IV.5.7. Qualité de l'habitat
Un habitat sain est un déterminant important de
l'état de santé : il ne diminue pas seulement
considérablement le risque de maladies, il permet aussi
d'améliorer la qualité de vie et le bien-être de ses
habitants [67].
Partant des résultats de la présente
étude, il a été constaté que la plupart des
ménages enquêtés (67,96%) vivent dans un habitat
inadéquat contre une proportion de 32,04% qui vivent dans un habitat
adéquat.
Au niveau de la significativité l'OR est 15,02 et l'IC
à 95% est 6,65<OR<33,93.
D'après les observations faites, le constat est que :
? 72,17% des habitations sont construites avec des
matériaux non-solides, non durables et non stables (briques adobes,
tôles galvanisées mais très vieilles et d'autres
matériaux de récupération).
Ces résultats se rapprochent de ceux de l'EDS-BII 2010
où la majorité des ménages burundais (88%) vivent dans un
logement dont le sol est couvert de terre/sable. Par ailleurs seuls 57 % des
ménages du milieu urbain sont couverts du ciment
[61].
? Dans 74,11% de cas les murs ne sont pas en bon état
et leur propreté n'est pas respectée. Ceci pourrait être
expliqué par le fait que la plupart des habitations sont construites en
briques adobes et que la plupart de ces dernières datent de
longtemps.
? Quant à l'aération (ouvertures suffisantes)
55,34% des ménages enquêtés ont des ouvertures.
? Les observations issues de cette étude sur la
présence du système d'éclairage montrent que 86,06% des
ménages enquêtés sont éclairés malgré
le système d'installation qui n'est pas bien fait. Ceci pourrait
être expliqué par le fait que cette installation est faite par des
personnes qui ne sont pas qualifiées en matière d'installation
électrique.
-'. 59 -'.
? Après l'analyse des observations, nous avons
remarqué que plus de la moitié de ménages
enquêtés soit 63,11% n'ont pas de chambres suffisantes.
? 57,93% des ménages enquêtés
possèdent un bon système d'approvisionnement en eau potable.
Ces résultats différent de ceux de IBRAHIMA S,
MOUHAMADOU K, DOULO T et col [681 dans leur étude
portant sur la vulnérabilité sanitaire et environnementale dans
les quartiers défavorisés de Nouakchott (Mauritanie) où
seul un faible nombre des ménages disposait d'un système
d'approvisionnement adéquat en eau potable (19%).
? Concernant le système de gestion des excréta,
des eaux usées, pluviales et déchets solides bien fonctionnel,
seul 21,04% possèdent des dispositifs adéquats
d'évacuation des excréta, des eaux usées et des
ordures.
Ces résultats sont un peu différents de ceux
trouvés par IBRAHIMA S, MOUHAMADOU K, DOULO T et col dans leur
étude où ils trouvent que seul un faible nombre des
ménages dispose des dispositifs adéquats d'évacuation des
eaux usées domestiques (12,9%) et d'un accès aux services de
collecte des ordures ménagères (17,1%). Par ailleurs 50,7%
possèdent de WC ou de latrine à domicile
[681.
? 74% des ménages enquêtés ne
possèdent pas des dispositifs adéquats de protection contre les
rongeurs et autres vecteurs des maladies.
? A propos de la présence d'un système de
protection contre les insectes, il a été trouvé que plus
de la moitié des ménages enquêtés (68,61%) ne
disposent pas d'un système adéquat de protection contre les
insectes (grilles moustiquaires sur les fenêtres).
? Concernant la présence d'un espace suffisant pour
l'habitation et les lieux de jeux, les observations issues de cette
étude montrent que presque la totalité des ménages
enquêtés (93,85%) n'ont pas d'espace suffisant pour les jeux.
? Les observations faites lors de l'enquête ont
révélé que plus de la moitié des ménages
soit 53,19% sont menacés par la présence de l'humidité.
~ 60 ~
Une explication possible serait liée au fait que dans
une seule parcelle d'une part on y trouve des maisons en surpeuplement et d'une
autre part des habitions qui datent de longtemps souvent construites en briques
adobes et/ou en matériaux de récupérations.
Selon l'UN-Habitat, le nombre de taudis a
considérablement gonflé, et continuera d'augmenter dans un
prochain avenir. Ce programme de l'ONU estime qu'un nombre d'habitants de
taudis est passé de 657 millions en 1990 à 767 millions en 2000
et 828 millions en 2010 [32].
IV.6. Facteurs socioéconomiques IV.6.1.
Vie en promiscuité
Dans cette série, plus de la moitié des
enquêtés soit 63,43% affirment avoir vécu en
promiscuité tandis que 36,57% ne sont pas du même avis. Cette
augmentation est souvent due à la cohabitation de plusieurs membres de
famille dans un seul ménage.
Ces résultats se rapprochent de ceux de BANZA
KATSHEKEWA R où il a trouvé que parmi les enquêtés
environ trois sur quatre (75%) reconnaissent vivre dans une promiscuité
[55].
En outre, OTCHIA SAMEN C [69] dans son
étude sur les déterminants de la qualité de l'habitat
à Kinshasa a trouvé que près de la moitié des
ménages enquêtés soit 47,64% vivent dans une grande
promiscuité.
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