Chapitre 12
Conclusion de la pratique
Cette partie pratique a eu pour objet l'étude de
l'état actuel et des possibilités d'avenir pour les OSS à
EUROCONTROL. Lors de cette étude, j'ai pu découvrir qu'il y avait
eu à plusieurs reprises, au sein de l'agence, des initiatives pour
pousser EUROCONTROL à envisager la piste du modèle Open
Source. Malheureusement, ce changement de modèle est un changement
qui fait peur et le secteur de l'ATM, généralement conservateur
et excessivement prudent, ne parvient pas, pour l'instant, à l'envisager
réellement. Pourtant, les logiciels libres ont été
adoptés avec succès dans certains domaines et le modèle
Open Source en lui-même a su à plusieurs reprises montrer
son efficacité, notamment dans le cas de Red Hat mais aussi dans le cas
d'OpenERP sa, qui connaît un franc succès. L'agence est
également limitée dans ses tentatives de publication libre par la
difficulté que représente parfois la justification des
dépenses et des investissements auprès des États
membres.
En dehors de l'ATM, les OSS sont envisagés dans le
cadre des ERP. Par contre, je pense sincèrement qu'une
opportunité a été manquée lors de la fin du support
étendu de Windows XP. Effectivement, EUROCONTROL est passé de
Windows XP à Windows 7 plutôt que d'envisager une solution libre.
C'est cependant certainement l'Open Source qui, dans ce cas
particulier, a manqué une opportunité en ne parvenant pas
à faire parler suffisamment de lui à la fin de vie de l'OS
propriétaire de Microsoft.
Enfin, il est apparu, au cours de cette partie, que l'Open
Source manque cruellement de soutien. Et pourtant, ce modèle de
développement collaboratif a permis de créer des projets
très importants, rivalisant et parfois dépassant des projets
propriétaires malgré la différence flagrante de moyens. Ce
fait est, pour moi, la preuve que l'Open Source est, dans de nombreux
cas, une méthode de développement plus efficace et avantageuse
que la méthode propriétaire!
Quatrième partie
Partie conclusive
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Conclusion
Ce travail de fin d'études a eu pour finalité
principale de déterminer s'il est possible d'utiliser les logiciels
libres dans le monde professionnel afin de remplacer les logiciels
propriétaires. Je pense pouvoir conclure de ce travail qu'il n'y a, a
priori, aucun élément technique qui pourrait faire dire que les
logiciels propriétaires - en général - sont meilleurs que
les logiciels libres. Au contraire, l'ouverture du code source d'un logiciel
semble être le meilleur moyen de corriger rapidement les faiblesses de ce
logiciel et d'ajouter de nouvelles fonctionnalités. A l'inverse de ce
qui pourrait être cru, les communautés de développement de
logiciels Open Source sont extrêmement structurées afin
de s'assurer que seules les contributions de qualité sont
ajoutées aux différents projets libres. Malgré cela,
certaines entreprises sont toujours réticentes à passer d'un
logiciel propriétaire connu et éprouvé à un
logiciel libre qui n'a pas encore fait ses preuves. Actuellement, cette crainte
m'a cependant semblé être plus liée à la
maturité des logiciels plutôt qu'à leur statut libre ou
privateur. Là où il y a parfois une réticence due au
statut libre des logiciels, c'est dans le développement. Effectivement,
certaines entreprises, dont EUROCONTROL, hésitent à
développer des logiciels et à publier le code source par
après. Ce code est perçu comme un bien, et le céder
librement semble impensable. Pourtant, le développement d'un logiciel en
utilisant le modèle libre et communautaire possède
indubitablement des avantages non négligeables avec principalement un
développement plus rapide et moins coûteux. S'il y a moins de
coûts liés au développement des logiciels Open
Source, les sociétés développant des logiciels sont
toutefois en droit de se demander comment réaliser un
bénéfice.
C'est là qu'arrive la réponse à ma
deuxième question, qui concernait la prétendue gratuité
des logiciels libres pour les entreprises. Il se trouve qu'utiliser des
logiciels libres a également des coûts. Or, qui dit coûts
pour la société utilisant ces logiciels dit
bénéfices pour une ou plusieurs autres sociétés.
L'Open Source apporte en effet un modèle économique
entièrement neuf dans le monde de l'informatique. En développant
un logiciel libre, on ne réalise pas de bénéfices en
redistribuant le code source de ce logiciel mais en assurant des services comme
la maintenance des logiciels, la prise en charge de l'installation des
logiciels et des mises à jour, la prise en charge des formations ou
encore le développement de fonctionnalités à la demande du
client; en liant ces logiciels à d'autres biens (matériels ou
logiciels) payants ou encore en "garantissant" les logiciels,
c'est-à-dire en vendant la marque de la société
plutôt qu'en vendant le produit lui-même. Le modèle
économique du libre semble donc viable pour les sociétés
éditrices de logiciels. Cela ne veut pas dire cependant que les
logiciels Open Source n'apportent pas d'avantages financiers aux
entreprises les utilisant. S'il y a un coût d'utilisation, il n'y a pas
de coût pour l'acquisition du code source en lui-même. L'ensemble
de l'argent dépensé pour un logiciel libre est donc
dépensé pour faciliter l'utilisation de ce logiciel ou pour
améliorer ce logiciel, par exemple.
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En ce qui concerne le métier d'assistant de direction,
je vois difficilement comment les logiciels libres pourraient bouleverser
profondément la manière de travailler. Cela ne changerait de
toute manière pas plus que de passer d'un logiciel propriétaire
à un autre. A l'opposé, cela pourrait apporter une plus grande
stabilité grâce à l'utilisation de formats standards
permettant de choisir le logiciel libre ou, en tout cas, la version du logiciel
que l'on souhaite sans automatiquement devoir passer à un logiciel ou
à une version à l'interface ou aux fonctionnalités
différentes. En fait, l'utilisation d'un logiciel n'a pas vraiment de
lien avec l'ouverture du code source et le modèle de
développement de ce logiciel. En vérité, je pense pouvoir
dire au terme de ce travail que comparer logiciel libre et logiciel privateur
n'a pas tant de sens qu'on pourrait le penser, du point de vue de l'utilisation
tout du moins. Les logiciels Open Source sont développés
différemment mais on ne peut pas en déduire qu'un logiciel libre
est meilleurs qu'un logiciel propriétaire ou l'inverse. De plus, si on
ne paie pas pour le code d'un logiciel libre, rien ne garantit que les services
liés à ce logiciel ne seront pas plus élevés que
les services d'un concurrent propriétaire. Je pense donc qu'il faut
étudier cela au cas par cas mais le principal est de ne pas
écarter certains logiciels parce qu'ils sont libres ou parce qu'ils ne
le sont pas!
Enfin, j'ai pu constater en réalisant ce travail que
les logiciels Open Source ont déjà réussi
à pénétrer dans les domaines les plus courants mais qu'ils
ont encore du mal à être développé dans les secteurs
plus particuliers. Ainsi, s'il est facile de trouver une solution libre en
bureautique par exemple, la situation est extrêmement différente
en ce qui concerne l'ATM. En fait, les deux cas que j'ai envisagé avec
EUROCONTROL étaient très particuliers. Il est clair que l'ATM est
un domaine très spécialisé et sécurisé
n'offrant donc pas énormément de solutions logicielles
différentes. Il n'existe par conséquent pas de projet complet et
mature sur lequel l'agence peut s'appuyer et, même si elle
développait, ou demandait à ce que soit développer, une
solution libre, les avantages du modèle communautaire seraient fortement
limités car EUROCONTROL serait probablement un des seuls grands
contributeurs et bénéficiaires d'une telle solution, voire le
seul. L'autre domaine envisagé était l'ERP. Là, des
solutions existent car l'ERP intéresse beaucoup plus d'en-treprises que
l'ATM. Néanmoins, les besoins d'EUROCONTROL sont particuliers et ne
correspondent ni aux besoins des nombreuses PME, ni aux besoins des grandes
entreprises privées utilisant les ERP. Je reste pourtant convaincu
qu'OpenERP est une alternative possible et intéressante à Oracle
EBS pour EUROCONTROL. D'après ce que j'ai pu voir lors de la visite du
délégué commercial et de par les tests que j'ai
moi-même réalisé avec OpenERP, ce dernier possède le
potentiel de rivaliser avec ses plus grands concurrents. Je reconnais tout de
même qu'il faudra que l'agence investisse dans OpenERP afin de permettre
le développement de certaines fonctionnalités ou, au moins,
l'adaptation des fonctions d'OpenERP aux besoins spécifiques
d'EUROCONTROL. L'étude réalisée par l'agence n'est
cependant pas encore finie et, si OpenERP est la solution choisie, il faudra
encore attendre plusieurs mois avant de voir ce logiciel utilisé par
l'organisation. J'in-vite toutefois un(e) étudiant(e) à
poursuivre et approfondir mon travail afin de voir ce qui est sorti de cette
étude. Quelle aura été la solution choisie et pourquoi?
Dans le cas où OpenERP serait choisi, comment se sera passé la
transition et quels seront les résul-
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tats de ce choix? Ces question m'intéressent au plus
haut point et méritent certainement que quelqu'un se penche dessus dans
un avenir relativement proche. De même, il serait intéressant
d'étudier les capacités du modèle Open Source en
dehors de l'informatique!
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