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Perception du risque lié à  l'habitat insalubre en milieu urbain. Cas de la commune Kamalondo en RDC

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par Michel Kabamba Nzaji
Université de Kamina -  2008
  

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DISCUSSION

En matière de position sociale dans les ménages soumis à nos investigations, il s'est dégage qu'environ 73% étaient constitués des membres de familles nucléaires (32% de parents et 41% d'enfants). Les 27% restants représentaient les membres de familles étendues ou les visiteurs. Ce dernier aspect a mis en évidence le fait qu'un ménage en Afrique n'est pas une exclusivité de la famille nucléaire. Ici l'hospitalité est encore une valeur de premier plan.

Les résultats rassemblés dans le tableau 2 sont intéressants dans la mesure où ils permettent de constater que presque 60% de la population enquêtée a fréquenté l'école secondaire et 13% ont atteint le niveau universitaire. Ces données indiquent à la fois le chemin parcouru et celui qui reste à parcourir dans le domaine de l'éducation de la population.

Le tableau 3 a montré que l'ancienneté des habitants de la commune Kamalondo oscille entre 1 et 69 ans et que la durée moyenne s'élève à 10#177;11 ans. Nous avons justifié cet attrait vers Kamalondo, en dépit de ses conditions urbanistiques inadéquates pour la vie, en évoquant principalement la situation géographique de l'entité administrative concernée, c'est-à-dire son rapprochement de la commune de Lubumbashi. En effet, cette dernière constitue jusqu'à ce jour le lieu où sont implantés les principaux centres d'intérêt de la ville de Lubumbashi.

Au sujet la taille du ménage à Kamalondo, nos résultats ont indiqué qu'elle varie généralement entre 2 et 17 personnes ; avec un nombre moyen de membres s'élevant à 8#177;3. Comparativement aux résultats de l'enquête MICS2 effectuée par l'Unicef en 2001 sur toute l'étendue de la RD Congo, les ménages congolais comptaient en moyenne 6 personnes et près de la moitié étaient composés de 7 personnes ou plus ; ce qui laisse entrevoir une nette augmentation quantitative par rapport à 1984 (année du dernier recensement de la population) où le nombre moyen des membres de ménage était de 5. Ainsi, nous avons observé une croissance assez nette de la taille du ménage congolais.

Comme repris par la figure 2, nous avons constaté que les ménages de Kamalondo sont majoritairement sous la responsabilité masculine (75%), ce qui représente 3 ménages sur 4 ; et un ménage sur quatre (25%) est dirigé par une personne de sexe féminin. Ce dernier taux reste tout de même supérieur à ceux concernant la ville de Kinshasa. En effet Ngondo8 a observé une tendance à l'accroissement de femmes comme chef de ménage dans la ville de Kinshasa : 8% en 1974, 14% en 1984 et à 16% en 1995. De même, les résultats de l'enquête MICS2, réalisée en 2001 par l'Unicef dans notre pays ont conduit à 14,3% comme proportion des ménages dirigés par une personne de sexe féminin, soit un ménage sur sept. Par ailleurs nous adhérons à l'argumentation de Ngondo quand il justifie la progression du nombre de femmes dans la direction des ménages par l'annulation d'un ménage antérieur, le divorce ou le décès du conjoint.

Par rapport à la variable statut matrimonial du chef de ménage, nous avons noté qu'un peu plus de 6 chefs de ménages sur 10 sont mariés (62,3%) et 37,7% des ménages sont sous la direction des personnes avec statut matrimonial autre que marié et ne vivant pas en couple. L'importance de la proportion des ménages avec responsable non marié nous poussera à penser qu'il existe à Kamalondo un grand nombre de familles monoparentales. Ce facteur peut être attribué notamment au divorce, au décès du conjoint et aux naissances en dehors de mariage.

Selon la figure 3, de tous les chefs de ménage habitant la commune, environ un seul sur deux (54,9%) exerce une profession quelconque. Les 45,1% des responsables restants sont sans profession spécifique ou sans emploi. Ceci n'est pas étonnant car le chômage dans les pays en développement est l'un des principaux paramètres. Les conséquences socio-économiques qui en découlent sont remarquables. Par manque d'un emploi décent, un chef de ménage est censé se battre et développer des mécanismes de survie pour la subsistance du ménage. Cette situation assez critique n'échappe pas à ONU-Habitat qui, dans son rapport de la troisième session du forum urbain mondial, déclare qu'il est rentable de corriger ces inégalités intra-urbaines et qu'il n'est pas surprenant dans ces conditions de constater que dans bien des villes africaines les entreprises et les ménages ne subsistent que grâce à leur propre acharnement et d'observer la quasi inexistence des services publics en dehors des quartiers favorisés9.

Par ailleurs, le même motif permet d'interpréter le fait qu'un peu plus de 6 ménages sur 10 (62%) vivent sous le statut de locataire dans la commune de Kamalondo.

En matière de connaissance des risques sanitaires (tableau 6), sept personnes sur dix (70%) ont répondu par l'affirmatif, joignant certains comportements et pratiques à quelques pathologies susceptibles de sévir au sein du ménage. Et près de trois répondants sur dix (30%) n'estiment aucun risque pour la santé tant au sein de l'habitat qu'au sein du quartier. Les plaintes formulées dans 70% des cas sont à rapporter de celles évoquées par Norman King et Jo Anne Simard sur l'ampleur du problème des logements insalubres dans la région Montréalaise en 1998. Ici les plaintes concernaient principalement la présence de vermine, les problèmes de chauffage et d'infiltration d'eau, d'humidité et de contamination par les moisissures10.

A la question relative au type de risque sanitaire dans la commune Kamalondo, environ un habitant sur deux (49%) redoute les maladies diarrhéiques résultant probablement à la gestion incorrecte des excrétas et de celle des autres déchets. Part contre 35% de la population pointent la malaria comme conséquence majeure de l'insalubrité qu'ils endurent; au moment où 6% déplorent des maladies respiratoires et 1,5% d'habitants pensent aux accidents susceptibles de se produire au sein du logement. Les réponses ainsi recueillies sont semblables à celles enregistrées par Alassane Amadou Djigo au Sénégal et où les facteurs les plus cités sont la dysenterie amibienne, la diarrhée, le paludisme et l'infection respiratoire aigue11. Il est aussi intéressant de relever que les mêmes constats ont été relevés par Jean-Marie Leboutte dans son étude en 1994, vis-à-vis de leur logement, plus des trois quarts des français ne pensent pas que leur santé est aujourd'hui menacée dans leur foyer, même après avoir été soumis à toute une liste de menaces potentielles pour la santé dans leur logement12.

De tous les répondants à notre questionnaire sur la menace estimée dans le logement (tab 7), 55.4% des habitants pensent être menacés par les insectes et animaux nuisibles pour la santé. L'encombrement, dans lequel vivent la plupart des ménages de cette commune favorise une pullulation des insectes. Cela peut s'expliquer par la non application des mesures d'hygiène de base et aussi par l'inexistence d'un service spécialisé dans l'assainissement du milieu.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon