INTRODUCTION
Dans la plupart des pays africains, notamment les pays
subsahariens, la faible croissance de la production agricole constatée
il y a quelques années, est accompagnée d'une croissance
démographique exponentielle. Par conséquent, on assiste à
une demande alimentaire de plus en plus croissante (World Bank, 2007). Pour
assurer la sécurité alimentaire et réduire la
pauvreté, l'agriculture ouest africaine devra croître
jusqu'à un taux minimum de 4 % par an, soit plus de deux fois le taux
atteint les décennies précédentes (World Bank, 2007). La
pression démographique a entraîné la rupture avec les
systèmes traditionnels de jachère. Les éléments
nutritifs du sol subissent une réduction à un taux alarmant, ce
qui conduit inévitablement à une dégradation de
l'environnement et de la sécurité alimentaire (Smaling et
al., 2002). Cette situation constitue alors un défi majeur pour
la croissance de la production agricole. Toutes les actions devraient
être orientées vers l'augmentation de la productivité des
facteurs de production. Les producteurs face à cela ont deux issues :
soit développer des activités indépendantes de la terre,
soit mettre en valeur des zones jusque-là peu exploitées parmi
lesquelles les bas-fonds.
Les institutions internationales dont la FAO, recommandent une
intensification de la production par l'irrigation pour répondre à
ces fortes demandes alimentaires afin d'assurer la sécurité
alimentaire sans pour autant étendre les superficies (Lutz et
al., 2000). L'expansion de la grande hydraulique est actuellement
très problématique, étant donné que la
rentabilité économique de ces coûteux aménagements
n'est pas assurée (Labey, 2002). La tendance actuelle est de favoriser
la petite irrigation, souvent moins coûteuse et plus productive, surtout
en zone de bas-fonds (MAEP, 2002).
Les zones de bas-fonds en Afrique subsaharienne constituent un
capital très important de développement et d'intensification de
la production agricole. Leur surface est estimée à 130 millions
d'hectares soit 5 % de la superficie des terres cultivables, dont seulement 10
à 15 % sont utilisées (ADRAO, 2002). Selon cette même
institution, les bas-fonds sont particulièrement adaptés pour la
riziculture et peuvent considérablement améliorer le niveau de
revenus des producteurs.
Si les bas-fonds constituent une potentialité, il
serait alors impérieux de les exploiter de façon rationnelle pour
éviter qu'ils ne subissent la même situation que les sols du
plateau aujourd'hui dégradés. La riziculture étant la
principale activité exercée sur ces aires propices, il faudra y
installer le type d'irrigation le plus adapté tant au niveau technique
qu'économique.
La commune de Malanville est, aujourd'hui la plus grosse
productrice de riz au Bénin. Les rendements obtenus (en moyenne 4,
82t/ha) sont relativement supérieurs à ceux de toutes les autres
communes. Les statistiques rizicoles au Bénin montrent en 2001 une
production d'environ 52.000 tonnes de paddy, soit au moins 30.000 tonnes de riz
décortiqué (Adégbola et Sodjinou, 2003). Avec cette
production, le Bénin réduit ces importations d'une valeur de
6.000.000 de dollars, mais perd l'équivalent en recettes
douanières d'au moins 2.280.000 dollars US par an. Sur la base d'une
telle hypothèse, on pourrait dire que si le pays exploitait tout son
potentiel de production du riz, le gain net serait d'environ 55.800.000 dollars
US par an (Perret, 2003).
La présente étude s'inscrit dans le cadre d'une
meilleure compréhension du fonctionnement des systèmes de
production rizicole et des risques sanitaires y afférents dans la
commune de Malanville.
Pour rendre compte des résultats de nos investigations, la
présente thèse s'articule autour de deux (02) grands axes
à savoir :
- Problématique et méthodologie de la recherche;
- Résultats, analyses, discussions et suggestions.
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