INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE
FILIERE DE SANTE PUBLIQUE
LES FACTEURS DETERMINANT LE RISQUE ASSOCIE A L'HABITAT
INSALUBRE EN MILIEU URBAIN
Une étude transversale
à
visée analytique
réalisée en commune urbaine de
Buyenzi.
Par
Eric NSENGIYUMVA
SOUS LA DIRECTION DE : Docteur Severin SINKIYAJAKO
Médecin de Santé Publique
Bujumbura, Juin 2013
Mémoire présenté et soutenu
publiquement en vue de l'obtention du grade de Licence en Sciences de la
Santé,
Option: « Santé Publique
»
MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE ET DE LA LUTTE CONTRE LE
SIDA
- · i - ·
DEDICACE
A Dieu Tout-Puissant ;
A mes chers, courageux parents Edouard MURENGA et
Jeannette
NDABATEZIMANA ; A mes chers petits frères et
soeurs ; A toute ma famille; A Madame Sharon DEBUS FRIZZELL et toute sa
famille; A mon amie Prudence NZIGAMASABO et ses chers enfants ; A Madame
Olive NSABINDEMANYI et ses chers enfants ; A Madame Clémentine
NDUWAYO et toute sa famille ; Aux familles Amir HADZIAHMETOVIC et Peter
JONES ; A la 4ème promotion des licenciés en
sciences de la santé : Option « Santé Publique »
; A tous ceux qui me sont chers, A tous ceux qui pensent à ma
meilleure destinée. Qu'ils trouvent à travers ce travail,
l'exemple d'un esprit de volonté, de
persévérance et de la détermination
dans ce que l'on veut faire. Je dédie ce travail,
Eric NSENGIYUMVA
- · ii - ·
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, qu'il nous soit permis d'exprimer, non
pas par formalisme mais par conviction, nos sentiments de gratitudes envers
toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué
à sa réalisation.
Le Docteur Severin SINKIYAJAKO, qui a
accepté de diriger ce travail, a su par ses conseils
méthodologiques et sa rigueur scientifique, nous guider vers l'essentiel
et nous lui sommes infiniment reconnaissants.
Nous aimerons, par ailleurs, exprimer notre vive
reconnaissance aux membres du jury qui, avec bienveillance, ont accepté
malgré leurs calendriers chargés, de siéger et de juger ce
travail à sa juste valeur.
Nous disons merci à tous les professeurs et enseignants
depuis la formation de base jusqu'à la formation supérieure, pour
la formation solide à caractère multidisciplinaire dont ils nous
ont fait bénéficier.
Nos remerciements sont également adressés aux
autorités administratives et sanitaires de la commune urbaine de BUYENZI
et tous les participants qui ont accepté volontiers de nous fournir les
données dont nous avions besoin pour la réalisation du
présent travail.
Nous présentons nos sentiments de remerciement à
nos camarades de la 4ème promotion des Licenciés en santé
publique de l'INSP qui ont agrémenté notre parcours de formation
et spécialement ceux qui ont contribué d'une façon ou
d'une autre à la réalisation de ce travail. Nous nous gardons de
les citer de peur d'en oublier quelques uns.
« Last but not least », nous remercions notre
famille et nos amis qui, malgré notre absence, n'ont pas
relâché à nous encourager durant nos études.
Puisse ce travail témoigner de la profonde gratitude
que nous gardons en vous.
Nous disons merci,
Eric NSENGIYUMVA
- · iii - ·
LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS
ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de
l'Energie
AGHTM : Association Générale des Hygiénistes
et Techniciens Municipaux ASHRAE: American Society of Heating, Refrigerating,
and Air-Conditioning
Engineers
B M : Banque Mondiale
CI : Confidence Interval
Col. : Colonel
CSP : Code de Santé Publique
DDASS : Direction Départementale des Affaires Sanitaires
et Sociales
DDL : Degré de Liberté
DIEPA : Décennie Internationale de l'Eau Potable et de
l'Assainissement
DPSHA : Département de Promotion de la Santé,
Hygiène et Assainissement
Dr : Docteur
EDS-B II : Enquête Démographique et de Santé
du Burundi II
EPFL : Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
EU : Eaux Usées
IC: Intervalle de Confiance
INSP : Institut National de Santé Publique
INSPQ : Institut National de Santé Publique de
Québec
Ir : Ingénieur
ISTEEBU : Institut des Statistiques et d'Etudes Economiques du
Burundi
KFW : Kreditanstalt für Wiederaufbau
Me : Maître
Mlle : Mademoiselle
Mme : Madame
Mr : Monsieur
MSPLS : Ministère de la Santé Publique et de la
Lutte Contre le SIDA
OMS: Organisation Mondiale de la Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
ONU-HABITAT : Programme des Nations Unies pour les Etablissements
humains
OR: Odds Ratio
P: Page
PCDD: Polychloro Dibenwo-p-Dioxines
RAH : Renouvellement d'air à l'heure (équivalent de
« cah » qui signifie « changement d'air à l'heure
»)
REGIDESO : Régie de Production et de Distribution d'Eau et
d'Electricité
RR : Risque Relatif
SETEMU : Services Techniques Municipaux
UN: United Nations
UNEP: United Nations Environment Programme
UNESCO: United Nations Educational, Scientific, and Cultural
Organization
UNICEF: United Nations Children's Fund
UN-HABITTAT: United Nations Human Settlements Programme
VS: Ville-Santé
WHO: World Health Organization
~ iv ~
WWW: World Wide Web
~ v ~
LISTE DES PROFESSEURS ET LES COURS DISPENSES
No
|
Nom et prénom
|
Cours dispenses
|
1
|
Dr Séverin SINKIYAJAKO
|
Epidémiologie Bio-statistique
|
|
|
Surveillance Epidémiologique
|
2
|
Dr Evelyne NDABANIWE
|
Planification Sanitaire
|
|
|
Evaluation des Programmes de Santé
|
|
|
Politique de Santé
|
3
|
Dr Paul BIZIMANA
|
Epidémiologie
|
|
|
Méthodologie de la Recherche
|
|
|
Santé et Développement
|
|
|
Séminaire pour Mémorands
|
4
|
Dr Jeanne d'Arc
|
Santé maternelle et Infantile +PEV
|
|
NTIRANYIBAGIRA
|
|
5
|
Dr Judith NDAYIZEYE
|
Pédagogie des Sciences de la Santé
|
6
|
Dr Serges NKURIKIYE
|
Réforme des Systèmes de Santé
|
7
|
Dr Juma NDEREYE
|
Introduction à la Santé Publique
|
|
|
Management des Services de Santé
|
8
|
Feu Dr Norbert BIRINTANYA
|
Système d'Information Sanitaire
|
|
|
Informatique Appliquée au Système d'Information
Sanitaire
|
9
|
Dr Stanislas NTAHOBARI
|
Les déterminants de la Santé
|
|
|
Législation Sanitaire et Déontologie
|
|
|
Médicale
|
10
|
Dr Dominique NIYONDIKO
|
Statistique Descriptive
|
|
|
Statistique Analytique
|
11
|
Dr Jacques NDIKUBAGENZI
|
Sociologie de la Santé
|
|
|
Cadre d'Analyse des Systèmes de
|
|
|
Santé
|
12
|
Dr Ildephonse HORICUBONYE
|
Anglais
|
13
|
Dr Jean Bosco
|
Droit de la Santé
|
|
NDUWARUGIRA
|
|
14
|
Dr Thaddée NDIKUMANA
|
Notions Générales de Pathologies et de
Terminologies Médicales
|
15
|
Colonel Jonas MASARE
|
Mathématiques Générales
|
16
|
Mr Pierre claver
|
Microéconomie
|
|
NDUWUMWAMI
|
Macroéconomie
|
17
|
Mme Gloriose SUNZU
|
Anglais
|
~ vi ~
18
|
Mr Joseph NZAMBIMANA
|
Economie de la Santé
|
Ab 19
|
Dr Albert NIYIBIMENYA
|
Socio-Anthropologie
|
20
|
Mr J. Pierre SAKAGANWA
|
Communication pour le Changement de Comportement
|
21
|
Me Mélance Michel
|
Introduction au Droit
|
|
SINDAYIGAYA
|
|
22
|
Mr Apollinaire NINYIBUKA
|
Initiation à l'Informatique
|
23
|
Mr Godefroid HAKIZIMANA
|
Comptabilité Générale
|
24
|
Mme Prisca NIYUHIRE
|
Mathématiques Financières
|
25
|
Mme Denise NIYONZIMA
|
Hygiène Générale
|
26
|
Mr Isidore SINIBARIRA
|
Nutrition
|
27
|
Mr Isidore NKUNZIMANA
|
Gestion des Ressources Financières
|
28
|
Mr Polycarpe NDUWAYO
|
Gestion des Ressources Humaines
|
29
|
Mr Cyriaque NZIRORERA
|
Introduction à l'Economie Politique
|
30
|
Mlle Claudette NTAKIYIRUTA
|
Notion d'Administration et de Gestion
|
|
|
Administration Publique
|
31
|
Mr Faustin BIGIRINDAVYI
|
Démographie
|
32
|
Mr Augustin NSABIYUMVA
|
Civisme
|
33
|
Mr Désiré MANIMWE
|
Techniques de Communication
|
34
|
Mr François NKENGURUTSE
|
Gestion des Médicaments Essentiels
|
|
|
Législation Sanitaire et
|
|
|
Pharmaceutique
|
35
|
Mr venant KAVUYIMBO
|
Hygiène Hospitalière
|
36
|
Mme Rose NITEREKA
|
Gestion des Ressources Matérielles
|
37
|
Mr J. Marie NINGENZA
|
Psychologie Médicale
|
38
|
Mr Léopold SINARINZI
|
Comptabilité Analytique
|
39
|
Me Zacharie GASABANYA
|
Législation Sociale et Droit du Travail
|
40
|
Ir Richard MANIRAMBONA
|
Informatique
|
-,. vii -,.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Distribution des avenues de la commune Buyenzi en
quartier 18
Tableau 2. Répartition des parcelles selon les strates
22
Tableau 3. Distribution des enquêtés selon
l'âge, le sexe et le statut
matrimonial 31
Tableau 4. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque
associé à l'habitat insalubre et la profession
33
Tableau 5. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque associé à l'habitat insalubre et le
niveau de connaissances des
mesures de lutte. 33
Tableau 6. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque associé à l'habitat insalubre et la
pollution intérieure des locaux
d'habitation 34
Tableau 7. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque associé à l'habitat insalubre et les
pratiques d'aération régulière par
les portes et fenêtres 35
Tableau 8. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque associé à l'habitat insalubre et la
gestion des ordures ménagère..37
Tableau 9. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque
associé à l'habitat insalubre et le type de latrine
39
Tableau 10. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque
associé à l'habitat insalubre et la gestion des
eaux usées 40
Tableau 11. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque associé à l'habitat insalubre et les
visites sanitaires (inspection de
l'habitat) 41
Tableau 12. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque
associé à l'habitat insalubre et l'éducation
sanitaire 41
Tableau 13. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque associé à l'habitat insalubre et
l'approvisionnement en eau potable
42
~ viii ~
Tableau 14. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque
associé à l'habitat insalubre et l'éclairage
43
Tableau 15. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque
associé à l'habitat insalubre et les bruits
externes 43
Tableau 16. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque associé à l'habitat insalubre et le
manque d'intimité dans
l'habitation 44
Tableau 17. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque
associé à l'habitat insalubre et le lieu de bain
44
Tableau 18. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque
associé à l'habitat insalubre et le drainage 45
Tableau 19. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque
associé à l'habitat insalubre et la qualité
de l'habitat 46
Tableau 20. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque
associé à l'habitat insalubre et la vie en
promiscuité 47
Tableau 21. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque
associé à l'habitat insalubre et la taille du
ménage 47
Tableau 22. Distribution des enquêtés en fonction de
la perception du risque associé à l'habitat insalubre et le
nombre des chambres à coucher
48
~ ix ~
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1. Distribution enquêtés dans la commune
urbaine de Buyenzi en fonction de la perception du risque associé
à l'habitat insalubre en
milieu urbain. 31
Graphique 2. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et le niveau d'instruction .... 32
Graphique 3. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et les pratiques néfastes
exposant la population à des risques 36
Graphique 4. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et le système de traitement final
des déchets solides 38
Graphique 5. Description des enquêtés en fonction du
statut par rapport au
logement 49
LISTE DE FIGURES
Figure 1. Carte conceptuelle 6
Figure 2. Décharge sauvage située dans le Quartier
1. « Photo prise
par l'auteur ». 28
Figure 3. Décharge sauvage située aux rives de la
rivière NTAHANGWA.
« Photo prise par l'auteur ». 28
Figure 4. Décharge de la Mairie de Bujumbura
comparée à la situation sanitaire actuelle de la commune urbaine
de Buyenzi « Photo
archive 2006 » 29
Figure 5. Fosse ouverte « Photo archive 2006 » 29
Figure 6. Terrain de réparation des véhicules
situé dans le Quartier 2.« Photo
prise par l'auteur ». 30
Figure 7. Caniveau à ciel ouvert. « Photo prise par
l'auteur ». 30
~ x ~
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS iii
LISTE DES PROFESSEURS ET LES COURS DISPENSES v
LISTE DES TABLEAUX vii
LISTE DES GRAPHIQUES ix
LISTE DE FIGURES ix
TABLE DES MATIERES x
0. INTRODUCTION 1
0.1. Contexte et justification 1
0.2. Intérêt du sujet 4
0.3. Objectifs de l'étude 5
0.3.1. Objectif général 5
0.3.2. Objectifs spécifiques 5
0.4. Hypothèses de l'étude 5
0.5. Carte conceptuelle 6
CHAPITRE I. GENERALITES 7
I.1. Clarification des concepts de base 7
I.1.1. Habitat 7
I.1.2. Logement 7
I.1.3. Santé 7
I.1.4. Promotion de la santé 7
I.1.5. Assainissement 7
~ xi ~
I.1.6. Risque 8
I.1.7. Ville-Santé 8
I.1.8. Habitat insalubre 8
I.2. Relation santé et habitat 8
I.3. Milieu urbain et dangers sur la santé 9
I.4. Causes de l'insalubrité 11
I.5. Défis majeurs de l'hygiène et assainissement
dans la ville de
Bujumbura 12
I.6. Critères fondamentaux de la salubrité de
l'habitat 13
I.7. Critères qui définissent un logement
insalubre 14
I.8. Rôle des services de santé publique en
matière de l'habitat 15
I.9. Mode d'appréciation de l'hygiène de l'habitat
16
I.10. Lutte conte l'habitat insalubre 17
CHAPITRE II. MATERIELS ET METHODES 18
II.1. Type d'étude 18
II.2. Lieu et période de l'étude 18
II.3. Population cible 19
II.4. Critères d'inclusion et d'exclusion 19
II.4.1. Critères d'inclusion 19
II.4.2. Critères d'exclusion 19
II.5. Aspect éthique et organisationnel 20
II.6. Variables de l'étude 20
II.6.1. Variable dépendante 20
II.6.2. Variables explicatives 20
II.7. Echantillonnage 21
~ xii ~
II.7.1. Détermination de la taille de l'échantillon
21
II.7.2. Technique d'échantillonnage 22
II.8. Enquête pilote 23
II.9. Outils de collecte des données 24
II.10. Technique de collecte des données 24
II.10.1. Questionnaire 24
II.10.2. Recherche documentaire 24
II.11. Dépouillement, traitement et analyse des
données 24
II.12. Intervalle de confiance à 95% pour l'Odds Ratio
25
II.13. Calcul du Chi-carré . 26
II.14. Validité de l'étude 26
II.14.1. Validité interne 26
II.14.2. Validité externe 26
CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS 27
III.1. Description sanitaire de la commune urbaine de Buyenzi
27
III. 2. Analyse des caractéristiques
sociodémographiques 31
III.2.1. Age, sexe et statut matrimonial 31
III.2. 2. Niveau d'instruction 32
III. 2. 3. Profession 33
III.3. Analyse des facteurs socioculturels 33
III.3.1. Niveau de connaissances des mesures de lutte contre
l'habitat
insalubre 33
III.4. Analyse des facteurs comportementaux 34
III.4.1. Pollution intérieure des locaux d'habitation
34
III.4.2. Pratiques d'aération régulière par
les portes et fenêtres. 35
~ xiii ~
III.4.3. Pratiques néfastes exposant la population
à des risques 36
III.4.4. Gestion des ordures ménagères 37
III.4.5. Système de traitement final des déchets
solides 38
III.4.6. Type de latrine 39
III.4.7. Gestion des eaux usées 40
III.5. Analyse des facteurs sanitaires 41
III.5.1. Visites sanitaires 41
III.5.2. Education pour la santé 41
III.6. Conditions d'habitabilité 42
III.6.1. Approvisionnement en eau potable 42
III.6.2. Eclairage 43
III.6.3. Bruits externes 43
III.6.4. Manque d'intimité dans l'habitation. 44
III.6.5. Lieu de bain 44
III.6.6. Drainage 45
III.6.7. Qualité de l'habitat 46
III.7. Analyse des facteurs socioéconomiques 47
III.7.1. Vie en promiscuité 47
III.7.2. Taille du ménage 47
III.7.3. Nombre des chambres à coucher 48
III.7.4. Statut par rapport au logement 49
CHAPITRE IV. DISCUSSION DES RESULTATS 50
IV. 1. Caractéristiques sociodémographiques 50
IV.1.1. Niveau d'instruction 50
~ xiv ~
IV.1.2. Profession 50
IV.2. Les facteurs socioculturels 51 IV.2.1. Niveau de
connaissances des mesures de lutte contre l'habitat
insalubre 51
IV.3. Facteurs comportementaux 51
IV.3.1. Pollution intérieure des locaux d'habitation
51
IV.3.2. Pratiques d'aération régulière par
les portes et les fenêtres 52
IV.3.3. Pratiques néfastes exposant la population à
des risques 52
IV.3.4. Gestion des ordures ménagères 52
IV.3.5. Système de traitement final des déchets
solides 53
IV.3.6. Type de latrine 53
IV.3.7. Gestion des eaux usées 54
IV.4. Facteurs sanitaires 54
IV.4.1. Visites sanitaires 54
IV.4.2. Education pour la santé 55
IV.5. Conditions d'habitabilité 55
IV.5.1. Approvisionnement en eau potable 55
IV.5.2. Eclairage 56
IV.5.3. Bruits externes 56
IV.5.4. Manque d'intimité dans l'habitation. 57
IV.5.5. Lieu de bain 57
IV.5.6. Drainage 57
IV.5.7. Qualité de l'habitat 58
IV.6. Facteurs socioéconomiques 60
IV.6.1. Vie en promiscuité 60
~ xv ~
IV.6.2. Taille du ménage 60
IV.6.3. Nombre des chambres à coucher 61
CHAPITRE V. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 62
V.1. Conclusion 62
V.2. Recommandations 63
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 65
ANNEXES a
Annexe 1. Questionnaire d'enquête sur le risque associe
à l'habitat
insalubre en milieu urbain, octobre 2012 a
Annexe 2. Grille d'observation d
Annexe 3. Résumé e
Annexe 4. Summary f
- · 1 - ·
0. INTRODUCTION
0.1. Contexte et justification
Construire des logements bien conçus et doter l'habitat
des installations voulues est un déterminant pour l'instauration de la
santé pour tous [1]. Si l'état des logements
conditionne la santé, l'environnement extérieur joue
également un rôle, il faut notamment se préoccuper du
bruit, de la pollution ou des risques d'accident. Le milieu social ou culturel
et l'architecture constituent des aspects importants souvent
négligés de la vie [2].
Le terme « habitat » ne se limite plus au simple
concept du logement ou abri qui sert à protéger l'homme contre
les éléments extérieurs, et qui permet de garder en lieu
sûr ses biens et jouir de l'intimité nécessaire. La
conception de l'habitat s'est élargie de telle sorte que celui-ci
comprend outre cet abri le milieu dans lequel il est implanté. Tout ce
qui entoure le logement doit contribuer au bien-être social de la famille
et de l'individu. Afin de promouvoir la santé physique, mentale et
sociale de l'homme, il est essentiel que l'habitat remplisse certaines
conditions qui le rendent salubre. L'hygiène de l'habitat a pour but
d'assurer et de promouvoir la santé physique, mentale et sociale de la
population. Le rôle de la santé publique est de fournir des
circonstances par lesquelles les gens peuvent être en bonne santé
[3].
L'habitat dit «insalubre» est un habitat dangereux
pour la santé des occupants ou des voisins. Un habitat peut être
insalubre par lui-même ou
pour les conditions dans lesquelles il est occupé
[4].
Le risque pour la santé, désigne la
probabilité d'un événement sanitaire défavorable ou
un facteur qui augmente cette probabilité. Pour protéger les gens
et les aider à se protéger eux-mêmes, les gouvernements
doivent pouvoir évaluer les risques et choisir les interventions les
plus rentables et les plus abordables financièrement permettant
d'éviter leur survenue [5].
La pollution atmosphérique et la pollution de l'air
à l'intérieur des habitations, la contamination de l'eau,
l'absence de système d'assainissement, les substances toxiques, les
vecteurs de maladies , le rayonnement ultraviolet et la dégradation des
écosystèmes, sont autant de facteurs de risque environnementaux
pour les enfants et, la plupart du temps, pour les mères.
~ 2 ~
L'Organisation Mondiale de la Santé, estime que
près de 13 millions des décès sont dus annuellement
à des causes environnementales évitables. Près du tiers de
décès et des maladies qui surviennent dans les régions les
moins développées sont provoquées par l'environnement
dégradé [61.
En 2001, les diarrhées infectieuses ont entrainé
la mort de presque 2 millions d'enfants âgés de moins de 5ans, la
mort survenant principalement par déshydratation. Des nombreux autres
enfants souffrent de diarrhées non mortelles, mais qui les laissent sans
énergie [71. Des conditions d'assainissement des eaux
insuffisantes et une hygiène personnelle et communautaire
inadéquate sont à l'origine de la majorité des
diarrhées infectieuses [81.
L'OMS, a déterminé qu'au moins 1 milliard des
personnes principalement des femmes et des enfants, sont exposés
à des risques de pollution de l'air intérieur qui sont
jusqu'à 100 fois supérieurs à ceux
considérés comme acceptables [91. La même
organisation estime que la pollution de l'air intérieur des habitations
est responsable de 1,5 millions des décès chaque année
dans le monde [101.
En Europe les infections aiguës des voies respiratoires
inférieures imputables à la pollution de l'air des habitations
qui sont dues au seul brûlage de combustibles solides représentent
4,6 % de l'ensemble de décès chez les enfants âgés
de 0 à 4ans [111. En Inde, où les ménages
utilisent des biocombustibles, des estimations montrent que, presque 500 000
femmes et enfants de moins de 5ans meurent chaque année à cause
de la pollution de l'air, ces décès résultant
principalement d'infections aiguës des voies respiratoires [121.
Les chiffres concernant d'autres pays moins développés
sont similaires [81.
Près de 300 000 enfants meurent chaque année de
traumatismes physiques accidentels, qui peuvent être liés aux
dangers de l'environnement domestique ou communautaire ; 60 000 enfants meurent
de noyade, 40 000 d'un incendie, 16 000 d'une chute, 16 000 d'une intoxication,
50 000 dans un accident de la route et plus de 100 000 d'autres traumatismes
accidentels [121. On estime que 46% et 84% de tous les cas
d'intoxications chez les adultes sont imputables à l'activité
professionnelle ou environnementale et ce pourcentage est encore plus
élevé chez les enfants 60-98% [131.
-'. 3 -'.
Il est également admis aujourd'hui que certaines
conditions d'habitat peuvent aggraver les pathologies psychiatriques
préexistantes.
Ainsi, les enquêtes d'opinion françaises
démontrent que le bruit est la nuisance environnementale principale
perçue par les populations urbaines. On estime, près de 20% de la
population d'Europe occidentale (soit 80 millions de personnes) souffrant de
niveaux de bruit jugés inacceptables par les experts
[14].
En Afrique, 23% (2,4 millions) de la totalité de
décès survenus en 2002 ont été attribués
à des facteurs de risque liés à l'environnement
[10]. Pendant cette même année, 1,03 millions de
décès ont été liés à des
systèmes d'approvisionnement en eau et à un assainissement
inadéquat, à une mauvaise hygiène, sans compter 550 000
décès attribués à la mauvaise gestion des
ressources en eau et à l'insalubrité des eaux [15].
En outre dans cette même région, 40 000
décès ont été liés à la pollution de
l'air [16].
Au Burundi, les données chiffrées sur les
maladies associées à l'habitat insalubre sont rares. Quoi
qu'aucun rapport n'ait été récemment évoqué,
la réalité est que les maladies liées au manque
d'hygiène et d'assainissement représentent une cause majeure de
morbi-mortalité.
D'après le document de politique nationale
d'hygiène et d'assainissement de base du MSPLS, 84% de la
morbidité et de la mortalité chez les enfants de moins de cinq
ans sont le résultat de mauvaises conditions d'accès à
l'eau, l'hygiène et l'assainissement. 5 millions de citoyens burundais
vivent sans installations sanitaires adéquates, y compris à
Bujumbura et dans les grandes villes de l'intérieur du pays. En milieu
urbain (donc dense), l'absence de traitement des effluents et notamment des
excréta fait peser une contrainte très forte sur le milieu
naturel [17].
En effet, en l'an 2006, 359 645 cas des infections
respiratoires aiguës ont été enregistrés dans les
centres de soins soit un taux d'incidence égale à 16,96% chez les
moins de 5 ans [18].
La situation de l'insalubrité de l'habitat reste une
préoccupation considérable dans plusieurs villes du monde et en
particulier dans les pays en développement dont le Burundi. En outre, la
ville de Bujumbura ne fait pas exception en matière de l'habitat
insalubre.
-'. 4 -'.
0.2. Intérêt du sujet
L'habitat insalubre présente une préoccupation
majeure pour les pouvoirs publics et pour une couche sociale. Au Burundi,
étant donné que ce genre d'habitat a des impacts sur plusieurs
niveaux : humain, social, économique, sécuritaire, sanitaire,
gestion urbaine, environnement et politique ; ce genre d'habitat résulte
de la conjugaison des plusieurs facteurs dont notamment, la démographie
galopante, la situation socio-économique des couches sociales
défavorisées, l'exode rural, le contexte juridique et urbaniste
ainsi que les plans d'actions et les stratégies d'interventions
menées par l'Etat dans ce domaine.
Ayant constaté que la vie dans les quartiers
précaires devienne ainsi un sujet très important qui interpelle
aussi bien les chercheurs, décideurs que les urbanistes en charge de la
gestion de centres urbains et vu qu'aucune étude à visée
analytique menée sur le risque associé à l'habitat
insalubre au Burundi, nous avons voulu contribuer à mettre en
évidence les facteurs de risque associé à l'habitat
insalubre en milieu urbain.
-'. 5 -'.
0.3. Objectifs de l'étude 0.3.1. Objectif
général
Contribuer à l'amélioration de l'état de
santé de la population en mettant en évidence les facteurs
déterminant le risque associé à l'habitat insalubre en
milieu urbain.
0.3.2. Objectifs spécifiques
> Etablir l'état de salubrité de la commune
urbaine de Buyenzi >Déterminer les caractéristiques
sociodémographiques de la population ciblée par cette
étude
>Identifier et analyser les facteurs susceptibles de favoriser
le risque
associé à l'habitat insalubre dans la commune
urbaine de Buyenzi
0.4. Hypothèses de l'étude
Le risque associé à l'habitat insalubre augmente
significativement suite à :
? la situation hygiénique précaire;
? des caractéristiques sociodémographiques ;
? des facteurs tels que les facteurs socioculturels,
comportementaux,
socioéconomiques, sanitaires ainsi que les conditions
d'habitabilité.
~ 6 ~
0. 5. Carte conceptuelle
Facteurs socioculturel : Connaissances des
mesures de lute contre l'habitat insalubre
Caractéristiques
démographiques:
-Age
-Sexe
-Statut matrimonial
-Niveau d'instruction
-Profession
Facteurs comportementaux : -Pratiques
néfastes exposant la population à des risques -Pratiques
d'aération
-Pollution intérieure des locaux d'habitation
-Gestion des ordures ménagères -Traitement final
des déchets solides
-Type de latrine
-Gestion des eaux usées
Risque associé
à l'habitat insalubre en milieu urbain
Conditions d'habitabilité :
-Approvisionnement en eau
potable
-Eclairage
-Bruits externes
-Nombre des chambres à coucher
-Manque d'intimité dans
l'habitation
-Lieu de bain
-Drainage
-Qualité de l'habitat
Facteurs socioéconomiques :
-Taille de ménage (nombre des personnes dans le
ménage) -Statut par rapport au logement (propriétaire ou
locataire)
-Vie en promiscuité
Facteurs sanitaires : -Education sanitaire en
matière de l'hygiène et normes de l'habitat
-Visites sanitaires (TPS)
Figure 1. Carte conceptuelle
-'. 7 -'.
CHAPITRE I. GENERALITES
I.1. Clarification des concepts de base
I.1.1. Habitat [19]
Endroit, un milieu qui sert de logement à quelqu'un ou
à une famille. L'habitat prend en considération la manière
de vivre dans un univers. Ainsi donc, toute personne qui vit sans un endroit
précis avec une manière particulière de vivre est dans un
habitat.
I.1.2. Logement [20]
Le logement est l'espace où se loge l'identité
de chacun, donc le sentiment de la dignité humaine qui est à la
base de tout épanouissement personnel et de tout développement
social.
I.1.3. Santé [21]
Etat de complet bien-être physique, mental et social, et
ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'une
infirmité.
I.1.4. Promotion de la santé [22]
La promotion de la santé représente un processus
social et politique global, qui comprend non seulement des actions visant
à renforcer les aptitudes et les capacités des individus mais
également des mesures visant à changer la situation sociale,
environnementale et économique de façon à réduire
ses effets négatifs sur la santé des personnes. La promotion de
la santé est le processus qui consiste à permettre aux individus
de mieux maitriser les déterminants de la santé et
d'améliorer ainsi leur santé. La participation de la population
est essentielle dans toute action de promotion.
I.1.5. Assainissement [23]
L'ensemble des travaux que doivent effectuer, en se conformant
aux règles d'hygiène, les particuliers, les collectivités
et les pouvoirs publics pour faire disparaître dans les
agglomérations toutes causes d'insalubrité. Selon le rapport de
la première réunion , terme en 1950, du comité d'experts
de l'environnement, l'assainissement implique le contrôle de
~ 8 ~
l'approvisionnement public en eau, d'évacuation des
excréta et des eaux usées, de l'élimination des
déchets et des vecteurs de maladies, des conditions de logement, des
aliments et de leur manipulation , des conditions atmosphériques et des
conditions de sécurité sur le lieu de travail.
I.1.6. Risque [24]
Un risque peut être considéré comme la
probabilité d'une issue sanitaire défavorable ou comme un facteur
qui augmente cette probabilité.
I.1.7. Ville-Santé [25]
Une ville-santé est une ville qui a comme objectif
d'améliorer constamment son environnement physique et social et qui avec
les ressources de la communauté, rend ses citoyens aptes à
s'entraider dans la réalisation de leurs activités courantes et
en mesure de développer pleinement leur potentiel. La ville-santé
repose sur des valeurs d'équité, de solidarité et de
durabilité. Elle vise l'amélioration des conditions de vie des
citadins et lutte contre la distribution inéquitable du pouvoir.
I.1.8. Habitat insalubre [26]
Un logement est dit insalubre lorsqu'il présente, par
lui-même ou par ses conditions d'occupation, un danger pour la
santé de ses occupants et du voisinage.
I.2. Relation santé et habitat
La qualité de l'habitat est un élément
déterminant de santé pour son occupant et un
élément essentiel d'intégration sociale [27].
Le logement et la santé sont intimement liés. La
structure, l'emplacement, l'équipement, l'environnement et les
utilisations de logement influent fortement sur l'état de
bien-être physique, mental et social. De mauvaises conditions des
logements peuvent affaiblir les défenses contre la mort, la maladie et
les traumatismes, voire accroitre la vulnérabilité à cet
égard. De bonnes conditions de logement, en revanche, protègent
les gens contre les risques qui pourraient menacer leur santé et les
aident en outre à se protéger tout en favorisant la
productivité économique, le bien-être psychologique et
l'activité sociale [28].
-'. 9 -'.
I.3. Milieu urbain et dangers sur la santé
L'environnement mondial est marqué depuis des
décennies par une aggravation de pressions de toutes sortes,
exercées par l'homme. Les conséquences immédiates sont la
diminution des ressources naturelles, l'accroissement de la population, les
risques pour la santé, l'exode rural, un
développement urbain mal contrôlé, la
pauvreté et le mauvais développement [29].
Pour la première fois dans l'histoire de
l'humanité, en 2007, la moitié de la population mondiale vivait
en zone urbaine. Malheureusement, le taux d'apparition des bidonvilles
était presque le même que celui de la croissance urbaine, en sorte
que le nombre total d'habitants de taudis allait atteindre dans la même
année le chiffre d'un milliard [30]. Jusqu'en 2050,
c'est 70% de la population mondiale qui vivra dans les villes. «
Même si la vie en ville offre toujours de nombreuses possibilités,
dont celle d'accès à des soins de meilleure
qualité, les environnements urbains actuels peuvent aussi concentrer les
risques sanitaires et être à l'origine de dangers
nouveaux » [31]. La violence urbaine est principalement
imputable à l'exclusion sociale, à
la pauvreté, au chômage et à
l'insalubrité des logements [32].
La mauvaise qualité des logements dans les villes est
un problème mondial, mais la situation est bien plus grave dans les pays
en développement. On signale qu'aujourd'hui 600 millions d'hommes vivent
dans des logements insalubres, parfois très dangereux, en Asie, en
Afrique, et en Amérique latine. La mauvaise qualité des
logements, l'eau non potable, le manque d'hygiène publique dans les
villes à population dense sont chaque année
responsables de 10 millions des décès dans le monde et jouent un
très grand rôle dans l'apparition des dangers environnementaux qui
seraient évitables et qui sont cause de 25% des décès
prématurés dans le monde. Les maladies d'origine hydrique
à elles seulement tuent chaque année 4 millions
de nourrissons et d'enfants [33].
Dans de nombreuses villes, 30 à 60%
des habitants vivent dans des taudis délabrés et
surpeuplés. Le surpeuplement favorise la transmission des maladies
véhiculées par l'air ainsi que la violence et le
délabrement des bâtiments accentue l'exposition à
la chaleur, au froid, à la pluie, aux insectes
et aux rongeurs, d'autant qu'ils sont souvent construits dans des lieux
insalubres, notamment en raison de la mauvaise évacuation des eaux
usées [34]. La plupart des grandes cités de la
planète éliminent leurs déchets municipaux par
incinération dans les grands complexes
- · 10 - ·
spécialement connus à cet effet. Selon les
études faites dans différents pays sur les cendres volantes
d'incinérateurs municipaux des traces de PCDD, ont été
retrouvées dans tous les échantillons analysés quel que
soit la nature des ordures brûlées, les caractéristiques de
l'incinération ou la quantité d'organiques totales
absorbées sur les particules de cendres volantes
[35].
En Afrique l'urbanisation est associée à la
pauvreté [36]. L'Afrique sub-saharienne est la
région du monde la moins urbanisée [37]. Le
Programme des Nations Unies (UN-HABITAT) définit un bidonville comme une
zone urbaine manquant des services de base (assainissement, eau potable,
électricité), et dont les habitants vivent dans des logements ne
répondant pas aux normes, dans des conditions insalubres, dangereuses et
de surpeuplement et sans garantie de maintien dans les lieux. Dans cette partie
de l'Afrique, 71,8% des habitants vivent dans des bidonvilles, soit la plus
forte proportion dans le monde [38]. En effet, plus de 60% de
la population urbaine africaine est pauvre et vit dans les quartiers
défavorisés, caractérisés par l'insuffisance des
infrastructures d'approvisionnement en eau potable, d'évacuation des
excréta, de gestion des ordures ménagères,
d'évacuation des eaux de pluies et des eaux usées ou de soins de
santé primaires, d'éducation, de transport, etc.
[29].
Une étude menée sur l'une des plus grandes
décharges d'Afrique, la décharge de Dandora à Nairobi, a
montré que 50% des enfants examinés dans les environs de la
décharge avaient dans le sang de concentrations de plomb
supérieures aux niveaux internationalement acceptées. Ces enfants
avaient été exposés à des polluants tels que les
métaux lourds et d'autres substances toxiques se trouvant dans le sol,
dans l'eau et dans l'air (les fumées provenant des brulages)
[39].
Au Burundi, la population vivant en milieu urbain est de 50%
[40]. Le pourcentage de la population urbaine vivant dans les
bidonvilles est de 64% [41]. En milieu urbain le taux de
raccordement à un système d'assainissement est relativement
faible. Les ménages relient plutôt à un système des
fosses septiques et de puits perdu au niveau individuel. Seulement les eaux
noires sont transportées via des tuyaux aux caniveaux si existants.
Sinon les eaux restantes sont simplement versées dans la brousse ou dans
l'environnement voisin [42].
- · 11 - ·
A Bujumbura, le nombre de dépôts sauvages a
montré que la situation actuelle de la collecte des déchets n'est
pas satisfaisante. De plus, l'évacuation individuelle des déchets
moyennant des fosses à ordures entrainent des nuisances pour les
habitants et l'environnement, provoquées par l'incinération de
déchets ou l'utilisation incontrôlée des dépotoirs ;
et ces fosses n'empêchent pas l'existence des décharges sauvages
[43I.
I.4. Causes de l'insalubrité [44I
On distingue deux causes:
Les causes extérieures : les amas d'immondices dans les
cours ou enclos attenants aux habitations, les stagnations d'eaux provenant du
mauvais état ou de l'absence de pavage des cours, des allées, le
défaut de l'entretien de conduites d'eaux ménagères, la
mauvaise odeur des fosses et de cabinets d'aisances, des puits, des puisards,
la saleté des murs, des corridors, des escaliers, etc.
Toutes ces causes sont considérées comme
l'infection indépendante de l'habitation mais on peut les
considérer comme des cas d'insalubrité publique qui tombent
généralement sous l'application des règlements de police
et qu'il suffit d'invoquer pour qu'elles disparaissent.
Les causes intérieures et inhérentes à
l'habitat même, sont notamment, l'agglomération des habitants,
l'humidité, le défaut d'air ou de lumière,
l'exiguïté des logements, la malpropreté, etc. Ces causes
sont celles qui paraissent rentrer plus particulièrement sous l'action
de la loi, en ce qu'elles tendent à compromettre la santé, et
même la vie des habitants.
~ 12 ~
I.5. Défis majeurs de l'hygiène et
assainissement dans la ville de Bujumbura [18].
· . La faible implication des autorités
politico-administratives et des leaders de la communauté à la
base ;
· . Les difficultés de coordinations et de
collaboration dans la mise en oeuvre des interventions ;
· . L'insuffisance des ressources humaines bien
formées dans le domaine de l'hygiène, de l'assainissement et de
la santé environnementale ;
· . L'insuffisance des ressources matérielles et
financières, peu de ressources sont investies dans le secteur ;
· . La non actualisation des outils de gestion tels que
le code de santé publique, le code d'hygiène, et d'autres textes
de lois en la matière et les données sur le secteur de
l'hygiène et de l'assainissement ;
· . La situation en milieu urbain en matière de
couverture en eau potable n'est pas bien maîtrisée car les
quartiers périphériques ne sont pas tenus en compte. Ces
quartiers ont des taux de desserte semblables à ceux du milieu rural.
Pourtant, la DIEPA s'était fixée des objectifs de couverture
à 100% en l'en 2000 pour ces deux secteurs ;
· . La gestion des déchets solides, des EU et des
eaux pluviales est un autre défi majeur à relever. Beaucoup
d'agglomérations se créent instantanément sans
planification préalable et là où les canalisations
existent, si elles ne sont pas abîmées par les utilisateurs, leur
capacité est souvent inférieure au volume des eaux à
évacuer ;
· . L'hygiène des habitations et des
établissements publics et des lieux de
loisirs reste encore à désirer ;
· . Certains gaz dégagés dans
l'atmosphère créent l'effet de serre et contribuent à la
réduction de la couche d'ozone.
~ 13 ~
I.6. Critères fondamentaux de la
salubrité de l'habitat [46 ; 47]
Les critères fondamentaux auxquels doit répondre
l'habitat salubre :
1) Chaque ménage doit pouvoir disposer d'une
unité d'habitation bien construite en bon état et
indépendante, il faut prévoir au minimum :
a) Un nombre de pièces, une surface utile et un volume
clos suffisants pour satisfaire aux exigences de l'hygiène et pour
permettre une vie familiale conforme aux usagers et à la culture de la
région ; les locaux devraient être utilisés de façon
à ce que ni les pièces de séjour ni les pièces de
repos ne soient sur-occupées;
b) Le minimum d'intimité souhaitée pour
permettre aux divers membres du ménage :
i) De s'isoler les uns des autres
ii) De ne pas être indûment dérangé
par les facteurs extérieurs ;
c) Une séparation :
i) Entre les pièces où couchent les adolescents
et les adultes de sexe différents, sauf en ce qui concerne les
époux
ii) Entre les pièces d'habitation et les locaux
où sont logés les animaux domestiques ;
d) Un réseau d'approvisionnement amenant sous conduite
de l'eau potable de saveur acceptable dans l'unité d'habitation ou dans
la cour, et ce en quantité largement suffisante pour les usages
individuels et domestiques nécessaires à l'hygiène, au
confort et à la propreté ;
e) Un bon système hygiénique d'évacuation
des eaux usées, des ordures ménagères et autres
déchets ;
f) Des installations appropriées pour le lavage et le bain
;
g) Les installations nécessaires pour la cuisine, les
repas et rangement
des aliments, des ustensiles de ménage et des effets
personnels ;
h) Une protection suffisante contre la chaleur, le froid, le
bruit et l'humidité ;
i) Une aération adéquate et une
atmosphère intérieure ne contenant pas des substances
délétères ou toxiques ;
j) Un éclairage naturel et artificiel suffisants.
2. Le logement doit être situé dans un voisinage
ou microcrédit rationnellement aménagé dans le cadre d'un
plan local et régional ; les conditions requises sont les suivantes :
a)
~ 14 ~
Dans la mesure où la situation économique le
permet, existence d'un approvisionnement public en eau, d'un réseau
d'évacuation et de traitement des eaux-vannes, d'un service de ramassage
et d'élimination des ordures ménagères et d'autres
déchets, et un système d'évacuation des eaux de pluie ;
b) Absence de gaz, d'odeur, de fumées ou de
poussières toxiques ou délétères ;
c) Existence des services de police et de protection contre
les incendies ;
d) Existence d'installations industrielles, commerciales,
culturelle, sociales, religieuse, scolaires, récréatives,
sanitaires et sociales, reliées à la zone résidentielle
par un réseau de route et de chemins, ainsi que par des transports
publics ;
e) Absence de tout ce qui peut mettre en danger la
santé, le bien-être et la moralité publique.
I.7. Critères qui définissent un logement
insalubre [46]
Un cave, sous-sol des combles, des pièces
dépourvues d'ouverture sur l'extérieur ou autres locaux non
destinés à l'habitation ;
Un local dangereux du fait de son utilisation (atelier, etc.)
;
Un logement sur-occupé (plusieurs baux pour le logement,
etc.) ; Risques liés aux réseaux : électricité,
eau, gaz ;
Chauffage défectueux et risques liés :
intoxication au monoxyde de carbone, incendie, etc. ;
Risques physiques liés au logement et à son
environnement : défauts dans les fondations, murs porteurs
fissurés, défauts dans les plafonds, les charpentes, les
parquets. Risques liés à l'accès au logement (escalier
dangereux, manque de rampe, d'éclairage, etc.) et aux
conséquences éventuelles en cas d'incendie (difficultés
d'évacuation, propagation rapide dans les parties communes);
Humidité importante entrainant la formation des
moisissures. Manque d'étanchéité, problèmes
d'isolation ;
Accumulation de déchets putrescibles dans un logement
Présence d'animaux néfastes : rongeurs, insectes,
etc. ;
Risques liés à la présence d'amiante, de
plomb (saturnisme)
~ 15 ~
I.8. Rôle des services de santé publique
en matière de l'habitat [47J
Puisque l'amélioration des conditions de l'habitat peut
contribuer d'une manière sensible à la santé publique et
qu'elle ne peut se faire sans un accroissement de l'économie, elle
devient un problème de national, un problème des
gouvernements.
C'est aux gouvernements qu'il incombera de préparer les
programmes de construction de logements pour le plus grand nombre et de trouver
les moyens de pouvoir à l'exécution de tels programmes. Parmi les
différents services gouvernementaux intéressés à
ces programmes, les services de santé ont quatre obligations principales
:
- Aider les services d'aménagement des territoires et
de planification sociale à élaborer des plans de construction ou
de modernisation de logements ;
- Aider à faire respecter, aux divers stades de travaux
de construction, les normes établies en fonction des besoins individuels
et des exigences de la santé publique ;
- S'assurer que les habitations construites sont entretenues
comme il convient, que les conditions d'hygiène et de
sécurité y sont maintenues, et que les règlements relatifs
à l'occupation sont observés ;
- Recueillir, conserver et analyser toutes les données
utiles sur la qualité en logement, de manière à se tenir
au courant de la situation et à pouvoir la juger.
~ 16 ~
I.9. Mode d'appréciation de l'hygiène de
l'habitat [47]
L'évaluation de l'hygiène de l'habitat n'est pas
une fin en soi. On y procède en vue de recueillir des renseignements qui
pourront finalement être utilisés pour améliorer les
conditions de l'habitat. L'évaluation faite pourra être
employée à des fins très diverses. Il convient d'examiner
ici certaines applications qui ont une importance particulière du point
de vue de la santé publique.
L'amélioration de l'habitat peut se réaliser de
diverses manières telles que:
1) Inspection et contrôle continus de
l'entretien. Des inspections périodiques officielles de
l'habitat peuvent être organisées pour encourager les
propriétaires, les gérants et les occupants à maintenir
les plus hautes normes possibles d'hygiène, de l'entretien et
d'occupation.
2) Conservation. Un programme plus
systématique et plus rigoureux dans les secteurs où les
conditions ne se sont pas encore dégradées sérieusement,
pour faire en sorte que les locaux soient entretenus convenablement.
3) Restauration. Les programmes
groupés sous cette rubrique ont pour objet d'imposer la
démolition des unités d'habitation de qualité très
insuffisante et la mise en état de toutes les autres conformément
à un code de l'habitation. Ces programmes sont parfois facilités
par l'amélioration des aménagements collectifs du voisinage et
par l'action de subventions ou prêts aux propriétaires qui font
restaurer les immeubles.
4) Réaménagement.
Il s'agit de programme visant à
réorganiser et reconstruire des quartiers dans lesquels les habitations
ou leurs abords, ou les deux, sont de qualités si médiocres que
des répartitions ou des restaurations normales ne suffiraient pas
à donner des résultats satisfaisants.
5) Elimination des taudis et relogement
à l'intérieur ou à l'extérieur de la
localité.
~ 17 ~
I.10. Lutte contre l'habitat insalubre
Un programme visant à assurer la salubrité et la
sécurité de l'habitat doit reposer sur des bases juridiques et
socioculturelles. Dans certains pays, il existe une légalisation
administrative et pénale extrêmement développée en
matière de logement. Il y a trois principes à observer en
matière de législation du logement [47]:
1) La législation doit être faite pour orienter
et aider ; elle doit servir à créer certaines habitudes. Il ne
faut pas la considérer comme exclusivement restrictive ou punitive.
2) Elle doit être raisonnable.
3) Elle doit être expliquée par les pouvoirs
compétents et observée par la population.
La législation du logement devrait être de
caractère positif et favoriser la salubrité de l'habitat. Les
lois régissant la construction et le logement devraient prévoir
les modalités administratives de leur application. Dans bien des pays,
les autorités locales promulguent à cette fin, sous le
contrôle de l'Etat, des « arrêtés» qui ont force
de loi dans leur ressort. Il va sans dire que le gouvernement central doit
approuver tous les projets d'arrêtés, de manière à
garantir toute l'uniformité compatible avec le respect des traditions et
coutumes locales [47].
La lutte contre l'habitat insalubre est un enjeu de
santé publique et de solidarité nationale. Quand l'état
d'une habitation s'avère dangereux pour la santé des occupants ou
du voisinage, les dispositions du CSP relatives à l'habitat insalubre
s'appliquent. Elles relèvent du pouvoir de police spéciale du
préfet. La direction départementale des affaires sanitaires et
sociales (DDASS) ou le service communal d'hygiène et de santé
(SCHS) sont chargés dans ce cadre de mettre en oeuvre la
procédure qui nécessite la saisine pour avis du conseil
départemental de l'environnement, des risques sanitaires et
technologiques (CODERST), après enquête ou démarche
technique adaptée. La déclaration d'insalubrité est prise
par arrêté préfectoral et peut prescrire l'interdiction
définitive d'habiter, si l'immeuble a été
déclaré «insalubre irrémédiable», ou
l'interdiction temporaire, si nécessaire, pendant le temps de
réalisation des travaux [27].
Au Burundi les mesures minimales applicables aux immeubles
sont contenues dans le Code de Sante Publique dans la section 4 articles
n°17, 18 et 19 [48].
~ 18 ~
CHAPITRE II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Type d'étude
Il s'agit d'une étude transversale à visée
analytique.
II.2. Lieu et période de l'étude
L'étude s'est déroulée en Mairie de
Bujumbura dans la commune de Buyenzi. Cette commune est limitée au Nord
par la commune Ngagara, au Sud par la commune Rohero, à l'Est par la
commune de Bwiza et à l'Ouest par le Lac Tanganyika.
Ladite commune compte 48 500 habitants sur 509 098 habitants
que compte la Mairie [49]. Elle se caractérise par une
vie en collectivité ; plusieurs personnes partage le même toi.
On dénombre 1570 parcelles avec 10 ménages
chacune. Cette commune est composée de 25 avenues réparties dans
6 quartiers formant une partie résidentielle et un
7ème quartier composé d'infrastructures
socio-administratives comme le montre le tableau ci-dessous
[50].
Tableau 1. Distribution des avenues de la commune Buyenzi
en quartier
Quartier Nombre d'avenues
1 de la 1ère à la 4ème
avenue soit 4 avenues
2 de la 5ème à la 8ème avenue soit 4
avenues
3 de la 9ème à la 12ème avenue
soit 4 avenues
4 de la 13ème à la 16ème avenue soit 4
avenues
5 de la 17ème à la 20ème avenue soit 4
avenues
6 de la 21ème à la 25ème avenue soit 5
avenues
7 Infrastructures socio-administratives
Comme les informations recherchées ne pouvaient
être trouvées qu'au niveau des ménages, les
enquêtés ont été rencontrés dans leurs
ménages. L'enquête s'est étendue sur une période
d'un mois, c'est-à-dire le mois d'Octobre.
~ 19 ~
II.3. Population cible
La population concernée était l'ensemble des
parcelles de la commune urbaine de Buyenzi.
Au cours de l'enquête, ce sont les chefs de
ménages (homme ou femme) ou tout autre membre du ménage ayant
l'âge supérieur ou égal à 15 ans qui ont
été enquêtés car ils sont sensés
maîtriser ce qui s'effectue au sein des ménages dans le maintien
de la salubrité de l'habitat. Comme dans une parcelle on peut y
rencontrer plus d'un ménage, l'enquêté était le 1er
chef ou le membre du ménage rencontré (au hasard) dans la
parcelle visitée.
II.4. Critères d'inclusion et d'exclusion
II.4.1. Critères d'inclusion
Pour être inclu dans cette étude on devrait
être :
" Chef de ménage, (homme ou femme) ou tout autre membre
du ménage ayant l'âge supérieur ou égal à 15
ans durant la période de l'enquête et ayant séjourné
plus de six mois dans le quartier avant le début de l'enquête;
" Etre présent pendant le moment de l'enquête ; "
Consentir à répondre à nos questions.
II.4.2. Critères d'exclusion A
été exclu de l'étude :
" Tout habitant de la commune urbaine de Buyenzi ayant 15 ans
et/ou plus mais dont l'état physico-mental ne lui permet pas de
répondre aux questions posées.
~ 20 ~
II.5. Aspect éthique et organisationnel
Avant l'enquête, une explication du bien-fondé de
l'enquête et la garantie de l'anonymat des informations recueillies ont
été faites pour obtenir le consentement des
enquêtés. Pour ce faire, une demande d'accord auprès des
autorités administratives et sanitaires de la commune urbaine de Buyenzi
a été faite.
II.6. Variables de l'étude
Dans la présente étude, nous distinguons la
variable dépendante des variables indépendantes (explicatives)
:
II.6.1. Variable dépendante
La variable dépendante est « Risque
associé à l'habitat insalubre en milieu urbain
»
II.6.2. Variables explicatives
-Les caractéristiques
sociodémographiques : âge, sexe, statut matrimonial,
niveau d'instruction et profession ;
-Les facteurs socioculturels : connaissances
des mesures de lutte contre l'habitat insalubre;
-Les facteurs comportementaux : pratiques
néfastes exposant la population à des risques, pratiques
d'aération, pollution intérieure des locaux d'habitation, gestion
des ordures ménagères, traitement final des déchets
solides, type de latrine, gestion des eaux usées ;
-Les conditions d'habitabilité :
approvisionnement en eau potable, éclairage, bruits externes, nombre des
chambres à coucher, maque d'intimité dans l'habitation, lieu de
bain, drainage, qualité de l'habitat ;
-Les facteurs socioéconomiques :
taille du ménage (nombre des personnes dans le ménage),
vie en promiscuité et statut par rapport au logement
;
-Les facteurs sanitaires : l'éducation
sanitaire en matière de l'hygiène et normes de l'habitat, visites
sanitaires des TPS à domicile (inspection de l'habitat).
~ 21 ~
II.7. Echantillonnage
« Echantillonner : c'est choisir un nombre limité
d'individus dont l'observation permet de tirer les conclusions applicables
à la population à l'intérieur de laquelle le choix a
été fait » [51].
Z xN
2 2
Concernant l'échantillon, nous avons d'abord
inventorié l'effectif total des parcelles de la commune Buyenzi car
l'enquête a été effectuée dans un ménage pour
chaque parcelle visitée.
Z I x N
? (
II.7.1. Détermination de la taille de
l'échantillon
La détermination de la taille de l'échantillon
constitue une étape indispensable de la recherche scientifique car c'est
de lui que découle la crédibilité des résultats.
Pour déterminer la taille de l'échantillon, nous nous appuyons
sur la technique d'échantillonnage telle qu'a été
proposée par Bernoulli laquelle fait intervenir trois paramètres:
la représentativité, l'homogénéité et la
précision [52].
n?
Dans cette étude, nous utilisons l'estimation ayant
comme niveau de confiance de 95% avec une marge d'erreur de 5%.
Ainsi la formule de calcul de la taille de l'échantillon
est la suivante [53] :
2
Avec :
1)
?
( 1,96 ) 1570
2 x
n = = 309
(1,96) (0,1) ( 1570 1)
2 2
+ x -
n = taille de l'échantillon;
Z= écart réduit
correspondant à un niveau de confiance de 95% ;
N = taille de la population cible
totale pour notre étude (taille de l'univers) ; I =
largeur de la fourchette exprimant la marge d'erreur
Ainsi
La taille ainsi trouvée correspond à celle de la
table d'estimation de la taille de l'échantillon de Krejcie et Morgan
à un niveau de confiance de 95% et une marge d'erreur de #177; 5%.
~ 22 ~
II.7.2. Technique d'échantillonnage [52 ; 53]
La technique d'échantillonnage stratifié
à allocation proportionnelle a été utilisée :
chaque quartier de la commune d'étude constituait une strate et le
nombre des parcelles à inclure dans l'échantillon
représentatif pour chaque quartier d'étude a été
déterminé par la formule suivante :
Où :
ni : taille d'échantillon pour chaque quartier
d'étude
n : taille de l'échantillon total pour notre
étude
Ni : taille de la population cible pour chaque quartier
d'étude
N : taille de la population de notre étude
Tableau 2. Répartition des parcelles selon les
strates
Strates ou quartiers Effectif des parcelles Taux en %
Quartier 1 298 19
Quartier 2 284 18
Quartier 3 276 18
Quartier 4 241 15
Quartier 5 241 15
Quartier 6 230 15
Total 1570 100
Source : Commune urbaine de Buyenzi
? nombre de parcelles à enquêter dans le quartier 1
:
n1 =
? nombre de parcelles à enquêter dans le quartier 2
:
n2 =
? nombre de parcelles à enquêter dans le quartier 3
:
n3 =
? nombre de parcelles à enquêter dans le quartier 4
:
n4 =
~ 23 ~
? nombre de parcelles à enquêter dans le quartier 5
:
n5 =
? nombre de parcelles à enquêter dans le quartier 6
:
n6 =
Dans chaque quartier, nous avons choisi au hasard une avenue.
Pour déterminer la première parcelle à enquêter dans
un quartier nous avons procédé au tirage au sort à l'urne
un nombre compris entre 1 et le pas de sondage spécifique pour chaque
quartier d'étude. Le pas de sondage pour chaque quartier est
donné par la formule suivante : Pi = Ni/ni. Les autres
parcelles à enquêter ont été choisis en ajoutant
chaque fois au numéro précédemment choisi, la valeur de
Pi jusqu'à ce que la valeur de (ni)
soit atteinte.
Pi = Ni/ni.
Où :
Pi : pas de sondage,
Ni : taille de la population cible pour chaque quartier
d'étude,
ni = taille de l'échantillon pour chaque quartier
d'étude
Donc P1=P2 =P3=P4=P5=P6 = 5
Le chiffre Pi sert d'amplitude entre deux
parcelles successives pour la strate considérée.
II.8. Enquête pilote
Avant l'enquête proprement dite, nous avons
effectué une enquête pilote pour tester le questionnaire afin
d'évaluer s'il est bien compris par les interviewés et le temps
à réserver pour chaque questionnaire. Cette technique nous a
permis de nous rassurer que toutes les questions essentielles à
l'atteinte des objectifs ont été posées. Les
résultats de cette enquête nous ont permis de corriger les erreurs
éventuelles et d'adapter notre questionnaire aux répondants en
reformulant certaines questions, en retranchant ou en ajoutant quelques
éléments pour le rendre beaucoup plus clair.
~ 24 ~
II.9. Outils de collecte des données
Les données ont été recueillies sur base
d'un questionnaire adressé à la population de la commune urbaine
de Buyenzi et d'une grille d'observation préétabli et l'interview
a été individuelle. Ces outils ont été
conçus en fonction des objectifs de l'étude.
II.10. Technique de collecte des données
Les données ont été collectées
suivant les techniques et les méthodes suivantes :
II.10.1. Questionnaire
Nous avons conduit l'interview et complété le
questionnaire nous même pour éviter les erreurs qui pourraient se
présenter.
II.10.2. Recherche documentaire
Une revue documentaire a été indispensable au
cours de cette étude pour pouvoir enrichir davantage notre travail.
Nous avons consulté les documents des travaux
effectués par d'autres chercheurs en vue de baser le cadre
théorique de ce travail sur les travaux déjà existants.
Les centres de documentations tant nationaux
qu'internationaux nous ont été utiles pour bien
conduire ce travail de recherche.
II.11. Dépouillement, traitement et analyse des
données
Le dépouillement du questionnaire a été
fait question par question suivant les variables. Les réponses aux
questions concernant le niveau de connaissances ainsi que les réponses
des observations ont été pondérées. Avait un niveau
de connaissances suffisant l'enquêté qui obtient au moins 7/10
points. Avait un habitat adéquat le ménage qui obtient au moins
7/10 points dans les observations.
Pour pouvoir traiter et analyser les données
recueillies auprès des enquêtés, nous avons utilisé
des tableaux et graphiques grâce aux logiciels tels que Microsoft Office
Excel 2007 et Epi-info version 7.0.9.34 et Microsoft Office Word 2007 pour le
traitement de texte. Nous avons rendu dichotomique
certaines variables à étudier pour bien mener
une étude analytique puis, a été calculé
l'intervalle de confiance (IC) à 95% pour déterminer la
précision, la force de l'association a été mesurée
par l'Odds Ratio(OR), ainsi que l'influence de la variable sur la
réponse de nos enquêtés par le test de Chi-carré
pour les variables possédant plus de deux modalités.
II.12. Intervalle de confiance à 95% pour l'Odds
Ratio [53,54]
L'OR est utilisé pour l'analyse dans les études
rétrospectives, prospectives et transversales.
Il se calcule comme suit :
Table 2x2 M+ =Malade
M- =Non malade E+ =
Exposé
E- =Non exposé
|
M+
|
M-
|
E+
|
A
|
B
|
E-
|
C
|
D
|
OR =
|
ad
bc
|
1. On calcule le logarithme népérien de l'OR soit
ln OR
2. On calcule son erreur type (Standard Error) soit : c
d
SE (ln OR)=
ab
3.
~ 25 ~
On calcule les limites de l'intervalle : Soient ln OR#177; 1.96
SE (ln OR) On obtient ainsi deux valeurs, notées ln OR1 et ln OR2
4. On calcule: OR1 = exp (ln OR1) et OR2 = exp (ln OR2)
L'intervalle de Confiance à 95% s'écrit alors
OR1<OR<OR2.
~ 26 ~
II.13. Calcul du Chi-carré [53]
Pour décider de l'influence de certaines variables
explicatives (ayant plus de deux modalités dans cette étude) sur
la variable dépendante, nous devions faire recours au test de
Chi-carré avec le seuil de signification de 5% (Si p<0,05, cela
signifie l'existence de l'association entre l'exposition au facteur
étudié et le risque associé à l'habitat
insalubre).
II.14. Validité de l'étude
II.14.1. Validité interne
Dans le but d'éviter, sinon minimiser les
différents types de biais, plusieurs stratégies ont
été prises :
? l'échantillon a porté sur la population cible
suivant une technique d'échantillonnage stratifié à
allocation proportionnelle;
? les critères d'inclusion et d'exclusion dans la
présente étude ont été clairs et mutuellement
exclusifs et si un membre du ménage refuse de répondre il donne
la chance au ménage suivant.
? au cours de cette étude, nous avons utilisé
l'estimation ayant un niveau de confiance de 95% avec une marge d'erreur de 5%
;
? le traitement des données a été fait
à l'aide des logiciels Microsoft Office Excel 2007 et Epi-info version
7.0.9.34. L'analyse des résultats a consisté à mesurer la
force de l'association par l'Odds Ratio (OR) et l'influence de la variable sur
la réponse par le Chi-carré.
II.14.2. Validité externe
Les résultats de l'étude ont été
extrapolés sur toutes les parcelles de la commune urbaine de Buyenzi.
~ 27 ~
CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS
Cette étude des facteurs déterminant le risque
associé à l'habitat insalubre en milieu urbain s'est
déroulée dans la commune urbaine de Buyenzi au mois d'Octobre
2012. Pour faire une étude scientifique de qualité,
l'étude descriptive a été complétée par une
étude analytique. Les données collectées ont
été soumises à une analyse quantitative et qualitative.
Elles sont présentées sous forme de tableaux et graphiques.
Notons que l'échantillon était composé de 309 parcelles
(ménages).
III.1. Description sanitaire de la commune urbaine de
Buyenzi
La commune urbaine de Buyenzi est parmi les communes les plus
peuplées de la Mairie de Bujumbura. En moyenne plus de trente personnes
vivent sur une même parcelle de 20/20m. En plus la plupart des maisons de
cette commune datent de longtemps et beaucoup d'entre-elles sont construites
avec des matériaux de récupération. La majorité de
ses habitants utilisent comme toilettes des fosses installées dans la
cour ou dans l'habitation.
Les fosses sont couvertes soit des dalles en béton
armé soit par des rondins de bois, recouverts de terre et munies au
centre d'un trou de défécation non fermée. Dans certains
quartiers (I et VI) après les pluies, les fosses débordent et les
enfants jouent toujours dans les flaques polluées par les
excréments.
Dans cette commune l'hygiène et assainissement de
l'environnement reste à désirer et on y rencontre aussi des
sachets partout, des immondices et des eaux stagnantes permettant la
prolifération des vecteurs des maladies tout au long de l'année
presque tous les caniveaux (à ciel ouvert) d'évacuation des eaux
de surface.
A la périphérie de la commune, aux rives de la
NTAHANGWA, une partie des parcelles n'a pas de toilettes et l'endroit où
collecter les déchets. C'est la NTAHANGWA qui constitue « le
dépotoir sauvage ».
~ 28 ~
Les photos ci-dessous nous donnent une brève situation
sanitaire actuelle:
Figure 2. Décharge sauvage située dans
le Quartier 1. « Photo prise par l'auteur
».
Figure 3. Décharge sauvage située aux
rives de la rivière NTAHANGWA. « Photo prise par
l'auteur ».
~ 29 ~
Figure 4. Décharge de la Mairie de Bujumbura
comparée à la situation sanitaire actuelle de la commune urbaine
de Buyenzi « Photo archive 2006 »
Figure 5. Fosse ouverte « Photo archive 2006
»
~ 30 ~
Figure 6. Terrain de réparation des
véhicules situé dans le Quartier 2. « Photo prise par
l'auteur ».
Figure 7. Caniveau à ciel ouvert. « Photo
prise par l'auteur ».
~ 31 ~
Graphique 1. Distribution des enquêtés dans
la commune urbaine de Buyenzi en fonction de la perception du risque
associé à l'habitat insalubre en milieu urbain
De ce graphique nous remarquons que 61,49% perçoivent le
risque associé à l'habitat insalubre contre 38,51% qui ne le
perçoivent pas.
III.2. Analyse des caractéristiques
sociodémographiques III.2.1. Age, sexe et statut
matrimonial
Tableau 3. Distribution des enquêtés selon
l'âge, le sexe et le statut matrimonial
Variable Effectifs (%)
Sexe Femme Homme
|
173
136
|
55,99
44,01
|
Age
15-37 ans
38 ans et plus
|
166
143
|
53,72
46,28
|
Statut matrimonial Marié
Autres
|
209
100
|
67,64
32,36
|
Parmi les personnes enquêtées, les femmes
représentent 55,99% et les hommes 44,01%. Les résultats de ce
tableau montrent que les mariés sont représentés à
67,64%. Nous constatons que les personnes d'âge compris entre 15-37 ans
et 38 ans et plus sont représentées respectivement par 53,72% et
46,28% des enquêtés.
~ 32 ~
III.2.2. Niveau d'instruction
Graphique 2. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et le niveau d'instruction
Les résultats de ce graphique nous font remarquer que
les personnes interviewées ayant un niveau d'instruction bas soit 45,45%
ne perçoivent pas le risque associé à l'habitat insalubre
contre 29,32% de ceux qui ont un niveau d'instruction élevé.
L'OR qui en résulte est de
2,01 et l'IC à 95% est de 1,25<OR<3,23.
Nous déduisons que l'hypothèse selon laquelle le niveau
d'instruction influe significativement sur le risque associé à
l'habitat insalubre est acceptée.
-'. 33 -'.
III.2.3. Profession
Tableau 4. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et la profession
Profession Risque associé à l'habitat insalubre
Non perçu Perçu Total
Effectifs (%) Effectifs (%) Effectifs (%)
Sans 86 47,25 96 52,75 182 58,90
Avec 33 25,98 94 74,02 127 41,10
Total 119 38,51 190 61,49 309 100,00
Du tableau ci-haut, il découle que parmi les
enquêtés ne percevant le risque associé à l'habitat
insalubre soit 47,25% sont sans profession contre 25,98% qui en ont.
L'OR est de 2,55 et l'IC à 95% est de
1,56<OR<4,17. Nous déduisons que
l'hypothèse selon laquelle la profession influe sur le risque
associé à l'habitat insalubre est acceptée.
III.3. Analyse des facteurs socioculturels
III.3.1. Niveau de connaissances des mesures de lutte
contre l'habitat insalubre
Tableau 5. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et le niveau de connaissances des mesures de lutte.
Niveau de connaissances des mesures de lutte
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
|
Non perçu Perçu Total
|
Effectifs (%) Effectifs (%) Effectifs (%)
|
Insuffisantes
|
90
|
52,33
|
82
|
47,67
|
172
|
55,66
|
Suffisantes
|
29
|
21,17
|
108
|
78,83
|
137
|
44,34
|
Total
|
119
|
38,51
|
190
|
61,49
|
309
|
100,00
|
Il ressort des résultats issus du tableau que 52,33%
des enquêtés ayant un niveau de connaissances insuffisant des
mesures de lutte contre l'habitat
-'. 34 -'.
insalubre ne perçoivent pas le risque associé
à l'habitat insalubre contre 21,17% de ceux qui ont un niveau de
connaissances suffisant.
L'OR est de 4,09 et son IC à 95% est
de 2,46<OR<6,78. Nous déduisons que
l'hypothèse selon laquelle le niveau de connaissances des mesures de
lutte contre l'habitat insalubre influent significativement sur le risque
associé à l'habitat insalubre est acceptée.
III.4. Analyse des facteurs comportementaux
III.4.1. Pollution intérieure des locaux d'habitation
Tableau 6. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et la pollution intérieure des locaux d'habitation
Pollution intérieure des locaux d'habitation
|
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
|
Non perçu
|
Perçu
|
|
Total
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Présence Absence
|
71
48
|
39,89
36,64
|
107
83
|
60,11
63,36
|
178
131
|
57,61
42,39
|
Total
|
119
|
38,51
|
190
|
61,49
|
309
|
100,00
|
Au regard du tableau ci-dessus, nous constatons que parmi les
enquêtés ne percevant pas le risque associé à
l'habitat insalubre soit 39,89% font la pollution intérieure des locaux
d'habitation par la fumée contre 36,64% qui ne le font pas.
L'OR est de 1,15 et son IC à 95% est
de 0,72<OR<1,83. Nous en déduisons qu'il n'y a
pas de différence statistiquement significative entre le risque
associé à l'habitat insalubre et la pollution intérieure
des locaux d'habitation par la fumée. Donc, il convient de rejeter
l'hypothèse.
-'. 35 -'.
III.4.2. Pratiques d'aération
régulière par les portes et fenêtres.
Tableau 7. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et les pratiques d'aération régulière par les portes et
fenêtres
Pratiques
|
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
|
d'aération
|
Non perçu
|
Perçu
|
|
Total
|
régulière par les portes et fenêtres
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Non Oui
|
96
23
|
54,86
17,16
|
79
111
|
45,14
82,84
|
175
134
|
56,63
43,37
|
Total
|
119
|
38,51
|
190
|
61,49
|
309
|
100,00
|
Au vu du tableau ci-dessus, nous remarquons que les
enquêtés qui ne pratiquent pas régulièrement
l'aération par les portes et fenêtres soit 54,86% ne
perçoivent pas le risque associé à l'habitat insalubre
contre 17,16% de ceux qui la pratiquent régulièrement.
L'OR est de 5,86 et son IC à 95% est
de 3,42 <OR<10,05. Il y a donc une relation
statistiquement significative entre le fait de pratiquer l'aération
régulière par les portes et fenêtres et le risque
associé à l'habitat insalubre.
~ 36 ~
III.4.3. Pratiques néfastes exposant la population
à des risques
Graphique 3. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et les pratiques néfastes exposant la population à des
risques
Les résultats issus de ce graphique, nous montrent que
parmi les enquêtés qui ne perçoivent pas le risque
associé à l'habitat insalubre 47,72% évoquent les travaux
industriels, suivis de 47,68% qui déclarent la gestion sauvage des
déchets, contre 20,00% qui évoquent la construction des maisons
avec des matériaux de récupération, comme pratiques
néfastes exposant la population à des risques.
Le Chi-carré calculé est 17,17 au ddl=2,
avec p=0,00018643.
Comme p<0,05 nous en déduisons donc que les
pratiques néfastes ont une influence significative sur le risque
associé à l'habitat insalubre.
-'. 37 -'.
III.4.4. Gestion des ordures ménagères
Tableau 8. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et la gestion des ordures ménagères
Gestion ordures ménagères
|
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
|
Non perçu
|
Perçu
|
|
Total
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
|
Poubelles fermées
|
100
|
38,46
|
160
|
61,54
|
260
|
84,14
|
Fosse à ordures
|
7
|
35,00
|
13
|
65,00
|
20
|
6,47
|
Sol libre
|
12
|
41,38
|
17
|
58,62
|
29
|
9,39
|
Total
|
119
|
38,51
|
190
|
61,49
|
309
|
100
|
De part ce tableau, nous remarquons que 41,38% des
ménages exposent leurs ordures au sol libre, 38,46% utilisent des
poubelles fermées contre 35,00% qui mettent leurs ordures dans des
fosses à ordures parmi les ménages ne percevant pas le risque
associé à l'habitat insalubre.
Le chi-carré calculé est 0,21 au
ddl=2 avec p=0,90251617
Comme p>0,05, nous en déduisons
donc que les différences constatées sont dues au hasard.
L'hypothèse selon laquelle la gestion des ordures
ménagères influe sur le risque associé à l'habitat
insalubre est rejetée.
~ 38 ~
III.4.5. Système de traitement final des
déchets solides
Graphique 4. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et le système de traitement final des déchets solides
A partir des résultats de ce graphique, on constate que
parmi les ménages ne percevant pas le risque associé à
l'habitat insalubre soit 43,11% utilisent les rives de la rivière
Ntahangwa comme leur système de traitement final des déchets
solides, 36,11% font l'enfouissement et 18,75% sont abonnés aux services
qui font le traitement final sur la décharge de Buterere.
Le chi-carré calculé est de 10,01
au ddl=2 avec p=0,00669211.
Comme p<0,05, donc les différences
observées sont statistiquement significatives. L'hypothèse selon
laquelle le système de traitement final des déchets influe
significativement sur le risque associé à l'habitat insalubre est
acceptée.
-'. 39 -'.
III.4.6. Type de latrine
Tableau 9. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et le type de latrine
Risque associé à l'habitat insalubre
Type de
|
|
|
|
|
|
|
latrine
|
Non perçu
|
Perçu
|
|
|
Total
|
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs (%)
|
WC avec chasse Latrine améliorée Latrine
traditionnelle
|
29
9
81
|
41,43
56,25
36,32
|
41
7
142
|
58,57
43,75
63,68
|
70
16
223
|
22,65
5,18
72,17
|
Total
|
119
|
38,51
|
190
|
61,49
|
309
|
100
|
D'après les résultats de ce tableau, nous
remarquons que parmi les ménages qui ne perçoivent pas le risque
associé à l'habitat insalubre 56,25% possèdent des
latrines améliorées. Tandis que 41,43% possèdent des WC
avec chasse contre 36,32% qui possèdent des latrines traditionnelles.
Le Chi-carré calculé est 2,83 au
ddl=2, avec p=0,24308751
Comme p>0,05, nous en déduisons que
le type de latrine n'influence pas significativement le risque associé
à l'habitat insalubre.
~ 40 ~
III.4.7. Gestion des eaux usées
Tableau 10. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et la gestion des Eaux usées
Risque associé à l'habitat insalubre
Gestion des EU
|
|
|
|
|
|
|
Non perçu
|
Perçu
|
|
|
Total
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs (%)
|
Caniveaux collectifs Dans la rue Puits
|
47
66
6
|
34,06
45,52
23,08
|
91
79
20
|
65,94
54,48
76,92
|
138
145
26
|
44,66
46,93
8,41
|
Total
|
119
|
38,51
|
190
|
61,49
|
309
|
100,00
|
Les résultats de ce tableau montrent que pour les
ménages enquêtés ne percevant pas le risque associé
à l'habitat insalubre 45,52% déversent les eaux usées dans
la rue, tandis que 34,06% les déversent dans des caniveaux collectifs
contre 23,08% qui déversent leurs eaux usées dans des puits.
Le chi-carré calculé est de 6,78
au ddl=2 avec p=0,03376202
Comme p<0,05, nous en déduisons que
la gestion des EU influe significativement sur le risque associé
à l'habitat insalubre.
~ 41 ~
III.5. Analyse des facteurs sanitaires III.5.1.
Visites sanitaires (TPS)
Tableau 11. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et les visites sanitaires (inspection de l'habitat)
Visites
|
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
|
sanitaires
|
Non perçu
|
Perçu
|
|
Total
|
(TPS)
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Non reçues Reçues
|
106
13
|
57,61
10,40
|
78
112
|
42,39
89,60
|
184
125
|
59,55
40,45
|
Total
|
119
|
38,51
|
190
|
61,49
|
309
|
100,00
|
A la lumière de ce tableau ci-haut, nous constatons que
la non perception du risque associé à l'habitat insalubre est
observée à 57, 61% chez les ménages n'ayant pas
reçu des visites sanitaires (inspection de l'habitat) contre 10,40% de
ceux qui les en ont reçues.
L'OR est de 11,70 et l'IC à 95% est
6,15<OR<22,30. Nous déduisons que
l'hypothèse selon laquelle les visites sanitaires (inspection de
l'habitat) auraient une influence statistiquement significative sur le risque
associé à l'habitat insalubre est acceptée.
III.5.2. Education sanitaire
Tableau 12. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et l'éducation sanitaire
Education sanitaire
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
|
Non perçu Perçu
|
|
Total
|
Effectifs (%) Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Non Oui
|
80 39,80 121
39 36,11 69
|
60,20
63,89
|
201
108
|
65,05
34,95
|
Total
|
119 38,51 190
|
61,49
|
309
|
100,00
|
Au regard de ce tableau ci-dessus, nous constatons que parmi
les enquêtés qui ne perçoivent pas le risque associé
à l'habitat insalubre soit 39,80%
~ 42 ~
disent qu'ils n'ont pas bénéficié une EPS
en matière de l'hygiène et normes de l'habitat contre 36,11% qui
en ont bénéficié.
L'OR est de 1,17 et son IC à 95% est de
0,72<OR<1,89. Nous en déduisons qu'il n'y a pas
de différence statistiquement significative entre le risque
associé à l'habitat insalubre et l'éducation sanitaire en
matière de l'hygiène et normes de l'habitat. Donc, il convient de
rejeter l'hypothèse.
III.6. Conditions d'habitabilité
III.6.1. Approvisionnement en eau potable
Tableau 13. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et l'approvisionnement en eau potable
Approvisionnement en eau potable
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
Non perçu Perçu Total
|
Effectifs (%) Effectifs (%) Effectifs (%)
Non-raccordé
|
67
|
51,54
|
63
|
48,46
|
130
|
42,07
|
Raccordé
|
52
|
29,05
|
127
|
70,95
|
179
|
57,93
|
Total
|
119
|
38,51
|
190
|
61,49
|
309
|
100,00
|
D'après les résultats de ce tableau, nous
constatons que la non perception du risque associé à l'habitat
insalubre est observée à 51,54% des ménages
non-raccordés à une eau potable contre 29,05% de ceux qui sont
raccordés.
L'OR est 2,60 et son IC
à 95% est 1,62<OR<4,16. Nous en déduisons
que l'approvisionnement en eau potable influence significativement le risque
associé à l'habitat insalubre.
-'. 43 -'.
III.6.2. Eclairage
Tableau 14. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et l'éclairage
Eclairage Risque associé à l'habitat
insalubre
Non perçu Perçu Total
Effectifs (%) Effectifs (%) Effectifs (%)
Non éclairé 32 74,42 11 25,58 43 13,92
Eclairé 87 32,71 179 67,29 266 86,08
Total 119 38,51 190 61,49 309 100,00
A l'issue de ce tableau, nous constatons que la non perception
du risque associé à l'habitat insalubre est observée
à plus de la moitié (74,42%) des ménages non
éclairés par le courant électrique contre 32,71% de ceux
qui sont éclairés.
L'OR est 5,98 et son IC
à 95% est 2,88<OR<12,44. Nous en déduisons
que l'éclairage influence significativement le risque associé
à l'habitat insalubre.
III.6.3. Bruits externes
Tableau 15. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et les bruits externes
Bruits externes
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
Non perçu Perçu Total
|
|
Effectifs (%) Effectifs (%) Effectifs (%)
|
Présence 98 50,26 97 49,74 195 63,11
Absence 21 18,42 93 81,58 114 36,89
Total 119 38,51 190 61,49 309 100,00
De part ce tableau, nous constatons que parmi les
enquêtés ne percevant pas le risque associé à
l'habitat insalubre, 50,26% d'entre eux expriment la présence de bruits
externes (des travaux industriels, bars, moulins et vidéos et autres)
contre 18,42% qui ne l'expriment pas.
-'. 44 -'.
L'OR est de 4,47 et l'IC à 95% est
2,58<OR<7,76. Nous déduisons que les bruits
externes ont une influence significative sur le risque associé à
l'habitat insalubre.
III.6.4. Manque d'intimité dans l'habitation.
Tableau 16. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et le manque d'intimité dans l'habitation
Manque
d'intimité dans l'habitation
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
|
Non perçu Perçu Total
|
Effectifs (%) Effectifs (%) Effectifs (%)
|
Oui 83 43,68 107 56,32 190 61,49
Non 36 30,25 83 69,75 119 38,51
Total 119 38,51 190 61,49 309 100,00
En regardant le tableau ci-haut, il ressort que parmi les
enquêtés ne percevant pas le risque associé à
l'habitat insalubre, 43,68% manquent de l'intimité dans l'habitation
contre 30,25% qui ne la manquent pas.
L'OR est 1,78 et son IC à 95% est de
1,10<OR<2,90. Nous en déduisons que le manque
d'intimité influence significativement le risque associé à
l'habitat insalubre.
III.6.5. Lieu de bain
Tableau 17. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et le lieu de bain
Lieu de bain
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
|
|
Non perçu Perçu
|
|
Total
|
|
Effectifs (%) Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
WC
Douche
|
94 40,34 139
25 32,89 51
|
59,66
67,11
|
233
76
|
75,40
24,60
|
Total
|
119 38,51 190
|
61,49
|
309
|
100,00
|
A l'issue des résultats du tableau ci-dessus, nous
constatons que la non perception du risque associé à l'habitat
insalubre est observée à 40,34%
-'. 45 -'.
parmi les ménages qui utilisent des latrines comme
douche contre 32,89% de ceux qui ont des lieux de bain construits à
cette fin.
L'OR est 1,38 et son IC
à 95% est 0,79<OR<2,38. Nous en déduisons
qu'il n'y a pas de différence statistiquement significative.
L'hypothèse selon laquelle le lieu de bain aurait une influence
statistiquement significative sur le risque associé à l'habitat
insalubre est rejetée.
III.6.6. Drainage
Tableau 18. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et le drainage
Drainage
|
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
|
Non perçu
|
Perçu
|
|
Total
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Effectifs
|
(%)
|
Stagnation d'eaux
Pas de stagnation
|
93
26
|
52,54
19,70
|
84
106
|
47,46
80,30
|
177
132
|
57,28
42,72
|
Total
|
119
|
38,51
|
190
|
61,49
|
309
|
100,00
|
A la lecture de ce tableau, on remarque que 52,54% des
ménages enquêtés pour lesquels les eaux stagnent dans leurs
parcelles ne perçoivent pas le risque associé à l'habitat
insalubre contre 19,70% des ménages où il n'y a pas une
stagnation.
L'OR est 4,51 et son IC
à 95% est 2,68<OR<7,60. Nous en déduisons
que le drainage à une influence statistiquement significative sur le
risque associé à l'habitat insalubre.
~ 46 ~
III.6.7. Qualité de l'habitat
Tableau 19. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et la qualité de l'habitat
Qualité de l'habitat
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
Non perçu Perçu Total
|
|
Effectifs (%) Effectifs (%) Effectifs (%)
|
Inadéquat 112 53,33 98 46,67 210 67,96
Adéquat 7 7,07 92 92,93 99 32,04
Total 119 38,51 190 61,49 309 100,00
Les résultats de ce tableau, montre que la non
perception du risque associé à l'habitat insalubre est de 53,33%
des ménages vivant dans un habitat inadéquat contre 7,07% de ceux
qui vivent dans un habitat adéquat.
L'OR est 15,02 et l'IC
à 95% est 6,65<OR<33,93. Nous en déduisons
que la qualité de l'habitat influence significativement le risque
associé à l'habitat insalubre. L'hypothèse selon laquelle
la qualité de l'habitat aurait une influence statistiquement
significative sur le risque associé à l'habitat insalubre est
acceptée.
-'. 47 -'.
III.7. Analyse des facteurs
socioéconomiques III.7.1. Vie en promiscuité
Tableau 20. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et la vie en promiscuité
Vie en
promiscuité
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
Non perçu Perçu Total
|
|
Effectifs (%) Effectifs (%) Effectifs (%)
|
Oui 98 50,00 98 50,00 196 63,43
Non 21 18,58 92 81,42 113 36,57
Total 119 38,51 190 61,49 309 100,00
A la lumière du tableau ci-haut, nous remarquons que
50,00% des enquêtés affirmant avoir vécu en
promiscuité ne perçoivent pas le risque associé à
l'habitat insalubre contre 18,58% de ceux qui ne l'affirment pas.
L'OR est de 4,38 et l'IC
à 95% est 2,53<OR<7,60. Nous en déduisons
qu'il y a une différence statistiquement significative.
L'hypothèse selon laquelle la vie en promiscuité aurait une
influence statistiquement significative sur le risque associé à
l'habitat insalubre est acceptée.
III.7.2. Taille du ménage
Tableau 21. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et la taille du ménage
Taille du ménage
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
Non perçu Perçu Total
|
|
Effectifs (%) Effectifs (%) Effectifs (%)
|
>8 personnes 64 38,32 103 61,68 167 54,05
=8 personnes 55 38,73 87 61,27 142 45,95
Total 119 38,51 190 61,49 309 100,00
A la lecture de ce tableau, on remarque que 38,32 % des
ménages enquêtés ayant un nombre de personnes
supérieur à 8 ne perçoivent pas le risque associé
à l'habitat insalubre contre 38,73% de ceux ayant un nombre de personnes
inférieur ou égal à 8.
~ 48 ~
L'OR est de 0,98 et l'IC à 95% est de
0,62<OR<1,55. Nous en déduisons alors que les
différences observées sont dues au hasard. Donc
l'hypothèse selon laquelle le nombre de personnes habitant dans le
ménage influence significativement le risque associé à
l'habitat insalubre est rejetée.
III.7.3. Nombre des chambres à coucher
Tableau 22. Distribution des enquêtés en
fonction de la perception du risque associé à l'habitat insalubre
et le nombre des chambres à coucher
Nombre des chambres à coucher
|
Risque associé à l'habitat insalubre
|
|
Non perçu Perçu Total
|
Effectifs (%) Effectifs (%) Effectifs (%)
|
<2 100 42,19 137 57,81 237 76,70
2 et plus 19 26,39 53 73,61 72 23,30
Total 119 38,51 190 61,49 309 100,00
Les résultats du tableau ci-haut, montrent que 42,19%
des ménages enquêtés ne percevant pas le risque
associé à l'habitat insalubre possèdent une chambre
à coucher contre 26,39% qui possèdent 2 et plus de chambres
à coucher.
L'OR est de 2,04 et l'IC à 95% est de
1,14<OR<3,65.
Nous en déduisons que le nombre de chambres à
coucher influe significativement sur le risque associé à
l'habitat insalubre. Donc, l'hypothèse selon laquelle le nombre des
chambres à coucher aurait une influence significative sur le risque
associé à l'habitat insalubre est acceptée.
-'. 49 -'.
III.7.4. Statut par rapport au logement
(propriétaire ou locataire)
Graphique 5. Description des enquêtés en
fonction du statut par rapport au logement
Les résultats du graphique ci-dessus, montrent que plus
de la moitié des enquêtés soit 56,96% sont des
propriétaires et 43,04% sont des locataires.
~ 50 ~
CHAPITRE IV. DISCUSSION DES RESULTATS
L'objectif de cette étude était de contribuer
à l'amélioration de l'état de santé de la
population en mettant en évidence les facteurs déterminant le
risque associé à l'habitat insalubre en milieu urbain. Elle a
porté sur un échantillon représentatif de 309
parcelles.
Dans ce chapitre, nous allons passer à la discussion
des résultats suivant les objectifs de l'étude. Les
résultats des variables explicatives analysées vont
également être confrontés à ceux d'autres recherches
bien que la revue documentaire nous donne très peu d'information sur le
risque associé à l'habitat insalubre.
IV. 1. Caractéristiques
sociodémographiques IV.1.1. Niveau d'instruction
Dans la présente étude, il ressort que plus de
la moitié des enquêtés soit 56,96% ont un niveau
d'instruction bas. Quant à la significativité, l'OR est de 2,01
et l'IC à 95% est de 1,25<OR<3,23.
Ces résultats sont très différents de
ceux trouvés par BANZA
KATSHEKEWA R [55] dans son étude
portant sur la perception du risque lié
à l'habitat insalubre en milieu urbain où les
instruits étaient majoritairement représentés par plus
de la moitié (71,5%).
Une explication possible serait liée au faible taux
d'instruction qui est enregistré dans notre pays.
IV.1.2. Profession
D'après les résultats de l'étude, il est
ressorti que plus de la moitié des enquêtées soit 58,90%
sont sans profession alors que le reste soit 41,10% ont une profession.
Ces résultats sont en discordance de ceux
trouvés par BANZA KATSHEKEWA R où plus de la moitié des
enquêtés (54,9%) ont une profession et disposent d'un emploi quoi
que non conforme à cette dernière [55].
~ 51 ~
La grande proportion des sans profession pourrait être
expliquée par un accès difficile à l'emploi qui s'observe
actuellement que ça soit pour la catégorie des personnes
instruites ou non instruites.
IV.2. Les facteurs socioculturels
IV.2.1. Niveau de connaissances des mesures de lutte contre
l'habitat insalubre
Dans la présente étude, il ressort que 55,66%
des enquêtés ont un niveau de connaissances insuffisant des
mesures de lutte contre l'habitat insalubre contre 44,34% qui ont un niveau de
connaissances suffisant. L'analyse détaillée des résultats
montre qu'il y a une grande différence entre ceux qui ont un niveau de
connaissances insuffisant des mesures de lutte contre l'habitat insalubre
(52,33%) et ceux qui ont un niveau de connaissances suffisant (21,17%), tous ne
percevant pas le risque associé à l'habitat insalubre.
L'OR est de 4,09 et son IC à 95% est de
2,46<OR<6,78. Une explication possible serait liée à la
faible sensibilisation en matière des mesures et normes de l'habitat que
devrait bénéficier la population et la non reconnaissance de code
de santé publique par la population.
IV.3. Facteurs comportementaux
IV.3.1. Pollution intérieure des locaux
d'habitation
Quoi que les résultats analysés ne prouvent pas
qu'il y a une différence statistiquement significative, 57,61% des
enquêtés affirment qu'ils font la pollution intérieure des
locaux d'habitation par la fumée lors de la cuisson contre 42,39% qui ne
sont pas du même avis. Ceci pourrait être expliqué par le
fait que la plupart des ménages enquêtés n'ont pas de lieu
spécifique pour cuisiner d'où ils sont obligés de faire la
cuisine à l'intérieur de l'habitation lors de la pluie ou du
soleil accablât.
Ce pourcentage vient confirmer la théorie de l'OMS qui
dit que la pollution de l'air est l'un des problèmes environnementaux
les plus graves dans la région africaine. C'est une menace d'importance
pour la santé publique, surtout dans les zones urbaines
[56].
~ 52 ~
IV.3.2. Pratiques d'aération régulière
par les portes et les fenêtres
La ventilation est le processus par lequel l'air
intérieur est renouvelé par admission d'air neuf et par
évacuation d'air vicié, à l'aide de moyens naturels ou
mécaniques, dans le but d'assurer le confort des occupants. Les taux de
ventilation requis pour les bâtiments d'habitation sont prescrits par des
normes dont la gestion s'effectue à différentes échelles
et de façon variable. Les normes ASHRAE Ventilation for Acceptable
Indoor Air Quality sont les plus connues et font office de code
modèle à travers le monde. Dans la plupart des pays, le taux de
ventilation requis dans l'habitation se situe entre 0,3 et 0,5 renouvellement
d'air à l'heure (rah) [57].
Les résultats issus de cette étude ont fait
remarquer que plus de la moitié des enquêtés soit 56,63% ne
pratiquent pas l'aération régulière par les portes et les
fenêtres tandis que 43,37% la pratiquent régulièrement.
Ces résultats sont discordants de ceux de BANZA
KATSHEKEWA R où 80% des habitants pratiquaient l'aération
régulière par fenêtres [55].
IV.3.3. Pratiques néfastes exposant la population
à des risques
A la lumière des résultats de l'étude, il
est ressorti que les enquêtés (44,33%) évoquent les travaux
industriels (réparation des véhicules, soudures, moulage etc.)
comme pratiques pouvant mettre en danger la santé de la population,
suivis de 28,16% évoquant la gestion sauvage des ordures
ménagères et viennent enfin 27,51% qui évoquent la
construction des maisons avec des matériaux de
récupération. Il a été démontré que
ces pratiques auraient une influence significative sur le risque associé
à l'habitat insalubre. Le ÷2 calculé est de 17,17
avec p=0,00018643. Ceci s'explique par le fait que dans cette commune
s'effectuent des travaux qui devraient être effectués dans une
zone à caractère industriel. Ce qui peut engendrer des accidents
de diverses catégories.
IV.3.4. Gestion des ordures ménagères
Partant des résultats de l'étude, il est
ressorti qu'une large majorité des ménages enquêtés
84,14% utilisent des poubelles diverses pour stocker les ordures, suivis de
9,39% qui exposent leurs ordures au sol libre et en fin 6,47% qui mettent leurs
ordures ménagères dans les fosses à ordures.
-'. 53 -'.
Ces résultats se rapprochent de ceux trouvés par
KASSOUM T [581 dans son étude portant sur la
sensibilisation des populations à la gestion de l'environnement urbain
dans les quartiers précaires d'Abidjan, où le stockage des
ordures se faisait essentiellement dans les récipients solides soit 95%.
Toutefois, il souligne que les poubelles ainsi rencontrées sont
généralement sans couverture.
Les résultats de cette étude sont très
différents de ceux de KYAMUSOKE BOARUZIMA E [591 dans
son étude portant sur la problématique de la promiscuité
de logement et son impact sur la population du quartier Mapendo dans la ville
de Goma où il a trouvé que seuls 12,1% des ménages
enquêtés disposent des poubelles dans leurs parcelles.
IV.3.5. Système de traitement final des
déchets solides
Les résultats issus de cette étude montrent que
la majorité des ménages enquêtés, soit 72,82%
utilisent une décharge sauvage (les bords de la rivière
NTAHANGWA) et d'autres décharges sauvages pour le traitement final de
leurs déchets solides, suivis de 15,53% qui sont abonnés aux
services qui font le traitement final des déchets sur la décharge
de Buterere tandis que le reste, soit 11,65% font l'enfouissement dans leurs
parcelles. Quant à la significativité, le chi-carré
calculé est de 10,01 au ddl=2 avec p=0,00669211.
Une explication possible serait liée actuellement
à la démission des SETEMU au ramassage des déchets au sein
de cette commune.
Ces résultats se rapprochent de ceux de KOUASSI D,
KOFFI KOUAME F et BRAMA K [601 dans leur étude sur
l'analyse de la situation de l'environnement sanitaire des quartiers
défavorisés dans le tissu urbain de Yopougon à Abidjan
où pour l'ensemble des quartiers précaires 78% des ménages
enquêtés versent leurs ordures sur les décharges sauvages
(dans les rues, dans le canal d'évacuation, dans les rigoles, dans les
zones non bâties environnantes et dans les eaux de ruissellement).
IV.3.6. Type de latrine
Il découle de cette étude qu'une partie
considérable des ménages enquêtés soit 72,17%
possèdent des latrines traditionnelles, et le reste respectivement
22,65% et 5,18%, des latrines avec chasse et des latrines
améliorées.
-'. 54 -'.
Une explication possible serait liée au réseau
d'assainissement collectif qui ne couvre qu'une petite partie de cette
commune.
Les résultats de la présente étude sont
presque similaires de ceux de l'EDS-BII 2010 [61] dans son
chapitre sur les caractéristiques de l'habitation, des ménages et
de la population où on a trouvé que 60 % des ménages
burundais utilisent des toilettes non améliorées.
Ces résultats se rapprochent de ceux de KYAMUSOKE
BOARUZIMA E où il a été constaté que 98,9% de
ménages enquêtés ont des latrines à simple fosse
(latrines traditionnelles) [59].
IV.3.7. Gestion des eaux usées
L'absence de systèmes d'assainissement adéquats
provoque une pollution grande à échelle des ressources en eau que
les populations utilisent pour leur survie. Environ 90% des eaux usées
des Pays en développement sont déversées dans des cours
d'eau sans traitement, ce qui souvent pollue les ressources en eau utilisables
[62].
Nous avons constaté que 46,93% des ménages
enquêtés font l'évacuation des eaux usées dans la
rue, suivis de 44,66% qui versent leurs eaux usées dans les caniveaux
collectifs contre 8,41% qui les évacuent dans les puits creusés
dans leurs parcelles.
Par ailleurs, KONATE S [63] dans son
étude sur la gestion des eaux usées domestiques dans le district
de Bamako trouve que parmi les ménages enquêtés 45% sont
reliés à un système de mini-égout.
IV.4. Facteurs sanitaires
IV.4.1. Visites sanitaires (TPS)
Dans la présente série, 59,55% des
ménages enquêtés affirment qu'ils n'ont jamais reçu
des visites sanitaires (inspection de l'habitat) contre 40,45% affirmant le
contraire.
L'analyse détaillée des résultats montre
qu'il y a une grande différence statistiquement significative entre ceux
qui n'ont pas reçu des visites sanitaires (inspection de l'habitat) ne
percevant pas le risque associé à
-'. 55 -'.
l'habitat insalubre (57, 61%) contre (10,40%) qui ont
reçu des visites aussi ne percevant le risque. L'OR est de 11,70 et l'IC
à 95% est 6,15<OR<22,30.
Une explication possible serait liée à la
mauvaise collaboration entre les services d'administration, de l'hygiène
et de l'urbanisme.
IV.4.2. Education sanitaire
Partant de l'analyse détaillé, nous avons
trouvé dans ce travail qu'il n'y a pas de différence
statistiquement significative entre les enquêtés n'ayant pas
reçu une EPS en matière des mesures et normes de l'habitat d'une
part (39,80%) et ceux ayant reçu une EPS d'autre part (36,11%). Une
explication possible de cette tendance de non perception du risque serait
liée à la faible sensibilisation en matière des mesures et
normes de l'habitat.
IV.5. Conditions d'habitabilité
IV.5.1. Approvisionnement en eau potable
L'eau potable étant indispensable pour l'existence et
le bien-être de l'homme. L'accès à une eau sûre et
des réseaux d'assainissement adéquats sont des
éléments essentiels de la salubrité de l'environnement.
Sans eau potable soit destinée à la boisson ou à la
préparation des aliments, les populations sont exposées à
tout un éventail de maladies d'origine hydrique dont le choléra,
la fièvre typhoïde et d'autres infections diarrhéiques, et
des parasitoses comme la schistosomiase [56].
Cependant les résultats de cette étude montre
que parmi les ménages enquêtés 57,93% sont raccordés
soit à l'intérieur de l'habitation soit dans la cour, contre
42,07% qui ne sont pas raccordés à une eau potable et
s'approvisionnent soit aux bornes fontaines soit achètent de l'eau
potable chez les voisins.
Ces résultats sont presque similaires de ceux de
l'EDS-BII 2010 où on a trouvé qu'en milieu urbain, les
ménages qui disposent d'un robinet installé à
l'intérieur ou à l'extérieur du logement (dans la
cour/parcelle) s'élèvent à 42% [61].
~ 56 ~
En outre, KYANA J [64] dans son étude
portant sur les constructions anarchiques dans les quartiers Kimbangu I et
Yolo-Nord III le long la rivière Kalami a trouvé que 47,5% des
ménages puisent de l'eau de robinet installé dans leur logement
(parcelles).
Par contre HAVYARIMANA E et NDAYIRAGIJE S [65],
lors de l'étude sur les facteurs à l'origine de la
persistance des épidémies de choléra pour le cas de la
ville de Rumonge ont trouvé que 95% de la population s'approvisionnent
en eau du lac Tanganyika et 33% dans les rivières. Seulement 43%
trouvent occasionnellement l'eau des bornes fontaines.
IV.5.2. Eclairage
Nous constatons que la majorité des ménages
(86,08%) sont éclairés avec du courant électrique contre
une proportion non négligente (13,92 %) utilisant les lampes à
pétrole ou les bougies comme source d'éclairage. En outre
à Buyenzi beaucoup d'habitations ont une installation électrique
non autorisée car les fils ne sont pas protégés
d'où le risque d'électrocution.
Cette grande représentativité du courant
électrique a été également trouvée par
l'EDS-BII 2010 où 49% des ménages urbains étaient
éclairés [61]. Ces différences pourraient
être expliquées par le fait que le taux de couverture du courant
électrique dans notre Pays est trop bas soit 5% (taux de couverture
nationale). Par ailleurs, KYANA J trouve que plus de la moitié des
habitations enquêtées (69%) sont éclairées par
l'électricité [64].
IV.5.3. Bruits externes
Dans cette série, il est ressorti que la plupart des
enquêtés soit 63,11% déclarent la présence des
bruits externes contre 36,89% qui disent qu'ils sont déjà
habitués, pour eux ce ne plus un problème de santé.
Ces résultats corroborent de ceux des autres auteurs :
BANZA KATSHEKEWA R dans son étude, a trouvé que
60,8% des enquêtés déclarent être gênés
par les bruits générés en dehors de chez soi
[55].
L'enquête INSEE, Octobre 2002 a montré que plus
d'un français sur deux (54 %) se déclare gêné par le
bruit lorsqu'il est chez lui [66].
-'. 57 -'.
Cette situation pourrait s'expliquer par le fait qu'au sein de
cette commune, il y a présence des salles de vidéos, des travaux
industriels comme la réparation des véhicules, des ateliers de
soudures, des moulins etc.
IV.5.4. Manque d'intimité dans l'habitation
Considérant l'espace occupé par chaque individu
dans le logement, le type d'habitation, le type de ménage et le type de
relations existant entre ses membres, il a été constaté
que plus de la moitié des enquêtés (61,49%)
déclarent le manque d'intimité et se sentent gênés
contre 38,51% qui ne sont pas du même avis.
Les résultats de cette étude convergent de ceux
de BANZA KATSHEKEWA R où il a été constaté que
presque la totalité des répondants (96%) se sont
déclarés gênés et se voient obligés d'user de
quelques astuces pour la vie intime [55].
Ceci s'explique par le fait que cette commune comme dans pas
mal des communes urbaines à conditions
hygiéniques précaires plusieurs personnes vivent en surpeuplement
terrible. Dans la commune urbaine de Buyenzi plus de 30 personnes vivent sur
une parcelle de 20/20m.
IV.5.5. Lieu de bain
Quoi que les résultats issus de l'étude montrent
qu'il n'y a pas de différence statistiquement significative, il a
été prouvé que la majorité des ménages
(75,40%) ne possèdent pas un lieu de bain adéquat et utilisent
les latrines comme douches contre 24,60% qui en possèdent.
Ces résultats confirment ceux trouvés par BANZA
KATSHEKEWA R où la
majorité des ménages enquêtés (70%)
utilisait des latrines comme douche [55].
IV.5.6. Drainage
D'après l'étude, il est ressorti que pour plus
de la moitié des ménages enquêtés, soit 57,28%, les
eaux de ruissellement ne sont pas drainées vers le réseau
d'assainissement collectif contre 42,72% dont les eaux sont drainées.
Ceci pourrait être expliqué par le fait que dans cette commune il
y a une partie non planifiée. Cela favorise le développement des
vecteurs de maladies comme les moustiques responsables du paludisme et autres
vecteurs des maladies.
~ 58 ~
Ces résultats convergent de ceux de KOUASSI D, KOFFI
KOUAME F et BRAMA K où ils ont trouvé que pour l'ensemble les
quartiers concernés par la précarité sont les moins
drainés, puisqu'ils enregistrent les plus fortes concentrations de
superficies d'eaux stagnantes soit 84% [60].
IV.5.7. Qualité de l'habitat
Un habitat sain est un déterminant important de
l'état de santé : il ne diminue pas seulement
considérablement le risque de maladies, il permet aussi
d'améliorer la qualité de vie et le bien-être de ses
habitants [67].
Partant des résultats de la présente
étude, il a été constaté que la plupart des
ménages enquêtés (67,96%) vivent dans un habitat
inadéquat contre une proportion de 32,04% qui vivent dans un habitat
adéquat.
Au niveau de la significativité l'OR est 15,02 et l'IC
à 95% est 6,65<OR<33,93.
D'après les observations faites, le constat est que :
? 72,17% des habitations sont construites avec des
matériaux non-solides, non durables et non stables (briques adobes,
tôles galvanisées mais très vieilles et d'autres
matériaux de récupération).
Ces résultats se rapprochent de ceux de l'EDS-BII 2010
où la majorité des ménages burundais (88%) vivent dans un
logement dont le sol est couvert de terre/sable. Par ailleurs seuls 57 % des
ménages du milieu urbain sont couverts du ciment
[61].
? Dans 74,11% de cas les murs ne sont pas en bon état
et leur propreté n'est pas respectée. Ceci pourrait être
expliqué par le fait que la plupart des habitations sont construites en
briques adobes et que la plupart de ces dernières datent de
longtemps.
? Quant à l'aération (ouvertures suffisantes)
55,34% des ménages enquêtés ont des ouvertures.
? Les observations issues de cette étude sur la
présence du système d'éclairage montrent que 86,06% des
ménages enquêtés sont éclairés malgré
le système d'installation qui n'est pas bien fait. Ceci pourrait
être expliqué par le fait que cette installation est faite par des
personnes qui ne sont pas qualifiées en matière d'installation
électrique.
-'. 59 -'.
? Après l'analyse des observations, nous avons
remarqué que plus de la moitié de ménages
enquêtés soit 63,11% n'ont pas de chambres suffisantes.
? 57,93% des ménages enquêtés
possèdent un bon système d'approvisionnement en eau potable.
Ces résultats différent de ceux de IBRAHIMA S,
MOUHAMADOU K, DOULO T et col [681 dans leur étude
portant sur la vulnérabilité sanitaire et environnementale dans
les quartiers défavorisés de Nouakchott (Mauritanie) où
seul un faible nombre des ménages disposait d'un système
d'approvisionnement adéquat en eau potable (19%).
? Concernant le système de gestion des excréta,
des eaux usées, pluviales et déchets solides bien fonctionnel,
seul 21,04% possèdent des dispositifs adéquats
d'évacuation des excréta, des eaux usées et des
ordures.
Ces résultats sont un peu différents de ceux
trouvés par IBRAHIMA S, MOUHAMADOU K, DOULO T et col dans leur
étude où ils trouvent que seul un faible nombre des
ménages dispose des dispositifs adéquats d'évacuation des
eaux usées domestiques (12,9%) et d'un accès aux services de
collecte des ordures ménagères (17,1%). Par ailleurs 50,7%
possèdent de WC ou de latrine à domicile
[681.
? 74% des ménages enquêtés ne
possèdent pas des dispositifs adéquats de protection contre les
rongeurs et autres vecteurs des maladies.
? A propos de la présence d'un système de
protection contre les insectes, il a été trouvé que plus
de la moitié des ménages enquêtés (68,61%) ne
disposent pas d'un système adéquat de protection contre les
insectes (grilles moustiquaires sur les fenêtres).
? Concernant la présence d'un espace suffisant pour
l'habitation et les lieux de jeux, les observations issues de cette
étude montrent que presque la totalité des ménages
enquêtés (93,85%) n'ont pas d'espace suffisant pour les jeux.
? Les observations faites lors de l'enquête ont
révélé que plus de la moitié des ménages
soit 53,19% sont menacés par la présence de l'humidité.
~ 60 ~
Une explication possible serait liée au fait que dans
une seule parcelle d'une part on y trouve des maisons en surpeuplement et d'une
autre part des habitions qui datent de longtemps souvent construites en briques
adobes et/ou en matériaux de récupérations.
Selon l'UN-Habitat, le nombre de taudis a
considérablement gonflé, et continuera d'augmenter dans un
prochain avenir. Ce programme de l'ONU estime qu'un nombre d'habitants de
taudis est passé de 657 millions en 1990 à 767 millions en 2000
et 828 millions en 2010 [32].
IV.6. Facteurs socioéconomiques IV.6.1.
Vie en promiscuité
Dans cette série, plus de la moitié des
enquêtés soit 63,43% affirment avoir vécu en
promiscuité tandis que 36,57% ne sont pas du même avis. Cette
augmentation est souvent due à la cohabitation de plusieurs membres de
famille dans un seul ménage.
Ces résultats se rapprochent de ceux de BANZA
KATSHEKEWA R où il a trouvé que parmi les enquêtés
environ trois sur quatre (75%) reconnaissent vivre dans une promiscuité
[55].
En outre, OTCHIA SAMEN C [69] dans son
étude sur les déterminants de la qualité de l'habitat
à Kinshasa a trouvé que près de la moitié des
ménages enquêtés soit 47,64% vivent dans une grande
promiscuité.
IV.6.2. Taille du ménage
Malgré que les résultats de cette étude
ne montrent pas une différence statistiquement significative, nous
constatons que la taille du ménage dans la commune urbaine de Buyenzi
varie entre 1 à 20 personnes/ménage. Parmi les ménages
enquêtés 54,05% sont composés d'un nombre supérieur
ou égal à 8 personnes par ménage contre 45,95% qui sont
composés de moins de 8 personnes avec une moyenne de 7,56. Ceci pourrait
être expliqué par le fait que cette commune est beaucoup
préférée par les populations à faible revenu ce qui
contribue à la précarité de cette dernière.
~ 61 ~
Ces résultats sont presque similaires à ceux des
autres auteurs :
Les résultats de l'EDS-BII 2010 ont montré que
la moyenne de taille des ménages en milieu urbain est de 5,2 et que la
proportion des ménages de grande taille est pratiquement 2 fois plus
élevée en milieu urbain qu'en milieu rural
[61].
BANZA KATSHEKEWA R a trouvé que la taille du
ménage à Kamalondo varie généralement entre 2 et 17
personnes ; avec un nombre moyen de membres s'élevant à 8
[55].
IV.6.3 Nombre des chambres à coucher
D'après l'étude nous constatons que 76,70% des
enquêtés possèdent moins de 2 chambres à coucher
contre 23,30% des ménages qui ont un nombre de chambres supérieur
ou égal à 2. Ceci pourrait être expliqué par le fait
que presque dans toutes les parcelles de la commune Buyenzi on y trouve
plusieurs habitations en annexes.
Ces résultats sont presque semblables à ceux de
KYAMUSOKE BOARUWIMA E où la majorité des logements
enquêtés (61,2%) avait une chambre à coucher, 34,6% avait
deux et 4,2% trois chambres [59].
~ 62 ~
CHAPITRE V : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
V.1. Conclusion
Le présent travail avait pour objectif de contribuer
à l'amélioration de l'état de santé de la
population en mettant en évidence les facteurs déterminant le
risque associé à l'habitat insalubre en milieu urbain.
Il a porté sur les parcelles de la commune Buyenzi et
l'enquête s'est déroulée au mois d'Octobre 2012.
A partir des données de l'enquête, nous avons
fait une analyse descriptive et qualitative complétée par une
étude analytique en calculant l'Odds-ratio et le Chi-carré
assorti d'un intervalle de confiance à 95%.
Les résultats ont montré que les facteurs qui
ont une influence statistiquement significative sur le risque associé
à l'habitat insalubre sont :
La profession, le niveau d'instruction, le niveau de
connaissances des mesures de lutte contre l'habitat insalubre, les pratiques
d'aération régulière par les portes et fenêtres, les
pratiques néfastes exposant la population à des risques, le
système de traitement final des déchets solides, la gestion des
eaux usées, les visites sanitaires (inspection de l'habitat),
l'approvisionnement en eau potable, l'éclairage, les bruits externes ,
le manque d'intimité , le drainage, la qualité de l'habitat, la
vie en promiscuité et le nombre de chambres à coucher.
En résumé, une bonne maitrise des mesures et des
normes de l'habitat est une des contributions fondamentales de lutte contre le
risque attribuable à l'habitat insalubre.
~ 63 ~
V.2. Recommandations
Au Gouvernement via le Ministère de la Santé
Publique et de la Lutte
Contre le SIDA et le Ministère de l'Eau, de
l'Aménagement du Territoire et de l'Urbanisme :
? Mettre en place un projet « Ville-Santé »
qui pourra permettre la bonne gestion des centres urbains ;
? Actualiser et mettre à la disposition de la
population les outils de gestion tels que le code de santé publique, le
code de l'urbanisme et les ordonnances ministérielles y relatives;
? Rendre plus opérationnels les services du
département de la promotion de la santé, hygiène et
assainissement au niveau local ;
? Mener des investigations très approfondies sur les
risques liés aux travaux industriels qui s'effectuent à Buyenzi
en vue de prendre des mesures pouvant garantir la salubrité et la
santé des occupants.
A la Mairie de Bujumbura :
? Renforcer le partenariat et les bonnes relations avec les
organisations oeuvrant dans le domaine de la salubrité pour rendre plus
salubre le milieu urbain ;
? Faire observer les mesures et les normes applicables
à l'habitat.
Aux Organisations oeuvrant dans le domaine de la
salubrité :
? Renforcer les activités de collecte des
déchets dans la commune urbaine de Buyenzi et dans d'autres communes
urbaines.
Aux TPS et autorités administratives de la
commune Buyenzi:
? Renforcer la collaboration entre les services
d'hygiène et l'administration locale ;
? Intensifier les visites sanitaires (inspection de l'habitat)
;
? Renforcer la communication pour le changement de
comportement par rapport à l'intérêt du respect des mesures
et normes d'hygiène en général et en particulier de
l'hygiène de l'habitat, sur les risques et les dangers liés
à la non-observation des mesures et normes de l'habitat;
? Appliquer correctement le CSP relatif à
l'hygiène de l'habitat.
~ 64 ~
Aux services de l'urbanisme :
? Faciliter et renforcer les bonnes relations entre les
différents
secteurs oeuvrant dans le domaine de l'habitat et logement.
À la population :
? Reconstruire des logements modernes avec des
matériaux durables ;
? S'informer des mesures et normes applicables à
l'habitat ;
? Respecter les règles prévues par le code de
l'urbanisme et le code de santé publique en matière de
l'hygiène et de l'assainissement ;
? Utiliser des poubelles bien fermées pour la gestion
des déchets et ne pas utiliser les rives de la rivière NTAHANGWA
et d'autres petites décharges sauvages comme système de
traitement final des déchets.
Aux autres chercheurs :
? Mener des recherches complémentaires à la
nôtre pour aborder d'autres aspects des risques attribuables à
l'hygiène et l'environnement en général et des risques
associés à l'habitat en particulier pour suivre leur
évolution et en prendre des mesures de lutte nécessaires.
~ 65 ~
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Vulnérabilité sanitaire et environnementale dans les
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Biprobit (Probit Bivarie), Mémoire de licence, Université de
Kinshasa, 82p.
~ a ~
ANNEXES
Annexe 1. Questionnaire d'enquête sur le risque
associe à l'habitat insalubre en milieu urbain, octobre 2012
0. INTRODUCTION
Je vous remercie d'avoir accepté de participer à
cette rencontre. Mon nom est Eric NSENGIYUMVA. Je fais parti de l'équipe
des memorands de l'INSP. J'effectue une recherche sur le risque associé
à l'habitat insalubre en milieu urbain.
Les questions que j'aimerais poser sont relatives à la
salubrité et normes de l'habitat. Votre participation est importante.
Les données que vous fournirez serviront à mieux comprendre les
problèmes de santé liés à l'habitat dans votre
communauté.
Avez-vous des questions à propos de cette enquête
? Ai-je votre accord pour cet entretien ? Merci !
I. IDENTIFICATION
1. Numéro :
2. Age :
3. Sexe :
4. Niveau d'instruction : a) Instruit :
|
b) non-instruit :
|
|
5. Statut matrimonial : a) célibataire : b) marié
:
c)veuf/veuve :
|
d) divorcé :
|
e) autre :
|
|
6. Profession : a) avec :
|
b) sans :
|
II. QUESTIONS
1. Y a-t-il un risque associé à l'habitat
insalubre?
2. Connaissez-vous les mesures de lutte contre l'habitat
insalubre ?
Si oui, les quelles
3.
non :
Lors de la préparation des aliments vous faites la cuisine
à l'intérieur de l'habitation ? Oui :
~ b ~
Si non, lors de la pluie ou du soleil accablât où
est ce que vous faites la cuisine ?
a) Dans la maison b) A l'extérieur c) Autre
(précisez)
4. Avez-vous déjà bénéficié
une éducation sanitaire concernant les normes et l'hygiène de
l'habitat ?
Si oui, de la part de qui ?
a) TPS
b) Des médias ;
c) Des autorités administratives ;
d) Des associations et/ou ONG ;
5. Avez-vous déjà reçu des visites
sanitaires (TPS)?
Si non, les visites sanitaires sont-elles utiles ?
6. Combien de personnes vivent dans votre ménage?
7. Votre ménage dispose de combien de chambres ?
8. D'après vous quelles sont les pratiques
néfastes qui exposent les populations à des risques dans votre
localité en matière de l'habitat ?
NB. Une seule réponse
a) La construction des maisons avec des matériaux de
récupération ;
b) Travaux industriels (réparation des
véhicules, soudures moulins et autres) ;
c) Gestion sauvage des déchets (solides).
non :
9. Votre habitation dispose d'un raccordement à une
source d'eau potable ?
Oui :
Si non, où trouvez-vous de l'eau potable ?
a) Robinet public ; d) rivière/lac
b) Source aménagée f) autre (préciser)
c) Source non-aménagée ;
10. Quel est votre type de latrine ?
a) WC avec chasse ;
b) Latrine traditionnelle ;
c) Latrine améliorée
11. Votre latrine est-t-elle raccordée à un
système d'assainissement collectif?
~ c ~
12. Quel est votre mode de gestion des eaux usées ?
a. Assainissement collectif
b. Dans la rue ;
c. dans le puits
d. dans le puisard
e. autre
non :
13. Lors des fortes pluies, remarquez-vous une stagnation des
eaux dans votre parcelle ?
Oui :
14. Quel est votre mode de gestion (enlèvement) des
ordures et déchets solides?
a) Poubelles
b) Fosse à ordures
c) Au sol libre dans la parcelle
15. Quel est votre système d'élimination ou de
traitement final des ordures et déchets ménagers?
a) Incinération ;
b) Compostage ;
c) SETEMU (à Buterere) ;
d) Abonnés aux services payants qui font le traitement
à Buterere ;
e) Dans la rue;
f) Autre (préciser)
16. Quel est votre lieu de bain ?
a. Dans la douche
b. Dans le WC
17. Votre habitation dispose d'un système
d'éclairage ?
18. Il arrive de fois que vous soyez gêné par le
bruit extérieur?
19. Ici chez vous, ouvrez-vous régulièrement
les portes et les fenêtres des maisons chaque fois qu'il fait le jour?
Ouvre : N'ouvre pas :
20. Etes-vous trop nombreux dans la maison?
Oui: Non :
21. Il arrive des fois que vous manquiez de l'intimité
dans votre habitation ?
Oui : Non :
~ d ~
Annexe 2. Grille d'observation
Qualité de l'habitat
? Maison construite en matériaux solides, durables et
stables
? Murs en bonne état et propreté en
générale
? Bonne aération (ouvertures suffisantes) = ventilation
? Présence d'un bon système d'éclairage
? Présence des chambres suffisantes à coucher
? Présence d'un bon système d'approvisionnement en
eau potable
? Présence d'un bon système d'évacuation des
excréta, des eaux usées et
des déchets solides bien fonctionnel
? Présence d'un système de protection contre les
rongeurs et autres
vecteurs
? Présence d'un système de protection contre les
insectes
? Présence d'un espace suffisant pour l'habitation et les
lieux de jeux
? Absence d'humidité
~ e ~
Annexe 3. Résumé
Une étude transversale à visée analytique
a été réalisée en commune urbaine de Buyenzi pour
contribuer à l'amélioration de l'état de santé de
la population en mettant en évidence les facteurs déterminant le
risque associé à l'habitat insalubre en milieu urbain.
L'enquête a duré tout le mois d'Octobre 2012 et a porté sur
un échantillon représentatif de 309 parcelles.
La collecte des données a été faite sur
base d'un questionnaire préétabli et d'une grille d'observation.
Le traitement des données a été fait grâce aux
logiciels Microsoft WORD et EXCEL. L'analyse
des données s'est faite grâce au test de Chi-carré et de
l'Odds Ratio avec un risque d'erreur de 5% par le logiciel Epi info
version 7.0.9.34.
La non-perception du risque associé à l'habitat
insalubre est de 38,51%. Les observations ont montré que la
majorité de la population de la commune urbaine de Buyenzi (67,96%) vit
dans un habitat inadéquat.
Après l'analyse, il a été trouvé
une association statistiquement significative entre le risque associé
à l'habitat insalubre et certaines variables telles que:
Niveau d'instruction : OR=2,01 (l'IC à 95%
1,25<OR<3,23), profession : OR=2,55 (l'IC à 95%
1,56<OR<4,17), niveau de connaissances des mesures de lutte contre
l'habitat insalubre : OR=4,09 (l'IC à 95% 2,46<OR<6,78), pratiques
d'aération régulière par les portes et fenêtres :
OR=5,86 (l'IC à 95% 3,42 <OR<10,05), pratiques néfastes
exposant la population à des risques : x2= 17,17 (avec
p=0,00018643), système de traitement final des déchets solides :
x2= 10,01 (avec p=0,00669211), gestion des eaux usées :
x2=6,78 (avec p=0,03376202), visites sanitaires : OR=11,70 (l'IC
à 95% 6,15<OR<22,30), approvisionnement en eau potable : OR=2,60
(l'IC à 95% 1,62<OR<4,16), éclairage : OR=5,98 (l'IC
à 95% 2,88<OR<12,44), bruits
externes : OR=4,47 (l'IC à 95% 2,58<OR<7,76),
manque d'intimité : OR=2,02 (l'IC à 95% 1,23<OR<3,31),
drainage : OR=4,51 (l'IC à 95%
2,68<OR<7,60), qualité de l'habitat : OR=15,02
(l'IC à 95% 6,65<OR<33,93), vie en promiscuité : OR=4,38
(l'IC à 95% 2,53<OR<7,60), nombre des chambres à coucher :
OR=2,04 et (l'IC à 95% 1,14<OR<3,65).
Des recommandations ont été formulées
à l'égard des différents intervenants en matière de
l'hygiène et normes de l'habitat pour lutter contre le risque
attribuable à l'habitat.
~ f ~
Annexe 4. Summary
An analytical cross-sectional study was conducted under urban
commune Buyenzi to contribute to improving the health status of the population,
by highlighting the factors determining the risk associated with slums in urban
area. The investigation lasted the whole month of October 2012 and focused on a
representative sample of 309 plots.
The data collection was made based on a pre-established
questionnaire and an observation checklist. Data processing was done using the
software Microsoft WORD and EXCEL. Data
analysis was done using the Chi-square and Odds Ratio with a risk of error of
5% by Epi info version 7.0.9.34.
The no-risk perception associated with substandard housing is
38.51%. The observations showed that the majority of the population of the
urban commune of Buyenzi (67.96%) lives in unsuitable habitat.
After the analysis, it was found a statistically significant
association between the risk associated with the slums and some variables such
as:
Level of education: OR = 2.01 (95% CI 1.25 <OR <3.23),
profession : OR = 2.55 (95% CI 1.56 <OR <4.17), level of knowledge of
action against substandard housing: OR = 4.09 (95% CI 2.46 <OR <6.78),
regular aeration practices through doors and windows : OR = 5.86 (95% CI 3.42
<OR <10.05), harmful practices exposing the population at risk:
÷2 = 17.17 (p = 0.00018643), system final treatment of solid
waste: ÷2 = 10.01 (p = 0.00669211), wastewater management:
÷2 = 6.78 (p = 0.03376202), health visits: OR = 11.70 (95% CI
6.15 <OR <22.30), drinking water: OR = 2.60 (95% CI 1.62 <OR
<4.16), lighting: OR = 5 , 98 (95% CI 2.88 <OR <12.44), external
noise: OR = 4.47 (95% CI 2.58 <OR <7.76), missing privacy: OR = 2.02 (95%
CI 1.23 <OR <3.31), drainage OR = 4.51 (95% CI 2.68 <OR <7.60),
habitat quality: OR = 15.02 (95% CI 6.65 <OR <33.93), life promiscuity:
OR = 4.38 (95 % CI 2.53 <OR <7.60), number of bedrooms: OR = 2.04 (95% CI
1.14 <OR <3.65).
Recommendations were made in respect of different stakeholders
in hygiene and standards of habitat to fight against risk due to the
habitat.
|