Vers une organisation mondiale pour la reconstruction post-catastrophe ?( Télécharger le fichier original )par Laetitia Bornes ENSAPVS - Architecture 2014 |
5 CONCLUSIONLa reconstruction post-catastrophe est un exercice particulièrement complexe, qui se pratique dans un contexte difficile, et sous l'influence de nombreux acteurs, aux enjeux variés. Afin de la mener dans les meilleures conditions, il convient de saisir les multiples facettes du contexte (la nature de la catastrophe et l'ampleur de ses conséquences, le contexte architectural et urbanistique, mais aussi la situation politique de la zone, le contexte économique et sociologique, la situation géographique et climatique, les ressources...) et d'appréhender le positionnement de chaque acteur suivant ses enjeux (les enjeux humains et sociologiques, les enjeux architecturaux et urbains, les enjeux environnementaux, les enjeux économiques, les enjeux politiques, et les enjeux médiatiques). Il est également important, malgré un éventuel découpage pratique, de considérer la reconstruction comme un tout, une globalité où les différentes échelles d'espace et de temps interagissent. 6 CONCLUSION GÉNÉRALE SUR L'AIDE INTERNATIONALE POST-CATASTROPHEL'augmentation des risques majeurs, qui concernent l'ensemble des zones urbanisées de la planète, est indéniable. La mondialisation a permis l'émergence d'une solidarité d'aide internationale à plusieurs visages. Les mécanismes de l'aide internationale sont très complexes, car ils mettent en jeu de très nombreux acteurs, dont les relations sont peu lisibles, et sans réelle hiérarchie. Cette multiplicité des acteurs, bien que parfois contre-productive, permet tout de même à l'aide internationale de s'émanciper des politiques, dans une certaine mesure. On oppose souvent les agences de coordination, dépendantes de politiques et sujettes aux lenteurs administratives, aux Organisations Non Gouvernementales, réactives et plus indépendantes, mais qui manquent de vision globale et de projection dans le futur. Cependant, on constate que les relations entre les différents acteurs, les programmes, et les priorités sont souvent régies par l'argent. M. El Hillo. Déclare à l'IRIN : « Les discussions devraient davantage porter sur les partenariats stratégiques et moins sur l'argent... Mettre au point des partenariats judicieux et stratégiques est une manière pour la communauté humanitaire internationale de mieux répondre à l'accroissement des défis humanitaires d'aujourd'hui ».138(*) La reconstruction post-catastrophe ne peut être comprise qu'en étudiant à la fois les spécificités du contexte d'action, ainsi que les multiples enjeux des différents acteurs. La décision d'action en elle-même peut être un sujet délicat, lors de situations d'urgence complexe : entre l'ingérence et le devoir d'intervenir, entre le secours et les possibles instrumentalisations. De même, il est nécessaire de s'interroger sur la sensible limite qui fait basculer de l'aide à l'assistanat. Il convient d'aider un pays à se restructurer, plutôt que l'installer dans une situation de dépendance. Cette volonté passe par l'implication et l'éventuelle formation d'acteurs locaux. Les acteurs nationaux et locaux souhaitent prendre davantage de responsabilités dans la réponse aux crises, ce qui permet un « retour à la normale » plus sain et pérenne. Selon l'ambassadeur Manuel Bessler, Vice-directeur, délégué à l'aide humanitaire et chef du Corps suisse d'aide humanitaire (CSA), « la communauté internationale devrait s'en réjouir ».139(*) L'aide financière simple a fait ses preuves dans certaines situations de développement, comme en Somalie, et l'Agence suisse pour le développement et la coopération (SDC) tente désormais de trouver un moyen de mener ces actions dans les situations d'urgence.140(*) Enfin, il est essentiel de mener toute intervention de reconstruction comme une unité indivisible par échelle de temps et d'espace, afin d'en garantir la cohérence. * 138Source : DUBAÏ, 9 avril 2012 (IRIN) - www.irinnews.org * 139idem * 140idem |
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