1.4. Les activités économiques :
La structure économique et de l'emploi de la
région laisse apparaitre un taux d'évolution très lent du
marché de l'emploi. Cet espace frontalier se particularise par
l'importance du secteur primaire dans les activités de la population.
Plus de 80% des habitants da cette partie de la vallée vivent
principalement du secteur primaire. L'industrie est quasi inexistante mais
toutefois le secteur connait aujourd'hui un début dû à la
régionalisation de Matam Sénégal. Sur la rive gauche les
principales activités économiques sont :
? L'Agriculture : Elle mobilise près
de 70% de la population active. On dénombre dans la ville du
Sénégal14 périmètres irrigués, soit 195,8 ha
répartis entre 612 producteurs, soit une moyenne 0,31 ha par exploitant
(SAED Matam 2007). Cependant cette activité souffre d'un certain nombre
de problèmes dont le cout élevé des aménagements
hydro-agricoles (eau, intrants...), le déficit pluviométrique et
l'irrégularité des crues. A cela s'ajoute l'occupation des terres
de culture de « Diéri » en période hivernale par les
eaux de marigots de Diamel et de Navel. Les spéculations sont
composées du mil, du riz, de la patate douce, de la pastèque, de
l'oignon etc. La culture maraichère se développe de plus en plus
dans la ville et elle est pratiquée sur les berges du fleuve.
? L'élevage : Le cheptel qui est
constitué principalement de bovins, d'ovins (3000 têtes
dénombrées dans la commune), de volaille (12000
têtes)23. Les asins et les équins sont surtout
utilisés pour les travaux champêtres mais aussi pour le transport
intra-urbain. Le développement de l'élevage dans la ville souffre
d'un manque d'espace et des problèmes sanitaires comme la fièvre
du rift valley, les maladies parasitaires. Le taux d'accroissement annuel du
cheptel est de 3% dans la commune.
? La pêche : Cette activité
occupe une place importante dans la ville et est pratiquée par le groupe
socio-professionnel dit « soubalbé » vivants dans les
quartiers de Diamel, Navel et Soubalo. Elle est faite de façon
artisanale par près de 287 personnes. Les espèces
capturées sont composées de tilapia, lattis niloticus, l'etropus,
etc.
23 Source Inspection Générale des
Services Vétérinaires de Matam, 2004
UCAD - Département de géographie, Mémoire de
maîtrise de Géographie présenté par M. Barka BA 2010
36
« Les relations transfrontalières entre deux
villes jumelles du fleuve Sénégal : Matam Réo et Matam
Sénégal »
Tableau n°3 :
Répartition des pêcheurs et des pirogues de pêche
Secteurs
|
Nombre de
pêcheurs
|
Pirogues
|
Soubalo
|
63
|
34
|
Navel
|
84
|
35
|
Diamel
|
140
|
52
|
Total
|
287
|
121
|
Source : direction de pêche de Matam 2009
Il faut signaler que la pêche est en pleine
régression dans la ville. Ceci est dû à la non
régénération des ressources halieutiques, aux
difficultés d'accès au crédit et à la
vétusté du matériel. Ainsi, on assiste à la
migration des pêcheurs vers les régions de Saint-Louis et de la
Casamance ou même vers la Gambie.
Les activités du tertiaire sont constituées
principalement par le commerce et l'artisanat : ? Le commerce :
il occupe 2% de la population active. Les commerçants sont
répartis dans les deux marchés de la ville (marché central
de Tantadji situé sur le quai et celui de Diamel) et dans les quartiers.
Selon leur implantation (voire graphique), le marché central regroupe le
plus grand nombre de commerçants, suivis des quartiers de Soubalo, de
Tantadji et de Gourel Serigne. Ce secteur est handicapé par la fraude du
fait de la proximité de la République Islamique de la Mauritanie
d'où viennent des produits de première nécessité et
des appareils électroniques. Le commerce est confronté à
d'autres problèmes dont l'exigüité du marché central,
le délabrement des ponts rendant difficile l'approvisionnement de la
ville. Cette situation a rendu peu dynamique le commerce local.
UCAD - Département de géographie, Mémoire de
maîtrise de Géographie présenté par M. Barka BA 2010
37
« Les relations transfrontalières entre deux
villes jumelles du fleuve Sénégal : Matam Réo et Matam
Sénégal »
Graphique 3 :
répartition des commerçants de Matam
Sénégal :
5% 5%
Marché central
Soubalo
Tantadji
Gourel Serigne
Navel
Diamel
24%
Source : service régional du commerce 2007
10%
12%
44%
? L'artisanat : Il constitue la
deuxième activité du secteur tertiaire dans la commune. Les
activités artisanales sont composées, de la teinture, de la
bijouterie, de la cordonnerie et de la poterie etc. Selon le recensement de la
chambre de métier, la ville comptait en 2005 près de 231 artisans
dont 21% de femmes regroupées en GIE et GPF s'activant autour de la
teinture, de la filature, du tissage, du tricotage, de la broderie, de la
coupe, de la couture et de la transformation des produits agricoles
Tableau4 :
Répartition des actifs du secteur artisanal
Grades
|
Artisanat de
Production
|
Artisanat d'Art
|
Artisanat de Service
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Maîtres artisans
|
55
|
00
|
25
|
35
|
26
|
00
|
Artisans
|
35
|
00
|
00
|
15
|
10
|
00
|
Compagnons
|
25
|
00
|
00
|
00
|
02
|
00
|
Chefs
d'entreprises
|
03
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
TOTAL
|
118
|
00
|
25
|
50
|
38
|
00
|
Source : Chambre des métiers de Matam (données
de 2005)
UCAD - Département de géographie, Mémoire de
maîtrise de Géographie présenté par M. Barka BA 2010
38
« Les relations transfrontalières entre deux
villes jumelles du fleuve Sénégal : Matam Réo et Matam
Sénégal »
La population de la wilaya de Gorgol est en majorité
rurale (80 % des ménages sont agriculteurs). 13 % sont comptabilises au
chômage (Mauritanie : 29 %) et 36 % serait analphabètes
(Mauritanie : 57 %)24. La région est la deuxième du
pays en surfaces cultivées. Ses activités sont essentiellement
composées de :
? L'agriculture qui est donc la première
activité vivrière de la région, occupe700 ha de culture
dieri et 2000 ha de culture oualo ainsi que 2000 ha de
périmètres irrigués font vivre la région. 40 % des
familles vivent principalement de cette activité et 26 % des familles
l'utilisent en activité secondaire25.
? L'élevage, seconde activité économique
de la région est de type extensif et les troupeaux effectuent des
migrations saisonnières à la recherche de points d'eau et de
pâturages. Aucune industrie agroalimentaire ne s'y est pourtant
installée26.
? Le commerce est la troisième activité
économique de la région. Organisées en coopératives
ou en associations, les femmes réalisent et vendent des melhafas
(voiles) et des pièces de coton colorées
réputées dans toutes les régions avoisinantes. Comme
toutes les villes de la région, Matam Réo reste aussi
dominée sur le plan économique par le secteur primaire. Plus de
80% de sa population s'activent dans l'agropastoralisme et l'industrie est
quasi inexistante dans toute la région. Le commerce constitue
aujourd'hui, le moteur de développement de la ville. C'est aussi une
activité transfrontalière.
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