L'enjeu géostratégique dans l'instabilité au Soudan du sud( Télécharger le fichier original )par Niclette BAKAMPA TSHIABA Université Chrétienne Cardinal Malula - Licence en Rélations Internationales 2014 |
Section 3 : Réactions internationalesIII.3.1. Critique sur la mobilisation de la Communauté internationale- La Cour Pénale Internationale En mai 2007, la Cour pénale internationale a lancé deux mandats d'arrêts internationaux contre 2 soudanais accusés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité : Ahmed Haroun, ancien Ministre de l'Intérieur, et Ali Kosheib, l'un des principaux chefs des milices janjawids. En décembre 2007, le Procureur de la CPI a dénoncé le manque de coopération du Soudan et demandé au Conseil de Sécurité d'adresser un message ferme et unanime aux autorités soudanaises pour leur demander d'exécuter les mandats d'arrêt. Luis Moreno-Ocampo a déclaré qu'il faut «briser le système criminel » mis en place au Soudan, car « les vies des 2,5 millions de personnes déplacées sont à la clef 65(*)». En effet, malgré son inculpation, Ahmed Haroun a conservé son poste de Ministre d'État chargé des Affaires humanitaires. De plus il a été nommé membre du Groupe national chargé du mécanisme de surveillance de la Force hybride ONU- Union Africaine pour le Darfour ( MINUAD). Le Procureur de la CPI a dit : « Le Gouvernement du Soudan défie de manière répétée l'autorité du Conseil de sécurité66(*)». Le 14 juillet 2008, L.M Ocampo a demandé aux juges de la CPI d'émettre un mandat d'arrêt à charge d' Omar el-Béchir parce qu'il aurait commis des crimes de génocide, des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre au Darfour. Le 4 mars 2009, la CPI a émis un mandat d'arrêt contre le président soudanais, Omar el-Béchir. Ce dernier est accusé de crime de guerre et crime contre l'humanité dans le cadre de la guerre civile au Darfour L'ancien chef de la guérilla du Sud du Soudan John Garang trouvait que l'attitude de la Communauté internationale manquait de volonté et était parfois ambiguë. - Les Etats - Unis d'Amérique La Secrétaire d'État Hillary Clinton a appelé le Soudan à retirer ses troupes de la région d' Abyei et dit soutenir la proposition de l'Éthiopie. Le 15 juin, le Président Barack Obama appelle par ailleurs les deux camps à un cessez-le-feu, soulignant « qu'il n'y a pas de solution militaire » et en accusant le Nord d'avoir provoqué le conflit. Washington a en outre décrété un embargo sur la vente d'armes au Soudan et contre certaines compagnies pétrolières est-africaines. George W. Bush désirait faire passer au Conseil de Sécurité des Nations Unies une résolution pour obtenir des mesures multilatérales. Les États-Unis qualifient l'action des Janjawids de génocide et exigent des sanctions commerciales internationales contre le Soudan et parlent même d'une intervention militaire alors que l' Europe cherche une solution diplomatique. - L'Europe Longtemps soupçonnée de complaisance envers le Soudan, la France est aujourd'hui en conflit larvé avec le Gouvernement de Khartoum, en raison de l'aide militaire qu'elle apporte aux gouvernements du Tchad et de la Centrafrique, en butte aux incursions de forces rebelles dont des bases de repli se situent en territoire soudanais. En son temps, Tony Blair a déclaré être contre toute intervention militaire au Darfour, mais il soutenait l'embargo commercial mis en place par les États-Unis. Le 25 juin 2007, le nouveau Président élu de la République française Nicolas Sarkozy a organisé à Paris une conférence internationale sur le Soudan réunissant les grandes puissances et les organisations internationales concernées. * 65 Alice Ekman, chercheur spécialiste de la Chine à l' Institut français des relations internationales (Ifri) * 66 Archives du Monde diplomatique sur la crise au Soudan, site monde-diplomatique.fr, 20/02/2014 |
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