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 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
INTRODUCTION GENERALE : 
La  multiplication  des  conférences  internationales  sur
 l'eau  depuis  près  de  trente  ans  et  
1  
l'engagement  récent  de  la  communauté 
internationale   à  diminuer  d'ici  2015  le  nombre  de  
personnes   dans   le   monde   n'ayant   pas   un   accès
  sûr   à   l'eau   potable   et   à   un   système
 
d'assainissement basique, témoignent d'une prise de
conscience du rôle fondamental que joue  
l'accès  à  l'eau  potable  et  à 
l'assainissement  dans  le  développement  d'un  territoire  et  d'une
 
société. Les chiffres, fréquemment
cités, sont à la mesure des enjeux, avant tout humain : 1,2  
milliard  de  personnes  n'ont  pas  accès  à  une 
source  d'eau  potable,  2,9  milliards  n'ont  pas  
d'installations  sanitaires  convenables  et  4  milliards  ne 
disposent  pas  d'égouts.  Plus  de  4  
milliards de cas de maladies d'origine hydrique chaque
année causent 2,2 millions de morts,  
en  majorité  des  enfants  de  moins  de  5ans  (soit 
près  de  15%  des  causes  de  mortalité  des  
2  
enfants  de  moins  de  5ans  des  pays  en 
développement)  .Au  delà  des  enjeux  sanitaires  et  
humains,  l'accès  à  l'eau  potable  est  une  des
 conditions  préalables  à  la  réalisation  des  autres
 
objectifs du millénaire : éducation pour tous,
développement économique, etc. Si aujourd'hui  
la  majeure  partie  des  populations  n'ayant  pas 
d'accès  à  l'eau  est  rurale,  l'urbanisation  
explosive  et  continue  depuis  30ans  se  traduit  par  la 
prolifération  de  quartiers  précaires  en  
marge des villes, non desservis par les infrastructures urbaines.
 
Les   recherches   portant   sur   la   thématique  
générale   de   la   gestion   de   l'eau   au  
Sénégal,  
mobilisent  plusieurs  approches :  une  approche  technique  qui
 vise  à  élaborer  des  solutions  
alternatives à faible coût, une approche
sociologique centrée sur les pratiques culturelles liées  
à l'approvisionnement en eau et à l'assainissement,
une approche socio-urbaine qui analyse le  
lien avec les territoires urbains ou ruraux, une approche
économique qui englobe les modèles  
de  financement  des  services,  l'étude  de  la  demande,
 l'étude  des  coûts  et  l'étude  de  la  
tarification.  
1  
Les objectifs du millénaire pour l'accès à
l'eau potable ont été énoncés en 2000 (à New
York) puis complétés  
par  les  objectifs  concernant  l'assainissement  en  2002 
(à  Johannesbourg)  pour  constituer  aujourd'hui  la  cible  
N°10 de l'Objectif du millénaire N°7 : assurer
un environnement durable.  
2  
Le  terme  global  de  pays  en  développement  (PED) 
recouvre  aujourd'hui  des  aux  réalités  économiques 
très  
différentes.  Pour  conserver  une  validité  et 
rassembler  un  grand  nombre  d'Etats,  ce  terme  doit  désormais 
être  
entendu selon une compréhension plus  restreinte,  mettant
l'accent  sur  la distinction qu'il  établit par rapport aux  
pays du Nord.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
1  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Face  à  la  question  de  l'accès  à  l'eau
 potable  pour  tous,  les  réponses  de  la  communauté  
internationale depuis 30 ans se sont centrées sur deux
problèmes : trouver des financements et  
proposer des modèles économiques permettant
d'améliorer l'efficacité des services, les deux  
dimensions   étant   étroitement   liées.  
Le   partenariat   public   privé   (PPP),   supposé   amener  
efficacité et financement, a notamment  fait l'objet d'un
engouement sans  précédent dans  les  
années 1990, engouement à la hauteur des
déceptions qu'il a suscité dès le début des
années  
2000.  Aujourd'hui,  la  question  du  financement  de 
l'accès  pour  tous  comme  celle  du  choix  
d'un  mode  de  gestion  durable  et  de  la  tarification, 
reste  ouverte,  offrant  un  vaste  champ  de  
recherches pour proposer des modèles innovants.  
La population mondiale atteindra 7milliards d'ici 2011. On estime
88 % de l'augmentation de  
la  population  s'effectuera  en  milieu  urbain  d'ici  2015  et
 la  totalité    à  partir  de  2015.  Les  
services urbains au Sénégal sont en crise et
n'assurent pas la desserte en eau et assainissement  
dans de larges  quartiers, souvent périurbains, où
vivent des populations à faible revenu. Ces  
quartiers rassemblent parfois jusqu'à 40 % de la
population, mais restent en marge de la ville,  
sur le plan social, politique et économique. Longtemps
ignorés du pouvoir politique, ils sont  
les  premières  cibles  et  l'engagement  international 
qui  vise  à  réduire  la  pauvreté.  Toutefois,  
même  si  la  volonté  politique  existe, 
l'intégration  des  quartiers  défavorisés  à  la 
ville  par  
connexion  à  ses  réseaux  principaux  se  heurte 
à  des  difficultés  à  la  fois  financières  et
 
organisationnelles.  
Le premier élément de crise est financier. Si la
situation est à moduler en fonction des régions  
et  des  contextes,  l'élément  financier  reste 
comme  le  premier  obstacle.  Qui  va  payer  et  pour  
3  
quel  service ?  L'épuisement  des  sources  classiques 
de  financement  que  sont  le  tarif   et  la  
subvention   publique   (limitée   en   raison   d'un  
surendettement   de   l'Etat)   conduit   à   une  
internationalisation de la gestion des services d'eau et
d'assainissement, et à l'intervention de  
deux  nouveaux  acteurs :  les  institutions  financières 
internationales,  qui  vont  exercer  un  rôle  
moteur  dans  la  production  de  modèles,  et  les 
opérateurs  privés,  qui  investissent  de  manière  
importante dans les années 1990.  
Un deuxième élément de crise se rajoute
à partir de 2000, c'est une crise  « des modèles ».  
Dans  la  situation  initiale,  l'Etat  assumait  le  service, 
en  ignorant  la  plupart  du  temps  les  
quartiers  précaires  (bidonvilles,  périurbains 
ou  centraux)  pour  des  raisons  financières.  Les  
3  
Le   tarif   payé   par   le   nouvel   usager   et   les 
 usagers   déjà   connectés   se   révèle  
insuffisant   en   période  
d'investissements  massifs,  car  une  augmentation  des  tarifs 
se  heurte  à  la  fois  à  la  solvabilité  de  certaines
 
catégories pauvres et à une contrainte de
solidarité des catégories d'usagers plus riches.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
2  
  
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Sénégal.  
réformes  des  années  1990,  sous  l'impulsion  de
 la  Banque  Mondiale,  font  apparaître  de  
nouveaux acteurs : les opérateurs privés et les
communautés d'usagers.  
Le  problème qui  se pose  aujourd'hui  est  celui  d'un
modèle  assurant  à l'accès  à tous,  alliant  
une exigence d'efficacité - en des temps où la
subvention publique se raréfie - et d'équité -  
afin  d'étendre  le  service  à  des  usagers  peu 
solvables.  La  question  de  la  prise  en  charge  des  
quartiers défavorisés doit ainsi devenir une
question centrale dans la discussion des modèles.  
Pour  le  chercheur  en  économie,  la  crise  des 
services  d'eau  au  Sénégal  ouvre  une  série  de  
problématiques, qui tournent autour de l'analyse et de la
production d'un  modèle. L'Etat rend  
compte  de  la  diversité  et  de  la  complexité 
des  enjeux  dans  le  secteur  des  services  d'eau  et  
d'assainissement : s'y jouent à la fois une dimension
territoriale, une dimension économique  
(choix du mode de gestion, publique ou privée) et une
dimension participative (définition du  
rôle des usagers). Autant de dimensions qui renvoient
à la fois à des questions de recherche :  
Quels sont les moyens d'assurer un service d'eau satisfaisant aux
plus pauvres ? Est-il réaliste  
de   défendre   une   politique   de   service   universel
?   Peut-on   envisager   au   contraire   une  
différenciation du service en fonction de la demande
locale de chaque quartier ?  
Un   objectif   social   de   desserte   des   populations  
pauvres   est-il   contradictoire   avec   la  
participation du privé international ? Quelles incitations
sont mises en place pour soutenir cet  
effort ? Qui finance l'accès au réseau, le secteur
public ou l'opérateur privé ?  
Quels partenariats existent-ils avec d'autres acteurs que le
secteur privé international ?  
Comment  les  péréquations  s'organisent-elles 
entre  les  différentes  catégories  d'usagers  entre  
les  différentes  régions  du 
Sénégal ?  Est-il  possible  d'élargir  le 
périmètre  actuel  géré  par  le  
secteur privé à d'autres centres urbains ?  
Si les dernières années ont été
marquées par des prises de position radicale, il semble que l'on  
parvienne aujourd'hui à des compromis plus
équilibrés.  
Dans ce débat, le PPP au Sénégal semble
particulièrement instructif. Tout d'abord, le service  
public  d'eau  est  assuré  depuis  1996  par  un  contrat
 de  PPP,  associant  l'Etat  sénégalais,  la  
SONES (Société publique de patrimoine) et la
SDE(Société  privée).  Un  consensus  existe  au  
sein  de  la  communauté  internationale  pour 
considérer  ce  partenariat  comme  un  succès  et  le  
contrat   arrivant   à   échéance   en  
2006   a   été   prolongé   pour   une   durée   de
  cinq   ans.  
Géographiquement,  ce  contrat  couvre  la  ville  de 
Dakar  ainsi  que  55  autres  centres  urbains,  
soit  42%  de  la  population  du  Sénégal 
(Trémolet  2004).  Cette  couverture  large  autorise  des  
péréquations  financières  importantes 
entre  secteur  géographique  ainsi  qu'entre  catégories  
d'usagers (ménages, industriels, administrations,
maraîchers)  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
3  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
De plus, depuis 2003, le secteur de l'eau a atteint
l'équilibre financier. Le Sénégal a ainsi fait  
le choix de limiter les  subventions  publiques  de l'Etat  et 
de financer les  investissements  par  
une augmentation des tarifs de l'eau.  
Enfin,  l'accès  à  l'eau  des  plus  pauvres  est 
une  priorité  de  l'agenda.  Ainsi  le  PEPAM  
(Programme  d'Eau  Potable  et  d'Assainissement  du 
Millénaire),  document  définissant  la  
stratégie du Sénégal à l'horizon
2015, prévoit que 1,65 million de personnes supplémentaires  
soient  raccordés  au  réseau  tout  en 
améliorant  l'efficacité  des  programmes  de  branchement  
sociaux et réservant en priorité l'accès de
l'aide publique à ces ménages.  
4  
Face  à  quelques  échecs  retentissants  ,  le 
modèle  PPP  promu  les  services  au  Sénégal  a 
déjà  
largement évolué depuis 1996 et se trouve
aujourd'hui à un tournant : il doit se renouveler en  
profondeur pour être durable. La desserte en eau des
populations défavorisées exige en effet  
un partenariat  fort  avec les  solutions  publiques :  une
volonté politique qui  se traduit  par des  
formes nouvelles de financement et de gestion.  
Le mémoire se concentre sur la problématique d'un
partenariat entre acteurs publics et privés  
dans le secteur de l'eau au Sénégal. L'objectif est
de proposer une vision du partenariat public  
privé pour la gestion des services d'eau dans ce contexte,
en accordant une place centrale à la  
desserte des populations pauvres.  
Cette proposition se heurte à deux écueils. Le
premier est de se laisser entraîner dans un débat  
passionné  sur  la  légitimité  du  secteur 
privé  à  intervenir  dans  la  fourniture  d'un  service  dit
 
« d'intérêt  général » : 
virulence  des  discussions  et  simplifications  arbitraires 
caractérisent  en  
général  les  controverses  sur  le  privé 
et  l'eau.  Notre  propos  dans  ce  mémoire    n'est  ni  de  
soutenir  ni  de  contester  l'implication  du  secteur 
privé  dans  la  gestion  des  services  publics.  
Considérant  que  le  PPP  est  désormais,  de 
fait,  ancré  dans  la  réalité,  nous  analysons  des  
expériences  concrètes  afin  de  contribuer 
à  un  débat  plus  ouvert  sur  la  répartition  des 
rôles  
entre les autorités publiques, le secteur privé et
la société civile. Le second écueil est celui du  
dogmatisme : après avoir dénoncé les
discours simplifiés en 1996 qui visaient à transposer le  
Sénégal   des   modèles   européens, 
 nous   semble   essentielle  de  souligner  l'importance  des  
4  
Le  terme  d'échec  mérite  d'être 
relativisé.  D'une  part,  certains  échecs  commerciaux  ou 
contractuels  ont  été  
exclusivement  médiatisés  et  ont  souffert  de 
fortes  imprécisions  et  amalgames  des  journalises  dans  la 
narration  
des événements, jetant le discrédit sur la
participation du secteur privé en général. D'autre part,
les difficultés de  
certains pays ont engendré des commentaires sur
l'échec de la participation du secteur privé, alors même
que des  
de contrats continuent parfaitement.  
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Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
4  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
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spécificités  dans  la  mise  en  place  d'un 
modèle  de  rentabilité  des  services  d'eau.  Elaboré 
à  
partir de l'observation de plusieurs expériences pilotes.
 
L'objectif  principal  de  cette  étude  consiste  en  une
 étude  de  la  contribution  du  partenariat  
public privé dans le secteur de l'eau afin d'identifier
les voies et moyens permettant :  
-  de mieux optimiser les ressources allouées dans le
secteur de l'eau au Sénégal ;  
-  de mieux diminuer les pertes en distribution dues à un
mauvais état du réseau ;  
-  de  gérer  ces  ressources  avec  efficacité  et
 équité  pour  en  faire  bénéficier  le  plus 
grand  
nombre d'abonnés.  
A  la  fin  de  notre  étude,  nous  saurons 
répondre  s'il  sera  nécessaire  d'agir  ou  non  sur  les  
variables macroéconomiques de la rentabilité du PPP
comme facteurs déterminants.  
La question qui se pose est de savoir à partir de cette
relation si nous pouvons trouver que la  
rentabilité   du   partenariat   est   expliquée  
ou   non   par   les   investissements,   les   pertes   en  
distribution et le nombre d'abonnés.  
Nous   considérons   comme   hypothèse   un   effet
  positif   des   investissements   et   le   nombre  
d'abonnés et un effet négatif des pertes en
distribution.  
L'étude  se  propose  de  vérifier  si  la 
contribution  de  ces    facteurs  de  rentabilité  du  PPP  est  
positive ou non. L'analyse repose sur l'écriture d'un
modèle économétrique liant ces facteurs  
et le taux de rendement du PPP.  
A  partir  de  la  question  soulevée  -  comment  le  PPP
 peut-il  assurer  la  desserte  des  quartiers  
pauvres ?-   Notre   travail   consistera   à   conjuguer 
 les   différentes   approches   pour   mieux  
comprendre la dynamique qui se joue aujourd'hui dans un certain
nombres de contrats de type  
PPP.  Il  nous  semblera  ainsi  nécessaire  de  conjuguer
 une  approche  théorique  qui  permet  de  
dégager  les  principaux  points  à  approfondir 
et  une  démarche  empirique  qui  fournit  les  
éléments de compréhension de la dynamique
actuelle.  
A  partir  delà,  nous  mobiliserons  la 
littérature  économique  portant  sur  l'organisation  afin  
d'approfondir   ces   trois   dimensions   de   la   gouvernance 
 des   services   d'eau,   dans   un  
environnement  risqué  et  incertain.  La 
littérature  rattachée  aux  théories  des  contrats 
fournira  
des  informations  particulièrement  adaptées  pour
 analyser  les  dimensions  contractuelles  et  
institutionnelles de la relation opérateur- Etat :  y
seront discutés des modèles d'incitations et  
les  structures  de  pilotage  de  contrats.  Les 
développements  récents  de  la  théorie 
économique  
des conventions, situés à la frontière entre
l'économie et la sociologie fournissent des modèles  
permettant  de  comprendre  les  différents  degrés
 de  participation  des  usagers.  Ces  approches  
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Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
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 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
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constitueront le cadre théorique du mémoire,   qui
explique l'articulation et le couplage entre  
les  dimensions  contractuelles,  institutionnelles  et 
participatives   pour  introduire  la  notion  de  
cohérence d'un modèle économétrique.
 
L'architecture  du  mémoire  suit  les  différentes
 étapes  de  la  méthodologie.  Passer  d'une  
recherche qui suit plusieurs pistes convergentes à une
présentation linéaire oblige à faire des  
choix de présentation. Dans la mesure où la
problématique est posée de manière très
générale,  
nous avons choisi de commencer par présenter les
spécificités des services d'eau au Sénégal  
avant de présenter les modèles comme autant de
réponses innovantes possibles.  
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 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Chapitre I : Partenariat Public Privé dans la  
distribution d'eau potable : un état des lieux  
Un  défi  majeur  se  pose  aux  pays  africains  en  voie
 de  développement :  faire  face  à  une  
croissance  démographique  élevée  et  
à  ses   conséquences   urbaines,   au   moment  où  leurs
 
performances économiques ne sont pas des meilleurs.
Comment assurer des services urbains  
de base à une population croissant rapidement et ayant peu
de moyens ? Là se situe l'enjeu.  
Au  lendemain  des  indépendances,  les  pays  africains 
ont  favorisé  la  naissance  d'un  secteur  
public marchand, en créant des sociétés
d'Etat ou des organismes publics chargés de gérer la  
fourniture de ces services (électricité,
téléphone, eau). L'exemple du service public de l'eau  
au Sénégal est assez éloquent de ce pont de
vue.  
Le  Sénégal  compte  une  population  de  11 
millions  d'habitants  dont  2,75  millions  résident  à  
Dakar, la capitale, qui connaît un taux d'augmentation de
sa population de 7% par an.  
En  1994,  la  demande  totale  théorique  d'eau  potable 
de  la  région  de  Dakar  est  estimée  à  
3                                                                
                                                                               
                                               3  
/jour, ce traduit un déficit de 82 000 m   /jour
estimé trois ans après à 100 000 m   /jour.  
Les  investissements  d'infrastructures  et  les  mesures 
d'accompagnement  pour  résoudre  ce  
problème s'avère coûteux pour l'Etat :
prés de 235 millions de dollars sont nécessaires pour  
ramener  ce  déficit  de  100  000  m   /jour  à 
30  000  m   /jour  en  attendant  une  solution  plus  
radicale, dite solution à long terme.  
Dans un contexte de crédits budgétaires
déclinants et de limitation de l'endettement de l'Etat,  
les  regards  du  Sénégal  se  sont  tournés
 vers  les  partenaires  au  développement.  Ces  derniers  
sous la houlette de la banque mondiale l'ont encouragé
à trouver des solutions idoines. Elles  
militent  en  faveur  de  l'instauration  de  liens 
renforcés  entre  la  conception,  la  réalisation  et  
l'exploitation  d'une  infrastructure  de  service  public 
s'inspirant  à  l'origine  du  «   modèle  
français »  de  la  gestion 
déléguée,  reconnue  depuis  une  trentaine 
d'années.  A  l'Etat,  il  est  
recommandé  qu'il  se  cantonne  davantage  dans  un 
rôle  de  facilitation,  de  coordination  et  de  
protection  de  l'intérêt  public  et  se  faire 
moins  souvent  acteur  direct.  Au  secteur  privé,  il  est  
requis   son   apport   de   compétence      en   gestion 
 et   sa   participation   plus   importante   au  
financement des services d'infrastructures.  
Ces  remarques  introductives  tracent  l'organisation  de  ce 
chapitre  qui :  donne  un  aperçu  de  
l'économie  du  partenariat  public/privé  et   sur
 le  choix   du  Sénégal   entre  les  différentes  
formules  de  gestion  déléguée  du  service
 public  de  l'eau,  met  l'accent  sur  le  nouveau  cadre  
230 000 m   /jour contre un volume d'eau potable disponible pour
y faire face de 128 000 m  
3  
3  
3  
3  
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 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
mis  en  oeuvre  pour  impliquer  le  partenariat  privé 
mais  également  pour  doter  la  société  
publique des moyens nécessaires à
l'exécution de ses missions, permet de mettre en exergue  
les  obligations  contractuelles  et  les  engagements  des 
acteurs,  met  en  évidence  les  risques  
identifiés  dans le PPP du secteur de l'eau au
Sénégal, donne un aperçu sur les réalisations du
 
PPP et  met enfin l'accent sur la politique de la tarification.
 
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Sénégal.  
I - La régulation par un contrat de
gestion déléguée  
Dans  cette  section  consacrée  à  l'étude 
de  la  régulation  par  un  contrat  de  gestion 
déléguée,  
deux   sous  sections  vont  être  considérés
:  la  source  d'inspiration  et  le  financement  des  
infrastructures de développement.  
I1  
- La source d'inspiration  
La réforme institutionnelle dans le secteur de l'eau au
Sénégal s'est inspiré de ce qu'il est  
convenu d'appeler le « modèle français »
de gestion déléguée des services publics.  
e               e  
Il faut remonter au 17  ou 18  siècle pour constater
l'expérimentation de ce modèle qui a pris  
racines dans l'antiquité gréco-latine. Le 19     
siècle a vu son affirmation avec le recours à la  
concession   tant   pour  les   chemins   de  fer  que  pour 
tous   les   équipements   urbains :   eau,  
assainissement, éclairage, transport, etc.  
Depuis  une  trentaine  d'années,  la  gestion 
déléguée  a  connu  un  essor  à  travers  les 
activités  
comme  la  construction  et  l'exploitation  d'autoroutes,  de 
parking,  de  système  de  chauffage  
urbain. Le succès des groupes français dans des
consultations internationales a aussi contribué  
à  la  reconnaissance  de  ce  que  la  Banque  mondiale 
qualifie  de  « modèle  français »  de  la  
gestion  déléguée.  Lorrain  [1995], 
parlant  des  origines  de  ce  modèle  et  de  la  culture  qui  le  
sous- tend, prévient qu'elle ne se trouve pas dans la
littérature économique. Selon lui, ce qui  
peut  être  qualifié  aujourd'hui  de  modèle
 avec  un  coté  stable  et  reproductible,  est  le  produit  
d'une histoire de longue période ; il s'est
élaboré graduellement à partir de quelques principes  
et surtout en fonction du problème qu'il fallait
résoudre.  
Les    principes    de    ce    modèle    s'appellent   
coopération,    équilibre    financier,    souplesse  
institutionnelle. Ils découlent de deux constructions
juridiques : d'un coté le corps de doctrine  
qui  définit  le  service  public  local,  de  l'autre, 
le  droit  des  contrats  qui  relient  les  autorités  
organisatrices aux exploitants des réseaux.  
Enfin,  le  même  auteur  soutien  que,  dans  ce 
modèle,  il  y  a  plus  de  pragmatisme  que  de  
doctrine, plus de problèmes concrets que de
théorie, ce qui n'exclut pas tout de même certains  
raisonnements  économiques  qui  ressortent  d'une  autre 
tradition  que  ceux  de  l'économie  
politique classique.  
Modèle  pragmatique,  technique,  politique  plutôt 
qu'économique,  il  n'est  pas  le  fruit  d'une  
théorie générale explicite des liens
collectifs ni de la théorie générale.  
Historiquement, c'est à propos du recours à
l'entreprise dans les grands travaux de l'Etat que  
ce  modèle  s'est  profilé.  Il  est  à 
noter  que  Lorrain  [1995],  citant  les  travaux  Verin  (1989)  
souligne que « la question de savoir si l'on obtiendra le
meilleur service au meilleur coût en  
ème  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
9  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
e  
recourant  au  privé  plutôt  qu'au  public  est 
clairement  posée  en  France,  dès  le  début  du  17  
siècle ».  
En   faite   de   modèle,   il   s'agit   plutôt  
d'une   expérience   diversifiée   car   les   solutions  
expérimentées   sont   très   variées
  au   niveau :   de   leur   contenu   (conception,   construction,  
exploitation) ou de leur objet (service ou infrastructure support
d'un service), de la nature des  
autorités  concédantes   (Etat,  communes)  et  des
 différents  types  de  concessionnaires  qui  
peuvent être publics, privés ou mixtes.  
Cette  expérience  diversifiée  a  connu   des 
réussites  éclatantes  par  exemple  dans  l'eau,  mais  
également  quelques  échecs  riches 
d'enseignements.  Dans  tous  les  cas,  les  explications  se  
situent   à   deux   niveaux   prédominants   qui  
conditionnent   le   succès   des   expériences :   de  
l'établissement d'un partenariat durable entre le
concédant et le concessionnaire et du partage  
équilibré des risques et des résultats en
fonction de la nature   des projets et de leur équilibre  
économique et financier.  
L'autre   facteur   décisif   réside   dans   le  
choix   du   concessionnaire   parmi   des   groupes  
expérimentés  ayant  une  surface technique et 
financière  suffisante  leur permettant  réellement  
d'assurer des risques et de constituer des partenaires durables.
 
Les relations définies entre les partenaires engagent
l'avenir ; de ce fait elles doivent s'inscrire  
dans  le  cadre  de  dispositions  contractuelles  qui,  elles 
mêmes,  constituent  un  code  de  bonne  
conduite  entre  les  deux  parties  de  manière  à
 asseoir  des  relations  de  confiance  sur  le  long  
terme.  
Martinand  [1995]  relève  que  deux  écueils  sont
 à  éviter.  Le  premier  est  une  concession  
financière non viable, ce  qui  apparaît  dès
 les  premières  années :  cela n'est  positif ni  pour le  
concessionnaire  ni  pour  le  concédant  public  qui  en 
subit  les  conséquences  politiques.  Le  
second est   une concession dégageant avant le terme des
bénéfices excessifs, ce qui n'est pas  
non plus souhaitable pour le concédant pour des raisons
politiques et par conséquent pour le  
concessionnaire si les  engagements initiaux ne sont pas
respectés.  
Toute la difficulté pour éviter ces écueils
réside dans les aléas de ce type de partenariat sur le  
long terme : faire des prévisions exactes à cette
échéance est difficile.  
Pour quelles raisons recourt-on à la gestion
déléguée, autrement dit pourquoi un partenariat ?  
La  réponse  à  cette  question  relève  du 
domaine  des  options  de  politiques  économiques :  le  
partage des rôles entre le public et le privé.  
Les  partisans  de  la  gestion  déléguée 
trouvent  que  l'Etat  moderne  doit  éviter  de  se  mêler  de
 
tout à tort et à travers, se recentrer sur
l'essentiel, faire régresser sa bureaucratie tout en jouant  
le  rôle  fort  qui  doit  être  le  sien  avec  une 
administration  solide :  un  Etat  garant  de  l'intérêt  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
10  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
général.  C'est,  selon  Martinand  [1995],  un 
Etat  qui  doit,  au-delà  des  fonctions  régaliennes  
traditionnelles  (justice,  police,  défense),  susciter 
et  favoriser   le  partenariat  entre  les  acteurs  
économiques et sociaux (qu'ils soient publics ou
privés) et les pouvoirs publics. Il s'agit pour  
lui  d'organiser  des  modes  d'interactions  contractuels  entre
 la  sphère  publique  et  la  société  
civile.  
Dans  ce  cadre,  la  gestion  des  services  publics  doit, 
pour  l'essentiel,  être  confiée  à  des  
opérateurs  juridiquement  distincts  de  la  puissance 
publique,  qu'ils  soient  des  entreprises  
privées ou mixtes, dans certains cas, publiques.  
L'analyse  de  l'économie  du  PPP  revêt  des 
enjeux  certains.  Si  elle  relève  de  l'opposition  
classique  entre  les  tenants  du  « tout  Etat »  et 
les  avocats  du  « tout  privé »,  elle  est   de  nos  
jours  rendue  féconde  par  les  partisans  de  la 
recherche  d'un  équilibre  entre  les  interventions  
publiques et privées, une forme de libéralisme
tempéré.  
En  effet,  une  vision  trop  dichotomique  des  deux   univers 
de  l'économie  publique  et  d  
l'économie privée peut conduire à
l'inefficacité. Il faudrait dès lors déplacer l'analyse
vers les  
modalités  de  coopération  entre  le  public  et 
le  privé.  C'est  à  ce  niveau  qu'il  faut  placer  et  
comprendre   ce   qui   est   actuellement   qualifié   de
   « modèle   français »de    gestion   des  
infrastructures.  
Ceux qui ont réfléchi à ce modèle
préviennent qu'il est un modèle de fait. Il n'est pas le fruit
 
d'une théorie générale explicite des biens
collectifs ni de la théorie économique en générale.
 
Modèle pragmatique, technique politique plutôt
qu'économique.  
I 2- Le financement des infrastructures de
développement  
En  consacrant  son  rapport  annuel  sur  le 
développement  économique  dans  le  monde  aux  
rapports entre infrastructure et développement, la Banque
mondiale a donné un signal fort sur  
la capacité de ce modèle à s'exporter. Les
changements institutionnels mis en oeuvre ça et là  
dans le secteur de l'eau en Afrique (Cote d'Ivoire,
Guinée, Sénégal, etc.). Ce rapport souligne  
que  la  qualité  d'une  infrastructure  aide  à 
comprendre  pourquoi  un  pays  réussit  alors  qu'un  
autre   échoue   à   diversifier   sa   production,
  à   développer   ses   échanges,   à  
maîtriser   sa  
démographie,   à   faire   reculer   la  
pauvreté   ou   à   assainir   l'environnement.   Une   bonne  
infrastructure augmente la productivité, réduit les
coûts de production et stimule la croissance  
économique. En effet, selon le même rapport, une
augmentation du capital d'infrastructure de  
1% correspond à une augmentation du produit
intérieur brut (PIB) de 1%.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
11  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Aujourd'hui,  la  Banque  mondiale  constate  que  l'insuffisance
 de  l'entretien  représente  un  
échec presque universel (et coûteux) des prestations
de services d'infrastructure dans les pays  
en     développement.     Cela     explique     par    
exemple     qu'en     Afrique,     les     services  
d'approvisionnement   en   eau   fournissent   en   moyenne   70 
 %   de   leur   production   aux  
consommateurs, quand des pratiques optimales leur permettraient
d'obtenir 85 %.  
Au Sénégal, l'option de l'Etat est claire. Il
s'agit de rompre avec la politique de subvention et  
de mettre l'accent sur la mise en place d'infrastructures
restructurantes. Cela nécessite de gros  
moyens financiers et c'est là qu'il faudrait trouver les
raisons du PPP.  
En effet, les pouvoirs publics se demandent comment utiliser au
mieux leurs rares ressources  
budgétaires  et/ou  d'emprunts  publics :  faut-il 
financer  seuls  un  nombre  limité  de  projets  à  
bonne  rentabilité  globale,  mais  à 
rentabilité  financière  insuffisante  pour  le  secteur 
privé,  ou  
aider un nombre accru de tels projets, pour les rendre
éligible au financement privé ?  
Cette deuxième voie conduit à diverses formes de
PPP.  
Le  partenariat  est  nécessaire  parce  qu'il  y a  des 
limites  au  financement  complètement  privé  
tenant à la rentabilité financière
insuffisante ou au risque trop élevé de certains
équipements  
publics.  Il  apparaît  actuellement  comme  le  seul 
moyen  de  combler  l'écart  existant  entre  les  
besoins énormes d'investissements publics et les
ressources budgétaires et d'emprunts publics  
limités dont disposent les Etats.  
Le PPP comporte aussi de nombreux avantages autres que financiers
et notamment : il permet  
de recourir à une gestion de type privé des
services industriels et commerciaux, souvent plus  
efficace qu'une gestion publique de ces activités, il
permet de faire payer l'usager plutôt que  
le  contribuable  actuel  ou  des  générations 
futures  et  enfin  il  permet  aux  pouvoirs  publics  de  
garder, néanmoins, un certain contrôle sur des
aspects qui relèvent de leur responsabilité, tout  
en déléguant au secteur privé les 
compétences qu'ils souhaitent lui confier, ce découpage se  
faisant à la carte et nécessitant des changements
institutionnels.  
II- L'instauration du PPP dans le service de
l'eau  
Au  lendemain  des  indépendances,  le  service  public 
de  l'eau  était  assuré  au  Sénégal  par  la  
Compagnie  générale  des  eaux  du 
Sénégal  filiale  de  la  Compagnie  générale  des 
eaux  de  
France.  La  CGE  Sénégal  était  une 
société  d'économie  mixte.  1968,  elle  sera 
nationalisée,  
suite à un différend entre elle et les
autorités sénégalaises au sujet du projet d'adduction
d'eau  
à partir du Lac de Guiers, investissement dont la CGE
française ne voulait pas entendre parler.  
Il faut noter que les événements de 1968, au cours
desquels la plate forme de l'UNTS (Union  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
12  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
nationale des travailleurs du Sénégal) avait
exigé la nationalisation de la CGE du Sénégal, ont  
précipité  également  cette  rupture.  Une 
société  nationale  d'exploitation  des  eaux  (SONEES)  
fut   créée   et   assure   le   service   public  
de   l'eau.   Plus   de   trente   ans   après,   la   question  
d'investissement  se  repose :  comment  à  partir  du 
Lac  de  Guiers  résoudre  le  problème  de  
l'approvisionnement en eau de la capitale et de ses environs qui
enregistrent un déficit de100  
3  
000 m   /jour ?  
Afin de réaliser ces projets et résoudre les
difficultés auxquelles était confronté le secteur, le  
Gouvernement  du  Sénégal,  décida,  sous 
la  pression,  des  bailleurs  de  fonds,  d'engager  une  
réforme du secteur de l'hydraulique urbaine.  
II 1- Les raisons de la réforme
institutionnelle  
Plus  que  le  bilan  mitigé  de  la  SONEES,  c'est  le 
coût  de  renouvellement  et  d'extension  de  
l'infrastructure qui se pose à l'Etat. Près de 250
millions de dollars sont requis, alors l'Etat est  
sous ajustement structure et, par conséquent, doit lutter
contre l'accroissement des déficits et  
des dettes publiques, sans compter la montée des budgets
sociaux. Se pose alors la question de  
la dénationalisation ou privatisation de la SONEES.  
En  1992,  une  étude  sur  l'efficacité  de  la 
SONEES  est  menée  à  la  demande  de  l'Etat.  Elle  a  
5  
abouti  à  l'identification  d'un  ensemble  de  cibles 
stratégiques  au  niveau organisationnel   et  
6  
institutionnel .  
De  cette  étude,  il  ressort  que  dans  le  cadre 
préexistant,  à  savoir  l'Etat  concédant  et  la  
SONEES  concessionnaire  de  l'ensemble  du  service  public  de 
production  et  de  distribution  
d'eau  potable  en  zone  urbaine  et  périurbaine,  seul 
le  tiers  des  cibles  ci-dessus  énumérées  
étaient ou pouvaient être atteintes. Les cibles
essentielles, tels que l'autonomie de l'opérateur  
et le respect des obligations de l'Etat, n'étaient
toujours pas atteintes.  
La modification du cadre institutionnel a donc été
envisagée avec intervention d'une structure  
privée   pour   permettre   au   secteur   de   retrouver 
 une   croissance   et   une   rentabilité   qui  
apporteraient une meilleure qualité du service public de
l'eau potable et de l'assainissement,  
une  extension  plus  rapide  de  ce  service  dans  les 
quartiers  non  desservis,  une  meilleure  
5  
Organisationnel : amélioration de la gestion technique, de
la gestion des abonnés, de la gestion financière et des  
ressources humaines.  
6  
Institutionnel :  respect  des  obligations  de  l'Etat,  de 
l'autonomie  de  l'opérateur,  une  tarification  appropriée  et
 
programmation cohérente des investissements.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
13  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
maîtrise  du  coût  de  ce  service,  ainsi  que 
l'assurance  et  l'accroissement  des  rentrées  fiscales  
régulières pour l'Etat.  
Il  a donc fallu s'interroger sur le mode d'intervention de la
structure privée.  
II 2- L'organisation institutionnelle mise en
place  
Les différents schémas envisagés dans ce
type de situation sont communément regroupés sous  
l'appellation  de  contrat  de « délégation 
de  service  public ».On  entend  par  délégation  de  
service  public,  l'ensemble  des  hypothèses  dans  les 
quelles  une  collectivité  publique  s'en  
remet à une tierce personne pour exécuter un
service public à sa place.  
Si l'on exclut les simples contrats d'assistance technique ou de
gestion de société, les contrats  
de délégation de service public sont : la
gérance, la régie intéressée, l'affermage et les
contrats  
innommés. La caractéristique première de ces
options contractuelles est que la propriété reste  
publique et l'exploitation privée.  
Les critères de choix entre ces contrats dépendent
de divers paramètres tels que la volonté de  
désengagement  de  la  collectivité  publique  et 
sa  volonté  de  faire  assumer  à  l'opérateur  un  
risque plus ou moins important. En effet, dans les contrats de
régie intéressée ou de gérance,  
la collectivité publique reste fortement impliquée
tandis que l'opérateur privé en revanche ne  
supporte  pas  de  véritable  risque  de  gestion.  Les 
besoins  en  investissements  du  secteur  eu  
égard  aux  moyens  dont  dispose  l'Etat  ou  la 
collectivité  publique.  Dans  les  schémas  de  
gérance, régie intéressée et
affermage, l'entreprise privé n'effectue aucun investissement. Par  
conséquent, en cas de besoins importants en
investissements nouveaux, la concession est plus  
appropriée.  
Le  choix  du  Sénégal  entre  les 
différentes  formules  énoncées  ci-dessus  a 
été  guidé  par  un  
facteur technique lié à l'atteinte des  objectifs 
qui  ressortent  des  cibles  stratégiques  évoquées  
plus haut ainsi par un facteur politique lié à une
volonté de maintenir un certain contrôle sur le  
secteur.  Il  était  en  effet  probable  que 
l'opérateur  privé  serait  un  étranger  et  il  aurait 
pu  être  
politiquement  très  difficile  de  justifier  le 
basculement  de  l'ensemble  du  service  public  et  de  
patrimoine entre les mains d'une structure
étrangère.  
Du large éventail de formules de partenariat secteur
public secteur privé en matière de gestion  
déléguée  de  services  d'infrastructure, 
le  Sénégal  a  choisi  en  1995  l'affermage  qui  est  un  
contrat  par  lequel  une  personne  publique  charge  une 
personne  généralement  privée,  de  
l'exploitation d'un service public et lui remet
simultanément les ouvrages nécessaires à cette  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
14  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
exploitation,  la  personne  privée  assurant 
l'exploitation  sous  sa  responsabilité  et  versant,  en  
contrepartie des ouvrages qui lui sont remis, une redevance
à la personne publique.  
Cette option a rencontré l'adhésion des bailleurs 
de fonds qui ont accepté de financier 90 %  
des    235    millions    de    dollars    représentant   
le    coût    du    projet    de    renforcement    de  
l'approvisionnement  en  eau  de  Dakar.  Ils  ont  cependant 
exigé  que  les  10  %  restant  soient  
autofinancés par la Société d'Etat sous
forme d'un prêt commercial à lever auprès du marché
 
financier national ou régional.  
En 1996, l'opérateur privé retenu après un
appel d'offres international est un groupe constitué  
de   SAUR   international   (filiale   du   groupe  
français   Bouygues)   et   de   GTHE   (Société  
sénégalaise).  Leur  partenariat  a  abouti 
à  la  création  de  la  Sénégalaise  des  eaux 
(SDE)  qui  
prend  en  charge  l'exploitation  du  service  de  l'eau  et 
verse  des  redevances  à  la  Société  
nationale  des  eaux  du  Sénégal  (SONES)  qui 
est  une  société  de  patrimoine.  Un  contrat  
d'affermage lie ces deux sociétés et  l'Etat.  
Graphique 1. 1 : les acteurs du sous secteur de l'eau
potable  
Source : établi par l'auteur  
Le  premier  contrat  est  un  contrat  de  concession  qui  lie 
l'Etat  et  la  SONES.  L'Etat  est  en  
charge  des  orientations  générales     de  la 
politique  de  l'eau  au  Sénégal  et  garant  de  la  
transparence des décisions. La SONES a un rôle
de reporting de l'action de la SDE auprès de  
l'Etat,   d'approbation   de   plans   triennaux  
d'investissement   et   de   maîtrise   d'ouvrage   des  
nouveaux investissements. Ce contrat de concession est
complété par un contrat de plan, signé  
entre   l'Etat   et   la   SONES   qui   définit   de  
façon   plus   détaillée   la   programmation   des  
investissements.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
15  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Le  deuxième  contrat  est  un  contrat  d'affermage,  qui
 lie  l'Etat,  la  SONES  et  la  SDE.  Ce  
contrat a une durée relativement courte de 10 ans,
prolongeable 5 ans et est complété par un  
contrat de performance, établi pour une durée de 3
ans qui définit des objectifs quantitatifs en  
terme techniques et financiers.  
La réforme du secteur de l'eau au Sénégal
n'est pas une nouveauté en Afrique subsaharienne.  
Il faudrait noter que les expériences de la Cote d'Ivoire
et de la Guinée sont les plus anciennes  
et  dégagent  un  bilan  que  la  part  des  observateurs 
qualifient  de  positif,  même  si  le  cas  de  la  
Guinée suscite plus de prudence.  
En  Cote  d'Ivoire,  la  SODECI,  entreprise  privée 
à  capitaux  détenus  à  52%  par  des 
intérêts  
nationaux,  à  46  %  par  la  SAUR, 
société  française  de  distribution  d'eau  et  2%  par 
un  fond  
d'investissement  public,  à  la  concession  du  service 
d'approvisionnement  en  eau  en  milieu  
urbain. Installée au moment de l'indépendance de la
Cote d'Ivoire, la SAUR qui deviendra la  
SODECI   a   bénéficié   de   contrat  
d'affermage   et   de   gérance   avant   d'être   actuellement
 
concessionnaire. Elle apparaît comme un exemple de
réussite d'une entreprise privée assurant  
un service public en Afrique si l'on en juge par la
qualité de service, la cotation de ses titres à  
la  bourse  d'Abidjan,  les  dividendes  distribués 
à  ses  actionnaires  et  enfin  le  fait  qu'elle  
s'acquitte régulièrement des impôts.  
La  Guinée  a  un  schéma  institutionnel 
différent  de  la  Cote  d'Ivoire.  Le  schéma  adopté  
consacre une société de patrimoine : la
société nationale des eaux de Guinée (SONEG) et une  
Société  d'économie  mixte  la  SEEG 
(Société  d'exploitation  des  eaux  de  Guinée)  qui  a 
en  
charge  l'exploitation  des  réseaux  que  lui  confie  la
 SONEG  selon  un  contrat  d'affermage  de  
dix   ans   à  compter  de  1989.   Cette  dernière
 supervise  l'activité  de  la   SEEG   selon   des  
procédures définies de manières
contractuelles.  
Le choix institutionnel du Sénégal présente
la même ossature que celui de la Guinée à savoir  
l'option  de  l'affermage.  Toutefois  au  niveau  du  partage 
des  responsabilités  entre  les  acteurs  
que sont l'Etat, la société publique et le
partenaire privé (le fermier), le choix du Sénégal se  
différencie sensiblement  de celui de la Guinée.
C'est ainsi qu'au Sénégal les obligations qui  
pèsent  sur  le  fermier  vont  au-delà  de 
l'habituel  en  la  matière  et  sortent  du  stricto  sensu  des  
contrats d'affermage en mettant à la charge de ce dernier
un certain nombre d'obligations en  
matière de travaux.  
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16  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
III-  Les obligations contractuelles et les
engagements  
Comme indiqué ci - dessus, la réforme
institutionnelle du secteur a abouti à la privatisation de  
la   SONEES   et   à   la   création   d'une  
société   de   patrimoine   (SONES)   et   d'une  
société  
d'exploitation (SDE). Dans le   Contrat d'affermage, signé
entre l'Etat et ces deux sociétés, il  
est indiqué les obligations de chaque partie.  
III 1 - La société de patrimoine
 
En  ce  qui  concerne  les  investissements,  il  est  bien 
stipulé  dans  le  contrat  d'affermage :  « la  
SONES  s'engage  à  réaliser,  dans  les 
conditions  précisées,  les  investissements  nécessaires
 
pour le renouvellement et l'extension de l'infrastructure en
fonction de la politique de gestion  
des ressources en eau, et de la définition de la politique
tarifaire, développée par le Ministère  
chargé de l'Hydraulique ».  
La réalisation de ces investissements devra cependant
être programmée dans le plan directeur  
de l'hydraulique urbaine, et basée sur la politique et les
possibilités financières du secteur.  
Ce plan directeur de l'hydraulique urbaine est
préparé par la SONES en concertation avec la  
société   d'exploitation   (SDE),   et   soumis  
pour   l'approbation   au   Ministère   chargé   de  
l'hydraulique et au Ministère chargé des Finances.
La SONES devra obtenir l'approbation de  
ce plan avant la fin du mois de juin de l'année en cours.
Une fois le plan directeur approuvé,  
la SONES devra proposer un programme triennal glissant
d'investissements compatibles avec  
l'équilibre    financier    du    secteur,    qui    sera 
  intégré    dans    une    convention    programme  
d'investissements.  Pour  la  SONES,  comme  pour  la  SDE 
chaque  convention  programme,  
surtout  en  ce  qui  concerne    le  moyen  terme  doit 
être  établi  en  distinguant :  les  travaux  de  
renouvellement,    les    travaux    neufs    d'extension    et  
 de    renforcement    et les    travaux  
d 'établissement des branchements.  
Pour  les  travaux  prévus  dans  le  programme 
d'investissements,  la  SONES  devra  trouver  le  
financement,  elle  devra  surtout  constituer  un  fond  (fond 
propre)  pour  le  renouvellement  de  
l'infrastructure. Cependant ce fond ne devra pas être
utilisé pour le renouvellement du réseau  
de distribution, qui est  du ressort de la société
d'exploitation.  
III 2 - La société d'exploitation  
Selon  les  termes  du  contrat  d'affermage,  les 
investissements  pour  le  renouvellement  et  la  
réhabilitation  du  réseau  de  distribution  et 
des  branchements  sont  du  ressort  de  la  société  
d'exploitation (SDE).  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
17  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Ainsi  la  SDE  est  tenue d'assurer  les  investissements 
nécessaires  pour   le  renouvellement du  
matériel d'exploitation, des canalisations, des
branchements et des équipements électriques et  
électromagnétiques (d'une valeur  maximale CAF
Dakar de 15 millions de francs CFA).  
Pour tous ces renouvellements, des obligations ont
été définies dans le contrat de performance  
en  termes  de  kilomètres  de  canalisations,  de 
nombres  de  branchements  et  de  compteurs  à  
poser.  
Des  différends existent souvent, ceux ci portent sur la
prise en charge du renouvellement,  qui  
de  la  SDE  ou  de  la  SONES  doit  faire  les  investissements
?  La  SDE  essaye  toujours  de  
surestimer le coût des renouvellements à faire, car
quand les investissements sont supérieurs à  
15 millions FCFA, c'est du ressort de la SONES.  
Il faut surtout souligner qu'en ce qui concerne les
investissements de son ressort, la SDE pour  
des raisons de calculs de profits, n'engage pas non plus
facilement des financements et préfère  
toujours  (  même  si  cela  doit  prendre  beaucoup  de 
temps  )  se  lancer  dans  une  discussion  
interminable avec la SONES.  
Au-delà  de  cela,  certains  investissements  ne  sont 
pas  toujours  effectués,  surtout  en  ce  qui  
concerne les  entretiens  des  ouvrages  et  la 
préservation des  ressources  en  eau.  Les  entretiens  
des  infrastructures  constituent  un  élément 
vital  pour  assurer  une  bonne  qualité  de  service  et  
une meilleure préservation des ressources. Cependant la
SDE est beaucoup plus intéressée par  
le recouvrement des factures.  
III 3 -  L'Etat  
Les  obligations  de  l'Etat  ont  été  aussi  bien
 définies  dans  le  processus.  Elles  concernent  
notamment le paiement régulier des factures d'eau de
l'administration et aussi le réajustement  
des   tarifs   suivant   les   besoins   pour   assurer  
l'équilibre   financier   de   la   SONES.   Pour  
l'exploitation  (SDE)  l'ajustement  tarifaire  se  fait 
annuellement  par  indexation  comme  prévu  
par le contrat d'affermage.  
S'il  est  vrai  que  les  parties  co-contractantes  doivent 
avoir  à  l'oeil  les  accords  signés,  il  faut  
néanmoins reconnaître qu'on ne peut tout
prévoir et un contrat, si il est rédigé soit-il, ne peut
 
jamais couvrir tous les risques.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
18  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
IV -Les risques identifiés dans le
partenariat public privé  
Nous avons identifié deux types de risques dans
l'expérience en cours au Sénégal. Ceux liés
à  
l'attitude  des  parties  face  aux  contrats  et   ceux 
liés  à  l'inscription  de  ces  contrats  dans  une  
certaine durée.  
IV 1 - L'attitude des parties face aux contrats
 
Les contrats (de concession, d'affermage et de performance)
campent bien les obligations de  
chaque partie. Le contrat d'affermage, qui définit plus
particulièrement les relations entre les  
partenaires  public  ou  privé,  prévoit  des 
procédures  de  sanctions  en  cas  de  non-exécution  de  
ces obligations par l'une des parties, mais est-ce suffisant et
dissuasif ?  
IV 1-1- La perte de vue des contrats  
En cas de problème, il est possible que les parties, par
méconnaissance des contrats, cherchent  
des  solutions  sans  se  référer  à 
ceux-ci.  Il  n'est  pas  certain  que  la  solution  retenue  soit  
conforme aux stipulations contractuelles. Le cas s'est produit
s'agissant du reversement de la  
TVA sur l'eau. La SONES et la SDE en ont fait tous les deux leur
affaire et prorata de leurs  
encaissements  assis  sur  le  prix  de  l'eau  facturé 
aux  abonnés.  Or  une  lecture  du  contrat  
d'affermage montre que c'est au fermier de collecter et de
reverser pour le compte de l'Etat  
tous les impôts  et taxes assis sur l'eau et qui sont
à la marge des usagers.  
IV1-2  
- Le risque de coalition  
Le  contrat  d'affermage  étant  triparties,  il  y a  des
 risques  de  coalition  de  deux  parties  contre  
une. L'Etat et la SONES peuvent prendre une position contre le
fermier en considérant qu'ils  
ont  une  communauté  d'intérêt  en  tant 
que  secteur  public.  A  l'inverse,  l'Etat  peut  interférer  
dans   la   relation   SONES/SDE   et   plaider   pour   le  
fermier   au   lieu   d'arbitrer   en   toute  
indépendance.  
IV1-3  
-Le Non-respect des engagements contractuels des partenaires  
Ceci  induit  des  risques  d'exploitation  dont  l'ampleur  peut
 compromettre  la  réussite  du  
partenariat et de la réforme.  
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19  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
a)- Le risque de non performance du partenaire
privé  
Un  mauvais  recouvrement  de  la  facturation  des 
abonnés  toutes  catégories  confondues  peut  
résulter du manque de performance de la SDE et constituer
un enjeux financier important en  
même temps que de réduire les performances
techniques. Le professionnalisme du partenaire  
privé,  la  SAUR,  devrait  réduire  ce  risque 
sans  l'éliminer  car  il  est  lié  à  deux  autres 
risques  
dépendant de la SONES et surtout de l'Etat.  
b)- Le risque de non-respect des obligations de la SONES  
La  SONES  est  une  entité  distincte  de  l'Etat 
dotée  de  moyens  financiers  (fonds  propres,  
recettes courantes et emprunts) pour réaliser ses propres
obligations conditionnant la réussite  
de la réforme. Du respect de ses obligations
dépendra le respect des performances techniques  
et  commerciales  de  la  SDE.  En  effet,  les  performances 
contractuelles  du  fermier  dépendent  
largement  de  la qualité  de l'infrastructure  qu'il 
exploite. L'exigence de  résultat  qui  pèse  sur  
lui n'aura de véritable mesure que par la qualité
des moyens mis à sa disposition, le reste sera  
complété par son savoir-faire.  
c)- Le risque de non-paiement de l'Etat  
Au niveau préventif, les  différents  contrats  en
cours  contiennent  des  stipulations  destinées  à  
améliorer le paiement de l'Etat de ses factures d'eau :
crédit client de 4 mois, mise en place de  
procédure   de   certification   et   de   liquidation  
des   factures   de   l'administration   et   ses  
démembrements  et  enfin  mise en oeuvre d'un plan
destiné à réduire les  pertes  et  gaspillages  
d'eau. Au niveau curatif, le contrat d'affermage reconnaît
expressément au fermier le droit de  
suspendre la fourniture d'eau à l'Etat.  
Il  faudra  du  temps  avant  de  classer  l'Etat  parmi  les 
bons  ou  les  mauvais  payeurs,  certains  
risques ne s'appréciant que dans la durée.  
IV 2- Les risques liés à
l'inscription  des contrats  dans la durée :  
Le  contrat  d'affermage  a  durée 
déterminée  et  longue;  cela  présente  des  risques 
tant  pour  le  
fermier  que  pour  l'autorité  affermante 
déléguée.  Mais  c'est  précisément  la 
répartition  des  
risques qui crée le PPP.  
Dans  le  système  de  l'affermage  mis  en  place  au 
Sénégal,  les  risques  pèsent  sur  tous  les  
partenaires.  
IV 2-1- Le risque de marché  
On  désigne  par  ce  terme  les  écarts 
éventuels  entre  les  prévisions  ayant  servi  de  base 
à  
l'examen de la viabilité financière et
économique du service à satisfaire et la demande réelle
à  
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Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
20  
  
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Sénégal.  
satisfaire. Au Sénégal, ce risque se
présente plutôt en terme de capacité, de volonté de
payer  
des clients et d'un correct recouvrement des coûts, car la
demande insatisfaite est importante.  
En est-il de même pour la demande insolvable ?  
IV 2-2- Le risque de dépassement des
coûts d'exploitation  
Ce risque est laissé à la charge du partenaire
privé ; toutefois il est réduit grâce à la mise en
 
place  d'une  formule  d'indexation  tarifaire.  De  ce  fait, 
le  partenaire  privé,  au  travers  du  
consommateur  final,  assume  l'essentiel  du  risque  car  il  y
 a  un  niveau  de  prix  qui  sera  
socialement et politiquement difficile à accepter pour les
populations.  
IV 2-3- Les risques liés au contrôle de
l'exploitation  
Les   contrats   de   concessions   et   d'affermage   autorisent
  le   partenaire   public   (SONES)   à  
contrôler l'opérateur privé (SDE) au triple
plan de la gestion technique, commerciale et de la  
qualité de l'eau. Les risques à ce niveau sont de
deux ordres :  
a)- L'opacité des systèmes
d'information entre les partenaires  
Dans sa phase active, le partenariat repose sur des
échanges d'informations entre les acteurs.  
Le  fermier  est  tenu  en  particulier  de  produire  des 
informations  fiables  et  exhaustives  à  
l'autorité affermante déléguée  
à des fins de contrôle et d'évaluation de la bonne marche
du  
service affermé. Dans l'expérience en cours,
beaucoup de difficultés ont surgi au départ dans  
l'organisation  des  procédures  de  transmissions  de 
l'information  de  la  SDE  vers  la  SONES.  
Aux  réticences  de  la  SDE  qui  assimile  le 
contrôle  à  un  « marquage  à  la  culotte », 
s'ajoute  
aussi la démarche tendance autoritaire de la SONES.  
b)- Le manque de confiance entre les partenaires
 
L'expérience du partenaire SONES/SDE relève un
climat de méfiance entre les parties. Il est  
difficile de situer l'origine de cette situation tant elle a
été soudaine. Tout porte à croire que  
les  deux  partenaires  n'ont  pas  cherché  à  se 
laisser  un  temps  d'observation  et  d'adaptation.  
Chaque société a précipité les
changements de mentalité nécessaires au sein de ses
employés  
en les sensibilisant sur la portée des missions
assignées et la ferme volonté de ne pas échouer.  
Cette situation a conduit un déficit de communication qui
a engendré des rapports lâches entre  
les partenaires. Les circuits d'informations entre la SONES et la
SDE sont devenus plus longs  
parce que les  supports sont soumis à une sorte de  «
comité de censure » avant leur envoi au  
partenaire. Cela a entraîné une sorte de repli sur
soi de chaque entité et  de ses employés, ce  
qui ne simplifie pas les relations de proximité qui sont
vites assimilées à de la délation.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
21  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
L'organisation du jeu n'explique-t-elle pas quelque part le
comportement des acteurs. Or à ce  
jeu  personne  n'est  gagnant.  D'importantes 
réalisations  doivent  être  faites  pour  asseoir  la  
confiance.  
V/- Les Réalisations  
Il  ne  faut  pas  oublier  qu'en  2002,  24  %  des  habitants 
de  Dakar  et  43  %  des  habitants  des  
autres centres urbains n'avaient pas accès à ce
type de branchement. Pour ceux-ci, le PEPAM  
(Programme d'Eau Potable et d'Assainissement du
Millénaire)   fixe des objectifs ambitieux à  
l'horizon 2015. Il vise à desservir 1,64 million de
personnes supplémentaires, dont une grande  
partie n'est pas capable d'assurer le financement de l'extension
du réseau. C'est pour cela que  
la facilitation de l'accès au service est un enjeu majeur
de la prochaine décennie.  
Au Sénégal, il existe essentiellement deux modes
d'adduction d'eau potable répondant à des  
normes  de  qualité  sanitaires  satisfaisantes  : 
l'alimentation  au  domicile  par  branchement  
particulier et la fourniture d'eau à des bornes fontaines
collectives.  
V 1- Les branchements particuliers  
L'objectif  affiché  par  l'Etat  sénégalais
 est  d'offrir  sur  le  long  terme  la  possibilité  à  chaque
 
ménage  de  disposer  d'un  branchement  particulier, 
c'est-à-dire  d'un  branchement  amenant  
l'eau au sein de l'habitation. La démarche standard est
que le futur abonné, qui ne dispose pas  
encore d'un tel branchement, finance les frais liés
à la fourniture et à la pose de celui-ci. Dans  
le cas du Sénégal, dès le démarrage
des projets sectoriels dans le domaine de l'eau, la finalité  
de  desserte  des  plus  pauvres  a  été 
fixée  comme  une  priorité.  De  nombreux  ménages  ne
 
disposent  pas  des  ressources  financières  suffisantes 
pour payer le branchement  (dont  le coût  
est en moyenne de 100 000 à 200 000 FCFA).  
Pour  permettre  l'accès  au  réseau  à  ces
 populations  relativement  pauvres,  un  programme  de  
branchements sociaux a été mis en place.  
Techniquement, il n'existe aucune différence entre un
branchement normal et un branchement  
social  :  le diamètre du branchement  est  identique, le
matériau est  le même et  la méthode de  
pose ne varie pas. La seule différence est donc
financière. Si un ménage remplit les conditions  
d'accès au programme, il bénéficie
gratuitement de la connexion au réseau.  
Cette  politique  a  pris  de  l'ampleur  à  partir  des 
années  2000.  Ceci  s'explique  moins  par  des  
raisons politiques que par une disponibilité de
financements offerts par les bailleurs de fonds,  
qui   ont   été   orientés   prioritairement
  vers   cette   politique   d'accès.   Le   coût   moyen   d'un
 
branchement  social  est  estimé  à  environ  100 
000  FCFA.  Sur  la  période  1996-2005,  la  
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22  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
réalisation d'environ 105 000 branchements a donc
représenté un coût global de 11 milliards  
FCFA, supporté quasi-intégralement par des
financements extérieurs.  
Graphique 1. 2 : Nombres de branchements sociaux
réalisés et  projetés de 1996 à 2011.  
V 2- L'extension des bornes fontaines  
Les  bornes-fontaines  sont  des  points  d'eau  situés 
sur  l'espace  public  et  auprès  desquels  les  
populations  non  raccordées  viennent  directement 
s'approvisionner.  Leur  gérant  peut  être  un  
employé  de  la  société  de  distribution 
d'eau,  un  travailleur  indépendant,  un  délégué 
d'une  
association  d'usagers  ou  encore  un  représentant 
d'ONG.  Il  est  soit  rémunéré  par  un  salaire  
fixe  soit  par  un  salaire  variable  correspondant  entre  la 
différence  entre  le  prix  payé  à  
l'opérateur et le prix facturé au client final.  
Les  bornes-fontaines  ne  constituent  pas  un  mode 
d'approvisionnent  marginal.  En  2002,  on  
estimait que 18 % de la population de la zone couverte par la
SONES/SDE s'approvisionnait  
auprès de ces bornes (PELT 2004). A la fin de
l'année 2004, on recensait 3 688  
bornes-fontaines  pour  un  volume  total  facturé 
d'environ  5  %  (rapport  SONES  2005).  La  
consommation par personne s'établissait ainsi à
environ 17 l/j/pers.  
Tableau n°1.1 : Comparaison du service
rendu par les   bornes-fontaines et les branchements  
particuliers. (Annexe)  
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23  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
VI- La politique de tarification  
Au  Sénégal,  le  choix  s'est  porté  pour 
les  abonnés  domestiques  sur  une  tarification  en  trois  
tranches  (tranche  sociale,  tranche  pleine  et  tranche 
dissuasive)  pour  lesquelles  le  tarif  varie  
dans  un  rapport  de  un  à  quatre.  Les  abonnés
 non  domestiques  (administrations,  industries)  
payent un tarif correspondant au tarif de la tranche dissuasive,
car ils sont considérés comme  
ayant  un  pouvoir  d'achat  suffisant  pour    pouvoir  financer
 l'eau  à  un  prix  supérieur.  L'eau  
distribuée  par  les  bornes-fontaines  est  vendue 
à  un  prix  intermédiaire  entre  le  tarif  de  la  
tranche  social  et  de  la  tranche  pleine.  Enfin,  les 
maraîchers,  qui  utilisent  l'eau  à  des  fins  
d'irrigation, bénéficient d'un tarif faible lorsque
leur consommation ne dépasse pas un quota  
Q, puis d'une tarification croissante dans le but d'encourager
une économie de la ressource.  
Tableau n°1.2 : grille tarifaire (annexe)
 
A  la  signature  du  contrat,  l'autorité 
concédante  souhaitait  que  l'opérateur  privé  apporte 
sa  
compétence   pour   améliorer   deux   facteurs  
clés   de   la   distribution   d'eau   :   le   taux   de  
recouvrement  des  factures   et  les  pertes  en  réseau
.  L'opérateur  privé  est  donc  rémunéré 
en  
fonction d'un prix  par m3, appelé prix  exploitant P  e. 
Le prix  exploitant  est  réévalué  chaque  
année en fonction de la structure de coût de
l'exploitant, afin de couvrir ses frais de gestion,  
de  personnel,  les  investissements  à  sa  charge  ainsi
 qu'une  marge  bénéficiaire.  On  parle  de  
structure  tarifaire  cost-plus.  La  différence  entre 
le  prix  moyen P m  et  le  prix  exploitant  est  
reversé  d'une  part  à  l'ONAS,  en  charge  de 
l'assainissement  lorsque  le  secteur  bénéficie  de  
l'assainissement collectif, et d'autre part à la SONES.
Celle-ci, grâce à ce prix patrimoine Pp  
finance les dépenses d'investissements, de personnel ainsi
que le recouvrement des emprunts.  
7  
8  
Sur  les  secteurs  assainis,  on  a  donc : Pmoyen  
assainis : Pmoyen = P  e + P  p.  
=  P   +  P   +  P  
e             p  
ONAS,  et  sur  les  secteurs  non  
On constate que le prix patrimoine s'est fortement
apprécié dans la période 1997-2004 (+ 33  
%) tandis que le prix fermier a connu une hausse plus
modérée de 8 %.  
7  
Le  taux  de  recouvrement  ou  taux  de  collecte  est 
défini  comme  le  rapport  du  montant  perçu  au  titre  des
 
factures d'eau sur le  montant  émis.  Ce taux est souvent
crucial pour l'équilibre financier du secteur et sa  valeur  
varie  fortement  selon  les  pays.  Ainsi,  la  NCWSC  à 
Nairobi  rapporte  un  taux  de  collecte  de  63  %  et  celui  de  la  
ville  de  Dar  es-Salaam  est  même  inférieur 
à  60  %,  ce  qui  ampute  grandement  le  budget  de  ces  compagnies
 
publiques (Trémolet 2005).  
8  
d'eau produit. Les raisons de perte sont multiples : fuites,
compteurs déficients, branchements clandestins.  
Le taux de perte du réseau est défini comme le
rapport entre le volume d'eau perdu dans le réseau et le volume  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
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24  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Source : SONES  
Graphique 1. 3 : Evolution des prix entre 1997 et 2004
 
La  rémunération  des  parties  se  veut 
doublement  incitative.  D'une  part,  la  rémunération  est  
proportionnelle  au  volume  produit,  ce  qui  incite  les  deux
 parties  à  accroître  la  production.  
D'autre part, l'opérateur privé est
intéressé aux deux objectifs que l'autorité
concédante lui a  
fixé, le taux de fuite dans le réseau et le taux de
facturation. La formule de rémunération de la  
SDE est donc la suivante :  
RémunérationSDE  
Avec  
= Vol  
produit  
[P .   + P  
e       e  
moyen. (    )]  
r  
e  
  e : rendement contractuel défini dans le contrat9
 
   :rr   endement réel constaté10  
La première partie de  cette formule Vol  produit  
. P  e.   e  correspond à la formule classique de  
rémunération d'un affermage qui est proportionnelle
au volume livré et au prix exploitant.  
La   deuxième   partie   de   la   formule  P  
moyen  
(    )   correspond   au   risque   porté   parr?  
r  
e  
l'opérateur   privé   s'il   n'atteint   pas   ses 
 objectifs   en   terme   technique   (taux   de   fuite)   et  
commercial  (taux  de  facturation).  De  son  côté,
 la  rémunération  de  la  SONES,  société  de  
9  
Le rendement contractuel correspond au produit de
l'efficacité technique (ETC) et de l'efficacité commerciale  
(ECC) définis dans le contrat avec :  
ETC : efficacité technique (soit 1 moins le taux de perte
du réseau) définie dans le contrat,  
ECC : efficacité commerciale (ou taux de facturation)
définie dans le contrat.  
10  
commerciale (ECR) réalisés l'année n avec :
 
ETR : efficacité technique réelle constatée,
 
ECR : efficacité commerciale réelle
constatée  
Le   rendement   réel   constaté   correspond   au 
 produit   de   l'efficacité   technique   (ETR)   et   de  
l'efficacité  
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25  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
patrimoine, ne dépend pas de la performance technique et
commerciale de l'opérateur privé.  
Elle est déterminée par la différence entre
le prix moyen et le prix fermier.  
RémunérationSONES  
= Vol  
produit (P  
moyen - P )   
e  
e  
Les  deux  paramètres  sur  lesquels  la  SONES  peut 
intervenir  sont  le  volume  produit,  qui  
dépend des investissements réalisés pour
accroître la production et le prix moyen, qui est fixé  
par la SONES  en accord  avec le ministère de
l'Hydraulique. Cette formule de rémunération  
est  remarquablement  équilibrée. En effet, elle
lie de façon claire les  risques  financiers  et  les  
objectifs   de   chaque   partie,   ce   qui   est   une  
règle   de   base   de   l'ingénierie   contractuelle.  
Explicitons cela par un exemple concret :  
Tableau n°1.3 : Conséquences
tarifaires pour la SONES et la SDE dans différents cas-types  
(annexes)  
Le  choix  d'une  grille  tarifaire  identique  sur  le  plan 
national  et  à  blocs  croissants  implique  
deux  péréquations  que  nous  allons 
détailler  ci-dessous  :  une  péréquation  spatiale  et 
une  
péréquation entre usagers du service d'eau.  
VI 1- Une tarification identique sur tout le
périmètre affermé  
Le  choix  politique  et  technique  d'appliquer  une 
tarification  unique  sur  tout  le  périmètre  
affermé induit des péréquations spatiales.
En effet, les coûts diffèrent d'une ville à l'autre en  
fonction des caractéristiques de production et de
distribution.  
Les   recettes   diffèrent   également   en  
fonction   du   type   de   consommation   (industriels,  
maraîchers, usagers domestiques) et de leur niveau de
consommation.  
En   effet,   il   est   très   complexe   d'isoler   pour
  chaque   secteur   de   distribution   les   coûts  
directement ou indirectement imputables à la desserte de
ce centre. Certains actifs sont utilisés  
en commun par plusieurs centres, d'autres sont
spécifiques. La comptabilité de la SONES et  
11  
de la SDE ne permet pas cette analyse fine pour le moment   . En
revanche, il est possible de  
connaître  le  montant  moyen  du  m3  facturé  au 
niveau  de  chaque  centre  et  d'en  déduire  les  
différences de recette selon les centres.  
11  
Dans le cas du Sénégal, il  est 
particulièrement  difficile de savoir si  les coûts  sont plus ou 
moins  importants à  
Dakar  par  rapport  aux  autres  centres   urbains.  En  effet, 
 deux  effets  produisent   un  effet  contraire.  Pour  la  
production  et  l'acheminement  de  l'eau,  les  coûts 
sont  bien  supérieurs  à  Dakar  car  l'eau  est  pompée 
au  lac  de  
Guiers  situé  à  près  de  300  km  de 
Dakar.  En  revanche,  concernant les  coûts  de  distribution,  la 
densité  d'abonné  
est  plus  élevée  à  Dakar  et  par  effet 
d'échelle,  les  coûts  liés  à  l'amortissement  du
 réseau  et  à  la  gestion  sont  
inférieurs.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
26  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Source : SONES  
Graphique 1. 4 : Prix moyen du m  selon le secteur
géographique  
Au  centre  de  Dakar,  le  montant  facturé  par  m3  est
 environ  28  %  plus  élevé  que  le  montant  
moyen  sur  l'ensemble  du  périmètre.  Tous  les 
autres  centres  ont  un  prix  inférieur  au  prix  
moyen et bénéficient donc de subventions
croisées provenant du secteur de Dakar.  
3  
Source : SDE  
Graphique 1. 5 : Ecarts financiers entre la ville de
Dakar et les autres centres du Sénégal  
En  raisonnant  en  termes  de  montants  financiers,  le  centre
 de  Dakar  génère  environ  4,4  
milliards FCFA   de recettes supplémentaires qui
bénéficient à 60 % à la banlieue de Dakar et  
à 40 % aux autres centres urbains du
Sénégal. Le système financier en place induit donc une  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
27  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
redistribution  représentant  un  montant  non 
négligeable  entre  la  capitale  et  les  autres  centres  
urbains.  
VI 2- La tarification différenciée
selon les usagers et leur consommation  
Tous  les  usagers  ne  payent  pas  l'eau  le  même  prix.
 Si  le  coût  moyen  de  l'eau  est  de  419  
12  
FCFA   ,  il  est  facturé  en  moyenne  à  268 
FCFA  aux  maraîchers,  372  FCFA  aux  usagers  
domestiques  et  639 FCFA aux  usagers  non domestiques. Ces 
différences  de prix  impliquent  
que  des  transferts  financiers  internes  ont  lieu  entre 
classes  d'usagers.  Certaines  catégories  
payent  davantage  et  subventionnent  les  autres 
catégories.  Si  l'existence  de  ces  transferts  est  
largement  reconnue,  aucune  étude  à  notre 
connaissance  ne  les  a  quantifiés.  Le  service  est  
offert  à  des  prix  différents  en  fonction  de 
la  capacité  des  usagers  à  payer  (niveau  de  
facturation    supérieur    pour    les    industriels)   
ou    de    choix    politique    (tarifs    fortement  
subventionnés pour les maraîchers).  
Le premier constat est qu'une seule classe d'usager est
contributrice nette au système. Il s'agit  
des usagers non domestiques (administrations, industries,
écoles) qui consomment 27 % du  
volume global et assurent 41 % des recettes. Les principaux
bénéficiaires sont les usagers  
domestiques qui sont les plus gros consommateurs avec 62 % du
volume global et qui  
Source : données SDE pour la période 2005-2006  
Graphique 1. 6 : Part des recettes et des consommations
selon la classe d'usager  
12  
Données 2005-2006 en montant HT.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
28  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
financent le service à hauteur de 53 %. Partant de ce
constat, on s'intéresse maintenant aux  
flux financiers entre classes d'usagers. En 2006, le chiffre
d'affaire lié aux factures d'eau est  
13  
estimé à 45 milliards FCFA   .  
Le montant des transferts compté positivement pour les
bénéficiaires et négativement pour les  
contributeurs est de 6 milliards FCFA soit 13 % du total.  
Source : données SDE  
Graphique 1. 7 : Représentation
agrégée des flux financiers entre les différentes classes
d'utilisateurs  
Si  cette  figure  quantifie  les  effets  redistributifs  d'une 
tarification  différente  par  classes  
d'usager, elle ne permet pas d'évaluer les
péréquations réalisées au sein de chaque classe du
 
3  
fait  de  la  tarification  par  bloc  croissant.  Ainsi,  si  le
 prix  moyen  du  m   payé  par  l'usager  
domestique est de 372 FCFA, le tarif social n'est que de 179 FCFA
contre 620 FCFA pour la  
tranche dissuasive.  
Ce  que  l'on  considère  ici  sont  les  transferts 
entre  tranches  de  consommation  au  sein  d'une  
même classe d'usagers et non les transferts entre usagers.
En effet, un ménage qui consomme  
3  
un volume supérieur à 20 m   par mois,
bénéficie d'une « subvention » pour les dix premiers
 
3  
m    qui  sont  facturés  au  prix  de  la  tranche 
sociale  et  d'une  «  pénalité  »  pour  le  volume
 
3  
consommé  supérieur  à  20  m  .  Il  est 
donc  à  la  fois  bénéficiaire  et  contributeur  du 
système  
tarifaire.  Il  n'en  reste  pas  moins  que  l'on  peut  faire 
l'hypothèse  en  première  approximation  
13  
Données SDE.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
29  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
14  
que  les  ménages  ont  « un  comportement 
économiquement  rationnel  »   .  Ils  accorderont  une  
attention d'autant plus importante à leur consommation
d'eau que leurs revenus sont faibles.  
Si l'on détaille les transferts au sein de la classe des
usagers, on obtient le résultat suivant :  
Source : données SDE  
Graphique 1. 8 : Représentation
détaillée des flux financiers au sien de la classe des usagers
domestiques  
Les usagers domestiques sont bénéficiaires nets des
redistributions. La représentation détaillée  
des  flux  permet  de  préciser  qui  sont  les 
réels  bénéficiaires.  En  effet,  les  tarifs  de  la 
tranche  
normale  et  de  la  tranche  dissuasive  sont  supérieurs
 au  tarif  moyen  et  le  véritable  transfert  
s'opère  vers  la  tranche  sociale.  Ainsi,  en  plus 
des  3,8  milliards  de  FCFA  issus  de  la  
péréquation   avec   les   usagers   non  
domestiques,   les   bénéficiaires   de   la   tranche   sociale
 
bénéficient  de 5 milliards  FCFA de
péréquations  au sein des  usagers  domestiques. Au total,  
ces  transferts  au  profit  de  la  tranche  sociale  totalisent
 donc  plus  de  20  %  du  produit  de  la  
vente d'eau.  
14  
Par " économiquement rationnel ", on entend que les
usagers sont conscients qu'ils sont facturés au volume et  
que donc le montant de leur facture augmente avec le volume
utilisé.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
30  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Des  péréquations  s'opèrent 
également  au  sein  de  la  classe  des  maraîchers  mais 
l'ampleur  
financière des transferts est anecdotique.  
VII- Un modèle spécifique au
milieu rural  
La gestion en milieu rural ne peut être
considérée comme une gestion en milieu urbaine « en  
miniature  ».  En  effet,  des  problèmes  de 
gestion  spécifiques  se  posent  dans  le  cadre  de  
communautés rurales et le modèle de gestion doit
être adapté à ces spécificités.  
Tableau n°1.4 : Comparaison entre types de
gestion en milieux rural et urbain. (Annexe)  
VII  1- Comment accroître
l'efficacité d'une gestion locale ?  
Le milieu rural était le grand oublié de la
réforme du secteur de l'eau en 1996 au Sénégal. Le  
programme  Regefor  (Réforme  de  la  gestion  des 
forages),  mis  en  place  en  1999  grâce  à  un  
financement  AFD(Agence  Française  de 
Développement),  avait  pour  but  d'expérimenter  un  
nouveau mode de gestion en milieu rural. Il s'appuie sur les
communautés et vise à ce que les  
coûts  d'exploitation  et  de  maintenance  soient 
couverts  par  les  usagers  du  service.  Depuis  
1999, ce programme touche une centaine de forages sur les mille
que compte le secteur rural  
au Sénégal.  
Le  secteur  privé  local  informel  joue  ainsi  un 
rôle  très  important  dans  la  gestion  de  l'eau  en  
milieu  rural.  C'est  sur  le  gérant,  non 
déclaré  et  faisant  donc  partie  du  secteur  informel,  que
 
s'appuie  l'ASUFOR  pour  le  service  d'eau  et  il  doit 
être  capable  à  ce  titre  de  tenir  une  
comptabilité simple et de recouvrer les factures.  
Globalement le prix de l'eau est moins élevé qu'en
milieu urbain (entre 200 et 250 FCFA le  
3  
m    contre  431  FCFA).  Ce  prix  est  déterminé 
par  l'ASUFOR  (Association  d'usagers  de  
forages)   elle-même.   En   revanche,   au   sein   de  
chaque   village,   le   prix   de   l'eau   est  
systématiquement  plus  élevé  aux 
bornes-fontaines  par  rapport  aux  prix  pratiqués  pour  les  
branchements  particuliers.  Le  surcoût  peut  aller  de 
30  à  300  FCFA  par  m3.  A  ce  titre,  le  
système  tel  qu'il  est  mis  en  oeuvre  n'est  pas 
particulièrement  favorable  aux  populations  les  
plus pauvres ou les plus éloignées du
réseau.  
VII  2- Les modèles de gestion urbaine et
rurale peuvent-ils converger ?  
On pourrait craindre que le choix de deux modes de gestion
différents dans le secteur urbain  
et rural conduise à un système à deux
vitesses. Les habitants des zones urbaines payent plus  
cher  mais  disposent  majoritairement  à  domicile  d'une
 eau  en  grande  quantité.  Les  habitants  
des zones urbaines payent moins cher un service moins performant
majoritairement fourni par  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
31  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
des bornes-fontaines en plus faible quantité. Or, les
petits centres ruraux sont appelés à croître  
et atteindre une taille critique qui justifierait une
évolution du système de gestion. Les acteurs  
du secteur de l'eau sont  bien conscients  du défi
à relever pour ces centres  « semi urbains  ».  
L'un  des  axes  de  réflexion  concerne  le 
développement  et  la  professionnalisation  du  secteur  
15  
privé  local  afin  de  rendre  deux  services  :  la 
gestion  des  ouvrages  
16  
forages   .  
et  la  maintenance  des  
Sur une centaine de forages, c'est l'entreprise Equip plus qui
réalise ce travail. Il serait donc  
possible  de  réfléchir  à  un 
modèle  incluant  le  secteur  privé  local  ou  national  pour 
assurer  la  
maintenance.  Les  compétences  techniques  existent  au 
Sénégal  mais  il  reste  à  démontrer  la  
viabilité financière  de ces  contrats  en
établissant  des  'business  plans' solides. En effet, pour  
l'instant, la maintenance souffre d'un déficit d'image et
le secteur privé n'est pas poussé à s'y  
engager.  Un  autre  axe  de  réflexion  concerne  le 
contexte  juridique.  Le  contexte  actuel  ne  
permet   pas   au   gérant   privé   de   disposer 
 d'un   contrat   définissant   ses   obligations   et   les  
conditions de sa rémunération. L'accord est oral et
donc sujet à une remise en cause en cas de  
différend.  Ceci  représente  un  frein  important 
au  développement  des  tâches  assumées  par  le  
secteur  privé  local.  Dans  le  même  mouvement 
de  responsabilisation  de  l'échelon  local,  une  
décentralisation des  responsabilités  (en laissant
 par exemple le choix  des  investissements  au  
niveau   local,   financé   par   une   dotation   de  
l'Etat)   au   niveau   des   communautés   rurales  
accroîtrait  leur  implication  dans  le  service  et  la 
recherche  de  solutions  adaptées  au  contexte  
local.  L'Etat  conserverait  ses  fonctions  régaliennes 
de  préservation  de  la  ressource  et  de  
définition des normes de qualité du service.  
Le  Sénégal  a  emboîté  le  pas 
à  la  Cote  d'Ivoire,  la  Guinée  et  la  Gambie  en 
matière  de  
délégation  de  gestion  de  service 
d'infrastructure.  Cette  expérience,  qui  met  en  relation  la  
SONES et la SDE, suscite, beaucoup d'espoir. Il faut la  placer
dans une stratégie plus globale  
de  développement  après  la  décennie  de 
l'ajustement  structurel  qui  vise  à  faire  reculer  la  
pauvreté et à améliorer l'environnement.  
15  
Gestion  des  ouvrages  (distribution  de  l'eau,  facturation). 
Le  système  actuel  n'autorise  pas  un  gérant  à  
assurer  la  gestion  de  plusieurs  forages.  Or,  pour  des 
centres  urbains  proches  et  des  gérants  compétents,  des  
économies d'échelle et un gain en savoir-faire
technique pourraient être acquis en permettant la gestion conjointe  
de plusieurs forages.  
16  
Maintenance  des  forages.  Officiellement,  cette  charge  est 
assumée  par  la  DEM,  qui  n'a  pas  les  moyens  
humains et financiers pour entretenir plus de mille forages.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
32  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Cette  monographie  du  secteur  de  l'eau  au 
Sénégal  a  permis  de  montrer  qu'une  coopération  
efficace  est  possible  entre secteur  public, secteur 
privé international  et  secteur privé local,  à  
condition  de  définir  clairement  les  conditions 
d'intervention  de  chaque  acteur.  Ainsi,  le  
premier a fait la preuve de sa capacité à lever des
fonds et réaliser des investissements sur le  
réseau.  Il a également su mettre en oeuvre, par
une politique tarifaire et de raccordement au  
réseau,  une  action  en  faveur  de  la  desserte  des 
plus  pauvres.  Le  deuxième  a  consacré  ses  
efforts à l'amélioration des performances
techniques et commerciales du réseau. Le troisième,  
présent   mais   encore   trop   timidement   en   secteur
  rural,   nécessite   d'être   encouragé   afin  
d'accroître  sa  compétence  et  ses 
capacités  de  gestion,  et  devenir  à  terme  un  interlocuteur
 
fiable pour la gestion des réseaux de petits centres
urbains.  
Le  prochain  chapitre  nous  permettra  de  modéliser 
les  interactions  entre  mode  de  gestion  et  
coûts des services d'eau afin de comparer leurs
performances.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
33  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Chapitre II: Partenariat Public Privé dans la
distribution d'eau potable : une analyse 
économique 
La régulation du monopole occupe une place importante dans
la littérature sur l'organisation  
industrielle.  Les  travaux  les  plus  anciens  (Dupuit,  1849 ;
 Hotelling,  1938 ;  Vickey,  1948)  
proposent une tarification au coût marginal permettant de
produire les quantités optimales au  
sens  de  Pareto.  Mais  la  présence  de  rendements 
d'échelle  croissants  et  la  nécessité  de  
transferts monétaires engendrent des distorsions
économiques. L'objectif de premier rang est  
jugé  inaccessible  ou  trop  coûteux.  D'autres 
systèmes  de  tarification  ont  alors  été 
proposés  
pour des entreprises publiques régulées par l'Etat
et contraintes à l'équilibre budgétaire  
(Ramsey, 1927 ; Boiteux, 1956).  
La théorie de la   régulation incitative
s'intéresse  au monopole naturel  en  prenant  en  compte  
les  problèmes  d'asymétries  d'information. 
L'entreprise  a  une  information  privée  qu'elle  
utilise à des fins stratégiques. Le modèle
Baron et Myerson (1982) étudie ce cas dans le cadre  
du   paradigme   principal-   agent   où,   pour  
résoudre   le   problème   de   sélection   adverse,   le
 
17  
régulateur définit un mécanisme
révélateur des coûts de l'entreprise   . Les  contrats
incitatifs  
reposent sur un arbitrage entre efficacité et extraction
de rente. Une tarification Cost plus (ou  
contrat  de  remboursement  des  coûts)  permet  de 
contrôler  les  profits  de  l'entreprise  mais  ne  
l'incite pas à réduire ses coûts. Au
contraire une tarification Price cap (de prix plafond) incite  
l'entreprise à faire des économies afin
d'accroître ses profits qui ne sont pas réglementés. Les
 
problèmes   de   régulation   et   de  
tarification   des   monopoles   naturels   sont   difficilement  
18  
dissociables  de  l'analyse  de  leur  performance   .  Les 
services  d'eau  sont  considérés  comme  
des  monopoles  naturels  locaux.  Leurs 
caractéristiques,  et  leurs  modes  de  gestion  et  de  
régulation  spécifiques  font  d'eux  des  cas 
d'études  très  intéressants.  L'article  pionnier  de  
17  
Le  modèle  de  Laffont  et  Tirole  (1986)  traite  un 
cas  plus  général  où  s'ajoute  un  problème  de 
risque  moral  
(l'entreprise ne fait pas l'effort maximal pour réduire
ses coûts) mais où le régulateur peut observer ex
post (par  
des audits) les informations sur les coûts qu'il ne
connaissait pas ex ante.  
18  
éviter  le  gaspillage  de  la  ressource  de 
façon  à  ce  qu'elle  soit  allouée  aux  usagers  pour 
lesquels  sa  valeur  est  la  
grande ; 2) l'efficacité productive est processus
dynamique qui dépend des efforts d'adaptation de l'exploitation  
(réhabilitation et développement des
infrastructures,  formation de la  main d'oeuvre, investissement en recherche
 
et développement, etc.) pour baisser les coûts de
production. 3) Boyer, Patry et Tremblay (1999) définissent une  
autre notion d'efficacité dans le cadre de la gestion des
services d'eau qu'il nomme l'èco-efficacité et qui repose  
sur l'idée de développement durable.  
Les  critères  pour  évaluer  la  performance  des 
entreprises  sont :  1)  l'efficacité  allocative  (statique)  consiste 
à  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
34  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Wolak  (1994)  étudie  le  secteur  de  la  distribution 
d'eau  potable  en  Californie  à  partir  d'un  
modèle d'information privée sur les coûts. Il
montre en particulier que l'estimation des coûts  
est meilleure que dans un modèle avec information
complète. Récemment Brocas et al. (2006)  
reprennent ce modèle de régulation, dérivent
les solutions optimales d'une régulation rate of  
return, et évaluent le coût des
asymétries d'informations. Garcia et Thomas (2003) simulent  
les  contrats  optimaux de délégation des  services
 d'eau en France et  mesurent  les  distorsions  
dues aux asymétries d'information en termes de volumes
d'eau produits.  
Les  services  d'eau  peuvent  être  gérés 
directement  par  L'Etat  ou  bien  faire  l'objet  d'une  
délégation  de  service  public.  Lorsque 
l'exploitation  est  déléguée,  l'Etat  cherche  à 
réduire  la  
marge  de  l'entreprise     tout  en  l'incitant  à 
fournir  le  meilleur  service.  Pour  ces  raisons,  la  
procédure de délégation passe par un appel
d'offres. Depuis Demsetz (1968), la concurrence  
pour  le  marché   est   préconisée  comme  
complément   voire  substitut   de   la  régulation   du  
monopole. Riordan et Sappington (1987) modélisent la
procédure optimale d'attribution de la  
concession d'un monopole lorsqu'il y a incertitude et information
complète sur les coûts. Plus  
récemment,  Mougeot  et  Naegelen  (2005)  reformulent 
cette  théorie  en  faisant  le  lien  entre  
régulation  du  monopole  à  la 
Baron-Myerson  et  procédure  de  mise  en  concurrence  pour  le
 
marché.  
Notre travail s'inscrit dans ce cadre en caractérisant le
mécanisme incitatif optimal lorsque la  
gestion est déléguée, équivalent
à un mécanisme optimal d'attribution du monopole.  
La possibilité de choisir son mode de gestion et les
différences de prix constatées ont donné  
matière à de nombreux débats dans les
milieux politiques et spécialisées sur l'organisation des  
services.  Seulement  quelques  études  ont  tenté 
d'expliquer  le  choix  de  mode  gestion  des  
services  d'eau  et  son  impact  sur  les  prix.  Sage  (1999) 
montre  que  le  mode  de  gestion  
n'explique pas à lui seul les différences de prix
de l'eau et la comparaison directe des prix ne  
peut  être  satisfaisante.  Ménard  et  Saussier 
(2000)  analysent  le  choix  de  mode  de  gestion  à  
partir  de  la  théorie  des  coûts  de 
transaction.  Ils  montrent  que  ce  choix  est  guidé  par  des  
décisions  économiques  plus  que  par  des 
facteurs  politiques.  Aucun  avantage  absolu  d'un  
mode  de  gestion  sur  l'autre  n'est  mis  en  évidence 
et  la  performance  dépend  de  son  bon  
ajustement  aux  caractéristiques  de  la  transaction. 
Glachant  et  Miessner  (2003)  cherchent  à  
identifier l'influence des facteurs organisationnels sur les prix
des services d'eau.  
19  
19  
On parle de rente informationnelle car elle est liée au
déficit d'information de l'Etat sur l'entreprise et / ou sur  
le  réseau.  Le  problème  existe  également
 dans  le  cas  d'une  gestion  directe  où  les  services  techniques 
de  la  
commune  peuvent  dissimuler,  sciemment  ou  non,  au  conseil 
municipal  certaines  informations  ou  certaines  de  
leurs actions sur le plan de production afin de profiter de rente
de situation.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
35  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Les résultats montrent que la délégation et
l'intercommunalité entraînent des prix élevés
à la  
fois pour l'Alimentation en Eau Potable (AEP) et
l'assainissement, mais cela peut être nuancé  
par   les conditions d'exploitation initiales et des
qualités de service différentes. Carpentier et  
al. (2005) proposent d'évaluer les effets du mode de
gestion sur le prix de l'eau. La méthode  
des effets de traitement leur permet d'identifier la composante
des écarts de prix qui est due à  
des  effets  non  observés,  selon  le  mode  de  gestion.
 Il  est  montré  que  l'écart  de  prix  est  
expliqué en partie par des conditions d'exploitation
différentes, ce qui justifierait les prix plus  
élevés observés en gestion
déléguée.  
Notre objectif est  d'étudier les  interactions  entre 
mode de  gestion et  coûts  d'exploitation du  
service d'eau. L'Etat qui est responsable de l'organisation des
services d'eau a deux options :  
il peut gérer lui-même le service ou bien en confier
l'exploitation à une entreprise extérieure.  
Dans   chaque   situation,   il   y   a   un   bien-être  
de   l'Etat   différent   qui   dépend   des   coûts  
d'exploitation différent. Nous modélisons le choix
de mode de gestion à partir de la différence  
de  bien-être  social.   Dans   le  cas   d'une   gestion  
directe  des   services,   l'Etat   est   supposé  
maximiser  le  surplus  des  usagers,  net  des  coûts 
d'exploitation,  sous  contrainte  d'équilibre  
budgétaire. Pour la gestion déléguée,
un modèle avec information privée sur les coûts (Baron  
et Myerson, 1982) est considéré.  
Notre étude économique sera organisée de la
façon suivante :  
La  section  1  spécifie  d'abord  le  réseau  et 
la  technologie  du  service  d'eau    et  ensuite  la  
représentation  économique  de  la  fonction  de 
coût  variable.  Nous  décrivons  enfin  le  modèle  
économique du choix de mode de gestion du service dans la
deuxième section.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
36  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
I- La technologie et les coûts du service
 
Cette   section   a   pour   objet   de   procéder   a  
une   analyse   de   la   technologie   et   les   coûts  
d'exploitation,  il  comporte  dès  lors  deux  sous 
sections :  le  réseau  et  la  technologie  et  la  
représentation économique du coût  
I 1- Le réseau et la technologie  
Le  secteur  de  l'eau se  présente  comme  un 
marché  de  nature  monopolistique  au  moins  pour  
20  
une partie de ses activités   . L'AEP (Alimentation en Eau
Potable) peut être séparée en deux  
activités :  la  production  d'eau  potable  proprement 
dite  et  la  distribution  de  cette  eau  vers  
différentes  catégories  d'usagers.  La 
distribution  de  l'eau  potable  engendre  des  coûts  fixes  
importants.  La  spécificité  des  actifs  donne 
à  ces  coûts  fixes  un  caractère  irréversible. 
Par  
ailleurs, l'eau est un produit lourd dont le transport est
coûteux et le stockage difficile, et les  
exigences  de  qualité  nécessitent  une  certaine 
proximité  entre  les  lieux  de  production  et  de  
consommation.  
Les coûts d'exploitation du service sont donc
engendrés par toutes les opérations ayant trait à  
la  desserte  en  eau  potable  depuis  le 
prélèvement  dans  le  milieu  naturel  jusqu'au  robinet  de  
l'usager.  L'eau  potable  est  produite  à  partir 
d'eaux  brutes  souterraines  ou  de  surface.  L'eau  
issue  d'une  nappe  souterraine  engendre  des  coûts 
plus  importants  de  forage  et  de  pompage  
alors que les coûts de traitement sont d'ordinaire plus
conséquents pour les eaux de surface.  
Par  ailleurs,  les  coûts  variables  peuvent  être 
également  très  différents  lors  de  la  phase  de  
distribution, car ils dépendent de façon cruciale
de la taille des zones desservies, leur densité  
en population et la topographie.  
Une  partie  du  volume  d'eau  mis  en  distribution  dans  le 
réseau  n'atteint  pas  sa  destination  
finale,  principalement  à  cause  de  pertes  dues 
à  des  ruptures  de  conduites  ou  des  joints  
21  
fuyants   .  Cette  spécificité  doit  être 
prise  en  compte  car  les  coûts  de  production  et  de  
distribution dépendent fortement de l'état du
réseau. Le rendement de réseau calculé comme  
le  ratio  du  volume  facturé  aux  usagers  et  du 
volume  mis  en  distribution  est  un  indicateur  
important  pour  les  ingénieurs  et  une  variable  de 
décision  cruciale  pour  les  gestionnaires  du  
20  
Le  secteur  de  l'eau  possède  des 
caractéristiques  similaires  à  celle  d'autres 
activités  industrielles  en  réseau  
(électricité,  télécommunication, 
transports) :  structure  monopolistique  du  marché, 
prédominance  de  l'opérateur  
historique,   obligation   de   service   public   Mais   en  
dépit   de   ces   caractéristiques   communes,   il   existe  
des  
différences  importantes  entre  les  secteurs : 
progrès  technologiques,  conditions  de  demande,  globalisation  des
 
marchés    (franchissement    transfrontalier    dans   
le    secteur    des    transports,    présence    de    grands   
groupes  
transnationaux  dans  le  secteur  de  l'eau  et 
l'électricité  par  exemple),  certains  segments  de 
l'industrie  sont  des  
monopoles naturels et d'autres plus concurrentiels etc.  
21  
localisables et donc rapidement réparées.  
Lors de l'étape de production, les conduites de transfert
étant peu nombreuses, les fuites sont facilement  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
37  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
service.  Garcia  et  Thomas  (2001)  soulignent  l'existence 
d'économies  de  coût  substantielles  
selon  que  l'exploitation  choisit  d'accroître  la 
production  d'eau  potable  tout  en  maintenant  
l'état  du  réseau  inchangé  ou  bien  de 
réparer  les  fuites  sans  extraire  davantage  d'eau.  Par  
ailleurs, Garcia et Thomas (2003) montrent qu'en raison de la non
observabilité des coûts de  
production d'eau potable et de maintenance du réseau de
distribution lorsque l'Etat   délègue  
l'exploitation du service public à un opérateur
privé, elle doit autoriser ce dernier à produire  
un niveau de pertes d'eau supérieur au niveau optimal
d'information complète.  
I2-  La représentation économique
du coût  
La  représentation  économique  du  dans  le 
secteur  de  l'eau  au  Sénégal  reste  confrontée 
à  de  
nombreuses études de coût et de demande.  
I2-1  
- La fonction de coût  
La  modélisation  et  l'estimation  de  fonction  de 
coût  ainsi  que  l'étude  de  l'effet  du  type  de  
propriété  (public  ou  privé)  des 
services  d'eau  sur  leur  efficacité  sont  des  sujets  qui  ont 
été  
traités  par  un  certain  nombre  d'articles  de 
recherche  empirique  depuis  plusieurs  années.  
Estache  et  Rossi  (2002)  présentent  les  estimations 
de  frontières  de  coûts  dans  le  but  de  
mesurer   l'efficacité   productive   des   compagnies  
publiques   et   privées   chargées   de   la  
distribution de l'eau potable dans la région d'Asie et du
Pacifique. Par ailleurs, Saal et Parker  
(2000)    étudient    l'impact    de    la   
privatisation    et    de    la    régulation    économique    et
 
environnementale  sur  la  performance  économique  des 
services  d'eau  en  Grande-Bretagne  à  
partir d'une fonction de coût translog multi- produits.  
Les études réalisées sur le sujet et la
description de la technologie nous permettent d'identifier  
plusieurs déterminants importants des coûts
d'exploitation :  
 ·   Le volume d'eau vendu (Q) ;  
 ·   Les prix des facteurs de production (w) ;  
 ·   Des caractéristiques techniques (CAR) :  
-le  nombre  d'abonnés  desservis  (A)  et  la  longueur 
du  réseau  (R),  ou  leur  ratio  
(Dens) ;  
- le taux de rendement (rdt) ou l'indice linéaire de
pertes en distribution (B) ;  
-l'origine des eaux brutes (EB) ;  
- la topographie de la zone de distribution (Topo) ;  
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38  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
-le type de traitement de potabilisation (Trait).  
La fonction de coût variable conditionnelle de court terme
peut s'écrire de la façon suivante :  
CV= (Q, w,  CAR),  
(1)  
où CV représente les coûts variables
(minimum). Nous avons choisi d'étudier une fonction de  
coût  variable  (de  court  terme)  plutôt  qu'une 
fonction  de  coût  total  (de  long  terme)  pour  
plusieurs raisons. D'abord, une fonction de coût variable
contient la même information que le  
processus   de   production   d'origine.   Par  
conséquent,   une   fonction   de   coût   total   faisant  
l'hypothèse que tous les facteurs (y compris le capital)
peuvent s'ajuster instantanément serait  
une  mauvaise  spécification.  Enfin,  nous  souhaitons 
minimiser  l'impact  de  la  différence  de  
coût du capital entre les contrats d'affermage et la
gestion publique.  
I2-2  
- Le coût et la demande  
A partir de l'équation (1), on peut réécrire
 la fonction de coût variable du service de la façon  
suivante :  
CV _ CV (L, _, _  c),  
(2)  
où  CV  représente les coûts variables du
service. L est le vecteur des variables explicatives  
des coûts variables. Il comprend Q  le volume d'eau
vendu, w  le vecteur de prix des inputs et  
CAR   le   vecteur   des   caractéristiques   techniques  
du   service.   Toutes   ces   variables   sont  
parfaitement  observables  par  l'Etat  et 
l'économètre.  _  représente  l'efficacité
 productive  de  
l'exploitation  du  service  et  _  c  une  erreur 
traduisant  l'existence  d'aléas  non  observés  sur  les  
coûts.  _  est  une  variable  aléatoire 
non  observée  quelque  soit  le  mode  de  gestion  et  reflète
 
l'information privée de l'exploitation dans le cas d'une
gestion déléguée. Notons CF les coûts  
fixes du service   qui sont considérés comme
exogènes et sont   supposés ne pas dépendre du  
22  
mode de gestion  
. Le coût total de production est la somme des coûts
variables et des coûts  
fixes : CF + CV.  
22  
Les coûts fixes sont majoritaires supportés par
l'Etat dans la gestion directe et par le régulateur dans la gestion  
déléguée.  Dans  certains  cas  d'affermage 
avec  clauses  concessives,  une  partie  de  ces  coûts  est 
transférée  à  
l'opérateur chargé de l'exploitation du service.
 
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39  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
La fonction de demande des usagers du service s'écrit  P
(Q, _  d) où P est le prix unitaire du  
service et _  d  une perturbation aléatoire de la
demande. Notons S le surplus brut espéré des  
usagers :  
S _ S (Q)=E [  Q_       P (Q, _ ) dQ]  
d  
+_  
(3)  
II- Le choix de mode de gestion  
L'Etat peut choisir soit de gérer directement le service
d'eau (indice '0') soit de déléguer son  
exploitation à une entreprise spécialisée
(indice '1'). Si le service est géré par l'Etat (gestion  
0  
publique), les coûts sont notés CV   et si le
service est délégué (gestion privée), les
coûts  sont  
1  
notés CV  . Nous supposons que l'Etat ou le
régulateur choisit le mode gestion qui lui procure  
le plus haut niveau d'utilité.  
II 1- La gestion publique  
En 1968, après nationalisation du service public,
l'exploitation du service de l'eau potable a  
été confiée à une
société  publique, la Société Nationale
d'Exploitation des Eaux  du Sénégal  
(SONEES).  Dans  ce  nouveau  schéma,  l'Etat  du 
Sénégal  a  en  charge  les  investissements  
d'extension et de renouvellement du matériel et des
ouvrages.  
Cette nationalisation donnait à la SONEES la concession  
du service public en lui conférant  
en  plus  de  la  responsabilité  de  l'exploitation, 
celle  de  la  planification  et  de  la  maîtrise  
d'ouvrage des travaux d'extension de l'infrastructure, de
production et de distribution.  
Si on note _  o le profit de la SONEES et T  la partie
fixe du tarif pour le service.  
Dans le cas d'une gestion publique, l'Etat cherche à
maximiser le bien- être social espéré (le  
surplus des usagers net des coûts espérés en
gestion directe) sous contrainte budgétaire :  
Max S (Q)- E [CV  0 (L, _, _  c) + CF],  
Q  
telle que l'espérance de profit  de la SONEES ne soit pas
négative :  
(4)  
_  o_E [T+ P (Q, _  d) Q- CV  0 (L, _, _ )
- CF] _0.  
c  
(5)  
Ce qui revient à maximiser :  
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40  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
W  o=S (Q)- E [CV  0 (L, _, _  c) + CF] -
__  o,  
(6)  
avec _  représentant le coût de la contrainte
budgétaire du service. La solution de la  
maximisation de l'expression (6), est le prix optimal qui est un
prix Ramsey-Boiteux pour une  
23  
régulation Cost of service    :  
[P  o-( CV  0    Q)]  P  o  = (_
 1+ _) (1  ff)  
P  o-( CV  0    Q) =  P  o [(_ 
1+ _) (1  ff)]  
P -oP   o [(_  1+ _) (1  ff)] = ( CV 
0    Q)  
P  o [1- (_  1+ _) (1  ff)] = ( CV  0    Q)
 
Po = [( CV  0    Q)] [ff (1+ _)/ ff (1+ _)-
_]  
(7)  
où ff  i=E [(dQ  dP)  (Q  P)] est
l'élasticité de la demande des usagers du service.  
Cette formule est la définition classique de l'indice de
Lerner qui dépend de l'élasticité de la  
demande  ff     et   du   coût   de   la   contrainte   de 
 budget  _   du   service,   autrement   dit   les  
caractéristiques techniques.  
II 2 - La gestion privée  
L'opérateur privé professionnel de l'eau
désigné comme partenaire stratégique du secteur de  
l'eau est la SAUR, filiale du groupe français Bouygues.
Lors de l'appel d'offre international  
de sélection de la société privée
devant reprendre l'exploitation du service de l'eau, la SAUR  
s'est alliée à la société
sénégalaise GTHE (Grands travaux d'hydraulique et d'entretien)
pour  
soumissionner. Le schéma de privatisation du service
public de l'eau au Sénégal s'est fondé  
sur l'affermage. Aux termes du contrat d'affermage du service
public de la production et de la  
distribution  de  l'eau  potable  en  zone  urbaine,  l'Etat  a 
confié  à  la  SDE  le  droit  exclusif  de  
produire  et  distribuer  l'eau  sur  toute  l'étendue  du
 territoire.  Outre  les  obligations  relatives  à  
bonne  exploitation  du  service  public,  le  contrat  met 
également  à  la  charge  du  fermier  un  
23  
Voire Laffont et Tirole (1993), p.31  
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41  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
certain nombre d'obligations en matière de travaux. La SDE
transfert une partie des revenus à  
la SONES  pour la réalisation des  investissements. Ce
contrat  est  tripartie  et, bien que l'Etat  
soit  l'autorité  affermante,  le  contrôle  de 
l'exploitation  est  assuré  par  la  SONES  selon  les  
termes   du   contrat   de   concession   de   travaux   publics 
 et   de   gestion   du   patrimoine   de  
l'hydraulique urbaine. Ainsi, elle joue le rôle d'une
agence de régulation publique.  
Si l'on note r (Q), le montant de la redevance versée
à l'agence de régulation. Il est fixé en  
fonction du volume d'eau vendu r (Q) = Q (Pmoyen - P  e)   e.  
Le profit espéré de l'entreprise privée
s'écrit de la manière suivante :  
_  1 = E [T+ P (Q, _  d) Q- CV  1 (L, _, _
)- CF- r (Q)].  
c  
(8)  
Les consommateurs maximisent leur bien-être. Le surplus
espéré des consommateurs s'écrit :  
S (Q)=E [  Q_       P (Q, _ ) dQ]  
d  
+_  
L'agence de régulation est censée maximiser la
somme du surplus des usagers et le profit de  
entreprise.  
Dans  le  cas  d'une  gestion  déléguée, 
les  préférences  du  régulateur  sont 
représentées  par  une  
somme  pondérée  du  surplus  net 
espéré  (U)  des  usagers  et  du  profit  espéré 
(Re)  tiré  de  
l'exploitation du service, fi le coefficient de
pondération. Nous suivons l'approche de Baron et  
Myerson (1982) qui supposent que le surplus des usagers est
préféré au profit de l'entreprise  
(fi   _]   1/2,   1]).   Le   fi   représente  
l'importance   que   l'Etat   accorde   aux   surplus   des  
consommateurs.  
La  SDE   a  une  information  privée  sur  son  
efficacité  productive  ou   son  type  _  i.  Nous  
supposons que _  i est défini par la distribution F (.),
de densité f (.), sur l'intervalle  
[_, _*], où _ caractérise une grande
efficacité et _*  une faible efficacité. La distribution est  
connue de la SONES.  
Le revenu de la SONES est donné par la formule suivante.
 
Re=  E [r (Q) - ta]  
(9)  
où ta représente la taxe d'assainissement.  
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42  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Soit w  [0,1] est la part du profit de l'entreprise
autorisée à l'expatriation et (1-w) la part du  
profit  utilisé  au  Sénégal.  Car  il  y  a
 l'entreprise  GTHE  chargée  de  certains  investissements,  
surtout en ce qui concerne les entretiens des ouvrages.  
L'objectif de l'autorité tutelle est donc de maximiser la
somme pondérée suivante :  
W1 = fi U + (1- fi) (1-w) _1  
(10)  
Où  
U = S (Q) - E [P (Q, _  d) Q - T] + Re  
(11)  
Et  
_  1 = E [T+ P (Q, _  d) Q- CV  1 (L, _, _ 
c)- CF] - E[r (Q)].  
Donc  
U = S (Q) - _  1 - E [CV  1 (L, _, _  c) +
CF] - E (ta)  
W1 = fi U + (1- fi) (1-w) _1  
=  fi [S (Q) - _  1 - E [CV  1 (L, _, _  c)
+ CF] - E (ta)] + (1- fi) (1-w) _1  
=   fi [S (Q) - E [CV  1 (L, _, _  c) + CF] - E (ta)]
- fi _  1 + (1- fi) (1-w) _1  
=  fi [S (Q) - E [CV  1 (L, _, _  c) + CF] - E (ta)] -
2fi _  1 + _  1 - w _  1 + fiw _1
 
=  fi [S (Q) - E [CV  1 (L, _, _  c) + CF] - E (ta)] -
fi _  1 (2 - 1/fi + w/fi - w)  
=  fi [S (Q) - E [CV  1 (L, _, _  c) + CF] - E (ta) -
((2fi - 1)/fi + w (1- fi)/fi) _  1]  
Le bien être collectif s'écrit finalement :  
W1 = fi [S (Q) - E [CV  1 (L, _, _  c) +
CF] - E (ta) - ffi _  1]  
(12)  
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43  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
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où ffi = ((2fi - 1)/fi + w (1- fi)/fi)  
Cette fonction de bien être (gestion
déléguée) est à différencier à celle
en gestion directe parce  
que nous constatons l'apparition d'une variable la taxe
d'assainissement et seul le coefficient  
associé au profit doit être interprété
différemment. Remarquons aussi que les expressions du  
bien être dépendent crucialement des coûts
engendrés lors l'exploitation du service.  
Puisque  le  paramètre  d'efficacité _  i  n'est 
pas  observée  par  l'Etat,  il  maximise  l'expression  
(12) sous la contrainte de participation (_ (_) _ 0, ,_) et la
contrainte d'incitation (_ (_,  
 ·  ) _  _  (_*,  _),  ,_,  ,_*,  où  _*  n'est 
pas  le  vrai  type  de  l'exploitant).  Le  mécanisme  
révélateur optimal donne le prix Baron-Myerson :
 
P  1-( CV  1    Q)= ffi [F (_  i)  f (_ 
i)] [ CV  1   _  i  Q]  
P1 = ffi [F (_  i)  f (_ )] [ CV  1   _  
Q] + ( CV  1    Q)  
i  
i  
(13)  
où F et f représentent respectivement la fonction
de distribution cumulative et la fonction de  
densité de _  i qui sont connues de l'Etat. Si l'Etat
organise une enchère pour attribuer le droit  
de  service  la  demande  en  eau  portable  pour  le  service 
dans  le  cas  où  l'entreprise  a  une  
information   privée   sur   ses   coûts,   on  
obtient   le   prix   Baron-Myerson   pour   l'entreprise  
24  
sélectionnée, voir Mougeot et Naegelen (2005)   .
La différence prix- coût marginal dépend du  
paramètre  _,  du  volume  d'eau  potable  vendu 
(dépendant  lui-même  du  paramètre  _  25)    
,  des  
caractéristiques locales du service, de celles du contrat
et son environnement.  
II 3-  Le choix  
Le  choix  de l'Etat  sur le  mode de  gestion du service d'eau
peut  être décrit  par un modèle  à  
régimes  (switching  model)  et  fonction 
critère  (ou  équation  de  sélection)  à  la  Lee 
(1978).  
Comme  Huang  et  al.  (2002),  nos  équations  de 
régime  sont  des  fonctions  de  coût.  On  
considère que l'Etat préfère la gestion
privée à la gestion publique de son service d'eau si :  
24  
Le optimal défini par Mougeot et Naegelen (2005) est
différent du nôtre parce qu'il intègre un coût social
des  
fonds public, que le régulateur est supposé
utilitariste et que le coût marginal est supposé constant.  
25  
l'exploitation.  Dans  le  modèle  plus  complexe  de 
Garcia  et  Thomas  (2003),  les  volumes  d'eau  vendu  et  les  
volumes d'eau perdu font partie du contrat.  
Le  principe  du  mécanisme  révélateur  est
 de  faire  dépendre  les  termes  du  contrat  de  l'information 
privée  de  
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44  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
1  
W  
0  
- W  > k  
(14)  
Ce qui signifie qu'il choisit la gestion privée si la
différence en bien être social associé à ce  
choix  est supérieure à une valeur de
réserve non  observée.  La valeur de réserve k  peut 
être  
interprétée  comme  la  prédisposition  de 
l'Etat  à  privatiser  son  service  d'eau  potable,  et  peut  
ainsi être positive ou négative. On suppose que k
est fonction de la quantité d'eau vendue Q et  
de caractéristiques du service  CAR   :  
k = fi  1+fi  Q+fi  CAR+  
2  
3  
(15)  
où   est une erreur capturant des facteurs
aléatoires non observables.  
Le choix de mode de gestion du service dépend de la
différence du bien être social et donc de  
la différence de coût selon le mode de gestion : W
 1 - W  0 = fi  0 +-  1 (CV  1- CV 
0), où CV  0 et  
CV  1  sont définis par l'équation (2)
et dépendent entre autres de l'efficacité productive _ non  
observée  spécifique  au  service  et 
d'aléa  non  observés _  c. Ainsi,  on  peut  écrire 
l'équation  de  
sélection de la façon suivante :  
1            0  
I* = W  - W - k  
I* = fi  0 + -  1 (CV  1- CV  0) - fi  1 -
fi  2 Q - fi  3 CAR -   
I* = fi  0 - fi  1 + -  1 (CV  1- CV  0) -
fi  2 Q - fi  3 CAR -   
donc  
I* = -  0+ -  (CV  1- CV  0) + -  Q+ - 
CAR-   
1  
2  
3  
(16)  
où -  0= fi  0 - fi  1, -  2 = - fi  2 et -  3 = - fi  3.
En particulier, si I* >0 alors l'Etat choit de privatiser  
l'exploitation de son service d'eau.  
La   performance   relative   des   modes   de   gestion   des  
services   publics   de   l'eau   est   une  
préoccupation  centrale  des  Etats  mais 
également  un  thème  de  recherche  important  chez  les  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
45  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
économistes.   Cependant,   les   travaux   sur   le  
secteur   de   l'eau   proposent   souvent   des  
méthodologies  qui  ne  prennent  pas  en  compte 
simultanément  les  choix  des  Etats  et  leurs  
impacts sur les coûts et les prix de l'eau, et aboutissent
à des résultats contradictoires. Dans ce  
chapitre  nous  avons  étudié  les  interactions 
entre  le  mode  de  gestion  et  de  régulation  des  
services d'eau potable au Sénégal et leurs
coûts d'exploitation. Nous avons essayé ensuite de  
mettre en évidence les facteurs expliquant les rendements
et la performance du secteur.  
Nous  avons  développé  un  modèle  de 
sélection  sur  les  deux  modes  de  gestion  (régimes) :  la
 
gestion  publique  et  la  gestion  privée.  Notre 
modèle  théorique  montre  que  le  choix  de  l'Etat  
dépend   de   la   différence   de   coûts  
d'exploitation   selon   le   mode   de   gestion   et   des  
caractéristiques du service.  
Dans  le  prochain  chapitre  nous  présenterons  une 
méthodologie  économétrique  utilisée  pour  
évaluer la rentabilité du PPP avec des
données annuelles de l'ensemble des centres urbains du  
Sénégal.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
46  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Chapitre III: Une modélisation
économétrique de la 
rentabilité du  Partenariat Public Privé
dans la 
distribution d'eau potable 
La  définition du terme  économétrie  a
évolué depuis  l'émergence de cette  discipline dans  les
 
années 1930. A l'origine, elle représentait une
voie de formalisation de l'économie par l'usage  
de mathématiques, probabilités et statistiques. La
formalisation présente des avantages et des  
inconvénients  :  elle  permet  d'établir  des 
arguments  précis  et  rapidement  compréhensibles  
grâce  à  une  absence  d'ambiguïté.  En
 revanche,  elle  fait  aussi  apparaître  le  domaine  plus  
abstrait et accroît les barrières à
l'entrée pour les néophytes. Par ailleurs, elle peut
entraîner la  
théorie dans des directions où des
théorèmes peuvent être établis, et ainsi
éviter des problèmes  
économiques importants mais dont la formalisation se
révèle plus ardue.  
L'économétrie appliquée utilise, quant
à elle, les développements théoriques pour analyser des
 
cas  concrets  afin  d'obtenir  des  recommandations  politiques,
 de  tester  la  théorie  économique  
ou  de  suggérer  de  nouvelles  manières 
d'améliorer  cette  dernière.  Au  vu  de  la  rapidité 
des  
développements,  il  est  essentiel  pour  toute  personne
 qui  s'intéresse  aux  études  économiques  
de   pouvoir   en   comprendre   les   forces   et   faiblesses  
car   des   méthodes   économétriques  
appliquées à mauvais escient entraînent
souvent des résultats sans fondements.  
Notre étude économétrique repose sur des
données sénégalaises concernant un échantillon de
 
services d'alimentation en eau potable en gestion privée.
Le programme de maximisation du  
bien-être social est établi pour chaque mode de
gestion. Ce choix est déterminé par les coûts  
d'exploitation du service et d'autres considérations
techniques.  
Nous  aborderons  ce  chapitre  à  partir  de  trois 
sections,  la  première  sera  consacrée  à  la  
construction  du  modèle.  La  deuxième  section 
présentera  les  tests  et  enfin  dans  la  troisième  
section quelques recommandations seront exposées.  
I- La construction du modèle  
Dans  le  cadre  de  l'économétrie,  nous  pouvons 
considérer  qu'un  modèle  consiste  en  une  
représentation  formalisée  d'un 
phénomène  sous  forme  d'équation  dont  les  variables 
sont  des  
grandeurs  économiques.  En  effet,  les  variables  dans 
notre  analyse  seront  :  le  rendement,  les  
dépenses d'exploitation, les investissements, le nombre
d'abonnés desservis et l'indice linéaire  
de perte en distribution.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
47  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
I 1- La spécification du modèle
 
Nous  considérons  un  modèle  à  la 
Saal-Parker  (2000)  que  nous  simplifions  en  rajoutant  les  
dépenses d'exploitation.  
Considérons  la  fonction  suivante  définissant 
les  variables  explicatives  de  la  fonction  de  
rendement du secteur de l'eau au Sénégal de la
manière suivante :  
Ren = Ren (DE, I, CAR)  
(1)  
Parmi  les  variables  CAR,  nous  prenons  deux  variables 
importantes  pour  la  spécification  du  
modèle : le nombre d'abonnés desservis et les
pertes en distribution.  
A  partir  de  l'équation  (1),  on  peut  écrire 
la  fonction  de  rendement  du  service  de  la  façon  
suivante :  
Ren = Ren (DE, I, A, B)  
(2)  
Avec ;  
Ren  = rendement ;  
I = investissements ;  
A  = nombre d'abonnés desservis ;  
B = les pertes en distribution.  
L'équation (2) peut se réécrire sous la
forme suivante :  
a0  
a1   a2  
a3  
a4  
Ren = e   DE    I    A  B  
(3)  
Nous avons un modèle simple en fonction des
dépenses d'exploitation, des investissements, le  
nombre d'abonnés desservis et les pertes en distribution
par rapport aux paramètres a  1, a  2, a3  
et a  4.  
Les variables :  
Les DE : les dépenses d'exploitation sont supposées
influencer positivement sur la fonction de  
rendement et sur le choix de mode de gestion.  
Les I : les investissements sont supposés avoir une
influence positive sur le rendement.  
Le A : du fait de richesse et de la diversité de l'analyse
économique, le nombre d'abonnés a  
un impact significatif sur la rentabilité du partenariat.
 
Le B : les pertes en distribution sont supposées avoir une
influence négative sur le rendement.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
48  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Les paramètres :  
a  1 représente l'élasticité par rapport aux
dépenses d'exploitation  a  1 = ( Ren   DE).  
a  2 représente l'élasticité par rapport aux
investissements   a 1 = ( Ren   I).  
a  3 représente l'élasticité de
densité d'usagers   a 3 = ( Ren   A).  
a  4 représente l'élasticité par rapport aux
pertes a 4 = ( Ren   B).  
Les hypothèses :  
En   principe,   si   les   dépenses   d'exploitation  
augmentent,   les   coûts   augmentent.   Une  
augmentation  des  dépenses  engendre  une  hausse  du 
surplus  des  usagers  qui  à  son  tour  
augmente le rendement. Par conséquent a  1 >0.  
Une augmentation des investissements entraîne une hausse du
rendement  a 2 > 0.  
Si le nombre d'abonnés s'accroît, le bien-être
augmente proportionnellement donc a  3 > 0.  
Si les pertes augmentent, le rendement diminue par
conséquent a  4 < 0.  
 ·  t est le terme d'erreur vérifiant les
hypothèses habituelles :  
E (  t_  ) = 0, V (_ t) = . 2  et COV (_ t, _ s) = 0.
 
Nous  distinguons  pour  la  spécification  un 
modèle  en  série  chronologique.  Les  variables  
endogènes   (Ren)   et   celles   des   variables  
exogènes   (DE,   I,   A   et   B)   représentent   des  
phénomènes  observés  à  l'intervalle
 de  temps  réguliers  (annuels)  de  1996  à  2006  pour  le  
partenaire privé.  
Le modèle s'écrit alors :  
logRen t = a  + a logDE  + a logI   + a logA  + a logB + _  
0  
1  
t  
2  
t  
3  
t  
4  
t  
(4)  
t varie de 1996 à 2006.  
I 2- La description des données  
Nous  avons  une  base  donnée  à  notre 
disposition  (voir  annexe).  Il  s'agit  de  services  de  
distribution  d'eau  potable  au  Sénégal  (urbain)
 délégué  à  une  entreprise  privée  sous 
contrat  
d'affermage (SDE).  
Les  données  couvrent  la  période  1996-2006   et
 sont  principalement  issues  des  rapports  
réalisées  par  l'unité  de  coordination 
du  projet  eau  à  long  terme  (PELT)  et  par  la  SONES  à
 
partir   des   comptes-rendus   techniques   et   financiers  
établis   annuellement.   Ces   rapports  
contiennent    des    informations    sur    les   
dépenses    en    facteurs    de    production,    sur    les  
investissements  des  renseignements  techniques  sur  le 
réseau,  ainsi  que  des  données  sur  les  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
49  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
volumes  d'eau  etc.  Une  partie  des  données  provient 
également  de  l'ANDS,  du  ministère  de  
l'hydraulique.  
Dans  notre  modèle,  nous  utiliserons  également 
des  variables  techniques  comme  le  nombre  
d'abonnés (A), représentant la taille du
réseau. L'indice linéaire de pertes en distribution (B)  
est  le  volume  des  pertes  (volume  d'eau  mis  en 
distribution  -  volume  d'eau  comptabilisé)  
rapporter à la longueur des canalisations permet de savoir
l'état physique du réseau.  
I 3- Les graphiques  
L'économétrie   n'est   pas   seulement   un  
système   de   validation,   mais   également   un   outil  
d'analyse.  Avec  le  logiciel  Eviews, 
l'économétrie  apporte  une  aide  à  la 
modélisation,  à  la  
réflexion  théorique  ou  à  l'action 
économique  par  la  mise  en  évidence  entre  des  variables
 
économiques,   par   la   prévision   qui   est  
utilisée   par   les   entreprises   afin   d'anticiper   et  
éventuellement de réagir à l'environnement
économique.  
Nous  allons  d'abord  représenter  les  graphiques  des 
évolutions  respectives  de  la  variable  à  
expliquer,  des  variables  explicatives  en  logarithme  et  le 
graphique  comparatif  de  toutes  les  
variables.  
4.40  
4.35  
4.30  
4.25  
4.20  
4.15  
96        97        98        99        00        01        02   
    03        04        05        06  
LNREN  
Graphique 3. 1 : Graphique du LNRen  
La variable LNREN suit une évolution croissante
globalement sur toute notre durée d'étude.  
A   partir   de   1996   nous   constatons   une   forte  
croissance   du   rendement   coïncidant   avec  
l'instauration du partenariat public privé dans le secteur
de l'eau. Nous remarquons aussi une  
légère diminution du rendement à partir de
1999 qui se justifie par les différends qui existaient  
souvent  entre  la  SONES  et  la  SDE.  Après  cette 
période  le  secteur  de  l'eau  a  connu  forte  
expansion parce que le taux de rendement n'a cessé
d'augmenter.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
50  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
17.4  
17.2  
17.0  
16.8  
16.6  
16.4  
16.2  
16.0  
96  
97  
98  
99  
00  
01  
02  
03  
04  
05  
06  
LNDE  
Graphique 3. 2 : Graphique du LNDE  
L'évolution  du  LNDE  reflète  une 
évolution  des  dépenses  d'exploitation,  globalement  sur  
toute la période même si nous pouvons noter des
légères diminutions dans les intervalles 98-  
99  et  2001-2002.  Nous  pourrions  toujours  évoquer  le
 contexte  des  différends  qui  existaient  
entre la SDE et la SONES.  
L'évolution  globale  se  justifie  par  le  fait  que  le
 Sénégal  a  compris  très  tôt  l'importance  du
 
secteur de l'eau dans l'activité économique. Cela
se justifie aussi par le fait que l'Etat ne peut  
supporter  plus  les  dépenses  d'exploitations.  Nous 
remarquons  que  sur  toute  notre  période  
d'étude, l'entreprise privée assure de façon
satisfaisante les dépenses d'exploitations.  
18.0  
17.5  
17.0  
16.5  
16.0  
15.5  
15.0  
14.5  
96       97       98       99       00  
01  
LNI  
02  
03  
04  
05  
06  
Graphique 3. 3 : Graphique du LNI  
L'évolution  de  la  variable  LNI est  par  contre 
irrégulière  avec  des  hauts  et  des  bas  sur  toute  
notre durée d'étude même s'il  faut 
constater des  périodes  défavorables ;  comme c'est  le  cas  
des  années  1996  et  1997  coïncidant  avec 
l'instauration  du  partenariat  public  privé  dans  le  
secteur de l'eau. Au contraire après l'instauration du
partenariat public privé a été une période  
dans laquelle le partenariat a fourni de gros efforts dans les
investissements, mais aussi avec  
l'apparition  de  nouveaux  projets  comme  le  PELT,le  PSE 
etc.  Après  cette  période  de  forte  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
51  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
croissance  du  secteur,  les  investissements  diminuent  
à  cause  des  
différends  existaient  
souvent,  ceux  ci  portent  sur  la  prise  en  charge  du 
renouvellement,   qui  de  la  SDE  ou  de  la  
SONES  doit  faire  les  investissements ?  La  SDE  essaye 
toujours  de  surestimer  le  coût  des  
renouvellements à faire. Il faut surtout souligner qu'en
ce qui concerne les investissements de  
son ressort, la SDE pour des raisons de calculs de profits,
n'engage pas non plus facilement  
des  financements  et  préfère  toujours  ( 
même  si  cela  doit  prendre  beaucoup  de  temps  )  se  
lancer  dans  une  discussion  interminable  avec  la  SONES.  Ce
 qui  fait  que  le  partenariat  
constituait un engouement à la hauteur des
déceptions qu'il a suscité dès le début des
années  
2000.  
L'année  2002  a  surtout  constitué  une 
année  d'amélioration  de  la  qualité  du  service  dans 
le  
contexte d'une maximisation du bien-être social soutenue
par le gouvernement. On se rappelle  
au  cours  de  l'année  2002  une  marche  de  l'ASCOSEN 
(Association  des  consommateurs  du  
Sénégal)  à  laquelle  avait 
participé  des  parlementaires,  où  les  consommateurs 
réclamaient  
entre autres l'amélioration de la qualité du
service   à la   SDE. Cela a permis de renforcer la  
confiance des bailleurs de fonds internationaux.  
13.0  
12.9  
12.8  
12.7  
12.6  
12.5  
12.4  
12.3  
96      97      98      99      00      01      02      03     
04      05      06  
LA  
Graphique 3. 4 : Graphique du LNA  
Le  nombre  d'abonnés  desservis  a  connu  une 
croissance  régulière  sur  toute  notre  période  
d'étude. Cette situation s'explique par une population
globale qui ne cesse d'augmenter et par  
les efforts consentis par le gouvernement pour l'accès
à l'eau.  
Cette croissance s'est traduite par la mise en place de 140 000
nouveaux raccordements à des  
tarifs subventionnés pour les familles pauvres, ainsi que
de 400 bornes-fontaines publiques.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
52  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
17.20  
17.15  
17.10  
17.05  
17.00  
16.95  
16.90  
96  
97  
98  
99  
00  
01  
02  
03  
04  
05  
06  
LNB  
Graphique 3. 5: Graphique du LNB  
L'observation  du  graphe  montre  une  évolution 
irrégulière  du  LNB  même  si  nous  pouvons  
noter  des  décroissances  dans  les  intervalles 
1996-1998  et  2000-2003  durant  lesquelles  nous  
remarquons   une   diminution   des   pertes   d'eau   du  
service   qui   se   traduit   donc   par   une  
augmentation de la performance. Ces baisses peuvent s'expliquer
pour deux raisons : pour la  
première  nous  pourrions  évoquer  la  nouvelle 
organisation  institutionnelle  mise  en  place  et  
pour la deuxième est causée par   les financements
de gros investissements avec l'installation  
des nouveaux équipements pour répondre aux besoins
des consommateurs.  
Nous  remarquons  une  augmentation  des  pertes  en 
distribution  dans  l'intervalle  1998-2000,  
nous  pourrions  toujours  évoquer  le  contexte  des 
différends  qui  existaient  entre  la  société  de  
patrimoine et la société d'exploitation.  
18  
16  
14  
12  
10  
8  
6  
4  
96        97        98        99        00        01        02   
                    04        05        06  
LNREN  
LNDE  
LNI  
03  
LNA  
LNB  
Graphique 3. 6: Evolution comparée des LNREN, LDE,
LNI, LNA et LNB  
Nous  remarquons  que  l'évolution  du  REN  s'apparente 
à  celles  des  autres  variables.  Nous  
pourrions tenter de dire avant l'estimation que
l'évolution des variables explicatives influence  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
53  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
celle  du  REN  ou  que  l'inverse  serait  envisagé.  Ce 
qui  pourrait  penser  à  l'existence  d'une  
relation entre les variables.  
Nous allons effectuer un certain nombre de tests
économétriques basés sur les approches de la  
stationnarité et de la cointégration.  
II - La stationnarité et la
cointégration du modèle  
Avant  le  traitement  d'une  série  chronologique,  il 
convient  d'en  étudier  les  caractéristiques  
stochastiques.  Si  ces  caractéristiques 
c'est-à-dire  son  espérance  et  sa  variance  se  trouvent  
modifiées dans le temps, la série chronologique est
considérée comme non stationnaire ; dans  
le cas d'un processus stochastique invariant, la série
temporelle est alors stationnaire.  
II 1- La stationnarité : tests de racine
unitaire  
Les  tests  de  Dickey-Fuller  permettent  non  seulement  de 
détecter  l'existence  d'une  tendance  
(Tests  de  racine  unitaire,  Unit  Root  test)  mais  aussi  de
 déterminer  la  bonne  manière  de  
stationnariser une chronique. Pour ce faire, deux types de
processus sont distingués :  
-   les   processus   TS   (Trend   Stationary)   qui  
représentent   une   non-statinnarité   de   type  
déterministe ;  
- les processus DS (Differency Stationary) pour les processus non
stationnaires aléatoires.  
Les modèles servant de base à la construction de
ces tests sont au nombre de trois. Le principe  
des tests est simple : si l'hypothèse H  0 : / 1 = 1 est
retenue dans l'un de ces trois modèles, le  
processus est alors non stationnaire.  
[1] x t = / x  
[2] x t = / x  
[3] x t = / x  
1   t1  
1   t1  
1   t1  
+ _  t Modèle autorégressif d'ordre 1.  
+ 0 + _  t Modèle autorégressif avec constante.  
+ b t + c + _  Modèle autorégressif avec tendance.
 
t  
Si  l'hypothèse  H0  est  vérifiée,  La 
chronique  x t  n'est  pas  stationnaire  quelque  soit  le  modèle  
retenu.  
Dans le dernier modèle [3], incluant une constante et un
trend, si on accepte H  1 : / 1 < 1 et si le  
coefficient b est significativement différent de 0, alors
le processus est un processus TS ; on  
peut  le  rendre  stationnaire  en  calculant  les 
résidus  par  rapport  à  la  tendance  estimée  par  les
 
moindres carrés ordinaires.  
Sous  H0,  les  règles  habituelles  de 
l'inférence  statiques  ne  peuvent  pas  être  appliquées 
pour  
tester  cette  hypothèse,  en  particulier  la 
distribution  de  Student  du  paramètre  / 1  ;  Dickey  et  
Fuller ont donc étudié la distribution asymptotique
de l'estimateur / 1 sous l'hypothèse H0.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
54  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Les  résultats  de  l'affichage  pour  les  séries 
;  c'est-à-dire  la  variable  expliquée  LogRen  et  les  
quatre  variables  explicatives  logDE,  logI,  logA  et  logB 
sont  reproduits  sur  les  figures  en  
annexe.  
-    La variable expliquée : logRen  
Les résultats du test d'ADF sur logRen au tableau n°1
ont donné : la valeur empirique (ADF  
Test Statistic 2.050157) est supérieure à la valeur
critique de 5 % = -1.9791, alors on accepte  
l'hypothèse H0 d'une série non stationnaire, donc
il y'a racine unitaire.  
D (logRen t) = (a-1) logRen t1 + ut  
D (logRen t) = 0.004551logRent1  
(0.002220)  
t = -1.9791  
-Nous pouvons essayer avec la
première différence pour le logRen t.  
Le  tableau  n°2 du  test  racine  unitaire  de  la 
variable  D  (logRen t (-1))  a  donné  les  résultats  
suivants : la valeur empirique (ADF Test Statistic -4.012390) est
inférieur à la valeur critique  
de  5  %  =  -1.9835,  alors  on  rejette  l'hypothèse  H0
 et  on  accepte  H1  :  donc  notre  variable  
expliquée logRen t est intégrée d'ordre 1.
 
- Pour la variable explicative : logDE  
Le tableau n°3 : correspond aux résultats sur l'ADF
du logDE.  
La  valeur  empirique  (ADF  Test  Statistic  2.008629)  de  la 
variable  explicative  logDE  est  
supérieur  à  la  valeur  critique  de  5  %  = 
-1.9791,  alors  on  accepte  l'hypothèse  H  0  d'une  série  
non stationnaire, donc il y'a racine unitaire.  
D (logDE  t) = (a-1) logDE  t1 + ut  
D (logDE  t) = 0.006349logDEt1  
(0.003161)  
t = -1.9791  
-Essayer avec la première
différence pour le logDE.  
Le  tableau  n°4  du  test  racine  unitaire  de  la 
variable  D  (logDE  (-1))  a  fourni  les  résultats  
suivants :  maintenant  la  valeur  empirique  (ADF  Test 
Statistic  -5.605488)  est  inférieur  à  la  
valeur critique de 5 % = -1.9835, alors on rejette
l'hypothèse H  0 et on accepte H  1 : donc notre  
variable explicative logDE est intégrée d'ordre 1.
 
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Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
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- Pour la variable explicative : logI  
Tableau n°5 : Test racine unitaire de la variable LogI  
Puisque la valeur empirique (ADF Test Statistic  0.342958) est
supérieure à la valeur critique  
de  5  %  =  -1.9791,  alors  on  accepte  l'hypothèse  H0
 d'une  série  non  stationnaire,  donc  il  y'a  
racine unitaire c'est-à-dire : H  0 : (a  1) = 0  
D (logI t) = (a-1) logI t1 + ut  
D (logI t) = 0.007153logIt1  
(0.020856)  
t = -1.9791  
-Nous pouvons essayer avec la
première différence pour le logI.  
Tableau n°6 : Test racine unitaire de la variable D (logI
(-1))  
Maintenant  la  valeur  empirique  (ADF  Test  Statistic 
-2.116382)  est  inférieur  à  la  valeur  
critique  de  5  %  =  -1.9835,  alors  on  rejette 
l'hypothèse  H  0  et  on  accepte  H  1  :  donc  notre  
variable explicative logI est intégrée d'ordre 1.
 
- Pour la variable explicative : logA  
Tableau n°7 : Test racine unitaire de la variable LogA  
Puisque la valeur empirique (ADF Test Statistic 0.750446) est
supérieure à la valeur critique  
de  5  %  =  -3.2195,  alors  on  accepte  l'hypothèse  H0
 d'une  série  non  stationnaire,  donc  il  y'a  
racine unitaire c'est-à-dire : H  0 : (a  1) = 0  
D (logA  t) = (a-1) logA  t1 + ut  
D (logA  t) = - 0.016060 logAt1  
(0.270753)  
t = 0.750446  
-Essayer avec la première
différence pour le logA.  
Tableau n°8 : Test racine unitaire de la variable D (logA
(-1))  
Maintenant  la  valeur  empirique  (ADF  Test  Statistic 
-7.005135)  est  inférieur  à  la  valeur  
critique  de  5  %  =  -3.2695,  alors  on  rejette 
l'hypothèse  H  0  et  on  accepte  H  1  :  donc  notre  
variable explicative logA est intégrée d'ordre 1.
 
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Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
56  
  
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- Pour la variable explicative : logB  
Les  résultats  du  test  d'ADF  sur  logB  au  tableau 
n°9  ont  donné :  la  valeur  empirique  (ADF  
Test Statistic -0.536797) est supérieure à la
valeur critique de 5 % = -1.9791, alors on accepte  
l'hypothèse H0 d'une série non stationnaire, donc
il y'a racine unitaire.  
D (logB t) = (a-1) logB t1 + ut  
D (logB t) = -0.000790logBt1  
(0.001471)  
t = -1.9791  
-Nous pouvons essayer avec la
première différence pour le logB.  
Tableau n°10 : Test racine unitaire de la variable D (logB
(-1))  
Maintenant  la  valeur  empirique  (ADF  Test  Statistic 
-3.367100)  est  inférieur  à  la  valeur  
critique  de  5  %  =  -1.9835,  alors  on  rejette 
l'hypothèse  H  0  et  on  accepte  H  1  :  donc  notre  
variable explicative logB est intégrée d'ordre 1.
 
On  peut  conclure  que  pour  toutes  les  variables,  on 
accepte  l'hypothèse  H  1  d'une  série  
stationnaire d'ordre 1. Comme on travaille sur des variables
stationnaires on doit donc vérifier  
qu'elles sont cointégrées, c'est l'objet des tests
de Cointégration.  
II 2- La cointégration  
La théorie de la cointégration permet de
préciser les conditions dans lesquelles il est légitime  
de  travailler  sur  des  séries  non  stationnaires;  Nos
 tests  de  racine  unitaire  des  variables  
indiquent qu'elles sont intégrées d'ordre 1. Donc
on peut faire  le test de cointégration d'Engle  
et Granger (1987).  
- Test de cointégration d'Engle et Granger
 
Le  test  Engle-Granger  consiste  à  déterminer 
l'ordre  d'intégration  des  résidus,  donc  c'est  un  
test  de  racine  unitaire,  mais  un  test  particulier 
puisqu'il  porte  sur  les  résidus.  Les  valeurs  
critiques  de  ce  test  ne  sont  plus  celles  que  l'on  a 
vues  précédemment  mais  celle  que  l'on  
c  
trouve dans une table établie par M  Kinnon.  
Le test est indiqué par le tableau n°11. Les tests de
Dickey-Fuller Augmenté (ADF) effectués  
ont permis de trouver que les résidus ne possèdent
pas de racine unitaire. Cela veut dire qu'il  
y  a  stationnarité,   donc  les  variables  sont  
cointégrées.   L'hypothèse  de  cointégration  est
 
acceptée. Car la valeur de l'ADF (-3,010349) est
inférieure à -1,9890 (valeur critique au seuil  
de 5 %).  
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Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
57  
  
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-Test de causalité de Granger  
Nous  allons  procéder  à  présent  à
 un  test  de  causalité  de  Granger.  Théoriquement,  il 
s'agit  
d'étudier les relations causales entre nos variables
économiques pour une mise en place d'une  
politique  optimisée.  Car  c'est  important  de 
connaître  le  sens  de  la  causalité  et  de  mettre  en  
évidence une liaison entre les variables.  
Selon  Granger,  une  série  cause  une  autre 
série  si  la  connaissance  du  passé  de  la  première
 
améliore  la  prévision  de  la  seconde  afin  de 
connaître  au  préalable  la  nature  des  relations  
existantes entre nos variables et le sens de la causalité.
 
Dans   notre   modèle,   nous   avons   proposé  
que   ce   sont   les   dépenses   d'exploitation,   les  
investissements,  le  nombre  d'abonnés  et  les  pertes 
en  distribution  influencent  la  rentabilité.  
Mais est ce que le contraire serait aussi vrai ?  
Au  niveau  de  la  théorie,  nous  avons 
présenté  le  raisonnement  permettant  d'expliquer  ce  
phénomène. Nous nous proposons ici d'opérer
ce test pour répondre à notre interrogation.  
Concertant  ce  test,  si  la  probabilité  est 
supérieur  à  5  %,  nous  acceptons  l'hypothèse  nulle,
 
c'est-à-dire qu'il n'y a pas de causalité. Sinon il
y en a. Nous pouvons noter les résultats qui  
sont donnés par le tableau n°12.  
Sa  lecture  fait  remarquer  LNDE  ne  cause  pas  LNREN 
puisque  la  probabilité  (0.69904)  est  
supérieure à  5  %. Inversement, LNREN ne cause pas
LNDE puisque la probabilité est égale à  
0.32785 est supérieure à 5 %.  
La variable LNI au sens de Granger ne cause pas LNREN parce que
la probabilité est égale à  
0.91768 est supérieure à 5 %. L'inverse n'est pas
vérifié parce que LNREN ne cause pas LNI  
car la probabilité est supérieure à 5 %.  
LNA  ne  cause  pas  LNREN  car  la  probabilité  est 
supérieure  à  5  %  inversement  LNREN  ne  
cause pas LNA pour la même raison.  
La variable LNB ne cause pas LNREN, inversement aussi LNREN ne
cause pas LNB pour les  
mêmes raisons.  
Pour  les  variables  LNDE  et  LNI  aucune  d'elle  ne  cause 
l'autre  car  les  probabilités  sont  
supérieures à 5 %.  
Entre LNDE et LNA nous avons la variable LNA cause LNDE car la
probabilité  0.03166 est  
inférieure à 5 % et LNDE ne cause pas LNA parce la
probabilité est supérieure à 5 %.  
Pour  les  variables  LNDE  et  LNB,  il  n'y  a  pas  une 
relation  de  causalité  parce  que  les  
probabilités sont supérieures à 5 %.  
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Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
58  
  
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Pour les variables LNA, LNI et LNB aucune d'elle ne cause l'autre
parce que les probabilités  
sont supérieures à 5 %.  
Même si le test de causalité de Granger n'est pas
obligatoire pour notre test de cointégration,  
il reste néanmoins révélateur de la nature
de la relation entre les variables.  
- Estimation par MCO  
Nous  procéderons  ensuite  à  la  première 
étape  de  la  cointégration  de  Engle  et  Granger,  qui  
applique  les  MCO  à  une  régression  statique 
liant  la  fonction  de  rendement  et  des  variables  
explicatives  qui  déterminent  son  comportement.  Nous 
proposons  que  la  relation  statique  de  
long   terme   fournie   par   la   théorie   est   une  
composition   linéaire   des   transformations  
logarithmiques  des  variables  choisies.  Ces  transformations 
permettent  d'éviter  les  effets  de  
grandeurs puis de faciliter les interprétations avec les
élasticités entre les variables expliquée  
et explicatives.  
Les résultats sont disponibles dans le tableau n°13.
 
2  
Le coefficient R   indique une qualité de l'ajustement de
99,1764. C'est-à-dire que le modèle  
s'explique  à  99,1764  %  de  la  variation  totale  du 
rendement.  L'ajustement  est  plus  que  
satisfaisant.  
Du point de vue économique, tous les paramètres ont
des signes attendus. L'hypothèse que les  
coefficients (a  1, a  2 et a  3) sont positifs est
vérifiée. De même l'hypothèse a  4 négatif
est vérifiée.  
En  effet,  a  1  =  0.087131  veut  dire  une  augmentation  de 
10  %  des  dépenses  d'exploitation  
entraîne une hausse de 0,87131 % du rendement.  
a2  
=   0.000281   signifie   une   hausse   de   10   %   des  
investissements   se   traduit   par   une  
augmentation de 0,00281 % de la rentabilité du secteur.
 
a3  
=  0.118686  veut  dire  une  augmentation  de  10  %  du  nombre
 d'abonnés  entraîne  une  
augmentation du rendement de 1,18686 %.  
a4  
= -0.244177 signifie une de 10 % des pertes en distribution se
traduit par une diminution du  
rendement de 2,44177  %.  
Nous remarquons que la variable dépenses d'exploitation a
une influence significative sur la  
variable du rendement puisque sa probabilité
associée est inférieure à 5 % (constatons que son  
t statistique est supérieur à 1.96). Par contre
celle des investissements n'est pas significative  
car sa probabilité critique associée est
supérieure à 5 % et le t statistique est inférieur
à 1,96.  
Pour les variables nombre d'abonnés et pertes en
distribution ont un impact significatif sur la  
rentabilité du secteur parce que leurs probabilités
associées sont à supérieures à5  %.  
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Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
59  
  
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Sénégal.  
Pour  finaliser  la  première  étape  du  test  de 
cointégration  concernant  l'approche  de  Engle  et  
Granger (1987). Nous avons obtenu la stationnarité des
résidus de la régression de l'équation  
et les variables sont non stationnaires et
cointégrées.  
La  dernière  étape  estime  une  version 
dynamique  de  notre  modèle  pour  vérifier  les  effets 
à  
court terme de nos variables sur le rendement d'où le
modèle suivant.  
Modèle à correction d'erreur  
D'après   le   théorème   de  
représentation   de   Granger,   tout   système  
cointégré,   implique  
l'existence d'un mécanisme à correction d'erreur
qui empêche les variables de trop s'écarter  
de leur équilibre à long terme. Si la
cointégration permet de préciser la réalité et la
nature des  
divergences entre deux séries théoriquement
liées entre elles et à modéliser le comportement  
de  ces  variables,  le  modèle  à  correction 
d'erreur  permet  d'en  expliquer  et  d'en  déduire  le  
mécanisme. De façon générale, nous
pouvons de manière simple écrire le modèle à
correction  
d'erreur.  Nous  avons  déjà  effectué  par 
la  MCO  la  relation  de  long  de  terme.  Nous  allons  
définir l'opérateur D = X t- X  t-1 ce qui nous
permet de déterminer  
DLNREN  =  LNREN  t  -  LNREN  t-1  pour  les  autres  nous 
ferons  une  analogie.  Enfin  nous  
pourrons écrire notre modèle à correction
d'erreur que nous allons estimer par la MCO.  
DLNREN = a 0 + a 1DLNDE + a 2DLNI + a 3DLNA + a 4DLNB + a _ (-1)
+ ffi t  (5)  
5   t  
a  5 est le coefficient force de rappel vers l'équilibre.
Il doit être significativement négatif. Les  
résultats sont confinés dans le tableau n° 14.
 
2  
La qualité de l'estimation du modèle semble bonne
au regard du coefficient R  = 95,1089% et  
de la statistique de Fisher (7.778133).  
Nous avons a  0 et a  1 qui sont positifs. Par contre a 2, a  3,
a  4 et a  5  sont négatifs. Les coefficients  
a2,  a  3  et  a  4  indiquent  que  dans  le  modèle 
à  court  terme  les  investissements,  le  nombre  
d'abonnés  et  les  pertes  en  distribution  ont  un 
effet  négatif  sur  le  rendement  du  secteur.  Par  
contre  le  a  1  positif  signifie  qu'à  court  terme 
les  dépenses  d'exploitation  a  une  influence  
positive sur le rendement.  
Le coefficient a  5 (force de rappel vers l'équilibre) est
le coefficient de correction d'erreur. Il  
doit  être négatif ;  dans  le cas  contraire il 
convient  de rejeter une spécification du type  ECM  
(modèle à correction d'erreur). En effet, le
mécanisme de correction d'erreur (rattrapage qui  
permet  qui  permet  de  tendre  vers  la  relation  de  long 
terme)  irait  alors  en  sens  contraire  et  
s'éloignerait de la cible de long terme.  
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60  
  
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On constate que le coefficient associé à la force
de rappel est négatif (-0.210047) et confirme  
l'existence  d'une  relation  de  long  terme  entre  le 
rendement  et  les  variables  explicatives.  La  
valeur  de  ce  paramètre  indique,  en  outre  qu'en  cas
 de  déséquilibre  de  court  terme,  le  REN  
semble  revenir  plus  lentement  de  son  sentier 
d'équilibre.  Il  y  a  un  mécanisme  à  correction  
d'erreurs qui empêche les variables de trop
s'écarter de leur équilibre à long terme.  
Après l'estimation du modèle à correction
d'erreur, nous effectuons les tests suivants.  
- Test d'autocorrélation :  
Nous considérons ici le test de multiplicateur de Lagrange
(LM test). Pour ce test à k degré de  
2           2  
liberté si Obs. R   < K  
0,05 ;k  
alors l'hypothèse H  0 d'autocorrélation   est
acceptée. Sinon il  y a  
absence d'autocorrélation.  
Il vient :  
2                                      2  
0,05 ;k donc nous rejetons H  0 C'est-à-dire que les
erreurs ne sont pas  
autocorrélées (Tableau n°14).  
-Test de stabilité :  
Pour savoir si les coefficients trouvés lors de notre
régression de l'équation sont stables durant  
notre  période,  nous  effectuons  un  test 
d'homogénéité  ou  test  de  Ramsey.  Par  ce  test  nous
 
pouvons  savoir  si  la  nature  de  la  relation  entre  le  REN
 et  ces  variables  explicatives  est  la  
même.  
Pour cela, si  la probabilité est  supérieure
à  5 %,  l'hypothèse de stabilité  est  acceptée.
Sinon  
c'est la non stabilité.  
Ramsey RESET Test:  
Obs. R  = 0.592811 > K  
F-statistic  
Log likelihood ratio  
0.855785  
3.918197  
Probability    0.490466  
Probability    0.140985  
Les deux probabilités sont supérieures à 5
%, le modèle est bien spécifié.  
8  
4  
0  
-4  
-8  
2001  
2002  
2003  
CUSUM  
2004  
2005  
2006  
5%  Significance  
Graphique 3. 7: Test  Cusum  
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61  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
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La courbe ne coupe pas le corridor : le modèle à
correction d'erreur est structurellement  
stable.  
1.5  
1.0  
0.5  
0.0  
-0.5  
2001  
2002  
2003  
2004  
CUSUM of  Squares  
2005  
5% Significance  
2006  
Graphique 3. 8: Test Cusum carré  
Le modèle à correction d'erreur est ponctuellement
instable.  
La zone d'instabilité est la période 2003  
Pour stabiliser le modèle à correction d'erreur, on
utilise une variable indicatrice cusum1.  
On pose :  
Cusum1 = 1 en 2003  
Cusum1 = 0 ailleurs  
L'estimation du modèle à correction d'erreur avec
la variable indicatrice cusum1 est donné  
par le tableau n°17.  
Les tests Cusum st Cusum carré permettent d'accepter
l'hypothèse de stabilité car la  
probabilité est supérieure à 5% (0.4328).
 
III- Quelques recommandations  
Ces recommandations s'adressent  aux acteurs du secteur de l'eau.
Elles ont pour objectif de  
créer  un  environnement  propice  pour  les  plus 
démunis  de  l'accès  à  l'eau  potable,  pour  jeter  
les bases d'une performance durable du partenariat public et
privé. Pour cela, nous prenons en  
compte l'ensemble des processus de développement du
secteur dans toute sa complexité.  
Elles tiennent compte des considérations tirées des
études empiriques, théoriques de l'analyse  
économétrique.    Les    éléments   
les    plus    importants    sur    lesquels    vont    s'appuyer    ces  
recommandations sont les résultats obtenus. Les
résultats de notre étude ont permis de savoir  
que   les   dépenses   d'exploitation   et   les   pertes 
 en   distribution   exercent   une   influence  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
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62  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
respectivement positive et négative à court terme
et à long terme sur le rendement. L'examen  
de ces  recommandations  met  l'accent  sur les  cadres  d'action
et  stratégies  que les  acteurs  du  
secteur  c'est-à-dire  l'Etat,  la  SONES  et  la  SDE 
devraient  mettre  en  oeuvre  et  adopter  pour  
stimuler la croissance du secteur.  
 ·   Il  semble  important  de procéder à
une réévaluation des  programmes, des  projets  et  
des alternatives qui avaient été
élaboré par l'expertise locale pour répondre au
défit  
de  l'accès  universel  à  l'eau  potable  et  de 
l'utilisation  de  l'eau  comme  vecteur  de  
développement économique et social.  
 ·   Des recherches  sont nécessaires pour
construire des dynamiques de changement de  
comportements dans le sens d'une gestion plus rigoureuse des
ressources en eau.  
 ·   Il est important d'étudier les conditions
sociales et économiques qui permettent aux  
populations les plus pauvres d'exercer pleinement le droit
à l'eau potable.  
 ·   Les  études  sont  nécessaires  pour 
mesurer  les   impacts  socioéconomiques  de  la  
privatisation  de  l'eau  sur  une  plus  large  échelle 
et  sur  un  nombre  plus  élevé  
d'indicateurs.  
 ·   Les  alternatives  à  la  privatisation 
devraient  résulter  de  démarches  participatives  
impliquant les populations les plus pauvres, l'expertise locale,
la société civile et les  
partenaires au développement.  
Toutes  ces  recommandations  peuvent  être  liées 
mais  chacune  peut  revêtir  des  interventions  
bien  spécifiques.  Elles  ne  doivent  pas  être 
les  seules  à  entreprendre  pour  une  meilleure  
rentabilité  du   PPP.   C'est   pourquoi   ces  
interprétations   et   recommandations   doivent   être  
analysées avec mesure car elles ne s'imposent pas comme
définitives.  
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63  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
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CONCLUSION 
La   performance   relative   des   modes   de   gestion   des  
services   publics   de   l'eau   est   une  
préoccupation des pouvoirs publics mais également
un thème de recherche important chez les  
économistes.   Cependant,   les   travaux   sur   le  
secteur   de   l'eau   proposent   souvent   des  
méthodologies  qui  ne  prennent  pas  en  compte 
simultanément  le  choix  de  l'Etat  et  leurs  
impacts sur les coûts et les prix de l'eau. Dans notre
travail, nous avons étudié les interactions  
entre  le  mode  d'organisation  et  de  régulation  des 
services  d'eau  potable  et  leurs  coûts  
d'exploitation. Notre modèle théorique montre que
le choix de l'Etat dépend de la différence  
de coûts d'exploitation selon le mode de gestion et les
caractéristiques du service. Nous avons  
modélisé  par  ailleurs  le  mode  de  tarification
 correspondant  à  un  prix  Ramsey-Boiteux  en  
gestion publique et un prix   Baron-Myerson en gestion
privée.  
Nous avons présenté une étude
économétrique sur la rentabilité du choix de l'Etat qui
est la  
gestion  déléguée.  L'objectif  était
 d'évaluer  la  rentabilité  du  partenariat  c'est-à-dire
 étudier  
l'effet des facteurs qui influencent la rentabilité du
secteur.  
Nous avons appliqué pour cela la cointégration et
le modèle à correction d'erreur pour étudier  
la relation de cause à effet entre la rentabilité
et ces facteurs après spécification du modèle de  
base. En effet la méthodologie adaptée est une
approche en trois étapes :  
-  
-  
-  
La  première  étape  consiste  à 
vérifier  les  propriétés  des  séries 
chronologiques  de  la  
rentabilité et de ces facteurs à l'aide des tests
de racine unitaire de Dickey-Fuller.  
La  deuxième  étape  utilise  la  théorie 
de  la  cointégration  développée  par  Engle  et  
Granger  pour  examiner  les  relations  à  long  terme 
entre  la  rentabilité  du  PPP  et  ces  
facteurs et l'estimation par la méthode des moindres
carrés ordinaires.  
Enfin,  dans  la  troisième  étape,  le  test  de 
causalité  de  Granger  et  l'estimation  par  
modèle à correction d'erreur sont effectués
pour déterminer la direction de la causalité  
entre les variables.  
Le recours à ces différentes stratégies nous
a permis d'obtenir les résultats suivants :  
-  
-  
-  
les variables ne sont pas stationnaires ;  
les variables sont cointégrées ;  
les variables dépenses d'exploitation, investissements,
nombres d'abonnés et pertes en  
distribution au sens de Granger ne causent pas le rendement. Ce
dernier ne cause pas  
les  variables  explicatives.  Entre  dépenses 
d'exploitation  et  nombres  d'abonnés,  nous  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
64  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
-  
-  
remarquons  que  ce  sont  les  premières  qui  causent 
les  secondes.  Par  contre  l'inverse  
n'est pas vrai ;  
aussi  bien  à  court  terme  qu'à  court  terme 
les  dépenses  d'exploitation   ont  des  effets  
positifs, à court terme toutes les variables explicatives
ont un impact significatif sur le  
rendement sauf la variable pertes en distribution ;  
il  existe une relation de  corrélation de long terme
entre le  rendement  et  les  variables  
explicatives.  La  valeur  du  paramètre  de  correction 
d'erreurs  indique,  en  outre  qu'en  
cas  de déséquilibre de court  terme, le REN semble
revenir de son sentier d'équilibre  
par un mécanisme qui empêche les variables de trop
s'écarter de leur équilibre à long  
terme.  
Ces résultats nous ont permis de confirmer notre
hypothèse de recherche et de conclure que la  
contribution de ces facteurs est positive, réelle et
existante appuyant les résultats obtenus aux  
plans  théorique  et  empirique.  Donc  une  politique 
visant  à  accroître  l'accès  à  l'eau  potable  
surtout pour les plus pauvres aura une influence favorable
à la rentabilité du PPP sur le long  
terme.   Par   ailleurs,   des   rendements   de   densité
  d'usagers   croissants   indiquent   que   le  
branchement  de  nouveaux  usagers  peut  être 
effectué  avec  un  bénéfice  pour  la  SDE  puisque  
les coûts variables moyens décroissent.  
Comme toute oeuvre humaine, il comporte des limites et des
manquements. Nous laisserons le  
soin aux lecteurs de faire leurs propres appréciations.
 
Justement à propos de ces limites, elles sont dues aux
obstacles et difficultés de recherche que  
sont  le  problème  de  documentation,  l'accès 
aux  données,  la  méthode,  le  modèle,  la  non  
maîtrise  de  l'anglais  pour  lire  les  documents 
écrits  avec  cette  langue  et  d'autres  outils  aux  
quels nous n'avons pas pu disposer. Il y a aussi notre limite de
non maîtrise totale du logiciel  
Latex avec lequel qu'en même nous avons
rédigé ce mémoire.  
Nous  obtiendrons  des  résultats  plus  satisfaisants  et
 meilleurs  si  dans  le  cadre  d'une  autre  
étude, nous arrivions à régler tous ces
problèmes.  
Aussi  il  serait  intéressant  d'incorporer  d'autres 
variables  ou  de  retrancher  l'une  ou  l'autre  
pour vraiment capter l'impact réel de telle ou telle autre
variable.  
Nous  pourrons  également  adopter  d'autres  approches 
et  méthodes   économétriques  pour  
évaluer  l'effet  de  ces  variables  sur  le  PPP  dans 
nos  recherches  futures.  Par  exemple  au  lieu  
d'étudier seulement les dépenses d'exploitation et
le nombre d'abonnés il serait possible pour  
nous  de  considérer  les  dépenses 
d'électricité,  les  dépenses  de  traitement  (pour 
potabiliser  
l'eau extraite) et d'analyse (pour contrôler la
qualité de l'eau potable), un ensemble de coûts  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
65  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
(assez hétérogène), le nombre de
branchements domestiques facturés et le nombre de bornes  
fontaines actifs  et d'évaluer leur contribution au PPP.
 
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
66  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Bibliographie :  
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and demand. Responsive Approach  
to Rural Water supply an Management in Sub- Saharan Africa
», communication au collogue  
University of Guelph Rural studies annual conference,
Guelph, Ontario, Canada.  
[2] BARON, C. et ISLA, A. (2003), « Marchandisation de l'eau
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à la ressource. Le cas des métropoles d'Afrique
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K. (1995),  
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obstacles à l'accès universel au service d'eau dans
les pays émergents' ».  
[6]  BOUMAHDI,  R.,  et  THOMAS,  A.  (1992),  « Estimation 
des  modèles  à  deux  Régimes  
avec des donnés de Panel », Annales d'Economie et
de Statistique, 28, 125-142.  
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La  gestion  Déléguée :  les  
enjeux », Rapport CIRANO 1999RP-11, Montréal.  
[8] BREUIL, L. et NAKHLA, M. (2003a), «
L'internationalisation de la gestion des services  
d'eau :  quel  modèle  de  régulation  des 
services  d'eau  dans  les  pays  en  développement ? »  
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[9] BREUIL, L. et NAKHLA, M. (2003b), « Réformes des
services publiques locaux dans les  
grandes villes des pays émergents : quel(s)
modèle(s) pour quels objectifs ? », communication  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
67  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
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au collogue Une génération de réformes
en management public : et après ? Strasbourg 24-25  
novembre.  
[10]  BROCAS,  I.,  CHAN,  K.,  et  PERRIGNE,  I  (2006),  «
Regulation  under  Asymmetric  
Information  in  Water  Utilities »,  American  Economic
 Review:  Papers  and  Proceedings,  
96(2), 62-66.  
[11]  BROCAS,  I.,  K.  CHAN,  et  I.  PERRIGNE  (2006): 
"Regulation  under  Asymmetric  
Information in Water Utilities," American Economic review:
Papers and Proceedings, 96(2),  
62-66.  
[12]   BROCKLEHURST,   C.   et   JANSSENS,   J.   (2004),  
« Innovative   contrats,   Sound  
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WSSB  Discussion  Paper  Series,  Paper  n°1,  
janvier.  
[13]   CANNEVA,   G.   (2003),   « Le   suivi   des  
Délégations   de   Service   Public   d'Eau   et  
d'Assainissement :  Quels  Outils  pour  quelles 
Régulation ? »,  Mémoire  de  DEA,  Université  
Paris X-Nanterre.  
[14] CARPENTIER, A., NAUGES, C., REYNAUD, A., et THOMAS, A.
(2005), « Effets de  
la Délégation sur le Prix de l'Eau Potable en
France : Une Analyse à partir de la  Littérature  
sur les effets de traitement », Cahier LERNA numéro
05.12. 176, Economie et Prévision.  
[15] CHAMPETIER, S. et  COLLIGNON, B. (2003),  « Que les 
sans-pain ne soient  pas  sans  
eau ! Partenariat public- privé-ONG pour l'accès
à l'eau potable des populations démunies »,  
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[16] CHRISTENSEN, L. R., D. W. JORGENSON, et L. J. LAU (1971):
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and the Transcendental Logarithmic Production Function,"
Econometrica, 39(4), 255-2556.  
[17] COASE, RH (1937), « The nature of the firm »,
Economica, vol. 4, p. 386-405.  
[18] COLLIGNON, B. et VEZINA, M. (2000), « Independent Water
and sanitation Providers  
in African Cities », rapport, wsp.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
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[20]  DEBOMY,  S.  (2005),  « Pro-poor  subsidies  for 
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n°4, janvier.  
[21] DEMSETZ, H. (1968): "Why Regulate Utilities?," journal
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[22]  DIEWERT,  W.  E.,  et  T.  J.  WALES  (1987):  "Flexible 
Functional  Forms  and  Global  
Curvature Condition," Econometrica, 55(1), 43-68.  
[23] DUBOSC, A. (2001), « La participation du public dans
les processus de décision liées à  
l'eau », rapport, Agent de l'eau Seine Normandie.  
[24] DUMEZ, H. et JEUNEMAITRE, A. (2003),  « Combinaison
harmonieuse des vertus du  
public et du privé, ou mélange des genres ? Les
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[25] ERNST & YOUNG HSD-Aquanet (1996): "Intervention sur les
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[26] ESTACHE, A., et M. A. ROSSI (2002): "How Different Is the
Efficiency of Public and  
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Review, 16(1), 139-148.  
[27] FEIGENBAUM, S., et TEEPLES, R. (1983), « Public Versus
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Statistics, 64, 672-678.  
[28]  GARCIA,  S.,  THOMAS,  A.  (2001),  « The  Structure 
of  Municipal  Water  supply  Cost:  
Application  to  a  Panel  of  French  Local  Communities
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16(1), 5-29.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
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 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
[29]  GLACHANT,  M.,  et  MIESSNER,  F.  (2003),  « Analyse 
Econométrique  de  l'Effet  du  
Mode d'Organisation sur le Prix des Services de l'Eau et de
l'Assainissement dans le Bassin  
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[30]   GRAE   (2004),   «    Accès   à   l'eau
  et   l'assainissement :   pas   d'initiative   locale   sans  
décentralisation  des  décisions  et  des 
financements »,  rapport,  Groupe  de  Réflexion  Africain  
pour l'Eau.  
[31] GUERIN-SCHNEIDER, L., et NAKHLA, M. (2003), « Les
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Une    Evolution    Clef    dans    la    Gestion    et    la   
Régulation    des    Services    d'Eau    et  
d'Assainissement », Flux, 52/53, 56-68.  
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[33] HECKMAN, J. J. (1976): "The Common Structure of Statistical
Models of Truncation,  
Sample   Selection,   and   Limited   Dependant   Variables   and
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models," Annals of Economic and Social Measurement, 5,
475-492.  
[34] HOTELLING, H. (1938): "The General Welfare in Relation to
Problems of Taxation and  
of Railway and Utility Rates," Econometrica, 6(3),
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[35] HUANG, M. Y., C. J. HUANG, et T. T. FU (2002): "Cultivation
Arrangements and the  
cost Efficiency of Rice Farming in Taiwan," Journal of
productivity Analysis, 18(3), 223-239.  
[36]  IFEN.  (2001),  « Eau  Potable :  Diversité 
des  ServicesGrand  Ecart  des  Prix »,  Les  
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[37]  LAFFONT,  J.-J.,  et  J.  TIROLE  (1986):  "Using  Cost 
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Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
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 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
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Simultaneous Equations model with  
Qualitative  and  Limited  Dependent  Variables," 
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[39] LORRAIN, D. (1995): "Gestion urbaine de l'eau," Paris,
Economica.  
[40]    MARTINAND,    C.    (1995):    "L'expérience   
française    du    financement    privé    des  
équipements publics," Paris, Edition DAEI.  
[41]  MENARD,  C.,  et  SAUSSIER,  S.  (2000),  «
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Industrielle, 92, 385-404.  
[42]  MOUGOET,  M.,  et  F.  NAEGELEN  (2005) :  « La 
concurrence  pour  le  marché, »Revue  
d'Economie Publique, 115(6), 739-778.  
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l'hydraulique au Sénégal : pièce maîtresse  
vers la réalisation des objectifs du millénaire
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[44]  PAGAN,  A.  (1984),  « Econometrics  Issues  in  the 
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[46]  RELLANO,  M.  (2003),  Panel  Data  Econometrics. 
Advanced  Texts  in  Econometrics.  
Oxford University Press Inc., New York.  
[47] REPUBLIQUE DU SENEGAL. (1996), « Contrat d'affermage et
contrat de performance  
entre la société nationale des eaux du
Sénégal et la société d'exploitation ».  
[48]  REPUBLIQUE  DU  SENEGAL.  (2005),  « PEPAM  2015
»,  Document  de  programme,  
mars. 24p.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
71  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
[49]  REPUBLIQUE   DU   SENEGAL.   (2006), « Réforme 
de  seconde   génération   du   sous  
secteur de l'hydraulique urbaine ».  
[50]  REYNAUD,  A.,  et  THOMAS,  A.  (2005), « Demande 
Domestique  en  eau  et  choix  de  
Délégation : le cas Français »,
Revue Economique, 56(5), 1145-1168.  
[51] SAAL, D. S., et PARKER, D. (2000),  « The  Impact of
Privatization and Regulation on  
the Water and Sewerage Industry in England and Wales: A Translog
Cost Function Model »,  
Managerial and Decision Economics, 21(6), 253-268.  
[52]  SAGE,  E.  (1999),  « La  Concurrence  par 
comparaison :  Théorie  et  Applications.  Une  
Proposition  pour  le  Secteur  de  l'Eau  en  France », 
Thèse  de  Doctorat,  Université  Paris  IX-  
Dauphine.  
[53] SMETS, H. (2004), « The cost of meeting the
Johannesburg targets for drinking Water »,  
rapport Académie de l'Eau.  
[54]  SONES.  « Gestion  des  abonnés  de  la  SDE
»,  Rapport  de  contrôle  de  l'activité, 
Année  
2004,2005.  
[55]   TAVERNIER,   Y.   (2001),   « Le   Financement   et  
la   Gestion   de   l'Eau »,   Rapport  
d'Information, n°3081, Assemblée Nationale.  
[56] TEEPLES, R., et GLYER, D. (1987),  « Cost of Water
Delivery Systems : Specification  
and Ownership Effects », Review of Economics and
Statistics, 69, 399-407.  
[57] TRIMOLET, S. (2005), « Case study on Senegal's water
and sanitation Sector Economic  
Regulation », octobre, 89p.  
[58] UNESCO, VEOLIAWATER, et PS-EAU (2004), Eau,
Assainissement et développement  
durable. Paris.  
[59]  VICKEY,   W.   (1948),   « Some  Objections   to  
Marginal-  Cost   Pricing »,   Journal   of  
Political Economy, 56,218-238.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
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 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
[60]  WOLAK,  F.  A.  (1994),  « An  Econometric  Analysis 
of  the  Asymmetric  Information,  
Regulator-Utility Interaction », Annales d'Economie et
de Statistique, 34, 13-69.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
73  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Webographie:  
 ·    Banque Mondiale
www.worldbank.org/watsan  
 ·    Association Africaine de l'Eau
www.uade.org  
 ·    Water Utility Partnership
www.wupafrica.org  
 ·    Conseil Mondial de l'Eau
www.worldwatercouncil.org  
 ·    International Water Association
www.iwahq.org.uk  
 ·    Assainissement www.reseaucrepa.org
 
 ·    Académie de l'Eau
www.academie-eau.org  
 ·    Programme Solidarité Eau
www.pseau.org  
 ·    Sénégalaise Des Eaux
www.sde.org  
 ·    Société Nationale des Eaux du
Sénégal www.sones.org  
 ·    Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie www.ansd.org  
 ·    Quelques sites de recherches
www.jstor.org www.nber.org www.inf.org  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
74  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
ANNEXES : 
Critères  
Branchement  
particulier  
Borne-  
fontaine  
Commentaire  
Qualité de service  
La   qualité   de   service   est   supérieure  
pour  un  branchement  particulier :  pas  
de  déplacement   jusqu'à   la  
d'attente.  
BF,   pas  
+  
-  
Qualité de l'eau  
=  
=  
La  qualité  de  l'eau  est  identique  pour  
les deux types d'accès au réseau.  
Les     investissements     rapportés     au  
consommateur  sont  plus  faibles  pour  
une   BF   (250 000   FCFA   pour   200  
usagers  contre  100 000  FCFA  pour  10  
usagers  dans  le  cas  d'un  branchement  
particulier).  
3  
Le prix du m   de la tranche sociale est  
3  
inférieur au prix du m   pour les BF. De  
plus, il  faut  ajouter  la  rémunération du  
fontainier  ce  qui  peut  porter  le  coût  à  
3  
Le  paiement  du  service  à  la  BF  se  fait  
quotidiennement,  tandis  que  la  facture  
700 voire 1000 FCFA le m  
du       branchement  
bimensuelle.     Les  
particulier  
populations  
est  
aux  
-  
+  
Investissements  
nécessaires  
3  
Prix au m  
+  
-  
Adaptation  
de  
la  
-  
+  
facturation au revenu  
disponible  
revenus  irréguliers  rencontrent  parfois  
des  difficultés  pour  les  rassembler  la  
somme nécessaire.  
Source : tableau établi par l'auteur  
Tableau 1. 1: Comparaison du service rendu par les 
bornes-fontaines et les branchements particuliers.  
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75  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Catégorie  
Abonnés domestiques :  
3  
Tranche sociale (<10m  /mois)  
3  
Tranche pleine (10 à 20m  /mois)  
3  
Tranche dissuasive (>20m  /mois)  
Abonnés non domestiques  
Bornes fontaines  
Maraîchers :  
< quota Q  
Compris entre Q et 2*Q  
> 2*Q  
Source : SONES  
Tableau 1. 2 : grille tarifaire  
3  
Total TTC en FCFA/m  
191,32  
629,88  
788,67  
788,67  
322,31  
131,37  
507,84  
788,67  
Cas-type  
Le volume produit augmente  
de 10%  
L'objectif d'efficacité  
technique n'est pas atteint à  
5% prés  
L'objectif d'efficacité  
commerciale est dépassé de  
1%  
Le prix exploitant (Pe) est  
réévalue de 1% et le prix  
moyen reste stable  
Le prix exploitant (Pe) reste  
stable et le prix moyen  
augmente de 3%  
Source : tableau établi par l'auteur  
Conséquences pour la  
SONES  
La rémunération augmente  
de 10%  
La rémunération de la  
SONES n'est pas modifiée  
La rémunération de la  
SONES n'est pas modifiée  
La rémunération de la  
SONES est amputée  
de1%.Volproduit.Pmoyen  
L'intégralité du bénéfice  
supplémentaire est reversée à  
la SONES  
Conséquences pour la SDE  
La rémunération augmente  
de 10%  
La rémunération de la SDE  
est amputée d'un montant de  
5%.Volproduit.Pmoyen  
La rémunération de la SDE  
est augmentée d'un montant  
de 1%.Vol produit.Pmoyen  
La rémunération de la SDE  
augmente 1%  
La rémunération de la SDE  
reste stable  
Tableau 1. 3 : Conséquences tarifaires pour la
SONES et la SDE dans différents cas-types  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
76  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Points communs  
 ·     Principe de  
paiement du service  
de l'eau  
 ·     Couverture  
des coûts  
d'exploitation  
 ·     Participation  
du secteur privé  
 ·     Séparation  
entre les entités en  
charge de la gestion  
et celles en charge  
des investissements  
et de fixation du  
niveau des prix  
Contact avec  
L'abonné  
Milieu rural  
Contact direct avec le  
gestionnaire  
Différences  
Milieu urbain  
Contact  avec  les  releveurs  de  
la SDE  
Niveau  
Technique  
Limité : gestion d'un  
seul forage  
Elevé : gestion de stations de  
traitements, de pompage et  
d'un  nombre  élevé  d'abonnés  
Mode  
d'approv.  
Principalement puits  
et bornes-fontaines  
Principalement branchements  
domestiques  
Niveau des  
prix  
Possibilité  
d'action  
collective  
Bas, couvrant  
uniquement les frais  
d'exploitation  
Oui, car la population  
est plutôt homogène  
et stable  
Péréquation  
Financière  
Limitées, du fait du  
faible nombre  
d'usagers  
Elevé, couvrant les frais  
d'exploitation et  
d'investissement  
Plus difficile car la population  
n'est parfois que de passage et  
la solidarité au sien du quartier  
est plus faible  
Relativement importantes du  
fait du nombre important  
d'abonnés ayant des niveaux  
revenus et de consommation  
différents.  
Source : tableau établi par l'auteur  
Tableau 1. 4: Comparaison entre types de gestion en
milieux rural et urbain.  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
77  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
ADF Test Statistic  
2.050157  
1%    Critical Value*  
5%    Critical Value  
10% Critical Value  
-2.8622  
-1.9791  
-1.6337  
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.  
Augmented Dickey-Fuller Test Equation  
Dependent Variable: D(LNREN)  
Method: Least Squares  
Date: 07/12/08    Time: 12:24  
Sample(adjusted): 1997 2006  
Included observations: 10 after adjusting endpoints  
Variable  
LNREN(-1)  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Coefficient  
0.004551  
-0.014705  
-0.014705  
0.030358  
0.008294  
21.28449  
Std. Error  
0.002220  
t-Statistic  
2.050157  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
Durbin-Watson stat  
Prob.  
0.0706  
0.019984  
0.030137  
-4.056898  
-4.026639  
1.190561  
Tableau 3. 1: Test racine unitaire de la variable LogRen
 
ADF Test Statistic  
-4.012390  
1%    Critical Value*  
5%    Critical Value  
10% Critical Value  
-2.9075  
-1.9835  
-1.6357  
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.  
Augmented Dickey-Fuller Test Equation  
Dependent Variable: D(LNREN,2)  
Method: Least Squares  
Date: 07/12/08    Time: 12:31  
Sample(adjusted): 1998 2006  
Included observations: 9 after adjusting endpoints  
Variable  
D(LNREN(-1))  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Coefficient  
-0.734439  
0.639479  
0.639479  
0.020159  
0.003251  
22.89655  
Std. Error  
0.183043  
t-Statistic  
-4.012390  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
Durbin-Watson stat  
Prob.  
0.0039  
-0.009285  
0.033574  
-4.865901  
-4.843987  
2.123733  
Tableau 3. 2: Test racine unitaire de la variable D
(logRent (-1))  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
78  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
ADF Test Statistic  
2.008629  
1%    Critical Value*  
5%    Critical Value  
10% Critical Value  
-2.8622  
-1.9791  
-1.6337  
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.  
Augmented Dickey-Fuller Test Equation  
Dependent Variable: D(LNDE)  
Method: Least Squares  
Date: 07/12/08    Time: 12:35  
Sample(adjusted): 1997 2006  
Included observations: 10 after adjusting endpoints  
Variable  
LNDE(-1)  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Coefficient  
0.006349  
-0.021391  
-0.021391  
0.168934  
0.256847  
4.119904  
Std. Error  
0.003161  
t-Statistic  
2.008629  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
Durbin-Watson stat  
Prob.  
0.0755  
0.109782  
0.167155  
-0.623981  
-0.593722  
0.848538  
Tableau 3. 3: Test racine unitaire de la variable logDE
 
ADF Test Statistic  
-5.605488  
1%    Critical Value*  
5%    Critical Value  
10% Critical Value  
-2.9075  
-1.9835  
-1.6357  
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.  
Augmented Dickey-Fuller Test Equation  
Dependent Variable: D(LNDE,2)  
Method: Least Squares  
Date: 07/12/08    Time: 12:41  
Sample(adjusted): 1998 2006  
Included observations: 9 after adjusting endpoints  
Variable  
D(LNDE(-1))  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Coefficient  
-0.684315  
0.772118  
0.772118  
0.073808  
0.043581  
11.21616  
Std. Error  
0.122079  
t-Statistic  
-5.605488  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
Durbin-Watson stat  
Prob.  
0.0005  
-0.051110  
0.154614  
-2.270257  
-2.248343  
2.700948  
Tableau 3. 4: Test racine unitaire de la variable D
(logDE (-1))  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
79  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
ADF Test Statistic  
0.342958  
1%    Critical Value*  
5%    Critical Value  
10% Critical Value  
-2.8622  
-1.9791  
-1.6337  
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.  
Augmented Dickey-Fuller Test Equation  
Dependent Variable: D(LNII)  
Method: Least Squares  
Date: 07/12/08    Time: 12:45  
Sample(adjusted): 1997 2006  
Included observations: 10 after adjusting endpoints  
Variable  
LNII(-1)  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Coefficient  
0.007153  
-0.004304  
-0.004304  
0.985498  
8.740857  
-13.51650  
Std. Error  
0.020856  
t-Statistic  
0.342958  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
Durbin-Watson stat  
Prob.  
0.7395  
0.123165  
0.983384  
2.903300  
2.933559  
1.445007  
Tableau 3. 5: Test racine unitaire de la variable LogI
 
ADF Test Statistic  
-2.116382  
1%    Critical Value*  
5%    Critical Value  
10% Critical Value  
-2.9075  
-1.9835  
-1.6357  
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.  
Augmented Dickey-Fuller Test Equation  
Dependent Variable: D(LNII,2)  
Method: Least Squares  
Date: 07/12/08    Time: 12:52  
Sample(adjusted): 1998 2006  
Included observations: 9 after adjusting endpoints  
Variable  
D(LNII(-1))  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Coefficient  
-1.585441  
0.300911  
0.300911  
1.004424  
8.070944  
-12.28015  
Std. Error  
0.749128  
t-Statistic  
-2.116382  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
Durbin-Watson stat  
Prob.  
0.0672  
0.340716  
1.201299  
2.951145  
2.973059  
1.282952  
Tableau 3. 6: Test racine unitaire de la variable D (logI
(-1))  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
80  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
ADF Test Statistic  
0.750446  
1%    Critical Value*  
5%    Critical Value  
10% Critical Value  
-4.3260  
-3.2195  
-2.7557  
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.  
Augmented Dickey-Fuller Test Equation  
Dependent Variable: D(LNA)  
Method: Least Squares  
Date: 07/11/08    Time: 02:30  
Sample(adjusted): 1997 2006  
Included observations: 10 after adjusting endpoints  
Variable  
LNA(-1)  
C  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Durbin-Watson stat  
Coefficient  
0.016060  
-0.144332  
0.065767  
-0.051013  
0.011379  
0.001036  
31.68595  
3.742036  
Std. Error  
0.021401  
0.270753  
t-Statistic  
0.750446  
-0.533075  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
F-statistic  
Prob(F-statistic)  
Prob.  
0.4745  
0.6085  
0.058836  
0.011100  
-5.937191  
-5.876674  
0.563170  
0.474477  
Tableau 3. 7: Test racine unitaire de la variable LogA
 
ADF Test Statistic  
-7.005135  
1%    Critical Value*  
5%    Critical Value  
10% Critical Value  
-4.4613  
-3.2695  
-2.7822  
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.  
Augmented Dickey-Fuller Test Equation  
Dependent Variable: D(LNA,2)  
Method: Least Squares  
Date: 07/11/08    Time: 02:32  
Sample(adjusted): 1998 2006  
Included observations: 9 after adjusting endpoints  
Variable  
D(LNA(-1))  
C  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Durbin-Watson stat  
Coefficient  
-1.742039  
0.102810  
0.875160  
0.857326  
0.008248  
0.000476  
31.54059  
1.596363  
Std. Error  
0.248680  
0.014811  
t-Statistic  
-7.005135  
6.941412  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
F-statistic  
Prob(F-statistic)  
Prob.  
0.0002  
0.0002  
0.000859  
0.021836  
-6.564576  
-6.520749  
49.07192  
0.000211  
Tableau 3. 8: Test racine unitaire de la variable D (logA
(-1))  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
81  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
ADF Test Statistic  
-0.536797  
1%    Critical Value*  
5%    Critical Value  
10% Critical Value  
-2.8622  
-1.9791  
-1.6337  
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.  
Augmented Dickey-Fuller Test Equation  
Dependent Variable: D(LNB)  
Method: Least Squares  
Date: 07/12/08    Time: 13:12  
Sample(adjusted): 1997 2006  
Included observations: 10 after adjusting endpoints  
Variable  
LNB(-1)  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Coefficient  
-0.000790  
0.001095  
0.001095  
0.079317  
0.056621  
11.68045  
Std. Error  
0.001471  
t-Statistic  
-0.536797  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
Durbin-Watson stat  
Prob.  
0.6044  
-0.013232  
0.079360  
-2.136090  
-2.105832  
2.113147  
Tableau 3. 9: Test racine unitaire de la variable LogB
 
ADF Test Statistic  
-3.367100  
1%    Critical Value*  
5%    Critical Value  
10% Critical Value  
-2.9075  
-1.9835  
-1.6357  
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.  
Augmented Dickey-Fuller Test Equation  
Dependent Variable: D(LNB,2)  
Method: Least Squares  
Date: 07/12/08    Time: 13:18  
Sample(adjusted): 1998 2006  
Included observations: 9 after adjusting endpoints  
Variable  
D(LNB(-1))  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Coefficient  
-1.101707  
0.581120  
0.581120  
0.078693  
0.049541  
10.63939  
Std. Error  
0.327198  
t-Statistic  
-3.367100  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
Durbin-Watson stat  
Prob.  
0.0098  
0.012819  
0.121588  
-2.142086  
-2.120172  
2.204593  
Tableau 3. 10: Test racine unitaire de la variable D
(logB (-1))  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
82  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
ADF Test Statistic  
-3.010349  
1%    Critical Value*  
5%    Critical Value  
10% Critical Value  
-2.9677  
-1.9890  
-1.6382  
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.  
Augmented Dickey-Fuller Test Equation  
Dependent Variable: D(RES)  
Method: Least Squares  
Date: 07/12/08    Time: 13:32  
Sample(adjusted): 1999 2006  
Included observations: 8 after adjusting endpoints  
Variable  
RES(-1)  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Coefficient  
-1.090973  
0.523940  
0.523940  
0.006880  
0.000331  
29.01627  
Std. Error  
0.362408  
t-Statistic  
-3.010349  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
Durbin-Watson stat  
Prob.  
0.0197  
0.002835  
0.009971  
-7.004068  
-6.994138  
1.506120  
Tableau 3. 11: Test racine unitaire sur les
résidus  
Pairwise Granger Causality Tests  
Date: 07/12/08    Time: 13:40  
Sample: 1996 2006  
Lags: 2  
Null Hypothesis:  
LNDE does not Granger Cause LNREN  
LNREN does not Granger Cause LNDE  
LNI does not Granger Cause LNREN  
LNREN does not Granger Cause LNI  
LNA does not Granger Cause LNREN  
LNREN does not Granger Cause LNA  
LNB does not Granger Cause LNREN  
LNREN does not Granger Cause LNB  
LNI does not Granger Cause LNDE  
LNDE does not Granger Cause LNI  
LNA does not Granger Cause LNDE  
LNDE does not Granger Cause LNA  
LNB does not Granger Cause LNDE  
LNDE does not Granger Cause LNB  
LNA does not Granger Cause LNI  
LNI does not Granger Cause LNA  
LNB does not Granger Cause LNI  
LNI does not Granger Cause LNB  
LNB does not Granger Cause LNA  
LNA does not Granger Cause LNB  
Obs  
9  
9  
9  
9  
9  
9  
9  
9  
9  
9  
F-Statistic  
0.39209  
1.49295  
0.08777  
0.61071  
2.01366  
0.16445  
3.95594  
0.97926  
0.35712  
0.92157  
9.24085  
0.71030  
2.06018  
0.36290  
3.34791  
3.64426  
0.18282  
0.01205  
0.57305  
1.94492  
Probability  
0.69904  
0.32785  
0.91768  
0.58687  
0.24830  
0.85382  
0.11276  
0.45065  
0.71994  
0.46863  
0.03166  
0.54454  
0.24264  
0.71642  
0.13986  
0.12556  
0.83951  
0.98806  
0.60418  
0.25703  
Tableau 3. 12: Test de causalité de Engle et
Granger  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
83  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Dependent Variable: LNREN  
Method: Least Squares  
Date: 07/12/08    Time: 15:24  
Sample: 1996 2006  
Included observations: 11  
Variable  
C  
LNDE  
LNII  
LNA  
LNB  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Durbin-Watson stat  
Coefficient  
5.509039  
0.087131  
0.000281  
0.118686  
-0.244177  
0.991764  
0.986274  
0.007204  
0.000311  
41.99001  
2.394691  
Std. Error  
0.881700  
0.016865  
0.003501  
0.025097  
0.044040  
t-Statistic  
6.248199  
5.166210  
0.080358  
4.729070  
-5.544435  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
F-statistic  
Prob(F-statistic)  
Prob.  
0.0008  
0.0021  
0.9386  
0.0032  
0.0015  
4.330245  
0.061488  
-6.725456  
-6.544595  
180.6344  
0.000002  
Tableau 3. 13: Estimation par la méthode des
moindres carrés  ordinaires  
Dependent Variable: D(LNREN)  
Method: Least Squares  
Date: 07/13/08    Time: 16:26  
Sample(adjusted): 1999 2006  
Included observations: 8 after adjusting endpoints  
Variable  
C  
RES(-1)  
D(LNDE)  
D(LNII)  
D(LNA)  
D(LNB)  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Durbin-Watson stat  
Coefficient  
0.030942  
-0.210047  
0.072502  
-0.000924  
-0.375851  
-0.252560  
0.951089  
0.828812  
0.007669  
0.000118  
33.15873  
1.752961  
Std. Error  
0.021750  
0.582078  
0.059456  
0.003272  
0.372018  
0.045959  
t-Statistic  
1.422645  
-0.360857  
1.219421  
-0.282241  
-1.010303  
-5.495314  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
F-statistic  
Prob(F-statistic)  
Prob.  
0.2908  
0.7528  
0.3470  
0.8043  
0.4187  
0.0316  
0.010005  
0.018534  
-6.789682  
-6.730100  
7.778133  
0.117829  
Tableau 3. 14: Modèle à correction d'erreur
 
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
84  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:  
F-statistic  
Obs*R-squared  
Test Equation:  
0.035256  
0.592811  
Probability  
Probability  
0.966505  
0.743486  
Dependent Variable: RESID  
Method: Least Squares  
Date: 07/14/08    Time: 16:02  
Presample missing value lagged residuals set to zero.  
Variable  
C  
RES  
LNDE  
LNII  
LNA  
LNB  
RESID(-1)  
RESID(-2)  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Durbin-Watson stat  
Coefficient  
0.449482  
0.048920  
9.91E-05  
0.000164  
-0.004203  
-0.023498  
-0.444931  
-0.178810  
0.065868  
-6.473057  
0.010452  
0.000109  
38.16553  
2.242450  
Std. Error  
2.608181  
2.164578  
0.295567  
0.009579  
0.254113  
0.116074  
2.273714  
1.945154  
t-Statistic  
0.172335  
0.022600  
0.000335  
0.017172  
-0.016539  
-0.202438  
-0.195685  
-0.091926  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
F-statistic  
Prob(F-statistic)  
Prob.  
0.8914  
0.9856  
0.9998  
0.9891  
0.9895  
0.8728  
0.8770  
0.9416  
2.09E-16  
0.003823  
-6.703450  
-6.528139  
0.010073  
0.999978  
Tableau 3. 15: Test d'autocorrélation sur la MCO
 
Ramsey RESET Test:  
F-statistic  
Log likelihood ratio  
Test Equation:  
0.855785  
3.918197  
Probability  
Probability  
0.490466  
0.140985  
Dependent Variable: LNREN  
Method: Least Squares  
Date: 07/14/08    Time: 17:06  
Sample: 1996 2006  
Included observations: 11  
Variable  
C  
LNDE  
LNII  
LNA  
LNB  
FITTED^2  
FITTED^3  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Durbin-Watson stat  
Coefficient  
4235.142  
90.69281  
0.292333  
123.6983  
-254.3581  
-240.0189  
18.45075  
0.994232  
0.985581  
0.007383  
0.000218  
43.94911  
2.014662  
Std. Error  
4551.147  
97.24101  
0.312001  
132.4867  
272.5580  
259.8098  
20.15713  
t-Statistic  
0.930566  
0.932660  
0.936960  
0.933666  
-0.933226  
-0.923826  
0.915346  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
F-statistic  
Prob(F-statistic)  
Prob.  
0.4048  
0.4038  
0.4018  
0.4033  
0.4035  
0.4079  
0.4118  
4.330245  
0.061488  
-6.718020  
-6.464813  
114.9193  
0.000198  
Tableau 3. 16: Test de stabilité de Ramsey
 
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
85  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Dependent Variable: D(LNREN)  
Method: Least Squares  
Date: 07/14/08    Time: 17:57  
Sample(adjusted): 1999 2006  
Included observations: 8 after adjusting endpoints  
Variable  
C  
RES(-1)  
D(LNDE)  
D(LNII)  
D(LNA)  
D(LNB)  
CUSUM  
R-squared  
Adjusted R-squared  
S.E. of regression  
Sum squared resid  
Log likelihood  
Durbin-Watson stat  
Coefficient  
0.013927  
0.367992  
0.101610  
-0.002572  
-0.061631  
-0.266040  
-0.014821  
0.980673  
0.864709  
0.006817  
4.65E-05  
36.87267  
2.284484  
Std. Error  
0.023727  
0.697177  
0.057856  
0.003200  
0.416989  
0.042285  
0.011980  
t-Statistic  
0.586979  
0.527832  
1.756268  
-0.803952  
-0.147800  
-6.291584  
-1.237204  
Mean dependent var  
S.D. dependent var  
Akaike info criterion  
Schwarz criterion  
F-statistic  
Prob(F-statistic)  
Prob.  
0.6621  
0.6908  
0.3295  
0.5689  
0.9066  
0.1003  
0.4328  
0.010005  
0.018534  
-7.468167  
-7.398655  
8.456741  
0.257328  
Tableau 3. 17: ECM avec la variable cusum1  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
86  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
INDICATEURS  
Population  
Nombre de branchements domestiques faturés(BP)  
% Population desservie par les branchements  
Nombres de bornes fontaines actifs(BF)  
% Population desservie par les bornes fontaines  
Total population desservie(BP+BP)  
% de Population totale desservie  
Nombre de branchements sociaux realises  
Nombre de branchements ordinaries realises  
Nombre de bornes fontaines realises  
Nombre d'abonnés  
Qualité bactériologique:Nbre d'échantillon
conforme  
Volume d'eau produit par le secteur  
Volume d'eau vendu par le secteur  
Rendement de réseau  
Longueur de réseau  
Nombre d'heures de services continu par jour  
Nombre d'employés Société d'Exploitation  
Nombre d'employés Société de Patrimoine  
Facture mensuelle pour consummation de 5 m3  
Investissement SONES(Fonds publics)  
Dont bailleurs de fonds(prêt)  
Dont bailleurs de fonds(equity)  
Don't fonds propres SONES  
Investissement SDE(Fonds privés)  
Total Investissement secteur  
Chiffre d'affaire du secteur  
Redevances SONES  
Dépenses d'exploitation SDE  
Cash Flow SONES  
Trésorerie SONES  
Unité  
Millions  
U  
%  
U  
%  
U  
%  
U  
U  
U  
U  
%  
3  
m  /j  
3  
m  /j  
%  
Km  
16  
U  
U  
F CFA  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
1996  
3,52  
217156  
58,0  
2755  
23,5  
2,87  
81,5  
3299  
2293  
241671  
96,0  
270274  
178466  
66,0  
6000  
16  
1330  
70  
804  
1997  
3,64  
222456  
57,4  
2854  
23,5  
2,95  
81,0  
8212  
3982  
254847  
95,0  
263890  
190538  
72,2  
6085  
16  
1316  
80  
829  
1998  
3,73  
230668  
58,1  
3031  
24,4  
3,08  
82,5  
4273  
3598  
177  
268152  
95,4  
263648  
196184  
74,4  
6196  
16  
1257  
81  
853  
1999  
3,82  
244596  
60,2  
3223  
25,3  
3,27  
85,5  
9575  
3383  
192  
286815  
96,7  
269390  
198654  
73,7  
6333  
18  
1218  
80  
876  
2000  
3,92  
251900  
60,4  
3250  
24,9  
3,34  
85,3  
6831  
3610  
27  
298737  
97,5  
292373  
215729  
73,8  
6514  
20  
1183  
81  
910  
2001  
4,02  
264161  
61,8  
3396  
25,3  
3,50  
87,1  
20048  
2888  
146  
327501  
97,9  
294729  
229048  
77,7  
6664  
20  
1168  
78  
947  
11809913    51064020    17850608    12137017  
4360864  
7449050  
0,00  
2128000  
12332833  
0,00  
2747000  
2972139  
0,00  
2005000  
5584821  
0,00  
2558000  
8419000  
8419000  
4587095  
5588000  
5588000  
13937913    53811020    19855608    14695017  
25287000    26770000    28173000    31715000    34291000  
7534921      8400236     10237768    12024714    12264761  
Milliers F CFA    10213411    17210754    21692785    21512210   
24041715    25076158  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
4664544  
2990003  
1758435  
1553294  
4267942  
2351550  
4872012  
4839891  
6114504  
4842337  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
87  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Résultat Net SONES  
Tarif moyen TTC  
Tarif moyen hors taxes  
Prix SDE  
Prix SONES  
3  
Prix ONAS (base m   assainissement)  
INDICATEURS  
Population  
Nombre de branchements domestiques faturés(BP)  
% Population desservie par les branchements  
Nombres de bornes fontaines actifs(BF)  
% Population desservie par les bornes fontaines  
Total population desservie(BP+BP)  
% de Population totale desservie  
Nombre de branchements sociaux realises  
Nombre de branchements ordinaries realises  
Nombre de bornes fontaines realises  
Nombre d'abonnés  
Qualité bactériologique:Nbre d'échantillon
conforme  
Volume d'eau produit par le secteur  
Volume d'eau vendu par le secteur  
Rendement de réseau  
Longueur de réseau  
Nombre d'heures de services continu par jour  
Nombre d'employés Société d'Exploitation  
Nombre d'employés Société de Patrimoine  
Facture mensuelle pour consummation de 5 m3  
Investissement SONES(Fonds publics)  
Dont bailleurs de fonds(prêt)  
Dont bailleurs de fonds(equity)  
Don't fonds propres SONES  
Milliers F CFA  
F/m  
F/m  
F/m  
F/m  
F/m  
3  
3  
3  
3  
3  
-1285920  
Unité  
Millions  
U  
%  
U  
%  
U  
%  
U  
U  
U  
U  
%  
3  
m  /j  
3  
m  /j  
%  
Km  
16  
U  
U  
F CFA  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
2002  
4,14  
296698  
67,4  
3554  
24,9  
3,82  
92,3  
14569  
3741  
158  
338893  
97,1  
306618  
240648  
78,5  
6835  
20  
1155  
80  
882  
708536  
3154916  
0  
-824761  
395,87  
365,92  
239,54  
110,29  
28,49  
2003  
4,3  
312493  
68,3  
3583  
24,2  
3,98  
92,5  
15279  
4306  
35  
363228  
98,0  
311526  
249024  
79,9  
6996  
20  
1160  
80  
957  
-3000432  
414,24  
375,76  
239,54  
110,29  
28,49  
2004  
4,41  
332,049  
70,8  
3688  
24,3  
4,12  
95,0  
14237  
5375  
0  
381436  
97,7  
324583  
260099  
80,1  
7159  
20  
16,61  
957  
-1208560  
430,24  
393,29  
234,51  
135,75  
36,54  
2005  
4,52  
357861  
74,4  
3710  
23,8  
4,44  
98,2  
21635  
3853  
0  
412304  
95,5  
341599  
273701  
80,1  
7323  
23  
11,55  
957  
-2026483  
446,40  
409,10  
242,79  
144,10  
41,00  
2006  
4,63  
374368  
76,0  
3717  
23,3  
4,60  
99,3  
11284  
5892  
0  
427802  
97,6  
354022  
285205  
80,6  
7500  
24  
1148  
957  
-1430831  
456,10  
412,00  
246,00  
143,00  
44,32  
2007  
4,75  
24  
21557163    27483824    14267012    16242243    20014376  
3883965  
1000000  
15079880  
0  
3395649  
2284766  
6554706  
1114864  
6056606  
1714034  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
88  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Investissement SDE(Fonds privés)  
Total Investissement secteur  
Chiffre d'affaire du secteur  
Redevances SONES  
Dépenses d'exploitation SDE  
Cash Flow SONES  
Trésorerie SONES  
Résultat Net SONES  
Tarif moyen TTC  
Tarif moyen hors taxes  
Prix SDE  
Prix SONES  
3  
Prix ONAS (base m   assainissement)  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
2324000  
3032536  
3855000  
2869700  
2025000  
2885086  
2863229  
25412163    30293524    16292012    19127328    22877605  
Milliers F CFA    35912000    39483000    40817000    43605206
 
Milliers F CFA    12688738    13666474    14232029    15347168   
15721962    17801000  
Milliers F CFA    24075667    26707269    26967744    28309000   
30678000  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
Milliers F CFA  
F/m  
F/m  
F/m  
F/m  
F/m  
3  
3  
3  
3  
3  
6982931  
2335269  
-486874  
460,30  
414,73  
251,00  
141,00  
45,23  
7829432  
3220283  
384050  
480,49  
432,70  
257,70  
143,92  
41,15  
7923282  
6231841  
563885  
485,55  
434,69  
257,51  
146,51  
40,8  
9506603  
6829579  
483,04  
433,59  
260,21  
142,74  
40,55  
10113597    11673291  
512,98  
559,20  
279,20  
174,49  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
89  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Liste des tableaux  
Tableau 1. 1: Comparaison du service rendu par les 
bornes-fontaines et les branchements  
particuliers................................................................................................................................
75  
Tableau 1. 2 : grille
tarifaire.....................................................................................................
76  
Tableau 1. 3 : Conséquences tarifaires pour la SONES et la
SDE dans différents cas-types.. 76  
Tableau 1. 4: Comparaison entre types de gestion en milieux rural
et urbain. ........................ 77  
Tableau 3. 1: Test racine unitaire de la variable
LogRen......................................................... 78  
Tableau 3. 2: Test racine unitaire de la variable D (logRent
(-1)) ........................................... 78  
Tableau 3. 3: Test racine unitaire de la variable
logDE........................................................... 79  
Tableau 3. 4: Test racine unitaire de la variable D (logDE (-1))
............................................. 79  
Tableau 3. 5: Test racine unitaire de la variable
LogI.............................................................. 80  
Tableau 3. 6: Test racine unitaire de la variable D (logI (-1))
................................................. 80  
Tableau 3. 7: Test racine unitaire de la variable LogA
............................................................ 81  
Tableau 3. 8: Test racine unitaire de la variable D (logA
(-1))................................................ 81  
Tableau 3. 9: Test racine unitaire de la variable LogB
............................................................ 82  
Tableau 3. 10: Test racine unitaire de la variable D (logB (-1))
.............................................. 82  
Tableau 3. 11: Test racine unitaire sur les résidus
................................................................... 83  
Tableau 3. 12: Test de causalité de Engle et Granger
.............................................................. 83  
Tableau 3. 13: Estimation par la méthode des moindres
carrés  ordinaires............................. 84  
Tableau 3. 14: Modèle à correction
d'erreur............................................................................
84  
Tableau 3. 15: Test d'autocorrélation sur la
MCO................................................................... 85  
Tableau 3. 16: Test de stabilité de
Ramsey..............................................................................
85  
Tableau 3. 17: ECM avec la variable
cusum1..........................................................................
86  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
90  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Table des Graphiques  
Graphique 1. 1 : les acteurs du sous secteur de l'eau potable
.................................................. 15  
Graphique 1. 3 : Evolution des prix entre 1997 et 2004
.......................................................... 25  
3  
Graphique 1. 4 : Prix moyen du m  selon le secteur
géographique.......................................... 27  
Graphique 1. 5 : Ecarts financiers entre la ville de Dakar et les
autres centres du Sénégal..... 27  
Graphique 1. 6 : Part des recettes et des consommations selon la
classe d'usager.................. 28  
Graphique 1. 7 : Représentation agrégée des
flux financiers entre les différentes classes  
d'utilisateurs.............................................................................................................................
29  
Graphique 1. 8 : Représentation détaillée
des flux financiers au sien de la classe des usagers  
domestiques..............................................................................................................................
30  
Graphique 3. 1 : Graphique du LNRen
....................................................................................
50  
Graphique 3. 2 : Graphique du LNDE
.....................................................................................
51  
Graphique 3. 3 : Graphique du LNI
.........................................................................................
51  
Graphique 3. 4 : Graphique du
LNA........................................................................................
52  
Graphique 3. 5: Graphique du
LNB.........................................................................................
53  
Graphique 3. 6: Evolution comparée des LNREN, LDE, LNI,
LNA et LNB ......................... 53  
Graphique 3. 7: Test 
Cusum....................................................................................................
61  
Graphique 3. 8: Test Cusum
carré............................................................................................
62  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
91  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
Table des Matières 
INTRODUCTION GENERALE :
.............................................................................................
1  
Chapitre I : Partenariat Public Privé dans la distribution
d'eau potable : Etat des lieux ........... 7  
I/ - La régulation par un contrat de gestion
déléguée.............................................................
9  
I1 - La source d'inspiration
.................................................................................................
9  
I  2- Le financement des infrastructures de développement
............................................... 11  
II/- L'instauration du PPP dans le service de l'eau
.............................................................. 12  
II  1- Les raisons de la réforme
institutionnelle..................................................................
13  
II  2- L'organisation institutionnelle mise en place
............................................................ 14  
III/-  Les obligations contractuelles et les engagements
...................................................... 17  
III  1 - La société de patrimoine
..........................................................................................
17  
III  2 - La société d'exploitation
.........................................................................................
17  
III  3 - 
L'Etat......................................................................................................................
18  
IV/ - Les risques identifiés dans le partenariat public
privé................................................. 19  
IV  1 - L'attitude des parties face aux contrats
................................................................... 19  
IV  1-1-  La perte de vue des contrats
:.............................................................................
19  
IV1-2  
IV1-3  
- Le risque de coalition
:......................................................................................
19  
-Le Non-respect des engagements contractuels des partenaires :
Ceci induit des  
risques d'exploitation dont l'ampleur peut compromettre la
réussite du partenariat et  
de la
réforme.................................................................................................................
19  
IV  2- Les risques liés à l'inscription  des
contrats  dans la durée :.................................... 20  
IV  2-1- Le risque de marché :
.........................................................................................
20  
IV  2-2- Le risque de dépassement des coûts
d'exploitation : ......................................... 21  
IV  2-3- Les risques liés au contrôle de
l'exploitation :................................................... 21  
V/- Les Réalisations
.............................................................................................................
22  
V1- Les branchements particuliers :
.................................................................................
22  
V  2- L'extension des bornes
fontaines...............................................................................
23  
VI- La politique de
tarification.............................................................................................
24  
VI  1- Une tarification identique sur tout le
périmètre affermé
:........................................ 26  
VI  2- La tarification différenciée selon les
usagers et leur consommation : ..................... 28  
VII/- Un modèle spécifique au milieu rural
......................................................................... 31
 
VII  1- Comment accroître l'efficacité d'une gestion
locale ?............................................ 31  
VII  2- Les modèles de gestion urbaine et rurale
peuvent-ils ............................................. 31  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
92  
  
 Partenariat Public- Privé dans le Secteur de l'Eau au
Sénégal.  
converger ?
.......................................................................................................................
31  
Chapitre II: Partenariat Public Privé dans la distribution
d'eau potable : une analyse  
économique
..............................................................................................................................
34  
I/-La technologie et les coûts du service
..............................................................................
37  
I1- Le réseau et la
technologie..........................................................................................
37  
I2-  La représentation économique du
coût.......................................................................
38  
I2-1  
I2-2  
- La fonction de coût
...............................................................................................
38  
- Le coût et la demande
...........................................................................................
39  
II/- Le choix de mode de
gestion..........................................................................................
40  
II  1- La gestion publique
:..................................................................................................
40  
II  2 - La gestion privée
:.....................................................................................................
41  
II  3- Le choix :
...................................................................................................................
44  
Chapitre III: Une modélisation économétrique
de la rentabilité du  Partenariat Public Privé  
dans la distribution d'eau
potable.............................................................................................
47  
I/- La construction du modèle
..............................................................................................
47  
I  1- La spécification du modèle
.........................................................................................
48  
I  2- La description des données
.........................................................................................
49  
I  3- Les
graphiques.............................................................................................................
50  
II / - La stationnarité et la cointégration du
modèle ............................................................. 54
 
II  1- La stationnarité : tests de racine
unitaire.................................................................... 54
 
II  2- La cointégration
.........................................................................................................
57  
III/- Quelques
recommandations..........................................................................................
62  
CONCLUSION
........................................................................................................................
64  
Bibliographie
:..........................................................................................................................
66  
Webographie:
...........................................................................................................................
74  
ANNEXES :
.............................................................................................................................
75  
Adama DIENE - Mémoire de DEA Analyse Economique et
Quantitative 2006/2007  UFR SEG/UGB  
93  
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