12 CONCLUSION ET LIMITES
L'aide internationale en réponse aux situations
d'urgence post-catastrophe se heurte à de nombreuses difficultés,
et présente de nombreux points d'obscurités qui sont soumis
à la critique. Mais de nombreux efforts sont engagés dans les
domaines de la coordination et de la transparence. L'aide internationale, bien
que critiquée, est indispensable dans certaines situations. Il ne s'agit
pas de condamner l'ensemble du système en place et de ne proposer aucune
alternative, mais plutôt de l'orienter, de le faire évoluer pour
l'améliorer.
La proposition d'Organisation Mondiale pour la Reconstruction
post-catastrophe présente sans doute de nombreuses limites :
difficultés de mise en place, possibilités de certaines lenteurs
administratives, inévitables frais de fonctionnement, manque de
clarté dans les relations d'autorité avec les autres
entités, potentielle instrumentalisation sous des enjeux politiques,
médiatiques, risques de dérives, d'ingérence... Mais il
s'agit-là de difficultés qui concernent l'ensemble des acteurs de
l'aide internationale, et qui suscitent déjà l'attention de la
communauté internationale et des efforts d'amélioration de la
part des acteurs de l'aide internationale.
Cette organisation permettrait néanmoins d'offrir une
position reconnue et légitime aux professionnels de la reconstruction
(professionnels de la construction spécialisés dans l'urgence et
la reconstruction) dans le système d'aide internationale
post-catastrophe, et d'imposer les thématiques de l'urbanisme et de la
construction dans l'élaboration des stratégies globales de
relèvement, dès la phase d'urgence. Elle permettrait de lutter
contre la contradiction qui existe actuellement entre urgence et urbanisme.
La difficulté majeure résiderait certainement
dans la mise en oeuvre des actions de prévention (mettre en place un
système de plans d'urbanisme d'urgence, obtenir des réactions et
résultats dans le cas d'une mise en garde sur une situation de risques,
s'assurer que les standards minimums définis sont respectés dans
la construction, etc.), et dans la mobilisation de financements pour la
recherche et la prévention. Il en va de l'engagement et de la
volonté de tous les membres.
La mise en place d'une telle organisation pourrait faire
évoluer également les métiers de l'architecture et de
l'urbanisme, et de les diversifier vers des spécialisations encore peu
explorées et reconnues.
Enfin, la généralisation de l'OMR en
organisation de référence de la construction (et non seulement de
la reconstruction), et la centralisation du patrimoine des connaissances,
pratiques et techniques de l'architecture et de l'urbanisme aurait certainement
un impact très positif sur ces professions.
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