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EPIGRAPHE
Quand les grandes puissances veulent mettre une jeune
économie à genoux, elles commencent par avilir sa monnaie, c'est
ainsi qu'il y a une devise étrangère circulant
parallèlement à une devise nationale. C'est un crime
économique que les nations doivent condamner tout en demandant les
réparations pour les préjudices subis.
Mgr BAKAFWA KWASHIKONA Placide
L'admission de la femme à l'égalité parfaite
serait la marque la plus sûre de la civilisation; elle doublerait ainsi
les forces intellectuelles du genre humain et ses chances de bonheur.
STENDHAL
DEDICACES
A mes parents
Gaby LEBA ATALUI et Annie MOKABAY MENGO pour
tant des sacrifices et privations que vous avez endurés en m'apportant
votre soutien tant moral, matériel que financier durant mes vingt
années d'études, trouvez ici l'expression de ma profonde
gratitude. Que Dieu vous bénisse et vous accorde une longue et meilleure
vie.
A ma soeur ainée
Christelle LEBA dont la brillante réussite scientifique
et professionnelle me donne le courage d'aller de l'avant.
A mes tendres petites soeurs
Grace ATALUI et Merveille
LEBA dont la présence à mes cotés me donne
l'assurance, le courage et la détermination, que la réalisation
de ce travail soit pour vous une source d'inspiration profonde.
Que mon adorable petit neveu
Jean-Marie NKOO, trouve dans cette
publication la matérialisation de ce que sa mère a toujours
attendu de moi.
IN MEMORIAM
Je pleure un modèle
Marie-Brigitte
nous a quittés depuis le 18 novembre passé sans crier
gare ;
Elle était une professeure
d'université au sourire contagieux et d'une
générosité exemplaire toujours prête à aider
qui en aurait besoin ;
Elle était le plus bel
exemple de réussite scientifique qu'une fille puisse suivre.
La mort n'est rien tu es juste passé dans la
pièce à coté, ce que tu étais pour moi tu l'es
toujours ;
Ta mort est comme un silence qui hurle mais ce silence me
permet d'entendre la fragile musique de la vie ;
L'aube est moins clair, l'air moins chaud, le ciel moins
pur ;
Les longs jours sont passés les moins charmants
finissent. Comme le temps s'en va d'un pas précipité ;
Pendant un moment j'ai eu de la peine, mais la confiance m'a
apporté du réconfort et de la consolation ;
Il ne faudra pas pleurer il faut vivre ;
Ce travail, je te le dédie, en te promettant de ne pas
m'écarter de la voie dans laquelle tu m'as laissé car rien n'est
plus réconfortant que la réalisation d'un rêve et je me
battrai pour réaliser les tiens, de là haut je te rendrai
fière de moi ;
Eh oui, la mort est le commencement de l'immortalité,
la vie d'un homme ne dépend pas de ses nombres d'années mais de
souvenir qu'il laisse, le vrai tombeau des morts c'est le coeur des vivants,
dans le mien, tu vivras toujours car, dans ta mort, je pleure un
modèle.
AVANT-PROPOS
La formation universitaire a pour objectif de doter
l'étudiant des connaissances et aptitudes lui permettant d'être
utile à la société, et de résoudre les
problèmes majeures qui surgissent au cours de la civilisation.
Ainsi, ce travail qui marque la fin du deuxième cycle
à la faculté des sciences économiques et de gestion est le
fruit d'une formation assidue sur le plan intellectuel. Sa
concrétisation ainsi que sa rédaction est le résultat de
beaucoup d'efforts consentis par plusieurs personnes envers lesquelles nous
voudrions adresser nos remerciements.
Nous adressons nos remerciements au professeur
TSHIUNZA MBIYE Omer et au chef des travaux LUANSANGU
MUHETA Paul qui, en dépit de leurs multiples occupations ont
accepté d'apporter leurs touches de maitre à la rédaction
de ce travail, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude et
de notre parfaite considération.
Nous adressons nos remerciements au corps professoral de la
faculté des sciences économiques ainsi qu'aux cadres
scientifiques dont les enseignements nous ont permis d'atteindre ce niveau,
nous nous adressons particulièrement à l'assistant
Rémy NGEWAMPADIO qui a toujours disposé du temps
nécessaire pour répondre à nos questions.
Nos sentiments de profonde gratitude se tournent vers la
Banque Centrale du Congo où les experts étaient disposés
à répondre à toutes nos questions, particulièrement
notre frère, ainé scientifique et ami Greg TSHIAMALA pour
l'enrichissement de ce travail.
Nous pensons à nos compagnons de lutte avec qui nous
avons sué sang et eau pour atteindre ce but : Jeaexi MUKALANGAY,
Doréa LEDU (mon voisin), Michel IKONGE, Walter NSONGOLO, Gloria AKANI,
Daniel MWEMBO, Dadou SHAY, Akim NGANI, ainsi que toute la promotion de la
deuxième licence économie monétaire dont j'ai
été la dirigeante.
Nous n'oublions donc pas nos amies biologiques par ordre de
leurs noms : BALULA Grace, BUKASA Liliane, KATENDI Joujou, MBENGO Candy,
KUKANINA Geoclanie, MAFUTA Becky, MBUYI Régine, NGUARI Rachel.
Nous remercions aussi nos frères et soeurs pour leur
assistance : MOKABAY Roberto, MINIMBU Elvira, OFULA Ruth, IZANGA Anderson,
KAKONKE Jack ainsi que toute la communauté des anciens de Bonsomi.
Que tous ceux qui nous portent dans leurs coeurs ne nous
tiennent pas rigueur car ils ne sont pas cités cela ne veut pas dire
qu'ils ne sont pas aimés ou sont oubliés, c'est plutôt
faute de temps et d'espace.
INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLEMATIQUE
La République
Démocratique du Congo, Etat souverain depuis 1960, a connu
différents moments de rebondissement dans son histoire. Elle a connu des
périodes glorieuses mais aussi des moments de basse conjoncture.
Sur le plan monétaire, le pays a réalisé
plusieurs reformes depuis son accession à l'indépendance,
lesquelles n'ont toujours pas eu des effets attendus sur la conjoncture
économique1(*).
L'économie congolaise, en crise
depuis 1974, n'a jamais connu un désordre monétaire tel que celui
observé dans les années 1990, avec le déchainement de
l'hyperinflation et le dérèglement général des
mécanismes des paiements2(*).
Dans l'optique de vouloir mettre fin
à ce disfonctionnement croissant de l'économie, le gouvernement
avait initié en 1993 notamment, une reforme monétaire dont le
trait majeur était le remplacement des
« zaïres » par des billets dénommés
« nouveaux zaïres ». Contre toute attente, l'on a
assisté, dans certaines parties du pays, au rejet total de cette
nouvelle monnaie légale au profit des anciens billets qui venaient
d'être démonétisés3(*).
Cette reforme a été
opérée dans un contexte d'instabilité politique
attestée par les pillages des années 1991-1993 et, a
occasionné la destruction de l'outil de production et la
détérioration de l'environnement des affaires.
Cette situation avait eu des effets
néfastes sur l'économie qui est entré en récession,
laquelle récession s'est maintenue pendant près d'une
décennie. Sur le plan monétaire, on a assisté à une
méfiance accrue des agents économiques dans la détention
de la monnaie locale. Ces agents ont préféré conserver
leurs avoirs liquides dans une monnaie stable (pour la plupart le dollar
américain) ou dans d'autres valeurs refuges (bijoux, immobiliers, etc.).
Ce recours au dollar comme monnaie refuge a été simplement le
début de la dollarisation qui avait donc commencé à
prendre de l'ampleur.
Cette mentalité, basée sur
l'utilisation du dollar dans toutes les transactions économiques, s'est
ancrée dans le comportement des agents au point d'en faire une seconde
nature. C'est ce qui a conduit le pays à une perte progressive de sa
souveraineté sur le plan monétaire et à la perte de profit
du seigneuriage pour la Banque centrale, surtout avec la signature de
l'Ordonnance-Loi n°004/2001 du 31 Janvier 2001 donnant cours légale
à la circulation des devises étrangères sur le territoire
national4(*).
Depuis 2002 l'économie a
retrouvé le sentier d'un taux de croissance positif du produit
intérieur brut, le taux de change et d'inflation ont été
progressivement stabilisés: le taux d'inflation (le plus faible
d'Afrique)5(*) soit 1,07% en
2013 contre 9976% en 1994-, un taux de change stable depuis
20096(*) contre une
dépréciation moyenne annuelle d'environ 99% sur la
décennie 1990 et une stabilité politique de plus en plus
rassurante. Toutefois, le taux de dollarisation de l'économie demeure
encore très élevé, il a été de 85% en
20137(*) alors que ce taux
était de 84% en 19948(*).
Cependant, la stabilisation progressive du
cadre macroéconomique depuis une décennie n'a pas suffit à
redonner la confiance en la monnaie nationale, le roi-dollar a continué
à régner et influencer le choix des agents économiques en
matière de détention de monnaie. Le taux de dollarisation a
augmenté de 72% en 2002 à 85% en 2013. La persistance de la
dollarisation voire son accentuation, ont amené le gouvernement à
mettre en place des mesures spécifiques pour parvenir à
dédollariser l'économie nationale.
En définitive, la dollarisation de
l'économie congolaise est allée de pair avec la stabilisation du
cadre macroéconomique, attesté par des niveaux d'inflation
faibles, un taux de change stabilisé et un taux de croissance de
l'activité assez soutenu et, dans un contexte de stabilité
macroéconomique retrouvée, les exigences de la relance de
l'économie via son financement nécessite la mise en place d'un
processus de dédollarisation, c'est pour cela que les autorités
nationales à travers la Banque centrale du Congo et le gouvernement ont
mis en place un train des mesures visant la dédollarisation de
l'économie. Dans ces conditions, il y a lieu de se demander ce qui peut
bien justifier la décision des autorités, en d'autres termes en
quoi la dollarisation nuisait-elle véritablement à
l'économie nationale.
Eu égard
à ce qui précède, cette étude se matérialise
par deux questions, à savoir :
- Quelles sont les raisons fondamentales qui peuvent justifier
le processus de dédollarisation de l'économie congolaise?
- Les mesures prises par les autorités, dans le
cadre du processus, répondent-elles effectivement aux causes de
celle-ci?
2. REVUE DE LA LITTERATURE
Au regard de l'évolution de la science,
les questions non exploitées dans la plupart des domaines demeurent
rares. Il importe pour tout chercheur de s'informer sur ce qui a
été dit, fait et écrit sur son thème de recherche
pour montrer l'originalité de son étude.
Pour la problématique de la dollarisation
et dédollarisation des économies, les auteurs et chercheurs
laissent couler beaucoup d'encre et de salive étant donné que
c'est un phénomène récemment devenu inquiétant
surtout pour les économies en développement.
Ainsi, Axel Gastambid dans sa
thèse de doctorat intitulé « dollarisation partielle
et dollarisation intégrale : expérience de
l'Equateur » s'intéresse à l'étude
expérimentale de la dollarisation partielle et intégrale de
l'Equateur. Il arrive à la conclusion selon laquelle la dollarisation
partielle entraine des coûts macroéconomiques dont les effets se
matérialisent par différentes crises difficilement
contrôlables. D'où la seule issue pour les économies est
l'adoption de la dollarisation intégrale.
Gérard Duchene et
Michael Goujon dans leur article « la
dédollarisation : les expériences du Vietnam, de l'Ukraine
et de la Roumanie » décrivent largement le concept et le
schéma suivi par les pays précités pour sortir de la
dollarisation et ils arrivent aux conclusions selon lesquelles le taux de
dollarisation est sensible au rendement relatif des dépôts et que
les autorités monétaires ont la possibilité de limiter la
dollarisation en maniant le taux de change et le taux d'intérêt.
Ils ont trouvé que diminuer la dollarisation nécessite que le
rendement des dépôts en monnaie nationale soit durablement
supérieur à celui des dépôts en devises.
Cécile
Chevré dans son article « la
dédollarisation : longue chute du géant vert »
renseigne que le dollar, dont la force résidait dans la
suprématie américaine (qui repose sur la puissance
économique des états unis, la stabilité du dollar, le
pétrodollar, le dollar comme monnaie de réserve mondiale) est en
voie d'être remplacé( sur proposition du BRICS et du FMI) dans un
rapport qui insistait sur la nécessité de reformer le
système monétaire international et de proposer des alternatives
crédibles au seul dollar.
Pascal Ordonneau dans son
article « dédollariser est plus difficile que
dollariser » se limite à dire qu'en abordant le processus de
la dédollarisation tout ce qui était délégué
à la puissante émettrice (la fédérale
réserve des états unis d'Amérique) doit être
assumé par les autorités monétaires locales notamment la
qualité du crédit, la qualité du processus, la
transparence, l'égalité entre les intervenants, la largeur du
marché.
Rémy Herrera
et Paulo Nakatani dans leur article « la
dollarisation cubaine. Eléments de réflexion pour une
dédollarisation » disent que pour faire reculer la
dollarisation, il serait nécessaire de mettre en oeuvre une
série d'actions coordonnées dont : transférer
progressivement la régulation économique vers la monnaie
nationale et restituer à la monnaie nationale le plus grand nombre des
fonctions possibles compatibles avec la coexistence d'une régulation
économique réalisée de manière prédominante
par le moyen des devises en renforçant les mécanismes de gestion
financière et de planification en monnaie nationale..
Placide Fundji dans son
article « la dédollarisation de l'économie
congolaise » conclut en disant qu'une bonne politique de
dédollarisation exige aux autorités monétaires d'aller
avec des stratégies bien étudiées et ordonnées pour
éviter des appels à la désobéissance civique et
aussi aux opérateurs économiques, surtout ceux du secteur minier
et pétrolier qui assurent les grosses rentrées en devises
étrangères, d'observer les lois et règlements qui
régissent les activités économiques du pays.
Lendela Kola et
Kamanda Kimona dans leur article « nature et
spécificité de la dollarisation de l'économie
congolaise » se limitent à décrire la
spécificité de la dollarisation de l'économie tout en
précisant que la dollarisation de l'économie congolaise est
restée dans les aspects purement monétaires, la substitution
d'actifs étant marginale.
Kabuya Kalala et
Tshiunza Mbiye dans leur article « économie
congolaise et reforme monétaire » établissent un bilan
de comportement de l'économie congolaise tout en évaluant la
reforme monétaire au cours de chaque décennie depuis les
années 1960.
La mission du fond monétaire
international dans un rapport publié, portant sur les perspectives
économiques des pays subsahariennes, a révélé que
la dédollarisation est une question de temps, elle se ferra
progressivement dans le temps mais l'enjeu réside dans le
rétablissement de la confiance des agents en la monnaie nationale.
Lukau Tshang dans son
article « la dollarisation de l'économie congolaise :
pourquoi s'y opposer et comment la combattre efficacement »
décrit la dollarisation comme un processus diabolique qui neutralise
l'autorité des gouvernants. D'où il faut une très bonne
politique pour la combattre.
Dans leur article intitulé :
« La persistance de la dollarisation au Congo-Kinshasa »,
Ngonga Nzinga et Mususa Ulimwengu expliquent et
recherchent les fondements de la dollarisation de l'économie congolaise
tout en démontrant empiriquement le lien existant entre la dollarisation
et le niveau général des prix. Pour eux,
l'irréversibilité de la dollarisation en RDC peut s'expliquer par
deux thèses, d'une part elle demeure en raison de
l'intériorisation des évolutions passées de l'inflation
par les agents économiques dont la maîtrise ne procéderait
que d'un accident. A tout instant, l'économie peut retomber dans les
travers de l'hyperinflation. D'autre part, les efforts ont été
entrepris pour juguler l'hyperinflation, toutefois, ce qui pose problème
c'est sa volatilité, à savoir l'écart absolu entre
l'inflation actuelle et celle précédente, les agents
économiques s'adaptent donc à la conjoncture. D'où pour
dédollariser l'économie congolaise, il revient à lui
conférer une stabilité susceptible de s'inscrire dans la
durée. Il revient aussi à renverser les taux d'utilisation des
devises, dans un sens large.
Ngerendawele Ngbase
H. dans son mémoire « «tentative de
dédollarisation de l'économie congolaise comme instrument de
stabilisation des prix: appréciation des mesures prises en 1999»,
évalue et apprécie les mesures de dédollarisation prises
par le gouvernement sur le secteur réel de l'économie. Ce
mémoire est arrivé à une conclusion selon laquelle la
tentative de dédollariser l'économie congolaise entamée en
1999 n'a pas été un instrument adéquat de stabilisation
des prix des biens et services et partant de préservation du pouvoir
d'achat. Le problème est qu'au lieu de s'attaquer aux véritables
sources d'instabilité économique notamment la monétisation
du déficit public qui donne lieu à l'hyperinflation et son
corollaire la dollarisation, les décideurs s'attaquent aux
symptômes. La dédollarisation recommandant des réformes
à long terme, il propose certains préalables au gouvernement pour
combattre la dollarisation dont la stabilité de l'économie en
combattant les causes réelles et profondes à la base de
l'inflation et de la dépréciation monétaire
c'est-à-dire chercher à restaurer la stabilité
macroéconomique par la mise en oeuvre des politiques monétaires,
budgétaires et structurelles crédibles.
Birindwa Emmanuel
dans son mémoire intitulé « la dédollarisation
de l'économie congolaise : une étude prospective »
conclut que l'ébauche du processus de dédollarisation de
l'économie congolaise est nécessaire pour remettre à la
monnaie ses fonctions traditionnelles mais il est à noter que ce
processus est inertiel et peut prendre plusieurs années. Ce
phénomène exige de la part des acteurs de la patience et de la
persévérance dans l'effort en raison des effets
d'hystérèse observés et de la pénétration de
ce phénomène dans les us et coutumes des agents
économiques tant dans le secteur privé que public.
En examinant cette revue
littéraire, l'on s'accorde à dire que certes les chercheurs ont
eu à parler de la dollarisation et dédollarisation des
économies en général et de l'économie congolaise en
particulier.
Cependant, jusqu'alors, la
problématique des mesures prises pour l'effectivité de la
dédollarisation particulière de l'économie congolaise n'a
pas encore été abordée.
Les auteurs qui abordent la
problématique de la dédollarisation de l'économie
congolaise s'y lancent sans analyser à mi parcours l'effectivité
de cette décision, c'est ce qui constitue la spécificité
de la présente étude.
3. OBJET DE L'ETUDE
L'objet de l'étude étant le souci
qui anime le chercheur individuellement et qu'il cherche à observer dans
son étude, le notre tourne autour de deux axes principaux à
savoir :
- Comprendre ce qui a poussé les autorités
à déclencher le processus de dédollarisation. Cet examen
devrait permettre de juger la pertinence du lancement de la
dédollarisation de l'économie congolaise ;
- Mettre en relation les causes de la dollarisation de
l'économie congolaise et les mesures arrêtées par les
autorités pour éradiquer ce fléau en vue de voir si ces
dernières répondent effectivement à la
problématique.
4. OBJECTIF DE L'ETUDE
L'objectif de ce travail est de
parvenir à faire un état de lieu du processus lancé depuis
peu pour donner un signal d'alarme aux autorités sur l'ampleur de
l'exécution du processus dans le cadre de l'effectivité de la
dédollarisation de l'économie congolaise.
5. HYPOTHESES DE L'ETUDE
Une hypothèse est une
réponse anticipée qui découle d'un premier regard de
l'objet, réponse qui peut être affirmée ou infirmée
à la fin de l'étude9(*).
Partant de nos questions de recherche notre étude part
des hypothèses suivantes :
- Les crises sur l'ensemble de l'économie et la
tendance nationale de la population à préférer la devise
à la monnaie nationale ont poussé les autorités à
tenter le coup de grâce en lançant le processus de
dédollarisation.
- Les mesures prises répondent effectivement aux causes
de la dollarisation de l'économie congolaise.
6. METHODOLOGIE
La méthodologie est la séquence
logique des opérations élémentaires appliquées
à l'objet d'étude10(*). Dans le cadre de ce travail, nous utiliserons la
méthode comparative qui consistera à comparer les causes de la
dollarisation et les mesures prises pour dédollariser l'économie
Congolaise. Cette méthode sera accompagnée de la méthode
historique qui permettra de capter l'évolution du
phénomène dans le temps et dans l'espace. Aux deux, s'ajoutera la
méthode analytique qui consistera à examiner la matrice de
dédollarisation de l'économie congolaise, qui est le cadre unique
connue pour éradiquer le phénomène.
Les méthodes retenues seront
appuyées par certaines techniques. Nous utiliserons la technique
documentaire qui consiste à recenser toute la littérature qui
existe en rapport avec l'objet d'étude et celle de l'interview qui
consistera en une descente sur terrain (Banque centrale et gouvernement) en vue
d'obtenir certaines informations auprès des personnes ressources.
7. INTERET DE L'ETUDE
Cette étude vaut son
pesant d'or car elle est d'une très grande importance pour la
crème universitaire. Elle s'ajoute aux nombreuses études
menées avec toutes les spécificités qui lui sont propres.
Pour le monde académique, l'étude s'ajoute à la base des
données qui constitue le moteur de recherche pour les
générations futures. Pour les gouvernants et décideurs
politiques, cette étude permettra une évaluation des actions
entreprises jusque là en vue d'apporter des modifications ou amendement
éventuels. Pour nous même cette étude permettra de nous
murir sur la question au point d'en devenir experte.
8. DELIMITATION
SPATIO-TEMPORELLE
Cette étude a pour espace la
République Démocratique du Congo, elle couvre la période
allant de 1990 à nos jours. Cette étude mettra un accent
particulier sur la période allant de 2002 à nos jours. Le choix
de cette période se justifie par le fait qu'elle coïncide avec
l'avènement et l'intensification de ce phénomène et aussi
que l'on note l'inscription des indicateurs macroéconomiques en vert.
9. CANEVAS
Le présent travail comprend
outre l'introduction et la conclusion trois principaux chapitres dont le
premier porte sur le Cadre conceptuel de la dollarisation et
dédollarisation des économies, le deuxième s'intitule la
dédollarisation de l'économie congolaise : contour de la
question, et le troisième et dernier s'intitule évolution
macroéconomique de l'économie congolaise : regard sur la
dédollarisation.
CHAPITRE I : CADRE
CONCEPTUEL DE LA DOLLARISATION ET DEDOLLARISATION DES ECONOMIES
Le présent chapitre
est consacré à la clarification des principaux concepts dont
l'usage sera courant dans cette étude. Il sera ainsi question des
concepts de dollarisation et dédollarisation ainsi que leurs
articulations respectives.
SECTION 1 :
DOLLARISATION DES ECONOMIES
I.1.1 Quelques
définitions de la dollarisation
Le phénomène « Dollarisation » fait
l'objet de plusieurs études (débats) et ce, depuis les
années 1970. Pour certains économistes, la définition
exacte de la dollarisation ne fait pas l'objet d'un concept à proprement
parler en ce sens qu'elle est délicate, discutable et même
variable.
Pour SALAMA (1989), la
dollarisation est l'évolution selon laquelle le dollar américain
s'impose de plus en plus comme réserve de valeur, unité de compte
et parfois intermédiaire des échanges pour certains
produits.11(*)
La dollarisation est un
phénomène économique et social pour lequel toute ou une
partie de la population d'un pays utilise une marque de monnaie
étrangère.12(*)
Stricto sensu, la
dollarisation est le processus de remplacement, par le dollar des Etats-Unis,
des monnaies nationales préexistantes en tant qu'unité de
fixation des prix des biens, d'instrument de paiement et de détention de
l'épargne. Lato sensu, le terme de dollarisation peut aussi
être utilisé de façon quasi-générique, pour
designer le cas où toute devise autre que le dollar se trouve
appelé à remplacer la monnaie domestique d'un pays.
D'après BOURGUINAT et DOHNI.13(*)
CALVO et VEIGH
définissent la dollarisation comme le concept le plus approprié
pour décrire le phénomène où la monnaie domestique
est graduellement remplacée par la monnaie étrangère
généralement le dollar des Etats unis, d'abord dans sa fonction
de réserve de valeur puis dans celle d'unité de compte et enfin
de moyen de paiement.
Il y a lieu de retrouver dans toutes ces définitions,
une sorte de substitution totale ou partielle de la monnaie nationale d'un pays
par une devise étrangère, généralement le dollar
américain.
I.1.2 Origines de la
dollarisation des économies
Plusieurs chercheurs présentent différentes
origines de la dollarisation des économies, mais nous reprenons celles
présentées par Jean-Baptiste14(*).
Il explique les raisons qui font qu'une monnaie
étrangère se retrouve dans un espace qui n'est pas le sien. Elles
sont de trois (3) ordres, notamment : les origines militaires, historiques
et économiques.
I.1.2.1 Dollarisation d'origine
militaire
L'occupation militaire peut constituer une cause de la
dollarisation ou la xéno-monétarisation.
Par illustration, l'auteur explique : pendant la
deuxième guerre mondiale, lorsque l'Allemagne a occupé la
Belgique, il y a eu une forte utilisation du Deutsch en Belgique, parce que les
forces militaires avaient imposé leur souveraineté
monétaire.
I.1.2.2 Dollarisation d'origine
historique
A ce niveau, l'auteur reprend en exemple la formation du
Liberia. Il note que le Liberia est un pays constitué, majoritairement
des anciens esclaves en provenance des Etats-Unis d'Amérique, ce qui
explique l'utilisation du dollar américain, se traduisant par les
entrées des capitaux de frais de service, etc.
I.1.2.3 Dollarisation d'origine
économique
L'auteur attribue une grande importance au concept d'inflation
ou d'hyperinflation, étant la base de dollarisation d'une
économie.
Nous pouvons relever en toute somme dans ce point, que
l'instabilité de la monnaie nationale favorise davantage le processus de
dollarisation d'une économie.
Cette instabilité peut provenir du niveau
élevé d'inflation, d'hyperinflation ou d'instabilité de la
monnaie nationale.
Rappelons aussi que beaucoup d'auteurs s'attèlent
à expliquer la persistance de la dollarisation à travers l'effet
mémoire. Et les autres, tentent d'expliquer à leur tour, les
causes de la dollarisation par le prestige de détention de la monnaie
étrangère et la part importante de population, surtout en
R.D.Congo à la dépendance des sources financières
extérieures pour des fins de consommation et d`investissement.
I.1.3 Description d'une
économie dollarisée
La dollarisation d'une économie se fait essentiellement
en trois (3) étapes :
I.1.3.1 Monnaie
étrangère comme réserve de valeur
C'est lorsque les agents
économiques se servent de la monnaie étrangère (dollar
américain) comme une monnaie refuge pour conserver leurs avoirs
puisqu'ils n'ont plus confiance en la monnaie nationale. Cette situation
renvoie à un comportement d'optimisation et de diversification du
portefeuille. Les agents économiques décident d'allouer leur
patrimoine financier en actifs étrangers compte tenu de leur rendement
élevé et de leur risque relativement faible par rapport aux
actifs domestiques.
I.1.3.2 Monnaie
étrangère comme unité de compte
La dollarisation de la fonction
unité de compte permet aux agents (surtout vendeurs et
créanciers) de se prémunir contre des changements
fréquents (ou mal anticipés) de la valeur réelle ou du
rendement global des marchandises et des titres. A ce stade, la dollarisation
permet juste de minimiser les couts de transactions ou d'information relatifs
aux ajustements fréquents et non prévisibles des prix et termes
contractuels lorsque ceux-ci sont fixés dans une monnaie dont le pouvoir
d'achat est très volatile.
I.1.3.3 Monnaie
étrangère comme intermédiaire d'échange
En période d'inflation
galopante, les agents économiques ont besoin des coupures à
valeur faciale de plus en plus élevée pour effectuer un volume
donné des transactions. Dans la perspective d'un agent
économique, un doublement du niveau général des prix doit
s'accompagner d'un doublement de la valeur faciale de toutes les coupures des
billets de banque. Cependant, l'expérience montre que : dans les
pays à inflation élevée, la moyenne de la valeur faciale
des différentes coupures nouvellement émises a tendance à
évoluer moins rapidement que le rythme de la hausse des prix.
Pour minimiser les couts de stockage,
de transport et de comptage des billets de banque, l'agent économique
marque clairement sa préférence pour les grosses coupures des
billets de banque (en monnaie nationale) et ce, au détriment des petites
coupures. Les devises fortes offrent encore une alternative plus efficace et
efficiente que les billets en monnaie nationale, dans cette optique de
minimisation des couts de transaction. C'est pourquoi dans une économie
à inflation galopante, on observe que, presque tous les achats des biens
durables et les transactions impliquant des montants relativement importants
sont réglés en devise étrangère.
I.1.4 Variantes de la
dollarisation d'une économie
I.1.4.1 Types de
dollarisation
La dollarisation peut être
classifiée selon deux critères:15(*)l'acceptation institutionnelle et le degré de
pénétration du phénomène .Du point de vue de
l'acceptation institutionnelle, on distingue la dollarisation de « jure
» de la dollarisation « facto ».
Tandis que du point de vue du degré de la
pénétration du phénomène dans une économie
donnée, on oppose la dollarisation intégrale à la
dollarisation partielle.
a) Critère d''acceptation institutionnelle ou
officialisation du phénomène
Ce premier critère de classification
des régimes de la dollarisation se fonde sur la décision des
pouvoirs publics.
a.1 Dollarisation de « facto »
La dollarisation « de facto ou de fait
», « officieuse ou informelle », selon BALINO et al, est «
un processus spontané découlant d'un choix des résidents
d'un pays. Ces derniers possèdent une partie importante de leurs avoirs
financiers en monnaie étrangère alors que celle-ci n'a pas cours
légale ». Cette dollarisation officieuse est une réaction
à l'instabilité du cadre macroéconomique, elle traduit la
volonté des agents, méfiants en la monnaie nationale, de
diversifier et de protéger leurs actifs contre les risques des effets de
l'inflation élevée et de dévaluation de la monnaie
nationale.
a.2 Dollarisation de « jure »
Ce régime de dollarisation dit aussi
« dollarisation de droit ou formelle ou encore officielle » ne peut
se concevoir que lorsque les pouvoirs publics décident de perdre tout ou
une partie de sa souveraineté monétaire du fait de l'autorisation
d'utiliser une ou plusieurs monnaies étrangères sur le territoire
national. La dollarisation officielle est un processus institutionnel relevant
d'un choix des autorités monétaires et politiques. L'utilisation
de la monnaie étrangère est reconnue officiellement par les
pouvoirs publics à travers la fixation de prix en lui donnant cours
légal.
b) Critère de pénétration du
phénomène dans une économie
Sur base de ce second critère de
différenciation, c'est-à-dire, le degré de
pénétration de la monnaie étrangère dans les
pratiques monétaires des agents économiques d'un pays. Il
convient de distinguer la « dollarisation partielle » et la «
dollarisation intégrale ou totale».
b.1 La dollarisation partielle
C'est l'adoption officielle de la monnaie d'un
pays pour une partie des transactions financières.
La dollarisation partielle désigne un
phénomène de pluralité monétaire où une
devise étrangère circule parallèlement avec la monnaie
nationale. Il s'agit d'un processus plus ou moins souverain, de
complémentarité monétaire. L'exemple type est celui des
pays latino-américains dans les années 1970 et 1980 en proie
à une hyperinflation. Face à une perte de confiance en leurs
propres monnaies, les agents privés se sont mis à adopter le
dollar comme unité de compte mais également comme monnaie de
transaction, en particulier pour acquisition des biens de consommation durables
et onéreux.
b.2 La dollarisation
intégrale
La dollarisation intégrale ou
entière ou encore totale que certains analystes traitent de «
dollarisation complète ou pleine », c'est l'adoption officielle de
la monnaie d'un autre pays pour la totalité des transactions
financières. La dollarisation intégrale caractérise un
phénomène d'exclusivité monétaire dans la mesure
où la devise américaine s'impose comme signe monétaire
exclusif.
D'après Bruno THERET: une pleine dollarisation
correspond à la remise entre les mains étrangères du
monopole légitime de la création de la monnaie ».16(*)
I.1.4.2 Sortes de
dollarisation
Il peut s'agir de la substitution de la monnaie ou de la
substitution des actifs.
a) Dollarisation-substitution
monétaire
Ici, la monnaie étrangère remplace
progressivement ou s'arroge une part importante et de plus en plus croissante
en tant que moyen de paiement, unité de compte et actif de valeur. Ce
phénomène s'observe en situation d'inflation où le cout de
détention de la monnaie nationale devient exorbitant et pousse le public
à chercher des solutions de rechange.
b) Dollarisation-substitution des actifs
Il s'agit d'une situation qui
découle de l'évaluation comparée du risque et des
possibilités de rendement des actifs libellés en monnaie locale.
Historiquement, les actifs en devises permettent aux détenteurs de se
prémunir contre les risques macroéconomiques tels que
l'instabilité des prix et les périodes prolongées de
dépression. Dans ce cas, la demande de la monnaie
étrangère augmente alors que celle de la monnaie locale
baisse.
c) Dollarisation-complémentarité
monétaire (une forme rare)
En situation de déflation dans
une économie dollarisée, l'insuffisance de la monnaie locale est
supplée par la présence (ou l'augmentation) de la monnaie
étrangère. Dans ce cas, les demandes de deux monnaies
augmentent.
I.1.4.3 Formes de
dollarisation
La dollarisation peut prendre plusieurs formes. De ce fait, il
est utile de distinguer trois formes de dollarisation correspondant aux trois
fonctions de monnaie.
Ø La dollarisation des paiements : c'est-à-dire
utilisée essentiellement comme moyen de paiement (fonction
intermédiaire des échanges) ;
Ø La dollarisation financière : les
résidents détiennent des actifs financiers, en dollars (fonction
réserve de valeur) ; et,
Ø La dollarisation réelle : les prix et ou les
salaires intérieurs sont fixés en dollar. (fonction unité
de mesure)
a) La dollarisation des paiements
Dans ce cas, on parle de la substitution monétaire
où la monnaie étrangère sert essentiellement de moyen de
paiement et/ou d'unité de compte. Cette tendance s'observe typiquement
en cas d'inflation élevée ou d'hyperinflation, lorsque le
coût élevé de l'utilisation de la monnaie nationale pour
des grosses transactions pousse les publics à chercher des solutions de
rechange.
b) Dollarisation financière
Dans ce cas, on parle de la substitution des actifs, ici on
assiste à une tendance découlant de l'évaluation
comparée du risque et des possibilités de rendement des actifs
libellés en monnaie nationale et en devises. Historiquement, les actifs
libellés en monnaies étrangères ont permis à leurs
détenteurs de se prémunir contre les risques
macroéconomiques par exemple, l'instabilité des prix et les
périodes prolongées de crises qui ont sévi dans les
nombreux pays en développement. Ceci correspond à la fonction de
réserve de valeur de la monnaie.
c) La dollarisation réelle
Dans cette forme de substitution, les prix et les salaires de
citoyens sont fixés en monnaie étrangère. Il s'agit de la
fonction d'étalon de valeur de la monnaie ou de l'unité de
compte. Dans ce cas, la dollarisation permet juste de minimiser les coûts
de transaction ou de l'information relative aux ajustements fréquents et
non prévisibles des prix et termes contractuels lorsque ceux-ci sont
fixés dans une monnaie dont le pouvoir d'achat est très
volatile.17(*)
I.1.5 Causes de la
dollarisation18(*)
Nous pouvons appréhender les causes qui peuvent
conduire à la dollarisation d'une économie, en les
catégorisant en deux : primo nous considérons les causes
économiques et secundo, nous considérons les causes non
économiques qui ont une dimension institutionnelle, psychologique,
politique et autres.
Les causes dont il est question ici, seront
présentées schématiquement de la manière
suivante :
LES CAUSES DE LA DOLLARISATION
Economiques
Ø Instabilité économique et
financière ;
Ø Mauvaise gestion de politique
conjoncturelle ;
Ø Inflation élevée et durable,
Hyperinflation ;
Ø Instabilité du taux de change ;
Ø L'extraversion de l'outils de production ;
Ø L'effet mémoire résultant d'une crise
systémique du secteur financier ;
Ø Instabilité du cadre
macroéconomique.
Non économiques
Ø Les conflits armés (guerre) ;
Ø Le changement forcé de régime
politique (instabilité politique ou institutionnelle);
Ø Rapport de force frontalier ;
Ø Détournement de deniers publics ;
Ø Conception idéologique de la monnaie ;
Ø Manipulation de la monnaie à des fins
égoïstes.
La devise est utilisé comme Unité de compte
Crises monétaires caractérisées par la
perte des trois fonctions traditionnelles de la monnaie nationale
La devise prend la fonction de réserve de valeur
Dollarisation financière
Dollarisation des paiements
Dollarisation réelle
La devise est utilisée comme
intermédiaire d'échange
Dollarisation de l'économie
I.1.6 Avantages et
inconvénients de la dollarisation
I.1.6.1 Avantages de la
dollarisation dans une économie
La dollarisation présente les avantages
suivants :
Ø Etant la résultante d'une
instabilité économique et d'une inflation
élevée, la dollarisation permet aux agents économiques
de diversifier et de protéger leurs actifs contre les risques de
dévaluation de la monnaie nationale ;
Ø Elle a pour avantage principal d'éliminer
le risque d'une dépréciation soudaine et brutale du taux de
change et de permettre au pays de profiter d'une réduction des
primes de risque attachées à ses emprunts
internationaux ;
Ø Elle permet au pays d'éviter des crises
liées à la monnaie nationale ou à la balance de
paiements (sans monnaie nationale, il ne peut y avoir de forte
évaluation , ni de menace de sorties soudaines de capitaux
motivées par la crainte d'une dévaluation) ;
Ø Elle permet une plus grande intégration
avec les économies émettrices de ces monnaies
étrangères. Une telle situation est facilitée par la
baisse des couts de transaction ( coûts de conversion d'une monnaie
à une autre) et l'assurance de la stabilité du niveau
général des prix exprimée en monnaie
étrangère ;
Ø Elle permet d'éliminer les attaques
spéculatives contre la monnaie nationale ;
Ø Sous réserve de la suppression du
financement monétaires des déficits publics, la
dollarisation pourrait contribuer à renforcer des institutions
financières et à stimuler les investissements
intérieurs et internationaux.
Outre les avantages cités ci-haut, la dollarisation
n'est toujours pas appréciée par les analystes
économiques et politiques, elle présente pour certaines des
faiblesses jusqu'à coûter parfois la souveraineté
monétaire d'un pays.
I.1.6.2
Inconvénients
Ø Le système bancaire d'une économie
officiellement dollarisée n'est pas viable sans relations
privilégiées avec le système bancaire du pays
émetteur des devises sans un accès aisé aux
euromarchés. Le système bancaire est fortement dépendant
de l'extérieur ;
Ø La perte des revenus du seigneuriage( seigneuriage
entendu comme le revenu réel résultant sinon découlant
de la création monétaire), qui revient au pays
émetteur de la xénomonnaie . Selon les estimations
effectuées par Kirschen en 1974, les recettes de seigneuriage
externe des Etats-Unis provenant de la détention de dollars par les
six pays de la communauté économique européenne se sont
élevées à 9.000 milliards de dollars ( dollars de 1972)
sur la seule période 1960-197319(*) ;
Ø Le grand inconvénient est la perte progressive
d'indépendance de la Politique Monétaire (et de change) en raison
de la composante de l'offre de monnaie constituée des
dépôts et circulation fiduciaire hors banques en devises.
Salama20(*) l'atteste,
« le choix de la politique monétaire appartient
désormais à la seule Réserve Fédérale
Américaine qui prend ses décisions sur la base d'indicateurs de
son économie manipulant le taux d'intérêts selon les
pressions inflationnistes.
Ø Absence de préteur en dernier ressort, la
banque centrale ne joue plus ce rôle.
SECTION 2 : QUELQUES
AGREGATS MONETAIRES
I.3.1 L'offre de monnaie
L'offre de monnaie
inclut à la fois les pièces de monnaie et billets de banque
détenus par le public et les dépôts que celui-ci constitue
auprès des banques21(*). Elle résulte de la création
monétaire par la banque centrale et les banques de second rang22(*). Pour les économistes
classiques et néoclassiques qui admettent son
exogénéité, il s'agit du volume des moyens de paiement
disponible dans l'économie23(*).
Il s'agit au sens large de
l'ensemble des liquidités disponibles dans une économie24(*). Elle est exogène
lorsqu'elle est contrôlée et déterminée par la
banque centrale. Elle peut se présenter sous plusieurs formes:
- Masse monétaire (M2) composée de la monnaie
fiduciaire hors banques (pièces de monnaie et billets), des
dépôts bancaires à vue et à terme;
- Stock monétaire (M1) composée de la monnaie
fiduciaire hors banque et des dépôts à vue;
- Base monétaire ou monnaie centrale composée de
la circulation fiduciaire hors banques (pièces de monnaie et billets),
encaisses des banques commerciales, dépôts des banques à la
Banque centrale (avoirs libres et réserves obligatoires).
I.3.1.1 Offre de monnaie en
économie dollarisée
En situation de
dollarisation, l'offre de monnaie n'est pas totalement exogène, du fait
que la banque centrale ne contrôle et ne la détermine que
partiellement c'est-à-dire une partie est en monnaie nationale et une
autre en devises (xénomonnaie). La dollarisation constitue donc une
entrave à l'atteinte des objectifs de la politique monétaire.
Elle se présente sous trois formes suivantes:
-La masse monétaire qui est
composée de la circulation fiduciaire hors banque en monnaie nationale
et en devises, des dépôts bancaires à vue et à terme
en monnaie nationale et en devises.
- Le stock monétaire est constitué
par la circulation fiduciaire hors banque en monnaie nationale et en devises,
des dépôts bancaires à vue en monnaie nationale et en
devises;
-La base monétaire est formée de la
circulation fiduciaire hors banque en monnaie nationale et en devises, des
encaisses des banques commerciales en monnaie nationale et en devises, des
dépôts des banques commerciales à la banque centrale en
monnaie nationale et en devises.
Cette situation est celle de la RDC,
où la politique monétaire ne jouit pas de son indépendance
totale, une grande partie de la masse monétaire provient des banques
centrales étrangères et son efficacité résulte de
l'effet du hasard, les instruments se révèlent de moins en moins
opérationnels du fait qu'ils sont incapables de contrôler les
devises tant en banques qu'en circulation dans l'économie ce qui
réduit la crédibilité des autorités
monétaires dans la conduite de la politique monétaire par la
Banque centrale. Cela conduit les agents économiques à
détenir plus les devises que la monnaie nationale.
I.3.2 la demande de monnaie
Elle émane des agents économiques qui
désirent détenir des avoirs liquides. Elle s'entend comme la
mesure dans laquelle une économie est prête à
détenir la monnaie. Elle est également la disposition des agents
économiques à détenir la monnaie.
I.3.2.1 La demande de monnaie
dans une économie dollarisée
La demande de monnaie dans une économie
dollarisée dépend des flux provenant de l'étranger, et
dans une situation de dollarisation la demande est instable.
Sur base de la situation des fondamentaux
de l'économie principalement l'évolution du taux de change, les
anticipations des agents économiques vont donner lieu à des
décisions de détenir la monnaie étrangère et la
monnaie nationale. En cas de dollarisation substitution monétaire, la
vitesse de substitution (le rythme de conversion de la monnaie nationale en
monnaie étrangère) de la monnaie nationale en monnaie
étrangère est incertaine et imprévisible, d'où la
demande de monnaie devient instable du fait du rythme effréné.
Elle s'accompagne d'une volatilité
qui accroit la demande de monnaie du fait d'un degré élevé
de substitution et de son effet d'accroitre l'instabilité du taux de
change et limiter l'efficacité de la politique monétaire. La
composante endogène constituée des avoirs en monnaie
étrangères des résidents correspond à une demande
instable et imprévisible.
Cette composante du fait que son centre
d'émission est différent de celui de la monnaie locale
échappe en principe à la banque centrale du pays.
I.3.2 Le taux de change
Le taux de change est le prix
d'une monnaie d'un pays par rapport à la monnaie d'un autre25(*).Les opérations de
change sont des transactions économiques.
Ainsi, le taux de change est
compris comme le prix qui permet d'une part l'achat et d'autre part la vente
des devises entre elles. Le prix d'une monnaie étrangère dans un
pays donné permet le développement aisé des
échanges entre leurs populations impliquées dans le commerce
international.
Sur un marché de change,
interviennent plusieurs agents avec des buts différents et donc de
manière dispersée. Chacun en visant ses propres
intérêts choisit le mode de conversion qui lui est favorable.
(Alain BEITONE et alliés, 2001).
SECTION 3 :
DEDOLLARISATION DES ECONOMIES
I.2.1 Définitions du
concept
La dédollarisation
est une diminution partielle ou totale de l'utilisation par un pays
donné de la monnaie d'un autre pays. Une économie est
dédollarisée lorsqu'elle met fin partiellement ou
intégralement à la dollarisation.
Dans ce cas la monnaie nationale reprend progressivement ses fonctions
traditionnelles qu'elle perdait en situation de dollarisation.
Elle est constatée par
la baisse graduelle du taux de dollarisation. C'est une question très
cruciale et complexe qui recommande d'engager beaucoup de moyens et
réformes au préalable. Signalons que la dédollarisation ne
se décrète pas, sinon elle est accompagnée d'une
instabilité de l'économie, elle s'acquiert à l'issue des
efforts entretenus pour reprendre la souveraineté de la monnaie
nationale.
La dollarisation privée
et contractuelle se développe pour des raisons de stricte
efficacité financière. Elle répond à des
motivations dont la légitimité n'est pas contestée: chacun
se doit de préserver son patrimoine26(*). D'où il faudra remettre à la monnaie
locale sa souveraineté en mettant tous les moyens en oeuvre pour arriver
au bout de la dollarisation.
Pour ce faire, il faut du temps
pour mettre fin à la dollarisation. Si le renforcement institutionnel de
la politique monétaire est un progrès majeur, la banque centrale
doit conforter sa crédibilité en respectant constamment son
objectif principal qui est la stabilité du niveau général
des prix. Mais cela ne suffira pas, il lui faut aussi créer des
instruments permettant à la monnaie nationale de mieux concurrencer les
devises étrangères et resserrer les réglementations
prudentielles applicables aux opérations de change ainsi qu'à
l'exposition des intermédiaires financiers au risque de change, les
détenteurs de la monnaie nationale remplaceront en ce moment-là
progressivement les devises par la monnaie nationale.
I.2.2 Conditions pour la
dédollarisation d'une économie
I.2.2.1 Conditions
nécessaires
Ces conditions sont celles permettant un
environnement propice pouvant enclencher le processus de dédollarisation
d'une économie c'est-à-dire la stabilité économique
(stabilité du taux de change et celle de l'inflation).
a) Stabilité
économique
Elle consiste à assainir
l'environnement économique pour que les mesures subsidiaires
s'avèrent efficaces. Dans une économie à taux d'inflation
et de change maitrisé, la dollarisation a tendance à baisser.
Notons que cette stabilité doit
s'inscrire dans la durée permettant aux agents économiques de
s'en accoutumer et de l'ancrer dans leurs prévisions. Le retour de la
stabilité dans une économie étant la résultante des
politiques de stabilisation mise en oeuvre pendant la période
d'instabilité, sa pérennisation permet aux agents
économiques de reprendre la confiance en la monnaie nationale. Cette
dernière récupère progressivement sa fonction de
réserve de valeur par le fait de l'augmentation des dépôts
en monnaie nationale conduisant à l'accroissement de la masse
monétaire relativement aux devises, la diminution graduelle de la
dollarisation s'observe, d'où la dédollarisation de
l'économie.
b) Formalisation des changeurs des
monnaies
Dans la réglementation
du change, on distingue le marché du change officiel et parallèle
ou informel. Ce dernier est tenu par les changeurs de monnaie aux coins de rues
(communément appelés «cambistes»). Ceux-ci, participent
à la variation du taux de change en effectuant des spéculations
qui rendent instables la monnaie nationale. Cette instabilité est l'une
des causes de la fuite devant la monnaie nationale observée autrefois
dont le corollaire est la dollarisation.
La formalisation des changeurs de
monnaie en bureaux de change pourrait renforcer la capacité de la Banque
centrale à prévoir l'offre et la demande des devises sur le
marché de change, ce qui rendrait efficace les interventions sur ce
marché et la stabilité du taux de change sera de plus en plus
maintenue. La préservation du pouvoir d'achat de la monnaie nationale
pourra concourir à l'utilisation intense de la monnaie nationale au
détriment des devises, et cela conduirait à la
dédollarisation de l'économie.
I.2.2.2 Conditions suffisantes
a) Adaptation de la structure
fiduciaire
- Monnaie nationale comme réserve de valeur
- Monnaie nationale comme intermédiaires des
échanges
- Monnaie nationale comme unité de compte
b) Redynamisation du système
bancaire
- Innovation financière en monnaie nationale
- Promotion de la bancarisation
- Création d'un marché financier
I.2.3 Formes de
dédollarisation
Il existe deux formes de dédollarisation
A. La dédollarisation forcée
Elle consiste en l'application des mesures coercitives pour
contraindre les agents économiques à abandonner la devise et
utiliser la monnaie nationale sous peine des sanctions probables.
B. La dédollarisation libre
Elle consiste en l'application des mesures incitatives pour
amener la population à avoir le choix entre l'usage de la devise et de
la monnaie nationale.
Conclusion du chapitre
Dans ce chapitre, il a
été question de passer en revue toute la littérature en
rapport avec la dollarisation et dédollarisation des économies,
cela dans le but de puiser, ici, pour la suite du travail les différents
concepts en rapport avec l'objet d'étude.
CHAPITRE II : LA
DEDOLLARISATION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE : CONTOUR DE LA QUESTION
Ce chapitre abordera la
question de la dédollarisation de l'économie congolaise dans son
ensemble, nous contournerons la question afin d'éclairer toutes les
zones d'ombre probables. Dans ce chapitre, il sera question d'analyser les
différents épisodes de dédollarisation qu'il y a eu dans
notre pays afin de déceler les raisons qui ont poussé les
autorités à déclencher le processus actuel. Toujours dans
ce chapitre, nous présenterons la matrice retenue pour
l'effectivité de la dédollarisation de l'économie
congolaise, ce chapitre traitera aussi de l'expérience de la
dédollarisation du Pérou pour voir les points de ressemblance
avec le cas congolais et d'en tirer quelques leçons importantes.
SECTION 1 :
GENERALITES DE LA DOLLARISATION EN RDC
II.1.1 Repères de
l'histoire économique Congolaise
La RDC a connu une situation
économique fluctuante depuis la colonisation. Les lignes qui suivent
tenteront d'en résumer la situation économique.
En 1960, l'économie congolaise
a gardé encore ses reines, héritée de la colonisation, au
sein du continent mais cela n'a pas tardé suite aux déchirures
politiques internes.
A partir de 1965 l'économie a
commencé à chuter, et la zaïrianisation ou encore le recours
à l'authenticité n'ont contribué qu'à la chute
économique du pays.
L'histoire du pays a
été très corrélée avec l'histoire
économique internationale. La crise pétrolière de 1979 a
eu des effets néfastes sur l'économie du pays. La crise
financière de 2008 ne l'a pas épargné non plus.
Les pillages des années 1990
ont été la cerise sur le gâteau car cette situation est
venue trouver le pays dans un chaos entretenu et, a empiré les
choses.
Avec l'accès au processus
démocratique et la stabilité relative de la situation politique,
l'économie nationale semble rentrer dans la normale et pour consolider
cette normalité et inscrire la stabilité économique dans
la durée, il faut rompre avec un certain nombre des faits réels
susceptibles de paralyser l'économie nationale notamment la
dollarisation qui a des conséquences visibles sur l'économie.
II.1.2 Description de la
dollarisation de l'économie Congolaise
La dollarisation au congo a commencé
depuis plusieurs décennies. Lors de la crise des années 1970, il
ya eu fuites des capitaux internes et l'accroissement de la dette
intérieur, les investisseurs nationaux n'étaient plus à
même d'investir. Les étrangers sont arrivés et ont pris
plusieurs secteurs entre les mains notamment les mines, les bois, etc.
C'est comme cela que la dollarisation a
commencé. Il a fallu très peu de temps pour que cette
mentalité s'engrène dans le comportement des agents
économiques au point de ne plus réfléchir qu'en monnaie
étrangère.
Lors des années 1990 avec la
montée en puissance de l'hyperinflation la population n'avait pas plus
confiance en la monnaie nationale, d'où elle s'est lancée dans la
recherche des monnaies refuges pour protéger son patrimoine. Et de ce
fait la dollarisation a commencé à s'enraciner dans les habitudes
des paiements des congolais.
II.1.3 Légalisation de
la dollarisation de l'économie Congolaise
La réglementation du change en vigueur
dans un pays peut aussi favoriser la dollarisation d'une économie. Il en
est ainsi des différentes réglementations du change en RDC.
Les lignes qui suivent examinent d'abord les
réglementations du change, ensuite analysent les autres textes qui ont
instauré le régime de dollarisation officielle de
l'économie congolaise.
II.1.3.1 Présentation
des réglementations de change
Ici, nous allons ressortir quelques
points saillants relatifs à la restriction ou à l'autorisation de
la détention de la monnaie étrangère par les
résidents.
Bien avant 1983, la
réglementation en vigueur prévoyait que toutes transactions, sur
l'ensemble du territoire national, devraient se régler en monnaie
nationale, cependant les résidents étaient autorisés
à ouvrir des comptes en monnaies étrangères (comptes
Résidents Monnaie Etrangères)
Jusqu'en 2001, la détention
des devises était interdite. Ces restrictions relatives à la
détention des devises n'ont pas réussi en réalité,
dans la mesure où les agents économiques, en dépit de
l'existence de ces réglementations, préféraient
détenir les devises soit comme réserve de valeur soit comme
instrument de paiement.
Les résidents contournaient
ces dispositions qui, du reste, provoquaient des couts exorbitants (couts de
formalités et d'engagements bancaires) pour eux. Par conséquent,
ils évitaient le circuit officiel pour financer leurs activités
par les marchés informels. C'était le départ d'une
dollarisation de facto.
En 2002, la BCC était
contrainte d'édicter une nouvelle réglementation
libéralisant les opérations de change sur toute l'étendue
de la république suite à l'envol que prenait la dollarisation
informelle ou de facto. En d'autres termes, la banque centrale
décrète un régime de dollarisation de jure.
II.1.3.2 Autres textes
légaux
Trois textes retiennent notre attention à titre
illustratif :
1. Le décret N°0013 du 22 janvier 1997 modifiant
et complétant le décret N°005 du 24 février 1995
relatif au mode de paiement des dettes envers l'Etat,
Ce décret institue la dollarisation officielle,
cependant partielle, en ces termes : « les contributions,
impôts, droits, taxes, redevances visés à l'alinéa
1er ci-dessus sont obligatoirement, à la date du fait
générateur, convertis en USD et réglés en Nouveaux
Zaïres au cours de change du jour du paiement ou en monnaie
étrangère dans le cas déterminés par le Ministre
des finances »27(*)
2. Le décret N°029 du 23 avril 1997 autorisant
à titre exceptionnel le règlement des dettes envers l'Etat en
espèces,
Ce décret institue la dollarisation officielle et
partielle : « Par dérogation aux dispositions du
Décret n° 0005 du 24 février 1995 relatif au mode de
paiement des dettes envers l'Etat, notamment ceux concernant les contributions,
impôts, droits, taxes, redevances, d'un montant égal ou
supérieur à l'équivalent en NZ de 100 ( cent dollars
américains) sont obligatoirement effectués en espèces, en
zaïre monnaie ou en monnaie étrangère, au compte du
comptable public concerné »28(*)
3. Le décret-loi N°004 du 22 février 2001
prononcé lors du discours d'investiture du Président de la
république en janvier 2001,
Ce décret est de la réglementation du change du
22 février 2001. Ce texte instaure la liberté de la
détention et de la circulation concomitante de la monnaie nationale et
les devises : « la détention des monnaies
étrangères en République Démocratique du Congo est
libre »
SECTION 2 : LA
DOLLARISATION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE : CAUSES ET CONSÉQUENCES
II.2.1 Causes
II.2.1.1 Causes
économiques
Dans cette section, nous examinons
les différentes mesures prises par le pouvoir public dans le cadre de la
politique économique du pays qui ont contribué d'une
manière ou d'une autre à l'accentuation de la dollarisation de
l'économie congolaise.
a) Causes liées à la politique
budgétaire
L'histoire renseigne que les
politiques budgétaires appliquées par les gouvernements
étaient très laxistes. Les déficits des finances publiques
se sont creusés d'années en années.
Tous les gouvernements, qui se sont
succédé, ont fait un brillant recours à la planche
à billets pour financer les déficits budgétaires, et ce
mode de financement reconnu par son caractère générateur
des tensions inflationnistes a décrédibilisé la politique
budgétaire du pays envers les citoyens.
A titre d'exemple en 1999, les
dépenses se sont accrues de 193,3% alors que les recettes ont
augmenté de 131,1% soit un gap équivalent à 62,2%29(*).
b) Causes liées à la politique
monétaire
La politique monétaire
appliquée par la Banque Centrale du Congo se doit de veiller à ce
que l'offre de monnaie soit compatible avec la demande de monnaie en vue de la
préservation de la stabilité des prix, condition
nécessaire à une croissance économique durable30(*).
L'institut d'émission congolais
a comme objectif ultime l'obtention et le maintien de la stabilité des
prix. Pour atteindre cet objectif l'institut d'émission utilise un
certain nombre d'instruments et se fixe des objectifs pour s'y faire.
b.1) Des objectifs
Pour atteindre l'objectif ultime de la stabilité des
prix, la Bcc se fixe ses propres objectifs :
· Sur le plan interne : un bon niveau de taux
d'intérêt et de la masse monétaire
· Sur le plan externe : un taux de change stable
La BCC n'a pas pu elle-même respecté ses
objectifs internes et externes tels que nous le voyons dans les tableaux et
graphiques ci-après
Voici comment a évolué l'un des taux
d'intérêts utilisés par la Banque centrale du congo
à savoir le taux des facilités permanentes :
Tab .I : Tableau des
facilités permanentes fin période en %
Année
|
Tfp Bcc
|
Année
|
Tfp Bcc
|
Année
|
Tfp Bcc
|
Année
|
Tfp Bcc
|
Année
|
Tfp Bcc
|
1998
|
30
|
2001
|
145
|
2004
|
15
|
2007
|
31
|
2011
|
13
|
1999
|
102
|
2002
|
48
|
2005
|
41
|
2008
|
28
|
2012
|
13,5
|
2000
|
135
|
2003
|
27
|
2006
|
35
|
2009
|
69
|
2013
|
4,5
|
Source : rapport annuel Bcc 2006 (p.219), 2013 (p222)
Graph.1

Commentaires
Ce tableau indique l'évolution du taux de
facilités permanentes à travers le temps, il apparait que ce taux
à connu diverses fluctuations mais devient de plus en plus stable depuis
2011.
Tab. II : Evolution de l'offre de
monnaie (en milliers de CDF)
Année
|
M2
|
Année
|
M2
|
Année
|
M2
|
Année
|
M2
|
Année
|
M2
|
1997
|
3277566800
|
2000
|
23558064
|
2003
|
130118714
|
2006
|
436922182
|
2009
|
1543536000
|
1998
|
845042571
|
2001
|
77143732
|
2004
|
222226541
|
2007
|
658833855
|
2010
|
2009609000
|
1999
|
3915274
|
2002
|
98832881
|
2005
|
283163659
|
2008
|
1041376537
|
2011
|
2443385000
|
Source : rapports annuels de la BCC 2006 (p215), 2013
(225)
Graph.2

Source : fait par nous-mêmes sur base des
données tirées des rapports annuels de BCC citées
ci-haut.
Commentaires
Ce tableau montre l'évolution de la masse
monétaire, sur ce graphique il apparait que la masse monétaire
n'a pas non plus été stable à travers le temps.
b.2) Des instruments de la politique monétaire
· L'encadrement de crédit a constitué le
principal instrument de régulation de la monnaie par la Banque centrale
alors que le taux d'intérêt n'était que la
résultante du dispositif constitué du plafonnement du
crédit31(*).
· La politique de réescompte : cette
politique de taux d'intérêt débiteurs maxima et
créditeurs minima a été introduite depuis 1971. Cette
politique discriminatoire des taux d'intérêt a mis en relief le
caractère sélectif de la politique monétaire et freine par
conséquent l'élan de l'activité bancaire. Par ailleurs, il
sied de noter que cette politique a été maintenue et a fait
preuve de son inefficacité surtout dans la décennie 1990
caractérisée par l'hyperinflation.
· La politique des réserves obligatoires, cet
instrument était pour réguler le passif et l'actif des banques
des dépôts, elle a été instaurée le 15
juillet 1970 par l'instruction n°10 de la Banque nationale du
Congo32(*). Cet instrument
avait entre autre pour objectif de neutraliser la surliquidité bancaire.
Ce coefficient n'est pas resté fixe durant la période sous
étude tel que nous le voyons à travers les tableaux et graphiques
suivants :
Tab. III : Taux directeur de la
Bcc en fin période (en %)
Année
|
Td Bcc
|
Année
|
Td Bcc
|
Année
|
Td Bcc
|
Année
|
Td Bcc
|
Année
|
Td Bcc
|
1998
|
21
|
2001
|
130
|
2004
|
10
|
2007
|
28
|
2011
|
28
|
1999
|
92
|
2002
|
43
|
2005
|
39
|
2008
|
28
|
2012
|
11
|
2000
|
120
|
2003
|
21
|
2006
|
32
|
2009
|
66
|
2013
|
3
|
Source : Bcc rapport annuel 2006 (p215), 2013 (p230)
Graph.3

Commentaires
Ce tableau indique l'évolution du taux directeur qui
est le taux source pour les différents taux appliqués par les
banques de second rang, sur ce graphique montre que le comportement de ce taux
n'a pas été stable à travers le temps.
c) Causes liées à la politique de
change
La politique de change mise en oeuvre en
RDC a été aussi l'une des causes de la dollarisation de
l'économie congolaise suite à des nombreuses variations de son
principal instrument qui est le taux de change durant la période sous
étude tel que l'illustre le tableau et graphique
ci-après :
Tab. IV : Evolution des cours
de change fin période
Année
|
CCFP
|
Année
|
CCFP
|
Année
|
CCFP
|
Année
|
CCFP
|
Année
|
CCFP
|
1997
|
3277566800
|
2000
|
23558064
|
2003
|
130118714
|
2006
|
436922182
|
2009
|
1543536000
|
1998
|
845042571
|
2001
|
77143732
|
2004
|
222226541
|
2007
|
658833855
|
2010
|
2009609000
|
1999
|
3915274
|
2002
|
98832881
|
2005
|
283163659
|
2008
|
1041376537
|
2011
|
2443385000
|
Source : rapports annuels de la BCC 2008 (p 223)
Graph.4

Source : fait par nous même sur base des
données tirées : BCC rapport annuel 2006, 2013.
Commentaires
Il apparait sur ce graphique que le taux de change est on ne
peut plus stable depuis l'année 2002.
En outre la politique de change a deux volets à
savoir : le régime et la réglementation de change.
c.1) Du régime
La République Démocratique
du Congo en signant les accords de Breton Wood ne pouvait que s'aligner aux
systèmes monétaires internationaux en vigueur sans tenir compte
de la spécificité que pouvait avoir son économie. Du
régime de change fixe au régime de change flottant et parfois
l'inverse, tous ces tâtonnements dans le choix de la politique de change
ne pouvait que créer la méfiance en la monnaie nationale, surtout
qu'à chaque passage d'un régime à un autre la monnaie est
dévaluée sensiblement33(*).
c.2) De la réglementation du
change
La réglementation du change
détermine les types d'instruments que la banque centrale devra utiliser
pour défendre la parité de la monnaie nationale face à
d'autres devises. La BCC est passée de la réglementation de
change dirigiste à la réglementation de change
contrôlée et inversement.
Les irrégularités dans
l'exécution de la politique de change ont crée d'une part des
distorsions entre les taux du marché officiel et ceux du marché
parallèle et d'autre part, la fuite des agents économiques devant
la monnaie nationale.
Lorsque la gestion de la monnaie
crée de l'incertitude dans le chef des agents économiques, ces
derniers chercheront d'autres valeurs refuges et cela est aussi l'une des
causes économiques de la dollarisation.
II.2.1.2 Causes extra
économiques de la dollarisation
La dollarisation trouve aussi ses
origines dans les facteurs non économiques pouvant influer sur la vie
quotidienne de la population.
a) Instabilité
sociopolitique
Les événements
politico-militaires ont, d'une manière ou d'une autre,
déstabilisée les activités productives dans les
différentes provinces du pays. La prise de pouvoir par les forces
armées en 1965, les frustrations des années 1970 (les guerres de
Shaba, notamment), les grandes crises politiques engendrées par la
démocratisation du pays en 1990, l'avènement de l'AFDL en 1997,
etc.
Dans ce processus de
démocratisation du pays ou encore durant la longue période de
transition, d'autres événements destructeurs du tissu
économique sont intervenus, notamment les pillages, les guerres, les
grèves, etc.
b) Méfiance en la monnaie
nationale
Les causes économiques,
évoqués ci-haut, ont crée un manque de confiance en la
monnaie nationale de la part des agents économiques privés.
Cette crise de confiance s'est
aggravée particulièrement dans les années 1990 avec les
déviations monétaires et bancaires et celles de 1993.
c) Habitudes de paiement
La dollarisation de l'économie
congolaise est accentuée par les habitudes de paiement
créées dans certains milieux d'affaires, notamment dans le
secteur minier, pour les transactions qui nécessitent les paiements
très importants, les agents économiques préfèrent
l'usage des devises que de la monnaie nationale et aussi la grande partie de la
population vit au dépens des fonds venus de la diaspora via les
messageries financières.
Les paiements directs au moyen des
devises sont généralisés à toutes les
catégories d'échanges des biens et services. Ainsi, dans les
supermarchés des grandes villes, les marchés populaires des rues
des communes urbaines, les magasins, les stations d'essence, les boutiques, les
pharmacies, les bars et restaurants, les salons de coiffure, bref partout
où se font des échanges, les devises sont utilisées
directement comme moyens de paiement.
d) Cadres légal et
réglementaire
La réglementation du change en vigueur dans un pays
peut aussi favoriser la dollarisation de l'économie. C'est le cas de la
réglementation du change en RDC tel qu'évoquée ci-haut.
II.2.2 Conséquences
Cette section a pour objectif de faire ressortir les effets de
la dollarisation sur l'économie congolaise.
II.2.2.1 Perte de la
souveraineté monétaire
a) Fragilisation de la monnaie
nationale
La République
Démocratique du Congo n'est pas en régime de dollarisation
officielle, mais elle a opté pour la circulation concomitante, à
coté de la monnaie nationale, des monnaies étrangères, ce
qui à rendu la monnaie congolaise, a travers le temps, très
fragile.
Et
cette fragilité de la monnaie nationale a entrainé plusieurs
dommages collatéraux notamment :
v La perte du profit du seigneuriage
Le seigneuriage désigne
historiquement le droit que le souverain prélevait lors de la fonte d'or
ou de tout autre métal précieux servant à la frappe des
pièces ayant cours légal. Dans sa conception moderne, le
seigneuriage est le bénéfice que tire un Etat lorsque son
institut d'émission mets en circulation des billets en contrepartie des
actifs (or, devises, bons du trésor, obligation, droit des tirages
spéciaux, etc.) qui ont une valeur intrinsèque ou sont
producteurs d'intérêt34(*).
v La perte de l'autonomie monétaire
Est l'une des conséquences
néfaste de la dollarisation, elle enfreint un des attributs de la
souveraineté de la nation.
Puisque le dollar américain est
la devise la plus utilisée aux cotés du franc congolais, les
chocs de cette devise sont toujours ressenties par la RDC.
v Absence de la protection du système bancaire
La Banque centrale du congo a dans ses attributions, le
rôle de prêteur en dernier ressort pour venir en aide aux banques
créatrices de monnaie qui ont besoin de se refinancer ou ont des
problèmes de solvabilité ou de liquidité.
Bien que la BCC met en place un système de la
sécurisation des entrées et sorties des fonds, elle n'est pas
toujours en mesure de dire exactement ce que cela coute à la RDC. Donc,
elle ne joue pas son rôle de prêteur en dernier ressort.
La dollarisation entraine la perte d'une des grands attributs
de la souveraineté nationale : la souveraineté
monétaire.
b) Inefficacité des politiques
économiques
Ce paragraphe analyse l'inefficacité
des politiques conjoncturelles mentionnées ci-haut parmi les causes de
la dollarisation.
v Politique budgétaire
Une des conséquences, non pas la moindre est celle
relative à l'évaluation des recettes et dépenses publiques
en monnaies étrangères aussi, le gouvernement ne peut plus
financer ses dépenses budgétaires en recourant aux avances du
système bancaire. Les autorités ont pris la décision
d'exiger les paiements des dus à l'Etat en monnaies
étrangères.
v Politique monétaire
La dollarisation est l'une des causes de l'inefficacité
de la politique monétaire de la Bcc. Et les effets de cette
inefficacité sont ressortis par les diagnostics faits sur35(*) :
Ø La politique de crédit : le taux de
dollarisation de l'économie très élevé (60 à
70%) et 55 % des dépôts en devises du système bancaire.
Ø La politique de change : les autorités
ont le devoir de défendre la valeur de la monnaie nationale.
Ø La politique bancaire : étant
donné que la plupart des opérations se font en monnaies
étrangères dont l'autorité n'a pas suffisamment la
maitrise, cela rend difficile sa supervision et son contrôle du
système financier national.
SECTION 3 : LA
DEDOLLARISATION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE : LEÇONS D'HIER ET
D'AUJOURD'HUI
II.3.1 Préalable et
contexte du lancement
Les préalables du
lancement d'un processus de dédollarisation doivent être bien
définis car cette décision est parmi les plus graves qu'une
nation peut prendre durant le cours de l'exercice du pouvoir.
Le contexte doit être clairement défini pour
éviter tout dérapage et toute surprise.
II.3.2 Dédollarisation
avant 1990 : mobiles, stratégies et résultats
Mobiles
Cette décision avait pour mobile un besoin urgent des
devises par l'Etat pour le règlement de la dette extérieure.
Stratégies
L'Etat a racheté tous les avoirs en devises inscrits
dans des comptes des résidents et a décrété
l'obligation de les convertir en monnaie national36(*).
Résultats
Cette pratique a été désavouée par
les agents économiques privés, bien que la Banque centrale ait
pris plus tard l'engagement de ne plus racheter de manière forcée
les avoirs en devises des privés inscrits dans leurs comptes RME et
comme conséquence la dollarisation a continué son bon chemin.
II.3.3 Dédollarisation
en 1999 : mobiles, stratégies et résultats
Mobiles
Le passage de la monnaie zaïroise à la monnaie
congolaise a occasionné plusieurs dommages et les autorités de
l'époque avait l'obligation de faire accepter la monnaie à la
population et celle-ci faisant des anticipations craignait une hyperinflation
future et voulait s'en protéger, d'où le recul devant
l'utilisation de la nouvelle monnaie nationale, ce qui n'était pas une
bonne chose pour le gouvernement. D'où il fallait dédollariser
à tout prix pour laisser la place et le champ libre à la monnaie
nationale nouvellement émise.
Stratégies
La prise des mesures très coercitives comme la
conversion des avoirs des résidents (congolais comme étrangers)
en monnaie nationale, la fixation des prix en monnaie locale, la chasse aux
changeurs de rues, etc.
Résultats
Le développement du marché noir des devises, la
fuite des capitaux des investisseurs étrangers, la déflation, la
chute de la production et de ce fait la dollarisation a continué son
chemin.
II.3.4 Dédollarisation
depuis 2012: mobiles, stratégies et résultats
Mobiles
L'autorité monétaire est partie du mobile selon
lequel la dollarisation est un crime contre la population qui déshonore
le gouvernement et dénote une certaine irresponsabilité des
leaders. De ce fait étant donné la situation stable de la
santé économique du pays, le gouvernement a pris la
décision de se lancer.
Stratégies
La stratégie utilisée est la mise en place
d'une matrice des mesures, coercitives pour l'état et incitatives pour
la population, qui sera suivi à la lettre pour parvenir à
dédollariser l'économie.
Résultats
C'est ce qui ferra l'objet de la suite de notre travail.
SECTION 4 : PRESENTATION DE LA MATRICE DE
DEDOLLARISATION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE
Voici la matrice qui enregistre toutes les mesures à
suivre ou à appliquer pour éradiquer la dollarisation
congolaise.
I. DEDOLLARISATION DES PAIEMENTS :
mesures visant à promouvoir le Franc Congolais
essentiellement comme moyen de paiement
(Total : 9 mesures dont : 1
réalisée, 3 non réalisées et 5 en cours de
réalisation)
|
A. Les mesures relatives à la circulation
fiduciaire
|
MESURES
|
ECHEANCES
|
Indicateurs de performance
|
RESPONSABILITES
|
OBSERVATIONS
|
1. Emettre des pièces de monnaie de 25, 50,
100, 200
et 500 CDF
· Choisir les motifs :
· Adopter le cahier de charges
· Lancer l'appel d'offre
· Passer commande
· Campagne de sensibilisation
· Réceptionner les pièces les pièces
de monnaie
· Mise en circulation
|
Février 2014
Fin nov 2012
Fin déc. 2012
Janvier 2013
Février 2013
Dès octo. 2013
nov -déc 13
Février 2014
|
· Circulation effective des pièces de monnaie
|
BCC
|
Non réalisée
|
2. Emission des coupures de 1000, 5000, 10 000 et
20 000 CDF
|
Nov. 2012
|
· Circulation effective des coupures
· Préférence pour la monnaie nationale
|
BCC
|
Réalisée. La
dernière mise en circulation (20. 000 CDF) est intervenue le
1er novembre 2012.
|
3. Emission de la coupure de 50 000
CDF
· études préalables
· Adopter le cahier de charges
· Conclure le contrat pour la coupure de 50.000 CDF
· Procéder à une campagne de
sensibilisation
· Réceptionner les billets de 50 000 FC
· Mettre la coupure de 50 000 CDF en circulation
|
30 juin 2014
Oct. 2013
Février 2014
Juin 2014
|
· Circulation effective de la coupure
· Préférence pour la monnaie nationale
|
BCC
|
En cours
· Les études se poursuivent encore.
· Toutefois, cette coupure sera émise après
les pièces de monnaie
|
MESURES
|
ECHEANCES
|
Indicateurs de performance
|
RESPONSABILITES
|
OBSERVATIONS
|
B. Les mesures de politique
Budgétaire
|
1. Effectuer les paiements au profit des
Résidents en CDF
· Prendre une Circulaire ad hoc
· Payer les Agents et Fonctionnaires de l'Etat et
Institutions politiques en CDF
· Payer les fournisseurs et créanciers
résidents en CDF.
|
Fin janvier 2013
|
· 90 % des paiements en faveur des résidents sont
effectués en CDF
|
Ministères des Finances & du Budget et BCC
|
En cours
· Certaines institutions ont continué à
bénéficier des paiements en devises jusqu'au 30/01/2014.
· En vue de renforcer cette mesure, le Ministre des
Finances a rappelé par sa lettre Réf. N° CAB/MIN
FINANCES/DIRCAB/KJC/2014/0300 du 01/02/2014, adressée au conseiller
financier, le rappelant de veiller à l'application stricte de
l'instruction relative au paiement de toutes transactions en franc congolais
des agents économiques résidents.
,
|
2. Percevoir graduellement les recettes, droits et
Taxes en CDF
a. tous les secteurs hors recettes Minières et
pétrolières
|
Avril 2013
|
· 95 % des droits, taxes et impôts sont
perçus en CDF
|
Ministère des Finances
|
En cours
· La mesure portant paiement des impôts, droits et
taxes en CDF par les miniers et pétroliers a pris effet depuis janvier
2014
· Toutefois, il s'observe encore au mois de janvier 2014,
de paiements en devises de 12,6 millions de USD par les pétroliers et
9,8 millions par les miniers, soit un total de 22,4 millions contre une moyenne
mensuelle de de 80,0 millions de USD en 2013.
|
MESURES
|
ECHEANCES
|
Indicateurs de performance
|
RESPONSABILITES
|
OBSERVATIONS
|
3. Paiements des arriérés de la dette
Intérieure en CDF
· Négocier la décote au cas par cas ;
· Valider le plan de remboursement de la DGDPet
procéder au paiement de la dette intérieure).
|
En 2013
|
· Acceptation par les créanciers,
· 95 % des paiements sont effectués en CDF
|
Ministère des Finances
|
Non réalisée
· La dette intérieure est tjrs payée en USD
· L'application intégrale de cette mesure est
aussi tributaire à la finalisation du plan de remboursement de la DGDP.
|
4. Défiscaliser les importations des
distributeurs automatiques des billets et les terminaux de paiement
électronique
|
En 2013
|
· Application effective de l'arrêté
|
Ministère des Finances
|
Non réalisée
· Signature de l'Arrêté Ministériel y
relatif attendu (Ministère des Finances)
|
MESURES
|
ECHEANCES
|
Indicateurs de performance
|
RESPONSABILITES
|
OBSERVATIONS
|
C. Les mesures de politique de change :
|
1. Amender la réglementation de change
· Préparer le projet du nouveau décret-
loi relatif au régime des opérations en monnaies nationales et
étrangères en RDC;
|
2016
|
· Promulgation effective de la loi ad hoc ;
· Publication de la nouvelle règlementation de
change
|
BCC et Ministère des Finances
|
En cours
· L'amendement et l'adaptation de ces deux actes se
feront au fur et à mesure des progrès réalisés dans
le processus de dédollarisation.
|
D. La stabilité du système financier :
|
A. Moderniser le SNP
· Mettre en place la Direction du SNP
· Mettre en place le système automatisé de
paiement de détail (ACH)
· Mettre en place le système automatisé de
paiement de gros montant (RTGS)
· Implémenter le système monétique
interbancaire
· Mettre en oeuvre la loi sur le système de
paiement
|
2014
Septembre 2013
Septembre 2013
Juin 2014
Décembre 2013
|
· Accroissement des transactions en scripturale
· Accroissement du taux de bancarisation
|
BCC
|
En cours
· Une seule action a été prise en compte
à ce jour, à savoir la mise en place de la Direction des
Systèmes de Paiement.
|
II. DEDOLLARISATION FINANCIERE:
mesures visant à inciter les résidents
à détenir les actifs financiers en Franc Congolais
(Total : 11 mesures dont : 1
réalisée, 6 mesures non réalisées et 4 en cours de
réalisation)
|
A. Les mesures de politique
monétaire
|
MESURES
|
ECHEANCES
|
Indicateurs de performance
|
RESPONSABILITES
|
OBSERVATIONS
|
1. Assurer une meilleure régulation de la
liquidité
· Redynamiser le cadre de prévisions de la
liquidité
|
Fin mai 2013
Fin Février 2013
|
· Réduction sensible des écarts entre les
prévisions et les réalisations de la liquidité
|
BCC
|
Réalisée
|
2. Fixer le cadre juridique et développer les
opérations d'open market
|
1er semest 2015
|
· Effectivité des opérations d'open market
|
BCC
|
En cours
· Développement d'un marché des titres et
mise en place d'un système de notation des entreprises sont requis
|
3. Lever la Réserve obligatoire suivant
la monnaie de constitution des dépôts et
appliquer un coefficient discriminatoire
· Etudes préalables
· Révision de l'instruction n°10 relative au
coefficient de la réserve obligatoire
· Appliquer des nouveaux coefficients RO
|
Février 2013
Mars 2013
Avril 2013
|
· Application des nouveaux coefficients de la RO
· Amélioration de la part des avoirs libres en CDF
par rapport à la part en USD
|
BCC
|
Non réalisée
|
MESURES
|
ECHEANCES
|
Indicateurs de performance
|
RESPONSABILITES
|
OBSERVATIONS
|
B. Les mesures de politique
Budgétaire :
|
1. Constituer les réserves budgétaires
· Définir le niveau optimal de
réserves ;
· le positionner dans le budget de l'Etat ;
· Ouvrir un sous-compte dédié ;
· y loger les réserves et en déterminer les
modalités d'utilisation).
|
2ème sem. 2013
|
· les réserves budgétaires sont
constituées à hauteur de .......% du PIB
|
Ministères des Finances et
du Budget
|
Non réalisée
|
2. Emettre des nouveaux Titres publics
|
En 2014
|
· Souscription effective aux nouveaux titres
|
Ministère des Finances
|
En cours
· Prérequis : Fonctionnement effectif du
nouveau système de paiements ;
· Apurement intégrale de la dette
intérieure pour ré crédibiliser la signature de
l'Etat.
|
3. Clôturer les comptes de l'Etat auprès
des banques
|
En 2013
|
· Plus d'ouverture de nouveaux comptes
· Baisse progressive des provisions dans les banques
|
Ministère des Finances
|
Non réalisée
|
C. Les mesures de politique de
change :
|
1. Réviser la Convention sur
l'organisation
et le fonctionnement du marché des
changes
(Elaborer le projet de modification de la convention ;
Présenter le projet au Comité de Pilotage du Projet ;
soumettre le projet à la signature de la HD).
|
Février 2013
|
· Application effective de la convention
révisée
|
BCC
|
· Non
réalisée : La BCC estime que le contexte actuel
ne permet pas la révision de la convention sur l'organisation et le
fonctionnement du marché des changes. Cette mesure est tributaire des
mesures de politique budgétaire (point B1 et B2).
|
2. Systématiser les achats de devises
par
adjudication
|
Début mars 2013
|
· 95 % des achats sont effectués par
adjudication
|
BCC
|
Non réalisée
|
MESURES
|
ECHEANCES
|
Indicateurs de performance
|
RESPONSABILITES
|
OBSERVATIONS
|
D. La stabilité du système
financier :
|
1. Moderniser la Centrale des
risques
ü Améliorer le système actuel de
gestion de la base de données
· Concevoir la nouvelle Base de données de la
Centrale des Risques
· Développer l'application de la Centrale des
Risques et adopter le cadre réglementaire « Instructions 5 et
13 »)
· Vulgariser l'application de la Centrale des Risques
ü Procéder à la mise en place de la
nouvelle Centrale
· Suivre le lancement sur l'appel d'offre du consultant
pour la mise en oeuvre de la Centrale
|
1er janvier 2014
Fin mai 2012
Fin mai 2012
Déc. 2012
Fin juin 2013
|
· Opérationnalisation de la centrale des
risques
· Disponibilisation des informations fiables aux
établissements des crédits
|
BCC
|
Non réalisée
.
|
MESURES
|
ECHEANCES
|
Indicateurs de performance
|
RESPONSABILITES
|
OBSERVATIONS
|
2. Garantir les dépôts
bancaires
· Conduire une étude pour la mise en place d'un
mécanisme de protection ou de garantie des dépôts
· Mettre en place un comité de pilotage
· Echanger avec les parties prenantes (Profession
bancaire et Autorités Gouvernementales)
· Elaborer une feuille de route des axes de la
réforme
· Rédiger le projet de texte
réglementaire
· Soumettre le projet à la Haute Direction
· Vulgariser (préparer et animer les ateliers,
former les superviseurs et publier le texte réglementaire)
· Mettre en place le Fonds de garantie des
dépôts bancaires
|
2ème sem. 2014
|
· Adhésion des établissements de
crédits
· Existence d'un fonds de garantie des
dépôts
|
BCC
|
En cours
|
3. Développer le marché
financier
· Mettre en place un groupe de réflexion sur la
faisabilité d'un marché financier
· Désigner l'Autorité du marché
financier
· Mettre en place le marché financier
|
2016
Octobre 2012
Janv.-déc. 2013
Déc. 2013
|
· Création d'une bourse des valeurs
mobilières
· Opérationnalisation de ladite bourse
|
Primature
|
En cours
· Le groupe de réflexion ad hoc a
été mis en place.
|
III. DÉDOLLARISATION
RÉELLE :
Mesures visant à utiliser le Franc congolais comme
unité de compte (salaires, frais scolaires, loyers, prix magasins, frais
de justice etc...)
(Total : 3 mesures dont : 1
réalisée, 1 non réalisée, et 1 en cours de
réalisation)
|
A. Les mesures de politique
Budgétaire :
|
MESURES
|
ECHEANCES
|
Indicateurs de performance
|
RESPONSABILITES
|
OBSERVATIONS
|
1. négocier les contrats futurs sur les
infrastructures en CDF
|
A déterminer
|
· 100 % des contrats sur les infrastructures sont
signés en CDF
|
Ministère des Finances
|
En cours
Compte tenu du caractère complexe de ces contrats, le
Comité poursuit des réflexions et des investigations pour
dégager les actions à arrêter dans ce cadre.
|
B. Restauration des fonctions monétaires du Franc
Congolais :
|
1. Affichage des prix des biens et
services en CDF
· Prendre un arrêté ad hoc
· Renforcer le dispositif de contrôle
- Prendre un acte
- Faire les contrôles périodiques
- Sanctionner les récalcitrants
|
Octobre 2012
|
· Tous les prix sont affichés en CDF
|
Ministère de l'Economie
|
Réalisée
|
2. Utiliser le CDF comme monnaie de
référence dans les discours, décisions (des cours et
tribunaux) et documents officiels ; prise d'un acte par le Premier
Ministre
· Préparer le projet d'arrêté ad
hoc.
|
Fin janvier 2013
|
· Tous les montants contenus dans les discours et
documents officiels ainsi que dans les décisions judicaires sont
libellés en CDF
|
Ministère des Finances
|
Non Réalisée
|
II.4.1 Lecture de la matrice
La matrice des mesures prises
pour la dédollarisation de l'économie congolaise est
présentée en annexe tel qu'inscrit dans le rapport de la banque
centrale du congo.
Dans cette matrice il y a
trois principales sections répondant à trois formes de
dollarisation existante. Ces mesures (23 au total) visent à redonner aux
francs congolais le plein usage de ses trois fonctions monétaires, et
les autorités monétaires en élaborant cette matrice ont
répondu à cette préoccupation.
Cette matrice est
subdivisée en trois sections, la première recense les mesures (9)
visant à promouvoir le franc congolais essentiellement comme moyens des
paiements ou intermédiaires des échanges (dédollarisation
des paiements). Sur le neuf mesures une seule a été
réalisée à ce jour, trois n'ont pas été
réalisées et 5 sont en cours de réalisation.
La deuxième aligne les
mesures (11) visant à inciter les résidents à
détenir les actifs financiers en Franc congolais ou réserve de
valeur (dédollarisation financière). Une seule mesure a
été réalisée, quatre sont en cours de
réalisation et six n'ont pas été
réalisée.
La dernière regroupe
les mesures (3) visant à utiliser le Franc congolais comme unité
de compte (dédollarisation réelle). Une mesure est en cours de
réalisation, une autre a été réalisée et une
dernière n'a pas été réalisée.
Il apparait donc clairement
que sur les 23 mesures proposées, seules 3 ont été
réalisée, dix sont en attente et dix autres aux oubliettes.
SECTION 5 :
EXPERIENCES D'UNE ECONOMIE DEDOLLARISEE : CAS DU PÉROU
Ici, nous traitons le cas pratique du Pérou, quant
à la dollarisation et à la dédollarisation de son
économie.
Pour ce faire la présente partie se coupe en deux: la
première présente le processus de dollarisation de
l'économie Péruvienne, et la seconde se réfère aux
tentatives de mesures de dédollarisation du Pérou.
II.4.1 Étude de la
dollarisation au Pérou
Il est question de déceler les causes et les
conséquences de la dollarisation de l'économie
Péruvienne.
II.4.1.1 Les causes de la
dollarisation au Pérou
Adrian ARMAS énumère les causes suivantes comme
étant à l'origine de la dollarisation au Pérou :
37(*)
· Le déficit budgétaire de 1970 à
1990 ;
· La hausse tendancielle de la dette publique sur fond
des taux d'intérêt élevés de 1970 à
1990 ;
· Le niveau élevé d'inflation de 1975
à 1990 ;
· L'hyperinflation des années 80 et
enfin ;
· La dépréciation de la monnaie nationale
jusqu'en 1990.
Il y a lieu de relever que les causes de cette dollarisation
sont d'ordre économique, et cette instabilité a commencé
à ancrer ses racines vers les années 1970, perturbant
l'économie Péruvienne.
a. Le déficit budgétaire de
1970 à 1990
Le graphique ci-dessous présente l'évolution du
solde global du secteur public de 1970 à 1990 au Pérou.
De manière générale, le déficit
budgétaire s'explique par une augmentation des dépenses publiques
par rapport aux recettes mobilisées par l'Etat. C'est ce qui explique
aussi le déficit budgétaire du gouvernement péruvien.
Elle trouve également explication à partir du
niveau de la dette publique extérieure qui était colossale. Cette
dernière raison trouvera des explications plus claires dans le point
suivant.
b. La hausse tendancielle de la dette
publique de 1970 à 1990
Avant de postuler notre argument à ce sujet, il est
important de rappeler que la dette publique comprend la dette publique
intérieure et celle extérieure.
Ainsi, ce qui explique de plus même le déficit
budgétaire péruvien et l'origine de la dollarisation à
travers cet agrégat est l'évolution de la composante dette
publique extérieure.
De deux composantes (dettes intérieure et
extérieure), il arrive à l'Etat d'émettre des titres
(obligations) pour solliciter un prêt auprès des autres agents
économiques. Mais spécifiquement, au niveau de la dette
extérieure, il émet un acte de reconnaissance de dette envers le
reste du monde suite à un déficit au niveau de sa balance des
paiements ou bien alors, sollicite un appui auprès des institutions de
Brettons Wood.
De ce fait, cette hausse tendancielle de la dette publique
provient des fonds empruntés par le gouvernement péruvien
à des taux d'intérêts élevés auprès du
reste du monde. Ce qui n'a pas permis au gouvernement péruvien de
rehausser intégralement à son engagement, traduisant le niveau
colossal de la dette extérieure.38(*)
Et pour y remédier, le gouvernement décida de
bloquer le remboursement à 10% des recettes du pays à
l'exportation. Malheureusement, cette mesure déplait fortement au Fonds
Monétaire International, qui, en contrepartie, arrête de
prêter de l'argent au gouvernement du Pérou et réfute ainsi
ses appuis, traduisant un déficit budgétaire énorme.
c. Le niveau d'inflation
élevé
L'inflation est une hausse généralisée du
niveau des prix. Cette hausse fait perdre en termes réels le niveau de
pouvoir d'achat des biens.
Ce phénomène est le stade qui explique
clairement et précisément les motifs de substitution de la
monnaie, lorsqu'il se trouve à un niveau très
élevé.
Ainsi, le graphique ci-dessous montre une reprise du niveau
d'inflation élevé vers la fin des années 75 jusqu'en 1990.
Graph.5 : Evolution du taux
d'inflation

Source : fait par nous même sur
base des données présentées par A.ARMAS dans la
dollarisation partielle et la politique monétaire : le cas du
Pérou.
Commentaires
Cette situation s'explique réellement au Pérou
par la pénurie de l'offre des produits agricoles à travers les
perturbations climatiques.39(*) Et aussi le recourt à la planche à
billets pour financer le déficit budgétaire de l'Etat.
d. L'hyperinflation des années
80
Cette situation a été causée par les
politiques macroéconomiques du gouvernement péruvien.40(*)
Tenant compte du graphique ci-dessous, il y a lieu de
constater que le Pérou a connu une situation d'hyperinflation vers les
années 80, précisément en 1983.
Graph.6 : Evolution du taux
d'inflation

Source : fait par nous-mêmes sur
base des données présentées par A.ARMAS dans son ouvrage
la dollarisation partielle et la politique monétaire : cas du
Pérou, p.22.
Commentaires
Le graphique montre l'ampleur de l'hyperinflation du
Pérou, on le voit clairement qu'elle a atteint un niveau on ne peut plus
élevé.
e. La dépréciation de la
monnaie nationale jusqu'en 1990
Cette dépréciation est due à
l'augmentation de la masse monétaire du fait du financement
monétaire du déficit budgétaire.
Les travaux d'A.ARMAS présente qu'en 1980, 297.6 Soles
valait 1$us, alors qu'en 1975, il se situait à 40.4 Soles traduisant une
dépréciation des soles péruvien. Et en 1990,
205 344.7 Soles coutait 1$us passant à 2.0 Nue vos Soles pour 1$us
en 1993, traduisant ainsi une appréciation de la monnaie nationale.
C'est dans une cotation au certain.
Cette dépréciation a entrainé davantage
la substitution de la monnaie nationale par la devise pour se prévenir
ou éviter le risque de change.
De ce fait, les agents économiques ont une
préférence en la détention de leurs actifs en monnaie
étrangère, généralement les dépôts en
devises, tout en préservant le rendement réel de leurs avoirs.
Bref, les causes évoquées dans ce travail dans
le contexte du Pérou sont les explications majeures de la dollarisation
de l'économie péruvienne.
La monnaie nationale perdant ainsi sa valeur ; les agents
économiques ont eu à recourir en l'utilisation de la monnaie
étrangère, en l'occurrence le dollar des Etats-Unis
d'Amérique pour effectuer leurs transactions et constituer leurs
réserves de valeur, et pour fixer en dollar américain les prix
des biens et services.
Le point suivant, quant à lui, décèle les
conséquences de cette dollarisation au sein de l'économie
péruvienne.
II.4.1.2. Les
conséquences de la dollarisation au Pérou
Il nous faut retenir que la dollarisation au Pérou a
engendré la fragilité financière et le risque de
liquidité, comme étant les conséquences majeures.41(*)
Elle a engendré la fragilité financière,
en ce sens que, les entreprises et ménages empruntaient en dollar
américain, mais étaient payées en soles péruvien.
Cette situation financière est dite fragile, en raison
du risque de dépréciation inattendue et brutale de la monnaie
nationale.
Et par risque de liquidité, en ce sens que, la Banque
Centrale de Reserve du Pérou n'émettant pas de dollar, et ainsi
elle n'arrivait pas à règlementer et fournir les
liquidités en dollars (prenant en otage les fonctions de la monnaie
nationale) aux banques commerciales en raison d'insuffisance de réserve
de change.
En outre, la transformation en une économie
dollarisée présente le schéma typique suivant :
· Tout d'abord, l'épargne devient
dollarisée, parce qu'elle est plus vulnérable à
l'inflation ;
· Ensuite, l'inflation étant élevée,
les agents économiques commencent à utiliser les devises (dollar
américain) comme moyen des paiements ;
· Enfin, les prix sont tous fixés en dollar
américain.
Ce cheminement montre comment le système financier,
voir la sphère réelle se sent influencer par la circulation de la
monnaie étrangère, traduisant la perte de souveraineté
intégrale ou partielle de la monnaie nationale au sein de
l'économie et les différentes pertes à l'égard de
la banque du Pérou.
Après avoir décelé les causes et
conséquences de la dollarisation au Pérou, nous pouvons
maintenant épingler les réponses de la politique monétaire
comme moyen d'inverser la dollarisation.
II.4.2. La
dédollarisation au Pérou
Dans cette section, il est question d'étudier les
ripostes monétaires quant à la dollarisation de l'économie
péruvienne. En d'autres termes, la manière dont le Pérou a
inversé la dollarisation de son économie.42(*)
Toutes les causes de la dollarisation au Pérou vont de
1970 jusqu'en 1990. Cette dernière représente l'année
où le Pérou a pris certaines mesures pour pendre la
dollarisation, tout en jouant sur la politique monétaire.
Ainsi, la politique monétaire dans les années
90, mise en place par la Banque Centrale de Reserve du Pérou pour
inverser la dollarisation était celle de la lutte contre l'inflation et
la quête de crédibilité.42(*)
Dans cette politique, le Pérou a décidé
ce qui suit :
· Maintenir l'inflation basse et créer une monnaie
en laquelle les gens auront retrouvé de confiance ;
· Obliger les vendeurs à fixer les prix de leurs
biens et services en Soles péruvien ;
· Utiliser davantage le taux directeur comme instrument
moteur de la monnaie : cela signifie que la Banque Centrale de Reserve du
Pérou décide de ramener sa souveraineté et ainsi, fixe un
taux d'intérêt de référence pour la monnaie
nationale ;
· Emettre des obligations en monnaie nationale qui
servira de référence pour les taux d'intérêt
à différentes échéances.
De ce fait, la politique monétaire étant
reformée et l'inflation est arrivé à être
réduite, tout en émettant des coupures à valeur faciale
élevé allant jusqu'à 5 000 000 Soles
péruvien. Si cette réforme n'a point relancer l'inflation
à un niveau très élevé, c'est sur base de bonnes
mesures d'encadrement.
Il découle des travaux d'ARMAS Adrian que
l'évolution de l'hyperinflation est arrivé à baisser
jusqu'à un niveau compris entre 1 et 10% en 2010, alors qu'il
était à 7 649.5% en 1990.
Passons maintenant en revue le résultat des mesures de
cette politique de lutte contre l'inflation et quête de
crédibilité.
· Maintenir l'inflation basse et créer une monnaie
en laquelle les gens auront retrouvé de la confiance.
Graph.7 : Evolution du niveau
d'inflation

Source : fait par nous même sur
base des données d'A.ARMAS dans son ouvrage la dollarisation partielle
et la politique monétaire : cas du Pérou, p.35.
Commentaires
Cet objectif était atteint, le Pérou a vu son
inflation en moyenne arrivée à 2.3% entre la période de
2001 à 2010, alors qu'elle était en moyenne à 369.5% entre
1981 et 1990 comme l'indique le graphique ci-haut.
Ce ciblage d'inflation fonctionna bien, puisque le
Pérou a enregistré en moyenne un taux d'inflation le plus bas de
sa région. Comme le montre le graphique ci-après :
Graph.8 : Taux d'inflation
moyenne

Source : PEM-FMI, repris dans les
travaux d'ARMAS dans son ouvrage la dollarisation partielle et la politique
monétaire : cas du Pérou, p.35.
Commentaires
Ce graphique montre clairement que le Pérou a
enregistré le taux d'inflation le plus faible de toute la région
de l'Amérique du sud.
· Obliger les vendeurs à fixer les prix de leurs
biens et services en Soles péruvien
Au Pérou, durant la période d'hyperinflation,
les agents économiques cherchant une monnaie refuge qui ne fluctue
presque pas, question de maintenir leur niveau de pouvoir d'achat, fixaient
même les prix de la majorité des biens intérieurs en dollar
américain.
En voyant leur niveau d'inflation baissé jusqu'en
moyenne de 2.3%, le gouvernement péruvien pris la décision
d'obliger les vendeurs à fixer les prix de leurs biens et services en
Soles, pour s'assurer du contrôle de l'inflation.
· Utilisation du taux directeur comme instrument moteur
de la monnaie
L'explication d'ARMAS démontre que suite au
contrôle de l'inflation, le taux interbancaire est arrivé à
se situer entre 0 et 5% en mai 2010. Afin de stimuler les relations entre les
banques et autres institutions bancaires et non bancaires en monnaie
nationale.
· Emission des obligations en monnaie nationale servant
de référence les taux d'intérêt à
différentes maturités ou échéances
De ce fait, il en découle que les taux
d'intérêt sur les obligations en monnaie nationale se trouvaient
respectivement entre 7 et 8% pour une maturité de 10ans et, entre 6 et
7% pour celle de 30 ans, en décembre 2005 et 2010.
En bref, de toutes les causes, celle qui empêcha les
péruviens d'avoir confiance en leur monnaie est forcément le
niveau d'inflation élevé, à cause du financement
monétaire. De ce fait, il était impérieux pour le
Pérou de se doter de cette politique monétaire basée sur
les quatre mesures reprises ci-haut.
Cette politique l'a aussi permis de lutter contre
l'instabilité financière et le risque de liquidité que
courait le pays.
Puisque nous avons parlé aussi des mesures
d'encadrement, la Banque Centrale Reserve du Pérou décida ce qui
suit pour ne pas l'empêcher d'atteindre ses objectifs :42(*)
· Réserves obligatoires élevés pour
les engagements en dollar américain ont servi d'empêcher les
booms du crédit en dollar.
Le coefficient des réserves obligatoires en devises se
trouvaient respectivement à 30%, entre 45% et 50% et 55% en 2007,
entre décembre 2008 et aout 2010 et janvier 2011.
· Réserves internationales
élevées;
C'est le ratio des réserves internationales nettes sur
PIB. Ce ratio au Pérou est le plus élevé de sa
région.
Il se trouve à 31.6% au Pérou, alors qu'au
Brésil à 14.6% et au Venezuela à 7.4%.
Ce qui traduit une amélioration au niveau de sa balance
des paiements s'expliquant par l'augmentation des exportations, d'où
l'entrée des devises pour le permettre de gonfler ses
réserves.
· Interventions sur le marché de change ont
aidé le pays à atténuer l'instabilité du taux de
change et, par ricochet, à réduire les risques de dollarisation
financière.
Dans ce chapitre, il a
été question d'examiner tout ce qui se trouvait autour de la
problématique de la dédollarisation de l'économie
congolaise ainsi que d'évoquer le cas d'un pays qui a réussi
à pendre le phénomène.
Le cas du Pérou a
été choisi dans le cadre de ce travail suite au rapprochement des
causes du phénomène entre le Pérou et la RDC.
De l'expérience
du Pérou nous retiendrons que la dédollarisation ne marche que si
l'on met en place des mesures qui répondent effectivement aux causes du
phénomène et que les mesures doivent être responsables pour
réussir.
CHAPITRE III : APERCU
DE L'EVOLUTION MACROECONOMIQUE DE LA RDC : REGARD SUR LA
DEDOLLARISATION
Dans ce
chapitre, il sera question de lire les statistiques pour faire un état
de lieu du processus lancé depuis 2012, il sera aussi question de faire
un rapprochement entre les mesures prises et les causes du
phénomène en question étant donné les leçons
que nous tirons du chapitre précédent concernant la
dédollarisation du Pérou.
SECTION 1 : EVOLUTION
DES INDICATEURS MACROÉCONOMIQUES
L'économie congolaise a
commencé à inscrire ses indicateurs au vert depuis l'année
2002 tel que l'illustre les tableaux et graphiques qui suivent.
Tableau et graphique V : Evolution du taux
d'inflation, du taux de change et du taux de croissance de
l'activité
Années
|
Taux d'inflation (en %)
|
Taux
de Change
|
Taux de dépréciation (en %)
|
Taux de croissance
|
2OO1
|
135,09
|
313,5
|
-55,02
|
-2,1
|
2OO2
|
15,8
|
388,8
|
-19,03
|
3,5
|
2OO3
|
4,4
|
372,76
|
-4,32
|
5,8
|
2OO4
|
9,2
|
453,08
|
-17,7
|
6,6
|
2OO5
|
21,27
|
434,31
|
4,32
|
6,1
|
2OO6
|
18,2
|
515,93
|
-15,8
|
5,6
|
2OO7
|
9,9
|
504,72
|
2,2
|
6,3
|
2OO8
|
27,57
|
657,45
|
-23,2
|
6,2
|
2OO9
|
53,44
|
9O4,6
|
-27,3
|
2,8
|
2O1O
|
9,8
|
931,67
|
-2,9
|
7,1
|
2O11
|
15,4
|
914
|
1,9
|
6,9
|
2O12
|
5,6
|
923,3
|
-1,007
|
7,2
|
2013
|
1,07
|
938,0
|
-1,5
|
8,5
|
Graph.9


Graph.10
Commentaires
La RDC vit une situation de stabilité retrouvée
depuis 2002. Nous voyons clairement que le taux de croissance s'en va en
évoluant et inversement pour le taux d'inflation qui demeure faible.
Nous voyons aussi que depuis le lancement du processus en 2012, le changement
est très accentué.
SECTION 2 : LE
PROBLEME DU FINANCEMENT DE L'ECONOMIE
Il est évident que pour parler de
la dédollarisation de l'économie, l'on se doit d'épingler
l'aspect financement de l'économie car il demeure l'un des plus
importants étant donné l'ampleur de la dollarisation
financière et la part importante du crédit à
l'économie accordé en monnaie étrangères.
II.2.1 Evolution des
dépôts dans les banques créatrices de monnaie
Tab. VI : évolution des
dépôts en monnaie nationales et devises étrangères
(en millions de CDF) et du ratio de dollarisation
Année
|
Dépôts en MN
|
Part sur le total des dépôts en %
|
Dépôts en devises
|
Part sur le total des dépôts en %
|
Total des dépôts
|
Ratio de dollarisation
(en %)
|
2001
|
8.005
|
28,51
|
19.397
|
71,49
|
27.402
|
70,79
|
2002
|
8.118
|
18,72
|
30.701
|
81,28
|
38.819
|
79,09
|
2003
|
8.927
|
15,13
|
48.108
|
84,87
|
57.035
|
84,35
|
2004
|
15.726
|
14,04
|
91.759
|
85,96
|
107.485
|
85,37
|
2005
|
19.172
|
13,12
|
122.398
|
86,88
|
141.570
|
86,46
|
2006
|
29.867
|
12,41
|
208.651
|
87,59
|
238.518
|
87,48
|
2007
|
68.488
|
16,96
|
336.518
|
83,04
|
405.006
|
83,09
|
2008
|
87.630
|
12,89
|
601.951
|
87,14
|
689.581
|
87,29
|
2009
|
94.535
|
15,86
|
1.015.129
|
84,14
|
1.109.664
|
91,48
|
2010
|
221.374
|
15,27
|
1.244.984
|
84,73
|
1.466.358
|
84,90
|
2011
|
183.644
|
10,65
|
1.604.336
|
89,35
|
1.787.980
|
89,73
|
2012
|
310.846
|
13
|
2.016.924
|
87
|
2.327.770
|
86,65
|
2013
|
392.662
|
14
|
2.365.740
|
86
|
2.758.402
|
85,76
|
2014
|
490.796
|
16
|
2.660.506
|
84
|
3.151.302
|
84,42
|
Graph.11

Commentaires
La série 1 représente les dépôts en
monnaie nationale
La série 2 représente les dépôts en
monnaie étrangère
La série 3 représente le total des
dépôts
Les observations vont de 2001 à 2014
Ces illustrations nous permettent de voir l'ampleur de la
dollarisation bancaire qui du reste, demeure encore un problème pour le
processus de la dédollarisation.
Il est à noter que depuis 2012, il y a une
légère augmentation des dépôts en monnaie nationale,
il est passé de 10 % en 2011 à 14 % en 2014. Une augmentation
peut être insignifiant mais significative pour le secteur bancaire.
Et dans le processus de lutte contre la dollarisation, il faut
non seulement encourager la constitution des dépôts en monnaie
nationale mais il faut faire en sorte que le rendement des dépôts
en francs congolais soit durablement supérieur au rendement des
dépôts en devises étrangères cela incitera les
agents économiques à constituer leurs épargnes en monnaie
nationale.
Graph.12 : Evolution du ratio de
dollarisation bancaire

N.B : ce ratio est le quotient de la somme des
dépôts en devises et du total des dépôts.
Commentaires
Parlant de l'ampleur de la dollarisation ce graphique montre
clairement qu'en dépit des efforts fournis la dollarisation bancaire
reste le noyau dur du processus mais s'en va en diminuant car il est
passé de 89% en 2011 à 84 % en 2014.
II.2.2 Evolution des taux
débiteurs des banques
Tableau vii : Evaluation de la prime de risque
attachée aux crédits en monnaie nationale et en devise de 2004
à 2012.
Année
|
Taux d'intérêt nominal débiteur en
MN
|
Taux d'intérêt nominal débiteur en
ME
|
Prime de Risque
|
2004
|
28
|
11
|
17
|
2005
|
58,6
|
11,2
|
4,73
|
2006
|
45,3
|
12
|
33,3
|
2007
|
41,25
|
17,2
|
24,04
|
2008
|
44,3
|
18,2
|
26,1
|
2009
|
6,98
|
17
|
52,8
|
2010
|
65,2
|
18,8,
|
46,4
|
2011
|
41,1
|
19,99
|
21,11
|
2012
|
22,51
|
15,93
|
6,58
|
2013
|
19,18
|
14,84
|
4,34
|
Source : calcul effectué
à partir des statistiques monétaires issues de la direction des
analyses de la banque Centrale du Congo.
Graph.13

Commentaires
Dans le tableau et graphique ci- dessus, l'on remarque que les
taux d'intérêts débiteurs en monnaie nationale sont
largement supérieurs aux taux d'intérêts en devises sur
toute la période analysée. Ceci peut expliquer l'ampleur de la
prime de risque prise en compte lors de l'octroi des crédits en monnaie
nationale. Les banques tiennent compte notamment du risque pays, risque de
change, risque d'inflation,...
Toutefois, il faudrait signaler que depuis 2010, le taux
d'intérêt débiteur des banques appliqués aux
crédits en monnaie nationale ainsi que la prime de risque connaissent
une tendance à la baisse (soit une prime de risque de 4,34 en 2013
contre 52,8 en 2009).
II.2.3 Evolution de la
composition du crédit
Tab. VIII : Evolution du
crédit à court terme en monnaie nationale et en devise
étrangère.
Année
|
Total de crédit à court terme
|
Crédit en devise
|
Part en %
|
Crédit en MN
|
Part en %
|
2004
|
34694
|
30652
|
0,88
|
4042
|
0,12
|
2005
|
57136
|
47808
|
0,84
|
9328
|
0,16
|
2006
|
101154
|
88122
|
0,87
|
13032
|
0,13
|
2007
|
153935
|
138500
|
0,90
|
15435
|
0,10
|
2008
|
373675
|
322222
|
0,86
|
51435
|
0,14
|
2009
|
470669
|
413712
|
0,88
|
56957
|
0,12
|
2010
|
522205
|
459127
|
0,88
|
63078
|
0,19
|
2011
|
623416
|
578682
|
0,93
|
40332
|
0,07
|
2012
|
717264
|
650574
|
0,91
|
66690
|
0,09
|
2013
|
876520
|
808038
|
0,92
|
68482
|
0,08
|
Source : calcul effectué à partir des
statistiques monétaires issues de la direction des analyses de la banque
Centrale du Congo.
Graph.14

Commentaires
Il se dégage par rapport à ce tableau que la
proportion moyenne des crédits en devise sur le total des crédits
à court terme pour la période analysée est de 88% tandis
que celle des crédits en monnaie nationale est de 12%.
Cet écart atteste
une substitution des crédits en monnaies étrangères aux
crédits en monnaie nationale et une préférence des
institutions financières pour l'octroi des crédits en devise par
rapport aux crédits en monnaie nationale, cette éviction des
crédits en monnaie nationale par les crédits en devise, tient aux
raisons de la stabilité à terme de la devise qui réduit
les risques de contrepartie et de non remboursement, il est à signaler
que les effets du taux débiteur dépendent de la
sensibilité du crédit, lorsque le taux d'intérêt
augmente la demande du crédit diminue. Cependant, étant
donné que le taux d'intérêt débiteur en monnaie
locale demeure toujours élevé entre 2004 et 2012 par rapport au
taux d'intérêt en devise, la demande du crédit en monnaie
nationale restera toujours faible et cela n'empêchera en aucun cas le
financement de l'économie.
SECTION 3 :
DOLLARISATION DE L'ÉCONOMIE CONGOLAISE : CAUSES ET MESURES DE
LUTTE
Dans cette section, il sera
question d'établir les liens entre les facteurs considérés
comme étant à l'origine de la dollarisation et les mesures prises
pour lutter contre ce phénomène. L'objectif visé est de
savoir s'il y a adéquation entre la nature de la dollarisation et celle
des mesures retenues par les autorités nationales pour en venir à
bout.
III.3.1Rapprochement entre les causes et les mesures de
dédollarisation (P.16)
Nature des causes
|
Nature de Mesures de dédollarisation
|
Observations
|
I. Facteurs Economiques
|
|
|
- Instabilité économique et
financière ;
- Mauvaise gestion de politique conjoncturelle ;
- Instabilité du taux de change ;
- L'effet mémoire résultant d'une crise
systémique du secteur financier ;
|
- Mesures relatives à la circulation fiduciaire ;
émission des coupures à valeur faciale élevée,
émission des monnaies divisionnaires ;
- Mesures relatives aux politiques monétaires et
budgétaires, politique monétaire prudente et politique
budgétaire restrictive ;
- Mesures relatives à la politique de change, la
nouvelle réglementation de change, l'achat et vente des devises par
adjudication ;
- Mesures rélatives à la stabilité du
système financier, la modernisation de la centrale des risques, le
développement d'un marché financier.
|
- Ces mesures répondent aux problèmes
d'instabilité économique et financière dans ce sens
qu'elles régulent la circulation de la monnaie et réduisent les
coûts de transport et de stockage ;
- Les résultats palpables sont : l'augmentation du
taux de croissance enregistré depuis 2012 et le taux d'inflation
faible ;
- Les mesures ont permis de réduire sensiblement
l'écart entre le taux de change officiel et celui du marché
parallèle ; le taux de change demeure stable en RDC ;
- La matérialisation de ces mesures se fait encore
attendre, mais il faut souligner que les échéances fixées
ont été largement dépassées.
|
II. Facteurs non économiques
|
|
|
- instabilité politique ou institutionnelle (conflits
armés, changement forcé de régime politique);
- Habitudes de paiement
- Méfiance en la monnaie nationale
|
|
- Les conflits armés restent un véritable
problème des pays en développement tel que la RDC ; et ces
périodes des crises politiques entrainent des conséquences sur le
plan économique tel que l'inflation qui, comme nous l'avons dit dans le
travail est l'une des causes de la dollarisation ;
- Les agents économiques règlent toutes leurs
transactions en devise car ils ont toujours des devises en leur
possession ;
- La population se méfie de moins en moins de la
monnaie mais l'on est encore très loin de la confiance exclusive
|
III.3.2 Limites du
processus
Nous avons mis en relief dans le tableau
précédent, les diverses réponses de la matrice de
dédollarisation de l'économie congolaise aux causes de la
dollarisation de celle-ci. Si à première vue tout semble
converger, une analyse pointue n'en dit pas autant car le processus, tel que
lancé, donne plus des réponses économiques alors que les
causes extra économiques ont été également
évoqués.
La dédollarisation devra
avoir une vue d'ensemble, les mesures proposées ne rencontrent pas
directement les causes non économiques.
Pour lutter contre la
méfiance en la monnaie nationale, le taux d'inflation faible seul ne
suffit pas, ou encore les billets à valeur faciale élevée
pour changer les habitudes des paiements , il sied de noter que les habitudes
de paiement de la population ne changera pas du jour au lendemain tant qu'elle
aura toujours les devises en sa possession ( surtout que la grande partie vit
des fonds venus de la diaspora), le cadre réglementaire qui autorise la
libre circulation et dénouement des transactions en devises est aussi un
réel problème et au-delà de tout, l'instabilité
sociopolitique demeure le talon d'Achille des économies en
développement comme la RDC, avec les conflits armées, des
troubles post électoraux, des déchirures internes, la course
effrénée vers le pouvoir, etc.
III.3.3 Vérification des
hypothèses
Notre étude a
porté sur l'état de lieu du processus de dédollarisation
de l'économie congolaise lancé depuis 2012.
Nous sommes partis de
l'hypothèse selon laquelle le processus du lancement trouve son
fondement dans les différentes crises liées à la monnaie
nationale, à la fuite de la population devant celle-ci, et que les
mesures prises répondaient effectivement aux causes du
phénomène.
Après notre
étude il s'avère que la décision ne vient non seulement
des raisons citées ci-haut mais aussi du fait de la stabilité
politico-économique du pays enregistré depuis 2002 et aussi du
nationalisme monétaire car la monnaie fait partie des emblèmes
d'un pays et laisser l'usage d'une autre monnaie revient à accepter que
l'on chante l'hymne national d'un autre état à la place du
débout congolais.
Les mesures prises
répondent correctement aux causes économiques telles que nous
l'avons montré dans le paragraphe précédent or la
dollarisation n'a pas que des causes économiques, elle a aussi des
causes non économiques, ces causes (non économique) ne trouvent
pas automatiquement les réponses dans l'avalanche des mesures
dictées par les autorités donc, nous conclurons en disant que les
mesures ne répondent pas totalement aux causes du
phénomène, car ne prenant pas, directement, en compte les aspects
extra économiques les laissant plutôt sous entendu.
CONCLUSION GENERALE
Durant la décennie 1990 et au
début des années 2000, l'économie congolaise a
accumulé plusieurs déséquilibres macro-économiques
causés par les perturbations sociopolitiques et économiques.
L'économie étant
caractérisée par l'hyperinflation et la
dépréciation de la monnaie nationale, pour protéger le
patrimoine financier, dénouer les transactions, évaluer la valeur
des biens et services ainsi que la richesse, les agents économiques ont
accru la préférence pour les monnaies étrangères
d'où la dollarisation.
Plusieurs tentatives de
dédollarisation ont été menées en RDC sans
résultat satisfaisant notamment celle de 1999 qui n'a eu pour
résultat probant que la montée en puissance du marché
parallèle. Et en 2001, la libre circulation des autres monnaies à
coté du franc congolais a été autorisée.
Depuis 2012, les autorités ont
lancé le processus de dédollarisation de l'économie
congolaise avec comme cheval de bataille de rendre au franc congolais le plein
usage de ces trois fonctions régaliennes.
Pour y parvenir, elles ont mis en place des
mesures répondant aux causes du phénomène et en rapport
avec les trois formes de dollarisation existante.
Depuis son lancement jusqu'à ce jour
le processus se porte bien néanmoins quelques points sont à
soulever en guise de notre conclusion :
Pour les banques commerciales le
processus a été bien accueilli mais dommage qu'elles n'aient pas
été associé correctement alors que leurs activités
constituent le noyau dur de la dollarisation, elles pensent que la
dédollarisation ne sera effective qu'avec une avalanche des mesures
incitatives, les autorités doivent créer un climat propice aux
francs congolais pour amener à son utilisation.
Pour la population, les
autorités sont allées vite en besogne pour lancer le
processus.
L'application est à son tour un grand calvaire
car on se retrouve dans le schéma de la persistance de la dollarisation
suite à l'effet cliquet43(*).
La dollarisation financière
reste le noyau dur de la dollarisation de notre économie puisqu'à
l'évidence la part des dépôts en devises reste dominante
sur le total des dépôts, pour inverser la donne il faudra que les
rendements des dépôts en monnaie nationale soient durablement plus
élevés que ceux des dépôts en monnaie
étrangère.
Il est à souligner que, la
dollarisation est une trilogie basée sur la dégradation du cadre
macroéconomique, l'instabilité politique et les faiblesses
institutionnelles tandis que la dédollarisation actuelle ne prend en
compte que le volet macroéconomique.
Les décideurs doivent
organiser des séquences de sensibilisation pour amener la population
à consommer plus le Franc Congolais que les devises
étrangères.
Aussi, elles doivent associer les
banques créatrices de monnaie autour de la table des décisions
pour qu'elles puissent sensibiliser leurs clients sur la question et qu'elles
créent des avantages liées à l'usage de la monnaie
nationale dans leurs transactions.
Les autorités doivent associer
autour de la table, les non économistes (politologues, sociologues,
psychologues, anthropologues, etc.) pour réfléchir sur
l'éradication des causes extra économiques de la dollarisation,
car tel que nous l'avons dit les mesures agissent indirectement sur ces causes
et cette situation créent l'inefficacité de celles-ci
étant donné l'impact des causes non économiques sur la
réussite du processus, dans le cas contraire, le taux de dollarisation
baissera peut-être mais ne baissera pas assez.
La banque centrale, hormis son objectif
de stabiliser les prix, doit se lancer dans la quête de la
crédibilité (l'ancrage des anticipations des agents dans
l'escarcelle des objectifs fixés)44(*) afin que la population puisse faire de plus en plus
confiance à l'autorité monétaire et pour y arriver, elle
(BCC) doit être indépendante.
La banque centrale doit, en fait, revoir
les mesures de dédollarisation en vue de mettre en place une matrice
intégrée qui prend en compte, et les causes économiques et
celles non économiques. Elle doit veiller, aussi, à la
réalisation des mesures déjà proposées depuis
2012.
L'Etat doit encourager la production par les nationaux car
ce sera une meilleure façon de redonner de la valeur à la monnaie
nationale car dit-on une monnaie ne vaut que ce que vaut la production du
pays.
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
OUVRAGES
1. AGLIETTA M. et ORLEAN A., La monnaie souveraine,
éd. Odile Jacob, Paris, 1998.
2. BEITONE A. et all., Dictionnaire des sciences
économiques, éd. Armand Colin, Paris, 2001.
2. GERDESMEIER D., Pourquoi la stabilité des prix
est-elle importante pour vous ?, Francfort, Banque centrale
européenne, 2011.
3. KAZADI LUBATSHI et EPOLO YAGUNDU R., Chronique,
aventures et méformes monétaires en RDC, Collection
cent tambours mille trompettes, Kinshasa, 2003.
4. LECONTE P., La tragédie monétaire : quelle
monnaie pour la mondialisation, le dollar ou l'or ?, 2e
édition, F.-X. de Guibert, Paris, 2003.
5. LUHONGE KABINDA NGOY et all., Droit commercial et
économique, Vol.2 Droit économique, tome III, Larciers,
Bruxelles, 2003.
6. LUHONGE KABINDA NGOY et all., Droit fiscal de la
République Démocratique du Congo, tome V, éd.
Larcier, Bruxelles, 2003.
7. MISHKIN F., Monnaie, banque et marchés
financiers, 8e édition, Nouveaux Horizons, Paris, 2007.
8. QUENAN C. et all, Techniques financières et de
développement. Nouveaux débats sur le régime de change :
dollarisation/caisse d'émission, Epargne sans frontière,
Paris. 2001
9. SALAMA P., Dollarisation, éd. La
Découverte, Paris, 1989.
10. SILEM A. et ALBERTINI J.M., Lexique
d'économie, éd. Dalloz, Paris, 2010.
11. SUMATA C., L'économie parallèle de la
RDC, taux de change et dynamique de l'hyperinflation au Congo,
Paris, éd. L'Harmattan, 2001.
ARTICLES
1. BERG A. et BORENSZTEIN E., « Dollarisation
intégrale : avantages et inconvénients » In dossiers
économiques, FMI, 2000.
2. CARTAS J., « Recul de la dollarisation en
Amérique latine », In Finances et
développement, FMI, Mars 2010.
3. Direction des prévisions, « Currency-board et
dollarisation : focus sur le cas argentin », in note de
conjoncture, FMI, juin 1999.
4. DUCHENE G. et GOUJON M., « La dollarisation : les
expériences du Vietnam, de l'Ukraine et de la Roumanie », in
Revue d'études comparatives Est-Ouest, Vol.37, n°1, 2006.
5. GOUX J.F. et CORDAHI C., « La transmission
internationale des chocs en économie dollarisée : le cas des
Etats-Unis et du Liban », février 2006.
6. HERRERA R. et NAKATANI P., « La dollarisation cubaine
: éléments de réflexion pour une dédollarisation
».
7. KABUYA KALALA et TSHIUNZA MBIYE, « L'économie
congolaise et la réforme monétaire de juin 1998 », in
l'Afrique des Grands lacs, 1999-2000.
8. KAMANDA KIMONA-MBINGA et KOLA LENDELE, « Nature et
spécificité de la dollarisation de l'économie congolaise
», in Mondes en développement, vol.33-2005/2-n°130,
2005.
9. KATSHINGU R., « Dollarisation, taux de change et
persistance de la pauvreté en RDC », 2001.
10. KAYEMBE J.L. et DURRE A., La réforme de la
circulation fiduciaire en République démocratique du Congo,
UINIKIN, FASEG, août 2004.
11. LE MAUX, « Dollarisation officielle : analyse
critique et alternative » In l'Actualité
économique, vol.79, n°3, 2003.
12. MINDA A., « La dollarisation intégrale : une
option monétaire de dernier ressort pour l'Amérique latine ?
», in LEREPS-GRES, Université de Toulouse1, 2004.
13. NGONGA NZINGA V. et MUSUSA ULIMWENGU J., « La
persistance de la dollarisation au Congo-Kinshasa » In centre d'analyse
et de prospectives économiques, IRES, Working paper
n°15, 1998.
14. NKOO MABANTULA M.B., « Vivre au taux du jour à
Kinshasa : incorporation d'une culture monétaire en situation de
dollarisation de l'économie. » In Cahiers
économiques et sociaux, IRES, vol. XXIV, n°2, juin 2012.
15. PONSOT J. F., « Dollarisation des économies
émergentes », in CEMF-LATEC, Université de Bourgogne,
2003 ;
26. PONSOT J.F., « La dollarisation: une
interprétation institutionnaliste et macroéconomique »,
in Forum de la Régulation, Paris, 2003.
THESES, MEMOIRES, SEMINAIRE ET COURS
1. LEBA, LANDILA, MAPENDO et MWADI, La
dédollarisation : étude du concept, séminaire L2
économie monétaire, FASEG, UNIKIN, 2013-2014.
3. BOFOYA KOMBA B., Relation Seigneuriage-inflation en
République démocratique du Congo, thèse de
doctorat, FASEG, UNIKIN, 2007.
4. MUKUNDI E., Cours d'Institutions financières
congolaises, L2 économie monétaire, FASEG, UNIKIN, 2011-2012.
5. GERENDAWELE NGBASE H., Tentative de dollarisation de
l'économie congolaise comme instrument de stabilisation des prix :
appréciation des mesures prises en 1999, FASEG, UNIKIN, 2001.
6. MONGBONDO ND'JUMBAMBELE G., La dollarisation de
l'économie congolaise : causes et conséquences,
Mémoire de DEA, FASEG, UNIKIN, 2009.
7. NGONGA NZINGA V., Introduction à
l'économie monétaire et financière, BCC, Tronc commun
des banquiers, sessions mai 2011.
8. NKOO MABANTULA M.B., Les activités de change dans
les rues de Kinshasa : dynamique de genre et encastrement social,
thèse de doctorat, IHEID, 2010.
9. NGONGA NZINGA V., Cours des questions spéciales
en théories et politique monétaire, L2 Economie
monétaire, FASEG, UNIKIN, 2010-2011.
TEXTES OFFICIELS, SITES INTERNETS ET AUTRES DOCUMENTS
1. Décret-loi n°004/2001 relatif au régime
des opérations en monnaie nationale et étrangère en RDC.
2. Dollarisation, article publié sur www.wikipedia.org
3. www.encarta.org
4. Rapports annuels de la Banque centrale du Congo, 2001,
2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013.
5. FMI, Communication sur Les perspectives économiques
de l'Afrique subsaharienne, Kinshasa, juin 2012.
6. Condensés et bulletins d'informations statistiques
de 2000 à 2014.
7. Décret-loi n°177 du 08/01/1999 relatif au
régime des opérations en monnaie nationale en RDC.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
I
DEDICACES
II
IN MEMORIAM
III
AVANT-PROPOS
IV
INTRODUCTION GENERALE
1
1. PROBLEMATIQUE
1
2. REVUE DE LA LITTERATURE
3
3. OBJET DE L'ETUDE
6
4. OBJECTIF DE L'ETUDE
7
5. HYPOTHESES DE L'ETUDE
7
6. METHODOLOGIE
7
7. INTERET DE L'ETUDE
8
8. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
8
9. CANEVAS
8
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL DE LA
DOLLARISATION ET DEDOLLARISATION DES ECONOMIES
9
SECTION 1 : DOLLARISATION DES ECONOMIES
9
I.1.1 Quelques définitions de la
dollarisation
9
I.1.2 Origines de la dollarisation des
économies
10
I.1.1.1 Dollarisation d'origine militaire
10
I.1.1.2 Dollarisation d'origine historique
10
I.1.1.3 Dollarisation d'origine
économique
10
I.1.3 Description d'une économie
dollarisée
11
I.1.3.1 Monnaie étrangère comme
réserve de valeur
11
I.1.3.2 Monnaie étrangère comme
unité de compte
11
I.1.3.3 Monnaie étrangère comme
intermédiaire d'échange
11
I.1.4 Variantes de la dollarisation d'une
économie
12
I.1.4.1 Types de dollarisation
12
I.1.4.2 Sortes de dollarisation
14
I.1.4.3 Formes de dollarisation
14
I.1.5 Causes de la dollarisation
15
I.1.6 Avantages et inconvénients de la
dollarisation
17
I.1.6.1 Avantages de la dollarisation dans une
économie
17
I.1.6.2 Inconvénients
17
SECTION 2 : QUELQUES AGREGATS MONETAIRES
18
I.3.1 L'offre de monnaie
18
I.3.1.1 Offre de monnaie en économie
dollarisée
19
I.3.2 la demande de monnaie
20
I.3.2.1 La demande de monnaie dans une
économie dollarisée
20
I.3.2 Le taux de change
21
SECTION 3 : DEDOLLARISATION DES ECONOMIES
21
I.2.1 Définitions du concept
21
I.2.2 Conditions pour la dédollarisation
d'une économie
22
I.2.2.1 Conditions nécessaires
22
I.2.3 Formes de dédollarisation
24
CHAPITRE II : LA DEDOLLARISATION DE
L'ECONOMIE CONGOLAISE : CONTOUR DE LA QUESTION
25
SECTION 1 : GENERALITES DE LA DOLLARISATION EN
RDC
25
II.1.1 Repères de l'histoire
économique Congolaise
25
II.1.2 Description de la dollarisation de
l'économie Congolaise
26
II.1.3 Légalisation de la dollarisation
de l'économie Congolaise
26
II.1.3.1 Présentation des
réglementations de change
26
II.1.3.2 Autres textes légaux
27
SECTION 2 : LA DOLLARISATION DE L'ECONOMIE
CONGOLAISE : CAUSES ET CONSÉQUENCES
28
II.2.1.1 Causes économiques
28
II.2.1.2 Causes extra économiques de la
dollarisation
35
II.2.2 Conséquences
36
II.2.2.1 Perte de la souveraineté
monétaire
36
Et cette fragilité de la monnaie
nationale a entrainé plusieurs dommages collatéraux
notamment :
36
SECTION 3 : LA DEDOLLARISATION DE L'ECONOMIE
CONGOLAISE : LEÇONS D'HIER ET D'AUJOURD'HUI
38
II.3.1 Préalable et contexte du
lancement
38
II.3.2 Dédollarisation avant 1990 :
mobiles, stratégies et résultats
38
II.3.3 Dédollarisation en 1999 :
mobiles, stratégies et résultats
39
II.3.4 Dédollarisation depuis 2012:
mobiles, stratégies et résultats
39
SECTION 4 : EXPERIENCES D'UNE ECONOMIE
DEDOLLARISEE : CAS DU PÉROU
40
II.4.1 Étude de la dollarisation au
Pérou
40
II.4.1.1 Les causes de la dollarisation au
Pérou
40
II.4.1.2. Les conséquences de la
dollarisation au Pérou
44
II.4.2. La dédollarisation au
Pérou
45
CHAPITRE III : APERCU DE L'EVOLUTION
MACROECONOMIQUE DE LA RDC : REGARD SUR LA DEDOLLARISATION
50
SECTION 1 : EVOLUTION DES INDICATEURS
MACROÉCONOMIQUES
50
SECTION 2 : LE PROBLEME DU FINANCEMENT DE
L'ECONOMIE
52
II.2.1 Evolution des dépôts dans
les banques créatrices de monnaie
52
II.2.2 EVOLUTION DES TAUX DÉBITEURS DES
BANQUES
55
II.2.3 Evolution de la composition du
crédit
57
SECTION 3 : EVALUATION DES MESURES DE LA
MATRICE
59
III.3.1 Lecture verticale de la matrice
59
III.3.2 Relecture de la matrice
59
SECTION 4 : DE LA DÉDOLLARISATION DE
L'ÉCONOMIE CONGOLAISE ACTUELLE AUX CAUSES DE LA DOLLARISATION
CELLE-CI
61
III.4.1 Par rapport aux causes
économiques
61
III.4.2 Par rapport aux causes
économiques
61
III.4.3 Limites du processus
61
III.4.4 Vérification des
hypothèses
62
CONCLUSION GENERALE
63
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
65
TABLE DES MATIERES
68
ANNEXES
71
ANNEXES
EVOLUTION MENSUELLE DES DEPOTS BANCAIRES ET DU TAUX DE
DOLLARISATION (Selon approche : Dépôts en devises /Total
dépôts)
|
|
|
|
|
|
|
Dépôts en devises
|
Total Dépôts
|
Taux de dollarisation
|
|
(en millions de CDF)
|
(En %)
|
déc-95
|
6
|
8
|
74,00
|
janv-96
|
10
|
14
|
73,18
|
févr-96
|
14
|
19
|
72,84
|
mars-96
|
18
|
25
|
72,65
|
avr-96
|
22
|
30
|
72,54
|
mai-96
|
26
|
36
|
72,45
|
juin-96
|
30
|
41
|
72,39
|
juil-96
|
34
|
47
|
72,35
|
août-96
|
38
|
52
|
72,31
|
sept-96
|
42
|
58
|
72,28
|
oct-96
|
46
|
63
|
72,26
|
nov-96
|
50
|
69
|
72,24
|
déc-96
|
54
|
74
|
72,22
|
janv-97
|
55
|
78
|
70,28
|
févr-97
|
55
|
81
|
68,49
|
mars-97
|
56
|
84
|
66,84
|
avr-97
|
57
|
87
|
65,30
|
mai-97
|
58
|
90
|
63,87
|
juin-97
|
58
|
93
|
62,54
|
juil-97
|
59
|
96
|
61,29
|
août-97
|
60
|
100
|
60,13
|
sept-97
|
61
|
103
|
59,03
|
oct-97
|
61
|
106
|
58,00
|
nov-97
|
62
|
109
|
57,03
|
déc-97
|
63
|
112
|
56,11
|
janv-98
|
67
|
117
|
56,78
|
févr-98
|
70
|
123
|
57,39
|
mars-98
|
74
|
128
|
57,95
|
avr-98
|
78
|
133
|
58,47
|
mai-98
|
81
|
138
|
58,95
|
juin-98
|
85
|
143
|
59,39
|
juil-98
|
89
|
149
|
59,80
|
août-98
|
93
|
154
|
60,19
|
sept-98
|
96
|
159
|
60,54
|
oct-98
|
100
|
164
|
60,88
|
nov-98
|
104
|
170
|
61,20
|
déc-98
|
107
|
175
|
61,49
|
janv-99
|
115
|
211
|
54,69
|
févr-99
|
123
|
247
|
49,88
|
mars-99
|
131
|
283
|
46,30
|
avr-99
|
139
|
319
|
43,53
|
mai-99
|
147
|
356
|
41,33
|
juin-99
|
155
|
392
|
39,53
|
juil-99
|
163
|
428
|
38,04
|
août-99
|
171
|
464
|
36,77
|
sept-99
|
179
|
500
|
35,70
|
oct-99
|
187
|
537
|
34,76
|
nov-99
|
194
|
573
|
33,95
|
déc-99
|
202
|
609
|
33,23
|
janv-00
|
365
|
918
|
39,80
|
févr-00
|
529
|
1.228
|
43,05
|
mars-00
|
692
|
1.537
|
45,00
|
avr-00
|
855
|
1.846
|
46,30
|
mai-00
|
1.018
|
2.156
|
47,22
|
juin-00
|
1.181
|
2.465
|
47,91
|
juil-00
|
1.344
|
2.774
|
48,45
|
août-00
|
1.507
|
3.083
|
48,88
|
sept-00
|
1.670
|
3.393
|
49,23
|
oct-00
|
1.833
|
3.702
|
49,52
|
nov-00
|
1.996
|
4.011
|
49,77
|
déc-00
|
2.159
|
4.321
|
49,98
|
janv-01
|
2.401
|
4.969
|
48,32
|
févr-01
|
2.563
|
5.402
|
47,44
|
mars-01
|
2.885
|
6.267
|
46,04
|
avr-01
|
8.756
|
12.177
|
71,91
|
mai-01
|
14.627
|
18.087
|
80,87
|
juin-01
|
15.401
|
19.386
|
79,45
|
juil-01
|
15.982
|
20.360
|
78,50
|
août-01
|
16.418
|
21.091
|
77,84
|
sept-01
|
17.725
|
23.283
|
76,13
|
oct-01
|
18.282
|
24.656
|
74,15
|
nov-01
|
18.654
|
25.571
|
72,95
|
déc-01
|
19.397
|
27.402
|
70,79
|
janv-02
|
19.987
|
28.481
|
70,17
|
févr-02
|
20.503
|
29.426
|
69,68
|
mars-02
|
20.955
|
30.252
|
69,27
|
avr-02
|
21.350
|
30.976
|
68,93
|
mai-02
|
21.696
|
31.609
|
68,64
|
juin-02
|
21.999
|
32.162
|
68,40
|
juil-02
|
22.264
|
32.647
|
68,20
|
août-02
|
22.495
|
33.071
|
68,02
|
sept-02
|
24.118
|
36.039
|
66,92
|
oct-02
|
27.410
|
37.429
|
73,23
|
nov-02
|
29.056
|
38.124
|
76,21
|
déc-02
|
30.701
|
38.819
|
79,09
|
janv-03
|
32.995
|
41.472
|
79,56
|
févr-03
|
34.142
|
42.798
|
79,77
|
mars-03
|
35.289
|
44.125
|
79,97
|
avr-03
|
39.902
|
49.813
|
80,10
|
mai-03
|
42.209
|
52.657
|
80,16
|
juin-03
|
44.515
|
55.501
|
80,21
|
juil-03
|
44.128
|
53.609
|
82,31
|
août-03
|
43.934
|
52.663
|
83,42
|
sept-03
|
43.740
|
51.716
|
84,58
|
oct-03
|
49.538
|
58.400
|
84,83
|
nov-03
|
56.952
|
67.413
|
84,48
|
déc-03
|
48.108
|
57.035
|
84,35
|
janv-04
|
46.404
|
55.619
|
83,43
|
févr-04
|
56.952
|
67.413
|
84,48
|
mars-04
|
64.916
|
74.248
|
87,43
|
avr-04
|
64.658
|
73.965
|
87,42
|
mai-04
|
65.955
|
75.896
|
86,90
|
juin-04
|
68.533
|
81.396
|
84,20
|
juil-04
|
69.278
|
82.251
|
84,23
|
août-04
|
65.802
|
80.337
|
81,91
|
sept-04
|
69.074
|
84.031
|
82,20
|
oct-04
|
81.566
|
95.918
|
85,04
|
nov-04
|
80.683
|
96.418
|
83,68
|
déc-04
|
91.759
|
107.485
|
85,37
|
janv-05
|
116.874
|
133.134
|
87,79
|
févr-05
|
122.468
|
139.565
|
87,75
|
mars-05
|
134.525
|
150.878
|
89,16
|
avr-05
|
131.658
|
141.035
|
93,35
|
mai-05
|
122.697
|
134.277
|
91,38
|
juin-05
|
112.924
|
129.066
|
87,49
|
juil-05
|
124.529
|
136.721
|
91,08
|
août-05
|
113.223
|
129.750
|
87,26
|
sept-05
|
117.163
|
132.476
|
88,44
|
oct-05
|
132.049
|
150.709
|
87,62
|
nov-05
|
135.552
|
152.319
|
88,99
|
déc-05
|
122.398
|
141.570
|
86,46
|
janv-06
|
130.490
|
152.603
|
85,51
|
févr-06
|
127.984
|
151.156
|
84,67
|
mars-06
|
141.932
|
161.891
|
87,67
|
avr-06
|
144.981
|
169.604
|
85,48
|
mai-06
|
151.773
|
182.462
|
83,18
|
juin-06
|
151.730
|
179.494
|
84,53
|
juil-06
|
163.493
|
196.230
|
83,32
|
août-06
|
168.843
|
208.638
|
80,93
|
sept-06
|
180.451
|
221.248
|
81,56
|
oct-06
|
204.027
|
246.004
|
82,94
|
nov-06
|
211.941
|
243.587
|
87,01
|
déc-06
|
208.651
|
238.518
|
87,48
|
janv-07
|
232.882
|
269.311
|
86,47
|
févr-07
|
251.394
|
285.151
|
88,16
|
mars-07
|
259.853
|
291.172
|
89,24
|
avr-07
|
248.423
|
279.977
|
88,73
|
mai-07
|
241.859
|
273.865
|
88,31
|
juin-07
|
248.580
|
279.685
|
88,88
|
juil-07
|
251.046
|
283.143
|
88,66
|
août-07
|
282.551
|
315.420
|
89,58
|
sept-07
|
297.943
|
332.723
|
89,55
|
oct-07
|
321.937
|
365.573
|
88,06
|
nov-07
|
325.968
|
381.882
|
85,36
|
déc-07
|
336.518
|
405.006
|
83,09
|
janv-08
|
396.743
|
468.621
|
84,66
|
févr-08
|
438.596
|
493.986
|
88,79
|
mars-08
|
457.902
|
520.870
|
87,91
|
avr-08
|
483.378
|
540.307
|
89,46
|
mai-08
|
507.696
|
555.413
|
91,41
|
juin-08
|
520.546
|
567.351
|
91,75
|
juil-08
|
557.976
|
607.202
|
91,89
|
août-08
|
538.879
|
597.701
|
90,16
|
sept-08
|
549.244
|
614.107
|
89,44
|
oct-08
|
551.761
|
620.731
|
88,89
|
nov-08
|
543.099
|
610.991
|
88,89
|
déc-08
|
601.951
|
689.581
|
87,29
|
janv-09
|
666.945
|
749.626
|
88,97
|
févr-09
|
735.651
|
812.008
|
90,60
|
mars-09
|
732.734
|
810.702
|
90,38
|
avr-09
|
726.895
|
790.487
|
91,96
|
mai-09
|
707.094
|
765.607
|
92,36
|
juin-09
|
690.513
|
761.048
|
90,73
|
juil-09
|
728.943
|
803.613
|
90,71
|
août-09
|
781.483
|
872.672
|
89,55
|
sept-09
|
868.467
|
948.603
|
91,55
|
oct-09
|
886.792
|
999.049
|
88,76
|
nov-09
|
943.293
|
1.044.172
|
90,34
|
déc-09
|
1.015.129
|
1.109.664
|
91,48
|
janv-10
|
1.045.376
|
1.155.222
|
90,49
|
févr-10
|
1.077.739
|
1.172.603
|
91,91
|
mars-10
|
1.090.492
|
1.193.089
|
91,40
|
avr-10
|
1.083.742
|
1.178.993
|
91,92
|
mai-10
|
1.046.562
|
1.182.753
|
88,49
|
juin-10
|
1.065.343
|
1.196.282
|
89,05
|
juil-10
|
1.075.963
|
1.208.903
|
89,00
|
août-10
|
1.125.786
|
1.292.948
|
87,07
|
sept-10
|
1.148.838
|
1.339.340
|
85,78
|
oct-10
|
1.127.758
|
1.319.463
|
85,47
|
nov-10
|
1.244.979
|
1.411.304
|
88,21
|
déc-10
|
1.244.984
|
1.466.358
|
84,90
|
janv-11
|
1.250.865
|
1.409.812
|
88,73
|
févr-11
|
1.336.817
|
1.476.189
|
90,56
|
mars-11
|
1.393.340
|
1.542.465
|
90,33
|
avr-11
|
1.384.535
|
1.551.109
|
89,26
|
mai-11
|
1.473.157
|
1.645.238
|
89,54
|
juin-11
|
1.544.400
|
1.709.331
|
90,35
|
juil-11
|
1.534.078
|
1.683.559
|
91,12
|
août-11
|
1.586.925
|
1.724.841
|
92,00
|
sept-11
|
1.547.328
|
1.686.895
|
91,73
|
oct-11
|
1.596.614
|
1.765.293
|
90,44
|
nov-11
|
1.488.126
|
1.676.568
|
88,76
|
déc-11
|
1.604.336
|
1.787.980
|
89,73
|
janv-12
|
1.540.816
|
1.734.615
|
88,83
|
févr-12
|
1.539.262
|
1.775.078
|
86,72
|
mars-12
|
1.575.668
|
1.834.190
|
85,91
|
avr-12
|
1.635.653
|
1.901.309
|
86,03
|
mai-12
|
1.700.775
|
1.955.358
|
86,98
|
juin-12
|
1.755.563
|
1.957.834
|
89,67
|
juil-12
|
1.753.855
|
1.984.990
|
88,36
|
août-12
|
1.801.773
|
2.051.710
|
87,82
|
sept-12
|
1.857.411
|
2.137.792
|
86,88
|
oct-12
|
1.907.766
|
2.167.747
|
88,01
|
nov-12
|
1.931.379
|
2.178.009
|
88,68
|
déc-12
|
2.016.924
|
2.327.770
|
86,65
|
janv-13
|
1.919.492
|
2.226.110
|
86,23
|
févr-13
|
1.955.760
|
2.232.911
|
87,59
|
mars-13
|
2.113.707
|
2.456.844
|
86,03
|
avr-13
|
2.115.348
|
2.435.879
|
86,84
|
mai-13
|
2.081.835
|
2.423.889
|
85,89
|
juin-13
|
2.103.098
|
2.446.475
|
85,96
|
juil-13
|
2.135.784
|
2.501.102
|
85,39
|
août-13
|
2.268.943
|
2.631.099
|
86,24
|
sept-13
|
2.216.867
|
2.583.047
|
85,82
|
oct-13
|
2.270.582
|
2.670.126
|
85,04
|
nov-13
|
2.339.063
|
2.734.178
|
85,55
|
* 1 MUBAKE Michel,
fluctuations et croissance économique, notes de cours, Faseg,
Unikin, 2012, inédit.
* 2 KABUYA François et
MATATA Mapon, espace monétaire kasaien, in Cahiers africains
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* 3 KABUYA François et
YAV Karl, Les leçons de la survivance d'une monnaie déchue, in
Zaïre-Afrique n°290, Kinshasa Décembre 1994, p.5.
* 4 Présidence de la
république, Journal officiel de la République
démocratique du Congo, numéro spécial, Kinshasa, 2002,
p.57.
* 5 FMI, Rapport de
mission du fond monétaire international sur les perspectives
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p.39.
* 6 BCC, Rapport annuel
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* 7 BCC, Condensé
d'informations statistiques, Situation monétaire
intégrée : calculez par le rapport entre la somme des
devises étrangères dans le système bancaire sur le total
des dépôts, Mai 2014.
* 8 NGONGA Vincent et
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manifestation de la complémentarité et de la substitution
monétaire (calculez par la même formule ci-haut), in Cahiers
économiques et sociaux n°25, Kinshasa,
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* 9 MULUMA Albert,
Méthodologies de recherche, Paris, l'harmattan, 1999, p 25.
* 10 N'DA Paul,
Méthode de recherche : de la problématique à la
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* 11 MINDA A., la
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* 12 LE MAUX L.,
dollarisation officielle : analyse critique et alternative,
Université de Paris VIII, p.1-2.
* 13 GASTAMBIDE A.,
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l'expérience de l'équateur, thèse de doctorat en
sciences économiques, présentée et défendue le 15
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* 14 DESQUILBET J.B, Les
contraintes de la politique monétaire libanaise : endettement
public, dollarisation et régime de change fixe, in L'actualité
économique, Vol 83, N°2, 2007, p. 163-199 cité par
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développement, Université de Kinshasa, 2014.
* 15J. François PONSOT,
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* 16 Bruno THERET, La
dollarisation : polysémie et enflure d'une notion, Fmi, Washington,
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* 17 KOLA LENDELE & KAMANDA
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l'économie congolaise, in monde en développement, vol 33,
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dollarisation et le financement de l'économie congolaise, mémoire
de licence, FASEG/UNIKIN, 2012.
* 18 NYEMBWE A.,
Séminaire d'économie monétaire, Deuxième
licence, FASEG/UNIKIN, 2014.
* 19P. LECONTE, La
stratégie monétaire : quelle monnaie pour la
mondialisation, le dollar ou l'or ?, , F-X. de Guibert, Paris, 2003,
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* 20 SALAMA, cité par
G. MONGBONDO ND'JUMBELE, La dollarisation de l'économie
congolaise : causes et conséquences, mémoire de DEA,
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* 21 G.N. MANKIW,
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éd, Paris, 2009, p.636.
* 22 A. BEITONE et all.,
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* 23 A. SILEM et J.M.
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* 24 V. NGONGA NZINGA,
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financière, Tronc commun des banquiers, Banque Centrale du Congo,
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* 25 NYEMBWE A.,
Institutions financières et marchés, note des cours,
Deuxième licence, inédit, Faseg/UNIKIN, 2014.
* 26M. AGLIETTA et A. ORLEAN,
La monnaie souveraine, éd. Odile Jacob, Paris, 1998, p.372
* 27Présidence de la
République, Journal officiel, Décret N°0013 du 22
janvier 1997, article 1, alinéa 2, Kinshasa, le 22 janvier 1997,
p.2.
* 28Présidence de la
République, Journal officiel, Décret N°029 du 23 avril
1997, article 1, Kinshasa, le 23 avril 1997, p.2.
* 29 Banque Centrale du Congo,
Condensé d'informations statistiques, Numéro 35/2000,
Kinshasa, novembre 2006, p.17.
* 30 Banque Centrale du Congo,
La politique monétaire et de change de 1976 à nos jours,
Kinshasa, Avril 2009, p.2.
* 31 BOLALUETE E., Politique
monétaire, Notes de cours, Première licence économie
monétaire, Université de Kinshasa, 2011, inédit.
* 32 BOLALUETE E., Politique
monétaire, Idem.
* 33 Banque Centrale du Congo,
Op.cit., p.2.
* 34 ITIMELONGO T, Economie
monétaire générale, Notes des cours, Troisième
Graduat, Faseg, Unikin, 2012, inédit.
* 35 Banque Centrale du Congo,
Plan stratégique du développement de la banque centrale du
congo et du système financier national, Kinshasa, 2005, p16.
* 36 KOLA LENDELE, La
dollarisation dans les pays en développement et en transition :
théories et application à l'économie congolaise,
cité par Gaston MONGBONDO dans la dollarisation de l'économie
congolaise : causes et conséquences, Mémoire
présenté en vue de l'obtention de grade de Maitre en sciences
économiques, Facultés universitaires notre dame de la paix,
Namur, 1997-1998, p.72,
* 37 ARMAS A., la
dollarisation partielle et la politique monétaire : le cas du
Pérou,
www.wikipedia, septembre 2013.
* 38 ARMAS A., op.cit.,
p.5
* 39 SALAMA P.,
Argentine : la hausse des matières premières agricoles, une
aubaine ?
www.wikipedia.com, Avril 2002,
p.10
* 40 ARMAS A., op.cit.,
p.4
* 41 ARMAS A., op.cit,
p.9.
* 42 ARMAS A., op.cit,
p.17
* 43 L'effet cliquet autrement
appelé hystérésis est un phénomène qui
empêche le retour en arrière d'un processus une fois un certain
stade dépassé, il est parfois lié à un effet
mémoire. Il est le symbole de la persistance de la dollarisation.
* 44 NGONGA V., Questions
spéciales des théories et politique monétaire, Notes
des cours, Deuxième licence, FASEG/UNIKIN, 2014.
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