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Caractérisation agro-morphologique des cultivars traditionnels de sorgho colorant ( sorghum bicolor sorghum bicolor) au Bénin.

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par Sylvanus Ayao ZOLIKPO
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'ingénieur agronome 2011
  

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1.2 -Contexte et justification

Le Sorgho (Sorghum bicolor L. Moench.) est une céréale importante des systèmes de culture, des régimes alimentaires et des rites sociaux, dans de nombreux pays d'Afrique Subsaharienne. Il est un aliment de base pour des millions de personnes dans les pays en voie de développement (Kayodé et al., 2006). Cependant, les variétés traditionnelles des espèces cultivées sont en voie de disparition dans les régions tropicales (Djè et al., 2007). Or ces variétés représentent une composante essentielle de la conservation des ressources génétiques, car elles sont adaptées aux conditions locales et peuvent posséder des caractéristiques intéressantes (Bosch & Borus, 2009). Par exemple au Mali, 60 % des variétés locales de sorgho collectées en 1978 n'ont plus été retrouvées en 1999 (Kouressy, 2002). La cause réelle de cette restriction de l'aire de culture des variétés traditionnelles est en effet, l'introduction des cultures de rente et des variétés améliorées à haut rendement. Des études de diversité des plantes cultivées ont montré clairement que les variétés traditionnelles, bien que moins productives, sont génétiquement plus diversifiées que les variétés améliorées (Brown et Munday, 1982, Ahmadi et al., 1988) cité par (Djè et al., op cit.)

L'Afrique de l'Ouest et en particulier les régions Sahéliennes, est non seulement une zone aride, mais connaissent ces dernières décennies des perturbations majeures au niveau du climat (ruptures des séries pluviométriques et hydrométriques) (Madiodio, 2007). Ainsi, depuis quelques années, avec l'augmentation des sommes de température, le sorgho devient un pilier de la sécurité alimentaire et une culture alternative au maïs. Comparativement au maïs, le sorgho est réputé moins exigeant en eau. Ainsi, les stress hydriques et les courtes températures perturbent moins le sorgho que le maïs. (Moreau, 2007).

Au Bénin et dans les pays limitrophes, (Niger, Burkina Faso, Togo et Nigéria) un groupe de cultivars traditionnels est cultivé spécialement pour les pigments dans les gaines foliaires (Kayodé et al., op cit). Ces pigments, composés principalement de l'anthocyanine sont utilisés comme colorant pour les aliments (fromage et la bouillie), les fibres, des tissus, des pierres à lécher pour le bétail, le cuir, la vannerie, calebasses ornementales, et en médecine traditionnelle pour traiter les cas d'anémie et les problèmes de menstrues chez la femme, (Brink & Belay, 2006). En plus, une observation des pratiques culturales de la plante révèle que presque toutes les parties de la plante sont utilisées. Les gaines pour la production de colorant, les feuilles pour l'alimentation des animaux en stabulation, les panicules pour la coloration de l'igname au cours de la cuisson, enfin, les tiges pour la confection des palissades

 
 

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Caractérisation agro-morphologique des cultivars traditionnels de sorgho colorant (Sorghum bicolor) au Bénin.

 
 

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d'une part et pour la fabrication de la potasse (Kayodé et al., 2006). En Côte d'Ivoire, les colorants du sorgho ainsi que d'autres sources, riches en tanin, sont associés avec de la boue pour créer les motifs des étoffes peintes produites dans la région de Korhogo (Brink & Belay, 2006). Traditionnellement, la plante est cultivée autour des cabanes et aux abords des champs comme brises vents pour les cultures vivrières, et son utilisation est passée de génération en génération (Bellemare, 1993) ce qui limite un peu sa diversification. Des données spécifiques au sorgho colorant, quant à la production de gaine ou de colorant font défaut dans les statistiques tant nationales, régionales qu'internationales. Néanmoins, les femmes connaissent l'aptitude culinaire de chaque variété parce qu'elles ont accumulé des expériences dans ce domaine. Et les noms que les producteurs donnent aux différentes variétés de sorgho ont une signification (Kayodé et al., op cit). Il est donc nécessaire, pour préserver la biodiversité des cultivars traditionnels, d'entamer des études visant la conservation in situ et ex situ de ces cultivars.

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