Mémoire en vue de l'obtention du
Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées
Option : Ingénierie
Financière
Présenté par : Harounan
BAMBA
Promotion 2004 - 2005
Directeur de mémoire
Maître de stage
Yves Yao KOUAME
Jérôme K. KOUAKOU
Cadre de Banque
Directeur Général de BIAO
Chargé du cours de Montages Financiers
Finances & Associés
|
Liste des abréviations
- BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
- BIRD : Banque Internationale pour la Reconstruction
et le Développement ou « Banque Mondiale »
- BOAD : Banque Ouest Africaine de
Développement
- BRVM : Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières
- CREPMF : Conseil Régional de l'Epargne Publique
et des Marchés Financiers ou « Conseil
Régional »
- DC/BR : Dépositaire Centrale / Banque de
Règlement
- MFR : Marché Financier Régional
- OCPVM : Organisme de Placement Collectif en Valeurs
Mobilières
- PARM : Plan d'Action de la Relance du Marché
- SGI : Société de Gestion et
d'Intermédiation
- UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine
SOMMAIRE
..................................................................................................
3
AVANT PROPOS
...........................................................................................
5
REMERCIEMENTS
.........................................................................................
6
INTRODUCTION GENERALE
...........................................................................
7
TITRE I - STRUCTURES ET FONCTIONNEMENT DU MARCHE
FINANCIER REGIONAL DE L'UEMOA
...............................................12
INTRODUCTION AU TITRE I
...........................................................................
13
I : PRESENTATION GENERALE DU MARCHE FINANCIER
REGIONAL ................ 15
I.1 : Historique et organisation du Marché Financier
Régional ................................. 15
I.2 : Bilan d'une décennie de fonctionnement
....................................................... 22
II : LA BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES
............................... 28
II 1 : Problématique et organisation de la BRVM
................................................... 28
II 2 : Fonctionnement
......................................................................................
46
CONCLUSION DU TITRE I
..............................................................................
61
TITRE II - L'ANALYSE DU FINANCEMENT DES ENTREPRISES PAR
LA BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES DE L'UEMOA...... 62
INTRODUCTION AU TITRE II
.........................................................................
63
I : LES ALTERNATIVES DE FINANCEMENT DES
ENTREPRISES DANS LA ZONE UEMOA
.......................................................................................................
64
I 1 : Sources de financement
............................................................................
64
I 2 : Limites des sources de financement
............................................................
68
II : L'ANALYSE DU MODE DE FINANCEMENT DES
ENTREPRISES PAR LA BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES DE L'UEMOA
..................... 81
II.1 : Points forts de la BRVM dans le financement des
entreprises .......................... 81
II.2 : Points faibles de la BRVM dans le financement des
entreprises ........................ 89
CONCLUSION DU TITRE II
............................................................................
96
TITRE III - LES RECOMMANDATIONS EN VUE D'UNE MEILLEURE
EFFICACITE DES ACTIVITES DE LA BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES DANS LE
FINANCEMENT DES ENTREPRISES 97
INTRODUCTION AU TITRE III
.........................................................................
98
I : LES RECOMMANDATIONS EN VUE DE L'AMELIORATION
DE L'ENVIRONNEMENT EXTERNE DE LA BRVM
.................................................. 99
I 1 : Améliorations au niveau institutionnel
..........................................................
99
I 2: Développement de la culture boursière dans
l'espace UEMOA ........................ 108
II : LES RECOMMANDATIONS EN VUE DE
L'AMELIORATION DES PRESTATIONS DE LA BRVM
.............................................................................................
111
II.1 : Assouplissement des conditions d'accès au
marché et la promotion de la concurrence et de l'équité
dans le traitement.....................................................
111
II.2: Développement de nouveaux produits
........................................................
112
CONCLUSION DU TITRE III
..........................................................................
114
CONCLUSION GENERALE
............................................................115
TABLE DES MATIERES
............................................................... 117
TABLEAUX ET
DIAGRAMMES.......................................................
125
BIBLIOGRAPHIE..........................................................................
126
ANNEXE......................................................................................
129
AVANT PROPOS
Le travail qui est présenté dans ce
mémoire se situe au confluent de plusieurs disciplines :
économie, finance, comptabilité, mathématiques et
statistiques. Les concepts et méthodes utilisés sont
empruntés à des degrés divers à chacune de ces
disciplines, mais une unité domine l'ordre d'ensemble : l'approche
à travers la « finance de marché, la finance
d'entreprise et les métiers de la banque ».
Sont ainsi analysés successivement, le marché
financier régional (présentation et fonctionnement), le
financement des entreprises par la BRVM (étude de l'existant et critique
du mode de financement par la BRVM). Pour finir des recommandations sont faites
pour une meilleure efficacité des prestations de la BRVM.
Notre parti a été d'aborder un sujet que nous
considérons comme insuffisamment débattu dans le contexte de la
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) alors même
que les dettes des entreprises de notre sous - région restent largement
dominées par les crédits bancaires.
REMERCIEMENTS
Ce mémoire n'aurait pas vu le jour sans le soutien et
le concours de plusieurs personnes, dont les efforts ne sauraient être
estimés à leur juste valeur. Il me tient à coeur de leur
exprimer ici ma profonde gratitude et leur adresser mes sincères
remerciements. Je nomme particulièrement :
Léon N'Dri KONAN, Ph.D, Directeur du DESS
Ingénierie Financière, qui a su éveillé en moi la
passion de la finance des marchés. Je lui en suis reconnaissant.
Monsieur Yves Yao KOUAME, mon Directeur de mémoire et
cadre à la Standard Chartered Bank Côte d'Ivoire qui, par ses
conseils, son regard critique sur mon travail et sa disponibilité, a
contribué de manière significative à la réalisation
de ce travail.
Mes remerciements vont également à Monsieur
Jérôme K. KOUAKOU, Directeur Général de BIAO -
FINANCE & ASSOCIES et à ses collaborateurs avec qui j'ai
passé des moments exaltants.
Je n'oublie pas Monsieur Emmanuel ZAMBLE BI, Directeur des
Opérations du Marché à la BRVM, qui a su par ses conseils
nous orienter utilement lors de nos travaux de rédaction.
Je tiens enfin à remercier toute ma famille pour le
soutien et la patience dont elle a fait preuve tout au long de la
réalisation de ce mémoire.
INTRODUCTION GENERALE
Le programme du Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées, option Ingénierie Financière (DESS
INGENIERIE FINANCIERE) fait partie des programmes de formation professionnelle
que propose l'Unité de Formation et de Recherches de Sciences
Economiques et de Gestion (UFR - SEG) de l'Université de Cocody. Ce
programme d'enseignement supérieur à finalité
professionnelle, a pour mission la formation des hauts cadres dans les domaines
de la finance.
Le diplômé du programme doit, à la fin de
sa formation et dès sa sortie, être opérationnel. En
d'autres termes, il doit être capable de choisir et d'utiliser les outils
nécessaires à l'accomplissement des tâches
afférentes à sa fonction. Ceci n'est possible que si les besoins
du marché de l'emploi sont à la fois les causes et les
finalités de sa formation :
- par l'association des entreprises à l'adaptation
permanente du contenu des enseignements ;
- en faisant d'elles les bancs d'essai de la formation
reçue qui est ainsi mise à l'épreuve sur le
terrain ;
- en faisant obligation aux étudiants de produire sous
forme de mémoire les résultats de leurs réflexions sur un
sujet, soit d'ordre théorique soit en rapport avec les tâches
effectuées lors de leur stage en entreprise.
C'est dans le cadre de la première possibilité
qu'il nous a été donné de réfléchir sur le
thème suivant :
« QUELLE BOURSE REGIONALE DES VALEURS
MOBILIERES EN VUE DU FINANCEMENT DES ENTREPRISES ? »
Dès lors, il se pose une question : Quelle(s) est
(sont) la (les) raison(s) qui a (ont) guidée le choix de ce
thème ?
a) Intérêt du sujet
Le processus de mondialisation a favorisé la
concentration des Bourses à travers le monde.
Ainsi, le mercredi 04 avril 2007, naissait la Bourse mondiale
NYSE EURONEXT issue de la fusion du New York Stock Exchange et du groupe
EURONEXT (regroupement des places d'Amsterdam, de Bruxelles et de Paris).
Tandis que NOREX, regroupement des bourses de Stockholm, de Copenhague, d'Oslo
et de Reykjavik entamaient un rapprochement avec les Places Baltes :
l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie.
C'est dans cette même vision que les sept pays de
l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) ont privilégié
dans leur projet d'organisation d'un Marché Financier, l'option d'une
Bourse Commune, plus appropriée à leurs économies,
plutôt qu'une juxtaposition de Bourses nationales harmonisées,
appelées à se fédérer.
Dans le cadre de leur financement, les entreprises se
retrouvent limitées au seul secteur des banques et établissements
financiers, avec lesquels les conditions d'obtention de crédits sont
contraignantes. En outre, ce mode de financement ne leur permet pas de financer
efficacement leur développement et leur croissance, vue la nature des
crédits octroyés.
b) Problématique
Le rôle du marché financier et
particulièrement de la Bourse Régionale est de mobiliser
l'épargne sous - régionale, dans le souci prioritaire de financer
à coût réduit le développement des entreprises et
des Etats.
Malheureusement, l'on constate, que le Marché Financier
Régional et la BRVM en particulier a, aujourd'hui, du mal à
prouver son efficacité en raison de son faible dynamisme, de son manque
de profondeur ainsi que de ses difficultés à s'adapter à
son environnement et à l'évolution internationale. Cet
état de fait nous amène à nous poser la question
suivante :
Comment rendre la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM) plus efficace pour le financement des entreprises dans
l'espace UEMOA ?
L'analyse primaire de ce thème soulève
différentes interrogations qui sont :
- Le marché financier est-il organisé
efficacement ?
- Les produits offerts par le marché financier
répondent-ils à l'attente des entreprises ?
- Quelles sont les forces et les faiblesses de la BRVM dans le
financement des entreprises ?
- Les institutions étatiques contribuent elles à
la dynamisation du marché ?
- Quelles sont les actions à mener pour le renforcement
de l'efficacité de la BRVM dans le financement des entreprises ?
c) Précisions terminologiques
Notre principal souci ici, est de donner des
éclaircissements permettant d'éviter les interprétations
multiples et contradictoires (par moment) liées au caractère
polysémique de certains concepts.
ü Fixing : Mode de cotation sur les
marchés financiers, c'est-à-dire méthode de fixation du
prix par rencontre de l'offre et de la demande sur les marchés
financiers.
Sur un marché de fixing, les titres financiers
concernés sont cotés de manière discontinue (1 à
deux fois par jour). C'est l'opposé d'une cotation en continue où
la cote évolue au fur et à mesure de l'arrivée des ordres
d'achat et de vente. Cependant, il faut nuancer car, même les titres
cotés en continue font l'objet d'un "fixing d'ouverture" et d'un "fixing
de clôture".
ü Cote : ensemble des cours officiels d'une
séance de bourse.
ü Cours : prix résultant de la
confrontation de l'offre et de la demande d'un titre à un moment
donné.
ü Indice boursier : moyenne des cours d'un
échantillon « constant » de valeurs,
représentatif de l'évolution générale du
marché. Les indices boursiers peuvent être la simple moyenne
arithmétique des cours des valeurs le composant ou bien être
pondérés, c'est à dire calculés en tenant compte de
certains éléments comme, par exemple, la capitalisation
boursière ou le volume de transactions de chaque valeur de l'indice.
ü Liquidité du marché :
capacité du marché à absorber un nombre raisonnable
d'ordre d'achats et de ventes de titres sans écarts
exagérés des cours des titres.
d) Méthodologie
Ici, nous précisons la méthodologie
employée lors la conception de ce mémoire. Il s'agit d'une part,
d'entretiens avec des professionnels et des enseignants, et d'autre part de la
recherche documentaire.
- Les entretiens :
Ils nous ont conduits à discuter avec les personnes
suivantes :
ü Monsieur Jérôme K. KOUAKOU, Directeur
Général de BIAO - FINANCE & ASSOCIES,
ü Les collaborateurs de Monsieur Jérôme K.
KOUAKOU,
ü Monsieur Emmanuel ZAMBLE BI, Directeur des
Opérations de Marché à la BRVM.
- La recherche documentaire :
Il s'agit de la consultation d'ouvrages, sites web, manuels et
travaux de recherches relatives au sujet du présent mémoire.
Cette approche nous a permis d'avoir une meilleure
connaissance de l'environnement financier de l'UEMOA, du fonctionnement du
Marché financier Régional, des activités et du
fonctionnement de la BRVM et du DC/BR. Nous avons aussi pris connaissance des
différents types de financement des entreprises dans la zone UEMOA et
des limites qu'elles rencontrent dans le financement de leur exploitation et de
leur croissance.
La seconde partie de notre travail a consisté en une
analyse des différentes informations collectées, afin
d'établir un diagnostic critique du financement des entreprises dans
l'UEMOA.
Nous avons conclu, en troisième partie, notre travail
par des propositions et recommandations en vue de l'amélioration de
l'efficacité de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
dans le cadre du financement des entreprises.
INTRODUCTION AU
TITRE I
Depuis janvier 1994 le Bénin, le Burkina Faso, la
Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Togo et le
Sénégal, pays ayant en commun une même monnaie émise
par une banque centrale unique et gérée par des institutions
communes, ont créé une Union Economique et Monétaire en
Afrique de l'Ouest (UEMOA). Le ton a été donné à
travers les multiples changements économiques, politiques et
institutionnels. Dans ce cadre, ces pays ont créé, pour la
première fois au monde, une bourse régionale : la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM). Cette initiative,
première du genre, est devenue réalité depuis le 16
septembre 1998, date à laquelle les opérations de la BRVM ont
effectivement démarré par des transactions relatives à
douze (12) sociétés sur un total de trente et cinq (35)
sociétés transférées de l'ancienne Bourse des
Valeurs d'Abidjan (BVA).
D'une manière générale, la
création des marchés boursiers s'est accentuée durant la
dernière décennie (du siècle passé) dans le monde
et, particulièrement en Afrique au sud du Sahara. En effet de nouvelles
places boursières ont fait leur apparition dans des pays où cela
semblait le plus invraisemblable : Ouzbékistan, Mongolie et Swaziland
[BAYALA, 2002]. En Afrique au sud du Sahara on dénombre onze (11) places
boursières et on note que plus de la moitié d'entre elles ont
été ouvertes dans cette période de temps. De plus sept (7)
projets de création de bourse sont également en cours en Afrique.
S'agit-il d'un phénomène de mode ou de projets émanant de
besoins réels ?
L'émergence des marchés boursiers ces
dernières années est toutefois loin d'être un
phénomène de mode car elle émane de différentes
demandes : d'une part des Etats et des collectivités qui voient dans la
création des marchés boursiers un moyen efficient de mobilisation
et d'allocation de l'épargne et; d'autre part des entreprises et des
opérateurs économiques qui voient dans ces nouvelles places
boursières un moyen de financement et de placement en adéquation
avec des besoins jusque là non satisfaits.
De toute évidence les enjeux économiques qui
sous-tendent la création des marchés boursiers sont réels
et pertinents ; alors que la littérature économique et des
sciences de gestion y répond par un regain d'intérêt pour
le débat sur le rôle des banques et des marchés financiers
dans la croissance économique, plus précisément de
l'opposition entre les banques et les marchés boursiers.
Cette première partie de notre étude donne au
lecteur un aperçu de l'organisation et des activités du
Marché Financier Régional de l'Union Economique et
Monétaire de l'Afrique de l'Ouest.
Cette démarche va permettre au lecteur de comprendre le
diagnostic critique du financement des entreprises par la BRVM, et mieux
apprécier nos propositions et recommandations.
Pour ce faire, nous procèderons, dans une
première partie, à la présentation et à l'analyse
des activités du Marché Financier Régional dans son
ensemble et dans une seconde partie, à la présentation de
l'organisation, des activités de la BRVM. Ceci permettra au lecteur une
appréciation nette du marché financier de l'UEMOA et de
l'importance de la BRVM dans le financement des entreprises.
I. PRESENTATION GENRALE DU MARCHE FINANCIER REGIONAL
I.1. L'HISTORIQUE ET L'ORGANISATION DU
MARCHE FINANCIER REGIONAL
I.1.1. Historique
I.1.1.1. Origine :
traité de l'UMOA
La mise en place d'un Marché Financier organisé,
a été prévue par le traité du 14 novembre 1973
constituant l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), regroupant au
départ sept (7) Pays (Bénin, Burkina-Faso, Côte d'Ivoire,
Mali, Niger, Sénégal, Togo). L'Union s'est récemment
élargie avec l'adhésion d'un huitième Pays
(Guinée-Bissau). En 1991, les autorités monétaires ont
entamé des réflexions en vue de la mise en place d'un
marché financier unique et efficace pour l'ensemble des Pays de
l'Union.
I.1.1.2. Nécessité d'une bourse de
valeurs mobilières
La libéralisation de plus en plus poussée des
économies de la zone Monétaire Ouest Africaine exigeait une
adaptation des mécanismes de régulation de l'économie,
notamment le recours aux instruments indirects de gestion de la monnaie et de
mobilisation de l'épargne. En outre, la création d'un espace
financier commun à l'ensemble des pays de la sous région de
l'UMOA apparaissait comme un moyen de renforcer l'intégration
régionale pour un développement des échanges commerciaux
entre les pays membres. Dès lors, au-delà des divers chantiers
d'intégration dans la zone -assurances, prévoyance sociale, droit
des affaires-, l'existence d'une Banque Centrale commune (BCEAO), d'une
Commission Bancaire commune et désormais d'un marché financier -y
compris une Bourse- commun, paraissait l'option appropriée sans
minimiser la dimension symbolique qu'elle confère au projet et les
économies d'échelle. A partir de cette date, plusieurs expertises
ont été utilisées, notamment celle de la France, des Etats
Unis d'Amérique, du Canada, de la Banque Mondiale pour réaliser
la phase conceptuelle du projet. Aussi le Conseil des Ministres de l'Union
a-t-il décidé en décembre 1993 de la création d'un
Marché Financier Régional et donné à cet effet
mandat à la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) de
conduire le projet.
I.1. 2. Organisation du Marché Financier
Régional
I.1.2.1. Objectifs
Le Marché Financier Régional s'est fixé
trois objectifs, en plus de sa principale mission de renforcement de
l'intégration des économies des Etats membres et d'accompagnement
de la politique économique libérale amorcée dans la zone.
Ces objectifs sont, de prime abord, le relèvement du taux
d'épargne, grâce à la diversification des produits
financiers susceptibles de créer les conditions pour la mobilisation
accrue de l'épargne intérieure et des capitaux
extérieurs ; ensuite le renforcement de la structure
financière des entreprises en vue de la mobilisation des capitaux
à long terme et, enfin la réduction des coûts
d'intermédiation financière par la mise en relation directe des
offres et demandes de capitaux.
I.1.2.2. Structures et fonctionnement
Les structures du Marché Financier Régional
(MFR) ont fait l'objet d'un classement en deux grands ensembles afin de
répondre aux standards internationaux qui prônent la
séparation des fonctions.
D'une part, nous avons un pôle public, constitué
du Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés
Financiers (CREPMF), qui représente l'intérêt
général et garantit la sécurité du
marché.
D'autre part, il y'a un pôle privé,
composé de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
(BRVM) et du Dépositaire Central / Banque de Règlement (DC/BR)
qui sont statutairement des sociétés privées, mais qui
sont investies d'une mission de service public. Le pôle privé
comprend également les intervenants commerciaux, notamment les
Sociétés de Gestion et d'Intermédiation (SGI), les
Sociétés de Gestion de Patrimoine (SGP), les Apporteurs
d'Affaires (AA), les Sociétés de Conseil en Investissement
Boursier et les Démarcheurs.
I.1.2.2.1. Le Conseil Régional de l'Epargne
Publique et des Marchés Financiers (CREPMF).
Il est créé le 3 juillet 1996 par
décision du Conseil des Ministres de l'UMOA (voir annexe 1), dans le
cadre de la mise en place du Marché Financier Régional de l'UMOA
dont il est la tutelle. Le Siège du Conseil Régional est
établi à Abidjan, en Côte d'Ivoire.
Le CREPMF a en charge la mission
générale de protection de l'épargne investie en valeurs
mobilières et en tout autre placement donnant lieu à une
procédure d'appel public à l'épargne dans l'ensemble des
Etats membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine. A ce titre, le
Conseil des Ministres de l'Union lui a donné tout pouvoir pour :
(i) Réglementer et autoriser, par la délivrance
d'un visa, les procédures d'appel public à l'épargne par
lesquelles un agent économique émet des titres ou offre des
produits de placement dans l'Union, que ceux-ci fassent ou non l'objet d'une
inscription à la cote de la Bourse Régionale ;
(ii) Formuler le cas échéant, un veto sur
l'émission et sur le placement par appel public à
l'épargne de nouveaux produits financiers susceptibles d'être
négociés en bourse ;
(iii) Habiliter et contrôler l'ensemble des structures
privées du marché. A cet effet, il agrée la Bourse
Régionale et le Dépositaire Centrale/Banque de règlement
ainsi que les intervenants commerciaux: les Sociétés de Gestion
et d'Intermédiation, les Sociétés de Gestion de
Patrimoine, les Sociétés de conseils en valeurs
mobilières, les Apporteurs d'affaires et les
Démarcheurs ;
(iv) Autoriser les agents des structures privées
à exercer les métiers de la bourse, par la délivrance de
cartes professionnelles.
Trois impératifs ont guidé
l'organisation du Conseil Régional, à savoir :
(v) Tout d'abord, organiser l'autonomie administrative et
financière de l'institution, gage de sa
crédibilité ;
(vi) Ensuite, assurer la représentation de
l'intérêt public communautaire ;
(vii) Enfin, capitaliser l'expertise et les compétences
nécessaires au bon fonctionnement du marché.
Les ressources du Conseil Régional
sont constituées par les commissions, redevances, frais ou toute autre
recette qu'il perçoit au titre de ses activités, notamment lors
de la délivrance des visas et des cartes professionnelles, de
l'agrément des structures du marché ainsi que les commissions sur
les transactions boursières. Le Conseil Régional peut
également recevoir toute subvention, donation ou legs de toutes
personnes morales ou physiques, des Etats, des Gouvernements et organismes
étrangers, à condition que l'utilisation de ces ressources
n'affecte pas son autonomie et son indépendance.
I.1.2.2.2. La Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).
La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
(BRVM) est une société de capitaux, notamment, une
société anonyme (SA). L'apport des associés
s'élève à deux milliards neuf cent quatre millions trois
cent mille (2.904.300.000) francs FCA se répartissant comme suit :
13,50% pour les Etats de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(
UEMOA),
et 86,50% pour les Sociétés de Gestion et d'Intermédiation
(SGI), les Chambres de Commerce et d'Industrie, les Institutions
sous-régionales et d'autres personnes ou entreprises privées de
l'UEMOA.
La BRVM a pour principale mission, l'organisation du
marché boursier et la diffusion des informations boursières. Son
siège étant situé à Abidjan, la Bourse
Régionale est représentée dans chaque Etat membre de
l'Union (sauf en Guinée Bissau) par une Antenne Nationale de Bourse.
I.1.2.2.3. Le Dépositaire Central/Banque de
Règlement.
Le Dépositaire Central / Banque de Règlement (DC
/ BR) est une société de capitaux. Avec un capital d'un milliard
quatre cent quatre vingt un millions cinq cent cinquante deux mille cinq cents
(1.481.552.500) francs CFA, c'est une société anonyme (SA)
distincte de la BRVM dont 13,50% appartiennent aux Etats de l'UEMOA et le reste
(86,50%), réparti entre les Sociétés de Gestion et
d'Intermédiation (SGI), les Chambres de Commerce et d'Industrie, les
Institutions sous-régionales et d'autres personnes ou
sociétés privées de l'UEMOA.
Chargé de la Conservation et de la Circulation des
valeurs mobilières, le DC/BR agit aussi bien pour le compte des
Emetteurs que pour celui des Intermédiaires financiers
agréés par le Conseil Régional de l'Epargne Publique et
des Marchés Financiers. Il fait office de Banque de Règlement et
peut détenir des encaisses des négociateurs (comptes
espèces). Son organisation lui permet de déléguer la
fonction de Banque de Règlement à une banque commerciale. Le
DC/BR assure les missions suivantes :
(i) La centralisation de la conservation des comptes titre
pour le compte de ses adhérents ;
(ii) Le dénouement des opérations de bourse, en
organisant pour chaque Société de Gestion et
d'Intermédiation (SGI), la compensation valeur par valeur entre les
titres achetés et vendus ;
(iii) Le règlement des soldes résultant des
compensations relatives aux opérations de marché ;
(iv) Le paiement des produits (intérêts,
dividendes, etc.) attachés à la détention des valeurs
mobilières et ;
(v) La mise en oeuvre du fonds de garantie du marché
destiné à suppléer la défaillance d'un
intervenant.
Le siège du Dépositaire Central est situé
à Abidjan. Il est représenté dans chaque Etat membre de
l'Union par l'Antenne de Bourse.
Les titres inscrits en compte chez le Dépositaire
Central sont dématérialisés pour en faciliter la
circulation, et réduire les risques de conservation et de gestion de ces
titres. Les opérations du marché financier sont
dénouées de manière électronique en J+3 (jour de
négociation plus trois (3) jours ouvrés). Les deux
systèmes informatiques de la BRVM et du DC / BR sont liés par une
interface électronique, pour permettre le transfert des données
après les séances de bourse, avec le maximum de
sécurité sans intervention manuelle (voir schéma annexe
2).
I.1.2.2.4. Les Sociétés de Gestion et
d'Intermédiation (SGI)
Constituées en sociétés anonymes, elles
exercent à titre principal les activités de négociation de
valeurs mobilières en bourse et de conservation de titres pour le compte
de leur clientèle. A titre accessoire, elles font de la gestion sous
mandat ainsi que du Conseil Financier.
I.1.2.2.5. Les Sociétés de Gestion de
Patrimoine (SGP).
Sont considérées comme Sociétés de
Gestion de Patrimoine, les personnes morales qui, par le biais de placements et
négociations en bourse effectués par les SGI, interviennent
discrétionnairement dans la gestion des titres qui leurs sont
confiés sur la base d'un mandat de gestion établi avec leurs
clients. Ces sociétés ne doivent pas détenir les titres
et/ou les fonds de leurs clients. Nul ne peut exercer les activités de
gestion de patrimoine sans y être habilité par le Conseil
Régional.
Ne sont pas concernées par les
précédentes dispositions, les personnes mandatées à
titre non professionnel par le titulaire d'un compte de titres au terme d'une
procuration de droit commun ou d'une décision de justice.
I.1.2.2.6. Les Apporteurs d'Affaires (AA).
Les Apporteurs d'Affaires sont des personnes physiques ou
morales qui transmettent les ordres de leurs clients aux SGI et / ou qui
mettent en relation un client avec une SGI ou une Société de
Gestion de Patrimoine pour l'ouverture d'un compte de titres et pour les
conseils en placement ou la gestion sous mandat. Il est fait interdiction aux
Apporteurs d'affaires, personnes physiques ou morales, de recevoir de leurs
clients des dépôts de fonds et de titres.
I.1.2.2.7. Les Conseils en Investissements Boursiers.
Sont considérées comme exerçant les
activités de Conseil en investissements boursiers, les personnes
physiques ou morales qui orientent le choix de leurs clients sans se substituer
à eux quant à leurs décisions finales. Il est fait
interdiction aux Conseils en investissements boursiers, personnes physiques ou
morales, de recevoir de leurs clients des dépôts de fonds, de
titres ou de transmettre des ordres de bourse aux SGI pour le compte des
clients qu'ils conseillent.
I.1.2.2.8. Les Démarcheurs
Ce sont des personnes physiques ou morales
spécialisées qui mettent en relation un client avec une SGI ou
une SGP pour l'ouverture d'un compte titre. Ils font également du
conseil en placement et / ou la gestion sous mandat. Ils transmettent aux SGI
les ordres d'achat et de vente de titres.
I.1.2.2.9. Les Banques Teneurs de compte et
Compensateurs.
Elles partagent avec les SGI le monopole de la conservation de
titres pour le compte de la clientèle. Les banques de I' Union sont
habilitées à exercer les activités de teneur de compte et
de compensateur pour le compte des clients. Elles doivent recevoir à cet
effet, l'agrément du Conseil Régional.
I.1.2.2.10. Les Sociétés de Gestion
d'OPCVM
Elles sont dédiées à la gestion exclusive
des Fonds Communs de Placement (FCP) et des Sociétés
d'Investissement à Capital Variable (SICAV).
Le Marché Financier Régional est animé
par les acteurs ci-après :
ü Le Conseil Régional de l'Epargne Public et des
Marchés Financiers ;
ü La Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM) ;
ü Le Dépositaire Central / Banque de
Règlement (DC/BR) ;
ü Vingt (20) Sociétés de Gestion et
d'Intermédiation (SGI) ;
ü Une (1) Banque Teneur de Comptes /
Conservateur ;
ü Six (6) Sociétés de Gestion
d'OPCVM ;
ü Trois (3) Apporteurs d'Affaires ;
ü Une (2) Société de Gestion de Patrimoine
(SGP) ;
ü Trois (3) Apporteurs d'affaires.
Les acteurs tels que les Conseillers en Investissements
Boursiers (CIB) et les Démarcheurs ne sont pas encore actifs sur le
marché.
Au total, trente cinq (35) acteurs ont été
agréés par le CREPMF depuis la création du marché,
dont 50 % les deux premières années. Le Marché Financier
Régional comprend, au 31 décembre 2007, trente huit (37)
sociétés cotées, vingt sept (27) lignes obligataires dont
six (6) emprunts d'Etat (un du Benin, deux de la Côte d'Ivoire, deux du
Sénégal et un du Togo).
I.2. BILAN D'UNE DECENNIE DE FONCTIONNEMENT
Au terme de dix (10) années de fonctionnement, le
marché financier dont les activités avaient connu un certain
essor à ses débuts, a enregistré globalement des
performances contrastées.
I.2.1. Au titre des opérations sur le marché
primaire
L'année 2007 a été la plus dynamique en
termes de levée de ressources sur le marché financier
régional depuis sa création. On a dénombré un total
de 21 opérations financières pour un montant total de 258,125
milliards de FCFA dont 11 autorisées en 2007.
I.2.1.1. Les emprunts obligataires
Les émissions obligataires dominent largement
l'ensemble des titres émis au cours de l'année 2007 et même
au cours de la période 1998 - 2007.
On relève que 256,928 milliards de FCFA soit 99,50 %
des ressources levées l'ont été sous forme d'emprunts
obligataires en 2007. Les emprunts d'Etats de l'Union s'élèvent
à 161,07 milliards de FCFA, soit 0,50 % du montant total mobilisé
sur le marché en 2007.
Il ressort du tableau ci-dessous qu'entre 1998 et 2007, le
montant des ressources mobilisées sur le marché obligataire
s'élève 1 276,255 milliards de FCFA. Ces chiffres montrent que
les Etats ont mobilisé, sur la même période, 577,324
milliards de FCFA (45,20 % des ressources levées) sur le marché.
Le secteur privé, quant à lui, avec 22,90 % des ressources
levées a bénéficié de 292,176 milliards de FCFA.
I.2.1.2. Les opérations sur titres de
capital
Pour ce qui est des titres de capital, leur montant demeure
marginal tant durant l'année 2007 qu'au cours de la période 1998
- 2007.
En plus du fait que leur proportion dans le total des
ressources levées soit plus faible que celle des emprunts obligataires,
les titres de capital ont connu une régression, -54 %, au titre des
Offres Publiques de Vente et une bonne progression, +54% au titre des
placements étrangers entre les exercices 2006 et 2007.
Tableau 1 : Evolution du marché primaire (en
millions de FCFA)
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Rubriques
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Total
|
%
|
Emprunts obligataires (a)
|
22 000
|
116 673
|
15 505
|
67 687
|
112 370
|
109 053
|
84 700
|
219 696
|
176 500
|
256 928
|
1 181 112
|
92,50%
|
Etats
|
|
30 242
|
5 005
|
0
|
63 973
|
65 403
|
0
|
131 131
|
120 500
|
161 070
|
577 324
|
45,20%
|
Organisations Régionales et Internationales.
|
|
37 171
|
0
|
11 948
|
3 500
|
0
|
25 200
|
25 000
|
46 000
|
22 528
|
171 347
|
13,40%
|
Secteur privé
|
22 000
|
49 260
|
7 500
|
49 939
|
37 397
|
12 650
|
20 500
|
19 800
|
10 000
|
63 130
|
292 176
|
22,90%
|
Entreprises publiques
|
0
|
0
|
3 000
|
5 800
|
7 500
|
31 000
|
39 000
|
43 765
|
0
|
10 200
|
140 265
|
11,00%
|
Opérations sur titres de capital (b)
|
35 546
|
11 549
|
4 635
|
19 976
|
6 406
|
1 010
|
11 829
|
433
|
2 562
|
1 197
|
95 143
|
7,50%
|
Offres Publiques de Vente
|
35 546
|
11 297
|
2 470
|
11 035
|
4 639
|
645
|
11 141
|
0
|
2 150
|
561
|
79 484
|
6,20%
|
Offres Publiques d'Achat
|
|
|
1 753
|
|
|
|
|
|
|
|
1 753
|
0,10%
|
Offres Publiques d'Echange
|
|
|
|
8 792
|
|
|
|
|
|
|
8 792
|
0,70%
|
Placements Etrangers
|
0
|
252
|
412
|
97
|
1 767
|
365
|
688
|
433
|
412
|
636
|
5 062
|
0,40%
|
Offres Publiques de Rachat
|
|
|
|
52
|
|
|
|
|
|
|
52
|
0,00%
|
Total mobilisé (a) + (b)
|
57 546
|
128 222
|
20 140
|
87 663
|
118 776
|
110 063
|
96 529
|
220 129
|
179 062
|
258 125
|
1 276 255
|
100,00%
|
|
|
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|
Source: statistique CREPMF (site web)
|
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|
I.2.2. Au titre des opérations sur le marché
secondaire
I.2.2.1. La capitalisation
boursière
S'agissant du marché secondaire, il se
caractérise par une capitalisation boursière, qui se situait en
décembre 1998 à 1 018,90 milliards FCFA. Après une
légère amélioration de 5,4 % en 1999, elle a reculé
en 2000 de 13,26% pour s'établir à 948,3 milliards FCFA avant
d'amorcer une reprise à partir de 2001 pour atteindre les 990,50
milliards FCFA en décembre 2002, soit une augmentation de 4,26%.
Avec l'inscription à la cote de nouveaux titres,
notamment sur le marché obligataire, la capitalisation boursière
au 31 décembre 2005 s'est établie à 1 623,37
milliards FCFA. Au 31 décembre 2007, la capitalisation boursière
est de 4 303,15 milliards F CFA contre 2 476, 17 milliards en 2006,
soit une augmentation de 73,8%. Cette importante progression s'explique
essentiellement par la bonne tenue des cours, preuve de la confiance et de
l'engouement de plus en plus fort des investisseurs régionaux et
internationaux.
I.2.2.2. Le volume et la valeur des transactions
Le volume des transactions réalisées sur le
marché boursier n'a cessé de chuter de 1999 à 2002,
passant de plus de quatre (4) millions de titres transigés à
environ un (1) million en 2002. De 2004 à 2006, il est passé par
des phases successives de hausse et de baisse, puis de hausse pour atteindre
9,717 millions de titres à fin décembre 2007 contre 2,781
millions en 2006, soit une progression de 249,43%.
La valeur des transactions a connu la même
évolution (croissance suivi de baisse et ensuite croissance). De 20,6
milliards en décembre 2005, la valeur des transactions s'établit
à fin décembre 2007 68,2 milliards contre 59,6 milliards à
fin décembre 2006 soit une augmentation de 14,4%.
1.2.2.3. Les indices boursiers
Enfin, les indices boursiers de la BRVM, le "BRVM10" et le
"BRVM Composite", ont évolué de manière instable mais avec
une tendance baissière. En effet, ils s'affichaient en 1998
respectivement à 94,61 et 98,05 points, mais se sont repliés
à fin 2002 respectivement à 82,36 et 74,34 points puis ont
amorcé une reprise pour s'établir à fin 2007 à
224,85 et 199,45 points. Le tableau ci-après traduit l'évolution
des indicateurs du marché secondaire.
Tableau 2 : Evolution du marché
secondaire
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Nature des opérations
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Volume des transactions
|
489 163
|
4 819 593
|
1 519 193
|
912 193
|
1 015 152
|
1 118 903
|
3 025 032
|
1 330 416
|
2 781 033
|
9 717 973
|
Valeurs des transactions (milliards de FCFA)
|
10,6
|
53,6
|
36,9
|
12,6
|
12,3
|
14,4
|
37,2
|
20,6
|
59,6
|
68,2
|
Capitalisation Boursière (milliards de FCFA)
|
1 018,90
|
1 074,10
|
948,3
|
976
|
990,5
|
1 108,38
|
1 279,49
|
1 623,37
|
2 476,17
|
4 303,15
|
Marché des actions (milliards de FCFA)
|
1 018,90
|
990,9
|
828,1
|
857,9
|
832,4
|
858,14
|
1 000,89
|
1 297,08
|
2 067,02
|
3 725,10
|
Marché des obligations (milliards de FCFA)
|
0
|
83,2
|
120,2
|
118,1
|
158,1
|
250,24
|
278,6
|
326,29
|
409,15
|
578,05
|
Indice BRVM 10
|
94,61
|
97,08
|
77,27
|
84,11
|
82,36
|
88,26
|
102,7
|
149,87
|
130,95
|
224,85
|
Indice BRVM Composite
|
98,05
|
91,34
|
74,76
|
77,46
|
74,34
|
76,53
|
87,61
|
112,68
|
112,65
|
199,45
|
Nombre de sociétés
cotées
|
36
|
38
|
41
|
38
|
38
|
39
|
39
|
39
|
40
|
38
|
Nombre de lignes obligataires
|
13
|
21
|
17
|
17
|
19
|
19
|
20
|
18
|
21
|
27
|
|
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|
Source: statistique CREPMF (site web)
|
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II. LA BOURSE
REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES
II.1. PROBLEMATIQUE ET ORGANISATION DE LA BRVM
II.1.1. Conditions historiques de création et
missions
II.1.1.1. Conditions historiques
de création de la BRVM
II.1.1.1.1. Cadre général de création
des Bourses de Valeurs Mobilières (BVM).
L'histoire de la création des BVM a toujours fait
état d'un certain nombre de faits qui ont également servi de
motifs à leur création. Ces faits sont, tout d'abord les facteurs
économiques (niveau du revenu national et niveau de l'épargne),
ensuite les facteurs institutionnels (option libérale et de
marché) et enfin l'inadéquation du système financier
existant.
Nous allons montrer comment ces différents aspects
peuvent interférer pour favoriser l'émergence d'une BVM dans un
espace donné.
II.1.1.1.1.1. La croissance économique.
La croissance économique a pour conséquence une
augmentation du niveau de revenu national. En réponse à cette
augmentation du revenu, la consommation croît d'une valeur
inférieure à l'accroissement du revenu, [Keynes, 1936]. Ainsi, la
proportion du revenu qui n'est pas consommée constitue une offre nette
d'épargne domestique à la recherche de rentabilité.
Parallèlement, l'augmentation de la consommation et l'existence d'un
potentiel de croissance (cas des pays émergents et de certains pays en
développement) ont pour conséquence l'accroissement des besoins
en fonds pour faire face à l'augmentation induite de la production. Les
agents disposant d'une épargne et les agents en quête de fonds
vont se tourner vers le système financier. Les uns pour y placer leur
épargne et les autres pour y lever des fonds.
II.1.1.1.1.2. Les nouvelles options des politiques
économiques
Les nouvelles orientations économiques participent
d'une logique : celle de l'adoption d'un système d'économie
libérale. Il s'agit pour l'Etat de se désengager de
l'activité économique, de mettre en place des mécanismes
qui assurent le jeu de l'offre et de la demande, qui encouragent et facilitent
l'initiative privée et qui garantissent les droits de
propriété. Le désengagement de l'Etat du secteur
économique pose d'une part, le problème de la transparence de la
rétrocession de ses participations économiques et d'autre part
entraîne une suppression de ses concours (capitaux de participation ou
subventions) dans les unités (entreprises) économiques.
Deux interrogations majeures naissent de cette nouvelle donne
à savoir premièrement, comment l'Etat peut vendre ses
participations en y associant le maximum d'agents économiques, puisque
la nouvelle option vise à encourager le développement de
l'initiative privée (culture d'entreprise) ? Deuxièmement,
comment pallier les suppressions des concours (capitaux de participation ou
subventions) de l'Etat dans les unités économiques où il
intervenait ? La réponse à ces interrogations trouve dans la
structure du système financier. En effet, pour vendre au plus grand
nombre possible ses participations dans des conditions transparentes et
permettre aux unités économiques anciennement financées
par lui (l'Etat) d'avoir accès aux capitaux, seul le marché
financier offre la solution la plus appropriée. Le système
financier existant permet-il aux Etats de mettre en oeuvre cette solution ?
II.1.1.1.1.3. L'inadéquation du système
financier
Le système financier dans lequel sont nés les
Marchés Boursiers Emergents ces dernières années reposait
sur les banques (banques de développement, banques commerciales, banques
de dépôts). Les banques interviennent dans l'activité
économique en collectant l'épargne des agents à
capacité de financement (qui en retour reçoivent des
intérêts) pour la placer sous forme de prêts auprès
des agents à besoin de financement (qui supportent des
intérêts qui constituent le coût du capital reçu). La
crise de la dette des années 1980 (qui a d'abord été une
crise de liquidité avant d'être une crise de solvabilité) a
eu pour conséquence une forte réduction du montant des
prêts (concours bancaires) et surtout une remise en cause de la
cohérence du système financier mondial. Désormais les
prêts bancaires ne se limitent qu'aux crédits commerciaux et aux
prêts d'organisme internationaux ou de partenaires de coopération
bilatérale et multilatérale pour le financement des projets
d'infrastructures (routes, retenues d'eau, écoles, dispensaires et
hôpitaux etc.). Alors que, dans le même temps les banques
commerciales qui constituent l'ossature du système financier sont en
sur-liquidité et baissent les taux d'intérêt sur
l'épargne. Or, la croissance économique a suscité
l'émergence d'une offre nette d'épargne qui ne peut pas trouver
dans un tel système financier une rémunération attrayante.
De plus, les besoins de fonds qui résultent d'une part de la croissance
économique et d'autre part, de l'option libérale adoptée,
accentuent le problème de financement de l'économie en
général et celui des entreprises en particulier.
Enfin, un système financier bancaire ne peut soutenir
durablement l'organisation des rétrocessions des participations
étatiques en assurant une liquidité aux valeurs mobilières
qui peuvent être émises pour toucher un large public. Dans ce
contexte d'inadéquation du système financier, la diversification
des sources de financement et de placement d'épargne apparaît
comme une nécessité. Cette nécessité est
exécutable dans le cadre de BVM, d'autant plus que les privatisations
qui drainent d'importantes sommes d'argent assureront vraisemblablement un
accroissement de la capitalisation et de la liquidité
boursière.
II.1.1.1.2. Cadre d'émergence de la BRVM dans
l'UEMOA
Dans la partie précédente, trois (3) faits ont
été mis en évidence comme ayant
précédé la création des BVM dans de nombreux pays
ou régions du monde. La BRVM n'échappe pas à cette
règle. Toutefois, elle est assez spécifique car elle prend appui
sur l'Union Economique et Monétaire en Ouest Africaine. En effet,
l'UEMOA est une structure d'intégration économique et
monétaire créée en janvier 1994 par sept (7) pays de
l'Afrique de l'Ouest : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali,
Niger, Togo et Sénégal. Ces pays ont été rejoints
plus tard, en mai 1997, par la Guinée Bissau portant ainsi à huit
(8) les pays membres de la BRVM.
Dans les faits, la mise en route de l'union s'est traduite par
un ensemble de réformes économiques, institutionnelles et
monétaires.
Principalement, au plan économique et institutionnel,
les réformes ont porté sur une harmonisation du droit des
affaires (fiscalité sur les valeurs mobilières et les droits de
propriété etc.), l'adoption d'un système comptable commun,
le chantier d'une centrale des bilans, l'adoption d'un tarif extérieur
commun depuis janvier 2000, la création de la BRVM et l'adoption de
critère commun de convergence en matière de déficit
budgétaire (inférieur à 3%) etc.
Au plan de la politique monétaire, de nouveaux
dispositifs de gestion monétaire ont été adoptés
qui s'inscrivent dans une réforme globale du marché
monétaire avec la mise en oeuvre des systèmes de réserves
obligatoires pour les banques et la libéralisation des conditions de
banques et des taux, etc. Il faut noter qu'au plan de la politique
monétaire, les pays de la BRVM partagent une monnaie commune depuis
1962, le franc CFA, émise par une seule banque centrale (la Banque
Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, BCEAO) qui définit la
politique monétaire dans l'union.
Enfin soulignons que dans le traité constitutif de
l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), ratifié en novembre
1973 il était déjà prévu, en son article 23,
l'organisation d'un marché financier. Toutefois la création d'un
marché financier est devenue réellement une priorité pour
les autorités monétaires à partir de 1989. Les raisons
sont examinées à partir de la croissance économique, de
l'orientation nouvelle des économies et de l'inadéquation du
système financier. .
II.1.1.1.2.1. Le rôle de la croissance
économique.
L'importance de la croissance économique dans les faits
qui ont précédé la création des BVM ces
dernières années a été montrée dans la
sous-section précédente. Par conséquent, nous ne revenons
pas sur ces arguments, mais nous montrons à travers une brève
revue de littérature l'existence d'une croissance économique,
d'un potentiel de croissance économique et d'une épargne nette
domestique. Le tableau 3 ci-dessous présente cette revue de
littérature.
Tableau 3: La croissance économique en zone
UEMOA
|
Conclusions - Sources
|
L'existence d'une croissance économique
|
L'Afrique a connu la plus grande croissance économique
(3,8%) du monde en 1998 [FMI, 1998].
La croissance économique réelle dans la zone
UEMOA était de l'ordre de 6,2% [BCEAO, 1999]
|
L'existence d'un potentiel de croissance économique
|
Projection positive de la croissance économique pour
l'Afrique en 1999 [FMI, 1999].
Existence d'un potentiel de croissance en Afrique, [CNUCED,
1998].
|
L'existence d'une épargne nette domestique
|
Plus de 30 milliards de FCFA1(*) d'épargne pour environ deux cents mille
(200.000) personnes dans l'espace UEMOA, [BCEAO, 1994].
Pour un revenu de 170 750 FCFA enregistré à la
BICIA-BF2(*), 34,65%
constituent une épargne. Dans une caisse populaire pour un revenu de 84
362 FCA la propension à épargner est de 26,69%, [Toe et Zongo,
1994].
Souscription en 10 jours d'une obligation de la BOAD7 d'un
montant de 15 milliards en 1997 et le succès en avril 1998 d'autres
emprunts obligataires pour un montant global de 17 milliards de FCFA,
[Derreumaux, 1998].
|
Source : Thèse B.S.A. Bayala 2002
Le tableau 3 montre l'existence d'une croissance
économique en zone UEMOA, et mieux, l'existence d'un potentiel de
croissance et d'une épargne domestique. Par conséquent, il n'y a
aucun doute quant à l'existence d'une demande en capitaux pour faire
face à l'accroissement de la production d'une part et, à une
offre d'épargne à la quête de meilleures
opportunités de placement d'autre part.
II.1.1.1.2.2. Les nouvelles options de politiques
économiques dans la zone UEMOA.
Le second fait majeur de la création de la BRVM est le
changement significatif de politique économique dans les pays de
l'UEMOA. Il a pour point de départ les programmes d'ajustement
structurel sous l'impulsion de la Banque Mondiale et du FMI. Ce sont des
programmes qui visent à assainir le cadre macro-économique et
à supprimer les obstacles causés par l'interférence des
Etats dans les opérations du marché. Le but est de promouvoir une
économie de marché régulée par le jeu de l'offre et
de la demande.
Dans cette sous section nous ne présentons pas de
manière exhaustive les programmes d'ajustement structurel, mais nous
mettons en évidence deux (2) points qui catalysent la création
d'une BVM. Ces points sont : la politique de taux et les privatisations.
II.1.1.1.2.2.1. La politique de taux de
l'ajustement :
La politique monétaire et financière de
l'ajustement prône la levée du contrôle du taux de change et
une monnaie flottante (la dévaluation du FCFA en 1994 s'inscrit dans ce
souci), afin que les taux reflètent les conditions de l'offre et de la
demande et permettent la liberté de mouvement des flux des
investissements à l'intérieur et à l'extérieur des
pays.
En rapport avec la politique financière du taux
prôné par l'ajustement, certains économistes postulent que
l'absence de marché boursier conduit à une prédominance du
secteur bancaire. De ce fait, l'intervention de l'Etat est suscitée, si
bien que l'on en arrive à des situations où les taux
d'intérêt se forment en dessous de leur niveau d'équilibre.
Une telle situation tend à décourager l'épargne,
d'où la réduction du montant de l'offre de capitaux
destinés au financement. Il en résulte une situation de sous
investissement qui est de nature à hypothéquer la croissance
à long terme.
II.1.1.1.2.2.2. Les privatisations :
Dans la logique de l'ajustement structurel, l'Etat doit se
désengager de l'activité économique en
rétrocédant par exemple ses participations au privé. En
rappel, les privatisations :
(i) favorisent l'émergence d'un tissu financier local
(développement des banques d'investissement et des services
financiers) ;
(ii) (ii) encouragent également l'investissement direct
des non-résidents ;
(iii) (iii) accroissent la capitalisation et la
liquidité boursière, par conséquent agissent directement
sur le développement des marchés boursiers.
Initialement dominé par les entreprises industrielles,
le mouvement de privatisation a gagné l'ensemble des infrastructures
économiques de base. La situation particulière de la zone UEMOA
n'échappe pas à cette logique et augure d'un potentiel important
d'entreprises à privatiser. Par exemple, en fin 1996, le bilan des
privatisations chiffrait le total des sociétés privatisées
ou restructurées à 293 sur un total de 757 sociétés
à privatiser dénombré en 1995 [Bayala, 2000]. D'une
manière générale on note que le rythme de privatisations
demeure faible compte tenu de plusieurs raisons dont la contestation
liée aux bradages des entreprises ou leur rétrocession dans des
conditions jugées peu transparentes. Une privatisation par le
marché boursier serait en mesure de réduire la vague
contestataire, car plus transparente.
II.1.1.1.2.3. L'inadéquation du système
financier existant :
Le troisième fait ou condition de la création de
la BRVM est l'inadéquation du système financier de la Zone UEMOA.
Pour montrer les limites du système financier existant nous partirons de
la situation qui prévalait avant la crise de la dette, puis de ses
conséquences et des solutions envisagées.
II.1.1.1.2.3.1. Caractéristique du système
financier de l' UEMOA avant la crise de la dette :
Le système financier des pays de l'UEMOA avant la crise
de la dette était fortement inspiré de l'ancien
système français avant l'entrée en vigueur de la
monnaie unique européenne. En effet, le système financier se
caractérisait par une banque centrale très dépendante
des Etats, des banques de développement chargées du
financement des infrastructures économiques, sociales et des
entreprises publiques et, des banques commerciales chargées
essentiellement du financement à court terme des entreprises
privées et des services financiers.
On notait également que les banques de
développement appartenaient aux Etats ou étaient des
propriétés communautaires. En revanche, les banques commerciales
étaient essentiellement la propriété des groupes bancaires
français (Crédit Lyonnais, Banque National de Paris,
Société Générale, etc.). Très peu de banques
publiques commerciales existaient en zone UEMOA.
II.1.1.1.2.3.2. Les conséquences de la crise de la
dette :
La crise de la dette a engendré des effets qui ont
remis en cause la cohérence du système financier dans la zone
UEMOA.
En effet, premièrement, on a assisté à la
fermeture des banques nationales de développement et de certaines
banques commerciales privées et publiques, donnant ainsi une nouvelle
configuration au système financier dans laquelle dominent les banques
commerciales. Les banques de développement qui ont survécu
à la crise étaient communautaires : Banque Africaine de
Développement (BAD) et Banque Ouest Africaine de Développement
(BOAD).
Deuxièmement, les banques dans leur ensemble ont
opté pour une politique de crédit très sélective et
très restrictive à l'égard des Etats et des entreprises.
Par exemples : La BAD ne prêtait désormais qu'à treize pays
dits «solvables» et à des clients du secteur privé. La
BOAD limitait ses interventions directes sous forme de prêts à un
(1) risque par opération fixée à 5% de ses fonds propres
et le montant du prêt ne peut pas dépasser 50% du coût total
hors taxes du projet en quête de financement [BONI, 1998].
Le coût financier des emprunts bancaires a
augmenté dans tous les pays émergents, donc y compris les pays de
la zone UEMOA. Une hausse d'environ 1% à 2% des taux est observée
par Paged-Blanc de l'agence internationale de notation «rating» Fitch
Ibca [Marchés Tropicaux, 1998].
Troisièmement, du côté des banques
commerciales, l'adoption de la loi bancaire et des règles prudentielles
en 1989 est allée dans le sens de la restriction des crédits et
de son orientation sur le court terme. Au cours de l'année 1997 les
crédits octroyés à tous les secteurs d'activité
dans la zone UEMOA étaient de 2259,2 milliards de franc CFA dont 1540,1
milliards de F CFA (soit 68,2%) destiné au financement de court
terme3(*).
Le rationnement excessif des concours de crédits
à l'économie et, plus particulièrement, de celui du
financement des besoins de long terme des entreprises, conséquence de la
crise de la dette, a permis un assainissement du système bancaire, mais
a participé à la création d'une sur- liquidité des
banques. Cette situation a été amplifiée suite à la
dévaluation du franc CFA en 1994. En effet, le changement de
parité du franc CFA a contribué à un retour massif de
l'épargne placée hors zone UEMOA, augmentant le montant oisif de
l'épargne placée dans les banques. Ainsi, en 1996 les
dépôts à vue et les dépôts à terme des
banques étaient respectivement de 1 217,5 milliards de francs CFA et 1
081,3. Ils représentaient une couverture de 115,4% des crédits
à l'économie4(*).
II.1.1.1.2.3.3. Les réformes face à
l'inadéquation du système financier :
Les réformes se sont fondées sur trois (3)
principaux aspects :
(i) la création des commissions bancaires ;
(ii) (ii) la recomposition du paysage bancaire et ;
(iii) (iii) la création d'institutions de financement
du haut du bilan.
La création des commissions bancaires s'inscrit dans un
souci de mettre en place un dispositif efficace de supervision bancaire et des
règles. Cette mesure n'a pas contribué à résoudre
le problème de l'inadaptation mais a plutôt accentué le
rationnement du crédit.
Quant à la seconde réforme, elle a
consisté à recomposer le paysage bancaire en réduisant le
monopole des banques françaises, soit par l'admission des groupes comme
la Belgolaise du groupe Société Générale de
Belgique et la Citigroup, soit par l'émergence de groupes africains
autonomes comme la Bank of Africa opérant uniquement dans la zone UEMOA
ou comme Ecobank exerçant au niveau de la Communauté Economique
des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cette réforme n'est en
réalité qu'une reconfiguration du paysage des banques
commerciales où, les banques étrangères se positionnent
comme celles qui traitent avec les entreprises étrangères
clientes de leurs maisons mères, tandis que les banques d'origine
africaine se positionnent comme des banques de proximité.
La troisième réforme est celle qui apporte
réellement un début de solution à l'inadéquation du
système en termes de financement de long terme. En effet par le biais de
cette réforme sont nées des sociétés de
capital-risque (CAURIS investissement de la BOAD), des sociétés
de crédit-bail (SENIVEST du Sénégal et SOBFI du Burkina)
et, la mise en place du fonds de garantie (Fonds Gari crée par la BOAD
et du Projet d'Utilisation du Fonds Suisse).
Il faut cependant noter l'incomplétude des solutions
proposées sans la présence d'un marché boursier. En effet
les sociétés de capital-risque par essence participent au
financement à travers des prises de participations directes dans le
capital d'entreprises en création. Le plus souvent les
sociétés de capital-risque se désengagent de la
propriété lorsque les nouvelles entreprises ont pris leur envol
et atteint une certaine maturité. Pour réussir cette sortie les
sociétés de capital-risque s'appuient sur un marché
boursier où elles cèdent leurs participations en contre partie de
liquidités.
En l'absence d'une BVM, les sociétés de
capital-risque peuvent se retrouver piégées dans le capital des
entreprises, car ne disposant pas de moyens efficaces de sortie. Il peut en
résulter à terme, une incapacité des
sociétés de capital-risque à financer d'autres nouvelles
entreprises en l'absence de recyclage des capitaux investis.
En outre, le crédit-bail, dans son principe, est un
emprunt par financement de biens d'équipement moyennant le paiement
d'annuités (intérêt et amortissement de la dette) et avec
une option d'achat du bien à l'échéance. S'il participe
utilement dans le financement des investissements, il apparaît
néanmoins limité dans sa capacité à renforcer le
niveau de capitaux propres des entreprises, qui constitue un critère
d'éligibilité à ce mode de financement5(*). Par conséquent, le
marché boursier qui peut pourvoir les entreprises en capitaux propres,
apparaît comme une solution complémentaire.
Au regard des conditions, ou faits, qui ont
précédé la création de plusieurs marchés
boursiers dans le monde, il apparaît clairement que les mêmes faits
et conditions ont été remplis avant la création de la
BRVM. Toutefois, il ne s'agit pas d'une théorie de la création
des marchés boursiers, d'où la nécessité de
réunir d'autres sources de légitimation des BVM.
II.1.2.
Les objectifs de la BRVM
La création de la BRVM a pour objectifs de contribuer
à la diversification du secteur financier, de mobiliser les ressources
longues nécessaires au financement de la production et de
l'investissement et enfin, de favoriser l'intégration
régionale.
Les principaux objectifs sont :
II.1.2.1. Le relèvement du taux
d'épargne
Le taux d'épargne de la zone se situe à des
niveaux insuffisants, même si elle connaît une augmentation
continue, pour soutenir une croissance forte et durable : 6,5% en 1993,
12,9% en 1996, 15,30% en 1997, 16,40% en 1998 et 17,70% en 19996(*). Par la diversification des
produits financiers, la hausse de la rémunération et la
possibilité du développement d'un actionnariat populaire, le
marché boursier régional doit créer les conditions pour la
mobilisation accrue de l'épargne intérieure et des capitaux
extérieurs.
II.1.2.2. Le retour au rôle premier des
banques
Les banques, face au besoin de financement à long terme
des opérateurs économiques, ont souvent été
contraintes de leur octroyer des capitaux à court terme. Cela laisse
apparaître des déséquilibres financiers dommageables au
développement de l'activité économique. Le marché
boursier régional dans sa fonction de pourvoyeur de ressources longues,
vient régulariser cette situation en permettant aux banques de se
consacrer désormais au financement à court et moyen terme de
l'économie.
II.1.2.3. Le renforcement de la structure
financière des entreprises
La structure financière des entreprises laisse
apparaître dans l'ensemble une sous capitalisation marquée et une
insuffisance de capitaux permanents. Le marché boursier qui, par
vocation, permet de mobiliser des capitaux à long terme, avec comme
supports les actions et les obligations, leur offre l'opportunité de
renforcer leur structure financière.
II.1.2.4. La réduction de coût
d'intermédiation financière
Le niveau élevé des taux débiteurs des
banques (entre 12 et 18%) et la faiblesse de la rémunération
offerte aux épargnants (entre 3 et 5%) laisse apparaître des
coûts d'intermédiation relativement importants. Par la mise en
relation directe de l'offre et de la demande des capitaux, la bourse permettra
une réduction sensible des coûts d'intermédiation, et
offrira par la même occasion une plus grande rémunération
aux épargnants, en même temps qu'elle impliquera une
réduction sensible des charges financières pour les
émetteurs de titres.
II.1.3. Organisation, produits, structures et
fonctionnement
La section précédente a surtout mis en
évidence les conditions historiques de la création des BVM et
plus particulièrement, celles de la BRVM.
Sans prétendre à l'exhaustivité, nous
nous attellerons dans cette partie à faire ressortir les grands traits
de la BRVM, à travers son organisation, ses produits financiers ou
titres négociés, sa structuration, ses principes
généraux de fonctionnement et le processus et les
procédures d'introduction en bourse.
II.1.3.1. Organisation du marché boursier de
l'UEMOA
Les choix d'organisation du marché ont
privilégié la simplicité, notamment par la limitation du
nombre d'opérateurs, la sécurité du fonctionnement par la
conformité aux standards internationaux et, l'évolutivité
du système mis en place, d'une part. D'autre part, l'organisation repose
sur le souci des Etats de l'UEMOA de garder un droit de contrôle sur les
acteurs et les opérations, afin de protéger les
épargnants, d'orienter les flux de capitaux et de protéger le
marché naissant dans le respect de l'économie libérale.
Les options organisationnelles se retrouvent dans la
définition de deux (2) catégories d'intervenants : les
institutionnels et les commerciaux. Ils sont présentés dans la
chronologie de leur apparition précédente.
II.1.3.1.1. Les intervenants institutionnels
Les intervenants institutionnels regroupent le Conseil
Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers
(CREPMF), la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et le
Dépositaire Central - Banque de Règlement (DC/BR).
II.1.3.1.2. Les intervenants commerciaux
Les intervenants commerciaux sont les Sociétés
de Gestion et d'Intermédiation (SGI), les Sociétés de
Gestion de Patrimoine (SGP), les Organismes de Placements Collectifs en Valeurs
Mobilières (OPCVM), les Conseillers en Investissements (CI) et les
Apporteurs d'Affaires (AA).
II.1.3.2. Les produits ou titres
négociés à la BRVM
Les titres ou produits négociés sur la BRVM sont
préalablement soumis à l'approbation du CREPMF, autorité
du marché. Dans un premier temps, et par souci de simplification, seules
les actions et les obligations sont admises à la cotation sur la
BRVM.
II.1.3.2.1. Les actions
Deux (2) catégories d'actions sont admises sur la BRVM
: les actions ordinaires et les actions privilégiées. Aux
premières sont attachées un droit de vote, un droit aux
dividendes et un droit à l'information. En revanche, les secondes
actions présentent des avantages de vote (droit de vote double) ou des
avantages dans la répartition du bénéfice (action à
dividende prioritaire sans droit de vote). Ces titres ont une valeur
inférieure à celle des actions ordinaires et sont cotés
sur une ligne séparée.
Au démarrage des activités de la BRVM en 1998,
trente six (36) entreprises, toutes ivoiriennes et transférées de
la BVA, avaient inscrit leurs actions sur le marché boursier
régional. Au 31 décembre 2006 on notait que le nombre
d'entreprises inscrites sur la cote des actions était passé
à quarante (40), soit une hausse de 17,65% par rapport à
l'année de départ. Sur les 40 sociétés
cotées sur le marché des actions, seules quatre (04) ne sont pas
ivoiriennes. Ce sont la SONATEL (Sénégal), la BOA (Bank of
Africa) Bénin, la BOA Niger et depuis le 11 septembre 2006, ETI (Ecobank
Transnational Incorporated), maison mère du groupe Ecobank basée
au Togo.
II.1.3.2.2. Les obligations
Les obligations sont des titres de créances
émises par des collectivités publique ou par secteur
privé. Elles peuvent être des obligations classiques à taux
fixes ou variables ou des obligations à taux révisables. Au
démarrage des activités de la BRVM en 1998, treize (13)
obligations ont été inscrites sur le compartiment obligataire de
la BRVM.
II.1.3.2.3. Les droits
Ils sont de deux ordres sur la BRVM.
D'une part, nous avons les droits de souscription, qui
confèrent à un actionnaire ordinaire, le droit d'acheter de
nouvelles actions à un prix fixé à l'avance et, d'autre
part, le droit d'attribution, qui confère à son détenteur,
le droit de bénéficier à titre gratuit d'actions nouvelles
émises.
II.1.3.3. Structure de la BRVM
Le marché boursier régional est constitué
de deux (2) compartiments de titres de capital (actions) et d'un compartiment
de titres de créances (obligations). Les modalités d'admission
des titres de capital et de créances pour les entreprises privées
sont régies par des conditions spécifiques. Toutefois, on observe
pour le cas particulier des titres de capital, l'existence de conditions
générales imposables aux entreprises quelle que soit la cote de
demande d'admission. Nous présenterons successivement les conditions
générales pour les titres de capital et les conditions
spécifiques pour les compartiments actions et obligations.
II.1.3.3.1. Les conditions générales pour
les titres de capital :
L'admission à l'un des compartiments actions de la BRVM
implique la satisfaction par l'entreprise candidate des conditions suivantes :
être constituée sous la forme de société anonyme ;
l'engagement écrit de l'émetteur de diffuser les informations
requises par la BRVM, notamment la publication des comptes annuels au Bulletin
Officiel de la Cote (BOC) ; l'engagement écrit de l'émetteur de
participer à l'organisation du marché, notamment
financièrement ; l'engagement écrit de l'émetteur de se
soumettre à la réglementation de la Bourse Régionale.
II.1.3.3.2. Les conditions spécifiques d'admission
au premier compartiment actions :
Le premier compartiment accueille les sociétés
répondant aux critères généraux de la cote et
spécifiquement à ceux du compartiment qui sont : présenter
une capitalisation boursière de plus de 500 millions de FCFA ; avoir une
marge sur chiffre d'affaires sur chacun des 3 derniers exercices de 3% ;
présenter 5 années de comptes certifiés ; s'engager
à signer un contrat d'animation de marché prévoyant une
cotation ou une indication de cours toutes les trois séances ; diffuser
dans le public au moins 20% de son capital, dès l'introduction en bourse
; s'engager à publier au BOC des estimations semestrielles de chiffres
d'affaires et de tendance de résultats.
Les valeurs rattachées à ces titres de capital
sont également éligibles au premier compartiment.
II.1.3.3.4. Les conditions spécifiques d'admission
au second compartiment actions :
Il est destiné à accueillir des
sociétés moyennes ayant des besoins de financement qui peuvent
être satisfaits par appel public à l'épargne. Les
critères spécifiques au compartiment sont : présenter une
capitalisation boursière de plus de 200 millions de FCFA ;
présenter deux années de comptes certifiés ; s'engager
à signer un contrat d'animation de marché ; s'engager à
diffuser dans le public au moins 20% de son capital dans un délai de
deux ans ou de 15% en cas d'introduction par augmentation de
capital.
Les valeurs rattachées à ces titres de capital
sont également éligibles au second Compartiment.
II.1.3.3.5. Les conditions générales pour
les titres de créances :
Les conditions d'admission des titres de créances sont
fixées par la Bourse Régionale. Elles impliquent la satisfaction
des éléments suivants : l'engagement écrit de
l'émetteur de diffuser les informations requises par la Bourse
Régionale, notamment la publication des comptes annuels au BOC ;
l'engagement écrit de l'émetteur de participer à
l'organisation du marché, notamment financièrement ; l'engagement
écrit de l'émetteur de se soumettre à la
réglementation de la Bourse Régionale ; le nombre minimal de
titres à l'émission est de 25000 ; la valeur nominale minimale de
l'émission est de 500 millions de FCFA.
La Bourse Régionale ne fixe pas d'exigences quant
à la taille ou à la forme juridique de l'émetteur. La
Bourse Régionale fixe les critères d'admissibilité par
voie d'instruction.
Les conditions spécifiques telles définies par
le législateur imposent deux (2) remarques. La première à
trait à la sévérité des conditions d'admission au
premier compartiment, relativement au second. En revanche la seconde remarque
porte sur le critère de capitalisation boursière, qui semble
assez curieux pour des sociétés n'ayant aucun passé
boursier (exception faite des sociétés de la bourse d'Abidjan).
En somme les exigences, telles définies par le législateur,
constituent le cadre préliminaire d'analyse de l'entreprise candidate
à la cotation. Celle ci, pour être définitivement admise
à la cote, devra correspondre aux caractéristiques attendues par
le marché boursier. En effet, le législateur, en restant
imprécis sur certains critères, laisse la liberté au
marché d'introduire ses propres critères.
II.1.3.4. Principes généraux de
fonctionnement de la BRVM
Suivant le mode de confrontation retenu, il est possible de
classer les bourses en deux (2) catégories : celles dirigées par
les ordres, et les bourses de courtiers. Sur les marchés d'ordres, les
intermédiaires de bourses qui ont reçu les ordres d'achat ou de
vente de leurs clients les apportent sur le marché et n'ont plus
qu'à constater le prix auquel s'établit leur équilibre. En
revanche sur le marché des courtiers, les intermédiaires
modifient sur le marché les ordres reçus de leur
clientèle, en indiquant en permanence une fourchette acheteur/vendeur de
manière à pouvoir honorer les ordres qui leur ont
été initialement présentés ; l'écart entre
les prix constitue la rémunération des intermédiaires.
Une autre façon de différencier les BVM est la
périodicité des confrontations des ordres. Selon que celles-ci
s'établissent en une seule fois au cours d'une séance de bourse
limitée dans le temps ou, qu'elles s'échelonnent dans le temps,
par une série de transactions partielles et successives, on parle de
marché de fixing ou de marché de cotation en continu. Le premier
mode de confrontation est le marché de fixing et le second est le
marché de cotation en continu.
Enfin, une dernière distinction opérée
entre les BVM est celle liée aux conditions retenues pour la livraison
et le règlement des valeurs négociées.
On distingue le marché au comptant, à
règlement et livraison instantanés, du marché à
terme à règlement et livraison différés
(marché de spéculation).
Les initiateurs de la BRVM ont fait l'option d'un
marché boursier dirigé par les ordres, un marché de fixing
unique et au comptant. Nous présentons succinctement les ordres admis
sur la BRVM, les particularités de la cotation et négociation du
marché, l'organisation du post marché et le règlement -
livraison, les indices du marché, la capitalisation boursière et
le volume des transactions actions.
II.1.3.4.1. Les ordres admis sur la
BRVM :
A ses débuts, la BRVM avait autorisé deux (2)
catégories d'ordres : l'ordre au mieux et l'ordre à cours
limité. L'ordre au mieux est aussi appelé ordre au prix du
marché, il est libellé sans aucune indication de prix. L'acheteur
ne fixe aucun prix maximal et le vendeur aucun prix minimal à sa
transaction. A contrario l'ordre à cours limité (seule
catégorie d'ordre actuellement utilisée) fixe un prix maximal
pour l'achat et un prix minimal pour la vente. La durée de
validité des ordres sur la BRVM peut être : journalière
(valable lors de la séance de bourse), mensuelle (dernière
séance de cotation, mois civil) ou à exécution
c'est-à-dire sans aucune limite de validité, mais la durée
de présentation au marché est limitée à 6 mois
calendaires. A défaut de renseignement concernant la validité
l'ordre est réputé à révocation.
II.1.3.4.2. La cotation et la négociation sur la
BRVM :
Les cours cotés résultent de la confrontation de
l'offre et de la demande sur chaque valeur. En effet tous les ordres
émis par les investisseurs sont transmis au système central de
cotation (au siège de la BRVM) par les SGI responsables de la
négociation. La transmission des ordres est faite par une liaison
satellite rendue possible grâce à la connexion des antennes
nationales de bourse au système central de cotation. La transmission des
ordres est horodatée, assurant donc une impartialité du
traitement des ordres. De plus, l'égalité entre les SGI du lieu
du siège et les autres SGI est possible du fait de l'absence
d'accès direct des SGI du lieu du siège au système central
de cotation. En effet, celles-ci opèrent comme les autres SGI,
c'est-à-dire par satellite pour la transmission des ordres de leurs
clients. Une fois par jour, à l'ouverture du marché, la BRVM
réalise une confrontation des ordres d'achats et de ventes. Le cours qui
en résulte est un cours d'équilibre permettant de maximiser les
transactions. Il faut souligner que la cotation journalière est
entrée en vigueur le 12 novembre 2001. Auparavant la cotation avait lieu
le lundi, mercredi et vendredi.
II.1.3.4.3. L'organisation du post et règlement /
livraison :
Le principe de l'organisation retenue est conforme aux
standards internationaux actuels : dématérialisation des titres,
irrévocabilité et concomitance des mouvements espèces et
titres, dénouement glissant des opérations et garantie de bonne
fin. Le règlement livraison a lieu en « j+3 ».
II.1.3.4.4. Les indices et l'activité de la
BRVM :
Les indices boursiers, d'une manière
générale, traduisent l'évolution de l'activité du
marché. Il s'agit donc d'indicateurs de performances du marché.
L'activité de la BRVM est cernée par deux (2) indices
synthétiques de base 100 : le « BRVM10 » et le
« BRVM Composite ». La capitalisation boursière et
les transactions du marché sont aussi des indicateurs de
l'activité qu'il convient de présenter.
II.1.3.4.4.1. Le BRVM10.
Il exprime la performance des dix (10) titres les plus actifs
du marché boursier régional. Les titres de l'indice sont
désignés chaque trimestre sur la base de deux (2) critères
: le montant quotidien moyen des transactions sur la valeur au cours du
trimestre et la fréquence des transactions. Le montant quotidien moyen
des transactions sur la valeur au cours du trimestre ne doit pas être
inférieur à la médiane des montants quotidiens moyens des
transactions de l'ensemble des titres. En outre, la fréquence des
transactions doit être toujours supérieure à 50%,
c'est-à-dire que le titre doit être transigé au moins une
fois sur deux durant le trimestre.
II.1.3.4.4.2. Le BRVM Composite.
Il représente la performance de toutes les valeurs
admises à la cote de la BRVM. Par conséquent, c'est un bon
indicateur de l'évolution réelle du marché boursier
régional.
II.2.
FONCTIONNEMENT
II.2.1. La cotation et le dénouement des
transactions
I.2.1.1. La cotation des
transactions
La Bourse Régionale a démarré ses
activités le 16 Septembre 1998, avec trois séances de cotation
toutes les semaines (Lundi, Mercredi et Vendredi).
Le premier système de Cotation retenu était la
Cotation Electronique Centralisée (CEC). Les Sociétés de
Gestion et d'Intermédiation (SGI) devaient acheminer leurs ordres de
bourse à l'Antenne Nationale qui se trouve dans leur pays. L'antenne se
chargeait d'acheminer les ordres au site central de la BRVM où
s'effectuent les saisies.
A partir de 24 Mars 1999, la Bourse Régionale est
passée à la Cotation Electronique décentralisée
(CED) : chaque SGI doit se rendre à l'Antenne Nationale de son pays
pour effectuer les saisies et suivre l'évolution du marché dans
toute la sous région. A cet effet, un chronogramme a été
établi pour les jours de cotation.
La méthode de détermination des cours des titres
est le fixing depuis l'ouverture de la BRVM. Le fixing a lieu tous les jours de
cotation à 10H45 (GMT).
I.2.1.2. Le dénouement des transactions
Le dénouement des transactions se fait trois jours
ouvrés après le jour de la cotation. Depuis le 12 Novembre 2001,
la Bourse Régionale est passée à une cotation quotidienne,
soit cinq séances toutes les semaines. Les jours fériés
respectent la législation du pays où se trouve le siège de
la BRVM, c'est à dire en Côte d'Ivoire. Les actions des
sociétés cotées à la BRVM sont
évaluées quotidiennement. Ce rôle d'évaluation
découle des cotations quotidiennes. En effet, au cours des
séances de cotation, il y a rencontre entre l'offre et la demande de
capitaux. Il en résulte un cours boursier qui est le prix de l'action de
la société cotées. Grâce au cours boursier,
l'actionnaire connaît donc la valeur de ses actions. Lorsque les actions
sont évaluées, l'investisseur est orienté dans ses
décisions et arbitrages.
Le marché boursier permet de déterminer le
niveau de confiance dans la santé des entreprises. En effet, les cours
boursiers publiés quotidiennement mesurent de façon presque
permanente la valeur des titres cotés.
La valorisation repose sur des jugements de valeur que l'on
porte sur les titres et qui traduisent le degré de confiance des
investisseurs dans les entreprises et plus précisément dans leur
capacité à présenter des résultats financiers
susceptibles de donner lieu à des distributions de dividendes.
Par ailleurs, l'entrée en Bourse de l'entreprise permet
de rendre liquide les actions. Cela constitue un atout pour les actionnaires
désirant se retirer de la société pour d'autres
opportunités d'investissement.
Tableau 4 : Evolution des indices boursiers et de la
Capitalisation boursière de 1998 à 2007
* Montant en million de francs CFA
|
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Nature des opérations
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1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Capitalisation Boursière (milliards de FCFA)
|
1 018,90
|
1 074,10
|
948,3
|
976
|
990,5
|
1 108,38
|
1 279,49
|
1 623,37
|
2 476,17
|
4 303,15
|
Marché des actions (milliards de FCFA)
|
1 018,90
|
990,9
|
828,1
|
857,9
|
832,4
|
858,14
|
1 000,89
|
1 297,08
|
2 067,02
|
3 725,10
|
Marché des obligations (milliards de FCFA)
|
0
|
83,2
|
120,2
|
118,1
|
158,1
|
250,24
|
278,6
|
326,29
|
409,15
|
578,05
|
Indice BRVM 10
|
94,61
|
97,08
|
77,27
|
84,11
|
82,36
|
88,26
|
102,7
|
149,87
|
130,95
|
224,85
|
Indice BRVM Composite
|
98,05
|
91,34
|
74,76
|
77,46
|
74,34
|
76,53
|
87,61
|
112,68
|
112,65
|
199,45
|
Source: statistique CREPMF (site web)
Diagramme 1 : Diagrammes comparatifs de la capitalisation
boursière par secteur d'activité (2006 et 2007)
Secteurs
|
|
Capitalisation
|
Pourcentage
|
|
Secteurs
|
|
Capitalisation
|
Pourcentage
|
|
Variation
|
d'activités
|
|
au 29/12/2006
|
|
|
d'activités
|
|
au 31/12/2007
|
|
|
|
Industries
|
|
270 885 665 755
|
13,11%
|
|
Industries
|
|
599 351 467 650
|
16,08%
|
|
121,26%
|
Services publics
|
|
942 180 000 000
|
45,58%
|
|
Services publics
|
|
1 796 755 000 000
|
48,22%
|
|
90,70%
|
Distribution
|
|
85 452 477 600
|
4,13%
|
|
Finances
|
|
860 282 453 930
|
23,09%
|
|
906,74%
|
Finances
|
|
616 716 448 635
|
29,84%
|
|
Distribution
|
|
54 113 535 000
|
1,45%
|
|
-91,23%
|
Agriculture
|
|
116 911 103 800
|
5,66%
|
|
Agriculture
|
|
288 129 571 000
|
7,73%
|
|
146,45%
|
Transport
|
|
33 943 822 200
|
1,64%
|
|
Transport
|
|
126 611 961 200
|
3,40%
|
|
273,00%
|
Autres secteurs
|
|
927 360 000
|
0,04%
|
|
Autres secteurs
|
|
920 640 000
|
0,02%
|
|
-0,72%
|
|
|
2 067 016 877 990
|
100,00%
|
|
|
|
3 726 164 628 780
|
100,00%
|
|
80,27%
|
Source : revue trimestrielle de la BRVM ;
1er Octobre au 31 Décembre 2007
II.2.2. Analyse des activités
II.2.2.1. Le marché des
actions
La capitalisation boursière du marché des
actions s'est inscrite en progression de 6,60% entre les
3ième et 4ième trimestres 2007. Avec
l'augmentation de capital par incorporation de report à nouveau de
Ecobank Transnational Incorporated (ETI), le 06 décembre 2007,
l'augmentation de capital par compensation de créances par apport en
numéraires de la société UNIWAX, les 27 décembre
2007 et la bonne tenue des cours, la capitalisation du marché des
actions s'est accrue de 6,60%, soit un gain de 230,67 milliards à
3.726,16 milliards FCFA (4ième trimestre 2007) contre
3.495,50 milliards FCFA (3ième trimestre 2007).
II.2.2.2. Le marché des obligations
De même, la capitalisation du marché des
obligations s'est améliorée de 23,81 milliards FCFA pour se
stabiliser à 578,04 milliards FCFA contre 554,24 milliards FCFA au
2ième trimestre, soit une hausse de 4,30%. Cette progression
résulte des introductions en bourse des emprunts obligataires
suivants :
- « BOA - BURKINA FASO 5,90% 2006-2011 »
(2 milliards FCFA), le 1er octobre 2007 ;
- « BOA-MALI 5,75% 2006-2011 » (2
milliards FCFA), le 26 novembre 2007 ;
- « SOTRA 6,80% 2007-2012 » (10,20
milliards FCFA), le 03 décembre 2007 et ;
- « CELTEL BURKINA 6,35% 2007-2013 » pour
un montant de 13 Milliards, le 14 décembre 2007.
En revanche, le marché obligataire a été
marqué par :
- - l'amortissement total de l'emprunt obligataire
« BOAD 6,30% 1999-2007 » pour un montant de 2,56 milliards
FCFA, le 26 octobre 2007 et ;
- - l'amortissement partiel des emprunts :
o « BOA-BENIN 6,60% 2001-2008 » pour un
montant de 700,60 millions FCFA, le 30 octobre 2007,
o « BOA-MALI 6,75% 2006-2011 » (466,09
millions FCFA), le 20 décembre 2007 et,
o « BOA-BURKINA FASO 5,90% 2006-2011 »
(400 millions FCFA) le 20 décembre 2007.
L'activité boursière du quatrième
trimestre de l'année 2007 a été moins importante en volume
que précédemment. En revanche, l'appréciation
générale des cours a conforté la valeur des transactions
du trimestre par rapport à la période précédente.
En effet, ce sont au total 2.542.840 actions qui ont été
traitées sur le marché des actions contre 3.321.374 actions
échangées sur le trimestre passé, ce qui correspond
à une baisse de 23,44%. En ternes de capitaux, les transactions
réalisées sont passées de 22,78 milliards FCFA à
30,48 milliards FCFA soit un accroissement de 33,84%.
S'agissant du marché obligataire, quelques transactions
moins importantes ont eu lieu, entrainant un repli d'activité de 61,21%
en volume et 60,85% en valeur par rapport au trimestre précédent.
201.650 obligations ont été échangées pour une
valeur totale de 2,02 milliards FCFA au quatrième trimestre
comparativement aux 519.803 obligations traitées au troisième
trimestre pour 5,16 milliards FCFA.
Au total, le marché boursier régional a
gagné 16,35% en valeur et cédé 28,55% en volume par
rapport au troisième trimestre avec un volume de 2.744.556 titres
échangés correspondant à 32,51 milliards.Diagramme
2 : Evolution de la valorisation du flottant - SGI en titres cotés
entre les 3ième et 4ième trimestres 2007
|
|
|
|
|
|
Taux de
|
Participation
|
Pays
|
3° Trimestre 2006
|
%
|
4° Trimestre 2006
|
%
|
Variation 3° Trim
|
croissance
|
à la croissance
|
|
|
|
|
|
2007/4° Trim 2007
|
03T07/04T07
|
de la conservation
|
BENIN
|
165 545 951 589
|
13%
|
172 219 725 573
|
12%
|
6 673 773 984
|
4%
|
7%
|
BURKINA FASO
|
33 097 970 245
|
3%
|
45 120 173 510
|
3%
|
12 022 203 265
|
27%
|
13%
|
COTE D'IVOIRE
|
833 413 598 545
|
64%
|
897 535 888 682
|
65%
|
64 122 290 137
|
7%
|
67%
|
MALI
|
25 760 753 245
|
2%
|
25 858 717 340
|
2%
|
97 964 095
|
0%
|
0%
|
NIGER
|
1 783 720 235
|
0%
|
1 827 822 330
|
0%
|
44 102 095
|
2%
|
0%
|
SENEGAL
|
186 945 129 404
|
14%
|
198 469 305 485
|
14%
|
11 524 176 081
|
6%
|
12%
|
TOGO
|
46 995 424 382
|
4%
|
47 541 994 486
|
3%
|
546 570 104
|
1%
|
1%
|
TOTALISATION
|
1 293 542 547 645
|
100%
|
1 388 573 627 406
|
100%
|
95 031 079 761
|
7%
|
100%
|
Source : Revue trimestrielle BRVM, 1er octobre
au 31 décembre 2007
Source : Revue trimestrielle BRVM, 1er octobre
au 31 décembre 2007
La valorisation augmente de 95 milliards FCFA, soit une
croissance de 7% à période comparée, du troisième
trimestre 2007 au quatrième trimestre 2007. Cela s'explique
essentiellement par :
- les introductions d'environ 27,5 milliards FCFA d'emprunts
obligataires cotés réalisés au cours du
4ième trimestre 2007 :
o « BOA-BURKINA FASO 5,90% 2006-2011 »
pour 2.000.000.000 FCFA,
o « BOA-MALI 5,75% 2006-2011 » pour
2.330.450.000 FCFA,
o « SOTRA 6,80% 2007-2012 » pour
10.200.000.000 FCFA,
o « CELTEL-BURKINA FASO 6,35% 2007-2013 »
pour 13.000.000.000 FCFA.
- les émissions additionnelles d'actions nouvelles
à la cote :
o Ecobank Transnational Incorporated pour 61.228.799.500
FCFA,
o UNIWAX CI pour 4.400.000.000 FCFA.
- L'augmentation de l'indice BRVM Composite qui est
passé entre le 30/09/2007 et le 31/12/2007 de 190.47 à 199.45
points, soit une hausse nette de 4,71%.
Cette augmentation globale de la valorisation entre le
3ième et le 4ième trimestre 2007 se
repartit donc à peu près de 44% entre deux pays : le Burkina
Faso (36%) et la Côte d'Ivoire (8%), en raison de leur participation
marquée aux placements de nouveaux titres émis dans la zone et
introduits dans la cote au cours du 4ième trimestre 2007.
La répartition de la conservation des valeurs
cotées au 4ième trimestre 2007 est concentrée
sur trois pays majeurs représentant 87,67 milliards FCFA soit 90% de la
valorisation totale : la Côte d'Ivoire (65%) en raison de
l'introduction à la cote de l'emprunt obligataire « SOTRA
6,80% 2007-2012 » principalement placée en Côte
d'Ivoire ; le Sénégal (14%) en raison de la hausse nette de
la valeur SONATEL dont les SGI du Sénégal détiennent une
quote-part assez importante de la valorisation des portefeuilles et le
Bénin (12%).
Les émissions nouvelles profitent pleinement au volet
régional du marché financier tout en facilitant progressivement
l'équilibrage entre les pays.
Diagramme 3 : Evolution des indices BRVM 10 et BRVM
Composite de 1998 à 2007 Source : statistique BRVM 2007
(site web)
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Indice BRVM 10
|
94,61
|
97,08
|
77,27
|
84,11
|
82,36
|
88,26
|
102,7
|
149,87
|
130,95
|
224,85
|
Indice BRVM Composite
|
98,05
|
91,34
|
74,76
|
77,46
|
74,34
|
76,53
|
87,61
|
112,68
|
112,65
|
199,45
|
De 1998 à 1999, les indices <<BRVM 10>> et
<<BRVM Composite>> sont passés respectivement de 94,61
points et 98,05 à 97,08 points et 91,05 points. Cette étape
constitue la phase de lancement avec l'introduction à la cote de
plusieurs sociétés.
En 2000, nous constatons une chute générale des
cours due à la crise socio-économique que traverse la zone UEMOA.
Cette crise a poussé la majorité des investisseurs à
céder leurs titres provoquant la chute des cours, l'offre étant
supérieure à la demande.
Depuis 2001, les indices <<BRVM 10>> et
<<BRVM Composite>> ne cessent de progresser, passant respectivement
de 82,36 points et 74,34 points en 2002 à 224,85 points et 199,45 points
en 2007.
Cette remontée des indices boursiers s'est faite en
relation avec les résultats positifs obtenus au niveau des
différents compartiments du marché financier. Toutefois, il est
important de signaler une remontée du cours des actions SONATEL.
Sur le marché des titres, de 83,2 Millions en 1999 nous
passons en 2007 à 578,05 Millions avec une évolution
significative à partir de 2002.
Tableau 5 : Toutes les compositions de l'indice BRVM 10
en 2007 Source : année boursière
2007
2007
|
02 Janvier au 31 Mars
|
01 Avril au 30 Juin
|
01 Juillet au 30 Septembre
|
01 Octobre au 31 Décembre
|
1
|
SONATEL SN
|
ECOBANK TRANS. INCORP. TG
|
ECOBANK TRANS. INCORP. TG
|
ECOBANK TRANS. INCORP. TG
|
2
|
ECOBANK TRANS. INCORP. TG
|
SONATEL SN
|
SONATEL SN
|
SONATEL SN
|
3
|
SAPH CI
|
SAPH CI
|
SAPH CI
|
SAPH CI
|
4
|
SITAB CI
|
SOGB CI
|
PALM CI
|
PALM CI
|
5
|
BOA BENIN BN
|
CIE CI
|
SOGB CI
|
SOGB CI
|
6
|
SGB CI
|
BOA BENIN BN
|
BICI CI
|
FILTISAC CI
|
7
|
NESTLE CI
|
SDV - SAGA CI
|
BOA BENIN BN
|
CIE CI
|
8
|
BICI CI
|
SGB CI
|
FILTISAC CI
|
BICI CI
|
9
|
CIE CI
|
PALM CI
|
SHELL CI
|
SIVOA CI
|
10
|
SIVOA CI
|
FILTISAC CI
|
CIE CI
|
SITAB CI
|
ECOBANK TRANSNATIONAL INCORPORATED est resté le plus
actif avec une occupation de la première place durant les trois derniers
trimestres 2007.
Le deuxième trimestre se caractérise par la
sortie de SITAB-CI et NESTLE-CI, mais aussi par l'arrivée de PALM-CI et
FILTISAC-CI. Le troisième trimestre se caractérise par la sortie
de la SDV-SAGA-CI et de SGB-CI. Ils furent remplacés par SHELL-CI et
BICI-CI. Enfin, le dernier trimestre a enregistré la sortie de BOA
BENIN-BN. Nous remarquons l'entrée de la SIVOA-CI.
CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE
Les points essentiels qui ressortent de la présentation
et des activités du marché financier en général, et
de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières en particulier,
sont :
- Les forces : Nous
sommes face à un marché financier et d'une bourse de valeurs
mobilières à caractère régional, dont les acteurs
sont issus des différents pays unis au sein de l'Union Economique et
Monétaire de Ouest Africaine. De cette régionalisation ressort
les éléments suivants :
- l'interconnexion entre les états dans le cadre du
financement des entreprises,
- la population est forte, donc l'existence d'une grande
capacité d'absorption du marché,
- un marché jeune, donc un fort potentiel
d'évolution,
- l'existence d'un dépositaire central et d'une banque
de règlement,
- un marché organisé.
- Les faiblesses :
Malgré le caractère régional de la BRVM, nous
constatons :
- une insuffisance de ressources générées
par le marché,
- une insuffisance d'intervenant et des émissions,
- un faible niveau de transactions.
INTRODUCTION A LA DEUXIEME PARTIE
La crise du système bancaire de la décennie 1980
a mis en relief les limites du financement accru de l'économie par la
monnaie centrale. Ainsi, il est apparu nécessaire de créer les
conditions d'une mobilisation de l'épargne intérieure aux fins du
financement du développement des entreprises, la monnaie centrale ne
devant jouer qu'un rôle d'appoint.
Dans cette deuxième partie, nous ferons un diagnostic
critique de la BRVM dans le cadre du financement des entreprises cotées
de l'espace UEMOA.
Cette démarche permettra d'apprécier les forces
et les faiblesses de la BRVM en tant qu'outil de financement des entreprises et
de l'économie.
Nous procèderons d'abord à une étude de
l'existant des types de financement des entreprises dans l'espace UEMOA, puis
à une critique du mode de financement de celles-ci.
I : LES
ALTERNATIVES DE FINANCEMENT DES ENTREPRISES DANS LA ZONE UEMOA
I.1. LES
SOURCES DE FINANCEMENT
I.1.1. Les sources traditionnelles de
financement
Les sources traditionnelles de financement font
référence aux modes de financement qui existaient dans la majeure
partie des pays de la zone UEMOA avant la création et le
démarrage des activités de la BRVM. Nous les mettons en
évidence à partir du passif du bilan comptable que nous
décrirons. Les limites de ces modes de financement sont ensuite mises en
évidence à partir d'une analyse du risque d'entreprise.
Le Système Comptable Ouest Africain (SYSCOA) en vigueur
depuis janvier 1998 sur l'ensemble de la zone UEMOA distingue trois (3) bilans
: le bilan du système normal pour les grandes entreprises, le bilan du
système allégé pour les PME et, le bilan du système
minimal de trésorerie pour les entreprises opérant dans le
secteur dit informel. Nous avons retenu de présenter le passif du bilan
normal car, nous le verrons dans la section suivante, la BRVM est
destinée à des entreprises d'une certaine taille qui les
différencient des PME ou des entreprises informelles.
Le bilan comptable, s'il faut en donner une définition,
serait ce tableau à deux (2) colonnes principales qui représente
à un moment donné la situation économique du patrimoine
d'une entreprise. L'une des colonnes présente l'origine des ressources
(passif) et, la seconde l'utilisation des ressources (actif). Il en
résulte la possibilité de pouvoir déduire les moyens de
financement d'une entreprise à partir des éléments du
passif.
La structure du passif du bilan distingue quatre (4) grandes
masses : les capitaux propres et ressources assimilées, les dettes
financières et ressources assimilées, le passif circulant et la
trésorerie - passif. Notre propos ne vise pas a priori à
détailler les éléments de chaque rubrique. En effet, notre
objet est de pouvoir identifier les sources de financement. Néanmoins,
lorsque cela sera nécessaire, nous entrerons dans les détails des
différentes rubriques.
I.1.1.1. Les capitaux propres et ressources
assimilées.
Il s'agit de l'ensemble des ressources appartenant à
l'entreprise et/ou aux entrepreneurs au cours d'un exercice comptable (le
SYSCOA retient l'année civile). Ces ressources peuvent avoir trois (3)
origines : le capital social, les bénéfices non distribués
et la dotation aux amortissements. Le capital social provient des apports des
actionnaires (sociétés par actions) ou des entrepreneurs (autres
formes de sociétés). Le capital social est indispensable pour la
constitution de l'entreprise et il peut à tout moment être
augmenté dans le respect des règles juridiques et comptables en
vigueur. L'augmentation de capital peut être faite par incorporation des
réserves ou par l'émission d'actions nouvelles placées
auprès des actionnaires de l'entreprise et leurs alliés, d'un
particulier spécialisé et/ou sur un marché de capitaux.
En revanche, les bénéfices non distribués
proviennent de l'activité récurrente ou exceptionnelle de
l'entreprise. Ces bénéfices ne sont pas distribués pour
deux (2) raisons. Premièrement, la loi fait obligation à toute
entreprise de constituer une réserve obligatoire à concurrence de
10% du capital social. Deuxièmement, les actionnaires ou associés
de l'entreprise peuvent volontairement renoncer à distribuer des
dividendes afin de constituer des réserves dites facultatives. Enfin,
les dotations aux amortissements qui représentent une possibilité
légale de reconstitution du parc immobilier et mobilier de l'entreprise.
Elles sont considérées, dans la réalité comptable,
comme faisant partie des charges de l'entreprise. Leur montant est fonction des
immobilisations et de la politique fiscale en matière
d'amortissement.
Il ressort que l'entreprise peut disposer de trois (3) moyens
pour se financer : les actionnaires de départ, les
bénéfices de l'activité et l'émission publique
d'actions. Dans le dernier cas, l'entreprise peut recourir à une
émission d'actions sur un marché financier.
I.1.1.2. Les dettes financières et ressources
assimilées
Il s'agit essentiellement de dettes d'échéance
moyenne ou longue, des dettes de crédit bail et aussi des provisions
pour risques et charges. La dette d'échéance moyenne ou longue
est composée principalement de l'endettement obligataire, des titres de
créances négociables (TCN) et de l'emprunt bancaire. Elle
provient dans la plupart des cas des professionnels de crédit, en
l'occurrence les banques, le marché des capitaux et les
établissements de crédit. De plus, elle peut également
avoir pour origine les comptes courants d'associés bloqués qui
représentent une créance longue des associés sur leur
entreprise.
Par contre, le crédit bail n'a qu'une seule origine,
les institutions financières spécialisées en crédit
bail ou leasing.
Quant aux provisions pour risques et charges qui figuraient
dans les plans antérieurs à l'intersection des capitaux propres
et des dettes financières, elles sont désormais incluses dans les
dettes financières. Considérées comme des dettes, leur
constitution doit être justifiée. Il s'agit d'une créance
de l'entreprise sur elle-même.
On peut alors distinguer plusieurs sources d'endettement pour
le financement de l'entreprise : le marché des capitaux, les banques et
les établissements de crédit, les institutions de crédit
bail ou leasing, les associés de l'entreprise et l'entreprise
elle-même.
I.1.1.3. Le passif circulant
Le passif circulant est constitué des ressources
fluctuantes essentiellement dues à l'activité d'exploitation, ou
régulière, de l'entreprise. Cette rubrique comporte
principalement les comptes de tiers : fournisseurs, états, organismes
sociaux, clients etc. L'entreprise peut obtenir respectivement de ses
fournisseurs, des organismes sociaux et étatiques, un
différé de paiement de leurs prestations et/ou un
différé de versement des taxes et impôts. De plus, elle
peut recevoir de ses clients des avances sur des commandes et, détenir
pendant une courte période les dividendes des actionnaires. On retrouve
également sous la rubrique les comptes courants associés
non-bloqués qui sont des dettes de courte période, consenties par
les actionnaires de l'entreprise.
Lorsque les dirigeants d'entreprises font preuve d'une grande
habilité dans la gestion, ils peuvent tirer un important avantage de la
gestion des flux du passif circulant en évitant les tensions de
trésorerie et la cessation de paiement. Ainsi, l'entreprise dispose pour
ses activités d'exploitation, des sources de financement
déductibles des comptes de tiers (fournisseurs, Etat, actionnaires,
organisme sociaux et clients). En général, la fréquence et
le volume de ses comptes de tiers dépendent de la nature de
l'activité de l'entreprise. Par exemple, dans certaines
activités, à l'exception des crédits fournisseurs
réguliers et assez substantiels, les autres comptes de tiers sont
relativement moins fréquents et plus faibles en volume.
I.1.1.4. La trésorerie - passif
La trésorerie-passif comprend, outre les crédits
de trésorerie (avances, concours bancaires et soldes créditeurs
de banques), des crédits d'escomptes, qui correspondent au montant des
effets escomptés en cours et non- échus. La banque est au coeur
de ces opérations qu'il s'agisse aussi bien des concours bancaires, des
découverts ou, des remises à l'escompte d'effets de commerce.
L'entreprise a recours, à cet effet, au système bancaire pour
couvrir ses besoins de trésorerie.
Le passif du bilan récapitule les ressources de
l'entreprise à un moment donné, ce qui permet, entre autres, de
déduire les sources de financement possibles pour l'entreprise.
Dans cette sous-section, il est ressorti une diversité
de sources de financement pour l'entreprise en zone UEMOA : banques,
entreprises, marché des capitaux, actionnaires, Etats et
établissements spécialisés en capital - action ou en
crédit-bail. Une fois les sources de financement identifiées, il
apparaît opportun de revenir sur chacune d'elles afin d'exposer leurs
limites. La sous-section suivante poursuit un tel objectif.
I.2. Le financement par la BRVM
Le marché des capitaux offre deux (2) types de
financement aux entreprises : des dettes et des capitaux propres. Les dettes
sont négociées sur deux (2) différents marchés : le
marché monétaire qui est le segment de court terme du
marché des capitaux et le marché obligataire le segment de long
terme. Ce dernier marché et le marché des capitaux sont connus
depuis septembre 1998 en zone UEMOA sous l'appellation de Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).
Le marché monétaire comporte deux (2)
compartiments : le marché interbancaire réservé aux
professionnels bancaires et, le marché des titres de créances
négociables qui propose à tous les agents économiques,
notamment aux entreprises industrielles et commerciales, des actifs
standardisés.
C'est ce dernier compartiment qui nous intéresse, car
il est une alternative de financement pour les entreprises non bancaires. Pour
se financer sur le marché monétaire, les entreprises
émettent des actifs financiers de court terme qui sont des billets
à échéance représentant un droit de créance
portant intérêt. Les titres émis sont négociables
sur un marché réglementé, d'où l'appellation de
titres de créances négociables (TCN) ; ils n'ont pas vocation
à être cotés en bourse.
Les TCN qui ont cours légal dans la zone UEMOA sont :
les billets de trésorerie, les certificats de dépôts, les
bons des établissements financiers, les bons des institutions
financières régionales et les bons du trésor. Les
émetteurs de chaque catégorie de bons sont définis de
façon restrictive de même que les souscripteurs. Ils sont
limités aux personnes morales.
I.2. LES LIMITES DES SOURCES DE FINANCEMENT
I.2.1. Les sources traditionnelles de
financement
La section précédente a permis de déduire
différentes sources de financement pour l'entreprise en zone UEMOA. Il
s'agit maintenant de présenter chaque mode de financement avec ses
limites. Nous décrirons successivement l'autofinancement de
l'entreprise, les actionnaires d'origine, le crédit interentreprises, la
banque, les établissements de crédit bail, le capital risque, les
institutions du système financier décentralisé et le
marché des capitaux.
I.2.1.1. L'autofinancement
Le financement interne ou autofinancement a une composante
normale et exceptionnelle. La composante normale est au sens strict
l'autofinancement ; elle est habituellement constituée par la dotation
aux amortissements et le bénéfice net non distribué. Son
niveau est fonction des charges qui viennent en réduction de
l'excédent brut d'exploitation et de la politique de distribution de
dividendes adoptée par les propriétaires de l'entreprise. La
seconde composante du financement interne provient des ressources
exceptionnelles résultantes d'opérations affectant le patrimoine
: cessions de biens meubles et immeubles ou de participations etc. Il s'agit en
fait d'opérations de désinvestissement. Par conséquent,
leurs flux ne peuvent qu'être conjoncturels.
L'autofinancement est en général la source
privilégiée de financement des entreprises. La raison
généralement avancée est la disponibilité
immédiate des ressources, leur usage sans aucune condition restrictive
et, surtout pour le dirigeant d'entreprise, aucune ingérence
extérieure dans la gestion de l'entreprise ou d'obligation de
révélation de l'information sur la situation financière de
l'entreprise. Toutefois, l'autofinancement est non seulement un frein à
la mobilité de l'épargne d'un secteur à un autre, mais est
rarement suffisant pour couvrir tous les besoins de financement des
entreprises.
I.2.1.2. Les actionnaires d'origine
Ils participent au financement de leur entreprise en apportant
des capitaux propres et, occasionnellement, des dettes. Toutefois, dans nombre
de cas, les actionnaires d'origine arrivent à couvrir difficilement les
besoins de croissance de leur entreprise. Ils ont soit des moyens
extrêmement limités, soit par souci de diversification, ils
préfèrent ne pas tout investir dans une seule affaire.
I.2.1.3. Les crédits interentreprises
Le crédit interentreprises existe en zone UEMOA et il
serait assez risqué en l'absence de statistiques de faire une estimation
de son importance. Néanmoins, on note que pour une entreprise quelconque
le crédit interentreprises représente un apport net de ressources
si le montant des crédits consentis à ses clients est
inférieur à celui accordé par ses fournisseurs. Dans le
cas inverse le crédit interentreprises se transforme en emploi et
diminue les ressources de l'entreprise.
Dans la relation de crédit interentreprises, il ne peut
y avoir de crédit s'il n'existe pas de confiance entre les partenaires.
Le plus souvent la confiance s'installe lorsqu'il existe une garantie (caution
ou intermédiaire financier) capable de palier, à
l'échéance, l'incapacité du débiteur. Autrement,
comme la date d'échéance de la dette fournisseur est moins une
variable aléatoire que celle des créances clients
(problème de recouvrement), il faut, pour un bon fonctionnement du
crédit interentreprises, une tierce personne. Il s'agit en
général d'un établissement financier ou d'une banque qui
apporte ce concours ponctuel de court terme moyennant une
rémunération. Le crédit interentreprises reste alors
lié aux concours ponctuels de court terme des établissements
financiers ou bancaires qui, dans la majorité des cas, garantissent la
bonne fin du crédit. Il en résulte que le crédit
interentreprises a un coût qui ne le rend pas disponible à toutes
les entreprises.
I.2.1.4. La banque
La banque intervient dans le financement des entreprises en
offrant des dettes et des services financiers : c'est la fonction
d'intermédiation de la banque. Celle-ci est très importante en
zone UEMOA car il n'existait pas, et cela jusqu'à un passé
récent, un marché financier dans tous les pays de la zone. C'est
pourquoi, en matière de couverture des besoins de financement de
l'économie en général et particulièrement pour les
entreprises, le monopole des banques est quasi-total. Pour les Etats, il faut
souligner les aides, les dettes et les financements spéciaux des projets
émanant de l'étranger tels que ceux de la Banque Africaine de
Développement, de la Banque Ouest Africaine de Développement, de
la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International, du Fonds
Européen de Développement, de l'Union Européenne etc.
Cependant, le monopole des banques n'est pas synonyme de
couverture adéquate des besoins de financement de l'économie et
particulièrement de ceux des entreprises. En effet, dans leur fonction
d'intermédiation, les banques consentent deux (2) types de prêts.
Nous avons d'une part, les prêts à court terme (un an au plus) et,
d'autre part, les prêts à moyen ou à long terme. Les
particuliers sont éligibles aux prêts de court terme
(crédits de consommation), et aux prêts de long terme
(crédits immobiliers). En revanche, les entreprises sont rarement
éligibles sur le moyen et long terme, mais le sont plus sur le court
terme (crédit de trésorerie et de fonctionnement). Il en
résulte que les banques ont une politique de crédit assez
particulière en raison de la structure des dépôts de leurs
clients.
Les banques commerciales privées, comme toutes les
entreprises, sont mues par la recherche du profit. Cela revient, en terme
bancaire, à maximiser son produit net bancaire, c'est-à-dire le
total des intérêts et commissions perçues sur les banques
et la clientèle, déduction faite des intérêts et
commissions versées aux banques et à la clientèle
notamment au titre de la rémunération des dépôts. En
agissant sur les produits des emplois et sur les coûts des ressources,
les banques atteignent leur objectif. En effet, agir sur les produits des
emplois pour les banques consiste à jouer sur deux (2) vecteurs :
augmenter le volume des emplois sur la clientèle saine d'une part et,
limiter les risques pour éviter d'avoir ultérieurement à
constituer des provisions pour créances douteuses d'autre part.
Pour être conforme à ce principe, les banques
sélectionnent leur clientèle en tenant compte de leur structure
financière, de la structure du personnel de la direction du
crédit de la banque et des opportunités du marché
interbancaire. La structure financière de la clientèle est
évaluée à travers l'étude du bilan (ratio
d'autonomie financière) et du compte d'exploitation (soldes
intermédiaires de gestion). L'autonomie financière
s'évalue par l'importance des fonds propres par rapport au total du
bilan, aux immobilisations, mais aussi par l'importance du fonds de roulement.
En ce qui concerne le fonds de roulement (FR) requis, il est commandé
par celui du besoin de financement d'exploitation ou besoin en fonds de
roulement (BFE ou BFR). Une insuffisance en FR amène la banque à
exiger de l'entrepreneur ou des actionnaires ou des associés, des
apports complémentaires en fonds propres (augmentation de capital ou en
comptes courants associés bloqués), étant entendu que la
rentabilité des activités ne doit pas souffrir d'insuffisances,
hypothéquant ainsi l'avenir de l'entreprise. Autrement, l'entreprise
doit présenter en plus, une surface financière acceptable
(l'endettement bancaire ne doit pas excéder les fonds propres) et, doit
avoir une rentabilité jugée satisfaisante en comparaison avec
d'autres entreprises concurrentes du même secteur. L'insuffisance du
fonds de roulement et l'incapacité des entreprises à augmenter
leurs capitaux propres est l'étape majeure au cours de laquelle une
décision doit être prise relativement au dossier de demande de
crédit. En effet, l'augmentation des fonds propres indispensables pour
relever le niveau du fonds de roulement était un problème majeur
pour la plupart des entreprises confrontées à l'absence d'un
marché financier.
Une fois la question du fonds de roulement
dépassée, la banque examine la qualité de la gestion par
la structure des charges (frais de personnel et frais financiers) et par la
réalité du bénéfice (celui-ci doit être
généré par l'exploitation courante et non par des facteurs
exogènes ou temporaires, tels que les plus-values de cessions, gains de
changes ou les sous - amortissements des immobilisations etc.). La
non-satisfaction de ces conditions aboutit à l'exclusion de certains
clients, mais paradoxalement la satisfaction des mêmes conditions
n'engendre pas l'octroi systématique du crédit.
En effet, les banques n'ont pas d'obligation d'accorder des
crédits à leurs clients sains si la structure du personnel de
leur direction de crédit ne permet pas de supporter une
éventuelle augmentation du volume des concours, surtout lorsque les
clients sont de petites affaires ponctuelles. De même, les banques
refuseront d'octroyer du crédit lorsque les opportunités du
marché interbancaire sont plus lucratives.
Cette brève présentation de l'action sur les
emplois montre les difficultés qui se présentent aux entreprises
désireuses d'obtenir un financement. Toutefois, le fait que les banques
soient des entreprises commerciales ne justifie pas toute la politique de
crédit orientée sur le court terme. En effet, les normes
bancaires et les mesures de prudence auxquelles sont soumises les banques
commerciales sont des aspects non- négligeables de la politique bancaire
de financement des entreprises.
Par prudence et par souci du respect de la
réglementation bancaire, les banques se limitent au crédit de
court terme lorsqu'elles ne placent pas leur excédent de
trésorerie sur le marché monétaire et rarement dans les
participations. L'excès de prudence des banques a conduit à une
faible progression du crédit à la clientèle (+1,7%) en
1999 pour se situer à 2.790 milliards de FCFA. Relativement aux
ressources sur la même période les banques sont restées
liquides d'au moins 3.271 milliards de FCFA7(*).
Les mesures de prudence tirent leur raison d'être dans
le fait que l'octroi de crédit par les banques est créateur de
monnaie. En effet le phénomène de création
monétaire est indissociable du crédit. Prêter de l'argent
pour les banques entraîne une création de monnaie (les
dépôts en banque servent d'assise aux crédits qui
engendrent la création de monnaie). Par conséquent, l'octroi
incontrôlé du crédit engendre une création
anarchique de monnaie. Il en résulte des distorsions des
équilibres économiques, à commencer par l'inflation, qui
engendre une baisse du pouvoir d'achat de la monnaie à
l'intérieur du pays, mais aussi à l'extérieur avec une
tendance à la dépréciation de la monnaie nationale par
rapport à une monnaie de référence. Afin d'éviter
de telles conséquences, l'essor des crédits par les banques est
limité par les autorités monétaires. Ainsi, la Banque
Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) définit à
priori un certain nombre de règles dont : n'octroyer des crédits
qu'aux clients jugés solvables comme partout ailleurs ; lier le
volume des demandes de crédits de la clientèle à
l'évolution de la conjoncture par le biais du respect des seuils minima
de ratios de gestion ; de fixer de plafonds de progression des cours
(encadrement des crédits) ; de constituer des réserves
obligatoires non-rémunérées représentant une
certaine proportion des dépôts à vue et à terme et,
inciter les banques à arrêter la croissance de leurs ressources
clientèles qui sont les assises de crédits nouveaux etc.
A la lumière de cette présentation la conclusion
est sans appel : la banque en zone UEMOA ne peut pas être une source de
financement appropriée pour les besoins de moyen et long terme des
entreprises.
I.2.1.5. Les établissements de crédit -
bail
Le crédit-bail ou leasing permet de financer par dettes
l'acquisition d'immobilisation sans aucune garantie préalable et en
fonction des cash flow générés par ladite immobilisation.
La société de leasing reste propriétaire de
l'immobilisation pendant l'exploitation jusqu'au remboursement de la dette. Le
crédit bail est une source de financement qui offre des avantages
certains pour les PME qui, le plus souvent, ont des difficultés à
fournir des garanties aux banques pour la demande de crédit à des
fins d'acquisition d'immobilisations ou d'investissements. Toutefois, les taux
d'intérêt appliqués au crédit-bail restent
supérieurs à ce que prélèvent les banques sur les
avances de trésorerie et les prêts à court terme. La raison
est que le marché des capitaux que doit utiliser les
sociétés de crédit-bail pour financer leurs
opérations est peu développé, ce qui renchérit par
conséquent le coût de leurs ressources. Néanmoins, le
crédit bail malgré son apparition récente et son
coût élevé, connaît une activité relative par
rapport au capital risque.
I.2.1.6. Le capital risque
Le capital risque est un financement temporaire sous forme de
capital - action ou de prêts, dont la rentabilité est liée
aux profits et qui assure un certain contrôle sur la gestion de
l'entreprise.
Les entreprises de la zone UEMOA peuvent disposer de cette
possibilité d'apport en capitaux propres offert par ce genre de
société. Au sens strict, il y a une société de
capital risque dans la zone UEMOA (Cauris Investissement), mais il y a des
sociétés financières qui pourraient fournir du capital
risque dans le cadre d'arrangement financier approprié. Le capital
risque est encore embryonnaire et son développement est
conditionné à un environnement qui favorise l'initiative
privée, un régime fiscal qui facilite les opérations de
capital risque, un mécanisme approprié pour absorber les pertes,
et une `porte de sortie', par exemple une bourse des valeurs
mobilières. Ces conditions expliquent en partie pourquoi ce mode de
financement demeure non opérationnel. Toutefois, à ces conditions
s'ajoutent des freins sociologiques d'une grande importance, telle la
non-prédisposition du chef d'entreprise à ouvrir le capital de sa
société à des particuliers ou des entités qu'il ne
connaît pas personnellement.
I.2.1.7. Les institutions financières
décentralisées
Avant 1993, l'activité financière
décentralisée désignait les opérations de toutes
entités hors du champ d'action juridique, réglementaire et
prudentiel des autorités monétaires et financières, telles
les associations d'épargne et de crédit, les tontines, les
prêteurs sur gages et les encaisseurs de fonds etc.
L'essor et le poids des institutions de micro finance, plus de
1136 caisses d'épargne et crédit dans la zone en 19938(*), a donné lieu en
décembre 1993, à l'instauration d'une loi cadre appelée
projet d'appui à la réglementation des mutuelles d'épargne
et de crédit (PARMEC)9(*). Le but de cette loi est de sécuriser les
opérations par l'instauration de règles prudentielles propres
à prévenir des abus pour préserver la viabilité des
institutions, la règlementation des dépenses, l'accroissement de
la crédibilité des institutions et, enfin le renforcement de la
capacité et de l'autonomie financière de ces institutions pour
leur regroupement en réseaux.
Ainsi, ce circuit financier sort désormais du cadre
informel pour rejoindre un système beaucoup plus formel, mais moins
formel que le système bancaire. Il reste principalement
caractérisé par ces activités semi - formelles qui, pour
l'essentiel, se déroulent à petite échelle tant pour ce
qui est du nombre de ses membres que de l'importance des opérations.
Elles sont particulièrement appropriées pour la
mobilisation de l'épargne : 62 milliards de FCFA de dépôts
en décembre 199710(*). La force et la persistance du secteur financier
décentralisé tiennent à plusieurs faits.
Premièrement, à ses coûts d'information et de transactions
relativement faibles. Deuxièmement, et surtout, au fait qu'il est d'un
accès facile pour les groupes à faible revenu et, que les
possibilités d'accès aux crédits sont plus importantes que
le prix du crédit. Par exemple, en fin décembre 1997, on notait
plus de 66 milliards de FCFA d'en cours de crédits. Toutefois, comme le
système bancaire, le crédit octroyé ne couvre que des
besoins de court terme et sont localisés en milieu rural (plus de 90% du
crédit).
De plus, on reproche à ce système le transfert
spatial de l'épargne (canalisation du monde rural vers les zones
urbaines), la prédominance des transactions en espèces et la non-
transformation de l'épargne. En somme, son faible rôle
d'intermédiation et sa circonscription à des groupes cibles tels
: les femmes, les ouvriers agricoles, les paysans, les artisans et les PME
[BAYALA, 2002].
Du point de vue du financement de l'entreprise, le circuit
financier décentralisé présente les mêmes
insuffisances que le secteur bancaire (crédit de court terme) et, se
limite à un public cible bien précis. A vrai dire, il s'agit
d'une réplique du système bancaire à une autre dimension,
ce qui par conséquent, ne résout guère les besoins de
financement de long terme des agents économiques,
particulièrement ceux des entreprises.
I.2.2. Les contraintes liées à la
levée des fonds sur la BRVM
I.2.2.1. L'accès au
marché
Les conditions liées à l'accès au
marché primaire, c'est-à-dire l'appel public à
l'épargne ou l'emprunt privé, sont si restrictives qu'elles
excluent d'emblée les PME et les PMI. En effet, seules les entreprises
dont le capital est ouvert à au moins cent (100) personnes sont
éligibles au marché.
Parmi les entreprises les plus dynamiques et à fort
potentiel, on compte de nombreuses PME et PMI dont la répartition du
capital ne satisfait pas cette condition. De plus, les grandes entreprises sont
généralement des succursales de certaines multinationales ;
leur financement étant le fait de leurs maisons mères.
I.2.2.2. La fiscalité et les garanties
I.2.2.2.1. La fiscalité :
Une bonne politique d'harmonisation des législations
fiscales passe par une connaissance des régimes existants et par une
réelle perception de leur impact sur le fonctionnement du marché
financier. Le constat qui ressort de notre analyse, c'est que les
systèmes fiscaux actuels sont inadaptés et ne favorisent pas un
développement harmonieux du système financier régional.
L'inadaptation des systèmes fiscaux apparaît
globalement à travers l'imposition des revenus en général.
Les Etats membres de I'UEMOA ont hérité leurs systèmes
fiscaux de la colonisation. Ces systèmes ont donc pour base le droit
fiscal français pour ce qui est des pays francophones, et le
système fiscal portugais pour ce qui est de la Guinée Bissau.
Mais, contrairement aux systèmes d'emprunt qui ont connu une rapide
évolution induite par le développement économique et
social, les systèmes fiscaux des pays de I'UEMOA comme ceux des autres
pays en voie de développement sont restés figés, presque
en l'état de leur réception.
L'essentiel des réformes fiscales est dicté par
des considérations budgétaires, la préoccupation
première des Pouvoirs Publics étant de combler le
« gap » qui existe entre d'une part, des dépenses
publiques qui ne cessent d'augmenter, et d'autre part, des recettes fiscales
dont la maîtrise reste incertaine.
Cette situation explique la complexité et la lourdeur
de ces systèmes fiscaux qui n'ont pas connu de véritables
réformes de fond allant dans le sens de leur modernisation et de leur
simplification.
La complexité des systèmes fiscaux
apparaît d'abord à travers l'existence, encore dans certains Etats
comme la Côte d'ivoire, le Bénin, le Niger, de la vieille
méthode d'imposition cédulaire des revenus qui combine, d'une
part une imposition distincte de chaque catégorie de revenu et d'autre
part, un impôt de superposition: impôt général sur le
revenu. Dans certains Etats, comme le Sénégal, où le
système d'imposition cédulaire n'existe plus
théoriquement, la technique d'imposition des revenus des personnes
physiques en vigueur, qui allie des droits proportionnels par catégorie
de revenu et un droit progressif s'ajoutant auxdits droits, ressemble beaucoup
au système d'imposition cédulaire.
L'on note aussi l'existence de techniques complexes de
paiement de l'impôt sur le revenu avec, dans la plupart des Etats, un
système de paiement par anticipation basé sur le versement
d'acomptes provisionnels dont la méthode de calcul est très
difficile à maîtriser ; ce qui occasionne des redressements
fiscaux et l'application de pénalités préjudiciables aux
entreprises.
Quant à la lourdeur des prélèvements
fiscaux, elle s'explique par la portion congrue des contribuables qui sont
connus des administrations fiscales de ces pays et qui s'acquittent
correctement de leurs obligations fiscales.
En effet, il y a dans tous ces pays une coexistence entre,
d'une part, un secteur dit moderne avec des entreprises
régulièrement déclarées auprès de
l'administration fiscale, et d'autre part, un secteur traditionnel
qualifié d'informel, officiellement inconnu de l'administration fiscale,
qui occupe une bonne frange de la population. Le poids des
prélèvements fiscaux est ainsi supporté par les
entreprises du secteur dit formel et par les salariés. Cela se traduit
naturellement par la lourdeur de la charge fiscale pour ces entreprises alors
que, paradoxalement, le niveau de la pression fiscale est relativement
très bas dans tous ces pays.
Pour ce qui concerne les revenus des valeurs
mobilières, des différences fondamentales existent entre les
Etats membres aussi bien par rapport aux taux d'imposition que par rapport aux
modalités d'imposition.
Concernant les taux d'imposition, les disparités sont
frappantes. A titre d'exemple, le taux de droit commun de la retenue à
la source sur les produits d'actions est de 18% au Bénin, 25% au Burkina
Faso, 10% au Sénégal et 12% en Côte d'ivoire (pour ce qui
est des dividendes distribués par les sociétés non
cotées à la BRVM). Les revenus d'obligations connaissent
également d'importantes disparités: 6% au Burkina, 12% en
Côte d'Ivoire, 25% au Niger.
Il est certain que de tels systèmes fiscaux ne
favorisent pas le développement d'un marché financier
intégré.
Dans un contexte de marché financier régional,
comme celui de l'UEMOA, dont l'ambition est de promouvoir l'épargne
intérieure et la mobilité des capitaux, la fiscalité
applicable aux revenus de valeurs mobilières ne peut être neutre.
En effet, le choix des placements de capitaux étant dicté, entre
autres facteurs déterminants, par des considérations fiscales,
les investisseurs avertis seront plus attirés par les Etats offrant des
avantages fiscaux les plus attractifs.
Or, les disparités que nous avons relevées entre
les régimes fiscaux en vigueur dans les différents Etats de
l'UEMOA constituent des facteurs réels de distorsion parce que pouvant
considérablement influer sur la mobilité des capitaux et
même sur l'investissement en valeurs mobilières du fait de leur
complexité et de leur lourdeur. En outre, la complexité des
systèmes en vigueur dans les Etats membres de l'UEMOA et
l'imprécision de certaines dispositions fiscales dans beaucoup de
situations constitue une cause d'insécurité juridique pour les
investisseurs non locaux.
Par essence, la règle de droit fiscal doit garantir la
sécurité juridique de ses destinataires. Cette règle doit
donc permettre de déterminer avec certitude le montant des impositions
mise à la charge d'un contribuable. La sécurité fiscale
des contribuables dépend du degré de précision avec lequel
est déterminé le champ d'application des règles de droit
fiscal. Aussi, tant que cette sécurité juridique ne sera pas
assurée dans l'UEMOA par une politique adaptée de simplification
et d'harmonisation des législations fiscales, il sera difficile
d'attitrer les capitaux étrangers.
I.2.2.2.2. Les garanties :
Conformément aux dispositions réglementaires
actuellement en vigueur, l'émission d'un emprunt obligataire sur le
Marché Financier Régional requiert la production préalable
d'une garantie à première demande destinée à
couvrir à hauteur de 100%, en principal et en intérêts, le
risque de défaillance de l'emprunteur.
Du point de vue de l'organe régulateur, cette exigence
vise la protection des investisseurs dans un contexte de marché
naissant.
Cette disposition est jugée contraignante par les
acteurs du marché, dans la mesure où elle ne permet pas un
accès aisé à tous les émetteurs.
En effet, il a été observé que le
coût élevé d'obtention des garanties renchérit le
taux de sortie des financements obtenus par le biais du marché. De
même, les formalités administratives et les délais
nécessaires à la délivrance desdites garanties
réduisent la compétitivité du marché financier. Les
émetteurs se tournent alors vers le financement bancaire qui est plus
facile d'accès.
Par ailleurs, le système actuel de garantie rend la
répartition des risques sur le marché financier très
asymétrique. En effet, il concentre l'ensemble des risques sur un petit
nombre de garants, au lieu de les diversifier au sein du pool des
émetteurs. Dès lors, l'appréciation du risque
spécifique et l'analyse par les investisseurs des informations
financières diffusées par chaque émetteur, perdent leur
importance.
Enfin, une comparaison avec les places financières de
même maturité montre que, contrairement à la pratique en
vigueur sur le Marché Financier Régional, la production de
garanties n'est pas une exigence réglementaire sur les autres
marchés émergents. Souvent, sa production est facultative et ne
sert qu'à renforcer la solvabilité de l'émetteur,
déjà indiquée par sa note délivrée par des
agences de notation de renom.
Au total, la disposition réglementaire sur les
garanties semble constituer un frein pour plusieurs émetteurs potentiels
d'emprunts obligataires de l'Union. Elle a conduit à un marché
financier où le "pricing" des titres obligataires ne reflète pas
nécessairement le risque intrinsèque de chaque
émetteur.
II. ANALYSE DU
MODE DE FINANCEMENT DES ENTREPRISES PAR LA BOURSE REGIONALE DES VALEURS
MOBILIERES DE L'UEMOA
II.1. LES POINTS FORTS DE LA BRVM DANS LE
FINANCEMENT
II.1.1. De nouvelles
opportunités de financement offertes aux entreprises
La BRVM a démarré ses activités avec 48
titres dont 35 sociétés et 13 emprunts obligataires. Dix (10) ans
plus tard, le nombre de titres cotés s'établit à 65 dont
38 sociétés et 27 emprunts au 31 décembre 2007. Le nombre
de sociétés inscrites à la cote du Marché Boursier
Régional a évolué comme suit :
- En 1998, la BRVM comprend 36 sociétés
cotées dont 35 sociétés ivoiriennes et 1
société sénégalaise (SONATEL). Les 35
sociétés ivoiriennes qui sont entrées à la BRVM le
16 septembre 1998 lors du démarrage des activités étaient
déjà cotées à l'ex Bourse des Valeurs d'Abidjan
(ex-BVA).
- En 1999, deux (2) sociétés ivoiriennes :
PALMCI et SIVOA ont fait leur entrée à la cote. Cela porte le
nombre de sociétés cotées à trente- huit (38).
- En 2000, c'est le tour de trois (3) autres
sociétés que sont NEI et ABIDJAN CARTERING pour la Côte
d'Ivoire ; Bank Of Africa (BOA) pour le Bénin.
- En 2001, deux (2) sociétés ivoiriennes
SOCIMAT-CI et SICM sortent de la cote tandis que deux (2) autres, TOTAL-CI et
ELF, fusionnent pour donner TOTALFINAELF.
- En 2003, une société nigérienne (Bank
Of Africa Niger) fait son entrée à la cote. Au 31 décembre
2003, ce sont seulement 39 sociétés qui sont
régulièrement inscrites à la cote d'un marché
commun à huit (8) pays.
- En 2004 et 2005, le nombre de société se
stabilise à 39.
- En 2006, nous observons l'entrée d'une
société pour porter le nombre à 40.
- En 2007, deux sociétés
sortent et le nombre est 38. Le nombre de SGI est passé de 14 en 1998
à 19 au 31 décembre 2007.
Tableau 6 : Tableau de la répartition des SGI par
pays
PAYS
|
NOMBRE
|
BENIN
|
3
|
BURKINA FASO
|
1
|
GUINEE BISAU
|
0
|
COTE D'IVOIRE
|
9
|
MALI
|
1
|
NIGER
|
1
|
SENEGAL
|
3
|
TOGO
|
1
|
TOTAL
|
19
|
Source : statistique BRVM (site web)
Tableau 7 : Tableau des opérations sur titres de
capital en 2007
Rubrique
|
Nature de l'opération
|
Date d'autorisation
|
N° Visa ou enregistrement
|
Montant réalisé (en FCFA)
|
CEPC TOGO
|
OPV
|
23/05/2007
|
EA/07-01
|
139 610 000
|
UNIWAX
|
OPV
|
24/11/227
|
OA/07-04
|
421 410 000
|
Total Offre Publique de Vente d'actions
(OPV)
|
561 020 000
|
SOCIETE GENERALE
|
Placement étranger
|
23/05/2007
|
PEA/07-01
|
349 455 128
|
BNP PARIBAS 2007
|
Placement étranger
|
31/08/2007
|
PEA/07-02
|
286 661 848
|
Total Placements Etrangers
|
636 116 976
|
TOTAL
|
|
1 197 136 976
|
Source : rapport annuel 2007 CREPMF
Diagramme 4 : Evolution de l'activité de
cotation des titres de 1998 à 2007
Source : BRVM (site web)
La faiblesse des opérations de capital s'explique par
l'absence de réalisation d'opérations de privatisation par le
canal du marché financier de l'Union au cours des cinq dernières
années, alors que les premières ont vu l'entrée en bourse
de sociétés comme la SONATEL au Sénégal, Abidjan
Catering, les Nouvelles Editions Ivoiriennes en Côte d'Ivoire etc (voir
tableau 1 : Evolution du marché primaire). Les différentes
admissions à la cote en 2007, même si elles ont augmenté la
capitalisation de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
(BRVM), n'ont pas encore permis de renverser cette tendance dans la mesure
où elles n'ont pas donné lieu à des levées de
ressources significatives.
Le tableau ci-avant, résume les caractéristiques
des quatre opérations sur titres de capital réalisées en
2007.
Au total, la réalisation de quatre opérations
sur titres de capital en 2007 a permis de lever un montant total de 1.197
millions de FCFA.
Tableau 8 : Emprunts obligataires de
l'année 2007
Rubrique
|
Date de décision
|
Type de placement
|
Montants en millions FCFA
|
Autorisé
|
Mobilisé
|
OPERATIONS AUTORISEES EN 2006 ET REALISEES EN
2007
|
BACI-COBACI 6,25% 2006-2012
|
14/02/2006
|
PP
|
8 000
|
2 500
|
COSMIVOIRE 6,40% 2007-2012
|
12/07/2006
|
PP
|
4 000
|
3 000
|
SIR 6,5% 2006-2011
|
12/07/2006
|
PP
|
20 000
|
14 600
|
SOFITEX 6,65% 2006-2011
|
12/07/2006
|
PP
|
15 500
|
8 450
|
L'AFRICAINE DES ASSURANCES 6,5% 2007-2014
|
26/10/2006
|
PP
|
4 000
|
4 000
|
SAMPANA 7% 2005-2011
|
30/11/2006
|
PP
|
3 000
|
3 000
|
BOAD-Tranche (1) 5% 2006-2014
|
26/10/2006
|
APE
|
15 000
|
12 052,9
|
BOAD-Tranche (2) 4,75% 2006-2012
|
26/10/2006
|
APE
|
5 000
|
10 475
|
CAA - BENIN 6% 2007-2012
|
01/01/2006
|
APE
|
40 000
|
54 183,9
|
SEMA 6,85% 2005-2012
|
30/11/2006
|
APE
|
5 000
|
5 000
|
TOTAL (I)
|
|
119 500
|
116 261,8
|
OPERATIONS AUTORISEES ET REALISEES EN 2007
|
CELTEL BURKINA 6,35 % 2007-2013
|
12/03/2007
|
APE
|
13 000
|
13 000
|
SOTRA 6,8 % 2007-2012
|
12/03/2007
|
APE
|
12 000
|
10 000
|
TPCI 6 % 2007-2010
|
23/05/2007
|
APE
|
30 000
|
51 719,8
|
ETAT DU SENEGAL 5,5 % 2007-2012
|
31/08/2007
|
APE
|
75 000
|
57 166,2
|
BOA Mali
|
31/08/2007
|
APE
|
330,45
|
330,45
|
SAFCA 7% 2007-2012
|
12/03/2007
|
PP
|
3 000
|
1 750
|
CI TELECOM 6,5 % 2007-2012
|
31/08/2007
|
PP
|
7 500
|
7 500
|
TOTAL (II)
|
|
140 830,45
|
140 666,45
|
|
TOTAL (I+II)
|
|
256 928,25
|
Source : rapport annuel 2007 CREPMF
APE = Appel Public à l'Epargne
PP = Placement Privé
Diagramme 5 : Répartition sectorielle des
financements par le marché des obligations en 2007
Source : rapport annuel 2007 CREPMF
Le tableau et le graphique ci-dessus, détaillent les
caractéristiques des différentes opérations d'emprunts
obligataires enregistrées sur le marché primaire au cours de
l'année 2007 et en présentent la répartition par secteur
d'activités.
Le montant total des opérations autorisées en
2007 est de 288,2 milliards de FCFA. Sur les 11 opérations d'emprunts
obligataires autorisées en 2007, sept ont pu être bouclées
avant la fin de l'exercice. Ce qui représente, en termes de nombre
d'opérations, un taux d'exécution de 64 %, contre 23 % en 2006.
Cette amélioration sensible du taux de réalisation des
opérations, qui s'explique par le fait que plus de 45 % des
opérations visées en 2007 l'ont été au cours du
premier semestre (contre 29 % en 2006), traduit un regain
d'intérêt pour le marché financier régional.
II.1.2. Une augmentation des ressources mobilisées
par les entreprises
Depuis le démarrage des activités du
marché financier en 1998, de nombreuses opérations d'appel public
à l'épargne ont été initiées, permettant de
mobiliser des ressources s'élevant à 1.276,255 milliards de FCFA,
soit une moyenne annuelle de 128 milliards. Le marché des titres
publics, créé en 2001, a contribué à
accroître le volume des opérations sur le marché des
capitaux. Le nombre de valeurs inscrites à la cote au 31 décembre
2007, est de 65, comprenant 38 actions et 27 obligations.
Tableau 9 : Etat récapitulatif des
opérations sur le marché boursier
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
NOMBRE DE TITRE COTES AU 31/12/2007
|
49
|
59
|
58
|
55
|
57
|
58
|
59
|
55
|
61
|
65
|
Sociétés
|
36
|
38
|
41
|
38
|
38
|
39
|
39
|
39
|
40
|
38
|
Emprunts
|
13
|
21
|
17
|
17
|
19
|
19
|
20
|
16
|
21
|
27
|
NOUVELLES INTRODUCTIONS
|
01
|
10
|
08
|
00
|
04
|
08
|
03
|
04
|
05
|
03
|
Sociétés
|
01
|
02
|
03
|
00
|
00
|
01
|
00
|
00
|
01
|
00
|
Emprunts
|
00
|
08
|
05
|
00
|
04
|
07
|
03
|
04
|
04
|
03
|
RADIATION DE LA COTE
|
00
|
00
|
09
|
03
|
02
|
07
|
02
|
06
|
01
|
00
|
Sociétés
|
00
|
00
|
00
|
03
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Emprunts
|
00
|
00
|
00
|
03
|
00
|
00
|
00
|
06
|
01
|
00
|
NOMBRE DE SGI
|
14
|
15
|
15
|
15
|
16
|
17
|
19
|
19
|
19
|
19
|
Côte d'Ivoire
|
07
|
08
|
07
|
07
|
08
|
08
|
09
|
09
|
09
|
09
|
Hors Côte d'Ivoire
|
07
|
07
|
08
|
08
|
08
|
09
|
10
|
10
|
10
|
10
|
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
SUSPENSION DE COTATION
|
00
|
02
|
07
|
05
|
05
|
01
|
06
|
05
|
06
|
05
|
Sociétés
|
00
|
02
|
06
|
05
|
05
|
01
|
05
|
03
|
06
|
03
|
Emprunts
|
00
|
00
|
01
|
00
|
00
|
00
|
01
|
02
|
00
|
02
|
OPERATIONS DE CAPITAL
|
00
|
00
|
00
|
04
|
05
|
02
|
04
|
02
|
04
|
02
|
Augmentation de capital
|
00
|
00
|
00
|
03
|
02
|
01
|
02
|
01
|
02
|
01
|
Réduction de capital
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Réduction / Augmentation
|
00
|
00
|
00
|
00
|
02
|
00
|
02
|
00
|
02
|
00
|
Fusion / Absorption
|
00
|
00
|
00
|
01
|
01
|
01
|
00
|
01
|
00
|
01
|
Source : statistiques BRVM 2007
II.1.3. Une diversification géographique des
émetteurs et investisseurs
Le caractère régional de la BRVM implique qu'il
y a un fort potentiel de levée de fonds, grâce à la
population des huit (8) pays. Ceci permet aux entreprises de l'espace UEMOA de
lever des fonds importants, quelque soit le niveau économique du pays
d'origine.
En outre, lorsqu'une société est
déjà inscrite en bourse, elle a la possibilité de
réaliser des opérations capitalistiques : fusion-
acquisition, émission d'emprunts obligataires, émission d'actions
dans le cadre d'une augmentation de capital en numéraire et autres,
beaucoup plus aisément que si elle ne l'était pas, les cours des
actions de la société cotée étant connu de tous.
II.1.4. La réduction des coûts
d'intermédiation financière
La Bourse Régionale a permis une réduction
sensible des coûts d'intermédiation, et par la même occasion
une plus grande rémunération aux épargnants.
Les différents taux du marché boursier
sont :
ü taux d'intermédiation de la BRVM, entre 0.5% et
2%,
ü taux de rendement du marché, 9.74%.
Alors que les taux appliqués sur le marché
bancaire sont :
ü taux débiteurs des banques, entre 12 et 18%,
ü taux de rémunération offerte, entre 3 et
5%.
II.2. LES POINTS FAIBLES DE LA
BRVM DANS LE FINANCEMENT
Le financement des entreprises par la BRVM est limité
par deux catégories de facteurs : d'une part les facteurs internes
et d'autre part les facteurs externes.
II.2.1. Les facteurs internes
II.2.1.1. Le nombre insuffisant
d'investisseurs institutionnels dans la zone UEMOA
En effet, les investisseurs institutionnels, principaux
pourvoyeurs de fonds du marché boursier, sont très peu nombreux,
ce qui peut avoir pour conséquence à terme, un assèchement
du marché. De plus, s'agissant des assurances, la majeure partie est une
représentation des filiales de groupe européen. Le centre de
décision est donc délocalisé et par conséquent
l'aptitude à intervenir sur le marché, ce qui augmente le risque
d'étroitesse du marché.
II.2.1.2. Le nombre limité de produits
financiers offerts par la BRVM
Il nous est donné aujourd'hui de constater que les
produits offerts par la BRVM sont limités aux produits classiques
(actions, obligations, droits), alors que le financement des activités
des entreprises, à court, moyen et long terme sur les places
financières européennes et américaines se fait plus
facilement grâce à d'autres types de produits financiers. Il n'y
est donc pas organisé un marché à terme, ni un
marché de produits dérivés (option), encore moins un
marché d'actifs physiques (matières premières agricoles et
minières) ou d'actifs monétaires (change).
II.2.1.3. Les conditions d'admission sur le
marché
Pour l'introduction en bourse, nous rappelons les conditions
suivantes :
- Est admissible au Premier Compartiment de la cote
régionale, tout titre de capital répondant aux conditions
suivantes :
(i) présenter une capitalisation boursière de
plus de 500 millions de FCFA ;
(ii) avoir une marge nette sur chiffre d'affaires sur chacune
des trois dernières années de 3% ;
(iii) présenter 5 années de comptes
certifiés ;
(iv) s'engager à signer un contrat d'animation de
marché prévoyant une cotation ou une indication de cours lors des
séances dont la fréquence est précisée par
Instruction de la Bourse Régionale ;
(v) diffuser dans le public au moins 20% de son capital,
dès l'introduction en bourse ; (vi) s'engager à publier au
BOC des estimations semestrielles de chiffre d'affaires et de tendance de
résultats.
Les valeurs rattachées à ces titres de capital
sont également éligibles au Premier Compartiment.
- Est admissible au Second Compartiment de la cote
régionale tout titre de capital répondant aux conditions
suivantes :
(i) présenter une capitalisation boursière de
plus de 200 millions de FCFA ;
(ii) présenter 2 années de comptes
certifiés ;
(iii) s'engager à signer un contrat d'animation de
marché prévoyant une cotation ou une indication de cours dont la
fréquence est précisée par Instruction de la Bourse
Régionale ;
(iv) s'engager à diffuser dans le public au moins 20%
de son capital dans un délai de deux ans, ou 15% en cas d'introduction
par augmentation de capital.
Les valeurs rattachées à ces titres de capital
sont également éligibles au Second Compartiment.
- Est admissible au Compartiment obligataire de la cote
régionale tout titre de capital répondant aux conditions
suivantes :
(i) nombre minimal de titres à l'émission,
25 000 titres ;
(ii) valeur nominale minimale de l'émission, 500
millions de francs CFA.
Ces différentes conditions limitent les outils de
financement offert par le Marché qu'aux grandes entreprises. Les PME et
PMI, qui représentent plus 60% des entreprises sont donc contraintes de
s'adresser au système bancaire, ou de financer leur développement
par des fonds propres ou des emprunts à risque pour les actionnaires.
II.2.1.4. Les garanties
Les garanties exigées par le Conseil Régional
tant pour l'agrément des acteurs du marché que pour les
émissions obligataires sont non seulement coûteuses et difficiles
à obtenir en raison de la lourdeur administrative, mais aussi les
établissements garants sont peu nombreux et arrivent à la limite
de leurs possibilités d'octroi de garanties, entravant ainsi l'essor du
marché.
II.2.1.5. Le coût des tarifs pratiqués
par les intervenants du Marché
Dans le cadre de la collecte de leurs
ressources propres, le Conseil Régional, la BRVM, le Dépositaire
Central et les intervenants commerciaux du Marché
prélèvent différentes commissions qui sont jugées
comme étant excessives et constituent de ce fait, un frein au
développement du Marché. Le tableau 8 présente les
diverses commissions pratiquées actuellement sur le Marché.
Tableau 10 : Les commissions pratiquées sur le
Marché Financier Régional
COMMISSIONS PERCUES PAR LE CONSEIL
|
TAUX OU MONTANT en FCFA
|
Commission de visa sur appel public à l'épargne
|
0,1 à 0,3 %
|
Commission d'agrément BRVM
|
20 millions perçus une fois
|
Commission d'agrément Dépositaire Central
|
15 millions perçus une fois
|
Commission d'agrément SGI
|
2 millions perçus une fois
|
Commission d'agrément SGP
|
1 million perçu une fois
|
Commission d'agrément des Apporteurs d'affaires
|
200 à 400 000 perçus une fois
|
Commission pour délivrance de cartes professionnelles et
par an
|
250 000 par carte
|
COMMISSIONS PERCUES PAR LE BRVM-DC/BR
|
|
Commission de valorisation
|
0,4 %
|
Commission d'introduction et d'émission
additionnelle
|
0,05 et 0,025 %
|
Redevance de siège
|
2 millions
|
Rétrocession de courtage
|
0,30 %
|
Commission de règlement/livraison
|
0,1 %
|
Commission d'affiliation
|
2 millions
|
Commission de capitalisation
|
0,05 et 0,025 %
|
COMMISSIONS PERCUES PAR LES SGI
Conservation 0,2
|
|
Conservation
|
0,2 à 1%
|
Courtage
|
0,3 à 2%
|
Source : site web du CREPMF
Vu les tarifs et taux pratiqués par les
différents intervenants du Marché, une révision à
la baisse des tarifs et commissions s'imposent, afin de préserver
l'équilibre du Marché et d'assurer la viabilité de ces
acteurs.
II.2.2. Les facteurs externes
II.2.2.1. La situation politique
instable
En ce qui concerne l'environnement, il faut noter que
plusieurs pays de l'Union ont connu ces dernières années une
situation socio - politique difficile. Or, l'un des facteurs-clé du
développement et de la crédibilité d'un marché
financier est la stabilité de son environnement. En effet, le
fonctionnement du Marché Financier Régional a été
particulièrement perturbé par la situation sociopolitique en
Côte d'Ivoire. Ce pays abrite notamment le Conseil Régional, les
structures centrales du marché et plus de la moitié des
intervenants commerciaux. Les titres inscrits à la cote de la BRVM sont
également en majorité des valeurs de sociétés
installées en Côte d'Ivoire.
II.2.2.3. La non implication des gouvernements dans le
développement du marché
Il convient de relever que la non réalisation des
programmes de privatisation des Etats par le canal du marché, s'est
traduite par la faiblesse du nombre d'entreprises introduites en bourse.
En effet, en dehors des entreprises ivoiriennes
héritées de l'ex-Bourse des Valeurs d'Abidjan, seule la
Société Nationale des Télécommunications du
Sénégal a été privatisée par le canal du
marché financier puis inscrite à la cote de la Bourse
Régionale. Les entreprises du secteur privé ont peu
sollicité le marché pour une admission volontaire en raison
notamment de leur réticence à ouvrir leur capital au public. On
note néanmoins, l'admission des titres de certaines filiales du Groupe
Bank Of Africa (BOA) à savoir la BOA-Bénin et la BOA-Niger.
Le Marché Financier Régional est une
réforme structurelle qui revêt une importance capitale pour les
pays de l'UEMOA. Il doit être suffisamment réglementé, bien
organisé et fonctionner adéquatement pour mobiliser les
ressources nécessaires au financement des entreprises de l'Union. A ce
titre, il doit être appuyé par les autorités publiques
ainsi que les bailleurs de fonds.
II.2.2.4. Un manque de culture boursière
Le démarrage des activités du Marché
Financier et de la BRVM n'a pas été appuyé par des actions
de sensibilisation, d'éducation et de formation. La diffusion de la
culture boursière n'a donc pas été effective. En
conséquence, les responsables d'entreprises n'ont pas une connaissance
suffisante des opportunités qu'offre le marché pour les
saisir.
II.2.2.5. La fiscalité non harmonisée et
le manque de dispositif juridique approprié
Le manque d'harmonisation de la fiscalité des valeurs
mobilières s'est traduit par la disparité des taux
appliqués dans les Etats membres sur les valeurs mobilières et
une inégalité entre les intervenants commerciaux du
marché. De même, des dispositions juridiques spécifiques
aux infractions boursières n'ont pas été mises en place et
les délits propres au marché boursier, s'ils ne restent pas
souvent inconnus, ne sont pas sanctionnés.
Depuis le démarrage des activités du
marché, aucune mesure fiscale incitative n'a été
adoptée pour attirer les émetteurs vers la cote et les
investisseurs à acquérir des valeurs mobilières.
II.2.2.6. Le manque de dynamisme et de
professionnalisme des acteurs du marché
On peut noter un certain manque de dynamisme des acteurs
commerciaux qui se traduit notamment par une faible fréquence des
opérations initiées par les émetteurs et une insuffisante
diversification des produits financiers proposés aux épargnants.
Le faible niveau de professionnalisme des acteurs du marché constitue
également un frein à son développement. Cette situation
découle du fait que le programme de formation des acteurs, prévu
lors du lancement des activités du marché, n'a pu être
réalisé en raison notamment de l'absence d'une structure de
formation spécialisée aux métiers boursiers.
II.2.2.7. La méconnaissance du marché
boursier de l'UEMOA par les autres places financières
Le Marché Boursier Régional et ses produits sont
peu connus aussi bien à l'intérieur qu'à
l'extérieur de l'UEMOA. Très peu d'actions ont été
menées pour attirer les émetteurs et les investisseurs vers ce
Marché. Son développement n'est pas soutenu par des investisseurs
étrangers qui sont souvent à la recherche de zones à hauts
rendements pour leurs placements.
II.2.2.8. Un marché peu liquide
Le Marché Boursier Régional est également
peu liquide11(*) et peu
profond12(*) à
cause de la réticence des émetteurs et des investisseurs
potentiels à y recourir, face à la multiplicité des
commissions appliquées aux opérations du marché. Ceci
constitue un frein à la compétitivité du marché.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME
PARTIE
Il ressort de cette deuxième partie les points
essentiels suivants :
- Les forces : Après dix ans de fonctionnement, la
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières a fait la preuve de son
utilité en tant qu'instrument de mobilisation de l'épargne et de
financement des entreprises.
En effet, elle a offert aux opérateurs
économiques de nouvelles opportunités de financement de leurs
activités, en complément aux financements traditionnels du
système bancaire.
- Les faiblesses : La BRVM a du mal à prouver son
efficacité en raison des points suivants :
- Le nombre insuffisant d'investisseurs
institutionnels ;
- Le nombre limité de produits offerts par la
BRVM ;
- Les conditions d'introduction sur le marché ;
- La situation politique instable ;
- La non implication des gouvernements dans le
développement du marché ;
- Le manque de culture boursière ;
- La fiscalité non harmonisée et le manque de
dispositif juridique approprié ;
- Le manque de dynamisme et de professionnalisme des acteurs
du marché ;
- Les garanties ;
- Méconnaissance du marché boursier de l'UEMOA
par les autres places financières ;
- Marché peu liquide.
INTRODUCTION A LA TROISIEME
PARTIE
Dans cette troisième partie de notre étude, nous
ferons des propositions et des recommandations pour l'amélioration de
l'efficacité de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
comme outil de financement des entreprises dans l'espace UEMOA.
A cet effet, nous allons, d'une part, proposer des solutions
pour l'amélioration de l'environnement externe de la BRVM, puis d'autre
part, faire des recommandations pour l'amélioration de ses
prestations.
I : AMELIORATION DE
L'ENVIRONNEMENT EXTERNE DE LA BRVM
I.1. LES RECOMMANDATIONS EN VUE DE
L'AMELIORATION DE
L'ENVIRONNEMENT EXTERNE DE LA BRVM
I.1.1. Les pouvoirs publics
Pour mobiliser l'épargne en faveur des capitaux
propres, une réglementation stable qui favorise le droit de
propriété et une fiscalité claire et acceptable sur les
plus values et les dividendes est impérative. Enfin, la
nécessité d'un état qui ne ponctionne pas toute
l'épargne disponible pour couvrir le déficit
budgétaire.
Les efforts de stabilisation du cadre macroéconomique
dans les pays de l'UEMOA, avec la mise en oeuvre de politiques
économiques saines au niveau national et coordonnées à
l'échelle régionale de manière à préserver
les conditions d'une croissance durable et forte sont autant nécessaires
qu'impératifs.
En outre, pour relancer rapidement le développement du
Marché Financer, il est impératif que les Etats s'engagent
à utiliser le canal de la BRVM pour effectuer les privatisations.
Ces différentes actions des pouvoirs publics auront les
principaux impacts suivants :
Tout d'abord, elles favoriseront les discussions des Etats
avec les partenaires (repreneurs) stratégiques réticents à
l'introduction en Bourse en les dotant d'un texte communautaire.
Ensuite, elles démontreront aux bailleurs de fonds
internationaux que les privatisations s'inscrivent dans le sens de la bonne
gouvernance, et les amèneraient à mieux les soutenir.
Enfin, elles permettront aux structures du Marché de
passer leur seuil de rentabilité, les aideraient à mener des
actions de promotion de la culture boursière, de développer des
outils financiers et de diminuer les coûts de l'intermédiation
financière.
I.1.2. Le renforcement des outils de travail du
CREPMF
Le Conseil Régional en sa qualité de
régulateur du marché financier, chargé de protéger
l'épargne investie en valeurs mobilières, doit se doter de moyens
suffisants pour assumer pleinement les missions qui lui ont été
assignées par les autorités des Etats membres de l'Union. Son
environnement de travail doit être moderne afin de se maintenir à
un niveau de performance élevé et disposer en permanence des
informations les mieux sécurisées et les mieux partagées.
Il doit être en connexion aisée et permanente avec tous les
acteurs et les autres régulateurs à travers le monde.
A cet effet, le Conseil Régional doit acquérir
des équipements informatiques, des logiciels pour renforcer ses
capacités opérationnelles ainsi que les outils modernes des
Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (ordinateurs,
serveurs dédiés, systèmes de gestion électronique
de documents, liaisons radio, outils réseaux, etc.).
Le pouvoir de contrôle donné au Conseil
Régional lui fait obligation de l'exercer efficacement afin de garantir
une plus grande équité et une transparence du marché
financier notamment dans le cadre des opérations du marché
secondaire.
Le Conseil Régional doit donc se doter d'un
système de surveillance du marché capable en permanence :
(i) de détecter rapidement les mauvaises pratiques et
délits sur le marché boursier notamment les manipulations de
cours, les délits d'initiés ainsi que les comportements
frauduleux des intervenants ;
(ii) de procéder à des analyses exhaustives sur
les données relatives aux opérations boursières ;
(iii) de produire des statistiques pertinentes à
l'usage de ses autorités.
Le Marché Financier Régional ne dispose pas
actuellement d'un cadre pour la sanction des infractions boursières. Il
est urgent de combler ce vide juridique qui existe depuis la création du
marché.
Pour assurer le développement d'un marché juste,
équitable et transparent d'une part, et d'autre part, pour renforcer le
climat de confiance qui garantira l'essor d'un marché secondaire plus
dynamique, des travaux doivent être réalisés dans le cadre
du projet afin : (i) de définir et de mettre en oeuvre un cadre
réglementaire qui permettra de sanctionner toutes les pratiques
délictueuses qui surviendraient sur le marché ; (ii)
d'assurer une large diffusion de ces dispositions réglementaires
à l'échelle de l'Union.
A cet effet, des séances de travail doivent être
organisées avec la Cour de Justice de l'UEMOA, la Commission
Régionale sur le blanchiment afin de s'assurer de la cohérence et
de l'harmonisation des textes à adopter. Des séminaires
d'information et de formation doivent également être
organisés à l'intention des Parlementaires de l'Union.
I.1.3. La réforme des garanties et politique
fiscale
1.1.3.1. La réforme des
garanties
Actuellement, sur le Marché Financier Régional,
en l'absence d'une agence de notation et dans un souci de protection des
épargnants, les sociétés emprunteuses sont soumises
à l'obligation de produire une garantie à hauteur de 100 % pour
les emprunts obligataires par appel public à l'épargne. Cette
disposition réglementaire constitue un sérieux blocage pour
certaines sociétés en raison des difficultés d'obtention
de cette garantie ainsi que les coûts élevés qu'elle
engendre. L'élimination progressive de l'exigence de garantie devra
être planifiée en fonction de l'introduction d'un système
de notation sur le Marché Financier Régional. Une période
transitoire devra être observée pendant laquelle une analyse
approfondie basée sur les ratios financiers des émetteurs sera
utilisée comme critère de sélection.
Certains émetteurs, en fonction du secteur
d'activité, doivent être dispensés partiellement ou
totalement de la garantie, sous certaines conditions. C'est le cas, par
exemple, des banques.
Ainsi, des travaux sur la réforme des garanties doivent
être menés afin de trouver des solutions concrètes
relatives :
(i) aux mécanismes à mettre place pour assouplir
les garanties exigées sur le marché ;
(ii) aux mécanismes de substitution des garanties
actuelles par des analyses de ratios financiers ;
(iii) à la définition d'un cadre institutionnel
pour l'installation d'une agence de notation au sein de l'UEMOA ;
(iv) à l'adaptation du cadre réglementaire afin
d'accepter les notations faites par les agences internationales.
1.1.3.2. La politique fiscale
L'étape la plus importante vers le développement
du marché financier intégré a été la
création le 16 septembre 1998 de la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM), institution commune aux huit Etats membres de
I'UEMOA.
La BRVM constitue aussi une réponse adéquate des
Etats membres aux défis de la mondialisation : il valait mieux
opter pour la mise en place d'un instrument communautaire dédié
à une plus grande intégration de leur économie,
plutôt que pour la création de marchés financiers nationaux
voués à l'éclatement.
Il est important de rappeler que la BRVM a été
créée dans un contexte d'harmonisation des législations
initiées, soit dans le cadre de I'UEMOA avec notamment l'institution
d'un système comptable commun (le SYSCOA), soit dans le cadre d'une
coopération plus large qui intègre I'UEMOA avec notamment
l'adoption, dans le cadre du Traité relatif à l'harmonisation du
Droit des Affaires en Afrique, de l'Acte Uniforme Relatif au Droit des
Sociétés Commerciales et du Groupement d'Intérêt
Economique.
Ainsi, la combinaison de l'ensemble de ces initiatives avec
une politique réelle de modernisation et d'harmonisation des
législations fiscales en général, et celle de la
fiscalité des valeurs mobilières en particulier, devrait
contribuer au développement du marché financier régional
par la promotion de l'épargne intérieure et l'accroissement de la
mobilité des capitaux.
Conscient de l'impact négatif des systèmes
fiscaux actuels sur le fonctionnement et le développement du
marché financier, I'UEMOA avait appelé ses Etats membres à
prendre les dispositions appropriées en vue d'intégrer dans leurs
lois de finances pour l'année 1997 les mesures suivantes :
(i) la suppression du système de la « double
imposition » et l'institution en lieu et place d'une retenue à la
source, libératoire de tout autre impôt, à des taux
différenciés qui pourraient être de 10% pour les actions,
13% pour les obligations, 15% pour les lots ;
(ii) le réaménagement de la fiscalité
indirecte applicable aux Valeurs Mobilières, par l'institution d'un
droit, au titre des droits d'enregistrement sur les souscriptions d'actions et
les augmentations de capital (le droit proposé était de 6 000
FCFA) ;
(iii) la suppression du droit de timbre sur les titres de
société, ainsi que l'exonération des intérêts
d'obligations au titre de la TVA et de toute autre taxe sur le chiffre
d'affaires ;
(iv) l'exonération des résidents hors UEMOA de
la retenue à la source sur les revenus des obligations ;
(v) l'exonération des SICAF et SICAV de tout
impôt sur le revenu à l'exclusion de la retenue à la source
sur les revenus qui leur sont versés ;
(vi) l'extension du régime de l'exonération en
vigueur dans tout pays à l'ensemble de l'Union, pour les plus values des
valeurs mobilières réalisées par les personnes
privées ;
(vii) l'adoption d'un certain nombre de mesures
d'accompagnement parmi lesquelles la simplification des formalités de
déclaration et de paiement de la retenue à la source.
Cependant, malgré les efforts faits par certains Etats
en vue d'appliquer ces recommandations, les régimes fiscaux en vigueur
dans les Etats membres de I'UEMOA constituent encore des facteurs réels
de distorsion et de désarticulation du marché financier
régional.
Nous pensons qu'il est impératif, malgré les
errements constatés dans l'application des mesures
préconisées par l'UEMOA, de poursuivre la politique
d'harmonisation de la fiscalité des revenus de valeurs mobilières
pour assurer un fonctionnement harmonieux du marché financier
régional. Cependant, l'UEMOA doit également prendre des mesures
d'accompagnement devenues indispensables.
L'application par les Etats membres des mesures
préconisées par l'UEMOA est partielle et mitigée pour
plusieurs raisons dont les plus déterminantes sont à notre
avis :
(i) le régime juridique de l'acte pris par
l'UEMOA : le Conseil des Ministres a préféré prendre
une simple recommandation au lieu d'une décision ou d'un
règlement ce qui laisse aux Etats toutes la latitude quant à la
mise en application des mesures préconisées ;
(ii) les difficultés d'ordre budgétaire qui
semblent être l'une des principales raisons de l'application partielle et
mitigée desdites mesures ;
(iii) les politiques d'ajustement structurel imposées
par les bailleurs de fonds laissent une faible marge de manoeuvre aux pays
« en voie de développement » pour toutes les réformes
susceptibles d'avoir une incidence budgétaire ;
(iv) l'importance que les Etats attache à leur
souveraineté, en particulier lorsqu'il s'agit d'un aspect aussi sensible
que la fiscalité directe. Cela n'est d'ailleurs pas propre à
l'UEMOA. Par exemple, dans l'Union Européenne de nombreuses tentatives
pour revoir la règle de l'unanimité qui régit encore les
prises de décision en matière fiscale ont
échoué.
Or, sans une harmonisation des fiscalités applicables
aux revenus des valeurs mobilières, le marché financier
régional continuera de connaître des distorsions importantes de
nature à perturber son fonctionnement et à hypothéquer son
développement.
Aussi, malgré les difficultés rencontrées
dans sa mise en oeuvre, la politique d'harmonisation des fiscalités
initiée par l'UEMOA ne doit pas être abandonnée. Elle doit
simplement être revue tant du point de vue de la méthode
utilisée que par rapport au degré et au contenu même de
l'harmonisation.
En ce qui concerne la méthode d'harmonisation, il
faudrait que la coordination soit privilégiée par rapport
à la centralisation car, s'agissant des impôts directs, une
centralisation poussée risquerait d'être dissuasive pour les Etats
qui, par essence, sont très jaloux de leur souveraineté.
Toujours concernant la méthode, il faudrait davantage
privilégier la concertation et la persuasion pour convaincre les Etats
de l'importance et des enjeux de cette harmonisation. Toutefois, au lieu d'une
initiative timide qui consiste, par la voie d'une simple recommandation,
à laisser aux Etats toute la latitude quant à l'application des
mesures préconisées, la coordination doit être
renforcée ; c'est-à-dire que les Etats membres doivent
accepter «une mise en commun délibérée et
limitée de leur souveraineté fiscale en vue d'une prise de
décision collective».
Par ailleurs, comme instrument juridique, la directive qui lie
les Etats membres quant aux résultats nous parait plus appropriée
que le règlement qui est plus contraignant parce qu'obligatoire dans
tous ses éléments et directement applicable.
Quant à son contenu, l'harmonisation devrait
s'étendre, au-delà des taux de prélèvement sur les
revenus des valeurs mobilières, aux systèmes nationaux
d'imposition des revenus qui doivent être revus dans le sens de leur
modernisation et de leur simplification. Mais pour être mieux
perçue par les Etats, l'harmonisation de la fiscalité des valeurs
mobilières devrait être accompagnée par quelques mesures
qui nous paraissent indispensables.
S'agissant des mesures d'accompagnement de façon
concrète, la première concerne la nécessité pour
les Etats membres de l'UEMOA de signer une convention fiscale. Les conventions
fiscales ont généralement pour objet d'éviter les doubles
impositions qui pourraient résulter, pour les personnes dont le domicile
fiscal est situé dans l'un des Etats contractants, de la perception
simultanée ou successive dans cet Etat contractant et dans l'autre (ou
les autres) Etat contractant des impôts couverts par le champ
d'application desdites conventions. Elles peuvent régler, en particulier
en ce qui concerne l'imposition des revenus d'une personne physique ou morale,
la répartition de ces revenus entre les Etats signataires selon des
modalités précises.
Un autre objet des conventions fiscales concerne l'assistance
administrative entre les Administrations fiscales des Etats contractants.
Ainsi, ces administrations pourront se transmettre des renseignements d'ordre
fiscal à leur disposition et qui sont utiles pour assurer
l'établissement et le recouvrement régulier des impôts
couverts par le champ d'application des conventions. II existe aussi, en droit
fiscal international des conventions d'assistance au recouvrement.
La signature d'une convention fiscale multilatérale
entre les Etats membres de l'UEMOA permettrait ainsi d'éviter les
doubles ou multiples impositions des revenus de valeurs mobilières qui
constituent un facteur d'immobilisation des investisseurs.
Par ailleurs, à travers cette convention fiscale, l'on
pourrait prévoir une clef de répartition des
prélèvements sur les revenus de valeurs mobilières entre
Etat d'origine de l'investisseur et Etat du siège de l'entité
distributrice. L'intérêt d'une telle clause est double elle permet
à la fois de tenir compte des disparités économiques
existantes entre Etats membres et d'atténuer les effets négatifs
d'une concurrence fiscale entre eux.
Une telle démarche est un gage de succès de la
politique d'harmonisation car elle permet d'écarter les
réticences basées sur les considérations
budgétaires. II convient de souligner que deux conventions fiscales
multilatérales ont été signées par certains membres
de I'UEMOA ; il s'agit de la convention générale de
coopération fiscale entre les Etats membres de l'OCAM signée
à Fort-Lamy le 29 janvier 1971 et de la convention fiscale des Etats
membres de la CEAO signée à Bamako le 29 octobre 1984.
Même si l'OCAM et la CEAO ont été
dissoutes, les conventions fiscales signées par les Etats membres de ces
deux organisations restent, en principe, toujours en vigueur.
Cependant, l'application de ces deux conventions fiscales pose
des problèmes. Pour ce qui est de la convention fiscale CEAO, il existe
deux Etats membres de I'UEMOA qui n'ont jamais été membres de la
CEAO à savoir le Togo et la Guinée Bissau. Aussi, le Bénin
qui a adhéré à la CEAO après la signature de la
convention fiscale entre les Etats membres de cette organisation n'est pas
lié par cette convention.
En ce qui concerne la convention fiscale OCAM, certains Etats
membres de cette organisation ne l'auraient pas signée. En outre, un
Etat comme l'lle Maurice l'aurait dénoncée. Par
conséquent, seule la signature d'une convention fiscale
multilatérale entre les Etats membres de l'UEMOA pourra écarter
de manière durable les risques de doubles ou multiples impositions. La
seconde mesure d'accompagnement concerne l'élargissement de l'assiette
qui doit être concomitante avec la mise en oeuvre de la politique
d'harmonisation.
L'une des caractéristiques des finances publiques des
pays de l'UEMOA est la faiblesse du niveau de la pression fiscale. Le taux
moyen de la pression fiscale est passé de 12,50% en 1993
(son niveau le plus bas au cours des dix dernières
années) à 15,50% en l996.
Depuis, il semble se stabiliser à 15%.
L'écart constaté entre 1993 et les années qui ont
suivi s'explique par les actions qui ont été menées par
les gouvernements et visant :
(i) la simplification de la législation
fiscale ;
(ii) le désarmement tarifaire au niveau des cordons
douaniers ;
(iii) l'élargissement de l'assiette fiscale en
direction notamment du secteur informel ;
(iv) le renforcement du contrôle et de la lutte contre
la fraude ;
(v) et la limitation des exonérations.
Malgré les efforts considérables consentis par
certains Etats et dont l'objectif principal est d'équilibrer les
recettes fiscales par rapport aux dépenses courantes, il demeure que le
niveau de la pression fiscale est encore particulièrement bas,
comparé à celui des pays européens la moyenne pour ces
pays avoisine les 30%. Cette situation s'explique, comme nous l'avons
déjà évoqué, par l'existence dans tous les pays de
l'UEMOA d'un secteur informel qui malgré son dynamisme dans
les domaines de l'emploi et de la distribution des revenus échappe
encore largement à l'administration fiscale.
L'enjeu de la maîtrise et de la fiscalisation du secteur
informel est tellement important que les chances de succès de la
politique d'harmonisation de la fiscalité des valeurs mobilières
entreprise par l'UEMOA dépend dans une large mesure de la
capacité des Etats à accompagner les mesures prises dans le cadre
de cette harmonisation par des réformes hardies allant dans le sens de
l'élargissement de l'assiette fiscale.
Les réformes déjà entreprises dans ce
domaine par un pays comme le Mali pourraient servir d'exemple à d'autres
pays de l'Union. Le Mali vient d'opter, à travers la loi N°99-011
du 01 Avril 1999 pour l'institution d'un impôt synthétique. Cet
impôt est dû par les exploitants individuels réalisant plus
de 30 millions de chiffre d'affaires annuel. L'assujettissement à
l'impôt synthétique, dont les montants sont fixes et varient selon
la nature de l'activité et le niveau du chiffre d'affaires,
libère l'entreprise concernée de tous autres impôts ou
taxes directs ou indirects intérieurs. Celle technique d'imposition qui
a le mérite d'être simple et adaptée au contexte social et
économique des pays de la sous région, apparaît comme un
début de solution à l'épineux problème de
l'élargissement de l'assiette fiscale.
I.2. LE DEVELOPPMENT DE LA CULTURE
BOURSIERE DANS L'ESPACE UEMOA
I.2.1. Le renforcement de la
compétence des intervenants et la formation des acteurs publics
Le rôle central joué par la BRVM et le DC/BR dans
le bon fonctionnement du marché secondaire et le traitement juste et
équitable des intervenants quel que soit leur position
géographique d'une part, et d'autre part la spécificité et
l'évolution rapide des pratiques boursières au niveau
international, nécessitent un professionnalisme toujours accru de la
part du personnel de ces deux structures tant au niveau du siège que des
antennes nationales.
Il est donc nécessaire d'engager des actions de
formations ciblées pour le renforcement des capacités
professionnelles des agents des structures centrales du marché,
c'est-à-dire la BRVM et le DCBR. Il s'agit de formation auprès
d'autres bourses sur :
(i) les systèmes de négociation ;
(ii) les systèmes de compensation ;
(iii) la surveillance du marché etc.
Compte tenu du rôle central que doit jouer le Conseil
Régional dans le développement du marché des capitaux au
sein de l'UEMOA, son personnel doit être très bien qualifié
et formé de manière à se comparer avantageusement aux
autres régulateurs. Le personnel du Conseil Régional doit
maîtriser toutes les questions liées aux valeurs mobilières
de manière à accomplir ses missions et encadrer les autres
structures et acteurs du marché.
Ces derniers doivent également être
compétitifs dans leurs domaines d'activités respectifs et
capables de répondre aux exigences et attentes des investisseurs
internationaux. Leur bonne compréhension des outils et techniques des
marchés financiers sont un gage d'efficience.
Des actions de formations soutenues seront mises en oeuvre,
des formations du personnel du Conseil Régional dans les domaines
suivants : droit des valeurs mobilières, analyse financière,
techniques de surveillance du marché, techniques d'audit, administration
et comptabilité, analyse économique, gestion des valeurs
mobilières, etc.
S'agissant des autres acteurs du marché, les formations
pourront porter sur : la négociation des valeurs mobilières,
la gestion déléguée de portefeuille, la gestion collective
des valeurs mobilières, les techniques de contrôle, l'analyse et
l'utilisation de l'information financière, le conseil en
investissement.
I.2.2. La vulgarisation de la culture boursière
Les mécanismes du marché financier sont
très peu connus des opérateurs économiques de l'UEMOA. Ces
opérateurs économiques ne sont pas forcément
informés des opportunités qu'offre le marché pour pouvoir
les saisir. La culture boursière est quasiment inexistante dans la sous
région. Les actions de promotion et d'éducation qui doivent
être menées et devraient permettre :
(i) une meilleure connaissance du marché par les
opérateurs économiques ;
(ii) un recours plus important des émetteurs au
marché financier pour leur financement ;
(iii) une augmentation sensible de l'épargne investie
en valeurs mobilières avec une mobilisation de l'épargne
informelle ;
(iv) et une plus grande animation du marché secondaire
pour une meilleure liquidité et une efficience plus accrue.
Pour atteindre ces objectifs, les actions ci-après
peuvent être réalisées :
(i) journées portes ouvertes dans les Antennes
Nationales de Bourse et dans les Chambres de Commerce ;
(ii) séances d'information à l'intention des
émetteurs et investisseurs institutionnels ;
(iii) émissions radiotélévisées
dans les huit pays de l'UEMOA sur des thèmes liés au
marché financier ;
(iv) séances d'éducation des investisseurs
particuliers ;
(v) organisation de manifestations publiques
récurrentes dédiées à l'industrie des valeurs
mobilières ;
(vi) documentaires sur le marché financier à
diffuser dans les différents pays
(vii) formation des comptables, directeurs financiers, experts
comptables, consultants, juristes et journalistes économiques.
En complément de l'épargne disponible dans la
zone UEMOA, l'attraction des capitaux venant de l'étranger est
essentielle pour le développement du Marché Financier
Régional, et par conséquent pour le financement des entreprises.
Ces capitaux contribueront, notamment, à un accroissement des volumes de
transactions sur le marché, au renforcement de la
crédibilité du Marché Financier Régional et son
ouverture sur les places financières étrangères, au
développement des produits d'épargne collective, etc.
Les actions ci-après peuvent être
menées :
(i) l'organisation des séances d'information pour la
diaspora ;
(ii) la participation à des forums internationaux
organisés sur la mobilisation de l'épargne et les marchés
financiers ;
(iii) la création d'une fenêtre sur le site WEB
du Conseil Régional et celui de la BRVM pour la diaspora et les
investisseurs étrangers pour répondre à leurs questions
spécifiques ;
(iv) la coopération avec des banques de l'habitat pour
la création de valeurs mobilières sous forme de titres
hypothécaires.
II :
AMELIORATION DES PRESTATIONS DE LA BRVM
II.1. L'ASSOUPLISSEMENT DES CONDITIONS D'ACCES AU ET
LA PROMOTION DE LA CONCURRENCE ET DE L'EQUITE DANS LE TRAITEMENT
II.1.1. La révision des
tarifs
L'un des problèmes auxquels le Marché Financier
Régional doit faire face est celui de sa capacité à se
révéler plus concurrentiel que les autres sources de financement
notamment celles du secteur bancaire. En effet, le marché ne
présentera aucun intérêt pour les émetteurs
potentiels si les tarifs qui y sont pratiqués ne sont pas attractifs
d'une part, et d'autre part, si les procédures d'accès à
ce type de financement se révèlent trop contraignantes. Il en est
de même pour les investisseurs qui ne viendront pas sur le marché
si les coûts des transactions sont élevés. Actuellement, le
marché financier régional a une structure de coûts
élevés comparativement aux autres marchés
émergents.
II.1.2. L'allègement de la procédure des
conditions d'accès
Les conditions d'accès au marché sont
jugées trop contraignantes notamment, le niveau de capital exigé
aux entreprises qui exclut une grande partie des émetteurs potentiels
que sont les PME/PMI.
Les actions suivantes doivent être menées
pour :
(i) identifier à travers une étude les
mécanismes appropriés à mettre en place pour
réduire les tarifs appliqués sur le marché sans
compromettre la viabilité de ces différents acteurs ;
(ii) mettre en oeuvre une bonne politique visant
l'augmentation du nombre de sociétés inscrites à la
cote ;
(iii) promouvoir la concurrence et l'équité
entre les professionnels de l'industrie des valeurs mobilières ;
(iv) procéder à une révision de la
réglementation sur les conditions d'accès au marché en
l'adaptant aux réalités économiques de l'Union ;
(v) étudier la mise en place d'un marché
dirigé par les cours pour réduire les frais de négociation
sur la BRVM ;
(vi) étudier la mise en place d'un marché hors
cote.
II.2. LE DEVELOPPEMENT DE
NOUVEAUX PRODUITS
Les réalités de l'environnement
économique de l'Union et les besoins de redynamisation du marché
boursier rendent nécessaire l'ouverture d'un compartiment aux
entreprises de taille modeste et aux entreprises innovantes. Ce compartiment
donnera un accès plus facile aux entreprises non éligibles
à la cote officielle par l'assouplissement des conditions
d'admission.
L'objectif de la mise oeuvre du nouveau compartiment de la
BRVM consiste à répondre au problème endémique de
la faible accessibilité aux financements à long terme par les
petites et moyennes entreprises et industries, de l'UEMOA.
Ce nouveau compartiment dit « Compartiment de croissance
» devra être orienté sur les émissions de titres de
capital des PME / PMI, négociables à la BRVM.
Nous définissons la PME comme « la jeune
entreprise à fort potentiel de développement
caractérisée par un besoin ardent d'investissement et
présentant une bonne rentabilité future ».
S'agissant des aspects réglementaires, ils devront
être principalement relatifs aux conditions d'accès à
l'Appel Public à l'Epargne (APE) et à l'admission à la
cote. Ils se situent au niveau du Conseil Régional de l'Epargne Public
et des Marchés Financiers (CREPMF) ainsi qu'à celui de la BRVM et
du DC/BR.
Des mesures incitatives seront aussi nécessaires pour
attirer des entreprises. Les Autorités régionales devront
favoriser la formation de capital fixe.
S'agissant des critères d'admission, nous proposons les
conditions suivantes :
II.2.1. La capitalisation : plus de 100 millions de
Fcfa ;
II.2.2. La rentabilité : elle
n'est pas exigée sur les exercices passés. Cependant, un plan de
développement sur trois ans doit faire apparaître les
potentialités de croissance et de profitabilité ;
II.2.3. L'ancienneté : au moins un
exercice, avec des comptes certifiés par un Commissaire aux Comptes, et
une Assemblée Générale Ordinaire tenue ;
II.2.4. Les modalités de mise en
Bourse : augmentation de capital si l'entreprise a une existence
de moins de 2 ans ; cession d'actions anciennes ou augmentation de capital
si l'entreprise a une existence d'au moins 2 ans ; diffusion dans le
public d'au moins 20% du capital et signature d'un contrat
d'animation ;
II.2.5. La forme juridique :
société anonyme ;
II.2.5. L'obligation de communication :
engagement à divulguer l'information conformément aux textes
réglementaires du CREPMF, de la BRVM et du DC/BR.
Le succès du «Nouveau Compartiment»
dépendra également des aspects environnementaux et
commerciaux :
Les aspects environnementaux consistent en l'adoption de
mesures d'incitation en faveur des PME désireuses de s'inscrire sur ce
nouveau compartiment. Ces mesures peuvent être d'ordre fiscale à
l'initiative des Etats de l'UEMOA et d'ordre financière telles que
l'octroi des lignes de crédit à court et moyen terme à des
conditions préférentielles, la mise en place de conditions
privilégiées d'accès aux fonds de garantie, par les
organismes de développement régionaux et internationaux. Ces
aspects environnementaux concernent également les appuis et les
assistances techniques aux PME (organisation juridique, administrative,
comptable et financière ; étude de faisabilité ;
formation ; accompagnement dans le processus d'introduction en
Bourse ; suivi après la cotation ; subvention, etc.).
La mise en place d'un marché de titres de la dette
publique et d'un marché de titres hypothécaires est aussi une
piste à exploiter.
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
Il ressort de cette deuxième partie les points
essentiels suivants :
Les autorités publiques doivent entreprendre toutes les
actions nécessaires afin de permettre à la BRVM de jouer son
rôle dans la recherche de financement des entreprises, sans qu'elles ne
rencontrent des difficultés relatives aux garanties, à la
fiscalité ;
Une plus grande communication doit être établie
entre les dirigeants d'entreprises, le grand public et les activités du
marché boursier, afin qu'ils puissent apprécier les
différentes opportunités que présente le
marché ;
Des actions de formation des acteurs publics et privés
du marché devront être menées ;
La BRVM devra proposer d'autres produits aux entreprises.
CONCLUSION GENERALE
Avec l'entrée en vigueur de l'UEMOA, nous assistons
à une libre circulation des capitaux y compris une liberté de
prise de participation, d'émission et de placement de titres sur un
marché financier intégré regroupant les Etats membres de
l'Union partageant la même monnaie, le FCFA.
Cependant, malgré la création de la BRVM qui a
pour objectifs de contribuer à la diversification du secteur financier,
de mobiliser les ressources longues nécessaires au financement de la
production et de l'investissement des entreprises et enfin de favoriser
l'intégration régionale, nous constatons un manque de dynamisme
du marché bousier.
« Comment rendre la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières plus efficace pour le financement des entreprises
dans l'espace UEMOA ? »
Au terme de notre étude, nous pouvons noter comme
points forts que la BRVM a favorisé :
(i) de nouvelles opportunités de financements offerts
aux entreprises ;
(ii) une augmentation des ressources mobilisées par les
entreprises ;
(iii) une diversification géographique des
émetteurs et investisseurs ;
(iv) une réduction des coûts
d'intermédiation financière.
Mais ce cadre favorable au développement des
entreprises reste perturbé par les points faibles suivants :
(i) le nombre insuffisant d'investisseurs
institutionnels ;
(ii) le nombre limité de produits offerts par la
BRVM ;
(iii) le marché peu liquide ;
(iv) les conditions d'introduction sur le
marché ;
(v) la situation politique instable ;
(vi) la non implication des gouvernements dans le
développement du marché ;
(vii) la fiscalité non harmonisée et le manque
de dispositif juridique approprié ;
(viii) les garanties trop contraignantes ;
(ix) le manque de culture boursière des
populations ;
(x) le manque de dynamisme et de professionnalisme des acteurs
du marché ;
(xi) la méconnaissance du marché boursier de
l'UEMOA par les autres places financières.
Au vue de cette analyse, certaines actions sont à
prendre en compte pour une véritable relance de notre marché
financier et concernent principalement :
(i) la diversification des produits offerts par le
marché boursier et l'élargissement des cibles ;
(ii) l'organisation efficace du marché
financier et la révision des conditions d'accès ;
(iii) la perception de la BRVM comme structure
d'épargne et l'apport des institutions étatiques à la
dynamisation du marché et à la stabilité politique de la
région ;
(iv) l'harmonisation de la fiscalité et la reforme des
garanties ;
(v) les actions de développement de la culture
boursière et de promotion de la BRVM à l'intérieur comme
à l'extérieur de la zone UEMOA.
En effet, l'ouverture d'un troisième compartiment qui
aurait pour cible les PME/PMI, aurait pour avantage la diversification de nos
produits et services mais également l'élargissement de nos
cibles, et de rendre le marché plus liquide.
En outre, afin de respecter les standards internationaux, une
séparation des acteurs (pôles public et privé) devrait
permettre une meilleure gestion des opérations.
De plus, une révision des conditions d'accès
s'impose pour permettre à plus d'entreprises d'avoir recours au
marché, et une collaboration avec les banques et établissements
d'épargne qui n'ont pas la même politique de rétrocession
de l'épargne collectée auprès des agents à
capacité de financement devrait clarifier les émetteurs et
investisseurs sur le rôle de chaque acteur et d'harmoniser les
stratégies qui sont plus complémentaires que concurrentes.
Enfin, la BRVM constituant une réponse adéquate
des Etats membres de l'UEMOA aux défis de la mondialisation, par l'aide
au développement et à la croissance à moindre coût
des entreprises installées sur leur territoire respectif, une plus
grande implication des Etats dans le processus de privatisation devrait
permettre d'accueillir un plus grand nombre de sociétés à
la cote, mais aussi une révision de la fiscalité régionale
et du système des garanties.
Pour finir, des actions de promotion, de formation et
d'information doivent être entreprises afin de vulgariser la culture
boursière et permettre aux entreprises, quelque soit leur taille et leur
secteur d'activité, de prendre conscience de l'outil de financement que
représente la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières.
TABLE DES MATIERES
...................................................................
3
REMERCIEMENTS
..........................................................................
6
INTRODUCTION GENERALE
............................................................ 7
a) Intérêt du sujet
......................................................................................
8
b) Problématique
.......................................................................................
8
c) Précisions terminologiques
.....................................................................
9
d) Méthodologie
........................................................................................
10
TITRE I : STRUCTURES ET FONCTIONNEMENT DU MARCHE
FINANCIER REGIONAL DE L'UEMOA
..............................................................................
12
INTRODUCTION AU TITRE I
........................................................................
13
I. PRESENTATION GENRALE DU MARCHE FINANCIER REGIONAL
................... 15
I.1. L'HISTORIQUE ET L'ORGANISATION DU MARCHE
FINANCIER REGIONAL....15
I.1.1. Historique
.........................................................................................
15
I.1.1.1. Origine : traité de l'UMOA
.................................................................... 15
I.1.1.2. Nécessité d'une bourse de valeurs
mobilières .......................................... 15
I.1. 2. Organisation du Marché Financier
Régional ........................................ 16
I.1.2.1. Objectifs
........................................................................................
16
I.1.2.2. Structures et fonctionnement
............................................................... 16
I.1.2.2.1. Le Conseil Régional de l'Epargne Publique
et des Marchés Financiers (CREPMF).
..................................................................................................
17
I.1.2.2.2. La Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières (BRVM).
............................ 18
I.1.2.2.3. Le Dépositaire Central/Banque de
Règlement. ...................................... 18
I.1.2.2.4. Les Sociétés de Gestion et
d'intermédiation (SGI) ................................. 20
I.1.2.2.5. Les Sociétés de Gestion de
Patrimoine ................................................ 20
I.1.2.2.6. Les Apporteurs d'Affaires
................................................................. 20
I.1.2.2.7. Les Conseils en Investissements Boursiers.
......................................... 20
I.1.2.2.8. Les Démarcheurs
..........................................................................
21
I.1.2.2.9. Les Banques Teneurs de compte et
Compensateurs. ............................ 21
I.1.2.2.10. Les Sociétés de Gestion
d'OPCVM .................................................. 21
I.2. BILAN D'UNE DECENNIE DE FONCTIONNEMENT
..................................... 22
I.2.1. Au titre des opérations sur le
marché primaire .....................................
22
I.2.1.1. Les emprunts obligataires
................................................................. 22
I.2.1.2. Les opérations sur titres de capital
...................................................... 23
I.2.2. Au titre des opérations sur le
marché secondaire ................................. 25
I.2.2.1. La capitalisation boursière
.................................................................. 25
I.2.2.2. Le volume et la valeur des transactions
................................................ 25
1.2.2.3. Les indices boursiers
....................................................................... 26
II. LA BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES
................................ 28
II.1. PROBLEMATIQUE ET ORGANISATION DE LA BRVM
................................. 28
II.1.1. Conditions historiques de création et
missions ...................................... 28
II.1.1.1. Conditions historiques de création de la BRVM
....................................... 28
II.1.1.1.1. Cadre général de création
des Bourses de Valeurs Mobilières (BVM) ....... 28
II.1.1.1.1.1. La croissance économique.
......................................................... 28
II.1.1.1.1.2. Les nouvelles options des politiques
économiques. ........................... 28
II.1.1.1.1.3. L'inadéquation du système
financier ................................................ 29
II.1.1.1.2. Cadre d'émergence de la BRVM dans l'UEMOA
................................... 30
II.1.1.1.2.1. Le rôle de la croissance
économique. ............................................. 31
II.1.1.1.2.2. Les nouvelles options de politiques
économiques dans la zone UEMOA. .. 33
II.1.1.1.2.2.1. La politique de taux de l'ajustement
............................................. 33
II.1.1.1.2.2.2. Les privatisations
.....................................................................
34
II.1.1.1.2.3. L'inadéquation du système
financier existant .................................... 34
II.1.1.1.2.3.1. Caractéristique du système
financier de l' UEMOA ........................... 34
II.1.1.1.2.3.2. Les conséquences de la crise de la
dette ..................................... 35
II.1.1.1.2.3.3. Les réformes face à
l'inadéquation du système financier .................. 36
II.1.2. Les objectifs de la BRVM
..................................................................
38
II.1.2.1. Le relèvement du taux d'épargne
....................................................... 38
II.1.2.2. Le retour au rôle premier des banques
................................................ 39
II.1.2.3. Le renforcement de la structure financière
des entreprises ....................... 39
II.1.2.4. La réduction de coût
d'intermédiation financière .....................................
39
II.1.3. Organisation, produits, structures et
fonctionnement ........................... 40
II.1.3.1. Organisation du marché boursier de l'UEMOA
....................................... 40
II.1.3.1.1. Les intervenants institutionnels
......................................................... 40
II.1.3.1.2. Les intervenants commerciaux
......................................................... 40
II.1.3.2. Les produits ou titres négociés
à la BRVM ............................................. 41
II.1.3.2.1. Les actions
.................................................................................
41
II.1.3.2.2. Les obligations
...............................................................................
41
II.1.3.2.3. Les droits
....................................................................................
41
II.1.3.3. Structure de la BRVM
....................................................................... 42
II.1.3.3.1. Les conditions générales pour
les titres de capital .................................. 42
II.1.3.3.2. Les conditions spécifiques d'admission
au premier compartiment actions ... 42
II.1.3.3.4. Les conditions spécifiques d'admission
au second compartiment actions .... 43
II.1.3.3.5. Les conditions générales pour
les titres de créances .............................. 43
II.1.3.4. Principes généraux de fonctionnement
de la BRVM ................................. 44
II.1.3.4.1. Les ordres admis sur la BRVM
......................................................... 45
II.1.3.4.2. La cotation et la négociation sur la
BRVM .......................................... 45
II.1.3.4.3. L'organisation du post et règlement /
livraison ..................................... 46
II.1.3.4.4. Les indices et l'activité de la BRVM
................................................... 46
II.1.3.4.4.1. Le BRVM10
..............................................................................
46
II.1.3.4.4.2. Le BRVM Composite
.................................................................. 47
II.2. FONCTIONNEMENT
............................................................................
47
II.2.1. La cotation et le dénouement des
transactions .................................... 47
I.2.1.1. La cotation des transactions
............................................................... 47
I.2.1.2. Le dénouement des transactions
......................................................... 49
II.2.2. Analyse des activités
.......................................................................
53
II.2.2.1. Le marché des actions
..................................................................... 53
II.2.2.2. Le marché des obligations
................................................................ 53
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
...................................................... 61
PARTIE II : ANALYSE DU FINANCEMENT DES ENTREPRISES
PAR LA BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES
...................................................... 62
INTRODUCTION A LA DEUXIEME PARTIE
...................................................... 63
I : LES ALTERNATIVES DE FINANCEMENT DES ENTREPRISES
DANS LA ZONE UEMOA
......................................................................................................
64
I.1. LES SOURCES DE FINANCEMENT
......................................................... 64
I.1.1. Les sources traditionnelles de financement
............................................ 64
I.1.1.1. Les capitaux propres et ressources assimilées.
...................................... 65
I.1.1.2. Les dettes financières et ressources
assimilées ...................................... 66
I.1.1.3. Le passif circulant
............................................................................
66
I.1.1.4. La trésorerie - passif
...........................................................................
67
I.1.2. Le financement par la BRVM
...............................................................
68
I.2. LES LIMITES DES SOURCES DE FINANCEMENT
....................................... 68
I.2.1. Les sources traditionnelles de financement
......................................... 68
I.2.1.1. L'autofinancement
............................................................................
69
I.2.1.2. Les actionnaires d'origine
.................................................................. 69
I.2.1.3. Les crédits interentreprises
................................................................ 70
I.2.1.4. La banque
......................................................................................
70
I.2.1.5. Les établissements de crédit - bail
........................................................ 74
I.2.1.6. Le capital risque
................................................................................
74
I.2.1.7. Les institutions financières
décentralisées ...............................................
75
I.2.2. Les contraintes liées à la
levée des fonds sur la BRVM ..........................
76
I.2.2.1. L'accès au marché
...........................................................................
76
I.2.2.2. La fiscalité et les garanties
................................................................... 77
I.2.2.2.1. La fiscalité
....................................................................................
77
I.2.2.2.2. Les garanties
...............................................................................
79
II. ANALYSE DU MODE DE FINANCEMENT DES ENTREPRISES PAR LA
BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES DE L'UEMOA
.................................. 81
II.1. LES POINTS FORTS DE LA BRVM DANS LE FINANCEMENT
....................... 81
II.1.1. De nouvelles opportunités de
financement offertes aux entreprises .........81
II.1.2. Une augmentation des ressources
mobilisées par les entreprises ............ 86
II.1.3. Une diversification géographique
des émetteurs et investisseurs ............ 89
II.1.4. La réduction des coûts
d'intermédiation financière ...............................
89
II.2. LES POINTS FAIBLES DE LA BRVM DANS LE
FINANCEMENT .................... 89
II.2.1. Les facteurs internes
........................................................................90
II.2.1.1. Le nombre insuffisant d'investisseurs
institutionnels dans la zone UEMOA ..... 90
II.2.1.2. Le nombre limité de produits financiers
offerts par la BRVM ........................ 90
II.2.1.3. Les conditions d'admission sur le marché
.............................................. 90
II.2.1.4. Les garanties
.................................................................................
91
II.2.1.5. Le coût des tarifs pratiqués par les
intervenants du Marché ....................... 91
II.2.2. Les facteurs externes
........................................................................
92
II.2.2.1. La situation politique instable
.............................................................. 92
II.2.2.3. La non implication des gouvernements dans le
développement du marché .... 93
II.2.2.4. Un manque de culture boursière
......................................................... 93
II.2.2.5. La fiscalité non harmonisée et le
manque de dispositif juridique approprié ...... 94
II.2.2.6. Le manque de dynamisme et de professionnalisme des
acteurs du marché ....94
II.2.2.7. La méconnaissance du marché boursier
de l'UEMOA par les autres places financières
................................................................................................
94
II.2.2.8. Un marché peu liquide
...................................................................... 95
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
...................................................... 96
PARTIE III : RECOMMANDATIONS EN VUE D'UNE MEILLEUR
EFFICACITE DES ACTIVTES DE LA BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES DANS LE
FINANCEMENT DES ENTREPRISES
................................................................ 97
INTRODUCTION A LA TROISIEME PARTIE
...................................................... 98
I : AMELIORATION DE L'ENVIRONNEMENT EXTERNE DE LA
BRVM .................. 99
I.1. LES RECOMMANDATIONS EN VUE DE L'AMELIORATION DE
L'ENVIRONNEMENT EXTERNE DE LA BRVM
.................................................. 99
I.1.1. Les pouvoirs publics
............................................................................
99
I.1.2. Le renforcement des outils de travail du CREPMF
.................................. 100
I.1.3. La réforme des garanties et politique
fiscale .......................................... 101
1.1.3.1. La réforme des garanties
................................................................. 101
1.1.3.2. La politique fiscale
........................................................................ 102
I.2. LE DEVELOPPMENT DE LA CULTURE BOURSIERE DANS
L'ESPACE UEMOA
...................................................................................................
108
I.2.1. Le renforcement de la compétence des
intervenants et la formation
des acteurs publics
...................................................................................
108
II.2.2. La vulgarisation de la culture
boursière .............................................
109
II : AMELIORATION DES PRESTATIONS DE LA BRVM
.................................... 111
II.1. L'ASSOUPLISSEMENT DES CONDITIONS D'ACCES AU ET LA
PROMOTION DE LA CONCURRENCE ET DE L'EQUITE DANS LE TRAITEMENT
......................... 111
II.1.1. La révision des tarifs
.......................................................................
111
II.1.2. L'allègement de la procédure
des conditions d'accès .......................... 111
II.2. LE DEVELOPPEMENT DE NOUVEAUX PRODUITS
................................... 112
II.2.1. La capitalisation
..............................................................................
112
II.2.2. La rentabilité
....................................................................................
112
II.2.3. L'ancienneté
....................................................................................
113
II.2.4. Les modalités de mise en Bourse
...................................................... 113
II.2.5. La forme juridique
...........................................................................
113
II.2.5. L'obligation de communication
........................................................... 113
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
................................................... 114
CONCLUSION GENERALE
.........................................................................
115
TABLE DES MATIERES
............................................................................
117
TABLEAUX ET DIAGRAMMES
...................................................................
125
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
........................................................... 126
ANNEXES
..............................................................................................
129
TABLEAUX ET DIAGRAMMES
Tableaux
Tableau 1
|
Evolution du marché primaire
|
Tableau 2
|
Evolution du marché secondaire
|
Tableau 3
|
Croissance économique en zone UEMOA
|
Tableau 4
|
Evolution des indices boursiers et de la capitalisation
boursière de 1998 à 2007
|
Tableau 5
|
Compositions de l'indice BRVM en 2007
|
Tableau 6
|
Répartition des SGI par pays
|
Tableau 7
|
Opération de titres de capital en 2007
|
Tableau 8
|
Emprunt obligataire de l'année 2007
|
Tableau 9
|
Etat récapitulatif des opérations sur le
marché boursier
|
Tableau 10
|
Les commissions pratiquées sur le Marché
Financier Régional
|
Diagrammes
Diagramme 1
|
Comparaison de la capitalisation boursière par secteur
d'activité (2006 et 2007)
|
Diagramme 2
|
Evolution de la valorisation du flottant SGI en titres
cotés entre les 3ième et 4ième
trimestres 2007
|
Diagramme 3
|
Evolution des indices BRVM10 et BRVM Composite de 1998
à 2007
|
Diagramme 4
|
Evolution de l'activité de cotation des titres de 1998
à 2007
|
Diagramme 5
|
Répartition sectorielle des financements par le
marché obligations en 2007
|
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
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Côte d'Ivoire, Marchés Tropicaux et
Méditerranéens, Edition Spéciale Banques et Finances en
Afrique, Décembre 1998, p 30-33.
ABEGA M., Afrique de l'Ouest : Etats des lieux du
secteur bancaire et financier, Marchés Tropicaux et
Méditerranéens, Edition Spéciale Banques et Finances en
Afrique, Décembre 1998, p 21-29.
ALIBERT Jacques, Le rapport 1997 sur la zone Franc :
Une année assez satisfaisante, Marchés Tropicaux et
Méditerranéens, 25 septembre 1998, p 2008-2010.
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Groningen, « La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
en Afrique de l'Ouest. L'introduction en bourse : pourquoi et pourquoi
pas ? Les sociétés et les investisseurs »,
Thèse de Doctorat, 2002.
BCEAO (1999), Rapport du Gouverneur sur la situation
au cours de l'année 1998, perspectives pour l'année
1999.
BCEAO (1994), Un marché financier
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BERNET-ROLLANDE Luc, Principes de techniques bancaires,
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Règles de négociation, d'admission et de radiation
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Bourse Régionale des Valeurs Mobilières 2005,
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Bourse Régionale des Valeurs Mobilières, site
Internet
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Conseil Régional de l'Epargne Public et des
Marchés Financiers, rapport annuel 1998 à 2007
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Marchés Financiers, site Internet
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DERREUMAUX P., Les innovations des banques pour les
entreprises, Marchés Tropicaux et Méditerranéens,
Edition Spéciale Banques et Finances en Afrique, Décembre 1198, p
4
GBEDEY N. Martin (Président du CREPMF),
« Conseil Régional de l'Epargne Public et des Marchés
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GENSE Pierre et TOPSACALIAN Patrick, Ingénierie
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South-Western College Publishing, Cincinati, 2000, p. 640.
MOYER R. Charles, MCGUIGAN R. James and KRETLOW J. William,
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ROCHE François, Le bal des initiés :
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ROSS A. Stephen, WESTERFIELD W. Randolph and JAFFE Jeffrey,
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VERNIMMEN Pierre, Finance d'entreprise, Dalloz, Paris,
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YAYI Boni, Stratégie de la
Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), Marchés
Tropicaux et Méditerranéens, Edition Spéciale Banques et
Finances en Afrique, Décembre 1998, p 13-16.
ANNEXES
ANNEXE 1 : Avenant à la convention portant
création du Conseil Régional de l'Epargne Publique et des
Marchés Financiers.
ANNEXE 2 : Fonctionnement du Marché Financier
Régional (déroulement de la séance de bourse en Cotation
Electronique Décentralisée).
ANNEXE 3 : Fonctionnement du Marché Financier
Régional (fonctionnement d'une séance de bourse).
ANNEXE 4 : Fonctionnement du Marché Financier
Régional (dénouement des transactions boursière :
Règlement / Livraison à T+3).
* 1 _ Il convient à ce
niveau, de souligner qu'il été considéré
l'épargne de toute la zone UEMOA, ce qui conduit à ignorer les
transferts d'épargnant d'un pays à un autre.
* 2 _ BICIAB-BF est une filiale
de la BNPPARIBAS, elle est la Banque Internationale pour le Commerce,
l'Industrie et l'Artisanat du Burkina Faso.
* 3 _ Source: BCEAO (site
web)
* 4 _ Source: BCEAO (site
web)
* 5 _ Les raisons seront
développées ultérieurement.
* 6 _ Source : BCEAO (site
web)
* 7 _ Source BCEAO (site web)
* 8 _ Source : banque de
données programme d'appui aux structures mutualistes ou de
coopératives d'épargne et de crédit (PAS-MEC), in
Marché Tropicaux, juillet 1999, p4.
* 9 _ ; Cette loi est
entrée en vigueur en janvier 1997 dans l'ensemble des pays de l'UEMOA.
Au 31/12/97, on dénombrait plus de 2517 caisses d'épargne et de
crédit.
* 10 _ In Marchés
Tropicaux 1999, p 5
* 11 _ Marché
liquide : facilité avec laquelle des titres peuvent être
achetés ou vendus sur le marché. Un titre est dit liquide si on,
en trouve en quantité suffisante pour que les grosses opérations
n'entraînent pas de fluctuations importantes de cours. La
liquidité est l'un des éléments les plus importants d'un
bon marché. Il se rapporte également à la rapidité
avec laquelle un épargnant peut convertir ses titres en
espèces.
* 12 _ Un marché
financier est dit profond lorsqu'il offre une large gamme de produits
financiers aux investisseurs leur permettant de diversifier leur
portefeuille.
|