La forêt de la RDC et la problématique du réchauffement climatique: enjeux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Olivier MULAMBA ZINDE Université de Lubumbashi - Diplôme de Licence en Relations Internationales 2012 |
Nous finirons par décortiquer le vif de notre travail qui tablera sur la forêt congolaise et les perspectives du réchauffement climatique.CHAPITRE I. LA FORET DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGODans ce chapitre, nous présenterons d'une manière plus explicite la forêt de la République Démocratique du Congo, les potentialités forestières et finirons par l'état de lieu de la gestion et exploitation des forêts congolaises. Section 1. PRESENTATION GENERALE DE LA FORET CONGOLAISELes forêts de la RDC couvrent une superficie estimée à 1.280.042,16 km2 (dont 99 millions d'ha de forêts denses humides), soit 54,59 % du territoire national dont la superficie est d'environs 2.345.925 Km2. Dans le bassin du fleuve Congo se niche une immense forêt tropicale, la seconde plus vaste de la planète14(*). Les forêts du bassin du Congo s'étendent du Cameroun à la République Démocratique du Congo (RDC), en passant par le Gabon, la République du Congo, la République centrafricaine et la Guinée équatoriale. Ces forêts immenses, qui s'étendent sur une superficie supérieure à trois fois la France, constituent le quart des forêts tropicales restant sur terre. La RDC abrite une des plus grandes forêts naturelles intactes de la planète (La forêt équatoriale). Ces forêts sont inestimables: au-delà de la richesse de leur biodiversité et de leur rôle crucial pour atténuer le réchauffement climatique. §1. ASPECT DEFINITIONNEL : la forêt quid ?Tout objet d'un travail scientifique se fixe à partir d'un certain nombre de représentations mentales qui orientent le processus de réflexions du chercheur. C'est à travers les concepts qui sont à la fois abstraits et général que le contexte d'une recherche se précise. Néanmoins, la plus part d'entre eux, à force d'être utilisés dans les conversations deviennent ambigus. D'ou la nécessité de le définir avant tout analyse. Outre cet aspect, nous trouvons utile de donner le sens de certaines théories ayant train à notre thème. 1.I. Étymologie L'origine du mot forêt est complexe. Il est attesté en français avant le XIIe siècle sous la forme forest « vaste étendue de terrain peuplée d'arbres ». L'anglais forest est un emprunt au français, l'allemand Forst « forêt exploitée ». 1.II. DéfinitionLa définition du terme forêt est complexe et sujette à controverses. Elle concerne le dedans et le dehors de la forêt, son caractère ancien ou non, voire ses marges, elle doit tenir compte de la surface, de la densité, de la hauteur des arbres et du taux de recouvrement du sol, mais aussi du contexte biogéographique. Du point de vue botanique, une forêt est une formation végétale, caractérisée par l'importance de la strate arborée, mais qui comporte aussi des arbustes, des plantes basses, des grimpantes et des épiphytes15(*). Du point de vue de l' écologie, la forêt est un écosystème complexe et riche, offrant de nombreux habitats à des nombreuses espèces et populations animales, végétales, fongiques et microbiennes entretenant entre elles, pour la plupart, des relations d'interdépendance16(*). La définition la plus récente de l'Institut National pour la Conservation de la Nature (INCN) stipule qu'une forêt est "un territoire occupant une superficie d'au mois 50 ares, avec des essences forestières (arbres poussant en forêt) capables d'atteindre une hauteur supérieure à 5 m, avec un couvert arboré de plus de 10 % et une largeur moyenne d'au moins vingt mètres17(*). La forêt se subdivise en bois et boqueteaux, ne comprend pas les bosquets, mais inclut les peupleraies". Du point de vue légal, le code forestier congolais définit la forêt comme étant les terrains recouverts d'une formation végétale à base d'arbres ou d'arbustes aptes à fournir des produits forestiers, abriter la faune sauvage et exercer un effet direct ou indirect sur le sol, le climat ou le régime des eaux18(*). Par extension, sont assimilées aux forêts, les terres réservées pour être recouvertes d'essences ligneuses soit pour la production du bois, soit pour la régénération forestière, soit pour la protection du sol. De ce qui précède, il ressort que la définition légale énoncée embrasse plusieurs catégories de forêts. Il ne s'agit pas de la forêt, mais de plusieurs types de forêts. Plutôt qu'une définition générale, abstraite et impersonnelle, le législateur s'est livré à une description des forêts. Il les a caractérisées de manière extrêmement large jusqu'à s'éloigner même du sens ordinaire du terme. Pour notre part, la forêt ou massif forestier est une étendue boisée, relativement dense, constituée d'un ou plusieurs peuplements d' arbres et d'espèces associées. * 14 EBA'A R. A., Les forêts de la RDC en 2008, Kinshasa, PUK, 2008, p3 * 15 ACOT, P., Histoire du climat, Bruxelles, Ed. Perrin, 2009, p22 * 16GALOCHET Marc, « Le massif forestier du dehors et du dedans, marges et discontinuités de l'espace forestier», Revue Géographique de l'Est, in http://rge.revues.org/1917 , 2012, p45 * 17BALENT, G., La forêt paysanne et l'aménagement de l'espace rural, Paris, Ed. L'Harmattan, 1996, p13 * 18 Art. 1 du Code forestier de la RDC, 2002, p1 |
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