L'enjeu géostratégique dans l'instabilité au Soudan du sud( Télécharger le fichier original )par Niclette BAKAMPA TSHIABA Université Chrétienne Cardinal Malula - Licence en Rélations Internationales 2014 |
III.2.3 : Protection des champs pétroliersLe Soudan du Sud et le Soudan envisagent de déployer une « force mixte » pour protéger les champs pétroliers, a annoncé le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Ahmed Karti, à l'issue d'une visite express du président soudanais Omar el-Béchir à Juba. M. Béchir a plaidé la cause de la paix dans un pays qui a fait sécession du Soudan, il y a deux ans et demi, mais reste un partenaire économique important : le Soudan du Sud a hérité de l'immense majorité des réserves pétrolières du Soudan d'avant partition, mais reste tributaire des oléoducs du Nord pour exporter. Les frais de passages payés à Khartoum sont essentiels à l'économie soudanaise vacillante. La paix et la sécurité doivent régner au Soudan du Sud. Notre visite a pour but d'apporter la paix au Soudan du Sud, à nos frères et soeurs sud-soudanais. Notre relation est très importante, a déclaré M. Béchir devant la presse, lors d'une visite à Juba.62(*) III.2.4 : Intérêts géopolitiquesIII.2.4.1 : Les Etats-Unis d'AmériqueWashington souhaiterait que Kiir libère 11 prisonniers politiques afin de faire avancer les négociations en cours en Ethiopie car l'objectif premier est de parvenir à un cessez-le-feu. Les sénateurs ont prêté une oreille attentive aux déclarations des experts, car des intérêts géopolitiques sont en jeu : la majorité chrétienne du sud s'est séparée du nord musulman, les Américains ne veulent donc pas voir les extrémistes islamistes profiter du conflit pour s'infiltrer dans la place, comme ils l'ont fait ailleurs dans la région. C'est pourquoi Washington tout en excluant l'envoi de troupes au sol pour rétablir l'ordre, pourrait envisager de fournir une aide militaire à des pays tels que l'Ouganda, l'Ethiopie ou le Kenya pour le faire. Le problème du pétrole n'est pas qu'une question de partage de revenus. Les ressources d'or noir les plus importantes et qui nécessitent le moins de raffinage se trouvent dans les régions frontalières revendiquées aussi bien par le Nord que par le Sud. C'est ainsi que le Soudan du Sud s'est attiré les foudres de la communauté internationale lorsqu'il a pris militairement le contrôle, le 10 avril, de l'important champ pétrolier de Heglig appartenant au Nord. Sous la pression internationale, les forces armées de Salva Kiir se sont retirées du site le 20 avril. Dans la foulée, le président du Soudan, Omar el-Béchir, s'est rendu sur place, où il a déclaré qu'il fallait négocier avec le Soudan du Sud à l'aide "de fusils et des balles». Après avoir découvert d'importants gisements pétroliers, la société multinationale américaine Chevron a dû quitter le Soudan pour deux raisons. Premièrement, le pays était redevenu instable à cause de la seconde guerre civile. Deuxièmement, si les États-Unis avaient jusqu'ici entretenu d'excellentes relations avec le Soudan, le nouveau régime islamiste mis en place par Omar el-Bachir en 1989 lui était carrément hostile. Le pétrole soudanais échappait donc aux intérêts américains. La Chine est alors venue vers le Soudan avec le message suivant : « Je vais vous acheter vos matières premières aux prix en vigueur sur le marché international ». Cette situation présente un avantage comparatif à la fois pour la Chine et le Soudan. La première peut disposer des ressources dont elle a besoin pour son développement tandis que le second n'est plus obligé d'emprunter de l'argent aux institutions internationales. Mais cette implication chinoise en Afrique est une première historique. C'est ce qui effraie les impérialistes européens et américains et serait la genèse de l'apocalypse au Soudan63(*). * 62 Visite d'Omar el Bechir à Juba, 14 Décembre 2012 * 63 « Quel est le rôle de la Chine au Soudan ? », Memucan B., www.crise au soudan, 2013 |
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