Applicabilité de la théorie d'intégration dans la sous-région des grands-lacs africains. Cas de la CEPGL( Télécharger le fichier original )par John Christoph Jimmy KOMBE KIBUKILA Université Simon Kimbangu de Bukavu - Licence en relations internationales 2013 |
2.2.2.Les conflits aux multiples facteurs1. Les Conflits en République Démocratique du Congo La République Démocratique du Congo compte 60 millions d'habitants répartis sur un territoire de 2.345.000 km². En RDC, pays où la guerre a fait plus 3,8 millions de morts depuis 1996 et qui n'a jamais connu de processus démocratique jusqu'en 2006, une partie du territoire reste soumise à l'influence des seigneurs de guerre et des pilleurs de richesses appuyés par les pays voisins et impliquant plusieurs pays du Nord32(*). La RDC a subi historiquement différents chocs ayant conduit à cette situation chaotique : la colonisation belge, l'indépendance sanglante, la dictature et la corruption de Mobutu soutenue par les Occidentaux, la démocratisation des années 1990 dévoyée en fragmentation de la vie politique, l'onde de choc du Rwanda, le pillage des ressources par les États voisins. La RDC est un `' Scandale géologique'' avec des richesses du sous-sol très importantes, l'État n'a toutefois aucun contrôle sur un territoire considérable et peu sur des richesses attisant la convoitise des États et armées voisins et des grands groupes multinationaux bénéficiant de l'absence de l'État de droit33(*). 1.1.La Première Guerre du Congo (1996-1997) L'affaiblissement de l'État s'est accompagné de la destruction de l'outil militaire. L'incapacité des armées nationales à assurer leurs missions à favoriser, ce temps derniers, en plus du développement des enfants-soldats, l'accélération du processus de privatisation de la défense des États par le recours aux mercenaires, et aux trafiquants d'armes. Ce constat a pu être fait dans différentes guerres et dans la crise politique à répétition en République Démocratique du Congo. La situation qu'a connue la République Démocratique du Congo en cette période, comme nous le savons, est la résultante d'une guerre civile, prolongement congolais de la crise rwandaise (1996-1997), et d'une guerre régionale, opposant à partir de 1998, le régime de L.D. Kabila ses alliés Angolais et Zimbabwéen, à ses anciens parrains rwandais et ougandais, guerre régionale qui se poursuit jusqu'aujourd'hui, par acteurs congolais interposés34(*). Comme nous venons de l'énoncer, la situation de chaos que vit le Congo-Zaïre depuis 1996 est, avant tout, la conséquence de la guerre civile rwandaise qui atteint son paroxysme de violence à travers le génocide des Tutsi et Hutu modérés de 199435(*). La conquête du pouvoir au Rwanda par le Front Patriotique Rwandais (FPR) avait provoqué à son tour l'exode dans l'Est du Congo-Zaïre, des Forces Armées Rwandaises (FAR), des miliciens Interahamwe, contre-maître du génocide, et des civiles Hutu, le Kivu devint le nouveau théâtre de la guerre civile opposant les anciens et les nouveaux immigrés `'Banyarwanda `' Hutu et Tutsi. Les Banyamulenge, sont des éleveurs Tutsi d'origine rwandaise, installé dans la prairie, massif montagneux de l'Itombwe, au sud d'Uvira depuis de nombreuses générations dans la situation des trouble de la fin du régime Mobutu, au début des années 1990, leurs droits nationaux et fonciers sont remises en cause. Comme nous le connaissons, les buts stratégiques du Rwanda étaient de crever l'abcès, de supprimer la menace qui constituait à ses yeux, et non sans raison, les camps des réfugiés Hutu à la frontière avec le Zaïre. Le soutien du Rwanda à l'Alliance des Forces Démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) participe enfin de compte à cette motivation sécuritaire. Pour ce qui concerne le soutien des USA à la rébellion congolaise, dirigées par des vétérans de l'armée américaine, que les USA ont pu aider à la coordination des offensives de l'AFDL de Laurent-Désiré Kabila contre le pouvoir chancelant de Mobutu36(*). Grâce à tous ces soutiens, et après avoir triomphé sur le régime Mobutu Laurent-Désiré Kabila s'autoproclame, le 17 mai, la fin du Zaïre et la renaissance de la République Démocratique du Congo et dont lui-même fut le président37(*). * 32 PHILLIPE HUGON, Op Cit, p. 151 * 33 Idem * 34 Jean Emmanuel P. L'ONU vue d'Afrique, Paris, Maison neuve & Larose,,2005 p.121. * 35 Idem * 36 M. FONTIER ,« Des nouvelles stratégies d'interventions indirectes des grandes puissances ».In Hérodote n° 111, 4e Trimestre ,2003 * 37 Jean Emmanuel P. Op. Cit. p 123 |
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