REPUBILIQUE DEMOCRATIQUE
DU CONGO
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES POLITIQUES ET
ADMINISTRATIVES
DEPARTEMENT DE RELATIONS INTERNATIONALES
L'impact de la coopération sino-russe sur la
crise syrienne
Par MBALE EPAMBILO Félicien
Année 2013
INTRODUCTION GENERALE
1. Problématique et
hypothèse
A. Problématique
La Syrie s'enfonce dans la guerre civile sur le fond de
blocage persistant du conseil de sécurité des nations Unies. Le
nombre de morts augmente chaque jour, les massacres et les tortures se comptent
par millier sous le regard impuissant de l'organisation mondiale, portant en
charge du maintien de la paix et du respect des droits de l'homme. Cette
inaction du conseil de sécurité est largement due au veto russe
soutenu par la chine.
La chine partage la vision russe sur des points essentiels
même si, bien évidemment, à la différence de la
Russie elle se trouve dans une position ascendante. Pour éviter
d'apparaitre isolés, ces deux Etats ont conclus un marché peu
glorieux : ils ont décidé de se soutenir mutuellement aux
Nations Unies chaque fois que les intérêts essentiels de l'un ou
de l'autre venaient à être remis en cause, notamment par les
occidentaux.
Sur la crise syrienne, la chine et la Russie sont
restées en contact étroit pour se coordonner à la fois
à New-York, à Moscou et à Pékin. La position de
deux camps est parfaitement claire : il devrait être mis fin
immédiatement à la violence et un processus de dialogue politique
devrait être lancé dès que possible. outre l'éloge
qu'il a fait sur la coopération sino-russe sur cette question,
l'ambassadeur chinois à l'ONU a bien fait comprendre l'objectif
constante des deux pays à l'usage de la force pour résoudre la
question syrienne « la chine et la Russie partagent la même
position sur ces points et les deux parties s'opposent à une
intervention extérieure dans la crise syrienne, ainsi qu'à un
changement de régime par la force »1(*).
De ce qui précède, il est à noter que
cette position sino-russe adoptée face à la crise syrienne, fait
couler beaucoup d'ancre amenant ainsi beaucoup d'auteurs à partager
chacun un point de vue contraire à celui des autres.
Pour sa part, Jean Pierre Cabestan dans son article
intitulé « la chine et la Russie : entre convergences et
méfiance » il se donne comme préoccupation de passer en
revue les relations sino-russes depuis 1990 à ces jours. Dans ces
analyses, l'auteur note que depuis la fin de la guerre froide, les relations
entre la chine et la Russie sont marquées par une renaissance sans
précédent. Cet essor s'est accéléré depuis
le début de la présente décennie, tant sur le plan
politique que dans les domaines économique, militaire et
énergétique; les politiques étrangères et les
intérêts stratégiques de Pékin et de Moscou ont
incontestablement connu une plus nette convergence ces dernières
années, qu'il s'agisse de questions stratégiques (espace,
défense antimissile), de non ingérence dans les affaires
intérieures (Taiwan, Tchétchénie) ou des grandes crises
internationales (Kosovo, Corée du Nord, Iran, Soudan). Toute fois, le
rapprochement entre Pékin et Moscou est loin d'être
dénué de limites et d'arrière pensées. Les
échanges économiques restent bien inférieurs à ceux
que ces deux pays entretiennent avec l'occident et le Japon. La
coopération, militaro-industrielle s'est souffle, faute d'une confiance
politique véritable. Le difficile règlement de la
délimitation de la frontière et la question de l'immigration
chinoise en Russie témoignent aussi de la méfiance
réciproque2(*).
En définitive, l'auteur s'attache à montrer que
les relations sino-russes sont caractérisées par des notables
convergences, mais aussi par de multiples méfiances qui contribueront
sans aucun doute à déterminer l'avenir du vaste continent
eurasiatique3(*).
De notre part, nous avons bien voulu être plus
pratiques dans la question de la coopération sino-russe notamment dans
la crise syrienne. Autrement dit, au delà du rapprochement sino russe,
nous avons souhaité être plus pratique, en étudiant
l'impact de cette coopération ou rapprochement dans la crise syrienne.
Dans ses analyses « énigme
syrienne », Xavier GUILH4(*), gravite sa préoccupation autour de la nouvelle
guerre froide ou coup de poker des émergents.
Il constate que face à la question syrienne, les
grandes puissances occidentales sont face à une impasse
stratégique, politique et juridique et laissent leurs services secrets
et forces spéciales oeuvraient discrètement sur le terrain aux
côtés des insurgés pour gérer une prime de Damas en
souplesse. L'ONU va d'échec en échec, la situation lui
échappe à tous les niveaux. Il en est de même pour la ligue
Arabe ou pour l'organisation de la conférence islamique. Seuls les
grands acteurs régionaux et locaux maitrisent pour le moment leurs
intérêts immédiats, et à moyen terme qui ne sont pas
forcément convergents avec ceux de Washington, de Bruxelles, de Londres
ou de Paris. en effet, le retour d'une nouvelles guerre froide entre les Etats
Unis et la Chine avec une instrumentalisation d'acteurs régionaux autour
de points de fixation comme le fut et pourrait encore l'être la Syrie
pour les turcs, les russes et les iraniens d'un côté alors que
d'un autre côté des coups d'éclats spectaculaires qui
surprendraient l'occident en plein crash euro et qui apparait affaibli,
divisé, déstabilisé dans ses stratégies de
résolution de ses propres crises internes et en repli sur ses
stratégies de projection de puissance face à un Orient qui se
poutinoise dans ses postures aussi bien à Ankara, qu'à
Téhéran ou à Jérusalem face à cet
échiquier très déséquilibré dans ses
postures, la Chine silencieuse compte les points et attend le moment opportun
pour convier tout le monde à de nouvelles règles du jeu qu'elle
imposera.
Ceci étant, l'auteur conclut que sur cette
énigme syrienne la surprise est l'épreuve du vrai courage. Le
levant peut en effet nous réserver encore des rebondissements.
Ayant parcouru les analyses de Xavier GUILH, nous pensons que
le point de convergence est le fait que tous nous touchons la crise syrienne
dans nos analyses, alors que le point de divergence est marqué dans nos
objets d'étude, étant donner que de sa part, il a envisagé
une perspective de guerre froide ou coup de poker des émergents dans
cette question syrienne, alors que de notre part c'est la position sino-russe
dans cette crise qui nous intéresse.
Un autre auteur qui a abordé presque dans le
même sens, est Karin Emile Bitar5(*).Dans un article publié sur le dossier syrien,
sa préoccupation gravite autour des fondements de la position russe sur
la crise syrienne qui dure depuis dix huit mois.
L'auteur pose la problématique suivante :
« quel sont les fondements de la position russe dans la crise
syrienne ? ».
A cette question les avis sont partagés et plusieurs
thèses ont été évoquées pour expliquer le
soutien russe au régime de Bachar Al Assad qui ont chacune leur
importance mais ne sont pas convaincante pour expliquer la rigidité de
la position russe.
L'auteur pense pour sa part que la position russe à la
crise syrienne fait ressortir des facteurs psychologiques que de
considérations concrètes. Vladimir Pouline a tendance à
analyser la situation syrienne au prisme tchétchène.Donc selon
lui, Bachar Al Assad ne fait pas pire que ce que lui a fait en
Tchétchénie. D'autre part, la Russie estime qu'elle a
été flouée sur la résolution 1973 qui a permis, par
une interprétation qu'elle juge abusive non sans hypocrisie,
l'intervention militaire en Libye et le renversement du régime de
Mouammar Kadhafi.
En conclusion, l'auteur estime que l'ambition de Vladimir
Pouline est de dire au reste du monde et aux Etats Unis que la phase unipolaire
ouverte avec la Chute du mur de Berlin a pris fin et que la Russie est de
retour sur la scène internationale, qu'il faut prendre en compte ses
intérêts. Ainsi, pour la Russie, le dossier syrien est l'occasion
de remettre à plat ses relations avec le reste du monde et notamment
avec les Etats Unis.
Notons par ailleurs que nous nous démarquons de cet
auteur par le fait qu'à ce qui nous concerne, nous portons notre
étude sur l'impact de la coopération sino-russe dans la
définition de leurs choix internationaux et de manière
particulière sur la crise syrienne.
De côté, Milad Jokar, dans son article
intitulé « la guerre en Syrie : la géopolitique du
conflit »6(*),
tente d'aborder le dossier syrien en articulant sa préoccupation sous la
forme de la question suivante : « la guerre syrienne : le
départ de BacharAl Assad changera t il quelque
chose ? ».
Dans ses analyses, il constate que la guerre civile syrienne
est bien plus complexe qu'on ne veut le croire. Il ne s'agit plus d'un simple
mouvement démocratique contre une dictature. Cela va même au
delà d'une guerre civile entre une opposition contre un régime.
Désormais il s'agit d'un conflit régional qui déborde dans
les pays voisins, le tout entremêlé de conflits sectaires. La
Syrie est devenue un théâtre de guerre dans lequel les puissances
régionales tentent d'imposer leur influence et défendre leurs
propres intérêts géostratégiques et
économiques.
L'auteur conclut en notant qu'il est vrai que le
régime syrien a effectivement perdu sa légitimité et ne
peut rester au pouvoir. Cependant, la crise est devenue très
profondément au point que le départ du dirigeant syrienne
stoppera pas la montée de l'islamisme radical ni l'infiltration
d'Al-Qaïda causée par l'érosion de l'Etat. Par ailleurs, son
départ ne stoppera pas le bain de sang causé par cette guerre
civile qui est alimentée principalement par le Qatar, l'Arabie saoudite
et la Turquie d'un côté et par la Russie, l'Iran, et certains
groupes irakiens chiites de l'autre.
Ceci étant la démarcation entre cet auteur et
nous réside dans le fait que contrairement à ses analyses, nous
nous préoccupons plutôt non pas de la Syrie après Bachar Al
Assad, mais plutôt de l'objectif sino russe poursuivi dans cette
crise.
Le dernier auteur que nous pouvons citer et qui a aussi dans
ses analyses marqué notre étude, c'est Chantal Dupille7(*).À travers son analyse
« la Russie, le meilleur allié de la paix ».
L'auteur formule sa problématique de la manière que voici:
« la Russie est elle la puissance qui peut restaurer la paix
universelle ? ».
L'auteur note que le retour de la Russie sur la scène
internationale est un signe fort et un soulagement pour toute
l'humanité. Une Russie non alignée, forte, souveraine,
très active dans des opérations de maintien de la paix,
dénonçant l'ingérence dans les affaires
intérieures des Etats, prônant le dialogue et la concertation
comme ce le cas en Syrie, mais décidée à faire preuve de
fermeté. Non alignée, c'est à dire rejetant le joug de
l'empire, et donc diabolisée par les médias aux ordres
orchestrés par les sayanims. Poutine a raison de protéger son
pays de Washington et de ses alliés en occident. Il a également
raison de défendre l'intégrité de la Syrie afin qu'elle ne
subisse pas le même sort que la Libye dépecée,
ruinée, pillée, fanatisée, islamisée de force en
proies de la guerre civile etc. En agissant ainsi, le dirigeant russe
protège le pays de Bachar Al Assad (laïc) du terrorisme, du
fanatisme religieux, de l'horreur comme en Irak et plus
généralement, il est aujourd'hui le premier rempart contre le
risque de guerre mondiale commençant en Syrie, se poursuivant en Irak et
pouvant décimer via l'attaque ensuite de la Russie et la Chine, la
planète toute entière y compris.
L'auteur conclut en montrant que parce que le puissant
Vladimir Poutine est le plus ferme partisan d'un monde multipolaire facteur
d'équilibre. Il est aujourd'hui le meilleur garant de la paix pour les
peuples.
Eu égard à ce qui précède, il est
à noter que la démarcation avec l'auteur précité se
situe dans le fait qu'à ce qui nous concerne, la préoccupation
est celle de savoir pourquoi la Chine et la Russie soutiennent le régime
syrien et non l'étude de la Russie comme partisan d'un monde unipolaire
et facteur d'équilibre.
En effet, en observant la position sino-russe dans la crise
syrienne, La question de notre étude est formulée comme
suit : quel est l'impact de la coopération sino-russe sur la crise
syrienne ?
B. Hypothèse de travail
En réponse à la question de notre étude,
il importe de noter que, l'objectif principal des deux puissances est
très probablement d'empêcher qu'un directoire occidental vienne
s'installer au moyen orient à la faveur des crises qui s'y
succèdent. L'épisode libyen pouvait marquer le début d'une
pratique, il convenait d'abord et avant tout d'éviter qu'il se
reproduise en Syrie terre éminemment stratégique lorsqu'on
regarde la carte de la région.
La Russie ne pouvait pas regarder et accepter qu'un moyen
orient voisin immédiat de sa zone privilégie soit un champ de
manoeuvre occidental. La chine ne pouvait pas tolérer aussi de son
côté qu'à la faveur d'une intervention, l'édite
même de souveraineté et d'intégrité territoriale
soit légalement bousculée; du côté de Moscou, le
zèle est plus marqué non pas tellement parce qu'on craint la
chute d'un gouvernement avec lequel on pourrait s'entendre, mais plus
fondamentalement, parce que la diplomatie russe trouvait dans les maladresses
et les hésitations occidentales un moyen de s'imposer comme un
suprême arbitre. en fait, à bien y regarder, la crise syrienne va
évoluer au rythme du bon vouloir de Moscou: ce sur pouvoir ainsi acquis
par rapport aux capacités réelles de la Russie est une aubaine
que Vladimir Poutine et Serguei Lavrov ont su saisir.
2. Choix et intérêt
du sujet
Le choix d'un sujet de recherche ne se fait pas de
façon hasardeuse, d'autant plus que le thème que le chercheur se
propose d'étudier doit correspondre à la formation dont il est
bénéficière. À ce qui nous concerne, le choix du
présent énoncé est d'une grande importance étant
donné que la crise syrienne préoccupe plus d'une personne, sans
oublié de ce fait, la farouche opposition sino-russe pour une
intervention militaire dans cette crise pour rétablir la paix. Ce sujet
nous permet d'appréhender deux notions importantes des Relations
internationales parmi tant d'autres, à savoir : la notion de
coopération internationale d'une part et celle des relations de
puissance d'autre part.
A ce qui concerne l'intérêt que porte ce sujet,
il peut s'expliquer sous trois facettes notamment : académique,
social ou pratique et enfin scientifique.
a. Du point de vue académique
Selon les Us et coutumes universitaires, la rédaction
d'un travail de fin de cycle est un impératif, dans la mesure où
celui-ci vient sanctionner la fin de tout un parcours et sans lequel
l'obtention du titre du à la formation devient hypothétique.
Ainsi donc, pour se conformer à ces dispositions règlementaires,
nous avons eu à opter pour ce sujet afin de rédiger un travail de
fin de second cycle.
b. Du point de vue social ou pratique
Sur le plan social ou pratique, le sujet que nous avons
choisi revêt un intérêt capital étant donner que la
position sino-russe dans la crise syrienne suscite une flopée de
réactions dans l'opinion internationale. Il est donc à signaler
que la position sino-russe au conseil de sécurité en rapport avec
le dossier syrien demeure une question très préoccupante,
étant donner que non seulement l'organisation mondiale ayant dans ses
attributions le maintien de la paix et de la sécurité
internationale ne sait plus s'acquitter de ses missions, mais aussi la
situation sur terrain qui demeure préoccupante dans ce sens que le
nombre de morts augmente du jour au jour, les massacres et les tortures se
comptent par millier.
Sur ce plan, notre travail vaut son pesant d'or et trouve sa
raison d'être.
c. Du point de vue scientifique
Ce sujet dénote d'un caractère scientifique
dans la mesure où, il nous permet de mieux cerner la notion de la
coopération internationale et aussi le rapport de force entre les
grandes puissances ou mieux les membres permanents du conseil de
sécurité.
En effet, la position sino-russe dans la crise syrienne, nous
a permis de comprendre les fondements de la coopération entre les deux
puissances (la chine et la Russie) et surtout la solidarité croissante
que ces deux membres permanents du conseil de sécurité affichent
sur le nombreux dossiers multilatéraux, et notamment sur le dossier
syrien, dans le but de militer pour un monde multipolaire, en contrecarrant
ainsi l'hégémonisme américain.
3. OBJECTIF D'ETUDE
En élaborant ce travail de mémoire, nous nous
sommes assignés comme préoccupation d'étudier l'impact de
la coopération sino - russe sur la crise syrienne étant
donné que l'organisation des Nations Unies ne sait pas trouver une issue
favorable en fin de sortir de cette crise suite au large veto russe soutenu par
la Chine.
4. Méthode et technique
de recherche
A. Méthode de travail
Sans nous perdre dans le dédale des brillantes
définitions consacrées à la méthode, retenons tout
de même avec Marcus BINDUNGWA IBANDA qu'elle est « un ensemble
organisé des procédés mis en oeuvre afin d'atteindre
l'objectif que tout chercheur s'est assigné dans son
travail »8(*).
De ce qui précède, dans le cadre de ce travail
et comme son intitulé l'indique, il nous a été
demandé de faire une étude sur l'impact de la coopération
sino-russe sur la crise syrienne, d'où le recours à la
méthode analytique étant donné que cette dernière a
la spécificité de présenter ou de décrire,
notamment dans une perspective critique, les faits ou les réalisations
d'un ou plusieurs acteurs sur la scène mondiale.
A la lumière de ce qui précède, il a
été clair pour nous de comprendre les retombées
imprévisibles de la coopération sino-russe dans la crise syrienne
grâce à cette méthode précitée.
B. Technique de recherche
De manière générale, une technique est
un instrument permettant au chercheur de collecter les données.
autrement dit, les données d'un travail scientifique, ne sont pas
à concocter de façon éparse, elles sont le résultat
des techniques rigoureusement usitées.
Pour ce qui nous concerne, nous avons fait usage de la
technique documentaire qui nous a permis de mener nos recherches au travers les
bibliothèques et l'internet.
5. Délimitation du
sujet
Toute étude scientifique doit avoir un cadre
spatio-temporel dans lequel graviteront les investissements du chercheur. C'est
ainsi que dans l'élaboration du présent travail, il nous sera
capital d'avoir un cadre spatio-temporel limitatif pouvant nous permettre de
mieux cerner l'impact de la coopération sino-russe sur la crise
syrienne.
A. Délimitation spatiale
Il importe de souligne que notre étude couvrira
l'espace de la Syrie étant donné que, nous sommes convié
à analyser l'impact qu'à la coopération sino-russe sur la
crise qui se déroule dans ce pays.
B. Délimitation temporelle
Le présent travail posera ses repères temporels
dans la période allant de mars 2011, qui marque le début de la
crise en Syrie, à mars 2013, étant donné que
jusqu'à cette date, deux années déjà
écoulées, alors qu'aucune sanction voir solution n'a
été trouvée pour mettre fin à cette crise.
6. Subdivision de
l'étude
Pour mieux élaborer ce travail,excepté
l'introduction et la conclusion, nous avons subdivisé la matière
en quatre chapitre scindés chacun en sections et paragraphes.
Dans le premier chapitre, nous présenterons la
coopération internationale ainsi que ses approches théoriques.
En suite, le deuxième chapitre retracera les phases
importantes et l'évolution de la coopération sino-russe.
Puis, il s'agira dans le troisième chapitre d'analyser
les différents aspects de la crise syrienne.
Enfin, dans le quatrième chapitre, il sera question de
ressortir l'impact de la coopération sino-russe dans la crise syrienne.
CHAPITRE I :
COOPERATION INTERNATIONALE
Le premier chapitre du présent travail scientifique,
portant sur la coopération internationale, nous sera d'une grande
importance étant donné qu'il faire comprendre la notion de la
coopération dans tous ses aspects et niveaux, ainsi que ses
méthodes opératoires.
Section 1 :
Définition de la coopération internationale
La présente section de chapitre est
consacrée à la définition de la coopération
internationale. Ainsi donc, par ici; il faudra comprendre ce que signifie la
coopération internationale, quelles en sont les typologies et
domaines.
§.1. Définition du
concept
Partant de son étymologie, le concept
coopération tire son origine du latin.Il est constitué de deux
mots à savoir, cum et operare, qui peut se traduire comme suit :
faire quelque chose, agir avec etc.
De ce fait, la coopération peut être comprise
comme étant l'action de coopérer, de participer à une
oeuvre, à un projet commun.Autrement dit, elle est la capacité de
collaborer à une action commune ainsi que les liens qui se tissent pour
la réaliser.
Labana pense pour sa part que la coopération
internationale est l'engagement de tous les Etats à collaborer pour la
réalisation des objectifs de développement des droits humains de
chacun d'eux. Elle se concrétisepar la voie et la méthode que ces
Etats auront librement et démocratiquement définies comme les
plus appropriées à leur contexte: de telle manière que ne
soit pas entravé leur développement, ni que ne soient
imposées à un peuple ou à une nation, des voies qui ne lui
conviennent pas9(*).
Bouhacene quant à lui définit la
coopération internationale comme étant une activité dans
laquelle deux ou plusieurs agents internationaux (principalement les Etats),
mettent en commun certains moyens pour atteindre des objectifs qu'ils ont
déterminés conjointement; elle implique donc une certaine
stabilité (entrainant l'accomplissement et la répétition
d'actes positifs), et exige souvent une certaine institutionnalisation (pouvant
aller jusqu'à la création d'organes intergouvernementaux
appropriés)10(*).
En suite, René Dumont indique, que le mot
coopération remplace l'aide, l'assistance qui impliquait surtout
l'idée de charité, de générosité du riche
pour le pauvre11(*).
De ce qui précède, nous pouvons retenir que la
coopération internationale est une politique d'entente et
d'échange entre plusieurs acteurs sur la scène internationale
(Etats, Les Organisations Internationales, les Sociétés
Multinationales, etc.). Ceci étant, dans le but de collaborer ensemble
ou de mener communément les actions collectives, ces acteurs mettent en
place de multiples mécanismes pouvant permettre à atteindre les
objectifs préalablement définis.
§.2. Typologie de la
coopération internationale
Du point de vue de nombre des parties, la coopération
internationale prend deux formes : soit elle est bilatérale, soit
elle est multilatérale.
2.1. La coopération
bilatérale
Le bilatéralisme est le type des relations entre deux
sujets du droit international.D'autres auteurs vont plus loin pour affirmer que
la coopération bilatérale peut désigner les
échanges entre les pays de l'hémisphère nord et ceux de
l'hémisphère sud, autrement qualifiée de
coopération au développement considérée comme une
coopération verticale. Selon la deuxième hypothèse, elle
désigne le type des échanges entre les pays appartenant à
une même sphère : l'hémisphère nord-nord ou
sud-sud et ses pays se localisent plus ou moins à un même niveau
de développement coopération qualifiée d'horizontale.
De ce point de vue, il convient de noter que les relations
bilatérales des Etats ne gardent plus leurs habituelles configurations,
elles sortent aujourd'hui de leurs cadres traditionnels pour prendre les
nouvelles orientations dictées par les nouveaux besoins et nouveaux
intérêts12(*).
Pour autant, la plupart des pays africains qui ont
gardés longtemps des relations des privilèges avec les anciens
métropoles, remettent aujourd'hui en question ces anciens
schémas, bien que ces gains persistes, naissent et se consolident de
plus en plus des tendances nouvelles vers une collaboration avec d'autres
pôles comme c'est le cas avec la chine, la Corée du Sud, l'Inde ou
encore le Brésil. La disparition de l'antagonisme idéologique qui
a caractérisé la période de la guerre froide, les
innovations technologiques, ainsi que le processus actuel de mondialisation
explique dans une large mesure ces tendances nouvelles et laisse même
présager leurs consolidation pour les années à venir.
2.2. La coopérations
multilatérale
Il est question ici d'une structure ou d'une association
interétatique poursuivant les buts d'intérêts
communs.Autrement dit, la coopération multilatérale est le type
d'échange entre plusieurs Etats au travers les organisations
internationales.
Au siècle actuel, les Organisations Internationales
sont une réalité évidente par tout dans le monde, elles se
comptent par millier; Ceci se révèle comme étant la
volonté imminente des Etats à oeuvrer ensemble dans un
environnement globalisant.
Labana Lasay Abar pense que ce qui est à la base de la
coopération multilatérale aujourd'hui ce notamment :
- L'échec de la coopération
bilatérale ;
- La mise sur pied de mécanismes de coopération
défavorables aux pays sous développés ;
- La recherche d'une plus grande ouverture au monde par les
Etats pauvres, ex-colonies, en vue d'une réelle légitimation
internationale. D'où la préférence d'une
coopération multilatérale13(*)
C'est donc, dans le cadre de cette coopération que se
développent les mécanismes et stratégies de l'aide
publique au développement (APD).
§.3. Domaines de la
coopération internationale
Le plus souvent, les échanges qu'entretiennent les
Etats sont multisectoriels et confrontent des domaines variés, dont les
plus souvent sont :
- Le domaine scientifique : il peut concerner les
différents accords au sujet des centres de recherche commun, ou bien
encore la mise en place d'un budget de recherche commun.
- Le domaine politique : ici on voie les
différentes associations entre les Etats, dans le principal but de
maintien de la paix et de la sécurité internationale.
- Le domaine militaire : l'exemple des accords conjoints
en cas de conflits, les manoeuvres communes aux quelles les Etats sont
confrontés ;
- Le domaine économique : il est question ici, de
chercher des solutions aux problèmes économiques, on peut
soulever le cas de accords de libre circulation douanière, mesures
économiques, alliances, etc.
Toutefois, il est fait un constat, de la primauté des
considérations politiques sur les autres secteurs, sans minimiser les
échanges d'ordre économique.
Certes, des préoccupations pour les pays du Sud
d'éradiquer la pauvreté et de réaliser le
développement de leurs peuples d'une part et la recherche
effrénée pour les pays développés du mieux
être de leurs populations d'autres part, appel à des
échanges économiques de tous genres capable de contribuer
à l'accumulation de la richesse nécessaire pour atteindre ces
objectifs légitimes.
Section 2 : Les
acteurs de la coopération internationale
De façon générale, par acteur, il faut
entendre toute autorité tout organisme et même à la limite
toutes les personnes morales susceptibles de jouer un rôle dans les
champs social, à l'occurrence sur la scène
internationale14(*).
Ce faisant, les principaux acteurs de la coopération
internationale sont notamment : l'Etat qui est un sujet principal et
ordinaire du droit international, les organisations internationales et les
forces transnationales.
§1. L'Etat
L'Etat est l'unité politique de base des relations
internationales il est né à la suite du traité de
Westphalie de 1648 qui a reconnu la séparation entre l'Etat et l'Eglise.
Les Etats sont des acteurs principaux et originels des relations
internationales. Ils différent par la taille, la puissance et le
régime politique, mais ils ont tous les mêmes
éléments constitutifs et fondent leurs relations sur des
principes juridiques communs. On dénombre environ 194 Etats dans le
monde et tous sont membres de l'organisation des Nations Unies.
Max Weber définit l'Etat comme étant une
communauté humaine qui dans les limites d'un territoire revendique avec
succès pour son propre compte le monopole de la violence physique
légitime15(*).
Jean Barrea pour sa part note que, l'Etat est un centre des
décisions autonomes et une capacité de contrainte
physique16(*). Cette
définition fait mansion de deux éléments légitimes
et impératifs à un Etat. Le premier élément, c'est
la souveraineté. Autrement dit, tout Etat doit être
souverain faute de quoi il n'a pas de place sur la scène internationale.
Le deuxième élément, c'est la puissance. Tout Etat qui
n'est pas puissant sur la scène internationale renvoie à un
simulacre ou encore à une irréalité.
Brice Soccol, mentionne que « même si les
Etats sont différents par la taille, leur puissance, leur force
militaire, leur développement économique, l'importance de leur
population ou la forme de leur gouvernement, ils ont tous les
éléments objectifs identiques, nécessaires à
l'attribution de la qualification d'Etat17(*). Toute fois, il est important de signaler que ces
éléments sont regroupés en deux catégories,
à savoir : les éléments sociologiques d'une part et
d'autre part les éléments juridiques.
1.1. Les éléments
sociologiques
L'Etat estdu point de vue sociologique constitué de
trois éléments, à savoir : le territoire, la
population et une organisation politique ou gouvernement.
- Le territoire étatique : les Etats sont d'abord
des territoires inscrits sur la carte du globe, au gré des circonstances
historiques. Chaque Etat est placé dans un environnement donné
maritime ou continental, enclavé ou doté de façades
maritimes. Le territoire étatique est donc constitué selon Brice
Soccol, d'éléments géographiques, avant tout d'un espace
terrestre, surplombé d'un espace aérien et parfois
possédant un espace maritime.
- La population : l'Etat est avant tout défini par
une collectivité humaine, sa population. l'expression originelle de
cette entité juridique étatique, la population est alors reconnue
par le droit international comme constitutive d'un peuple.
Brice SOCCOL soutient qu'en premier lieu, la population est
une donnée géographique et démographique, dans le sens
où elle constitue l'ensemble des habitants qui vivent et travaillent sur
le territoire d'un Etat. En dernier lieu, elle revêt un aspect
identitaire et historique, facteur de stabilité ou d'instabilité
pour les Etats.Mais la population peut également se définir comme
un critère économique, indicateur utile pour le
développement des sociétés18(*).
- L'organisation politique : elle est le troisième
élément constitutif de l'Etat entant que personne juridique
titulaire de nombreuses compétences, l'Etat se dote d'organes qui le
représentent. La structure gouvernementale qui comprend l'ensemble des
pouvoirs publics au sein de l'Etat, est nécessaire à son
existence. Autrement parlant, l'Etat se constitue d'un gouvernement qui assume
réellement l'ensemble de ses fonctions étatiques à
l'égard de sa population sur l'ensemble de son territoire ainsi que
l'exécution des engagements internationaux.
De ce qui précède, il est à noter que
tout Etat est libre de choisir et d'établir son système
politique. La seule condition que le droit international impose au pouvoir
étatique est son effectivité. Le gouvernement doit
réellement étendre le contrôle administratif sur toute
l'étendue du territoire et y exercer le pouvoir. Cette extension de la
compétence du pouvoir étatique consiste dans la capacité
pour l'Etat d'y faire régner l'ordre public, d'y extraire les revenus
par le biais des services de fisc et d'y défendre la population contre
toutes les menaces.
1.2. Les éléments
juridiques
L'Etat est composé de deux éléments du
point de vue juridique à savoir : la souveraineté et la
reconnaissance internationale.
- La souveraineté de l'Etat : entant qu'acteur sur
la scène internationale, l'Etat possède la personnalité
juridique. Entant que sujet du droit international, il est une personne
juridique souveraine. la souveraineté peut être définie
d'après Jean Bodin comme étant « une puissance absolue
et perpétuelle d'une république19(*) ». A cet effet, sur le plan interne, dire
de l'Etat qu'il est souverain signifie qu'il a le pouvoir de commander et de
décider en dernier ressort. Sur le plan international, la
souveraineté ne veut pas dire que l'Etat ne soit pas soumis à des
règles obligatoires qui lui sont supérieures. Elle signifie par
contre qu'il n'est soumis sans son consentement à aucune autorité
ou organisme qui lui imposerait une volonté contraire à la
sienne.
- La reconnaissance internationale : elle est
perçue comme étant l'acte par lequel un Etat admet qu'une
entité tierce déterminée réunit, à raison
des éléments qui la composent ou mieux des modalités de
sa formation. Les conditions nécessaires à la possession de la
personnalité juridique plénière dans l'ordre
international20(*).
Germain NGOIE TSHIBAMBE, la conçoit comme étant
un acte unilatéral par lequel un Etat accepte de reconnaitre un autre
comme existant21(*). Dece
fait, il faut noter que, cet acte permet l'établissement des rapports
diplomatiques normaux entres les deux Etats. Notons par ailleurs que la
reconnaissance n'est pas une condition d'existence de l'Etat comme les trois
éléments sociologiques analysés.Elle est seulement un
préalable, sans lequel l'établissement des relations
diplomatiques est impossible. En pratique, on distingue la reconnaissance de
l'Etat de la reconnaissance du gouvernement.
Toute fois, il faut noter que, parce que la reconnaissance ne
crée pas l'Etat, mais limite ses effets juridiques internationaux;
chaque Etat peut se voir opposer une situation juridique donnée. En
effet, Brice Soccol, fait entrer l'Etat nouvellement reconnu dans l'ordre
juridique international en lui conférant des droits mais aussi en lui
opposant des obligations, sa liberté originelle est ainsi
aliénée aux dépenses de ce que l'on pourrait nommer une
sociabilité internationale22(*). Ainsi, si la reconnaissance est un acte
unilatéral qui affirme la volonté d'un Etat, la
société internationale exigera de l'Etat nouveau, une promesse de
bonne conduite, notamment le respect des règles du droit international.
1.3. L'Etat : acteur de la
coopération internationale
L'Etat est étudié en droit international comme
sujet de celui-ci dans le cadre du présent travail, il est
étudié comme acteur principal du milieu international. Ceci
étant, son étude entant que sujet de la coopération
internationale soulève une panoplie de principes parmi lesquels on peut
citer :
- Le principe de l'égalité des Etats ;
- Le principe du règlement pacifique des
différents ;
- Le principe de la clause de la nation la plus
favorisée.
A. Le principe de l'égalité des Etats :
fondement de la coopération entre les peuples, ce principe est
énoncé à l'article 2 paragraphe 1 de la charte des Nations
Unies dans les termes suivants : « l'organisation est
fondée sur le principe de l'égalité souveraineté de
tous ses membres »23(*). Il sera repris et développé dans la
déclaration relative aux principes du droit international touchant les
relations amicales et la coopération entre les Etats. Ce principe est
aussi requis dans toutes les chartes des organisations régionales de
coopération, à titre exemplatif, dans la charte de l'organisation
des Etats Américains, de la conférence sur la
sécurité et la coopération en Europe, de l'organisation de
l'Unité Africaine, etc.
B. Le principe du règlement pacifique des
différends : l'article 2, paragraphe 3 de la charte des Nations
Unies énonce que « les membres de l'organisation
règlent leurs différends internationaux par des moyens
pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité
internationale ainsi que la justice ne soit pas mise en
danger »24(*).
Ce principe, est mentionné également dans la résolution
2625 (XXV) du 24 octobre 1970 dans le cadre de la déclaration sur les
relations amicales entre les Etats. a fait l'objet d'une normalisation par
l'intermédiaire de nombreuses conventions multilatérales, telles
la conférence sur la sécurité et la coopération en
Europe dans son acte final de la conférence d'Helsinki de 1975, le
conseil de l'Europe lors de la convention de Strasbourg du 29 Avril 1957,
l'organisation des Etats Américains lors du pacte de Bogota du 30 Avril
1948, ou encore l'organisation de l'unité Africaine lors du protocole du
21 Juillet 196425(*).
C. Le principe de la clause de la nation la plus
favorisée : ce principe est une clause d'un traité par
lequel chaque Etat signataire s'engage à accorder à l'autre tant
d'avantage qu'il accorderait à un Etat tiers26(*). Cela veut dire, aux termes
des accords de l'organisation Mondiale du commerce, que les Etats ne peuvent
pas, en principe établir de discrimination entre leurs partenaires
commerciaux. Si un Etat accorde une faveur spéciale à un autre
(en baissant par exemple, le droit de douane perçu sur un des produits),
il doit le faire pour tous les autres membres de l'organisation mondiale du
commerce (OMC).
Pilier du multilatéralisme la clause de la nation la
plus favorisée ajoute le professeur MWAYILA TSHIYEMBE, remplit deux
fonctions essentielles : primo, empêcher la discrimination, secundo,
sécuriser les accords commerciaux, afin que leurs effets attendus ne
soient remis en cause ultérieurement par un renversement d'alliance,
c'est-à-dire par la signature d'un accord
préférentiel27(*).
§2. Les Organisations
Internationales
Par définition, une organisation internationale est
une structure de coopération interétatique, une association
d'Etat souverains poursuivant les buts d'intérêts commun au moyen
d'organes autonomes28(*).
D'un point de vue commun, elles sont fondées et constituées par
les Etats. Sous l'angle juridique, les organisations internationales
s'entendent comme des associations d'Etats, établis par accord entre
leurs membres et dotées d'un appareil permanent d'organes,
chargés de poursuivre la réalisation d'objectifs
d'intérêt commun par voie de simples mesures de
coopérations ou par voie d'intégration.
2.1. Typologie des
organisations internationales
L'extrême multiplicité et l'extrême
variété des organisations internationales obligent les
spécialistes à élaborer une typologie en tenant compte de
trois critères suivants : la composition ou le champ d'action
géographique, les fonctions ou les domaines d'activités, les
pouvoirs ou la nature des rapports que les organisations internationales
entretiennent avec les Etats membres.
- La classification d'après la composition
Elle conduit à distinguer deux types d'organisations
internationales, celles à vocation universelle et celles à
vocation régionales ou inter régionale. L'organisation des
Nations Unies et ses institutions spécialisées font partie des
premières, l'Union Africaine, l'Union Européenne, l'Organisation
des Etats Américains, l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est,
etc. font partie de la seconde catégorie.
- La classification d'Après les fonctions
Certaines organisations internationales ont une vocation ou
une compétence générale qui les autorise à
s'occuper de toutes les questions, alors que d'autres ont une compétence
spécialisée d'où l'opposition entre les organisations
politiques et les organisations techniques.Ainsi, on peut souligner que
l'organisation des nations Unies est une organisation à
compétence générale tandis que l'organisation
internationale du travail est à compétence limitée.
Germain NGOIE TSHIBAMBE souligne que, sur le plan de la
nature de fonction, on distingue les organisations internationales de
coopération et les organisations internationales de gestion.Les
premières s'occupent de la coordination de l'activité politique
entre les Etats membres comme c'en est le cas de l'organisation des Nations
Unies ou encore de l'Union Africaine, alors que les secondes accomplissent une
tâche spécifique ou fournissent certains services
matériels, tel est le cas de l'organisation mondiale de la santé,
de l'organisation mondiale du commerce, etc.29(*).
- La classification d'Après les pouvoirs
Elle permet de distinguer les organisations internationales
de coopération, des organisations internationales supranationales dites
les organisations d'intégration. Les organisations intergouvernementales
de coopération entendent comme le dit Kwam Kouassi
« « laisser intacte la structure fondamentale de la
société internationale contemporaine, composé des Etats
souverains. Loin de remettre en cause leur existence et leur rôle, elles
permettent de mieux s'acquitter de leurs fonctions sociales, dans les domaines
ou la dimension des problèmes dépasse leur capacité
d'action individuelle.Elles fonctionnent alors comme agents des Etats avant de
pouvoir se comporter en acteurs autonomes.Elles se retrouvent dans le domaine
politique, qui se prête moins aisément au processus de
l'intégration »30(*).
De ce fait, il est à noter que, l'organisation
internationale comme acteur de la coopération internationale s'occupe de
la coordination de l'activité politique entre les Etats membres dans le
but de la réalisation d'intérêt commun par voie de simples
mesures de coopération ou d'intégration.
§3. Les forces
transnationales
Elles sont des courants, des transactions, des flux qui
échappent au contrôle des gouvernements et qui traversent les
frontières nationales.On distingue à cet effet, dans cette
catégorie, les organisations non gouvernementales et les
sociétés ou firmes transnationales.
3.1. Les Organisations Non
Gouvernementales
Elles ne sont pas composées d'Etats, il s'agit de
groupements, d'associations ou de mouvements sans but lucratif crées
spontanément et librement par des particuliers, et qui expriment une
solidarité transnationale. On trouve par exemple les internationales
syndicales (la fédération syndicale mondiale : FSM,
créée en 1954, la confédération mondiale du
travail : CMT créée en 1968, la croix Rouge internationale
créée en 1963, les médecins sans frontières, etc.
ces organisations font partie de la société civile
internationale.
3.2. Les Firmes
Transnationales
On peut définir une firme internationale comme «
une entreprise le plus souvent de grande taille, qui, à partir d'une
base nationale, a implanté à l'étranger plusieurs filiales
dans plusieurs pays, avec une stratégie et une organisation
conçues à l'échelle mondiale»31(*). Elle occupe sans conteste une
place centrale sur la scène économique internationale. Plusieurs
observateurs n'hésitent pas à ce sujet à reconnaitre que
l'essor des firmes transnationales est l'un des principaux
phénomènes caractéristiques de la mondialisation. Pour
illustrer cette montée en puissance des firmes transnationales, Bill
Clinton avait coutume de dire qu'elles ont pratiquement un droit de véto
sur les politiques économiques américaines32(*). Elles sont constituées
par les éléments suivants : un statut national, puisque
toute société commerciale ou financière possède une
nationalité, une implantation de filiales à l'étranger,
une internationalisation des activités de production, un état
major international qui contrôle et dirige tout l'ensemble à
partir d'un centre de décision unique. C'est le cas de
Général Motors, Unilever, Nestlé, Exxon, etc.
De ce qui précède, il faut noter que dans le
milieu international, il n y a pas seulement les institutions étatiques
ou interétatiques qui agissent comme les acteurs de la
coopération internationale, mais on note à côté
d'elles, de nombreuses autres institutions dites non étatiques comme les
firmes transnationales, les organisations non gouvernementales, etc. qui
disposent d'importants moyens financiers et dont les actions sont souvent
suivies d'impacts immédiats, en matière de coopération
internationale.
Section 3 : Les
dimensions de la coopération internationale
Parlant des dimensions de la coopération
internationale, il est fait allusion aux niveaux voir degrés aux quels
se déroule la coopération internationale. A cet effet, il est
maintenu dans ce travail trois dimensions aux quelles se déroule la
coopération internationale; ce notamment la dimension universelle, la
dimension régionale et enfin la dimension sous régionale.
§1. La dimension
universelle de la coopération internationale
Il est question ici, d'une dimension de coopérations
qui comprend théoriquement tous les Etats du monde, sans exception du
Nord ou du Sud, mais dans la seule condition d'être un Etat
indépendant et souverain. A cet effet, nous évoquerons la
coopération aux niveaux de l'organisation des Nations Unies et de ses
institutions spécialisées.
1.1. L'organisation des Nations
Unies
On ne peut pas parler des organisations internationales, sans
pour autant recourir à l'organisation mondiale de
référence qui est sans doute l'organisation des Nations Unies,
ainsi que de ses organismes qui s'occupent de la coopération
internationale.
Ceci étant, en vertu de l'article 1, paragraphe 3 de
la charte des Nations Unies, la coopération internationale est inscrite
parmi les principaux buts ou objectifs de cette dernière.
Le chapitre IX : relative à la coopération
économique et sociale internationale, prévoit les voies et moyens
à suivre pour une meilleure coopération et énumère
certaines exigences à l'article 55 relatives :
- Au relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et
des conditions de progrès et de développement dans l'ordre
économique et social ;
- A la solution aux problèmes internationaux dans les
domaines économique, social, de la santé publique et d'autres
problèmes connexes, la coopération internationale dans les
domaines de la culture intellectuelle et de l'éducation ;
- Le respect universel et effectif des droits de l'homme et
des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe,
de langue ou de religion33(*).
Ainsi donc, l'article 56, de la charte des Nations Unies
encourage tous les Etats membres à s'engager en vue d'atteindre les buts
énoncés à l'article 55, à agir, tant conjointement
que séparément, en coopération avec l'organisation.
1.2. Les institutions
spécialisées
Ces sont des agences créées dans le cadre de la
participation des Nations Unies dans le développement économique
social, culturel, scientifique, ... et sous le contrôle du conseil
économique et social34(*). Elles sont nombreuses et variées dans le
cadre de ce travail, nous pouvons citer quelques unes, parmi lesquelles :
- L'organisation internationale du travail (OIT) ;
- L'organisation mondiale de la santé (OMS) ;
- L'organisation météorologique Mondiale
(OMM) ;
- L'organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et la
Nourriture (FA0) ;
- L'organisation de l'Aviation civile Internationale
(OACI) ;
- L'organisation des Nations Unies pour l'éducation, la
science et la culture (UNESCO), etc.
§2. La dimension
régionale de la coopération internationale
Les organisations internationales dites régionales,
sont celles qui regroupent les Etats appartenant à une région
donnée tout en ayant parfois les compétences
générales. Par région ici, il est fait allusion
aucontinent. A ce stade on peut citer :
2.1. L'organisation des Etats
américains :
C'est un acteur de coopération économique
unissant les Etats Unis aux Etats de l'Amérique Latine. Cette
organisation a été créée avec comme but,
« la prise des actions communes pour la paix et la
sécurité du continent américains, le règlement
pacifique des différends, la résolution en commun des
problèmes politiques, juridiques et économiques, mais aussi
promouvoir le développement de la coopération économiques,
sociale et culturelle »35(*).
2.2. La ligue Arabe :
Elle a été créée en 1944 avec
comme buts multiples, destinés à favoriser la coopération
entre les Etats arabes. Parmi ses principaux buts on peut citer :
· La coordination des programmes politiques de
façon à assurer l'indépendance et la souveraineté
des Etats membres.
· Elle prône, toute une série de domaine de
coopération notamment sur le plan économique, financier,
commercial, monétaire, agricole, industriel, etc.
2.3. Union
Européenne :
C'est une organisation qui a des compétences
exceptionnelles dans le panorama des institutions régionales. Elle est
une organisation d'intégration économique, qui tend aussi vers un
rapprochement politique des Etats membres.Elle est composée de quatre
institutions importantes, à savoir :
· La commission européenne ;
· Le conseil de ministre ;
· Le parlement européen ;
· La cour européenne de justice.
2.4. Union Africaine :
C'est une organisation régionale basée sur le
continent africain, créée en 2001 à Lusaka en Zambie en
remplacement de l'organisation de l'unité africaine. Comme ce fut le cas
pour son prédécesseur, sa création est l'aboutissement
d'un affrontement entre des visions sur la nouvelle approche susceptible de
mieux réaliser l'intégration et l'unité du
continent36(*).
Au terme de l'article 3 de l'acte constitutif de l'Union
Africaine, les quelques des objectifs principaux relatifs à la
coopération internationale sont les suivantes :
· Réaliser une plus grande unité et
solidarité entre les pays africains et entre les peuples
d'Afrique ;
· Accélérer l'intégration politique
et socio-économique du continent ;
· Favoriser la coopération internationale, en
tenant dument compte de la charte des nations unies, de la Déclaration
Universelle des droits de l'homme ;
· Promouvoir le développement durable aux plans
économiques, social et culturel, ainsi que l'intégration des
économies africaines ;
· Promouvoir la coopération et le
développement dans tous les domaines de l'activité humaine en vue
de relever le niveau de vie des peuples africains, etc.37(*).
§3. La dimension sous
régionale de la coopération internationale
Les organisations internationales sous régionales,
sont des organisations qui ont pour principal but de faciliter la
coopération dans un secteur précis. En Afrique par exemple,
depuis l'adoption du plan d'Action de Lagos, on parle beaucoup d'organisations
sous régionales.
L'Afrique par rapport à elle même a
été subdivisée par l'organisation de l'unité
Africaine en cinq sous régions : l'Afrique du Nord, l'Afrique de
l'Ouest, l'Afrique centrale, l'Afrique de l'Est et l'Afrique Australe. Ce ci
étant, il importe de signaler qu'à chaque sous région
correspond une organisation internationale d'intégration
économique.
Ces organisations à vocation d'intégration sont
constituées entre autre par: la communauté économique des
Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), la communauté des pays des grands
Lacs (CEPLGL), la communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
centrale (CEMAC), la communauté Economique des Etats de l'Afrique
centrale (CEEAC), du marché commun des Etats de l'Afrique Australe
(COMESA) et la conférence pour le Développement de l'Afrique
Australe (SADC). Ces organisations d'intégration, mettent en place comme
le souligne BELA BALASSA une politique économique ou commerciale dont
l'intégration passe par quelques étapes38(*), à savoir :
· La zone de libre échange ;
· Le marché commun ;
· L'union économique ;
· L'intégration complète.
De ce qui précède, il importe de souligner que
les organisations internationales d'intégration ont été
misent en place par les Etats membres pour promouvoir la coopération
entre eux au niveau régional. De ce point de vue, il est donc,
nécessaire de comprendre que dans le cadre régional, les
organisations d'intégration passent pour toute forme de
coopération institutionnelle entre plusieurs Etats, visant dans la
plupart de cas la libération ou la facilitation du commerce à un
niveau autre que le multilatéralisme. A titre d'exemple au delà
du continent africain on peut citer L'ALENA (L'Accord de libre échange
Nord Américain) qui est une organisation régionale de libre
échange, crée en 1950 par les Etats Unis, le Canada et le
Mexique, avec comme objectif principal la suppression des barrières
douanières ou tarifaires dans le but de promouvoir un
multilatéralisme régional, le MERCOSUR (Marché Commun
Sud-Américain), crée en 1971 par l'Argentine, le Brésil,
le Paraguay et l'Uruguay, avec comme principal objectif; de faciliter la libre
circulation des marchandises, des services, des capitaux et de main-d'oeuvre.
Etc.
CONCLUSION PARTIELLE
Le chapitre premier du présent travail scientifique a
été consacre à l'analyse de coopération
Internationale. Il a été d'une grande importance dans la mesure
où il nous permet de comprendre que la coopération internationale
demeure incontournablement une réalité évidente dans ce
21°sicle. Face à l'immensité des besoins que ressentent les
nations et la précarité des moyens susceptibles de satisfaire ces
besoins, elle s'imposé comme rempart sans lequel celles-ci poudrant
établir une interdépendance positive et bénéfique;
car il est une illusion de penser qu'en ce troisième millénaire
caractérise par l'excellence technologique, il est encore possible de
mener une existence commode en se passant des autres.
Ces faisant, les acteurs de la coopération ont
institué des mécanismes par lesquels ils relisent la
coopération tant bilatérale que multilatérale selon les
différentes conceptions qu'ils jugent utiles d'adopter. Toutefois, il
sied d'indiquer que, l'environnement international qui est le cadre au sein
duquel se déroulent les interactions multisectorielles des acteurs,
détermine considérablement le flux coopérationnel de par
ses multiples transfigurations aussi bien historiques, géopolitiques,
géostratégiques.
CHAPITRE II : LA
COOPERATION SINO-RUSSE
Le deuxième chapitre du présent travail
retracera de manière globale les fondements historiques et les
réalisations de la coopération entre la chine et la Russie. Ceci
est d'une importance très grande étant donné que sans
celui-ci c'est-à-dire ce chapitre, la position sino-russe dans la crise
syrienne ne sera pas facile à appréhender.
Section 1 : La
coopération bilatérale sino-russe
Depuis la normalisation des relations
entre la Russie et la Chine, plusieurs traités ont été
ratifiés entre ces deux pays. Ils ont permis d'instaurer les conditions
appropriées pour une collaboration au niveau bilatéral, mais
également et surtout pour promouvoir une position commune dans les
relations internationales. La Russie et la Chine sont effectivement
déterminées à rassembler leurs efforts pour lutter contre
toute forme d'hégémonie, en particulier celle de la
superpuissance américaine.
§.1. Présentation
générale
Au lendemain de l'effondrement de l'empire soviétique,
le développement des relations de la Russie avec son voisin chinois
constitue un succès indéniable dans la politique
extérieure menée par Moscou alors que l'influence de la Russie
déclinait pratiquement sur tous les formats, les relations entre ces
deux pays ont été conduites sous le signe de la normalisation et
de la convergence politique. Un partenariat stratégique s'est
naturellement établi entre ces deux pays et a permis d'instaurer les
conditions favorables pour un rapprochement dans les nombreux domaines.
Par exemple, au niveau des relations internationales, la
Russie et la Chine partagent une vision commune à propos de la nature
des relations entre tous les pays du monde en l'occurrence, le principe
d'indépendance nationale qui se caractérise par le droit à
la souveraineté de chaque pays et l'intégrité territoriale
sont considérés comme des conditions fondamentales pour
l'équilibre international.Indirectement ils souhaitent former une
alternative à la vision hégémonique des Etats Unis afin de
pouvoir contrer la stratégie d'influence américaine à
travers le monde39(*). Sur
le plan économique, certaines de leurs coopérations ont
été très fructueuses depuis le début des
années 1990 au rang desquelles on peut citer la coopération
militaro-technique. Cependant, ayant connu de nombreuses difficultés
pour assumer correctement la transition entre la fin de l'époque
soviétique et l'ère de la société libérale,
la Russie est consciente plus que jamais que le développement
économique du pays est devenu la condition impérative qui lui
permettra de renouer avec son statut de grande puissance mondiale. D'où
le choix du partenariat avec la chine est idéalement a priori. Lorsque
Poutine est arrivé au pouvoir, il comptait bien donner davantage de
substance à cette coopération économique conscient des
difficultés rencontrées par le passé, il a adopté
une attitude très pragmatique et a obtenu quelques résultats
concrets. Côté chinois, les dirigeants ont reconnu les
avancées du président Poutine pour favoriser l'essor
économique, et plus largement le développement de son
pays40(*). Ceci a conduit
récemment la Chine et la Russie à signer huit accords de
coopération, stimulant l'investissement bilatéral et la
coopération commerciale et technique41(*).
De ce qui précède, il convient de signaler que,
dans le but d'institutionnaliser les progrès accomplis jusque-là,
la Russie et la Chine ont signé, le 16 juillet 2001, un traité
définissant les fondements de leurs relations. Il s'agissait du premier
traité d'amitié conclu entre Moscou et Pékin depuis le
Traité sino-soviétique d'amitié, d'alliance et
d'assistance mutuelle de 1950.
§.2. Les fondements de la
coopération sino-russe
Les relations entre Moscou et Pékin dépendent
en grande partie de l'évolution du système international, plus
encore de la volonté même des acteurs politiques en
présence.Historiquement, l'axe sino-russe n'a pas commençait avec
la guerre froide.Au contraire, celle-ci a favorisé une montée
constante de la tension entre les deux puissances42(*).Même après la
mort de Mao ZHEDOUNG, alors que Deng Xiaoping imposait une politique
d'ouverture au monde de l'économie chinoise, le discours restait
intransigeant; le nouveau dirigeant chinois parlait encore en 1980 de social
impérialisme pour qualifier son voisin soviétique.
Malgré les appels de Brejnev à une normalisation
des relations, celle-ci ne s'est jamais accomplie du vivant de l'URSS43(*).En réalité, la
structure bipolaire du monde faisait craindre à Pékin qu'un axe
le reliant à Moscou le placerait en situation de subordination.
En outre, le marxisme ne s'est jamais
révélé suffisant pour constituer un trait d'union entre
l'URSS d'alors et la Chine. En particulier, la ligne tenue par Mao soulignait
les particularités du modèle chinois, et le grand timonier,
déçus dès sa première visite à Staline en
1950. Cherchait avant tout à se distinguer du puissant voisin44(*). En réalité,
rien ne reliait objectivement les deux puissances l'une de l'autre. Il n'est
pas certain qu'aujourd'hui les intérêts soient durablement
communs, mais il est vrai en revanche que dans le nouvel équilibre des
forces, la chine ne craint plus d'être en situation
d'infériorité et donc de subordination à l'égard de
son voisin russe.
Certes, il convient de signifier que, deux
éléments fondamentaux qui marquent le contexte international
d'aujourd'hui créent en revanche une situation favorable à la
coopération : la structuration militaire de l'occident, notamment
autour de l'OTAN, la crise économique européenne qui incite
russes et chinois à échanger davantage, comme pour compenser le
risque de déficit dû à l'affaiblissement du marché
européen.
De toute évidence, il importe de noter que, le
rapprochement entre la Chine et la Russie a un fondement tout à fait
stratégique; Qui n'est rien d'autre que de militer pour un monde
multipolaire, comme au sein du BRIC, en rejetant ainsi la domination
américaine.
§.3. Les secteurs
prioritaires de la coopération sino-russe
Il n'est point important de démontrer la
volonté de la chine et de la Russie à coopérer,
étant donné que cela est très visible aujourd'hui au point
que l'on parle de l'axe sino-russe chose qui n'avait jamais existé. A
cet effet, il faut noter que, cette coopération entre la chine et la
Russie embrasse plusieurs domaines, allant du politique à
l'économie, sans négliger bien entendula culture et le reste.
Deux domaines méritent d'être soulevés dans le cadre du
présent travail, qualifiés des domaines prioritaires. Ce
notamment le domaine de la coopération militaro - technique, qui est
aujourd'hui un exemple d'une collaboration fructueuse pour l'avenir de ce deux
pays et le domaine de la coopération économique.
En ce qui concerne la coopération militaro-technique,
il est à noter que, la chine et la Russie partagent une vision commune
à propos des questions de souveraineté et de non ingérence
dans les affaires intérieures des Etats les différents
partenariat qu'ils ont entrepris ensemble témoignent de cette
convergence politique, et ils ont permis d'instaurer un climat de confiance
suffisant pour envisager une coopération militaro-technique
d'importance. Néanmoins, il semblerait que l'évolution de la
demande chinoise en matière d'équipements, associée aux
inquiétudes de la Russie en raison du danger potentiel que
présente son voisin, puissent freiner notablement la coopération
en la matière45(*).
Dans ce climat d'incertitudes, on peut douter des perspectives de
développement pour ce qui concerne la coopération
militaro-technique. Tout au plus, elle devrait se maintenir à l'avenir
à un niveau assez comparable à la situation actuelle,
c'est-à-dire quelques coopérations ponctuelles en fonction de la
demande chinoise et des besoins particuliers des industries de défense
russes, le tout sous le contrôle étroit des responsables
politiques.
Sur le plan économique la Russie qui souhaite
retrouver son statut de super puissance, cherche à développer ses
échanges commerciaux avec les pays étrangers, et elle compte sur
l'afflux de capitaux pour subvenir à ses besoins en termes
d'investissements. Parallèlement, les responsables russes souhaitent
réhabiliter les régions de l'Est qui disposent d'un formidable
potentiel mais qui ont été trop longtemps
délaissées par Moscou. La chine apparait donc comme un
interlocuteur incontournable, et de nombreux efforts ont été
consentis pour favoriser les échanges entre les deux pays, même si
cette coopération ne cesse de progresser, les résultats bruts
restent peu convaincants.Des divergences majeures pourraient bien compromettre
toutes perspectives en la matière.
Toutefois, un cas particulier de cette coopération
mérite d'être évoqué, ce notamment, la
coopération dans le domaine énergétique. Actuellement,
toutes les conditions sont réunies pour que les exportations
d'énergies russes (pétrole et gaz) essentiellement au profit du
voisin chinois s'intensifient. La Russie dispose de ressources et s'appuie sur
les revenus qui en découlent pour financer sa reprise économique.
La chine a pour sa part des besoins croissants en hydrocarbures liés
à son important développement. Le domaine de l'énergie
constitue à la fois la force et le talon d'Achille de l'économie
russe, étant donné qu'elle dispose de ressources
considérables46(*).
Alors que côté chinois, les besoins en énergie sont en
constante augmentations : sa consommation de pétrole a
augmenté de 4,5 par an depuis 1993. En 2005, la chine était le
deuxième consommateur mondial de brut, et elle importait 40% de son
pétrole47(*). La
coopération sino-russe dans ces domaines parait encore plus plausible
étant donné les récentes difficultés
rencontrées avec le client européen. La charte de
l'énergie proposée par les partenaires européens est
largement critiquée par les responsables russes qui se disent
prêts à trouver des alternatives pour avoir de nouveaux clients
à l'Est48(*).
Section 2 : Pacte
sino-russe
La Russie et la Chine sont deux puissances
politiques et militaires d'importance majeure, dont le rôle dans les
enceintes internationales ne peut être ignoré. Elles comptent,
avec l'
Union européenne, parmi
les seuls contre-pouvoirs opposables à la puissance américaine.
Des contre-pouvoirs qui peuvent peser plus lourd dès lors que ces deux
pays rassemblent leurs efforts dans un projet commun
§.1. Les relations
bilatérales sino-russes : entre convergence et divergence
De prime à bord, notons que les points de divergence
ont singulièrement régressé depuis 1989. Il n'y a plus de
compétition idéologique, ni guère davantage de concurrence
pour dominer un camp du socialisme qui n'existe plus.Il y a aussi un
rééquilibrage des forces qui s'est fait à l'avantage de la
Chine dont la crédibilité économique et politique s'est
singulièrement renforcée. Autrement dit, les divergences qui
gâchaient toutes les chances de normalisation ont aujourd'hui disparu:
c'est la raison pour laquelle on se trouve entre Pékin et Moscou dans un
contexte beaucoup plus fluide et créatif laissant la place à des
initiatives qui peuvent être spectaculaires et dont la dernière
visite de Vladimir Pauline à Pékin offre un exemple concret.
Du côté des convergences, celles-ci sont de
trois ordres. On notera d'abord que la reconstitution post bipolaire d'un
occident élargi jusqu'aux frontières russes, incite les maitres
du Kremlin à regarder vers l'Est49(*).Ils comprennent facilement que face à une
alliance atlantique qui n'a pas disparu, leur seule chance de
rééquilibrage se trouve du coté de l'Asie et
singulièrement de la Chine. Il ne s'agit pas là de la
reconstruction d'un bloc, mais d'initiative sans cesse confirmées, par
exemple sous la forme de manoeuvre communes qui permettent de parler d'un effet
d'attraction réciproque d'autant que de son côté, la chine
a bien du mal à trouver des alliés en Asie méridionale et
orientale ni le Japon, ni l'Inde ne peuvent tenir ce rôle. Quant aux
Etats plus petits de l'Asie du Sud est, leur principal souci est de garder le
maximum d'indépendance à l'égard de leurs grands
voisins.
En deuxième lieu, les convergences économiques
sont de plus en plus évidentes. La chine à des besoins
énergétiques forts que la Russie est déjà à
même de satisfaire partiellement50(*). Non seulement Moscou livre 15 millions de tonnes de
pétrole à son voisin chinois, mais la coopération est
renforcée en termes de pétrochimie, mais aussi d'énergie
nucléaire. La Russie participant notamment au développement de la
centrale nucléaire de Tian Wan.
Plus largement la Russie est de plus en plus présente
dans le développement de la Chin: on en veut pour preuve l'augmentation
substantielle du fonds d'investissement sino-russe. Il est évident que
plus les paramètres économiques mondiaux deviennent incertains,
plus chine et Russie ont intérêt à coopérer. La
crise mondiale et, sur le plan plus spécifique
énergétique, le désordre moyen oriental, poussent
mécaniquement les deux puissances à coopérer.
Peut être faut il dégager un troisième
champ de convergence plus global et plus stratégique. L'évolution
du système international se traduit par une marginalisation
mécanique des puissances non occidentales. La Russie, qui a un
passé de superpuissance, ne peut pas l'accepter et la Chine, jalouse de
sa souveraineté, ne peut que s'en méfier, la mise en
évidence d'un directoire occidental sur le monde est en partie à
la base du processus qui a conduit à la création de
l'organisation de coopération de Shanghai, l'initiative était
celle de cinq puissances : la Russie, la Chine et trois républiques
d'Asie centrale (Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghizstan) dès 1966.
L'organisation s'est structurée en Juin 2001 et à accueilli
d'autres Etats dont certains ont obtenu le statut d'observateurs et d'autres
celui de membres associés ;
L'Iran est l'un de ceux qui entrent dans la première
catégorie, l'Inde et l'Indonésie, notamment la seconde.C'est dire
que progressivement s'est dégagé en espace très vaste
couvrant non seulement les deux grandes puissances, mais l'essentiel de la
partie la plus continentale de l'Asie.Ni bloc, ni alliance, cet ensemble
régional s'est peu à peu institutionnalisé instaurant
aussi des sommets réguliers.Son existence même crée des
contraintes pour les membres présents comme un instinct de
solidarité qui tend à se routiniser et à modifier la
politique des grands.
Une telle évolution a contribué à
réorienter la politique étrangère de Pékin et de
Moscou à l'égard de l'Iran, de l'Afghanistan et des anciennes
républiques d'Asie centrale peut être un tel ensemble
évoluera-t-il vers une réelle communauté de
sécurité qui justement à force de s'afficher, produira un
axe solide.
Notons enfin, que cette communauté de
sécurité, aux yeux des dirigeants russes et chinois a aussi une
valeur interne : l'Asie centrale regorge de minorités qui peuvent
défier l'autorité de Pékin et de Moscou. Plus les risques
d'instabilité se trouveraient confirmé, plus les deux capitales
auront intérêt à consolider cette orientation
sécuritaire. On peut alors penser que les arguments de politiques
intérieures viendraient renforcer la cohérence internationale de
cette organisation.
§.2. La chine et la Russie face aux grandes questions
internationales
Le rapprochement sino-russe ayant atteint son paroxysme, il
n'est point important aujourd'hui de démontrer ses retombées qui
sont, n'on seulement visibles, mais aussi et surtout un risque pour l'occident
et son allié les Etats unis d'Amérique.La politique
étrangère de ces deux puissances va jusqu'à forger peu
à peu une sorte d'entente et de coopération dans la
définition de leurs choix internationaux. Le cas de la défense
antimissile en Europe et en Asie, la coopération dans ce domaine est
rendue explicite par le soutien de la Russie à la Chine par rapport
à son inquiétude concernant la coopération
nippo-américaine sur l'installation de système de
désarmement nucléaire. Seule crainte à terme, la
possibilité que la chine revendique l'antimissile en Asie.La même
convergence de vue entre les deux pays à été
affirmée dans la crainte pour la Russie concernant le déploiement
des défenses antimissile américaines en Europe. Les dossiers
iraniens et Nord coréens, méritent également d'être
soulevés.
La Chine et la Russie partagent les mêmes soucis sur
l'évolution de la situation militaire, politique et économique de
la Corée du Nord, notamment en affichant une opposition ferme à
une nucléarisation de la péninsule coréenne51(*). La coopération
sino-russe-iranienne s'articule autour de l'énergie sous toutes ses
formes: les hydrocarbures mais aussi l'énergie nucléaire. La
rhétorique chinoise sur le dossier nucléaire est proche de la
rhétorique russe; opposition aux sanctions et au recours à des
moyens militaires et préférence à la voie des
négociations. En ce qui concerne le Kosovo, la chine et la Russie se
soutiennent mutuellement sur les enjeux du séparatisme. La Russie
considère que l'ordre international serait menacé pour ce qui
concerne l'inviolabilité des frontières des Etats52(*). Dans le cas du Kosovo, le
respect de l'intégrité territoire des Etats et de leur
souveraineté contre les séparatismes est mis en cause.
§.3. Lutte contre l'hégémonisme
Américain : un objectif commun
La Russie et la Chine sont deux puissances politiques et
militaires d'importance majeure dont le rôle dans les enceintes
internationales ne peut être ignoré. Elles comptent avec l'union
européenne, parmi les seuls contre pouvoirs opposables à la
puissance américaine. Des contres pouvoirs qui peuvent peser plus lourd
dès lors que ces deux pays rassemblent leurs efforts dans un domaine
commun, qui n'est d'autre que de lutter contre l'influence américaine,
d'où la mise en place de l'organisation de coopération de
Shanghai53(*). Cette
organisation, s'efforce de promouvoir une attitude commune sur le triple plan
sécuritaire, économique et politique elle vise à renforcer
la sécurité et la stabilité régionale ainsi que
l'aide aux processus économiques et aux processus d'intégration
tout en maintenant l'identité nationale et culturelle de chaque Etat.
Le forum des cinq a vu le jour à un moment où
la tension montait entre Moscou et Washington à propos de
l'élargissement de l'OTAN, tandis que la chine et les Etats Unis
connaissaient une crise importante à propos du détroit de
Taïwan. A l'évidence, cette organisation a servi de moyen politique
pour exprimer l'opposition sino-russe à la vision américaine d'un
ordre international unipolaire.Il s'agit bien de proposer une alternative telle
que le monde multipolaire, comme le soulignait le vice ministre russe des
affaires étrangers A IAKO VENKO en 2005 :
« l'organisation de coopération de Shanghai occupé
clairement une place particulière parmi les structures régionales
formées pour incarner dans des formes réelles et viables
l'idée de multipolarité54(*) ». Pour mémoire, l'organisation de
coopération de Shanghai est une des rares structures internationales
asiatiques sans participation américaine.
En 2005, on note un regain significatif des relations
sino-russes lié à la présence américaine sur le
long terme en Asie centrale. Celle-ci est considérée par les deux
parties comme une menace qu'il faut neutraliser, d'autant que « la
stratégie d'influence » américaine commençait
à porter ses fruits. On a noté en effet, un accueil très
favorable de la part des ouzbèks, des Kirghizes, des Tadjiks et des
Kazakhs, car les Etats Unis ont versé les indemnités
financières substantielles55(*). En même temps, du fait de leur présence
militaire, ils participaient au renfort de la sécurité
intérieure. Inévitablement la Russie et la Chine ont agi pour
contrer cette influence grandissante des américains dans cette
région, et via l'organisation de coopération de Shanghai, ils ont
exigé qu'ils élaborent un calendrier de retrait de leur
présence militaire des territoires des membres de
l'organisation56(*),
d'autant que la nervosité de la Russie et de la chine face aux
avancées américaines dans son pré carré
traditionnel s'était accrue depuis la révolution
démocratique survenue en mars 2005 au Kirghizstan. Ces régions
représentent des intérêts d'une importance
stratégique pour chacun de ces deux pays, comme en témoigne
l'intérêt russe porté au Kirghizstan où la Russie a
souhaité installer une base aérienne permanente en 200357(*).
Finalement, nombreux sont les sujets de discorde avec les
Etats Unis.Officiellement, Moscou et Pékin convergent en de nombreux
points et ils souhaitent s'opposer fermement à la stratégie
d'influence américaine. Mais en bilan, les résultats obtenus ne
sont pas très convaincants. Il semble que les actions réellement
menées soient en décalage avec le discours officiels. Constat
étonnant pourrait paradoxalement bien s'expliquer par les
intérêts que Moscou et Pékin partagent respectivement aves
les américains.
Section 3 : Evaluation
de la coopération sino-russe
Depuis la normalisation des relations entre la Russie et la
Chine, plusieurs traités ont été ratifiés entre ces
deux pays. Ils ont permis d'instaurer les conditions appropriées pour
une collaboration au niveau bilatéral, mais également et surtout
pour promouvoir une position commune dans les relations internationales. La
Russie et la Chine sont effectivement déterminées à
rassembler leurs efforts pour lutter contre toute forme
d'hégémonie, en particulier celle de la superpuissance
américaine.
§.1. Contexte et objectifs
Finie l'époque où la chine communiste
était subordonnée au grand frère soviétique.La
relation s'est inversée; la chine est en pleine ascendance et
désormais deuxième puissance économique mondiale loin
devant la Russie classée huitième, et dont la suprématie
demeure dans la dissuasion nucléaire et le spatial. Mais ces deux
membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU affichent une
solidarité croissante sur le nombre dossiers multilatéraux:
Proche-Orient, Soudan, non prolifération ou reforme de l'ONU et des
institutions financières internationales. Chine et Russie en militant
pour un monde multipolaire, comme au sein du BRIC, rejettent également
la domination américaine.Elles sont actives dans les dossiers du
nucléaire iranien et nord Coréen, Moscou en pointe pour le
premier et Pékin le second, où elles privilégient l'une et
l'autre généralement la négociation sur les sanctions.
De manière générale, les relations
sino-russes se trouvent dans l'une des meilleurs périodes de leur
histoire. Les deux pays sont liés par un partenariat stratégique
depuis 1996, le premier signé par la Chine depuis la signature d'un
traité d'amitié en 2001, leurs relations se sont
développées dans presque tous les domaines. Pékin et
Moscou, qui après leur normalisation de 1989 se sont beaucoup
rapprochés à partir du milieu de la décennie 90, ont
réglé en 2004 un différend complexe sur leur
frontière de 4250 km. Il y a eu un investissement très fort, ils
ont voulus apurer les comptes du passé.
Au plan militaire, la Russie demeure le principal fournisseur
d'armements à la Chine, même si les ventes se sont tassées
depuis cinq ans, étant donné que la chine reste sous le coup d'un
embargo occidental.Les relations commerciales ont décollé sans
toute fois atteindre un niveau correspondant au lieu diplomatique, avec les
échanges d'environ 50 milliards de dollars en 200858(*). Dans le domaine de
l'énergie, Pékin et Moscou ont scellé un partenariat
à long terme avec la livraison par le pipeline Sibérie Pacque
pendant 20 ans, de brut russe à la Chine.
De ce qui précède, il important de signifier
que, bien que les relations sino russes connaissent une ascension sans
précédente, il est à noter cependant que les
rivalités et méfiance subsistent. La Russie perçoit la
Chine avec un mélange d'admiration, de jalousie, d'inquiétudes et
d'agacement59(*). Moscou
est gêné par une telle force tranquille et l'incapacité de
l'économie russe de se hisser à nouveau parmi les cinq grandes
économies. L'Asie centrale est le champ de rivalités. Les deux
pays s'y livrent une concurrence pour le pétrole et le gaz, note Jean
Pierre Cabestan, Moscou s'inquiète de voir Pékin réserver
ses liens, économiques mais aussi diplomatiques avec les anciennes
marches de l'empire russe. De même Moscou vit comme une menace
l'immigration chinoise, légale ou pas en extrêmes orient russe et
en Russie européenne. Dans le commerce, Moscou trouve
déséquilibrés des échanges axés surtout sur
les matières premières et la Chine est, comme en Afrique,
perçue par certains comme un pilleur des ressources
énergétique nationales.
De pékin, dont la hantise de la sécurité
énergétique détermine aujourd'hui largement la diplomatie,
la Russie est vue comme un partenaire énergétique peu fiable,
comme elle l'est pas l'Europe. La relation bilatérale est aussi
ambiguë dans la mesure où Pékin et Moscou ont l'oeil
rivé sur Washington.
§.2.
Caractéristiques
C'est dans les efforts menés par les dirigeants russes
et chinois pour créer un monde multipolaire capable de contrecarrer les
tentatives de domination des Etat Unies que le partenariat sino-russe a
trouvé sa force. La coopération entre Moscou et Pékin
s'est traduite par des ventes d'armes russes à la chine et par la
délimitation d'une frontière aujourd'hui paisible. Maintenant que
la Russie a opté pour un alignement plus proche des
intérêts occidentaux dans la coalition antiterroriste, le
partenariat sino-russe a été relégué au domaine des
relations bilatérales et régionales, où la
coopération s'est avéré la plus difficile.
Mais comme l'ont montré les événements
du 11 Septembre 2011,le paysage des relations internationales peut rapidement
changer et prendre une direction inattendue des changements récents dans
les relations extérieures de la Russie ont laissé les chinois
perplexes quant aux intentions du président Poutine, et la nouvelle
équipe au pouvoir en chine devra en élaborant sa politique
étrangère, prendre en compte un certain degré
d'incertitude.
Il est en tout cas trop tôt pour affirmer sans
équivoque que le partenariat sino-russe est promis à une longue
vie. Après tout, le partenariat stratégique mis en place par le
gouvernement Clinton, s'est achevé dans un sentiment de
désillusion partagé à la fin des années 1990. De
même, alors que l'ancien président russe, Boris Eltsine, avait
présenté la vision d'une Russie tournée vers l'occident,
il fut rapidement confronté à une opposition qui l'accusait de
brader les intérêts de la Russie, sans rien obtenir en retour,
comme Eltsine, le président Poutine devra donner la preuve de ce que les
concessions importantes qu'il a faite sur le traité ABM (Anti Balistic
Missile) et sur la présence de l'armée américaine en Asie
centrale ont apporté à la Russie tant en termes de statut que
l'aide à la formation du pays60(*). Par ailleurs, la conception qu'a Poutine d'une
Russie située en occident ne signifie pas qu'il adopte les normes
démocratiques occidentales et il est clair que des différences
fondamentales d'intérêts entre la Russie et les Etats Unis
continueront d'exister un peu comme pour l'adoption du capitalisme par le
pouvoir chinois, les reformes de Poutine dépendront du maintien d'un
pouvoir étatique fort, ce qu'il a appelé la dictature du droit
plutôt que ce que l'occident appelle l'Etat de droit. Comme l'ont
souligné Michael MCFAUL et Nikolaï Zlobin, une Russie semi
démocratique restera toujours un semi allié des Etats
Unis61(*).
Dans tous le cas, même si les Etats Unis intervenaient
seuls en Irak, l'opposition en Russie contre la diplomatie tournée vers
l'occident grandirait et comme ce fut le cas lors de l'intervention des Etats-
Unis au Kosovo en 1999, donnerait du poids à ceux qui, à Moscou,
préconisent un partenariat avec la Chine et l'Inde pour contraindre la
domination américaine dans les affaires mondiales. Ainsi, tandis que les
divergences entre Moscou et Pékin sur les questions bilatérales
et régionales ont contribué à distendre les liens entre
ces deux capitales, les réactions des dirigeants russes et chinois face
aux développements internationaux actuels pourraient jouer un rôle
décisif dans la redéfinition de leur partenariat dans les
années à venir.
§.3. Résultats de
l'évaluation
La relation émergente entre Moscou et Pékin,
qui s'est développée au lendemain de la guerre froide, à
donné suite à un partenariat de portée stratégiques
particulièrement ambitieux. La déclaration commune de 2001
représente l'illustration ultime de cette convergence de points de vue.
Mais six années plus tard, force est de constater que ces grandes
ambitions soulèvent bon nombre de difficultés. Ces deux pays
paraissent divisés autant par leurs similitudes que par leurs
différences.Ils aspirent tous deux à de venir de grandes
puissances mondiales, la chine entant que puissance émergente, et la
Russie à la recherche de sa puissance perdue.La Russie, qui reprend
confiance en elle suite à la relance progressive de son économie,
pourrait bien durcir ses exigences vis-à-vis de son voisin chinois. Cela
se traduirait par un ralentissement inévitable des diverses
coopérations entre ces deux grandes nations.
A de nombreux égards, les intérêts que la
Russie défend ne sont pas nécessairement compatibles avec les
objectifs visés par les responsables chinois sur le long terme. En
premier lieu, certains responsables chinois considèrent que le partage
du territoire dans la zone frontalière s'est fait au détriment de
leur pays si la confrontation militaire parait hautement improbable, le risque
que la Chine investisse les régions d'extrême orient russe par la
voie de l'immigration de masse ne peut être écarté.
D'autant que le déséquilibre démographique de part et
d'autre de la frontière est flagrant sur le plan économique, la
Russie vient à peine de se relancer grâce aux pétrodollars
et la pérennité de sa croissance pose encore question, tandis que
la chine connait une progression considérable depuis plusieurs
années. La formidable ascension chinoise pourrait bien placer le voisin
russe en position d'éternel junior.Par ailleurs, et paradoxalement, ces
deux pays se livrent une compétition de plus en plus après pour
obtenir les faveurs de l'occident, en particulier des Etats Unis. Les enjeux
sont nombreux: afflux d'investissement, soutien politique, ou arrangements
avantageux pour la sécurité nationale. A l'évidence, ce
pragmatisme vis-à-vis de l'occident peut gêner les relations
bilatérales sino-russes. Sur le plan militaire, Pékin s'est
engagé dans une politique de réarmement et dispose à
présent de forces conventionnelles modernes. Une pareille tendance
soulève de multiples inquiétudes parmi les dirigeants russes qui
deviennent de plus en plus préoccupés pour la
sécurité nationale. Mais la relance de son économie
interne est la diversification de ses clients extérieurs pourrait bien
rendre la Russie moins dépendante de la chine en matière
d'exportation d'armements.Enfin, chaque partenaire est particulièrement
soucieux de consolider son intégration dans la vie politique et
économique internationale. Cela implique de préserver de bonnes
relations avec la super puissance américaine immanquablement, cette
dépendance réduit notablement la marge de manoeuvre de chacun
lorsqu'il s'agit de s'opposer aux intérêts américains.
Ainsi, à propos de la future relation sino-russe, le
scénario le plus probable suggère que la Russie, à la
recherche de sa puissance perdue, pourrait bien veiller à consolider sa
position dans la région asiatique. Elle s'efforcerait du coup de varier
l'ensemble de ses partenaires, et ne se cotonnerait plus à une relation
privilégiée avec la Chine dans ces conditions d'imaginer que le
partenariat stratégique se développe de manière
significative à l'avenir. Le risque qu'il devienne plus une constante
rhétorique qu'une réalité profonde parait bien
réel, et l'on pourrait fort assister à une période de
stagnation dans les relations entre ces deux grandes puissances.
CONCLUSIONPARTIELLE
Pour clore, il convient de signifier que, dans ce chapitre,
il a été question de retracer de manière globale les
fondements historiques et les réalisations de la coopération
entre la Chine et la Russie. De ce fait, il importe d'indiquer qu'au lendemain
de l'effondrement de l'empire soviétique, le développement des
relations de la Russie avec son voisin chinois constitue un succès
indéniable dans la politiqué extérieure menée par
Moscou alors que l'influencé de la Russie déclinait pratiquement
sur tous les formats, les relations entre ces deux pays ont été
conduites sous le signe de la normalisation et de la convergence politique.
Deux éléments fondamentaux qui marquent le
contexte international d'aujourd'hui créent en revanche une situation
favorable à la coopération : la structuration miliaire de
l'occident, notamment autour de l'OTAN, la crise économique
européenne qui incite russes et chinois à échanger
davantage, comme pour compenser le risque de déficit dû à
l'affaiblissement du marché européen. Certes, il faudra signaler
aussi que, le rapprochement entre la Chine et la Russie a un fondement tout
à fait politico-stratégique, qui n'est rien d'autre que de
militer pour un monde multipolaire en contrecarrant l'unipolarité
américain.
CHAPITRE III: LA CRISE
SYRIENNE
Le présent chapitre, comme énoncé,
traite de la crise syrienne, allant des causes déclencheuses,
déroulement et à la localisation des événements.
Son importance est donc remarquée du fait qu'il traite la partie
clé de notre étude.
Section 1 : Le
printemps Arabe : contexte et points communs des pays
concernés.
Le printemps arabe est un ensemble de contestations
populaires, d'ampleur et d'intensité très variables, qui se
produisent dans le nombreux pays du monde arabe à partir de
décembre 2010. L'expression de printemps Arabe fait
référence au printemps des peuples de 1848 auquel il a
été comparé.
§.1. Démographie
des révolutions
Il importe pour nous, avant tout état des choses
d'envisager la place des jeunes dans les sociétés arabes au
moment du déclenchement spontané des événements.
L'actuelle population arabe est composée d'une majorité des
jeunes de 15 à 24 ans qui forment bien entendu le quart de cette
population, mais nombreux bien sur que lors des émeutes de la faim et de
l'apogée de l'islamisme radical à la fin des années 1980.
Le démographe Philippe Fargues observait, il y a 25 ans, suite à
la transition démographique que les 20 - 30ansn'ont jamais
représentée et ne représenteront sans doute plus jamais
dans la population de 20 ans et plus une proportion aussi forte
qu'aujourd'hui62(*). De ce
fait, dans les pays arabes, l'arrivées la plus massive de jeunes sur le
marché du travail fait désormais partie du passé comme
l'on dit tout excès nuit, de Tunis au Caire en passant par Sanaa, une
jeunesse habituée de Facebook ayant par-dessus la tête la
souffrance a dit stop aux vieux dictateurs immobiles et corrompus. L'occident a
été pris de surprise, alors qu'il n'avinât cessé de
réduire le monde arabe au seul risque de l'islam radical63(*). La réalité
était subitement autre ; il était peu question de religion
mais bien de dignité humaine, de fin de la corruption et de bien
être économique. Ceci s'illustre donc en décembre 2010 par
l'immolation par le feu du jeune Mohamed Bouazizi à Sid Bouzid,
où les deux tiers de la population de la région sont sans
emplois, est symptomatique du désespoir de la jeunesse de nombreux pays
arabes.
Comme on peut le constater, les jeunes majoritaires de la
population arabe, ce sont mobilisés pour dire stop aux régimes
politiques autoritaires, oligarchiques en place, faisant ainsi appellent
à un pouvoir politique digne et respectable, sans corruption ni
favoritisme.Le besoin de liberté et de la dignité a
été le monteur des révolutions arabes. Ainsi donc, il
importe d'indiquer que, même si les jeunes sont soutenus voire
accompagnés dans les manifestations par des membres de toutes les
tranches d'âges, ils restent tout de même le moteur principal des
révolutions dans le monde arabe.
§.2. Régime
politiques
Les régimes politiques des pays arabes sont pour la
plupart autoritaires, oligarchiques; pour se maintenir, ils multiplient les
services de police. Ces Etats policiers s'associent aux milieux affairistes.
Les sociétés arabes aspirent à des régimes
démocratiques : le chercheur français Olivier Roy avait
ainsi pressentie le risque d'un écart entre le soutien des diplomaties
occidentales aux dictatures et le chemin pris par ces sociétés,
qui rendrait inéluctable la démocratisation des pays
arabes64(*).
Les libertés limitées, la corruption
particulièrement développée dans la plupart de ces pays
(tout comme les détournements de fonds publics) et des chefs d'Etat
très souvent âgés en place depuis plusieurs dizaines
d'années (souvent enclins au népotisme et notamment à la
transmission héréditaire du pouvoir y compris dans les
régimes de type républicain) sont autant de facteurs susceptibles
d'exaspérer les populations aboutissant ainsi à des troubles.
On note aussi dans les années 2010 une baisse du
rôle des Etats Unis dans la région, à cause de la guerre en
Irak, qui les prive de moyens et d'influencer. Ainsi c'est la Turquie qui
propose et fait aboutir sa médiation entre Israël et la Syrie en
2008. La crise à Erbil en novembre 2010 est réglée sans
eux. Enfin, c'est l'Arabie saoudite et la Syrie qui jouent le rôle
d'intermédiaire au Liban en 2010 et 201165(*).
Plusieurs observateurs notent avec satisfaction que les
tentatives d'importer de force la démocratie dans le monde arabe ont
toutes échoués : invasion de l'Irak en 2003,
révolution du cèdre en 2005, soutenue par les pays occidentaux et
la guerre du Liban de 2006, n'ont fait qu'appauvrir ces pays et y renforcer le
communautarisme. Les reformes libérales, censées être le
versant économique de la démocratisation et poussées par
le fonds monétaire international et l'Union Européenne, ont de la
même façon appauvri les populations arabes et renforcé les
dictatures. Les privatisations, la spéculation foncière,
l'ouverture à la finance internationale, loin de créer des
emplois, ont enrichi les oligarchies Kleptocrates et appauvri les populations.
L'année2010 Cependant, a été marquée par une autre
révolution dénommée printemps arabe, une expression qui
fait référence au printemps des peuples de 1848 vue son ampleur.
Elle demeure ainsi pour les peuples arabes mémorable et marque
également le point de départ de la démocratie pour
certains alors que dans les autres pays comme ce le cas en Syrie, les
révolutionnaires n'ont rien bénéficiés jusqu'ici et
continuent à être réprimer par le régime quasi
monarchique de Bachar Al Assad.
§.3. Aspects socio
économiques
Les récentes révoltes dans les pays arabes ont
mis en reflet deux grands problèmes des nations arabes :
l'étouffement et l'appauvrissement de la classe moyenne par les
régimes autoritaires qui méprisent la liberté d'expression
et le rasle bol de la jeunesse en majorité éduquée au
chômage et méprisés, dans cette région du monde dans
laquelle les 25 ans et moins sont presque la moitié de la population. Il
faudrait pour seulement suivre la vitesse de l'éclatement
démographique, le monde arabe devra produire 40 millions d'emplois
durant les vingt années suivantes pour gérer sa jeunesse66(*).
Le premier des blocages est l'étouffement
c'est-à-dire l'incapacité des pouvoirs en place à
créer des emplois pour absorber la masse croissante de jeunes se
déversant sur le marché du travail en raison de l'essor
démographique observé à partir des années 1960 -
1970. Cette incapacité a été acculée dans un
premier temps par l'émigration d'une partie de ce surplus
démographique. Mais le durcissement de la politique migratoire
européenne a privé les gouvernements d'une solution à bon
compte pour régler ce problème. Fondamentalement, cela
reflète le sous développement d'un secteur industriel capable
d'absorber cette main d'oeuvre à une époque de scolarisation et
d'urbanisation accélérée. Les pétromonarchies du
Golfe souffrent quant à elles de la faible compétitivité
de la main d'oeuvre locale par rapport à la main d'oeuvre
importée. Les jeunes Saoudiens, Omanais ou émiraties rechignent
à accepter les emplois mal rémunérés dévolus
aux immigrés indo-pakistanais, sans disposer des qualifications
nécessaires pour remplacer les expatriés européens,
américains ou libanais.
Un deuxième bocage est l'appauvrissement, autrement
dit la répartition très inégalitaire des richesses,
captées par une élite dont l'emprise sur l'économie
s'accroissait à mesure que sa légitimité déclinait.
Les pères fondateurs de ces nations ont trahi le contrat moral qui les
liait à leurs peuples, en refusant de se retirer après avoir
libéré leurs pays. Ces blocages sont devenus intenables avec
l'accès des jeunes aux chaines satellitaires et à internet qui
ont radicalement changé leur regard sur le monde et sur leurs
sociétés. A l'heure où les grands équilibres
économiques et géopolitiques mondiaux étaient
bouleversés par l'émergence de nouvelles puissances non
occidentales, la stagnation du monde arabe devenait de plus en plus
évidente.
La rente tirée des hydrocarbures explique en partie
cette situation. En Algérie, en Libye ou dans le golfe cette rente
procure une part écrasante des recettes commerciales et fiscale par
extension, on peut parler de rente géopolitique dans le cas des pays
comme l'Egypte, la Syrie ou le Bahreïn, en raison de leur situation
géographique (canal de suez, détroit d'Ormuz, etc.) et de leur
rôle pivot dans les grands équilibres
géostratégiques du moyen orient, voire de rente touristique dans
le cas de la Tunisie, le Maroc ou l'Egypte.
Selon Jean François Dagupan, les difficultés
économiques des pays arabes causées par la crise
économique de 2008 sont un des facteurs clés des
révolutions en cours. Les économies des pays arabes auraient en
effet été durement touchées par de multiples
facteurs67(*) :
- Baisse des ressources de ces pays par la chute du prix des
matières premières de 30 à 40% et des exportations de
30,6% ;
- Dans le même temps, les importations de biens
augmentaient de 18,6% d'où une aggravation du déficit de la
balance commerciale de 60,4% (21 milliards de dollars) ;
- La conjoncture défavorable à tari les sources
de financement : les recettes touristiques diminuent de 4,3% (alors que
l'activité économique progresse de 6,5% en volume) les transferts
de revenus par les expatriés baissent de 6,1% et les IDE
(Investissements Directs Etrangers) s'effondrent de 32,2% ;
- L'aide au développement est également en
baisse, alors que les migrants travaillant dans les pays du Golfe ont tendance
à revenir dans les pays d'origine.
Section 2 : La crise
syrienne
La révolution Arabe de décembre 2010 a
touchée tous les pays de la région à l'exception du Qatar,
laissant ainsi à son passage des conséquences
considérables sur le plan politique notamment, sans bien entendu oublier
les autres plans.
§.1. Les
spécificités locales
La Syrie étant aussi concernée par le printemps
arabe, il est fait un constat amère de la réaction de la classe
politique face à la population civile qui comme les autres peuples du
monde arabe réclamé le départ du pouvoir autoritaire de
Bachar Al-Assad.
En effet, il importe de signaler que le régime
autoritaire en place est installé par Hafez Al Assad en 1970, qui au
départ, était membre de la branche syrienne du parti Baas et
membre de la minorité religieuse des Alaouites (chiites) qui
s'était allié avec certains sunnites ruraux pour prendre le
pouvoir en écartant les élites politiques des grandes villes
à majorité sunnite. Pour mieux asseoir son pouvoir la famille
Assad résolue d'installer des réseaux dans les organes
clés, notamment dans l'armée, au sein des forces de
sécurité sans oublier, l'administration et le parti Baas. Dans
les années 1980 et 1990, le régime s'est rapproché de la
bourgeoisie d'affaires urbaine sunnite pour encadrer une libéralisation
économique enfin il a déployé une intense activité
diplomatique avec ses voisins pour stabiliser un Etat qui avait connu une
gestation difficile après le mandat français68(*). A la mort d'Hafez Al Assad en
2000, le régime est certes parvenu à organiser une succession
dynastique en Assurant le passage du pouvoir à Bachar Al Assad, le fils
puiné du président défunt69(*). Succédant à son père, le jeune
président entrepris une politique de libéralisation des circuits
économiques profitant ainsi aux hommes d'affaires, en engageant aussi de
légères reformes politiques qui furent bientôt
freinées par son entourage.
Un autre élément important qui mérite
d'être évoquer est le système politique syrien qui est
soumis à un parti unique désigné selon l'article 8 de la
constitution syrienne comme le parti commandant de l'Etat et de la
société. A ce titre, Bachar Al-Assad se réserve le
privilège comme son père d'être le seul candidat à
sa propre succession à la présidence de la République.
Au-delà de ceci, il convient de signifier qu'aucune
promesse faite par Bachar Al-Assad lors de son investiture en 2000 an n'a
été tenue. Les libertés publiques sont muselées,
les droits à la manifestation, à la grève ou même le
droit à la liberté d'expression n'existe pas. Il faut
également souligner que, les prisons syriennes détiennent le plus
grand nombre de prisonniers politiques.
Début 2011, à Deraa, dans le sud du pays, des
jeunes gens qui se laissèrent aller à des inscriptions et
à des imprécations à l'encontre du chef de l'Etat, pour
imiter les manifestations du printemps arabe en Tunisie et en Egypte, subirent
de graves sévices de la part des forces de l'ordre70(*). Cette incidence provoqua des
manifestations dans d'autres villes, ce qui entraina une répression de
plus en plus violente jusqu'à ce que la situation prenne peu à
peu, la forme d'une guerre civile. Face à cet état de fait, des
officiers et des soldats désertèrent, constituèrent peu
à peu une armée syrienne libre.
Cependant, il faut signaler que, face à cette
réalité, l'organisation mondiale des Nations Unies ayant en
charge la noble mission de maintien de la paix et de la sécurité
internationale reste inerte passant ainsi à côté de sa
mission étant donné que toute résolution qui condamnerait
la situation en Syrie est bloquée par les représentants de la
Russie et la Chine.
§.2. Localisation et
évolution des événements
Une autre spécificité de l'affaire syrienne est
la proximité de la plupart des communes qui ont été le
théâtre de différents épisodes de troubles, des
zones frontalières. Deraa (point de départ) est environ à
10 km de la Jordanie, Tell Kalakh est à moins de 5 km du Liban, Banias
est une vitrine maritime, Homs est à proximité du désert,
Idlib est à 40 Km de la Turquie, enfin Douma est dans la compagne de
Damas. Ceci s'explique notamment par l'extension rapide des mouvements de
protestations allant de Deraa à partir du 15 mars 2011 où
plusieurs bâtiments symboliques du pouvoir (siège du parti Baas,
tribunaux) sont incendiés, jusqu'à Damas, Homs et Banias. Ces
manifestations sont toutes réprimées dans le sang par le
pouvoir71(*).
Certes, il faut souligner que, le plus grave des
événements a eu lieu dans la commune d'Idlib. Selon le
média gouvernemental, plusieurs centaines de Djihadistes ont pris la
commune sous leur autorité en brisant les symboles de l'Etat (la poste,
le palais de justice, etc.) et ont fini par couper la route internationale
liant Alep à Lattaquié faisant 123 mors parmi la police et autre
service d'ordre. L'entrée cependant de l'armée trois jours plus
tard à permis de mettre en évidence trois charniers où le
média international a été invité comme le corps
diplomatique étranger à Damas à les constater.
Quant aux grandes métropoles (Alep et Damas) qui
englobent à elles seules plus de 40% de la population, elles sont
restées calmes et en contraste avec la situation en Tunisie, l'Egypte,
le Yémen ou le Bahreïn où l'essentiel a eu lieu dans les
capitales de ces pays.
Cependant, l'évolution des événements
n'a pas été uniforme, étant donné que si en Egypte,
en Tunisie ou en Yémen, le slogan principal des manifestations
dès le début a été : « le peuple
veut la chute du président » en Syrie, le mot dominant a
été « Hourriyé, Hourriyé » ce
qui signifie simplement « liberté ». Les marches ont
ainsi attiré l'attention et obtenu une certaine sympathie auprès
de la population.
Un peu plus tard et avec l'intégration des hommes
armés, bon gré mal gré au sein des manifestations, le don
a changé et le slogan aussi. L'article du Sunday times daté du
26 Juin 2011 est significatif à cet égard. Il décrit
authentiquement comment des hommes armées ont intégré le
cortège d'une manifestation pacifique menée par des chefs de
tribus dans la ville de ma'ret la Nou'man (pas loin de Turquie), qui
réclamait à l'Etat plus d'investissement et plus de projets
économiques dans leur région72(*). Dès lors à l'autonome, les
défections au sein des forces armées se multiplient, ainsi de
nombreux soldats se rebellent pour retourner leurs armes contre les forces de
répressions, situation qui fait craindre à l'ONU un mouvement de
guerre civile, d'autant plus que les attaques de part et d'autres semblent se
multiplier.
§.3. La crise syrienne et
le monde
La crise syrienne au départ n'était qu'une
simple contestation contre le régime baasiste et débute par des
manifestations anti-régime et pro-régime pacifiques le 15 Mars
2011, c'est-à-dire trois mois après le début du climat
révolutionnaire appelé printemps Arabe. Le mouvement est
réprimé par les forces syriennes, se prolonge et se transforme
au fil de temps à un conflit opposant deux camps armées au milieu
des populations civiles, faisant ainsi beaucoup de morts sans bien sûr
compter l'énorme dégât matériel constaté.
Face à cette situation, le monde ne pas rester sous silence, mais bien
au contraire les réactions se lèvent de part et d'autre.
En Août 2012, lors d'une allocution, le
secrétaire Générale de l'organisation des
Nations-Unies,Ban Ki-Moon a eu à dénoncer « une guerre
par procuration entre grandes puissances »73(*). La Syrie est en effet l'enjeu
d'une lutte géopolitique entre deux camps : l'Iran et la Russie
d'un côté, le Qatar, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et
les Etats Unis de l'autre. Saoudiens, qataris et Emiratis fournissent à
l'armée syrienne libre kalachnikovs, lance-grenades, missiles antichar
et sol air contre les hélicoptères et équipements
sanitaires, la central intelligence Agency équipe en moyens de
transmissions74(*). Les
russes ont envoyé de centaines d'instructeurs et de techniciens
entretenir le matériel de guerre vendu par Moscou :
hélicoptères d'attaque, missiles, radars, batteries
antiaériennes. Les iraniens auraient envoyé des soldats combattre
aux côtés des troupes loyalistes75(*).
L'Amnesty International par un rapport rendu public à
mars 2012, avait dénoncé un recours de grande ampleur à la
torture et à d'autres formes de mauvais traitements en Syrie par le
régime. L'ONG recensait au moins 31 méthodes de torture et
d'autres formes de traitements attribuées aux forces de
sécurité, à l'armée et aux bandes armées
progouvernementales connues sous le nom des shabiha. Alors que de son
côté, le Human Rights Watch dénonçait dans un
communiqué, « les méthodes de terre
brûlée » utilisées par l'armée syrienne
afin de tenter d'écraser la révolte qui perdure dans le pays.
L'ONG basée à New York déplore que le conseil de
sécurité de l'ONU soit brisé par la Russie et la chine et
considère qu'après au moins deux ans de révolte populaire
en Syrie « le conseil de sécurité devrait enfin s'unir
et signifier clairement à Assad que ces attaques doivent
cesser ».
L'Union Européenne a quant à elle prit des
sanctions à plusieurs reprises contre le régime de Bachar Al-
Assad. Une vingtaine de personnes faisant partie du régime de bachar
Al-Assad ont été interdits de visa et voient leurs avoirs
gelés. Cinq entreprises militaires impliquées dans les violences
sont interdites de relations commerciales. Un embargo de l'union
Européenne sur les exportations du pétrole syrien est
également instauré depuis 201176(*).
Le gouvernement des Etats Unis de son coté a
déjà mis en place des sanctions économiques contre les
sociétés de télécommunication syriennes et les
banques liées à Damas. Ces sanctions empêchent les citoyens
américains de mener des affaires avec la Banque commerciale de Syrie, la
Banque syrienne libanaise commerciale ou Syriatel. Les avoirs de ces
sociétés situés aux Etats Unis sont gelés. Dans une
déclaration écrite publiée en Aout 2011, le
président Obama avait pour la première fois dit que Bachar
Al-Assad devrait démissionner : le futur de la Syrie doit
être déterminé par son propre peuple, pour le bien de ce
peuple, le moment est venu pour le président Bachar Al-Assad de
s'éloigner ». Il a par la même occasion condamné
la répression brutale, mais répété également
que les Etats-Unis n'interviendraient pas dans les affaires syriennes
au-delà des pressions politiques et économiques pour qu'Assad
quitte le pouvoir.
La Russie et la Chine de leur côté s'opposent
à toute résolution ou sanction envers le régime syrien, ce
qui pourrait entre autres s'expliquer par des raisons intérieures
(craintes de voir le printemps arabe faire tache d'huile chez eux)77(*), par des raisons de principes
(ces deux pays sont traditionnellement opposés à tout droit
d'ingérence) ou encore par des raisons d'intérêts :
· La Russie est notamment le premier fournisseur
d'armées au régime Syrien, qui reste seul allié de Moscou
dans la région, y compris du point de vue militaire grâce à
la base navale de Tartous : c'est la dernière qui, en
méditerranée, accueille encore en permanence des navires de la
flotte militaire russe; la Russie prétend néanmoins ne livrer que
des armes de défense anti-aérienne à la Syrie, affirmant
même en juillet 2012 qu'elle ne conclurait plus de nouveaux contrats
d'armement avec la Syrie avant la stabilisation de la situation78(*).
· La Chine s'aligne systématiquement sur les
positions russes en espérant tout simplement obtenir en retour un
soutien de Moscou lorsque ses intérêts seront également
menacés79(*).
Ces deux pays ont notamment boycotté en juin 2011 les
discussions à l'ONU destinées à établir un projet
de résolution condamnant la répression sanglante en Syrie. Moscou
se déclare par la suite opposé aux sanctions prises par l'Union
Européenne au cours du mois d'aout 2011. Début octobre 2011
à l'ONU, Russes et chinois opposent leurs vetos à un projet de
résolution concernant le régime syrien, puis l'opposent une
seconde fois en février 2012.
Au Moyen-Orient, plusieurs capitales arabes condamnent
finalement le pouvoir syrien, se joignent aux pays occidentaux pour provoquer
une session spéciale du conseil des droits de l'homme de l'ONU le 22
Aout 2011.Le 12 novembre 2011 la ligue arabe (sauf l'Irak et le Liban) vote la
suspension de l'adhésion de la Syrie à toutes ses réunions
à compter du 16 Novembre et prône des sanctions politiqués
et économiques contre le pouvoir syrien80(*). Le 07 Mai 2012, les chefs de tribus se rencontrent
à une conférence au Caire pour annoncer leur support à
l'armée syrienne libre et des révolutionnaires en Syrie, à
la fin de la conférence les chefs de tribus arabes en Syrie
annoncèrent la fondation d'un conseil politique, où toutes les
tribus en Syrie sont représentées. Le 15 Aout 2012, le sommet
islamique de la Mecque (en Arabie Saoudite) prononce la suspension de la Syrie
de l'organisation de la coopération islamique.
Section 3 : La Syrie
et le printemps Arabe : Décodage d'une énigme politique
Depuis le 15 Mars 2011 lorsqu'a démarré dans
les rues de Deraa la première manifestation des groupes d'opposition en
Syrie contre le régime de Bachar Al-Assad, le monde entier à
tourné les yeux vers le régime baasiste au pouvoir dans ce pays
depuis plus de quarante ans. Contrairement aux événements qui se
sont déroulés en Tunisie, en Egypte, en Libye et
particulièrement auYémen, qui ont causé en dernier ressort
le renversement des régimes au pouvoir, la situation en Syrie
présente des complexités particulières tant au plan
interne qu'externe.
§.1. La
particularité de la crise syrienne vis-à-vis du printemps
arabe
Vu les caractéristiques spécifiques du
système politique du pays, la crise syrienne apparait de plus en plus
comme un cas singulier parmi les pays arabes ayant vécu des
contestations populaires sociales similaires dès les derniers mois de
2010. Deux ans après les premières contestations dans le pays, le
gouvernement de Bachar Al-Assad est loin de satisfaire les aspirations
démocratiques du peuple syrien par le bais de la mise en oeuvre de
reforme concrètes successives. Les élections parlementaires
récemment effectuées en Syrie qui font partie du programme de
réforme du régime d'Assad n'ont pas réussi à
convaincre l'opposition syrienne qui les a ouvertement boycottées.
Aujourd'hui, l'exception syrienne s'impose plus largement
qu'avant sur la scène internationale. Les événements qui
s'y sont déroulés depuis deux ans ont bien montré qu'il
est difficile d'attendre en Syrie une révolution à la tunisienne
ou à l'égyptienne. Par contre, dans le cas syrien au lieu de
pousser pour une intervention militaire en Syrie sous le contrôle de
l'OTAN comme on l'a vu dans le cas de la Libye ou celle sous mandat des Nations
Unies, les leaders politiques européens et américains ont
adopté une attitude d'«attendre et voir » marquée
par leurs hésitations et réticences81(*).
Après que le régime syrien soit entré
dans un cycle de violence sanglante et de manifestations continues, le
régime d'Asad a effectué certaines concessions politiquement
faibles qui auraient en effet pu mettre fin à ce cycle vicieux dans le
pays en soulageant « la résistance » populaire qui
reste en effet très fragmentée et diversifiée. D'un autre
coté, le camp de la résistance ou de l'opposition reste à
ce jour incapable de se présenter comme une véritable alternative
aux yeux des syriens et de proposer à ces derniers une politique
cohérente. De plus après le second véto de la chine et de
la Russie au conseil de sécurité en février 2012 à
une résolution condamnant la répression sanglante en Syrie, Damas
a été de nouveau soulagé par le soutien de ses
alliés russes et chinois. Cependant l'isolement de Damas s'est
renforcé sur le plan régional aussi bien qu'international avec la
montée de la répression internationale, le durcissement des
sanctions imposées au régime syrien ainsi qu'avec l'initiative
prise par la ligne Arabe en janvier 2012 pour la mise en place d'un plan qui
pourrait permettre de mettre fin aux violences de donner la parole au peuple
syrien à travers des élections et au président Bachar
Al-Assad de s'effacer tout en préservant les structures de l'Etat afin
d'éviter au pays de sombrer dans la guerre civile.
La singularité de la crise syrienne provient
également des réticences des grandes puissances majeures telles
que les Etats-Unis et l'Union Européenne pour un engagement plus actif
dans la crise éclatée dans ce pays en mars 2011 malgré que
le risque d'une aggravation de cette crise s'impose de plus avec l'afflux
d'environ plus de 150.000 réfugiés syriens en Turquie depuis le
début de la crise.
Par ailleurs, avec la montée de la crise des
réfugiés syriens, certains scénarios incluant même
la création d'une zone de sécurité sur la frontière
turco-syrienne ont commencé à être discutés de plus
en plus par certains acteurs internationaux étroitement concernés
par les futures conséquences de cette crise tels que les Etats-Unis et
la Turquie82(*).
Contrairement aux efforts diplomatiques qu'ils ont
intensivement déployés lors de l'éclatement de la crise
libyenne pour mobiliser leurs alliés euro-atlantiques et arabes dans le
but de lancer une intervention militaire contre la Libye sous la direction de
l'OTAN, les Etats-Unis et l'Union Européenne acteurs
préfèrent actuellement de ne pas aller plus loin sans avoir
déployé tous les moyens diplomatiques pour la résolution
de la crise.Un autre facteur expliquant la différenciation de la
révolte syrienne des autres révoltes survenues dans les autres
pays du printemps arabe et que le cas syrien a vu un engagement actif
sino-russe par le biais de leurs vetos au conseil de sécurité et
de leur fort soutien pour le maintien du régime d'Assad dans le
pays83(*). La prise de
position de l'Iran, des autres acteurs régionaux tels que l'Egypte, la
Tunisie, la Turquie ainsi que celle des institutions régionales telles
que la ligue Arabe et le conseil pour la coopération du Golf, face
à la crise syrienne ont également pesé plus lourdement
dans le tableau distinct syrien que dans les différends tableaux
politiques des autres pays arabes qui ont tous connu des changements de
régime suite à des contestations violentes. Il y a donc
multiplicité d'acteurs aussi bien internationaux que régionaux
qui se retrouvent directement ou indirectement influencé par les
éventuelles conséquences de cette crise. Malgré les
efforts de médiation de Kofi Annan, envoyé spécial
conjoint des nations unies et de la ligne des Etats Arabes pour la Syrie pour
obstiner un cessez le feu dans ce pays à travers la mise en oeuvre
complète de son plan en six points, la violence ne cesse pas de monter
dans le pays et elle a causé jusqu'à maintenant la mort de
plusieurs syriens.
De ce qui précède, il est noter que
l'observation des événements en Syrie dans toute leurs dimensions
de même que les relations de cette crise aussi bien avec les puissances
majeures qu'avec les pays de la région nous fait compte de la
quintessence de cette dernière qui apparait unique dans le cadre des
révoltes arabes.
§.2. La crise syrienne, un
test crucial pour l'ONU
Les débats sur la Syrie lors de l'Assemblée
générale de l'ONU semblent se réduire à un concours
de propagande mais ce n'est qu'une apparence. En réalité, ce qui
est au centre du débat, c'est l'efficacité de la principale
organisation internationale et le degré de satisfaction qu'apportent les
Nations Unies en tant qu'arbitre entre les grands acteurs de la politique
mondiale84(*).
Tous les efforts diplomatiques pour résoudre la crise
syrienne sont au point mort étant donné que la Russie et la Chine
ont à trois reprises opposé leur veto à des
résolutions autorisant toute intervention militaire extérieure
dans les affaires de la Syrie. Les plans des émissaires spéciaux
de l'ONU étant échoué, l'opposition de son
côté ayant refusé tout dialogue politique avec le
régime de Bachar Al-Assad, tous ceux-ci contribuent donc à
l'échec de la mission de l'organisation mondiale ayant dans ses
attributions le maintien de la paix et de la sécurité
internationale.
Sur le papier, il ne reste que les accords des Genève,
par lequel les membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU
recommandaient la création en Syrie d'un gouvernement de transition, une
révision de la constitution sur base d'un dialogue national et le terme
d'élections multipartistes. Sur base de ceux-ci, la Russie ne voudrait
pas voir l'ONU, changer de tendance afin de chercher à contourner ces
dernières pour prendre le chemin d'une intervention militaire sans tenir
compte que la Syrie est le théâtre d'une guerre opposant des
groupes de personnes lourdement armées85(*). La démission, le départ, ou
l'émigration d'Assad constituent en réalité l'unique
thèse des attaques rhétoriques qui émanent d'Europe
et du Moyen-Orient à l'encontre de Damas chose à laquelle la
Russie s'oppose encore une fois farouchement et propose à la place que
les acteurs étrangers fassent simultanément pression sur les
principales parties syriennes et les forcent à cesser la violence et
à lancer un dialogue politique une position partagée aussi par
les autres membres du BRICS86(*).
Dans ce contexte, depuis la tribune de l'ONU des appels ne
cessent de ses multiplier demandant d'ignorer l'ONU pour résoudre la
question syrienne. Ceci étant, pour sa part l'Emir du Qatar Cheikh Hamad
bin Khalifa Al Thani aurait déclaré que les pays arabes devraient
même envisager une intervention militaire en Syrie. Il a rappelé
à cet effet, qu'il existait un précèdent en 1976, sur
décision de la ligue Arabe, des troupes sont entrées au Liban
pour mettre fin à la guerre civile. « Cette intervention a
été efficace et utile » a-t-il dit. Expliquant pourquoi
les pays arabes devraient prendre les devants sur la question syrienne, il a
déclaré que les membres du conseil de sécurité de
l'ONU ne pouvaient pas parvenir à un consensus sur ce dossier.
De ce qui précède, il est à constate
que, plus les jours passent, plus il y a des centaines de morts en Syrie, une
situation qui de plus en plus devienne cruciale devant le conseil de
sécurité de l'Organisation des Nations Unies qui reste inactif.
Ceci étant la solution peut être envisagée ailleurs
plutôt que d'entendre cette organisation mondiale agir.
§.3. Le danger de
l'internationalisation du conflit
Verrouillée sur le plan politique et
médiatique, la Syrie reste méconnue. Pourtant la révolte
qui y gronde représente un enjeu majeur pour le Proche-Orient.Le pays
étant le principal allié de l'Iran, coincé entre le Liban
et l'Irak, le Palestine et l'Israël, un changement de régime aurait
des conséquences bien au délà des frontières de
l'Etat.
La Syrie était déjà
célèbre pour son système répressif en
écrasant depuis des jours passés la contestation grandissante
à son régime, Bachar Al-Assad ne dément pas cette
réputation. L'annonce le 29 Mars 2011 de réformes et de la
dissolution du gouvernement n'était pas suffisante pour faire oublier la
mort de plusieurs syriens depuis le début de la contestation.
Les conséquences de cette crise dans la région
est à prendre avec considération.Au départ, signalons que
du côté de l'Iran considéré comme l'allié
numéro un de la Syrie dans la région du Proche-Orient le danger
est permanent. Les relations entre les deux sont scellées depuis 1979,
solidifiées de temps en temps au cours des trente dernières
années.
Les deux pays se rapprochent à l'époque lors de
la signature des accords de camp David, qui réconciliaient l'Egypte et
l'Israël, priva ainsi la Syrie de son allié majeur au
Proche-Orient. Ce qui va occasionner un rapprochement entre les deux pays
(Syrie et Iran). Unis dans un front occidental, les deux pays vont
réserver leurs rangs après l'invasion américaine en Irak.
Dans son ouvrage « L'exception syrienne ». Caroline Donati
explique : que les deux pays ont au départ intérêt
à soutenir une résistance irakienne active afin de
détourner l'attention des américains. Le combat contre
l'hégémonie américaine ainsi que la question Kurde
rassemblent aussi Téhéran et Damas87(*).
Damas soutient alors le droit au nucléaire de l'Iran
quand la République islamique supporte la position
anti-israélienne de la Syrie. Ainsi donc, privé de son
allié dans la région, l'Iran aurait certainement une position
plus accommodante sur le nucléaire, même si ce n'est pas exclu
qu'il effectue une fuite en avant88(*)
Un autre point à ne pas négliger est le soutien
au Hezbollah qui est un parti chiite libanais intrinsèquement
anti-israélien. L'organisation de ce mouvement dépend en partie
de l'aide que lui apporte la Syrie. Crée en 1982 en pleine guerre
civile, elle est dévoué à la révolution islamiste
ce qui est très utile à l'Iran dans sa quête d'influence
régionale.
La Syrie a une grande part d'intérêt à
soutenir le Hezbollah, devenu un parti politique à l'influence
croissante en 1992. Soutenir le parti permet à la Syrie de contrer
l'influence pro-occidentale au Liban, un pays où elle a de nombreux
intérêts politiques et économiques. Le coup de main de
Damas au Hezbollah est nécessairement logistique ; des camps
d'entrainement ont été crées en Syrie pour ses
combattants, le pays lui a ouvert ses portes pour le test de missiles, les
armes en provenance d'Iran transitent par son territoire. Ceci étant, le
leader du Hezbollah sait qu'en cas de la chute du régime syrien,
l'influence iranienne diminuera dans la région, et entraînera son
affaiblissement.
Quant au Liban, il faut noter que, quelle que soit l'issue de
la révolution syrienne, cela aura des conséquences sur son
équilibre politique. Avec l'ouverture d'une ambassade à Beyrouth,
la Syrie a franchi en 2009 une étape symbolique; elle a officiellement
reconnu la souveraineté de son petit voisin libanais. Il n'en a pas
toujours été ainsi.Composants d'une même entité
territoriales, le « Bilad el Cham », les deux pays ont
été crées de toute pièce par la France lors de sa
conquête du territoire, en 192089(*).
La Syrie n'a jamais digéré cette division qui a
donné naissance à un Etat libanais indépendant. Elle a
gardé de nombreux alliés pour qui, elle a une
légitimité historique au Liban.Les 29 ans de présence
syrienne au pays du cèdre (1976 - 2005) ont également
renforcé sa position d'acteur incontournable de sa scène
politique et économique raison pour laquelle Damas
considéré le Liban comme une scène indispensable
d'affrontement indirect avec l'Israël. Ce coup de force et la nomination
d'un nouveau premier ministre proche de Bachar Al-Assad prouve que l'influence
syrienne est toujours importante au Liban.
De ce qui précède, il importe de signaler que,
la chute du régime syrien aura des conséquences sur la
région du Proche-Orient avec beaucoup de risques d'éclatement de
tensions communautaires.
CONCLUSION PARTELLE
Le présent chapitre consacré à la crise
syrienne, a eut pourbut le décryptage de la dite crise. Il a
été question d'identifier les causes déclencheuses,
analyser le déroulement et la localisation des événements,
sans oublier la mention de ses effets pervers.
De manière générale, la crise syrienne
trouve son origine dans le printemps arabe qui est un ensemble de contestations
populaires, d'ampleur et d'intensité très variables qui se
produisent dans de nombreux pays du monde à partir de décembre
2010. Alors que ce mouvement s'étend en 2011 à tout le monde
arabe, le régime de Damas prend des mesures de préventions,
répression assorties de tentatives d'apaisement. Plusieurs appels
à manifester sont lancés à partir du 4 févier 2011,
mais les Moukhabarat reprennent ces manifestations. Ceci va conduire à
un conflit armé opposant les régimes baasiste à
l'armée syrienne libre (ASL) une structure constituée sur la base
d'un noyau de déserteurs et de citoyens.
Face à cette situation on note le manque de
réactivité de la communauté internationale, étant
donné que le conseil de sécurité de l'Organisation des
Nations Unies est bloqué par le véto russe soutenu par son
allié chinois, rendant ainsi les choses plus compliquées que cela
n'a était dans le cas de la Libye.
CHAPITE IV : L'AXE
SINO RUSSE FACE A LA CRISE SYRIENNE
La situation s'envenime en Syrie, l'ONU tente par tous les
moyens de mettre la pression sur Bachar Al-Assad, mais la Russie et la Chine
opposent chaque fois leur veto à la révolution occidentale. Mais
pour quoi ces deux pays endossent-ils le costume d'allié inconditionnel
de la Syrie ? Voilà donc la question à la quelle on va
répondre dans les lignes qui suivent.
Section 1 : Double
veto sino-russe à l'ONU
La Chine et la Russie continuent à bloquer tout projet
de résolution de l'ONU qui condamne la répression sanglante en
Syrie, et ce, malgré deux ans de violences qui ont fait de milliers de
morts. Le texte présenté par le conseil de sécurité
de l'ONU demandent notamment le transfert des pouvoirs du président
syrien Bachar Al-Assad à son vice président ce que le couple sino
russe n'accepte pas pour diverses raisons.
§.1. Le rapport de force
international
Il y a plus de deux ans, le 18 mars 2011, le conseil de
sécurité de l'ONU adoptait par dix voix sur quinze sans vote
négatif ni véto, la résolution 1973 qui autorisait le
recours à la force contre le régime du colonel Kadhafi en
Libye90(*). Six mois plus
tard, Tripoli tombait entre les mains des rebelles soutenus et armés par
l'OTAN, et Kadhafi, un vieil ami despotique de Moscou, était
achevé après sa capture.
Vu de pékin et Moscou, les occidentaux les ont
roulés dans la farine, utilisant une résolution destinée
à protéger les populations civiles pour renverser un
régime légal et reconnu. A aucun moment en effet, la
résolution 1973 que Pékin et Moscou ont laissé passer sans
véto n'autorisait l'armement des rebelles ou le Rôle plus actif
qu'il n'a été admis des armées étrangères
dans le renversement du pouvoir de Kadhafi91(*). Ce marché de dupes de 2011 qui a donné
à l'OTAN une de ses plus éclatantes victoires militaires de son
histoire, sans la moindre victime dans ses rangs, sert de leçon aux
dirigeants chinois et russes qui continuent d'observer la planète en
termes de rapports de force. Autrement dit, l'histoire bégaye avec la
résolution 1973 adoptée en mars 2011 qui mettait en oeuvre pour
la première fois le concept de responsabilité de protéger
développé par Koffi Annan en 2005 pour tirer les leçons de
la guerre d'Irak et sortir de l'impasse entre inaction et ingérence. Il
s'agissait d'empêcher Kadhafi de faire un massacre sur Benghazi.
Longtemps réticentes, la Russie et la Chine ont accepté de
s'abstenir sur le vote de cette résolution donnant un cadre légal
à l'intervention miliaire qui allait suivre. Malheureusement, cette
intervention a été dénaturée par les pays qui
participaient.Au lieu de se contenter d'empêcher un massacre sur Benghazi
en mettant en place une zone d'exclusion aérienne, on a voulu aller
jusqu'à un changement de régime pour renverser Kadhafi. Russes et
chinois mais également les autres grandes nations du Sud ont
estimé qu'ils avaient été trahis d'où la
persistance de leur refus d'une nouvelle décision du conseil de
sécurité. Ils ont marqué leur refus de voir se
répéter, le même scénario avec une résolution
aux apparences anodines, mais qui ouvrait la voie à une ingérence
bien plus grande dans les affaires intérieures d'un Etat souverain,
vieux client de Moscou de surcroit dans le cas de Russes92(*).
Ainsi émerge le nouveau rapport de force
international, dans lequel les occidentaux ont perdu leur influence dominante
et dans lequel les émergents comme la Chine longtemps un acteur passif,
ou la Russie qui retrouve progressivement ses marques de l'époque
soviétique, se posent en acteurs majeurs d'un jeu biaisé.
§.2. Le refus de
l'ingérence
« N'autorise pas aux autres ce que tu ne voudrait
pas qu'on te fasse », c'est en quelque sorte le principe qui dicte la
brutalité du veto chinois et russe au projet de résolution en
Syrie.
Qu'on se place un instant du point de vue des dirigeants
chinois. Ceux-ci sont actuellement confrontés à une vague de
protestations au Tibet, qui a vu plus d'une dizaine de moines s'immoles, des
prestations qui se sont terminaient dans le sang comme ce le cas au
Sichuan93(*). C'est donc
avec cette grille de lecture que Pékin dissèque les projets de
résolution à l'ONU, ne pas créer de
précédents qui puissent se retourner contre elle, si demain,
l'Inde et quelques autres pays décidaient de demander au conseil de
sécurité de protéger les populations civiles des zones
tibétaines ou ouigour de la république populaire de la
chine94(*).
Le raisonnement s'applique autant à la Russie qui est
impliquée dans plusieurs conflits internes ou sur ses marches, comme la
Tchétchénie, l'ingouche, l'Ossétie, etc.
La caractéristique commune de ces deux pays est
l'absence de poids de l'opinion publique sur la politique
étrangère lointaine. Autant dans le cas de la Chine, les
dirigeants doivent tenir compte des sensibilités de leur population
s'agissant du Japon, ou même on l'a vu récemment, de l'aide
économique éventuelle ou renflouement de l'Europe, autant, un
mouvement de révolte dans un pays inconnu comme la Syrie ne suscite
aucune sympathie naturelle en l'absence d'information indépendante.
D'autant que les révolutions tunisienne et
égyptienne ont suscité pas mal de nervosité à
Pékin où le mot jasmin a été censuré sur
internet, et de maladroits appels à faire de la Chine le domino suivant
dans la liste ont provoqué une vagué de répression dans le
milieux dissidents. En Russie par contre, ces événements
coïncident avec un réveil inattendu de l'opposition et de la
société civile, à l'occasion des élections
législatives de décembre 2011.95(*)
Moscou et les grandes villes ont connu des manifestations
populaires sans précédent de puis la fin de l'URSS, prenant pour
cible Vladimir Poutine et son retour à la présidence de la Russie
après l'intermède Medvedev. Poutine a ouvertement accusé
les Américains d'être derrière ces protestations qui
pouvaient préfigurer une tentative de révolution de couleur comme
ce fut le cas en Ukraine, en Géorgie en Moldavie, etc. l'élection
présidentielle russe du 04 Mars, justifie amplement le raidissement
diplomatique de Moscou : pas de cadeau.
Le prix à payer pour Pékin et Moscou ne sera
pas tant, en interne, seuls les opposants convaincus et politisés seront
choqués, que dans les opinions publiques occidentales et arabes,
abreuvées d'images des massacres de Syrie, et qui ne comprendront pas
que ces deux grands pays se rangent du côté du bourreau. La Chine
et la Russie peuvent vivre avec cette impopularité là. L'exercice
de leur droit de veto a ainsi un double objectif. D'abord celui de rappeler au
monde que la Russie et la Chine ont leur mot à dire sur les conflits du
Moyen-Orient et ensuite pour s'auto-protéger contre une
répétition de l'histoire chez eux.
§.3. La face cachée
du veto sino-russe en Syrie
Le dernier double véto de la Russie et de la Chine sur
la question syrienne doit bien renseigner que le monde à bien
changé dans les rapports de force. Un triple véto doublé
sur la Syrie ne se décide pas sur l'humeur, mais sur des analyses
géostratégiques objectives. Il s'agit d'un affrontement entre
deux conceptions du monde : l'une unipolaire et l'autre multipolaire. Les
rapports de force entre les différentes puissances constituent les
éléments clés décisifs.
Dans la vision sino-russe les instabilités dans le
monde arabe sont une menace directe pour leurs intérêts aussi bien
matériels que dans leur espace politique intérieur surtout pour
la Russie. Les musulmans de Russie sont en effet menacés par l'Islam
extrémiste salafo-wahabiste qu'encourage la puissance américaine
sous couvert de démocratie dans cette vague des printemps arabes, dans
la mesure où cela sert ses objectifs hégémoniques dont
l'affaiblissement de la Russie est l'une des priorités96(*). Les exemples yougoslaves,
Irakiens et Libyens où les lois internationales ont été
bafouées pour instaurer le chaos restent des cas graves des
méfaits de l'unilatéralisme qu'il faut, coûte que
coûte, briser97(*).
La Syrie, disent les analyses, « sera un symbole fort du retour de la
puissance russe et de sa capacité à s'opposer à
l'unilatéralisme occidental, via le levier de l'OTAN ».
En effet, la Syrie, qui est le lieu stratégique dans
ce rapport de force, sera le théâtre qui tranchera vers l'une ou
l'autre des deux conceptions. Et c'est précisément sur le dossier
syrien que la Russie et la Chine enregistrent une influence internationale.
Certes, il faut noter également que l'affrontement
entre la Russie et la Chine avec l'occident sur le plan politique et
diplomatique est non seulement au sujet de leurs zones d'influences et de leurs
intérêts respectifs mais aussi et surtout sur les questions des
principes des valeurs et des droits de l'homme. Les deux anciennes puissances
communistes ne veulent pas abandonner les rares régimes dans le monde
arabe et en Afrique qu'elles considèrent toujours comme leurs
alliés sûrs. Elles veulent encore moins perdre quelques excellents
marchés dans des domaines comme l'armement ou les matières
premières.
Elles ne veulent pas non plus laisser la porte du monde arabe
grande ouverte ni aux occidentaux, ni aux islamistes. Enfin, la Russie et la
Chine ont peut être du mal à tourner la page et à imaginer
un monde moins cloisonné.
Dans le contexte du jeu géopolitique d'une telle
ampleur, les questions sur le sort d'une population ou les valeurs humanistes
deviennent secondaires. Ainsi, toutes les conditions d'une montée de la
tension dans le monde semblent réunies.
Section 2 : L'Axe
sino-russe en Syrie
C'est donc sur le dossier syrien que Moscou tient à
apparaitre comme le chef du front du refus, celui des pays capables de tenir la
dragée haute aux Etats-Unis. Moscou et Pékin ont bloqué
ces deniers mois trois résolutions au conseil de sécurité
des Nations Unis condamnant la répression en Syrie et entendent bien
continuer sur cette ligne. Pourquoi ?
§.1. Les
intérêts économiques Russes en Syrie
Comment expliquer l'impunité accordée par
Moscou à Bachar Al-Assad et le refus de coopérer avec les
occidentaux ?
Les raisons sont multiples. Refus de l'ingérence,
protection de la souveraineté érigée en principe sacro
saint, volonté de protéger son allié le plus important
dans le monde arabe et en fait l'un des derniers craintes de perde les
positions stratégiques au profit des occidentaux, très faible
sensibilité aux mouvements d'opinions publiques internationale et
à la thématique des droits de l'homme. La Russie apparait comme
la continuatrice de l'Union soviétique refusant de jouer un rôle
moteur pour la protection des droits des populations et constituant à
l'inverse un frein permanent au conseil de sécurité.
Néanmoins, c'est sur la coopération
militaro-technique que se focalisé l'essentiel de l'agenda entre Moscou
et Damas. A l'époque soviétique, le Régime D'Hafez
Al-Assad a bénéficié d'importance livraisons d'armes, au
point de faire de l'armée syrienne l'une des plus puissamment
équipés de la région. L'effondrement de l'URSS a
laissé à la Syrie une dette conséquente à
l'égard de la Russie, de discorde entre Moscou et Damas dans les
années 1990, en plus de priver le pays de toutes possibilités de
moderniser son vaste arsenal98(*). Après une amélioration des relations
à l'occasion de la visite du ministre de la défense syrien
Moustafa Tlas à Moscou en 2001, un tournant diplomatique intervient en
2005, lorsque le Kremlin décide de ramener la dette syrienne de 13,4
milliards de dollars à 3,6 milliards99(*). Le dialogue stratégique et économique
se renforce depuis lors : le président syrien Bachar Al-Assad se
rendra à Moscou en 2005, 2006 et 2008. Au centre de ses
déplacements figure la reprise de la coopération
militaro-technique, contestée par Jérusalem et Washington,
d'autant que cette relance s'est inscrite dans le contexte de la crise
libanaise déclenchée à la suite du retrait forcé
des troupes syriennes du Liban et de l'assassinat du premier ministre Rafic
Hariri en 2005. La Russie a vendu à la Syrie des missiles de
défense anti-aériens à courte portée et
livré des chasseurs MIG-31E de dernier cri100(*).
En revanche, Vladimir Poutine a interdit la vente de
matériels plus sophistiqués qui seraient
considérées par Israël comme une menace à sa
sécurité. La Russie n'a pas non plus usé de son droit de
veto au conseil de sécurité de l'ONU pour empêcher
l'adoption de résolution sur le retrait de troupes syriennes du Liban et
sur l'Assassinat de Rafic Hariri.
Sur le plan stratégique, la Russie entend profiter des
atouts que peut lui offrir la Syrie dans sa politique moyen orientale ;
les dirigeants russes considèrent donc Damas comme un pivot
incontournable en Méditerranée. En particulier, elle devrait
réutiliser la base navale de Tartous abandonnée après 1991
faute de moyens101(*).
La Russie y stationne une garnison de 100 hommes. Damas offre par ailleurs, des
facilités logistiques aux bâtiments de guerre russes dans le port
de Lattaquié, ce qui permet à Moscou de disposer d'une plate
forme de soutien pour un éventuel déploiement naval dans la
région. En effet, depuis l'été 2007, le commandant en chef
de la marine, l'amiral Vladimir Massorine, réfléchit au
rétablissement d'une présence navale permanente en
Méditerranée qu'il considère comme « une mer de
la plus haute importance stratégique » et comme «une
région où la puissance navale et le drapeau russe doivent
être vus ».
De ce fait, il importe de signifier que, les relations entre
la Russie et la Syrie sont essentiellement économiques et
stratégiques. Raisons pour laquelle la Russie ne veut pas laisser tomber
son allié par crainte de perdre ses intérêts.
§.2. L'Amitié sino
russe
Pour Pékin le soutien à la Syrie est sur tout
idéologique « il est impératif de mettre fin à
la violence en Syrie, aurait déclaré le représentant de la
Chine à l'ONU. Le processus doit inclure toutes les parties pour
résoudre le conflit dans la paix ». A la différence de
Moscou qui a des intérêts économiques à
défendre en Syrie, Pékin n'a aucun intérêt à
défendre en Syrie. De cette affirmation, comment allons nous comprendre,
voir justifié le véto chinois au conseil de
sécurité des Nations Unies sur le dossier syrien ?
Le soutien apporté par Pékin à une
dictature engagée dans un massacre bien plus grave que celui qui a eu
lieu en Libye ne va pas améliorer l'image de marque de la Chine en
occident alors que Pékin redouble d'efforts pour rassurer des opinions
très méfiantes à son égard. Cela ne va pas
favoriser non plus les relations du géant asiatique avec les pays de la
ligue arabe et les monarchies pétrolières dont elle dépend
pour ses approvisionnements.
Une première explication qui tient à la crainte
partagée par Pékin, comme par Moscou de faire les frais d'un
soulèvement populaire similaire à ceux du printemps arable.
Certes, il y a une raison plus profonde, la Chine a voulu avant tout
préserver ses relations avec la Russie. Pékin n'a pas
d'intérêt majeur à soutenir le régime de Damas. Mais
en votant contre la résolution des Nations Unies, Pékin s'est
déjugé. Car jusqu'à présent les chinois avaient
toujours justifié leur veto, comme ce fut le cas sur le dossier
Zimbabwéen ou encore le dossier birman par l'absence d'engagement des
organisations régionales contre ces régimes. Et c'est le soutien
de la ligue arabe à une intervention en Libye qui les avait en quelques
sortes forcés à ne pas s'opposer à la résolution
1973. Or dans le cas Syrien, le chinois ont bel et bien rompu leur engagement
puisque la ligue arabe s'est trouvée en première ligne pour faire
voter cette résolution. Derrière le blocage de la chine et de la
Russie, il y a à l'évidence la solidarité de
régimes autoritaires qui ne souhaitent pas se voir un jour
condamnés par le conseil de sécurité s'il était
amené à conduire des politiques profondément
répressives.
En solidifiant un front du refus russo-chinois au conseil de
sécurité, Pékin et Moscou auraient passé un accord
stratégique.Chaque capitale venant au secours de l'autre pour
résister aux pressions occidentales sur les sujets qui lui tiennent
à coeur. Après avoir volé au secours du Kremlin pour lui
éviter être totalement isolé sur la question syrienne,
Pékin peut compter sur la solidarité russe lorsque ses
intérêts seront menacés. Il y aurait là une nouvelle
façon pour Pékin d'instrumentaliser son pouvoir de veto et
l'esquisse d'une nouvelle polarisation mondiale de type de guerre froide.
§.3. Un jeu multipolaire
émergent
L'apparente rupture qui caractérise le système
international au tournant des années 1990 cache en réalité
une continuité entre le monde de la guerre froide et celui de
l'après guerre froide. Condamnée par la disparition de l'un des
deux grands, la bipolarité cède logiquement la place à
l'unipolarité en l'absence d'autres acteurs susceptibles d'orienter le
système vers un ordre multipolaire. Cet uni polarité par
défaut ne représente cependant pas une configuration durable.
Elle se voit remise en cause au fil des ans. Par ailleurs, le système
international, bien qu'incontestablement marqué par le poids
prépondérant des Etats-Unis devient plus
hétérogène, laissant devenir une multipolarité
émergente.
Au total, le système international de 1990 à
nos jours apparait particulièrement difficile à qualifier. En
transition il évolue avec les transformations de la puissance. Cette
réalité métisse à conduit Samuel Huntington
à proposer la formule d'uni-multipolarité qui met en scène
à côté de la superpuissance américaine, diverses
puissances régionales de plus ou moins grande importance102(*). Ceci étant, dans les
lignes qui suivent nous adopterons une démarche plus séquentielle
en envisageant le pansage de la suprématie américaine des
années 1990 à sa contestation au tournant du siècle,
laissant entrevoir l'émergence d'élément de
multipolarité.
Alors que les Etats Unis partageaient le qualificatif de
superpuissance avec l'adversaire partenaire soviétique, la disparition
de ce dernier les faits passer au statut
« d'hyperpuissante ». A l'issue de la guerre froide, aucun
rival ne peut se mesurer à eux. Leur domination est multidimensionnelle
sur le plan militaire, leur avance considérable en termes de stocks,
d'avantage technologique, de ventes d'armes et de capacité de
projection. En matière économique, ils demeurent la
première puissance grâce à des richesses naturelles
considérables, une gamme industrielle complète, un important
complexe agro-industriel et des services de plus en plus
internationalisés103(*). Leur domination se vérifie également
en matière technologique dans la mesure où ils déposent de
nombreux brevets, notamment dans le domaine des hautes technologies. Enfin,
leur puissance culturelle est sans égale eu égard à leur
capacité à servir de modèle, à attirer les
élites étrangères et à façonner les modes de
vie. Certes, un constat à mer et fait, selon le quel à peine
apparu, le moment unipolaire voit déjà ses jours comptés.
Des 1993 à 2012, divers éléments contribuent à
faire voler en éclats le mythe de l'unipolarité américain,
parmi lesquels on peut citer ; son échec en Somalie (1993), son
abstention lors d'une bonne part de la crise Yougoslave et au moment de celle
de Rwanda (1994) ; le retour de relations tendues avec la Russie, proche
de la Serbie slave et orthodoxe, et avec la Chine, notamment dans le
détroit de Formose, l'incapacité à mettre un terme au
conflit israélo-palestinien, le choc du 11 septembre 2001 qui
révèle l'irruption d'un nouvel ennemi particulièrement
difficile à combattre, enfin on peut citer également la crise
syrienne qui établie un véritable rapport de force entre les
Etats Unis et les pays occidentaux d'un côté, à la Russie
et son éternel allié la Chine d'un autre côté. Cette
décomposition de la puissance unipolaire mérite quelques
explications et nécessite d'évoquer la notion de jeu dualiste qui
permet la répartition de la puissance entre deux pôles et le
regroupement des clients auprès du leader de chaque camp104(*). Les deux gladiateurs sont
des prestataires de sécurité à qui l'on doit
allégeance.
Eu égard à ce qui précède, la
tendance actuelle du système international correspond mieux à
cette réalité. Nous assistons actuellement à un jeu
dualiste mettant en scène deux pôles de puissance à savoir;
le premier pôle comprend les Etats Unis et ses alliés (les pays
occidentaux) et le deuxième pôle qui est composé de la
Chine et la Russie associés aussi à leurs alliés.
Au coeur de l'organisation de coopération de Shanghai,
le duopole Moscou-Pékin joue le rôle de poutre maitresse.
L'hostilité russe et chinoise à l'encontre des Etats-Unis lors de
la crise irakienne a été l'occasion de renforcer les liens entre
les deux puissances. Le 3 décembre 2002 est signé une
déclaration conjointe qui s'ouvre sur un appel au respect d'un
« monde multipolaire105(*) ». Depuis, la consolidation de ce duopole
s'est imposée aux observateurs à travers la multiplication des
faits et gestes : commune exigence d'un monde multipolaire et initiation
d'un triangle diplomatique Moscou-Pékin-New Delhi à Vladivostok,
en Juin 2005, pour donner corps à cette vision de l'ordre
internationale; exercices militaires conjoints et signature de nouveaux
contrats d'armement ; renforcement de la coopération
énergétique avec l'engagement de Moscou à construire deux
gazoducs à l'horizon 2015 ; en l'Etat actuel des choses, il ne
semble pourtant pas que les membres de l'organisation de coopération de
Shanghai, chine et Russie en tout premier lieu-aient la volonté et les
moyens de fonder une alliance politico-militaire, destinée à
contrebalancer l'OTAN.
De ce qui précède, il convient de souligner
que, comme d'autres hégémonies au cours de l'histoire,
française au XVIIe siècle ou britannique au XIX siècle, la
domination des Etats-Unis est inscrite dans le temps, un temps
particulièrement court dans la mesure où l'unipolarité
américaine est rapidement contestée.
Section 3 : La crise
syrienne : quelle issue pour la paix
Il sied de rappeler que dans ce paragraphe il sera question
des analyses et propositions pour une issue favorable à la paix pour la
crise syrienne. A cet effet, nous pensons avec le secrétaire
général des Nations Unies que la guerre Syrienne est une guerre
par procuration entre grandes puissances voilà pourquoi la solution ne
peut provenir que d'elles.
§.1. La
responsabilité des grandes puissances dans la crise syrienne
Avant tout état des choses, il important de signaler
que la crise syrienne au niveau interne, a deux grands acteurs, à savoir
le gouvernement syrien d'une part et d'autre part l'opposition syrienne. Ces
deux acteurs ont chacun un soutien international de la part des grandes
puissances qui s'allient ainsi, soit du côté du gouvernement, soit
encore du côté de l'opposition. Ceci, confirme donc le propos du
secrétaire général des Nations Unies qui pense que la
Syrie est devenue l'enjeu d'une lutte géopolitique entre deux
camps : d'un côté, l'Israël, les Etats-Unis, les membres
de l'OTAN, ainsi qu'une grande partie des pays arabes; de l'autre
côté, la Chine, la Russie, l'Inde, l'Iran, le Brésil, le
Venezuela, ainsi que tous les pays favorables à un règlement
pacifique du conflit.
Dans cette optique, les influences étrangères
jouent ainsi un rôle prépondérant dans cette crise, que ce
fut le cas en Libye, et l'ingérence des acteurs internationaux s'observe
quotidiennement aussi bien dans le soutien à une partie au conflit de
manière directe ou indirecte rendant ainsi compliquer la sortie de la
crise.
Ainsi donc, il est nécessaire pour les grandes
puissances de comprendre qu'il ne pas temps d'opposer les idées
étant donné que la situation sur terrain devient de plus en plus
critique avec beaucoup de risques d'assister à un catastrophe
inattendu.Voilà pourquoi, elles doivent comprendre qu'il est question de
trouver une solution acceptable et surtout favorable à un retour
à la paix dans le pays, et aussi dans la région. Etant
donné que, chaque conflit doit trouver une issue pacifique, nous pensons
alors que seule la voie diplomatique, politique, bref la négociation est
acceptable. Comme l'a confirmé Isabelle FEUERSTOSS, la chute du
régime actuel n'implique pas nécessairement une sortie de crise.
La crise peut continuer sans Bachar Al-Assad au pouvoir, voilà pourquoi
il est primordial de sortir de la crise par une solution pacifique et à
ce titre tous les acteurs doivent être représentés et tous
devront faire des concessions qu'ils veulent mettre un terme à
l'effusion de sang et de destructions qui nourrissent la haine.
Toutefois, étant donné que les avis des grandes
puissances sont partagés, il faut comprendre qu'il est de leur devoir de
trouver un commun accord pour résoudre cette crise. A cet effet, il
faudra comprendre aussi le risque que peut apporter l'intervention militaire
comme proposer par un grand nombre, étant donné que toute
intervention de l'OTAN en Syrie serait liée étroitement à
une action plus globale contre l'Iran. Frapper le régime alaouite
constituerait en effet une première étape pour réduire
l'influence iranienne dans la région. Il convient donc, de prendre en
compte les répercussions internationales que pourrait avoir ce type
d'intervention voilà pourquoi dans ce contexte, la solution
d'intervention n'est évidemment pas le premier choix.
Par ailleurs, il parait difficilement convenable de parvenir
à la résolution d'un conflit sans impliquer l'ensemble des
acteurs en présence. A maints égards, la situation actuelle, bien
que différentes peut être rapprochée de la situation
libanaise après l'assassinat de Rafic Hariri le 14 Février 2005.
Pour Jacques Chiracet son homologue américain, le dossier de la
stabilité libanaise devait être réglé sans passer
par Damas. Cette opinion s'avéra être un échec dans la
mesure où le régime syrien était un acteur essentiel dans
ce dossier au même titre que la France. La situation commença
à évoluer lorsque Paris renoua le dialogue avec Damas durant
l'été 2008. Ceci étant, cet épisode renseigne
combien il est difficilement envisageable que la crise syrienne soit
résolue sans l'implication de l'Iran, acteur majeur voilà.
Pourquoi, les grandes puissances doivent mener des efforts pour réunir
tous les acteurs au conflit syrien en vue de trouver une issue pacifique pour
la seule voie diplomatique, politique, bref la négociation, étant
donné que la force ne mènera nulle part.
§.2. La part de l'ONU
L'idée de la Société des Nations, puis
l'organisation des Nations Unies s'enracine dans la philosophie des XVIIe et
XVIIIe siècles, notamment dans la notion de contrat social. Le pacte
interétatique présente un certain nombre des similitudes avec le
contrat social classiques débouchant sur la création d'un Etat
arbitre des relations entre les individus ; ces similitudes
éclairent le sens, mais aussi les limites, de la mission assignée
à l'Organisation des Nations Unies106(*).
Ceci étant, il convient donc de souligner que, les
Nations Unies ont été créées dans la certitude que
la paix ne pourrait perdurer et se consolider que dans le cadre d'une
coopération entre les peuples, sur la base de l'indépendance et
de l'égalité des Etats. Ainsi donc, la paix est perçue
comme l'objectif fondateur de cette organisation internationale. Pour preuve,
le premier article de la charte des Nations Unies dans son premier paragraphe
stipule que; les Nations Unies ont pour buts entre autre, de maintenir la paix
et la sécurité internationale, et à cette fin :
prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et
d'écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte
d'agression ou autre rupture de la paix et réaliser par des moyens
pacifiques, conformément aux principes de la justice et de droit
international, l'ajustement ou le règlement de différends ou de
situations, de caractère international, susceptibles de mener à
une rupture de la paix »107(*).
A cet effet, comment comprendre l'inaction de l'Organisation
des Nations Unies ayant en charge le maintien de la paix et de la
sécurité internationale face à la crise syrienne qui
s'envenime de plus en plus. Cette inaction trouve explication dans le veto
russe soutenu par son allié chinois. Toute fois il faut noter que les
deux pays, privilégient une solution politique pour résoudre
cette crise, contrairement à la solution militaire que proposent les
Etats-Unis et ses alliés.
Par ailleurs étant donné, le risque que peut
apporter l'intervention militaire non seulement dans ce pays, mais aussi et
surtout dans la région, l'Organisation des Nations Unies entant
qu'arbitre des Etats doit prendre ses responsabilités, et surtout
comprendre que chaque conflit doit trouver une issue pacifique, par voie
diplomatique, politique, bref la négociation, la force ne mène
nulle part, d'ailleurs, lorsqu'on regarde les conséquences des aventures
militaires impériales à travers le monde, en Irak ou en Libye, on
s'aperçoit en effet que les interventions pour soi-disant
défendre la démocratie ou les populations civiles causent en
réalité plus de dégâts et de victimes que le non
interventionnisme. Ainsi donc, elle a cette lourde charge de mettre en place
tous les acteurs au conflit syrien,internes ou externes pour trouver une issue
pacifique.
§.3. La responsabilité de la ligue Arabe
Comme l'a souligné un auteur, une organisation
internationale quelle que soit sa vocation est toujours une stratégie de
paix108(*). Pour ce
faire la ligue Arabe doit prendre sa responsabilité dans la
résolution de la crise syrienne pour favoriser la paix dans la
région.
Toutefois, il convient de signaler que de puis le
début de la crise syrienne la Ligue des Etats Arabes n'est pas
resté indifférente. De manière générale, il
est à noter les efforts que cette organisation régionale
déploie pour une issue pacifique de cette crise. Les efforts parmi
lesquels ont peuvent noter la mise en place d'un projet de résolution
à la crise qui met l'accent sur la nécessité d'un dialogue
entre les syriens. Ce projet de résolution comprend entre autre la
formation d'un conseil de transition qui va diriger pour une période
déterminée, qui doit exercer son plein pouvoir exécutif et
doit inclure des membres de l'actuel gouvernement, de l'opposition et d'autres
groupes qui se sont formés sur la base d'un consensus mutuel, il
accueille favorablement et soutient le consensus international et les efforts
en cours sur la convocation d'une conférence internationale à
Genève et exhorte toutes les parties syriennes afin de trouver une
solution pacifique à la crise politique; il prône un cessez le feu
et condamne avec fermeté l'escalade de la violence, qui a détruit
le patrimoine culturel et historique syrien et la répercussion des
massacres dans les pays voisins qui ne menacent pas seulement la Syrie et sa
souveraineté, son intégrité territoriale et l'unité
de son peuple, mais menacent également la sécurité, la
stabilité de la région, la paix et la sécurité
internationale ; il souligne l'engagement des Etats membres de la ligue
arabe à jouer le rôle de facilitateur et catalyseur du dialogue,
etc.
Certes, il est à reconnaitre les grands efforts que
déploie la ligue des Etats arabes sans bien entendu oublier ses
faiblesses. Autrement dit, bien que la ligue des Etats arabes s'implique de
manière à trouver une issue favorable à la crise syrienne
depuis son déclenchement, il est fait un constat selon lequel cette
dernière est rendue impuissante par ses Etats membres. La ligue des
Etats arabes a été toujours présentée comme une
entité relativement homogène, ce qui ne pas le cas. Sur le
dossier syrien, il y a des divergences. Deux fronts se forment dont l'un est
proche du régime de Bachar Al-Assad alors que l'autre est contre. Le
premier groupe est composé des Etats come l'Irak, l'Algérie, le
Yémen, le Liban, alors que le second groupe est constitué de
l'Arabie Saoudite et le Qatar. De ce point de vue, le manque d'unité est
assez préjudiciable à l'efficacité des menaces de la
ligue des Etats Arabes. Ceci étant, l'unité de ses membres est
impérativement nécessaire pour trouver une issue pacifique pour
la sortie de la crise en Syrie.
CONCLUSION PARTIELLE
Le quatrième chapitre du présent travail
scientifique ayant pour titre l'axe sino-russe face à la crise syrienne,
est d'une importance remarquable dans cette étude, étant
donné qu'il décrit l'impact de la coopération entre la
Chine et la Russie dans la résolution de la crise syrienne constituant
ainsi une partie importante de cette étude.
Pour ce faire, nous sommes parti dès le premier point
à la compréhension l'opposition du véto sino-russe au
conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies et ce,
malgré la violence qui gagne le terrain, faisant ainsi beaucoup des
morts et beaucoup de personnes déplacées vers les pays
frontaliers rendant à cet effet la situation humanitaire très
préoccupante. Pourquoi la Chine et la Russie prennent elles le risque
d'apparaître comme les protectrices d'un dictateur qui écrase sans
merci son peuple qui demande inlassablement sondépart depuis des mois.
Dans un premier temps, il a été dégagé
l'idée selon laquelle, il y a un rapport de force international qui
émerge de nouveau, dans le quelles occidentaux ont perdu leur
influencé dominante, et les émergents, comme la Chine, longtemps
un acteur passif, ou la Russie qui retrouve progressivement ses marques de
l'époque soviétique, se posent en acteurs majeurs d'un jeu
biaisé.Autrement dit, ce veto a moins à avoir avec la
volonté des Russes et des Chinois de défendre, coûte que
coûte, la dynastie meurtrière des Assads que de rappeler au monde
que la bipolarisation est de retour dans les relations internationales. Que la
Russie tient à continuer à jouer un rôle au Moyen-Orient en
soutenant le dernier allié fidèle qui lui reste dans la
région. Ceci, mène à comprendre que, bien qu'ayant des
intérêts économiques qu'elle protège, la Russie a
dans un premier temps à défendre le retour d'un monde
multipolaire en luttant aussi contre l'unipolarité américaine.
CONCLUSION GENERALE
Le présent travail scientifique portant sur
« l'impact de la coopération sino-russe sur la crise
syrienne », étant arrivé à sa fin, il est
nécessaire pour nous de rappeler les grandes étapes qui l'ont
constitué, sans bien entendu oublier de décrire sa
préoccupation majeure et démontrer le résultat atteint.
A cet effet, il est à signaler que, ce travail avait
été subdivisé en quatre chapitres, excepté
l'introduction et la conclusion.
Le premier chapitre a porté sur la coopération
internationale et a tourné autour de points essentiels suivants :
la définition, les acteurs et la dimension de la coopération
internationale.
Le deuxième chapitre a traité la
coopération sino-russe et a tourné autour des points essentiels
suivants : la présentation de la coopération
bilatérale entre la Chine et la Russie, le pacte sino-russe et enfin
l'évaluation de la coopération entre ces deux Etats.
Le troisième chapitre quant à lui a
analysé la crise syrienne et à tourné autour des points
essentiels suivants : études du printemps arabe : contexte et
points communes de pays concernés, l'analyse de la crise syrienne et
enfin la Syrie et le printemps arabes : décodage d'une
énigme politique
Le quatrième chapitre enfin a traité l'impact
de la coopération sino-russe dans la crise syrienne et a tourné
autour des points essentiels suivants : le veto sino-russe au conseil de
sécurité des Nations Unies, l'axe sino-russe en Syrie et enfin
les moyens de sortie de la crise.
Pour ce faire, il convient de signifier que, pour traiter
cette épineuse question, notre étude a eu comme
préoccupation la question suivante : quel est l'impact de la
coopération sino-russe sur la crise syrienne ?
Pour répondre à cette question, nous avons fait
recours à la méthode analytique étant donné que
cette dernière a la spécificité de présenter ou de
décrire, notamment dans une perspective critique, les faits ou les
réalisations d'un ou plusieurs acteurs sur la scène
internationale, et à la technique documentaire qui nous a permis de
mener nos recherches au travers les bibliothèques et l'internet. Ceci,
nous a conduit à comprendre que l'objectif principal de la Chine et la
Russie st très probablement d'empêcher qu'un directoire occidental
vienne s'installer au Moyen-Orient à la faveur des crises qui s'y
succèdent, l'épisode libyen pouvait marquer le début d'une
pratique, il convenait d'abord et avant tout d'éviter qu'il se
reproduise en Syrie terre éminemment stratégique lorsqu'on
regarde la carte de la région. La Russie ne pouvait pas regarder et
accepter qu'un Moyen-Orient voisin immédiat de sa zone privilégie
soit un champ de manoeuvre occidental.
La Chine ne pouvait pas tolérer aussi de son
côté qu'à la faveur d'une intervention, l'édite
même de sa souveraineté et d'intégrité territoriale
soit légalement bousculée du côté de Moscou, le
Zèle est plus marqué non pas tellement parce qu'on craint la
chute d'un gouvernement avec lequel on pourrait s'entendre, mais plus
fondamentalement, parce que la diplomatie russe trouvait dans les maladresses
et les hésitations occidentales un moyen de s'imposer comme un
suprême arbitre. En fait à bien y regarder, la crise syrienne va
évoluer au rythme du bon vouloir de Moscou.
Toute fois, il convient donc d'indiquer que, l'exercice de
droit de véto par la Chine et la Russie au Conseil de
Sécurité des Nations Unies a un double objectif; d'abord celui de
rappeler au monde la fin de l'unipolarité américain et le retour
à un monde multipolaire dans lequel ces deux puissances ont leur mot
à dire sur les conflits du Moyen-Orient, et en suit pour
s'auto-protéger contre une répétition de l'histoire chez
eux.
BIBLIOGRAPHIE
I. Document officiel
1. Charte des Nations Unies
II. Ouvrages
1. Bertrand Badie, L'impuissance de la puissance, Essai sur
les nouvelles relations internationales, Paris, Fayard, 2004.
2. BINDUNGWA IBANDA, M. Comment élaborer un travail
de fin de cycle ? Contenu et étapes, Lubumbashi, Ed. Medias
Paul, 2009.
3. Bouhacene M., Droit international de la
coopération industrielle, Paris, Publisud, 1982.
4. Brice SOCCOL, Relations internationales, Editions
paradigme, 2006.
5. Caroline Donati, L'exception syrienne, Paris,
Editions la Découverte, 2010.
6. Dunont R., L'Afrique est partie, Paris, Editions
Points, 1978.
7. Guy Mvelle., L'UNION AFRICAINE: Fondements, Organes,
Programmes et Actions, Paris, Harmattan, 2007
8. Jean Bodin, Les six livres de la
République.
9. KWAM KAWASSI, Organisations internationales Africaines,
Paris, Berger Levraut, 1987.
10. Labana Lasay'abar et Al., Les relations
internationales ; présentation panoramique et approches
théoriques, Kinshasa, éditions Sirius, 2006.
11. Labana Lasay'abar, coopération
internationale ; Evolution et approches théoriques, Kinshasa,
Editions Sirius, 2006.
12. Lacoste, Y., Géopolitique : la longue
histoire d'aujourd'hui, Larousse, 2012.
13. Marchesin P., Introduction aux relations
internationales Paris, Editions Laballery, 2008.
14. MAX WEBER, Le savant et le politique, Paris,
Editions plan, 1959.
15. Mbayo Ngoie, J., La Géopolitique à
l'ère de la mondialisation et du printemps arabe, Lubumbashi,
éditions du Cresa, 2012.
16. Michalet, Le capitalisme mondial, Paris,
2ème éditions, PUF, 1985.
17. Moreau Defarges P., La géopolitique pour les
Nuls, Paris, Editions First Grund, 2008.
18. Mwayila Tshiyembe, La politique étrangère
des grandes puissances, Paris, l'Harmattan, 2010.
19. Mwayila Tshiyembe, Régionalisme et
problèmes d'intégration économique, Paris, Harmattan,
2012.
20. Ngoie TshibambeG. Les défis de la consolidation
de la paix en République Démocratique du Congo, University of
Bradford, 2008.
21. Ngoie Tshibambe G., Introduction aux relations
Internationales, Lubumbashi, Labossa, 2007.
22. PAQUIN S., Economie politique internationales,
Paris, PUF, Montchrestien, 2005.
III. Articles et revues
1. Revue méridiennes géo, « la
position sino-russe dans la crise syrienne ».
2. Xavier GUILH., « Enigme syrienne », in
revue géopolitique.
3. Karim Emile Bitar, « la Syrie et le bon vieux
pragmatisme de la Diplomatie Russe », in le monde.fr.
4. Facon Isabelle, « l'organisation de
coopération de Shanghai, ambitions et intérêts
russes », courrier des pays de l'Est, n° 1055, Mai - Juin, 2006.
5. Annie Jafalam, « Equilibres géopolitiques
en Asie centrale : la montée en Puissance de la Chine »,
in annuaire stratégique et militaire, 2005.
6. Philippe Fourgues, « La transition
démographique dans le monde Arabe, de 1980 à 2005 », in
la tribune. Fr.
7. Jean François Dagurzan, « les causes
économiques de la révolution arabe », in lemonde.fr
8. Djerrad Amar, « triple véto sino-russe :
fin d'une conjuration, fin d'un unilatéralisme ? ». in le
monde. Fr
9. Assiya Hamza et Didier François,
« l'indéfectible soutien sino-russe », in le monde.
Fr
10. Samuel Huntington P., « The Lonely
Superpower», Foreign Affairs, March-April, 1999
11. Michel GUENEC et Jean Sylvestre MONGRENIER,
« l'organisation de coopération de Shanghai : une OTAN
Eurasiatique ? » in le monde Fr.
12. Bertrand Badie : « Axe Moscou Pékin
n'existe-t-il pas depuis le début de la guerre
froide ? », le monde.fr
IV. Notes de cours
1. TSHIPANGA MATALA, Cours de politique extérieur de
la RDC, UNILU, 2011 - 2012.
2. NGUWAY KPALAINGU K., Droit International Public, RDC
- Lubumbashi, 2ème édition, 2011.
3. NGUWAY KPALAINGU K., Organisations internationales,
RDC Lubumbashi, 2ème Éditions d'essai, 2012.
V. Sites internet
1. www.altavista.com
2.
www.over.blog.com/catégorie12500973.html
3. www.diploweb.com
4.
www.thesundaytimes/26/06/2011/HalaJaber
5.
http://fr.wikipéda.org/wiki/guerre-civile-syrienne
6.
http://www.lematingdz.net/news/9210
7.
http://laRussied'aujourd'hui.fr
8.
http://www.stato-analyse.org/fr/spip.
9.
http://www.rue89.com/*2012/01/31.
10. http://Syrie.blog.com
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
1
1. Problématique et hypothèse
1
2. Choix et intérêt du sujet
8
3. OBJECTIF D'ETUDE
10
4. Méthode et technique de recherche
10
5. Délimitation du sujet
11
6. Subdivision de l'étude
12
CHAPITRE I : COOPERATION
INTERNATIONALE
13
Section 1 : Définition de la
coopération internationale
13
§.1. Définition du concept
13
§.2. Typologie de la coopération
internationale
14
2.1. La coopération
bilatérale
15
2.2. La coopérations
multilatérale
15
§.3. Domaines de la coopération
internationale
16
Section 2 : Les acteurs de la
coopération internationale
17
§1. L'Etat
18
1.1. Les éléments
sociologiques
19
1.2. Les éléments juridiques
20
1.3. L'Etat : acteur de la
coopération internationale
22
§2. Les Organisations Internationales
23
2.1. Typologie des organisations
internationales
24
§3. Les forces transnationales
25
3.1. Les Organisations Non Gouvernementales
26
3.2. Les Firmes Transnationales
26
Section 3 : Les dimensions de la
coopération internationale
27
§1. La dimension universelle de la
coopération internationale
27
1.1. L'organisation des Nations Unies
27
1.2. Les institutions
spécialisées
28
§2. La dimension régionale de la
coopération internationale
29
2.1. L'organisation des Etats
américains :
29
2.2. La ligue Arabe :
29
2.3. Union Européenne :
30
2.4. Union Africaine :
30
§3. La dimension sous régionale de
la coopération internationale
31
CONCLUSION PARTIELLE
33
CHAPITRE II : LA COOPERATION
SINO-RUSSE
34
Section 1 : La coopération
bilatérale sino-russe
34
§.1. Présentation
générale
34
§.2. Les fondements de la
coopération sino-russe
36
§.3. Les secteurs prioritaires de la
coopération sino-russe
37
Section 2 : Pacte sino-russe
39
§.1. Les relations bilatérales
sino-russes : entre convergence et divergence
39
Section 3 : Evaluation de la
coopération sino-russe
45
§.1. Contexte et objectifs
45
§.2. Caractéristiques
47
§.3. Résultats de
l'évaluation
48
CONCLUSION PARTIELLE
51
CHAPITRE III: LA CRISE SYRIENNE
52
Section 1 : Le printemps Arabe :
contexte et points communs des pays concernés.
52
§.1. Démographie des
révolutions
52
§.2. Régime politiques
53
§.3. Aspects socio économiques
55
Section 2 : La crise syrienne
57
§.1. Les spécificités
locales
57
§.2. Localisation et évolution des
événements
59
§.3. La crise syrienne et le monde
60
Section 3 : La Syrie et le printemps
Arabe : Décodage d'une énigme politique
64
§.1. La particularité de la crise
syrienne vis-à-vis du printemps arabe
64
§.2. La crise syrienne, un test crucial
pour l'ONU
67
§.3. Le danger de l'internationalisation
du conflit
68
CONCLUSION PARTELLE
72
CHAPITE IV : L'AXE SINO RUSSE FACE A LA
CRISE SYRIENNE
73
Section 1 : Double veto sino-russe
à l'ONU
73
§.1. Le rapport de force international
73
§.2. Le refus de l'ingérence
75
§.3. La face cachée du veto
sino-russe en Syrie
76
Section 2 : L'Axe sino-russe en Syrie
78
§.1. Les intérêts
économiques Russes en Syrie
78
§.2. L'Amitié sino russe
80
§.3. Un jeu multipolaire
émergent
82
Section 3 : La crise syrienne :
quelle issue pour la paix
84
§.1. La responsabilité des grandes
puissances dans la crise syrienne
85
§.2. La part de l'ONU
87
CONCLUSION PARTIELLE
90
CONCLUSION GENERALE
91
BIBLIOGRAPHIE
93
TABLE DES MATIERES
96
* 1 Revue méridiennes
géo. « La position sino russe dans la crise
syrienne »,
www.attavista.com.consultéle30janvier2013
* 2 Jean Pierre Cabestan,
« la chine et la Russie : entre convergence et
méfiance », www.altavista.com,consultéle30Janvier 2013.
* 3 Idem
* 4 Xavier GUILH
« énigme syrienne », in revue géopolitique,
http://diploweb.com/L-enigme-syrienne.htlm.consultéle04/02/2013.
* 5 Karim Emile Bitar,
« la Syrie et le bon vieux pragmatisme de la Diplomatie
russe », le monde. Fr, consulté le 18Janvier 2013.
* 6 Milad Jakar,
« Guerre en Syrie : la géopolitique du
conflit »
www.huffingtonpost.fr/.../guerre-syurie-analyse-géopolitique-b-2011,
consulté le 07 Février 2013.
* 7 Chantal Dupille, over
blog.com/catégorie 12500973 html. consultéle07/02/2013.
* 8 BINDUNGWA IBANDA, M.,
Comment élaborer un travail de fin de cycle ? Contenu et
étape, Lubumbashi, Ed. Médias Paul, 2009 ; p.47.
* 9Labana Lasay'abar,
Coopération international, Evolution et Approches
théoriques, Kinshasa, éditions Sirius, 2006, p.14
* 10 Bouhacene. M., Droit
International de la coopération industrielle, Paris, Publisud, 1982,
p.112
* 11 Dumont. R., L'Afrique
est partie, Paris, Editions Points, 1978, p.226
* 12 TSHIMPANGA MATALA,
Cours de Politique Extérieure de la RDC, UNILU, 2011 - 2012.
* 13 Labana Lasay'abar, Op
Cit, p 35 - 36.
* 14 Labana Lasay's abar et al,
les Relations Internationales, Présentation panoramique et approches
théoriques, Kinshasa, édition Sirius, 2006, p.27
* 15 Max weber, le Savant et
le politique, Paris, Edition plan, 1959, p. 100 - 101.
* 16 Jean BARREA cité
par NGOIE TSHIBAMBE G., Relations Internationales Africaines, UNILU, L 1
RI, 2011 - 2012.
* 17 Brice Soccol, Relations
Internationales, Edition Paradigme, 2006, p. 5.
* 18 Brice Soccol, op
cit, p 15.
* 19 Jean Bodin, les six
livres de la république,
http://www.JeanBodin.org/sixlivresdelarépublique/html
consulté le 15 Mars 2013
* 20 NGUWAY KPALAINGU K.,
Droit International Public, RDC-Lubumbashi, 2ème
éditions, 2011, p. 205.
* 21 NGOIE TSHIBAMBE G.,
Introduction aux Relations Internationales, RDC- Lubumbashi, Labossa,
2007, p.50.
* 22 Brice Soccol, op
cit, p. 56.
* 23 Charte des Nations Unies
chapitre I, article 2, paragraphe 1
* 24 Charte des Nations Unies,
Chapitre I, article 2, paragraphe 3.
* 25 Brice Soccol, op
cit p 99.
* 26 MWAYILA TSHIYEMBE,
Régionalisme et problèmes d'intégration
économique, Paris, l'HARMATTAN, 2012, p. 139.
* 27 Idem
* 28 LABANA LASAY `ABAR. Op
Cit, p. 34.
* 29 NGOIE TSHIBAMBE, G., op
cit,p 54.
* 30 KWAM KOWASSI,
Organisations Internationales Africaines, Paris, Berger Levraut, 1987.
* 31 MichaletCh. A., Le
Capitalisme mondial, Paris, PUF,2ème Edition, 1985,
p.11
* 32 Paquin. S., Economie
politique internationale, Paris, PUF, Montchrestien, 2005, p.64
* 33 Charte des Nations Unies,
chapitre IX, article 55.
* 34 NGUWAY KPALAINGU K.,
Organisation internationales, RDC Lubumbashi, 2ème
éditions d'Essai, 2012, p. 121.
* 35 NGUWAY KPALAINGU K., op
cit, p. 138
* 36 Guy Mvelle., L'UNION
AFRICAINE: Fondements, Organes, Programmes et Actions, Paris, Harmattan,
2007, P. 36
* 37 NGWAY KPALAINGU K, op
cit p 196 - 197.
* 38 Bela Balassa cité
par Nguway Kpalaingu K, op cit p 208.
* 39 FACON ISABELLE,
« l'organisation de coopération de Shanghai, ambition et
intérêts russes », courrier des pays de l'Est, n°
1055, mais-Juin, 2006, p. 26.
* 40 Source :
« la Chine et la Russie, signent huit accords de coopération
pour faciliter l'investissement 10 Novembre 2006 » in
http://french.ningbo.gov.cn/art/2006/11/10/art-106-35865.html
consulté le 07 Mars 2013
* 41 Idem
* 42 Source :
« Moscou et Pékin sont dans une logique plus réactive
et défensive que proactive et offensive », le monde.fr, 2012
consulté le 07 Mars 2013
* 43 MWAYILA TSHIYEMBE, la
politique étrangère des grandes puissances, Paris,
l'harmattan, 2010, p. 260 - 261.
* 44 Bertrand Badie,
« l'axe mascou-pékin n'existe-t-il pas depuis le début
de la guerre froide ?é », le monde.fr consulté le
07 Mars 2013.
* 45
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la Russie et de la Chine consulté le 07 Mars 2013.
* 46 Locatelli. C.
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* 48 Source :
« la difficulté dialogue énergétiques : ce
que l'on peut à l'ouest on le gagne à l'Est » RIA
Novosti, 23 Octobre 2006, in www.diploweb.Com Consulté le 09 Mars
2013.
* 49 Bertrand Badié,
op cit.
* 50 Idem
* 51 Jean Pierre Cabestan,
op. Cit.
* 52 Karim Emile Bitar, op
cit.
* 53 Source :
« Organisation de coopération de Shanghai » in
www.diploweb.com consulté
le 18 Mars 2013.
* 54 Alexandre Jakovenko :
«l'Avenir de l'organisation de coopération de Shanghai » aout
2005
www.diploweb.com consulté
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* 55 Annie Jafaliam :
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montée en puissance de la chine » in annuaire
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* 58 Source :
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économique » RIA Novasti, in
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* 59 Jean Pierre Cabestan, op
cit
* 60 Mwayila TSHIYIEMBE, op
cit p. 65.
* 61 Michael McFaul et Nikolai
Zlobin, « la Russie d'orient à la dérive »:
www.diploweb.com consulté
le 23 Mars 2013.
* 62 Philippe Fargues,
« La transition démographique dans le monde Arabe de 1980
à 2005 » in
www.latribune.fr consulté
le 21/04/2013.
* 63 Mbayo NGOIE, J., la
Géopolitique à l'ère de la mondialisation et du printemps
arabe, Lubumbashi, Edition du Cresa 2012, p. 136.
* 64 Olivier Roy,
« la démocratie dans le monde Arabe : mythe ou
réalité ? », in
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* 65 Source :
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* 66 Le monde.fr
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* 67 Jean François
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Arabe » in, le monde.fr consulté le 24/04/2013.
* 68Mbayo Ngoie, J. op
cit, p. 145.
* 69 Idem
* 70 Lacoste Y.,
Géopolitique : la longue histoire
d'aujourd'hui, Larousse, 2012, p. 254.
* 71 Lacoste Y., op.
cit, p. 255.
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* 73
http://fr.wikipédia.org/wiki/guerre-civile-syrienne-note-Angeli2706-169consulté
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* 74
http://fr.wikipédia.org/wiki/guerre-civile-syrienne,
note-176
* 75Idem
* 76
http://fr.wikipédia.org/wikiguerre-civile-syrienne.note-190
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* 77
http://fr.wikipédia.org/wiki/guerre-civile-syrienne,note-bllion-20.
* 78
http://fr.wikipédia.org/wiki/guerre-civile-syrienne.note-204
* 79 Idem
* 80
http://fr.wikipédia.org/wiki/guerre-civique-syrienne,note-216.
* 81 Emel Parlar Dal et Suna
Gulfer Ihlamur Oner, «La Syrie vis-à-vis du printemps Arabe :
Décodage d'une grande énigme politique », in
www.wikipédia.org/wiki/le
printemps Arabe.
* 82
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vis à vis du printemps arabe.
* 83 Idem
* 84
http://laRussied'aujourd'hui.fr/articles/2012/12/25
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* 85
http://larussied'aujourdh'ui.fr/search?/ONUconsultéle27/05/2013.
* 86 Idem
* 87 Caroline Donati,
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* 88 Pierre Berthelot,
« la chute du régime syrien et son impact au proche
orient » in
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* 89
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* 90
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* 91Idem
* 92Hexie Farm,
« Pourquoi la Russie rechigne-t-elle lâcher Damas »,
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consulté le 01/06/2013
* 93
http://www.rue89.com/le-tibet-en-feu-ou-sont-les-intellectuels-chinois
* 94 Idem
* 95
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* 96 Djerrad Amar,
« Triple véto sino russe : fin d'une conjuration, fin
d'un unilatéralisme » in le monde.fr consulté le
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* 97 Idem
* 98
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* 99 Assiya Hamza et Didier
François, « l'indéfectible soutien sino
russe » in le monde. Fr consulté le 03/06/2013
* 100 Idem
* 101
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