B. Les entraves sécuritaires et
économiques
L'examen des entraves sécuritaires
précèdera celle des entraves économiques.
1. Les entraves
sécuritaires
Elles sont notamment liées aux sujets de la grande
criminalité, du manque de civisme et de trafic d'influence.
a. La grande criminalité,
le manque de civisme et d'éducation des populations
frontalières
La grande criminalité observée dans les zones
frontalières entre les deux Etats pourrait s'expliquer par deux
situations:
D'une part, par le fait qu'un pays leader le Cameroun qui fait
face au nouveau dragon économique de la sous-région la
Guinée Equatoriale. Ce dernier, étant en pleine exploitation de
ses ressources naturelles, attire de nombreux immigrants venant des
différents coins d'Afrique. Dans sa lutte contre le grand banditisme et
le contrôle des flux migratoires, la frontière camerounaise est
devenue un dépotoir des refoulements réguliers de la
Guinée Equatoriale. Il ne se passe des mois voire des semaines sans que
des étrangers ne soient refoulés aux niveaux de la
frontière camerounaise et la difficulté ici résulte de ce
que ces refoulés ne sont pas que des Camerounais, ils viennent de
l'Afrique de l'Ouest et des autres pays de l'Afrique centrale. Le Cameroun
voulant préserver son image de terre d'accueil et d'hospitalité
se voit obligé d'accueillir tous ces Africains, lesquels faute d'emploi
et d'occupation se livrent à des actes de grand banditisme transformant
ainsi ces régions limitrophes des deux Etats, en zones
d'insécurité notoire ou règnent les atteintes à la
dignité humaine (viols, agression, assassinat...), les atteintes
à la fortune privée (vol, escroquerie...), trafic des
stupéfiants, contrebande...
D'autre part, la criminalité dans la région de
Kyé-Ossi par exemple est l'expression d'une lutte interne entre les
populations camerounaises elles mêmes. En effet, la majorité de la
population de cette ville est composée des allogènes
particulièrement des Bamouns, lesquels par leur entreprenariat occupent
tous les secteurs d'activités commerciales, et comme cette zone
transfrontalière est économiquement rendable, les Fang
populations autochtones les trouvent envahissant et ceci est à l'origine
d'affrontements réguliers, d'assassinats et d'agressions entre les
ressortissants d'un même pays ; sans doute cela relève-t-il
d'un manque de civisme ?
L'autre problème qui entrave les relations entre les
deux Etats au niveau de la frontière commune aussi bien terrestre que
maritime est celui du niveau d'éducation des populations, surtout du
coté équato-guinéen le niveau intellectuel est très
bas. Et ceci a pour conséquence majeur le refus de payer les taxes et
tarifs douaniers liés au passage des différents produits et de ce
soumettre aux contrôles sanitaires et douaniers. Au delà du refus
de payer les impôts, les populations riveraines autochtones se croient
exonérées du payement des taxes au prétexte c'est un
même village, une même famille et la frontière n'est qu'une
imagination pour freiner leurs relations culturelles et historiques.
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