II - Etudes antérieures
Nous nous sommes rapprochés de
bibliothèque de l'Université Africaine Technologie et de
Management UATM/GASA-FORMATION. Ainsi, nous avons constaté que
l'idée d'amélioration des prestations, et donc de la gestion
d'une entreprise publique n'est pas récente. Cela a déjà
été l'oeuvre de certains étudiants.
En effet, Nadège ADISSO et
Nadia ADISSO (2001) ont analysé l'activité des
télécommunications de l'OPT à travers un diagnostic
financier sur une période de trois(03) ans (1998 à 2000).
Elles ont constaté une défaillance dans la
gestion de l'OPT du fait que celle-ci ne respecte pas rigoureusement ses
engagements vis-à-vis de ses fournisseurs.
Aussi ont-elles constaté que la procédure de
décaissement mise en oeuvre par l'office est très longue et sa
situation financière est très critique.
Aussi, DJINADOU Kamel-Dine (2003) a
pu conclure après un diagnostic financier de la Société
Béninoise de Brasserie (SOBEBRA), que celle-ci jouissait d'une situation
financière satisfaisante. La démarche dont il a usé pour
la réalisation dudit diagnostic nous a inspiré dans la
réalisation du présent diagnostic.
III - Démarche du diagnostic financier
Le diagnostic financier étant fait à
partir des informations comptables et financières fournies par les
états financiers, il est nécessaire voire indispensable
d'effectuer des travaux préalables d'ajustement puisque les principes et
les règles comptables ne répondent pas toujours à ceux de
l'analyste financier. Ces travaux préalables sont appelés les
retraitements et les reclassements et permettent de corriger les insuffisances
inhérents aux documents comptables afin d'assurer
l'homogénéité de l'analyse financière.
A - Les retraitements et les reclassements
Les retraitements et reclassements concernent
essentiellement les éléments de l'actif et du passif du bilan.
1 - Eléments de l'actif
(3) Actif Immobilisé
Les immobilisations incorporelles et corporelles ont
été inscrites dans l'actif immobilisé à leurs
valeurs réelles, de même que les immobilisations
financières dont l'échéance est d'au moins 1 an.
Il est à retenir que les plus-values et les
moins-values viennent respectivement en augmentation et en diminution des
capitaux propres.
(4) Actif Circulant et
Trésorerie-Actif
L'ensemble des stocks (marchandises, matières
premières et fournitures) de BT-SA représente un stock flottant,
et par conséquent ils seront inscrits dans l'actif circulant à
leur valeur réelle.
Les écarts de conversion actif sont
supprimés du bilan et retranchés des capitaux propres.
2 - Eléments du passif
(5) Capitaux Propres et Dettes
Financières
Les écarts de conversion passif viennent en
augmentation des capitaux propres.
Les emprunts seront répartis selon leur
échéance dans le passif circulant ou dans les dettes
financières.
(6) Passif Circulant et
Trésorerie-Passif
Les éléments du passif dont
l'échéance est à court terme sont conservés dans le
passif circulant.
Les découverts et concours bancaires sont
à court terme, donc maintenus dans la trésorerie passif.
Tous ces retraitements et reclassements nous
permettront d'obtenir le bilan financier.
B - Description des outils d'analyse
1 - Le concept du bilan financier
Le bilan financier est le bilan comptable
restructuré pour permettre d'effectuer un diagnostic financier
répondant au principe de l'équilibre financier de l'entreprise.
Trois agrégats du bilan permettent de vérifier si le principe de
l'équilibre financier est respecté. Il s'agit du Fonds de
Roulement Net (FRN), du Besoin en Fonds de Roulement
(BFR) et de la Trésorerie Nette
(TN).
(7) Le Fonds de Roulement Net
(FRN)
Encore appelé Fonds de Roulement Financier, il
constitue un paramètre essentiel dans l'analyse financière
classique. La règle d'or de l'équilibre financier impose que
l'entreprise utilise des ressources stables pour financer des emplois stables.
Le Fonds de Roulement Net n'est rien d'autre que l'excédent des
ressources stables sur l'actif immobilisé. Il constitue une ressource
structurelle essentielle ou prépondérante qui doit permettre de
financer le cycle d'exploitation de l'entreprise.
(8) Le Besoin en Fonds de Roulement
(BFR)
Encore appelé Besoin de Financement Global, il
constitue la part de l'actif circulant non financée par le passif
circulant.
(9) La Trésorerie Nette (TN)
La trésorerie nette est la différence
entre les disponibilités (trésorerie actif) et les
découverts ou concours bancaires courants (trésorerie
passif).C'est aussi la différence entre le Fonds de Roulement Net et le
Besoin en Fonds de Roulement.
Une meilleure gestion de la trésorerie doit en principe
amener l'entreprise à tendre vers une trésorerie zéro.
2 - Le concept du résultat
Ø Le compte de
résultat
Le compte de résultat est un document
comptable de synthèse et un outil d'analyse. Il présente un
double intérêt :
(10) la détermination d'un résultat global et la
formulation d'une appréciation d'ensemble sur les performances
commerciales, économiques, sociales et financières de la
période ;
(11) la récapitulation exhaustive des
éléments de produits et de charges qui ont contribué
à la réalisation du résultat et l'identification des
facteurs favorables et défavorables qui l'ont influencé.
Quantitative de l'activité, le compte de
résultat est le document central, à partir duquel sont
calculés, notamment, les Soldes Intermédiaires de Gestion (SIG)
et la Capacité d'Autofinancement Global (CAFG).
Ø Les soldes intermédiaires de
gestion
La marge brute sur marchandises
Marge Brute sur Marchandises = Vente de marchandises-
Achat de marchandises
+/- variation des stocks de marchandises
|
C'est un solde qui est calculé dans les
entreprises qui achètent et revendent des biens en l'état ou dans
les entreprises à caractère mixte (commerciale et
industrielle).Indicateur de performance, la marge brute sur marchandises permet
d'apprécier la stratégie commerciale de l'entreprise. Si ce solde
présente des intérêts indéniables pour la gestion,
sa portée est limitée.
La Marge Brute sur Matières
(MBM)
Ce solde est calculé en faisant la
différence entre la production de la période et le prix d'achat
des matières, corrigée de la variation des stocks.
La production de la période s'obtient en
ajoutant à la production vendue, la production stockée ou
déstockée de produits finis ou en cours de fabrication, et la
production immobilisée qui correspond au coût de production des
produits fabriqués par l'entreprise pour elle-même.
Rappelons que la production vendue est évaluée
au prix du marché, les productions stockées et
immobilisées sont évaluées au coût de production.
La marge brute sur matières premières
permet d'apprécier la performance industrielle de l'entreprise.
La valeur Ajoutée (VA)
La valeur ajoutée représente la
richesse créée par l'entreprise du fait de ses opérations
d'exploitation. Elle mesure le « poids
économique » de l'entreprise et constitue le critère de
taille le plus pertinent. La VA est mesurée par la différence
entre la production de la période et les consommations de biens et
services nécessaires à cette production.
D'un exercice à un autre, le pourcentage de
variation de la valeur ajoutée est un bon indicateur de la croissance de
l'entreprise. Aussi, le ratio « valeur ajoutée/production
de l'exercice » donne une idée du degré
d'intégration de l'entreprise.
L'Excédent Brut d'Exploitation
(EBE)
L'EBE est ce qui reste de la VA après
règlement des charges de personnel. L'EBE correspond ainsi à la
ressource qu'obtient l'entreprise du seul fait de ses opérations
d'exploitation. En effet, l'EBE est indépendant du mode de financement,
des modalités d'amortissement, des produits et charges hors
exploitation, de l'impôt sur les bénéfices. Il ne
dépend que des opérations de production et de commercialisation
et, de ce fait, constitue un bon critère de mesure de la performance
industrielle et commerciale de l'entreprise.
Le Résultat d'Exploitation
(RE)
Il représente le résultat
généré par l'activité qui conditionne l'existence
de l'entreprise. Il s'obtient en corrigeant l'Excédent Brut
d'Exploitation (EBE) des dotations et reprise aux
amortissements et aux provisions d'exploitation.
Le résultat d'exploitation constitue un résultat
économique qui permet de mesurer la performance industrielle et
commerciale de l'entreprise indépendamment de sa politique
financière.
Le Résultat Financier
(RF)
Il procède d'une confrontation des charges et
des produits spécifiquement liés aux opérations
financières. Il permet d'apprécier l'opportunité de la
politique financière de l'entreprise. Le calcul de ce solde est
primordial pour l'entreprise car il apparaît comme la sanction
spécifique de la gestion financière de l'entreprise.
Le Résultat des Activités
Ordinaires (RAO)
C'est le résultat courant de l'exercice avant
détermination de l'impôt. Il mesure la performance de
l'activité économique et financière de l'entreprise. Le
résultat des activités ordinaires s'obtient par la somme
algébrique du résultat d'exploitation et du résultat
financier de l'exercice. Il est intéressant de le comparer au
résultat d'exploitation pour analyser l'incidence de la politique
financière sur la formation du résultat.
Le Résultat Hors Activités
Ordinaires (RHAO)
Il s'obtient par la confrontation des charges et
produits exceptionnels, c'est-a-dire ne provenant pas de l'activité
habituelle de l'entreprise. Le calcul de ce solde est opportun en ce sens qu'il
reflète l'incidence sur l'entreprise, d'événements
exceptionnels favorables ou défavorables générateurs de
résultats et sur lesquels elle ne dispose le plus souvent que d'une
possibilité de contrôle limitée.
Le Résultat Net (RN)
Il procède d'une confrontation globale de
l'ensemble des charges et de l'ensemble des produits de l'entreprise. Il
indique ce qui reste à la disposition de l'entreprise après
versement de la participation des salariés et paiement de l'impôt
sur les sociétés, ou encore le revenu des associés
après impôt. C'est à partir de ce résultat qu'est
calculée la rentabilité des capitaux propres.
Ø La CAFG, l'AF et l'ETE
La Capacité d'Autofinancement Global
(CAFG)
La CAFG est un surplus monétaire global
dégagé sur l'ensemble des aspects de l'activité. Elle
prend en compte aussi bien les opérations d'exploitation que les
opérations financières et exceptionnelles.
Elle permet de financer totalement ou partiellement
de nouveaux investissements, de renforcer le fonds de roulement, de rembourser
les dettes financières et de distribuer des dividendes.
Il existe deux modes de calcul de la
CAFG à savoir :
Calcul « descendant » ou
soustractif de la CAFG
CAFG = EBE
+ Transfert de charges + Autres produits
d'exploitation
+/- Quote-part de résultat sur
opérations faites en commun
+ Produits financiers - Charges
financières - Autres charges d'exploitation
+ Produits exceptionnels (sauf produits
des cessions d'immobilisation)
Participation des salariés - Impôts sur
les bénéfices
|
Calcul « ascendant » ou
additif de la CAFG
CAFG = Résultat de l'exercice (après
impôt)
+ Dotations de l'exercice aux amortissements
et aux provisions
+ Valeurs comptables des
éléments d'actifs cédés
Produits de cessions des éléments
d'actif
Reprises sur amortissements et
provisions
Quote-part de subvention d'investissement
virée au compte de résultat
|
L'Autofinancement (AF)
Il représente la ressource de financement
propre générée par l'entreprise en raison de son
activité. Il sert au financement des investissements de l'entreprise.
L'autofinancement est le reliquat de la CAFG après paiement des
dividendes.
Autofinancement =
CAFG - Dividendes distribués
|
Il s'agit ici des dividendes de l'exercice
précédent et des acomptes sur dividendes de l'exercice
considéré mis en paiement au cours de l'exercice
considéré
- L'Excédent de Trésorerie
d'Exploitation (ETE)
L'ETE représente la trésorerie
dégagée ou générée ou encore
consommée par l'ensemble des opérations d'exploitation de
l'entreprise. Il doit permettre de financer les investissements d'exploitation,
de rembourser les emprunts, de payer les intérêts, les dividendes
et les impôts.
Si l'ETE est négatif, cela
signifie que l'activité de l'entreprise consomme de la trésorerie
traduit une rentabilité insuffisante.
Si l'ETE est positif, cela signifie
que l'activité de l'entreprise dégage ou génère de
la trésorerie. Il se calcule comme suit :
ETE = EBE - variation du BFE - production
immobilisée
|
3 - Les Ratios
Un ratio peut être défini comme
étant le rapport entre deux grandeurs susceptibles de donner une
indication, une explication sur la situation financière de
l'entreprise.
En un mot c'est le rapport de deux agrégats.
Ces agrégats sont issus soit du bilan soit du compte de
résultat.
Ø Les ratios de structure
financière
Les ratios de structure financière permettent
l'étude des relations qui existent entre les grandes masses du bilan et
entre leurs principales composantes. Ils contribuent également à
l'analyse de l'équilibre financier de l'entreprise. Nous avons retenu
essentiellement :
- le ratio de couverture des emplois
stables
Il mesure la couverture des emplois stables par les
ressources stables et doit être supérieur à 1. Il est
calculé de la manière suivante :
Ratio de couverture des emplois stables =
Ressources stables/ Emplois stables
|
- le ratio de l'équilibre
financier
Il permet d'apprécier l'équilibre
financier de l'entreprise. Cette dernière est financièrement
équilibrée lorsque ce ratio est supérieur ou égal
à 1. Le ratio de l'équilibre financier se calcul de la
manière suivante :
Ratio de l'équilibre financier =
Ressources Stables/ (Actif Immobilisé + BFR)
|
- le ratio de l'autonomie
financière
Il consiste à comparer les fonds propres au
total des dettes et se calcul comme suit :
Ratio de l'autonomie financière =
Capitaux propres/ Total des dettes
|
Plus le ratio tend vers un (1), plus on dira que
l'entreprise dispose d'une forte autonomie financière. Et plus ce ratio
tend vers zéro (0), plus on dira que l'entreprise fait appel à
des sources de financement étrangères. Plus l'indépendance
financière est forte, plus l'entreprise est saine. Dans ce cas le
recours aux emprunts s'effectue plus aisément et dans de bonnes
conditions.
Ø Les ratios
d'activité
Ils permettent de mettre en relation les soldes
significatifs de gestion et servent à apprécier
l'évolution de l'activité de l'entreprise. Dans le cadre du
présent diagnostic, nous avons retenu :
- le ratio de croissance de la Valeur
Ajoutée
Il sert à apprécier l'évolution
de la richesse créée par l'entreprise au fil des années et
permet de se prononcer sur la croissance ou la régression de celle-ci.
Il se détermine par la formule suivante :
Ratio de croissance de la Valeur Ajoutée =
(VAn - VAn-1)/VAn-1
|
- Le degré
d'intégration
Il mesure le degré d'intégration de
l'entreprise dans le processus de production ainsi que le poids des charges
externes. Il se calcule comme suit :
Degré d'intégration = Valeur
Ajoutée/Chiffre d'affaires
|
- Le ratio de recours à
l'automatisation
Ce ratio permet de mesurer la part de richesse qui
sert à rémunérer le travail des salariés et son
évolution permet de savoir dans quelle mesure l'entreprise a recours
à l'automatisation au fil des années. Il se détermine par
la formule suivante :
Ratio de recours à l'automatisation =
Charges de personnel/Valeur Ajoutée
|
- Le poids de l'endettement
Il mesure le poids de l'endettement de l'entreprise.
Il se calcule de manière suivante :
Poids de l'endettement = Charges
d'Intérêt/Excédent Brut d'Exploitation
|
Ø Les ratios de
rentabilité
Ils servent à apprécier la
rentabilité de l'entreprise. Ici, nous retiendrons :
- le ratio de rentabilité
économique
Encore appelé Return On
Investment (ROI), il mesure la capacité de
l'entreprise à rentabiliser les fonds apportés par les
associés ou les prêteurs. Il s'obtient de la manière
suivante :
Ratio de rentabilité économique =
EBE/Ressources Stables
|
- Le ratio de rentabilité
financière
Il se calcule de la manière suivante :
Ratio de rentabilité financière =
Résultat net/capitaux propres
|
Ce ratio exprime la rentabilité de la valeur
comptable dont dispose l'entreprise. Cette rentabilité permet aux
apporteurs de capitaux propres de juger si l'entreprise a réalisé
un résultat acceptable au moyen du capital à risque dont elle
dispose et s'il est possible de distribuer un dividende à condition que
la liquidité le permettre.
Ø Les ratios de
liquidité
Ils permettent d'apprécier la liquidité
de l'entreprise. On distingue trois ratios de liquidité à
savoir :
- le ratio de liquidité
générale
Il mesure la capacité de l'entreprise à
payer ses dettes à court terme en liquidant ses actifs à court
terme. Ce ratio est bon lorsqu'il est supérieur à 1. Il se
calcule comme suit :
Ratio de liquidité générale =
Actif à court terme / Dettes à court terme
|
- le ratio de liquidité
réduite
Il mesure la capacité de l'entreprise à
payer ses dettes à court terme en utilisant les créances et les
disponibilités. Pour être satisfaisant, ce ratio doit être
voisin de 1. Il s'exprime par le rapport :
Ratio de liquidité réduite =
(Créances + Disponibilités) /Dettes à court
terme
|
- le ratio de liquidité
immédiate
Il mesure la capacité de l'entreprise à
payer ses dettes à court terme en utilisant les disponibilités.
Il est satisfaisant lorsqu'il est légèrement supérieur
à 0,5. Il se calcule comme suit :
Ratio de liquidité immédiate =
Disponibilités/Dettes à court terme
|
Ø Le ratio de solvabilité
générale
Il mesure la capacité de l'entreprise à
payer l'ensemble de ses dettes en utilisant l'ensemble de l'actif. Il doit
être supérieur à 1 et se détermine de façon
suivante :
Ratio de Solvabilité Générale
= Actif total / Capitaux Etrangers
|
|