2.4.2. Influence partielle des variables explicatives sur
la part budgétaire des énergies de cuisson
La crédibilité de l'influence d'une
variable explicative prise individuellement est captéeà travers
sa significativité statistique. En effet le principe de la
significativité est celui du test statistique. Une variable est
significative à un seuil donné si P(T>t) est inférieure
au seuil considéré. Rappelons que le seuil « limite
»considéré dans cette recherche est de 10%. Pour tous les
produits, les coefficients du revenu estimés, indiquent l'influence
partielle de ce dernier sur la part budgétaire du produit. Ils sont
négatifs et statistiquement significatifs. Cela veut dire que la part
consacrée à la consommation des énergies de cuisson varie
en sens inverse de celui du revenu des ménages.
Ainsi, toute chose égale par ailleurs si le
revenu des ménages augmente d'un pour cent, la part budgétaire
des énergies de cuisson diminue respectivement de 0,07, 0,006, 0,002 et
0,004 pour le bois de feu, le charbon, le gaz et le pétrole. Par
ailleurs ce signe négatif est conforme à la loi d'Engel qui
révèle que la part des dépenses alimentaires dans le
budget familial diminue au fur et à mesure que le revenu
s'élève.
On note la significativité statistique des
coefficients des prix réciproques. Ainsi une variation d'une
unité de prix du bois de feu entraine une réaction dans le sens
sur la part budgétaire du charbon, ainsi de suite pour les autres
énergies.
Le niveau d'instruction du chef de ménage
décomposé en ceux qui n'ont pas fréquenté, en
niveau primaire, secondaire et supérieur détermine positivement
l'achat des énergies de cuisson. En remarquant que plus le chef de
ménage à un niveau supérieur, plus la part
budgétaire consacrée à l'achat des biens est
élevé. Les ménages où le chef est un homme,
consacrent une part relativement élevée de leur revenu à
l'achat des énergies que ceux où le chef est une
femme.
Par ailleurs, ni l'âge du chef de ménage,
ni le niveau d'instruction, ni l'activité principale, ni le sexe ne
déterminent statistiquement la consommation des énergies car
leurs coefficients ne sont pas significatifs.
En conclusion, les résultats des estimations
montrent que le revenu, le prix et la plupart des variables
sociodémographiques affectent d'une manière ou d'une autre la
consommation du bois de feu, du charbon, du gaz et du
pétrole.
2.4.3. Détermination des élasticités
Tableau20: Valeurs des élasticités
Elasticités
|
Bois de feu
|
Charbon
|
Gaz
|
Pétrole
|
Avec variables
|
Sans Variables
|
Avec Variables
|
Sans Variables
|
Avec Variables
|
Sans Variables
|
Avec Variables
|
Sans Variables
|
Revenu
|
0,240
|
0,078
|
0,908
|
0,846
|
1,029
|
1,149
|
1,058
|
1,008
|
Prix propre
|
-1,412
|
-0,105
|
-1,130
|
-1,154
|
-2,340
|
-1,535
|
2,300
|
-1,488
|
Prix bois de feu
|
-
|
-
|
0,740
|
0,899
|
0,730
|
0,908
|
0,709
|
0,906
|
Prix charbon
|
0,05
|
0,199
|
-
|
-
|
0,06
|
0,138
|
0,04
|
0,131
|
Prix gaz
|
0,127
|
0,111
|
0,03
|
0,172
|
-
|
-
|
-0,134
|
-0,188
|
Prix pétrole
|
0,149
|
0,03
|
0,105
|
0,03
|
-0,123
|
-0,141
|
-
|
-
|
Les élasticités-revenu des
énergies respectivement 0,240 et 0,908 sont inférieures à
1 ; ce qui signifie que le bois de feu et le charbon sont des biens normaux.
Les élasticités-revenu des énergies respectivement 1,029
et 1,058 sont supérieures à 1 ; ce qui signifie que le gaz et le
pétrole sont des biens supérieurs.
En termes d'information sur le comportement des
ménages, il ressort que lorsque le revenu de ces derniers augmente de
1%, il suivra dans le même sens une variation de la consommation en bois
de feu de 0,240% et en charbon de 0,908%, en gaz 1,029% et en pétrole
1,058%.
Par ailleurs une estimation réalisée
sans prendre en compte les variables sociodémographiques donne les
mêmes résultats par rapport à la nature du type de bien
considéré. Ainsi, d'une part le bois de feu et le charbon sont
des biens normaux (élasticité-revenu=0,078 ;0,846) indiquant que
toute augmentation de revenu des ménages entrainerait une baisse des
dépenses affectées à l'achat de ces derniers alors que le
gaz et le pétrole demeurent des biens supérieurs, les
ménages sont relativement plus sensibles à l'effet des
fluctuations de leurs revenus sur la demande des énergies (0,078 contre
0,240 avec variables sociodémographiques). Ceci met en exergue
l'importance des variables sociodémographiques dans l'explication du
comportement des consommateurs du Porto-Novo.
L'élasticité de la demande par rapport
à son prix tout en considérant l'effet des variables
sociodémographiques est négative pour les quatre types de bien.
Ainsi, la loi de la demande de marché est respectée, si le prix
varie d'une unité, la quantité demandée varie dans le sens
inverse. En effet quand le prix du bois de feu s'élève de 1%, la
quantité demandée va baisser de 1,412%(celle du charbon de
1,130%), le gaz de 2,340%et le pétrole de 2,300% avec la prise en
considération des variables sociodémographiques (tableau 20).
Ceci veut dire en d'autres termes que la demande de bois de feu et le charbon
est élastique alors que la demande du gaz et le pétrole est
fortement élastique.
L'élasticité-prix croisé avec la
prise en compte des variables sociodémographiques est de signe positif
pour le bois de feu et le charbon (0,740), ce qui montre que le bois de feu et
le charbon sont des biens complémentaires, c'est le cas aussi du bois et
le gaz (0,730), le bois et le pétrole (0,709), le charbon et le gaz
(0,06), le charbon et le pétrole (0,04), mais
l'élasticité-prix croisé entre le gaz et le pétrole
(-0,123) est de signe négatif, ce qui montre que le gaz et le
pétrole sont des biens substituables.
Pour conclure par rapport aux résultats, l'on
peut noter que les estimations obtenues et statistiquement significatifs du
modèle de comportement de la demande d'une part et les
élasticités calculées d'autre part, montrent que la
demande des énergies de cuisson n'est pas seulement
déterminée par le revenu des ménages et les prix du
marché, mais aussi des variables sociodémographiques (hormis leur
influence globale sur la demande des différents types d'énergies)
tels le sexe du chef de ménage, son niveau d'instruction, l'âge du
chef de ménage et l'activité principale ; le bois de feu et le
charbon sont des biens normaux alors que le gaz et le pétrole sont des
biens supérieurs ; le bois de feu et le charbon sont élastiques
et par contre le gaz et le pétrole sont fortement élastiques ; le
bois de feu et le charbon sont des biens complémentaires, le bois de feu
et le gaz, le bois de feu et le pétrole, le charbon et le gaz, le
charbon et le pétrole sont des biens complémentaires mais le
pétrole et le gaz sont des biens substituables.
Les estimations des formes spécifiées du
modèle AIDS montrent qu'en dehors des variables économiques
(revenu et prix) et les variables sociodémographiques tels le
sexe
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