Chapitre I : Généralité sur les
zones à déficit hydrique:
La zone aride est caractérisée à la fois
par son climat toujours peu pluvieux, et parfois très sec, et
très irrégulier, et par sa végétation
herbacée ou fructescente, rarement arborée.
Elle est subdivisée en zone désertique (hyper
aride), zone aride proprement dite et zone subaride (semi aride), en fonction
des conditions climatiques, et, partant, des caractères de la
végétation, à chacune d'elles correspondent des sols
typiques (Aubert, 1960).
L'aridité ne doit pas être confondue avec la
sécheresse, concept météorologique à
référence temporelle- phénomène conjoncturel
(période, année sèche).
L'aridité a de fortes implications hydrologiques et
édaphiques dont elle est indissociable (Aggoussine, 2003).
L'Algérie est classée comme étant une
zone semi- aride à aride du fait de l'importance de
l'évapotranspiration par rapport aux précipitations. Selon
Halitim (1988), la zone aride couvre près de 95% du territoire national,
dont 89,5% dont le domaine hyper aride (saharien) (Nedjraoui, 2003).
1- La notion d'aridité :
Malgré l'importance des travaux (De Martonne, 1926;
Tornthwaite, 1948 ; Emberger, 1955 ; Bagnouls et Gaussen, 1957 ; Du bief, 1963
; Vernemmen, 1969 ; Le Houerou, 1975) cités in Halitim (1988) et
consacrés à l'aridité et en particulier à sa
définition et à sa quantification, ce concept n'est pas encore
bien connu.
Il est difficile de définir un milieu aride, une telle
définition tient compte des notions diverses relevant de la
climatologie, de la morphologie et de la biologie (surtout
végétale) (Le Houerou, 1995).
Selon Aggoussine (2003), l'aridité ne peut être
définie uniquement par de faibles précipitations moyennes
annuelles, mais aussi par leur irrégularité dans l'espace et dans
le temps et par une forte évapotranspiration. Les jours où il ne
tombe que des gouttes ou des précipitations non mesurables
(inférieur à 5 mm) peuvent être 3 à 4 fois plus
nombreuses que les jours de précipitations mesurables, Ces jours sont
d'autant plus nombreux que l'aridité est grande.
En effet, pour une répartition identique de la
pluviosité au cours de l'année et pour une même hauteur
annuelle des précipitations efficaces, les différents types de
sols ne présentent pas les mêmes réactions à
l'aridité climatique. C'est ainsi que certains sols permettent au
végétal d'avoir une période de végétation
plus longue et ceci uniquement en fonction des caractéristiques physico-
chimiques de leurs horizons (Floret et Pontanier, 1984)
L'aridité n'est pas due uniquement au climat, mais
essentiellement à une action humaine (le déboisement, l'incendie,
le pâturage intensif, etc.) : la dégradation anthropique du tapis
végétal entraîne une augmentation des maximums des
températures et celle du sol à pour effet de diminuer les
capacités de stockage de l'eau : ce type de dégradation concluent
Stewart (68), Daget (1977 a), Pouget (1980 b), Floret et Pontanier (1982),
Conjuguent les effets pour renforcer l'aridité d'origine climatique.
Généralement la zone aride est subdivisée en
trois domaines comme suit (Emberger 1955 ; le Houerou, 1975) :
- Le domaine hyper aride dont la pluviométrie est
inférieure a 100 mm.
- Le domaine aride proprement dit dont la pluviométrie est
comprise entre 100 et 300- 400 mm.
- Le domaine semi- aride dont la pluviométrie est
comprise entre 300- 400 mm et 600 mm. Selon certains écologistes, le
terme désert vrai devrait être réservé de
façon exclusive aux zones à climat hyper aride (Ramade, 2003).
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