L?impact de la coopération sino-russe sur la crise syrienne( Télécharger le fichier original )par Nixon Mbale Université de Lubumbashi - Licence 2013 |
Section 2 : La crise syrienneLa révolution Arabe de décembre 2010 a touchée tous les pays de la région à l'exception du Qatar, laissant ainsi à son passage des conséquences considérables sur le plan politique notamment, sans bien entendu oublier les autres plans. §.1. Les spécificités localesLa Syrie étant aussi concernée par le printemps arabe, il est fait un constat amère de la réaction de la classe politique face à la population civile qui comme les autres peuples du monde arabe réclamé le départ du pouvoir autoritaire de Bachar Al-Assad. En effet, il importe de signaler que le régime autoritaire en place est installé par Hafez Al Assad en 1970, qui au départ, était membre de la branche syrienne du parti Baas et membre de la minorité religieuse des Alaouites (chiites) qui s'était allié avec certains sunnites ruraux pour prendre le pouvoir en écartant les élites politiques des grandes villes à majorité sunnite. Pour mieux asseoir son pouvoir la famille Assad résolue d'installer des réseaux dans les organes clés, notamment dans l'armée, au sein des forces de sécurité sans oublier, l'administration et le parti Baas. Dans les années 1980 et 1990, le régime s'est rapproché de la bourgeoisie d'affaires urbaine sunnite pour encadrer une libéralisation économique enfin il a déployé une intense activité diplomatique avec ses voisins pour stabiliser un Etat qui avait connu une gestation difficile après le mandat français68(*). A la mort d'Hafez Al Assad en 2000, le régime est certes parvenu à organiser une succession dynastique en Assurant le passage du pouvoir à Bachar Al Assad, le fils puiné du président défunt69(*). Succédant à son père, le jeune président entrepris une politique de libéralisation des circuits économiques profitant ainsi aux hommes d'affaires, en engageant aussi de légères reformes politiques qui furent bientôt freinées par son entourage. Un autre élément important qui mérite d'être évoquer est le système politique syrien qui est soumis à un parti unique désigné selon l'article 8 de la constitution syrienne comme le parti commandant de l'Etat et de la société. A ce titre, Bachar Al-Assad se réserve le privilège comme son père d'être le seul candidat à sa propre succession à la présidence de la République. Au-delà de ceci, il convient de signifier qu'aucune promesse faite par Bachar Al-Assad lors de son investiture en 2000 an n'a été tenue. Les libertés publiques sont muselées, les droits à la manifestation, à la grève ou même le droit à la liberté d'expression n'existe pas. Il faut également souligner que, les prisons syriennes détiennent le plus grand nombre de prisonniers politiques. Début 2011, à Deraa, dans le sud du pays, des jeunes gens qui se laissèrent aller à des inscriptions et à des imprécations à l'encontre du chef de l'Etat, pour imiter les manifestations du printemps arabe en Tunisie et en Egypte, subirent de graves sévices de la part des forces de l'ordre70(*). Cette incidence provoqua des manifestations dans d'autres villes, ce qui entraina une répression de plus en plus violente jusqu'à ce que la situation prenne peu à peu, la forme d'une guerre civile. Face à cet état de fait, des officiers et des soldats désertèrent, constituèrent peu à peu une armée syrienne libre. Cependant, il faut signaler que, face à cette réalité, l'organisation mondiale des Nations Unies ayant en charge la noble mission de maintien de la paix et de la sécurité internationale reste inerte passant ainsi à côté de sa mission étant donné que toute résolution qui condamnerait la situation en Syrie est bloquée par les représentants de la Russie et la Chine. * 68Mbayo Ngoie, J. op cit, p. 145. * 69 Idem * 70 Lacoste Y., Géopolitique : la longue histoire d'aujourd'hui, Larousse, 2012, p. 254. |
|