2.2. Répartition, localisation des huiles
essentielles
Parmi les espèces végétales 800 000
à 1500 000 selon les botanistes, 10 % seulement sont dites aromatiques.
Les huiles essentielles n'existent quasiment que chez les
végétaux supérieurs, elles sont presque exclusivement de
l'embranchement des Spermaphytes, les genres qui sont capables de les
élaborer sont rassemblés dans un nombre restreint de familles
comme les : Lamiaceae, Lauraceae Asteraceae, Rutaceae, Myrtaceae, Poaceae,
Cupressaceae, Piperaceae (Bruneton, 1999).
La synthèse et l'accumulation d'une huile essentielle
sont généralement associées à la présence de
structures histologiques spécialisées, le plus souvent
situées sur ou à proximité de la surface du
végétal (Bruneton, 1987). Il existe en fait quatre structures
sécrétrices :
- Les cellules sécrétrices : Chez les
Lauracées, Zingibéracées.
- Les poils glandulaires épidermiques : Chez les
Lamiacées, Géraniacées, ...
- Les poches sphériques schizogénes : Les glandes
de type poche se rencontrent
chez les familles des : Astéracées,
Rosacées, Rutacées, Myrtacées, ...
- Les canaux glandulaires lysigènes : On les retrouve chez
les Conifères, Ombellifères, ...
Sur le site de stockage, les gouttelettes d'huile essentielle
sont entourées de membranes spéciales constituées d'esters
d'acides gras hydroxylés hautement polymérisés,
associés à des groupements peroxydes. En raison de leur
caractère lipophile et donc de leur perméabilité
extrêmement réduite vis-à-vis des gaz, ces membranes
limitent fortement l'évaporation des kifles essentielles ainsi que leur
oxydation à l'air (Bruneton, 1993 ; Teuscher et al., 2005).
La mise en évidence de l'huile essentielle dans les
coupes d'organes s'effectue à l'aide de colorants lipophiles comme le
noir Soudan III qui colore en rouge les gouttelettes essence.
Les teneurs en huiles essentielles sont
généralement très faibles, il faut parfois plusieurs
tonnes de plantes pour obtenir un litre d'huile essentielle. A l'exception de
celle du bouton florale du giroflier où le rendement en huile
essentielle atteint largement les 15% (Makhlouf, 2002)
2.3. Fonctions biologiques des huiles essentielles :
Bien que de nombreuses hypothèses aient
été avancées pour expliquer les raisons de la
synthèse de l'essence par la plante, nul ne sait avec exactitude
pourquoi la plante fabrique son essence. Mais ce qui est
probable c'est que le rôle des huiles essentielles au niveau du
matériel végétal est intimement lié à leur
situation (Richard, 1992).
Les spécialistes considèrent les huiles
essentielles comme des sources de signaux chimiques permettant à la
plante de contrôler ou réguler son environnement. Par exemple, ces
huiles confèrent un rôle défensif contre les champignons et
microorganismes et attractif vis-à- vis des insectes pollinisateurs. Un
feuillage renfermant une teneur élevée en essences
végétales (Ex : laurier) le protège contre les herbivores.
Le rôle des huiles essentielles au niveau des racines, des écorces
et du bois confère à la plante un effet antiseptique
vis-à-vis des parasites telluriques (Richter, 1993).
Il est toutefois vraisemblable que ces huiles interviennent
aussi bien dans les interactions végétal-végétal
(inhibition de la germination et de la croissance) que dans les
interactions végétal-animal.
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