INTRODUCTION AU
TITRE I
Depuis janvier 1994 le Bénin, le Burkina Faso, la
Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Togo et le
Sénégal, pays ayant en commun une même monnaie émise
par une banque centrale unique et gérée par des institutions
communes, ont créé une Union Economique et Monétaire en
Afrique de l'Ouest (UEMOA). Le ton a été donné à
travers les multiples changements économiques, politiques et
institutionnels. Dans ce cadre, ces pays ont créé, pour la
première fois au monde, une bourse régionale : la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM). Cette initiative,
première du genre, est devenue réalité depuis le 16
septembre 1998, date à laquelle les opérations de la BRVM ont
effectivement démarré par des transactions relatives à
douze (12) sociétés sur un total de trente et cinq (35)
sociétés transférées de l'ancienne Bourse des
Valeurs d'Abidjan (BVA).
D'une manière générale, la
création des marchés boursiers s'est accentuée durant la
dernière décennie (du siècle passé) dans le monde
et, particulièrement en Afrique au sud du Sahara. En effet de nouvelles
places boursières ont fait leur apparition dans des pays où cela
semblait le plus invraisemblable : Ouzbékistan, Mongolie et Swaziland
[BAYALA, 2002]. En Afrique au sud du Sahara on dénombre onze (11) places
boursières et on note que plus de la moitié d'entre elles ont
été ouvertes dans cette période de temps. De plus sept (7)
projets de création de bourse sont également en cours en Afrique.
S'agit-il d'un phénomène de mode ou de projets émanant de
besoins réels ?
L'émergence des marchés boursiers ces
dernières années est toutefois loin d'être un
phénomène de mode car elle émane de différentes
demandes : d'une part des Etats et des collectivités qui voient dans la
création des marchés boursiers un moyen efficient de mobilisation
et d'allocation de l'épargne et; d'autre part des entreprises et des
opérateurs économiques qui voient dans ces nouvelles places
boursières un moyen de financement et de placement en adéquation
avec des besoins jusque là non satisfaits.
De toute évidence les enjeux économiques qui
sous-tendent la création des marchés boursiers sont réels
et pertinents ; alors que la littérature économique et des
sciences de gestion y répond par un regain d'intérêt pour
le débat sur le rôle des banques et des marchés financiers
dans la croissance économique, plus précisément de
l'opposition entre les banques et les marchés boursiers.
Cette première partie de notre étude donne au
lecteur un aperçu de l'organisation et des activités du
Marché Financier Régional de l'Union Economique et
Monétaire de l'Afrique de l'Ouest.
Cette démarche va permettre au lecteur de comprendre le
diagnostic critique du financement des entreprises par la BRVM, et mieux
apprécier nos propositions et recommandations.
Pour ce faire, nous procèderons, dans une
première partie, à la présentation et à l'analyse
des activités du Marché Financier Régional dans son
ensemble et dans une seconde partie, à la présentation de
l'organisation, des activités de la BRVM. Ceci permettra au lecteur une
appréciation nette du marché financier de l'UEMOA et de
l'importance de la BRVM dans le financement des entreprises.
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