LXX. IV-1.MILIEU HUMAIN
En général, la plus part des Pygmées en
Afrique centrale qui vivent dans la forêt,ont un mode de vie lié
à leur environnement. Ils développent un style de vie
traditionnel mis sur pieds de façon continue afin de répondre aux
besoins de survie et de bien-être. Mais chaque fois que leur
environnement est menacé, un changement s'opère au niveau de leur
culture.
LXXI. IV-1-1. Mode d'occupation de l'espace avant la
déforestation
L'occupation de l'espace chez les Nkola/Ngyéli se
caractérisait par une structure d'habitat particulière, le
campement était constitué d'un petit nombre de huttes
hémisphériques disposées en cercle. Le campement, lieu
géographique, était le cadre social de la vie
économique ; c'était aussi et surtout, la
matérialisation d'une communauté. La configuration spatiale en
cercle l'indique clairement. La vie quotidienne se déroulait devant la
hutte en plein air sur la place centrale sauf lorsqu'il pleuvait. Ce groupe
local était constitué d'un certain nombre varié de
familles conjugales généralement monogamiques.
En forêt, les Nkola/Ngyéliavaient deux sortes de
résidence. Celui habité de façon permanente s'appelait le
Mpbogà en Nkola et Kwàtoen Ngyéli.
Village de lisière, ce milieu de vie était construit en fonction
de l'environnement forestier et à côté des petits cours
d'eau utilisés pour la lessive, la vaisselle, les toilettes, la
pêche et pour certains rites. Les huttes qu'on y trouvaitétaient
construites à base des larges feuilles de marantacées ou
d'Anthocléista. D'après Aristide BITOUGA(2011),Ces feuilles
étaient fixées à l'ossature végétale de
l'habitat : une encoche était faite sur la nervure, près du
pétiole et les feuilles étaient crochetées en rang. Cette
disposition conférait un aspect en écailles de pangolin.A
l'intérieur de ces huttes on trouvait des lits fabriqués à
l'aide des matériaux locaux. Les peaux d'arbres servaient de matelas et
les nattes aussi.
L'autre habitat ou campement de forêt était
appelé Nyàgô.Il étaitconstruit par les
Nkola/Ngyéli lorsqu'ils devraient s'absenter de leur campement permanent
pour les activités cynégétiques. Le type d'habitat
était le même mais imposait aussi une proximité avec un
cours d'eau ou un ruisseau, qu'il s'agisse d'un camp de ligne de pièges,
d'un bivouac pour quelques jours ou d'une partie de chasse collective pour
plusieurs semaines. Pour Aristide BITOUGA (2O11), le choix de l'emplacement
d'un campement est stratégique dans le sens où il tient de la
configuration physique des lieux. En effet, la faible densité en gros
arbres pour faciliter le dégagement du site ; un sol relativement
meuble pour faciliter l'ancrage de l'ossature de l'habitat et peu inondable,
tiennent lieu de ces exigences. En outre les Bakola/Bagyéli
privilégiaient aussi des sites naturels propices à l'occupation
humaine comme les abris sous roches.
Ici, la présence de plusieurs clans dans une même
communauté donnait lieu à structuration clanique groupale. On
retrouvait donc dans une communauté, plusieurs groupes.
Photo N° 11 : Campement de
lisière pour chasse à Yom
Source : Nzie, 2013.
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