RÉPUBLIQUE DU BURUNDI
MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ SAGESSE D'AFRIQUE
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion
Contribution de l'approche «Police de
Proximité» au développement durable :
cas de Makamba 2011-2012
Par
Evrard NDIMURUKUNDO Gwladys NICIMBIKIJE
Sous la direction de :
Monsieur Emery NIMPAYE
Mémoire présenté et défendu
publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en
Sciences Économiques et de Gestion
Bujumbura, Octobre 2013
DEDICACES
À tous ceux qui nous ont donné le courage et
ayant cru en nous pour l'accomplissement de cette étude. Aux
précieux conseils de nos familles, et à l'aide indispensable
d'Éric KIVUMU, ainsi qu'à ceux qui ont accepté de prendre
part sous différentes façons et à ceux ayant donné
leurs opinions.
Avec amour et gratitude, Evrard NDIMURUKUNDO Gwladys
NICIMBIKIJE
II
REMERCIEMENTS
La réalisation de cette étude a
été possible également grâce à la
contribution de diverses personnalités : Monsieur Maurice MBONIMPA,
Secrétaire permanent du Ministère de la Sécurité
Publique, Monsieur Léonidas GITATUZI, consultant de la GIZ, Madame Jolie
Ruth-MORAND, coordinatrice du Projet Renforcement de la Police Nationale
Burundaise, les chargés de la communication dans les programmes/projets
de la GIZ, et Monsieur Pontien BARITONDA, le point focal du projet Renforcement
de la Police nationale auprès de la Direction Générale de
la PNB auxquelles nous voudrions exprimer notre gratitude. Nos remerciements
vont également à l'endroit de Monsieur Zénobé
NIRAGIRA, expert chargé du volet «Police de Proximité»,
son avis, ses commentaires, critiques et recommandations qui nous sont
allés droit au coeur.
Les auteurs de ce document voudraient également
remercier à toutes personnes ayant contribué lors de la collecte
des données : Monsieur Tharcisse YAMUREMYE, le Directeur d'intervention
du projet appui à la professionnalisation de la police, au
délégué à la cogestion du projet appui à la
professionnalisation de la police, Monsieur Roberto RESMINI, l'équipe de
la CTB, ainsi que l'assistante junior du projet «Éthique
policière», Mademoiselle Hélène VANDENDRIESSCHE.
La supervision, les conseils et la disponibilité de
Monsieur Emery NIMPAYE, directeur de mémoire, nous ont été
indispensables pour l'accomplissement de cette étude. Nous lui adressons
nos sincères remerciements.
Gwladys NICIMBIKIJE
Evrard NDIMURUKUNDO
III
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
AA : Das Auswärtige Ant (Ministère des affaires
étrangères)
ADC : Appui au Développement Communautaire
ADLP : Appui à la Décentralisation et de Lutte
contre la Pauvreté
B : Bureau
BMZ : Bundes Ministerium für wirtschaftliche
Zusammenarbeit und Entwicklung
(Coopération économique et de
développement)
CE : Commission Européenne
CIRGL : Conférence Internationale sur la Région
des Grands-Lacs
CG : Commissariat Général
CMED : Commission Mondiale pour l'Environnement et le
Développement
CMS : Comités Mixtes de Sécurité
CNAP : Commission Nationale Permanente chargée de la
lutte contre la Prolifération des
armes légères et de petits calibres
CPP : Comité de Pilotage Provincial
CSCP : Cadre Stratégique pour la Consolidation de la
Paix
CSLP : Cadre Stratégique de croissance et de Lutte
contre la Pauvreté
CTB : Coopération Technique Belge
DED : Deutscher Entwicklungsdienst (Service allemand de
développement)
DG : Direction Générale
DG AG : Direction Générale de l'Administration
et de la Gestion
iv
DSS : Développement dans le Secteur de la
Sécurité
EnDev : Energising Development (Energie Renouvellable)
FAO : Food and Agriculture Organization FNL : Front National de
Libération
GCM : Gestion Cycle Management
GICP : Gestion Intégrée de Cycle de Projet
GIZ : Deutsche Gesellschaft für Internationale
Zusammenarbeit (Agence Internationale de coopération allemande de droit
privée)
GIZ IS : GIZ International Service
GIZ Zfd : Ziviler Friedensdienst (Service civil pour la paix)
Gmbh : Gesellschaft mit beschänkter Haftung (une entreprise
de droit privé à capital fermé) GMIR : Groupement Mobile
d'Intervention Rapide
GTZ : Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
(Agence de Coopération Technique Allemande)
GRP : Groupe des Ressources pour la Paix H : Hypothèse
Hab/km2 : Habitant/kilomètre carré
InWent : Capacity Building International Germany ou
Société internationale de développement des ressources
humaines (Renforcement des Capacités et de Développement
International)
IGSP : Inspection Générale de la
Sécurité Publique
KfW Entwicklungsbank : Kreditanstaltb Für Wiederaufbau
(Banque de développement) MPDC : Ministère de la Planification et
du Développement Communal
V
MSNDPHG : Ministère de la Solidarité Nationale,
des Droits de la Personne Humaine et du
Genre
MSP : Ministère de la Sécurité
Publique
ONU : Organisation des Nations-Unies
PAFE : Police de l'Air, des Frontières et des
Étrangers
PCDC : Plan Communal de Développement Communautaire
PCS : Plan Communal de Sécurité
PIB : Produit Intérieur Brut
PJ : Police Judiciaire
PPCR : Projet de Prévention des Crises et de
Reconstruction
ProSecEau : Programme Sectoriel Eau et Assainissement
PSI : Police de Sécurité Intérieure
PSR/SR : Police Spéciale de
Roulage/Sécurité Routière
RDC : République Démocratique du Congo
RP : Renforcement de la Police Nationale Burundaise
SDC : Suiss Agency for Development and Cooperation (Agence de
coopération suisse)
TdR: Termes de Référence
UE: Union Européenne
UNHCR: United Nation High Commission for Refugies
USD: United-States Dollar (Dollar américain)
vi
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Liste de schéma
Schèma 1 Etapes d'un projet 23
Liste de tableaux
Tableau 1 Découpage administratifs de la commune 42
Liste des graphiques
Graphique 1 : Les principaux facteurs à l'origine de
l'insécurité 46
Graphique 2 : Les principaux groupes à l'origine de
l'insécurité 50
Graphique 3 : Sous quelle forme se manifeste cette
insécurité 51
Graphique 4 : Les principales victimes de
l'insécurité 52
Graphique 5 : Avez-vous confiance en ce qui concerne la
résolution des problèmes de sécurité? 57
Graphique 6 : Depuis l'instauration des CMS, les policiers
ont-ils changé leur comportement? 59
Graphique 7: Percevez-vous la police de proximité comme un
moyen de résolution des problèmes
de sécurité? 61
Graphique 8 : La police de proximité tient-elle compte de
la protection de l'environnement? 63
Graphique 9 : La police et la population travaillent-elles
ensemble pour la protection de
l'environnement? 64 Graphique 10 : Y'aurait-il eu des
changements en matière de la sécurité depuis la mise en
place de
la police de proximité avec les facteurs
d'insécurité suivants? 65
vii
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACES i
REMERCIEMENTS ii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS iii
TABLE DES ILLUSTRATIONS vi
Liste de schéma vi
Liste de tableaux vi
Liste des graphiques vi
0.1 INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
0.2 Pourquoi le choix de notre Sujet? 2
0.3 Objectifs 3
0.4 Intérêts de l'étude
4
0.5 Délimitation de recherche 4
0.6 Problématique 5
0.7 Hypothèses 5
0.8 Méthodologie de recherche 6
0.9 Articulation du travail 7
PREMIÈRE PARTIE :
GÉNÉRALITÉS 8
CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE SUR LE
DÉVELOPPEMENT
DURABLE ET LA POLICE DE PROXIMITÉ 8
I.1 concepts clés 8
I.1.1 Plan de développement 8
VIII
I.1.2 Programme 9
I.1.3 Projet 10
I.1.4 Développement 12
I.1.4.1 Développement durable 14
I.1.5 Renforcement des capacités 15
I.1.6 Police de Proximité 15
I 2 Historique de la« police de
proximité» 16
I.3 Formulation d'un projet 22
CHAPITRE II : DÉVELOPPEMENT DE LA
COOPÉRATION DE LA
GIZ 27
II.1 Historique de la GIZ 27
II.2 Organisation de la GIZ 29
II.3 Situation économique du Burundi
31
II.4 Interventions de la GIZ au Burundi 32
DEUXIÈME PARTIE : CONTRIBUTION DE L'APPROCHE
«POLICE
DE PROXIMITÉ» AU DÉVELOPPEMENT
DURABLE 41
CHAPITRE III : MAKAMBA ET LE CONCEPT «POLICE DE
PROXIMITÉ» 41
III.1 Position géographique de la commune
Makamba 41
III.1.2 Démographie de la commune Makamba
43
III.1.2.1 La population 43
III.1.2.2 La densité 43
III.2 Le concept «Police de
Proximité» à Makamba 43
ix
CHAPITRE IV : ANALYSE DES DONNÉES ET
VÉRIFICATION DES
HYPOTHÈSES 57
IV.1 Questionnaire d'enquête auprès de la
population sur la contribution
de l'approche «Police de proximité»
au développement durable 57
IV.2 Résultats de questionnaires à travers le
tableau « Logique de
l'analyse SWOT» 67
IV.3 Vérification des hypothèses
70
Conclusion générale 72
Difficultés rencontrées et suggestions
75
1
0.1 INTRODUCTION GÉNÉRALE
Au Burundi, comme dans tant d'autres pays, la conception et la
mise en oeuvre de projets est une chose d'actualité; dans ce sens que
ces pays cherchent à sortir de la pauvreté. Le terme«
projet» est une trajectoire permettant l'aboutissement d'un objectif
visé qui traduit une réalisation sur tous les différents
niveaux d'organisation tant au point de vue microéconomique que
macroéconomique; il permet un développement dans une
communauté et de là le développement d'un pays. Dans le
cadre où le Burundi est dans un processus de paix et
réconciliation, ce concept « police de proximité » peut
s'avérer une réponse pour sortir de la pauvreté car sans
paix, il ne peut y avoir de développement.
C'est dans cette optique que, le choix de notre sujet
d'étude de recherche, « Contribution de l'approche de la
Police de Proximité au développement durable : cas de
Makamba», nous permettra de faire face aux problèmes de
sécurité dans chaque localité. L'on peut dorénavant
se convenir sur une chose que nul ne peut accroître son P11B dans la
mesure où il n'y a pas de sécurité, une méfiance
inouïe entre les autorités locales et administratives, la
population et la police, un accroissement de viol, la famine, la peur
d'investir dans telle région car dans cette localité la
criminalité est intense, la polygamie, rareté d'activités
génératrices de revenu, l'inaccessibilité à
l'instruction suite à la pauvreté ou à l'ignorance, etc.
surtout pour un pays comme le Burundi qui a connu une guerre civile; cela
étant le contraire pour un pays en temps de paix qui peut facilement
accroître son P11B.
Le concept «Police de Proximité» est un
projet nouveau que le Gouvernement du Burundi à travers l'accord
d'Arusha signé en août 2000 entre les acteurs politiques burundais
sur la réforme des forces de sécurité essaye de mettre en
place. La création en 2004 d'une institution de police moderne,
républicaine, professionnelle et de proximité : cela étant
dit une police qui est tournée vers le citoyen, qui le protège et
qui le représente en mettant en marche la confiance et le partenariat
entre tous les acteurs et bénéficiaires de la
sécurité (la sécurité est l'affaire de tous) a
été faite dans ce sens1. Ce projet apporte des
changements dans ce corps de la police et permet une amélioration dans
les relations Police-
1 Projet d'appui à la professionnalisation de
la PNB -CTB et MSP, La police de proximité au Burundi Document de
Concept, Bujumbura, Octobre 2011, p. 5.
2
Administration-Population afin d'assainir la
sécurité vu qu'il n'y a pas de développement sans
sécurité.
`Police de proximité' est un concept importé de
l'Occident qui a généré de bons résultats partout
où il a été mis en oeuvre notamment en Amérique du
Nord avec la «théorie du vitre cassée» suite aux
émeutes urbaines violentes; le «Community Oriented Policing»
ou encore la «Police orientée vers le quartier» a
été adopté et ses missions visaient le partenariat entre
la police, la communauté et les intervenants institutionnelles. Au Japon
suite à une délinquance et une criminalité intense, la
notion de «Community Policing» avec leur méthode
«Koban» (terme japonais désignant une petite structure de la
rue) où un commissariat «familial» avec deux ou trois
personnes la secrétaire sa femme, s'occupe d'un secteur limité en
réglementant la circulation, les conflits de voisinage, les
enquêtes de quartier, etc. leur méthode a permis la
réduction des délits à 80% alors qu'en Europe en
était au taux de 30-35%. En Belgique avec l'affaire
«Dutroux»2, la mise en place de la police de
proximité visait la modification du système de la police. Au
Burkina Faso, la population accusait à la police d'être inefficace
dans la criminalité, d'être corrompue, de travailler de
mèche avec les bandes de malfaiteurs, etc. cette première
catégorie mécontente, a décidé de créer un
comité de lutte contre le vol composée d'elle-même
uniquement ce qui a poussé les autorités à mettre en place
une politique de sécurité intégrée et
orientée vers une police de proximité. Au Rwanda, après la
tragédie de génocide, la police avait perdu leur
crédibilité et impartialité : une «police
communautaire» fut mise en place.3
0.2 Pourquoi le choix de notre Sujet?
L'approche «Police de Proximité» nous
permettra de cerner le système de Management de projets et de voir son
impact au développement durable sur la communauté, laquelle
approche réussie peut sans nul doute aider le Burundi, qui a connu une
guerre civile, où presque tout est à reconstruire, à
connaitre un essor économique en résolvant les problèmes
qui causent l'insécurité. Cette étude de «Police de
Proximité» va nous permettre d'apporter quelque chose de plus sur
l'existant en permettant de le faire connaitre dans un univers
2
http://wikipedia.org/affairedutroux/
Mai 2012
3Projet d'Appui à la professionnalisation de la
PNB-CTB et MSP, Op. cit.p. 9-10
3
académique, en montrant comment la
sécurité peut être un élément promoteur de
développement durable au Burundi et ainsi pouvant permettre
d'améliorer les conditions de vie de la population en passant sur tous
les secteurs, de l'économie, l' éducation, la santé, l'
écologie, à l'agriculture, etc.
0.3 Objectifs
L'objectif global de cette recherche est d'analyser l'approche
«Police de Proximité» afin de voir son impact au
développement durable sur la communauté en regardant si la
sécurité est appréhendée de façon large en
mettant en avant ses services auprès de la population, sa
pro-activité, ses secours de première ligne mais encore en
regardant si la sécurité intègre tous les acteurs et
bénéficiaires de la sécurité. Pour permettre ce
développement avec une police orientée vers la communauté,
elle se veut être démocrate, professionnelle, une police qui
représente la population, qui prend en compte les attentes et les
besoins de la population, laquelle police, la population a confiance en
elle.
La réalisation de notre objectif spécifique de
voir si les capacités institutionnelles, structurelles, juridiques du
MSP ainsi que les aptitudes du personnel sont renforcées; nous aura
permis de vérifier si la contribution de l'approche «Police de
Proximité» au développement durable sera viable. Il nous
fallait évaluer les actions des acteurs de la sécurité en
vue de relever les insuffisances s'il en existe dans le but de présenter
des recommandations ou, dans le cas contraire, donner plus de suggestions pour
plus d'amélioration.4
4 République du Burundi, Lettre de Politique
Générale du Ministère de la Sécurité
Publique sur la Sécurité Intégrale et
intégrée pour le Burundi (2011-2015), Bujumbura, Août 2011,
p. 9-10.
4
0.4 Intérêts de l'étude
Au point de vue théorique ou scientifique, cette
étude va permettre de revoir la façon de concevoir les projets
plus spécifiquement pour les pays en voie de développement en
mettant l'accent sur leur impact tant au point de vue microéconomique
que macroéconomique. L'exemple de la Police de Proximité à
travers la création des comités élargis où on
intègre différents acteurs; sachant très bien leurs
rôles et leurs objectifs en connaissant leurs limites de
compétence pour permettre l'amélioration du partenariat, la prise
en compte des besoins et attentes de la population, la pro-activité, le
rendre compte pour arriver à l'assainissement de la
sécurité et permettre le développement du pays.
Au point de vue pratique ou de la société,
l'approche «Police de Proximité» permettra de déduire
le degré de l'appropriation pour arriver à la durabilité.
Le soutien de la GIZ pour la réussite de ce projet ne suffit pas, mais
l'implication des bénéficiaires traduit le degré
d'appropriation car c'est eux les promoteurs du développement
durable.
0.5 Délimitation de recherche
Notre travail de recherche est délimité dans
l'espace et dans le temps.
Dans l'espace, notre étude retient comme terrain de
travail la province de Makamba, précisément la commune Makamba.
C'est sur base des contraintes de temps et de moyens qu'a été
retenue l'unique commune de la province Makamba alors que cette dernière
en compte six.
Dans le temps, la période d'étude retenue va de
Janvier 2011 jusqu'en Décembre 2012. Cette période coïncide
avec l'existence du projet en commune Makamba.
5
0.6 Problématique
Tout le long de cette recherche, nous nous sommes
intéressés sur l'impact qu'a l'approche «Police de
Proximité» au développement durable sur la communauté
de Makamba. Les questions suivantes ont suscité pour nous un centre
d'intérêt particulier à savoir :
1) Comment la Police de proximité peut-elle
réduire la montée des causes d'insécurité et de
criminalité?
2) Quel est l'apport des acteurs concernés en
matière de sécurité?
3) Y'aurait-il eu un léger mieux économique
dû à l'implantation du projet «Police de
Proximité»?
4) La police de proximité contribue-t-elle à la
protection de l'environnement?
0.7 Hypothèses
Les réponses à ces problèmes que l'on
vérifiera, tiendront compte des suppositions suivantes :
H1: La police de proximité exerce ses fonctions de base
dans le quartier (communauté), prend en compte les besoins et attentes
du citoyen et cette police intervient à temps.
H2 : La multi-dimensionnalité de la
sécurité permet d'intégrer différents acteurs de la
sécurité et ces acteurs travaillent ensemble pour identifier les
causes de l'insécurité afin de trouver des solutions pour ces
problèmes. Ces acteurs connaissent leurs compétences et leurs
limites à travers les cahiers de charge.
H3 : La police de proximité a favorisé la
redynamisation économique.
H4 : La protection de l'environnement par la police de
proximité est une réalité.
6
0.8 Méthodologie de recherche
La documentation, durant cette recherche, fut la
première technique utilisée. On a consulté des ouvrages en
rapport avec le domaine d'expertise, différents manuels,
différents rapports sur le cas d'étude mais encore plus de
rapports sur les autres programmes de la GIZ. On a consulté des pages
web et l'on n'a pas omis des travaux de fin d'études connus comme les
mémoires. Les entretiens furent la seconde technique qui nous a permis
de nous procurer de rapports sur la police de proximité et de son
implémentation au Burundi plus précisément à
Makamba. Lors des entretiens, on s'est adressé au staff de ce projet RP,
ce qui nous a permis de les accompagner lors de leur descente sur terrain. L'on
s'est ensuite entretenu avec un agent du MSP, qui accompagne le Projet RP ainsi
que leur consultant, ce qui nous a permis de comprendre la méthodologie
qu'il a utilisée pour les études de base. L'entretien a
été faite aussi dans les autres programmes et projets de la GIZ
au Burundi où l'on s'est entretenu avec le ou la chargé(e) de la
communication de chaque programme ou projet.
L'observation fut la troisième technique qui nous a
aidés lors de notre étude. Les focus groups ont été
utilisés comme quatrième technique. Une autre et dernière
technique appelée enquête réfléchissant sur des
questions de sécurité a été fait tenant compte des
CMS, de l'administrateur, des policiers et de la population.
La méthodologie utilisée quant à elle
étant donné que nous voulons évaluer l'impact de la
contribution de l'approche `Police de Proximité' au développement
durable sur la communauté, en mettant en lumière ses forces et
faiblesses ainsi que ses menaces et opportunités, est la méthode
participative. Cette méthode par rapport à d'autres
méthodes nous parait plus réaliste non seulement qu'elle implique
tous les acteurs clés à tous les niveaux de l'évaluation
mais plus encore qu'elle donne la priorité en démontrant l'impact
ou l'amélioration et la rapidité des services rendus par la
`Police de Proximité' à la population de Makamba.
7
0.9 Articulation du travail
Notre étude est faite en deux parties. La
première partie concerne les généralités tandis que
la seconde concerne la contribution de l'approche «Police de
Proximité» au développement durable. La première
partie comporte deux chapitres. Le premier chapitre est consacré au
cadre théorique sur le développement durable et la police de
proximité où l'on donnera le sens de certains concepts
clés pour la compréhension du projet. Le second chapitre :
Développement de la coopération de la GIZ, concerne cette
entreprise qui appui à l'approche «Police de Proximité»
à Makamba. C'est dans ce chapitre que nous mettons en relief son
historique, son organisation et ses interventions. La deuxième partie
comporte également deux chapitres. Le troisième chapitre est
intitulé commune Makamba et le concept `Police de Proximité' et
le quatrième chapitre quant à lui est intitulé : Analyse
des données et vérification des hypothèses. Notre travail
est clôturé par une conclusion et une série de suggestions
et des difficultés rencontrées.
8
PREMIÈRE PARTIE :
GÉNÉRALITÉS
CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE SUR LE
DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LA POLICE DE PROXIMITÉ
I.1 concepts clés
Dans le présent chapitre, nous allons commencer par une
définition de quelques concepts permettant une bonne appréhension
du sujet afin d'avoir une compréhension globale de cette étude.
Cette étude de «Contribution de l'approche de la police de
proximité au développement durable» présente cinq
termes que l'on va définir à savoir : plan de
développement, programme, projet de développement,
développement/développement durable, renforcement des
capacités et la police de proximité.
I.1.1 Plan de développement
Dans le but de faciliter les taches des autorités
politiques et administratives et d'une façon bien ordonnée, il
convient de planifier afin de mettre en place des éléments
nécessaires pour accomplir une vision quelconque. Le point de
départ de la planification est une réflexion rationnelle qui a
pour objet la détermination des buts et objectifs, en vous posant les
questions suivantes : « qu'est-ce que je veux être dans 5, 10,15 ou
20 années à venir ? Qu'est ce je veux avoir là où
je veux aller ?etc. » et, la recherche des moyens pour la
réalisation, tenant compte de tous les moyens et ressources disponibles.
La planification offre aussi une aide significative à une meilleure
compréhension des problèmes stratégiques et à leur
résolution, en s'efforçant de tenir compte de l'impact positif
et/ou négatif de l'environnement externe sur les opérations
futures. D'où l'importance pour une entreprise, une organisation ou un
pays d'avoir un plan, qui est un mode d'action établi à
l'avance.
C'est pourquoi, durant tout le processus de planification, il
faut envisager plusieurs possibilités de solution en prenant en
considération toutes les difficultés d'ordre politique
9
qui peuvent se poser, mais également d'ordre
économique, environnementale et sociale, afin d'acquérir une plus
grande maitrise du développement d'une entreprise, d'une organisation ou
d'un pays dans sa globalité. La notion de planification fait appel
à d'autres concepts, de programmes et de projets, lesquels, une fois
conçus, doivent faire l'objet d'un suivi-évaluation en vue de
procéder aux réajustements.
I.1.2 Programme
En passant du premier stade de planification au second,
d'organisation rationnelle, ce dernier est l'expression de l'objectif
visé par des actions à travers des projets. Lorsqu' un projet est
trop grand, trop long ou complexe pour être géré comme une
seule entité, il est subdivisé en une série de projets ou
de sous projets reliés entre eux et dont tous concourent vers un seul
objectif. Chaque projet est, donc, sous la responsabilité d'un chef de
projet et ces derniers rendent compte à un chef de programme.
Ainsi, il convient pour les autorités politiques de
mettre en place une bonne organisation pour coordonner les actions à
entreprendre et, se mettre d'accord sur ces actions afin de prendre une
décision, aboutissant à l'autorisation d'exécution de ce
plan en intégralité ou en partie de celui-ci à travers les
programmes. A ce moment, celui qui a le pouvoir de décision donne le feu
vert et, le plan devient «programme».
La Commission Européenne (2001) définit le
programme de développement comme une série de projets dont les
objectifs réunis contribuent à un objectif global commun, au
niveau sectoriel, national ou international.5
Selon le PNUD (1997) « l'approche programme est un
processus qui permet aux gouvernements d'articuler les priorités
nationales et de réaliser les objectifs de développement humain
durable dans un cadre cohérant et participatif. L'approche programme est
bien plus qu'un simple moyen de réunir des projets
exécutés en un lieu donné dans "un programme". C'est une
approche logique qui intègre les processus de
5M. H. BOUKHARI, Manuel de Formation : Montage
et Gestion des Projets, 2002, p. 17
10
planification et de gestion de tout effort de
développement national, aux niveaux macroéconomiques,
méso-économique et micro-économique ».6
A cet effet, le Gouvernement élabore des programmes
à partir des plans qui sont déjà établis lors de la
planification stratégique de sa politique de développement, dans
le but de se doter des moyens et réaliser le plus rapidement les buts
visés. On parle souvent de programme sectoriel, vu qu'il est
orienté vers un secteur quelconque et, ce programme est souvent
réalisé à travers différents projets pour lesquels
tous concourent vers un même objectif global. PROSECEAU par exemple, qui
est un programme sectoriel dans le domaine de l'eau, présente des
projets qui vont permettre à l'accomplissement des objectifs
visés par le programme. Comme nous pouvons le constater c'est
l'appréhension de la définition du programme qui va nous
permettre d'arriver à celle du concept «projet».
I.1.3 Projet
Le mot projet n'est pas un terme nouveau vu qu'il existe
depuis fort longtemps et qu'il renvoie à plusieurs sens suivant qu'il
est utilisé à des fins variées. À propos du mot
projet, l'on se convient sur une chose: il s'agit d'une activité
humaine7. Le projet rassemble plusieurs personnes dans une
activité commune et la communication est plus que jamais
nécessaire. Il est important que l'on aboutisse à un même
résultat quand bien même chacun a sa propre tâche. Comme
nous l'avons dit en haut, le terme «projet» a une pluralité de
sens. (i) il peut signifier un travail qui va être élaboré.
Un projet architectural dans ce sens. (ii) il peut renvoyer à une
intention ou souhait d'atteindre un état. (Exemple, projet de
déménagement). Il va jusqu'à faire allusion à un
rêve pour certains car il s'agit de ce qu'une personne veut accomplir.
Par exemple, désir de construire un château. (iii) le sens du mot
«projet» peut renvoyer à un ensemble d'étapes connues,
bien définies et d'actions afin d'atteindre un but. Ici, l'on peut
donner l'exemple de construction d'un barrage.
6M.H. BOUKHARI, Op.cit, p.17
7 G. VALLET, Techniques de planification de
projets, 3ème édition, Dunod, Paris, 2001, p.
1.
11
C'est d'ailleurs ce dernier sens qui renvoie plus à
notre cas d'étude car la gestion de projets fait allusion à ce
troisième sens : «un projet est un ensemble d'actions ou de travaux
qui concourent tous à la réalisation d'un résultat unique
et mesurable : le produit»8. Ou encore, le produit est
appelé « le livrable ». Par unique, l'on veut dire que le
produit ne peut être atteint une seule fois et de façon
définitive : le projet a un caractère non
répétitive. Par mesurable, il s'agit de voir si le produit a
atteint ou pas ses objectifs et on va plus loin en tenant compte du respect du
temps si possible au moindre coût, ce qui traduit l'efficience du
projet.
Cette omniprésence du mot projet dans tous les aspects
de l'activité humaine renvoi à une vision idéalisée
d'un mode d'action ou de fonctionnement. Le projet semble alors être
devenu un instrument qui donne espoir à l'homme, à l'entreprise
ou à un pays, de ne plus seulement subir des évènements
mais de pouvoir maîtriser le cours de l'histoire et forger un futur
souhaité, un futur meilleur.
Ainsi, tous ces sens qu'un projet peut avoir, tous convergent
vers un même objectif qui est celui de satisfaire un besoin futur. Les
gouvernements en élaborant leurs projets de développement, eux
aussi veulent atteindre la satisfaction des besoins de leurs populations dans
le but d'améliorer leurs conditions de vie. Donc, il est important que
ces derniers incluent leurs populations dans la conception et
l'exécution de ces projets en tenant compte essentiellement de leurs
besoins spécifiques : ce qui traduit l'appropriation.
Selon BOUKHARI9, un projet est un ensemble optimal
d'actions à caractère d'investissement, fondé sur une
planification globale et cohérente par de ressources humaines et
matérielles qui engendre un développement. D'après lui, il
faut estimer à l'avance les ressources nécessaires telles que les
fonds, mains d'oeuvre ainsi que les revenus escomptés à savoir
réduction de coût, accroissement de la production et
développement des instituts.
C'est pour cette raison que les gouvernements doivent
être perspicaces afin de mettre en place des projets durables qui vont
apporter quelque chose de plus dans la vie de la population.
8 G. VALLET, Op. cit, p. 1
9 M.H. BOUKHARI, Op. cit, p9
12
Avec ce concept, il est difficile de trouver une
définition satisfaisante pour tout le monde mais, en
général, le projet est la synthèse des grandes
priorités que le pays ou une organisation quelconque se donne pour
arriver à leur but. Pour le gouvernement, il indiquera les voies et
moyens à adopter pour parvenir à son objectif de
développement.
I.1.4 Développement
Selon l'Encyclopédie de la Gestion et du
Management10, par développement l'on désigne deux
phénomènes différents. Le premier correspond à
l'idée de déploiement : ce qui était plié ou
enroulé, s'étend. Le second quant à lui, est proche de
l'idée de croissance, mais dans un sens plus qualificatif : l'objet
considéré prend de l'expansion ou de l'importance
(développement d'une affaire ou les pays en voie de
développement). Dans les deux cas, le développement relève
d'une logique de progrès ou de finalité. On passe d'un
état simple ou provisoire à un état plus complexe et plus
stable.
Selon Larousse, le développement peut être un
passage d'une phase économique à une autre, plus efficace et
mieux intégrée dans la perspective de croissance. D'après
le dictionnaire de l'économie11, la notion de
développement est la transformation d'une société dans le
sens d'un progrès global. Le développement a des aspects
économiques (croissance, salarisation, hausse du niveau de vie),
sociodémographiques (urbanisation, réduction de la
fécondité, hausse du niveau d'éducation, politique de
santé), politiques et culturels (en matière de langue, de
communication, etc.).
Nous retiendrons cette définition tout au long de notre
travail : le développement étant «une combinaison des
changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à
faire croire cumulativement et durablement, son produit réel
global»12.
Le mot `développement' est utilisé dans
plusieurs domaines mais, la logique à laquelle tous ces domaines
concourent, renvoient vers une même vision; qui est celle d'une
amélioration
10 R. LE DUFF, Encyclopédie de la
Gestion et du Management, Éd. Dalloz, Paris 1999, p.
270
11 P. BEZBAKH et S. GHERARDI, Larousse à
présent, Rodesa (Villatuerta), Espagne 2008, p. 235
12 J. F. PHELLIZON, Dictionnaire de l'économie
4ème édition, Ed.
Économica, Paris 1985, p. 117.
13
et l'évolution des conditions ou des situations
initiales. On pourra dire que le développement permet la transformation
dans tous les domaines de la vie d'une entreprise, d'une organisation et d'un
pays. Aujourd'hui, il ne suffit pas seulement de chercher le
développement mais, il faut que ce développement soit
qualifié de durable.
14
I.1.4.1 Développement durable
Ce concept de développement durable a été
énoncé en 1987 dans le rapport « Notre avenir à tous
» de la Commission Mondiale pour l'Environnement et le
Développement (CMED), ce qui a constitué une étape
importante pour la formalisation de ce concept. Elle s'était rendu
compte de la nécessité pour les gouvernements de ne pas seulement
continuer à chercher par tous les moyens la croissance économique
en passant par l'épuisement des ressources naturelles non renouvelables,
les effets pervers de l'industrialisation sur l'environnement, et le
désengagement des États qui abandonnent une partie de leurs
prérogatives en matière de protection des salariés et de
lutte contre la pauvreté mais, qu'il faudra intégrer d'autres
sphères tels «le social et l'environnement», afin qu'ils
puissent aboutir à un développement continuel et qui ne pourra
pas mettre en péril l'avenir des générations
futures13.
Les différents modèles de développement
durable proposés peuvent être classés en deux
catégories14 suivant que l'on considère le
système économique comme fermé : c'est à dire
fondé sur l'exploitation de ressources limitées, ou comme ouvert
: c'est-à-dire fondé sur l'exploitation de ressources
illimitées. Ce dernier est plus efficace, car le développement
durable sa préoccupation est de concilier la croissance
économique et la protection de l'environnement. A un fonctionnement
fondé sur le gaspillage des ressources naturelles serait
substitué un fonctionnement privilégiant l'usage des
compétences humaines.
D'après la CMED, le développement durable est
« un développement qui répond aux besoins du présent
sans compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs».15 Ainsi pour les États, il
est indispensable lors de la planification de mettre en place des politiques de
développement durable associant ces trois objectifs qui sont :
efficacité économique, équité sociale et la
prévention de l'environnement, de sorte à avoir des États
soucieux de l'avenir de leur planète.
13P. BEZBAKH et S. GHERARDI, Op.cit, p. 237
14 R. LE DUFF, Op. cit, p. 272
15Rapport « Notre avenir à tous »
(1988), p. 51
I.1.5 Renforcement des capacités
Dans le cadre de notre travail, le renforcement des
capacités veut dire l'apport sur ce qui existait mais encore plus
l'effort fourni pour y arriver. Le renforcement, selon le dictionnaire
Larousse, traduit plus le résultat de manière plus solide car ce
concept est un élément crucial, dans le sens où le
développement durable, des fois, passe par l'amélioration des
choses existantes par le renforcement des capacités.
I.1.6 Police de Proximité
La police de proximité ou encore la police de
communauté c'est un corps qui consiste à mettre tout près
de la population le service de la police : cette dernière exerce sa
fonction de base orientée vers le quartier (la communauté). Cette
police est intégrée et orientée vers la communauté
et se trouve être une réponse à la montée des
criminalités et des causes d'insécurités16 .
Elle exerce une action de prévention, de proximité (mode
d'intervention), et de coopération (ceci impliquant un partenariat entre
les autorités locales, nationales, le secteur privé et
associatif)17.
15
16 Projet d'Appui à la professionnalisation de
la PNB-CTB et MSP, Op. Cit, p. 7.
17
http:// Police de Proximité en France
/2012
16
I. 2 Historique de la« police de
proximité»
La «police de proximité» dont il est question
ici trouve ses prémisses dans l'accord d'ARUSHA pour la paix et la
réconciliation signé en août 2000 par les protagonistes
burundais. L'un des objectifs mis au point est la réforme des corps de
défense et de sécurité. Cette réforme s'inscrit
également dans la mise en oeuvre du cadre stratégique de
croissance et de lutte contre la pauvreté (CSLP) adopté en
septembre 2006 et du processus de développement du cadre
stratégique pour la consolidation de la paix (CSCP) initié en
février 200718. C'est en 2005 avec la promulgation suite
à un référendum de la constitution de la République
du Burundi, à son titre X19 de cette loi
réservé au corps de défense et de sécurité
qu'on a montré la nécessité de cette réforme.
Mais pour le cas du Burundi, l'optique de mettre en place une
police au service du citoyen ne veut pas dire que c'est une réforme dans
le sens que la Police Nationale Burundaise ne date du 31 décembre 2004.
On comprend bien qu'elle est encore dans sa phase de départ, du fait
qu'à la veille des pourparlers d'Arusha, les corps de défense et
de sécurité sont constitués de différents corps de
police et des Forces Armées Burundaises et de la gendarmerie. Ces deux
derniers étaient sous la tutelle du ministère de la
défense nationale. De nos jours, le (la) policier(e) n'est plus le/la
seul(e) responsable de la sécurité, car elle est devenue
l'affaire de tous les acteurs de la société et il/elle doit
collaborer avec eux. C'est pour cela que le Gouvernement du Burundi à
travers la lettre de politique générale du MSP sur la
sécurité intégrale et intégré(2011-2015) et
dans d'autres textes a exprimé sa volonté de faire évoluer
la police nationale vers une police démocrate, républicaine,
professionnelle, moderne et de proximité en partenariat avec les
différents partenaires20.
À travers cette même vision, les autorités
burundaises avec l'appui technique et financière de la GIZ ont
décidé d'initier la «Police de Proximité»
à Makamba, depuis le mois de
18 Travail de Willy NINDORERA pour le centre d'alerte et
prévention des conflits
(Bujumbura, Burundi) et l'Institut Nord-Sud d'Ottawa, Canada, sur
les principaux défis de la police nationale pour une meilleure
sécurité publique et le renforcement démocratique, p.
13.
19 Projet d'appui à la professionnalisation de
la PNB-CTB et MSP, Op. Cit., p. 7
20 Idem, p. 5.
17
décembre 2010, lequel processus a été
expérimenté à travers les perceptions sur l'état de
la sécurité en identifiant les facteurs
d'insécurité en passant en revue les causes et les origines de
ces mêmes facteurs. L'expérimentation, la mise en oeuvre du projet
jusqu'à la satisfaction des prestations de la police en collaboration
avec la population et en mettant en lumière les quatre axes (i) le
partenariat/la collaboration, (ii) le pris en compte des besoins et attentes de
la population, (iii) la pro-activité, (iv) et enfin le rendre compte
pour la réussite du concept à travers un élément
incontournable CMS a montré que la sécurité n'est plus
l'affaire d'un policier mais de tout le monde sans distinction aucune. Le
concept en commune pilote a pris fin en janvier201221. Il sera
question dans cette étude de recherche de voir et évaluer, au
final, non seulement quel a été son impact sur la
communauté à travers trois aspects- (i) l'évolution
économique, (ii) la société (l'épanouissement de la
population), (iii) et enfin l'environnement- qui traduisent le
développement durable mais encore plus de l'appropriation en mettant au
clair les atouts qui sont les forces et les opportunités de la
«Police de Proximité» et les contraintes qui sont les
faiblesses et les menaces qui peuvent être l'obstacle du concept et en
somme voué à l'échec.
D'après les modèles analysés dans
d'autres pays, le Gouvernement du Burundi a opté pour le choix de
s'orienter vers une police de proximité car c'est dans cette directive
de faire de ce corps, une police démocrate, républicaine,
professionnelle, moderne et de proximité que les hauts cadres du
Ministère de la Sécurité Publique ainsi que la CTB
à travers le projet Appui à la professionnalisation de la police
nationale burundaise se sont mis ensemble et ont défini les axes menant
à ce concept «Police de proximité» adapté au
contexte burundais. Ses axes sont :22
1. La sécurité est l'affaire de tous les acteurs
de la société. La police doit tendre vers une ouverture
vis-à-vis de la population car pour arriver à assainir un
meilleur environnement sécuritaire, il faut une implication de tous les
acteurs de la société burundaise. Dans cette logique d'acteurs de
la société, il est intéressant de connaitre de qui
s'agit-il ? Ses composants sont les autorités administratives et
judiciaires d'une part, les corps de sécurité ainsi que les
représentants de la société civile en
21 Rapport de la GIZ, Enquête sur les
perceptions de l'état de sécurité, la collaboration et les
prestations de la PNB, Bujumbura, Avril 2012, p.6.
22Projet d'Appui à la professionnalisation-CTB
et MSP, Op. cit., p. 12.
18
toutes ses formes, que ça soit des associations
sportives et culturelles, des partis politique, des commerçants, de
confessions religieuses, des centres de santé, des média, etc.,
d'autre part. Donc, toutes les couches de la population burundaise. De ce fait,
on comprend bien que la sécurité n'est plus l'affaire du
gouvernement mais plutôt de tout un chacun. Néanmoins, même
si la sécurité est l'affaire de tout le monde, il ne faut pas
confondre les responsabilités de tout un chacun en ce qui concerne les
compétences et les limites, pour ne pas s'ingérer dans les
compétences de l'autre.
2. Le partenariat. Comme la sécurité est
l'affaire de tous, sa gestion n'incombe seulement qu'à la police, elle
doit collaborer et traiter avec d'autres acteurs sociaux, et pas comme des
simples intervenants mais des partenaires, car les phénomènes qui
constituent des problèmes de sécurité pour la police
peuvent être des problèmes d'éducation, de santé ou
d'économie pour les autres acteurs sociaux. C'est pour cela qu'à
travers ce concept, il y aura la mise en place des comités mixtes de
sécurité « CMS », qui n'est autre qu'une rencontre de
tous les acteurs sociaux. De ce fait, il est primordial pour être
efficace de travailler en partenariat avec tous ses acteurs de la
société burundaise.
3. La prise en compte des besoins et attentes de la
population tant pour les femmes que pour les hommes, traduit le premier souhait
de la population qui est d'avoir une police soucieuse de ses problèmes
en matière sécuritaire sans distinction aucune en
intégrant et en impliquant le genre, afin de chercher des solutions
policières adéquates.
4. La collaboration avec la population (hommes et femmes)
permet que dans cet axe, la population puisse constituer le pilier central du
concept « police de proximité », elle est et demeure la
partenaire incontournable pour une meilleure collaboration. L'ouverture de la
police à la population sous-entend qu'elle doit toujours être
à l'écoute et en traitant sur le même pied
d'égalité les problèmes de la population,
19
hommes et femmes sans aucune discrimination afin d'instaurer
une confiance et respect mutuel à travers la qualité et la
fiabilité de son action. Tout ceci ne peut se faire que par un dialogue
entre tous les niveaux équivalents (colline/antenne, commune/chef de
poste, province/commissariat provincial) en définissant les
responsabilités de chacun des niveaux de la police dans les relations
avec la population.
5. Les tâches policières. Dans ce nouveau
concept, une police qui se veut de proximité est une police au service
de la population. Donc, elle doit fixer et institutionnaliser les tâches
de base (par-là il faut comprendre les tâches policières
exécutées au niveau communal ou collinaire c'est-à-dire
à la base de la société, puisque elle doit être de
proximité) qui répondent aux attentes et besoins quotidiens de la
population, en intensifiant continuellement les formations des policiers sur
ces tâches afin d'améliorer leurs prestations
6. Rendre compte. Étant donné que la
sécurité est l'affaire de tous, la police à l'obligation
de répondre de son action à la hiérarchie
policière, à ses partenaires (comité élargi,
représentants des associations et les autorités administratives
et judiciaires), par la communication régulière d'information sur
ses activités et sur les résultats afin d'être
évaluée.
7. L'accessibilité, la disponibilité et
visibilité. Il faut entendre par là que :
? Elle doit être accessible car, la police de
proximité est une police qui doit être proche de la population,
c'est à dire être là où la population se trouve
compte tenu de son déplacement. Donc, l'antenne ou le poste ne doit
être loin des habitations et des lieux où elle exerce leurs
activités, conditions essentielle à la mise en oeuvre d'une
police de proximité.
? Elle doit être disponible en tout temps et en tout
lieu afin de répondre aux besoins de la population afin qu'elle ne soit
considérée comme seule maîtresse des questions de
sécurité. C'est pourquoi chaque colline dispose
20
d'un policier responsable du suivi de la sécurité,
la population l'appelle « notre policier »
? Enfin, elle doit être visible, en
utilisant tous les signes et matériels qui lui soient propres pour
qu'elle soit facilement reconnaissable.
8. La pro-activité dans la résolution des
problèmes de sécurité suppose que cette nouvelle approche
s'inscrit dans une démarche participative et proactive, qui cherche
à intervenir sur les causes de l'insécurité et pas
simplement se contenter à attendre qu'elles surviennent pour
réagir. C'est pour cela qu'elle doit avoir une connaissance approfondie
sur les origines de l'insécurité, pour qu'elle puisse anticiper
ces causes et être capable de les prévenir.
9. L'usage légal de la contrainte. Le/la
policière doit utiliser la contrainte seulement en cas de
nécessité et de façon proportionnelle à la menace
et à l'objectif à atteindre.
10. Le bien-être du policier. Le/la policier(e) pour
qu'il/elle puisse accomplir correctement son travail, il faut que les
conditions de travail soient bonnes et se sente bien dans sa peau.
11. Le dé-casernement/délocalisation. Cet axe
est un important dans la mise en oeuvre de ce concept, car la police doit
être proche de la population.
C'est avec ces axes que certains partenaires internationaux
comme la CTB et la GIZ appuient pour la professionnalisation ou le renforcement
de la police burundaise. La GIZ, l'entreprise qui nous a
intéressé, à travers son projet « Renforcement de la
Police Nationale du Burundi » a commencé à aider le
Gouvernement du Burundi à la mise en oeuvre de ce concept avec comme
zones de la commune pilote de Makamba en priorisant quatre axes qui sont le
partenariat et la collaboration pour restaurer la confiance entre la police et
la population, la prise en compte des besoins et des attentes de la population
(Hommes et femmes), la pro-activité dans la résolution des
problèmes de sécurité et le rendre compte aux
autorités hiérarchiques de la police et d'autres acteurs de la
société.
Vu que les structures publiques ne répondaient pas
suffisamment aux besoins quotidiens de la population, les CMS se sont
révélés comme mécanisme important dans la mise en
oeuvre
21
du concept, et aller vers un développement consenti par
tout le monde, car on y rencontre tous les acteurs de la société.
Les CMS sont des organes d'assistance et d'appui à l'administration
communale, aux institutions de sécurité et à la
population. Et, sont mise en place par l'autorité administrative locale
en concertation avec la population et approuvé par une décision
du gouverneur. Les CMS sont constitués des membres provenant de
l'administration, de la police, de la justice, de la population et autres
partenaires de la société civile incluant des
représentants des opérateurs sociaux et économiques
locaux. Les CMS jouent le rôle de médiateur et de facilitateur
dans les conflits locaux à caractère social; et dans ses
missions, les CMS ne s'occupent pas seulement des questions en rapport avec la
sécurité physique, ils s'occupent également de celles
liées à la vie sociocommunautaire et politico-économique
et au développement des localités auxquelles ils sont
établis23. Donc, les CMS est un moyen d'aboutir à un
développement durable.
Remarquons toutefois, que ce concept de «Police de
proximité» n'est pas appuyé par la GIZ seulement; il y' a
d'autres partenaires tel que la Coopération technique belge qui elle, a
choisi quinze communes pilotes dont quatre dans les villes de Bujumbura :
Kamenge, Kanyosha, Musaga et Rohero, ainsi qu'à travers onze communes
(une commune pour une province) du Burundi à savoir, Bisoro (Mwaro),
Bugabira (Kirundo), Bukemba (Rutana), Gitega (Gitega), Giteranyi
(Muyinga),.Gisuru (Ruyigi), Kiremba (Ngozi), Matongo (Kayanza), Muramvya (
Muramvya), Rugombo (Cibitoke), et Rumonge (Bururi). Il y'a aussi les
Néerlandais qui appuient dans la réforme de la police à
travers le Développement dans le Secteur de la Sécurité
(DSS) qui interviennent dans les formations en matière de la
sécurité aux policiers et qui travaillent en partenariat avec la
CTB et la GIZ. Il faut reconnaitre que ce partenariat permet la vulgarisation
du concept.
23 Rapport de la GIZ fusionné de la
journée d'évaluation des résultats et l'atelier
d'élaboration du plan d'opérations des CMS, pour la
période Juillet-Décembre 2011, p. 6.
22
I.3 Formulation d'un projet
La manière dont les projets sont planifiés et
réalisés suit un enchainement connu sous le nom du cycle
de projet ou de trajectoire de projet.
L'élaboration de projet dépend du style de management et
de la taille de l'entreprise ou de l'organisation. L'élaboration de
projet est une histoire ancienne et par conséquent sa réalisation
suit presque toujours les mêmes phases. On peut retrouver dans certains
manuels, guides de gestion de projets quatre phases, cinq voire jusqu'à
sept ; mais, même si les termes puissent varier d'une organisation
à l'autre, ce n'est donc pas par désaccord entre les
spécialistes, mais par la volonté de chacun de présenter
en se démarquant des autres de la manière la plus claire possible
ce processus. Quoiqu'il en soit, il nous semble effectivement que lorsque l'on
reprend tous ces guides, le processus du projet est toujours le même,
quel que soit l'auteur.
Généralement, dans n'importe quel projet, on
distingue quatre phases principales à part que l'on peut retrouver les
quelques additionnelles, lesquelles phases ne changent absolument rien en ce
qui concerne l'idée du projet, sa préparation, sa mise en oeuvre
ainsi que son évaluation. En effet, la distinction entre les
différentes phases d'un projet n'est pas nette, c'est pourquoi nous
avons choisi de réutiliser les noms de phases qui nous semblaient
à la fois les plus utilisés et les plus cohérents dans le
milieu des projets économiques financés par les organisations
internationales telles la Banque Mondiale, la Commission Européenne et
d'autres.
23
Schéma 1 Étapes d'un projet
Source : Commission Européenne (2001), Manuel
Gestion du Cycle de Projet, EuropAid, p. 44.
Le cycle de vie d'un projet suit en principe six phases :
i. Phase de programmation : c'est une
définition générale des orientations qui mettent l'accent
sur des objectifs globaux en termes macro-économiques et sociaux dans
des secteurs précis.24 De même, selon Castro, dans
cette phase on définit les orientations générales et
principes de coopération de l'organisation car elle peut se faire au
niveau sectoriel, thématique ou géographique, et toutes les
parties prenantes sont associées à l'exercice de
programmation.25
Cette étape est primordiale car elle consiste à
faire une planification stratégique du projet (via le document de
stratégie), en définissant les objectifs généraux
de l'organisation ou d'un pays en précisant ce que sera le projet dans
le futur et en
24M. H.BOUKHARI, Op. cit., p. 10.
25 H.H.-CASTRO, FICHE 4 METHODE DE GESTION DE CYCLE DE
PROJET [GCP], éditeur Colette Acheroy, Février
2007, p. 7
24
analysant les risques qui pourront survenir et les moyens de
les prévenir. Au niveau macro-économique par exemple, lorsque que
c'est un projet de développement, la programmation, en effet, trace les
objectifs globaux pour l'ensemble du pays et sont projetés dans
l'avenir.
ii. Phase d'identification : Durant cette
étape, l'idée est murie par une analyse approfondie avec les
bénéficiaires directs, c'est-à-dire ceux à qui le
projet est destiné et les parties prenantes, en les associant à
la réflexion globale en vue d'identifier et discuter ensemble les
problèmes/besoins et les objectifs, afin de permettre
l'établissement d'une liste de priorités.26 Il s'agit
d'une étude de préfaisabilité. La définition des
objectifs et l'identification des acteurs concernés par le projet vont
permettre de répondre aux questions suivantes : Quel besoin doit
satisfaire le résultat de ce projet ? Qui est concerné par ce
projet ? Aussi, il convient de définir les délais, les
ressources, la démarche qui sera utilisée dans le
projet.27 Et donc une première hypothèse de projet est
élaborée à partir des études effectuées
à travers l'idée appréhendée dans la phase de
programmation et va permettre de cerner toutes les actions nécessaires
à réaliser et les études supplémentaires pour la
formulation d'un projet.
iii. Phase de formulation ou de l'instruction
: Cette phase traduit la définition de tous les aspects de
l'idée de projet en plan opérationnel, en participation avec les
bénéficiaires directs et autres parties prenantes, afin
d'évaluer la faisabilité/projet de proposition de financement et
la viabilité du projet. Et cette phase se termine par la
rédaction des cahiers de charges, dans le but de concevoir et de
spécifier ce qui doit être réalisé ou
fabriqué pour atteindre les objectifs. Cette phase représente une
réponse à la question quoi faire ? Il s'agit de définir
les différentes composantes du projet: but, objectif(s)
résultats, activités et moyens de financement.28
26M. H. BOUKHARI, Op. cit, p. 10.
27H.P.MADERS, Piloter un projet
d'organisation, Éd. Groupe EYROLLES, Paris, 2008,
p.10.
28M. H. BOUKHARI, Op. cit, p. 11.
25
Mais aussi, les modalités de mise en oeuvre sont
également proposées (modalités de partenariat ou
collaboration, compétence des ressources humaines nécessaires,
etc.) et un dispositif de suivi est ébauché (acteurs
impliqués, espaces de décision et modalités de prises de
décisions, indicateurs, sources de vérification)29.
Dans cette phase, la faisabilité et la rentabilité du projet sont
étudiées en profondeur, et une planification précise et
détaillée est proposée avec un budget et un planning des
activités.
iv. Phase de financement : est parfois
qualifiée d'importante car pas mal de projets meurent
prématurément puisqu'ils n'ont pas été aidés
financièrement. Il s'agit de voir dans cette phase les propositions de
financement ainsi les conventions de financement. Durant cette phase, les
propositions de projet sont examinées par un comité de
financement et une décision est rendue ; soit l'attribution ou le refus
du financement du projet. Ainsi le contrat officiel est établi et des
appels d'offre sont lancés concernant l'assistance technique au
projet.30
v. Phase de mise en oeuvre ou exécution
: c'est dans cette phase que le projet est lancé par la mise en
oeuvre des moyens prévus dans la convention de financement en vue
d'atteindre les résultats et les objectifs spécifiques du
projet.31 Le plan de travail, calendrier d'activités, et
calendrier des ressources sont mis en place ainsi que le rapport de suivi : par
exemple rapport annuel .Cette étape est la plus importante aussi, car la
réussite du projet dépend d'elle, d'où la
nécessité de veiller à ce que le dossier d'étude de
base soit suivi aussi fidèlement que possible et avec une certaine
souplesse lors de l'exécution.
Comme le dit J. Price GITTINGER , « les circonstances sont
appelées à changer et les directeurs de projet doivent pouvoir
agir intelligemment à ces changements ».32 C'est
pourquoi dans la phase de mise en oeuvre, il est nécessaire
d'accompagner le changement, afin d'atteindre l'objectif général
du projet.
29 H.H.-CASTRO, Op. cit., p. 8.
30M. H. BOUKHARI, Op. cit. p. 11.
31 Ibidem
32J. P. GITTINGER, Analyse économiques
des projets agricoles, Éd. Économica, Paris,
1985, p. 28.
vi. Phase d'évaluation : la phase finale
du cycle du projet est l'évaluation rétrospective,
qui permet de porter un regard sur l'exécution du
projet et d'apprécier les résultats atteints et, ce regard est
fait par un expert externe« un consultant ». Mais, il est important
de faire une évaluation à mi-parcours, souvent par un expert
interne car, il permet de générer des nouvelles idées. En
cas d'échec, une modification est faite et des leçons peuvent
être, ainsi, tirées concernant la conception, l'intervention et le
processus de planification33.
26
33M. H. BOUKHARI, Op.cit., p. 11.
27
CHAPITRE II : DÉVELOPPEMENT DE LA
COOPÉRATION DE LA
GIZ
II.1 Historique de la GIZ
Les liens entre l'Allemagne et le Burundi datent de
l'ère de la colonisation, 19ème siècle
déjà, même si son séjour fût de courte
durée; et depuis lors, ces deux pays sont étroitement
liés. Étant donné que l'Allemagne fut l'un des premiers
partenaires au développement, sa coopération bilatérale
s'est plus manifestée après l'Indépendance du Burundi en
1962, le 1er juillet car bon nombre d'agents burundais ont été
formés en Allemagne34. La République
Fédérale d'Allemagne intervient à travers ses
ministères qui sont le Ministère Fédéral de la
coopération économique et de développement (BMZ) en
collaboration avec le Ministère Allemand des affaires
étrangères (AA).
L'Allemagne suite à son programme d'aide au
développement intervient dans beaucoup de pays partout dans le monde
à travers son organisme spécialisé dans ce domaine qui est
la GIZ, une entreprise fédérale allemande de coopération
internationale de droit privée à capital fermé,
fondée en 1975.
Son siège se trouve à Es-chborn et à Bonn
près de Francfort-sur-le- Main. Depuis le 1er janvier 2011, GTZ,
l'Agence de coopération technique allemande a changé son nom et
est devenue GIZ. Ce changement n'est autre que la fusion de trois agences qui
interviennent et représentent la GIZ à travers le monde. Ces
trois agences sont DED (le Service allemand de développement), ensuite
InWent, (la société internationale de développement des
ressources humaines), et enfin GTZ. Au départ les fonds étaient
envoyés en trois parties suivant les besoins de ces trois agences et la
GIZ a décidé de les leur envoyer en un seul paquet et les trois
agences en partagent suivant les besoins de chaque agence. Cette fusion vise
à renforcer l'efficacité de la coopération allemande pour
le développement et d'éviter les doublons : «Avec la GIZ,
nous avons créé une organisation exécutive
légère,
34 Ambassade d'Allemagne à Bujumbura,
Coopération Germano-burundaise, Kigali, décembre 2009, p.3.
28
économique et transparente, qui sera une vitrine de
l'Allemagne à l'étranger», le Ministre Dirk Niebel dans une
conférence35.
La société allemande de coopération
internationale, c'est une entreprise d'utilité publique, qui oeuvre
comme une entité fédérale à travers sa politique de
développement durable36 qui veut dire pour la GIZ : (i) la
promotion de la croissance de l'économie, ensuite (ii) la
répartition équitable des chances entre riches et pauvres,
Nord-Sud et hommes et femmes et enfin (iii) l'exploitation des ressources
naturelles pour le bien de la population mais surtout afin de les
préserver pour les générations futures. Ce
développement durable est perçu par la coopération
internationale allemande comme un procédé continuel de chercher,
de négocier et d'apprendre afin d'identifier les solutions viables dans
le but de concilier les intérêts en jeu comme les problèmes
de conflits, la collision d'intérêt et les rapports de force en
quête de ce développement durable.
L'amélioration des conditions de vie de la population
traduit l'objectif de la GIZ. La mission de la GIZ est de promouvoir la
coopération internationale pour le développement durable et
l'action éducative internationale. L'oeuvre de la GIZ s'effectue en
tenant compte différents aspects qui sont à la fois
économiques, sociaux et écologiques en vue d'aider la population
à améliorer ses conditions de vie. Elle soutient aussi le
développement des compétences des sociétés en
général afin qu'ils puissent s'exprimer, négocier et
concrétiser leurs propres conceptions du développement
durable37et les actions de la GIZ sont faites dans le but de
développer le potentiel d'autopromotion de la population ciblée
et de favoriser un développement autocentré et durable.
35
http://gtz dans le monde.de/ mars 2012.
36GIZ, Définition du développement
durable selon la GIZ dans un rapport provisoire d'ADLP de février 2012,
p. 7.
37
http:// giz.de/février
2012
29
II.2 Organisation de la GIZ
La GIZ GmbH se trouve un peu partout dans le monde,
elle oeuvre dans plus de 120-130 pays d'Afrique, d'Asie, d'Amérique
latine ainsi que dans le pourtour méditerranéen et dans la
région du Moyen-Orient et dans les pays d'Europe, du Caucase et d'Asie
centrale et ses bureaux représentent l'entreprise dans plus de 90-92
pays. A travers le monde entier, la GIZ emploie un nombre remarquable, environ
de 12 000-17 000 collaborateurs dont 70% font partie du personnel national,
à peu près 9 000 personnels et plus. Outre son personnel et ses
collaborateurs, la GIZ GmbH a 1 110 coopérants, 700 experts
intégrés et 455 experts de retour dans leurs pays, et 700 experts
nationaux qui travaillent dans les organisations partenaires ainsi que 820
volontaires. Seuls 1 500 personnes travaillent au siège de l'entreprise
à Eschborn et à Bonn, et sur différents sites en
Allemagne38. Le chiffre d'affaire de la GIZ avoisine 1.85 milliards
d'Euros39 et les surplus financiers de la GIZ sont
réutilisés pour ses projets de coopération internationale
pour le développement durable.
En plus des activités de la GIZ pour le gouvernement
fédéral, les relations à l'intérieur de la GIZ avec
les institutions internationales, les gouvernements, les fondations et les
entreprises opérant au niveau international sont gérées
par le département GIZ IS, une branche, sous-traitant et qui agit sous
l'autorisation du ministère fédéral allemand de la
coopération économique et du développement (BMZ), ainsi
que le ministère fédéral allemand des affaires
étrangères (AA): cette branche est un partenaire compétent
pour ses clients internationaux.
La GIZ IS fait ses travaux en toute transparence et ceci
minimise les risques qui peuvent survenir comme la corruption notamment dans la
gestion de projets et surtout dans la gestion financière. Ce service
international de la GIZ suggère à sa clientèle des experts
allemands, internationaux et nationaux compétents et performants.
À cause de ses connaissances et compétences diverses et surtout
appropriées aux besoins de chaque programme, la GIZ IS trouve de
solutions aux problèmes complexes. Ainsi, ce service aide
38 La GIZ au Burundi- Profil et Prestations
39 Ibidem
le Gouvernement allemand à réaliser les
objectifs de sa politique de développement durable et à renforcer
l'impact et la clarté en concertation avec ses clients.
Durant plus de 30 ans d'expérience et de
compétences, la GIZ consulte ses partenaires qui appuient sur place
à travers son personnel technique et de management, et met au point et
en oeuvre sa stratégie et trouve des mesures appropriées suivant
sa localité. Les fonds budgétaires40 allemands
atteignaient 13 milliards d'Euro en 2008 et l'Allemagne est le deuxième
bailleur de fond qui coopère bilatéralement au
développement après les États-Unis d'Amérique. Il y
a d'autres fonds tels que les fonds européens au
développement-20.5%, Banque Africaine de développement-10.8%, la
Banque Mondiale (IDA-15)-7.05%. Les contributions bilatérales
destinées, en 2009, au Burundi s'élevaient à 16 millions
d'Euros.
Par ses alliances, la société civile de droit
privé dispose d'un parfait réseau de partenariat dans le monde
entier à travers la société civile, l'économie
ainsi que la culture. Pendant très longtemps, elle travaille en
étroite collaboration avec des organisations locales mais encore des
organisations internationales pour le développement. La GIZ rassemble
des experts internationaux, de conseillers privés, de consultants
privés mais également des institutions publiques et
internationales orfèvres en la matière au moment opportun et
quand l'intervention revêt un caractère économique. A
travers la fonctionnalité de la GIZ, leurs prestations couvrent des
champs d'activités étendus tels que la promotion de
l'économie, de l'emploi, la protection de l'environnement,
l'agriculture, les ressources naturelles, la pêche, la
sécurité alimentaire, santé et éducation de base en
passant par la gouvernance et la démocratie41.
30
40Ambassade d'Allemagne à Bujumbura, Op. Cit.,
p. 4.
41
http:// giz.de/programmes au
Burundi (Eau et Assainissement) ,2012
31
II.3 Situation économique du Burundi
Selon le plan d'actions de la FAO42, le Burundi est
un petit pays pauvre de l'Afrique, qui se trouve au centre mais plus à
l'Est avec 8 millions d'habitants, lequel pays couvre une superficie de 27 834
km2 avec 2 700 km2 de lacs et une potentielle
exploitation de terres et de marrais respective de 23 500 km2 et de
1 200 km2 qui pourrait contribuer au développement. Le
Burundi compte plus de 90% de familles rurales dont 51 % de femmes avec une
population jeune dont 50 % ont moins de 15 ans. La population peut
s'accroître de 3 % chaque année avec une densité
démographique moyenne par habitants/km2 de 310. Cette
densité peut atteindre 650 habitants/km2 dans les provinces
du Nord mais encore 500 habitants/km2 au centre et à
l'Ouest.
Au Burundi, 90% de la population vit de l'économie de
subsistance suite à une insuffisance en approvisionnement alimentaire,
la pénurie alimentaire augmente en hauteur de 2% avec un PIB qui reste
constant entre 100-150 USD par habitant. Toutefois, on observe une carence
généralisée en fourniture médicale,
d'électricité et de vivres. Un seul enfant sur deux est
scolarisé et 12 % de la population sont infectés par le VIH/SIDA.
À cause de la guerre, le Burundi connait un déficit d'exportation
qui représente 23% du PIB et presque 70 % de la population vit en
dessous du seuil de pauvreté (moins de 1USD/jour et par habitant). Cette
situation lamentable cache des contrastes entre les régions ou les
groupes sociaux car le niveau de pauvreté passe de 41% dans la
municipalité de Bujumbura à 86% en province de Bubanza par
exemple.
En tenant compte des statistiques de l'ONU43, 140
000 personnes déplacées vivaient dans les camps de
réfugiés en mai 2004 et presque 500 000 réfugiés
burundais vivaient à l'étranger à cause des affrontements
violents des différents groupes d'intérêts dans la
société depuis 1993. A partir d'avril 2009, le Burundi n'a plus
de mouvement rebelle après la reconnaissance des FNL comme parti
politique suite à son dépôt d'armes officiel après
29 années d'existence.
42 FAO, Un rapport de « Cadre national stratégique
des priorités d'intervention à moyen terme» de la FAO au
Burundi (CNSPIMT) 2010 à 2014, Bujumbura, janvier 2010, p. 6.
43 http : //
giz.de/Burundi/ProSecEau/2012
32
En Août 2000, une signature de paix et de
réconciliation à Arusha (Tanzanie) par 19 partis politiques de
Hutu et Tutsi a permis les élections locales, législatives,
sénatoriales et présidentielle qui se sont
déroulées entre Avril et Septembre 2010 au Burundi. Le Burundi
est sur une voie de paix prometteuse mais qui est en péril depuis le
processus de paix d'Arusha en 1998. C'est dans ce cadre que les commettants de
la GIZ comme BMZ soutiennent le maintien de la paix et la
sécurité alimentaire dans la province de Bujumbura rural par le
biais d'un projet spécifique-projet de prévention de crise et
reconstruction. La GIZ Gmbh mandatée par l'Agence des Nations
Unies pour les réfugiés (UNHCR) est impliquée dans l'aide
aux réfugiés dans les provinces de Muyinga, Ruyigi, Rutana et
Makamba.
II.4 Interventions de la GIZ au Burundi
L'agence de coopération internationale allemande
opère au Burundi depuis 1975 laquelle date correspond à sa
création en Allemagne qui est purement administratif. La raison de la
GIZ au Burundi est à la fois historique et politique : historique car la
Burundi fut son ancienne colonie et politique à cause de la
coopération bilatérale.
Lors de sa création au Burundi, la GIZ intervenait plus
dans la planification, la pêche, dans l'agriculture et l'élevage,
dans la promotion de l'environnement, dans les infrastructures routières
ainsi que dans le secteur de l'eau et assainissement44. La
coopération allemande a suspendu ses activités suite à un
coup d'état militaire de juillet 1996 et les a repris en 2004 en se
focalisant plus sur la prévention des conflits et la
stabilisation45. Toutefois, dans leur coopération, la GIZ et
le Burundi ont décidé de prendre comme pôle prioritaire
d'intervention le secteur de l'eau et de l'assainissement.
L'entreprise publique de droit privé assure la
médiation entre la société civile et l'État, et la
conciliation dans les conflits d'intérêt dans la
société. Au Burundi par exemple, les conflits fonciers entre les
refugiés de 1972 et ceux qui sont restés. L'entreprise de
coopération allemande fait appel au secteur privé chaque fois que
l'occasion se présente et s'avère
44 La GIZ au Burundi-Profil et Prestations.
45
http://
giz-burundi.de/programme eau/2012
33
nécessaire. Toutefois, son assistance technique
auprès des institutions gouvernementales occupe une place primordiale
dans son travail. Elle parraine de vastes démarches de réforme :
par exemple au Burundi la réforme de la sécurité à
travers le renforcement de la police nationale en partenariat avec le DSS dans
les projets «réforme militaire», «reforme de la
police» et «renforcement du secteur gouvernance»46.
La GIZ soutient aussi l'évolution nécessaire dans le cadre
politique, économique et social et réalise également les
programmes d'aide d'urgence, financés par la BMZ, n'importe où la
misère met en péril la population en situation malheureuse ou
délaissée et/ou aux réfugiés.
Au Burundi par exemple, à travers son aide d'urgence,
la GIZ se manifeste dans l'aide alimentaire et la prévention des
conflits. Récemment, la coopération internationale allemande de
développement a élargi sa gamme de prestation de services, qui
inclut l'organisation et la mise en oeuvre d'événement de grande
envergure (catastrophes naturelles, changement climatique, fléaux,
etc.).
Les principaux commettants au Burundi de la coopération
internationale allemande sont : le ministère allemand de
coopération économique et de développement (BMZ), le
ministère des affaires étrangères (AA), le
ministère fédéral de l'environnement (BMU). L'entreprise
fédérale allemande a des partenaires qui appuient sur place
à savoir la coopération technique belge (CTB), le
développement du secteur de la sécurité (DSS) et la banque
de développement allemand (KfW). Les alliances sont notamment les
consultants et les experts tant nationaux qu'internationaux. Par son objectif
de développement durable, la GIZ GmbH relève les
défis dans nombreux secteurs d'activité et réalise avec
l'accord du gouvernement fédéral des missions qui lui sont
confiées par d'autres clients et commettants.
La GIZ oeuvre au Burundi à travers les projets et deux
programmes cités ci-dessous. Chaque projet de la GIZ a deux
thèmes transversaux, le genre et le VIH/SIDA; et ces deux programmes
sont ProSecEau et ADLP.
1. Le projet renforcement de la police nationale (RP) pour
appuyer les réformes dans le secteur de la sécurité dont
deux volets : la construction des postes de police, la
46 La GIZ au Burundi-Profil et Prestation
34
police de proximité ainsi que leurs thèmes
transversaux à savoir le genre et le VIH/SIDA. Ce projet s'inscrit dans
le cadre de la réforme de la police. La police de proximité a
commencé dans la commune pilote de Makamba en 2010, le projet a
duré une année. Ce volet `police de proximité' est un
moyen de prévention pour restaurer la sécurité et
rétablir la confiance entre la population et la police. Cette police de
proximité est une nouvelle perception souhaitable vis-à-vis de la
population contrairement à la police répressive à laquelle
la population faisait face auparavant. Après la commune Makamba, on a
fait l'extension du projet dans les communes restantes de la province de
Makamba. Le projet RP a un volet de construction de poste de police qui traduit
la visibilité de cette police qui se veut être au service et
tournée vers le citoyen. Ce volet a permis la construction de postes de
Police à Makamba, Rutana, Bubanza et Bujumbura Rural. Le but de la
construction de ces postes de police est de permettre à la population de
trouver la police en cas de besoin.
2. En plus du projet RP, la GIZ a un autre projet d'aide
d'urgence et de transition axée sur le développement qui est un
Projet de Prévention des crises et Reconstruction dans Bujumbura Rural
(PPCR). Ce projet est parrainé par le Ministère de la
solidarité Nationale, des Droits de la Personne Humaine et du Genre
(MSNDPHG) et a une phase de trois ans. Il a commencé en 2009, Septembre
jusqu' en Août 2012. La contribution allemande dans ce projet
s'équivaut à 2.9 millions d'Euro47. Ce projet a
commencé en 2009, et représente effectivement la période
de dépôt d'arme officiel et d'avènement du dernier
mouvement rebelle. Nul n'est sans remarquer qu'après cette
période, presque tout, était à reconstruire car la guerre
civile qui a sévi le Burundi a tout détruit. Par exemple ce
projet effectué à Bujumbura rural s'est fait dans trois communes
à savoir Kanyosha, Nyabiraba et Mukike. Un pays en post-conflit surtout
en Afrique fait face toujours aux mêmes problèmes : (i) une
jeunesse dynamique, (ii) l'accroissement démographique, (iii)
insécurité alimentaire, (iv) manque de terres cultivables, (v)
femmes et hommes
47 GIZ, Aide d'urgence et de transition axée sur le
développement (PPCR)
35
vulnérables, etc. Ce projet de PPCR dans ces communes a
relevé la situation initiale, les problèmes auxquels ces gens
faisaient face mais encore plus les potentialités qu'ils y avaient
à exploiter. Ce projet a deux principaux volets. En premier lieu, appui
aux revenus et à l'emploi. L'octroi des semences à la population
pour la production agricole ainsi que l'aide dans des activités
génératrices de revenu dans le but de l'autopromotion (Food/Cash
for Work). C'est dans ce but que le thème genre intervenait sans cesse.
Il fallait s'assurer que toute femme a eu accès à ces semences et
a été aidée financièrement dans ces
activités génératrices de revenus. Les femmes sont plus
nombreuses avec 51% de la population48. Ensuite vient, en
deuxième lieu, le volet appui au développement communautaire
(ADC). Là où tout est détruit, il faut montrer à la
population que la voie de la paix est possible surtout que le FNL, le dernier
mouvement rebelle reconnu officiellement comme parti politique,
s'intégrait parmi d'autres partis politiques49 ; certaine de
cette population fût parmi ces rebelles. On y rencontre une certaine
méfiance entre les partis politiques mais plus encore la méfiance
de la population sévie par la guerre. C'est dans ce cadre que le PPCR a
mis en place une cohésion sociale en passant par le football pour la
paix et la femme était privilégiée. La cohésion
sociale50 se manifeste entre les acteurs de l'État, la
société civile et le secteur privé par les travaux
communautaires dans les infrastructures, protection de l'environnement, et
culture. Ce qui traduit une urgence et transition, ce qui a d'ailleurs permis
la construction de ponts, trois pistes qui facilitent l'accès aux
marchés, l'école, centre de santé, etc.
3. ADLP est l'un des deux programmes de la GIZ qui a une phase
de trois ans depuis janvier 2011jusqu'en 2013 décembre. La contribution
allemande s'élève à S.Smillion d'Euro51. Il
s'effectue dans la province de Gitega et précisément dans les
onze communes à savoir : Gitega, Bugendana, Giheta, Nyarusange,
Mutaho,
48 FAO, Op. cit, p. 6
49 Ibidem.
50 GIZ, Aide d'urgence et de transition axée
sur le développement (PPCR)
51 GIZ, Rapport provisoire ADLP, Bujumbura, février 2012,
p. 4.
36
Makebuko, Gishubi, Ryansoro, Bukirasazi, Buraza et Taba. Ce
programme est parrainé par le ministère de la planification et du
développement communal (MPDC) et comporte trois volets y compris un
autre projet de l'énergie renouvelable dans le but d'avoir de
l'éclairage domestique durable à travers les lampes, les
énergies solaires, etc.
Ces volets sont notamment : Promotion de la
décentralisation, ensuite la promotion de la gouvernance locale et enfin
la promotion de l'économie locale. Si les communes sont performantes et
si les autres parties prenantes décentralisées en donnant
accès aux services de base comme ressources financières,
santé, éducation, eau potable, état civil et autres comme
agriculture, artisanat, transformation et tourisme sont performants, aussi,
l'objectif de ce programme sera atteint.
L'amélioration des conditions de vie est l'objectif de
la promotion de la décentralisation. Ensuite, la performance des
capacités de planification, de pilotage et de financement est l'objectif
de la promotion à la gouvernance locale. Et enfin, la collaboration
entre les communes, les services de l'État, les sociétés
civiles dans le cadre du secteur de l'économie ainsi que les
organisations c'est l'objectif de la promotion de l'économie locale.
Dans ce programme, on rencontre le plus souvent un manque de
connaissances administrative et technique. Il n'y a pas de formations continues
à ces gens, la population est jeune ou tout simplement une certaine
méfiance qui se manifeste entre les autorités publiques et le
secteur privé. Il faut que les gens travaillent en collaboration, et il
faut le paiement de l'impôt et rendre compte la richesse des communes en
toute transparence suivant la loi communale. Il faut créer, par exemple,
les emplois et augmenter les revenus, renforcer des capacités des
élus locaux à travers les activités mais encore faire la
formation.
4. Un autre projet suivant est celui de Bujumbura plus
sûr qui collabore avec le projet RP de la GIZ et de l'agence belge
à travers CTB qui sont actifs dans le secteur de la
sécurité. Comme toute organisation appuyant le Burundi et
même ailleurs s'aligne
37
aux stratégies et politiques nationales du
gouvernement, Bujumbura plus sûr, c'est un projet d'appui à la
prévention de la violence et de la criminalité pour la
consolidation de la paix dans la municipalité de Bujumbura. La Mairie de
Bujumbura en est responsable dans son objectif d'avoir une capitale paisible et
surtout en prospérité52. Il s'effectue en quatre
communes : Kanyosha, Rohero, Musaga et Kamenge et a une phase de cinq ans. Il a
commencé le 1er novembre 2009 et se clôturera en 2014,
le 31 décembre.
Les principaux partenaires de ce projet sont la GIZ
Zfd à travers son programme Service Civil pour la Paix et
ONU-Habitat à travers son programme Villes Plus Sûres. La
stratégie adaptée est : (i) axe sécurité, (ii) axe
jeunesse et enfin (iii) axe infrastructure. Dans le premier axe, on identifie
les besoins et comme priorité, on revitalise les CMS car ce projet a une
approche préventive à travers ces CMS. Par exemple, s'il y a un
attroupement de jeunes à Rohero qui fument du chanvre, les CMS doivent
le signaler et l'informer le plus tôt possible aux forces de l'ordre ou
si un arbre tombe dans la rue, il faut informer les services techniques de la
mairie de Bujumbura pour qu'ils puissent l'enlever. Le second axe jeunesse est
d'encadrer la jeunesse inoccupée à cause du chômage, de la
réintégration des démobilisés, de
l'analphabétisme et plus encore le sous emploi. Il faut une étude
de l'environnement, ainsi que la mise des structures d'appui aux jeunes et
surtout leur inculquer la culture du non violence. Le dernier axe qui est l'axe
infrastructure n'est pas encore mis en place mais, c'est un axe qui demande
beaucoup de fonds dans l'amélioration de ces infrastructures publiques
car, on doit faire l'étude de base qui montre la situation
sécuritaire, les groupes à risques qui sont ces jeunes.
5. Le projet eau et assainissement c'est le deuxième
programme ProSecEau lequel est au centre des préoccupations et par
conséquent, un pôle d'intervention prioritaire. Ce projet comporte
six volets dont ce projet même. Ces cinq autres volets sont : (i) Appui
au processus de la réforme sectorielle incluant la formulation et la
mise en oeuvre de la politique nationale de l'eau, (ii) Appui à la
planification stratégique et
52 Mairie, Bujumbura plus sûre
38
à la coordination du secteur, (iii) Appui à
l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable et de
l'assainissement en milieu urbain et rural, (iv) Appui à la gestion
intégrée des ressources en eaux, (vi) ainsi le volet transversal
de lutte contre le VIH/SIDA dans le secteur de l'eau. Le Burundi a beaucoup de
ressources qui sont inexploitées et qui ne sont pas
aménagées. Il se pose ainsi un problème
d'inégalité de redistribution d'eau53. La
moitié de la population n'a pas accès à l'eau ou tout
simplement la population a de l'eau malsaine à cause de longues
années de guerres civiles, crises et le manque d'investissement dans le
secteur de l'eau. Nombreuses sources d'approvisionnement sont en mauvais
état et l'eau malsaine cause de graves problèmes de santé;
c'est pourquoi le ProSecEau intervient plus dans la réforme sectorielle
et la planification stratégique. Le ProSecEau recense les sources afin
de les aménager et permet l'exploitation de puits et
forages54. L'objectif de ce programme est d'« augmenter de
façon durable l'accès à l'eau et à l'assainissement
en milieu urbain et rural pour l'amélioration des conditions de vie de
la population»55.
6. Le développement organisationnel et dialogue
politique, est un autre projet de la coopération internationale
allemande aidé par le groupe ressources pour la paix (GRP). Dans un pays
tel que le Burundi qui sort de la guerre et qui fait face à de nombreux
problèmes, comme tout pays qui passe par ce stade, il a toujours besoin
de quelque chose qui pourrait restaurer confiance et surtout bâtir pour
un développement durable. À travers des formations, les
participants ont reçu des outils d'aide56 qui leur aideront
à arriver (1) à la résolution de conflits et à la
construction de la paix; (2) au développement et aide humanitaire dans
le contexte des conflits; et (3) aux conflits liés à la gestion
des ressources naturelles et à l'exploitation des ressources
minières; (4) aux droits humains, gouvernance et citoyenneté; (5)
à la religion, culture et la paix et enfin; (6) à l'un des deux
thèmes
53 Ambassade d'Allemagne à Bujumbura, Op. cit,
p. 6.
54GIZ, Voir recensement de 2008 du ProSecEau de la
coopération allemande
55 Ambassade d'Allemagne, Op. cit., p. 8.
56
http://
giz.de/développement organisationnel et dialogue
politique/2012
39
transversaux qui est le genre mais cette fois-ci lié
avec conflit. Les filles et femmes perdent confiance à leurs familles,
à la société dans laquelle elles vivent et, dès
fois, renoncent à la vie car elles ont perdu goût à la vie
suite aux violences sexuelles qu'elles subissent pendant la guerre. Elles font
face à des traumatismes et problèmes thérapeutiques
liés à ces crimes de violence et de mutilations car la culture
burundaise ne leur en donne pas le choix et leurs familles respectives ne leur
en donne pas la raison. A la fin, elles se retrouvent sans aucun soutien. C'est
à ce moment-là que GRP, à travers les projets de paix par
son système de suivi et évaluation, intervienne à l'aide
et à la participation de la femme dans ses divers droits.
7. Le VITT/SIDA et le Genre sont deux thèmes
transversaux de la GIZ qui doivent être inclus dans chaque projet. En
fait, c'est dans ce processus que la GIZ et le ministère
fédéral de la coopération économique et du
développement sensibilisent ses agents et les protègent contre le
SIDA. Ce processus qui concerne ce thème transversal est appelé
« Mainstreaming SIDA»57. La coopération
internationale allemande fait le Mainstreaming interne et le Mainstreaming
externe. Interne pour le personnel GIZ afin de les appuyer mais aussi ce
Mainstreaming soutient la famille du personnel affectée jusqu'à
sa résiliation du contrat ou tout simplement à la fin du contrat.
On distribue les préservatifs sur le lieu du travail, on leur fait des
formations à propos du SIDA, on leur distribue des questionnaires pour
avoir une opinion de ce qu'ils en pensent, par quel moyen de transmission
pensent qu'une personne peut contracter cette maladie; lequel moyen de
protection pensent être efficace. La GIZ est tenue de ne pas divulguer
l'information de la personne malade mais encore plus ne pas la discriminer. Le
dépistage est volontaire et gratuit. En ce qui concerne le Mainstreaming
externe, il s'agit des groupes cibles et des groupes intermédiaires. On
identifie les lieux et les domaines d'intervention dans la localité des
projets-GIZ en cours. Par exemple dans le projet construction des postes de
police, on engage des maçons qui les construisent. Ces maçons
viennent de divers
57 Voir la Présentation du rapport d'ADLP, février
2012, p. 16.
40
milieux laissant leurs familles dans leurs villages ou
régions. Ces maçons sont des agents à risque de la GIZ en
quelque sorte car le jour de la paye, ils prennent de l'alcool et par
mégarde ils peuvent contracter le VIH/SIDA car ils trouveraient des
femmes dans des bars ou dans les localités proches. A la limite, la GIZ
leur distribue des préservatifs à utiliser en cas de
non-abstinence et on leur enseigne comment les utiliser et fait de formations
et organise des activités de sensibilisation à tous les acteurs
concernés.
DEUXIÈME PARTIE : CONTRIBUTION DE L'APPROCHE
«POLICE DE PROXIMITÉ» AU DÉVELOPPEMENT DURABLE
CHAPITRE III : MAKAMBA ET LE CONCEPT «POLICE DE
PROXIMITÉ»
Avant de parler le concept `Police de Proximité'
à Makamba, il convient de situer géographiquement Makamba.
III.1 Position géographique de la commune
Makamba
La commune Makamba est le chef-lieu de la province de Makamba,
qui est une province la plus méridionale du Burundi : frontalière
de la Tanzanie, province de Kigoma au Sud et Sud-est et la RDC à
l'Ouest58; et cette commune porte le même nom que sa Province.
Elle est limitée au59(i) Nord par les communes Bururi et
Rutovu; (ii) au Sud par les communes Mabanda et Kibago; (iii) à l'Est
par les communes Kayogoro et Gitanga; et à l'Ouest par la commune
Vugizo.
41
58 Province de Makamba-wikipédia. Mht/2012.
59 Ministère de la Planification du
développement et de la reconstruction nationale et le PNUD à
travers le programme d'appui à la Gouvernance, Monographie de la commune
Makamba (Province Makamba), Makamba, séptembre 2006, p. 9.
42
Tableau 1 Découpage administratifs de la
commune
La commune Makamba est subdivisée en zones et collines
comme le montre le tableau ci-après.
Zones
|
Collines de recensement
|
Zones
|
Collines de
recensement
|
1. GISENYI
|
1. Gasaka
|
3. KABUYE
|
18. Gihero
|
|
2. Gisenyi
|
|
19. Kinoso
|
|
3. Kanzege
|
|
20. Kizingoma
|
|
4. Munonotsi
|
|
21. Nyabigina
|
|
5. Musanga
|
4. MAKAMBA
|
22. Kayoba
|
|
6. Rabiro
|
|
23. Kirama
|
|
7. Siza
|
|
24. Makamba I
|
2. GITABA
|
8. Cunamwe
|
|
25. Makamba II
|
|
9. Gitaba
|
|
26. Muresi
|
|
10. Karonge
|
5. NYANGE
|
27. Canda
|
|
11. Mahembe
|
|
28. Kirare
|
|
12. Mpinga
|
|
29. Mihongo
|
|
13. Mugutu
|
|
30. Ndago
|
|
14. Murambi
|
|
31. Nyankara
|
|
15. Murango
|
|
32. Ruremba
|
|
16. Muvumu
|
|
|
|
17. Nyabangwe
|
|
|
Total
|
|
5 Zones
|
32 Collines
|
Source : GIZ : Plan communal de la sécurité de la
commune Makamba, p15
Comme on peut le voir dans le tableau précédent,
la commune Makamba comprend cinq zones et trente-deux collines.
43
III.1.2 Démographie de la commune Makamba
III.1.2.1 La population
La population60 de la commune Makamba est
composée de 93 558 habitants, pour 430 899 au niveau de la Province et
de 8.053.574 habitants au niveau du pays. Dans la province Makamba, l'âge
moyen reste en dessous de 21 ans car c'est une province d'immigration qui
reçoit généralement des jeunes couples ayant encore la
force de travailler pour défricher les nouvelles terres; alors que les
chefs de ménage d'un âge avancé ne font pas l'objet de
cette aventure.
III.1.2.2 La densité
La commune Makamba a une superficie de 325 ,08 Km2
et une densité de 287,79 hab/km2. La densité de la
province de Makamba est de 220,29 hab/km2et celle du Burundi est de
289,34 hab/km2. Il est donc évident que si l'on compare ces
données, l'on voit bien que la densité de la commune Makamba est
supérieure à celle de la province et à peu près
égale à celle du pays.
III.2 Le concept «Police de Proximité»
à Makamba
Outre que la nouvelle philosophie de police de
proximité est à étendre dans toutes les communes du pays,
le choix de certaines communes pilotes n'est pas dû à un simple
hasard. Il est généralement dû au fait que certaines
communes ont été conquises par la guerre civile que d'autres, ou
que certaines de ces communes sont frontalières avec d'autres
60 Ministère de l'intérieur et le Bureau
central de Recensement, Recensement général de la population et
de l'habitat du Burundi : État et structure de la population, Volume 3,
Tome 6, Bujumbura 2008, p. 81
44
pays et que ces mêmes communes frontalières
connaissent pas mal d'immigrants, et de criminalité.
Ce n'est pas pour rien que la population se plaigne que c'est
dans ces communes frontalières d'où proviennent des malfaiteurs,
la montée de divers type d'infraction tels que les vols de vache, les
viols, bandes armées, et qu'une faible présence de policiers soit
accusée d'actes d'exaction contre les citoyens ou soit que la police
n'expurge pas de ses services ses membres coupables de graves violations des
droits de l'homme61, permettant la montée de divers types
d'infractions qui caractérisent les facteurs
d'insécurité.
De ce fait, la population se lasse de cette crucifiement
d'insécurité qu'elle doit supporter ces méfaits et ne
demande qu'une police qui soit à leur service, qui prend compte des
besoins et attentes du citoyen, apte de résoudre les problèmes de
sécurité dans la communauté. D'où la
nécessité d'une police de proximité dont les fonctions de
base sont tournées vers le quartier (dans la communauté) qui
permet une vitesse d'intervention rapide, qui assure une meilleure protection
des citoyens. En somme, une police qui s'implique davantage dans la
résolution des conflits sociaux et une police qui est efficace dans la
répression de la criminalité et du banditisme.
La commune Makamba par exemple, frontalière de la RDC
et de la Tanzanie connait un flot des gens qui viennent investir en provenance
de la Tanzanie ou des commerçants qui s'y rendent pour l'importation et
l'exportation car on y exerce beaucoup d'actes commerciaux.
Ainsi, s'il n'y a pas une bonne régulation de la
circulation où les personnes censées réguler ces
circulations se trouvent pointées du doigt d'actes d'exaction contre les
citoyens, on observe beaucoup de faits d'insécurité. Un
commerçant peut avoir autant de femmes qu'il désire car il a de
quoi payer la dot, ou faire nourrir ses concubines. Parmi celles-là, il
s'agit de filles mineurs/majeurs ou des femmes déjà en
ménage. Les maladies ne sont pas à bannir. Les coups et blessures
volontaires graves et/ou simples, les meurtres et assassinats soit envers ces
personnes aisées ou envers d'autres. L'alcoolisme qui s'avère
être un
61 Travail de Willy NINDORERA pour le centre d'alerte et
prévention des conflits (Bujumbura, Burundi) et l'Institut Nord-Sud
d'Ottawa, Canada, Op. cit, p. 2.
45
problème majeur. Le vol, la commercialisation des
produits prohibés, ainsi que le banditisme ou la pauvreté qui
font suite des énumérations précédentes qui sont
à l'origine des facteurs d'insécurité parmi d'autres et
constituent le choix de la commune Makamba comme pilote dans la mise en oeuvre
de cette réforme de la police. Ceci permet la prise en main de la
sécurité mais aussi la mise au point des comités
élargis lesquels toute catégorie confondue s'y retrouve à
commencer par l'administrateur communal et les autres telles que : les
policiers, mais encore les autorités administratives tels que les chefs
de collines, chefs de zones, et la société civile aussi bien les
femmes que les hommes, les anciens combattants inclus, etc.
À Makamba, comme dans tout le pays, la nouvelle police
a été formée à partir de l'ancienne police, les
anciens mouvements rebelles ainsi que la gendarmerie. Cette nouvelle police a
commencé d'être opérationnelle avant que les policiers
n'aient eu une formation au préalable. Ils ont un faible niveau de
formation scolaire: une minorité de policiers est composée de la
nouvelle police alors qu'un bon nombre est en provenance de l'armée et
des mouvements rebelles62. Ceci n'est pas sans conséquence
sur les plaintes de la population envers ces policiers mais encore plus sur ce
besoin de réformer la police qui s'avère être efficace pour
faire d'eux une police professionnelle, démocrate, républicaine,
moderne dont les services sont tournés vers les citoyens.
Remarquons que les corps de la police à travers le MSP
comprennent différentes directions générales : DG PNB, DG
CNAP, DG PES, et DG AG. LA DG PNB comprend en son tour les commissariats
généraux à savoir CG PAFE, CG Police pénitentiaire,
CG PSI, CP PJ. La DG PNB est composée également de 11 bureaux : B
actions sociales, B administration et finance, B instruction opération
transmission, B renseignement communication et archive, B planification, B
aumônerie, B logistique, B des unités
spécialisées-unité marine, unité antidrogue,
unité protection des moeurs et respect des moeurs, unité GMIR et
unité PSR /SR-, B spécial, B santé, ainsi que B.
logistique. La DG PNB comprend 5 commissariats régionaux (Ouest, Est,
Nord, Sud et centre), 17 commissariats provinciaux, 139 postes de police, ainsi
que des antennes de police.
62 Travail de Willy NINDORERA pour le centre d'alerte et
prévention des conflits (Bujumbura, Burundi) et l'Institut Nord-Sud
d'Ottawa, Canada, Op.cit., p. 25.
46
La nouvelle philosophie «police de proximité»
fut instaurée à cause-de l'ivresse, de la pauvreté, des
conflits fonciers, du partenariat sexuel multiple, des conflits politiques, de
voisinage, de la corruption, la non exécution des jugements, l'influence
obscurantisme- qui sont les principaux facteurs d'insécurité
comme le montre le graphique ci-après.
Graphique 1 : les principaux facteurs à l'origine
de l'insécurité
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
1
La pauvreté
Les conflits de
Voisinage
Autres
L'ivresse
Les conflits fonciers
Partenariat sexuelle
multiple
Les conflits politiques
Source : GIZ : Rapport d'enquête sur les perceptions sur
l'état de la sécurité et les prestations de la PNB en
commune Makamba, p. 7.
Commentaire : L'ivresse est le facteur
prédominant cité dans toutes les zones en dehors de Gitaba
où viennent en premier lieu les conflits fonciers. Ce problème se
fait plus remarquer avec le retour des refugiés qui trouvent leurs
terres occupées par ceux qui sont restés. Les conflits fonciers
ont également pour la cause des terres exigües mais encore la
surpopulation étant donné que la commune Makamba est la
deuxième commune la plus peuplée de la province. Parmi les autres
facteurs d'insécurité évoqués, il convient
notamment de mentionner l'arbitraire : dans la zone Gitaba, la population se
lamente que les tôles qui leur ont été promises ont
été données aux autres qui n'étaient pas sur la
liste. La sorcellerie et/ ou les empoisonnements, les rumeurs, la prostitution
et le chômage sont également d'autres facteurs qui sont à
l'origine de l'insécurité.
Ces problèmes de sécurité observés
dans les zones de Makamba : Gitaba, Gisenyi, kabuye, Makamba et Nyange
étaient en grande partie causés par les policiers alors que
d'autres sont causés par les citoyens, ainsi que l'administration.
Par exemple :
A-Ceux causés par la population :
- Le non respect des heures légales d'ouverture des
débits de boissons, c'est un fait qu'il y ait des bagarres entre
citoyens et des policiers en état d'ébriété. Il
crée la fainéantise au niveau de la population et surtout chez
les hommes qui restent longtemps dans les bistrots à dépenser
alors qu'ils devraient travailler davantage pour améliorer la situation
financière de leurs familles;
- Le chômage;
- La surpopulation avec les petites portions de terre est un
problème majeur au Burundi. Il en résulte de ce fait, les
conflits fonciers; l'accroissement de la pauvreté, etc.
- Le partenariat sexuel multiple qui a comme causes, perte de
valeurs, développement et influence étrangère, trait
caractéristique inné chez ces gens, les problèmes
conjugaux et le bien être matériel. Il peut être la suite
d'un autre problème : la pauvreté causée par la
surpopulation, l'effet de la guerre, les faibles revenus, et la
détérioration de la terre. Le problème rencontré,
par exemple, est la naissance des enfants naturels suite au partenariat sexuel
multiple.
47
B- Ceux causés par les policiers :
48
- Un travail inefficace de la police; qui se traduit par des
mauvais comportements des policiers, un mauvais traitement des détenus
ou ceux qui font recours à eux, etc.
- Des policiers corrompus.
C-Ceux causés par l'administration :
- Une mauvaise administration insouciante des problèmes de
sa population; - Lenteur et partialité de la justice dans le traitement
des dossiers, etc
Suite à ces problèmes, les vols en sont le
reflet caractérisé par le chômage, la bande des jeunes
désoeuvrés, la surpopulation, la pauvreté et les
mouvements incontrôlés de gens63.
Ainsi, avec la mise en place du concept `police
proximité', il est impératif de savoir les compétences de
l'un mais aussi les limites de l'autre pour permettre une bonne collaboration
et ne pas accuser par exemple les policiers de ne pas faire de changements en
matière de la sécurité dans l'attente de la population
alors que c'est chez cette dernière d'être sensibilisée
afin de ne pas ouvrir des bars dans les heures de service ou de ne pas vendre
des boissons prohibées.
En effet, il est à noter que les différents
facteurs d'insécurité ci-haut cités ainsi que leurs causes
permettent de remarquer les principaux groupes à l'origine de
l'insécurité d'une part et d'autre part les gens qui subissent en
premier ces méfaits considérés comme les victimes de
l'insécurité, les riches en partie, les commerçants, les
femmes et les filles qui sont les cibles car les femmes aussi bien que les
hommes le reconnaissent qu'elles sont les victimes, les transporteurs, ainsi
que les enfants.
Dorénavant, le maintien de la sécurité
est la préoccupation de tout le monde sans distinction aucune, personne
ne peut être cité comme premier garant de la
sécurité car la police de proximité éveille
l'esprit et permet la non ignorance de la population sur la prise en main
63 GIZ, Rapport d'enquête sur les perceptions
sur l'état de sécurité et les prestations de la police
nationale du Burundi en commune de Makamba, février 2011, p. 37.
49
de leur sécurité à travers les CMS afin
de permettre une bonne collaboration avec l'administration, la police et la
société civile et la population.
Les graphiques suivants éclaircissent sur les semeurs
de trouble de la sécurité, sous quelle forme se manifeste cette
insécurité, et font part des victimes de causes
d'insécurités et de la montée de criminalité selon
les perceptions sur l'état de la sécurité et les
prestations de la police nationale.
Graphique 2 : les principaux groupes à l'origine
de l'insécurité
50% 45% 40% 35%
30% 25% 20% 15% 10%
5% 0%
|
|
Series1
|
50
Inconnus La police Des bandits
armés non
politisés
|
Démobilisés Les jeunes Chômeurs Autres
Ne savent
pas
|
Source : GIZ : Rapport d'enquête sur les perceptions sur
l'état de la sécurité et les prestations de la PNB en
commune Makamba, p. 9.
Commentaire : Étant donné que
la bande armée, les vols dans les champs, dans les ménages, etc.
sont les facteurs d'insécurité déjà cités,
il se trouve que les inconnus sont à l'origine de ces bavures. Les
démobilisés, les chômeurs et les jeunes sont une autre
catégorie des personnes qui causent l'insécurité. Les
autres groupes mentionnés sont notamment les personnes en état
d'ivresse, les prostituées, les drogués, les enfants de la rue et
le voisinage. Il est à noter que la police est essentiellement
citée par les habitants de la zone Makamba. La zone de Makamba est le
chef lieu de la commune et représente un effectif supérieur par
rapport aux autres zones car tous les services y sont concentrés.
51
Graphique 3 : Sous quelle forme se manifeste cette
insécurité
40%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
1
Vols à main armée
Violences
conjugales
Justice populaire
Bagarres dans
les lieux publics
Embuscades sur
les routes
Autres
Vols simples (
sans violence)
Viols
Source : GIZ : Rapport d'enquête sur les perceptions sur
l'état de la sécurité et les prestations de la PNB en
commune Makamba, p. 8.
Commentaire : À travers ce graphique,
nous remarquons que les vols simples sont les plus fréquents dans la
commune de Makamba. Ces vols sont dus à la pauvreté. Les
violences conjugales sont des facteurs d'insécurité qui se
manifestent à travers le partenariat sexuel multiple. La justice
populaire est le résultat de l'insatisfaction de la population qui
accuse les policiers d'actes d'exactions. Les bagarres publiques
résultent des personnes en état d'ébriété.
Les autres manifestations de l'insécurité évoquées
sont notamment les troubles de l'ordre public et les violences verbales
Graphique 4 : Les principales victimes de
l'insécurité
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Series1
52
Les commerçants/
Les riches
|
Les femmes Les
filles
|
Les enfants Les transporteurs Tout le monde Autres
|
Source : GIZ : Rapport d'enquête sur les perceptions sur
l'état de la sécurité et les prestations de la PNB en
commune Makamba, p. 10.
Commentaire : Il est à noter que
près de la moitié des femmes interrogées ont
mentionné les femmes et/ ou les filles parmi les principales victimes de
l'insécurité. Les hommes reconnaissent aussi que les femmes et/ou
les filles sont les principales victimes de l'insécurité.
Toutefois, la «Police de proximité»
présente ses avantages et a permis un changement remarquable depuis son
implantation malgré qu'elle fait face à certaines faiblesses et
des menaces que la population et la police reconnaissent sans oublier
l'administrateur qui, dans son opinion, affirme que souvent il leur est
impossible d'éradiquer certains problèmes dus à
l'écologie ou aux partenariats sexuels multiples car les textes de loi
sont lacunaires.
Avec le cas de l'environnement, les arbres se font abattre au
vu des policiers et même dans certaines zones, les arbres sont abattus
par les policiers à la recherche du bois de chauffage.
53
Mais ce cas est dû au seul problème que les
policiers n'ont pas d'autres sources d'approvisionnement en bois de chauffage,
car le charbon s'avère coûteux et que les tourbes sont
insuffisantes. De plus, la permission pour abattre le bois à condition
que celui-ci soit remplacé, n'est pas accompagnée par un suivi
pour se rendre compte qu'ils sont remplacés après leur usage.
Mais, l'administrateur affirme que les délits ne sont plus commis
à une fréquence élevée ou certains faits se sont
beaucoup manifestés avec l'effet des réunions CMS qui
évoquent les problèmes et des mesures à entreprendre
puisqu'après l'on est traduit en justice ou à réparer le
tort causé.
Pour ce qui concerne la survenance des feux de brousses, des
mesures pour l'éteindre sont entreprises, car la population, la police
et l'administration travaillent en parfaite collaboration. Mais le
problème qui reste est qu'il n'y en a aucune mesure pour sa
prévention, la non pro-activité peut être ici un
défi car on n'a pas encore atteint le degré d'intervention de
proximité avant constatation des faits.
Lors d'une réunion des comités élargis,
un citoyen de Makamba invité dans la réunion évoque le
fait que l'environnement n'est pas protégé et que cela se passe
sous les yeux de la police, de la population et des autorités
administratives. Par exemple, un groupe de gens font des briques sur une
colline, les arbres sont coupés et l'eau utilisée pour ces
briques se déverse dans les plantes et ces dernières ne peuvent
plus pousser. En plus, l'eau a tracé une bifurcation, la rivière
n'est plus la même. Tout ceci constitue une menace pour l'avenir de cette
localité si rien n'est fait d'ici là 15-20 années voire
plus. Eux ils ne s'en rendent pas compte mais leurs petits ou arrières
petits fils en subiront les conséquences. La colline sera
inhabitable.
Ce même citoyen ci-haut intervenu, fait remarquer que
face à la question de savoir si la police de proximité tient-elle
compte de la protection de l'environnement? Ou si la police et la population
travaillent-elles ensemble pour la protection de l'environnement? Il
répond que la police de proximité a un comportement
indifférent et de manque d'initiatives. Elle est là, elle observe
des abus qui se commettent mais elle ne réagit pas. Probablement que
c'est par manque d'information par rapport aux questions de protection de
l'environnement. Si on analyse de près les propos de cet intervenant, la
police de proximité n'en fait pas assez. Et nul n'est sans ignorer que
s'il faut que cette approche soit pérenne, outre la
54
croissance économique et le développement
social, la protection de l'environnement n'est pas à écarter avec
tout ceci la bonne gouvernance.
Le cas de partenariats sexuel multiples : la polygamie
où la constatation du délit ne peut être punie que par une
amande de 10 000 Bif, ce qui ne cause absolument aucun problème pour
ceux qui pratiquent ces délits. Les CMS par exemple, essayent de
résoudre ces problèmes en faisant sortir du dit ménage ces
filles/femmes soient qu'elles sont la deuxième ou la
troisième.
Des satisfactions se font remarquées jusqu'à
maintenant sur ce qui est de la compréhension de l'approche «Police
de proximité» à Makamba. Sur plus d'une cinquantaine de
personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenus, elles répondent
par l'affirmative d'`avoir déjà entendu parler de la police de
proximité'. Seules les quelques répondent par le négatif
mais affirment, néanmoins qu'elles observent un changement des policiers
dans leur travail quotidien, et que les administratifs collaborent avec la
population.
Pour ce qui est de la sensibilisation à Makamba, on ne
peut pas s'en faire, il reste à relever plutôt les
défaillances, renforcer les atouts et faire valoir les
opportunités, ce qui pourrait traduire dans le cas qui nous concerne
l'appréhension de la police de proximité : l'appropriation.
D'autres changements qui sont remarquables : le policier n'est plus
aperçu comme un agent qui sert d'outil de réprimer : les
habitants de Makamba n'appartenant pas aux comités élargis font
savoir qu'ils n'ont plus peur de recourir à un policer sur une position
qui se trouve dans la localité. Ils font remarquer néanmoins que
les policiers peuvent intervenir tardivement mais ne peuvent pas ne pas le
faire. Lors d'une réunion des CMS, la question est revenue sur le fait
que les policiers interviennent mais que ce n'est pas à temps et
différentes réponses ont été données sur le
fait que le moyen de transport n'est pas suffisant, les chefs de zones ont un
problème de moyen de communication à tel enseigne qu'ils
demandent à être soutenus pour permettre la durabilité de
ce projet.
En rapport avec l'écologie comme dans toutes les zones,
les citoyens affirment qu'ils travaillent ensemble avec la police lorsqu'il y a
survenance de feux de brousse mais demandent les frais de communications car
l'information peut ne pas arriver à temps. En fait ces feux de brousses
sont saisonniers et les mesures de prévention sont en
général la
55
punition, la sensibilisation, les mesures techniques comme les
paras feux. Les membres des CMS de la même zone font part que la
sécurité est bonne malgré quelques perturbations comme le
vol dans les ménages et dans les champs dus probablement à la
pauvreté. Ils reconnaissent, toutefois, que la police de
proximité résout les problèmes de sécurité
en travaillant ensemble; et que les défaillances ne manquent pas. Les
téléphones mobiles avec flotte ont été
donnés par la GIZ mais pas à tout le monde et ceci n'est pas
suffisant puisque les formations ont été stoppées il y a
un moment de cela, malgré qu'ils essayent de trouver des solutions, ils
demandent l'aide du Gouvernement pour permettre la durabilité de ce
projet.
Ainsi, l'objectif global est d'établir un partenariat
entre les services de sécurité et la population afin de
résoudre les problèmes de criminalité et de troubles de
sécurité à l'ordre public. Il est principalement
visé le rétablissement de la confiance de la population et de
l'administration locale peu satisfaites en la police et mettre en place les
mesures permettant à la police d'être proche et au service de la
population à travers la maîtrise des tâches
policières de base et le code déontologique du policier. Deux
principaux résultats sont recherchés : le changement de
comportement des policiers et les services de qualité de ces derniers
à rendre à la population. Le degré de satisfaction des
résultats par les bénéficiaires, et partenaires du projet
«Police de proximité» est encourageant car ceci se fonde sur
:
(i) l'amélioration de la collaboration entre la police
et ses partenaires à travers les CMS (Collines-Zones-Communes), par les
acteurs locaux. Tous les problèmes/menaces de sécurité ;
en relation avec tous les secteurs de la vie socio-politico-économique
(agriculture et élevage, santé, éducation, environnement,
justice et droits humains, etc.) sont discutés en toute transparence et
des pistes de solutions sont identifiées et proposées de
façon consensuelle. En conséquence, la pro-activité dans
la résolution des problèmes de sécurité est ainsi
assurée et la culture de rendre compte est promue et
développée.
À travers cette collaboration, les acteurs
réunis au sein des CMS: élaborent eux-mêmes les Plans
Communaux de Sécurité (PCS); négocient
l'intégration du secteur de la sécurité dans les Plans
Communaux de Développement Communautaire (PCDC) comme mesure de
durabilité du processus. Les différents acteurs participant aux
activités des CMS maîtrisent
56
les missions et compétences des uns et des autres. Ils
contribuent aussi à l'amélioration du travail/ fonctionnement de
la justice/de la chaîne pénale.
(ii) l'accessibilité et la disponibilité des
services de la police de plus en plus remarquable et à la satisfaction
de la population et de l'administration, même si des progrès sont
encore à réaliser dans certaines localités. Aujourd'hui,
au niveau de la plupart des certaines localités, la population
déclare `Tel est notre policier'.
57
CHAPITRE IV : ANALYSE DES DONNÉES ET
VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES
IV.1 Questionnaire d'enquête auprès de la
population sur la contribution de l'approche «Police de
proximité» au développement durable
Comme dit au premier chapitre, le concept de
`Développement Durable' est axé sur trois dimensions qui sont :
la population (dimension sociale), la planète (dimension
environnementale ou écologique) ainsi que le profit (dimension
économique). Les questions qui ont été posées
à la population enquêtée ont été
regroupées en ces trois dimensions souvent dénommées de 3
P. Pour bien rendre lisibles les réponses que nous avons reçues,
nous les avons traitées sous forme de graphique.
A) Population
Graphique 5 : Avez-vous confiance en ce qui concerne
la résolution des problèmes de
sécurité?
6% 6%
Oui Non Pas de réponse
88%
Source : Auteurs
58
Commentaire : Beaucoup ont répondu par
l'affirmative face à cette question. D'autres disent n'avoir pas encore
entendu de la «police de proximité» mais reconnaissent
toutefois que la police dont la population côtoyait auparavant a
changé de comportement. Cette nouvelle police, les fonctions de base
s'orientent vers la communauté, et s'intègre davantage pour les
services du citoyen.
En somme, la police de proximité résout les
problèmes de communauté en matière de la
sécurité et la prévention est assurée à un
niveau élevé. En effet, la communication entre différents
acteurs est permanente à travers un réseau
`Flotte/Téléphones mobiles' et, de ce fait, tous les actes de
criminalité et divers faits et événements liés
à l'insécurité sont connus à temps avant
d'être rapportés publiquement, lors des réunions des CMS,
avec détails (auteurs, lieux, dates, mesures prises etc....), de plus,
les malfaiteurs sont connus et poursuivis. Dans les CMS, les acteurs qui ne
remplissent pas leurs missions correctement sont pointés du doigt
publiquement lors des réunions et sont ainsi interpellés à
changer de comportement. Les interventions de la police, quand la population a
besoin d'elle, sont rapides et efficaces grâce aux moyens de
mobilité et de communication qui leur ont été
octroyés (motos, vélos, radios Motorola).
59
Graphique 6 : Depuis l'instauration des CMS, les
policiers ont-ils changé leur comportement?
80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
|
|
Les chefs de postes se comportent-ils bien quand les femmes et
les filles leur soumettent un problèmes?
les policiers interviennent à temps?
estimez-vous le nombre des policiers suffisant dans votre
localité?
|
OUI NON PAS de
réponse
Source : Auteurs
Commentaire : Une majorité affirme que
les policiers ont changé leur comportement et reconnait que l'effectif
n'est pas suffisant, ce qui cause même le retard des policiers dans leur
intervention. Comme nous pouvons le constater dans le graphique, sur un
échantillon de 50 personnes, ceux qui ont répondu par
l'affirmative, que 80% des policiers ont positivement changé de
comportement envers les femmes et les filles, que 60% des policiers
interviennent à temps et 20% estiment que le nombre des policiers dans
leur localité est suffisant. Ceux qui ont répondu par le
négatif, 6% ont dit que les chefs de postes se comportent bien envers
les femmes et les filles, 26% estiment que les policiers dans leur
localité interviennent à temps et 66% estiment que le nombre des
policiers dans leur localité est suffisant. Et enfin, 14% n'ont pas
donné de réponses à toutes les questions.
60
Le constat est que les policiers ont changé de
comportement dans leur travail quotidien après la mise en oeuvre du
concept. Mais la population demande l'augmentation de l'effectif des
policiers.
61
Graphique 7 : percevez-vous la police de proximité
comme un moyen de résolution de problèmes de
sécurité?
90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10%
0%
|
|
OUI
NON
PAS de réponse
|
Les policiers affectés dans
votre colline/zone collaborent-ils avec la population et ont-ils
la capacité suffisante pour résoudre les problemes
de sécurité?
Les policiers traitent-ils de
même manière les problemes des
femmes aussi bien que celle des
hommes?
Les policiers protègent la population
comme leur principale préocupation?
Les policiers traient-ils bien les détenus?
Source : Auteurs
Commentaire : Les citoyens reconnaissent que
la police de proximité est un moyen de réduire les troubles de la
sécurité ainsi que la criminalité Ils répondent
toujours par l'affirmative que la police de proximité est un moyen de
résolution de troubles de sécurité et que les policiers
ont changé leurs comportements depuis l'instauration des CMS mais font
remarquer que les détenus passent peu de jours en détention et
sont ensuite relâchés et ce changement, par exemple, suscite des
mécontentements au sein de la population par le fait de voir ceux qui
ont commis d'infractions se faire vite relâcher. Mais, ce cas est le fait
d'un changement des policiers dans la rapidité de leur travail.
Toutefois, la population reconnait que les détenus ne sont plus battus,
malmenés comme avant, reconnaissent
62
également qu'il n'y a plus de viol et autres facteurs
d'insécurité mais ne cessent de recommander comment la police de
proximité pourrait améliorer son intervention. Par exemple :
· Il faut que la police soit réellement de
proximité face à toutes les questions relatives à la vie
de la population, c'est-à-dire les questions économiques,
sociales et environnementales au lieu de limiter leur intervention uniquement
sur les questions de sécurité physique;
· Il faut que la police de proximité soit
animée d'un esprit d'initiative. Face à un problème, il ne
faut pas qu'elle attende l'interpellation de la population et
d'autorités administratives pour intervenir;
· Il faut qu'il y ait un renforcement des
capacités pour les policiers et les membres des CMS;
· Il faut augmenter l'effectif des policiers dans les
antennes de police;
· Il faut appuyer à la construction des antennes
dans les zones et collines pour les policiers;
· Il faut de moyens de déplacements pour les
policiers et certains membres des CMS et aussi le crédit de
téléphone pour ces derniers;
· Il faut que la population soit au courant des CMS,
mais elle ne l'est pas de part les missions de ces derniers;
· Il faut renforcer la pro-activité et être
encore plus proche de la population;
· Il faut le bien être des policiers pour que ces
derniers puissent travailler convenablement et ne pas venir le chercher dans la
population.
63
B) Planète
Graphique 8 : La police de proximité tient-elle
compte de la protection de l'environnement?
10%
OUI NON PAS de réponse
22%
68%
Source : Auteurs
Commentaire : Un large nombre, surtout les
membres du CMS affirment par l'affirmative que la survenance des feux de
brousse, les policiers les aident à l'éteindre, d'autres par
exemple dans les zones disent que non, puisque les arbres sont abattus au gain
de chacun. Sur le graphique, un échantillon de 50 personnes, 68%
répondent par l'affirmative, 22% n'ont pas de réponse et 10% par
le négatif. Ces réponses sont dues au fait que la population
constate que les policiers ont changé de comportement en rapport avec la
destruction de l'environnement, et lorsque la population fait appel à
eux, ils interviennent. Aussi, par exemple, la population nous a dit que
maintenant l'approvisionnement en bois de chauffage pour les policiers se fait
en collaboration avec elle, et désigne ensemble la forêt dans
laquelle il faut couper ce bois, et aussi qu'elle coupe juste ce qui est
nécessaire et des fois elle ramasse les petits bois secs qui sont
tombés. En plus, qu'elle remplace les arbres coupés si
nécessaire.
64
Graphique 9 : La police et la population
travaillent-elles ensemble pour la protection de l'environnement?
8% 16%
OUI NON PAS de réponse
76%
Source : Auteurs
Commentaire : Comme nous pouvons le constater
dans le graphique, un large nombre sur un échantillon de 50 personnes,
76% affirment par oui de la parfaite collaboration, 8% par non et 16% n'ont pas
donné de réponses. La population et surtout les membres du CMS
affirment qu'ils travaillent ensemble avec la police pour la protection de
l'environnement. Par exemple, lors de la survenance des feux de brousse, les
policiers les aident à l'éteindre et à traquer les
malfaiteurs.
65
C) Profit
Graphique 10 : Y'aurait-il eu des changements en
matière de la sécurité depuis la mise en place de la
police de proximité avec les facteurs d'insécurité
suivants?
40%
70%
20%
60%
50%
30%
80%
10%
0%
il y a changement Pas de Réponse ça n'est existe
pas pas de changement
Source : Auteurs
Commentaire : Les réponses sont
multiples à cette question suivant le choix sur les facteurs
d'insécurité de l'interviewé. Un large nombre, plus de 60%
répondent par l'affirmative qu'il y a eu un changement. Toutefois, les
intervenants n'ont pas une même vision sur les facteurs
d'insécurité. Chacun répondait suivant son entourage mais
encore plus ce qui d'après lui se remarquait en fréquence
élevée auparavant. À travers les réponses
proposées lors des interviews, des focus groups ou individuellement, il
a été remarqué que les CMS, c'est un élément
incontournable pour la réussite de la mise en oeuvre de la police de
proximité. Dans toutes les zones par exemple, les citoyens affirment
qu'il y a eu un changement en matière de la sécurité
depuis la mise en place du concept « police de proximité » en
rapport : les vols, les conflits fonciers, les violences sexuelles, l'ivresse,
corruption, le partenariat sexuel multiple, l'obscurantisme, la bande
armée, l'empoisonnement et une amélioration dans la sortie de la
pauvreté. Ils affirment,
66
cependant, que les problèmes fonciers persistent avec
le retour des refugiés et soulignent aussi que ces méfaits ne
sont pas finis complètement. Certains existent toujours mais n'ont pas
l'ampleur qu'ils avaient auparavant.
Un effet positif s'est fait remarquer. La population et en
particulier les commerçants ont affirmé qu'après la mise
en place du concept, les cas de vols dans les champs, des bandes armées
ont sensiblement diminué, qu'ils n'ont plus peur d'investir dans telle
ou telle autre activité dans la crainte de se faire voler. En plus, les
commerçants disent qu'ils ont augmenté les heures d'ouverture de
leurs magasins et leur commerce s'est sensiblement amélioré
à part les problèmes économiques que traverse le
Burundi.
En premier lieu, en rapport avec l'ivresse, un changement
s'est produit avec la mise en place des heures légales d'ouverture, ce
qui a permis à la population de vaquer à leurs activités
génératrices de revenu au lieu de rester dans les bistros
à dépenser les richesses de leurs familles. Pour la
pauvreté, la population dit qu'à part qu'elle est un
phénomène généralisé partout dans le pays,
il y a une légère amélioration. Elle affirme qu'il n y a
plus de famine par exemple.
Le partenariat sexuel multiple est dû à
l'aisance; en particulier les commerçants et d'autres personnes qui ont
bien réussi dans leurs affaires. Il est dû également
à un flot de migrations avec les pays frontaliers mais aussi à
cause des gens qui viennent des autres communes. À travers les CMS, des
mesures d'éradiquer le concubinage ou la polygamie ont été
prises en faisant sortir ces femmes qui sont soit la deuxième ou la
troisième. Les mesures prises souvent ne sont pas sans
conséquence : le sort des enfants qui sont nés du concubinage ou
de la polygamie.
Pour la corruption, les lamentations étaient au niveau
de la régulation de la circulation routière : des amendes sans
quittances. Aujourd'hui, toute infraction routière est
sanctionnée par une Quittance et un montant connu. Aussi, les CMS
sensibilisent la population sur la nécessité de n'est pas
dépasser l'effectif exigé dans les voiture de transport pour leur
sécurité. En ce qui concerne les cas d'intervention, la
population faisait part que les policiers demandaient des frais de
déplacements. Ce qui entraine un effet néfaste sur la
pro-activité
67
En dernier lieu, les femmes sont bien
représentées dans les CMS, y participent massivement et donnent
leur contribution.
67
IV.2 Résultats de questionnaires à
travers le tableau « Logique de l'analyse SWOT»
FORCES FAIBLESSES
1.
Tous les problèmes/menaces de la
sécurité en relation avec tous les acteurs de la vie
socio-politico-économique sont inventoriés. Ce qui traduit la
pro-activité dans la résolution des problèmes de
sécurité;
2. La formation sur le concept «Police de
Proximité» à l'égard des policiers et des membres des
CMS;
3. Amélioration de la confiance entre la
police et la population qui permet la collaboration des
partenaires;
4. Bon encadrement des policiers par les
autorités responsables;
5. La mise en place des CMS à tous les niveaux
administratifs (Commune-Zones-Collines). Et les différents acteurs
participent aux activités des CMS et maitrisent les missions et les
compétences;
6. Le concept «Police de Proximité»
rencontre un écho favorable chez les policiers;
7. L'élaboration du plan communal de
sécurité;
8. La mise en place du comité de pilotage
provincial (CPP) en soutient des CMS;
1. Manque de pro activité de la part de certains
chefs de poste;
2. Les représentants à tous les niveaux
ayant bénéficié des formations sur la «Police de
Proximité» ne répercutent pas les informations à la
population;
3. Insuffisance des effectifs policiers au niveau
local;
4. Faible niveau de scolarité de certains
policiers;
5. Résistance au changement;
6. Mutations & permutations
constantes
7. La représentation du genre n'est pas
suffisante au sein de la police (environ 2%);
8. Il y a encore absence du dispositif légal
(textes légaux) réglementant la police de proximité et la
protection de l'environnement;
9. La sensibilisation sur le concept «Police de
Proximité» n'est pas encore large que voulu;
10. Pas de suivi de calendrier des réunions
des CMS;
11. La «Police de Proximité» exige
de nouveaux besoins difficiles à combler dans un pays à
très faibles revenus;
68
9. PCDC.
OPPORTUNITÉS MENACES
1. La sécurité permet le
développement durable/profit économique, épanouissement
social, l'écologie est protégée et le tout couronné
par la bonne gouvernance;
2. Appui et expérience acquises des
partenaires internationaux-CTB, GIZ et DSS;
|
1. L'influence négative des pays limitrophes qui
n'ont pas encore expérimenté le concept «Police de
Proximité»;
2. Comportement de certains administratifs
(ingérence, etc.)
|
Source : Auteurs
69
Il apparaît indispensable d'avoir une vue
synthétique des réponses et sous les trois dimensions (3P). La
dimension sociale permet l'épanouissement de la population
vis-à-vis de la police de proximité. Les réponses
recueillies à travers le questionnaire d'enquête traduisent la
confiance de la population envers la police. Plusieurs personnes, nous ont fait
part qu'elles font recourt aux policiers des antennes proches mais ont
rappelé néanmoins que l'intervention peut être tardive. Un
comité de femmes qui se charge d'éradiquer le concubinage ou la
polygamie exerce sans crainte ses activités. Pendant les réunions
des CMS, les membres des CMS s'expriment sans problèmes, ils font part
des abus qu'ils observent et dans ces réunions ils dénoncent les
manquements de la personne présente. Ils proposent eux-mêmes des
pistes de solution. Les administratifs peuvent dénoncer les manquements
qui s'observent chez eux. Néanmoins des lacunes ne manquent pas et les
citoyens ne demandent qu'elles soient soulevées.
La protection de l'environnement c'est un problème
majeur. L'administrateur de la commune Makamba, les membres des CMS, les
citoyens ainsi que les policiers reconnaissent que lorsque le feu de brousse
survient, ils se mettent ensemble pour l'éteindre. Des mesures
techniques comme des paras feus sont proposées. Pour ce qui de
l'abattage de ces arbres, c'est un grand défi puisqu'il n'y a pas de
textes de lois prévus pour ça. Il arrive souvent que l'on donne
la permission pour abattre ces arbres puisque on n'a pas une autre source
d'approvisionnement en bois de chauffage ou parce que ces arbres servent pour
la construction de maisons, de ponts ou à d'autres fins.
L'administrateur lors de l'interview ainsi que les intervenants dans les CMS
reconnaissent qu'il n'y a pas de suivi de voir si un arbre abattu et
remplacé.
L'augmentation de la production afin d'accroitre le PIB est un
élément important pour arriver à la croissance
économique. Les citoyens lors de l'entretien ont fait part que depuis la
mise en oeuvre de la «Police de Proximité» des
activités génératrices de revenu ont augmenté et
les exercent sereinement même si ce n'est pas remarquable à un
degré satisfaisant. Ils ont l'espérance que s'il y a la
sécurité, les investisseurs seront nombreux et que ceci a un
impact positif sur la communauté. L'importance de la police de
proximité, c'est que l'on touche tous les secteurs de la vie. Et si
c'est bien suivi, on peut remarquer un léger mieux économique
mais il faut de bons mécanismes pour une appropriation.
70
IV.3 Vérification des hypothèses
Durant notre travail de fin d'études, la question de
savoir ce qui pourrait réduire la criminalité et les troubles
d'insécurité était capitale pour nous. Comme une
réponse provisoire, on avait une hypothèse suivante : la
«Police de Proximité» exerce ses fonctions de base dans le
quartier (communauté), prend en compte les besoins et attentes du
citoyen et cette police intervient à temps. Face à cette
supposition et après le travail sur terrain, nous confirmons
cette hypothèse. Pendant la réunion des CMS, les membres
et les invités identifient les problèmes de
sécurité, ensuite analysent ses origines, ils discutent afin
d'apporter des solutions et enfin ils évaluent les résultats. Le
partenariat est mis en lumière. La police en exerçant ses
fonctions de base, elle tient compte des besoins et attentes des citoyens. Les
intervenants ont affirmé que l'information est transmise à temps
par les administratifs de base, les citoyens, et les CMS. Ainsi, l'intervention
de la police est faite et la pro-activité est respectée. Le
rendre compte en externe est assuré à travers ce partenariat en
matière de la sécurité que font tous les acteurs.
L'apport des acteurs concernés en matière de la
sécurité fut la seconde question. La supposition à cette
question fut : La multi-dimensionnalité de la sécurité
permet d'intégrer les différents acteurs de la
sécurité et ces acteurs travaillent ensemble pour identifier les
causes de l'insécurité afin de trouver des solutions pour ces
problèmes. Ces acteurs connaissent leurs limites à travers les
cahiers de charge. Nous confirmons cette hypothèse.
N'importe quelle question sur la sécurité peut
être soulevée et est l'objet de discussion pendant les
réunions des CMS car ces membres outre leurs compétences et leurs
limites, ils ont diverses expertises. Les agronomes, les enseignants, les
associations sans but lucratives pour diverses fins, les représentants
des confessions religieuses, les démobilisés, les OPJ etc.
s'expriment librement. Leur opinion est nécessaire lorsqu'il s'agit de
faire remarquer un problème qui peut surgir ou lorsqu'il s'agit
d'analyser des problèmes pour apporter des solutions. Si la terre n'est
plus productive, un agronome est mieux placé pour donner des
recommandations.
71
La troisième question était de savoir s'il y a
eu un léger mieux économique dû à l'implantation du
projet «Police de Proximité». On a émis une supposition
suivante : la police de proximité a favorisé une redynamisation
économique. Nous nuançons cette
hypothèse. Les citoyens interviewés nous ont fait part
que la venue de la police de proximité permettrait les investissements
et par conséquent la création d'emploi. Les commerçants
exercent librement leurs activités même en fin
d'après-midi. La population cultive et récolte sans crainte des
voleurs. Pour ceux qui ont des activités génératrices de
revenu, ils estiment qu'il leur manquait la sécurité, ils
affirment qu'il y a eu réduction de la pauvreté. Mais, la crise
que le Burundi a traversée et la crise économique qui est en
vogue, on ne peut pas affirmé que la pauvreté a été
éradiquée. La police de proximité a permis un
rebondissement économique d'une façon à Makamba. La
présence des banques et coopérative montre qu'il y a des
activités génératrices de revenu en croissance.
La police de Proximité contribue-t-elle à la
protection de l'environnement? Cette dernière question a comme
supposition : La protection de l'environnement par la police de
proximité est une réalité. Nous nuançons
cette hypothèse. La population affirme qu'elle collabore avec
les administratifs, la police et les CMS pour la protection de l'environnement
surtout quand il y a survenance des feux de brousse. La destruction de
l'environnement n'est plus commise à une fréquence
élevée. Des mesures techniques comme des paras feux sont
proposées à cette fin. En ce qui concerne la coupe
fréquente des arbres, d'autres initiatives sont faites : la
sensibilisation de planter un arbre pour en remplacer celui qui a
été coupé. Toutefois, même si des mesures et
initiatives pour la protection de l'environnement sont faites, cette
dernière n'est pas appréhendée sous toutes ses formes. La
population a des connaissances limitées. Outre les feux de brousse et la
coupe des arbres à une fréquence élevée, (qui sont
ceux qui leur sautent aux yeux), d'autres mesures pour la protection des
plantes et des marrais ne sont pas entreprises.
En définitive, la police de proximité a un
impact positif au développement durable sur la communauté; et la
commune Makamba en reflète l'exemple.
72
Conclusion générale
La contribution de l'approche «Police de
Proximité» au développement durable est composé de
deux parties comprenant ensemble quatre chapitres. La première partie
est intitulée Généralités et comprend deux
chapitres. Le premier chapitre intitulé Cadre théorique sur le
développement durable et la police de proximité nous a permis de
nous appuyer sur des concepts clés sur lesquels l'on s'est basé
tout le long de cette étude. Ce premier chapitre concernait les concepts
indispensables dans le domaine de Management de projet en général
: plan de développement, programme, projet et développement mais
aussi des concepts sur le cas d'étude à savoir le
développement durable, le renforcement des capacités et la police
de proximité.
Dans ce même chapitre, l'on a parlé de
l'historique sur la police de proximité au Burundi, et comment ce
concept est devenu un projet d'appui de certains partenaires externes comme la
GIZ et d'autres partenaires qui ont contribué à
l'élaboration des axes sur ce concept et qui appuient également
pour sa mise en oeuvre en l'occurrence la CTB et le DSS. Les étapes d'un
projet furent un autre point de ce chapitre pour rappeler
l'importance/pertinence d'un projet mais aussi pour le suivi et
l'évaluation qui caractérisent son impact sur la
communauté pour notre étude de recherche.
Dans le second chapitre : Développement de la
coopération de la GIZ, l'on a parlé de l'entreprise qui nous a
permis de collecter les données et qui met en oeuvre de la «Police
de Proximité». Dans ce chapitre, l'on a parlé de
l'historique de la GIZ, sa création, la naissance de la
coopération avec le Burundi, les objectifs de la GIZ, et ses missions.
Le développement de la coopération de la GIZ comporte un autre
point qui est l'organisation de la GIZ. Dans ce point, on a parlé du
nombre de pays partenaires avec la GIZ, le personnel de la GIZ à travers
le monde, le chiffre d'affaire, ainsi que les alliances et les commettants de
la GIZ.
La situation économique du Burundi se trouve dans ce
chapitre. Ce point décrit le Burundi sur sa superficie, les
potentialités d'exploitation de terres, de marrais, et renseigne sur sa
population, et son PIB. Les interventions de la GIZ au Burundi est un dernier
point de ce
73
chapitre où l'on a parlé des domaines/secteurs
dans lesquels la GIZ intervient à travers les programmes et les projets
ainsi que les thèmes transversaux au Burundi.
La deuxième partie : Contribution de l'approche
«Police de proximité» au développement durable comprend
deux autres chapitres et c'est sur cette partie que l'on s'est beaucoup
attelés puisqu'elle s'avère être le noyau de cette
étude de recherche. Le troisième chapitre : Makamba et le concept
«Police de Proximité» est réparti en trois points. (i)
la position géographique de Makamba, où on l'a situé
géographiquement. On a parlé des pays frontaliers et les communes
périphériques de Makamba. On a également parlé
à ce point des zones qui composent cette commune. (ii) la
démographie de Makamba où l'on a parlé de sa population et
sa densité. Et (iii) le concept «Police de Proximité»
à Makamba où l'on a parlé de la situation de cette commune
ainsi que l'implantation de la «Police de Proximité».
Nombreuses communes comme celle de Makamba, par exemple, ont été
conquises par la guerre. À Makamba, certaines communes et pays sont
frontaliers avec cette commune. On remarque beaucoup d'immigrants, de
malfaiteurs et par conséquent de criminalité. Les policiers sont
accusés d'actes d'exactions envers les citoyens. La commercialisation
des produits prohibés, la croissance inouïe de la sorcellerie et
l'obscurantisme, etc. constituent des facteurs d'insécurité.
À Makamba, comme c'est une commune frontalière avec la Tanzanie,
il y'a beaucoup d'importations et d'exportations et par conséquent
beaucoup d'actes commerciaux.
Ce centre de transaction connaît pas mal de facteurs
d'insécurité. Sur ce point, l'on a évoqué les
causes de ces facteurs, les victimes de cette insécurité mais
aussi les auteurs de cette insécurité. On n'a pas omis de
mentionner les composants de cette police qui ne sont autres que les anciens
mouvements rebelles ainsi que la gendarmerie. Cette composition n'est pas sans
conséquence puisque les policiers ont commencé d'être
opérationnels avant d'avoir les formations de base. L'autre lacune que
l'on a fait remarquer est qu'un nombre important de policiers ont un faible
niveau de scolarité.
Sur ce point comme on l'a souligné ci-haut, à
travers des graphiques, on a parlé des principaux facteurs à
l'origine de l'insécurité : l'ivresse, la pauvreté, les
conflits fonciers, le partenariat sexuel multiple, les conflits politiques, le
voisinage, la corruption, la non exécution des jugements et l'influence
obscurantisme. On a également parlé les principaux
74
groupes à l'origine de l'insécurité
à savoir les personnes en état d'ébriété,
les drogués par exemple. Ensuite, on a parlé de quelle
façon se manifeste cette insécurité et enfin les
principales victimes de l'insécurité.
Dans le quatrième chapitre, qui est le dernier, il est
intitulé : Analyse des données et vérifications des
hypothèses. Il comporte trois points. D'abord (i) le questionnaire
d'enquête auprès de la population sur la contribution de
l'approche «Police de Proximité» au développement
durable. Sur ce point, l'on s'est basé sur les 3 dimensions pour
permettre le développement durable. Nos graphiques se repartissent ainsi
en trois façons. (a) la population : dimension sociale. Il s'agissait
essentiellement d'abord de voir si la population a confiance en la police dans
la résolution des problèmes de sécurité, ensuite de
voir si les policiers ont changé leur comportement depuis la mise en
place des CMS et enfin de voir si la police de proximité est
perçue comme moyen de résolution des problèmes de
sécurité. (b) la planète : dimension environnementale. Il
s'agissait de voir si la «Police de Proximité» tient compte de
la protection de l'environnement mais encore de voir si la population et la
police travaillent ensemble pour la protection de l'environnement. (c) le
profit : dimension économique. On a posé la question de savoir
s'il y'a des changements en matière de la sécurité.
Ensuite (ii) résultats de questionnaires à
travers le tableau logique de l'analyse SWOT. L'on a mis en lumière, au
point de vue interne, les forces et les faiblesses et au point de vue externe
les opportunités et les menaces. Enfin (iii) le dernier point concerne
la vérification des hypothèses. La première et la seconde
hypothèse sont affirmées tandis que la troisième et la
quatrième hypothèse sont nuancées.
75
Difficultés rencontrées et
suggestions
La sécurité est une nécessité dans
un pays en voie de développement. Le concept «Police de
Proximité» est tout nouveau et pourrait être
intéressant s'il est vulgarisé sur tous les niveaux du pays. Le
Gouvernement du Burundi avec les partenaires externes, en l'occurrence la GIZ
aidant dans la mise en oeuvre du concept devraient revoir d'autres
stratégies de formation pour permettre la sensibilisation de la
population à grande échelle. Par exemple : à travers les
ondes. Il serait aussi intéressant de l'inclure dans le milieu
académique spécialement dans le cours d'Éthique et Bonne
Gouvernance.
Il faudrait intégrer cette philosophie dans les textes
légaux. L'inclure dans le cursus académique dans l'institut
supérieur de police et autres formations à l'endroit des
policiers. Il faudrait aussi décentraliser les services des Officiers de
police Judiciaires en vue de les rapprocher réellement aux citoyens.
Pour sa durabilité, il faudrait également évaluer les
CMS.
Durant notre travail de mémoire, l'on s'est
heurté à de difficultés qui méritent d'être
citées. Sur le terrain, l'opinion de femmes nous était importante
surtout dans la zone Nyange. Dans cette zone, on a rencontré plusieurs
femmes qui tenaient de bars, certaines buvaient et d'autres se tenaient
près d'un petit marché. Aucune d'elles ne nous a accordé
une entrevue. Par contre, le peu d'hommes qui s'y trouvaient nous ont
accordé leur temps et ont répondu à nos questions.
Lors des interviews dans certains programmes et projets de la
GIZ, l'on a fait face à un manque de données sur l'entreprise
puisqu'il y a rareté de la documentation sur la GIZ si ce n'est que des
brochures ou dépliants qui parlent sur le projet donné. Dans ces
grandes organisations ou entreprises, on retrouve plus de détails sur
leurs sites Web. Il s'agit de leurs objectifs, leurs missions, les valeurs, les
partenaires, les commettants etc. Certaines données n'étaient pas
actualisées car elles ne correspondent plus à la période
d'étude. Une fois que l'on parvenait à décrocher un
entretien, on devrait collecter plus de rapports possibles sans tris puisqu'il
nous était impossible de savoir quand serait le prochain rendezvous.
76
Bibliographie
Ouvrages
1. BEZBAKH. P et GHERARDI. S (2008) : Dictionnaire de
l'Économie Larousse à présent, Rodesa
(Villatuerta), Espagne.
2. BOUKHARI. M.H. (2002), Manuel de Formation :
Montage et Gestion de projets.
3. CASTRO. H.H, (2007) : 4 méthodes de gestion
de cycle de projet [GCP], Éd. Colette Acheroy.
4. Commission Européenne (2001), Manuel Gestion
du Cycle de Projet, EuropAid.
5. Dictionnaire Petit Larousse (1980),
éd. Paris
6. Encyclopédie du management Tome 2
(1992), Librairie Vuibert, Paris.
7. GITTINGER. J. P (1985), Analyse Économiques
des Projets agricoles, Éd. Économica, Paris.
8. Le DUFF. R (1999), Encyclopédie de la
Gestion et du Management, Éd Dalloz, Paris.
9. MADERS. P.H (2008), Piloter un projet
d'organisation, Éd. Eyrolles, Paris
10. PHÉLIZON. J.F (1987), Dictionnaire de
l'Économie 4ème édition ,
Éd. Économica, Paris.
11. Vallet. G. (2011), Technique de planification de
projet, Éd. Dunot, Paris.
Rapports et autres documents
1. République du Burundi (15 décembre 2011),
Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté II, Bujumbura.
2. Ambassade de la République fédérale
d'Allemagne à Bujumbura (Décembre 2009) Coopération
Germano-burundaise, Kigali.
3. Différents rapports de la GIZ sur la police de
proximité
4. GIZ au Burundi- profil et prestations.
5. République du Burundi, Lettre de politique
générale du ministère de la sécurité
publique intégrale et intégrée pour le Burundi
(2011-2015)
6.
77
GIZ, Mise en oeuvre du concept «Police de
Proximité» dans la province Makamba
7. Projet d'appui à la professionnalisation de la
Police Nationale du Burundi-CTB et MSP, Police de Proximité, Document de
Concept, Bujumbura, Octobre 2011
8. FAO, Rapport de« cadre national stratégique
des priorités d'intervention à moyen terme» de la FAO au
Burundi (CNSPIMT), 2010 à 2014, Bujumbura, Janvier 2010.
9. GIZ, Rapport d'enquête ADLP, Février 2012
10. Rapport final de perspectives africaines sur les
réformes des secteurs de la sécurité, New York City, 14
mai 2010
11. Travail de Willy Nindorera pour le centre d'alerte et
prévention des conflits (Bujumbura, Burundi) et l'institut Nord-Sud
Ottawa, Canada sur les principaux défis de la police nationale pour une
meilleure sécurité publique et le renforcement
démocratique
12. République du Burundi-Ministère de la
planification du développement et de la reconstruction nationale avec le
PNUD à travers le programme d'appui à la bonne gouvernance,
Monographie de la commune Makamba (Province Makamba), Makamba, Septembre
2006
13. Ministère de l'intérieur et le Bureau
central de Recensement, Recensement Général de la population et
de l'habitat du Burundi 2008 : État et structure de la population
(Volume 3 : Analyse Tome 6), Bujumbura, Avril 2011
Page Web
14. http : //
giz.de/2012
ANNEXE 1
Carte de découpage administratif de la commune
Makamba
78
Source: La Monographie de la commune de Makamba
79
ANNEXE 2 Questionnaire
CONTRIBUTION DE L'APPROCHE «POLICE DE
PROXIMITÉ» AU DÉVELOPEMMENT DURABLE.
QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE AUPRÈS DE LA
POPULATION
I. Identification de l'intervenant
Région naturelle :
Province :
Commune :
Zone :
Colline :
Nom et prénom de l'intervenant :
Age.... Genre : F [ ]
M [_____]
État matrimonial [ ] : 1. Célibataire 2.
Marié 3.veuf 4.Divorcé
II. Satisfaction des services de la police
1. Avez-vous déjà entendu parler de la police de
proximité ? [ ]
a. Non
b. Oui,
Si oui par qui ?
i. Un ami
ii. Les médias
iii. Autres (À préciser)
2. Avez-vous été témoin de l'intervention de
proximité ? [ ]
a.
80
Non
b. Oui
Si oui, à qui avez-vous fait recours ?
i. La police
ii. Un membre du CMS
3. Y'aurait-il eu des changements en matière de la
sécurité depuis la mise en place de
la police de proximité? [ 1
a. Non
b. Oui
Si Oui en rapport avec quels facteurs d'insécurité
?
i. Vol
ii. Partenariat sexuel multiple
iii. Conflits fonciers
iv. Ivresse
v. Pauvreté
vi. Corruption
vii. Violence sexuelle
viii. Obscurantisme
ix. Bande armée
x. Empoisonnement
xi. Autres (À préciser)
4. Percevez-vous la police de proximité comme un moyen de
résolution des problèmes
d'insécurité ? [ 1
a. Non
b. Oui Si oui
i. Les policiers affectés dans votre colline/zone
collaborent-ils avec la population et ont-ils la capacité suffisante
pour résoudre les problèmes de sécurité ?
ii. Les policiers traitent-ils de la même
manière les problèmes des femmes aussi bien que ceux des hommes
?
iii. Les policiers protègent la population comme leur
principale préoccupation ?
81
iv. Les policiers traitent-ils bien les détenus ?
5. Y-a-t-il de manquements ou reproches aux policiers dans
l'exercice de leur
fonction? [ 1
a. Non
b. Oui
Si oui, les reproches sont dues à :
i. Corruption
ii. Mauvais traitement (torture, bastonnade, etc.)
iii. Indiscipline
iv. Manque de professionnalisme
v. Manque d'indépendance politique
vi. Manque de collaboration avec l'administration locale
6. Avez-vous déjà entendu parler des Comités
Mixtes de Sécurité ? [ 1
a. Non
b. Oui
Si oui, par qui ?
i. Un chef de colline
ii. Les médias
iii. La société civile
iv. Autres (À préciser)
7. Depuis l'instauration des CMS, les policiers ont-ils
changé leur comportement ? [____1
a. Non
b. Oui Si oui,
i. Les chefs de poste se comportent-ils bien quand les femmes et
les filles leur soumettent un problème
ii. Les policiers interviennent à temps
iii. Estimez-vous le nombre de policiers suffisants dans votre
localité
iv. Autres (À préciser)
82
8. Avez-vous confiance en la police en ce qui concerne la
résolution des problèmes de
sécurité [ ]
a. Non
b. Oui
9. La sécurité est l'un des problèmes
majeurs dans votre localité ? [ ]
a. Non
b. Oui
10. La police de proximité tient-elle compte de la
protection de l'environnement ? [____]
a. Non
b. Oui
11. La police et la population travaillent-elles ensemble pour la
protection de
l'environnement ? [ ]
a. Non
b. Oui Expliquez
12. Quelles sont les opportunités avec la réussite
du projet au point de vue économique, social et environnemental ?
Expliquez
13. Que voulez-vous que la police de proximité
améliore dans son intervention? Expliquez
ANNEXE 3
Lors des focus groups, nous nous sommes servis des guides
mémoires synthétisés comme suit :
GUIDE MÉMOIRE AUPRÈS DE
L'ADMINISTRATEUR
Thématique : `L'analyse de l'approche «Police de
Proximité» vers une plus-value de l'intégration des
différents acteurs dans la gestion de la sécurité'.
1. Comment perceviez-vous la sécurité à
Makamba avant le démarrage du projet «Police de
Proximité»?
Commentaire
2. Comment percevez-vous la sécurité à
Makamba après le démarrage du projet `Police de
Proximité'?
Bonne. À quelle fréquence?
Mauvaise. Commentaire
3. La police à Makamba est-elle de proximité?
Si oui. Avec sa bonne mise en oeuvre, l'administrateur informe la
police et la sensibilise-t-
elle à temps?
Si non. Commentaire?
83
4. Comment collaborez-vous avec la police?
Est-elle orientée vers la résolution des
problèmes de sécurité de la population de façon
durable et adaptée?
Implique-t-elle tous les acteurs en matière de la
sécurité (le partenariat)?
5. Pourquoi la police de proximité a-t-elle
été instaurée à Makamba?
Le partenariat de tous les acteurs en matière de la
sécurité est-il atteint?
L'approche `Police de proximité' prend-t-elle en compte
les besoins et attentes de la
population et particulièrement aux femmes?
Anticipe-t-elle la résolution des problèmes
d'insécurité?
6. Le projet police de proximité sera-t-il durable dans
votre commune?
Si oui. Quelles sont vos perspectives en ce qui concerne la
prévision des moyens financiers
et son intégration dans les textes légaux?
Si non. Comment comptez-vous y remédier?
7. Étant donné que vous êtes le garant de la
sécurité à Makamba, vous percevez la police de
proximité comme approche de prévention? Quels sont :
Les insuffisances et les défis?
84
Les atouts et les forces de la localité (de
l'administration/commune)?
85
Les opportunités (investissements)?
Les menaces de la localité?
8. a. Comment faites-vous pour préservez
l'environnement?
b. Les arbres ne sont pas abattus au profit de la population ou
des policiers?
GUIDE MÉMOIRE AUPRÈS D'UN CORPS DE LA
SÉCURITÉ Thématique : `Police-Population'.
1. Comment percevez-vous la sécurité dans votre
localité? Bonne. Commentaire?
Mauvaise. Pourquoi?
2. Avez-vous déjà entendu parler de la Police de
Proximité? Par qui?
3. La police de proximité, d'après vous, est-elle
un mode d'intervention efficace? Si oui. Implique-t-elle tous les acteurs en
matière de la sécurité?
Est-elle proche et tournée vers le citoyen?
Non. Pourquoi?
4. Les autorités de Makamba et les comités
élargis, vous donnent-t-elles l'information sur la
sécurité à temps pour permettre la pro-activité
dans la résolution des problèmes d'insécurité?
Oui. Comment?
Non. Commentaire.
86
5. Qu'est-ce que la population attend-t-elle de cette police
nouvelle, proche du citoyen qui prend compte ses besoins en permettant de
résoudre les problèmes d'insécurité?
6. Aviez-vous des formations permanentes avant l'instauration de
la police de proximité au sein du MSP?
87
Oui. Ces formations sont faites jusqu'aujourd'hui?
Combien de fois par mois/an.
Non. Commentaire.
7. Avez-vous de formations permanentes en matière
d'intervention de proximité? (après la mise en place de la police
de proximité)
Si oui. De quoi s'agit-il?
Qu'en est-il de la communication externe qui traduit le
partenariat entre différents acteurs?-
8. Étant donné que la sécurité est
l'affaire de tous, la Police Nationale se charge d'informer, d'expliquer et
sensibiliser ses agents?
En quoi consiste la police de proximité?
Quels sont les avantages et la complémentarité de
l'approche «Police de Proximité»?
9. Comment appréciez-vous les interventions
policières? En général
Avec la mise en oeuvre de la police de proximité
10. Croyez-vous aux sources d'information de la population en
matière de la sécurité? Oui. Commentaire
Non. Commentaire
11. Y'aurait-il eu des changements observés en
matière de la sécurité depuis l'implémentation de
la police de proximité?
88
Oui. Quoi?
Non. Commentaire
12. Pouvez-vous nous donner un exemple quand vous avez agi de
façon proactive?
13. Faites-vous parties des CMS? Si oui, Quelles sont :
Les forces de la police de proximité?
Les opportunités?
89
Les menaces?
Les faiblesses?
Non. Commentaire.
14. La police de proximité, d'après vous,
sera-t-elle pérenne? Si oui. Quels sont les moyens de
durabilité?
Si non. Pourquoi?
90
QUESTIONNAIRE AUPRÈS DU MEMBRE DES
COMITÉS MIXTES DE SÉCURITÉ (CMS)
Thématique : `La gestion de la sécurité
entre les différents acteurs '.
1. Comment perceviez-vous la sécurité à
Makamba avant la mise en oeuvre du projet «Police de
Proximité»?
2. Comment percevez-vous la sécurité à
Makamba après l'instauration de la Police de Proximité?
3. Que pensez-vous de la police de proximité?
Résout-t-elle les problèmes d'insécurité?
Si oui. Comment?
Si non. Commentaire
4. Cette police représente-t-elle la population et
rétablit-elle la confiance fondée sur le partenariat et la
collaboration entre les différents acteurs et les
bénéficiaires de la sécurité ?
5. La source d'information en matière de la
sécurité rapportée aux CMS est-elle fiable?
Si oui. Comment la question est-elle traitée?
Si non. Comment vous y prenez-vous?
6. Avez-vous de formations permanentes en matière de
sécurité au sein des CMS?
Si oui. Qu'en est-il de la sensibilisation des membres de groupes
d'acteurs (femmes) sur
l'importance du concept «Police de Proximité»
dans notre société?
Combien de formation recevez-vous par semaines/mois/an?
Si non. Commentaire.
7. Pourriez-vous me donner un cas où la police de
proximité a agi avant que le problème ne survienne?
(Pro-activité)
Témoignage
Quel était le rôle des CMS ?
8. Pourriez-vous me faire part d'un (des) problème(s)
majeur(s) qui existaient et qui ont été résolu par la
police de proximité?
Témoignage
9. Pensez-vous que la police de proximité est un mode
d'intervention efficace dans une communauté?
Si oui. Comment? Exemple à l'appui
91
Si non. Pourquoi?
10. La police à Makamba a-t-elle changé son
attitude depuis l'instauration de la police de proximité?
Oui. Est-elle au service de la population?
Tient-elle compte des besoins et attentes de la population?
Qu'en est-elle de la collaboration avec les autres acteurs
clé en matière de la sécurité?
Est-elle orientée vers la résolution de
conflits?
Non. Commentaire.
11. Où trouvez-vous les fonds pour l'entretien du
matériel?
12. Depuis que les CMS furent créer, les membres sont les
mêmes? Si oui. Ils sont au nombre de combien?
Si non. Commentaire.
Quels sont les critères pour adhérer dans les
comités élargis?
92
13. Quel est le rôle des CMS en matière de
résolution des problèmes d'insécurité?
14. Le remplacement des membres des CMS est-il une
réalité ? Si oui. Comment?
Si non. Pourquoi?
15. Vous est-il facile/possible de recourir auprès de la
police au moment voulu?
Si oui. Comment?
Si non. Commentaire.
16. La police de proximité sera-t-elle durable? Si oui.
Comment?
Si non. Pourquoi?
17. Comment pensez-vous faire perdurer la police de
proximité? Par quel moyen?
18. Quelles sont vos interventions au sein des CMS en
matière de la sécurité?
93
19. Étant donné que vous êtes membres des
CMS, quels sont :
Les forces de la police de proximité?
Les opportunités de la police de proximité?
Les menaces de la police de proximité?
94
Les faiblesses de la police de proximité?
UN GUIDE MÉMOIRE AUPRÈS DU PERSONNEL
«RENFORCEMENT DE LA POLICE NATIONALE BURUNDAISE»
Thématique : `Suivi et évaluation du projet
«Police de Proximité.»'
1. Afin de renforcer les capacités de la police nationale
burundaise à travers la police de proximité, quels sont vos
objectifs?
2. Quel est votre degré de satisfaction des
résultats du projet «Police de Proximité» à
Makamba?
3. Trouvez-vous une motivation de travailler avec la Police
Nationale burundaise afin d'aboutir à un mode d'intervention
qualifié de Proximité?
Non. Pourquoi?
Oui. Laquelle?
4. Étant donné que la GIZ appui le Gouvernement
dans sa politique de rendre la Police Nationale républicaine, moderne,
professionnelle et de proximité, qu'en est-il de l'appropriation de
l'approche «Police de Proximité» des acteurs et
bénéficiaires de la sécurité?
5. La police de proximité résout-elle les
problèmes de communauté en matière de
sécurité à Makamba à une fréquence qui vous
convient?
Oui. A quel degré?
Non. Quelles panacées comptez-vous mettre en place?
6. Afin d'améliorer durablement les conditions de vie de
la population à Makamba, quels sont les mécanismes de
durabilité du projet «Police de Proximité»?
95
..............................................................................................................
96
7. Quel est le degré d'engagement sur ces
mécanismes de durabilité?
..............................................................................................................
8. La police de proximité connait des limites dans son
mode d'intervention? Oui. Lesquels?
.....................................................................................................
Non. Quel a été votre apport?
9. Êtes-vous fier (fière) des travaux des CMS? La
confiance et la collaboration. Si oui. À quelle fréquence?
Dans le cas contraire, la police de proximité sera-t-elle
durable?
10. Quelle est la force de réussite du projet«
police de proximité»?
................................................................................................
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