B- La nécessité
d'un amenuisement de la prépondérance de la France
L'un des reproches le plus souvent adressé à la
Francophonie, c'est sa trop grande proximité et sa très grande
dépendance vis-à-vis de la France. En effet, la France est le
pays qui porte résolument à bout de bras la Francophonie .La
question qui se pose alors est celle du financement de l'Organisation. La plus
grande part du budget de la Francophonie est assumé par ce pays. En
20008, environ 50% du budget était financé par l'hexagone, le
reste étant à la charge des autres membres. Ce qui les met
d'office hors jeu quand il s'agit de la détermination de la prise des
décisions. Ce qui est tout simplement logique puisque très
souvent, c'est celui qui paye qui décide. Ainsi est- il difficile pour
l'Organisation de prendre des mesures qui vont à l'encontre des
intérêts directs de ce pays en Côte d'Ivoire, mais aussi ses
intérêts au sein même de la Francophonie. La France a
été taxée de soutenir un candidat qu'elle voulait à
tout prix et certainement à tous les prix installer au pouvoir. Pour
beaucoup d'observateurs, cette prise de position de la France en Côte
d'Ivoire ne pouvait que rejoindre la position du Secrétaire
général Abdou Diouf qui lui aussi, au nom de l'Organisation, a
pris fait et cause pour Alassane Ouattara, donné vainqueur par la CEI et
certifié par le RSSG. Pour faire cesser cette confusion entretenue, il
importe que les autres membres apportent leur participation financière
au fonctionnement de la Francophonie. Certains pays pourraient même
augmenter leur participation du fait de leur bonne santé
économique à l'instar de la Guinée Equatoriale ou
encore du Gabon. Il est plus que nécessaire de réduire la
prépondérance de la France qui nuit à certains
égards à la crédibilité de la Francophonie quant
à son non assujettissement. Car, comme on le sait, la confiance
accordée à un acteur est primordiale quant à la pertinence
et à l'efficacité de ses actions sur le terrain.
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