INTRODUCTION
GÉNÉRALE
0.1. Choix et Intérêt du Sujet
1. Choix du Sujet
Dans une publication, l'ONU estimait que la crise de la
région des Grands-Lacs africains constitue une menace pour la paix,
pour la sécurité et la stabilité d'abord au niveau
sous-régional, ensuite continental et enfin au niveau mondial1(*).Ainsi nous devons rappeler que
non seulement la région est en proie à des menaces mais aussi il
se passe des interactions entre les nations sur plusieurs plans dont celui
économique, sécuritaire et politique. Après avoir
observé le niveau atteint par les États dans les
différents échanges qui s'effectuent entre eux et dans le souci
de pouvoir observer une théorie des relations internationales, nous
avons voulu tester cette théorie de l'intégration si elle
s'applique de la même manière qu'on l'observe ailleurs. Le choix
d'un pareil sujet de recherche n'est pas un fait du hasard d'autant plus qu'il
s'agit de confirmer l'applicabilité des postulats de cette
théorie et de regarder dans quelle mesure nous pouvons apporternotre
contribution dans ce processus d'intégration des États de la
région des Grands lacs minimalisteà travers la CEPGL.
2. Intérêt du sujet
Cette étude présente un triple
intérêt selon nous. D'abord, il pourrait constituer un document
de référence au profit d'autres chercheurs dans ce domaine de
recherche. Les résultats de notre recherche permettent aussi d'apporter
une grille d'informations qui pourront aider les dirigeants de la
sous-région à affuter des politiques pour la stabilité de
la région mais aussi pour son développement économique et
politico-sécuritaire.
Ensuite, il a pour ambition d'éclairer l'opinion
publique, les décideurs et la population congolaise sur les orientations
scientifiques à prendre quant à cet ambitieux destin des
États de la région qui, du reste sont condamnés à
vivre ensembles.
Enfin, il tient à enrichir notre formation personnelle
en évaluant les réponses fournies aux différentes
questions soulevées dans la problématique mais aussi c'est un
grand défi à relever lorsque nous voulons tester les
hypothèses liées à l'applicabilité de la
théorie de l'intégration dans cette sous-région dans une
approche néo-fonctionnaliste étant donné que les couloirs
de la théorisation comportent beaucoup d'énigmes.
0.2. Délimitation du
Sujet
0.2.1. Délimitation Spatiale
Le champ d'investigation pour cette étude est la
région des Grands-lacs minimaliste, c'est-à-dire l'espace
comprenant les trois États membres fondateurs de la CEPGL dont la
République Démocratique du Congo, le Rwanda et le
Burundi.Cependant il ne faut pas perdre de vue et nous devons savoir que les
pays des Grands-lacs sont une réalité géographique. De ce
fait, ils sont constitués de 11 pays entre autres le Sud-Soudan, la
Zambie, la République Démocratique du Congo, la République
Centrafricaine, la République du Congo, l'Angola, la Tanzanie, le Kenya,
le Burundi et l'Ouganda ; mais pour des raisons géopolitiques,
cette région est l'objet de plusieurs autres interprétations.
0.2.2. Délimitation Temporelle
Notre recherche concerne la période allant de
1996-2012. Avec cette délimitation, nous pensons qu'il nous sera
possible et facile de mieux comprendre les différentes crises qui se
sont dérouléedans la CEPGL et les tentatives de sa relance,
ainsiapporter notre critique sur l'applicabilité de la théorie de
l'intégration. Ainsi, elle nous permettra aussi d'adapter notre
raisonnement à la tentative de la reconfiguration du processus de
l'intégration régionale dans la CEPGL.
0.3.
Problématique
La question liée à l'intégration des
États n'a pas commencé hier moins encore aujourd'hui mais ces
questions ont commencé à partir du moment où les
États ont réalisé qu'eux-mêmes pris
individuellement, ne peuvent pas arriver à répondre à
certaines questions qui les dépassaient.
En effet, dans son ouvrage sur les théories des
relations internationales, Jean-Jacques Roche soutient en citant Keohane et
Joseph Nye que ces derniers ont pu analyser dans leurs ouvrages les
conséquences de la mise en contact permanente, non plus des nations mais
également des économies et des sociétés du fait des
mutations de l'environnement international à la faveur de la
clôture de l'espace observable au lendemain de la seconde guerre
mondiale2(*).
L'auteur démontrait en fait la thèse de
l'interdépendance complexe entre les acteurs dans plusieurs
secteurs:politique, sécurité, économique et commerce, les
finances etc.
Cette indépendance a fait que les États ont
cherché à travailler ensemble dans certains, secteurs afin de
relever des défis énormes qui les attendent.
Aussi faut-il le dire à travers toutes les
régions depuis la création de la CECA jusqu'à la
motivation actuellement avec la création de l'Unité Africaine on
a vite compris les avantages d'un système d'intégration
régionale ou sous régionale. Les cas sont nombreux. On peut alors
citer plusieurs aires d'intégration économique qu'il y a à
travers le monde. Ces aires d'intégration ont comme pool
fédérateur ou leadership une organisation internationale :
OUA, CEDEAO, UE, ASEAN, SADC, EAC... les progrès enregistrés par
l'Union Européenne ont conduit d'autres États des autres
continents du monde à chercher comment concentrer et unir leurs efforts
sur le plan économique, sécuritaire et politique.
Cependant, le modèle d'intégration de l'Union
Européenne a tant influencé plusieurs nations, de même
celles africaines.
En fait Philippe Hugon, a démontré dans ses
écrits que l'on tend vers la régionalisation économique.
Mais ce que l'on doit retenir dans ses thèses est que dans cette
régionalisation, il y a des facteurs qui sont à la base de cette
intégration régionale ou sous-régionale.
De notre part, nous osons réfléchir sur les
raisons qui y militent pour que les États cherchent à
s'intégrer ; il y a aussi ces questions liées à la
faiblesse des échanges économiques comme le soutient Philippe
Hugon.
Néanmoins, dans le cadre de notre étude qui est
axée sur la région des Grands-Lacs et plus
particulièrement le cas de la CEPGL, nous pensons que cette question
parait plus plausible.
Le processus de la création de cette institution
remonte de loin. Nous ne saurons pas réfléchir sur cette question
mais notre objectif est celui d'arriver à démontrer
réellement que la CEPGL dans sa phase actuelle ou dans son ossature peut
matérialiser ou rendre effective l'intégration des États
de la région de Grand-Lacs minimalisés.
Il faut dire que devant des problèmes que connaissaient
ces États sur le plan sécuritaire, les dirigeants ont jugé
utile de créer une organisation internationale sous-régionale
dont les objectifs étaient ceux de matérialiser leur
développement sur le plan économique et partant cette
interdépendance économique, leur sécurité devait
être assurée.
Ainsi, cette région a été en proie
à une déstabilisation depuis le génocide rwandais de 1994
puis la guerre de libération de la RDC etc.
Le génocide rwandais a fait que certains
génocidaires se sont déversés en République
Démocratique du Congo et dont les effets se font ressentir actuellement
sur le plan sécuritaire (la question des groupes armés internes
et étrangers FDLR, FNL, LRA, ADF-NALU et les groupes Mai-Mai connus).
Ensuite on a réalisé qu'avec la déstabilisation, certaines
économies ont régressé par exemple au Burundi, en RDC et
quelque peu au Rwanda. La circulation des personnes et de leurs biens s'est
rendu aussi bien compliqué.Voilàpourquoi la CEPGL avait
été importante aussi pour ces États.
Cependant, on se rend compte que la CEPGL avait failli
à sa mission une fois et vers les années 2004 on voulait la
relancer. Effectivement sa relance s'est fait mais on est loin des attentes des
peuples ou des nations par rapport à ses réalisations.
D'ailleurs, cette fonction d'intégration qu'on lui reconnait semble
s'éloigner davantage.
Voilà pourquoi nous avons mené cette
étude afin de comprendre véritablement cette question.
Certes, nous tentons de vérifier ou de corroborer la
thèse selon laquelle la théorie d'intégration peut
s'appliquer aussi dans la région de Grand-lacs minimalisé. Pour
bien mener notre étude les questions suivantes nous interpellent
alors :
Ü Quels sont les mécanismes adoptés par la
CEPGL pour intégrer sur le plan économique et politique les trois
État qui la composent en se réfèrent aux postulats de la
théorie d'intégration ?
Ü Quels sont les défis majeurs liés
à l'intégration sur le plan économique et politique des
États dans la région de Grand-Lacs minimalisée ?
Quelles sont les pistes de solutions ?
0.3. Hypothèses du
Travail
L'hypothèse est une proposition relative à
l'explication des phénomènes naturels, admise provisoirement
avant d'être soumise au contrôle de l'expérience. Elle est
également une série de réponses supposées
provisoires ou vraisemblables au regard des questions soulevées par la
problématique qui, à la fin, seront confirmés, ou non, ou
nuancées.3(*)
L'établissement d'une carte de circulation CEPGL afin
de permettre la libre circulation des personnes et de leurs biens dans cette
région, l'harmonisation des tarifs douaniers, la création de la
zone libre-échangiste, la création du marché commun
seraient des mécanismes adoptés par ces États afin
d'arriver à s'intégrer économiquement et partant
politiquement.
En deuxième lieu nous avons pensé que les
divergences d'ordres culturels, politiques, la méfiance entre les
nations ou du moins entre les dirigeants, le déficit de la
démocratie des États membres de la CEPGL,... sont autant des
défis et obstacle pour l'application de cette théorie dans la
région des Grands Lacs
0.4. État de la question
L'état de la question est une sorte de passage en revue
de la littérature existante en rapport avec le sujet sous examen. Le
chercheur est appelé à relever les points dans la documentation
à travers les ouvrages en rapport avec son sujet d'étude.
En effet, le Professeur MAMPUYA KANUNK'-A-TSHIBO4(*) dans son ouvrage
intituléla conférence internationalesur la paix, la
sécurité démocratique et développement de
laRégion des grands lacssouligne que si la CEPGL a
échoué, c'est qu'elle a pris, comme c'est
généralement en Afrique,la forme d'une coopération
simplement administrative, des surveillances mutuelles des oppositions pour une
meilleure sécurisation d'États, en conclusion, une sorte
d'autocratie collective.
Ensuite SELEMANI BAINIMWA5(*) dans son étude de fin de cycle de licence part
de la question de savoir quelle orientation à donner au processus
d'intégration économique pour qu'elle soit réellement une
réalité et non un mythe.Il estime que l'intégration
économique entre le Rwanda, le Burundi et le Zaïre n'a pas encore
atteint le niveau de la réalité escomptée, suite aux
facteurs économique et politique qui l'entravent.
Aussi Thierry COPPENS, quant à lui, part du postulat
selon lequel, la crise des grands lacs nait avec le génocide au Rwanda
et au Burundi qui s'achève dans l'indifférence quasi
générale de la communauté internationale6(*). Cependant, malgré les
différents types d'appel réclamant le désarmement des
réfugiés et la séparation des acteurs du génocide
de la population, ni le Zaïre, ni la communauté internationale ne
se sont donné les véritables moyens pour pacifier la
région. Thierry arrive à conclure que malgré les
différentes initiatives d'un règlement régional, des
multiples tables rondes se sont concentrés sur le flux financier d'aide
et le coût que représentent les centaines des milliers de
personnes réfugiées pour la communauté internationale. Les
souffrances endurées par les populations ne sont pas prises en
compte.
Il continue en précisant qu'il est indispensable de
dépasser la lecture ethnique, héritière du colonialisme,
des problèmes de la région. Cette approche dépassée
a conduit au discours génocidaire de 1994. Elle risque à terme de
mener à des nouveaux affrontements qui risqueraient de modifier la carte
actuelle de la région en entraînant des États dans un
conflit ouvert.
Néanmoins par rapport aux études citées
ci-haut, celle-ci s'en démarque par le fait que de notre part, nous
nous inscrivons dans la même thématique mais la nôtre est
axée sur la démonstration de l'applicabilité des postulats
que la théorie d'intégration qui devrait avoir un coup de pousse
de la CEPGL comme cela se fait dans d'autres continents.
0.5. Approche
Méthodologique
0.5.1. Méthodes
Comprendre une notion revient à dire : «donner
» son sens explicatif. De ce fait, nous entendons par méthode,
« un ensemble des procédés, des moyens pour arriver à
un résultat ».
Dans le cadre de cette étude ou de ce travail nous
avons jugé utile d'utiliser la méthode comparative ou celle des
homologies structurales combinée par l'approche
néo-fonctionnaliste proposée par Ernest HAAS.
En fait E.HAAS définit cette méthode comme un
processus par lequel les acteurs politiques de plusieurs communautés
nationales sont déterminés à réorienter leurs
allégeances, leurs aspirations et leurs activités politiques vers
un nouveau centre dont les institutions possèdent ou demandent la
juridiction sur les États nationaux préexistants. Le
résultat final d'un tel processus est la création d'une nouvelle
unité politique coiffant les unités préexistantes7(*).
Plutôt que de diluer les souverainetés des
États en fractionnant leurs allégeances, le
néofonctionalisme envisage de créer un super État de type
fédéral sur une base territoriale élargie, tout en
préservant les souverainetés d'origine8(*). Il se caractérise par
trois traits distinctifs :
- Le néofonctionalisme considère que
l'intérêt partagé est plus solide ciment de la
coopération internationale. Cette conception dérive donc du
libéralisme du XIXe Siècle, qui envisageait que la paix
dériverait du commerce entre les États. ;
- L'intégration est conduite de manière
technicienne par des élites politiques, administratives, syndicales ou
industrielles convaincues de sa nécessité. Les domaines
intégrés sont ensuite exclus du champ politique, qui n'est pas
susceptibles d'être intégré, demeurent du domaine des
États. C'est à ce propos que le néofonctionalisme
diffère le plus du fonctionnalisme puisqu'il n'envisage pas la
disparition des État et ne condamne pas systématiquement le mode
d'organisation politique dans le domaine où celui-ci est plus performant
que la gestion bureaucratique. Les questions politiques, qui ne sont pas
susceptibles d'être intégrées, demeurent du domaine des
États. C'est à ce propos que le néo-fonctionnalisme
diffère le plus du fonctionnalisme puisqu'il n'envisage pas la
disparition des États et ne condamne pas systématiquement le mode
d'organisation politique dans les domaines où celui-ci est plus
performant que la gestion bureaucratique ;
- L'idéal n'a pas sa place dans cette vision de la vie
internationale. L'intégration doit donc être
menéefonction après fonction, de manière
pragmatique. Une fois lancé, le processus d'intégration est
élargi au gré des opportunités, à des domaines
nouveaux par un effet d'engrenage (spill-over effect). Ce spill-over
décrit la progression mécanique de l'intégration.
0.5.2. Techniques
Plusieurs techniques ont été mobilisées
pour récolter les informations dans le cadre de ce travail scientifique.
Ainsi les techniques ci-après ont été
mobilisées:
- La Technique Documentaire
La technique documentaire est celle qui consiste à
récolter les informations à partir d'autres sources et documents
spécialisés comme les ouvrages spécialisés, les
articles, etc. Cette technique nous a permis de faire une collection d'ouvrages
traitant de la CEPGL ainsi que d'autres éléments ayant trait avec
le présent sujet
- Entretien
L'entretien est une technique de récolte de
l'information utilisé dans les sciences sociales et humaines. À
travers celle-ci l'enquêteur prépare un questionnaire
préétabli et essaye de provoquer une conversation avec
l'enquêté dans le but de recueillir des informations pertinentes
de sa part. Cette technique nous a aidé à nous entretenir avec
certaines personnes qui nous ont expliqué comment les organes de la
CEPGL fonctionnent et les autres difficultés liées à
l'intégration économique des États dans cette
région.
0.6. Subdivision du
travail
Ce travail est subdivisé en trois chapitres en dehors
de l'introduction ainsi que la conclusion générale. C'est ainsi
que le premier chapitre concerne les notions sur la théorie
d'intégration,le second chapitre est focalisé sur les structures
de la CEPGL enfin le troisième décortique le défis de
l'intégration dans la sous-région des Grands-Lacs.
CHAPITRE I : NOTIONS
SUR LA THEORIE DE L'INTÉGRATION
Section I.
Déblayage conceptuel
I.1. Notions sur l'intégration
Intégrer veut dire l'action de faire entrer un
élément dans un ensemble ou groupe quelconque. Selon le
dictionnaire Microsoft Encarta Dicos 2009, l'intégration est un
système dans lequel deux ou plusieurs pays mettent en place des
organisations communes destinées à assurer une coopération
économique, politique ou sociale9(*)
Karl Deutsch, définit l'intégration comme
étant un sens de la communauté accompagnée d'institution
et de pratique formelle ou non suffisamment fort et répandu pour donner
la certitude raisonnable que l'évolution des relations entre les membres
du groupe se produira pacifiquement pendant une longue période de
temps.
Quant à David MITRANY, l'intégration est un
processus qui part du besoin de créer un cadre commun de gestion et de
résolution de certainesmatières subsidiaires, puis à
l'instauration de ce cadre de gestion pour aboutir à l'étendue et
l'amplification des compétences10(*).
Ainsi que nous l'avons vu un peu plus haut, le terme
intégration a fait l'objet d'une abondante définition, aussi au
moment d'arrêter une conception commune, nous procèderons non par
opposition mais plutôt par dépassement des clivages entre les
différentes définitions dénuées de leurs limites
respectives afin d'aboutir à un concept qui puisse, selon nous, mieux
rendre compte de la réalité que nous envisageons démonter.
Pour ce faire, nous nous appuierons sur la définition de Madeleine
GRAWITZ dans le lexique des sciences sociales, qui attribue deux sens au
terme intégration :
- D'une part, elle décrit l'intégration comme
étant un état du système social, une société
sera considérée comme intégrée si elle est
caractérisée par un degré élevé de
cohésion sociale. À l'intégration on oppose donc la
désintégration, la déviance, l'exclusion....11(*).
- D'autre part, elle pense que l'intégration
désigne la situation d'un individu ou d'un groupe qui est en interaction
avec les autres groupes ou individus (sociabilité), qui partage les
valeurs et les normes de la société à laquelle il
appartient12(*)
En rapportant cette définition, qui pour nous, a le
mérite d'être retenu compte tenu de l'ampleur de notre
étude, à la réalité sous régionale,
l'intégration apparaît de manière opérationnelle
dans le cadre de cette étude comme un processus de
fédération des entités nationales ou étatiques
distinctes en passant par la création ou l'instauration d'institutions
communes et aboutissant à la naissance d'une identité culturelle,
politique et sociale nouvelle. Nous pensons particulièrement que le
processus d'intégration apparaît ainsi comme résultant de
la concomitance de plusieurs courants dont le plus significatif est le courant
sécuritaire de l'intégration. Dans une autre alternative cette
intégration signifierait que des États essayent de mettre
ensemble leurs politiques dans le secteur commercial et économique dans
le sens d'élargir leur marché commun mais aussi de souder
davantage les relations qui les unissent.
I.2. Différents types
d'intégration
1.2.1. L'intégration économique
L'intégration économique Selon
Marie-Élisabeth et Compagnon est l'ensemble de procédés
par lesquels deux ou plusieurs États créent un espace
économique commun. Cette forme d'intégration peut prendre
plusieurs formes : zone de libre-échange, union douanière,
marché commun ou intégration économique totale.Elle est constituée par l'ensemble des
représentations des institutions économiques et des institutions
commerciales qui permettent et qui soutiennent l'existence d'une
identité économique commune. Nous pensons que
l'intégration économique se crée et est entretenue par la
fréquence des échanges de tous ordres entre les
sociétés nationales.Cette intégration a pour aboutissement
une économie commune faite de représentation des institutions et
de toutes les populations de la sous-région13(*).
Il consiste pour nous, par la mise en oeuvre des institutions
économiques dont la compétence est la gestion des espaces et des
ressources naturels communs, le marché sous-régional.Ne peuvent
être efficacement administrés que par des instances
concertés ou communautaires, ainsi la collaboration dans des
matières techniques, économiques rapproche les acteurs pour
l'adoption de normes et des règles de gestion commune et contribue
à l'instauration d'une culture commune.
1.2.1.1. Les Étapes d'une intégration
économique
a) Une Zone libre-échangiste
L'Organisation Mondiale du Commerce, définit les zones
de libre-échange comme des groupes de plusieurs territoires douaniers
entre lesquels les droits de douane et les autres règlementations
commerciales restrictives portant sur les produits originaux des territoires
constitutifs. La coopération est donc commune vis-à-vis de
l'extérieur.14(*)
Les pays qui la constituent décident d'abolir
progressivement les droits de douane et les restrictions quantitatives à
la libre circulation des produits originaires de la zone, tout en demeurant
entièrement libres de leur politique à l'égard des
tiers
Cela est réglementé par la convention du
1er décembre 1985 sur la libre circulation des personnes, des
biens, des services, des capitaux.Les exemples les plus connus sont ceux de
l'Union européenne (UE), l'Association européenne de
libre-échange (AELE), l'Accord de libre-échange
nord-américain (Alena) qui, à des degrés divers, ont comme
objectif de supprimer les barrières douanières entre les
signataires.
b) L'union douanière
L'unification douanière concernent les produits
originaires. (Zone de libre-échange), À cela s'ajoute
l'institution d'un tarif extérieur commun et l'adoption d'une
réglementation commune des échanges avec les
États-tiers.15(*)
C'est l'union douanière.
c) Le marché commun
Le marché commun est une union douanière dans
laquelle les pays membres décident aussi d'assurer la libre circulation
et le libre établissement des personnes et des capitaux.16(*)Outre l'existence d'une union
douanière entre ses membres, il implique l'élaboration de
politiques communes17(*).
Malgré le fait que la communauté
Européenne voulait se caractériser par un degré
d'intégration plus intense, elle est l'exemple qui se rapproche le plus
de ce que l'on peut définir par `'Marché commun'' même si,
par certains aspects, elle reste en deçà, et par d'autres, va
au-delà.18(*)
Par contre la CEPGL eut à effectuer une tentative de
marché commun qui malheureusement n'a pas évolué comme ses
créateurs l'attendaient.
d) L'union économique
L'union économique ajoute aux caractéristiques
du marché commun, l'harmonisation des politiques et législations
nationales en matière économique.19(*)
Si l'union économique est considérée
comme l'instrument le plus efficace pour améliorer le bien-être
des populations, sa réalisation n'est envisagée qu'au terme d'un
processus contenu nécessitant des étapes
intermédiaires.
Les auteurs économistes comme Bela Balassa (1961) qui
démontre dans son ouvrage « the theory of economic integration
» que les avantages procurés par un grand marché peuvent
être obtenu aussi par la création des institutions
régionales nouvelles. Ainsi le marché régional affranchi
de toute emprise des institutions économiques sera perçu comme se
limitant à la convention d'une libre circulation des biens et services
entre certains États, ces derniers gardent leurs souverainetés
pour ce qui est de la politique douanière.
Le concept d'intégration économique fait
référence à une coopération économique
entre au moins deux pays. Cette coopération est institutionnelle
si elle implique seulement la mise en place des institutions et
arrangements formels de coopération ou
effective si les institutions établies, fonctionnent correctement
dans les faits. Il est donc utile de distinguer l'intégration
en tant que coopération institutionnelle, de l'intégration
en tant qu'un état de coopération. L'intégration
monétaire est multiple et est sous-jacente au type de coopération
monétaire. En général, il est possible de
distinguer cinq formes majeures de coopération monétaire
(Masson et Pattillo, 2004)20(*).
La première est une union informelle des taux de
change et consiste en une fixité de la parité entre des monnaies
différentes avec des marges limitées de fluctuations.
La deuxième est une union formelle des taux de change
qu'on qualifierait de zone monétaire et consiste en une fixité
de la parité entre des monnaies différentes avec des marges
restreintes et un degré élevé de coordination entre les
banques centrales telle que la solidarité dans la gestion des
réserves (Système Monétaire Européen dans les
années 1980).
La troisième est la caisse d'émission qui
consiste pour un pays à rattacher sa monnaie à celle d'un autre
pays avec une marge nulle. L'autoritémonétaire s'engage à
convertir dans ce cas, sa monnaie en devise de rattachement à un taux
connu à l'avance et en principe non modifiable (la Bulgarie, l'Estonie
et la Lituanie contre l'Euro et le Djibouti et Hong-Kong contre le dollar
américain).
La quatrième forme d'intégration
monétaire est l'adoption unilatérale de la monnaie d'un autre
pays sans une contrepartie ou un accord. Cette forme d'intégration
est connue dans la littérature sous la dénomination `'
dollarisation'' ou `' Euroisation''. (Kosovo avec l'Euro, le Salvador avec le
dollar américain et d'une certaine manière le Swaziland, la
Namibie, le Lesotho avec le Rand Sud-Africain)21(*).
La dernière forme de coopération
monétaire et la plus aboutie, est l'union monétaire totale qui
implique l'établissement d'une banque centrale commune, l'adoption d'une
politique monétaire unifiée et l'introduction d'une monnaie
unique l'exemple le plus parlant c'est celui de l'Union Européenne qui a
déjà atteint ce niveau d'intégration.
L'intégration monétaire se distingue des autres
formes d'intégration.
L'intégration est commerciale si le groupe de pays
considérés est une zone de libre échange ou une union
douanière à La zone de libre change rassemble un groupe de
pays qui autorisent une liberté de mouvements des biens et chaque pays
conserve sa propre structure de quotas et de taxes sur les échanges avec
le reste du monde. L'union douanière est une zone de
libre-échange où les pays ont un système commun de quotas
et de taxes sur les changes avec le reste du monde. L'intégration
est économique si en plus de l'intégration commerciale, la
coopération assure le marché commun c'est-à-dire la
suppression de restrictions à l'unification des marchés
nationaux, la liberté de mouvements des personnes et la coordination des
politiques économiques. Enfin l'intégration est financière
s'il existe une unification des marchés financiers nationaux afin
de permettre une libre circulation des capitaux22(*).
Dans la littérature, on a coutume de
hiérarchiser la chronologie du processus d'intégration. Elle
préconise l'union commerciale comme la première étape
de la coopération économique, puis l'union économique
suivie par l'union financière et enfin l'union monétaire.
I.3. Intégration
politique
Pour mieux étaler ce concept, nous partons de la
définition de David EASTON du système politique dont il
définit comme un ensemble des interactions par lesquelles les objets de
valeurs sont répartis par voie d'autorité dans une
société23(*). En transposant cette définition à
celle niveau de la communauté régionale il met sur pied un cadre
nouveau de l'intégration par la création des institutions
politiques communes, nous pensons que l'intégration politique est
entendue comme la mise en place d'institutions communautaires dotées de
moyens, de ressources et d'une compétence suffisante pour gérer
les grandes problématiques de la sous-région.Certains courants
ont essayé d'appréhender une vision complémentaire
à savoir le courant culturel, sécuritaire, ainsi que le courant
fonctionnel.Leurs auteurs pensent qu'une évolution séparée
reste assez incomplète, par contre, c'est la convergence de ces
différents courants qui, à terme, ouvre l'opportunité
d'une intégration politique efficace marquée par la
création d'institutions politiques communautaires.
En termes plus simples, la guerre est un défi majeur
d'abord au processus de construction nationale préalable à toute
intégration, mais aussi au processus d'intégration
sous-régionale lui-même dont elle débloque l'avancée
et peut même inhiber les acquis. À ce point l'intégration
politique serait un atout majeur au processus de la stabilité et de la
pacification régionale et sous régionale de l'Afrique.
I.4. Intégration
régionale
Une intégration politique forte supposerait des
transferts de souveraineté et des objectifs de prévention des
conflits. Les convergences d'intérêts économique ou
politique qui sont également une manière de dépasser les
rivalités et les antagonismes politiques. Les transferts de
souveraineté et la production de biens publics à des niveaux
régionaux sont une réponse au débordement des États
dans un contexte de mondialisation (par exemple, création d'une monnaie
régionale)24(*).
L'intégration politique présuppose
également des conditions politiques pour les États membres comme
l'intégration nationale, un État fort empêchant la
fragmentation territoriale s'appuyant sur une société civile
forte créant des contre-pouvoirs. C'est dans ce sens que David MITRANY
se borne sur la définition de l'intégration régionale,
comme étant un paradoxe perceptible avec plus d'intensité de nos
jours. Il constate que, du fait des évolutions technologiques notamment
dans tous les domaines, les États sont moins en moins à
même d'assurer tout seul la sécurité et le bien-être
de leurs concitoyens, d'où la perte de leur fonction fondamentale qui
est de garantir le bien-être et la sécurité de tous. Face
à ce constat, MITRANY propose une coopération qui se
caractériserait par des structures et un fondement institutionnel assez
solide de plusieurs États, comme palliatif à la perte croissante
de l'aptitude des États à répondre aux
problématiques nouvelles issues des évolutions technologiques,
les acteurs politiques des États choisiraient volontairement de
rechercher la gestion de ces problématiques dans un cadre commun et
concerté qui garantirait une meilleure gestion de ces
problématiques.
Pour MITRANY le niveau, le point de
départ de l'intégration se trouve dans la coopération
technique au niveau de lows politics, c'est-à-dire dans des
matières moins souveraines et moins susceptibles de controverse telle
l'économie ou la culture et s'entendrait par ramification. Pour finir le
processus d'intégration régionale aboutit à la
création des institutions communautaires chargées de coordonner
des actions devenues de plus en plus complexe et de guider l'évolution
du processus d'intégration. Ainsi les compétences des
institutions communautaires iraient sans cesse croissante alors que celle des
États s'amenuiserait progressivement au fur et à mesure de
l'évolution du processus de ramification des institutions.
I.5. Les facteurs et
critères d'intégration
Dans le domaine des Relations Internationales, la typologie
est faite de l'intégration en fonction de son étendue
géographique et des dimensions sur lesquelles on insiste. On distingue
entre autres : L'intégration régionale ou
sous-régionale, L'intégration marginale ou universelle,
l'intégrationéconomique, L'intégrationpolitique, Etc.
1° L'intégration régionale ou
sous-régionale
L'intégration régionale est le processus par
lequel la régularité et l'intensité des interactions entre
certains États ou certaines société s'accroissent,
permettant la constitution d'une communauté de sécurité,
d'une interdépendance économique accrue, d'une identité
partagée favorisant dans une aire géographique
particulière le développement d'action collectives
institutionnalisées pouvant aller jusqu'à l'unification politique
Signalons, qu'en Organisations Internationales les continents forment ce qu'il
convient de considérer comme des régions et les
sous-régions comme des regroupements de certains états au sein de
cette région. C'est ainsi que l'U.A est considérée comme
étant une organisation régionale pour l'Afrique, par contre la
CEDEAO, LA CEEAC, La CEPGL... sont des organisations sous régionales.Or
dans une telle forme d'intégration trois critères particuliers
peuvent permettre la définition d'un sous-système régional
il s'agit de :
Ø La proximité géographique des
États de la sous-région ;
Ø La régularité ;
Ø La régularité,l'intensité des
interactions et la perception partagée qu'il existe bien un
sous-système régional au niveau des États et des
Nations
Par ailleurs, cette manière de procéder a
permis à K. DEUTSCH de considérer une région comme
étant un groupement d'États se trouvant en situation de forte
interdépendance dans un grand nombre de domaine différents. Par
exemple, lorsque la RDC, le RWANDA et le Burundi s'intègrent donc ici on
parlera de l'intégration sous régionale, cela signifie que ces
trois États remplissent les critères précités pour
définir un sous-système régional.
2°L'intégration Universelle
C'est un processus par lequel tous les États du monde
s'intègrent dans une structure organisationnelle internationale la
quelle bénéfice d'un transfert des compétences de la part
de ses membres. L'exemple que nous pouvons parler pour ce genre
d'intégration nous faisons allusion à l'ONU.
3°L'intégration Économique
C'est aussi un processus par lequel les États
coopèrent et multiplient les occasions de leur coopération tout
en insistant sur les activités économiques. Cela veut dire que
les États qui s'intègrent ont pour domaine sensible le secteur
économique.
Cette notion d'intégration économique fut aussi
appréhendée par David MYTRANY25(*) dans sa théorie fonctionnaliste qui s'explique
par le fait d'entrainement, de coopération des États dans le
domaine économique qui va leur conduire à la collaboration dans
le domaine le plus sensible de la politique.
4° L'intégration politique
Elle consiste, pour les États, à renforcer
leurs collaborations dans le politique. À terme, ils peuvent fusionner
leurs systèmes politiques pour ne constituer qu'un tout. Elle est
également un processus qui consiste en la consolidation interne de la
nouvelle entité26(*)
5° L'intégration Militaire
Elle est aussi un processus par lequel les États
collaborent dans le domaine militaire. L'exemple le plus parlant c'est l'OTAN
qui est une organisation à caractère militaire dans laquelle les
USA, l'Europe occidentale et le Canada acceptent à collaborer dans le
domaine militaire.
I.6. La sous-région des
grands-lacs Africains
251658240Carte de l'Afrique des
grands-Lacs
Section II. L'origine de
l'expression Grands-Lacs
Il n'existe pas de définition précise de
l'espace géographique des Grands Lacs.Chaque auteur essaye de
définir exactement ce qu'il entend par région ou
sous-région des Grands Lacs.
L'expression Grands-lacs est constituée par le groupe
d'États situé dans la diversité des lacs notamment :
Le Lac Idi-Amin, le Lac Albert, (RDC, Ouganda), le Lac Tanganyika (Tanzanie,
RDC, Burundi, Zambie), le Lac Édouard (RDC, Ouganda), le Lac Victoria
(Kenya, Ouganda, Tanzanie), et le Lac Kivu (RDC, Rwanda). Ces pays forment ce
que nous appelons `' La région des Grands-Lacs''. Ainsi selon l'annexe
de l'accord de cesser les feu en RDCongo signé à Lusaka en 1999
portant sur des définitions, `' La Région des Grand-Lacs `'
désigne les groupes d'États situé dans le bassin autour du
système de vallée de crevasse de l'Afrique de l'Est ainsi que
l'Afrique Centrale27(*).
L'Afrique des Grands Lacs
désigne une entité géographique caractérisée
par un relief accidenté, une densité humaine élevée
et une assez grande proximité culturelle, notamment linguistique. Ainsi,
toutes les langues parlées par les habitants de cette région
appartiennent à une sous-famille des langues bantu, entre autres le
Kirundi (au Burundi) et le Kinyarwanda (au Rwanda). Autre trait commun à
ces pays: une expérience politique commune, centrée sur des
petits royaumes centralisés28(*).
L'expression d'Afrique des Grands Lacs n'est donc pas une
simple facilité de langage.
Par région des Grands-Lacs Africains, il faut entendre
ici l'ensemble régional englobant 11 État indépendant,
dont le Burundi, le Rwanda, la République Démocratique du Congo,
l'Ouganda, la Tanzanie, le Sud-Soudan, le Kenya, le Congo-Brazza, la Zambie et
l'Angola.29(*)
Quant à la CEPGL, elle regroupe seulement la RDC, le
Rwanda et le Burundi30(*).
Section 3. CONFIGURATION DE
LA SOUS-RÉGION DE GRANDS LACS
§.1. Configuration
géographique
La sous-région des grands-lacs est l'une des
régions les plus peuplées du monde avec une population
estimée à 107 million d'habitant. En raison de son ancienne
activité volcanique, cette partie de l'Afrique est aussi l'une des
régions les plus fertiles.
La sous-région des grands-lacs s'inscrit sur des hautes
altitudes comprises entre 100 et 200m avec une concentration
pluviométrique et une végétation diversifiée. La
superficie de cette aire géographique est estimé à plus ou
moins 5 millions de Km² situé de part et d'autre de
l'équateur entre 5°30 latitude Nord et de 10° 15 de latitude
sud et aussi entre 25° et 35° de la longitude Est. Cette forte
densité se présente en moyenne de 30 habitants par km². Au
Rwanda par Exemple la densité moyenne est de 243 habitants par km².
La région est traversé par la forêt équatoriale du
Congo à l'Ouest, les Steppes du Rift Valley à l'Est et
prolongée vers le Sud-Est par les abords desséchés du lac
Édouard31(*).
§.2. Les
caractéristiques de la Sous-région des Grands-lacs
La région des grands-lacs est considérée
comme la région la plus déstabilisée de l'Afrique. En
effet, il s'y observe des divergences socio-politiques, culturelles ainsi
qu'économiques se traduisant par des clivages idéologiques et des
violences de masse entre les États (homme politiques, peuples) de la
région il s'agit entre autres de (s) :
- Conflits interethniques qui n'hésitent pas à
prendre plus d'ampleur, il s'agit d'une gigantesque construction tribale ou
interethnique caractérisée par la dispersion géographique
des membres ;
- L'augmentation des phénomènes d'exclusion en
l'absence de mécanismes de cohabitation pacifique ;
- L'affaiblissement de la cohésion interne de
l'État ou des États, le niveau de répartition des
richesses et des chances, le contrôle des matières
premières, de l'économie
- L'accroissement du banditisme ou son impact dans la
sous-région
- L'absence de communication ou d'interdépendance entre
unités, une économie essentiellement informalisée pour
certains États, des Économies sous développées
Cette région a subi, au cours de dernières
années, des guerres civiles, des violences intenses et un
génocide qui l'ont laissé dans un état de pauvreté.
En RDC par exemple, ces divergences sont d'héritage colonial et
post-colonial relative à la théorie de conflit de lois et celle
de nationalité ainsi que le partage du pouvoir et des richesses
nationales.
Au Rwanda, il s'est observé un état lié
à la dégradation de l'atmosphère politique et
socio-économique qui ont conduit au génocide, période
pendant laquelle la vie humaine a été profondément
dévalorisée.
Au Burundi, l'on vécut des vives tensions entre les
Batwa et les Tutsi
§.2.2. La Crise dans la
Sous-région les Grands-Lacs
2.2.1. Origine récente de la crise dans la
sous-région.
Le début de la crise des Grands Lacs remonte d'un
passé récent, au début des années 1990 avec la
guerre civile au Burundi (octobre 1993) et le génocide au Rwanda (avril-
juillet 1994) mais on peut aussi parler de la question Ougandaise.
Diverses autres causes lointaines peuvent aussi être
établies, comme l'ont reconnu les présidents de la région
au point 3 de la déclaration de Dar-es-Salam de novembre 2004.
La crise déjà profonde, nourrie par des tensions
politique et ethniques internes aux différents pays de la région,
s'est vue exacerbée en RDC par les conséquences des deux
précédents conflits, notamment par le grand nombre de
réfugiés qu'ils ont produit.
2.2.2.Les conflits aux
multiples facteurs
1. Les Conflits en République
Démocratique du Congo
La République Démocratique du Congo compte 60
millions d'habitants répartis sur un territoire de 2.345.000 km².
En RDC, pays où la guerre a fait plus 3,8 millions de morts depuis 1996
et qui n'a jamais connu de processus démocratique jusqu'en 2006, une
partie du territoire reste soumise à l'influence des seigneurs de guerre
et des pilleurs de richesses appuyés par les pays voisins et
impliquant plusieurs pays du Nord32(*).
La RDC a subi historiquement différents chocs ayant
conduit à cette situation chaotique : la colonisation belge,
l'indépendance sanglante, la dictature et la corruption de Mobutu
soutenue par les Occidentaux, la démocratisation des années 1990
dévoyée en fragmentation de la vie politique, l'onde de choc du
Rwanda, le pillage des ressources par les États voisins.
La RDC est un `' Scandale géologique'' avec des
richesses du sous-sol très importantes, l'État n'a toutefois
aucun contrôle sur un territoire considérable et peu sur des
richesses attisant la convoitise des États et armées voisins et
des grands groupes multinationaux bénéficiant de l'absence de
l'État de droit33(*).
1.1.La Première Guerre du Congo
(1996-1997)
L'affaiblissement de l'État s'est accompagné de
la destruction de l'outil militaire. L'incapacité des armées
nationales à assurer leurs missions à favoriser, ce temps
derniers, en plus du développement des enfants-soldats,
l'accélération du processus de privatisation de la défense
des États par le recours aux mercenaires, et aux trafiquants d'armes. Ce
constat a pu être fait dans différentes guerres et dans la crise
politique à répétition en République
Démocratique du Congo.
La situation qu'a connue la République
Démocratique du Congo en cette période, comme nous le savons, est
la résultante d'une guerre civile, prolongement congolais de la crise
rwandaise (1996-1997), et d'une guerre régionale, opposant à
partir de 1998, le régime de L.D. Kabila ses alliés Angolais et
Zimbabwéen, à ses anciens parrains rwandais et ougandais, guerre
régionale qui se poursuit jusqu'aujourd'hui, par acteurs congolais
interposés34(*).
Comme nous venons de l'énoncer, la situation de chaos
que vit le Congo-Zaïre depuis 1996 est, avant tout, la conséquence
de la guerre civile rwandaise qui atteint son paroxysme de violence à
travers le génocide des Tutsi et Hutu modérés de
199435(*).
La conquête du pouvoir au Rwanda par le Front
Patriotique Rwandais (FPR) avait provoqué à son tour l'exode dans
l'Est du Congo-Zaïre, des Forces Armées Rwandaises (FAR), des
miliciens Interahamwe, contre-maître du génocide, et des civiles
Hutu, le Kivu devint le nouveau théâtre de la guerre civile
opposant les anciens et les nouveaux immigrés `'Banyarwanda `' Hutu et
Tutsi.
Les Banyamulenge, sont des éleveurs Tutsi d'origine
rwandaise, installé dans la prairie, massif montagneux de l'Itombwe, au
sud d'Uvira depuis de nombreuses générations dans la situation
des trouble de la fin du régime Mobutu, au début des
années 1990, leurs droits nationaux et fonciers sont remises en
cause.
Comme nous le connaissons, les buts stratégiques du
Rwanda étaient de crever l'abcès, de supprimer la menace qui
constituait à ses yeux, et non sans raison, les camps des
réfugiés Hutu à la frontière avec le Zaïre.
Le soutien du Rwanda à l'Alliance des Forces
Démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) participe enfin
de compte à cette motivation sécuritaire. Pour ce qui concerne le
soutien des USA à la rébellion congolaise, dirigées par
des vétérans de l'armée américaine, que les USA ont
pu aider à la coordination des offensives de l'AFDL de
Laurent-Désiré Kabila contre le pouvoir chancelant de
Mobutu36(*). Grâce
à tous ces soutiens, et après avoir triomphé sur le
régime Mobutu Laurent-Désiré Kabila s'autoproclame, le 17
mai, la fin du Zaïre et la renaissance de la République
Démocratique du Congo et dont lui-même fut le
président37(*).
1.2. La deuxième guerre
du Congo (1998-2003)
Le 2 août 1998, soit 14 mois après la prise de
Kinshasa, les alliés des circonstances se séparent dans le
déchirement. La rupture est idéologique et elle se manifeste
à deux échelons:
Ü Sur le plan international, Laurent Désiré
Kabila s'inscrit en faux par rapport à l'image d'ancien
révolutionnaire malléable et manipulable à merci que lui
prêtaient ses parrains. Il ressuscite ses vieux réflexes de
marxiste convaincu et le nationalisme congolais prôné par Lumumba.
Peu après sa prise de pouvoir, c'est vers la Chine, Cuba et la Libye
qu'il se tourne, prenant à contrepied le projet américain d'un
axe des 3K au coeur de l'Afrique38(*).
Ü À l'échelon sous-régional, L.D.
Kabila se révèle beaucoup plus attaché à des
idéaux nationalistes. Il rejette la tutelle que lui imposent ses voisins
et cède aux revendications de la population congolaise qui s'insurge
contre la présence de cadres rwandais et ougandais à la
tête de l'armée, de la police ou de la diplomatie. Le divorce est
consommé. l'Est de la RDC est de nouveau envahi par le Rwanda, l'Ouganda
et le Burundi, anciens parrains de l'Alliance des Forces Démocratiques
pour la Libération du Congo (AFDL) qui a porté Laurent
Désiré Kabila au pouvoir 14 mois plus tôt.
Sans nous retenir, ni sur l'assassinat de LD Kabila le 16
Janvier 2001, ni sur l'éclatement de la rébellion, il fallait
plutôt observer le conflit qui a éclaté dans l'Ituri, que
la guerre du Congo déborde largement les cadres politiques pour se
pervertir dans la prédation et le pillage des ressources naturelles
(dont le Coltan très recherché pour ses utilisation dans
l'industrie spatiale et les télécommunications...) de ce vaste
pays, autant par les États, les multinationales que par les groupes
d'individus.
Ainsi, pour la deuxième fois en deux ans, l'Ouganda, le
Rwanda et le Burundi s'investissent pour intégrer par la force la RDC
dans le giron de leur zone d'influence. Les armées Rwandaises et
Ougandaises s'installent durablement sur le territoire de la RDC, alimentant
des zones locales de non-droit par la création de milices ethniques ou
de rebellions nationales qui leurs vouent une allégeance sans faille.
L'opinion découvre une organisation militaire
paraétatique (certains observateurs parleront d'une armée sans
frontière) bien décidée à s'imposer par la force
sur l'espace des Grands Lacs africains.
Rigobert Minani résume bien le parcours régional
de cette organisation en relevant avec lucidité que « c'est le
même état-major militaire qui a mis fin au régime de Idi
Amin (Ouganda) qui s'est engagé quatre ans plus tard dans la guerre
contre le Rwanda, puis contre Mobutu (Zaïre) ». Il explique ensuite
que « le refus par Désiré Kabila de marcher selon les
directives de ses protecteurs (Rwanda, Ouganda, Burundi) a été
à l'origine de la guerre éclatée le 2 août
1998».
Le Rwanda et l'Ouganda vont ouvertement, et respectivement,
participé à la création du Rassemblement Congolais pour la
Démocratie puis du Mouvement de Libération du Congo, les deux
principaux mouvements rebelles congolais. De l'autre côté,
Kinshasa obtient le soutien militaire de l'Angola, du Zimbabwe, du Tchad et de
la Namibie ainsi que le support diplomatique du Congo, du
Sénégal, du Gabon, du Cameroun, de la RCA et du Soudan. La
deuxième guerre du Congo mobilise, entre autres, les efforts de
médiation de la RSA, de la Zambie, du Kenya et de la Tanzanie et occupe
ainsi pendant presque 10 ans l'Afrique subsaharienne.
2. Le Conflit ethnique au Rwanda
Au Rwanda, le racisme s'épanouit sur un terrain
fertilisé de longue date, par la colonisation d'abord. Le colonisateur
allemand puis belge s'est en effet appuyé sur l'aristocratie tutsie qui
disposé d'une autorité. Elle devient l'intermédiaire de
l'administration grâce à l'accès à l'école.
La stigmatisation d'une opposition classificatoire simple raciale ou tribale
entre Hutus et Tutsis a généré des haines qui resurgiront
après les indépendances39(*).
Les Hutus étaient au pouvoir au Rwanda lorsque l'accord
de réconciliation entre Hutus et Tutsis a été
stoppé par la mort des présidents Rwandais et Burundais.
Juvénal Habyarimana avais conquis le pouvoir en 1973 à la faveur
d'un coup d'État et instauré un système de quotas pour
l'accès aux écoles, aux postes administratifs et militaires, qui
privilégiait les Hutus. À partir de 1990, suite aux attaques
menées depuis l'Ouganda par des Tutsis et des opposants hutus, la France
a dépêche un contingent au Rwanda. La machine génocidaire
mise en place par le pouvoir hutu était ainsi appuyée par la
France avant que l'étincelle de l'attentat contre Habyarimana le 6 avril
1994 ne mette le feu aux poudres. Le génocide rwandais de 1994 a fait un
million de mort et deux millions de réfugiés. Un processus de
réconciliation est mis en place alors que le pays continue d'être
dépecé par le pillage de ses richesses et demeure scindé
avec deux zones de conflictualité au Congo, le Bunia et le Kivu. En
1996, le Rwanda intervient contre le million de Hutus réfugiés au
Kivu.
3. La Guerre Civile du Burundi
C'est un
conflit ethnique
qui éclate au
Burundi le 21 octobre 1993
suite à un coup d'État contre
Melchior Ndadaye.
Comme le
génocide
au Rwanda de 1994, il est marqué par l'opposition entre
Hutus et
Tutsis et s'étend au
cours de la décennie dans les pays voisins (combats, camps
d'entrainement, réfugiés,...). Il se termine durant les
années 2000, des violences sporadiques troublant néanmoins
l'accord de paix de 200540(*).
Tout a commencé lorsqu'en 1993 sont organisées
les premières élections libres et pluralistes au Burundi depuis
son indépendance en 1962. La victoire de
Melchior Ndadaye,
candidat hutu du
Front
pour la démocratie du Burundi (Frodebu), cristallise les conflits
entre les deux ethnies majoritaires, hutu et tutsi, surtout depuis les
massacres de 200 000 hutus par l'armée contrôlée
par des Tutsis en 1972. Le 21 octobre 1993, le gouvernement est victime d'un
coup d'État mené par l'armée (constituée
majoritairement de Tutsis). Melchior Ndadaye et plusieurs membres du Frodebu
sont tués. Rapidement, des Tutsis se font massacrer par des Hutus,
dirigés par des membres du Frodebu, dans le centre, le nord et l'est du
territoire. Les
Forces
nationales de libération, la branche armée du
Parti
de libération du peuple hutu, et les
Forces
de défense de la démocratie, deux groupes hutus prennent les
armes
Un accord au mois de janvier 1994, sous l'égide de
l'ONU, établi un partage du pouvoir entre Hutus et Tutsis.
Cyprien
Ntaryamira, Hutu, devient Président tandis que le Tutsi
Anatole
Kanyenkiko devient Premier ministre. La mort de Cyprien Ntaryamira dans l'
attentat
du 6 avril 1994 au Rwanda complique le processus de paix. Au mois de
septembre, le Hutu
Sylvestre
Ntibantunganya est nommé à la présidence. Les
massacres ethniques continuent pourtant, poussant à l'exil les Hutus
vivant dans la capitale
Bujumbura, tandis que les
deux guérillas hutus s'en prennent à des camps de
réfugiés tutsis et les
FAB
aux populations civiles hutus. Les Tutsis reprennent le pouvoir lors de deux
coups d'État : en février 1995,
Antoine
Nduwayo devenant Premier ministre, et le 25 juillet 1996, suite à un
massacre visant les Tutsis,
Pierre Buyoya devenant
Président. En réaction à ce coup d'État,
Julius Nyerere impose
un embargo, bientôt suivi par les pays voisins du Burundi. Malgré
quelques progressions durant l'année 1996, les
FNL
et les
FDD
perdent peu à peu leurs bases arrières, suite aux
opérations du Rwanda, de l'Ouganda et des
Forces
armés burundaises contre les camps de réfugiés et de
déplacés hutus. En 1998, de nouveaux pourparlers de paix sont
entamés sous l'égide du président tanzanien et
sud-africain,
Julius Nyerere et
Nelson Mandela, et le
gouvernement s'ouvre aux Hutus. Suite à l'ouverture de ces
négociations, il est levé en janvier 1999.41(*)
En août 2000, un
premier
accord est signé, mais sans les
FNL
et les
FDD.
Une nouvelle Constitution, de transition, est promulgué le 28 octobre
2001, établissant une alternance « ethnique » du
pouvoir, la présidence et la vice-présidence changeant tous les
18 mois, alternant Tutsis et Hutus. Malgré une activité militaire
soutenue de la part des groupes armés hutus, une partie des
FNL
déposent les armes le 7 octobre 2002 et les
FDD
acceptent de participer au processus de paix le 8 octobre 2003, un accord final
étant trouvé le 16 novembre, et de se transformer en parti
politique. Alors que ses militants doivent être intégrés
à l'armée régulière, ils continuent à
être actifs dans le pays contre les
FNL
et à recruter. En mars 2003, l'
Union africaine
envoi une mission de maintien de la paix, chargée du désarmement
des groupes armées, pris en charge à partir du 21 mai 2004 par l'
ONU
dans le cadre de l'
Onub.
La dernière faction des
FNL,
menée par
Agathon
Rwasa entame des négociations en janvier 2004. Un accord de paix est
signé le 15 mai 2005. Des violences éclatent malgré ce
traité, les FNL étant accusés de renforcer sa branche
militaire. Le 18 avril 2009, le chef des FNL,
Agathon
Rwasa, annonce renoncer à la lutte armée.
CHAPITRE II :LA
COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE DES PAYS DE GRANDS LACS ET LE PROCESSUS
D'INTEGRATION REGIONALE
II.1. Historique
Le passé commun et le voisinage entre les États
qui forme cette sous-région traduit clairement des rapports
millénaires de complémentarité, de solidarité et
d'échanges profitables mutuellement, bien avant l'arrivée
européenne en en République Démocratique du Congo, au
Burundi et au Rwanda.
Ayant réuni 14 puissances occidentales dans le but de
statuer notamment sur la délimitation des aires et sur la domination de
l'Afrique, la conférence de Berlin a été à la base
des tracés des frontières actuelles de la RDCongo, du Burundi et
du Rwanda.
L'union monétaire entre la Belgique et le
Rwanda-Urundi fut ensuite instituée. Par la suite, cette union favorisa
les échanges commerciaux et la libre circulation des biens et des
personnes entre ces trois territoires. Les lois du Congo-Belge seront
étendues au Rwanda-Urundi et les différents services techniques,
sanitaires, météorologique, aéronautique, judiciaires,
d'enseignement et de recherche comme l'INEAC et l'IRSAC seront
gérés en commun42(*)
Le Congo-Belge, le Burundi et le Rwanda deviennent
indépendant respectivement le 30 juin 1960, le 02 Juillet 1960, le 01
Juillet 1960.
Le 29 août 1966, L'idée de créer une
organisation commune regroupait les trois pays.En effet, les ministres des
Affaires étrangères réunis à Kinshasa, sur
l'initiative du Gouvernement Congolais, reconnaissait que `' Pour
réaliser une coopération efficace, il était
nécessaire de créer une Organisation commune ayant pour but de
promouvoir les trois États la Coopération en matière
économique, financière, culturelle, sociale, judiciaire et
autre. `'43(*)
Au terme de leurs entretiens, les trois Leaders
réitérèrent leur `'Volonté commune de créer
une unité plus vaste qui transcenderait les particularités
nationales et renforce la compréhension entre les trois États,
afin de répondre aux profondes aspirations de leurs populations,
à la consolidation d'une fraternité intégrée dans
le domaine économique, technique, financier et culturel.''44(*)
Cette déclaration de coopération et de
sécurité mit fin aux menaces et aux dangers que chaque
État représentait pour son voisin. En novembre 1963, l'attaque
contre le Rwanda de la part des rebelles Rwandais, anciens
réfugiés au Burundi appelés `' Inyenzi'' fut un cas
illustratif. Elle a été à la base des incidents
diplomatiques entre le Burundi et le Rwanda. Aussi, les relations entre le
Burundi et la République Démocratique du Congo n'ont elle pas
été au bon fixe, ce dernier accusait son voisin de faciliter
l'entraînement et l'approvisionnement en armes `' des
réfugiés congolais `' au Burundi45(*).
Craignant une situation explosive qui risquait d'embrasser
tout la sous-région, suite à toutes les mésententes
devenues quasi-insolubles, les dirigeants de ces trois pays se
rencontrèrent à Kinshasa en vue de garantir la paix, le bon
voisinage et la sécurité à l'intérieur ainsi
qu'à l'extérieur des frontières de leurs pays.
L'année suivante, un sommet réunissant les dirigeants de ce trois
pays s'était tenu à Goma le 20 mars 1967 pour la toute
première fois, d'où sortit la déclaration solennelle
affirmant que les trois chefs d'États s'engageaient à se
consulter régulièrement sur les problèmes
d'intérêt commun et à se communiquer tous les
renseignements relatifs au maintien de la sécurité dans leurs
pays respectifs.
Le 12 Juin 1969, les ministres des affaires
étrangères et de la coopération se réunissent
à Bujumbura où ils décident de la création d'une
commission politico-financière et technique attribuée au Burundi
et la commission sociale et culturelle attribuée au Rwanda. Cette
réunion fut suivie par la conférence des chefs d'État
tenue à Gisenyi au cours de laquelle ils émettent un voeu de
créer une unité appelé à consolider la
fraternité et la solidarité dans le domaine économique,
technique et culturel entre ces trois États46(*)
Un protocole d'accord fut signé à Bruxelles le
15 Juillet 1970 par les ambassadeurs de ces trois États sur
l'Énergie électrique, le 20 Août 1974 portant
création de l'association sans but lucratif pour l'étude de la
Région des Grands-lacs.47(*)
Il s'en est suivi une Kyrielle de rencontres
ministérielles aboutissant à différentes conventions et
accords encouragés et appuyés par l'OUA, actuelle UA et par les
Nations Unies. À la fin de la session du 16 au 21 Juin 1975, les
conventions suivantes furent revues et soumises aux trois chefs
d'États :
- Convention sur l'extradition la procédure en
matière rogatoires du 21 Juin 1975
- Convention générale sur la
sécurité sociale du 1er septembre 1978 ;
- Convention sanitaire et de lutte
épidémiologique du 15 juin 1978
- Convention sur la circulation des personnes et des biens et
l'usage de la carte d'autorisation spéciale CEPGL ;
- Accord de coopération en matière de
sécurité du 26 août 1966 ;
- Déclaration de Goma du 29 mars 1967
- Résolution de la conférence de Chefs
d'États signées à Bujumbura, le 12 juin 1974
- Accord supplémentaire sur la sécurité
signé le 21 juin 1974
C'est ainsi qu'en date du 20 septembre 1976, la CEPGL fut
officiellement installé à GISENYI au Rwanda, lieu choisi pour
avoir abrité les assises portant création de cette
communauté.
2.2. Objectifs de la
CEPGL48(*)
La CEPGL s'est assigné depuis sa création les
objectifs ci-après :
- Assurer avant tout la sécurité des
États membres et de leurs populations de façon qu'aucun
élément ne vienne troubler l'ordre et la tranquillité sur
leurs frontières respectives ;
- Atteindre le plus rapidement possible l'intégration
économique par la libre circulation des personnes, des biens, des
services et des capitaux ;
- Instaurer le droit d'établissement ;
- Coopérer de façon étroite dans les
domaines social, économique, commercial, scientifique, culturel,
politique, militaire, financier, technique et touristique plus
spécialement en matière juridique, douanière,
énergétique, de transport et de
télécommunication.
Pour atteindre ces objectifs ; les États membres
se sont solennellement à mettre en oeuvre des solutions
appropriées aux problèmes notamment par la création des
organismes et services communs et la signature d'entente, d'accord ou des
conventions. Chaque État membre aura le droit de prendre au sein de la
communauté ou en dehors, des mesures de coopération
économique sans l'accord des autres membres, pour vu que ces mesures
n'aillent pas à l'encontre des objectifs de la communauté.
L'État qui serait ou deviendrait membre d'autres organisations de
coopération économique informera la communauté et lui
communiquera les dispositions de leurs instruments constitutif qui peuvent
avoir des rapports avec les objectifs de la communauté.49(*)
La Communauté était ouverte aux États de
la région des Grands-Lacs désireux d'y adhérer. Son budget
était alimenté par les contributions des États
membres ; déterminées tous les cinq ans, pour 50% la
République Démocratique du Congo, 25% le Rwanda et 25% le
Burundi en fonction respectivement du budget de fonctionnement, du produit
intérieur brut global et du produit intérieur brut par
habitant50(*).
2.3. STRUCTURES DE LA
CEPGL
2.3.1. ORGANES DE LA CEPGL
Au terme de l'article 2 de la convention de Gisenyi et selon
les attributions de ses organes, la CEPGL est une organisation
sous-régionale à vocation politique, économique et
d'intégration. Pour son bon fonctionnement, ses États membres ont
mis en place 5 organes ci-après :La conférence des Chefs
d'États ;Le conseil des Ministres ;La Commission techniques
spécialisées ;Secrétariat Exécutif
Permanent ;La commission consultative ;
§.1. : La conférence des Chefs
d'États
C'est l'instance suprême de la communauté et
dispose du pouvoir de décision dans tous les domaines, elle renforce
l'unité et la solidarité des États, harmonise la politique
de la communauté, contrôle les travaux du Conseil des Ministres,
adopte le budget annuel de la communauté, nomme le secrétaire
Exécutif et son adjoint pour une période de quatre ans
renouvelable, fixe le siège de la communauté, décide de la
création des organes spécialisés et services communs. Elle
peut déléguer au conseil son pouvoir de décision dans la
matière qu'elle détermine.
La conférence se réunit en session ordinaire
une fois l'an et en session extraordinaire chaque fois que les besoins se
présentent.
Sa présidence est assurée, chaque année
et à tour de rôle, par un Chef de l'État d'un pays membre
selon l'ordre alphabétique de désignation des pays membres de la
communauté. Ses décisions s'imposent à tous les pays
membres. Elle prend ses décisions à l'unanimité de ses
membres et chaque État dispose d'une voix délibérative.
Les décisions adoptées par la Conférence s'impose à
tous les États membres qui s'engagent à en assurer
l'application51(*)
§.2. : Le conseil des Ministres
Le conseil des ministres est l'institution chargée
d'élaborer et de proposer à la Conférence des Chefs
d'États les mesures générales des politiques de
développement et de coopération entre les membres de la CEPGL.
Sa présidence est assurée chaque année,
à tour de rôle, par un ministre des affaires
étrangères d'un État membre autre que celui qui assume la
présidence de la conférence des Chefs d'États.
D'une manière brève, il se charge de promouvoir
toutes les actions tendant à la réalisation des objectifs
définis
§.3 : Secrétariat Exécutif
Permanent
Il est l'organe permanent d'exécution et
d'étude au sein de la communauté. Il a pour mission
d'élaborer des projets d'intérêt commun, d'effectuer toutes
les études nécessaires à la programmation de la
coopération, de suivre la réalisation des projets en cours
d'exécution et de préparer les réunions communautaires,
notamment en établissant les rapports annuels et en préparant le
budget de fonctionnement et d'investissement.
Il est chargé également de la coordination des
activités des institutions spécialisées de la
communauté. Cette coordination vise à harmoniser, à
conjuguer et à rationaliser les activités de ces
institutions52(*).
Le secrétariat exécutif soumet aux États
membres des propositions concrètes ayant trait notamment à
l'implantation des industries, compte tenu des critères communs,
d'avantage mutuels et du volume des échanges commerciaux provenant de
ces mêmes industries ; il s'occupe de suivre la réalisation
des projets en cours d'exécution, de formuler des propositions et
modification des réajustements éventuels, de signaler les
solutions53(*).
Il est dirigé par un secrétaire exécutif
assisté de deux secrétaires exécutif adjoint et d'un
personnel administratif et technique.
§.4. : La Commission Techniques
Spécialisées (CTS)
Elle est chargée dans son domaine de
compétences respectives d'évaluer périodiquement
l'état de la coopération, de veiller à l'exécution
des décisions de la conférence, notamment en assurant la mise en
oeuvre des accords et convention existants.La communauté dispose de
trois commissions techniques spécialisées à
savoir :La commission technique spécialisée des affaires
économiques, sociales, de transports et communication. La commission
technique spécialisée des affaires politiques, juridiques, de la
sécurité et de l'immigration ;la commission technique
spécialisée des affaires techniques, de la culture et de la
santé.Chaque commission comprend les Ministres de chacun des
États membres chargé du domaine concernés. Ils sont
assistés par des conseillers.
Les commission techniques spécialisées se
réunissent une fois l'an et sont présidées à tour
de rôle par le ministre dont le pays assure la présidence du
conseil
§.5. : La commission consultative
Auparavant appelée commission d'arbitrage, elle est
devenue ensuite la commission consultative. Elle est compétente pour
connaître des affaires que les États membres lui soumettent,
relatives à l'interprétation et à l'application de tous
les textes fondamentaux de la communauté et de ceux régissant les
organismes spécialisés. Elle donne des avis sur des questions
relatives au respect du droit dans l'interprétation. Le président
de la commission consultative est nommé par le président en
exercice de la conférence sur la proposition des membres effectifs.
Cette commission se réunit selon les besoins de son fonctionnement sur
convocation de son président. Ses décisions sont prise à
la majorité absolue et ont force exécutoire et obligatoire. Elle
joue le rôle du pouvoir judiciaire de la Communauté.
Section II : LES
INSTITUTIONS SPÉCIALISÉE DE LA CEPGL.
Au cours de son existence, la CEPGL a également mis en
place des organismes spécialisés et des entreprises
communes :
§.1. : La BDGEL.
La BDGEL a été créée le 09
Septembre 1977 et a son siège au Nord-Kivu précisément
à Goma. Elle a été fonctionnelle entre 1984 et 1994 mais
ses activités ont cessé depuis 1995 à cause de la faillite
de la banque.Cette institution s'était assigné les objectifs
suivants :
- Promouvoir le développement économique et
social des États membres ;
- Renforcer la coopération entre les États
membres en finançant les projets communs, communautaires et nationaux
visant l'intégration de leurs économies ;
- Mobiliser les ressources financières publique et
privées, intérieures et extérieures à des fins de
développement des États membres ;
- Fournir aux États membres et à leurs
institutions nationales de développement l'assistance technique et
financière dans les études, la préparation et
l'exécution des projets
La banque était gérée par
l'Assemblée générale des actionnaires, le conseil
d'administration et le Directeur général.
§.2. : La SINELAC
Créer le 20 Août 1974 et intégrée
à la CEPGL le 24 mai 1989 la SINELAC est une société de
forme commerciale et de droit international public54(*). Elle a en charge la
construction et l'exploitation de la centrale hydro-électrique de RUZIZI
II, ainsi que la commercialisation de l'énergie produite aux trois pays
membres via leurs société nationales
d'électricité ; à savoir la SNEL pour la RDC, la
REGIDESO pour le Burundi et l'ELECTROGAZ pour le RWANDA. Elle a son
siège à Bukavu au Sud-Kivu en République
Démocratique du Congo.
Elle a les organes suivant qui interviennent dans sa
gestion:
- L'Assemblée générale, composé de
l'ensemble des associés représenté par les ministres ayant
l'énergie dans leurs attributions ;
- Le Conseil d'Administration composée de six
administrateurs désignés à raison de deux par
associé ;
- Un comité de Direction présidé par un
DG et composé de 3 membres de nationalités
différentes ;
- Un collège de trois commissaires aux comptes de
nationalité différentes
§.3. : L'IRAZ
Créé en à l'issue de la
conférence des chefs d'État du 08 au 09 décembre 1979
jouit d'une autonomie administrative, financière et technique. Elle a
pour mission principale de faire la recherche dans le domaine agronomique et
zootechnique et de participer à l'exécution des projets
communautaires, dans le but de favoriser l'autosuffisance alimentaire des pays
membres. L'IRAZ a concentré ses programmes de recherche sur la banane,
les ressources phylogénétiques, les plantes à racines et
tubercules, les ruminant, l'agro-climatologie, ainsi que sur la
réalisation d'un centre de documentation, d'information et de formation
agricole. Son objectif est d'étudier et d'exécuter les projets
communautaires en matière agricole et zootechnique en fonction d'un
programme élaboré par les organes compétents de la CEPGL.
Son siège est fixé à Gitega au Burundi.
§.4. : L'EGL
Créée en 1974 comme une asbl, l'EGL a
été intégrée au sein de la CEPGL en 1976 par
décision du sommet des chefs d'État en tant qu'organisme
chargé de la coopération énergétique entre les
États membres. Il s'agit de toutes les formes d'énergie son
siège est à Bujumbura, au Burundi. Sa mission est principale est
d'assurer la coopération entre les États membres dans le secteur
de l'énergie. Son rôle est de promouvoir les projets
énergétiques intéressant les 3 pays. Cet organe a
activement participé au processus à la base de la construction de
la centrale communautaire de la Ruzizi II, dont la puissance actuelle est de
43,2 Mw
Notons cependant que la CEPGL se fonde sur des principes
proches des expériences de l'Union Européenne et du
Benelux : le principe de libre circulation des personnes, des biens, des
capitaux et des services et un droit d'établissement au sein de trois
pays ; l'ouverture des frontières entre pays membres et une
politique douanière comme vis-à-vis de l'extérieur, le
développement des infrastructures, de communications, des banques...,
la convergence et l'harmonisation des politique économiques, sociales et
agricoles.
2.1.Bilan des Institutions Spécialisées
de la CEPGL.
Si la CEPGL a aujourd'hui cessé ses activités,
ses entreprises communes ont connu des destinées plus
contrastées:
La SINELAC est la seule institution de la
CEPGL qui fonctionne normalement. Entre 1991 et 2001, elle a fourni, en
moyenne, respectivement 45 %, 17 % et 21 % de la production
nationale de l'énergie électrique dans le système
interconnecté de la CEPGL, destinée au Rwanda, au Burundi et
à la RD Congo. La SINELAC doit cependant faire face aujourd'hui aux
impayés des sociétés nationales des pays membres pour
leurs consommations d'énergie électrique de la centrale Ruzizi
II;
Depuis 1996, les activités de l'EGL
ont sensiblement diminué en raison de la crise socio-politique qui a
ébranlé la région des Grands Lacs. En outre, cet organisme
est aujourd'hui confronté à d'énormes difficultés
financières et, par conséquent, ne peut faire face aux besoins de
son fonctionnement normal. De fait, les contributions financières des
États membres ne sont plus versées depuis 1989. Malgré ces
difficultés, l'EGL a continué à exercer certaines
activités telles que: la planification des études de projets, le
suivi des activités du Comité de Pilotage des Projets Ruzizi III
et la ligne Haute tension Rwegura (Burundi)-Kigoma (Rwanda). L'enjeu principal
dans ce dossier est d'imaginer d'autres sources de mobilisation des ressources
financières pour l'EGL;
L'IRAZ poursuit ses recherches en vue
d'assurer « la sécurité alimentaire et
l'équilibre nutritionnel de la région ».
Confronté cependant à la crise, il a dû suspendre des
programmes et réduire son personnel. Fin septembre 2003, 5 programmes
faisaient encore l'objet de recherches, dont les plus importants sont le
programme bananier et la culture in vitro pour les pommes de terre, le
manioc et les colocases. Cela étant, d'après les conclusions
d'une étude réalisée sous la coordination des Pays-Bas,
l'IRAZ n'offrirait aujourd'hui des services qu'à une clientèle
burundaise uniquement;
La BDEGL est actuellement à
l'arrêt. Elle doit faire face au problème de reconstitution son
capital qui a été englouti par les créances sur l'Office
de gestion de la dette publique de la RDC (OGEDEP). Des dysfonctionnements
liés à son organisation interne seraient également
à l'origine de la cessation d'activités de la banque.
Section III : RELANCE
DE LA CEPGL : OBSTACLE ET OPPORTUNITE
Il existe plusieurs obstacles à la relance de la CEPGL
entre autre:
- les tensions liées à la
transgression des limites territoriales, des accords de coopération et
de sécurité de base, demeurent le premier obstacle dans cette
région instable où les conflits sont encore récurrents. La
RDC pose d'ailleurs comme condition absolue à la relance de la
Communauté Économique au respect de ses frontières;
- Le non-respect des droits de
propriété et des règles de gestion des richesses
naturelles du sous-sol congolais peut aussi empêcher la relance. En
effet, ces importantes ressources naturelles éveilleront toujours la
convoitise des bandes rebelles;
- durant la période
d'hostilités dans l'Est du Congo, les divers groupes en présence
ont exercé une « main mise » sur une partie de
l'économie congolaise à travers l'exploitation des mines, le
pillage et la vente à bas prix de sociétés publiques
congolaises. Ces contentieux doivent être solutionnés pour
garantir une coexistence pacifique dans la région;
- les causes de l'essoufflement de la
CEPGL: entre autres, le manque de participation de la population et du secteur
privé, le fait que la Communauté ait été mise en
place trop rapidement et la prolifération des communautés
économiques africaines.
Parmi les atouts pour la relance, on peut
néanmoins citer:l'existence des accords de
coopération et d'intégration sous régionales; l'existence du patrimoine immobilier de la CEPGL;le soutien apporté par certains partenaires au
développement pour la relance de la CEPGL.
Selon nous, nous avons pensé que les
éléments ci-après peuvent être les moteurs pour la
relance de la CEPGL
1. La consolidation de la paix et de la
sécurité
La CEPGL peut tout d'abord constituer un
cadre permanent de dialogue et de négociations pour les pays des Grands
Lacs et contribuer à la confiance mutuelle entre les partenaires. Ainsi,
pourrait-elle favoriser la coopération entre les États membres en
matière de sécurité aux frontières communes. Dans
cette optique, elle pourrait mobiliser les instruments existants de
prévention et de gestion de conflits pour la région.
2. Programmes d'intérêts
communs
L'énergie: il s'agit du vecteur de
relance principal de la CEPGL et est considéré comme un dossier
prioritaire par les États de la région. En témoigne la
réunion des ministres en charge de l'Énergie du Burundi, de la
RDC et du Rwanda le 5 décembre 2005 à Kigali, Rwanda. Dans
un communiqué conjoint, les ministres en question ont exprimé
leur désir de relancer la coopération dans le secteur de
l'énergie et de poursuivre leurs efforts dans le développement de
l'hydroélectricité à partir des ressources communes en
consultation avec les autres pays riverains. Ils ont également
souligné la nécessité et l'urgence d'augmenter la
capacité de production de l'électricité en
réhabilitant et/ou en fiabilisant les installations existantes ainsi
qu'en mettant en place des nouvelles installations. Dans cette perspective, ils
ont convenu de:
- La relance des activités de la
CEPGL et de ses Institutions spécialisées, en particulier
l'Énergie des Grands Lacs (EGL);
- La réhabilitation des
installations existantes suivantes: les centrales hydroélectriques de
Ruzizi I, II et de Budana (Bunia);
- L'initiative du Rwanda de l'installation
d'une centrale thermique à gaz méthane du Lac Kivu de 35 MW dans
la première phase pilote;
- de la tenue de l'Assemblée
Générale de la SINELAC du 20 au 22 décembre 2005
à son siège à Bukavu (RDC).
En dehors des conclusions de cette
réunion, il convient également de signaler que la SINELAC a mis
en chantier un programme visant la construction d'une nouvelle centrale Ruzizi
III, d'une puissance de 82 Mwatt. L'étude réalisée par
Tractebel, prévoit un budget de 145 millions d'euros.
Les secteurs des
transports et communications sont d'évidences essentielles dans la
perspective d'une accélération de la coopération
régionale. À ce sujet, il conviendrait d'étudier les
projets pouvant faire l'objet d'une prise en charge conjointe dans des domaines
tels que les transports routiers, ferroviaires, maritimes et aériens et
le secteur des télécommunications.
L'agriculture: ce domaine présente
également de nombreuses potentialités qui sont encore trop peu
développées, notamment: les secteurs sucrier (au Burundi) et
laitier (au Nord-Kivu et au Rwanda). L'exploitation conjointe pour le bois, le
café, le thé, l'eau et l'écotourisme est également
envisageable. Enfin, la pêche constitue également un secteur
économique important: le Burundi et la RDC ont en commun un
énorme potentiel poissonneux dans le lac Tanganyika. Sur le plan
institutionnel, une redynamisation de l'IRAZ a aussi évoquée. Si,
à l'origine, cet institut avait pour objet d'étudier et
d'exécuter les projets agricoles et zootechniques communautaires, il
fonctionne aujourd'hui avec les subsides du gouvernement burundais et ne
travaille dès lors plus qu'avec une clientèle exclusivement
burundaise. Dans ce contexte, certains suggèrent la transformation de
l'actuel IRAZ en un réseau régional, tout en assurant un soutien
aux institutions nationales de recherche agricole et zootechnique pour
réduire les écarts qui existent aujourd'hui entre elles.
Le secteur bancaire: la relance des
activités de la BEDGL a été envisagée afin de
faciliter la mise en oeuvre des programmes économiques dans la
région. Plusieurs solutions ont d'ailleurs été
proposées à cet effet. Cette initiative ne fait cependant pas
l'unanimité. Certains considèrent en effet que la
réactivation cette banque demanderait une mise de fonds assez
conséquente pour apurer le passif et doutent de l'intérêt
de se doter d'un nouvel instrument financier à côté de
ceux qui existent déjà. À cet égard, ils
soulignent que les trois pays appartiennent déjà à des
structures régionales ou sous-régionales ayant leurs propres
institutions financières.
CHAPITRE
III : LES DÉFIS LIES A L'INTÉGRATION DANS LA
SOUS-RÉGION DES GRANDS-LACS AFRICAINS
Section 1. Les défis
de l'intégration des grands-lacs Africains
§.1. Les défis
liés à l'intégration politique
1. La paix et la sécurité
a. Le processus de paix
Des accords de paix ont été signés au
Burundi et en RDC, tandis que le Rwanda a formellement achevé sa
période de transition en 200355(*). Ces développements positifs récents
dans la région laissent espérer que les espoirs de paix, de
stabilité et de développement pourront finalement être
concrétisés après des années d'instabilité
et d'insécurité chroniques.
Cependant, les processus de paix dans chacun des pays est
fragile et n'a pas encore été entièrement
consolidés. En RDC, par exemple, il se remarque encore de nos jours la
terreur dont est victime les populations de certaines parties du pays
précisément à l'Est. Ceci démontre
l'éventualité persistante d'un conflit armé de la part des
groupes de rebelles, ainsi que l'instabilité et
l'insécurité constante dans les provinces orientale de la RDC. Au
Burundi, les combats ont continué malgré les progrès
réalisés dans les négociations politiques. Au Rwanda,
depuis le génocide de 1994, bien que la stabilité ait pu
être obtenue par le gouvernement Rwandais avec le support des bailleurs,
on craint à présent que l'oppression politique et les violations
des droits de l'homme par ce même gouvernement ne minent les perspectives
de stabilité au Rwanda à moyen et à long terme.
Malgré le fait que la majorité des pays de la
région des Grands-Lacs ont montré des signes encourageant en
progressant vers le relèvement post-conflit, la disponibilité et
la persistance de la prolifération des armes légères et de
petit calibre menacent ces nouveaux acquis.56(*) Cette prolifération des armes continue donc
à être une grande menace pour la sécurité dans la
région. La section confidentielle d'un rapport du Comité
d'Experts des Nations Unies établit le lien entre la
prolifération des armes et l'exploitation illégale des ressources
par des `'réseaux d'élite`' ayant des intérêts,
économiques, notamment au Rwanda, en Ouganda et chez certains membres du
gouvernement de Kinshasa.57(*)
Ce qui est déplorable est que, loin de se limiter aux
simple combattants, les armes légères se retrouvent dans les
mains des civiles avec une efficacité et une facilité
déconcertante. Pour le processus de démobilisation,
désarmement, rapatriement, réinsertion et réinstallation
ont été ainsi initie dans la région
b. Démobilisation, Désarmement,
Rapatriement, Réinsertion et Réinstallation (DDRRR).
Le processus de DDRRR, mis en oeuvre à travers le
programme multinational de mobilisation et de réinsertion (MDRP) de la
Banque mondiale, est vital pour la stabilité dans la région des
Grands-Lacs. Bon nombre de combattants congolais doivent toujours être
démobilisé avant d'être intégrés dans la
nouvelle armée congolaise, soit assistés pour trouver un autre
moyen de subsistance civile. En outre, plusieurs milliers de combattants
étrangers doivent encore être démobilisés et
rapatriés.
En ce sens, nous pouvons saluer les mesures prise par la
Banque mondiale et la Communauté internationale toute entière
pour mettre des fonds importants à la disposition du DDRRR. Cependant,
il est inquiet de constater qu'au niveau de la base, la population
considère l'actuel processus DDRRR est en déclin et ne tient pas
suffisamment compte des réalités auxquelles les
communautés locales doivent faire face. Par exemple, le
désarmement des armes légères est négligé.
De nombreuses personnes en viennent à cacher leurs armes plutôt
qu'à les remettre. Un autre défaut est que l'ex soldat
démobilisé ne reçoit souvent qu'une somme d'argent sans
être soutenus dans la mise en oeuvre d'un moyen personnel de subsistance.
Une fois les fonds dépensés, ils n'ont plus de quoi subvenir
à leurs besoins, et le risque est grand que les soldats
démobilisés recourent à des actes criminels ou violents
pour gagner leur vie.
D'un point de vue politique, le processus DDRRR risque de
servir d'excuse à la communauté des bailleurs pour ne pas
rechercher une solution politique négociée à la violence
entre groupe armés. Par exemple, le conflit interne au Rwanda a conduit
en 1994 au génocide reste en réalité non résolu,
étant donné que des groupes armés rwandais, dont certains
impliqué dans l'exécution du génocide en 1994, errent
toujours actuellement à l'Est de la RDC, constituant une menace
permanente pour le gouvernement rwandais actuel.
Tant que de tels conflits sous-jacents et profondément
ancrés ne sont pas résolus, le processus DDRRR ne peut pas
être entièrement efficace, ce qui explique le nombre limité
de personnes démobilisées à ces jours dans le cadre de ce
processus58(*).
2. La Démocratie
Force est de reconnaître que la manière dont
s'applique, en Afrique, la conditionnalité de l'aide internationale
semble obéir d'avantage aux intérêts économiques et
stratégiques des bailleurs de fonds qu'aux critères de
démocratisation, de droits de l'homme ou de bonne gouvernance59(*)
La région des Grands-Lacs est toujours à la
recherche de la démocratie. Les anciens modèles selon lesquels
une élite restreinte monopolise le pouvoir économique, militaire
et politique semblent ressurgir, en particulier au Rwanda.60(*) Au Burundi et en RDC, ce
danger est tout aussi évident. En RDC, par exemple, où
l'effondrement de l'État, mal géré par une élite
corrompue avait été la cause première de la défaite
du régime Mobutu face à ses adversaires soutenus par le Rwanda
et l'Ouganda en 199 ; les libertés ont sérieusement
régressé sous le régime Kabila.61(*)
Le laxisme avec lequel la communauté internationale a
laissé des armées étrangères (Rwandais, ougandais
et angolaises), venir épauler les dirigeants rebelles a
créé un dangereux sentiment d'impunité et une politique
d'exclusion. L'éventualité d'une élite restreinte ne
prenne le pouvoir et ne le consolide en abusant de procédures
économiques implique que les bailleurs évitent d'imposer de
modèles simplistes.
Jusqu'à présent, les politiques des bailleurs en
matière de démocratisation ont échoué sur ce plan,
le concept de démocratie ayant été ramené à
la simple organisation d'élections et à la promotion d'une
démocratie multipartite62(*).
Le déficit de démocratisation ou de dialogue
favorise les effets pervers de la mondialisation. Ainsi, la manière dont
les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont en train
d'être disséminés sur le continent africain laisse
fortement à désirer.
3. L'impunité et la Justice
C'est un des points les plus faibles de la politique des
bailleurs est de ne pas accorder suffisamment d'attention à la justice
et à l'impunité dans la région des Grands-Lacs63(*)
L'absence de justice ou l'impunité sélective
sont des facteurs potentiels qui contribuent à l'instabilité
actuelle et future de la région. Une politique régionale
européenne par exemple, devrait viser, entre autre objectifs,
l'établissement d'une justice impartiale pour toute la région.
Ceci est assez complexe pour ce qui concerne la RDC par exemple, plusieurs
personnalités sont membres de gouvernement malgré leur
passé douteux quant au respect des droits de l'homme. Le traduire en
justice à ce stade pourrait avoir un effet déstabilisant sur le
processus de paix proprement dit.
Cependant, même en pareil cas, l'impunité ne
devrait pas être considérée comme acquise, et les bailleurs
devraient développer une stratégie sur la façon de
traduire en justice les anciens groupes armés et leurs complices
internes et externes accusés de crime de guerre.
4. La gouvernance économique: d'une économie
de guerre à une économie de paix
La compétition pour le contrôle des ressources
naturelles a alimenté l'instabilité et la violence et
perpétué le conflit dans la région des Grand-lacs,
spécialement en République Démocratique du Congo. Le
pillage des ressources des naturelles persiste, particulièrement de la
part des `'réseaux d'élite `'64(*). Bien que le Rwanda et l'Ouganda enquêtent sur
les accusations des experts contre eux, la crédibilité de ces
investigations est mise en question.
Des mécanismes de régulation, comme le processus
de Kimberley pour la certification des Diamants ou l'application des lignes de
conduite de l'Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE) existent, mais ils ne peuvent réussir à
freiner l'exploitation illégale des ressources que s'il existe une
réelle volonté politique de s'occuper de l'implication des
sociétés multinationales dans la guerre économique en
République Démocratique du Congo, et d'assurer la
responsabilité sociale de la part de ces sociétés.
L'exploitation des ressources naturelles n'est pas
négative en soi si les revenus de ces activités sont
géré efficacement, de manière à promouvoir le
développement et la stabilité et à transformer la guerre
économique en une économie de paix.65(*) Cela suppose que soient prises
des mesures afin de s'assurer que :
- Les activités d'exploitation des ressources sont
supportables, et les revenues de ces activités utilisés au
bénéfice du développement des communautés
locales ;
- L'exploitation des ressources est transparente et conforme
à la législation locale ;
- L'exploitation des ressources contribue au
développement et à la stabilité, et non plus à la
violence et à l'instabilité
Le rapport des experts de l'ONU de 2002 confirme que le
commerce des armes était étroitement lié à la
guerre économique dans les grands-lacs. C'est ce qui conduit, en juillet
2003, à un embargo sur les armes destinées au Congo
décrété par les Nations Unies dans la résolution
1493. À la suite des recommandations du rapport des experts, le conseil
de sécurité des Nations Unies a adopté en mars 2004 la
résolution 1533, dans laquelle il se déclare déterminer
à surveiller plus attentivement le respect de l'embargo. Cette
résolution a également mis en place un comité
chargé de rechercher des informations, de rapporter au conseil et de
formuler des recommandations sur les actions appropriées. En outre, la
résolution autorise la MONUC à collecter et à saisir les
armes et tout matériel y relatif dont la présence est en
violation avec les mesures imposées par la résolution 1493.
5. La gestion de la chose publique
Dans la région des Grand-lacs, la notion de `'Service
public `' et de `'bien public'' ont presque disparu du vécu quotidien
des dirigeants. Il s'observe une mauvaise gestion de la chose publique de la
part de la classe dirigeante.
Le service public d'abord au sens matériel comme toute
activité destinée à satisfaire à un besoin
d'intérêt général et qui, en tant que telle, doit
être assurée ou contrôlée par l'administration, parce
que la satisfaction continue de de ce besoins ne peut être garantie que
par elle.66(*) Au sens
formel le service public désigne un ensemble organisé des moyens
matériels et humains mis en oeuvre par l'État ou une autre
collectivité publique, en vue de l'exécution de ses
tâches.
Quant au bien public, il est définit comme celui
appartenant à la communauté toute entière et qui n'est pas
à la propriété d'un individu et par conséquent tous
les membres de la communauté en ont le même droit de jouissance.
Ce pendant l'homme politique de la région des Grands-lacs, confond bien
public et bien privé. C'est dans ce sens qu'en RDC, par exemple, on
constate que le détournement des deniers public est devenue monnaie
courante.
Dans cette sous-région, la mauvaise gestion des
affaires publiques s'est généralisée en ce sens que
l'État est assimilé à un groupe d'individus ; les
structures de l'État sont confondues à ceux-ci. C'est ce que
certains auteurs appellent personnification du pouvoir.
La région des Grands-lacs connait aussi le
problème du non adhésion des citoyens à la cause publique.
Il manque la contribution, l'appropriation et le contrôle du bien public,
cette dernière se limitant au paiement d'impôt et taxes.
6. La question des réfugiés
Les guerres civiles en Afrique finissent par produire un grand
nombre des réfugiés qui, le plus souvent, emportent avec eux des
armes légères facilement transportables et dissimulables. Ces
armes qui échappent au contrôle douanier et policier, peuvent
ainsi passer d'un pays à un autre selon les mouvements des
réfugiés.
Dans l'espace CEPGL, le déplacement du conflit rwandais
à l'Est de la RDC explique en partie l'instabilité de la
situation politico-sécuritaire de la région. Le traumatisme
consécutif au génocide de 1994 ne permettant pas
l'avènement de politiques régionales de paix et de
développement dans la sous-région.
C'est ainsi que, plusieurs centaines des génocidaires
Hutus Rwandais se sont réfugiés à l'Est de la
République Démocratique du Congo dans les années 1994 et
perpétuent leurs exactions au Nord et au Sud-Kivu. Chassés du
territoire Rwandais après 1994, les rebelles on trouvé dans ces
régions instables de la RDC un espace quasiment libre de toute
contrôle étatique.
Cette volatilité du contexte sécuritaire au Kivu
constitue aujourd'hui un facteur déstabilisant pour l'ensemble de la
région, cristallisant les tensions des leaders des Grands-Lacs autour de
la problématique rwandaise. Les FDLR, à l'origine de la majeure
partie des attaques perpétrées au Kivu, tendent également
à justifier l'implantation des forces armées rwandaises dans des
régions congolaises aux ressources naturelles particulièrement
convoitées.
7. La question du sous-développement
Le sous-développement est une question de
degré, un seuil à ne pas franchir du fait qu'on a souvent
défini le tiers monde comme un ensemble de pays aux performances
économiques différentes de celles des pays
développés.67(*) C'est une approche statistique du
sous-développement. À celle-ci on ajoute l'approche
structuraliste qui considère la nature et non le degré ;
d'un pays développé à un pays en voie de
développement, l'économie et la société seraient
fondamentalement différentes dans leurs structures.
§.3. Faiblesses de la
CEPGL
La faiblesse que la CEPGL accuse est dû en l'absence
d'une capacité armée pouvant prévenir et à
gérer des situations de crise et de violence de plus en plus
fréquentes, le désinvestissement politique de l'ONU est des
principaux acteurs de la communauté internationale risque
d'accroître encore davantage la surcharge ajoutée aux
énormes déplacements de la population qui l'accompagnent et
à la montée en puissance de l'identitaire sur toute
l'étendue de la sous-région des Grands-Lacs africains remettent
fondamentalement en cause le principe même de la territorialité
tel qu'il apparaissait acquis depuis le début de la colonisation.
1. Sur le plan Politique et Juridique
Il est remarqué que malgré ses ambitions de
sécurisation, de coopération et d'intégration
régionale, la CEPGL a été fondé en plus sur des
idées protectrices des politiques internes. Les chefs d'État
cherchaient à asseoir leur pouvoir dictatorial. Toutefois, avec le
changement de régime au Burundi et, ensuite, au Rwanda, les acteurs
politiques au sommet de ses États ne partageaient plus la même
vision. Ainsi, des tiraillements naîtront ils dans l'organe suprême
de la communauté.
Comme la plupart des institutions africaines n'appliquent pas
toujours des textes juridiques, la CEPGL a aussi hérité de cette
mauvaise habitude : inapplication rigoureuse des décisions sur la
circulation des personnes et des biens, non institution d'un tarif
extérieur commun ni d'une réglementation commune des
échanges avec les États tiers. Les États membres militent
pour leurs propres intérêts jusqu'à boycotter certains
accords68(*).
2. Sur les plans organisationnel et financier
Au-delà du déficit démocratique au sein
de cette organisation, la CEPGL n'a pas voulu opérer une
révolution dans ses structures en refusant d'instituer notamment un
organe parlementaire comme dans d'autres organisations à
caractère régional dans le monde ou une cour de justice dans le
but de sanctionner les actes contraires aux accords. Elle tenait à la
commission de consultation qui n'a jamais fonctionné. La
Communauté a été caractérisée par la
suprématie de l'organe présidentiel (C.C.E.) et ce au
détriment du Conseil des Ministres, du Secrétariat
Exécutif et de la Commission Consultative. À partir de cette
suprématie, il a été observé que la CEPGL s'est
située à mi-chemin entre l'anarchie et l'ordre, en multipliant
des accords et des protocoles. Les membres n'étaient pas obligés
de le respecter suite à l'inefficacité des organes permanents
L'analyse du budget (1977 à 1997), il est
constaté qu'environ 87,05% étaient alloués aux
dépenses administrative. Le reste était pour les dépenses
d'investissement. Ce qui ne pouvait permettre la réalisation des projets
communautaires. À cela il faut ajouter les arriérés
cumulés dans les contributions des membres.69(*)
3. Faiblesses socio-économiques
Dégager les faiblesses socio-économiques et
culturelles au sein de la CEPGL nous ramène aux problèmes
ethniques et politiques.
En effet, si les populations de ces États trouvent
dans l'impératif de coopérer, il n'en a pas toujours
été de même au niveau de leurs dirigeants politiques. Les
décisions prises au niveau des capitales prennent rarement en compte les
intérêts de leur population qui pourtant entretiennent des liens
culturels et économiques séculaires70(*)
L'ethnisme, le rêve de vengeance, les guerres civiles
ont trouvé place dans les pays membres de la CEPGL. Les
étiquettes ethniques sont sorties des tiroirs pour préparer ou
alors couvrir des tueries. Et l'on constate que c'est la sous-région qui
est rongée depuis l'aube de l'indépendance par des virus
ethniques.71(*) Il s'en
ait suivi, la crise économique que nous connaissons en ce jour. Par
exemple la BDGEL qui est tombée en faillite et a fermé ses
portes
4. Faiblesses Financières
À causes des conflits internes et externes, les
États de la CEPGL se sont trouvé incapables d'accroître
et/ou de stabiliser leur économie. Le dilemme du beurre et du canon
traduit par le malaise que ces États rencontrent à utiliser le
peu de moyen qu'ils ont soit pour faire face au sous-développement soit
pour leur sécurité. Ainsi, la CEPGL se trouve-t-elle dans
l'impossibilité à fonctionner parce que les membres ne versent
plus leurs cotisations.
Un constat a été fait par le SEP de la
CEPGL : les finances de la CEPGL souffraient de l'appartenance des
États membres à plusieurs organisations régionale et
sous-régionales. Ce qui implique plusieurs engagements financiers
à la fois72(*). Ces
États se trouvent liés à plusieurs engagements mais avec
peu de moyen financier.
§.4. Les Causes de
l'instabilité dans la Sous-région des Grands-Lacs
Le partage de l'Afrique se faisait sans tenir compte des
clans, tribus, villages,... et tout cela constitue un problème majeur en
Afrique subsaharienne en général et en Afrique des Grands-Lacs en
particulier
Les conflits répartis de manière diffuse, sont
pour la plupart intra-étatique, témoignant de soubresaut
identitaire. Dans la majorité des conflits tendent à
s'émanciper du cadre étatique et à se développer
plus souvent à l'échelle régionale ou sous
régionale, Étatique ou identitaire ces conflits nous interpelle.
Leur solution est un défi non seulement les politiques de nos pays mais
aussi pour nos société civiles. La paix est une priorité
pour le monde et l'Afrique aider à la construire est un devoir moral de
l'humanité.
1. Le phénomène migratoire et la colonisation
comme causes lointaines du conflit
Les causes de l'instabilité et de la récurrence
des conflits transfrontaliers dans la région des Grands Lacs sont
à rechercher dans l'histoire immédiate et lointaine des peuples
et des États qui la composent.
Le phénomène migratoire, volontaire ou
forcé, est vraisemblablement au coeur des conflits qui sévissent
dans la région. Tous les conflits de la région ont en commun la
présence d'un peuple, largement considéré comme autochtone
et majoritaire, ayant en face de lui une minorité installée,
parfois de manière séculaire, sur un territoire commun
partagé.
A. La responsabilité Coloniale
Le rôle de la colonisation, donc sa
responsabilité, s'arrête souvent au fait d'avoir
érigé des communautés les unes contre les autres dans une
optique visant à diviser et différencier les colonisés
pour mieux gouverner. Pour Pierre-François Gonidec il est clair que le pouvoir colonial a joué des
rivalités interethniques pour mieux asseoir sa domination (divide an
rule)73(*).
Sur la question de cette responsabilité, Scholastique
Mukasonga74(*), va jusqu'à affirmer la tentative de
reproduction, peut être inconsciente, du binôme wallons/flamands
par le colonisateur belge dans la région des Grands Lacs en le
transposant sur la division sociale qui existait alors entre le Hutu
(agriculteur) et le Tutsi (éleveur). Elle soutient donc la thèse
de la nature purement socio-économique de la classification Hutu/Tutsi
ne comportant pas de caractère sectaire, ni un caractère
figé avant l'arrivée des colons. Selon elle était tutsi
qui possédait du bétail, devenait Hutu qui le perdait et vice
versa. Le fait que les deux groupes parlent encore aujourd'hui la même
langue semble corroborer ses propos qui vont contre les définitions de
l'ethnie qui prévalent encore aujourd'hui. Pierre François
Gonidec a raison de se demander dans quelle mesure le pouvoir colonial n'a pas
été pour inventer parfois des ethnies. En RDC, les politiques
coloniales ont, notamment pour des besoins de main d'oeuvre, contribué
à installer de manière plus ou moins durable des populations
rwandophones dans le Nord et le Sud-Kivu.
B. Les Mouvements des populations
D'autres raisons ont contribué à constituer le
brasier régional qui se rallume souvent au moindre attisement. Henry C.
Hoeben.75(*) Relève trois raisons principales qui ont
encouragé très tôt les mouvements des populations
rwandophones vers les régions orientales du Congo :
- Les périodes de famine qui ravagèrent le
Rwanda en 1905, 1928 et 1929, 1940 à 1943 et celle de 1950 à
1952
- La surpopulation du Rwanda
- Le besoin de main d'oeuvre dans les plantations, les mines,
l'industrie et les routes au Congo
Ces vagues d'immigration massives, surtout celle des
années 50, vont contribuer à créer ou à renforcer
sur des localités congolaises, des regroupements assez
hétérogènes, auparavant inexistants, dit des
`Banyarwanda', en référence aux racines culturelles et
géographiques rwandaises de ses populations ainsi que leur langue le
Kinyarwanda.
Les premières tensions entre les banyarwanda et les
populations locales se manifestent assez vite après
l'indépendance, contribuant à une reprise politique par certains
partis de l'époque des conséquences d'une telle immigration. Ces
tensions se caractérisent alors par des épisodes de
révolte des populations rwandophones contre les autorités
locales. En 1963 et 1964, une frange de la population rwandophone en faveur
d'un séparatisme régional tentera en vain d'obtenir les
territoires de Rutshuru, Masisi et de Goma par une révolte qui sera
jugulée par l'ANC (l'Armée Nationale Congolaise). Cette
révolte marque l'entrée dans l'imaginaire collectif congolais de
la menace d'un empire Hima-Tutsi qui amputerait le Congo
d'une partie de ses terres orientales76(*). Cet empire fictif, comme l'idée de la
création d'un tutsiland dans la région pour résoudre la
crise, va servir pendant longtemps de fonds de commerce aux partisans d'une
`balkanisation' du Congo.
Au même moment, le nouveau pouvoir Hutu du Rwanda
conduit une politique qui pousse des centaines de milliers de tutsis vers
l'exil principalement en RDC, en Ouganda et en Tanzanie.
2. Conflits liés aux divergences d'ordre
politique
Pour bien comprendre le sens de la divergence politique
prenons l'exemple de l'économie de la sous-région
L'économie de la sous-région s'est
informalisée et criminalisée. L'essentiel des exportations est
clandestin. La République Démocratique du Congo demeure
l'épicentre des conflits liés à des coalisations, aux
intérêts multiples. Les enjeux sont à la fois
économiques et politiques (instrumentalisation de l'ethnicité),
ils ont des dimensions locales et régionale. L'État congolais a
été dans l'incapacité d'assurer ses fonctions
régaliennes. Le drame du Rwanda a accentué les conflits dans la
sous-région. L'enjeu des ressources naturelles concernant notamment l'or
et le colombo-tantalite, se combine avec des conflits fonciers et
interethniques. L'autre crise majeure est celle du Kivu, région
frontalière du Burundi, Rwanda et de l'Ouganda, dotée de
richesses naturelles, qui sont à la base d'une prolifération des
armes et demeure un chaudron socio-ethnique.77(*)
4. Les conflits Armés.
L'influence des grandes puissances et les jeux des forces dans
la sous-région, la CEPGL s'avère d'une grande intensité.
La compétition sur les plans politiques, militaires et
idéologiques des grandes puissances conduit les États de la CEPGL
à des affrontements graves. Ainsi, des rivalités au sein de la
Communauté se manifestent-elle en fonction du bloc d'appartenance
idéologique. À titre illustratif, le cas du Rwanda et du Burundi
les années 1970 qui a ainsi pris l'allure d'une compétition
bipolaire (Rwanda-Burundi) dans l'enjeu semble devoir au départ
naître de leur amitié avec Pékin.78(*)
Aujourd'hui il est reproché au Rwanda et à
l'Ouganda d'être des pillons des USA dans sa pacification en Afrique
Centrale et de l'Est. Cette sous-région continue à souffrir de
l'impérialisme des États du Nord qui se sont arrogés les
droits de contrôle et/ou de `'Punir'' les États faibles.79(*)
La crise qui sévit aujourd'hui n'a pas seulement comme
soubassement que les guerres idéologiques, civiles des États
membres. Des catalyseurs existent dans l'instabilité de cette partie de
l'Afrique, notamment, des grandes sociétés multinationales et des
États qui finances des troupes armées aux fins des
intérêts économiques.
Section II. Le Bilan de la
CEPGL
D'une manière générale, la CEPGL et tous
ses organes ont continué à fonctionné jusqu'en
1996.80(*) La
première guerre de la RDCongo en octobre 1996,
précédée par les ébranlements des régimes et
des assassinats successifs des chefs d'États au Rwanda et au Burundi ont
occasionné l'arrêt quasi-total des activités de la CEPGL.
Disons comme le montre aussi le Professeur Arsène MWAKA, qu'au cours de
différentes guerres au sein de l'espace CEPGL, aucune intervention de
ladite organisation dans le cadre de la sécurité collective n'a
pu être signalée. Nous pourrions par exemple assister à la
défense mutuelle assurée par le Rwanda en coalition avec le
Burundi pour la RDC agressé en 1996. Si l'un de ces 2 pays serait
l'agresseur, pourquoi la RDC ne pourrait-elle bénéficier de
l'appui de l'autre pays membre de la CEPGL ?
Le bilan de cette stratégie de développement
intégré et collectif a été largement
négatif. La CEPGL n'a pas fait exception de ce constat
malheureux ; en dehors d'être un véritable cadre de
sécurité collective, elle n'a été qu'un instrument
au service des régimes en place pour asseoir leur
hégémonie. La CEPGL a été un fiasco `' avant tout
et d'abord `' pour la sécurité des États membres et de
leurs populations.
§.1. La CEPGL, un échec de
sécurisation des États membres et des populations
Selon JP CHRETIEN, la région des grands lacs est
actuellement symbolisée par les horreurs de ses violences :
conflits ethno-politique, guerre, massacres à grande échelle,
viol, génocide, etc.81(*) Le Rwanda, le Burundi et la République
Démocratique du Congo connaissent des conflits dont les racines se
situent dans un passé lointain et récent, idéologiquement
chargé et intellectuellement manipulé, mais dont les cultures des
peuples sont plus similaires que différentes.
En effet, nous devons rappeler que la CEPGL s'était
fixée pour premier objectif : Assurer avant tout et d'abord la
sécurité des États membres et de leurs populations de
sorte qu'aucun élément ne vienne troubler l'ordre et la
tranquillité sur leurs frontières respective.
Cependant, aucune structure spécifique d'ensemble
chargée de la prévention et de la gestion des conflits n'a
été mise en place par les États membres. Seuls les
conseils ministériels et le sommet des chefs d'États de la
région se réunissant périodiquement se penchaient sur des
questions de sécurité. Il est bien clair qu'il s'agissait de la
sécurité des régimes politique et des individus au pouvoir
soutenus parfois de l'extérieur de la CEPGL et où, Mobutu,
trônait sur les autres.
MUHINDUKA explique dans son ouvrage qu'en partie cette
hégémonie Mobutienne par son audience internationale et les
facilités ainsi mises à sa disposition par les puissances
étrangères et les institutions financières internationales
qui ont renfloué les caisses de la CEPGL.82(*) Ce qui a fait dire à de
nombreux observateurs, la CEPGL n'était qu'un `'club de trois chefs
d'États `' plutôt qu'un regroupement de trois États.
Mais à voir de plus près, la CEPGL est
plutôt une institution incapable de prendre en charge tous les
problèmes des États membres. Pendant longtemps, les relations
entre Kigali et Kinshasa, sont restée cordiales alors qu'entre Kigali et
Bujumbura, Kinshasa Bujumbura, elles sont restées tendues. En plus
l'implication de Kinshasa dans le renversement de Bagaza par Buyoya, plusieurs
incidents autour des frontières nationales, ont émaillé
les relations entre les deux leaders Burundais.
CONCLUSION
GÉNÉRALE
La relance de la CEPGL apparaît comme un moyen
idéal que les États membres devraient utiliser pour
rétablir le cadre de concertation, non seulement sur les questions de
développement économique, social et d'intégration
régionale, mais aussi sur celles de prévention, de gestion et de
résolution des conflits.
Au cours de ces cinq dernières années, des
initiatives ont été entreprises par différents partenaires
pour aider cette sous-région à sortir progressivement de la crise
politique qui la secoue mais aussi de la déstabilisation
sécuritaire qui la caractérise. Ainsi plusieurs accords ont
été signés dans le cadre de la relance de la CEPGL. L'on
note en plus de ces initiatives le rétablissement ou le
réchauffement des relations diplomatique entre la RD Congo et le Rwanda
comme la traque des FDLR qui s'était effectuée conjointement
entre les FARDC et les RDF. Il faut aussi remarquer que sur le plan
économico-commerciales échanges continuent à se faire
entre les trois États surtout au niveau des provinces
frontalières dont Goma-Gisenyi, Kamanyola-Bugarama, Cyangugu-Bukavu et
Uvira-Gatumba et Bujumbura.
Si on a remarqué des divergences de points de vue entre
les autorités dans la région mais on doit se rendre compte que
les peuples ou les nations ont continué à échanger
entre-elles sur plusieurs plans et que dans l'ensemble il y quoi à
repenser cette question.
L'étude sur l'application de la théorie de
l'intégration dans la région de grands lacs minimaliste est
partie d'un constat et d'une observation. Dans le souci de confirmer ou de
démonter l'universalité d'une théorie nous avons
pensé réfléchir sur cette question. La question principale
à laquelle nous voulions répondre dans cette étude
était celle de savoir les mécanismes adoptés par la CEPGL
dans le but d'intégrer les États de la sous-région sur le
plan économique, politique etc.Mais aussi déceler les
défis liés à l'intégration dans la
sous-région. Pour répondre à ces questions nous avons
formulés des hypothèses en termes des fils conducteurs lesquelles
devraient nous permettre d'arriver à l'objectif. La récolte des
données de recherche a été rendue possible par la
technique documentaire et par l'analyse du contenu. Les
phénomènes étudiés dans ce travail nous les avons
analysés avec la méthode comparative dans une approche
néofonctionalisme.
Néanmoins au regard des résultats que nous avons
découvert il y a lieu de dire que par rapport à notre
première hypothèse les mécanismes qui ont
été adoptés par la CEPGL pour intégrer les
États et leurs nations c'est entre autres la création des
entreprises commune par exemple la SINELAC, la création de la BDGL pour
afin aider les États dans le financement des projets et la
disponibilisation de la carte CEPGL afin de faciliter la circulation des
personnes et de leurs de leurs biens.Il faut aussi ajouter dans ce lot la
facilitation du commerce transfrontalier entre les petits commerçants de
la sous-région minimalisée. C'est pourquoi nous disons que notre
hypothèse est nuancée étant donné qu'on a pas
réussi à installer une véritable zone
libre-échangiste dans cette sous-région, il n'y a pas eu
d'harmonisation des tarifs douanier car la RDC a le sien, le Rwanda de
même et le Burundi aussi établi ses tarifs douanier selon sa
législation.Il y a aussi beaucoup d'obstacles tarifaires et non
tarifaires par rapport à cette question dans la sous-région entre
ces trois États.
Par ailleurs nous avons également découvert que
plusieurs défis et obstacles ont freiné cet élan
d'intégration entre ces États. Nous citons les défis
culturels soit les nations congolaises, Burundaise et celle rwandaise ne sont
pas parvenues à se rendre compte d'une culture sous-régionale.
Toutes ces nations ne se réduisent que dans leursfrontières
nationales. Les différentes guerres et implications politiques que
celles-ci ont entrainées. Les préjugés, les
stéréotypes et les généralisations ont fait que les
peuples de cette région se suspectent mutuellement.Il n'y a pas un
climat de confiance mutuelle entre les dirigeants car certains sont
impliqués dans les déstabilisations de leurs voisins et d'autres
entretiennent des basesarrières pour les rebellions qui sèment la
désolation et la déstabilisation de la sous-région. Notre
hypothèse est aussi confirmée.
Cependant nous devons alors affirmer dans cette étude
que de manière plausible la théorie d'intégration ne peut
s'appliquer dans ce format étant donné que les étapes de
l'intégration tout comme la plupart des phases ne semble pas être
effectives et que d'autres paramètres démontrent que cette
théorie ne peut pas s'appliquer pour le cas de la CEPGL vu ces handicap.
Ainsi la CEPGL et le États doivent fournir un plus d'efforts pour que
cela se matérialise et que l'intégration devienne une
réalité.
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IV. Notes des Cours
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11. Service d'information Publique ONU, MONUC :
Résolution adoptée par le Conseil de
Sécurité, 9 avril 1999, Kinshasa, DIPM 1er
Octobre 2004, p7
Table des
Matières
Épigraphe :..................................................................................I
Dédicace :...................................................................................II
Remerciement :..........................................................................III
Sigles et
Abréviation :.................................................................IV
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Erreur ! Signet non
défini.
0.1. Choix et Intérêt du Sujet
1
0.2. Délimitation du Sujet
2
0.3. Problématique
3
0.3. Hypothèses du Travail
6
0.5. Approche Méthodologique
9
0.6. Subdivision du travail
11
CHAPITRE I : NOTIONS SUR LA THEORIE DE
L'INTÉGRATION
12
I.1. Déblayage conceptuel
12
I.2. Différents types
d'intégration
14
I.3. Intégration politique
19
I.4. Intégration régionale
20
I.5. Les facteurs et critères
d'intégration
21
I.2. La sous-région des grands-lacs
Africains
24
Section II. L'origine de l'expression
Grands-Lacs
24
Section 3. CONFIGURATION DE LA SOUS-RÉGION
DE GRANDS LACS
25
§.1. Configuration géographique
25
§.2. Les caractéristiques de la
Sous-région des Grands-lacs
26
§.2.2. La Crise dans la Sous-région les
Grands-Lacs
27
2.2.2. Les conflits aux multiples facteurs
28
1.2. La deuxième guerre du Congo
(1998-2003)
30
CHAPITRE II : LA COMMUNAUTÉ
ÉCONOMIQUE DES PAYS DE GRANDS LACS ET LE PROCESSUS D'INTEGRATION
REGIONALE
36
II.1. Historique
36
2.2. Objectifs de la CEPGL
39
2.3. STRUCTURES DE LA CEPGL
41
2.3.1. ORGANES DE LA CEPGL
41
Section II : LES INSTITUTIONS
SPÉCIALISÉE DE LA CEPGL.
44
Section III : RELANCE DE LA CEPGL :
OBSTACLE ET OPPORTUNITE
48
CHAPITRE III : LES DÉFIS LIES A
L'INTÉGRATION DANS LA SOUS-RÉGION DES GRANDS-LACS AFRICAINS
52
Section 1. Les défis de l'intégration
des grands-lacs Africains
52
§.1. Les défis liés à
l'intégration politique
52
§.3. Faiblesses de la CEPGL
61
§.4. Les Causes de l'instabilité dans
la Sous-région des Grands-Lacs
64
Section II. Le Bilan de la CEPGL
68
CONCLUSION GÉNÉRALE
71
BIBLIOGRAPHIE
74
Table des Matières
76
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* 15 NGUYEN Quoc Dihn et Alii,
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* 16 NGUYEN , Op cit,
p 743
* 17 Maurice Bye et Destane de
BERNIS,Op cit., p33
* 18 Idem p 34.
* 19 Idem p 34.
* 20 Masson et Patillo
cité parSampawende Jules-Armand Tapsoba :intégration
monétaire africaine et changements structurels, thèse
doctoral, CERDI mars 2009, p 13
* 21Sampawende J.A.
TAPSOBA ; Op cit, p13
* 22 SAMPAWENDE J.A. T :
Op Cit. Pp 14-15
* 23 D. EASTON cité par
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* 24 PHILIPPE HUGON :
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édition,2009, p 230
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stratégie », Paris,Erasme, 2002, p 456.
* 27 Mampuya KANUK' op cit
2004, p80
* 28 ERICK NTUMBA B. Op cit.
2008 p 45
* 29 Déclaration de
Dar-es-Salaam du 20 novembre 2004 sur la paix, la Sécurité, le
Développement et la Démocratie dans la région des Grands
lacs
* 30 Convention de Gisenyi du
26 septembre 1976, annexe II
* 31Erick NTUMBA B. op cit p
45
* 32 PHILLIPE HUGON, Op
Cit, p. 151
* 33 Idem
* 34 Jean Emmanuel P. L'ONU
vue d'Afrique, Paris, Maison neuve & Larose,,2005 p.121.
* 35 Idem
* 36 M. FONTIER
,« Des nouvelles stratégies d'interventions indirectes des
grandes puissances ».In Hérodote n° 111,
4e Trimestre ,2003
* 37 Jean Emmanuel P. Op. Cit.
p 123
* 38 Jean Emmanuel P. op cit. p
124.
* 39 Phillipe Hugon, op
cit ; p 152
* 40 Jean E. Pondi, Opcit p
154
* 41 Philippe Hugon, Op
cit, p158
* 42 Elumbu BOFAYA J, Les
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réunion Tripartite Rwanda, Burundi et la RDCongo tenue du 24 au 28
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étrangères
* 44 Idem
* 45 Idem
* 46 ELUMBU BOFAYA J, Op cit
* 47CEPGL, Journal
Officiel, 1985, p41
* 48Art. 2 de la Convention
portant la création de la CEPGL
* 49 Art 2 convention portant
la création de la CEPGL. Op Cit
* 50 CIZA NCIKO F. La CEPGL
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paix et de la sécurité dans la région des grands lacs
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* 51 Article 6 à 10 de
la Convention de Gisenyi portant la création de la CEPGL
* 52 Protocole relatif à
la coordination des activités spécialisé de la CEPGL. Art
1-19
* 53 Art 19 à 23 de la
Convention de Gisenyi
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* 61 F. MISSER, Op cit, p.
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