II. Objectifs de recherche
Loin d'être un simple panorama de quelques faits
relatifs au lieu théâtral au Cameroun, ce sujet se donne plusieurs
objectifs de recherche dont les plus importants et les plus ostensibles sont
les suivants :
Principalement, cette recherche se veut de démontrer
que le lieu théâtral, et ses différents problèmes,
sont l'une des causes prééminentes de la traversée du
désert que connaît depuis quelques années l'activité
théâtrale au Cameroun. Autrement dit, il s'agit de trouver des
implications de plusieurs ordres liant le lieu théâtral à
l'assertion qui vient d'être émise notamment sur les plans de la
production et de la consommation du théâtre. De là, cet
objectif laisse transparaître deux autres objectifs qui
l'étayent.
Le second objectif est de trouver si les problèmes du
lieu théâtral, c'est-à-dire l'absence de salles
conventionnelles et les tares multiples de « celles qui
existent », n'ont pas un impact esthétique sur les productions
scéniques réalisées au sein du territoire. Autrement dit,
nous essaierons de trouver si le « minimalisme »
observé dans les mises en scène de plusieurs spectacles produits
ici, n'est pas simplement la conséquence d'un conditionnement
psychologique des auteurs.
Un autre objectif vise également à
démontrer par une approche théorique pragmatique, les motivations
de ce que l'on est en droit de nommer « les nouvelles
écritures », tant sur le plan dramaturgique que
scénique. Ce mémoire tentera donc de prouver, mais en filigrane,
que cette propension vers des écritures inédites, naît au
départ d'un conditionnement, qui subit par la suite une sorte
d'idéologisation et une légitimation du fait de l'adaptation au
milieu des praticiens.
Ensuite, le but est également celui de savoir si le
lieu théâtral n'influence pas négativement la consommation
du théâtre au Cameroun ; ceci en partant de l'absence du
public dans les salles lors des spectacles, jusqu'aux conditions de
réception desdits spectacles.
Enfin, il s'agit de démontrer à partir des
résultats de l'objectif précédent, que, dans un monde
où le théâtre fait face à une baisse des
subventions, et surtout à une concurrence accrue de la part des autres
loisirs, l'art de la représentation, s'il se veut plus attractif et par
conséquent « rentable », ne doit pas rester en marge
du marketing ; et que cette action marketing d'un type particulier pour
être efficience doit d'être régentée au niveau de la
salle de théâtre.
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