BP. 4745 Kinshasa II Kinshasa - Lingwala
Rédigé par :
MALALA MUMBUNGU Shaloom
Travail effectué en vue de l'obtention d'un
diplôme de Graduat en Administration des Affaires et Sciences
Economiques
Directeur :
C.T. BUNDALA Luc Rapporteur :
C.T. KAYANGA Christian
Octobre 2011
A mes parents (MALALA MPRUSI Ignace et FUMU PINI Anne) ;
A Mes Frères et Soeurs (Rodrigue, Justice, Diane,
Mirette, Blessing, Lysiane, Naomi, Rosine).
Je vous aime tant
« Pour lutter contre l'inflation, il n'y a
qu'une seule solution : ne pas donner d'argent à ceux qui le
dépensent et ne pas le prendre à ceux qui le conservent
»
Georges Wolinski
Nos remerciements s'adressent { notre Seigneur
Jésus-Christ qui a permis à ce que nous puissions vivre par sa
grâce et acquérir des connaissances afin de ne pas
périr.
Nous remercions de tout coeur les personnes qui ont permis la
rédaction de ce travail de fin de cycle. Nous pensons
particulièrement au Chef des Travaux BONDALA Luc, Directeur de cette
monographie et au Chef des Travaux KAYANGA Christian, Rapporteur ; qui ont
élevé la qualité de notre travail par des pertinentes
remarques.
Grand Merci { la grande Famille MALALA pour le soutien
efficace qu'ils m'apportent { tout moment de ma vie et
précisément sur mon parcours universitaire en m'encourageant
d'aller toujours plus loin.
Je ne saurais jamais oublier tous les camarades avec qui nous
avons partagés toutes les peines et souffrances au long de ce premier
cycle. Particulièrement nous remercions Miche, Syntyche, Belina, Sylvie,
Israel, Raoul, Lionel Axel, Danny, Pierrot, Benjamin, Tony et Milca qu'ils
trouvent ici le sens de notre gratitude.
Enfin, { tous ceux qui n'ont pas été cités
par mégarde, acceptent toutes nos excuses et sachent que nous leur
restons reconnaissants.
0.1. Problématique
La monnaie est un élément central, sans
laquelle, les économies moderne ne peuvent pas fonctionner. Elle a
toujours existée dans le monde mais sous diverses formes et Elle a
évolué dans le temps sous diverses formes : monnaie-marchandise,
monnaie métallique, monnaie papier et monnaie scripturale en subissant
plusieurs modifications. La monnaie se trouve toujours confrontée
à plusieurs menaces, notamment l'inflation.
L'inflation demeure l'un des phénomènes majeurs qui
a un impact sur la valeur de la monnaie.
Le besoin de conserver et de sécuriser « placer en
lieu sûr » la monnaie s'est toujours fait ressentir. L'homme
aujourd'hui, après plusieurs étapes a créé des
structures pour conserver la monnaie, la faire circuler rapidement d'un bout {
l'autre d'un pays ou du monde, ces structures permettent une bonne
conservation, sécurisation et gestion de la monnaie, il s'agit des
institutions bancaires.
Dans ce siècle de modernisation, les banques occupent
une place prépondérante pour le développement d'un pays,
nous pouvons même dire que les pays développés sont aussi
ceux qui ont un système financier (bancaire) efficace car par
l'épargne des clients, la banque arrive { accorder le crédit aux
tierces pour financer les investissements dans un pays, et bien d'autres
services.
· Quel est l'effet de l'inflation sur les
dépôts bancaires en RDC ?
· Quels sont les moyens utilisés par l'Etat
congolais pour maîtriser l'inflation et revaloriser le Franc Congolais
?
Telles sont les questions auxquelles nous allons tenter de
répondre et de prouver par des recherches sur terrain, tout au long de
ce travail
0.2. Hypothèse de travail
L'inflation est un phénomène qui par
l'augmentation et l'expansion durable du niveau général des prix,
fait perdre le pouvoir d'achat des biens et services. Et la monnaie perd aussi
sa valeur.
Vu la perte continuelle de la valeur du franc Congolais, les
agents économiques en RDC préfèrent utiliser le franc
congolais pour les dépenses courantes, et épargner le dollar pour
une utilisation future.
Le fait qu'un dépôt en banque aujourd'hui, en
franc congolais (CDF) à un taux d'intérêt donné
devait augmenter, après un temps n et normalement procurer un pouvoir
d'achat plus élevé. A cause du taux d'inflation
élevé, la quantité de monnaie peut augmenter mais diminuer
en pouvoir d'achat et cela n'est pas préférable pour celui qui
épargne en franc congolais ; car davantage, il perdrait son pouvoir
d'achat ce qui peut le pousser à épargner en devises
étrangères qui ne subit pas assez de fluctuations comme le franc
congolais.
La faible production des biens et services en RDC entraine une
forte importation et une faible exportation ce qui pousse à rechercher
plus des devises et fait dévaloir le franc congolais sur
l'échiquier international.
Partant de ces arguments, nous tenterons, tout au long de cette
étude d'évaluer la validité des hypothèses.
0.3. Choix et intérêt du sujet
Le choix de ce sujet est dû au fait que certains
facteurs ont retenu notre attention et nous ont motivé à opter
pour ce sujet dans le cadre de notre travail de fin de cycle.
En effet, L'inflation a toujours existé dans le monde
et a frappée plusieurs pays. Différemment de la RDC, ces
plusieurs pays arrivent à maitriser aujourd'hui tant bien que mal ce
phénomène.
Par ce travail nous voulons savoir si les dépôts
bancaires en CDF évoluent en sens contraire de l'inflation, et voir
comment est-ce que par le système bancaire l'Etat Congolais peut jouer
sur l'inflation afin de revaloriser et stimuler les dépôts
bancaires en CDF.
Enfin, ce travail nous permet d'apporter une pierre dans la
diminution sensible de l'inflation et stimuler l'épargne en banque en
Francs Congolais et
aussi inspirer les futurs chercheurs à aller plus loin que
nous afin de maitriser aussi l'inflation comme cela se passe sous d'autres
cieux.
0.4. Méthodologie de recherche
Pour réaliser ce travail, nous avons utilisé des
méthodes et des techniques ciaprès :
Les méthodes :
- La méthode historique nous a permis de retracer
l'évolution dans le temps de l'inflation dans l'économie de la
RDC (de 1970 à 2010).
- La méthode statistique ; qui se borne
à une analyse des résultats chiffrés et
enregistrés, d'où elle tire ou non une prévision. Elle
conditionne une certaine façon de traiter les données pour les
quantifier.
Les techniques :
- La technique documentaire qui nous a permis d'entrer
en connaissance des idées émises avant nous, sur le sujet sous
examen ;
- L'internet nous a permis de compléter nos
connaissances dans le cadre de notre recherche
0.5. Délimitation du travail
Ce travail, étudie les effets de l'inflation sur les
dépôts bancaires en prenant comme champ de recherche la BANQUE
COMMERCIALE DU CONGO (BCDC en sigle) pour une période allant de 2006
à 2010.
0.6. Canevas du travail
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail est
organisé en trois chapitres. Le premier, porte sur les
généralités ; le second porte sur la présentation
de la Banque Centrale du Congo ; enfin le troisième parle des effets de
l'inflation sur les dépôts bancaires à la BCDC, de 2006
à 2010.
Dans ce chapitre, nous allons brièvement parler des
notions essentielles sur l'inflation ainsi que sur les banques.
1.1. Definition
Vrai dire, l'inflation ne se définie pas mais elle
s'observe, elle se signale comme étant un déséquilibre
économique caractérisé par une hausse
généralisée, continue, grave et à caractère
permanent du niveau général des prix des biens offerts par
l'économie1.
L'inflation est un déséquilibre cumulatif entre le
taux de croissance du produit national et celui des liquidités
monétaires2
Lorsque le prix d'un seul bien augmente, on n'observe pas
nécessairement une inflation, car au même moment, les prix des
autres biens peuvent rester les mêmes, tout comme ils peuvent diminuer.
Il faut donc que la hausse des prix soit constatée dans tous les biens
offerts par l'économie.
L'augmentation du niveau des prix qui ne fait que quelques
jours ne constitue pas l'inflation ; cette augmentation doit être durable
pour parler d'inflation.
Employé seul, le terme inflation fait
référence à la seule hausse de prix des biens de
consommation, à l'exclusion de la hausse des prix des actifs
(financiers, immobiliers,...)
Lorsqu'on parle de l'augmentation des prix de l'immobilier,
des actions, des fonds de commerce ou autres actifs, on doit alors
préciser que l'inflation se rapporte au niveau des prix de ces
actifs.
1 A. SILEM et al. , Lexique
d'économie, éd. Dalloz, Paris, 2004, p. 405.
2 MPEREBOYE MPERE S. cours d'économie
monétaire générale, FASE/UPC, 2010-2011, p.51
1.2. Les phases d'inflation3
Les catégories d'inflation se déterminent en
fonction du niveau annuel de hausse des prix ;
A. Inflation "rampante" ou "larvée" :
A ce niveau, l'inflation existe déj{ mais elle ne se
manifeste pas encore, on dit que l'inflation est encore masquée,
cachée ou contenue. L'on constate des taux de hausse des prix non
supérieurs à 4 ou 5%.
B. Inflation "ouverte" :
C'est un niveau où l'augmentation des prix est
manifeste, générale et les prix se cumulent. Il y'a aussi des
anticipations des agents économiques qui craignent d'acheter plus cher
dans le futur ; la demande augmente et les prix aussi.
L'on a des taux de hausse de prix de 6 à 30% environ ; on
parle aussi, plutôt chez les hommes politiques, d'inflation "à
deux chiffres" à partir de 10%.
C. L'hyperinflation (inflation galopante)
C'est le niveau le plus élevé de l'inflation, ici
l'inflation peut aller jusqu'{ plus de 3 à 4 chiffres.
A ce niveau, le processus cumulatif de prix devient
inconvenable et le pouvoir public ne peut plus le ralentir ou le stopper ; la
hausse des prix frappe tous les marchés et cela provoque un
déficit de la balance des paiements.
D. Inflation réprimée
C'est ce qui se produit quand toutes les conditions de
l'inflation sont présentes, mais les autorités l'empêchent
de se manifester, par exemple en fixant les prix par voie réglementaire.
L'inflation se manifeste alors autrement, en particulier par un excès de
demande sur des nombreux marchés. Les files d'attentes, queues, etc.,
qui étaient un des signes distinctifs de l'économie
soviétique, prouvent non pas la pénurie (absolue) mais simplement
une demande rationnée.
3 ZAMBOTTO Corinne, l'inflation et la politique de
stabilité du niveau général des prix, Mémoire
inédit, 2007, p.9
En cas de liberté des prix l'excès de demande
aboutiraient { une hausse des prix ; l'absence de liberté des prix
impose une autre apparence { l'inflation : le rationnement.
1.3. Les causes de l'inflation
Il existe plusieurs facteurs qui peuvent provoquer l'inflation.
Nous avons : A. L'inflation par la monnaie
La hausse des prix peut résulter d'une création
excessive de monnaie par la banque centrale. Une croissance trop importante de
la masse monétaire par rapport à la production de biens et
services augmente la demande des ménages et des entreprises. Il en
résulte une pression à la hausse sur le niveau
général des prix.
La théorie quantitative de la monnaie
Elle explique la relation entre la masse monétaire et
le niveau général des prix. Cette théorie démontre
que l'on peut déterminer le niveau des prix grâce à
l'égalité suivant :
MV = PQ
Avec :
- M= masse monétaire en circulation dans une
économie à un moment donné,
- V= vitesse de circulation de la monnaie,
- Q= quantité des biens et services disponibles dans une
économie,
- P= niveau général des prix au quels les biens et
services sont vendus.
|
La théorie suppose d'une part que la vitesse de
circulation de la monnaie dans une économie est stable sur une longue
période, et d'autre part que Q est une variable relativement fixe dans
le sens où les variables de production ne peuvent se réaliser
qu'à partir d'un certain laps de temps (nécessite de
procéder { des investissements de capacités...)
? si V et Q sont stables à court terme, alors toute
variation des prix
de vente des biens et services s'explique par une variation de
la masse monétaire disponible dans une économie. L'inflation est
donc de ce point de vue un phénomène d'origine
monétaire.
B. l'inflation par la demande
Elle résulte d'une demande globale supérieure {
l'offre globale (D>S). Si les entreprises ne peuvent pas, à court
terme, répondre à ce surcroit de demande, à cause des
capacités de production insuffisantes (plein emploi des facteurs de
production), elles vont augmenter leurs prix pour rétablir
l'équilibre entre offre et demande.
Ce décalage entre l'offre et la demande peut provenir :
· d'une augmentation des salaires
: la demande des ménages augmente ;
· d'un déficit
budgétaire : si les dépenses de l'Etat sont
supérieures aux recettes publiques, cela entraine une hausse de la
consommation ;
· de la baisse des taux d'intérêt
: cela rend le crédit moins cher et va inciter les
ménages et les entreprises à accroître leur demande.
C. L'inflation par les coûts
L'inflation peut provenir d'une hausse des coûts de
production. Les entreprises répercutent alors sur le prix de vente,
l'augmentation de leurs coûts afin de préserver leur marge.
La hausse des coûts peut provenir :
· D'une hausse des salaires ou des charges sociales ;
· D'une hausse du prix des matières premières
(inflation importée)
· D'une hausse des impôts
1.4. Les conséquences de l'inflation4
De même que l'inflation a plusieurs causes, elle a aussi
plusieurs conséquences. L'inflation a des conséquences
négatives mais aussi des conséquences positives.
A. Les conséquences positives de l'inflation
Le renforcement des exportations, la libération des
débiteurs et la reprise de l'économie sont trois facteurs
explicatifs des effets positifs de l'inflation.
4 WITANENE M., impact du déficit
budgétaire sur l'inflation en RDC, mémoire inédit,
ULPGL, 2009, p 39-40.
Renforcement des exportations
Sous certaines conditions d'inflation stimule les
exportations. En effet, la monnaie nationale étant devenu faible par
rapport aux devises, les exportateurs renforcent leur capacité
d'exporter, soit pour sauvegarder le niveau de devises, soit pour disposer
d'une quantité plus importante de monnaie nationale aux fins de
transactions et de spéculation et à la production et à la
probabilité que le mouvement inflationniste sera maîtrisé
à moyen terme.
Libération des débiteurs
L'inflation libère les débiteurs dans le cas
où les dettes ont été contractées et
libellées en monnaie nationale. Les premiers bénéficiaires
et financiers seront remboursés dans une monnaie dont la valeur a
diminué. Si, par contre, les emprunts sont en devises, leur poids
pèse lourd sur les budgets des débiteurs.
Reprise de l'économie
L'inflation peut provoquer la reprise d'une économie
stagnante. Cela est possible lorsque les agents économiques, notamment
l'Etat, s'attèlent à lutter contre elle par des mesures
appropriées :
o Mesures visant à augmenter la quantité des
biens réels pour contrebalancer l'expansion monétaire ou
l'accélération de la vitesse de circulation ;
o Renforcement de l'offre des facteurs de production à
meilleur marché ou substitution des nouveaux facteurs traditionnels ou
procédés de fabrications ;
o Accroissement des exportations et rapatriement des devises.
B. Les conséquences négatives de
l'inflation
La diminution du pouvoir d'achat de la monnaie
La quantité des biens et services que l'on peut
acquérir par une quantité de monnaie X, avec l'augmentation de
l'inflation, la même quantité X de monnaie ne permet plus
d'acquérir la même quantité des biens et services mais bien
moins.
Instabilité des changes
Les oscillations de la valeur interne de la monnaie
s'accompagnent des variations de sa valeur externe. Souvent, les
détenteurs des devises
retardant les opérations de change en attendant une
meilleure cours de change à courte échéance. Même
pour financer les transactions commerciales habituelles avec les pays
étrangers, il devient impératif de réunir des gros
montants en monnaie nationale.
Recul de l'esprit d'épargne
Les épargnants désespèrent et se
réservent d'épargner une monnaie qui se déprécie.
Ils se mettent aussi à spéculer en achetant des biens à
revendre avec profit ou à conserver pour revendre après la
tempête de l'inflation.
Le déficit de la balance des échanges
L'inflation freine les exportations et favorise les
importations, il faut avoir des devises étrangères pour
acquérir des biens { l'importation et cela ne valorise pas la monnaie
nationale. Les biens étrangers paraissent moins chers que les biens
nationaux.
L'inflation provoque aussi la baisse de la croissance
économique et la hausse du chômage
Les producteurs maximisent leurs profits en vendant à des
prix élevés.
1.5. La lutte contre l'inflation
A. la lutte contre l'inflation d'origine
monétaire : utilisation de la politique monétaire5
La politique monétaire consiste pour l'Etat { limiter la
masse monétaire en circulation.
Pour lutter contre l'inflation, la Banque Centrale cherche {
réduire la masse monétaire en circulation en augmentant ses taux
d'intérêts (appelés taux directeurs). Les banques
commerciales répercutent la hausse des taux directeurs sur les taux
d'intérêts débiteurs qu'ils proposent aux entreprises et
aux particuliers. Ainsi si les taux d'intérêts augmentent, il
y'aura moins de recours au crédit dans l'économie. La
consommation et les investissements diminuent, la baisse de la demande
entraîne donc une baisse de l'inflation.
5 ZAMBOTO Corinne, op. cit. p.12
B. Action sur la demande des biens et services6
L'Etat dispose d'un arsenal de moyens propres pour combattre
l'inflation issue de la demande. Il peut décider entre autres :
|
Le blocage temporaire d'une partie de salaires, ou freiner la
hausse des profits, bien que cela provoque de l'agitation sociale de par le
fait que le blocage des salaires est refusé par les salariés qui
ne veulent pas être les premiers { subir l'opération,
refusé aussi par les entreprises qui ne veulent pas perdre leur
capacité d'accumulation du capital, c'est-à-dire la
possibilité d'investir.
|
C. Action sur l'offre
Pour augmenter le niveau de la production ou de l'offre en
général, plusieurs possibilités s'offrent, { savoir :
Encourager les importations. Dans ce cas, pour obtenir un bon
résultat dans la baisse des prix, les pouvoirs publics doivent
réduire ou même supprimer les droits de douane et les taxes {
l'importation sur les produits en question de façon à diminuer
les charges des
importateurs. Accorder aussi certaines exonérations
fiscales et si possible des subventions aux entreprises qui ne parviennent pas
à satisfaire la demande afin de stimuler la production.
L'Etat peut aussi utiliser la mesure de contrôle des prix
tant partiel que total
Ensuite, comme l'excédent de la balance des paiements,
c.{.d les exportations supérieures aux importations provoque la
création des flux financiers ; l'Etat peut décider de
réduire le volume des exportations en vue de réduire la
création de la monnaie
6 MPEREBOYE MPERE S. op.cit, p.57
2.1 Définition et historique7
A. Définition
Une banque est une entreprise qui fait le
commerce de l'argent : elle reçoit des capitaux placés sur des
comptes (d'épargne ou non), échange de la monnaie, prête de
l'argent à des taux et moyennant des commissions variables,
exécute pour le compte de tiers toutes opérations de ce genre et
se charge de tous services financiers.
Établissement autorisé par la loi à
assurer des opérations de banque c'est-à-dire la réception
de fonds du public, les opérations de crédit, ainsi que la mise
à la disposition de la clientèle ou la gestion de moyens de
paiement. Le terme « établissement de crédit » ou
« caisse » est également utilisé.
Les banques sont soumises à une législation
stricte d'exercice et de contrôle. Elles assurent pour l'État la
traçabilité des opérations financières et
contribuent à la lutte contre les trafics.
B. Historique
L'histoire de la banque étant aussi liée {
l'histoire de la monnaie, on peut faire remonter l'origine de la banque {
Babylone, où, dès le IIe millénaire av. J.-C.,
le prêt sur marchandises (particulièrement les grains) se
pratiquait déj{ dans l'enceinte des temples. Avec l'apparition de la
monnaie, vers le VIIe siècle avant notre ère, les
opérations de prêts et de dépôts ont pris un nouvel
essor : après s'être exercées dans un cadre religieux,
elles relèveront, { l'époque classique, de la compétence
de personnages laïcs, les trapézites, les argentarii sous
l'Empire Romain.
L'époque médiévale marque
l'avènement d'une remarquable expansion du commerce de banque à
partir des croisades qui stimulent considérablement les échanges
mais également les Templiers et les Juifs, groupes fortement
structurés fonctionnant en réseaux, qui donnent naissance
à une activité de banque mieux ordonnée, assise sur la
création de nouveaux instruments financiers permettant le
développement du crédit et facilitant la circulation de la
monnaie.
7 Microsoft Encarta 2009, Historique de la banque
Pour éviter de transporter des sommes en
numéraire, on a recours à la dématérialisation en
introduisant les premiers instruments négociables. Ainsi, on utilise
la lettre de paiement, puis la lettre de change, plus souple,
puisqu'elle se transmet entre créanciers par simple endos, et fonctionne
comme un instrument de crédit : le changeur, qui ne réalisait
jusqu'alors que des opérations de caisse, devient un véritable
banquier.
A La Renaissance, des établissements bancaires
comparables à ceux qui existent aujourd'hui, aptes { recevoir des
dépôts et { pratiquer la tenue de comptes, font leur
apparition.
Par la suite, des certificats de papier remboursables en
pièces d'or seront mis en circulation { la place de l'or, la
création monétaire devenant ainsi liée au
développement économique et non plus au volume de métal
précieux disponible. Progressivement, la valeur totale de ces billets de
banque excédera la valeur de l'or contre lequel ils sont
échangeables. Ce système de réserves fractionnaires est
resté depuis à la base des systèmes bancaires actuels.
À partir de la fin du XVIIIe siècle,
mais surtout au XIXe siècle durant lequel se produit la
révolution industrielle, l'essor des banques est favorisé par
trois facteurs : le développement de la monnaie fiduciaire
(c'est-à-dire les billets), puis de la monnaie scripturale (en compte),
ainsi que le développement du financement des entreprises industrielles
et commerciales par le biais d'émission de titres, ancêtres des
valeurs mobilières.
Au XXe siècle, ce mouvement ne se
dément pas, notamment dans le contexte de la crise économique de
1929. En effet, cette dernière impose l'idée que la profession
doit faire l'objet d'un contrôle, car les fluctuations de
l'activité bancaire sont susceptibles d'avoir un retentissement sur
l'ensemble de l'activité économique.
Dans la seconde moitié du XXe siècle,
les principales modifications ayant affecté le secteur bancaire ont
consisté en une considérable expansion de sa clientèle :
la possession d'un compte bancaire s'est { peu près
généralisée { l'ensemble de la population dans la plupart
des pays industrialisés. Dans le même temps, la tendance { la
concentration des groupes bancaires s'est affirmée, ceux-ci s'impliquant
de plus en plus dans des activités financières, de sorte que l'on
assiste { la constitution de pôles réunissant banques et
compagnies d'assurances, qui rentabilisent leurs actifs en
menant des politiques de participation actives dans le domaine industriel et
dans l'immobilier.
Avec la dernière crise économique mondiale de
2008 qui a fortement secouée le secteur bancaire dans le monde,
plusieurs restructurations ont aussi été faites. Une fois de plus
le secteur bancaire a fortement bougé l'économie dans le monde et
cela avait aussi affecté les autres secteurs. Mais très
récemment (2011) nous venons d'assister { des crises financières
causées par des banques dans quelques pays d'Europe surtout, ces crises
ont fort secoués ces différents pays (Portugal,
Grèce,...).
2.2 Importance de la banque
Les banques sont d'une très grande importance pour
l'économie mondiale en général car l'activité des
banques englobe la réception de fonds du public, leur mise à la
disposition de la clientèle, ainsi que la gestion de moyens de paiement.
Les fonds recueillis sont affectés à la conduite
d'opérations de crédit, elles-mêmes
génératrices de nouveaux dépôts par le
supplément de monnaie qu'elles sont amenées { créer : les
banques sont au centre du processus de création
monétaire.
En plus de cela, elles réduisent le chômage,
facilite l'investissement par la transformation de l'épargne et l'impact
des banques n'est plus { démontrer car elles ont fait preuve d'une
puissance qui devient de plus en plus indispensable dans le monde.
2.3 Sortes des banques
Il peut exister plusieurs sortes des banques et cela
dépend du regroupement que l'on fait. Pour être bref, nous allons
classifier les banques en deux rangs selon la structure pyramidale du
système bancaire
Banque de 1er Rang : La Banque centrale
Banque de 2nd rang : Les banques de
dépôts et les banques d'affaires
A. La Banque Centrale
Les banques centrales ont pour activité traditionnelle
l'émission de billets. Ce privilège de battre monnaie,
autrefois régalien, caractérise le statut des banques
centrales, également appelées institut d'émission.
Jouissant d'une
autonomie plus ou moins grande vis-à-vis des pouvoirs
publics, le rôle des banques centrales recouvre aujourd'hui un champ
d'intervention qui en fait les principaux acteurs de la vie financière
et bancaire.
Chaque pays a une Banque centrale qui gère les banques
dites de second rang. Enfin, les banques centrales rendent un ensemble de
services financiers pour le compte des pouvoirs publics.
B. Les banques des dépôts et les banques
d'affaires
Il s'agit ici de toutes les autres banques qui sont
différentes de la Banque Centrale. Autrement appelés Banques
commerciales. Elles ont pour activité principale d'acquérir
l'épargne du public et d'octroyer des crédits ainsi qu'une
multitude d'autres services qu'elles proposent.
2.4. Les activités bancaires
Les établissements bancaires ont des activités
très diversifiées. Ils exercent des fonctions traditionnelles
d'intermédiaires qui se traduisent par les opérations de banque
avec leurs clients.
Elle consiste à collecter les disponibilités sous
forme d'épargne et de dépôts auprès des agents
économiques et à accorder des crédits.
A. La collecte de l'épargne
Pour pouvoir exercer sa principale activité, à
savoir la distribution du crédit et la création de la monnaie, la
banque commerciale a besoin de collecter des ressources qui prennent souvent la
forme de dépôts à vue et à terme, de compte
d'épargne et de bon de caisse et les certificats de
dépôt.
Un dépôt bancaire n'est rien d'autre que
l'épargne d'une somme d'argent d'une personne physique ou morale dans un
compte d'une banque.8
? Sortes des dépôts
bancaires9
Traditionnellement, les banques proposent les dépôts
à vue, dépôts à terme qui sont regroupés en
compte courant et compte d'épargne.
8 36 Dictionnaires & Recueils de correspondance
9 Encarta 2009
Les dépôts bancaires sont logés en banque
dans des comptes ouverts au préalable par le client.
Compte courant : un compte courant est un compte
en banque dans lequel s'effectuent des opérations de débit et de
crédit
Compte d'épargne : est un compte dans
lequel le client épargne ses fonds au sein d'une banque
donnée,
On distingue :
o Compte a vue : est un Compte de
dépôt ordinaire qu'on utilise pour gérer ses
disponibilités. C'est sur ce compte que l'on peut disposer en
général d'une carte bancaire et d'un chéquier. Toutes les
règles de fonctionnement et les tarifs concernant le compte
chèque sont repris dans une convention de compte que la banque fournit
au client
o Compte a terme : appelé
également dépôt à terme, est un compte
épargne où l'argent investi est bloqué pendant une
certaine période contre une rémunération prévue au
départ. Cette période s'étend de 1 mois à 5 ans
selon les établissements bancaires.
Le compte à terme est donc une forme d'épargne qui
offre une rémunération et un capital garantis, et plus la
durée
d'immobilisation des fonds est longue, plus la
rémunération est élevée.
On distingue deux types de compte à terme (CAT) :
Les comptes à terme à taux fixe
où la rémunération est définie par un document
contractuel établi entre l'épargnant et sa banque lors du
dépôt.
Les comptes à terme à taux progressif
où la rémunération augmente régulièrement
(trimestre ou semestre).
A l'instar de la monnaie, il y'a aussi plusieurs autres biens
que l'on peut déposer en banque, entre autre les objets de très
grande valeur (métaux précieux, documents précieux,...)
Très souvent, les ressources collectées par la
banque ne suffisent pas pour couvrir les crédits accordés. Dans
ce cas la banque est obligée de se procurer le complément sur le
marché monétaire.
B. L'octroi de crédit et la création de
la monnaie
Il s'agit de l'activité la plus importante de la banque
commerciale. Le crédit se fait essentiellement par le biais de
l'escompte : opération qui consiste pour la banque à
acquérir des actifs financiers en contre partie du crédit qu'elle
consomme.
Les crédits bancaires bénéficient aux
particuliers pour le financement de l'habitat et de la consommation et aux
entreprises non financières pour le financement des achats
d'équipements, de la trésorerie et des opérations
d'exportation. Les crédits distribués par les banques sont
différenciées selon plusieurs critères : la durée,
l'objet, la forme et le bénéficiaire10.
Chaque fois qu'il y a un crédit consenti, il correspond
à une création de monnaie scripturale nouvelle par la banque.
10 AMAL Ben Hassena, l'impact de la
libéralisation financière sur l'intermédiation
bancaire, USFAX, Tunisie, p. 16
Dans ce chapitre, nous allons brièvement présenter
la Banque Commerciale Du Congo
a Banque Commerciale Du Congo, BCDC en sigle est une
Société par Action à Responsabilité
Limitée (S.A.R.L) ayant pour objet, conformément { ses
statuts, d'effectuer toutes les opérations de
banque, de bourse, de change, de finance, de trésorerie,
de commission et
d'achat et de vente des matières précieuses,
métaux, etc.
Son siège social est situé à Kinshasa, sur
le boulevard du 30 juin. La BCDC possède tout un réseau d'agences
{ travers la ville de Kinshasa :
V' L'agence de Limete v' L'agence de Royal
V' L'agence de Matonge v' L'agence de l'Unikin v' L'agence Plaza
Village
La BCDC est aussi à ce jour reliée à dix
succursales opérationnelles dans les villes suivantes :
v' MBUJI MAYI v' BENI
v' BUTEMBO
v' KISANGANI v' MATADI
v' LUBUMBASHI v' KANANGA
v' BUKAVU
v' KOLWEZI
v' GOMA
Le 11 janvier 1909, il fut décidé de
créer la « Banque du Congo Belge » sous la forme d'une
Société Anonyme (S.A) et l'assemblée constitutive se tint
{ cette date. C'est l'ancêtre le plus lointain de l'actuelle BCDC et son
capital était de 2.000.000 de francs Belges. En 1911, l'autorité
coloniale accorda { la Banque du Congo Belge le privilège de
l'émission monétaire. Ce privilège, la banque le
conservera plus de 40 ans.
Le 16 septembre 1952, la BCDC est constituée par un
acte sous forme de société par action à
responsabilité limitée. En 1960, le Congo accède à
l'indépendance et la Banque du Congo Belge fait rapport de ses
activités européennes à la Banque belgo Congolaise connue
depuis 1965 sous la dénomination de Belgolaise. Le 18 novembre 1971, la
BCDC, suite au changement de dénomination du pays, prendra la
dénomination de la Banque Commerciale du Zaïre (BCZ), appellation
qu'elle gardera jusqu'en 1997.
En date du 10 avril 1999, la BCDC avait été
admise au régime spécial de restructuration par la lettre
référence Gouvernement n° 01030 de la BCDC,
faisant passer le personnel de 150 à 250 employés.
Dans le cadre de ce régime, la banque était
exonérée de certains impôts, taxes, droits de redevances
dus { l'Etat et ce jusqu'au 31 décembre 2004.
Actuellement, la BCDC est, et reste, la première banque
commerciale active sur le territoire national.
Les différentes directions et organes de gestion sont les
suivantes : 3.1. Le conseil d'administration et le comité de
direction
Ils structurent et organisent les activités de la
banque en vue d'une croissance et d'une croissance et d'une réussite
durable tout en contrôlant et en gérant efficacement les risques
inhérents à cette croissance. Ils définissent ainsi la
gouvernance d'entreprise : « assurer l'équilibre entre l'esprit
d'entreprise et la maîtrise des risques et du contrôle ».
3.2. La direction des risques
Elle comporte trois départements :
V' Le département des crédits
V' Le département de Risk Management and Complice V' Le
département de contrôle interne
a) Le département des crédits
La mission de la fonction crédit consiste à
assurer la maîtrise de tous les risques inhérents aux
activités de la banque et ce, dans un cadre d'éthique
professionnelle.
b) Le département de Risk Mangement et
Compliance.
Il vérifie la mise en place des systèmes et de
procédures permettant d'identifier, de contrôle et de signaler les
principaux risques.
c) Le département de contrôle interne.
Le contrôle interne est un processus mis en place par le
conseil d'Administration, la Direction et d'autres membres du personnel en vue
de fournir des assurances raisonnables en ce qui concerne la réalisation
des objectifs de la banque.
3.3. la direction d'exploitation
Elle comporte deux secteurs : celui des opérations et
celui de télécommunication, tous hautement
informatisées.
L'introduction de l'internet dans les opérations
financières de la banque a permis de gérer efficacement et
à distance les différents comptes.
Elle est composée de deux départements :
V1 Le département des opérations
V1 Le département informatique et
télécom.
a) Le département des opérations.
Il est composé de cinq services qui sont :
V1 Le service Front Office
V1 Le service étranger
v' Le service Caisse en Franc Congolais
V1 Le service Caisse en Monnaie étrangère V' Le
service Cash Advance
b) Le département Informatique et
Télécom Il est composé de quatre services suivant
:
V' Service Système et Bureautique
V' Service Développement et Maintenance V' Service
Exploitation et Télécom
V' Service Économique et Informatique
3.4. La Direction Commerciale
Elle comporte six éléments principaux : a)
le Corporate Banking
Cette activité est en charge des entreprises nationales
et internationales, publiques et privées oeuvrant dans la plupart des
secteurs économiques. La banque est le principal banquier de ces
établissements.
Chaque entreprise est suivie par un corporate Manager ayant
pour mission non seulement de mesurer avec soin le risque du client, mais
également de développer une bonne connaissance
sectorielle afin de comprendre le langage de son client et de pouvoir
l'accompagner efficacement sur le marché.
b) le Personnal Banking
Cette activité est en charge des particuliers,
c'est-à-dire des cadres des grandes entreprises, institutions
internationales ou ambassades mais également des indépendants,
entrepreneurs et dirigeants des PME dynamiques.
Les facilités bénéficient le plus
souvent de la garantie de l'employeur et requièrent domiciliation du
salaire ainsi que des modalités de remboursement adaptées au
pouvoir d'achat de l'employé et sa capacité d'épargne
progressive.
c) Le Marketing
Le service marketing a pour fonction essentiel de concevoir,
de développer et de mettre en place des stratégies commerciales
et financières innovantes en partant de la connaissance des
données économiques, sociales, politiques et environnementales,
des contraintes internes et externes à la banque, des besoins et des
attentes des clients.
d) Le Financial Institutionnal Banking (FIB)
Le métier repose sur la connaissance intime de la
clientèle que la banque entend servir avec rapidité,
compétence et efficacité.
e) Réseau et Supports Agences
La BCDC, banquier de proximité, est désormais
forte d'un réseau de dix agences, siège social excepté,
réparties sur l'ensemble du territoire Congolais.
Les agences ont une responsabilité de
développement commercial, de service à la clientèle des
entreprises, institutions et des particuliers. Elles sont associées { la
croissance du chiffre d'affaire et de la rentabilité de la banque.
f) Internet Banking : B- Web
C'est un outil adapté aux besoins de gestion
administratif et financière des grandes entreprises nationales ou
internationales et de petites et moyennes entreprises, des banquiers et des
particuliers. B-Web évolue dans un environnement d'échange
d'informations hautement sécurisées.
Ce logiciel développé depuis 1998 par la Belgolaise
connaît un vif succès dans des nombreux pays africains grâce
à ses multiples statuts.
L'organigramme fonctionnel suivant nous indique la structure
générale de la banque
ans ce chapitre, nous présenterons l'évolution
de l'inflation avant la période sous étude ainsi que pendant la
période sous étude. Puis nous allons finir par présenter
l'évolution des dépôts bancaires { la BCDC pendant la
période sous étude.
Au cours de son histoire, la RDC a enregistrée des fortes
fluctuations du taux d'inflation.
1.1 Evolution du Taux d'inflation avant la période
sous étude Tableau 1 : taux d'inflation de 1970 à 1985
ANNEES
|
1970
|
1971
|
1973
|
1975
|
1978
|
1979
|
1980
|
Taux d'Inflation
|
1,61
|
11,27
|
24,50
|
27,00
|
57,38
|
111,13
|
36,80
|
Source : Banque Centrale du Congo
Graphique 1 : de 1970 à 1985
taux d'inflation
120,00
100,00
80,00
40,00
60,00
20,00
0,00
1970 1971
1,61
11,27 24,50 27,00 57,38111,1336,80
taux d'inflation
1973 1975
1978 1979 1980 1983 1985
77,00 24,00
Source : par nous, sur base des données du Tableau
1
Comme nous le remarquons sur le graphique 1, une croissance
modérée est observée entre 1970 et 1973. Ce taux est en
moyenne de 9,875%. Cependant, à partir de 1973 une hausse
accélérée s'observe car le taux passe de 24,5% en 1973
pour atteindre 36,8% en 1980. Cette situation peut être attribuée
d'une part aux mesures de zaïrianisation et d'autre part au choc
pétrolier qui a entraîné la hausse de certains intrants. En
1980 on observe une chute sensible du taux d'inflation car ce taux passe de 99%
à 36,8%. A partir de cette période il y a une relative
stabilité mais celle-ci ne dure pas longtemps car en 1983 ce taux
atteint 77,0%.
A partir de 1983, les PAS (Programmes d'ajustement structurel)
sont introduits, le Zaïre passe à un régime de changes
flexibles. L'économie répondit positivement à ces
réformes. Une croissance se signala et le taux d'inflation baissa de 77%
en 1983 à 24% en 1985.
Tableau 2 : taux d'inflation de 1986 à 2005
ANNEES
|
1989
|
1990
|
1991
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2005
|
taux d'inflation
|
19,64
|
264,90
|
1141,32
|
9796,90
|
370,27
|
643,00
|
13,70
|
134,70
|
483,70
|
511,20
|
135,10
|
15,80
|
6,00
|
21,30
|
Source : Banque Centrale du Congo
Graphique 2 : de 1986 à 2005
21,30
15,80 6,00
taux d'inflation
12000,00
10000,00
8000,00
6000,00
4000,00
2000,00
0,00
1989 1990 1991 1994 1995 1996
1999 2000 2001 2002
1997 1998
2003 2005
taux d'inflation 19,64
264,9 1141, 9796, 370,2 643,0 13,70
134,7 483,7 511,2 135,1
Source : par nous, sur base des données du tableau
2
Vers fin 1986, un accroissement des dépenses publiques
dérailla les programmes d'ajustement et quelques-unes des politiques de
libéralisation furent révisées. En juin 1989, avec l'aide
du FMI, le gouvernement mena un dernier effort pour stabiliser
l'économie. L'inflation connut une légère baisse.
La décennie 90 est la plus désastreuse en ce qui
concerne le taux d'inflation. Cette période est
caractérisée par une inflation à 4 chiffres. En effet
c'est une période caractérisée par une forte
instabilité politique, des pillages et une destruction du tissu
économique. Des forts déficits budgétaires sont
observés tant les financements s'effectuent par la création
monétaire. On signale par exemple différentes réformes
monétaires non réussies qui contribueront à amplifier
l'hyperinflation. Entre 1990 et 1994, le taux passe de 264,9% à 9796,9%
le taux le plus élevé dans l'histoire du pays. En 1997 avec une
rigueur du gouvernement L.D KABILA, on a réussi à stabiliser ce
taux à 13,7% mais avec la reprise de la guerre, ce taux atteindra
rapidement 134,8% en 1998 et 511,2% en 2000. C'est à
partir 2001 que le pays connaît une relative stabilité politique
et économique. Le taux d'inflation baissa de nouveau jusqu'en 2005.
1.2 Evolution du Taux d'inflation pendant la période
sous étude Tableau 3 : taux d'inflation de 2006 à 2010
ANNEES
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
taux d'inflation
|
18,2
|
9,9
|
27,6
|
53,4
|
9,8
|
Source : Banque Centrale du Congo
Graphique 3 : de 2006 à 2010
taux d'inflation
40
50
60
30
20
10
taux d'inflation
0
2006
18,2
2007
9,9
2008
27,6
2009
53,4
2010
9,8
Source : par nous, sur base des données du tableau
3
Avec un effort fourni par l'Etat, l'inflation fut
maitrisée à des taux inférieur à 50% et de 2007
à 2008, ce taux va tripler de 9,9 % à 27,6% ; de 2008 à
2009 ce taux passera de 27,6% pour doubler 53,4%. Cela est provoqué par
la crise financière qui a frappé le monde pendant cette
période et dont la RDC ne pouvait échapper. Notons enfin qu'en
2010 avec l'effacement d'une grande partie de la dette extérieure, le
taux d'inflation est retourné { 9,8%.
1.3 Causes et conséquences des taux d'inflation
élevés11
Des taux d'inflation élevés en RDC ont souvent
été provoqués par des recours à la planche à
billet afin de permettre { l'Etat de financer ses déficits
budgétaires et ses dépenses. L'injection de trop de
liquidité est la cause même du dérapage du Franc Congolais
sur le plan monétaire (le Franc Congolais fut créé en 1998
avec une parité de 1$ valait 1,38 CDF ; mais aujourd'hui, en 2011, 1$
vaut 920 CDF)
11 MPEREBOYE MPERE S., le dérapage du franc
congolais in Revue de la Fase, UPC, n° 10, 2010, pp 287 - 297
Le mariage « inflation-dépréciation »,
au cours des années, le développement de l'inflation a conduit
les agents économiques à acquérir massivement des devises
étrangères, { même d'assurer la préservation du
pouvoir d'achat.
La monnaie nationale est devenue une ` « monnaie qui
brûle les poches », par conséquent la demande des devises
étrangères s'est fortement accrue par rapport { la
détention du CDF. La BCC s'est retrouvée dans l'incapacité
d'honorer cette demande en constante expansion et le marché noir qui
s'est développé rapidement a pris le relais.
La très faible production des biens de premières
nécessitées n'a guère garantie le pays à une
sécurité des biens de premières nécessités
et biens secondaires, cela a poussé le pays a fortement importer
différents biens, ce qui a toujours maintenu un déficit de la
balance de payement.
Différents pillages, guerres, corruption et mauvaise
gestion ont encore fortement cloués la RDC, ainsi que d'autres multiples
causes. Et l'Etat pour s'en sortir, il ne recourait qu'{ la planche {
billet.
L'évolution de la masse monétaire pendant la
période sous examen se présente comme suit :
Tableau 4 : Evolution de la masse monétaire de
2006 à 2009 (en milliards de CDF)
Années
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Masse monétaire
|
436,9
|
658,8
|
1044,3
|
1543,6
|
Masse monétaire (sens strict)
|
212
|
300,3
|
393,8
|
479,9
|
circulation fiduciaire
|
182,2
|
233,3
|
304,3
|
381,5
|
dépôts à vue
|
29,7
|
67,0
|
89,5
|
98,4
|
Quasi-monnaie
|
213,5
|
341
|
605,8
|
1022
|
dépôts à terme en MN
|
0,4
|
2,5
|
1,7
|
3,5
|
dépôts en devises
|
213,1
|
338,5
|
604,1
|
1018,5
|
provisions pour importations
|
11,4
|
17,6
|
44,7
|
41,7
|
Source : Banque Centrale du Congo (Rapport annuel 2006, 2007,
2008, 2009)
Nous pouvons remarquer que plus les années passent la
masse monétaire12 aussi s'accroit et petit { petit le niveau
de l'épargne aussi augmente.
De 2006 à 2007 les dépôts à vue ont
augmenté de 127% en passant de 29,7 { 67,0 (milliards de CDF) et cela
été moyen en 2008 car l'augmentation fut de 33,5% (67,0 à
89,5) et plus faible encore en 2009 soit 9,9% (89,5 à 98,4) ce qui peut
être justifié par le fait de la crise économique mondiale
de 2008- 2009.
Nous constatons aussi, au vu des données ci-haut
fournis, que l'épargne en devises est largement supérieure que
celui en monnaie nationale (MN). Ce cas a toujours existé dans notre
pays car nous le savons bien que le CDF perd souvent sa valeur et de même
pour toutes les monnaies nationales qui ont déjà
défilés dans notre pays ; cette instabilité de la monnaie
a créé un fort recul de l'esprit de l'épargne, une
méfiance même des habitants en RDC vis-à-vis de la monnaie
ainsi que de l'épargne en monnaie nationale même en devises, la
méfiance par rapport aux banques évoluant en RDC.
Les différentes réformes monétaires,
surtout celles instituant des changements de monnaie ont aussi eu beaucoup
d'impacts négatifs sur surtout les épargnants.
12 La masse monétaire comprend la monnaie
(dépôts transférables et circulation fiduciaire hors
banques) et la quasi-monnaie (dépôts a terme, dépôts
d'épargne et dépôts en devises)
Cas de la Banque Commerciale du Congo
(B.C.D.C)
La BCDC est l'une des très anciennes banques qui a
vécu les hauts et les bas de la RDC car elle existe depuis 1909 donc
elle a plus d'un siècle d'existence, nous allons juste nous contenter de
l'évolution de l'épargne dans la période sous étude
au sein de cette banque.
Evolution de l'épargne à la
BCDC13
Tableau 5 : Evolution des dépôts
bancaires de 2006 à
2010 à la BCDC
(en millions de CDF)
Années
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Dépôts
|
67833
|
77000
|
132600
|
170700
|
182150
|
en CDF
|
8014
|
10000
|
15600
|
19400
|
21050
|
en USD
|
59819
|
67000
|
117000
|
151300
|
161100
|
Source : Banque Commerciale Du Congo
Graphique 4 :
200000
150000
100000
50000
0
2006 2007 2008 2009 2010
en CDF en USD
Sources : par nous, sur base des données du tableau
5
Comme le tableau ainsi que le graphique nous le
démontre, l'épargne au sein de la BCDC vas en augmentant et le
même constat fait sur le plan national se démontre encore ici,
l'épargne en CDF est largement faible par rapport à celui en
devises (USD).
13 Rapport Annuel BCDC, 2007, 2008, 2009 et 2010
Nous constatons qu'en général (USD et CDF) { la
BCDC de 2006 à 2010, l'épargne { presque triplé en passant
de67833 { 182150 (millions de CDF) ce qui est à encourager. En CDF cela
est passé de 8014 à 21050 (millions de CDF) et en USD de 59819
à 161100 (millions de CDF).
La part de CDF dans l'épargne totale est restée de
12% contre 88% en USD de 2006 à 2010 à la BCDC.
La BCDC, pour stimuler l'épargne, elle propose des
comptes d'épargne avec des taux d'intérêts très
intéressants qui attire et stimule les agents économiques
à épargner.
Voici quelques comptes d'épargnes proposés par la
BCDC permettant à stimuler l'épargne :
Ce compte permet d'accéder facilement à une
épargne rémunérée
Avantages
|
Conditions
|
- Un compte facile et rapide à ouvrir
|
- Pour les particuliers de 18 ans et plus
|
- Zéro frais de tenue de compte
|
- Dépôt minimum { l'ouverture : 100.000
|
- Des versements et retraits de cash
|
CDF ou 100 USD
|
gratuits
|
- Taux d'intérêt 2,25% annuel sur compte
|
- Un extrait de compte gratuit par mois pas
|
USD
|
d'obligation de durée
|
- Taux d'intérêt 20% + 5% de prime de
|
- Bonification des intérêts
|
fidélité annuels sur compte CDF
|
- Bonification de la prime de fidélité (CDF
|
|
uniquement)
|
|
Ce compte garantit des taux d'intérêt et une
prime de fidélité parmi les plus avantageux du marché. Il
facilité l'octroi d'un crédit ou d'un crédit
complémentaire, si le client possède déjà un.
Avantages
|
Conditions
|
- Un compte facile et rapide à ouvrir
|
- Taux d'intérêt : 3,25% + prime
|
- Zéro frais de tenue de compte
|
de fidélité 0,25% annuel sur le
|
- Pas d'obligation de durée
|
compte USD
|
- Des versements et retraits de cash
|
- Taux d'intérêt :25% + prime de
|
gratuits
|
fidélité de 5% annuel sur
|
- Un extrait de compte gratuit par mois
|
compte CDF
|
- Virements compte à compte
|
- Dépôt de 100 USD ou de
|
- Nantissement
|
100.000 CDF minimum à
|
- Bonification des intérêts
|
l'ouverture
|
- Bonification de la prime de fidélité
|
|
|
30
|
|
|
Il permet de retirer du cash en USD, avec une carte BCDC à
partir des
distributeurs automatiques bancaires BCDC (DAB) et, c'est
nouveau, depuis n'importe quel terminal électronique de paiement (TPE)
dans n'importe quelle agence BCDC et dans toutes les agences Western Union de
la BCDC, partout en RDC.
Conditions :
- Posséder un compte BCDC
- Souscrire à une carte bancaire BCDC : MALAKITE, IVOIRE
ou AKSANTI - Commission de retrait : 0,5 % (minimum 1 USD)
- Plafond de retrait : en fonction du type de carte
La BCDC propose aussi d'autres services (B-web, Pack
Trinité,...)
Nous voici à la fin de notre monographie sur
l'inflation et les dépôts bancaires en CDF en prenant le cas de la
BCDC dans la période allant de 2006 à 2010.
Au bout de notre investigation, nous avons observés ce
qui suit : l'inflation est un phénomène existant dans tous les
pays mais { des taux très différents. Après
l'indépendance, la RDC n'a pas connu de longue période de
stabilité économique. L'inflation s'est fait remarquer avec des
taux très élevés, avec pour cause majeure le recours { la
planche { billet par l'Etat afin de financer le déficit
budgétaire.
Se basant sur les rapports de la BCC et de la BCDC nous avons
remarqué que dans la période sous examen, le taux d'inflation a
fortement baissé par rapport aux décennies 80 et 90. Et
l'épargne en CDF ou en devise a aussi fortement augmenté.
Aux banques de proposer encore des comptes d'épargnes
avec des taux d'intérêts plus avantageux surtout en CDF afin de
stimuler l'épargne et faire un effort de ne pas seulement se concentrer
dans des grandes villes.
Pays post conflit, aux structures économiques
désarticulées, la RDC doit être mise { l'abri de toute
opération susceptible de la fragiliser davantage. Or le secteur bancaire
dans le monde est l'un des secteurs prisés par des circuits illicites.
Il y a bien lieu d'ouvrir les yeux pour préserver l'économie
congolaise d'une telle catastrophe.
1. AMAL Ben Hassena, l'impact de la libéralisation
financière sur l'intermédiation bancaire, USFAX, Tunisie
2. LOKOTA ILONGO M., Développement du système
financier et croissance économique en RDC de 1990 à 2008,
UPC, Kinshasa, 2008,
3. MPEREBOYE MPERE S. cours d'économie
monétaire générale, FASE/UPC, 2010-2011
4. WITANENE MUSOMBWA T., impact du déficit
budgétaire sur l'inflation en RDC, mémoire inédit,
ULPGL, Kinshasa, 2009
5. ZAMBOTTO Corinne, l'inflation et la politique de
stabilité du niveau général des prix, Mémoire
inédit, 2007
1. Rapport annuel BCC, 1970, 1975, 1980, 1985, 1990, 1995, 2000,
2005, 2006, 2007, 2008 et 2009
2. Rapport Annuel BCDC, 2007, 2008, 2009 et 2010
3. Revue de la faculté d'administration des affaires et
sciences économiques, crise de l'économie congolaise,
UPC, Kinshasa, 1998
4. Revue de la faculté d'administration des affaires et
sciences économiques, actes des journées scientifiques, UPC,
Kinshasa 2010
1. Economie de la RD Congo, Encyclopédie libre,
WWW. Wikipedia.Org
2. Microsoft Encarta 2009, Historique de la banque
3. SILEM et al. , Lexique d'économie, éd.
Dalloz, Paris, 2004
4. www.afrique_kongotimes.info// RDC : les banques poussent
comme des champignons
5. 36 Dictionnaires & Recueils de correspondance
I
II
III
1
0.1. Problématique 1
0.2. Hypothèse de travail 2
0.3. Choix et intérêt du sujet 2
0.4. Méthodologie de recherche 3
0.5. Délimitation du travail 3
0.6. Canevas du travail 3 4 4
1.1. Définition 4
1.2. Les phases d'inflation 5
1.3. Les causes de l'inflation 6
1.4. Les conséquences de l'inflation
7
1.5. La lutte contre l'inflation 9
11
2.1 Définition et historique
11
2.2 Importance de la banque 13
2.3 Sortes des banques 13
2.4. Les activités bancaires
14
17
17
18
19
3.1. Le conseil d'administration et le comité
de direction 19
3.2. La direction des risques 19
3.3. la direction d'exploitation 20
3.4. La Direction Commerciale 20
22
24
24
1.1 Evolution du Taux d'inflation avant la
période sous étude 24
1.2 Evolution du Taux d'inflation pendant la
période sous étude 26
1.3 Causes et conséquences des taux d'inflation
élevés 26
27 29
32
33
34
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