UNIVERSITE DU BURUNDI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET
ADMINISTRATIVES
ANALYSE COMPAREE DE LA METHODE ABC ET CELLE DES COUTS
COMPLETS DITE DES SECTIONS HOMOGENES POUR LA DETERMINATION ET LA GESTION DES
COUTS DANS UNE ENTREPRISE INDUSTRIELLE : CAS DE LA SODECO
Bujumbura, Août 2009
Mémoire présenté et soutenu publiquement
en vue de l'obtention du Grade de Licencié en Sciences Economiques et
Administratives
Option : Gestion et Administration
Par
NTAHOKAJA Gilbert
et
BWIZIGIRO Yvette
Sous la direction de :
Dr. Déo BANDEREMBAKO
Bujumbura, juillet 2009
Dédicaces
A Dieu le tout puissant ;
A mon regretté Papa qui nous a
quitté sitôt ;
A ma chère mère NIBIZI
Léocadie ;
A mes frères et
soeurs ;
A mes cousins et cousines ;
A la famille NDOVORI ;
A la famille BUTUNUNGU
Juvénal ;
A la famille Rogatien
NZEYIMANA ;
A tous ceux qui me sont
chers ;
Gilbert NTAHOKAJA
A Dieu le tout
puissant ;
A
mon cher époux ;
A
mon fils Lecy Dan Costa ;
A
mes parents ;
A
mes frères et soeur ;
A
ma famille et belle famille ;
A
tous ceux qui me sont chers ;
Yvette BWIZIGIRO
Nous dédions ce
mémoire
REMERCIEMENTS
Ce travail est le fruit de réflexions, de contributions
et d'échanges de nombreuses personnes. Ainsi, au terme de celui-ci,
c'est pour nous un réel plaisir et un devoir moral d'exprimer nos
sentiments de reconnaissance en guise de remerciements à ceux qui, de
près ou de loin, ont contribué à sa
réalisation.
Nous exprimons tout particulièrement nos
sincères remerciements au Docteur Déo BANDEREMBAKO professeur
à la FSEA et Directeur de ce mémoire pour avoir accepté
d'assurer la direction de ce mémoire. Leurs observations critiques,
leur disponibilité, leurs multiples conseils et surtout leur
rigueur scientifique nous ont été d'une grande utilité.
Qu'il trouve ici l'expression de notre profonde gratitude. Nous sommes
cependant responsables de toutes les erreurs qui se seraient glissées
dans le présent travail. Nous tenons également à remercier
Maître Assistant Jean Claude NKESHIMANA et Assistant Belyse MUPFASONI,
respectivement Président et Membre du jury pour avoir accepté de
lire ce travail et d'en constituer le jury de délibération.
Qu'il nous soit permis d'exprimer notre gratitude à
tous nos enseignants depuis l'école primaire jusqu'à
l'Université spécialement ceux de la FSEA dans le
département de Gestion et Administration pour la formation qu'ils nous
ont fait bénéficier. Nous désirons
également remercier la Direction et le personnel de la
Société de Déparchage et conditionnement pour leur
hospitalité et les services qu'ils nous ont rendus durant notre
recherche au sein de ladite entreprises
A tous nos amis qui rendu agréable notre séjour
à l'UB, nous ne dirons jamais assez « merci ».
LISTE DES SIGLES ET
ABBREVIATION
ABC : Activity Based Costing
CA M : Computer Aided
Manufacturing
CAE : Comptabilité Analytique
d'Exploitation
CU : Coût Unitaire
EPB : Exploitation du Port de
Bujumbura
ETC : Et Caetera
FSEA : Faculté des Sciences
Economiques et Administratives
KG : Kilogrammes
MO : Main Oeuvre
Op.Cit : Opere Citato (Ouvrage
déjà cité)
OST : Organisation Mondiale du
Travail
PCG : Plan Comptable
Général
PTT : Poste ; Transport et
Télécommunication
Qté : Quantité
SODECO : Société de
Déparchage et de Conditionnement
UB : Université du Burundi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1:Principe de la méthode de
l'imputation rationnelle
13
Tableau 2:Exemple des charges fixes et charges
variables
24
Tableau 3:La manière de repartir les charges
indirectes dans les sections principales et auxiliaires
49
Tableau 4: Répartition primaire des charges
indirectes dans les centres d'analyses
61
Tableau 5: Répartition des charges
indirectes dans les sections principales
67
Tableau 6:Calcul des coûts des unités
d'oeuvres
67
Tableau 7:Calcul du coût d'achat du
café parche
68
Tableau 8:Calcul du coût de production
68
Tableau 9: Calcul du coût de revient
complet
68
Tableau 10:Récapitulatif des
activités
81
Tableau 11:Les ressources indirectes à
attribuer aux activités
83
Tableau 12: Répartition du coût des
ressources aux activités
86
Tableau 13: Calcul du coût de revient
complet
87
TABLE DES MATIERES
DEDICACES
Erreur ! Signet non défini.
REMERCIEMENTS
Erreur ! Signet non défini.
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATION
iii
LISTE DES TABLEAUX
iv
TABLE DES MATIERES
v
INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. Problématique et intérêt
du sujet
1
0.2. Hypothèse
2
0.3. Méthodologie de Recherche
2
0.4. Articulation
3
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE SUR LES
METHODES DE CALCUL DES COUTS.
4
I.1. Méthode des coûts complets
6
I.1.1. La méthode des sections
homogènes.
8
I.1.2. La méthode d'imputation
rationnelle
11
I.1.3. METHODE « ABC Activity Based
Costing »
14
Introduction
14
1. L'évolution du contexte
économique
16
2. L'évolution de la structure des
entreprises.
17
3. L'évolution des modes de production
17
I.2. Méthode de détermination des
coûts partiels
19
I.2.1 Méthodes des coûts directs
19
I.2.2. Méthode du coût marginal
20
I.2.3. La méthode des coûts variables
ou directs costing
22
I.2.4. La méthode des coûts
préétablis
25
I.3 Le target Costing ou la méthode des
coûts cible
29
CHAP II : ESSAI D'APPLICATION DE LA
METHODE DES SECTIONS HOMOGENES
33
II.1. Rappel sur la méthode des sections
homogènes
33
II.2. Principes de la Méthode
33
II.3. Processus de calcul
36
II.4. Application de la méthode des sections
homogènes
38
II. 4.1. Analyse des charges de l'entreprise
SODECO
39
II.5. Découpage de l'entreprise en centres
d'analyse.
44
II.5.1. Détermination des centres
principaux
44
II. 5.2. Section auxiliaire
48
II.6 Choix des unités d'oeuvres
49
II. 6.1. Choix de l'unité d'oeuvre de la
section approvisionnement
51
II. 6.2. Choix de l'unité d'oeuvre de la
section usinage
52
II. 6.3. Unité d'oeuvre pour la section
distribution
53
II.7. L'estimation des clés de
répartition
54
II.8. La composition du coût de revient du
produit SODECO
64
8.1. Matières premières et fourniture
consommées
64
8.2. Les autres consommations
intermédiaires
64
8.3. Frais du personnel
65
8.4. Frais de transformation
65
II.9. Essai de saisir des données en
comptabilité analytique d'Exploitation à la SODECO.
66
II.10. Détermination du coût de
revient du produit SODECO.
66
II.11. Les avantages et les limites de la
méthode des sections homogènes pour la SODECO
69
CHAPITRE III : APPLICATION DE LA
METHODE ABC A LA SODECO
70
Introduction
70
III.1. Principe de la méthode ABC
71
III.2. Le processus de calcul
73
III.2.1. Identification des activités
73
III.2.2. L'attribution des ressources aux
activités
74
III.2.3. Identification des objets de
coût
75
III.2.4. L'attribution des coûts des
activités aux objets de coût
75
III.2. La méthode ABC à la SODECO
77
III.2.1. L'analyse des activités de la
SODECO
77
III.2.2. L'analyse des ressources
81
III.2.2.1. Les ressources directes
82
III.2.2.1. Les ressources indirectes
82
III.3. Détermination des coûts des
activités
83
III.3.1. Choix des inducteurs des coûts
83
III.3.2. Attribution du coût des ressources
aux activités
85
III.3.4. Calcul du coût complet du
produit
87
III.4. Apports de la méthode ABC
88
1. Apports au niveau du calcul des coûts de
revient : vers une grande fiabilité
88
2. Contribution de l'ABC au pilotage de
l'entreprise
89
3. Apports de l'ABC : vers une nouvelle
approche de l'entreprise
90
CONCLUSION GENERALE
93
BIBLIOGRAPHIE
96
INTRODUCTION GENERALE
0.1. Problématique et
intérêt du sujet
La mise en place d'un système de comptabilité
analytique n'est pas une fin en soi, mais faut-il encore que celui-ci soit un
outil de gestion, il est donc un système de comptabilité de
gestion. Ceci étant « la comptabilité de gestion ne
sert pas seulement à déterminer les coûts des produits
d'une entreprise. Elle doit servir surtout et plus généralement
à mieux maîtriser les coûts. Par conséquent, une
procédure qui les allouerait aux produits de manière correcte
n'est utile que si, de surcroît, elle permet d'identifier la logique de
ces coûts et les moyens de les optimiser et de les
réduire »1(*).
La comptabilité de gestion permet de produire une
information régulière et normalisée pour contrôler
les coûts d'une entreprise. Cette information permet d'étudier une
très grande variété de décision, identification des
zones de performance ou non performance.
De part cette importance, on constate qu'il y a sans doute
nécessité d'un système d'information pour éclairer
la direction et tout encadrement sur la réalisation des objectifs
fixés. Cela suppose la mise en place d'un instrument de gestion interne
(à l'usage des dirigeants) qui produit des informations pouvant orienter
les responsables dans leurs prises de décision de gestion.
L'entreprise SODECO à laquelle nous avons porté
notre choix pour réaliser ce travail, est une société de
déparchage et de conditionnement du café, elle s'intéresse
d'une part à l'activité caféicole qui est
considérée comme le moteur de l'économie burundaise. Le
café rapporte 80% des entrées en devises par an. D'autre part, la
SODECO constitue le maillot essentiel de la filière café et
surtout que l'activité de déparchage est dominante quant à
la qualité du café et partant son appréciation sur le
marché mondial.
C'est une entreprise qui a besoin de mieux maîtriser ses
coûts afin d'être compétitive sur le marché, mais
malheureusement cette entreprise n'emploie pas d'instrument de maîtrise
des coûts.
Le thème central de notre travail est :
« Analyse comparée de la
méthode ABC (Activity Based Costing) et celle de la méthode des
coûts complets dite des sections homogènes pour la
détermination et la gestion des coûts dans l'entreprise
industrielle SODECO ».
Notre ambition est de proposer la méthode de calcul des
coûts entre la méthode ABC et celle des sections
homogènes, laquelle sera adéquate à la SODECO dans le
contexte économique actuel.
Ainsi pour mener à bien notre étude, une seule
question a été posée :
Parmi ces deux méthodes, laquelle permet-elle de mieux
déterminer et de mieux maîtriser les coûts ?
0.2. Hypothèse
La méthode ABC permet de mieux déterminer et de
mieux maîtriser les coûts du produit SODECO que la méthode
des sections homogènes.
0.3. Méthodologie de
Recherche
Pour aborder cette étude, nous allons dans un premier
temps recourir aux connaissances déjà acquises, faire une
recherche bibliographique sur les concepts et notions qui se rapportent au
sujet d'études, consulter des ouvrages, revues et mémoires.
Dans un second temps, nous allons entrer dans les services de
la SODECO, recueillir des informations auprès de responsables et des
services techniques, consulter les différents documents tenus par les
services de la SODECO.
0.4. Articulation
Notre travail comportera trois chapitres :
- Le premier chapitre sera consacré au cadre
théorique sur les méthodes de calcul des coûts.
- Le deuxième chapitre concernera l'essai d'application
de la méthode des sections homogènes à la SODECO.
- Le troisième chapitre consistera à
l'application de la méthode ABC à la SODECO.
Et afin, nous clôturons par une conclusion
générale.
CHAPITRE I : CADRE
THEORIQUE SUR LES METHODES DE CALCUL DES COUTS.
Initialement appelée « comptabilité
industrielle » ; cette discipline était seulement
appliquée dans des entreprises industrielles surtout les entreprises de
construction. Elle était utilisée pour déterminer les
devis des travaux de construction.
Par après, on a remarqué que cette technique
n'était pas seulement nécessaire aux seules entreprises
industrielles ; mais aussi qu'elle était indispensable pour
d'autres formes d'entreprises.
C'est ainsi qu'elle changera de dénomination en
devenant « comptabilité analytique
d'exploitation ».
En effet, au départ la comptabilité analytique
était destinée à déterminer les prix de revient des
produits fabriqués ou des services prestés par l'entreprise.
Par après, on a constaté que la
comptabilité analytique d'exploitation est un instrument qui peut
expliquer le pourquoi et le comment des résultats de l'entreprise,
qu'elle peut servir de base pour l'établissement des prévisions
et qu'elle peut servir encore pour le calcul des écarts.
C'est dans cette perspective que certains auteurs l'appellent
« comptabilité de gestion ».
On peut définir la comptabilité analytique
d'exploitation comme étant un instrument de gestion interne, à
l'usage des dirigeants et qui a pour fonction la détermination des
coûts.
Plus précisément un coût
est « une somme de charges correspondant à un
découpage jugé utile par le gestionnaire »(2(*)).
En principe, comme le souligne Jacob Gérard, la notion
de coût peut être située aussi bien dans le temps que dans
l'espace par ses trois caractéristiques suivantes.
- le champ d'application, il s'agit d'un choix de calcul des
coûts, soit la fonction, soit par centre d'analyse, soit par produit
etc.
Pour le cas de SODECO, le champ des coûts dont
l'entreprise a besoin de connaître concerne principalement le produit.
- le moment du calcul, on distingue normalement deux moments
de calcul des coûts d'une entreprise, d'une part, il y a les coûts
constatés c'est-à-dire les coûts calculés à
partir des données réelles observées de l'entreprise.
D'autre part, il y a les coûts
préétablis calculés à partir des
éléments estimés du
futur proche. Ces estimations sont basées sur des
données constatées prévisionnelles.
Dans le cadre de ce travail, nous nous limiterons au calcul a
posteriori des coûts. Le calcul des coûts prévisionnels
précède toujours celui des coûts historiques.
- le contenu des coûts, les coûts calculés
par l'entreprise peuvent soit contenir la totalité des charges
incorporables. Il s'agit des coûts complets, soit contenir une partie
seulement des charges incorporables. Il s'agit des coûts partiels.
Le présent chapitre a pour objectif simplement
d'analyser les principales méthodes de calcul des coûts
d'après leur contenu. Quel que soit le contenu des coûts à
calculer, une certaine hiérarchie existe entre eux.
Pour une entreprise industrielle comme la SODECO, elle aura
besoin de connaître successivement :
- Le coût des matières premières qui
entrent au magasin acquises auprès des fournisseurs, ainsi elle aura
à calculer leurs coûts d'achat.
- Le coût de sortie de magasin des matières
stockées mais acquises généralement à des
coûts différents pour entrer dans le processus de transformation.
C'est le problème de valorisation des stocks.
- Le coût engendré par le processus de
transformation. Il s'agit du coût de production.
- A quel coût sort le produit fini du magasin ?
C'est encore le problème de valorisation des stocks.
- Le coût occasionné par la vente, il s'agit du
coût de distribution.
- Le coût qui inclut toutes les charges du produit
vendu. C'est le coût de revient.
C'est dans cette deuxième étape que
résident des difficultés et différences entre
différentes méthodes de calculs qui s'offrent aux choix du
« répartiteur ».
La méthode de calcul des coûts complets la plus
connue est celle dite méthode des sections homogènes.
Cette méthode analyse les charges de l'entreprise en
charges directes et indirectes en vue de déterminer les coûts
complets en affectant les charges directes aux coûts concernés et
en imputant les charges indirectes, après répartition dans les
centres d'analyse à ces mêmes coûts.
Signalons que toute entreprise industrielle doit calculer ces
coûts cités-ci haut.
Ces coûts correspondent effectivement au processus de
production d'une entreprise industrielle.
Au cours de ce chapitre, nous essayerons d'analyser les
principales méthodes de calcul des coûts proposés par le
C.A.E.
I.1. Méthode des
coûts complets
Les coûts complets sont obtenus en prenant en
considération l'intégrité des charges incorporables,
qu'elles soient fixes ou variables.
En réalité, les méthodes de calcul des
coûts complets s'agissent des techniques de répartition des
charges indirectes. Le caractère variable ou fixe de la charge à
imputer est secondaire.
En effet, on trouve parmi les charges variables et les charges
fixes à la fois des charges directes et indirectes.
En principe, dans le calcul des coûts complets
réside le problème de répartition des charges indirectes.
Ce problème a suscité le réveil de plusieurs
économistes, les uns voulant compléter ou corriger les autres sur
la détermination beaucoup plus correcte d'une part des charges
indirectes revenant à chaque produit ou commande.
D'une manière générale, quelle que soit
la méthode utilisée, le calcul des coûts complets se fait
en deux étapes principales :
- affectation des charges directes (c'est-à-dire celles
pouvant être imputées sans ambiguïté et sans
arbitraire à un type de produit fabriqué ou vendu par
l'entreprise quel que soit le niveau d'analyse) aux coûts des
produits.
- Imputation après répartition des charges
indirectes (c'est-à-dire celles ne pouvant être imputées au
produit ou au commande qu'après répartition préalable que
revêtira un caractère plus ou moins arbitraire en fonction du
choix des clés de répartition) aux mêmes coûts, selon
le niveau des charges concernées ; dans la pratique, on parlera
souvent d'imputations des frais généraux.
Cette dernière n'a pas été
considérée sans critique et on l'a complétée par
une autre méthode qui peut être considérée comme un
aménagement des méthodes fondées sur la notion de
coût complet. Il s'agit de la méthode d'imputation rationnelle des
charges fixes.
Ce pendant, ces deux méthodes de calculs des
coûts dites traditionnelles ont été analysées avec
des critiques de certains auteurs comme R.BRAULT et P GUERRE.
Ainsi, lors de la répartition des charges indirectes en
faisant recours aux clés de répartition, la part de l'arbitraire
n'est pas négligeable.
En effet, la complexité croissante des produits,
l'allongement et la mécanisation de leur cycle de production qui vont de
pair et la concentration industrielle qui alourdit les frais d'administration
dans les grandes organisations aboutissent à une très forte
croissance des charges directe .
Or les charges indirectes globalisent un ensemble des charges
hétérogènes (de comportement variable) imputée en
fonction d'une même unité d'oeuvre.
Toutefois les limites de ces méthodes dites
traditionnelles ont suscite chez certains économistes gestionnaire
responsable de l'information comptable le souci de rechercher une nouvelle
méthode d'estimation des coûts.
Il s'agit de la méthode « Activity Based
Costing » ABC qui, sans pour autant être exacte, permettrait
pour eux d'approcher la réalité des coûts.
Dans les points suivants, nous essaierons d'analyser la
méthode des sections homogènes, la méthode d'imputation
rationnelle et enfin nous clôturerons par la méthode ABC pour ce
point.
I.1.1. La méthode des
sections homogènes.
La méthode des sections homogènes encore
appelée technique des centres d'analyse, correspond au système
des coûts complets puisque toutes les charges incorporables, sans
exception sont imputées aux coûts des produits ou commandes.
Toutefois, elle est la plus couramment utilisée car
elle présente un rapport satisfaisant entre la complexité des
traitements et la précision des résultats. De plus, elle est
recommandée par le PCG.
Cette méthode des sections homogènes a
été mise sur pied lorsque les préoccupations des
gestionnaires d'entreprise étaient tournées entre autres, vers
les objectifs d'évaluation plutôt que vers les problèmes de
gestion.
Un certain Saada Toufik nous dit que dans sa version la
plus simple la méthode des sections homogènes n'a pas objectif
premier d'apporter une aide à la gestion mais correspond plutôt
à la recherche d'un mode d'évaluation.
Cette technique repose sur un découpage de l'entreprise
en centre d'analyse ou section.
Comme le définit le plan comptable
général français, un centre d'analyse est « une
division de l'unité comptable où sont analysés les
éléments de charges indirectes préalablement à leur
imputation aux coûts des produits
intéressés ».
Habituellement, on distingue les centres principaux et les
centres auxiliaires.
Les centres principaux sont ceux où sont mis en oeuvre
les moyens de production et de distribution de l'entreprise. Ce sont des
centres qui reflètent l'activité de l'entreprise et qui
correspondent aux grandes fonctions de l'entreprise.
Les centres auxiliaires sont eux qui travaillent pour d'autres
centres (comme par exemple service entretien, maintenance. Service paie etc.).
Ils ont pour rôle de gérer les facteurs de production mis en
oeuvre par l'entreprise.
Les éléments des charges groupés dans une
section sont appelés « Frais de section ». La
section est constituée de telle manière que l'ensemble des
charges qui la concerne puisse être ramené à une
unité commune permettant de réserver et d'affecter à
chacun des coûts des produits intéressés la part de ces
charges qui lui incombe effectivement.
L'activité de chaque section étant
définie par une unité unique appelée
« unité d'oeuvre » les sections sont dites
homogènes d'où l'appellation « méthode des
sections homogènes ».
L'unité d'oeuvre sert principalement à imputer
le coût d'une section aux comptes de coûts des produits (biens ou
services) ou des commandes internes ou clients intéressés.
C'est par le biais des unités d'oeuvre que les charges
indirectes sont incorporées, en finale aux comptes des coûts des
produits.
Grâce à l'unité d'oeuvre, le coût de
section sera soit cédé à d'autres sections, soit
imputé aux coûts des produits ou commandes.
Le terme coût de l'unité d'oeuvre » est
obtenu par le quotient de la totalité des charges de la section ayant
une unité d'oeuvre physique et le nombre des unités d'oeuvre.
Si l'unité d'oeuvre est monétaire, on parlera du
taux de frais. On distingue beaucoup d'unités d'oeuvre et ces
dernières sont rattachées soit à la main d'oeuvre
consacrée au produit (ex .heures de main d'oeuvre), soit au
fonctionnement du matériel consacré au produit (ex :
heure-machine).
En ce qui concerne cette méthode, nous ferons une
description plus détaillée dans le second chapitre.
I.1.2. La méthode
d'imputation rationnelle
La méthode d'imputation rationnelle consiste à
inclure dans les coûts la part des charges fixes calculées
à un niveau d'activités préalablement défini comme
normal.
C'est une méthode en principe qui consiste à
éclaircir l'influence du niveau d'activité sur les coûts
que la méthode des sections homogènes ignore totalement.
En effet, toute entreprise a un niveau d'activités
qu'elle ne peut pas dépasser du moins dans un court terme. Ce niveau
d'activités est appelé CAPACITE THEORIQUE. C'est
un niveau maximum qui ne peut jamais être atteint en pratique car il est
rare, voire impossible qu'une entreprise travaille 24 heures sur 24 sans
arrêt ; sans panne machine sans absence des travailleurs, sans
coupure du courant etc.
On définit alors la capacité effective comment
le niveau d'activités qui peut être en considérant le temps
d'entretien des machines, le temps de préparation et
l'absentéisme éventuel de la main d'oeuvre.
En principe, cette capacité effective devrait
être atteinte en pratique, mais c'est rarement à cause des
paramètres divers comme le fainéantisme des travailleurs, coupure
de courant etc.
Il est nécessaire alors de définir la
capacité utilisée comme le niveau d'activités le plus
fréquemment atteint. Cette capacité correspond donc à
l'activité normale de l'entreprise. C'est-à-dire qui
résulte de ses capacités de production. L'activité normale
sera alors l'activité potentielle de l'entreprise.
L'activité normale de l'entreprise peut correspondre
à l'activité prévisionnelle telle qu'elle résulte
du volume des ventes possibles, cette activité prévisionnelle
pouvant être déterminée suivant deux horizons :
- à court terme, l'activité prise comme normale
correspond à celle qui est nécessaire pour satisfaire le volume
des ventes prévisionnelles de l'exercice et varie par conséquent
d'un exercice à l'autre.
- à moyen terme, l'activité
considérée comme normale est déterminée sur la base
des prévisions de ventes sur plusieurs années, de telle sorte que
les fluctuations d'activité normale soient nivelées.
En réalité cette méthode repose sur la
notion d'activité normale et sur la destination des charges variables et
des charges fixes. Les charges variables sont considérées dans
leur totalité, alors que charges fixes ne sont considérées
que par rapport au niveau d'activité réelle de l'entreprise.
Si le niveau d'activité réelle est
inférieur à celui d'activité normale une partie des
charges fixes n'est pas imputée aux coûts de l'entreprise. Cette
partie des charges fixes est appelée « Mali de sous
activité ». Si le niveau réel d'activité est
supérieur à la normale, il y a surplus de charges fixes est
imputé aux coûts de l'entreprise, ce surplus constitue un boni de
suractivité.
Si le niveau d'activité réelle correspond
exactement au niveau d'activité normale, la méthode de
l'imputation rationnelle est synonyme de la méthode des sections
homogènes3(*)
D'une façon générale, la mise en place de
cette méthode nécessite au préalable des
éléments indispensables, parmi lesquels :
- Le découpage de l'entreprise en centres d'analyse.
- La détermination du niveau d'activité
considéré comme normal.
- Distinguer les charges variables et les charges fixes pour
chaque centre d'analyse.
Cette méthode d'imputation rationnelle constitue donc
une méthode améliorée parmi les méthodes des
coûts partiels.
D'une façon générale, le principe de la
méthode de l'imputation rationnelle peut se résumer comme
suit :
Tableau 1:Principe de la
méthode de l'imputation rationnelle
Charges fixes
|
Charges directes
|
Charges indirectes
|
|
|
Charges variables
|
A affecter sans changer leur montant
|
A imputer sans changer leur montant
|
Source : Depallens Georges,
L'étude des prix de revient, Entreprise moderne d'Edition,
Paris, 1963.p20.
L'utilisation de cette méthode permet de dégager
et d'analyser deux situations :
1) Situation avantageuse : Cette méthode permet
de :
- Stabiliser les coûts complets unitaires à
conditions de gestion inchangées
- Rendre la valeur du stock indépendante du niveau
d'activités ; à cet égard l'imputation rationnelle
est recommandée par le plan comptable.
- Supprimer le risque de la réaction primaire des
responsables commerciaux en cas de sous activité due à la
mévente.
- Faire ressortir le coût de la sous-activité.
2) Situation désavantageuse : cette méthode
est lourde à mettre en oeuvre : la détermination d'une
activité normale pour chaque centre d'analyse. Le calcul des charges
imputées etc.
I.1.3. METHODE « ABC
Activity Based Costing »
Introduction
Dans le domaine des sciences de gestion, la décennie
1985-1995 a été caractérisée par le foisonnement
des concepts, outils et autres nouvelles méthodes, parmi lesquelles, la
comptabilité à base d'activités occupe une place de choix.
Parmi les raisons qui expliquent ces multiples émergences, il semble
nécessaire de pointer les différentes évolutions
auxquelles ont été soumises les organisations de cette fin de
siècle.
Les outils de gestion, comme l'ensemble des autres techniques
sont apparus, le plus souvent, afin d'apporter des solutions aux
problèmes de leur époque. Leur construction est contingente. Elle
tient compte, naturellement, de l'environnement économique, de la
structure et du fonctionnement de l'entreprise.
La comptabilité de gestion à base
d'activité est née de la concurrence et du besoin des
entreprises de connaître les coûts de leurs productions.
Les années 1980 et celles qui ont suivi, ont
été marquées par la remise en cause de certaines
méthodes de comptabilité et de gestion traditionnellement
utilisées. Ouvrages et articles spécialisés se sont
multipliés pour stigmatiser les insuffisances, les limites, voire
l'absence de pertinence d'un certain nombre d'outils, en particulier ceux
relatifs aux calculs des coûts.
Certains auteurs, tels Johnsons et Kaplan estiment que la
décennie 1980 est celle de « L'obsolescence des
systèmes de comptabilité de gestion ».
Cooper juge que le contrôle de gestion ne répond
plus et précise que les systèmes utilisés par les
entreprises ont perdu le rôle qui était le leur, les informations
qu'ils fournissent n'ayant pas la pertinence attendue.
Le CAM a groupé des grandes entreprises, d'experts
comptables ainsi que des universitaires pour consacrer le temps à des
recherches à développer un programme de comptabilité
analytique adapté au nouvel environnement économique.
Certains auteurs comme Evraert et P. Mevellec estiment
que « les méthodes traditionnelles ne satisfont plus les
besoins de l'entreprise moderne et qu'en conséquence elles doivent
être sérieusement remises en cause »4(*).
Toute entreprise est à la fois immergée dans un
environnement et confrontée à ses composantes. Elle doit
s'adapter aux évolutions de l'un et des autres.
Ainsi, la mondialisation, qui n'est autre que l'extension du
périmètre concurrentiel, a entraîné l'accroissement
des structures organisationnelles.
L'entreprise a dû développer sa
réactivité pour faire face aux tendances éradiques des
marchés sur lesquels elle intervient.
En effet, il existe une véritable interaction entre
l'environnement qui s'impose à la stratégie des entreprises et
leur structure.
La croissance inévitable de ces dernières influe
sur la nature et la vitesse de l'évolution du contexte.
Chandler affirme que « la croissance des
grandes entreprises et la domination qu'elles ont exercée sur des
secteurs vitaux de l'économie ont transformé la structure
même de ces secteurs et celles de l'économie ».
Ainsi trois types d'évolutions doivent être
mentionnés.
La première concerne celle de l'environnement
économique, la seconde, celle de la structure des entreprises et enfin,
la troisième a trait aux modes de productions.
1. L'évolution du
contexte économique
Le contexte économique a été
marqué par plusieurs phénomènes qui en ont changé,
sinon la nature, tout au moins le fonctionnement. L'évolution des
échanges s'est accélérée tout au long de la
deuxième partie du vingtième siècle.
L'internationalisation des échanges, la concentration des firmes, le
plus souvent par croissance externe, la modification des rapports entre l'offre
et la demande jusqu'à entraîner des crises successives de
surproduction sont les paramètres à considérer pour
évaluer les changements qui se sont produits.
La concurrence, impitoyable entre les firmes
concentrées, implique que les coûts soient impérativement
maîtrisés et la qualité irréprochable. La recherche
de l'avantage concurrentiel doit être permanente.
Porter décrit ainsi sa perception du contexte
« dans le monde entier, les firmes font face à un
ralentissement de la croissance et à des concurrents nationaux et
internationaux qui n'agissent plus comme si le gâteau, sans cesse plus
grand, suffisait à satisfaire tout le monde ».
L'entreprise doit s'assurer de la vente et produire ensuite.
Le passage d'un processus de « flux poussés à un
processus flux tirés » par l'anal modifie en profondeur
l'approche organisationnelle de l'entreprise.
L'adaptabilité aux fluctuations, pour l'entreprise
industrielle, implique une capacité réactive aussi bien dans le
domaine précis de la production (fabrication rapide de séries de
faible taille) que dans celui de la mise sous tension globale de
l'organisation.
La réduction des stocks, voire la recherche du
« stock-zéro », s'inscrit dans une volonté de
réduction du risque industriel. La diversification et la
personnalisation des produits et des gammes dans un souci de
compétitivité, conditions pour conserver ou gagner des parts des
marchés, imposent à l'entreprise de proposer des biens semblables
mais différenciés.
Le temps de la Ford T, symbole de la fabrication en masse et
par grandes séries, est révolu.
La durée de vie d'un produit, dans sa phase de
reproduction, s'est considérablement rétrécie et interdit
la passation de stock trop important aux risques d'une obsolescence ruineuse
pour l'entreprise.
2. L'évolution de
la structure des entreprises.
L'adaptation à la mondialisation des marchés a
eu comme tendance d'accélérer la croissance externe des firmes.
La nécessité de coller aux nouvelles exigences de ces
marchés (réactivité, flexibilité, qualité) a
conduit les entreprises à accroître une certaine forme d'autonomie
des entités organisationnelles et les composants. Si la concentration
des entreprises n'est pas un phénomène nouveau, l'ampleur
qu'elle a acquise a modifié en profondeur la structure des coûts.
Ces firmes concentrées, imposantes et lourdes à manier, ont
dû parallèlement s'adapter aux nouvelles règles non
écrites du marché. Si l'organisation pyramidale et
hiérarchique apparaît encore dans les organigrammes structurels,
elle ne correspond plus tout à fait au fonctionnement réel de la
firme.
Prendre des décisions urgentes, réagir en temps
réel, faire preuve de suffisamment de souplesse pour ne pas rater les
opportunités qui se présentent, accepter de modifier ses propres
produits pour les adapter aux exigences du « client roi »
telle est la liste, non exhaustive des indispensables adaptations dont ces
entreprises ont dû faire preuve.
3. L'évolution des
modes de production
Le contrôle de gestion tel qu'il est traditionnellement
élaboré et mis en oeuvre est né à la fin des
années 1920 dans un contexte dominé par l'organisation
taylorienne de l'entreprise. L'organisation scientifique élaboré
par Taylor reposait sur un certain nombre de constats de la
réalité économique dans laquelle les mécanismes et
le savoir faire étaient stables, aidés en cela par la production
en masse et en grandes séries.
Le pouvoir des managers reposait, entre autres, sur
une connaissance exhaustive et parfaite des mécanismes. L'objectif
du progrès partagé par tous, entraînait le seul choix
possible, celui de la minimisation des coûts, en particulier des
coûts de production, garant de la maximisation des performances.
Un seul facteur de production, la main d'oeuvre directe,
entraînait, à lui seul, une grande part des coûts de
production. La domination d'un seul facteur de production facilitait la mise en
place d'un modèle de contrôle de gestion.
La gestion de l'entreprise en flux tirés rend
nécessaire la flexibilité des facteurs de production, qu'il
s'agisse des ateliers dans lesquels doivent pouvoir être
fabriqués . Selon les besoins, les diverses séries de
production ou qu'il s'agisse du domaine des ressources humaines où la
polyvalence est une contrainte qui ne peut plus être
négligée.
L'étude d'une nouvelle méthode de calcul des
coûts comme la méthode ABC ne pouvait se faire sans avoir, au
préalable, situer le contexte dans lequel elle émerge. Cette
présentation faite, il est possible d'en étudier les
éléments qui la composent en gardant à l'esprit les
raisons pour lesquelles elle a semblé devenir nécessaire. C'est
l'objet de notre recherche qui est de présenter le concept de gestion
à base d'activité ABC et les mises en oeuvre concret dans
l'entreprise industrielle SODECO.
L'apparition d'un tel modèle implique de fait une
critique des modèles anciens existants.
Les promoteurs de la méthode ABC nous montrent
également que la méthode contribue au pilotage de la
performance.
En effet, en identifiant les activités responsables des
coûts majeurs dès la phase de conception, il est possible
d'orienter les efforts pour baisser le coût marginal du produit.
P.Lorino explique aussi que « l'optimisation
économique d'un produit ne peut être efficacement
appréhendé que sur la totalité de ce cycle de vie et en
s'intéressant notamment aux choix de conception »5(*). Ainsi, l'analyse par
activité fournit des références et un langage commun
à toutes les phases du cycle, pilotées de manière
intégrée.
Signalons que l'analyse détaillée de cette
méthode fera l'objet du 3ème chapitre.
I.2. Méthode de
détermination des coûts partiels
Alors que les méthodes ci -haut citées tiennent
compte de toutes les charges incorporables dans le calcul des coûts des
produits de l'entreprise, les méthodes de détermination des
coûts partiels considèrent une partie des charges
incorporables.
Certains ouvrages distinguent quatre méthodes de calcul
des coûts partiels :
- Méthode des coûts directs,
- Méthode du coût marginal
- Méthode des coûts variables
- Méthode des coûts préétablis
I.2.1 Méthodes des
coûts directs
Cette méthode de calcul des coûts est
basée sur la constatation qu'il existe pour toute entreprise, deux
catégories de charge à distinguer :
- Charges variables dont le volume suit la courbe des
fabrications des ventes.
- Charges fixes liées à la structure de
l'entreprise qui, à un stade déterminé d'activité
et généralement à court terme apparaissent
indépendantes des variations du cycle d'exploitation (production et
vente).
Dès lors, les charges variables sont
considérées comme des charges d'exploitation entrant seules dans
le calcul des coûts.
Les charges fixes sont des charges de période ou du
cycle d'activités qui doivent être couvertes par l'ensemble des
marges de bénéfices réalisés sur les ventes.
I.2.2. Méthode du
coût marginal
Selon le PCG le coût marginal est la différence
entre l'ensemble des charges courantes nécessaires à une
production donnée et l'ensemble de celles qui sont nécessaires
à cette même production majorée ou minorée d'une
unité.
Le calcul du coût marginal permet, de façon
simple, de prendre des décisions de gestion telles que :
- L'acceptation ou le refus d'une offre commerciale
exceptionnelle,
- Le choix entre la production et la sous-traitance.
Le coût marginal permet aussi à l'entreprise de
définir son optimum de production pour lequel la recette marginale est
égale au coût de revient marginal. C'est un raisonnement qui
consiste à évaluer l'impact d'une décision possible en
termes de gains et en termes de couts. Si les gains sont supérieurs aux
coûts, la décision peut être adoptée, sinon elle est
à regretter.
Si les gains sont strictement égaux aux coûts
l'entreprise est dans une situation optimale évoquée ci-haut.
a) Les composantes du coût marginal
Deux situations peuvent se présenter :
* La structure de l'entreprise permet de produire d'une
unité supplémentaire un produit, un lot ou une série. Le
coût marginal est alors égal au coût variable unitaire
(coût variable du produit, du lot ou de la série).
Coût marginal = coût variable unitaire
* Il est nécessaire de développer la
capacité productive. Le coût marginal comporte en plus le
coût de la structure supplémentaire qu'il a fallu mettre en
place.
Coût marginal = coût variable unitaire +
coût de la structure complémentaire
b) Utilité du coût marginal
* Le coût marginal permet de procéder à
des simulations. C'est un coût estimé à partir des
données comptables réelles ou prévisionnelles.
* Le coût marginal s'applique à des
décisions de désinvestissement. Dans ce cas,
Coût marginal = coût variable unitaire Gain sur
la réduction de
Structure.
* Le coût marginal permet à certaines entreprises
de différencier par les prix un même produit par tranches de
clientèles.
c) Les limites du coût marginal
* Le coût marginal suppose que toutes choses restent
égales par ailleurs. En d'autres termes, l'entreprise serait capable
d'évaluer les coûts engendrés par la production d'une
unité supplémentaire. Il lui est cependant difficile de mesurer
précisément l'impact d'une production supplémentaire sur
la productivité du personnel et des machines ou sur les coûts
organisationnels.
· L'analyse incite à accepter toute offre
commerciale, tant que le prix de vente est supérieur au coût
marginal. Cette logique peut compromettre la rentabilité globale de
l'entreprise.
- par un transfert de clientèle du prix habituel vers
le prix marginal (prix de l'offre),
- en créant sur le marché une réaction de
la concurrence débouchant sur une baisse du prix de la concurrence.
C'est la raison, par la quelle le plan comptable
général incite à faire figurer
simultanément :
- Le coût marginal
- Le volume auquel il se rapporte
- Le coût unitaire moyen actuel se rapporte sur le
coût marginal demeurant supérieur au coût moyen au risque,
sinon, de tirer les prix du marché vers le bas et de réduire la
rentabilité globale de l'entreprise.
I.2.3. La méthode des
coûts variables ou directs costing
Il s'agit d'une méthode qui fait la distinction
fondamentale entre les charges variables et les charges fixes pris
généralement au niveau des charges variables entre charges
directes et charges indirectes.
La méthode de coûts variables est synonyme de
méthode de direct costing (et pas nécessaire de méthode du
coût direct).
Cette méthode consiste à ne retenir dans le
coût des produits que les charges variables, c'est-à-dire celles
qui sont liées aux opérations de production et commercialisation
des produits.
Comme nous l'avons déjà signalé au
début de ce point, la méthode des coûts variables repose
essentiellement sur la distinction des charges sur base de leur
variabilité en fonction du niveau d'activité.
Ainsi, on distingue deux catégories de
charges :
* Les charges opérationnelles (appelées aussi
charges variables) sont les charges qui sont liées au fonctionnement de
l'entreprise par exemple aux opérations de fabrication ou de vente.
L'évolution de ces charges dépend étroitement de
degré d'utilisation, de l'intensité et du rendement dans l'emploi
des capacités et moyens disponibles. Ces charges sont, le plus
généralement, variables avec le volume d'activité sans que
cette variation lui soit nécessairement proportionnelle.
* Les charges de structure (appelées aussi charges
fixes). Ce sont « des dépenses qui sont indépendantes
du volume d'activité réalisé, tout au moins pour une
certaine zone d'activité. Elles sont appelées ainsi par le fait
que leur montant ne varie sensiblement qu'à la suite de l'adaptation de
l'entreprise à de niveaux impératifs internes sur le plan de
l'équipement ou de l'organisation (6(*)).
Le tableau suivant présente quelques exemples :
Tableau 2:Exemple des
charges fixes et charges variables
Charges variables
|
Charges fixes
|
- Consommation de matières premières et
consommables
- Une part de la main d'oeuvre (heures
supplémentaires)
|
- Amortissement des immobilisations
- Une part croissante de la main d'oeuvre
(mensualité)
|
a) Utilité de la méthode des coûts
variables
· La méthode est simple à mettre en oeuvre
une fois que l'entreprise s'est donné les moyens de distinguer les
charges variables des charges fixes. Elle évite la répartition
des charges fixes.
· Elle s'applique particulièrement aux entreprises
commerciales qui supportent une part faible de charges fixes.
· Elle favorise des décisions de gestion par le
classement des produits en fonction de leur contribution à l'absorption
des charges fixes.
· Elle prépare la prévision
budgétaire par la connaissance des coûts variables unitaires et
des charges fixes totales.
b) Les limites de la méthode
· La rentabilité de l'entreprise n'est
constatée qu'en fin de période, après le calcul de la
marge sur coût variable totale.
· La « mise à l'écart »
des charges fixes peut inciter les commerciaux à négocier des
prix qui se rapprochent de la marge sur coût variable et compromettre la
rentabilité de l'entreprise.
· Comme pour tout coût partiel, le coût
variable sous-évalue les stocks, ce qui n'est pas conforme aux
prescriptions du plan comptable général.
· Dans certaines activités industrielles on
assiste à un développement tel, des charges fixes indirectes dans
les structures des coûts que la méthode de coût variable
n'est plus, pour ces activités pertinentes.
I.2.4. La méthode des
coûts préétablis
Gérer une entreprise, c'est piloter celle-ci vers des
objectifs préalablement définis. Cette analyse du futur de
l'entreprise est concrétisée :
- à long et moyen terme par des plans
« glissants »
- à court terme par des budgets (7(*))
Une bonne gestion d'une entreprise nécessite une
adaptation permanente de celle-ci aux changements de son environnement
économique : ce contrôle est formalisé par l'analyse
des écarts constatés entre prévisions et
réalisations.
La direction de l'entreprise peut prendre la décision
en fonction de la taille des écarts constatés. Ainsi, l'existence
d'écarts significatifs implique une remise en cause des objectifs
initiaux ; un réajustement de ceux-ci ou des mesures
immédiates appropriées.
Cette analyse, ex-post de l'entreprise relève du
contrôle de gestion et la méthode des coûts
préétablis s'inscrit dans ce conteste de gestion
prévisionnelle maîtrisée.
Contrairement aux méthodes précédentes
qui déterminent les coûts déjà supportés
(coûts historiques ou coûts réels), la méthode des
coûts préétablis a comme objet de valoriser les
prévisions à l'aide des coûts calculés à
l'avance (d'où leur appellation de coûts préétablis
ou encore coûts a priori) et d'enregistrer les écarts
résultant de la différence entre les valeurs ainsi
dégagées et les valeurs réelles constatées par la
comptabilité.
Cette méthode peut être déterminée
de diverses manières, et suivant les cas, leur appellation change. C'est
ainsi que l'on parlera des coûts standard lorsque les coûts
préétablis sont calculés à partir d'une analyse
scientifique et technique du processus de production.
Ce type d'analyse est du ressort d'un bureau des
méthodes et/ou d'ingénieurs spécialisés dans
l'organisation scientifique du travail OST des coûts
budgétisés : lorsque les éléments des
coûts sont tirés d'un budget d'exploitation établi pour une
certaine période.
- des coûts moyens prévisionnels : lorsque
les coûts préétablis sont obtenus à partir des
données réelles des périodes comptables passées.
Le calcul des coûts préétablis peut
être schématisé comme suit :
Charges directes préétablies
|
Matières
|
Coût unitaire préétabli x quantité
préétablie
|
|
Main-d'oeuvre
|
Taux horaire préétabli x Nombre d'heures
préétablies
|
Charges indirectes préétablies
|
Autres charges issues des sections
|
Coût unitaire x nombre préétabli
d'unités d'oeuvre
|
Source : G.Jacob, Cours de
comptabilité analytique, FSEA, 2ème cand.1986
Le calcul des écarts
Les coûts préétablis sont calculés
pour une production considérée normale pour la période
à laquelle ils se rapprochent.
Les coûts réels constatés pour la
production réelle peuvent être différents.
Pour un type de coût donné, l'écart
à analyser résultera de la comparaison entre :
- Le coût réel constaté correspondant
à la production réelle et
- Le coût préétabli correspondant à
la production prévue.
Ecart = Coût réel de la production - coût
préétabli de la production prévue
Le schéma suivant montre cette comparaison
ci-haut :
Coût unitaire
Coût préétabli (Cp)
III
Ecart mixte
II. Ecart de coût de la production réelle
Coût réel (Cr)
I. Ecart sur volume d'activités
0 Niveau de production
Niveau réel Niveau prévu
L'écart figurant sur le schéma est
matérialisé par la surface hachurée qui représente
la différence entre :
- Le coût réel constaté pour la production
réelle
Surface : coût réel (Cr) x niveau
réel
- Le coût préétabli calculé pour la
production prévue
Surface : coût préétabli (Cp x niveau
prévu)
L'écart observé peut résulter :
d'une part d'une variation du volume
d'activités ;
d'autre part, d'une variation de coût sur la production
réelle.
Cette méthode de calcul des coûts présente
des avantages considérables :
- Elle permet la mise en valeur des écarts à
tous les niveaux, ce qui sert d'entreprendre les actions correctives à
partir d'une analyse des écarts significatifs en se bornant à
analyser les écarts qui présentent une amplitude normale.
- Elle permet une plus grande rapidité dans la tenue
des comptes de coûts et de stocks (y compris les encours), car les
coûts préétablis étant fixés pour une
certaine période (généralement pour une année), on
peut passer les écritures sans attendre le calcul des coûts
unitaires réels.
En plus de cela c'est un outil de gestion
prévisionnelle d'une entreprise qui l'utilise.
Cependant cette méthode a une limite qui réside
dans la crainte du dirigeant de se tromper lors des anticipations.
I.3 Le target Costing ou la
méthode des coûts cible
Alors que la méthode précédente permet de
déterminer d'avance un prix de revient prévisionnel selon les
conditions d'exploitation elle n'échappe pas à un problème
d'intégrer les conditions du naval (des ventes) dans le calcul du prix
de revient.
D'après Jean Noël DEGIAIRE et Laurent
DUMERE : « Cibler ses coûts, c'est anticiper ses
profits » en effet par conséquent « à
l'heure où les marges se réduisent, il n'est pas question
d'innover sans être sûr de la rentabilité de ses futurs
produits »8(*).
Le target costing emprunté du Japon, constitue une
réponse adaptée à cette nouvelle donnée. Le
coût cible repose sur une démarche d'analyse qui part du prix du
marché et de la marge désirée pour déterminer le
coût à atteindre.
Selon Y.KATO « le target costing n'est pas en
réalité une technique d'évaluation des coûts. C'est
plutôt un programme complet de réduction des coûts qui
commence avant même qu'aient été crées les premiers
plans du produit. C'est une démarche qui vise à réduire
les coûts des produits sur l'ensemble de leur cycle de vie, tout en
satisfaisant aux exigences du consommateur en matière de qualité,
de fiabilité et autres, en examinant toutes les idées
envisageables de réduction des coûts au moment de la
planification, du développement et du prototypage. Ce n'est pas une
simple technique de réduction des coûts mais un système
complet de gestion stratégique des profits » (9(*)).
Dans le target costing, le coût est conçu non
comme une variable autonome et indépendante mais comme un
élément sur lequel on peut agir, une variable dépendante
des choix effectués lors de la conception du produit. Le prix de vente
futur du produit à créer sera imposé par le marché
et il est fixé a priori par l'entreprise avant même d'avoir
commencé le travail de conception du produit.
La marge du profit à réaliser par le produit
à développer est celle qui permettra à l'entreprise
d'atteindre son objectif de profit global sur l'ensemble de son portefeuille de
produits, tel qu'il figure dans sa planification stratégique à
long terme.
Le coût de revient du produit futur est
déterminé à priori et est la résultante du prix de
vente imposé par le marché et du niveau de profit imposé
par la stratégie à long terme de l'entreprise. Plus
fondamentalement, il est une contrainte qui s'impose à
l'entreprise, une cible qu'elle doit atteindre absolument si elle veut
réaliser ses objectifs de profit à long terme. « Le
target cost » ou coût-objectif se définit par la formule
suivante :
Target cost = Prix de vente prévisionnel-marge
de profit prévisionnelle.
En pratique, il apparaît que le recours au
« target costing » conduit à des coûts de
revient plus bas que la méthode précédente. Cela
s'explique sans doute par le fait qu'un objectif de coût de revient
spécifié au départ, à un niveau bas, conduit
à une réduction plus drastique des coûts que si on donne un
objectif d'obtention d'un coût de revient minimal, sans spécifier
un niveau particulier de coût.
Les systèmes de « target costing »
ont deux objectifs :
- déterminer le coût cible du produit à
fabriquer pour atteindre la profitabilité escomptée au prix de
vente anticipé ;
- déterminer le prix maximum à payer aux
fournisseurs de composantes nécessaires à la fabrication du
produit.
a) La démarche du target costing
La détermination d'un concept commercial porteur de
sens et de valeur pour le client. Pour cette 1ère
étape on effectue des études de marché et on
définit à partir des orientations stratégiques de
l'entreprise et de positions des concurrents, l'objectif visé en terme
de prix de vente et de caractéristique de produit pour le segment
considéré Dans ce cas, les responsabilités des hommes du
marketing sont prédominantes.
- Proposition d'un coût cible pour le produit complet en
fonction d'un niveau d'exigence (projet).
A partir du prix de vente souhaité et en prenant en
compte le profit attendu par l'entreprise, on se fixe le coût cible pour
le produit dans sa globalité en garantissant les principales
fonctionnalités que l'on apporte au client.
- Détermination des coûts cibles par fonctions
(conceptions de base).
C'est toute la phase de travail transversal avec discussion
des différentes alternatives en termes de processus, sous-ensembles et
prestations. Il s'agit de discuter et d'améliorer les propositions des
acteurs internes et des partenaires externes de l'entreprise pour satisfaire
les fonctions principales et secondaires attendues par le client potentiel. La
connaissance des processus et de leurs coûts est essentielle.
- Spécifications de production et fixation des
coûts cibles par composants (conception détaillée).
Il s'agit de l'étape cruciale de mise en oeuvre des
actions dans le détail. On mesure ce que chaque composant apporte dans
le processus de création de valeur et à partir de là on
lui assigne un niveau de coût à ne pas dépasser. On passe
d'une vision principalement orientée vers le marché à une
analyse tournée vers l'élaboration de solutions techniques.
- Optimisation des coûts sur l'ensemble du cycle de vie
du produit (planification du kaizen Costing).
Il s'agit de prendre en compte des coûts directs et
indirects présents et surtout le cycle de vie du produit afin de
programmer la mise en oeuvre des actions de diminuer des coûts. Pour
arriver à cela, on utilise des tables de coûts qui permettent
d'anticiper ce que le Kaizen costing va permettre de réaliser pendant la
durée de vie du produit. Et ensuite on met en oeuvre cette diminution
régulière des coûts pendant toute la phase de
fabrication.
b) Les limites du target costing
La méthode semble nettement moins performante dans les
activités du processus avec peu de variété (où elle
est d'ailleurs répandue). Ainsi on ne cherche pas à
décomposer le système productif en élément
expliquant tous les coûts. On suppose au contraire qu'il existe des
rapports stables entre les différents types des coûts.
C'est donc une méthode qui ne tente pas de rentrer dans
le détail de la boîte noire des coûts mais qui permet de
gérer simplement une diversité de produits dont on estime qu'ils
peuvent être mesurés en équivalent de production de
référence.
Selon KATO Y.Boer G, Chow C, 1993 le target costing
génère parfois une banalisation du produit et une segmentation
superficielle et excessive des gammes.
CHAP II : ESSAI
D'APPLICATION DE LA METHODE DES SECTIONS HOMOGENES
II.1. Rappel sur la
méthode des sections homogènes
La méthode des sections homogènes est une
méthode de calcul du coût complet d'un produit, mais il en existe
d'autres. Certaines sont plus simples mais donnent des résultats moins
précis (coefficient d'imputation), d'autres nécessitent des
traitements plus complexes et coûteux mais donnent des résultats
plus précis (c'est la méthode ABC).
En effet, la méthode des sections homogènes
permet d'établir des prix de revient complet (c'est-à-dire
qu'elle prend la totalité des charges de toute nature) moyens et
historiques.
Cette dernière possède un caractère
historique qui lui confère une pertinence sur le plan du contrôle
et de l'évaluation plutôt que sur celui de la gestion dans la
mesure où la connaissance du passé n'a intérêt que
si les éléments sont susceptibles de se reproduire ou tout au
moins d'engager pour l'avenir.
Nous signalons que la nécessité de
connaître un coût complet par la méthode des sections
homogènes s'exprime à l'époque où la façon
de la production dominante est celle de la production en série pour le
stock.
II.2. Principes de la
Méthode
Selon le PCG, la méthode des sections homogènes
communément appelée centre d'analyse repose sur la
décomposition du cycle de transformation de l'entreprise, cette
méthode se prête bien au calcul des coûts de revient d'une
activité industrielle.
Elle consiste à analyser les charges incorporables en
termes de charges directes et indirects : les charges directes sont
imputées directement aux produits concernés alors que les charges
indirectes sont réparties entre des centres d'analyse avant d'être
imputées entre les produits en fonction d'unités d'oeuvres.
Charges incorporables
Charges indirectes
Charges directes
Centre d'analyse n°2
Centre d'analyse n°1
Produit n°1
Produit n°1
La méthode des sections homogènes consiste
ensuite en un découpage de l'entreprise ou de l'unité
analysée en un certain nombre de sections homogènes (ou centres
d'analyses)
Selon le PCG, un centre d'analyse est un compartiment
comptable permettant de regrouper les éléments de charges
indirectes avant de les imputer aux produits. Il correspond à une
division de l'entreprise (atelier, service administratif, etc.). Plus le
découpage en centres d'analyse sera fin, plus les résultats
obtenus seront précis mais plus le coût du traitement sera
élevé. Il faut donc l'adapter aux besoins de l'entreprise.
La méthode des sections homogènes distingue deux
types de sections.
- Les sections principales ou centres principaux
- Les sections auxiliaires
Lors de la mise en oeuvre de la méthode des centres
d'analyse, certaines charges sont difficiles à répartir de
façon pertinente entre les différents produits mais peuvent
être réparties entre les autres centres d'analyse.
C'est le cas par exemple du coût du « service
personnel ». Il n'existe pas de clés de répartition
pertinente pour répartir son coût entre les différents
produits (la main d'oeuvre directe ne représente souvent qu'une faible
part des effectifs d'une entreprise).
Il est aisé de répartir son coût entre les
différents services de l'entreprise au prorata de leurs effectifs.
Cela explique la nécessité de la distinction
fondamentale des centres d'analyse.
· Les centres principaux dont les charges sont
imputées aux produits en fonction des unités d'oeuvre.
· Les centres auxiliaires dont les charges sont
transférées aux centres principaux à l'aide des
clés de répartition.
Selon Cibert André, les centres auxiliaires ont pour
rôle de gérer les facteurs de production mis en oeuvre par
l'entreprise (10(*)).
Leur activité est utile et nécessaire aux autres
sections comme par exemple les sections entretien et maintenance qui sont
utiles aux diverses sections de production.
Ces sections ou centres sont parfois appelées centres
de gestion parce qu'elles n'ont que peu de lien immédiat avec les
produits fabriqués.
A cela nous pouvons ajouter que l'existence d'une section est
liée à celle d'une unité d'oeuvre qui en exprime le
caractère fondamental et en mesure l'activité.
La création de l'une étant nécessairement
associée aux choix de l'autre. L'unité doit être la
caractéristique de l'activité de section d'analyse et lorsqu'on a
le choix entre plusieurs unités d'oeuvres, l'unité à
retenir est celle qui exprime la meilleure corrélation entre la
variation des charges de section concernée et la variation quantitative
de l'activité de section d'analyse.
Enfin, pour cette méthode, tous les coûts sont
imputés aux destinataires des prestations qui les provoquent, les
coûts des sections auxiliaires sont imputés par le biais des
unités d'oeuvre de ces sections auxiliaires aux sections pour lesquelles
elles interviennent, qu'il s'agisse des sections principales ou d'autres
sections auxiliaires. Le coût total de chaque section est alors
formé de deux éléments : les charges qu'elle consomme
elle-même et les charges consommées par d'autres sections qui la
fournissent des prestations.
Le total des charges indirectes de chaque section est alors
imputé à chacun des produits au prorata des unités
d'oeuvre de chaque section que ces produits ont reçues.
Après ces principes de la méthode
énoncés ci-haut, nous abordons un autre point qui
concerne :
II.3. Processus de
calcul
Nous ne pouvons pas parler du processus de calcul sans
expliquer ce qu'est un processus.
Selon Bescos et Mendoza « un processus est un
ensemble d'activités liées en vue d'atteindre un objectif commun
(ex : ensemble des activités nécessaires à la
facturation) » (11(*)).
Pour d'autres, le processus est une construction,
opérée par les analystes en se fondant sur différents
critères, pour répondre à certains besoins
d'information.
Le processus a plusieurs définitions mais, nous nous
limiterons à ces deux définitions précédemment
citées.
Alors, notre but est d'analyser le processus de calcul des
coûts selon la méthode des sections homogènes afin de
donner une information claire. Pour ce, nous adoptons la seconde
définition.
Sans aller trop loin, le processus de calcul passe par trois
étapes
· premièrement, les charges directes sont
affectées aux coûts des produits puisqu'elles ne
nécessitent aucun autre traitement préalable, elles sont
directement transférées aux coûts des produits.
· Secundo, les charges indirectes sont affectées
aux sections d'analyse si elles leur sont rattachables sans
ambiguïté, elles leur sont, sinon imputées à l'aide
de clés de répartition (c'est-à-dire de proportion).
· Troisièmement, le total des charges indirectes
de chaque section d'analyse est alors imputé à chacun des
produits au prorata des unités d'oeuvre de chaque section que ces
produits ont reçues.
D'une façon générale, le coût
complet des produits est obtenu en additionnant les charges directes et les
charges indirectes imputées.
Le processus de calcul peut se résumer par le
schéma suivant :
Charges directes
Charges indirectes
Centres auxiliaires
Centres principaux
Sous-répartition
Produits ou autre objet de coût
Traditionnellement, les comptables appellent
sous-répartition ces opérations d'imputation entre sections.
Le PCG les désigne comme cessions de prestation entre
sections, terme malheureux parce qu'il ne s'agit pas nécessairement de
ventes facturées entre elles, mais le plus souvent d'une simple
opération comptable d'allocation de coûts.
En tenant compte de ces sous-répartitions, les trois
étapes présentées initialement peuvent donc se
détailler de la manière suivante :
Etape I : Elle concerne l'affectation des charges
directes aux produits
Etape II : C'est l'affectation ou répartition des
charges indirectes entre
les centres.
Etape III : C'est l'imputation des coûts aux
centres auxiliaires aux
centres principaux.
Etape IV : Imputer les coûts des centres principaux
y compris les coûts
transférés en étape III
aux produits.
II.4. Application de la
méthode des sections homogènes
Nous venons de décrire le processus de calcul avec la
méthode des sections homogènes, pour le principal point, nous
essaierons d'appliquer cette dernière à l'aide de ce
processus.
Pour l'appliquer, nous allons d'abord analyser les charges de
la SODECO.
II. 4.1. Analyse des charges de
l'entreprise SODECO
· L'incorporabilité des
charges
a) Les charges incorporables
Les charges incorporables sont enregistrées par la
comptabilité générale dans le compte du résultat et
doivent être reprises en C.A. E pour le calcul des coûts. La
plupart des charges sont saisies en C.A.E puisqu'elles sont
économiquement justifiées. Le PCG propose le critère du
raisonnable pour induire ou non une charge dans les coûts.
On distingue deux catégories des charges
incorporables :
- Charges (incorporables) directes qui ne concernent qu'un
seul coût et peuvent être directement affectées à
celui-ci sans ambiguïté
- Charges (incorporables) indirectes qui ne peuvent être
incorporées plus particulièrement à tel ou tel coût
car elles concernent plusieurs coûts simultanément.
La notion d'incorporabilité correspond à la
notion d'utilité et de consommation effective. L'ensemble des charges
incorporables correspond au coût de revient global de la
comptabilité analytique d'exploitation.
Pour la SODECO, nous allons analyser les charges de la
comptabilité générale. Nous allons définir les
charges non incorporables à la C.A.E et enfin nous expliquerons la
notion des charges supplétives de la SODECO.
Pour déterminer le montant des charges analytiques, il
faut prendre la totalité de toutes les charges de la comptabilité
générale, soustraire ensuite le montant des charges
non-incorporables et ajouter enfin des charges supplétives.
Charges de la comptabilité générale
classe 6
Charges Supplétives
Charges non-incorporables
Charges
incorporables
Après avoir défini de façon satisfaisante
les charges incorporables, il ne reste qu'un seul problème pour la
détermination des coûts que l'on veut calculer pour une
période comptable considérée.
Ce problème est pertinent puisque la période
analytique analysée ne correspond pas à celle concernée
par toutes les charges incorporables. Dans la plupart des cas, les charges
incorporables correspondent à l'exercice comptable de la
comptabilité générale qui est l'année civile.
Par contre, la période comptable de la
comptabilité analytique d'exploitation varie d'une entreprise à
l'autre, selon surtout le processus de production et selon le besoin
d'information des dirigeants de l'entreprise. Mais en général, la
période analytique est le mois, même si elle varie du jour
à l'année en passant par la semaine, le mois, le trimestre ou le
semestre.
Pour la SODECO, théoriquement la période
analytique peut être le jour puisque chaque jour il y a des produits qui
sont stockés dans le magasin de stockage. Il faut logiquement
connaître leur coût de production. Cette période est trop
courte, elle est pratiquement impossible à suivre.
Par contre, si on prend le mois comme période
analytique, il y a moyen de déterminer chaque mois les différents
coûts de l'entreprise. Dans le cas où cette période ne
s'avérerait pas adéquate pour une raison ou une autre on pourra
prendre une période de deux mois ou le trimestre. De toute façon
le choix de la période analytique est variable d'une entreprise à
l'autre ou au sein d'une même entreprise, selon les besoins d'information
de gestionnaire de cette entreprise.
Alors, il nous semble difficile de choisir une période
analytique qui soit valable pour la SODECO. De toute manière, quelle que
soit la période analytique adoptée, il faudra ajouter certaines
charges incorporables qui sont généralement payées en une
seule tranche et dont le montant est approximativement connu pour les ramener
à la période analytique considérée.
Il s'agit surtout des charges fixes : Par exemple, les
charges locatives et les amortissements etc. seront divisés par 12 si la
période est le mois, par 4 si la période analytique est le
trimestre, et ainsi de suite. C'est ce qu'on appelle technique d'abonnement des
charges qui est appliquée-ci.
A l'issue de ces points, nous espérons que les
gestionnaires de l'entreprise SODECO pourront déterminer les charges
incorporables compte tenu des explications que nous avons données tout
au long de ce point, au cas où ils voudront analyser un jour d'une
façon approfondie les charges de leur entreprise dans le but de calculer
les coûts de revient du produit transformé.
Après avoir expliqué ces charges incorporables,
nous allons encore survoler les charges incorporables directes et
indirectes.
* Les charges incorporables directes et
indirectes
D'une manière générale, la notion de
charges directes et indirectes est une notion relative. Tout dépend du
niveau de l'entreprise auquel on se place.
Toutes les charges incorporables peuvent être
considérées comme directes par rapport à l'entreprise mais
si on se place à une division quelconque de l'entreprise certaines
charges de l'entreprise deviennent indirectes par rapport à cette
division.
Pour éviter ces équivoques de confusion, les
gestionnaires d'une entreprise distinguent de façon unanime, deux
catégories de charges selon leur distinction.
D'une part il y a les charges directes et charges indirectes
d'autre part.
* Les charges directes.
« Une charge directe est une charge incorporable
que l'on peut affecter immédiatement sans calcul intermédiaire
à l'élément dont on calcule le
coût »12(*). Exemple pour notre entreprise, la quantité de
café parche utilsée pour transformer le café vert ou
marchand constitue donc un élément direct du coût du
café prêt à consommer.
Les charges indirectes
Une charge indirecte est une charge qui nécessite un
calcul préalable pour être imputée à un coût
déterminé. On l'appelle souvent une charge commune.
Ainsi, toutes les charges incorporables qui n'entrent pas
directement dans le coût des matières premières
utilisées par la SODECO sont considérées comme charges
indirectes. Parmi ces charges indirectes, il y a des charges qui sont directes
aux sections de production, comme :
- La M.O. qui travaille sur une machine
déterminée
- L'amortissement de cette machine
- Les pièces de rechanges consommables par cette
machine
- Location d'une M.O affectée à une machine bien
définie.
Certains auteurs parlent de charges semi-directes en faisant
allusion à ce genre de charges. D'autres parlent de charges
semi-directes, celles qui se rapportent à une activité
concourante à la fabrication pouvant intéresser plusieurs
produits.
Charges non-incorporables
Selon le PCG français, les charges non-incorporables
sont des charges qui figurent dans la comptabilité
générale et que la C.A.E ne saisit pas!
Cette définition donnée par le PCG est
incomplète car elle ne souligne pas le pourquoi de cette ignorance
à la C.A.E.
En effet, ces charges ne figurent pas dans la C.A.E du fait
qu'elles ne font pas partie de l'activité d'exploitation normale de
l'entreprise. Il s'agit des charges hors exploitation ou exceptionnelles.
Exemples : Dotation aux provisions pour
dépréciation pour litige, certaines primes d'assurance,
impôt et taxes etc.
La détermination exacte des charges non-incorporables
est du ressort du gestionnaire chargé de l'analyse de l'exploitation
d'une entreprise.
Pour notre entreprise SODECO, il existe des charges
non-incorporables :
- Charges hors exploitation
- Dotations aux amortissements et provisions pour
dépréciation.
Charges supplétives
Ce sont des charges que la comptabilité
générale n'enregistre pas du fait de leur statut juridique et
fiscal mais qui sont comptabilisées dans des entreprises de
différents statuts.
Ces charges correspondant à la
rémunération conventionnelle des capitaux propres de l'entreprise
ainsi qu'à la rémunération du travail de l'exploitant.
Sont également dans cette rubrique les charges relatives aux
amortissements des équipements totalement amortis encore en usage
Après avoir distingué les charges incorporables
et non incorporables, nous entamons le point suivant qui va définir les
centres de responsabilité.
II.5. Découpage de
l'entreprise en centres d'analyse.
En principe, tous les auteurs intéressés
à la C.A.E convergent sur l'idée qui dit qu'il n'existe pas de
découpage type des centres ou de nombre idéal de centres
d'analyse.
Le découpage de l'entreprise dépend de la nature
de l'activité de l'entreprise, de sa taille, de son organisation interne
et surtout du degré d'homogénéité des charges
indirectes regroupées dans chaque section.
De toute façon, un nombre trop faible de centres donne
une analyse insuffisante alors qu'un nombre trop élevé aboutit
à la confusion dans les documents et calculs de répartition.
C'est pourquoi dans la pratique, on cherche un compromis qui
dépend du détail apporté dans la saisie de
données.
Nous allons essayer, en ce qui concerne SODECO, de
déterminer selon notre analyse, les centres d'analyse principaux d'une
part, les centres d'analyse auxiliaires d'autre part.
II.5.1. Détermination
des centres principaux
Rappelons qu'une section principale reflète
l'activité de l'entreprise autrement dit une section
opérationnelle.
Ainsi pour la SODECO, nous avons les centres principaux
suivants :
- Le centre approvisionnement
- Le centre usinage
- Distribution
Nous essaierons, pour le moment, d'analyser de façon
approfondie chaque centre d'analyse principal. Pour cette analyse nous
examinerons des charges qui peuvent être imputées à chaque
centre principal et en ce qui concerne les modalités de
répartition de ces charges du produit.
A. Centre d'analyse approvisionnement
Le centre approvisionnement de la SODECO doit contenir toutes
les charges indirectes (par rapport aux matières premières) se
rapportant aux activités relatives à l'approvisionnement.
En effet, on a appris dans le cours de gestion des
approvisionnements trois sortes des coûts y relatifs13(*) :
a) le coût d'acquisition des commandes
Il s'agit du prix d'achat de la commande augmenté
d'autres frais d'achat directs. Pour la SODECO ce prix comprend les frais
d'assurance, frais de transport, frais de réception, frais bancaires.
b) Les frais de passation de commande.
Ces frais comprennent toutes les charges engagées pour
faire des achats. Il s'agit pour l'essentiel :
- des salaires et les charges sociales y compris des agents du
service approvisionnement.
- Frais accessoires de fonctionnement de ce service comme par
exemple l'éclairage, fourniture de bureau, frais postaux etc. relatifs
au service approvisionnement
Pour la SODECO, il est pratiquement difficile de
dégager les frais accessoires de fonctionnement du service
approvisionnement.
Pour simplifier les calculs, nous préférons
imputer les charges relatives à la section administration qui travaille
pour le compte des autres.
- Frais de déplacement des agents du service
approvisionnement
- Les frais de contrôle des matières
premières.
Ces frais de contrôle des matières
premières sont difficiles à calculer dans la SODECO, nous allons
les incorporer au salaire du personnel approvisionnement, signalons que ce
contrôle est très rigoureux.
Les frais de possession du stock.
Ces frais constituent le coût de stockage proprement
dit. Ils regroupent plusieurs postes de dépenses :
- coût de fonctionnement des magasins : salaires de
magasiniers, éclairage des magasins, entretien des locaux, de
l'équipement des magasins etc.
- intérêt des capitaux immobilisés.
Ce coût de possession de stock correspond à ce
qu'aurait gagné l'entreprise si elle avait placé l'argent
utilisé pour l'achat d'un stock dans une banque par exemple.
Ce coût sera égal au taux d'intérêt
multiplié par la valeur du stock.
- perte par détérioration, destruction ou
vol.
Pour la SODECO, ces frais pour la détérioration
ou destruction ne sont pas significatifs car la SODECO ne possède pas
longtemps le stock.
B. Centre usinage
Pour la SODECO, l'usinage consiste à transformer le
café parche en café vert en passant par plusieurs
activités de traitement. Signalons que ce centre comprend 64% de
l'effectif total du personnel de la société :
Ce centre doit contenir toutes les charges relatives à
la transformation du café parche en café marchand. Il s'agit
entre autres des charges relatives :
- à l'entretien et réparation des machines
- à une grande partie des charges liées à
la consommation de l'eau et de l'électivité, presque 75%.
- Une partie de consommation carburant et lubrifiant pour les
machines.
- Les pièces détachées des machines
- Les produits d'entretien
- Les emballages
- Location de main d'oeuvre
- Frais liés au personnel permanent etc.
C. Section Distribution
La section distribution constitue le point final qui est en
relation directe avec les produits fabriqués par l'entreprise. En effet,
c'est à la sortie de cette section que le produit de l'entreprise est en
principe valorisé à son coût de revient.
Cette section comprend en fait toutes les charges relatives
aux opérations de vente du produit fini de l'entreprise. Ce sont
principalement des charges relatives à la rémunération du
personnel affecté au service de l'entreprise (une partie de la
rémunération du Directeur Administratif et Financier, la
totalité de la rémunération du magasinier du produit fini
et des manipulateurs de ce produit en les déplaçant des magasins
de stockage jusqu'au guichet de vente pour les exposer à la disposition
des acheteurs ainsi que la rémunération du chauffeur du
véhicule destiné principalement au transport du produit fini),
les charges relatives à la publicité, à l'amortissement du
mobilier commercial, du carburant du véhicule, ainsi que leur
amortissement
II. 5.2. Section auxiliaire
Comme on l'a énoncé précédemment,
la section auxiliaire oeuvre en principe pour le compte des centres principaux
lesquels centres oeuvrent à leur tour directement pour leurs produits
fabriqués.
Etant donné qu'on a suffisamment défini ce que
c'est la section auxiliaire, nous ne reviendrons pas à ces
définitions qui sont partout dans les ouvrages de la comptabilité
analytique, nous essaierons à base de ces définitions et selon
l'organisation de la SODECO, de déterminer les sections auxiliaires que
nous escomptons conformes à l'organisation actuellement en vigueur.
En effet, dans le souci de ne pas alourdir les calculs d'une
part et de faciliter le groupement de certaines charges indirectes
difficilement imputables à tel ou tel centre d'analyse d'autre part,
nous nous sommes gardés de ne pas faire un découpage trop
détaillé de la SODECO en centre d'analyse auxiliaire.
Par ailleurs compte tenu de la taille de la SODECO, nous avons
jugé inutile de la découper en plusieurs sections auxiliaires.
Dans un premier temps, on aurait tendance à
découper la SODECO en sections auxiliaires correspondantes aux services
auxiliaires existants. Or, il ne suffit pas qu'un service auxiliaire existe
pour qu'il soit considéré comme un centre d'analyse. Il faut
également que ce service représente une part importante des
charges de l'entreprise et qu'il soit difficile de les affecter directement aux
sections bénéficiaires.
Parce qu'en fait une section auxiliaire travaille pour le
compte des sections principales.
Donc, pour notre cas, nous préférons
considérer une seule section grande composante de la SODECO comme
« Section Administration ».
Ainsi, après avoir énuméré les
sections principales et auxiliaires qui peuvent être acceptées, le
travail de répartition des charges indirectes dans les sections devra
suivre le tableau suivant :
Tableau 3:La
manière de repartir les charges indirectes dans les sections principales
et auxiliaires
Nature des charges
|
Total
|
Sections auxiliaires
|
Sections principales
|
|
|
|
|
Approvisionnement.
|
Usinage
|
Distribution
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
II.6 Choix des
unités d'oeuvres
Nous venons de bien identifier précédemment les
sections principales et auxiliaires dans lesquelles nous allons repartir toutes
les charges indirectes supportées par SODECO. Par la suite, nous allons
répartir toutes les charges indirectes supportées par SODECO. Par
la suite, nous allons pouvoir répartir les charges indirectes dans les
sections principales et auxiliaires.
Ces répartitions primaire et secondaire n'étant
pas une fin en soi de notre travail, on doit pouvoir en fin de
compte calculer les différents coûts et coûts de
revient du produit de la SODECO.
Ce travail doit être basé sur une mesure commune
pour toutes les charges de chaque section principale permettant une imputation
logique et exacte de ces charges.
Cette commune mesure est appelée
« unité d'oeuvre ».
L'unité d'oeuvre sert en fait à mesurer
l'activité de la section. Le terme coût de l'unité de
l'oeuvre est obtenu par le quotient de la totalité des charges de la
section ayant une unité d'oeuvre physique et le nombre des unités
d'oeuvres.
On parle de taux frais si l'unité d'oeuvre est
monétaire. Généralement le choix de l'unité
d'oeuvre ne présente pas de grandes difficultés par la plupart
des sections : il découle normalement de la nature même de
l'activité du centre des frais intéressés.
Mais, il faut que l'unité d'oeuvre permette
d'identifier l'expression quantitative de la fourniture de service
assumé par chaque section. Elle doit en conséquence être
caractéristique de l'activité du centre
considéré.
Il est également important de souligner que tous les
centres d'analyses ne peuvent pas avoir d'unités d'oeuvres. Le plus
souvent ce sont les centres d'analyses principaux qui peuvent avoir
d'unité d'oeuvre parce que leurs activités sont directement
liées à la production de l'entreprise.
La détermination d'une unité d'oeuvre peut
être faite de deux manières :
a) Premièrement, on définit a priori
l'unité d'oeuvre qui paraît la plus satisfaisante, compte tenu des
caractéristiques techniques du centre d'analyse. Ce
procédé est utilisé lorsqu'on ne dispose pas de bases
statistiques suffisantes. Il faudra donc par la suite faire une
vérification de la validité de l'unité ou des
unités d'oeuvre choisies dès que les statistiques seront
disponibles
b) On recherche l'unité d'oeuvre à partir
d'observation concrète en vue d'une extrapolation valable pour
l'avenir.
La recherche s'effectue en 2 temps :
Dans un premier temps, on recherche quelles unités
pourraient présenter les caractéristiques nécessaires de
simplification et de commodité.
Dans un second temps, on recherche quelle est l'unité
d'oeuvre la plus appropriée. Ce deuxième procédé
consiste en fait à faire une analyse de nombre d'unités d'oeuvre
choisies.
Dans les cas actuels, on choisit l'unité d'oeuvre qui
exprime la meilleure corrélation avec la variation quantitative des
prestations fournies par le centre d'analyse.
Or, l'activité principale de la SODECO est la
transformation du café parche en café marchand.
Pour notre cas, nous essaierons de déterminer, compte
tenu de l'activité de l'organisation et des caractéristiques
techniques des centres d'analyse de la SODECO, les unités d'oeuvres que
nous jugeons adéquates.
Dans les points qui suivront, nous allons essayer de mieux
choisir l'unité d'oeuvre appropriée à chaque section
principale qu'on a déjà cité ci-haut.
II. 6.1. Choix de
l'unité d'oeuvre de la section approvisionnement
Le service des approvisionnements pour la SODECO aura pour
activité principale :
- d'alimenter le service production en matières
première (café parche) et en pièces de rechange, en
carburant et lubrifiants etc.
Notre objectif est de chercher une unité qui puisse
représenter en même temps le nombre de kilos de café parche
et la valeur des pièces de rechange et la quantité de carburant
achetée en vue de déterminer leur coût d'achat complet.
Notre devoir est de trouver donc une unité représentative de
toutes les charges d'approvisionnement.
Nous sommes devant une question qui se pose comme ci. Quelle
est donc l'unité d'oeuvre qui peut être choisie pour que
l'unité de chaque article acheté soit
représentée ?
Nous sommes devant une question qui n'est pas moins difficile
à répondre. Trouver une unité commune aux kilos, aux
litre, aux nombres d'articles et à la valeur d'un article acheté
n'est pas facile.
Dans tous les cas, nous sommes incapables de trouver une
unité d'oeuvre physique. La seule manière de trouver une
unité représentative est de recourir à l'unité
d'oeuvre monétaire, chaque article acheté et stocké a deux
grandeurs de mesure ; la valeur monétaire et physique
Ainsi nous pouvons répondre à la question
précédente en disant que le taux de frais de la section
approvisionnement est le « Franc
d'achat ».
Le coût d'un Franc d'achat est égal le total des
charges indirectes de la section approvisionnement divisé par le total
des charges directes d'achat
II. 6.2. Choix de
l'unité d'oeuvre de la section usinage
Compte tenu du fonctionnement des machines constituant cette
section, nous estimons que l'heure machine peut être l'unité
d'oeuvre la plus appropriée.
En effet, les charges de la section USINAGE varient
proportionnellement avec le temps de marche des machines. Mais le
problème qui se pose à ce niveau est qu'il n'est pas facile
à constater le nombre d'heure de fonctionnement des machines pour le cas
de la SODECO, étant donné qu'on ne tient pas compte des heures
improductives.
Ainsi sur les rapports de production journalière est
marquée le temps théorique de fonctionnement autrement dit sans
tenir compte des arrêts lorsqu'il y'a coupure
d'électricité.
Il devient alors inapproprié de prendre l'heure machine
comme unité d'oeuvre étant donnée parce qu'une
unité d'oeuvre doit être d'une nature simple et facile à
constater.
Comme l'unité d'oeuvre l'heure machine nous devient
impraticable, nous avons jugé bon de choisir une autre qui est facile
à constater.
C'est le kg de café vert transformé.
II. 6.3. Unité d'oeuvre
pour la section distribution
S'il est moins difficile d'estimer une unité d'oeuvre
pour certaines sections selon leur nature, il n'en est pas autant pour
d'autres.
En effet, la section distribution de la SODECO aura pour
activité principale la vente du produit transformé.
L'objectif de cette section est de maximiser le chiffre
d'affaires.
Donc, nous pouvons lier les charges de la section au chiffre
d'affaires réalisé. De cette façon, nous adoptons 100 FBU
de chiffre d'affaires comme unité d'oeuvre de la section
« distribution de SODECO ».
Il y aura moyen de choisir le lot de produit fini vendu
comme une unité d'oeuvre. Mais il nous semble très difficile de
déterminer exactement, faute de données, laquelle des deux
unités d'oeuvres est la meilleure.
Nous préférons 100 F de chiffre d'affaires comme
l'unité d'oeuvre parce qu'elle est la plus fréquemment
employée dans les ouvrages de la comptabilité analytique. Il se
peut que le lot des produits soit l'unité la plus appropriée,
étant donné que c'est l'unité même de vente.
Nous vous mettrons au courant que les unités
déterminées ci-haut ne peuvent être définitives.
En effet, comme nous l'avons signalé pendant notre
introduction de la section, il existe deux principes de
détermination des unités d'oeuvres.
- Lorsqu'on ne dispose pas suffisamment des statistiques qui
permettent d'étudier scientifiquement le choix de l'unité la plus
approprié, le premier principe est applicable.
Ce principe est applicable lors de la constitution d'un centre
d'analyse ; ce qui correspond à notre cas.
Par conséquent, nous n'avons pas d'autre choix, mis
à part ce principe qui consiste à définir a priori
l'unité d'oeuvre. Mais à partir du moment où la
comptabilité d'exploitation sera mise en oeuvre par la SODECO, on pourra
saisir des données nécessaires (des services de charges
mensuelles de chaque section principale et des séries correspondantes de
nombre d'unités de chaque section principale) pour une
vérification de la validité de ces unités d'oeuvres
choisies.
Cette vérification procédera par le
deuxième principe de déterminant d'unité d'oeuvre
déjà décrit au début de cette section.
II.7. L'estimation des
clés de répartition
Les clés de répartition concernent seulement les
charges indirectes qui ne peuvent pas être affectées à un
produit ou à une section principale La répartition primaire qui
consiste à imputer chaque charge indirecte dans les différentes
sections (principales et auxiliaires) de l'entreprise, ne pose pratiquement pas
de problèmes étant donné que chaque charge incorporable
doit appartenir à une division quelconque de l'entreprise.
En tout cas, il n' y a pas de calculs préalables
à la répartition primaire, même pour les charges communes
à plusieurs sections puisqu'elles seront portées à une
section auxiliaire appelée aussi « section de
calcul »
Il y aura un problème lors de la répartition
secondaire qui consiste à transférer les charges indirectes qui
sont dans les sections auxiliaires en attendant de les imputer dans les
sections principales.
Ces charges sont plus souvent imputées en plusieurs
étapes successives en passant par d'autres sections auxiliaires avant
d'arriver aux sections principales, ce cas arrive pour les entreprises qui
possèdent plusieurs sections auxiliaires. Plus, il y a des sections qui
livrent réciproquement des biens et services et plus les étapes
de l'imputation seront nombreuses. Il s'agit du problème des prestations
réciproques.
Pour le cas de la SODECO, nous avons évité ces
problèmes de prestations réciproques en créant le minimum
des sections auxiliaires possibles compte tenu de la taille de l'entreprise. Le
problème qui se pose maintenant consiste à répartir, parmi
les sections principales, les charges de la section
auxiliaire « administration ».
Il s'agit de la détermination de clés de
répartition avec lesquelles on peut transférer les charges de
cette section auxiliaire dans les sections bénéficiaires.
La répartition des charges
indirectes
Nous essaierons de déterminer pour chaque compte des
charges indirectes les modalités de leur répartition dans les
centres d'analyse.
Fourniture de bureau
Comme il est très difficile d'affecter les charges de
fourniture de bureau à chaque section intéressée, nous
préférons les affecter dans un premier temps, dans la section
administration.
Carburant et Lubrifiant
Les charges de carburant et lubrifiant sont réparties
entre la section usinage et la section distribution selon l'enregistrement en
comptabilité générale.
Produits d'entretien
Les charges des produits d'entretien seront réparties
entre toutes les sections proportionnellement à l'effectif du personnel
de chaque section.
Pièces détachées
véhicules
Les charges relatives à ce poste sont directement
affectées dans la section distribution.
Pièces pour machines usines
Ces frais sont directement affectés dans la section de
production
Matériel et fournitures plomberies
Ces charges concernent surtout les lavabos. Nous aurions pu
les affecter dans chaque section selon l'effectif du personnel de chaque
section mais comme il n'y a pas des lavabos destinés à une seule
section, nous avons préféré les affecter dans la section
« Administration »
Matériel et fournitures
électriques
Les charges relatives au matériel et fournitures
électriques sont directement affectées à la section
administration.
Autres matériels et fournitures
Les frais relatifs à l'eau et
l'électricité sont répartis entre l'usine et
l'administration respectivement dans les proportions suivantes ¾ et 14.
Emballages.
Les frais liés aux emballages sont affectés
directement à la section logistique.
Entretiens et
réparation-véhicule
Ces charges sont directement affectées à la
section distribution.
Entretien réparation-machine et autre
matériel
Les charges relatives à l'entretien réparation
machine et autres. Matériel sont affectées à la section
administration puisqu'il nous semble difficile de connaître les
consommations relatives à ces charges à chaque section.
Honoraire et frais d'acte
Ces frais sont affectés directement dans la section
administration.
Frais bancaires
Ces frais sont affectés dans la section administration
étant donné leur caractère général à
l'entreprise. Il s'agit de la contrepartie de divers services, rendus par les
banques, notamment les frais de tenue de compte etc.
Frais P.T.T
Il n'est pratiquement pas possible de répartir les
charges des P.T.T entre les sections de l'entreprise. Nous
préférons les affecter dans la section administration.
Il s'agit des charges communes à toutes les sections de
l'entreprise. C'est le cas de toutes les charges qui sont affectées
uniquement dans la section administration.
Location M.O et E.P.B.
La SODECO engage temporairement une main d'oeuvre
journalière en cas d'activité intense de production. Ces charges
relatives sont affectées directement dans la section de production.
Mission à l'intérieur du pays et
à l'étranger
Ces frais ont des charges communes. Elles sont
affectées dans la section administration.
Frais de publicité
Les frais de publicité sont affectés dans la
section distribution.
Documentation et autres frais
Ces frais sont tous des charges communes qu'il faut affecter
dans la section administration.
Assurance véhicules
Ces charges relatives aux assurances véhicule
concernent seulement la section distribution.
Rémunérations des
administrateurs
Ces charges concernent uniquement la section auxiliaire
« Administration ».
Frais du personnel permanent
Ces frais concernent toutes les sections de l'entreprise. La
répartition de ces charges est d'autant plus simple qu'on connaît
le montant de la rémunération de chaque travailleur de
l'entreprise et l'effectif du personnel de chaque section.
Il suffit de faire la somme des rémunérations
des travailleurs de chaque section pour avoir le montant des frais du personnel
à affecter à chacune d'elles.
Impôt sur véhicule
Ces frais liés à l'impôt sont
affectés dans la section distribution.
Intérêt bancaire
Ces frais sont directement affectés à la section
administration puisque ces genres d'intérêts possèdent un
caractère général pour l'entreprise.
Amortissement mobilier de bureau.
Les charges relatives à ce genre sont directement
affectées dans la section administration
Amortissement machines et gros outils
usines
Les machines et gros outils usines concernent la section
production. Les charges d'amortissement y relatives sont affectées dans
la section production.
Amortissement relatif aux emballages
récupérables
Les emballages concernent la section distribution. Les charges
d'amortissement y relatives sont affectées à la section
distribution.
Amortissement relatif au mobilier de
stockage
Nous considérons que le mobilier de stockage est au
service de la section approvisionnement de l'entreprise. Dans ce cas, les
charges d'amortissement y relatives sont affectées dans la section
approvisionnement.
Amortissement autre matériel
Nous considérons que les autres matériels dont
au service de la section administration donc les charges d'amortissement y
relatives sont affectées directement à la section
administration.
Amortissement pour installations bureaux
administration
Les charges d'amortissement installation bureaux
administration sont à affecter sans équivoque dans la section
administration.
Tableau 4:
Répartition primaire des charges indirectes dans les centres
d'analyses
Nature de charges
|
Total
|
Administration
|
Approvisionnement
|
Production
|
Distribution
|
*Fournitures de bureau
|
13666242
|
13666242
|
|
|
|
*Carburants et lubrifiants
|
133814757
|
|
|
61167488
|
72647269
|
*Produits d'entretien
|
9724069
|
3292003
|
202585
|
5469789
|
759692
|
* Pièces détachées véhicule
|
30551016
|
|
|
|
30551016
|
*Pièces pour machines usines
|
17963844
|
|
|
17963844
|
|
*Matériel fourniture plomberie
|
221823
|
221823
|
|
|
|
*Matériel et fourniture électrique
|
9314034
|
9314034
|
|
|
|
*Autres matériel et fourniture
|
17920894
|
17920894
|
|
|
|
*Eau
|
2705946
|
2705946
|
|
|
|
* Electricité
|
89214131
|
22303533
|
|
66910598
|
|
* Location Matériel OCIBU
|
986300
|
|
|
986300
|
|
*Emballages
|
162287562
|
|
|
|
162287562
|
*Entretien et réparation véhicule
|
23142642
|
|
|
|
23142642
|
*Entretien réparation machines et autres
matériels
|
23789453
|
|
|
23789453
|
|
* Entretien réparation constr.
|
4065130
|
4065130
|
|
|
|
*Honoraires et frais d'actes
|
17243000
|
17243000
|
|
|
|
*Frais bancaires
|
458126
|
458126
|
|
|
|
*Frais P.T.T
|
5852063
|
5852063
|
|
|
|
*Location M.O
|
3577898
|
|
|
3577898
|
|
*Mission intérieur du pays
|
10000000
|
10000000
|
|
|
|
*Mission à l'étranger
|
25919080
|
25919080
|
|
|
|
*Frais de réception
|
10800000
|
|
10080000
|
|
|
*Frais de publicité
|
1219831
|
1219831
|
|
|
|
*Documentation
|
3049133
|
3049133
|
|
|
|
*Autres frais
|
279304
|
279304
|
|
|
|
*Assurance véhicule
|
31607041
|
|
|
|
31607041
|
*Dons et cotisation exte
|
1800000
|
1800000
|
|
|
|
*Frais du personnel permanent
|
474513549
|
201407666
|
4660257
|
242 434013
|
26011613
|
*Impôt sur véhicule
|
1701150
|
|
|
|
1701150
|
*Intérêt bancaire
|
26051481
|
26051481
|
|
|
|
*Amortissement total
|
112080737
|
24917077
|
1602180
|
6124396
|
79437084
|
Total
|
1265365736
|
290848409
|
13484397
|
175300457
|
266437505
|
Source : Service
comptabilité SODECO (Compagne 2007/2008
Après cette réparation primaire des charges
indirectes dans les centres d'analyse, nous abordons la manière dont les
frais de la section administration seront répartis aux sections
principales.
La répartition des charges de la section
« administration » dans les sections
principales.
Après la répartition primaire qui consiste
à affecter les charges par nature selon leur destination, on obtient le
total des charges affectées dans chaque section auxiliaire et
principale.
Comme les charges de la section administration de la SODECO
sont des charges communes à toutes les sections principales de
l'entreprise, on ne peut pas trouver un critère, du moins scientifique,
de répartition adéquate des charges de la section administration
dans les centres sections.
Comment par exemple trouver un critère scientifique de
répartition des frais de mission, frais de documentation, honoraires et
frais d'actes etc. dans les sections principales si ce n'est qu'une
répartition arbitraire.
Bien entendu l'arbitraire n'est pas synonyme de n'importe
comment. On doit trouver un critère qui soit logique par exemple on ne
peut pas imputer la totalité des charges de la section administration de
SODECO dans la section production. Soi-disant qu'on ne peut pas trouver un
critère scientifique de répartition.
Puisque la section « administration »
est au service de toutes les sections principales. Dans ce cas, répartir
de façon égale les charges de cette section dans les sections
principales serait une façon, mais qui ne se défend pas par un
critère logique.
Par contre, si on répartit les charges de la section
administration de SODECO au prorata du total des charges de la
répartition primaire de chaque section principale, ce critère est
logique car il tient compte de l'importance des charges de chaque section.
Nous considérons que la section qui absorbe plus de
charges que les charges a toujours besoin des services de la part de
l'administration.
Enfin de compte c'est la section pour laquelle l'entreprise
doit apporter beaucoup plus d'attention que les autres.
Pour notre cas, nous avons jugé utile d'adopter la
méthode qui est suggérée par plusieurs auteurs de
répartir les charges de section administration au prorata des totaux des
centres principaux.
En fait, ce critère est souvent préconisé
parce qu'on considère que l'on tient compte de l'importance des charges
de chaque section.
Sur ce, nous assimilons le cas de la SODECO parce que ce sont
nécessairement les sections qui ont de grandes charges qui absorbent
d'importance oeuvre de section « administration ».
Ainsi, nous avons bien fait un découpage de
l'entreprise SODECO en centres d'analyse, nous avons aussi essayé de
minimiser le nombre de section en vue de ne pas alourdir les tâches de
répartition.
Nous avons bien défini, les sections principales ainsi
que leurs unités d'oeuvres, nous venons de bien éclaircir le mode
de répartition des charges de la section administration dans les
sections principales. Il nous reste à faire une application de la
méthode des sections homogènes à l'entreprise.
Dans un premier temps, nous avons analysé les charges
de l'entreprise en charges directes et indirectes d'une part et d'autre part
les charges incorporables et non incorporables. On a pu déterminer les
centres d'analyse de l'entreprise qui permettent le cheminement des charges
indirectes vers les coûts du produit transformé.
Alors, il nous semble nécessaire d'énoncer
d'abord les éléments constitutifs du coût de revient des
produits et la façon dont on peut saisir les données requises.
II.8. La composition du
coût de revient du produit SODECO
Pour déterminer correctement le coût de revient
du produit et pour représenter réellement la consommation des
ressources au cours de la production, on considère :
8.1. Matières
premières et fourniture consommées
Il s'agit des matières qui forment le produit fini
après le traitement. C'est par exemple pour le cas de la SODECO le
café parche Washed.
Ce compte enregistre aussi la consommation d'eau et
l'électricité, la consommation des sacs en jute la consommation
des pièces de rechange pour usines etc.
8.2. Les autres consommations
intermédiaires
Elles désignent les matières de toutes sortes
destinées à la production directe
8.3. Frais du personnel
Il s'agit des frais du personnel permanent et journalier. Ces
frais comprennent entre autres salaire de base, la prime d'indemnité, de
logement, allocation familiale, les frais d'assurances et médicaux, les
heures supplémentaires pour le personnel permanent de la SODECO.
8.4. Frais de
transformation
Les frais de transformation désignent les frais
d'administration pour organiser la production normale des usines, les frais
d'amortissements et les frais de réparation mécanique.
Signalons que ces éléments sont regroupés
en deux grandes catégories. D'une part on a les charges directement
absorbées par l'achat du café parche washed, matière
consommables, rémunération du personnel de l'usine, les dotations
d'amortissement des immobilisations de l'usine.
D'autre part, on a les charges indirectement affectées
à usine. Ce sont celle des activités de soutien, celle des
services de maintenance et production et les frais généraux qui
font l'objet de nettoyage dans l'usine de production.
II.9. Essai de saisir des
données en comptabilité analytique d'Exploitation à la
SODECO.
Le système de la C.A.E à la SODECO doit
être un système où la CAE est intégrée
à la comptabilité générale.
Les charges de la comptabilité générale
seront reprises dans la C.A.E pour le calcul des coûts de revient.
En effet, à l'exception des matières
premières et fournitures consommées dans les ateliers de
production, les autres charges de sections sont relevées directement de
la comptabilité générale.
Celles-ci doivent alors être classées par section
aussi bien principale que secondaire avant toute répartition.
Le système de la C.A.E de la SODECO doit
également être en relation avec le service des
approvisionnements.
Les quantités des matières premières
utilisées, les déchets, les prestations du personnel et la
production doivent être déterminer par les chefs de section ou de
quart.
Toutes ces données saisies au niveau des sections
doivent être transmises au service de production. Celui-ci procède
à la préparation d'un rapport de fonctionnement du service de
production et synthétisant les données des différentes
sections.
Ce rapport sera par la suite envoyé au service de la
C.A.E si une fois créé où il sera utilisé comme
document de travail pour la détermination des coûts de revient du
produit SODECO.
II.10. Détermination
du coût de revient du produit SODECO.
Selon les données fournies par la comptabilité
générale, du service des approvisionnements et du service de
production durant l'année considérée, le service de la
C.A.E doit les enregistrer par destination à l'aide d'un tableau, dans
les ateliers et services correspondants.
- On répartit les charges des sections auxiliaires dans
les sections principales. On obtient alors le coût total pour chaque
section.
- Après la répartition primaire, nous entamerons
la répartition secondaire qui consiste à répartir les
charges de la section auxiliaire (administration) dans les sections
principales.
Tableau 5:
Répartition des charges indirectes dans les sections
principales
Total
|
Administration
|
Approvisionnement
|
Production
|
Section Dist
|
1265365736
|
392188866
392188866
0
|
16545022
7431225
23976247
|
428423779
192427264
620851043
|
428208069
192330377
620538446
|
Source : élaboré
par nous-même à partir du Tableau n° 4
Tableau 6:Calcul des
coûts des unités d'oeuvres
|
Approvisionnement
|
Usinage
|
Distribution
|
Total
N des U.O
Nbre U.O
CU
|
23976247
1 francs d'achats
240708048
0,099
|
620851043
Kg de café vert
2620265
236,942
|
620538446
1 F du chiffre d'affaires
845021030
0,734
|
Source : Par nos soins
Tableau 7:Calcul du
coût d'achat du café parche
|
Quantité
|
C.U
|
Montant total
|
Prix d'achat direct
Frais d'approvisionnement
|
3285910
240929180
|
0,099
|
240929180
23976247
|
Total
|
3285910
|
73,42
|
264905427
|
Source : Par nous même
Tableau 8:Calcul du
coût de production
|
Quantité
|
C.U
|
Montant
|
Matière première consommée
Frais de production
|
3285910
2620265
|
73,42
236,942
|
264905427
620851043
|
Total
|
2620265
|
329,01
|
885756470
|
Source : Par nos soins à
partir du tableau n°8
Tableau 9: Calcul du
coût de revient complet
|
Quantité
|
P.U
|
Montant
|
Frais indirects de distribution
Coût de production du produit vendu
|
845021030
2620265
|
0,734
329,01
|
620538446
885756470
|
Total
|
2620265
|
574,863
|
1506294916
|
Source : Par nos soins à
partir du tableau n°9
II.11. Les avantages et les
limites de la méthode des sections homogènes pour la SODECO
Cette méthode présente un certain nombre
d'avantages.
-Elle tient compte de la totalité des charges
incorporables aux coûts
-La distinction charges directes -charges indirectes ne pose
pas de problèmes particuliers ; il suffit d'observer ce processus
de transformation de l'entreprise
-Cette méthode permet de déterminer le
coût de revient du produit
-Les stocks sont évalués à leur
coût complet.
L'entreprise peut comparer le coût de revient et le prix
de vente ; afin de vérifier que le prix de vente est
supérieur au coût de revient pour que la vente du produit soit
bénéficiaire.
A partir de cette comparaison ; l'entreprise peut mener
des actions tendant à réduire les coûts de revient si ces
derniers ne permettent pas une marge bénéficiaire raisonnable. Au
besoin ; l'entreprise peut augmenter ses prix de vente s'il n'y a pas
d'autres alternatives
Néanmoins ; elle ne présente pas des
avantages seulement ; quels que reproches peuvent être
formulées à l'égard de la méthode des sections
homogènes.
Les coûts complets calculés avec cette
méthode comportent une part d'arbitraire dans la mesure ou la
répartition des charges indirectes est basée sur des estimations
ou des clés également arbitraires.
La méthode des sections homogènes ne permet pas
d'apprécier la productivité du produit fabriqué et
vendu
De même ; elle ignore l'incidence de la variation
du niveau de l'activité sur les coûts.
Dès lors que nous connaissons les avantages et les
limites de la méthode de sections homogènes ; le chapitre
suivant nous permet d'appliquer la méthode ABC à la SODECO et
d'analyser ses avantages et ses limites afin de les confronter avec ceux de la
méthode précédente pour voir laquelle des deux
méthodes présente plus d'avantages que l'autre pour la SODECO.
CHAPITRE III :
APPLICATION DE LA METHODE ABC A LA SODECO
Introduction
Concurrence de plus en plus vive, mondialisation,
rapidité de communication accrue, fusions et acquisitions en
chaîne, augmentation du nombre de lois et de réglementations...
C'est dans ce contexte économique en perpétuelle évolution
qu'évoluent les sociétés. Ces dernières, qu'elles
soient multinationales ou P.M.E., publiques ou privées, sont ainsi
confrontées à de fortes pressions économiques. Elles se
voient réduire leur budget, augmenter les coûts directs et
indirects. Tout cela oblige les entreprises à repenser leur
système de modélisation, leur système de
comptabilité.
De manière générale, les systèmes
de contrôle interviennent trop tard et s'intéressent
principalement aux coûts de production. De plus, il est habituel de
regarder plus particulièrement la nature des coûts et non leur
origine.
Or c'est la compréhension de l'origine des coûts
qui est importante pour déceler les possibilités de
réduction pour les entreprises. La méthode ABC Activity Based
Costing est une technique de calcul des coûts qui propose de tenir compte
de l'origine des dépenses et de repenser la représentation des
sociétés à partir de ce principe.
D'après SAADA Toufik14(*), la méthode tend à remettre en cause la
méthode traditionnelle des sections homogènes qui a perdu sa
pertinence dans un contexte d'évolution du marché des techniques
de production.
Ainsi John et Kaplan15(*), lorsqu'ils démontrent l'existence de relation
entre l'évolution économique, les pratiques managériales
et les systèmes de calcul et de contrôle des coûts, depuis
le début de l'ère industrielle, ils concluent à un
décalage des systèmes de coûts actuels par rapport aux
besoins de l'industrie.
Encore SAADA Toufik souligne que la pratique actuelle des
coûts complets par la méthode des sections a parfois pu induire un
certain nombre d'effets pervers dont les praticiens et les chercheurs se sont
inquiétés16(*).
Pour essayer de rompre avec ces erreurs, la méthode ABC
peut être envisagée dans la mesure où elle met le concept
d'activité au centre de la problématique des coûts. Elle
cherche à garder la trace de la relation entre les coûts et les
causes qui les déclenchent. C'est la trace de cette relation qui permet
d'identifier les moyens d'optimiser les coûts. Or ces moyens ne se
trouvent pas dans l'existence de tel produit ni dans son volume mais dans
l'enchaînement des actions qu'il oblige à faire.
Ces actions sont donc le coeur du fonctionnement de
l'entreprise ; ce sont elles qui consomment les coûts et les
produits consomment les activités.
III.1. Principe de la méthode ABC
La méthode ABC est une méthode permettant
d'analyser au travers des coûts consommés par les
activités, la performance des processus transversaux et la contribution
de chaque activité par objet de coûts.
On entend par objet de coût ce que l'on veut
analyser : les clients, les produits, les services, les gammes, les
unités de travail (business unit), les marchés....
Pour cela on a donc une double approche :
1) Approche analytique qui consiste à voir
comment les ressources (humaines, financières, matérielles,
intellectuelles) sont consommées par les activités (actions
réalisées par plusieurs services d'une entreprise et faisant
partie intégrante d'un processus). Dans un deuxième temps, on
regarde quelles sont les activités qui sont consommées par chaque
produit, client et service ; on obtient ainsi un prix de revient
détaillé par activité.
2) L'approche fonctionnelle qui consiste à
décomposer le métier en processus et ce processus en
activités.
Le principe est d'analyser la performance du processus et de
chaque activité, de constater les manquements ou les failles et de
parfaire la fluidité des processus dans le but d'amélioration
globale du fonctionnement de l'entreprise.
La méthode ABC consiste d'abord en une identification
des activités de l'entreprise sous étude. La notion
d'activité correspond à l'ensemble des tâches ou un
regroupement des tâches homogènes imputables à une personne
ou à un ensemble de personnes, à une machine ou à un
ensemble de machines caractéristiques d'un processus de
réalisation de la tâche de valeur et consommateur des
ressources.
L'activité doit être mesurable et identifiable en
termes de résultat. Exemple : l'ensemble des activités
chaînées entre elles débouche sur la valeur des produits
d'entreprise (on parle de chaîne de valeur).
Ex. Etude de marché, réception des marchandises,
magasinage, ordonnancement, etc.
La méthode ABC distingue d'une part des
activités primaires ou principales. Elles n'ont pas donc
nécessairement une relation directe avec les produits mais si les
produits déclenchent les activités qui à leur tour,
appellent celles-ci, on pourra les relier aux produits en évitant les
sous répartition de la méthode des sections homogènes.
D'autre part, on identifie des activités que
l'entité considérée exerce conjointement à sa ou
ses activités secondaires. Elles n'ont pas de relation avec les
produits.
Pour chacune des activités élémentaires,
on doit rechercher le facteur de causalité à l'origine de
l'évolution de la consommation des ressources. Celui-ci est
appelé inducteur des coûts (cost driver).
L'inducteur de coûts constitue une sorte d'unité
d'oeuvre. Alors que l'inducteur repose sur la relation causale qui lie une
activité à son coût, l'unité d'oeuvre
privilégie une logique d'imputation des charges sur les produits.
Cet inducteur doit remplir la propriété de
rendre visible la consommation des ressources par les activités.
La méthode ABC distingue ensuite les ressources
directes et celles indirectes. Les ressources directes (par rapport aux
produits) correspondent à tout élément qui peut être
clairement identifiable au produit en fonction d'une relation de cause à
effet.
Quant aux coûts des ressources indirectes (par rapport
aux produits) mais directes par rapport aux activités, ils sont
regroupés par nature et sont comptabilisés de la même
manière que le sont les frais indirects de fabrication dans le cadre des
méthodes de calcul de coût de revient traditionnel.
Enfin, on procède à l'affectation des charges
indirectes aux produits et à l'attachement des coûts des
ressources indirectes aux activités par l'intermédiaire
d'inducteurs appropriés.
Lorsqu'une activité est commune à plusieurs
unités organisationnelles de l'entreprise, la dépense sera saisie
pour l'activité au sein de chaque unité. Il reste à
imputer les coûts des activités au produit et ceux-ci ne sont
imputés de tels frais que dans la mesure où ils font appel
à ces activités.
III.2. Le processus de calcul
Nous distinguons quatre différentes étapes
à suivre pour calculer les coûts.
III.2.1. Identification des activités
Il s'agit de trouver une cartographie pertinente des
activités sans tomber dans une trop grande simplification ou dans une
description trop détaillée. La précision dépendra
quant à elle du coût d'obtention de l'information.
D'autre part, plus le nombre d'activités augmente et
plus les relations entre activités et objet de coût sont
coûteuses à mesurer.
A chaque poste de travail doivent être associées
un certain nombre d'activités ; les charges qui ont une même
activité sont regroupées dans un même compte
d'activité. Pour chaque ressource on choisit un inducteur de coût
dit primaire c'est-à-dire un facteur applicatif des variations de son
coût.
III.2.2. L'attribution des ressources aux activités
Cette deuxième étape consiste à
répartir entre elles les charges (directes ou indirectes)
représentant le coût des ressources mobilisées salaires,
coûts des matières premières : fournitures, loyers,
amortissements.
Dans les entreprises, la comptabilité analytique permet
déjà une affectation des charges directes entre les objets de
coût. Pour les charges indirectes, la répartition est souvent
faite par service avant le calcul des unités d'oeuvre traditionnelles.
Il reste à ventiler d'une autre façon les charges indirectes
entre les activités selon les objectifs recherchés et le
degré d'arbitraire inévitable dans les choix des conventions. La
répartition peut se faire d'après les données
passées de la comptabilité analytique ou selon les
prévisions (budgets).
Pour qu'elle se fasse de la manière la moins
arbitraire, il convient de rechercher les inducteurs des ressources,
c'est-à-dire les facteurs expliquant le mieux possible les consommations
des ressources. Cette démarche sera ensuite utile pour gérer les
activités et pour mettre en évidence les indicateurs de
performance les plus pertinents avec la recherche des inducteurs des
coûts.
III.2.3. Identification des objets de coût
Il s'agit maintenant d'identifier les différentes
catégories types faisant l'objet du calcul des coûts.
Selon le secteur d'activité, une ou plusieurs
catégories peuvent être retenues : par produit, par commande,
par contrat, par service offert, par client, par projet. Il convient de
recenser de manière la plus exhaustive possible l'ensemble des
catégories faisant l'objet d'une consommation des différentes
activités de l'entreprise.
Dans le cas contraire, les coûts de certaines
activités risquent d'être attribués par défaut
à des catégories qui ne sont pas à l'origine des
consommations.
III.2.4. L'attribution des coûts des activités
aux objets de coût
Cette étape a pour objectif le calcul des coûts
proprement dits à partir de données passées ou
prévisionnelles. Trois possibilités d'affectation sont
envisageables :
- l'attribution directe ;
- l'estimation ;
- l'imputation arbitraire.
Il s'agit de trouver des inducteurs d'activités
permettant d'affecter aux objets de coût leur consommation
d'activités. Le coût des activités consommées par un
produit sera obtenu en multipliant le coût unitaire de l'inducteur
secondaire par le nombre d'inducteurs que ce produit a reçu.
D'une façon générale, le processus de la
méthode ABC peut être résumé par le schéma
ci-après :
Charges incorporables
Charges indirectes
Charges directes
Affectation du montant des activités
Activités A7
Activités A6
Activités A5
Activités A4
Activités A3
Activités A2
Activités A1
Inducteurs de coûts
Centre de regroupement CR3
Centre de regroupement CR2
Centre de regroupement CR1
Imputation aux coûts des produits
Affectation
Coûts des produits
Source : P. BESSON,
octobre 1992, « Où va la comptabilité
d'activité », CREFIGE N°9304,
Université Paris Dauphine.
III.2. La méthode ABC à la SODECO
Comme nous l'avons déjà signalé,
l'application de cette méthode consiste à l'identification
efficace des ressources consommées par les diverses activités
effectuées par l'entreprise.
Pour bien identifier les ressources, il faut analyser toutes
les activités faites dans différentes fonctions de l'entreprise.
Ainsi en observant le processus de l'entreprise, on constate que le produit
transformé est le résultat de l'utilisation des matières
consommables... de l'intervention d'un certain nombre d'actions, les
activités visant à transformer ces matières
premières ou produit fini.
L'analyse du processus de l'entreprise SODECO nous permettra
de mieux énumérer les activités de cette entreprise.
Cette dernière va nous permettre de choisir un
modèle d'attachement des ressources aux activités pour trouver le
coût de celui-ci.
C'est le coût des différentes activités
qui fera objet de répartition par l'intermédiaire d'inducteurs
sélectionnés au mieux, pour obtenir le coût complet du
processus du produit de la SODECO.
III.2.1. L'analyse des activités de la SODECO
Comme le nom de la société l'indique, la SODECO
a pour mission le déparchage du café et son conditionnement avant
qu'il ne soit acheté pour exportation.
Pour mieux appréhender notre analyse, la meilleure
façon de procéder aurait été de dresser la liste de
toutes les activités. Chaque ressource aurait été
attachée aux activités consommatrices de façon
déterminée. La contrainte majeure est qu'il y a des
activités bien repérables mais dont on ne peut pratiquement
identifier la consommation des ressources du moins dans les conditions de notre
travail.
Le déparchage englobe plusieurs activités
importantes ; on veut signifier par déparchage la transformation du
café parche en café marchand. Pour le réaliser, on passe
par plusieurs activités entre autres le déparchage, le polissage,
le triage densimétrique et le triage granulométrique ou
colorimétrique et l'ensachage.
D'autres activités sont ainsi menées comme
celles liées à l'approvisionnement et la logistique.
A cela s'ajoutent les activités de support qui aident
dans l'accomplissement de ces missions premières.
Les activités liées à
l'usinage
? Epierrage
C'est une activité qui consiste à enlever des
pierres se trouvant dans le café. Trois paramètres sont à
la base du fonctionnement de l'épierreur.
- Vibration
- Inclinaison
- Ventilation.
? Déparchage
Le déparchage est une opération qui consiste
à enlever la parche. C'est l'opération la plus importante car non
seulement que la fève est séparée de sa parche, le
café change de dénomination et devient le café vert.
? Polissage
Il consiste à enlever une couche très fine
appelée pellicule argentée qu'il est impossible d'éliminer
par le déparchage. Le polissage peut donc être
considéré comme une opération complémentaire au
déparchage.
Le principe est basé sur un rotor entraînant le
café sur une paroi du polisseur. Par effet de frottement, le rotor
enlève la pellicule et par effet d'aspiration, cette dernière,
moins lourde que le café se dirige vers l'extérieur tandis que le
café plus lourd arrive dans les calibreurs grâce à des
convoyeurs mécaniques.
? Triage
granulométrique
C'est une activité qui consiste à séparer
les grains du café vert en fonction de leur diamètre. Le
calibreur est fabriqué de façon à mieux faciliter cette
opération.
? Triage densimétrique
C'est une activité qui consiste à séparer
le café suivant le poids.
? Triage colorimétrique
C'est une activité qui consiste à séparer
le café selon sa couleur. Cette opération est faite grâce
à des trieuses électroniques.
? Conditionnement
C'est une opération qui consiste à conditionner
le café marchand dans les sacs en jute de 60kg chacun. On constitue des
lots numérotés de 300 sacs posés sur des palettes.
Les activités liées à
l'approvisionnement
- Acheter matières et emballages
- Reception des matières
- Manutention.
Les activités liées à la
distribution
- Transport
- Gérer le stock
- Facturer
- Recouvrer les créances.
Les activités de support
- Organiser et gérer l'entreprise
C'est une activité qui reprend toutes les tâches
à l'organisation et la gestion de l'entreprise aux différents
niveaux hiérarchiques.
- Réceptionner et expédier le
courrier.
- Entretenir le charroi
Cette opération couvre les tâches de distribution
des carburants et à un entretien périodique des véhicules
et à la réparation des pannes.
- Maintenir l'outil industriel
C'est une activité qui s'occupe des tâches
d'entretien des équipements et celui des bâtiments ainsi que la
distribution de l'énergie électrique aux unités de
production et d'autres locaux selon leurs besoins.
Tableau
10:Récapitulatif des activités
Centres principaux
|
Activités
|
Approvisionnement
|
- Acheter matières et emballages
- Réception des matières
- Manutention
|
Usinage
|
- Epierrage
- Déparchage
- Polissage
- Triage granulométrique
- Triage densimétrique
- Triage colorimétrique
- Conditionnement
|
Distribution
|
- Transports
- Gérer le stock
- Facturer
- Recouvrer les créances
|
Activité de support
|
- Administrer et gérer
- Réceptionner et expédier les courriers
- Entretenir le charroi
- Maintenir l'outil industriel
|
Source : Elaboré
par nos soins sur base des informations fournies par la SODECO
III.2.2. L'analyse des ressources
Les auteurs qui définissent les ressources s'accordent
pour dire que celles-ci sont constituées par les charges (au sens
comptable) de l'entreprise.
Pour H.Bouquin, les ressources telles que la
comptabilité de gestion les voit, sont des ressources
économiques, des facteurs de production : personnel,
matières, fournitures, locaux, matériel17(*).
III.2.2.1. Les ressources directes
Selon Rejean BRAULT et Pierre GIGUEURE, une ressource directe
est celle qui est physiquement rattachée au produit18(*).
Pour notre cas, nous avons comme ressources directes, les
matières premières (M.P) café parche pour le produit de
l'entreprise et les matières auxiliaires comme les sacs en jute.
III.2.2.1. Les ressources indirectes
Hormis les ressources directes énoncées ci haut,
toutes les autres charges sont indirectes (par rapport au produit) et sont
rattachées aux activités. Nous avons entre autres :
- Les ressources sur matières consommables comme les
carburant et lubrifiant, les produits d'entretien, etc.
- Les salaires : il s'agit des frais pour le personnel y
compris les charges de main d'oeuvre au sens de la méthode des sections.
En effet, même si la main d'oeuvre façonne directement les
matières premières, elle est considérée comme
faisant partie intégrante du processus de transformation de ces
matières premières. Ceci est bien valable car la méthode
des coûts par activité est essentiellement fondée sur
l'analyse des processus industriels et la main-d'oeuvre en fait naturellement
partie !
- Les frais d'amortissement des équipements,
matériels immeubles ainsi que les frais généraux.
Ainsi le tableau suivant montre les ressources indirectes
à attribuer aux activités.
.
Tableau 11:Les ressources
indirectes à attribuer aux activités
Nature
|
Montant (en FBU)
|
M. Cons.
Electricité
Eau
Salaires
Amortissement
Frais généraux
|
258 792 090
89 214 131
2 705 946
474 513 549
112 080 737
165 771 721
|
Total
|
1 103 078 174
|
Source: Elaboré par nous
même à partir des données fournies par la
SODECO ,Campagne 2007/08.
III.3. Détermination des coûts des
activités
III.3.1. Choix des inducteurs des coûts
La notion d'inducteur des coûts que les anglo-saxons
appellent cost driver a été introduit récemment dans la
littérature de comptabilité de gestion. Son émergence
s'explique par le souci croissant de maîtrise et de réduction des
coûts basés sur une réduction unilatérale des
dépenses dans l'ensemble des départements sans une analyse
sérieuse des facteurs de causalité qui expliquaient le
comportement des coûts.
Ainsi, l'inducteur de coût se définit comme
étant un facteur susceptible d'avoir un impact sur le coût d'un
objet de coût. Autrement dit, toute modification de l'inducteur de
coût entraîne un changement dans le coût total de l'objet de
coût.
Pour notre entreprise, il y a des ressources ne
nécessitant pas le choix des inducteurs primaires puisque leur
affectation aux activités est très facile grâce aux
documents tenus par l'entreprise.
Nous avons entre autres les matières consommables
(comme les carburants et lubrifiants, les pièces de rechange,
pièces machines, etc.) qui sont affectées aux activités
grâce aux rapports des sorties effectués par les magasiniers.
* Les salaires du personnel qui sont affectés aux
activités grâce au journal de paie tenu par le service du
personnel SODECO.
* Les amortissements sont aussi faciles à affecter aux
activités grâce aux tableaux d'amortissement tenu par la
comptabilité générale à la SODECO.
Cela étant, il nous semble très difficile de
répartir les charges d'électricité ce qui nous renvoie au
recours au choix d'inducteur de coût.
Nous considérons que l'inducteur approprié pour
la répartition des charges d'électricité aux
différentes activités est le nombre de Kilowatt- heures
consommés par activité.
Nous avons les ressources sur énergie électrique
d'un montant de 89.214.131 FBU pour 848.483 KWh consommés.
D'une façon générale, le coût de
l'inducteur est déterminé selon la formule suivante :
Coût d'inducteur =
Pour trouver le coût de l'inducteur, nous prenons le
montant total des charges d'électricité divisé par le
nombre de KWh consommées.
Coût unitaire de l'inducteur =
=
En ce qui concerne la répartition de l'eau aux
activités, nous préférons l'affecter à
l'activité « organiser et gérer » puisqu'il
n'y a pas d'activité spécifique à l'eau.
Nous avons alors un montant de la ressource qui
s'élève à 2.705.946.
Pour les frais généraux, nous adoptons
l'idée des promoteurs de la méthode ABC qui disent qu'ils sont
fixes par rapport aux produits finis parce qu'il n'y a pas de relation directe
de cause à effet entre la variation du nombre de produits finis et le
montant de ces frais généraux.
Par là, nous estimons que ces frais obéissent
aux mêmes déterminants que le coût de l'activité
d'organisation et gestion, raison pour laquelle nous préférons
les rattacher à l'activité « organiser et
gérer ».
III.3.2. Attribution du coût des ressources aux
activités
Comme nous l'avons signalé précédemment,
celle-ci se fait essentiellement grâce à des enquêtes
auprès de responsables ou membres des entités concernées
et par l'analyse de certains documents de gestion. Il s'agit entre autres des
tableaux d'amortissement, les budgets et les bons de sortie, etc.
Ces documents vont nous faciliter l'affectation des ressources
aux activités.
Tableau 12: Répartition du coût des
ressources aux activités
Ressources
Activités
|
Matière cons.
|
Salaire
|
Amortissement
|
Electricité
|
Eau
|
Frais généraux
|
Total
|
Nombre d'inducteurs
|
Coût total
|
Acheter M et emballage
|
1 409 764
|
3 241 619
|
24 552
|
|
|
|
|
4 675 935,00
|
Réceptionner matière
|
3 178 420
|
1 540 129
|
15 000
|
|
|
|
|
4 733 549,00
|
Manutentionner
|
10 662 215
|
23 561 549
|
12 281 231
|
|
|
|
|
46 504 995,00
|
Epierrage
|
5 362 915
|
37 833 208
|
2 632 975
|
41 853
|
4 400 435,46
|
|
|
50 271 386,57
|
Déparchage
|
8 308 180
|
48 641 510
|
1 023 744
|
31 803
|
3 343 795,92
|
|
|
61 349 033,19
|
Polissage
|
7 593 492
|
27 624 906
|
634 536
|
445 246
|
46 813 142,78
|
|
|
83 111 322,53
|
Triage granulométrique
|
7 886 299
|
21 629 925
|
631 448
|
18 658
|
1 961 693,78
|
|
|
32 128 023,70
|
Triage densimétrique
|
6 337 861
|
28 487 542
|
745 609
|
7 633
|
802 511,01
|
|
|
36 381 155,80
|
Triage colorimétrique
|
9 190 375
|
25 133 283
|
|
91 169
|
9 585 548,30
|
|
|
44 000 375,68
|
Ensachage
|
10 778 315
|
28 624 906
|
431 532
|
|
|
|
|
39 834 753,00
|
Entreposage
|
1 499 016
|
1 245 360
|
1 602 180
|
|
|
|
|
4 346 556,00
|
Transport
|
124 622 896
|
17 880 327
|
26 064 576
|
|
|
|
|
168 567 799,00
|
Gérer le stock
|
1 893 859
|
2 784 480
|
|
|
|
|
|
4 678 339,00
|
Facturer
|
2 223 936
|
4 764 480
|
|
|
|
|
|
6 988 416,00
|
Recouvrer les créances
|
1 570 015
|
1 764 896
|
|
|
|
|
|
3 334 911,00
|
Organiser et gérer
|
23 807 816
|
170 000 896
|
12 235 846
|
62 001
|
6 518 732,57
|
2 705 946
|
165 771 721
|
381 102 958,07
|
Maintenir l'outil industriel
|
11 349 024
|
15 060 091
|
|
150 120
|
15 788 275,18
|
|
|
42 347 510,34
|
Réceptionner et expédier les courriers
|
10 475 680
|
8 071 000
|
|
|
|
|
|
18 546 680,00
|
Entretenir le charroi
|
10 639 007
|
7 243 442
|
53 757 508
|
|
|
|
|
71 639 957,00
|
Total
|
258 792 090
|
474 513 549
|
112 080 737
|
848 483
|
89 214 131,00
|
2 705 946
|
165 771 721
|
1 103 926 657,00
|
Source:élaboré par nos
soins à partir des données des tableaux 10 et 11
III.3.4. Calcul du coût complet du produit
Les activités sont le plus souvent dotées d'un
indicateur d'output, destiné à mesurer leur production. Il est
alors possible de calculer le coût unitaire de cet indicateur et
d'affecter les ressources consommées par les activités aux
différents produits en fonction de leurs consommations
d'activités.
Là encore, des appellations diverses ont
été mobilisées pour effectuer cette allocation vers le
produit, s'inspirant plus ou moins de la traduction du terme anglais de cost
driver : inducteur du coût, inducteur d'activité,
unité d'oeuvre.
Pour notre cas, le recours à ce dernier n'est pas
indispensable du fait que les diverses grades de café vert produites
subissent le même coût de transformation.
Ainsi, la SODECO produit le café vert à partir
d'une seule matière café parche.
Le coût complet du produit sera composé
par :
- ressources directes à savoir le café parche et
les emballages ;
- le coût des activités déterminé
dans le tableau n°12.
Tableau 13: Calcul du
coût de revient complet
Nature
|
Montant (en FBU)
|
Coûts directs
Coût des activités
Coût de revient complet
Quantité produite
Coût unitaire
|
403 216 742
1 103 078 174
1 506 294 916
2 620 265
574,863
|
Source : élaboré par
nous même à partir des données fournies par la SODECO et le
tableau 12
Nous venons de déterminer le coût de revient
complet du produit SODECO à l'aide de la méthode ABC. Nous
constatons qu'il n'y a pas de différence au niveau du résultat
obtenu avec les deux méthodes.
Ainsi, notre hypothèse libellée comme
suit : « La méthode ABC permet de mieux
déterminer et mieux maîtriser les coûts du produit
SODECO » est infirmée.
Mais nous ne nous arrêtons pas au niveau du calcul
seulement, nous allons faire une appréciation critique de deux
méthodes selon ses avantages et ses limites afin de choisir laquelle des
deux méthodes sera mieux appliquée à la SODECO par rapport
aux besoins immédiats, aux moyens et à la structure de
l'entreprise.
III.4. Apports de la méthode ABC
L'appréhension des apports de la méthode ABC
repose sur quelques questions essentielles. Il s'agit en effet de voir en quoi
la méthode se détache des autres méthodes de calcul des
coûts (particulièrement des méthodes classiques des
coûts complets) et en quoi ces distinctions peuvent apparaître plus
pertinentes ou plus adaptées au contexte économique actuel ainsi
qu'aux nouvelles préoccupations des entreprises
générées par ce contexte.
ABC s'illustre en premier lieu comme un outil de mesure, ainsi
nous verrons d'abord ce que cette méthode apparaît apporter dans
le calcul des coûts de revient. Mais les apports de la méthode ABC
ne semblent pas se limiter à ce niveau.
En effet, au-delà du calcul des coûts, elle
offrirait certaines possibilités ayant trait au pilotage de
l'entreprise. Ainsi, nous verrons que cette méthode aurait un impact au
niveau de l'approche même de l'entreprise et de son pilotage.
1. Apports au niveau du calcul des coûts de
revient : vers une grande fiabilité
Comme nous l'avons déjà signalé, la
caractéristique majeure de la méthode ABC est de
s'intéresser aux activités et non plus aux sections. C'est sur la
base de ce principe central que la méthode ABC tend à se
distinguer de la méthode des sections homogènes. Aussi un des
apports les plus mis en avant dans la littérature traitant de la
méthode ABC est-il celui d'un calcul des coûts de revient plus
fiable pour l'analyse stratégique et la gestion des coûts à
travers la gestion des activités.
Avec la méthode ABC, beaucoup de charges indirectes par
rapport au produit deviennent directes par rapport aux activités. Ainsi
la méthode permettrait de repérer précisément les
ressources consommées surtout pour la partie mal analysée
constituée des activités de support. Ceci est d'autant plus
important que, comme nous le précisions, les activités de support
sont aujourd'hui prédominantes dans les processus de production.
Dans la comptabilité par activités, la majeure
partie des coûts, y compris indirects, sont analysés et leurs
facteurs de variabilité sont identifiés.
A chaque produit est attachée une nomenclature
d'activités qui décrit la manière dont le produit consomme
les activités et sert de calcul du coût de revient du produit.
En effet, la méthode ABC utilise des inducteurs
d'activités (ou unités d'oeuvre) pour répartir le
coût des activités entre les produits. Or, ces unités
d'oeuvre ne sont pas uniquement liées proportionnellement aux
quantités de charges directes consommées ou aux volumes
fabriqués (nombre d'heures de main-d'oeuvre directe ou d'heure-machine).
Ainsi, l'apport de la méthode consiste à
différencier les prestations nécessaires et à en mesurer
l'impact sur les coûts. Il deviendrait alors plus aisé de
distinguer les activités à valeur ajoutée et celles sans
valeur ajoutée.
2. Contribution de l'ABC au pilotage de
l'entreprise
Dès lors que nous avons montré que le calcul des
coûts par le biais de la méthode ABC semble s'avérer plus
approprié aux caractéristiques actuelles de la production (avec
une large part de charges indirectes), les apports de cette méthode
apparaissent dépasser le seul champ du calcul et toucher davantage aux
possibilités de diagnostic et plus loin de pilotage.
En effet, sur la base de ce qui a été
évoqué précédemment, la méthode ABC semble
s'illustrer comme un outil permettant un meilleur diagnostic des causes
à l'origine des coûts. Notons que « ceci peut-être
très utile notamment en conception ».
En identifiant les activités responsables des
coûts majeurs dès cette phase, il est possible d'orienter les
efforts pour baisser le coût global du produit. P. LORINO19(*) explique, en effet, que
l'optimisation économique d'un produit ne peut être efficacement
appréhendée que sur la totalité de son cycle de vie et en
s'intéressant notamment aux choix de conception.
L'analyse par activités fournit des
références et un langage commun à toutes les phases du
cycle, pilotées de manière intégrée. Elle ne se
concentre pas uniquement sur le contrôle des phases
opérationnelles aval, mais tend à prendre en compte le fait que
la majeure partie des coûts du cycle de vie est
prédéterminée par les choix de conception. Elle vise, par
ailleurs à analyser les phases transitoires du cycle (introduction du
produit, fin de vie) qui tendent à peser de plus en plus lourd.
Tout cela apparaît donc concourir à de plus
grandes possibilités d'amélioration du rendement financier du
produit.
En effet, cette approche conduirait à une meilleure
appréhension de la création de la valeur20(*).
3. Apports de l'ABC : vers une nouvelle approche
de l'entreprise
Au-delà de ces différents apports
supposés, la méthode véhiculerait selon un certain nombre
d'auteurs comme P.L Bescos et C.Mendoza, une nouvelle approche de l'entreprise.
Cette conception sous-tendrait d'ailleurs la plupart des apports mis en
avant.
La méthode ABC permettrait d'avoir une vision plus
globale de l'entreprise par la mise en évidence des processus dans
lesquels plusieurs activités sont impliquées. Elle conduirait, en
effet, à une vision moins parcellaire. La prise de conscience des
interdépendances permettant de cerner le rôle de chaque
activité dans la chaîne de valeur. Ainsi, l'accent est très
souvent mis sur le terme de processus.
Aussi, selon P. L. BESCOS21(*) « la réussite d'une stratégie
donnée passe de plus en plus par une approche transfonctionnelle de
l'organisation ».
L'auteur souligne, en effet, que les interdépendances
se multiplient à l'intérieur de l'entreprise ; alors la
maîtrise de ces dernières devient un facteur clé de
succès essentiel. Il s'agit donc de rompre avec la logique de
découpage par fonction et de percevoir l'entreprise comme
traversée par « différents processus dont la
maîtrise exige une action coordonnée de toutes les fonctions
concernées ». L'amélioration des processus reposerait
donc sur un diagnostic des causes de performance ou contre-performance d'une
activité tenant compte de l'interdépendance entre les
différentes activités.
Notons également que l'appréhension de
l'entreprise proposée par la méthode ABC serait susceptible de
favoriser une approche plus dynamique de la prise de décision.
L'analyse de l'entreprise comme un système
structuré en activité permettrait d'identifier les niveaux de
décision où une action peut être conduite. On se situe
alors dans le champ du management de l'entreprise.
Ainsi, la méthode ABC et, plus particulièrement,
la notion d'activité permettrait de rapprocher les principes de calcul
des coûts des principes de management.
Ainsi, après avoir recensé les différents
apports supposés de la méthode ABC, nous devons maintenant rendre
compte des principales limites émises au sujet de cette même
méthode.
Les principales limites de la méthode
ABC
Malgré la pertinence de la méthode ABC dans
l'estimation et la maîtrise des coûts de revient par rapport
à la méthode des sections homogènes, cette méthode
ne manque pas des critiques :
Ø La principale limite consiste dans le choix entre la
précision de l'analyse qui suppose un grand nombre d'activités
liées dans un système d'une complexité telle qu'il devient
impossible à gérer et la concentration des activités qui
suppose une perte d'homogénéité et donc un
subventionnement entre produit.
Ø Le coût d'obtention des données :
la méthode ABC nécessite de réaliser des relevés au
coeur même des processus à chaque fois que l'on souhaite une
analyse des coûts réels. Le coût de mise en oeuvre doit
pouvoir être absorbé par les gains réalisés.
Ø Alors que la méthode ABC est une
méthode très pertinente dans le calcul des coûts, ceci ne
sera pas le cas pour la SODECO. En effet, nous avons déjà vu que
la mise en oeuvre de la méthode ABC peut être complexe et par
là chère en temps et en argent. Cette mise en oeuvre demandera
beaucoup de moyens à la SODECO sans qu'elle lui apporte un calcul des
coûts de revient plus fiable. C'est pourquoi on a nié l'argument
qui stipule qu'un des apports les plus mis en avant dans la littérature
traitant de la méthode ABC est celui d'un calcul des coûts de
revient fiables pour l'analyse stratégique.
Choix de la méthode
Les analyses que nous venons de faire nous montrent que
chacune de deux méthodes présente des apports et limites à
la fois et chacune de sa manière. Elles constituent deux analyses
différentes d'une même technique.
Chaque méthode répond à un objectif
propre. Si la méthode des sections homogènes a pour objectif
principal la détermination des coûts de revient du produit de
l'entreprise, celle de la méthode ABC est tournée vers une
analyse des activités.
Aussi la méthode des sections homogènes consiste
à répondre à la question « Où les
coûts sont-ils engagés » alors que la
méthode ABC vise à répondre à la question
« Pourquoi les coûts ont-ils été
engagés ? ».
Mais avant de connaître pourquoi les coûts sont
engagés, il faut connaître au préalable les coûts.
Ainsi, nous choisissons pour la SODECO, la méthode des
sections homogènes car :
- La SODECO est une entreprise qui n'emploie pas une C.A.E.
alors qu'elle a besoin, dans son souci premier de connaître le coût
de revient de produit fabriqué. Et cette méthode est moins
chère par rapport à la méthode ABC.
La méthode ABC pourra être utilisée de
façon progressive et avec expérience sur certains
éléments, comme l'accroissement des charges indirectes, la
variation des activités, etc.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre travail de recherche sur
l'« Analyse comparée de la méthode ABC et
celle des coûts complets dite des sections homogènes pour la
détermination et la gestion des coûts dans une entreprise
industrielle », notre ambition est de proposer la
méthode de calcul des coûts entre la méthode ABC et celle
des sections homogènes laquelle sera adéquate à la SODECO
dans le contexte économique actuel.
Pour y arriver, nous avons divisé notre travail en
trois chapitres :
Au point introductif, nous avons montré
l'intérêt de la comptabilité analytique dans une entreprise
industrielle, à savoir la régularité et la normalisation
de l'information pour contrôler les coûts d'une entreprise.
Nous avons vu que cette information permet d'étudier
une très grande variété de décisions,
identification des zones de performance ou non performance.
De part cette importance, nous avons constaté qu'il y a
sans doute nécessité d'un système d'information pour
éclairer la direction et tout encadrement sur la réalisation des
objectifs fixés et cela suppose la mise en place d'un instrument de
gestion interne (à l'usage des dirigeants) qui produit des informations
pouvant orienter les responsables dans leur prise de décision de
gestion.
Au premier chapitre, nous avons pu énumérer les
méthodes de calcul des coûts proposés par la
comptabilité analytique, à savoir la méthode des
coûts complets et les méthodes des coûts partiels ainsi que
leurs limites.
Dans ce même chapitre, nous avons pu connaître les
coûts que l'entreprise SODECO a besoin de calculer ; il s'agit:
- du coût des matières premières qui
entrent au magasin acquises auprès des fournisseurs ;
- du coût de sortie de magasin des matières
stockées mais acquises généralement à des
coûts différents pour entrer dans le processus de
transformation ; c'est le problème de valorisation des
stocks ;
- du coût engendré par le processus de
transformation ; il s'agit du coût de transformation ;
- de savoir à quel coût sort le produit fini au
magasin : c'est encore le problème de valorisation des
stocks ;
- de connaître le coût qui inclut toutes les
charges du produit vendu : c'est le coût de revient.
Quant au 2ème chapitre, il avait pour objet
essentiel l'application de la méthode des sections homogènes dans
toute entreprise de production en général et dans l'entreprise
SODECO en particulier.
Au cours de ce développement, nous avons analysé
les charges de l'entreprise. Dans un premier temps, nous avons essayé de
définir les charges qui doivent être considérées en
comptabilité analytique et d'autres qui ne doivent pas l'être.
Il s'agit des charges incorporables pour le premier cas, des
charges non incorporables pour le second.
Après l'analyse de l'incorporabilité des charges
de la SODECO, nous n'avons pas déterminé de façon
définitive les charges non incorporables et les charges incorporables.
Nous avons constaté qu'il n'est pas facile de déterminer parmi
les charges de la classe 6 de la comptabilité générale
celles qui sont non incorporables si on n'est qu'un observateur externe
à la SODECO.
Nous avons conclu que seul le gestionnaire de l'entreprise est
bien placé pour savoir si telle charge est incorporable ou non.
Dans un second temps, nous avons analysé parmi les
charges que nous avons considérées comme incorporables, les
charges directes et indirectes. Cette distinction nous a permis de comprendre
davantage la notion de charges directes et indirectes.
Ensuite, nous avons distingué les charges non
incorporables et les charges supplétives pour la SODECO.
Dans un troisième temps, nous avons essayé de
faire un découpage de l'entreprise en centres d'analyse. Ce
découpage nous a permis de montrer le procédé de
répartition des charges indirectes pour enfin les imputer aux
coûts du produit transformé.
Au cours de ce même temps, nous avons compris finalement
que la définition des centres d'analyse nécessite au
préalable certaines analyses notamment le processus de transformation,
le système de fonction de l'entreprise, etc. Nous avons également
constaté que le nombre de centres d'analyse dépend du processus
de production et de la taille de l'entreprise.
Le dernier chapitre était réservé pour
une méthode ABC que nous estimons pouvoir permettre une analyse de
coût plus pertinente.
Nous avons alors décrit la méthode en ce qui
concerne son processus et son application à la SODECO. Ce processus nous
a permis d'analyser les activités de l'entreprise. Nous avons aussi
essayé d'analyser les ressources de la SODECO.
L'analyse de ces dernières nous a permis de calculer le
coût complet du produit. Les résultats obtenus par les deux
méthodes nous ont permis d'infirmer notre hypothèse.
Nous avons continué à analyser les apports et
les limites de ces méthodes afin de proposer une méthode de
calcul des coûts à la SODECO. Nous avons choisi pour la SODECO la
méthode des sections homogènes et la méthode ABC avec
l'expérience de la C.A.E. La notion de la C.A.E. est très vaste.
C'est pourquoi nous ne prétendons pas avoir épuisé tous
les contours du sujet, nous croyons cependant avoir touché les aspects
essentiels.
Nous souhaitons que toute personne intéressée
par ce sujet puisse apporter un complément à notre attention.
BIBLIOGRAPHIE
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ANNEXES : Processus
Epierrage
Déparchage
Polissage
Triage granulométrique
Triage calorimétrique
Triage densimétrique
Ensachage
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* 14 SAADA Toufik,
Comptabilité analytique et contrôle de gestion, Paris,
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* 15 Johnson et Kaplan,
Relevance lost, The rise and fall of management acconting,Harvard Business
School Press ,Boston,1987.
* 16 T. SAADA, opcit
* 17 H. BOUQUIN,
opcit ;p .95
* 18 R. BRAULT et P. GIGUERE,
Comptabilité de management
* 19 P. LORINO,
Op.Cit p75
* 20 P. LORINO, Op.Cit.,
p.84
* 21 P. L. BESCOS, Op.Cit
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