XVI. II-5-3-3. Les
Bédzan
Pour les Bédzan, l'aire de peuplement se réduit
à quelques centaines de kilomètres carrés dans la plaine
Tikar, au secteur de Ngambé-Nditam. Elle comporterait en tout six
communautés, installées dans les ressorts territoriaux des
chefferies de Ngambé, Gah, Ngoume et Nditam.
XVII. II-6. CONCEPT DU DEVELOPPEMENT
Le dictionnaire français Larousse, admet plusieurs
acceptions sur le mot « développer». De prime abord,
c'est un verbe du premier groupe doté des significations
plurielles : ôter de l'enveloppe, déployer, dérouler,
faire connaitre, augmenter progressivement, exposer en détail,
s'accroitre, sortir de l'état embryonnaire, faire apparaitre l'image sur
un cliché. Le mot développement quant lui signifierait
évolution vers un stade plus avancé.
C'est un concept polysémique qui évoque
plusieurs dimensions à la fois théoriques et même
idéologiques. Pour les uns, il relève de l'idéologie
LATOUCHE (1990), tandis que pour d'autres, il relève de la croyance RIST
(1996), ou encore de la théorie économique. La définition
du concept de développement est très diversifiée et se
heurte parfois à des versions quelque peu divergentes.
Pour MBONJI,E (1988),le développement est comme un
processus multidimensionnel comprenant les structures de production et
l'expression de la culture et la culture elle-même, l'ensemble des
manifestations productrices tant technologiques qu'économique,
artistique ou quotidienne, bref l'ensemble de tous les aspects de la vie(...)le
développement comme étant une modalité, un paradigme parmi
tant d'autre qui nécessite une vision anthropologique sur les
différentes façons selon lesquelles les sociétés
évoluent, changent. L'Hommeest le bénéficiaire du
développement et celui-ci doit tenir compte de toute sa dimension
culturelle. Il importe donc de préciser que le développement ne
saurait se faire d'une façon uniforme, unicolore. Ainsi, chaque culture
contient donc les germes de son développement, qui est un système
de production et de consommation. Il est autour de nous, dans nos cultures,
dans nos traditions, dans nos génies créateurs.
MBONJI, Einvite donc l'Afrique à opter pour cette
approche du développement afin de sortir de son
sous-développement. Le développement n'est pas une chose qu'on
impose dans nos sociétés, mais un processus qui a pour principe
et pour finalité l'Homme dans sa personnalité culturelle toute
entière. Les cultures africaines ne sont donc pas un frein au processus
du développement de l'Afrique. Il revient à tout projet et
programme de développement d'intégrer les cultures dans le
processus de la conception, de la réalisation et du suivi de ces
actions, entendues comme amélioration des conditions de vie, et de
recherche du bien-être total.
D'après L'UNESCO (1992),le développement est
ce processus complet et holistique multidimensionnel qui va au-delà de
la simple croissance économique pour intégrer toutes les
dimensions dont la vie sociale et toutes les énergies de la
communauté dont tous les membres devraient bénéficier des
résultats qui en découlent. Pour l'UNESCO, la dimension
économique n'est pas la seule dans le processus du
développement. Le développement intègre
toutes les dimensions de la vie. Ce processus qui concerne l'Homme doit
être holistique.La dimension culturelle du
développement ici étant importante.
Selon Olivier DE SARDAN (1995),le développement est
un ensemble de processus sociaux induits par les opérations
volontaristes de transformations d'un milieu social entreprises par le biais
d'institutions extérieures à ce milieu mais cherchant à
mobiliser celui-ci et reposant sur une tentative de greffe de ressource et ou
des techniques et ou de savoirs. Pour lui, le développement peut
être impulsé de l'extérieur par le biais des institutions
et des agences de développement. L'Afrique ici attend le
développement comme modèle standard pensé depuis
l'Occident. Autrement dit, l'auteur nous présente le
développement comme altérité anthropologique et non comme
une opposition entre modernité et tradition.
Quant à Gilbert RIST (1996),le développement
est assimilé au processus qui induit le changement dans
l'évolution naturelle. De l'évolution naturelle au changement
social, la transposition semble assez simple à réaliser.
L'évolution et le changement social deviennent le processus de
développement.
Au total,le développement apparaît comme un
processus de changement ininterrompu, ayant des effets cumulatifs qui sont
irréversibles et qui sont dirigés vers une finalité
précise. Dans cette perspective, le développement est non
seulement irréversible, mais il apparaît aussi inévitable.
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