2-2-2 Traitement
Les experts s'entendent pour dire que les objectifs de
traitement de l'obésité sont le maintien du poids en l'absence de
facteurs de risque ou de problème de santé concomitants. Une
perte de 5% à 10% du poids initial peut être envisagée en
présence de problèmes de santé liés à
l'obésité. Les objectifs à atteindre doivent tenir compte
de la motivation du patient à perdre du poids.
Concernant le maintien et la prévention de toute prise
de poids, une alimentation plus saine et un mode de vie plus actif sont
nécessaires. Pour perdre du poids ou diminuer la masse de graisse de
l'organisme, un bilan énergétique négatif temporaire doit
être instauré de sorte que la réserve de graisse puisse
être utilisée pour répondre à la demande
énergétique (OMS, 2003). Pour être optimal, le
déficit énergétique doit jouer sur deux tableaux:
réduire l'apport alimentaire et augmenter la dépense
énergétique (ASPQ 2004).
Les fortes restrictions alimentaires sont mauvaises pour la
santé et peuvent précipiter des troubles de l'alimentation (OMS,
2003). Il peut être judicieux de ne pas dépasser un écart
négatif de 500 à 700 kcal par jour entre les dépenses et
l'apport énergétique. Cela suppose déjà des
changements de comportements substantiels (ASPQ, 2004)
Les gains de santé sont associés à une
perte de poids modérée et maintenue de l'ordre de 5 % à 10
% du poids initial (ASPQ, 2004)
25 à 29,9) ou obèses (IMC 30)
2- 2-2-1 Le traitement dans le cadre de l'examen
périodique annuel (non sollicité par le patient)
· · Les adultes avec un surpoids
(IMC - Sans problème de santé associé :
Il n'y a pas suffisamment de données probantes pour se
prononcer en faveur ou contre l'efficacité à long terme d'un
traitement de réduction du poids chez les adultes obèses sans
problème de santé concomitant (Douketis, 1999) .
- avec au moins un problème de santé
associé :
Le CTFPHC recommande que les individus obèses (IMC
> 27) ayant une affection liée à l'obésité tels
le diabète, l'hypertension, les maladies coronariennes,
l'hyperlipidémie et l'apnée du sommeil obstructive, devraient
envisager une réduction du poids (Douketis, 1999) .
- sans égard à la présence ou
à l'absence de problème de santé lié à
l'obésité:
Le USPSTF ne considère pas dans la formulation de ses
recommandations sur l'obésité la présence de facteurs de
risque et de problèmes de santé concomitants. Il recommande
d'offrir un counselling intensif (sur l'alimentation ou l'activité
physique ou les deux) et des interventions comportementales pour promouvoir une
perte de poids chez les adultes obèses (USPSTF, 2003b). Les
données probantes sont insuffisantes pour recommander ou non
l'utilisation d'un counselling d'intensité faible ou
modéré jumelé à des interventions comportementales
visant une perte du poids qui se maintient à long terme chez les adultes
obèses. En ce qui concerne les adultes présentant un surpoids,
les données probantes sont insuffisantes pour recommander ou non un
counselling bref, modéré ou intense et des interventions
comportementales visant une perte de poids qui se maintient à long terme
( USPTF, 2003b).
Toutefois, dans ses recommandations en matière de saine
alimentation, le USPSTF propose un counseling intensif chez les patients
adultes:
· hyperlipidémiques
· avec d'autres facteurs de risque connus de maladies
cardiovasculaires
· avec des maladies chroniques reliées à
l'alimentation.
Ce counseling peut être fait par un clinicien de
première ligne ou un autre spécialiste (USPSTF, 2003a).
D'après la littérature, il y a divergence entre
les recommandations canadiennes et américaines en matière de
traitement systématique de l'obésité qui n'est pas
sollicité par le patient. Les recommandations américaines
prévoient un counseling en nutrition et activité physique pour
toutes les personnes obèses. Toutefois, ce counseling doit être
intensif, c'est-à-dire plus de 3 contacts dans les trois premiers mois.
De plus, pour les personnes avec des facteurs de risque liés à
l'alimentation, quelque soit leur poids, on recommande un counseling intensif
(plus de 6 contacts de plus de 30 minutes). Au Canada, la recommandation
suggère une perte de poids modeste, sans mention de l'intensité
du counseling, uniquement pour les personnes avec un surpoids qui
présentent une maladie reliée au poids. On peut retirer de ces
recommandations qu'un counseling démontré efficace dans le cadre
de l'examen annuel périodique, doit être intensif, (visites
répétées et assez longues), et viser les personnes avec
des facteurs de risque de maladies chroniques.
30)
2-2-2-2 Traitement dans le cadre d'une demande
spécifique ou une préoccupation du patient.
· · Les adultes avec un surpoids (IMC 25
à 29,9) ou obèses (IMC - sans problème de santé
associé :
L'OMS (2003) propose de mettre l'accent sur la stabilisation
du poids chez les adultes dont l'IMC se situe entre 25 et 29,9 et de faire un
counselling alimentaire et la promotion de l'activité physique. Chez les
sujets obèses, la prise en charge du poids à long terme,
accompagnée d'une perte de poids préliminaire est
conseillée. Lorsque le traitement conventionnel n'a pas permis de
réduire les risques de manière appropriée les clients
doivent être référés à un service
spécialisé (OMS, 2003).
Le NHLBI (2000) indique que les individus ayant un IMC 25, une
circonférence de taille normale et présentant 1
facteur de risque au moins, devraient, au choix, conserver leur poids actuel ou
le maintenir en deçà de ce niveau.
- avec au moins un problème de santé
associé :
L'OMS (2003) propose qu'en présence de problèmes
de santé concomitants, il faut gérer le risque en modifiant s'il
y a lieu le régime alimentaire, la pratique d'activités physiques
et le mode de vie. Des objectifs de perte de poids doivent être
introduits si les risques pour la santé ne sont pas sensiblement
réduits en quelques mois.
- sans égard à la présence ou
à l'absence de problème de santé lié à
l'obésité
L'ordre professionnel des diététistes du
Québec (OPDQ, 2000) s'inspire des recommandations de l'American Health
Foundation's Expert Panel on Healthy Weight qui propose un objectif
pondéral de meilleur santé, soit une diminution de une à
deux unités d'IMC (4,5 à 7,3kg) chez les adultes dont l'IMC est
de 25 et plus. Cet objectif est pertinent pour les personnes qui
présentent un potentiel d'amaigrissement favorable et qui ne
présentent pas de relation difficile avec l'image corporelle et avec les
aliments et ce, sans égard à la présence ou non de
facteurs de risque.
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