PERCEPTION DU RISQUE LIE A L'HABITAT INSALUBRE EN MILIEU
URBAIN
(Cas de la Commune Kamalondo)
Kabamba Nzaji(*), Numbi
Wa Ngoy, Banza Katchelewa(*), Kabyla
Ilunga
RESUME
L'étude menée sur la perception du risque
sanitaire dans la commune de Kamalondo, ville de Lubumbashi en RD. Congo,
montre que le logement de cette commune répond très peu aux
critères recommandés par l'Organisation mondiale de la
santé (OMS).Plusieurs raisons qui justifient cette insalubrité de
l'habitat en milieu urbain sont évoquées dans cet
article.
INTRODUCTION
L'insalubrité de l'habitat demeure une
préoccupation considérable dans plusieurs villes à travers
le monde. Elle est définie par la notion de danger qui associe la
dégradation de tout immeuble, bâti ou non, qu'il soit vacant ou
occupé, et ayant des effets négatifs sur la santé des
occupants ou des voisins1. Déjà au
début du vingtième siècle, un mouvement motivé par
divers problèmes de santé s'était formé à
New York en vue d'améliorer les conditions de
logement2. Compte tenu de l'impact de l'habitat sur
la santé physique, mentale et sociale, plusieurs travaux montrent qu'un
logement convenable,c'est-à-dire favorable à la santé,doit
notamment jouir de la sécurité d'occupation,être
suffisamment grand, lumineux, chauffé, aéré, physiquement
accessible et équipé des infrastructures de base tels que
l'adduction d'eau,l'assainissement et la collecte des déchets. Il doit
en outre se situer dans un environnement de qualité sur le plan
écologique et sanitaire3.
Paradoxalement, les populations des grandes villes des pays en
développement semblent indifférentes aux maladies respiratoires
causées par la pollution de l'air, au paludisme favorisé par une
mégestion et une mauvaise conservation de l'eau, à la
précarité des logements, à la déforestation et
à l'approvisionnement de la biodiversité qui, chaque
année, occasionnerait principalement en Afrique plus d'un million de
victimes de moins de cinq ans4.
Cependant, la manière dont l'homme perçoit les
risques et y réagit est conditionnée par son expérience et
par les informations et valeurs émanant de sources telles que la
famille, la société et les instances dirigeantes. C'est un
apprentissage qui commence dès l'enfance, lorsqu'on apprend aux enfants
à ne pas jouer avec le feu, et qui est constamment
réactualisé à l'âge adulte. L'individu n'a aucune
prise de conscience sur certains de ces risques, telles que les flambées
épidémiques, en revanche, il peut en aggraver ou en
atténuer d'autres, comme le tabagisme ou autres pratiques qui nuisent
à la santé. L'obligation de réduire les risques autant que
possible pour vivre longtemps et en bonne santé incombe à la fois
aux individus, à l'ensemble de la population et aux
gouvernements5.
La ville de Lubumbashi, en République
Démocratique du Congo (RDC), ne fait pas exception en matière
d'insalubrité de l'habitat. Les administrés résistent au
changement de comportement face à l'insalubrité de l'habitat et
de l'environnement qu'ils continuent à polluer allégrement et
sans gêne, ni inquiétude. En plus, les ménages
considèrent souvent l'amélioration de l'assainissement comme une
commodité personnelle accompagnée de bienfaits personnels
plutôt que comme une responsabilité publique qui peut expliquer
que le développement de stratégies nationales soit moins
perçu comme un impératif
politique6.
La présente étude a pour objectif
général de contribuer à l'amélioration de la
santé des populations urbaines pauvres par l'accroissement de la
perception des risques sanitaires attribuables à l'habitat insalubre
à travers le monde. Elle s'est assignée comme objectifs
spécifiques : l'évaluation du niveau des connaissances sur
les risques encourus en occupant un habitat insalubre et la description de la
connaissance des mesures préventives de l'insalubrité dans ce
milieu.
I. METHODOLOGIE
I.1. Types d'étude
Nous avons effectué une étude descriptive
transversale dans les deux quartiers composant la Commune de Kamalondo, dans la
ville de Lubumbashi, selon la stratégie d'enquête évaluant
le niveau de connaissances, attitudes et pratiques sur la perception des
risques au sein de l'habitat.
I.2. Site d'enquêtes
Nous avons retenu la commune Kamalondo comme site
d'enquête. Elle est à la fois la plus ancienne, après la
commune de Lubumbashi, et la plus petite des sept communes de la ville de
Lubumbashi. Elle se caractérise par une forte densité avec
une gestion défectueuse et incorrecte des déchets et, dans la
plupart des cas, les latrines sont de type arabe. C'est ainsi que l'ampleur de
la dégradation de l'infrastructure de base et de l'environnement n'a pas
épargné cette commune.
I.3. Population d'étude et taille de
l'échantillon
Notre population cible de l'étude est l'ensemble des
parcelles de la commune Kamalondo (2157), réparties dans les deux
quartiers. Notre échantillon a eu une taille calculée par la
formule n=Z2P.Q/d2 où Z est le seuil de confiance
au risque de 5% avec Z=1,967.Il est de 390
parcelles sélectionnées sur base d'une méthode
probabiliste par la technique d'échantillonnage aléatoire
systématique. Le pas de sondage (k) calculé est de 1 parcelle sur
6, soit 390/2157.
I.4. Méthode de collecte des données
Un questionnaire préétabli en français et
anonyme a servi d'outil de collecte d'informations qui ont porté sur les
connaissances des ménages en rapport avec l'habitat insalubre. Avant le
début de l'enquête le questionnaire a été
préalablement testé dans quelques trente ménages de la
commune de Kenya, voisine directe à celle de Kamalondo
I.5. Outils informatiques d'analyse
Le traitement et l'analyse ont été
effectués à l'aide du logiciel Epi info 2004, version 3.3.2. Le
logiciel Excel 2007 a servi dans la présentation des variables
qualitatives sous forme des tableaux et des graphiques.
II. RESULTATS
II.1. Répartition des personnes
interviewées
Nous présentons dans le tableau 1 la répartition
de toutes les personnes enquêtées en fonction de leur position
sociale dans les différents ménages. Il se dégage de la
distribution considérée que les enfants, filles et fils,
représentent à eux seuls 41% alors que le taux des parents,
époux et épouses, est d'environ 32%.
Tableau 1. Distribution des
statuts des répondants dans les ménages considérés
Statut de l'interviewé:
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Epouse
|
104
|
26,7
|
Epoux
|
19
|
4,9
|
Fille
|
85
|
21,8
|
Fils
|
75
|
19,2
|
Visiteur (euse)
|
16
|
4,1
|
Autre
|
91
|
23,3
|
Total
|
390
|
100
|
II.2. Niveau d'étude des interviewés
En ce qui concerne le niveau d'études, il
apparaît de manière claire que le degré secondaire occupe
la place de choix avec 58,5% des interviewés.
Tableau 2. Distribution selon
les niveaux d'étude des interviewés
Niveau d'étude
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Primaire
|
111
|
28,5
|
Secondaire
|
228
|
58,5
|
Universitaire
|
45
|
11,5
|
Post universitaire
|
6
|
1,5
|
Total
|
390
|
100
|
II.3. Ancienneté et taille des ménages
Les 390 ménages interviewés ont
présenté une ancienneté dans le quartier variant entre 1
et 69 ans, avec une moyenne d'ancienneté s'élevant à
10#177;11 ans. Cependant la plupart des ménages habitent le quartier
depuis un an. Quant à la taille des ménages, elle varie entre 2
et 17 personnes ; avec un nombre moyen de membres s'élevant à
8#177;3. Et la plupart des ménages sont composés de 8 personnes,
le quart d'entre eux ont 6 membres.
Tableau 3. Distribution selon
l'ancienneté et taille des ménages interviewés
Ancienneté et taille de ménages
|
Observation faite Sur 390 ménages
|
Minimum
|
Premier quartile
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Troisième quartile
|
Maximum
|
Mode
|
Ancienneté en années
|
1
|
2
|
10
|
11
|
13
|
69
|
1
|
Taille(personnes)
|
2
|
6
|
8
|
3
|
10
|
17
|
8
|
II.4. Genre des chefs des ménages
Environ 75% des ménages ont pour chef une personne de
sexe masculin et les 25% restants sont sous la responsabilité de femmes.
Figure 1. Distribution des chefs des ménages selon
le sexe
II.5. Statut matrimonial des chefs des
ménages
De 390 personnes ayant répondu à notre
questionnaire, environ 62 % des chefs de ménages sont
mariés ; 19,2% des ménages sont sous la
responsabilité des célibataires, 9,5% de chefs des ménages
sont des veufs et veuves dans la commune de Kamalondo.
Tableau 4. Distribution selon
statut matrimonial des chefs de ménages:
Statut matrimonial:
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Célibataire
|
75
|
19,2
|
Divorcé(e)
|
35
|
9
|
Marié(e)
|
243
|
62,3
|
Veuf (ve)
|
37
|
9,5
|
Total
|
390
|
100
|
II.6. Profession de chefs des ménages
54,9% des chefs de ménages exercent une profession
rémunératrice quelconque tandis que les autres sont sans emploi.
Figure 3. Distribution de chefs
des ménages selon la profession
II.7. Statut par rapport au logement
Près de 62 % des ménages de la commune de
Kamalondo sont locataires et 38% logent dans leurs propres maisons.
Figure 4. Distribution de statut
par rapport au logement
II.8. Niveau de connaissance des répondants
70% des habitants reconnaissent que certaines pratiques et/ou
comportements sont susceptibles de générer la maladie au sein de
leur habitat au moment où les 30% restants ne voient aucun risque pour
la santé au sein de leur habitat, voire au sein des quartiers.
Tableau 5. Distribution selon le
niveau de connaissance du risque sanitaire
Connaissance des pratiques et/ou comportements
dangereux:
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
274
|
70,3
|
Non
|
116
|
29,7
|
Total
|
390
|
100
|
II.9. Conséquences de l'insalubrité
connues
49% des habitants de la commune Kamalondo redoutent les
maladies diarrhéiques. Environ 35% d'entre eux pointent la malaria comme
conséquence majeure de l'insalubrité, 1,5% pensent plutôt
aux accidents domestiques ; 6% aux maladies respiratoires et presque 7% ne
considèrent aucun risque.
Tableau 6. Répartition
des conséquences de l'insalubrité connues au sein du logement
/quartier insalubre
Quelques conséquences
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Accidents domestiques
|
6
|
1,5
|
maladies diarrhéiques
|
191
|
49
|
maladies respiratoires
|
24
|
6,2
|
Malaria
|
135
|
34,6
|
Ne sait pas
|
27
|
6,9
|
Verminoses intestinales
|
7
|
1,8
|
Total
|
390
|
100
|
II.10. Menace estimée dans le logement
D'après l'enquête, 55.4% des habitants s'estiment
menacés par les insectes et animaux nuisibles pour la santé,
à cause des maladies dont ils sont vecteurs. 21.3% décrient la
gestion des ordures et des excrétas dans les logements et au
quartier ; 4.9% se plaignent des bruits extérieurs et 2.3%
d'habitants s'estiment menacés par la qualité du logement (fentes
aux murs, plafond vétuste, pavement inexistant ou délabré,
petite taille des locaux, manque d'aération,...).
Tableau 7. Distribution selon la
menace pour la santé du ménage estimée dans le logement
à Kamalondo
Menace
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Bruits extérieurs
|
19
|
4,9
|
Fente
|
9
|
2,3
|
Humidité
|
28
|
7,2
|
insectes et animaux nuisibles
|
216
|
55,4
|
Ordures et excrétas
|
83
|
21,3
|
Promiscuité
|
30
|
7,7
|
Autres
|
5
|
1,3
|
Total
|
390
|
100
|
DISCUSSION
En matière de position sociale dans les ménages
soumis à nos investigations, il s'est dégage qu'environ 73%
étaient constitués des membres de familles nucléaires (32%
de parents et 41% d'enfants). Les 27% restants représentaient les
membres de familles étendues ou les visiteurs. Ce dernier aspect a mis
en évidence le fait qu'un ménage en Afrique n'est pas une
exclusivité de la famille nucléaire. Ici l'hospitalité est
encore une valeur de premier plan.
Les résultats rassemblés dans le tableau 2 sont
intéressants dans la mesure où ils permettent de constater que
presque 60% de la population enquêtée a fréquenté
l'école secondaire et 13% ont atteint le niveau universitaire. Ces
données indiquent à la fois le chemin parcouru et celui qui reste
à parcourir dans le domaine de l'éducation de la population.
Le tableau 3 a montré que l'ancienneté des
habitants de la commune Kamalondo oscille entre 1 et 69 ans et que la
durée moyenne s'élève à 10#177;11 ans. Nous avons
justifié cet attrait vers Kamalondo, en dépit de ses conditions
urbanistiques inadéquates pour la vie, en évoquant principalement
la situation géographique de l'entité administrative
concernée, c'est-à-dire son rapprochement de la commune de
Lubumbashi. En effet, cette dernière constitue jusqu'à ce jour le
lieu où sont implantés les principaux centres
d'intérêt de la ville de Lubumbashi.
Au sujet la taille du ménage à Kamalondo, nos
résultats ont indiqué qu'elle varie généralement
entre 2 et 17 personnes ; avec un nombre moyen de membres s'élevant
à 8#177;3. Comparativement aux résultats de l'enquête MICS2
effectuée par l'Unicef en 2001 sur toute l'étendue de la RD
Congo, les ménages congolais comptaient en moyenne 6 personnes et
près de la moitié étaient composés de 7 personnes
ou plus ; ce qui laisse entrevoir une nette augmentation quantitative par
rapport à 1984 (année du dernier recensement de la population)
où le nombre moyen des membres de ménage était de 5.
Ainsi, nous avons observé une croissance assez nette de la taille du
ménage congolais.
Comme repris par la figure 2, nous avons constaté que
les ménages de Kamalondo sont majoritairement sous la
responsabilité masculine (75%), ce qui représente 3
ménages sur 4 ; et un ménage sur quatre (25%) est
dirigé par une personne de sexe féminin. Ce dernier taux reste
tout de même supérieur à ceux concernant la ville de
Kinshasa. En effet Ngondo8 a observé une
tendance à l'accroissement de femmes comme chef de ménage dans la
ville de Kinshasa : 8% en 1974, 14% en 1984 et à 16% en 1995. De
même, les résultats de l'enquête MICS2,
réalisée en 2001 par l'Unicef dans notre pays ont conduit
à 14,3% comme proportion des ménages dirigés par une
personne de sexe féminin, soit un ménage sur sept. Par ailleurs
nous adhérons à l'argumentation de Ngondo quand il justifie la
progression du nombre de femmes dans la direction des ménages par
l'annulation d'un ménage antérieur, le divorce ou le
décès du conjoint.
Par rapport à la variable statut matrimonial du chef de
ménage, nous avons noté qu'un peu plus de 6 chefs de
ménages sur 10 sont mariés (62,3%) et 37,7% des ménages
sont sous la direction des personnes avec statut matrimonial autre que
marié et ne vivant pas en couple. L'importance de la proportion des
ménages avec responsable non marié nous poussera à penser
qu'il existe à Kamalondo un grand nombre de familles monoparentales. Ce
facteur peut être attribué notamment au divorce, au
décès du conjoint et aux naissances en dehors de mariage.
Selon la figure 3, de tous les chefs de ménage habitant
la commune, environ un seul sur deux (54,9%) exerce une profession quelconque.
Les 45,1% des responsables restants sont sans profession spécifique ou
sans emploi. Ceci n'est pas étonnant car le chômage dans les pays
en développement est l'un des principaux paramètres. Les
conséquences socio-économiques qui en découlent sont
remarquables. Par manque d'un emploi décent, un chef de ménage
est censé se battre et développer des mécanismes de survie
pour la subsistance du ménage. Cette situation assez critique
n'échappe pas à ONU-Habitat qui, dans son rapport de la
troisième session du forum urbain mondial, déclare qu'il est
rentable de corriger ces inégalités intra-urbaines et qu'il
n'est pas surprenant dans ces conditions de constater que dans bien des villes
africaines les entreprises et les ménages ne subsistent que grâce
à leur propre acharnement et d'observer la quasi inexistence des
services publics en dehors des quartiers
favorisés9.
Par ailleurs, le même motif permet d'interpréter
le fait qu'un peu plus de 6 ménages sur 10 (62%) vivent sous le statut
de locataire dans la commune de Kamalondo.
En matière de connaissance des risques sanitaires
(tableau 6), sept personnes sur dix (70%) ont répondu par l'affirmatif,
joignant certains comportements et pratiques à quelques pathologies
susceptibles de sévir au sein du ménage. Et près de trois
répondants sur dix (30%) n'estiment aucun risque pour la santé
tant au sein de l'habitat qu'au sein du quartier. Les plaintes formulées
dans 70% des cas sont à rapporter de celles évoquées par
Norman King et Jo Anne Simard sur l'ampleur du problème des logements
insalubres dans la région Montréalaise en 1998. Ici les plaintes
concernaient principalement la présence de vermine, les problèmes
de chauffage et d'infiltration d'eau, d'humidité et de contamination par
les moisissures10.
A la question relative au type de risque sanitaire dans la
commune Kamalondo, environ un habitant sur deux (49%) redoute les maladies
diarrhéiques résultant probablement à la gestion
incorrecte des excrétas et de celle des autres déchets. Part
contre 35% de la population pointent la malaria comme conséquence
majeure de l'insalubrité qu'ils endurent; au moment où 6%
déplorent des maladies respiratoires et 1,5% d'habitants pensent aux
accidents susceptibles de se produire au sein du logement. Les réponses
ainsi recueillies sont semblables à celles enregistrées par
Alassane Amadou Djigo au Sénégal et où les facteurs les
plus cités sont la dysenterie amibienne, la diarrhée, le
paludisme et l'infection respiratoire aigue11. Il
est aussi intéressant de relever que les mêmes constats ont
été relevés par Jean-Marie Leboutte dans son étude
en 1994, vis-à-vis de leur logement, plus des trois quarts des
français ne pensent pas que leur santé est aujourd'hui
menacée dans leur foyer, même après avoir été
soumis à toute une liste de menaces potentielles pour la santé
dans leur logement12.
De tous les répondants à notre questionnaire sur
la menace estimée dans le logement (tab 7), 55.4% des habitants pensent
être menacés par les insectes et animaux nuisibles pour la
santé. L'encombrement, dans lequel vivent la plupart des ménages
de cette commune favorise une pullulation des insectes. Cela peut s'expliquer
par la non application des mesures d'hygiène de base et aussi par
l'inexistence d'un service spécialisé dans l'assainissement du
milieu.
CONCLUSION
Etant donné les conditions de vie des populations
urbaines africaines qui, idéalement requièrent le confort, la
sécurité, la diversité, la santé des habitants
de la commune de Kamalondo est par contre doublement menacée par les
risques infectieux, physiques et chimiques associés à l'habitat
insalubre, aux dangers liés à la circulation, à la
violence sociale, etc.
Les résultats de nos investigations ont montré
que l'ancienneté des ménages interviewés varie entre 1 et
69 ans et que la taille des ménages oscille entre 2 et 17 personnes.
Environ 75% des ménages ont pour chef une personne de sexe masculin et
les 25% restants sont sous la responsabilité de femmes. Par rapport au
statut des chefs de ménage, 62 % sont locataires et 38% logent dans
leurs propres maisons. 70% des habitants reconnaissent que certaines pratiques
et/ou comportements sont susceptibles de générer la maladie au
sein de leur habitat au moment où les 30% restants ne voient aucun
risque pour la santé au sein de leur habitat, voire au sein des
quartiers. Concernant les conséquences liées aux mauvaises
conditions de logement, 49% des habitants de la commune Kamalondo redoutent les
maladies diarrhéiques, 35% d'entre eux pointent la malaria, 1.5% aux
accidents domestiques, 6% aux maladies respiratoires. En outre 55,4% des
habitants s'estiment menacés par les insectes et animaux nuisibles pour
la santé, à cause des maladies dont ils sont vecteurs. 21,3%
décrient la gestion des ordures et des excrétas dans les
logements et au quartier ; 4,9% se plaignent des bruits extérieurs
et 2,3% d'habitants s'estiment menacés par la qualité du logement
(fentes aux murs, plafond vétuste, pavement inexistant ou
délabré, petite taille des locaux, manque d'aération,
...).
Eu égard à ce qui précède, la
principale leçon que nous pouvons tirer de cette enquête est que
l'information relative aux risques sanitaires attribuables à
l'insalubrité de l'habitat ne circule pas convenablement entre
l'émetteur (pouvoirs publics, les médias, ...) et le
récepteur (la population). Pour la santé de tous, les dirigeants
actuels devront d'abord, prendre l'engagement de fournir une information
correcte, suffisante et adaptée à la population de
responsabilité, en usant des canaux appropriés pour la
transmission du message au sujet des risques sanitaires au sein de l'habitat.
En suite, ils doivent opter pour une politique intégrant le
ménage dans le maintien des conditions de salubrité et dans la
gestion des déchets produits
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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ministérielle sur l'environnement et la santé, Habitat et
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l'épidémiologie de base et aux principes statistiques pour la
lutte contre les maladies tropicales ; Guide du Stagiaire,
2002 ; 137p.
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Lubumbashi ; 2003 ; 192p.
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Zaïre-Afrique, Kinshasa ; 1996 ; pp.419-444.
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l'action ; Vancouver (Canada), 2006 ; 8p.
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usées et son impact sur la situation sociosanitaire des populations de
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svt. Buts de la Santé pour tous : La politique de la santé en
Europe. Copenhague, Bureau régional de l'OMS pour l'Europe, 1993
(Série européenne de la Santé pour tous N° 4).
* Ecole de Santé de
l'Université de Kamina
* Ecole de Santé de
l'Université de Lubumbashi