LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Digue de protection et canal principal du
périmètre rizicole de Malanville 51
Photo 2 : Forage pour riziculture dans le village de Tomboutou /
Commune de Malanville 54
Photo 3 : Diguettes des parcelles de riz, Bodjécali /
Commune de Malanville 56
Photo 4 : Labour et mise en boue, Périmètre de
Malanville / Commune de Malanville 56
Photo 5 : Opération de repiquage, Périmètre
de Malanville / Commune de Malanville 57
RésuMé
Au Bénin, les actions pour le développement de
la riziculture ont débuté depuis l'époque
précoloniale et se sont poursuivies jusqu'après les
indépendances. Les énormes investissements réalisés
dans la riziculture par les différentes administrations n'ont pas
été à la hauteur des aspirations socioéconomiques
et culturelles des populations.
Le riz est une denrée qui prend une importance de plus
en plus grande dans la structure de consommation des ménages aussi bien
urbains que ruraux au Bénin. La consommation et la production ont
évolué dans le temps et montrent un déficit qui est
resté croissant, obligeant à un recours impératif aux
importations (plus de 80% de la consommation est importée).
L'importation a donc pris de l'ampleur à cause de l'incapacité de
la production domestique à couvrir les besoins locaux. Cette situation
persiste bien que le pays dispose d'un potentiel suffisamment important en
ressources naturelles pour la production du riz. Pour pallier ce manque et
renforcer l'économie des petits riziculteurs et celle de l'Etat, une
meilleure mise en valeur de ces ressources devient impérative. L'eau
reste un facteur de production important en matière de riziculture. Son
utilisation devrait être rationnelle en ces temps de changements
climatiques. En outre, les aménagements agricoles, aussi petits
soient-ils, ont un impact sur la santé des producteurs qui y
travaillent. Dans le but d'analyser les systèmes de production rizicole
et d'évaluer les risques sanitaires y afférents, la
présente étude a été initiée. Elle a
été conduite dans la commune de Malanville et a porté sur
180 ménages rizicoles répartis dans trois (03) catégories
à savoir : les grands producteurs, les producteurs moyens et les petits
producteurs. Au cours de l'analyse, ces producteurs ont été
regroupés selon leur système de production. Cette étude
visait spécifiquement à : (i) caractériser les types
d'irrigation et par ricochet les systèmes de production; (ii)
évaluer la relation existante entre les rendements de chaque
système et le type d'irrigation puis (iii) définir les facteurs
déterminants du niveau de risque sanitaire des ménages. Les
principaux outils d'analyse qui ont été utilisés sont : la
statistique descriptive, l'analyse en composante principale, le test d'analyse
de variance à un facteur, le test Khi deux de Pearson, le
t de Student et le modèle de régression
Logit binomial. A l'issue de l'étude, il ressort qu'il existe trois (03)
systèmes de production rizicole dans la commune de Malanville : le
système du riz irrigué (maîtrise totale de l'eau), le
système du riz inondé (maîtrise partielle de l'eau) et le
système du riz pluvial (sans maîtrise de l'eau). Les rendements
issus de chaque système (respectivement : 4,08t/ha, 3,71t/h, 3,30t/ha)
de production sont significativement différents au seuil de 5%. Le
système de production du riz irrigué reste sur tous les plans le
plus avantageux tandis que le système du riz pluvial a un
rendement faible. La différence entre les rendements des
systèmes de production est expliquée au seuil de 5% par le type
d'irrigation.
Quant aux risques sanitaires, un ménage a au moins un
actif agricole malade par saison de production. Le paludisme a le plus fort
taux de prévalence suivi des affections dermatologiques. Les facteurs
qui déterminent le niveau de morbidité au seuil de 5% sont : le
nombre d'actifs agricoles, la distance habitation exploitation, le port des
bottes, le type de riziculture puis la durée de travail dans les casiers
rizicoles. Ces différents facteurs corrélèrent
positivement avec le niveau de morbidité des ménages agricoles.
Il faut préciser que le système de riziculture pluvial a un taux
de prévalence significativement faible par rapport aux autres
systèmes.
En définitive, la riziculture procure un revenu
relativement élevé aux producteurs mais a des impacts
considérables sur la santé des populations. Le système le
plus meilleur en matière de risques sanitaires est le système
pluvial mais il procure un rendement faible aux producteurs. Ces
différents résultats suggèrent :
- l'aménagement d'autres superficies du
périmètre en vue de l'intensification de la production rizicole
étant donné la forte rentabilité obtenue;
- l'entretien des canaux d'irrigation par les exploitants;
- la sensibilisation des producteurs sur le port des bottes et
l'utilisation des moustiquaires imprégnées;
- une formation des producteurs sur le cycle cultural du riz et
les besoins hydriques de la plante. Cela permettra une meilleure utilisation
des ressources en eau.
- l'installation des unités de prise en charge des malades
du paludisme.
Mots dles : Système
de production, riziculture, morbidité, paludisme, irrigation
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