SECTION II : LES
PERSPECTIVES POUR UNE COOPERATION TRANSFRONTALIERE A « VISAGE
HUMAIN »
Selon l'adage « c'est au bout de l'ancienne
corde qu'on tisse la nouvelle », la République du
Cameroun et la République de Guinée Equatoriale doivent s'appuyer
sur les leçons du passé pour mieux envisager l'avenir. La
coopération transfrontalière ne peut et ne doit se faire sans une
volonté politique forte clairement exprimée par les États.
La source de cette volonté politique existe déjà, il
s'agit de la décentralisation. La décentralisation modifie en
profondeur les conditions de mise en oeuvre d'un grand nombre de politiques
sectorielles nationales : santé, éducation,
équipement et de responsabilités, ainsi que la définition
de stratégies locales de développement.
Dans la plupart des pays d'Afrique, des textes de loi
précisent les conditions dans lesquelles les pouvoirs locaux doivent
prendre leurs responsabilités (y compris financières) au titre de
ce qui est communément appelé le « transfert de
compétences ». Fortes de ces nouvelles responsabilités,
les collectivités locales devraient pouvoir jouer un rôle
important dans l'intégration régionale dans les limites de leurs
compétences. S'il est admis que le choix d'une école ou d`un
centre de santé doit être défini localement, il devrait
facilement être admis que ces choix intègrent la
coopération avec des collectivités locales situées de
l'autre côté de la frontière dans le but d'optimiser les
investissements. Tout ceci doit bien entendu se faire sous le contrôle
des États concernés.
La coopération transfrontalière est par ailleurs
l'occasion rêvée de laisser s'exprimer ce que l'Union Africaine
appelle la « base populaire de l'intégration régionale
». Si l'intégration monétaire, ainsi que la
définition de règles communes dans les domaines : douanier,
financier, des assurances, etc., relèvent de la compétence des
États, il paraît donc logique de favoriser l'expression des
pouvoirs locaux dans les processus de coopération
transfrontalière.
La grande question est de concevoir les articulations
opérationnelles entre les cinq niveaux de partenariat : local,
national, régional, continental et international, susceptibles
d'accompagner la mise en oeuvre de cette vision.
A. Aux plans local, national,
régional et continental
L'examen se fera ici de manière progressive en
égrenant les niveaux d'analyse les uns après les autres.
1. Aux plans local et national
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