III.2.1.1.3. Le rendement de la
carbonisation
Les carbonisateurs abattent par épisode de
carbonisation 6 à 7 arbres. L'essence la plus carbonisée au
village est l'eucalyptus, secondairement l'avocatier et le ficus; et parfois le
Grevillea. Albizzia grandibractea est l'espèce la plus exploitée
au Parc, soit par 25% de la population. Les raisons de cette forte
préférence est qu'elle brûle facilement et sèche
vite ainsi que la bonne qualité de la braise plus que les autres
essences. Par épisode de carbonisation, le carbonisateur obtient en
moyenne 7 sacs de braise et la fréquence de carbonisation par semaine
est de 1,5. D'après nos sources de documentation.
Les carboniseurs obtiennent significativement plus de sacs de
braise par épisode de carbonisation dans certaines localités.
C'est dans les villages les plus rapprochés du Parc que le nombre de
sacs par épisode de carbonisation est le plus élevé; ce
qui implique l'abattage d'un plus grand nombre d'arbres au Parc.
III.2.1.1.4. Les CCC comme
Comités Locaux de conservation Développement
Pour freiner le braconnage, l'ICCN et son Projet d'appui ont
mis au point des structures dénommées «Comité de
Conservation Communautaire» (CCC) à partir de 2000. Actuellement,
il y a 12 CCC. L'extension géographique d'un CCC est
généralement le groupement administratif; ces CCC font face
à plusieurs contraintes : l'insécurité liée
à la présence des milices étrangères et des bandes
armées congolaises, la complicité entre pygmées pour la
fraude des ressources naturelles, la pauvreté de la population, la
complicité des chefs locaux (soutenant tour à tour la
conservation et le braconnage), la pression démographique, la forte
demande du bois de chauffe en milieu urbain et surtout dans la ville de Bukavu
(600.000 habitants) où la carence du courant électrique est
compensée par une forte consommation de la braise suite à
l'absence de l'utilisation du gaz naturel du Lac Kivu ou de bonbonne. Les
planches sont aussi très sollicitées par l'industrie
immobilière en expansion. Les CCC ont très peu de ressources
pour l'autofinancement et la mise en oeuvre de leur Plan Communautaire de
Développement. Ils n'arrivent pas à se diversifier les
partenaires financiers. Malgré ces contraintes, les CCC ont
réussi à organiser des campagnes contre les feux de brousse; ont
réussi la dénonciation des braconniers et les coupeurs des
bambous, l'éducation environnementale, la collaboration avec les chefs
coutumiers, la protection du Parc contre la pression des villages durant les
guerres, la distribution des intrants agricoles et des géniteurs pour le
petit élevage, l'élaboration d'un plan de développement
communautaire durable et décentralisé par groupement,
l'initiation de quelques activités génératrices de revenus
dans le petit commerce, la briqueterie, l'agriculture, la savonnerie et la
pharmacie vétérinaire.
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