conditions monétaires. À en croire la note
de la BRH relative à la conduite de la politique monétaire
à l'époque :
« La Banque Centrale a baissé à trois
reprises ses principaux taux directeurs. Ils sont passés de 5%, 6.5% et
8% à 2%, 3.5% et 5% entre le 22 avril et le 12 juin 2009, respectivement
pour les maturités de 7 jours, de 28 jours et de 91 jours mais les taux
d'intérêt réels sont restés élevés en
raison de la poursuite et du renforcement de la déflation.
»
-0.5
-1.5
-2.5
0.5
-1
-2
-3
0
1
Graphique 6 : Evolution de la variation mensuelle de
l'IPC
(2008/09)
61
Sources : données produites par l'IHSI, calcul de
l'auteur
De plus, Les objectifs fixés ont été
atteints, la majeure partie des agrégats macroéconomiques donnait
des signaux favorables, corroborée par la croissance de +2.9% du PIB.
À cet effet, la note sur la situation macroéconomique
d'Haïti publiée par le MEF peut nous en convaincre :
« Celle-ci a été alimentée
surtout par les dépenses publiques consenties dans le secteur agricole,
les infrastructures routières et par la reprise amorcée dans le
secteur de l'assemblage avec la mise en application de la loi HOPE II. En
dépit de l'impact des chocs exogènes, le déficit fiscal
(4,4% du PIB) a été maintenu dans les limites des objectifs
macroéconomiques. Dans le même temps, l'augmentation des
exportations, la diminution des prix à l'importation et les transferts
de la Diaspora ont contribué à réduire le déficit
des comptes courants de 4.5% en 2008 à 3.2% du PIB en 2009 facilitant un
renforcement des réserves internationales qui sont passées
à 3.7 mois d'importation. »
III.3.5- La politique monétaire en 2010
Après la bonne performance de 2009, l'économie
haïtienne est frappée au cours de l'exercice 2010 par un choc
interne (le séisme du 12 janvier 2010) qui a chambardé le sentier
de la
croissance sur lequel se trouvait Haïti durant le second
quinquennat des années 2000. En conséquence, le PIB réel a
chuté de 5.4% soit sa plus forte contraction observée depuis 15
ans.
Au cours de l'exercice, la BRH a maintenu les taux
d'intérêt sur les bons BRH inchangés, soient aux niveaux de
2%, 3.5% et 5% sur les maturités respectives de 7, 28 et 91 jours.
Toutefois, la Banque Centrale a profité des flux d'aides
étrangères pour intervenir sur le marché des changes. Ces
interventions visaient un double objectif :
- renflouer les réserves de devises afin que la Banque
Centrale soit plus apte à défendre la valeur externe de la
gourde.
- épargner le pays d'un syndrome hollandais (dutch
desease). En effet, Une appréciation de la gourde pourrait provoquer une
baisse de compétitivité des entreprises exportatrices, notamment
le secteur de la sous-traitance. Car les prix des biens nationaux deviendraient
plus élevés par rapport aux prix des biens étrangers.
Sources : données produites par l'IHSI, calcul de
l'auteur
62
63
Ainsi, suite à ces interventions, les réserves
nettes de change de la BRH ont triplé pendant l'exercice pour atteindre
985 MD en septembre 2010 alors que les réserves nettes de change du
système bancaire atteignaient plus d'un milliards de dollars. Il est
à noter que, comme illustre le graphique précédent, les
interventions de la Banque Centrale du côté de la demande sur le
marché des changes ont permis non seulement à la gourde de se
stabiliser en fin d'exercice en dépit du choc interne de janvier 2010
mais aussi ont permis à la BRH de reconstruire ses coussins de
devises.
Au premier trimestre 2010, les principaux agrégats
monétaires ont connu une nette décélération en
terme de croissance tant en rythme trimestriel qu'annuel. La masse
monétaire au sens large n'a crû que de 1.5% au trimestre
précédent. Cette décélération de M3 est due
à la contraction substantielle de l'encours des bons BRH au passif du
bilan de la Banque Centrale. Cette diminution de l'encours52 des
bons BRH a occasionné des surplus de liquidité au niveau du
système bancaire, dont 372.1 millions de gourdes ont été
épongées grâce aux interventions nettes à la vente
sur le marché des changes.
Conclusion partielle
L'économie haïtienne présente deux
tendances distinctes au cours de la décennie 2000-2010. La
première tendance est observée durant le premier quinquennat
(2000-2005) où la majeure partie des indicateurs macroéconomiques
donnait des signaux défavorables : les déficits
budgétaires se cumulaient, les recours du gouvernement central
auprès de la Banque Centrale étaient de plus en plus
fréquents. Ces conditions difficiles ajoutées au gel de
l'assistance externe et à des tumultes politiques de toutes sortes,
aggravées par des catastrophes naturelles, rendaient difficiles le bon
déroulement de la politique monétaire et l'atteinte de
résultats satisfaisants.
52 L'ensemble des effets qu'une banque a
escomptés et qui ne sont pas encore arrivés à leur date
d'échéance.
64
Néanmoins, la deuxième tendance est
constatée à la deuxième moitié des années
2000 - dont le début a été marqué par de bonnes
relations entre Haïti et la communauté internationale - où
l'économie a enregistré quatre années de croissance
successives malheureusement interrompues par le séisme
dévastateur de janvier 2010. Toutefois les flux d'aides dont le pays a
bénéficié au lendemain du séisme ont permis
à la Banque Centrale de reconstituer ses réserves de devises qui
étaient ravagés durant le premier quinquennat des années
2000.
65
CHAPITRE IV- VERIFICATION EMPIRIQUE DES HYPOTHESES
Ce chapitre se propose de vérifier empiriquement, les
hypothèses que nous avions formulées dans les premières
lignes de ce travail en utilisant des données recueillies dans
l'économie haïtienne. Pour estimer notre modèle, nous avons
eu recours à la modélisation VAR53 pour diverses
raisons :
- le VAR est le modèle le mieux adapté
permettant de réaliser des études d'impact ;
- il est non seulement conforme à l'hypothèse
générale du présent travail mais surtout est plus apte
à justifier les hypothèses spécifiques. Et ce, grâce
aux fonctions de réponse aux chocs qu'il permet de construire.
SECTION 1 : LA MODELISATION VAR
IV.1.1- L'introduction à la représentation54
VAR
La modélisation économique classique à
plusieurs équations structurelles a connu beaucoup de critiques
(Granger, 1969 et Sims, 1980) et de défaillances face à un
environnement économique très perturbé. Les
prévisions élaborées à l'aide de ces modèles
se sont révélées médiocres. Les critiques
principales formulées à l'encontre de ces modèles
structurels concernent la simultanéité des relations et la notion
de variable exogène.
Les processus VAR(p) constituent une
généralisation des processus autorégressifs au cas
multivarié. Ils ont été introduits par Sims (1980) comme
alternative aux modèles macroéconomiques structurels,
c'est-à-dire au modèle à équations
simultanées. La caractéristique essentielle des processus VAR est
de ne plus faire la distinction entre variable
53 Il s'agit ici d'un VAR standard.
54 Le terme représentation convient mieux que
le terme modélisation, car l'économiste ne spécifie pas
des relations économiques en tant que telles. D'après
Régis Bourbonnais, Econométrie, 8ème
édition, consulter la page 273.
66
endogène et variable exogène au sens où
toutes les variables figurant dans le modèle ont le même
statut.
III.4.2- différence entre le modèle VAR et
les modèles structurels
Le modèle VAR est différent des modèles
structurels. Parce que, tout d'abord, ce modèle ne comporte que des
variables endogènes ; ensuite il ne repose sur aucune théorie
économique et enfin il est plus adapté quand on veut faire des
analyses sur les impacts des politiques.
Cependant, pour rendre le modèle VAR plus acceptable et
utile, Blanchard et Watson (1986) et Bernanke et Sims (1986) ont construit une
nouvelle génération de modèles : le modèle
vectoriel auto régressif structurel (VARS). Le modèle VARS est la
combinaison des modèles structurels et du modèle
VAR. la grande innovation du VARS est
l'introduction des réponses au choc et de la décomposition de la
variance de l'erreur de prévision.
SECTION 2: ANALYSE DES SERIES ET ESTIMATION DU VAR
IV.2.1- description et sources des données
Qu'on se rappelle dès la formulation de la
problématique de la présente recherche, nous nous demandions
comment le niveau général des prix réagirait suite
à une modification de la masse monétaire au sens large de
l'économie haïtienne (M3) ; pour cela nous faisons un vecteur
autorégressif (VAR) à deux variables : la masse monétaire
au sens large (M3) et l'Indice des Prix à la Consommation
(IPC)55.
Les données relatives à la masse
monétaire au sens large (M3) ont été recueillies à
la Banque de la République d'Haïti (BRIT), tandis que celles
relatives à l'Indice des Prix à la Consommation ont
été fournies par l'Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique (IHSI).
55 Nous n'avons pas utilisé l'IPC moyen dans le
cadre de ce travail parce que l'agrégat monétaire M3 est un
stock.
67
Le VAR étant un modèle de court terme, il ne
peut s'appliquer que sur des variables stationnaires. Ainsi nous est-il
imposé d'étudier la stationnarité des séries ou
encore de déceler l'existence ou non de racine unitaire dans les
séries.
IV.2.2- test de racine unitaire et test de
causalité
Pour tester l'existence de racine unitaire dans les
séries, nous allons utiliser deux tests statiques : le test de Dickey
Fuller Augmenté et celui de Phillips Perron. Toutefois, les
séries seront étudiées en logarithme
népérien dans le but d'atténuer leur éventuelle
volatilité.
L'analyse des séries en logarithme
népérien nous a permis de déceler qu'elles ne sont pas
stationnaires en niveau. Mais elles sont stationnaires en différence
première comme l'illustre le tableau 1 retrouvé dans les pages
ci-après. Il est à noter que la stationnarité est la
condition sine qua non pour estimer un VAR.
o Test de Dickey Fuller Augmenté sur les
séries LOGIPC et LOGM3
Dickey et Fuller (1979) se basent sur les transformations du
modèle autorégressif AR(1) en utilisant les modèles
suivants :
Le test de racine unitaire suit la logique suivante, sous
l'hypothèse H0 : = , correspondant à l'existence d'une racine
unitaire. On effectue le test de racine unitaire en procédant par le
test t standard :
68
La statistique obéit à une distribution
calculée par Dickey et Fuller.
Plus tard, le test a été élargi (d'où
l'appellation de test de Dickey Fuller Augmenté) et publié en
1981. Pour construire ce test, on effectue la régression suivante :
La version élargie du test de Dickey-Fuller comporte des
retards additionnels sur la variable .
Cet ajout vise à prendre en compte la présence
éventuelle d'autocorrélation des résidus.
C'est donc cette version élargie que nous appliquons sur
nos différentes séries dans le cadre de ce travail. Les
résultats trouvés, ont été rapporté au
tableau ci-après :
Tableau 1: test de racine unitaire (ADF) sur
les variables des modèles 1, 2 et 3
Volet A : test ADF sur les variables prises en niveau
|
Variables
|
Valeur du test
|
Valeur critique
|
tendance/constante
|
Stationnarité
|
Modèle 3
|
LOGIPC
|
0.087
|
-3.44
|
TNS
|
Non
|
|
LOGM3
|
-1.92
|
-3.44
|
TNS
|
Non
|
Modèle 2
|
LOGIPC
|
-2.26
|
-2.88
|
CS
|
Non
|
|
LOGM3
|
-1.37
|
-2.88
|
CNS
|
Non
|
Modèle 1
|
LOGIPC
|
3.98
|
-1.94
|
-
|
Non
|
|
LOGM3
|
7.27
|
-1.94
|
-
|
Non
|
Volet B : test ADF sur les variables prises en
différence première
|
Variables
|
Valeur du test
|
Valeur critique
|
tendance/constante
|
Stationnarité
|
Modèle 3
|
LOGIPC
|
-6.93
|
-3.44
|
TS
|
Oui
|
|
LOGM3
|
-11.01
|
-3.44
|
TNS
|
Non
|
Modèle 2
|
LOGM3
|
-10.98
|
-2.88
|
CS
|
Oui
|
Source : Calcul de l'auteur à partir du logiciel
Eviews 5.0/ données BRH et IHSI
69
Interprétation des résultats
Aucune des séries n'est stationnaire en niveau selon le
test de Dickey Fuller augmenté56 mais les séries sont
stationnaires lorsqu'elles sont différenciées une fois.
La série LOGIPC est stationnaire en différence
première, car non seulement la tendance est significative
(d'après le modèle avec constante et tendance) mais aussi la
valeur de la statistique ADF (-6.93) est inférieure
à celle lue dans la table au seuil de 5%, soit
-3.44.
Quant à la série LOGM3, la tendance du
modèle avec constante et tendance s'est avérée non
significative en dépit du fait que la valeur de la statistique ADF de ce
modèle est inférieure à la valeur critique lue dans la
TDF. De ce fait, nous adoptons le modèle avec constante et sans tendance
pour lequel la constante s'est révélée significative et la
valeur de la statistique du test de la racine unitaire est inférieure
à celle lue dans la TDF au seuil de 5%, soit ADF= -10.98<
-2.88.
Vu l'importance de la stationnarité des séries
dans l'estimation d'un VAR, vérifions par un autre test si les
séries LOGIPC et LOGM3 sont stationnaires ou non.
o Test de Phillips-Perron sur les séries LOGIPC et
LOGM3
L'une des reproches adressées aux différentes
versions du test de Dickey-Fuller, c'est qu'elles mettent trop de restrictions
sur les termes d'erreur qui sont supposés indépendants et de
distribution homogène. Ainsi Phillips et Perron (1988) ont-ils
proposé une généralisation des tests de Dickey-Fuller qui
impose moins de restriction sur la distribution des résidus. Le test de
Phillips-Perron suppose seulement que ces derniers soient faiblement
indépendants et qu'ils puissent être distribués de
façon hétérogène. La régression qu'ils
proposent est la suivante :
56 Une table fournira en annexe les hypothèses,
la règle de décision et la stratégie du test de Dickey
Fuller Augmenté.
70
Où t= 1,2, ..., T. et « t » représente la
période d'observation.
Plus tard, en 1989, Perron a élargi le test de racine
unitaire au cas de changements structurels. Il considère
l'hypothèse d'un seul sursaut dans le niveau du processus de racine
unitaire contre l'alternative d'un changement au niveau du terme constant d'un
processus TS.
Nous résumons les résultats du test de
Phillips-Perron sur nos différentes séries dans le tableau
ci-après :
Tableau 2 : test de racine unitaire (PP) sur
les variables des modèles 1, 2 et 3
Volet A : test PP sur les variables prises en niveau
Variables
|
Valeur du test
|
Valeur critique
|
tendance/constante
|
Stationnarité
|
Modèle 3
|
LOGIPC
|
0.22
|
-3.44
|
TS
|
Non
|
|
LOGM3
|
-2.02
|
-3.44
|
TNS
|
Non
|
Modèle 2
|
LOGIPC
|
-2.20
|
-2.88
|
CS
|
Non
|
|
LOGM3
|
-1.31
|
-2.88
|
CNS
|
Non
|
Modèle 1
|
LOGIPC
|
5.32
|
-1.94
|
-
|
Non
|
|
LOGM3
|
6.52
|
-1.94
|
-
|
Non
|
Volet B : test PP sur les variables prises en différence
première
|
|
|
Variables
|
Valeur du test
|
Valeur critique
|
tendance/constante
|
Stationnarité
|
Modèle 3
|
LOGIPC
|
-6.90
|
-3.44
|
TS
|
Oui
|
|
LOGM3
|
-11.06
|
-3.44
|
TNS
|
Non
|
Modèle 2
|
LOGM3
|
-11.02
|
-2.88
|
CS
|
Oui
|
Source : Calcul de l'auteur à partir du logiciel
Eviews 5.0/ données BRH et IHSI
Interprétation
Le test de Phillips-Perron conduit à la même
conclusion que celui de Dickey Fuller augmenté. À cet effet, les
séries présentent une tendance en niveau. Mais prises en
différence première ; elles sont stationnaires. D'où la
significativité de la tendance au modèle avec constante et
tendance jointe à la valeur calculée de la statistique PP
(-6.90) qui est inférieure à la valeur tabulée au
seuil de 5%, soit (-2.88).
71
Une analyse graphique peut aussi nous permettre
d'apprécier l'existence d'une tendance ou non dans les séries en
niveau et en différence première.
Graphique 8 : évolution des séries
LOGIPC et LOGM3 en niveau et en différence première d'octobre
1999 à septembre 2010
10 8 6 4
|
|
.12 .08 .04 .00
-.04 -.08
|
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10
|
LOGIPC
LOGM3
|
|
DLLOGIPC
DLLOGM3
|
|
|
|
|
Source : Calcul de l'auteur à partir de
données provenant de l'IHSI et de la BRH
En visualisant les séries, on peut constater qu'elles sont
effectivement stationnaires en différence première alors qu'elles
présentent une tendance en niveau. Maintenant notre préoccupation
est de déterminer le nombre de retard optimal à inclure dans le
vecteur autorégressif.
IV.2.3- détermination du nombre de retards
optimal
Pour déterminer le nombre de retards optimal, nous allons
estimer un VAR(p) auquel nous allons ultérieurement appliquer le
critère d'optimalité.
« p » étant un nombre de retards choisis au
hasard. Soit p=3, nous obtenons le VAR qui suit :
DLLOGIPC = C(1,1)*DLLOGIPC(-1) +
C(1,2)*DLLOGIPC(-2) + C(1,3)*DLLOGIPC(-3) + C(1,4)*DLLOGM3(-1) +
C(1,5)*DLLOGM3(-2) + C(1,6)*DLLOGM3(-3) + C(1,7)
72
DLLOGM3 = C(2,1)*DLLOGIPC(-1) +
C(2,2)*DLLOGIPC(-2) + C(2,3)*DLLOGIPC(-3) + C(2,4)*DLLOGM3(-1) +
C(2,5)*DLLOGM3(-2) + C(2,6)*DLLOGM3(-3) + C(2,7)
En estimant le VAR à partir du logiciel EVIEWS 5.0, nous
obtenons les résultats suivants:
DLLOGIPC = 0.379*DLLOGIPC(-1) +
0.048*DLLOGIPC(-2) + 0.047*DLLOGIPC(-3) + 0.115*DLLOGM3(-1) + 0.087*DLLOGM3(-2)
+ 0.035*DLLOGM3(-3) + 0.002
DLLOGM3 = - 0.173*DLLOGIPC(-1) -
0.014*DLLOGIPC(-2) + 0.335*DLLOGIPC(-3) + 0.006*DLLOGM3(-1) + 0.073*DLLOGM3(-2)
+ 0.173*DLLOGM3(-3) + 0.008
En appliquant le critère d'optimalité sur ce VAR(3)
à l'aide du logiciel EVIEWS 5.0, nous obtenons les résultats
suivants :
Tableau 3 : détermination du nombre de retard
optimal
Lag
|
LogL
|
LR
|
FPE
|
AIC
|
SC
|
HQ
|
0
|
676.4971
|
NA
|
5.92e-08
|
-10.96743
|
-10.92171
|
-10.94886
|
1
|
698.7850
|
43.48856*
|
4.39e-08*
|
-11.26480*
|
-11.12762*
|
-11.20908*
|
2
|
Endogenous variables: DLLOG
701.7793
|
5.745121
|
4.47e-08
|
-11.24844
|
-11.01981
|
-11.15557
|
3
|
704.8988
|
5.883935
|
4.53e-08
|
-11.23413
|
-10.91404
|
-11.10411
|
4
|
706.1975
|
2.407301
|
4.74e-08
|
-11.19020
|
-10.77866
|
-11.02304
|
5
|
707.0396
|
1.533694
|
4.99e-08
|
-11.13886
|
-10.63586
|
-10.93454
|
6
|
709.2753
|
3.998811
|
5.14e-08
|
-11.11017
|
-10.51572
|
-10.86871
|
7
|
713.0659
|
6.656520
|
5.16e-08
|
-11.10676
|
-10.42086
|
-10.82815
|
8
|
714.2188
|
1.987181
|
5.41e-08
|
-11.06047
|
-10.28312
|
-10.74471
|
* indicates lag order selected by the criterion
Sources : Calcul de l'auteur à partir de
données provenant de l'IHSI et de la BRH
D'après les résultats précédents,
tous les critères montrent que p=1 est le nombre de retard optimal.
Maintenant il nous est possible d'estimer le VAR.
IV.2.4- écriture et spécification du VAR
La valeur du nombre de retard optimal étant
déterminée, nous allons estimer à l'aide de la MCO un VAR
d'ordre 1 noté VAR(1) dont l'écriture est la suivante :
73
Ainsi, on a :
Avec les coefficients des équations du modèle, .
Enfin, et :
les termes d'erreur.
Après la manipulation des données sur EVIEWS
5.0, nous obtenons la valeur des coefficients :
DLLOGIPCt = 0.479296*DLLOGIPCt-1 + 0.109905*DLLOGM3t-1 +
0.004051
[6.34176] [2.59623] [3.27276]
DLLOGM3t = 0.025685*DLLOGIPCt-1 + 0.023628*DLLOGM3t-1 +
0.012537
[0.15948] [0.26192] [4.75317]
Interprétation des résultats
Nous obtenons un VAR d'ordre 1, nous remarquons cependant que
les coefficients de l'équation DLLOGM3 ne sont pas
significativement différents de 0 puisque la valeur du t de Student de
ces coefficients est inférieure à la valeur critique lue dans la
table de Student au seuil de 5% soit 1.96. Par ailleurs, tous ceux de
l'équation DLLOGIPC sont significativement
différents de 0. Ceci vient corroborer le test de causalité de
Granger effectué préalablement qui confirmait que DLLOGM3
ne cause pas DLLOGIPC mais plutôt la relation
inverse. Ainsi dans le cadre de ce travail, nous mettons l'emphase sur la
première équation, soit l'équation
DLLOGIPC. D'où la sensibilité de l'IPC
au temps t, suite à une variation de 1% de M3
au temps (t-1), est de 0.11%. En outre, les valeurs de la statistique
« t de Student » des coefficients nous permettent de conclure que
l'inflation est expliquée davantage par ses valeurs passées que
par celles de la masse monétaire.
74
o Test de causalité de Granger
Granger (1959) a proposé le concept de
causalité. La notion de causalité joue un rôle primordial
en économie dans la mesure où elle permet de mieux comprendre les
relations entre les variables. Considérons deux variables Y1t
et Y2t. On dit que Y1t
cause Y2t au sens de Granger si la
prévision de Y2t fondée sur la connaissance des
passés conjoints de Y1t et Y2t
est meilleure que celle fondée sur la seule connaissance du
passé de Y2t.
Théoriquement, la mise en évidence de relations
causales entre les variables économiques fournit des
éléments de réflexion propices à une meilleure
compréhension des phénomènes économiques. De
manière pratique, la mise en évidence des relations causales est
nécessaire à la formulation correcte des politiques
économiques. En effet, connaître le sens de la causalité
est aussi important que mettre en évidence une liaison entre les
variables économiques.
Hypothèse du test de causalité de
Granger
ne cause pas Y2t, si l'hypothèse suivante
est acceptée H0 :
Y ne cause pas Y1t, si
l'hypothèse suivante est acceptée H0 :
2t
Règle de décision au seuil a = 5%
:
Si la p-value > 5%, alors on accepte l'hypothèse H0
Calcul et conclusion du test :
Le logiciel EVIEWS nous fournit les résultats suivants
:
Tableau 4 : test de causalité de
Granger
75
Source : Calcul de l'auteur à partir de
données provenant de l'IHSI et de la BRH
L'hypothèse selon laquelle DLLOGM3 ne
cause pas DLLOGIPC est rejetée, donc la variation de la
masse monétaire a une influence sur la variation du niveau
général des prix. Toutefois l'hypothèse selon laquelle
DLLOGIPC ne cause pas DLLOGM3 est
acceptée ; en témoigne la probabilité qui lui est
associée (elle est supérieure à 5%, soit 87%).
SECTION 3 : STATIONNARITÉ DU VAR
IV.3.1- graphique de l'inverse des racines associées
à la partie AR des variables
Il nous est possible de vérifier la stabilité du
VAR par l'entremise du logiciel EVIEWS version 5 en visualisant graphiquement
l'inverse des racines associées à la partie AR de chacune des
variables (Voir graphique 10, en annexe).
L'inverse de la racine associée à la partie AR
appartient au disque unité complexe. Le VAR est donc bien stationnaire.
De même, EVIEWS nous donne les conditions mathématiques de la
stationnarité, comme nous pouvons le voir au tableau ci-dessous.
IV.3.2- Conditions mathématiques de la
stabilité du VAR
Tableau 5 : tableau des conditions mathématiques
du VAR
76
Sources : Calcul de l'auteur à partir de
données provenant de l'IHSI et de la BRH
Nous constatons que toutes les racines en module sont
inférieures à 1, par conséquent notre VAR standard est
bien stationnaire.
SECTION 4 : RÉPONSE AUX QUESTIONS DE LA
PROBLÉMATIQUE
Ce travail est construit autour d'une quête de savoir :
comment une modification de la masse monétaire au sens large de
l'économie haïtienne (M3) se répercute-t-elle sur le niveau
des prix en Haïti ?
Cette interrogation majeure suscite d'autres soucis, à
savoir, nous voulons fournir également des éléments de
réponses aux questions suivantes :
La réponse du niveau général des prix suite
à une modification de la masse monétaire au sens large (M3),
est-elle immédiate ou à terme ?
Si le niveau général des prix réagit suite
à un changement dans la masse monétaire, cet effet s'annule-t-il
après une certaine période ou se propage-t-il indéfiniment
dans le temps ?
77
En fait, dans l'optique d'apporter une tentative d'explication
à ces interrogations, nous allons procéder à deux
techniques économétriques : la fonction de réponse de
l'IPC suite aux impulsions de M3 et vice versa, et la
décomposition de la variance de l'erreur de prévision.
IV.4.1- fonction de réponse
La fonction de réponse aux impulsions (impulsive
responses function) nous permettra d'examiner comment réagit
l'inflation suite à un choc sur la masse monétaire et vice
versa.
Voici les résultats trouvés en utilisant le
logiciel EVIEWS : Graphique 9 : Fonction de réponse aux
impulsions
Sources : Calcul de l'auteur à partir de
données provenant de l'IHSI et de la BRH
Nous avons estimé dès la formulation des
hypothèses qu'il est juste de penser qu'un choc sur la masse
monétaire n'a pas de répercussion immédiate sur le niveau
général des prix, nous avions supposé l'existence de
ce délai en raison des mécanismes de transmission de la politique
monétaire sur le niveau général des prix. Ce que le
graphique ci-avant a confirmé car la courbe de « réponse de
DLLOGIPC » part de l'origine. En effet, une variation de 1% de la
masse
78
monétaire (M3) se répercute à 0.2% sur
l'IPC à partir du deuxième mois. L'influence du choc diminue
jusqu'à s'annuler au cours du septième mois.
Par ailleurs, un choc de 1% sur l'indice des prix à la
consommation se répercute immédiatement à hauteur de 0.4%
sur la masse monétaire M3. Cet assouplissement pourrait s'expliquer par
le fait que les autorités monétaires (BRH) ont tendance à
adopter immédiatement des mesures visant à resserrer les
conditions monétaires - par exemple en haussant les taux
d'intérêt sur les bons BRH - suite à toute
éventuelle progression du niveau général des prix.
IV.3.2- décomposition de la variance
La décomposition de la variance nous permet de savoir
avec précision de combien de pourcentage la variation de la masse
monétaire fait varier le taux d'inflation et vice versa.
Les résultats relatifs à l'étude de la
décomposition de la variance ont été reportés ici
à l'aide du logiciel EVIEWS version 5.
79
La variance de l'erreur de prévision de DLLOGIPC est
due à 95% de ses propres innovations et à 5% des innovations de
DLLOGM3. Quant à la variance de l'erreur de prévision de DLLOGM3,
elle est due à 2.7% aux innovations de DLLOGIPC et à 97.3%
à ses propres innovations. Du point de vue de ce test, on peut conclure
qu'une modification de la masse monétaire a un impact beaucoup plus
important sur le niveau général des prix qu'un choc sur le niveau
général des prix n'a d'influence sur la masse monétaire.
Conséquemment la masse monétaire est plus exogène que
l'indice des prix à la consommation, ce qui est cohérent à
l'ensemble des résultats trouvés tout au cours de cette
présente recherche notamment les résultats du test de
causalité de Granger.
80
CONCLUSION
Somme toute, ce travail s'est construit autour de
l'intérêt de déceler comment une variation de la masse
monétaire au sens large (M3) de l'économie haïtienne agit
sur l'inflation en Haïti. D'entrée de jeu, nous voulions
détecter si l'effet de cette variation de la masse monétaire sur
les prix serait immédiat ou à terme, ou encore s'il se
diffuserait indéfiniment ou non sur les périodes
subséquentes.
Après avoir clarifié les concepts qui sont
essentiellement utilisés tout au long de cette présente recherche
dont la relation existant entre base monétaire et masse
monétaire, nous avons mis les auteurs de différentes tendances en
débats sur le thème et nous avons analysé la politique
monétaire conduite en Haïti durant les années 2000. En fait,
cette période peut être subdivisée en deux
sous-périodes de deux quinquennats.
Au cours du premier quinquennat (2000-2005), la politique
monétaire a été conduite dans des circonstances
particulières caractérisées par des déficits
budgétaires persistants joints au gel de l'assistance externe dont le
poids est très significatif dans le financement du budget. Face à
cette situation, les interventions du gouvernement au près de la Banque
Centrale se multipliaient et les déficits budgétaires se
perpétuaient : ce climat a rendu inconfortable les autorités
monétaires dans la poursuite des objectifs de la politique
monétaire.
Cependant au second quinquennat (2005-2010) - dont le
début a été marqué par des mesures
d'austérité budgétaire et de bonnes relations entre
Haïti et la communauté internationale - un meilleur tableau a
été dressé : les déficits budgétaires
étaient de moins en moins fréquents, la BRH a reconstitué
ses réserves de devises qui ont été profondément
épuisées durant la première moitié des
années 2000, les objectifs ont été en grande partie
atteints en matière de défense de la
81
valeur interne et externe de la monnaie nationale. Il est
à noter que durant cette période Haïti a enregistré
quatre (4) années de croissance consécutives dont l'exercice
2008-2009 s'est révélé l'année fiscale de
référence en matière de croissance économique en
Haïti pour la période sous étude. Aussi, le PIB réel
a crû de 2.9% en 2009, soit le deuxième meilleur taux de
croissance de la Caraïbe.
Au terme de ces maintes réflexions et analyses
effectuées tout au long de ce travail, nous avons démontré
scientifiquement par l'entremise d'un modèle vectoriel
autorégressif (VAR) que la masse monétaire au sens large (M3) de
l'économie haïtienne influe sur le niveau des prix en Haïti.
En effet, durant les années 2000, une hausse de 10% de la masse
monétaire décalée d'un mois induit une augmentation de
l'inflation de 1.1% au mois succédant. Par contre une hausse de 10% de
l'inflation au mois précédent entraîne une augmentation de
4.8% de l'IPC au mois succédant. Donc, l'inflation décalée
d'un mois explique davantage le comportement du niveau des prix au mois
succédant que la variation de la masse monétaire au sens large de
l'économie décalée d'un mois. Toutefois, nous constatons
l'existence de retard dans la transmission d'un choc de la masse
monétaire au sens large sur le niveau des prix telle que nous l'avions
mentionnée dès la formulation de nos hypothèses : suite
à un choc de 1% de la masse monétaire, l'IPC ne réagit que
de 0.2% à partir du deuxième mois pour atteindre son summum puis
et les effets disparaissent complètement au septième mois.
Par ailleurs, la masse monétaire réagit
instantanément aux chocs sur le niveau des prix, ceci serait dû au
fait que la Banque Centrale prend des mesures rapidement pour restreindre la
masse monétaire au sens large de l'économie - en usant un ou
plusieurs des trois instruments dont elle dispose pour conduire la politique
monétaire - afin de contrecarrer toutes éventuelles fluctuations
des prix.
82
À titre de recommandation, nous pensons que les
poussées inflationnistes enregistrées dans l'économie
haïtienne au cours des années 2000 ne sont pas essentiellement
d'origine monétaire. Ainsi les autorités monétaires
devraient-ils rechercher ailleurs les explications sur les causes essentielles
de l'inflation en Haïti.
83
ANNEXES
a) Tableaux
Tableau 6 : Intervention de la BRH sur le marché
des changes pendant l'exercice 2008/2009
Mois
|
Achats de devises
|
Ventes de devises
|
|
Montant en $
|
Montant en
gourdes
|
Taux moyen
|
Montant en $
|
Montant en
gourdes
|
Taux moyen
|
Oct. 98
|
1,700,000.00
|
28,447,250.00
|
16.7337
|
1,450,000.00
|
24,249,375.00
|
16.7237
|
Nov. 98
|
0.00
|
0.00
|
-
|
250,000.00
|
4,164,000.00
|
16.6560
|
Déc. 98
|
3,055,000.00
|
50,684,900.00
|
16.5908
|
1,280,000.00
|
21,246,600.00
|
16.5989
|
Janv. 99
|
1,800,000.00
|
30,560,000.00
|
16.9778
|
275,000.00
|
4,634,375.00
|
16.8523
|
Fév. 99
|
1,600,000.00
|
27,165,875.00
|
16.9787
|
100,000.00
|
1,705,000.00
|
17.0500
|
Mars 99
|
8,860,000.00
|
149,989,525.00
|
16.9288
|
0.00
|
0.00
|
-
|
Avril 99
|
8,150,000.00
|
137,347,250.00
|
16.8524
|
560,000.00
|
9,453,500.00
|
16.8813
|
Mai 99
|
8,200,000.00
|
138,158,975.00
|
16.8487
|
200,000.00
|
3,368,000.00
|
16.8400
|
Juin
|
8,500,000.00
|
143,189,000.00
|
16.8458
|
1,000,000.00
|
16,872,500.00
|
16.8725
|
Juil. 99
|
3,100,000.00
|
52,624,000.00
|
16.9755
|
2,750,000.00
|
46,735,100.00
|
16.9926
|
Août 99
|
1,150,000.00
|
19,451,150.00
|
16.9140
|
2,050,000.00
|
34,686,150.00
|
16.9201
|
Sept. 99
|
0.00
|
0.00
|
-
|
3,500,000.00
|
60,116,770.00
|
17.1762
|
Total
|
46,115,000.00
|
777,617,927.00
|
16.8626
|
13,415,000.00
|
227,231,370.00
|
16.9386
|
Sources : BRU
84
Tableau 7 : Evolution de la masse monétaire en
millions de gourdes et de l'indice des prix à la consommation d'octobre
1999 à septembre 2010.
85
Tableau 8 : estimation des paramètres du VAR(3)
à partir du logiciel EVIEWS
Vector Autoregression Estimates Date: 04/15/13 Time: 13:36
Sample (adjusted): 2000M02 2010M09
Included observations: 128 after adjustments Standard errors in (
) & t-statistics in [ ]
|
DLLOGIPC
|
DLLOGM3
|
DLLOGIPC(-1)
DLLOGIPC(-2)
|
[
[
|
0.379259
(0.09183)
4.13017]
0.047620
(0.09756)
0.48812]
|
|
-0.172862 [-0.90423] -0.014161 [-0.06972] (0.19117) (0.20310)
|
DLLOGIPC(-3)
|
|
0.046905
|
|
0.334842
|
|
|
(0.08785)
|
|
(0.18289)
|
|
[
|
0.53393]
|
[
|
1.83084]
|
DLLOGM3(-1)
|
|
0.115169
|
|
0.005950
|
|
|
(0.04325)
|
|
(0.09004)
|
|
[
|
2.66291]
|
[
|
0.06608]
|
DLLOGM3(-2)
|
|
0.087284
|
|
0.073478
|
|
|
(0.04375)
|
|
(0.09108)
|
|
[
|
1.99508]
|
[
|
0.80672]
|
DLLOGM3(-3)
|
|
0.035182
|
|
0.173005
|
|
|
(0.04437)
|
|
(0.09236)
|
|
[
|
0.79299]
|
[
|
1.87308]
|
C
|
|
0.002485
|
|
0.007956
|
|
|
(0.00147)
|
|
(0.00305)
|
|
[
|
1.69531]
|
[
|
2.60674]
|
R-squared
|
0.328458
|
0.066702
|
Adj. R-squared
|
0.295159
|
0.020423
|
Sum sq. resids
|
0.011441
|
0.049589
|
S.E. equation
|
0.009724
|
0.020244
|
F-statistic
|
9.863739
|
1.441301
|
Log likelihood
|
415.0200
|
321.1613
|
Akaike AIC
|
-6.375312
|
-4.908770
|
Schwarz SC
|
-6.219342
|
-4.752799
|
Mean dependent
|
0.010582
|
0.012821
|
S.D. dependent 0.011582
|
0.020454
|
Determinant resid covariance (dof adj.)
|
3.80E-08
|
Determinant resid covariance
|
3.40E-08
|
Log likelihood
|
737.3499
|
Akaike information criterion
|
-11.30234
|
Schwarz criterion
|
-10.99040
|
Sources : calcul de l'auteur, EVIEWS 5.0
Tableau 9 : estimation des paramètres du VAR(1)
à partir du logiciel EVIEWS
86
Sources : calcul de l'auteur, EVIEWS 5.0
Graphique 10 : Inverse de la racine associée
à la partie AR
87
Sources : Calcul de l'auteur à partir de
données provenant de l'IHSI et de la BRH
Modèle 3 : Ici, on commence par :
- Estimation du modèle.
- Test de Significativité du trend. H0 : â=0 et
H1 :â?0. Deux possibilités : Si Tc=Ttab ou Proba>0.05, on
accepte H0, donc le trend est non significatif. Dans ce cas, on passe au
modèle 2. Si au contraire, Tc>Ttab ou Proba<0.05, on rejette H0,
donc le trend est significatif. Dans ce cas, on garde le modèle 3 et on
effectue le test de RU.
- Test de Racine Unitaire. H0 : ö=0 ou ñ=1
(série non stationnaire)
H1 : ö<0 ou /ñ/<1 ( série
stationnaire). Deux possibilites : Si ADF=Ttab, on accepte Ho, donc la
série est non stationnaire. Si au contraire, ADF<Ttab, on rejette H0,
donc la série est stationnaire.
Modèle 2 : Ici, on commence par :
- Estimation du modèle.
-Test de Significativité de la constante. H0 :
á=0 et H1 :á?0. Deux possibilités :. Si Tc=Ttab ou
Proba>0.05, on accepte H0, donc la constante est non significative. Dans ce
cas, on passe au modèle 1. Si au contraire, Tc>Ttab ou Proba<0.05,
on rejette H0, donc la constante est significative. Dans ce cas, on garde le
modèle 2 et on effectue le test de RU
- Test de Racine Unitaire. H0 :ö=0 ou ñ=1
(série non stationnaire) et H1 : ö<0 ou /ñ/<1 (
série stationnaire). Deux possibilites : Si ADF=Ttab, on accepte Ho,
donc la série est non stationnaire. Si au contraire, ADF<Ttab, on
rejette H0, donc la série est stationnaire.
Modèle 1 : Ici, on effectue le test
:
- Test de Racine Unitaire. H0 :ö=0 ou ñ=1
(série non stationnaire) et H1 : ö<0 ou /ñ/<1 (
série stationnaire). Deux possibilités : Si ADF=Ttab, on accepte
Ho, donc la série est non stationnaire. Si au contraire, ADF<Ttab, on
rejette H0, donc la série est stationnaire.
Test ADF (3 Modèles)
Modèle 3 : Ici, on commence par :
- Estimation du modèle.
- Test de Significativité du trend. H0 : â=0 et
H1 :â?0. Deux possibilités : Si Tc=Ttab ou Proba>0.05, on
accepte H0, donc le trend est non significatif. Dans ce cas, on passe au
modèle 2. Si au contraire, Tc>Ttab ou Proba<0.05, on rejette H0,
donc le trend est significatif. Dans ce cas, on garde le modèle 3 et on
effectue le test de RU.
- Test de Racine Unitaire. H0 : ö=0 ou ñ=1
(série non stationnaire) et H1 : ö<0 ou /ñ/<1 (
série stationnaire). Deux possibilites : Si PP=Ttab, on accepte Ho, donc
la série est non stationnaire. Si au contraire, PP<Ttab, on rejette
H0, donc la série est stationnaire.
Modèle 2 : Ici, on commence par :
- Estimation du modèle.
- Test de Significativité de la constante. H0 :
á=0 et H1 :á?0. Deux possibilités :. Si Tc=Ttab ou
Proba>0.05, on accepte H0, donc la constante est non significative. Dans ce
cas, on passe au modèle 1. Si au contraire, Tc>Ttab ou Proba<0.05,
on rejette H0, donc la constante est significative. Dans ce cas, on garde le
modèle 2 et on effectue le test de RU
- Test de Racine Unitaire. H0 :ö=0 ou ñ=1
(série non stationnaire) et H1 : ö<0 ou /ñ/<1 (
série stationnaire). Deux possibilités : Si PP=Ttab, on accepte
Ho, donc la série est non stationnaire. Si au contraire, PP<Ttab, on
rejette H0, donc la série est stationnaire.
Modèle 1 : Ici, on effectue le test
:
- Test de Racine Unitaire. H0 :ö=0 ou ñ=1
(série non stationnaire) et H1 : ö<0 ou /ñ/<1 (
série stationnaire). Deux possibilités : Si PP=Ttab, on accepte
Ho, donc la série est non stationnaire. Si au contraire, PP<Ttab, on
rejette H0, donc la série est stationnaire.
Test PP (3 Modèles)
88
Tableau 10 : Récapitulatif des stratégies
et des règles de décision des tests de racine
unitaire
89
b) Présentation des résultats des
différents tests de Dickey-Fuller effectués sur les séries
LOGIPC et LOGM3 (en niveau et en différence première) à
partir du logiciel EVIEWS 5.0 :
Null Hypothesis: LOGIPC has a unit root
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic 0.087090
0.9969
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic based on SIC,
MAXLAG=12)
Test critical values: 1% level -4.030157
10% level -3.147221
5% level -3.444756
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LOGIPC)
Method: Least Squares
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
Date: 12/10/12 Time: 13:30
Sample (adjusted): 1999M12 2010M09
Included observations: 130 after adjustments
LOGIPC(-1) 0.000839 0.009635 0.087090 0.9307
D(LOGIPC(-1)) 0.453664 0.080975 5.602525 0.0000
C 0.006284 0.036354 0.172866 0.8630
@TREND(1999M10) -6.59E-05 0.000118 -0.557720 0.5780
R-squared 0.289434 Mean dependent var 0.010561
Adjusted R-squared 0.272516 S.D. dependent var
0.011494
S.E. of regression 0.009803 Akaike info criterion
-6.381938
Sum squared resid 0.012109 Schwarz criterion
-6.293706
Log likelihood 418.8260 F-statistic 17.10781
Durbin-Watson stat 2.038036 Prob(F-statistic)
0.000000
90
Null Hypothesis: LOGIPC has a unit root
Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=12)
t-Statistic Prob.*
Test critical values: 1% level -3.481217
5% level -2.883753
10% level -2.578694
Exogenous: Constant
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.262753
0.1857
Dependent Variable: D(LOGIPC)
Method: Least Squares
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
LOGIPC(-1) -0.004422 0.001954 -2.262753 0.0253
D(LOGIPC(-1)) 0.466231 0.077565 6.010807 0.0000
C 0.025890 0.009240 2.802129 0.0059
Date: 12/10/12 Time: 13:31
Sample (adjusted): 1999M12 2010M09
Included observations: 130 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic
Prob.
R-squared 0.287680 Mean dependent var 0.010561
Adjusted R-squared 0.276462 S.D. dependent var
0.011494
S.E. of regression 0.009777 Akaike info criterion
-6.394857
Sum squared resid 0.012139 Schwarz criterion
-6.328683
Log likelihood 418.6657 F-statistic 25.64531
Durbin-Watson stat 2.048777 Prob(F-statistic)
0.000000
91
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=12)
t-Statistic Prob.*
Null Hypothesis: LOGIPC has a unit root
Augmented Dickey-Fuller test statistic 3.976333
1.0000
Test critical values: 1% level -2.582872
5% level -1.943304
10% level -1.615087
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Method: Least Squares
Date: 12/10/12 Time: 13:32
Dependent Variable: D(LOGIPC)
LOGIPC(-1) 0.001010 0.000254 3.976333 0.0001
D(LOGIPC(-1)) 0.538400 0.075098 7.169334 0.0000
Sample (adjusted): 1999M12 2010M09
Included observations: 130 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic
Prob.
R-squared 0.243640 Mean dependent var 0.010561
Adjusted R-squared 0.237731 S.D. dependent var
0.011494
S.E. of regression 0.010035 Akaike info criterion
-6.350251
Sum squared resid 0.012889 Schwarz criterion
-6.306135
Log likelihood 414.7663 Durbin-Watson stat
2.089920
92
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=12)
t-Statistic Prob.*
Null Hypothesis: D(LOGIPC) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Augmented Dickey-Fuller test statistic
-6.929208 0.0000
Test critical values: 1% level -4.030157
5% level -3.444756
10% level -3.147221
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Sample (adjusted): 1999M12 2010M09
Dependent Variable: D(LOGIPC,2)
Method: Least Squares
Date: 12/10/12 Time: 13:32
@TREND(1999M10) -5.58E-05 2.39E-05 -2.332003
0.0213
Included observations: 130 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
D(LOGIPC(-1)) -0.544760 0.078618 -6.929208 0.0000
C 0.009445 0.002180 4.331590 0.0000
R-squared 0.274637 Mean dependent var -4.02E-05
Adjusted R-squared 0.263214 S.D. dependent var
0.011376
S.E. of regression 0.009765 Akaike info criterion
-6.397262
Sum squared resid 0.012110 Schwarz criterion
-6.331088
Log likelihood 418.8220 F-statistic 24.04238
Durbin-Watson stat 2.039518 Prob(F-statistic)
0.000000
93
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=12)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.915043
0.6410
Null Hypothesis: LOGM3 has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Test critical values: 1% level -4.029595
5% level -3.444487
10% level -3.147063
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Sample (adjusted): 1999M11 2010M09
Dependent Variable: D(LOGM3)
Method: Least Squares
Date: 12/10/12 Time: 13:33
@TREND(1999M10) 0.000449 0.000265 1.697009
0.0921
Included observations: 131 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
LOGM3(-1) -0.041029 0.021425 -1.915043 0.0577
C 0.432743 0.217405 1.990493 0.0487
R-squared 0.036108 Mean dependent var 0.013177
Adjusted R-squared 0.021047 S.D. dependent var
0.020487
S.E. of regression 0.020270 Akaike info criterion
-4.936682
Sum squared resid 0.052593 Schwarz criterion
-4.870838
Log likelihood 326.3527 F-statistic 2.397485
Durbin-Watson stat 1.930151 Prob(F-statistic)
0.095020
94
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=12)
t-Statistic Prob.*
Null Hypothesis: LOGM3 has a unit root
Exogenous: Constant
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.373908
0.5933
Test critical values: 1% level -3.480818
5% level -2.883579
10% level -2.578601
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Date: 12/10/12 Time: 13:33
Dependent Variable: D(LOGM3)
Method: Least Squares
C 0.070600 0.041833 1.687642 0.0939
Sample (adjusted): 1999M11 2010M09
Included observations: 131 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic
Prob.
LOGM3(-1) -0.005245 0.003817 -1.373908 0.1719
R-squared 0.014422 Mean dependent var 0.013177
Adjusted R-squared 0.006782 S.D. dependent var
0.020487
S.E. of regression 0.020417 Akaike info criterion
-4.929700
Sum squared resid 0.053777 Schwarz criterion
-4.885804
Log likelihood 324.8954 F-statistic 1.887624
Durbin-Watson stat 1.956048 Prob(F-statistic)
0.171853
95
Exogenous: None
t-Statistic Prob.*
Null Hypothesis: LOGM3 has a unit root
Test critical values: 1% level -2.582734
5% level -1.943285
10% level -1.615099
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC,
MAXLAG=12)
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller test statistic 7.269761
1.0000
Dependent Variable: D(LOGM3)
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
LOGM3(-1) 0.001192 0.000164 7.269761 0.0000
Method: Least Squares
Date: 12/10/12 Time: 13:33
Sample (adjusted): 1999M11 2010M09
Included observations: 131 after adjustments
R-squared -0.007338 Mean dependent var 0.013177
Adjusted R-squared -0.007338 S.D. dependent var
0.020487
S.E. of regression 0.020562 Akaike info criterion
-4.923129
Sum squared resid 0.054964 Schwarz criterion
-4.901181
Log likelihood 323.4649 Durbin-Watson stat
1.926039
96
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=12)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -11.01484
0.0000
Null Hypothesis: D(LOGM3) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Test critical values: 1% level -4.030157
5% level -3.444756
10% level -3.147221
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Sample (adjusted): 1999M12 2010M09
Dependent Variable: D(LOGM3,2)
Method: Least Squares
Date: 12/10/12 Time: 13:35
@TREND(1999M10) -4.71E-05 4.85E-05 -0.971557
0.3331
Included observations: 130 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
D(LOGM3(-1)) -0.983543 0.089292 -11.01484 0.0000
C 0.016037 0.003980 4.029042 0.0001
R-squared 0.488684 Mean dependent var 0.000117
Adjusted R-squared 0.480632 S.D. dependent var
0.028630
S.E. of regression 0.020633 Akaike info criterion
-4.901081
Sum squared resid 0.054065 Schwarz criterion
-4.834907
Log likelihood 321.5703 F-statistic 60.68941
Durbin-Watson stat 1.973888 Prob(F-statistic)
0.000000
97
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=12)
t-Statistic Prob.*
Null Hypothesis: D(LOGM3) has a unit root
Exogenous: Constant
Augmented Dickey-Fuller test statistic
-10.97669 0.0000
Test critical values: 1% level -3.481217
5% level -2.883753
10% level -2.578694
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LOGM3,2)
Date: 12/10/12 Time: 13:35
Sample (adjusted): 1999M12 2010M09
Method: Least Squares
Included observations: 130 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
D(LOGM3(-1)) -0.974104 0.088743 -10.97669 0.0000
C 0.012780 0.002146 5.956124
0.0000
R-squared 0.484884 Mean dependent var 0.000117
Adjusted R-squared 0.480860 S.D. dependent var
0.028630
S.E. of regression 0.020628 Akaike info criterion
-4.909060
Sum squared resid 0.054466 Schwarz criterion
-4.864945
Log likelihood 321.0889 F-statistic 120.4877
Durbin-Watson stat 1.978996 Prob(F-statistic)
0.000000
98
Présentation des résultats des
différents tests de Phillips-Perron effectués sur les
séries LOGIPC et LOGM3 (en niveau et en différence
première) à partir du logiciel EVIEWS 5.0 :
Null Hypothesis: LOGIPC has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Adj. t-Stat Prob.*
Bandwidth: 6 (Newey-West using Bartlett kernel)
Phillips-Perron test statistic 0.218607 0.9980
Test critical values: 1% level -4.029595
5% level -3.444487
10% level -3.147063
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Residual variance (no correction) 0.000116
HAC corrected variance (Bartlett kernel) 0.000279
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOGIPC)
Method: Least Squares
Date: 12/10/12 Time: 13:22
Sample (adjusted): 1999M11 2010M09
Variable
|
Coefficient
|
|
|
Included observations: 131 after adjustments
LOGIPC(-1)
|
0.013402
|
0.010448 1.282712
|
|
C
|
-0.034218
|
0.039709 -0.861716
|
|
@TREND(1999M10)
|
-0.000252
|
Std. Error t-Statistic
0.000126 -1.993729
|
Prob.
|
R-squared
|
0.106506
|
Mean dependent var
|
0.2019
|
Adjusted R-squared
|
0.092545
|
|
0.3905
|
|
0.010918
|
Akaike info criterion
|
0.0483
|
Sum squared resid
|
0.015257
|
|
|
Log likelihood
|
407.4114
|
F-statistic
|
0.010516
|
S.E. of regression
Durbin-Watson stat
|
1.109030
|
S.D. dependent var
Prob(F-statistic)
|
0.011461
-6.174221
|
99
Null Hypothesis: LOGIPC has a unit root
Exogenous: Constant
Adj. t-Stat Prob.*
Bandwidth: 6 (Newey-West using Bartlett kernel)
Phillips-Perron test statistic -2.195905 0.2088
5% level -2.883579
10% level -2.578601
Test critical values: 1% level -3.480818
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Residual variance (no correction) 0.000120
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
0.000312
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOGIPC)
Method: Least Squares
Date: 12/10/12 Time: 13:23
Variable
|
Coefficient
|
|
|
Sample (adjusted): 1999M11 2010M09
LOGIPC(-1)
|
Included observations: 131 after adjustments
-0.007009
|
0.002111 -3.320918
|
|
C
|
0.042603
|
0.009710 4.387412
|
|
R-squared
|
0.078759
|
Std. Error t-Statistic
Mean dependent var
|
Prob.
|
Adjusted R-squared
|
0.071618
|
|
0.0012
|
|
0.011043
|
Akaike info criterion
|
0.0000
|
Sum squared resid
|
0.015731
|
Schwarz criterion
|
|
Log likelihood
|
405.4083
|
F-statistic
|
0.010516
|
Durbin-Watson stat
|
1.053910
|
S.D. dependent var
Prob(F-statistic)
|
0.011461
|
100
Bandwidth: 7 (Newey-West using Bartlett kernel)
Adj. t-Stat Prob.*
Null Hypothesis: LOGIPC has a unit root
Exogenous: None
5% level -1.943285
10% level -1.615099
Phillips-Perron test statistic 5.323932 1.0000
Test critical values: 1% level -2.582734
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Residual variance (no correction) 0.000138
HAC corrected variance (Bartlett kernel) 0.000469
Variable
|
Coefficient
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOGIPC)
LOGIPC(-1)
|
0.002205
|
0.000224 9.846570
|
|
Method: Least Squares
Date: 12/10/12 Time: 13:23
R-squared
|
-0.058709
|
Mean dependent var
|
|
Sample (adjusted): 1999M11 2010M09
Adjusted R-squared
|
-0.058709
|
|
|
|
Included observations: 131 after adjustments
0.011793
|
Akaike info criterion
|
|
Sum squared resid
|
0.018078
|
Schwarz criterion
|
|
Log likelihood
|
396.2984
|
Std. Error t-Statistic
Durbin-Watson stat
|
Prob.
|
101
Adj. t-Stat Prob.*
Phillips-Perron test statistic -6.903092 0.0000
Null Hypothesis: D(LOGIPC) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Bandwidth: 2 (Newey-West using Bartlett kernel)
10% level -3.147221
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Test critical values: 1% level -4.030157
5% level -3.444756
Residual variance (no correction) 9.32E-05
HAC corrected variance (Bartlett kernel) 9.16E-05
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOGIPC,2)
Variable
|
Coefficient
|
|
|
Method: Least Squares
D(LOGIPC(-1))
|
-0.544760
|
0.078618 -6.929208
|
|
Date: 12/10/12 Time: 13:24
C
|
0.009445
|
0.002180 4.331590
|
|
Sample (adjusted): 1999M12 2010M09
@TREND(1999M10)
|
-5.58E-05
|
2.39E-05 -2.332003
|
|
Included observations: 130 after adjustments
R-squared
|
0.274637
|
Mean dependent var
|
|
Adjusted R-squared
|
0.263214
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
|
0.009765
|
Akaike info criterion
|
|
Sum squared resid
|
0.012110
|
Schwarz criterion
|
0.0000
|
Log likelihood
|
418.8220
|
F-statistic
|
0.0000
|
Durbin-Watson stat
|
2.039518
|
Prob(F-statistic)
|
0.0213
|
102
Adj. t-Stat Prob.*
Null Hypothesis: LOGM3 has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Bandwidth: 4 (Newey-West using Bartlett kernel)
Phillips-Perron test statistic -2.019091 0.5852
Test critical values: 1% level -4.029595
5% level -3.444487
10% level -3.147063
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Residual variance (no correction) 0.000401
HAC corrected variance (Bartlett kernel) 0.000498
Phillips-Perron Test Equation
Variable
|
Coefficient
|
|
|
Dependent Variable: D(LOGM3)
Method: Least Squares
LOGM3(-1)
|
-0.041029
|
0.021425 -1.915043
|
|
Date: 12/10/12 Time: 13:25
C
|
0.432743
|
0.217405 1.990493
|
|
Sample (adjusted): 1999M11 2010M09
@TREND(1999M10)
|
0.000449
|
0.000265 1.697009
|
|
Included observations: 131 after adjustments
R-squared
|
0.036108
|
Mean dependent var
|
|
Adjusted R-squared
|
0.021047
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
|
0.020270
|
Akaike info criterion
|
|
Sum squared resid
|
0.052593
|
Schwarz criterion
|
0.0577
|
Log likelihood
|
326.3527
|
F-statistic
|
0.0487
|
Durbin-Watson stat
|
1.930151
|
Prob(F-statistic)
|
0.0921
|
103
Bandwidth: 3 (Newey-West using Bartlett kernel)
Adj. t-Stat Prob.*
Phillips-Perron test statistic -1.314582 0.6216
Null Hypothesis: LOGM3 has a unit root
Exogenous: Constant
5% level -2.883579
10% level -2.578601
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Test critical values: 1% level -3.480818
Residual variance (no correction) 0.000411
HAC corrected variance (Bartlett kernel) 0.000474
Phillips-Perron Test Equation
Variable
|
Coefficient
|
|
|
Dependent Variable: D(LOGM3)
LOGM3(-1)
|
-0.005245
|
0.003817 -1.373908
|
|
Method: Least Squares
Date: 12/10/12 Time: 13:26
C
|
0.070600
|
0.041833 1.687642
|
|
Sample (adjusted): 1999M11 2010M09
R-squared
|
0.014422
|
Mean dependent var
|
|
Adjusted R-squared
|
Included observations: 131 after adjustments
0.006782
|
|
|
|
0.020417
|
Akaike info criterion
|
|
Sum squared resid
|
0.053777
|
Std. Error t-Statistic
Schwarz criterion
|
Prob.
|
Log likelihood
|
324.8954
|
F-statistic
|
|
Durbin-Watson stat
|
1.956048
|
Prob(F-statistic)
|
0.1719
0.0939
|
104
Exogenous: None
Bandwidth: 4 (Newey-West using Bartlett kernel)
Adj. t-Stat Prob.*
Null Hypothesis: LOGM3 has a unit root
Test critical values: 1% level -2.582734
5% level -1.943285
10% level -1.615099
Phillips-Perron test statistic 6.520607 1.0000
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Residual variance (no correction) 0.000420
HAC corrected variance (Bartlett kernel) 0.000521
Variable
|
Coefficient
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOGM3)
LOGM3(-1)
|
0.001192
|
0.000164 7.269761
|
|
Method: Least Squares
R-squared
|
-0.007338
|
Mean dependent var
|
|
Date: 12/10/12 Time: 13:26
Adjusted R-squared
|
-0.007338
|
|
|
Sample (adjusted): 1999M11 2010M09
|
0.020562
|
Akaike info criterion
|
|
Sum squared resid
|
Included observations: 131 after adjustments
0.054964
|
Schwarz criterion
|
|
Log likelihood
|
323.4649
|
Std. Error t-Statistic
Durbin-Watson stat
|
Prob.
|
105
Bandwidth: 3 (Newey-West using Bartlett kernel)
Adj. t-Stat Prob.*
Phillips-Perron test statistic -11.06023 0.0000
Null Hypothesis: D(LOGM3) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
10% level -3.147221
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Test critical values: 1% level -4.030157
5% level -3.444756
Residual variance (no correction) 0.000416
HAC corrected variance (Bartlett kernel) 0.000467
Phillips-Perron Test Equation
Variable
|
Coefficient
|
|
|
Dependent Variable: D(LOGM3,2)
Method: Least Squares
D(LOGM3(-1))
|
-0.983543
|
0.089292 -11.01484
|
|
Date: 12/10/12 Time: 13:26
C
|
0.016037
|
0.003980 4.029042
|
|
Sample (adjusted): 1999M12 2010M09
@TREND(1999M10)
|
-4.71E-05
|
4.85E-05 -0.971557
|
|
Included observations: 130 after adjustments
R-squared
|
0.488684
|
Mean dependent var
|
|
Adjusted R-squared
|
0.480632
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
|
0.020633
|
Akaike info criterion
|
|
Sum squared resid
|
0.054065
|
|
0.0000
|
Log likelihood
|
321.5703
|
F-statistic
|
0.0001
|
Durbin-Watson stat
|
1.973888
|
Prob(F-statistic)
|
0.3331
|
106
Bandwidth: 3 (Newey-West using Bartlett kernel)
Adj. t-Stat Prob.*
Phillips-Perron test statistic -11.02465 0.0000
Null Hypothesis: D(LOGM3) has a unit root
Exogenous: Constant
5% level -2.883753
10% level -2.578694
Test critical values: 1% level -3.481217
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Residual variance (no correction) 0.000419
HAC corrected variance (Bartlett kernel) 0.000472
Phillips-Perron Test Equation
Variable
|
Coefficient
|
|
|
Dependent Variable: D(LOGM3,2)
D(LOGM3(-1))
|
-0.974104
|
0.088743 -10.97669
|
|
Method: Least Squares
Date: 12/10/12 Time: 13:27
C
|
0.012780
|
0.002146 5.956124
|
|
Sample (adjusted): 1999M12 2010M09
R-squared
|
0.484884
|
Mean dependent var
|
|
Adjusted R-squared
|
Included observations: 130 after adjustments
0.480860
|
|
|
|
0.020628
|
Akaike info criterion
|
|
Sum squared resid
|
0.054466
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
Log likelihood
|
321.0889
|
F-statistic
|
|
Durbin-Watson stat
|
1.978996
|
Prob(F-statistic)
|
0.0000
0.0000
|
107
Quelques tentatives à partir des séries M1
et M2 : a) Résultats obtenus à partir de M1
DLLOGIPCt = 0.509803*DLLOGIPCt-1 + 0.062282*DLLOGM1t-1 +
0.004418
(6.77247] (2.1136] (3.61161]
DLLOGM1t = -0.130265*DLLOGIPCt-1 - 0.130815*DLLOGM1t-1 +
0.015368
(-0.56798] (-1.45707] (4.12359]
Les résultats de l'équation « DLLOGIPCt »
sont similaires aux résultats retrouvés dans le cadre de ce
présent travail en représentant le VAR à partir de M3.
Pour la stabilité du VAR
Toutes les racines sont à l'intérieure du cercle,
ce VAR est bien stationnaire.
108
Fonction de réponses aux impulsions
Suite à un choc de 1% sur M1, l'inflation réagit
à partir de la deuxième période avec une
variation de 0.2%.
Décomposition de la variance
La variance de l'erreur de prévision de DLLOGIPC est due
à 97% de ses propres innovations contre 3% de celles de DLLOGM1.
b) Résultats obtenus à partir de M2
DLLOGIPCt = 0.495975*DLLOGIPCt-1 + 0.097067*DLLOGM2t-1 +
0.004311
(6.52879] (1.86037] (3.41597]
DLLOGM2t = 0.129120*DLLOGIPCt-1 - 0.130815*DLLOGM2t-1 +
0.009473
(0.98305] (-1.45707] (4.34109]
109
La dans l'équation «DLLOGIPCt », le
coefficient de DLLOGM2 n'est pas statistiquement significatif.
110
Tableau #11 : Evolution des agrégats
monétaires Ml et M2 en millions de gourdes d'octobre 1999 à
septembre 2010.
|
1999-2000
|
2000-2001
|
2001-2002
|
2002-2003
|
2003 2004
|
2004-2005
|
Mois
|
Mien ME
|
M2enMG
|
Mien ME
|
M2enMG
|
M1enMG
|
M2enMG
|
M1enMG
|
M2enMG
|
M1enMG
|
M2enMG
|
M1enMG
|
M2enMG
|
Qcta re
|
7,389.75
|
16,6fi844
|
8,606.70
|
L3,491.11
|
9,542.35
|
21,206E7
|
..,56455
|
24,45229
|
14,137.93
|
3.0,7295.
|
16,10951
|
35,05759
|
Novembre
|
7,437.0D
|
16,8602S
|
9,477.52
|
.3,38 20
|
9,5E5.24
|
21,27235
|
..,391.02
|
24,8fi0.75
|
14,783,84
|
31,729448
|
16,43429
|
34,99251
|
Décembre
|
8,15309
|
17,66633
|
9,052.13
|
20,069.47
|
10,31323
|
21,92155
|
13,065.3
|
26,191.07
|
15,95922
|
33,21561
|
17,361.1E
|
36,44561
|
Janvier
|
7,986.69
|
17,745.13
|
9,259.63
|
20,14762
|
10,247 26
|
21,792.73
|
13,07921
|
26,656.10
|
15,944.71
|
33,59103
|
17,214,83
|
36,537.92
|
Février
|
7,77E26
|
17,711.43
|
9,716.42
|
20,064.44
|
10,584.60
|
22,08234
|
13,728.72
|
27,95525
|
15,972.43
|
34,040.62
|
17,257.69
|
36,85662
|
Mars
|
7,946.11
|
12,116.44
|
9,936.71
|
20,539.74
|
10,3E4.69
|
21,919.12
|
13,53227
|
28,208.71
|
1fi,146.44
|
34,351.13
|
17,74355
|
37,569.64
|
Avril
|
8,022.0E
|
12,254,29
|
9,695.35
|
20,43357
|
10,30265
|
21,27256
|
14,10fi56
|
29,08351
|
15,969.42
|
34,034.27
|
:7,59E62
|
37,622.66
|
Mai
|
7,811.44
|
18,241.75
|
9,619.01
|
20,388.79
|
10,39E65
|
21,840.12
|
13,880,80
|
:3,.66.18
|
15,401E5
|
33,517.19
|
.7,588.49
|
37,53233
|
Juin
|
2,048.71
|
12;66E21
|
9,242.22
|
20,617.16
|
1441122
|
22,260.70
|
14,0E7.04
|
29,22726
|
15,010.61
|
33,455.E
|
18,227.24
|
32,192.65
|
Juillet
|
8,1&0.87
|
18,774.44
|
9,980.79
|
20/689.69
|
14,67490
|
22,71153
|
14,242.37
|
30,063E7
|
15,44922
|
34,04128
|
18,624.75
|
38,492.11
|
Août
|
8,157.01
|
10,79337
|
3,3E0.01
|
21,014.04
|
11,24625
|
23,251.09
|
14,23..s.
|
3.0,201.29
|
15,958.47
|
34,300.5.
|
18,75G.76
|
38,508.73
|
Septembre
|
2.527.87
|
19,3E721
|
9,303.35
|
21,02755
|
11,237.29
|
23,4E254
|
14,158,9
|
30.34539
|
15,906.0E
|
34,508,80
|
18,9990E
|
38,838E4
|
|
|
|
|
|
|
|
2005 200e
|
2005-2007
|
2007 200E
|
200E-2049
|
204E-2010
|
Mois
|
Mien ME
|
M2enMG
|
Mien ME
|
M2enMG
|
M1enMG
|
M2enMG
|
M1enMG
|
M2enMG
|
M1enMG
|
M2enMG
|
Octobre
|
12,91E52
|
35,352.24
|
19,253.=?
|
42,524.75
|
21,572.44
|
=5,235.33
|
25,2E7.75
|
50,54430
|
28,49E35
|
54,70304
|
Novembre
|
18,720.68
|
38,61128
|
=9,52.=.::
|
42,85fi5fi
|
21,805.36
|
=5,52L.=3
|
25,22521
|
51,029.17
|
28,111.45
|
54,2E3.42
|
Clkemhre
|
20,43E.39
|
40,48933
|
2=,03S.S2
|
44,625.02
|
23,713.29
|
47,2.:.SS
|
27,95E32
|
53,6E223
|
29,7950E
|
56,0E7.19
|
Janvier
|
20,448,84
|
44,994.43
|
2.0,144.fi7
|
44,14152
|
24,11950
|
42,253.32
|
27,4815.
|
53,04934
|
30,265.46
|
57,14653
|
Février
|
210,1E521
|
44,84829
|
.9,7G1.42
|
43,839.03
|
23,312.2fi
|
47,45958
|
27,477.03
|
53,715.49
|
31,65027
|
58,123.03
|
Mars
|
19,9479E
|
40,976.48
|
19,513.00
|
41,9859fi
|
24,096.0
|
42,37E52
|
27,475.07
|
53,33159
|
31,72420
|
59,10423
|
Avril
|
24,24357
|
41,35237
|
19,934.68
|
=2,28722
|
24,526.62
|
49,21050
|
26,373.69
|
52,73E68
|
32.795.02
|
60,5912fi
|
Mai
|
24,4.4.09
|
41,824.63
|
19,6133.7
|
42,393.07
|
24,72063
|
49,901.37
|
26,447.78
|
52,09251
|
::.=9420
|
51,285.4E
|
Juin
|
20,24823
|
41,64630
|
19,9E033
|
43,21E53
|
24,5E455
|
49,222.27
|
26,154.44
|
52,4E531
|
33,507.77
|
5.,581.72
|
Juillet
|
19,43E.09
|
40,81952
|
20,16923
|
43,753.64
|
24,99506
|
50,39955
|
26,14705
|
52,370.44
|
35,03537
|
53,21938
|
Août
|
19,511.76
|
40,833.67
|
2.O,67463
|
44,113.61
|
26,21957
|
51,4902
|
27,117.19
|
52,82537
|
34,518.25
|
52,892.41
|
Septembre
|
19,56153
|
42,E79,24
|
21,2E2.78
|
44,732.1fi
|
25,139.46
|
54,2543fi
|
28,959.3E
|
54,24621
|
37,45520
|
S6,4fi629
|
Source ; BRH
111
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