Université d'Abomey- Calavi (UAC)
Faculté des Sciences Agronomiques
(FSA)
Département d'Economie de Socio-Anthropologie et
de
Communication pour le développement (DESAC)
Analyse des systèmes de production rizicole et
des
risques sanitaires y afférents dans la commune
de
Malanville, Nord Bénin
THESE
Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur
Agronome
Option : Economie, Socio-Anthropologie et Communication pour le
développement
Présentée et soutenue par
:
Rostaing Sessi Akoha
Le 17 Décembre 2009
Superviseur : Prof. Gauthier BIAOU
Co-Superviseur : Prof. Euloge K.
AGBOSSOU
Composition du jury
Président : Prof. Valentin AGBO
Rapporteur: Prof. Gauthier BIAOU Examinateur: Dr.Ir.
Barnabé ZOKPODO Examinateur : Dr.Ir. Houinsou DEDEHOUANOU
Faculty of Agronomy Sciences (FSA)
Department of Economy, Socio-Anthropology and
Communication
for rural development (DESAC)
Rice farming systems analysis and assessment
of
health risks in Malanville municipality,
Northen Benin
THESIS
Submitted in partial fulfillment of requirements for degree of
"Ingenieur Agronome"
OPTION: Economy, Socio-Anthropology and
Communication
Presented by:
Rostaing Sessi
Akoha
December, 17th 2009
Supervisor : Prof. Gauthier BIAOU
Co-Supervisor : Prof. Euloge K.
AGBOSSOU
Jury's Composition
President : Prof. Valentin AGBO
Reporter: Prof. Gauthier BIAOU
Examinator: Dr.Ir. Barnabé ZOKPODO Examinator : Dr.Ir.
Houinsou DEDEHOUANOU
CERTIFICATION
Nous certifions que ce travail a été
réalisé par Rostaing Sessi Akoha sous notre supervision à
la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université
d'Abomey-Calavi, pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome,
Option : Economie, Socio-Anthropologie et Communication pour le
développement rural (ESAC).
Le Superviseur
Prof. Gauthier BIAOU
Docteur d'Etat en Economie
Rurale
Maître de conférences au CAMES
DEDicAcEs
Je dédie ce travail à :
- Mes parents : Honoré Coovi Akoha et
Marie-Gisèle Dah Houndogbanon. Vous avez consenti beaucoup de
sacrifices pour mon éducation. Toute ma vie ne suffirait pas pour vous
en remercier.
- Toi, mon petit frère Mauriac Tamègnon
Akoha pour tes conseils et ton soutien permanent.
- Feu Sebastian Oltmanns. Très cher ami, tu as
fini trop tôt ta mission ici et tu t'es empresséde partir.
Que les bénédictions soient.
REMERCIEMENTS
Ce travail est le couronnement d'un long processus
d'apprentissage animé et soutenu par de généreux acteurs
qui ont accepté de contribuer à notre épanouissement
professionnel et social. Nos remerciements vont particulièrement
à l'endroit de :
- Prof Gauthier BIAOU, mon
superviseur, qui a su se rendre disponible pour m'assister à chaque fois
que cela était nécessaire, malgré les nombreuses
sollicitations auxquelles il est appelé à répondre au plan
professionnel. Vous demeurez pour moi un exemple à suivre.
- Prof Euloge K. AGBOSSOU, mon Co-superviseur qui
malgré ses nombreuses occupations m'accorde toujours du temps pour
discuter et me conseiller. Recevez l'expression de ma profonde
reconnaissance.
- Prof Victor HOUNDONOUGBO, au-delà du fait que tu sois
mon grand père, tu es un ami toujours disponible pour m'écouter
et m'orienter. Sincèrement merci.
- Ir. Jean Cokou TOSSA, toujours ouvert à échanger
avec moi sur plus d'un sujet malgré le peu de temps dont vous disposez,
je vous considère beaucoup.
- M. Antonin HOUNGBEDJI, plus qu'un simple ami, vous êtes
un père. Merci pour vos sages conseils et votre amour.
- Joannie Marlène BEWA, Merci pour ton soutien moral qui,
tout le temps à été pour moi un réconfort.
- Dr Ulrich AIHOUNZONON, avec toi j'ai appris beaucoup. Tu es
loin d'être un simple ami, tu es mon grand frère
préféré. Merci
- Ir. Johannes AGBAHEY, tu nous as toujours encouragés et
soutenus de diverses manières. Tu es plus qu'un simple ami.
Reçois nos sincères remerciements.
- Kisito Gandji, Fréjus Thoto, Lauriane Yehouénou,
amis durant toute la formation. Merci pour tous les bons moments passés
ensemble.
- Mr Bertrand ASSOU et sa famille. Votre soutien, votre amour
inconditionnel ont rendu facile mon travail. Les bénédictions
vont à vous.
- Toute la grande famille KOUMA et OMAO du Togo, du Ghana, du
Nigéria, de l'Angola, de la Côte d'Ivoire, de France, des Etats
Unis et du Bénin. Merci à vous.
- Arius HOUNWANOU, Rama AGLI, Urielle ATINDEHOU, Yannick
KOUAKANOU, Carmen HOUNWANOU, Arnold FAGBOHOUN, Moutinou SOUMANOU, Martial KIKI,
Sudar NOUGBODE, Moneta NOUGBODE. Merci pour tous.
- Aux agents du Programme d'Appui au Développement des
Filières Agricoles (PADFA), Merci à vous
- Tous les camarades de la 33ème promotion
de la FSA, et particulièrement ceux du DESAC, pour les agréables
moments passés ensemble durant cinq années. Que Dieu renforce
notre union et notre esprit de fraternité pour la vie
professionnelle.
- A tous les Enseignants Chercheurs de la Faculté des
Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey Calavi qui ont
contribué à assurer ma formation ;
- Aux agents et personnels de la FSA notamment à Madame
ADJANOHOUN pour vos conseils et orientations.
- Tous ceux qui ont contribué d'une manière ou
d'une autre à notre formation depuis la Maternelle, et à
l'aboutissement de cette thèse, recevez nos sincères
remerciements.
LisTE DEs ABREviATioNs
ADRAO/WARDA: Association pour le Développement du Riz en
Afrique de l'Ouest/West African Rice Development Association
ANOVA : Analysis of Variance (Analyse de variance) BIDOC:
Bibliothèque et centre de Documentation
CBF : Cellule Bas-Fonds
CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole CeRPA: Centre
Régional pour la Promotion Agricole DGR: Direction du Genie Rural
FAO: Food and Agriculture Organization
FSA : Faculté des Sciences Agronomiques
INRAB : Institut National des Recherches Agricoles au
Bénin
INSAE : Institut National de Statistiques Appliquées et de
l'Economie IRSP : Institut Régional de Santé Publique
MAEP: Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la
Pêche MSP : Ministère de la Santé Publique
OMS: Organisation Mondiale de la Santé
ONASA: Office National d'Appui à la Sécurité
Alimentaire PDC : Plan de Développement Communal
PUASA: Programme d'Urgence d'Appui à la
Sécurité Alimentaire PVC: Poly Vinyl Chloride
SPSS: Statistical Package for Social Sciences
UGPPM : Union des Groupements de Producteurs du
Périmètre de Malanville
UNDP: United Nations Program for Development
LISTE DES TABLEAUx
Tableau 1: Echantillonnage des riziculteurs 29
Tableau 2 : Nature code et modalités attendues des
variables 36
Tableau 3 : Répartition des chefs de ménage en
fonction de leurs âges 40
Tableau 4 : Taille et structure des ménages
étudiés 41
Tableau 5 : Superficies emblavées au cours de la
dernière saison de production 46
Tableau 6 : Digue de protection et canal principal du
périmètre rizicole de Malanville 54
Tableau 7 : Forage Variables et modalités pour
caractériser les types d'irrigation 61
Tableau 8 : Forage Tableau des valeurs propres et proportion
d'informations concentrées sur
les axes 62
Tableau 9 : Corrélations entre variables 62
Tableau 10 : Systèmes d'irrigation 63
Tableau 11 : Répartition des ménages par type de
riziculture 65
Tableau 12 : Compte d'exploitation rizicole 68
Tableau 13 : Compte d'exploitation rizicole/ Saison des pluies
68
Tableau 14 : Compte d'exploitation rizicole/ Saison sèche
70
Tableau 15 : Résultats ANOVA 71
Tableau 16 : Nombre moyen de personnes affectées par
saison de production 74
Tableau 17 : Nombre moyens de malades par système de
production 75
Tableau 18 : Prévalence des maladies 79
Tableau 19 : Tableau présentant les résultats de la
régression logistique binaire. 80
Tableau 20 : Prévalence des maladies par système de
production 82
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Répartition des chefs ménages selon leur
niveau d'instruction 42
Figure 2 : Répartition des chefs ménages selon la
situation matrimoniale, l'ethnie et la religion
42
Figure 3 : Répartition des activités au sein de la
population étudiée 43
Figure 4 : Evolution des superficies emblavées et de la
production de 2003 à 2009 44
Figure 5 : Proportion des types de main d'Suvre 46
Figure 6 : Coût moyen des opérations culturales en
riziculture 48
Figure 7 : Systèmes d'irrigation 11
Figure 8 : Nombre de cas pathologiques par système de
production 76
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Digue de protection et canal principal du
périmètre rizicole de Malanville 51
Photo 2 : Forage pour riziculture dans le village de Tomboutou /
Commune de Malanville 54
Photo 3 : Diguettes des parcelles de riz, Bodjécali /
Commune de Malanville 56
Photo 4 : Labour et mise en boue, Périmètre de
Malanville / Commune de Malanville 56
Photo 5 : Opération de repiquage, Périmètre
de Malanville / Commune de Malanville 57
RésuMé
Au Bénin, les actions pour le développement de
la riziculture ont débuté depuis l'époque
précoloniale et se sont poursuivies jusqu'après les
indépendances. Les énormes investissements réalisés
dans la riziculture par les différentes administrations n'ont pas
été à la hauteur des aspirations socioéconomiques
et culturelles des populations.
Le riz est une denrée qui prend une importance de plus
en plus grande dans la structure de consommation des ménages aussi bien
urbains que ruraux au Bénin. La consommation et la production ont
évolué dans le temps et montrent un déficit qui est
resté croissant, obligeant à un recours impératif aux
importations (plus de 80% de la consommation est importée).
L'importation a donc pris de l'ampleur à cause de l'incapacité de
la production domestique à couvrir les besoins locaux. Cette situation
persiste bien que le pays dispose d'un potentiel suffisamment important en
ressources naturelles pour la production du riz. Pour pallier ce manque et
renforcer l'économie des petits riziculteurs et celle de l'Etat, une
meilleure mise en valeur de ces ressources devient impérative. L'eau
reste un facteur de production important en matière de riziculture. Son
utilisation devrait être rationnelle en ces temps de changements
climatiques. En outre, les aménagements agricoles, aussi petits
soient-ils, ont un impact sur la santé des producteurs qui y
travaillent. Dans le but d'analyser les systèmes de production rizicole
et d'évaluer les risques sanitaires y afférents, la
présente étude a été initiée. Elle a
été conduite dans la commune de Malanville et a porté sur
180 ménages rizicoles répartis dans trois (03) catégories
à savoir : les grands producteurs, les producteurs moyens et les petits
producteurs. Au cours de l'analyse, ces producteurs ont été
regroupés selon leur système de production. Cette étude
visait spécifiquement à : (i) caractériser les types
d'irrigation et par ricochet les systèmes de production; (ii)
évaluer la relation existante entre les rendements de chaque
système et le type d'irrigation puis (iii) définir les facteurs
déterminants du niveau de risque sanitaire des ménages. Les
principaux outils d'analyse qui ont été utilisés sont : la
statistique descriptive, l'analyse en composante principale, le test d'analyse
de variance à un facteur, le test Khi deux de Pearson, le
t de Student et le modèle de régression
Logit binomial. A l'issue de l'étude, il ressort qu'il existe trois (03)
systèmes de production rizicole dans la commune de Malanville : le
système du riz irrigué (maîtrise totale de l'eau), le
système du riz inondé (maîtrise partielle de l'eau) et le
système du riz pluvial (sans maîtrise de l'eau). Les rendements
issus de chaque système (respectivement : 4,08t/ha, 3,71t/h, 3,30t/ha)
de production sont significativement différents au seuil de 5%. Le
système de production du riz irrigué reste sur tous les plans le
plus avantageux tandis que le système du riz pluvial a un
rendement faible. La différence entre les rendements des
systèmes de production est expliquée au seuil de 5% par le type
d'irrigation.
Quant aux risques sanitaires, un ménage a au moins un
actif agricole malade par saison de production. Le paludisme a le plus fort
taux de prévalence suivi des affections dermatologiques. Les facteurs
qui déterminent le niveau de morbidité au seuil de 5% sont : le
nombre d'actifs agricoles, la distance habitation exploitation, le port des
bottes, le type de riziculture puis la durée de travail dans les casiers
rizicoles. Ces différents facteurs corrélèrent
positivement avec le niveau de morbidité des ménages agricoles.
Il faut préciser que le système de riziculture pluvial a un taux
de prévalence significativement faible par rapport aux autres
systèmes.
En définitive, la riziculture procure un revenu
relativement élevé aux producteurs mais a des impacts
considérables sur la santé des populations. Le système le
plus meilleur en matière de risques sanitaires est le système
pluvial mais il procure un rendement faible aux producteurs. Ces
différents résultats suggèrent :
- l'aménagement d'autres superficies du
périmètre en vue de l'intensification de la production rizicole
étant donné la forte rentabilité obtenue;
- l'entretien des canaux d'irrigation par les exploitants;
- la sensibilisation des producteurs sur le port des bottes et
l'utilisation des moustiquaires imprégnées;
- une formation des producteurs sur le cycle cultural du riz et
les besoins hydriques de la plante. Cela permettra une meilleure utilisation
des ressources en eau.
- l'installation des unités de prise en charge des malades
du paludisme.
Mots dles : Système
de production, riziculture, morbidité, paludisme, irrigation
ABSTRACT
The actions for the development of rice cultivation began
since pre-colonial and continued until independence in Benin. The huge
investments in rice production made by the government have been unsuccessful.
The goals had no link with the socioeconomic and cultural expectations of the
population. Rice is a commodity that is becoming increasingly important in both
rural and urban household consumption structure. Consumption and production
have increased over time and showed growing deficit that require an urgent
resort to importations. Importations have taken an extensive growth due to the
inability of production to meet local needs. This situation persists although
the country has a sufficiently large potential in natural resources for rice
production. To overcome this gap and strengthen the economies of small rice
farmers and the country, a better development of these resources become
imperative. Water is known as an important production factor for rice
cultivation. Its use should be rational in these times of climate change.
Moreover, irrigation systems, as small as they can be, have a little impact on
farmer's health. In order to analyze the rice farming systems and assess health
risks associated, this study was initiated. It was conducted in the town of
Malanville and covered 180 households in three rice categories namely, the
large producers, medium producers and small producers. During the data
analysis, these producers have been grouped according to their production
systems. This study was specifically designed to: characterize the types of
irrigation and indirectly the farming systems; evaluate the relationship
existing between the yield of each system and type of irrigation and identify
the determinants of the households' morbidity. The main analysis tools used
are: statistics descriptive, the principal component analysis, Analysis of
Variance, the Khi square test of Pearson, t test of Student and the binary
Logit regression. At the end of the study, it appears that there are three rice
farming systems: the irrigated system (total control of water), the flooded
system (partial control of the water) and the upland system (without water
control). The yields of each farming system are significantly different at 5%.
The irrigated rice farming system is the most advantageous while the upland
system has the lowest yields. The difference between yield production systems
is explained at 5% by the type of irrigation. As far as health risks are
concerned, a household has at least one worker ill during a productive season.
Malaria has the highest prevalence followed by skin pathology. Factors
determining the level of morbidity at the 5% are the number of active
agricultural, the residential distance from the farm; wearing boots, the type
of rice and duration of work in rice paddies. These factors are positively
correlated with the morbidity of farm households. It should be noted that the
system of upland rice has a prevalence rate significantly low compared to other
systems. All the rice farming systems provide a relatively high income to
farmers but have significant impacts on human health. The most
efficient system in terms of health risks is the upland system, but it provides
the lowest income to producers. These different results suggest:
- Development of other irrigated areas for intensification of
rice production due to the profitability obtained;
- Maintenance of irrigation canals by farmers;
- Awareness of farmers for wearing boots and use of mosquito
nets;
- Training of producers in the rice crop cycle and the water
needs of the plant. This will allow better use of water resources.
- Installation of units of care for malaria sufferers.
Keywords: Farming
system, morbidity, malaria, rice growing, irrigation.
INTRODUCTION
Dans la plupart des pays africains, notamment les pays
subsahariens, la faible croissance de la production agricole constatée
il y a quelques années, est accompagnée d'une croissance
démographique exponentielle. Par conséquent, on assiste à
une demande alimentaire de plus en plus croissante (World Bank, 2007). Pour
assurer la sécurité alimentaire et réduire la
pauvreté, l'agriculture ouest africaine devra croître
jusqu'à un taux minimum de 4 % par an, soit plus de deux fois le taux
atteint les décennies précédentes (World Bank, 2007). La
pression démographique a entraîné la rupture avec les
systèmes traditionnels de jachère. Les éléments
nutritifs du sol subissent une réduction à un taux alarmant, ce
qui conduit inévitablement à une dégradation de
l'environnement et de la sécurité alimentaire (Smaling et
al., 2002). Cette situation constitue alors un défi majeur pour
la croissance de la production agricole. Toutes les actions devraient
être orientées vers l'augmentation de la productivité des
facteurs de production. Les producteurs face à cela ont deux issues :
soit développer des activités indépendantes de la terre,
soit mettre en valeur des zones jusque-là peu exploitées parmi
lesquelles les bas-fonds.
Les institutions internationales dont la FAO, recommandent une
intensification de la production par l'irrigation pour répondre à
ces fortes demandes alimentaires afin d'assurer la sécurité
alimentaire sans pour autant étendre les superficies (Lutz et
al., 2000). L'expansion de la grande hydraulique est actuellement
très problématique, étant donné que la
rentabilité économique de ces coûteux aménagements
n'est pas assurée (Labey, 2002). La tendance actuelle est de favoriser
la petite irrigation, souvent moins coûteuse et plus productive, surtout
en zone de bas-fonds (MAEP, 2002).
Les zones de bas-fonds en Afrique subsaharienne constituent un
capital très important de développement et d'intensification de
la production agricole. Leur surface est estimée à 130 millions
d'hectares soit 5 % de la superficie des terres cultivables, dont seulement 10
à 15 % sont utilisées (ADRAO, 2002). Selon cette même
institution, les bas-fonds sont particulièrement adaptés pour la
riziculture et peuvent considérablement améliorer le niveau de
revenus des producteurs.
Si les bas-fonds constituent une potentialité, il
serait alors impérieux de les exploiter de façon rationnelle pour
éviter qu'ils ne subissent la même situation que les sols du
plateau aujourd'hui dégradés. La riziculture étant la
principale activité exercée sur ces aires propices, il faudra y
installer le type d'irrigation le plus adapté tant au niveau technique
qu'économique.
La commune de Malanville est, aujourd'hui la plus grosse
productrice de riz au Bénin. Les rendements obtenus (en moyenne 4,
82t/ha) sont relativement supérieurs à ceux de toutes les autres
communes. Les statistiques rizicoles au Bénin montrent en 2001 une
production d'environ 52.000 tonnes de paddy, soit au moins 30.000 tonnes de riz
décortiqué (Adégbola et Sodjinou, 2003). Avec cette
production, le Bénin réduit ces importations d'une valeur de
6.000.000 de dollars, mais perd l'équivalent en recettes
douanières d'au moins 2.280.000 dollars US par an. Sur la base d'une
telle hypothèse, on pourrait dire que si le pays exploitait tout son
potentiel de production du riz, le gain net serait d'environ 55.800.000 dollars
US par an (Perret, 2003).
La présente étude s'inscrit dans le cadre d'une
meilleure compréhension du fonctionnement des systèmes de
production rizicole et des risques sanitaires y afférents dans la
commune de Malanville.
Pour rendre compte des résultats de nos investigations, la
présente thèse s'articule autour de deux (02) grands axes
à savoir :
- Problématique et méthodologie de la recherche;
- Résultats, analyses, discussions et suggestions.
PREMiERE pARTiE : PRoBLEMATiQuE ET METHoDoLoGiE
CHAPiTRE 1 : PRoBLEMATiQuE ET oBjECTiFs DE
RECHERCHE
1.1 Problématique
Pour faire face à la croissance démographique,
l'agriculture africaine doit relever un grand défi dans les vingt-cinq
prochaines années; elle doit tripler son rendement et quintupler la
productivité du travail (FAO, 1995). Cela implique des changements
radicaux dans les systèmes agraires et les modes d'exploitation du
milieu.
Jusqu'à une époque récente, les faibles
densités des populations dans les pays d'Afrique de l'ouest autorisaient
des modes d'exploitation du milieu consommateurs d'espaces et basés sur
la défriche-brûlis (Losh, 1996). Dans un tel contexte, seules les
terres hautes, faciles à cultiver, étaient mises en valeur. A
quelques exceptions près, les bas-fonds, les terres inondables et les
zones marécageuses étaient peu ou pas cultivées. Ainsi, il
était pratiqué une agriculture de type pluvial basée sur
les apports en eau des différentes saisons de pluie bien que la plupart
des pays de cette zone d'Afrique soient irrigués. Cependant, dans de
nombreux pays du monde, l'agriculture irriguée est pratiquée pour
améliorer le rendement. Au Bénin, les terres irriguées
font 1% des terres cultivées (FAO, 2004). L'eau étant un facteur
de production important, ce chiffre montre que son utilisation dans
l'agriculture béninoise reste très faible bien que le pays
dispose des ressources en eau de surface et souterraines énormes.
Les aménagements hydro agricoles sont
considérés aujourd'hui dans beaucoup de pays africains comme l'un
des moyens efficaces de valorisation des potentialités agricoles
locales. Cela contribue à la mobilisation des ressources et favorise le
développement local. En effet, l'exploitation des
périmètres irrigués et des bas-fonds mobilise beaucoup de
main d'Suvre (producteurs, artisans, commerçants d'intrants, ouvriers,
divers agents de prestation de service, etc.,) et contribue ainsi à
l'amélioration des conditions de vie de tous ceux qui sont
impliqués dans cette exploitation (Chakravorty, 2000). De plus, le
même auteur montre que cette exploitation constitue une source
potentielle de revenu pour l'Etat et les autorités locales.
Le secteur agricole revêt une importance
particulière pour l'économie béninoise. Il a
employé en 2002 entre 70 et 80 % des personnes actives et
contribué à 39 % au Produit Intérieur Brut (PIB) (PNUD,
2003). De ce fait, le développement de l'économie
béninoise est étroitement lié à sa capacité
à produire et à promouvoir le secteur agricole.
A partir de 1969, dans sa volonté de développer
et de doter le pays d'un secteur agricole
moderne et compétitif, le
gouvernement béninois a mis en exécution beaucoup de
projets
d'aménagements ruraux et a créé des
sociétés rizicoles dont la mission était de promouvoir
la
culture du riz (Ahoyo, 1996). L'histoire montre que les
aménagements hydro-agricoles initiés n'ont pas connu de grands
succès à cause de la faible implication initiale des populations
ayant droit. Le périmètre rizicole de Malanville fait partie des
aménagements hydro-agricoles mis en place par le gouvernement
béninois pour promouvoir essentiellement la production
céréalière, notamment celle du riz. Au Nord-Bénin,
plus de 20.000 producteurs des communes de Karimama et de Malanville ont
bénéficié au cours de la même période des
installations de systèmes d'irrigation et des formations de renforcement
de capacité pour la maîtrise de l'eau en production agricole (DGR,
2005). L'objectif était d'accroître les emblavures de riz et de
maïs afin de permettre aux producteurs d'améliorer leurs rendements
et leurs revenus.
Selon Houndékon (1996), il existe deux (02)
systèmes de production rizicole dans le Nord Bénin : le
système de production du riz pluvial de plateau et le système de
production du riz irrigué de bas-fond. L'auteur a aussi montré
que le rendement obtenu au niveau du système de production du riz
irrigué est significativement plus élevé que celui du
second système de production. Il explique à partir de ces
résultats que le système de production du riz irrigué est
celui qui apportait le revenu net le plus élevé. Il
précise par la suite que ce système demeure le meilleur
système de production lorsqu'on considère les deux (02) niveaux
de comparaison (technique et économique).
Danhounsi (2007) mesurant l'efficacité
économique des exploitants dans la gestion du périmètre
rizicole irrigué de Malanville montre que la quantité de riz
produite sur ce périmètre pourrait satisfaire les besoins en
consommation de riz de 162 % environ de la population de Malanville. Il
poursuit et explique que le surplus peut être exporté vers
d'autres communes ou vers d'autres pays. Il précise que ce potentiel de
production pourrait bien s'améliorer si tous les paysans pratiquaient en
plus grande partie le système irrigué. Ces résultats
confirment ceux de Houndékon (1996) et démontrent
l'efficacité du système de production du riz irrigué.
Cependant, plusieurs types d'irrigation sont utilisés par les
producteurs selon les potentialités agronomiques des terres et les
moyens financiers disponibles. L'adoption du riz irrigué (maîtrise
parfaite de l'eau) dans la commune de Malanville constitue une grande
opportunité économique pour les paysans. Cela contribuerait
à assurer leur subsistance alimentaire et permettre à l'Etat de
réduire les coûts d'importation de nombreuses denrées
alimentaires dont le riz. Les deux (02) auteurs cités plus haut,
s'accordent sur le fait que les rendements de riz issus des deux (02)
systèmes présentent des différences. Ils les expliquent
par les itinéraires techniques employés, conséquence de la
différence entre les systèmes de production.
Existe-t-il une corrélation entre les rendements
obtenus et les types d'irrigation mis en place dans la commune ? Le
système d'irrigation peut-il seul expliquer les différences entre
les niveaux de productivité de la terre ?
La pratique totale du système de production
irrigué, pour être durable, devrait être associée
à des programmes visant à promouvoir et à
développer des modes d'exploitation et de gestion sans danger pour la
santé des exploitants. En effet, bien que ces milieux constituent de
meilleures terres susceptibles d'accroître les revenus et le niveau de
vie grâce aux possibilités d'intensification et de diversification
des cultures, l'impact sanitaire de l'exploitation est non négligeable.
Les zones humides sont des lieux malsains et répulsifs (Delville et
Boucher, 1996). L'exploitation des bas-fonds est suspectée d'aggraver
l'endémicité de plusieurs maladies transmissibles par les
vecteurs en Afrique de l'Ouest (ADRAO, 2000).
Généralement, les principales maladies à
transmission vectorielle liées à la présenc e des
aménagements hydro-agricoles sont le paludisme, la bilharziose et les
dermatoses (FAO, 2002). Le développement de l'irrigation s'est
parfois accompagné, dans le passé, d'effets négatifs sur
l'état de santé des communautés locales. Agbossou et
al. (1998) montrent qu'au Bénin, les maladies comme le paludisme,
les infections gastro-entériques, la bilharziose, les dermatoses, pour
ne citer que celles-là, sévissent au niveau des
aménagements hydroagricoles. Brou et Beltrando, (2001) démontrent
qu'en Côte d'Ivoire, certaines maladies comme l'ulcère de Burili,
sont également mises en évidence près des
aménagements hydroagricoles. Tant du point de vue hydrologique que
pédologique, un bas-fond aménagé est un milieu fortement
anthropisé dont les fonctionnements biologique et physico-chimique sont
profondément transformés (Delville et Boucher, 1996).
Ces problèmes proviennent essentiellement des
changements apportés aux écosystèmes, qui créent
des conditions propices à la propagation des maladies à
transmission vectorielle. Les conséquences sanitaires de la mise en
Suvre d'aménagements hydro-agricoles de grande ampleur sont
désormais évidentes (Handschumacher et al. 1996).
Quels sont les déterminants du niveau du risque
sanitaire liés au travail rizicole en zone humide dans la commune de
Malanville ? Y a-t-il un avantage comparatif à utiliser un
système de production rizicole?
Au cours de nos investigations, nous tenterons d'apporter des
approches de solutions à ces diverses questions de recherche.
1.2 Objectifs de la recherche
1.3.1. Objectif général
De façon générale, cette recherche se
propose d'étudier les divers systèmes de production rizicole et
les risques sanitaires liés à chaque système.
1.3.2 Objectifs spécifiques
Il s'agira spécifiquement :
- de caractériser les systèmes d'irrigation
utilisés dans la production rizicole à Malanville à
travers l'identification d'un certain nombre de critères discriminants,
les types d'irrigation mis en place pour la production du riz à
Malanville ;
- d'analyser les effets des systèmes de production sur
la productivité de la terre en mettant en exergue les facteurs du
système d'irrigation qui peuvent expliquer les diverses variations du
rendement du riz dans la commune de Malanville ;
- d'évaluer les risques sanitaires et leurs causes
à partir de l'analyse des déterminants socioéconomiques du
taux de morbidité et la description des facteurs qui expliquent le
niveau de morbidité liés aux maladies hydriques.
1.3 Hypothèses
H1 : Les systèmes d'irrigation utilisés dans la
commune de Malanville pour la production rizicole ne sont pas homogènes
;
H2 : La productivité de la terre pour le riz dépend
du système de production mis en place par le producteur;
H3 : Les caractéristiques socio-économiques, le
revenu net, la superficie emblavée, la distance exploitation-habitation
et le système d'irrigation influencent significativement le niveau de
morbidité du ménage.
CHAPITRE 2 : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
2.1 Cadre conceptuel
L'objectif de ce sous chapitre est de définir certaines
expressions qui seront utilisés dans ce document. Nous nous limiterons
à quelques expressions saillantes, indispensables à la
compréhension et dont l'usage est souvent sujet à confusion.
2.1.1 Exploitation agricole
L'exploitation agricole est une unité de production
constituée d'un ensemble de facteurs de production gérés
par un agriculteur et sa famille (ménage agricole) en fonction de leurs
objectifs. Ces objectifs constituent les principes d'organisation de
l'exploitation et dépendent à la fois de l'élément
naturel et des facteurs exogènes de l'environnement dans lequel
opère l'exploitation agricole, de la nature et de l'importance des
facteurs de production dont peut disposer l'exploitation et enfin des besoins
et des perspectives du ménage agricole (Gret, 1990).
Dufumier (1996) conçoit l'exploitation agricole comme
une unité de production au sein de laquelle l'exploitant mobilise des
ressources de natures diverses (terrains, main-d'Suvre, cheptel, plantes,
intrants, matériels, bâtiments, &) et les combine dans des
proportions variables pour obtenir certaines productions
végétales et (ou) animales et satisfaire ainsi ses besoins et
intérêts.
Ces deux (02) définitions rejoignent la
définition de Aho et Kossou (1997) qui supposent que l'exploitation
agricole est l'ensemble évolutif composé de l'agriculteur, du
périmètre agricole, du personnel d'exploitation, des
spéculations végétales, animales et forestières
exploitées, des référentiels techniques mis en Suvre, des
stratégies de valorisation et de commercialisation des produits. Dans le
cadre de notre travail, nous retenons la définition d'Aho et Kossou qui
semble nous être plus globale.
2.1.2 Système de production
Depuis ses origines, le concept de système tient dans
la tradition agronomique une place importante (Petit, 1986). De nombreux
concepts reposant sur le concept de système firent ensuite leur
apparition : système de culture, système d'exploitation,
système d'agriculture, système de production, système
d'irrigation et farming ou cropping systems.
Chombart de Lauwe (1957), dans le cadre de la gestion de
l'exploitation agricole, définit le système de production comme
« la combinaison des facteurs de production et des productions en vue
d'augmenter son profit. ».
Apportant plus de précision, Dufumier (1996) le
définit comme « une combinaison cohérente, dans l'espace
et dans le temps, de certaines quantités de forces de travail
(familiale, salariée, etc.) et de divers moyens de productions (terres,
bâtiments, cheptels, machines, instruments etc.) en vue d'obtenir
différentes productions agricoles, végétales ou animales
». Pour Stryker et al (1981), Levasseur (1979), par système de
production, on entend une combinaison donnée de ressources et
d'éléments techniques utilisés dans la production.
Ainsi défini, le système de production se
confond à la technique de production et ignore l'organisation sociale de
la production qui dicte l'allocation des ressources et le choix technologique.
Par contre, les recherches entreprises dans la perspective de Farming Systems
Research (FSR) ont beaucoup insisté sur la nécessité
d'intégrer aussi bien les éléments techniques qu'humains.
L'élément technique crée la condition nécessaire
à l'existence du système de production et l'élément
humain en crée la condition suffisante (Norman, 1980). Au-delà de
la dimension économique du système de production, une autre
dimension très importante sur laquelle le paysan fonde ses objectifs est
la dimension socio-culturelle. Ainsi Tourte (1978) définit le
système de production comme « un ensemble de production
végétales et/ou animales et de facteurs de production (terre,
travail, capital) que le producteur gère pour satisfaire ses objectifs
socio-économiques et culturels au niveau de l'exploitation
».
En prenant en compte l'élément humain, on
aboutit à une définition plus large où le système
de production est le résultat de l'interaction entre les systèmes
de culture, la combinaison des facteurs et techniques de production, et
l'organisation sociale de l'unité de production. Dans le cadre de
notre étude, nous retenons cette définition parce qu'elle nous
permet d'avoir une plus grande marge afin de donner une interprétation
correcte des résultats.
2.1.3. Ménage
Le ménage est un ensemble de gens vivant dans la
même concession, dans la même case ou dans des cases
différentes, sous l'autorité directe d'un homme (ou d'une femme)
appelé chef du ménage (Biaou, 1995). Le concept de ménage
agricole est également fondé sur les dispositions prises par les
personnes, de façon individuelle ou collective, afin de pourvoir
à leurs divers besoins (Sissoko, 1998).
Nous supposons dans notre travail que le concept de
ménage agricole ne sera pas différent de celui d'exploitation
agricole car, dans le contexte tropical, ces deux concepts sont confondus
(Kodjo, 2000). Le ménage représente l'entité sociale de
base du système agricole tandis que l'exploitation constitue
l'entité économique de base. La caractéristique
essentielle de l'exploitation agricole est l'utilisation des ressources
(inputs) disponibles -- force de travail, terre et capital -- pour la
production de différents biens (outputs) en vue de satisfaire les
besoins socio-économiques des membres du ménage. Nous retenons
donc cette définition comme celle conduisant nos analyses.
2.1.4 Système d'irrigation
L'irrigation est l'opération consistant à
apporter artificiellement de l'eau à des végétaux
cultivés pour en augmenter la production, et permettre leur
développement normal en cas de déficit d'eau induit par un
déficit pluviométrique, un drainage excessif ou une baisse de
nappe, en particulier dans les zones arides. L'irrigation peut aussi avoir
d'autres applications comme par exemple : l'apport d'éléments
fertilisants soit au sol, soit par aspersion aux feuilles (fertilisation
foliaire) ; dans la culture hydroponique, l'irrigation se confond totalement
avec la fertilisation (Tiercelin, 1998).
Irriguer veut dire arroser artificiellement la terre et les
plantes. Si les cultures pluviales dépendent entièrement des
pluies, les cultures irriguées bénéficient d'arrosages
organisées par l'homme, au moyen des conduites d'eau, de canaux, de
réservoirs, de pompes, etc. (Dupriez, 1990).
Le système d'irrigation représente donc cet
ensemble d'éléments en interrelation visant à assurer
l'irrigation. Le terme de système d'irrigation englobe tous les
éléments de la prise de l'eau jusqu'au système de
distribution de l'eau dans les casiers rizicoles. Dans la pratique, on
distingue donc l'irrigation gravitaire, l'irrigation par aspersion et
l'irrigation goutte à goutte. Le schéma suivant montre les types
d'irrigation existants.
Système d'irrigation
Irrigation gravitaire (surface) 76.1%%)
Irrigation goutte à goutte (0%)
Irrigation par
aspersion (0%)
Irrigation
par planche
(22.8%)
Goutteur à gaine
Rampes fixes
Rampes
mobiles
Irrigation
par bassin
(53.3%)
Irrigation à la raie
Diffuseur
Orifice calibré ou ajutage
Microasperseur (Micro Jet)
Rampes permanentes
Rampes semi portatives
Rampes portatives
Rampes pivotantes
Rampes frontales
Sur roues
Enrouleurs
Figure 1 : Systèmes
d'irrigation Source : FAO, 2006
2.1.5 Bas-fonds
Les bas-fonds, et plus généralement les zones
humides, sont souvent considérés comme des milieux fertiles, qui
peuvent, moyennant aménagement, porter des cultures permanentes et
intensives. Selon Raunet (1985), les bas-fonds, en régions
intertropicales, sont "les fonds plats ou concaves des vallons, petites
vallées et gouttières d'écoulement inondables qui
constituent les axes de drainage élémentaires
emboîtés dans les épaisses altérations des socles
cristallins "pénéplanisés" (...). Ce sont les axes de
convergence préférentielle des eaux de surface, des
écoulements hypodermiques et des nappes phréatiques contenus dans
l'épais manteau d'altération et alimentés par les pluies.
(...) Leurs sols sont engorgés ou submergés pendant une
période plus ou moins longue de l'année par une nappe d'eau
correspondant à des affleurements de nappe phréatique et à
des apports par ruissellement".
Les bas-fonds sont soumis à des alternances de phases
de submersion et d'exondation, qui déterminent leur fonctionnement
physico-chimique. Quelle soit temporaire ou permanente, l'hydromorphie joue un
rôle déterminant tant pour le riz que pour les cultures
exondées, les sols de bas-fonds peuvent présenter de fortes
contraintes agronomiques. Leur ampleur est extrêmement variable, y
compris au sein d'un même bas-fond.
Les bas-fonds sont donc des milieux complexes,
hétérogènes, dont le fonctionnement est
déterminé par les conditions hydriques. Le rôle que joue le
bas-fond dans les systèmes de production dépend de l'ensemble du
système et des contraintes de l'économie familiale (gestion de la
force de travail, qui oblige à des choix et des arbitrages entre les
spéculations; problèmes de trésorerie et de soudure). Il
dépend des contraintes foncières ou climatiques, des structures
d'exploitation, des opportunités économiques, etc. En fonction
des risques agroclimatiques, et des objectifs de sécurisation
économique des paysans (faire face aux périodes de soudure,
étaler les périodes de revenus), des configurations
régionales peuvent être définies, à l'échelle
d'un pays ou d'une région.
2.1.6 Risques sanitaires
Le risque est la probabilité d'apparition d'effets
toxiques après l'exposition des organismes à un objet dangereux
(Riviere, 1998). Pour Covello (1993), le risque est un concept « au
minimum bi-dimensionnel, impliquant la possibilité d'une issue
négative et une incertitude sur l'apparition, la chronologie et la
gravité de cet effet négatif.
Si l'une de ces caractéristiques n'existe pas, il n'y a
pas de risque. Plus formellement, le risque est la caractéristique d'une
situation ou d'une action où il y a deux issues possibles, on ne sait
pas laquelle doit se produire, et l'une d'elles représente un
événement indésirable ».
Les risques sanitaires font référence aux
diverses maladies que peuvent contracter les exploitants en étant
exposés pendant longtemps à des facteurs de risques. L'eau,
ressource naturelle indispensable à la vie, est aussi devenue, de
manière directe ou indirecte, la première cause de
mortalité et de maladie au monde (Handschumacher, 1996). Certes,
l'accès à l'eau permet indéniablement d'améliorer
les conditions de vie et les revenus. Mais il fait également, et
spécialement en Afrique, apparaître de nouveaux problèmes
tels l'expansion de certaines maladies et un déséquilibre
socio-sanitaire. Selon la FAO/PNUD (1995), outre le fait qu'elle favorise la
propagation des bactéries et virus pathogènes, l'eau joue
également un rôle important dans la transmission des parasites,
soit directement, soit en servant d'habitat aux vecteurs de ces parasites.
Les maladies transmises par des vecteurs en présence
d'eau sont particulièrement fréquentes dans les zones
irriguées (Shiklomanov, 1991). Ce constat accablant a mobilisé la
communauté des chercheurs qui a identifié en zones humides, plus
d'une vingtaine de maladies hydriques, dont les plus meurtrières sont le
paludisme, l'amibiase, la dengue et le choléra. Mais de toutes les
maladies transmises par l'eau, la plus grave est le paludisme, tant par le
nombre de décès qu'il provoque que par le nombre de personnes
infectées chaque année, et dont la qualité de vie et la
capacité de travail s'en trouvent diminuées. On estime qu'environ
cent (100) millions de personnes sont atteintes chaque année par la
maladie avec quatre-vingt-dix pour cent (90%) des décès en
Afrique subsaharienne (PNUD, 2003).
Dans ce travail, les risques sanitaires sont
évalués par la morbidité. La morbidité pouvant
être à son tour définie par plusieurs paramètres,
nous utiliserons uniquement la prévalence.
2.1.7 Morbidité
La morbidité donne des indications sur le nombre
d'individus malades et sur le nombre de nouveaux cas de maladies. En fait, ce
concept est difficile à définir puisque l'état de maladie
n'a lui-même pas de définition précise.
On peut donc aborder ce concept selon les différents
points de vue suivants :
- la morbidité ressentie : elle tient compte du
sentiment de l'individu. Se sent-il malade ou non ? Elle est très
subjective dans la mesure où l'individu malade peut se sentir non-malade
et vice versa.
- la morbidité diagnostiquée : Elle tient compte de
l'avis du professionnel de santé. Elle est aussi subjective puisqu'un
professionnel de santé peut être influencé par le
patient.
- la morbidité objective : elle est plus proche de la
réalité puisqu'elle s'appuie sur des critères fiables
comme par exemple les preuves anatomopathologiques. Elle nécessiterait
en permanence la mise en place des programmes de dépistage pour
l'ensemble des maladies. Deux indicateurs sont utilisés pour la
caractériser : la prévalence et l'incidence.
- la prévalence correspond au nombre de cas de maladies
à un moment donné au sein d'une population. Elle tient compte des
nouveaux cas et des cas présents au début de l'étude.
Taux de prévalence = Nombre de cas d'une
maladie donnée à un moment
donné/population à
risque au même moment.
La population exposée (dénominateur) est en
général la population moyenne à cet instant.
Elle peut être instantanée : calculée
à un instant précis ou calculée sur une période
donnée (prévalence de période).
Elle peut devenir plus grande avec l'augmentation de la
durée de la maladie étudiée, la diminution du nombre de
décès dus à la maladie, l'augmentation du nombre de cas
diagnostiqués (progrès technique), la modification de la
structure de la population concernée. Elle est très utile
lorsqu'il s'agit d'apprécier les besoins sanitaires correspondant
à une affection chronique, elle permet d'évaluer le stock de
patients qu'il faut prendre en charge pour les maladies durables.
2.1.8 Taux d'incidence
L'incidence correspond au nombre de nouveaux cas de maladie
donnée apparus pendant une période donnée. Le t'aux
d'incidence peut se calculer selon la formule suivante :
Taux d'incidence = nombre de nouveaux cas d'une
maladie donnée survenus pendant une
période
donnée/population à risque pendant cette période.
(Rongère, 2006)
Ici, il faut veiller à ce que la période de mesure
soit précise et que la population doit être relativement stable
entre le début et la fin de l'étude.
2.2 Botanique et historique du riz
De la famille des Graminées, le riz (Oryza
spp) nourrit plus de 4 milliards de personnes dans le monde (FAO, 2001). Son
caryopse contenant principalement des carbohydrates est une source majeure
d'alimentation énergétique et sert également comme un
important fournisseur de plusieurs vitamines et minéraux. Elle fournit
également une importante quantité de protéine
diététique alimentaire.
Il existe plus de 20 espèces de riz, parmi lesquelles,
seulement deux (02) sont cultivées de par le monde. Il s'agit de la
variété O. sativa originaire des régions
tropicales humides de l'Asie et de la variété O.
glaberrina originaire du Bassin du Niger en Afrique. Ces deux (02)
espèces sont diploïdes et les autres communément
désignées comme des espèces sauvages peuvent aussi
être diploïdes ou tétraploïdes. Elles sont les plus
importantes sources de nutrition humaine ; la première à cause de
ses bons rendements et de son adaptabilité aux conditions locales de
croissance, est cultivée de par le monde. Quant à la seconde, sa
culture est limitée à des parties de l'Afrique de l'Ouest.
L'espèce cultivée en Asie (O. sativa) est une culture
annuelle qui a subi une adoption complète après le passage d'une
culture d'espèce sauvage pérenne (O. rufipogon) à
une espèce annuelle sauvage (O. nivara). L'origine du riz est
fortement associée à l'existence de l'homme. Sa valeur
nutritionnelle a beaucoup influencé les valeurs culturelles et
religieuses de l'existence humaine.
Des scientifiques soutiennent que le riz est originaire des
pays tropicaux humides du Gondwanaland voici à peu près 135
millions d'années. Les généticiens russes soutiennent eux,
que le riz est originaire de l'Hindustan et s'est ensuite répandu dans
la région. Les études ont toutefois révélé
une forte concentration des formes de riz sauvages en région SudChinoise
et au nord de l'Inde soupçonnant ces régions d'être les
sites origines du riz.
En Europe et aux Etats-Unis, le riz est introduit depuis 300
ans en provenance de l'Inde (FAO, 2001). Le riz est une plante versatile qui
s'adapte à une variété de conditions écologiques.
Il tolère les conditions chaude, humide, inondée, sèche ou
froide. Il peut être cultivé dans des sols salins, alcalins et
acides.
2.3 Le riz dans le monde, en Afrique et au
Bénin
Les statistiques présentées par la FAO (2001)
montrent que le riz est la deuxième culture mondiale et la principale
denrée alimentaire de près de la moitié de la population
mondiale. Elle contribue à plus de 20 % à la fourniture mondiale
en calories consommées. Plus de 2 milliards d'habitants en Asie y tirent
80 % de leurs calories.
En Asie, 95 % du riz mondial est produit et consommé.
Le riz a une importance croissante dans le marché en tant que
denrée alimentaire en Europe et Amérique du Nord. Seulement 5 %
du riz cultivé est utilisé dans la transformation au niveau des
produits industriels et des boissons alcoolisées. Les 95% restants sont
consommés sans transformation et la grande majorité est
consommée dans les milieux de production.
De toutes les cultures alimentaires les plus importantes, le riz
est le moins mobile, avec à peu près 5 % d'entrée dans le
commerce mondial (FAO, 2001).
Il occupe globalement 1/10 des terres arables dans le monde.
En Asie, il s'agit de plus du 1/3 des surfaces totales plantées. Tous
ces chiffres permettent donc d'affirmer que loin d'être une culture de
moindre importance, le riz occupe une place de choix sur l'échiquier
mondial des produits agricoles.
Le continent africain est devenu l'un des principaux
pôles d'importation de riz avec environ le quart (1/4) des
importations mondiales à cause de sa faible production qui atteint
à peine 1,5 % de la production mondiale (Ahoyo,1996).
Selon Adégbola et Sodjinou (2003), l'Egypte demeure le
plus grand producteur de riz en Afrique, suivi du Nigéria et de
Madagascar. Ces trois (03) pays ont la plus grande superficie
récoltée. Une analyse effectuée par ces auteurs permet de
constater que le Nigéria est le plus grand producteur de riz en Afrique
de l'Ouest, suivi de la Côte d'Ivoire et de la Guinée avec
respectivement 48 %, 17 % et 10 % de la production totale de la
région.
En Afrique de l'Ouest particulièrement, la demande de
riz n'a jamais pu être satisfaite, ce qui s'est traduit par une
augmentation de 400 % des importations rizicoles au cours des 25
dernières années, (FAO, 2000). Il ressort donc de ces
caractéristiques que la production est restée inférieure
à la consommation.
Les statistiques sur l'offre du riz au Bénin varient
d'une source à une autre. Ces diverses sources montrent cependant une
croissance générale de la production locale. Une étude
réalisée par la FAO (1997), présente la situation du riz
au Bénin notamment de 1960 à 1996. Selon cette étude, la
production est passée de 550 tonnes en 1960 à 7730 tonnes en
1979. Cette période a connu une croissance générale de la
production rizicole au Bénin. Cette production retombera à 4000
tonnes en 1980 où elle stagnera jusqu'en 1990. Elle ne reprendra sa
progression qu'en 1991 pour dépasser les 5000 tonnes en 1994 et pour
atteindre 9000 tonnes en 1996. L'annuaire statistique de la FAO (2001) montre
également une croissance aussi bien des surfaces emblavées que de
la production rizicole au Bénin.
2.4. Description du paludisme et de la
bilharziose Le paludisme
Le paludisme, la maladie infectieuse parasitaire la plus
importante dans le monde, est transmis par les moustiques qui se reproduisent
en eau douce ou parfois en eau saumâtre. Les
symptômes du paludisme sont la fièvre, les frissons, les
céphalées, les douleurs musculaires, la fatigue, la nausée
et les vomissements, la diarrhée, l'anémie et la jaunisse
(coloration jaune de la peau et des yeux). La gravité et l'ampleur des
symptômes dépendent du type spécifique de paludisme. Dans
certains types, l'infection peut rester inactive pendant une période
pouvant aller jusqu'à cinq ans et elle peut être
récurrente. Dans les zones de transmission intense du paludisme, les
gens peuvent développer une immunité protectrice suite à
des infections répétées. Sans traitement rapide et
efficace, le paludisme peut évoluer vers une forme
cérébrale grave suivie par la mort. Le paludisme figure parmi les
cinq causes principales de décès chez les enfants de moins de
cinq ans en Afrique.
Le paludisme est causé par quatre espèces de
parasites du genre Plasmodium (P. falciparum, P. vivax, P. ovale,
P. malariae). Les gens contractent le paludisme après avoir
été piqués par un moustique appelé
`anophèle' infecté. Certains moustiques femelles prennent leur
repas de sang au crépuscule et au début de la soirée, mais
d'autres piquent pendant la nuit ou aux premières heures du matin.
Lorsqu'un moustique pique une personne infectée, il ingère des
parasites du paludisme avec le sang. Pendant une période de 8 à
35 jours (en fonction de la température ambiante), le parasite se
développe dans le moustique. La forme infectante (sporozoïte) du
parasite passe dans les glandes salivaires du moustique et est injectée
dans un nouvel hôte humain lors des repas de sang suivants. Chez
l'hôte humain, les sporozoïtes migrent vers le foie,
pénètrent dans les cellules hépatiques où ils se
multiplient et gagnent la circulation sanguine. La phase hépatique peut
durer entre 8 jours et plusieurs mois, en fonction des espèces de
paludisme. Leur croissance et leur multiplication ont lieu dans les globules
rouges. Les symptômes cliniques surviennent lorsque les globules rouges
éclatent. Si cela survient en grand nombre, la personne connaît
les fièvres intermittentes caractéristiques de la maladie. Les
parasites libérés envahissent d'autres globules rouges. La
plupart des gens commencent à se sentir malades 10 jours à 4
semaines après avoir été infectés.
La bilharziose
Les bilharzioses sont des parasitoses à la fois sanguines
et tissulaires provoquées par des vers appartenant à la classe
des trématodes et au genre shistosoma. On distingue au Bénin :
- la bilharziose urogénitale déterminée par
Shistosoma hématobium
- la bilharziose intestinale et hépatosplénique due
à S. mansoni
- la bilharziose rectale due à S. intercalatum
La bilharziose constitue la deuxième endémie
parasitaire majeure après le paludisme. Près d'un million de
personnes sont soumises au risque d'infestation. C'est la principale parasitose
provoquée par ou liée à l'eau. Cette parasitose est en
perpétuelle croissance parce que souvent avec la croissance
socio-économique les parasitoses disparaissent mais ce n'est pas le cas
de la bilharziose qui sévit avec les progrès
socio-économiques et technologique.
Les facteurs épidémiologiques favorisants sont :
- les facteurs liés au parasite lui-même : on
incrimine les réservoirs de parasites animaux ce qui fait que
l'éradication de la parasitose est impossible d'où l'entretien et
l'extension de la parasitose
- les facteurs liés au mollusque hôte
intermédiaire. Toute eau dont la température est convenable
à la survie des mollusques permet leur prolifération.
- les facteurs liés à l'homme. Il s'agit du
niveau socio-économique (utilisation des eaux sauvages pour les besoins
domestiques) ; de la profession (riziculteur, pêcheur, ouvriers
d'entretien des canaux d'irrigation ; le développement économique
(construction de barrage qui outre leur objectif premier assigné permet
la prolifération des mollusques.
2.5. Les travaux sur le riz au Bénin
Partant des nombreux travaux menés sur le riz au
Bénin, il ressort que cette spéculation occupe une place
importante dans la consommation alimentaire. Autrefois considéré
comme aliment de luxe, le riz est aujourd'hui abondamment consommé aussi
bien en milieu rural qu'en milieu urbain. En effet, on a estimé de 6
à 20 kg en zone rurale et entre 10 et 30 kg en zone urbaine, la
consommation de riz par tête et par an en Afrique (Troudé, 1997
cité par Adégbola et Sodjinou, 2003).
Les projets RIVERTWIN et IMPETUS conduisent depuis 2001 des
études sur le fleuve Ouémé, et en particulier au niveau de
sa vallée. Ces études sont souvent concentrées sur des
données techniques d'hydrologie, de maîtrise et d'utilisation de
l'eau en relation avec la production agricole. Ainsi, elles ont montré
par des modèles économétriques chronologiques,
qu'il existe dans le temps une corrélation positive
entre la pluviométrie et les rendements agricoles obtenus. Dans le cadre
de la conduite des ces études, les aspects socio-économiques ont
été très peu abordés. Selon la Direction du
Génie Rural du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche, les superficies bénéficiant d'irrigation pour la
production agricole ont accru de 25% entre 1995 et 2004. Au Nord-Bénin,
plus de 20000 producteurs des Communes de Karimaman et de Malanville ont
bénéficié au cours de la même période de
systèmes d'irrigation et de renforcement de capacité pour la
maîtrise de l'eau en production agricole (DGR, 2005). Mais ces
études menées par la direction du Génie Rural ne se sont
pas intéressées aux aspects économiques d'utilisation de
l'eau pour la production agricole. Or, ces aspects sont très importants
pour la conception et la mise en Suvre de projets de promotion de la
maîtrise de l'eau pour une production agricole durable. Pour Shiklamanov
(1991), moins de 1% des terres cultivables sont irriguées au
Bénin. Cette faible performance en maîtrise de l'eau serait due
à la moindre importance accordée à l'eau dans les
politiques agricoles. Les conséquences en sont que la
productivité agricole a diminué, l'offre des produits agricoles a
baissé et leurs prix ont augmenté.
Dans son étude sur l'approche participative de gestion
de l'eau pour une agriculture durable dans les pays
sous-développés, la FAO (1998) a montré que les
producteurs qui maîtrisent la gestion de l'eau avaient des revenus
supérieurs à ceux qui ne la maîtrisaient pas. Les derniers
avaient plus de difficultés à assurer la sécurité
alimentaire dans leur ménage.
Dans la région de l'Ouémé
supérieur au Bénin, Dagbénonbakin (2003) a montré
que l'utilisation de l'eau en production agricole était hautement
efficiente dans les systèmes de cultures à fumure minérale
et à combinaison de fumures minérale et organique,
comparativement à ceux sans fumure minérale ou organique.
Adégbola (1985), a révélé que
l'échec constaté de l'intensification de la production rizicole
dans le département du Borgou est dû à la non prise en
compte du fonctionnement du moulin de Royen.
Les résultats de Houndékon (1996) concernant le
Nord-Bénin ont montré, grâce à l'outil d'analyse
"Policy Analysis Matrix" (PAM), que la production de riz est rentable dans tous
les systèmes et seul le système irrigué permet aux paysans
de réaliser le profit le plus élevé à l'hectare
dans le cas où le dispositif d'irrigation fonctionnerait correctement.
L'auteur, en comparant le riz aux autres cultures de la zone, a montré
qu'il est financièrement plus rentable en ce qui concerne le
système irrigué et occupe la deuxième place aussi bien
dans le système de bas-fonds aménagé que non
aménagé. Dans tous les systèmes qu'il a définis,
seuls les systèmes irrigués et les systèmes de bas-fonds
non aménagés ont un avantage comparatif à
produire le riz pour concurrencer les importations. Mais cette
production rizicole est devenue compétitive aussi bien dans les zones de
production que les zones de consommation depuis la dévaluation du franc
CFA.
Sadou (1996), en étudiant l'économie des
systèmes de production de riz dans le département du Borgou
(Commune de Malanville), a abouti à la conclusion selon laquelle la
production de riz en système irrigué ou en bas-fonds est
rentable, mais la production du système de bas-fonds l'est encore
plus.
Ahoyo (1996) mène une autre étude avec la
même approche d'analyse mais combinée avec la programmation
linéaire au Sud. Les conclusions auxquelles cette étude
économique des systèmes de production rizicole de la
région est parvenue, montrent que la culture du riz est
l'activité la plus exigeante en travail et le riz est cultivé
pour régler des problèmes de liquidité et de
trésorerie de la famille. Les rendements de riz dans les systèmes
identifiés par l'auteur sont faibles et la rémunération de
la journée de travail agricole est plus faible pour le riz que les
autres produits cultivés. Les contraintes essentielles de la culture du
riz dans cette région (l'exigence en travail, les rendements faibles, et
les prix bas) ne lui confèrent pas une rentabilité pour
concurrencer les autres cultures des systèmes de production.
A partir de la modélisation des exploitations agricoles
de la zone d'étude à l'aide de la programmation linéaire,
il a été constaté que l'amélioration des rendements
de riz peut avoir comme impact, l'augmentation de la production et du revenu
à condition de diminuer les emblavures des autres spéculations.
De plus, une plus grande disponibilité du travail agricole dans
l'exploitation provoquerait l'accroissement des superficies de riz et de
vivriers alors que celle du coton sera diminuée. L'augmentation du prix
au producteur augmentera le revenu familial au niveau du système
irrigué. La dévaluation du franc CFA a également
amélioré la rentabilité de la production du riz au
Sud-Bénin et le pays épargne des devises en substituant le riz
importé au riz local dans le cas du système pluvial.
Selon une étude menée par l'INRAB (2000) sur le
développement des technologies rizicoles, les rendements ont subi une
augmentation et les paysans interviewés ont toujours émis de
très bonnes appréciations sur les nouvelles technologies
introduites. Adégbola et Sodjinou (2003) dans l'une des plus
récentes études, mesurent la compétitivité des
systèmes de production du riz au Bénin en utilisant la Matrice
d'Analyse de Politique (MAP). Les systèmes ont été
identifiés, caractérisés et analysés dans de
grandes zones du pays.
- Au Sud, on distingue trois (03) systèmes : la
maîtrise totale de l'eau, les bas-fonds non
aménagés et
les bas-fonds aménagés. La production du riz est
financièrement rentable dans
ces systèmes. L'analyse de
l'avantage comparatif révèle que seul le premier système
dégage
un profit positif pour la collectivité alors que les deux
(02) autres ne possèdent pas un avantage comparatif dans la production
pour concurrencer le riz importé.
- Au Centre, cinq systèmes (05) ont été
identifiés, et se sont révélés socialement
rentables à l'exception du système pluvial strict qui seul ne
possède pas d'avantage comparatif à concurrencer le riz
importé.
- Au Nord-Est, dix (10) systèmes ont été
identifiés contre sept (07) au Nord-Ouest. Dans ces deux (02)
régions, seul le système bas-fond non aménagé
utilisant la variété traditionnelle ne possède pas un
avantage comparatif à concurrencer le riz importé.
Une autre étude concernant l'analyse de filière
effectuée par les mêmes auteurs présente la situation du
riz depuis la production jusqu'à la consommation. Cette analyse a
été effectuée dans chaque zone du pays à travers
des systèmes de production définis. Les résultats en ce
qui concerne la production montrent que les systèmes de riziculture du
Nord-Est sont relativement plus mécanisés que ceux des autres
régions. Les indicateurs de rentabilité ont montré que les
systèmes de riziculture irriguée sont plus rentables que les
autres systèmes. De même, les systèmes du Sud sont plus
performants financièrement que ceux des autres régions. Les
résultats les moins intéressants sont obtenus dans le
Nord-Ouest.
Ces auteurs concluent que la filière riz dégage
de façon globale une valeur ajoutée et des résultats
d'exploitation positifs. Cela suppose que la filière riz est globalement
rentable et donc viable.
Les résultats les plus intéressants sont
observés au Sud, ensuite vers le Centre. La région Nord-Ouest
donne des résultats négatifs au niveau du producteur. Quant aux
producteurs du Nord-est, ils n'obtiennent qu'une très faible partie du
total du résultat net d'exploitation généré par
toute la filière, contrairement à ceux du Sud et du Centre qui
ont une très forte proportion.
Ces études donnent une vision d'ensemble sur
l'évolution de la production du riz au plan national. Elles ont
identifié les grands systèmes, de même que les
sous-systèmes de production du riz rencontrés dans le pays. Elles
ont également montré la rentabilité comparée et la
compétitivité du riz de chaque type de système dans
différentes régions. Elles paraissent de ce fait trop globales et
n'abordent pas réellement les spécificités liées
aux productions dans chaque système comme par exemple les types de
variétés utilisées et la détermination des facteurs
qui influencent les rendements obtenus.
Les conséquences sanitaires de la mise en Suvre
d'aménagements hydro-agricoles de grande ampleur sont désormais
prises en compte par les aménageurs, opérateurs et autres
décideurs. Cependant, certains épisodes, certes de grande
importance pour la santé des populations, font
peut-être penser un peu à un
"déterminisme" inéluctable, et malheureusement négatif,
des aménagements hydro-agricoles sur la santé des populations
riveraines (Handschumacher et al, 2001). On peut ainsi citer le cas de
la vallée du Nil et le développement de la bilharziose qu'elle a
connu à la suite de la mise en eau du barrage d'Assouan.
D'après les recherches, le paludisme constitue une
contrainte majeure selon 34% des exploitants. De plus, l'implantation de
périmètres irrigués à proximité des villages
a favorisé la prolifération d'autres maladies notamment les
maladies hydriques. Ces résultats concordent avec les remarques faites
par Agbossou (2001) qui fait mention des maladies comme le paludisme, les
infections gastro-entériques, la bilharziose, les dermatoses, qui sont
plus fréquentes dans les milieux humides que sur les plateaux.
Dans une autre étude menée sur un
périmètre agricole irrigué, on retrouve le paludisme dans
93,75% des plaintes en matière de santé (Orékan, 1998).
Azonhè (2005) quant à lui, aboutit à une conclusion
similaire, quand il souligne que les petites retenues d'eau constituent de
très bons gîtes larvaires de moustiques.
Victhoekè (2006) en évaluant les impacts
socio-économiques et sanitaires de la mise en valeur du bas-fond «
Ouantégo » dans la commune de Covè, montre qu'aucune maladie
hydrique particulière ne menace ceux qui l'exploitent. Cet état
de chose est induit par le port des bottes par les producteurs. Toutefois, ils
contractent les maladies liées à l'eau. Par contre Alonzo et
al., (1991) dans une recherche parasitologique conduite entre 1982 et
1991 sur 18512 habitants des villages environnants de Zinvié ont
révélé que 9554 sujets (soit 50,6 %) sont atteints de
parasitoses.
En s'affranchissant des risques sanitaires liés au
milieu tropical et en créant des plans d'eau et des canaux d'irrigation
à ciel ouvert, les aménageurs ont, non seulement accru les
risques de transmission du paludisme par la multiplication des
écosystèmes favorables au développement des moustiques
mais ont encore favorisé l'implantation d'écosystèmes
favorables à la multiplication des mollusques, hôtes du parasite
responsable de la bilharziose. Le cas du Sénégal est flagrant et
fait ressortir les diverses maladies acquises par les producteurs au fil du
temps. En effet, les premiers cas de bilharziose intestinale ont
été diagnostiqués à Richard Toll (ville
située sur le fleuve Sénégal à une centaine de
kilomètres à l'Est de St Louis) en 1988 soit deux (02) ans
après la mise en service du barrage de Diama situé à 30
kilomètres au nord-est de Saint Louis au Sénégal. Depuis,
la prévalence dans cette ville est passée de 42 % en 1989
à plus de 90 % en 2003 avec une population importante d'enfants
touchés par ce fléau. En fait, c'est toute la population
riveraine du fleuve (non soumise au régime océanique) qui est
atteinte par ce fléau. Dans cette région tropicale du
Nord Sénégal, tous les facteurs sont
réunis pour favoriser la transmission de maladies infectieuses et
parasitaires : absence d'hygiène, inaccessibilité à l'eau
potable, absence de dispositif de traitement des eaux sales, présence de
vecteurs tels que moustiques, rats etc.&
Le développement de l'agriculture par irrigation laisse
entrevoir à la population une relative autosuffisance alimentaire. Mais
force est de constater que parallèlement, ce développement a
accru les risques sanitaires en exposant la population à des maladies
infectieuses supplémentaires (comme la bilharziose) dont l'impact
à déjà des effets contraires sur l'amélioration de
la vie des populations.
En effet le paludisme, responsable de la mort de millions de
personnes sur le continent africain a une incidence notoire sur son
économie. L'impact économique du paludisme se chiffre,
d'après l'OMS à 38 % du PNB du continent. Y ajouter l'incidence
des maladies dites hydriques comme les bilharzioses et les infections
diarrhéiques, ne fait qu'empirer une situation déjà bien
précarisée par l'absence de gestion des eaux. (Martegoutte,
2009).
Enfin, des études de rentabilité et
d'efficacité ont été menées sur le
périmètre rizicole de Malanville. Très peu d'études
se sont appesanties sur l~évaluation des facteurs expliquant
la variation des rendements du riz d'une part et les déterminants du
niveau de risques sanitaires y afférent d'autre part. La présente
étude vise à analyser les déterminants des
variabilités du rendement selon les divers systèmes d'irrigation
dans la commune de Malanville et à définir les facteurs
socio-économiques qui influencent le niveau de risque sanitaire
lié à la riziculture.
CHApiTRE 3 : METHoDoLoGiE DE L'ETuDE
Nous avons suivi une démarche méthodologique qui
se présente en deux étapes principales : une étape
qualitative et une étape quantitative. L'étape qualitative et
holistique a consisté en la découverte du milieu d'étude.
A partir des « Focus group » organisés, nous avons
appréhendé les points de vue des groupes cibles sur le sujet
traité et fait un diagnostic sommaire des contraintes et des atouts de
la production du riz dans la commune de Malanville. Les critères de la
mise en place de ces groupes homogène sont : l'appartenance à un
groupement de producteurs rizicoles (jeunes ou adultes), le nombre
d'années dans la riziculture, la possession ou non d'un système
d'irrigation. La seconde étape, beaucoup plus quantitative et
réductionniste nous, a permis de collecter les données relatives
aux tests d'hypothèses.
3.1 Phase de déroulement de l'étude
Les deux étapes de l'étude se sont
déroulées en trois phases :
3.1.1 Phase préparatoire
Il s'agit de la phase au cours de laquelle, la
littérature disponible (thèses, mémoires, articles,
ouvrages) sur la production du riz et l'évaluation des impacts
sanitaires a été consultée. Les résultats de cette
phase ont permis de faire le point des études antérieures sur le
sujet puis d'identifier les différents aspects faiblement
explorés jusque-là. Par la suite, nous avons fixé nos
objectifs, défini les hypothèses puis proposé la
démarche méthodologique à suivre. Cette phase de
documentation s'est étalée tout au long de la recherche.
3.1.2 Phase exploratoire
Au cours de cette phase, nous avons pris contact avec les
riziculteurs de trois villages produisant le riz dans la commune de Malanville.
Dans chacun de ces villages, nous avons réalisé des « focus
group » selon la disponibilité des producteurs afin d'avoir des
informations d'ordre général sur la production du riz. Outre les
divers échanges, cette phase a amené à tester le
pré-questionnaire sur quelques ménages. Ce pré-test nous a
conduit à relever les insuffisances dudit questionnaire et à
l'améliorer pour la dernière phase. Nous avions aussi
rencontré les différentes autorités de la commune de
Malanville (responsables du CeCPA, maire, cadres de différentes
structures intervenant dans la filière riz) pour collecter des
informations générales sur la commune. Par ailleurs, nous avons
réalisé une typologie des
villages producteurs du riz de la commune puis choisi de
façon aléatoire les villages dans lesquels l'étude fine
sera réalisée.
Cette phase nous a donné l'occasion de réorienter
nos objectifs et hypothèses conformément aux constats faits sur
le terrain.
3.1.3 Phase de collecte des données et d'analyse
des résultats
Elle a consisté en la collecte des données
nécessaires au test des hypothèses à l'aide des
questionnaires corrigés après la phase exploratoire. La technique
d'observation participante et des entretiens non formels nous a offert la
possibilité d'obtenir des informations qualitatives d'une grande
utilité pour comprendre certaines tendances obtenues à travers le
questionnaire. Enfin, les données collectées ont
été traitées et les résultats analysés.
Cette dernière phase a conduit à la rédaction du document
final.
Les données collectées portent sur :
- les caractéristiques socio-démographiques des
producteurs (l'âge, le niveau d'éducation,
d'alphabétisation, le nombre d'années d'expérience en
matière de production rizicole, le contact avec un encadreur, la taille
du ménage, le nombre d'actifs rizicoles) ;
- la production rizicole (superficie cultivée,
systèmes de gestion de l'eau, les quantités de travail, de
semences et d'engrais minéraux utilisées, prix unitaire de la
main d'Suvre salariée, quantité de produits obtenus, et les
coûts des divers facteurs de production).
3.2 Estimation des ressources et des facteurs de
production
Pour l'évaluation des facteurs de production et de la
production elle- même, des mesures et des estimations ont
été faites :
· Estimation des superficies
Dans la commune, l'unité de mesure des superficies est
la parcelle rizicole qui fait 0,25 ha. Selon les travaux de Danhounsi (2007),
en raison de la rareté de la terre, certains riziculteurs exploitent
moins qu'une parcelle soit 0,19 ha (3/4 de 0,25ha). Mais aujourd'hui
grâce aux appuis dont bénéficient les producteurs de la
part du PUASA, les superficies sont au moins de 0,25 ha par parcelle. Cela est
du au fait que les producteurs se sont un peu plus investit dans la culture du
riz, donc les superficies allouées à cette spéculation se
sont accrues. En effet, ce programme mis en place par le gouvernement
béninois, appuie les producteurs du riz en leur
accordant la disponibilité en intrants (semences, engrais,
motopompes etc.). Ainsi, la superficie totale exploitée par producteur
est égale à la somme des superficies déclarées.
· Estimation de la quantité de
main-d'Suvre
Dans un ménage agricole, la main-d'Suvre disponible
peut être allouée à deux (02) grandes catégories
d'activités : la production agricole et les activités extra-
agricoles. Or, au sein d'une économie paysanne, la main d'Suvre
disponible est essentiellement familiale (Norman et al., 1979). Elle
est le plus important facteur de production dans l'agriculture traditionnelle
et occupe les trois quarts des coûts totaux de production (Sadou, 1996),
d'où l'importance de sa quantification. Dans la présente
étude, le travail a été quantifié en heures,
converti en Homme-heure ; l'Homme-jour étant la quantité de
travail qui peut être faite par unité de travail en jour (Biaou,
1994). Pour la détermination de la durée de travail
réalisé pour chaque opération, nous avons calculé
l'effectif total des travailleurs pour la main d'Suvre familiale, la main
d'Suvre salariée. L'effectif total des travailleurs en Equivalent Homme
est donné par la formule suivante (Storck et al. 1991) :
ET= (nombre d'hommes) + 0.75*(nombre de
femmes)+0.50*(nombre d'enfants de 6 à 14
ans)
Pour la conversion en homme-jour (hj), nous avons
multiplié ET par la durée totale (Td) de l'opération (en
heure) divisée par 8. Nous avons considéré comme une
unité de travail équivalent à un homme-jour, le travail
qu'aurait accompli pendant une journée (de 08 heures), un manSuvre
normal payé à la tâche. La formule peut s'écrire
:
EThj = ET(Td/8)
· Estimation des productions
Deux (02) approches sont souvent utilisées pour
quantifier la production agricole : l'approche du carré de rendement et
l'approche de la mesure directe de la production totale.
L'approche du carré de rendement a
l'inconvénient de surestimer ou de sous-estimer les résultats
selon le cas. En effet, les parcelles ne sont pas toujours homogènes et
les quantités récoltées peuvent varier d'une portion
à une autre. En outre, le producteur a tendance à prendre plus
soin des carrés de rendement que des autres portions du champ. Ainsi,
même les moyennes effectuées ne permettent pas de corriger ces
biais.
La mesure directe de la production, quant à elle,
présente souvent le risque de ne pas tenir compte des dons, des
consommations au champ ou d'éventuelles ventes avant la mesure. Mais,
elle conduit à une meilleure estimation dans le cas des produits qui
sont vendus en bloc après la récolte. L'approche de la mesure
directe de la production est l'approche utilisée dans le présent
travail pour quantifier la production rizicole par exploitant. En effet, cette
méthode présente l'avantage de quantifier exactement au champ la
production avant sa répartition selon les besoins de l'exploitant.
Chaque exploitant exprime la production de paddy obtenue par parcelle en nombre
de sacs. La production totale estimée en kg est alors égale au
produit du nombre total de sacs par 841.
3.3 Choix de la zone d'étude et des
unités à observer
3.3.1 Choix de la zone d'étude
Située à l'extrême Nord du
Département de l'Alibori, la commune de Malanville est limitée au
Nord par le fleuve Niger, au Sud par les Communes de Kandi et de
Ségbana, à l'Est par le fleuve Niger et la République
Fédérale du Nigéria et à l'Ouest par la Commune de
Karimama. Son chef lieu Malanville se trouve à environ 317 Km de
Parakou.
Elle couvre une superficie de 3016 Km2 dont 80.000
ha de terres cultivables (Danhounsi, 2007). Au point de vue relief, la commune
de Malanville est constituée d'un ensemble de plateaux parsemés
de rares collines avec une hauteur moyenne de 80 m (Bodjécali,
Guéné et Madécali). Il existe également de vastes
vallées le long des cours d'eau.
Le climat est de type Soudano-Sahélien avec
l'alternance d'une saison pluvieuse (MaiOctobre) et d'une saison sèche
(Novembre-Avril) marquée par le régime de l'harmattan. La moyenne
d'eau enregistrée au 10/ 9 /07 est de 870 mm en 43 jours contre une
moyenne des cinq dernières années qui est de 922,48 mm en 52
jours.
Le réseau hydrographique de la commune de Malanville
est assez appréciable et comprend trois (03) importants cours d'eau
à savoir : le fleuve Niger avec un régime permanent et ses
affluents (la Sota et l'Alibori) ainsi que de nombreuses rivières
saisonnières.
On distingue deux types de sols :
1 Le poids en kg du sac de riz paddy utilisé
sur le périmètre
- Les sols de la vallée du Niger, de la Sota et de
l'Alibori qui sont dans l'ensemble assez riches en limon et qui couvrent une
superficie d'environ 500
Km2,
- Les sols de l'intérieur, de type gneissique
relativement pauvres.
La commune de Malanville a été choisie pour
cette étude. Cette commune constitue en effet avec celle de Karimama,
les deux (2) communes du Nord-Bénin où les systèmes
d'irrigation des périmètres agricoles sont les plus importants
(DGR, 2005). En outre, avec l'appui du Programme d'Urgence d'Appui à la
Sécurité Alimentaire (PUASA) combiné aux actions
incitatives de l'Office National pour la Sécurité Alimentaire
(ONASA), les superficies de riz emblavées ont considérablement
évolué. Mieux, dans l'optique d'accroître la production
rizicole, des forages ont été réalisés gratuitement
par ledit projet dans les champs des producteurs. Cependant, une certaine
différence entre le niveau des rendements du riz dans la commune est
à noter.
En faisant référence aux travaux de Danhounsi
(2007) sur l'efficacité économique des exploitations agricoles
sur le périmètre rizicole de Malanville, cette commune reste une
grande productrice de riz et comporte de nombreuses variations, en se
référant au mode de gestion de l'eau dans la riziculture. Ces
différentes caractéristiques font que cette zone est propice pour
la présente recherche. En outre, peu d'études prenant en compte
les aspects socioéconomiques et les risques sanitaires liés
à la production du riz ont été réalisées
dans la dite commune.
3.3.2 Choix des unités à observer
L'étude porte sur une analyse des fondements des
variations de rendements du riz et l'évaluation des risques sanitaires
afférents à la riziculture. L'unité d'observation la plus
propice est le ménage agricole. Le ménage, rappelons-le, est
défini comme un groupe de personnes apparentées ou non
répondant à plusieurs critères que sont: le fait de vivre
sous un même toit, de reconnaître l'autorité d'un même
individu appelé chef de ménage, de partager les repas, d'avoir
une source commune de revenu ou de mettre en commun les moyens permettant de
satisfaire les besoins essentiels du ménage (Sissoko, 1998). Ont
été considérés comme ménages agricoles, les
ménages ayant comme activité principale l'agriculture et la
production du riz. Les données collectées sont celles des deux
(02) saisons de l'année 2008 (hivernale et contre saison).
3.4 Echantillonnage
L'univers de l'échantillonnage est l'ensemble des
ménages producteurs du riz de la commune de Malanville. L'unité
d'échantillonnage est le ménage agricole. Pour constituer
l'échantillon, nous avons procédé d'abord à une
catégorisation des villages producteurs de riz. A cet effet, deux (02)
critères de classification ont été utilisés : les
emblavures puis le nombre de riziculteurs par village. Nous supposons que le
niveau d'emblavure dépend de l'efficacité du système de
production. Ainsi, les diverses catégories obtenues reflètent les
différences entre les systèmes de production et les types
d'irrigation. Cela nous a permis d'avoir trois (03) grands types de villages :
les gros villages producteurs, les villages moyens et les petits villages.
(Voir Tableau n°1)
Tableau 1: Echantillonnage des
riziculteurs
CATEGoRiEs
|
Arrond. Villages
|
Nombre de riziculteurs
|
Emblavures (ha)
|
GRANDS
|
Malanville
|
UGPPM
|
709
|
450
|
PRODUCTEURS
|
Malanville
|
Bodjécali
|
545
|
552
|
|
Garou Garou 2
|
367
|
425
|
|
Garou Monkassa
|
353
|
444
|
|
Malanville Kotchi
|
260
|
477
|
|
|
|
|
PRODUCTEURS
|
Malanville Monney
|
360
|
252
|
MOYENS
|
Garou
|
Garou 1
|
265
|
441
|
|
Tomboutou Dèguè dèguè
|
359
|
392
|
|
Tomboutou
|
Tomboutou 1
|
263
|
297
|
|
Tomboutou Molla
|
342
|
333
|
|
|
|
|
PETITS
|
Malanville Galiel
|
68
|
66.5
|
PRODUCTEURS
|
Garou
|
Garou Tédji
|
183
|
365
|
|
Garou Kambouwo
|
204
|
333
|
|
Tomboutou Tomboutou 2
|
233
|
398
|
|
Madécali Madécali
|
358
|
154
|
|
Guéné
|
Banitè
|
32
|
16
|
|
Cette catégorisation a permis de choisir six (06)
villages de façon aléatoire, deux villages par catégorie
pour la conduite de notre étude fine. Le choix du nombre de producteurs
s'est fait de façon raisonnée. Tenant compte du temps, de la
disponibilité des paysans et des moyens financiers, nous avons choisi
trente (30) ménages par village de producteurs. La taille de
l'échantillon est donc de 180 riziculteurs.
Pour s'assurer que l'échantillonnage est
aléatoire, les individus ont été choisis par la
méthode de pas au niveau de chaque liste active par village.
Cette méthode a consisté à prendre comme pas
l'inverse du taux d'échantillonnage calculé pour chaque
catégorie de village tiré au hasard.
Le taux d'échantillonnage se calcule en divisant la
taille de l'échantillon par village par le nombre total de
ménages rizicoles dans le village. Nous appliquons l'inverse de ce
rapport « pas » à la liste des chefs de
ménages rizicoles du village. Ainsi pour Bodjécali par exemple,
le pas est de 540/30 = 18. Alors, en prenant la liste des chefs ménages
de Bodjécali, l'individu n°18 sur la liste est
tiré, suivi du n° 36, ainsi de suite de façon
tout à fait aléatoire. Au total l'enquête a porté
sur 180 ménages dans six (06) villages producteurs de riz dans la
commune de Malanville.
3.5 Nature, sources et instruments de mesure des
données collectées
Les données collectées sont à la fois
quantitatives et qualitatives. Elles portent sur :
- les caractéristiques socio-économiques des
producteurs (âge, niveau d'éducation/alphabétisation,
appartenance à une association/groupement, nombre d'années
d'expérience en matière de production rizicole, contact avec un
encadreur, taille du ménage.)
- les éléments du revenu de l'exploitant
(agriculture, commerce, élevage, etc.)
- les maladies prédominantes dans la zone et leurs liens
avec les activités des producteurs.
Ces données ont été collectées du
10/08/09 au 05/09/09 à l'aide d'un questionnaire standardisé,
d'entretiens semi-structurés (voir annexe). En outre, les données
secondaires relatives aux environnements biophysique et institutionnel ont
été collectées à travers la documentation de
différentes structures telles que BIDOC-FSA, INRAB, INSAE, PNUD, MAEP,
MSP, IRSP etc. La technique de la triangulation a prévalu tout au long
de la collecte afin de s'assurer de la fiabilité des données.
Méthodes et outils d'analyses
Les données collectées ont été
codées, dépouillées et saisies à l'aide du tableur
Excel. Access 2007 a servi à réaliser la base de données.
Le contrôle et le traitement des données ont été
réalisés avec le logiciel SPSS version 16.0 pour les
caractéristiques socio-démographiques des exploitants et pour
effectuer les régressions.
La méthode d'analyse utilisée est
essentiellement quantitative. Toutefois, elle fut complétée par
la méthode qualitative pour pouvoir expliquer certains faits d'ordre
institutionnel, sociologique et culturel.
Hypothèse 1
Les systèmes d'irrigation utilisés dans la
commune de Malanville pour la production rizicole ne sont pas
homogènes.
Ici, nous supposons qu'il existe plusieurs systèmes
d'irrigation utilisés pour la production du riz dans la commune de
Malanville. A partir de l'Analyse en Composante Principale (ACP), nous avons
décrit les relations existant entre les différentes variables qui
permettent de caractériser un système d'irrigation. Il s'agit des
sources de provenance de l'eau (point d'exhaure), du mode de distribution et de
la nature du matériel de distribution de l'eau. Après, nous avons
réalisé les groupes homogènes de systèmes
d'irrigation puis avons distingué les types d'irrigation
réalisés dans la commune de Malanville. L'hypothèse
formulée sera acceptée lorsque l'ACP présentera plusieurs
groupes homogènes.
Hypothèse 2
La productivité de la terre pour le riz dépend
du système de production mis en place par le producteur
Plusieurs modèles peuvent être utilisés
pour vérifier la relation qui existe entre la productivité de la
terre et les types d'irrigation. Nous pouvons utiliser une régression
linéaire qui mettra en relation les niveaux de rendements au type
d'irrigation qui sont des variables non métriques. On pourra par la
suite tester la signification des coefficients pour vérifier cette
relation. On peut aussi utiliser la fonction de production pour décrire
cette relation.
Pour cette hypothèse, nous avons deux (02) variables :
le type d'irrigation et le rendement. Le type d'irrigation est une variable non
métrique avec trois (03) modalités et le rendement reste une
variable métrique. Le test requis dans ce cas pour la comparaison des
moyennes est l'Analyse de variance (ANOVA) à un facteur.
Quand ce test révèle des différences
significatives entre les trois (03) catégories, alors il
est
nécessaire d'aller plus loin pour déterminer les
catégories qui ont des moyennes différentes
pour cette caractéristique. On se retrouve alors dans
le cas de comparaison de moyennes entre deux (02) catégories, avec une
variable métrique et une variable non métrique. Le test le plus
adéquat dans ce cas est le test t de Student de comparaison de moyennes.
Le niveau de signification des résultats obtenus, nous permettra
d'accepter ou de rejeter l'hypothèse. Lorsque la statistique F
calculée a une probabilité inférieur à 5%, nous
accepterons au seuil de 5% que la productivité de la terre pour le riz
dépend du système de production mis en place par le
producteur.
Hypothèse 3
Les caractéristiques socio-économiques, le
revenu net, la superficie emblavée, la distance exploitation-habitation
et le système d'irrigation influencent significativement le niveau de
morbidité du ménage.
Plusieurs modèles économétriques peuvent
être utilisés pour la détermination des facteurs qui
influencent le niveau de prévalence des maladies hydriques liées
aux activités de production rizicole. La prévalence est
caractéristique du niveau de morbidité et donne une idée
exacte sur le niveau de risque sanitaire des populations. Les modèles
couramment utilisés pour de telles études sont les modèles
Tobit, Logit et Probit. Les deux (02) derniers modèles (Logit et Probit)
sont très proches du point de vue de leurs caractéristiques
(Amemiya cité par Honlonkou, 1999).
Initialement, le Logit et le Probit ont été mis
au point pour la description des modalités prises par une ou plusieurs
variables qualitatives, notamment en biologie. Mais ils ont eu une large
application aussi bien en sociologie, en psychologie qu'en économie.
Ainsi, le Logit a été utilisé dans plusieurs études
de choix entre deux ou plus de possibilités (Payong, 1999 ; Kemp, 2000 ;
Kouévi 2002). Cependant, la démarcation entre ces deux
modèles n'est pas très aisée. Amemiya (1981), Madala
(1983), Polson et Spencer (1991) cités par Honlonkou (1999), en sont
arrivés à la conclusion que les deux (02) modèles donnent
des résultats similaires.
Nous ferons recours au Logit dans cette étude parce
qu'elle a fait ses preuves dans plusieurs études similaires. Dans ce
cas, la variable dépendante peut prendre deux valeurs (0 lorsque la
prévalence des maladies est inférieure à 0 et 1
lorsqu'elle est supérieure à 0).
· Modèle théorique
Le modèle théorique se présente comme suit
:
Y = f(X, e) avec
Y = variable dépendante
X= matrice susceptible d'expliquer la variation de Y
e= erreur logistique de la distribution.
Nous analyserons les résultats du modèle qui
porteront sur la qualité du modèle ; le pouvoir de
prédiction du modèle et les signes des coefficients
estimés.
· La qualité du modèle
La qualité du modèle peut être
appréciée en utilisant la vraisemblance du modèle qui suit
une loi de Khi Deux. Le modèle est dit globalement significatif lorsque
la valeur de la vraisemblance est supérieure à celle du Khi-deux
au même degré de liberté, et à un seuil donné
(1%, 5% ou 10%). De façon plus directe, le modèle est dit bon
lorsque la probabilité du ratio de vraisemblance est inférieure
au seuil de signification choisi.
· Le pouvoir de prédiction du modèle
Le pouvoir de prédiction du modèle permet de
confirmer l'adéquation du modèle pour l'étude; il est
donné par le pourcentage de fausses ou vraies prédictions. Plus
il y a de vraies prédictions, mieux les résultats du
modèle peuvent être utilisés pour faire des estimations.
· Les signes de coefficients estimés
La valeur numérique des coefficients estimés
n'a pas vraiment d'intérêt en soi. Par contre, les signes de ces
coefficients sont importants. Ils indiquent si la vérification
associée influence la probabilité à la hausse ou à
la baisse. Autrement dit, ces signes indiquent dans quel sens la variation de
la variable explicative influence la variation de la variable expliquée.
A chaque signe des coefficients est associée une significativité
qui revêt une grande importance. Elle est donnée par une
probabilité qui indique dans quel intervalle de confiance le signe peut
être utile. Cette probabilité peut être de 90%, 95% ou de
99%.
· Modèle empirique Soit Pi la probabilité
qu'associe le Logit à l'unité d'enquête i
Pi = F(Ii) = 1/ 1 + e-Ii
Ii = 130 + 21xi1 + 132xi2 + 23xi3 + & + 13nxin
Ii est le vecteur qui représente les
caractéristiques de l'unité d'enquête, de son
environnement
et de l'objet de son choix.
On a : Ii= 130 + 131Sex + 132Part + 133Dprod + 134Atrav +
135Group + 136Dexhab + 137Sric + 138Typriz + 139Revenu + 1310Travh + 1311Bot
Les 13i représentent les coefficients des variables
explicatives.
· Signes des variables
o Niveau de morbidité (variable
dépendante)
La prévalence des maladies pourra nous permettre de
définir le niveau de morbidité. Elle se calcule en faisant le
rapport du nombre de personnes malades par saison de production par le nombre
total d'actifs agricoles intervenant dans la production du riz. Il s'agit de
toutes sortes de maladies.
Prévalence des maladies dans le
ménage i = nombre de personnes malades par saison de
production dans
le ménage / nombre d'actifs agricoles dans le ménage
i
La prévalence prendra donc deux (02) modalités
que sont un faible taux de prévalence (p<0) ou un
fort taux de prévalence (p> 0). Ainsi, p=0
si prev<0 et p=1 si prev> 0. Ces indicateurs ont
été définis en tenant compte des travaux antérieurs
réalisés par Jeen & al. , (2009) qui
évaluaient les déterminants du niveau de morbidité des
ménages suite à l'utilisation des eaux usées en
agriculture en Inde. Les travaux de Asamoha (2007) traitant de
l'évaluation de niveau de morbidité des ménages agricoles
riverains de la Volta au Ghana par rapport au paludisme définit de la
même manière le niveau de morbidité. De plus, Ataboashi
(2006), évalue de la même manière l'impact de l'utilisation
des eaux usées en agriculture périurbaine à Accra au
Ghana. Il définit le niveau de morbidité par la prévalence
et utilise le logit binomial.
En prenant en compte les différents
éléments soulignés dans les facteurs déterminants
qui influencent le niveau de prévalence des maladies hydriques
liées aux activités de production rizicole, les variables
explicatives suivantes se libellent comme suit :
o Sex : En parlant de sexe, de l'influence du
sexe du chef de ménage, les hommes sont en général plus
exposés que les femmes du fait qu'ils travaillent plus longtemps dans
les casiers rizicoles Tiercelin (1998). Les hommes sont donc beaucoup plus
vulnérables que les femmes.
o Part : le niveau de revenus issu du riz peut
permettre de faire face aux dépenses engendrées par l'utilisation
de ces innovations.
o Typriz : type de riziculture. Nous avons
identifié trois (03) types de riziculture qui impliquent chacun une
certaine méthodologie d'utilisation de l'eau. Ainsi, le système
qui implique une forte présence de producteurs dans l'eau (riz
inondé) pourrait accroître le niveau de morbidité des
ménages qui le pratiquent. Nous avons distingué à ce
niveau trois (03) modalités.
o Atrav : Actif agricole travaillant dans le
riz. C'est une variable qui donne une idée sur le nombre de personnes du
ménage travaillant dans la riziculture.
o Dprod : l'ancienneté dans la
production du riz. L'ancienneté du producteur peut lui permettre de
prendre des dispositions pour éviter les maladies. Cette variable peut
influencer négativement le niveau de risques en le baissant.
o Sric : la superficie de riz
cultivé. La superficie est un facteur qui peut augmenter la durée
du travail dans l'exploitation rizicole. Donc, cette variable peut être
un facteur favorisant le niveau de morbidité des ménages
agricoles. On peut l'exprimer en disant que plus la superficie est grande, plus
le niveau de risques augmente (Jeen, 2007).
o Travh : la durée moyenne de travail
dans les casiers rizicoles par jour. Plus grande est la durée, plus
forte est l'exposition. Cette variable affectera positivement le niveau de
morbidité.
o Group : l'appartenance à un
groupement ou association de riziculteurs. Cette variable indique
l'intensité des contacts avec d'autres producteurs. Les producteurs
n'ayant pas de contact avec les agents de vulgarisation peuvent toutefois
être informés par les collègues (Adégbola et
Garderbroek, 2006). C'est une variable dichotomique et elle prend la valeur 1
si l'enquêté appartient à un groupement ou association de
riziculteurs et 0 si non. L'appartenance à un groupement est
supposée affecter positivement la connaissance des
variétés améliorées de riz.
o Dexab : Distance habitation exploitation.
La distance entre l'exploitation agricole et l'habitation du ménage peut
positivement augmenter le nombre de maladies liées à l'eau qui
peuvent affecter les actifs du ménage Delville et al. , (1996).
Ici trois modalités ont été définies à
partir de la littérature pour évaluer la distance entre les
exploitations et les habitations. Demont (2007), montre dans
son travail sur l'évolution des exploitations agricoles familiales en
Afrique de l'ouest que la distance moyenne entre l'exploitation et l'habitation
est de 2 km. En tenant compte de cet indice, nous avons défini trois
modalités. Les exploitations proches d<2 km, les exploitations
éloignés d>2 km qui prennent respectivement les
modalités 0 et 1. Cette variable affecte le niveau de morbidité
des ménages car plus proche se retrouve l'habitation de l'exploitation,
plus élevé est le risque de tomber malade.
o Bot : Cette variable exprime l'utilisation
des bottes comme outils de protection par les exploitants. Elle se
définit en deux (02) modalités : b=0 si l'exploitant ne dispose
pas de cet outil et b=1 si le contraire.
Les variables et leurs signes peuvent être
résumés dans le tableau n°2.
Tableau 2 : Nature code et
modalités attendues des variables
Nom de la variable
|
Type de variable
|
Code
|
Modalité
|
Signe attendu
|
Variable dépendante
|
Morbidité élevée
|
Binaire
|
Prev
|
1 si Prev > 0 et 0 si non
|
/
|
Variables indépendantes
|
Sexe
|
Binaire
|
Sex
|
1=Masculin ; 2 Féminin
|
+
|
Part du revenu provenant de la culture du riz dans le revenu
annuel
|
Continu
|
Part
|
/
|
-
|
Superficie de riz
|
Continu
|
Sric
|
/
|
+
|
Actif agricole intervenant dans la production du riz
|
Continu
|
Atrav
|
/
|
+
|
Appartenance à un groupement
|
Binaire
|
Group
|
1= Oui ; 2=Non
|
-
|
Distance habitation- exploitation
|
Binaire
|
Dexhab
|
1=<2km , 2=>2km
|
+
|
Type de riziculture
|
|
Typriz
|
1= riz totalement irrigué ; 2= riz inondé ; 3=
riz pluvial
|
|
Utilisation des bottes ou non
|
Binaire
|
Bot
|
1= Oui ; 2= non
|
+
|
Durée de travail dans l'eau
|
Binaire
|
Travh
|
1=<6h ; 2=6h
|
+
|
Ancienneté dans la production du riz
|
|
Dprod
|
1=<3 ans ; 2= 3-6ans ; 3= >3ans
|
-
|
3.6 Limites de la recherche : Difficultés
rencontrées et fiabilité des données collectées
3.6.1 Difficultés rencontrées
Deux (02) niveaux de difficultés peuvent être
décrits dans ce travail. Il s'agit d'abord de
l'opérationnalisation de certaines variables et de la définition
de leurs signes. Ensuite certaines difficultés liées à la
phase de collecte des données constituent la seconde manche des
difficultés.
Le risque sanitaire regroupe beaucoup
d'éléments, tous conduisant à son évaluation. Il y
a par exemple le niveau des facteurs de risques qui peut être
évalué avec le logiciel Epi Info utilisé par les
spécialistes de la santé publique. L'évaluation des
prédispositions à contracter une maladie selon l'environnement
sanitaire peut être aussi faite et donner une idée sur le niveau
de risque sanitaire. La morbidité aussi est un élément qui
entre en ligne de compte dans l'évaluation des risques sanitaires
liés à une activité. Finalement, ce fut
l'élément retenu dans le cadre de notre travail.
Le niveau de morbidité est une variable dont la
définition n'a pas été aisée. En effet, le niveau
de morbidité peut être défini à partir de plusieurs
critères et suivant plusieurs axes. Cette variable peut s'appliquer
à un seul type de maladie. Si nous prenons par exemple le paludisme,
pour définir son niveau de prévalence et réaliser les
différents tests. Cependant, le niveau de morbidité peut
être aussi défini pour les maladies hydriques et liées
à l'eau dans une zone donnée Tiercelin (1996). A ce niveau, il
s'agit de regrouper toutes les maladies puis de calculer leurs taux de
prévalence par ménage agricole.
Quant aux difficultés liées à la phase
d'enquête, la principale a été le non respect strict
de l'échantillonnage aléatoire tel que
décrit plus haut dans notre méthodologie. En effet, certaines
personnes échantillonnées n'ont pas pu participer à
l'enquête pour cause de maladie ou d'indisponibilité. Il a fallu
alors procéder à leur remplacement sans plus respecter le
principe de l'échantillonnage aléatoire tel que décrit,
mais en enquêtant sur les personnes disposées à faire
partie de l'échantillon. A cela s'ajoutent les cas des perdus de vue,
des personnes difficilement joignables, car ayant leurs maisons dans des
endroits difficiles d'accès.
Une autre limite est la non compréhension de la langue
parlée. Les données ont été collectées
en
région Dendi. Ne comprenant pas la langue, le service des guides a
été utilisé. Dans la
mesure où les
enquêtes se sont déroulées en période de pleine
activité, deux (02) guides2
2 Ils sont tous jeunes exploitants rizicoles
servant en même temps d'interprètes ont
été nécessaires ; l'un prenait le relais quand l'autre est
occupé par ses activités culturales et vice versa.
En plus des guides, des enquêteurs (étudiants
d'agronomie) ont aidé à la collecte des données.
Malgré cela, nous ne pouvons pas garantir une fiabilité absolue
des données collectées.
3.6.2 Fiabilité des données
La grande partie des données primaires sont
quantitatives. Elles ont été collectées par passage unique
où il est fait appel à la mémoire des exploitants
rizicoles. De plus, les données relatives aux maladies n'ont pas
été facilement rendues par les producteurs. Beaucoup de maladies
restent sans cause pour les producteurs. Il a fallu faire appel à des
spécialistes de la santé pour avoir des informations
réelles et certaines sur le fait que ces maladies soit relatives
à l'eau. Ainsi, malgré la rigueur observée dans la
collecte des données, elles comportent certainement quelques
insuffisances. Toutefois, cela ne compromet pas la qualité des
données collectées qui reflètent bien la
réalité de la production rizicole dans la commune de
Malanville.
DEuxièmE pArTiE : RésuLTATs, ANALysE ET
discussioN
ChApiTRE 4 : CARAcTéRisATioN DEs MéNAGEs
ET DEs sysTèMEs DE pRoDucTioN RizicolE
4.1 Caractéristiques sociodémographiques
des ménages
Genre et âge des exploitants rizicoles de la commune
de Malanville
Les ménages rizicoles étudiés sont
dirigés pour 8,3% (15) par des femmes et pour 91,7% (165) par des
hommes. Le tableau 3 présente la répartition des ménages
étudiés en fonction de l~âge moyen et du sexe des chefs de
ménage.
Tableau 3 : Répartition des chefs
de ménage en fonction de leurs âges
Age
Catégories Moyenne Minimum Maximum
Femmes
|
41,27 (#177;12,85)
|
20
|
60
|
Hommes
|
40,60 (#177;12,65)
|
18
|
75
|
Total
|
40,66 (#177;12,63)
|
18
|
75
|
Source : Collecte Août- Octobre
2009
L'âge des chefs de ménages agricoles produisant le
riz dans la commune de Malanville varie entre 18 et 75 ans avec une moyenne de
41 (#177;12,63) ans.
Taille et structure des ménages
A 100% (180) musulmans, les ménages rizicoles
étudiés ont en moyenne 6,82 (#177;5,020) enfants dont l~âge
varie entre 0 et 21 ans. Le nombre d'actifs agricoles intervenant dans la
production du riz par ménage est en moyenne de 4 (#177;3,78) personnes.
Ces chiffres nous donnent une idée claire du nombre d'actifs agricoles,
c'est-à-dire toutes personnes en âge de travailler (>14ans).
Cet indicateur est important dans la mesure où il donne une idée
du taux de dépendance au niveau de chaque unité de recherche. En
effet, le taux de dépendance est le rapport entre le nombre d'inactifs
et le nombre d'actifs. Il représente la charge qui pèse sur les
actifs (Storck et al., 1991). Il permet d'apprécier le nombre
de bouches qu'un actif rizicole nourrit et le revenu par tête au niveau
de l'unité de recherche.
Plus le taux de dépendance est élevé, plus
la charge qui pèse sur les actifs est importante. Le nombre d'inactifs
agricoles est en moyenne de 4 (#177;2,88) personnes.
Le taux de dépendance est donc de 1,05 (#177;1,09).
Cela signifie qu'un actif agricole devrait nourrir théoriquement
à partir de la riziculture 1.05 personnes. Ce taux est un peu plus
faible que le taux trouvé par Danhounsi (2007) et qui a
été calculé uniquement sur le périmètre :
2,15. Il reste inférieur à celui du bas Bénin
déterminé par Mongbo et Floquet (1998) qui est en moyenne 1,5
consommateur par actif. Cette différence s'explique par le fait que le
périmètre rizicole dispose d'un aménagement
hydro-agricole. Cela améliore considérablement le niveau de
productivité de la terre et fait que le reste des producteurs n'ayant
pas accès aux parcelles sur le périmètre s'installe
ailleurs. Ainsi le nombre d'actifs agricoles hors périmètre se
trouve être plus élevé. Cela fait alors baisser le taux de
dépendance.
Le tableau 4 présente une synthèse de la taille et
de la structure des ménages étudiés.
Tableau 4 : Taille et structure des
ménages étudiés
Taille
Catégories Nombre Nombre d'actifs Nombre d'actifs
|
d'enfants
|
agricoles
|
pour le riz
|
Femmes
|
7 (#177;4,84)
|
8.20 (#177;3.95)
|
2,73 (#177;4,83)
|
Hommes
|
6.81 (#177;5,05)
|
7.47 (#177;4.68)
|
4,04 (#177;3,72)
|
Total
|
6.82 (#177;5,02)
|
7,53 (#177;4.62)
|
3,93 (#177;3,76)
|
Source : Collecte Août- Octobre
2009
Le tableau ci-dessus montre que les ménages ayant pour
chefs des femmes ont plus d'enfants 7 (#177;4,84) et d'actifs agricoles 8,20
(#177;3,95). Par contre, les ménages dirigés par les hommes ont
beaucoup plus d'actifs agricoles 4,04 (#177;3,72) intervenant dans la culture
du riz. L'allocation de la main d'Suvre familiale pour la riziculture est donc
un peu plus forte chez les hommes bien que le nombre d'actifs agricoles dans
ces ménages soit plus faible que chez les ménages des femmes. Cet
état de chose est dû au fait que les femmes ont faiblement
accès à la terre.
Niveau d'instruction et d'alphabétisation
des ménages rizicoles
La figure 1 décrit la répartition des chefs
de ménages ayant fait l'objet d'enquête selon leur
niveau d'instruction.
Aucun Primaire
Secondaire
Supérieur
11% 4% 1%
84%
Figure 2 : Répartition des chefs
ménages selon leur niveau d'instruction Source :
Collecte Août- Octobre 2009
La figure 3 montre que 84% (151) des ménages
n'ont reçu aucune éducation formelle ; 11% (19)
ont le niveau du cours primaire ; 4% (8) le niveau du cours secondaire et 1%
ont eu une formation de niveau supérieur. Le taux de
scolarisation des producteurs rizicoles de la commune de
Malanville est de 16%. Il reste inférieur à la moyenne de la
commune et du département qui sont respectivement de 40
et de 46% (DDEPS, 2004).
Situation matrimoniale, ethnie et religion des
ménages rizicoles
Le diagramme suivant présente la situation des
ménages étudiés selon trois(03) facteurs que sont : la
situation matrimoniale, l'ethnie et la religion.
120
100
80
60
40
20
0
1 2 3
4
Dendi Autres
Islam Autres
Simat : Situation matrimoniale
1 : Marié(e)
2 : Divorcé (e)
3 : Veuf (ve)
4 : Célibataire
Figure 3 : Répartition des chefs
ménages selon la situation matrimoniale, l'ethnie et la
religion
Source : Collecte Août- Octobre
2009
Le diagramme ci dessus montre que 92,8% des chefs de
ménage sont mariés tandis que 6,7% sont
célibataires. Tous les ménages enquêtés sont Dendi
et pratiquent l'islam. Cela confirme bien l'idée que l'on a de la
commune de Malanville qui est fortement peuplée par les Dendi
et qui reste islamique à 78% (INSAE, 2002).
Situation économique et activités
des ménages étudiés
L'activité principale dans la commune de
Malanville est l'agriculture. Les ménages agricoles
étudiés pratiquent cependant d'autres activités
génératrices de revenus. Il s'agit de l'élevage,
du commerce et des transformations agroalimentaires. Il est à
noter que la plupart des producteurs associent presque
toujours l'élevage à leurs activités principales. La
figure 3 présente la répartition des
activités au niveau des ménages
étudiés.
3% 1%
6%
90%
Agriculture Elevage
Commerce Autres
Figure 4 : Répartition des activités
au sein de la population étudiée Source :
Collecte Août- Octobre 2009
90% des ménages étudiés
pratiquent l'agriculture. L'élevage, le commerce et les autres
activités (transformation agro alimentaire, artisanat etc.)
occupent respectivement 6%, 3% et 1% de la population
étudiée. Les agriculteurs ont pour activité secondaire
l'élevage. Bien qu'il y ait 6% de la population
étudiée qui pratiquent l'élevage, ils s'adonnent aussi
à l'agriculture. Cela signifie que les producteurs ne
sont pas uniquement focalisés sur leurs
activités principales. Ils produisent tous des cultures
vivrières mais aussi font l'élevage qui
représente un facteur de production important.
La riziculture se pratiquait dans la commune de Malanville
depuis les années soixante (60). Il ne s'agit pas d'une nouvelle
spéculation introduite dans le milieu. Certains exploitants pratiquent
cette activité depuis leur enfance avec leurs parents. Selon notre
étude l'expérience moyenne en riziculture est de 6,82 ans
(#177;4,93 ans). Cette durée moyenne confère aux producteurs une
certaine maîtrise de la spéculation qui se révèle
très importante. La figure 4 présente le niveau
d'évolution des superficies de riz dans la commune de Malanville de 2003
à 2009.
25000
20000
15000
Superficie Production
0
10000
5000
Figure 5 : Evolution des superficies
emblavées et de la production de 2003 à 2009
Source : CeCPA Malanville, Septembre 2009
La moyenne des superficies emblavées pour le riz dans
la commune depuis 2003 à nos jours est de 1671.66 ha. La courbe de la
superficie présente un coude à partir de 2007-2008. Cela signifie
que c'est à partir de cette saison que les emblavures se sont accrues.
Le Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire
(PUASA) installé par le gouvernement en 2007 a offert des mesures
d'accompagnement (offre de semences, appui aux producteurs, mise en place de
forages pour les producteurs, disponibilité d'engrais, etc.). Ce qui a
fait que les emblavures qui étaient jusque là autour de 1151,23ha
ont considérablement augmentées. Selon les prévisions de
production de la saison prochaine, les emblavures de riz dans la commune sont
de 5863ha. Les superficies de riz cultivées sont donc en pleine
évolution. De plus, nous remarquons une baisse drastique de la
production entre 2006 et 2007. La baisse de 2006 s'explique par le fait que les
rendements du riz étaient considérablement faibles au cours de
cette période. Les producteurs ne disposaient pas d'engrais et à
la récolte, le riz paddy est vendu au Nigéria à un prix
défavorable.
Les actions conjointes du PUASA et de l'ONASA en 2007 ont
remotivé les producteurs. Ces
deux structures, notamment le PUASA mettait à
disposition des producteurs les intrants. La récolte était
ensuite achetée par l'ONASA a un prix relativement élevé
(15.000 f Cfa/sac de 84kg paddy) par rapport aux anciens prix (12800 fCFA/sac
de 84kg paddy). Ces actions ont motivé les producteurs à mieux
entretenir les champs de riz.
4.2 Caractéristiques des systèmes de
production rizicole
Le système de production est défini comme un
ensemble structuré de moyens de production (force de travail, terre,
équipements, etc.) combinés entre eux pour assurer une production
végétale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs des
responsables de l'exploitation agricole (Daane et al. , 1992)
Le système de production regroupe plusieurs
sous-systèmes dont le système de culture, le système
d'élevage et le système de transformation des matières
premières. Le système de culture se définit par une
surface de terrain traitée de manière homogène par des
cultures avec leur ordre de succession et par les itinéraires techniques
qui leur sont appliqués (Adégbidi, 1994).
4.2.1 Facteurs de production
Il existe quatre (04) facteurs de production essentiels qui
interviennent dans la production de riz à Malanville. Il s'agit de la
terre, de la main d'Suvre, du capital et de l'eau.
La terre
Plusieurs modes d'accès à la terre existent
à Malanville. Le plus dominant est l'héritage (65.55%) suivi de
l'emprunt (20%). Ce dernier est subordonné à l'adhésion
à un groupement de producteurs. Le don et le gage n'occupent que 13.88%
et sont faiblement observés. Il existe plusieurs types de sols où
la production de riz se réalise dans la commune de Malanville. Les
producteurs disposent des bas fonds aménagés
(périmètre rizicole de Malanville), des bas-fonds non
aménagés, des zones inondables et des plateaux.
Les superficies de terres cultivées varient entre 0,25
ha et 30 ha avec une moyenne de 3.68 (#177; 3.76) ha. Les emblavures du riz
sont en moyenne de 0.97 (#177;0.72) ha et varient entre 0.25 ha et 6ha.
Le tableau 5 présente les superficies moyennes
emblavées au cours de la dernière saison selon le sexe.
MOF
MOS
MOE
Tableau 5 : Superficies emblavées au cours
de la dernière saison de production
Superficie totale Superficie du
riz (Supriz/Suptot)* SupTot (ha)
SupRiz (ha) 100
Femmes
|
1.20 (#177;0.23)
|
1.60 (#177;1.31)
|
64.38 (#177;7.54)
|
Hommes
|
3.90 (#177;0.29)
|
2.32 (#177;0.05)
|
42.87 (#177;2.41)
|
Total
|
3.68 (#177;3.76)
|
0.9792 (#177;0.72)
|
44.66 (#177;31.41)
|
Source : Collecte Août- Octobre
2009
L'analyse de ce tableau montre que les superficies
disponibles pour l'agriculture sont plus grandes pour les
ménages dirigés par les hommes que pour les ménages
dirigés par des femmes. Les hommes disposent donc de
3.90 (#177;0.30) ha tandis que les femmes ont en moyenne une
superficie totale cultivable de 1.20 (#177;0.23) ha. Le riz est cultivé
par les femmes .à 64.38 (#177;7.5)% tandis que les
hommes n'occupent que 42.87 (#177;2.41) de leur superficie totale
.
disponible. Les femmes occupent plus de leurs superficies
disponibles pour la culture du riz que les hommes. 44.66% des superficies
disponibles sont utilisées pour la culture du riz.
La main d'Suvre
D'une façon générale, dans la
commune de Malanville, pour la production du riz, trois (03)
types de main d'Suvre sont utilisés : la main d'Suvre familiale,
la main d'Suvre salariée et l'entraide. La dominance de
l'un ou l'autre des types de main d'Suvre dépend du village et
des opérations culturales. La figure 5 présente les
proportions de chaque type de main d'Suvre dans
l'échantillon étudié.
36%
12%
52%
MOF : Main d'Suvre
Familiale
MOS : Main d'Suvre salariée MOE :
Entraide
Figure 6 : Proportion des types de main d'Suvre
Source : Collecte Août- Octobre 2009
Cette figure montre que la main-d'Suvre familiale est
dominante dans la commune de Malanville pour la culture du riz et occupe en
moyenne 52 % de la main d'Suvre totale utilisée au niveau des
exploitations étudiées. La main d'Suvre familiale est
utilisée pour toutes les opérations culturales et de
transformation post-récolte, mais surtout pour le nettoyage des canaux,
la préparation de la pépinière, l'épandage
d'engrais et le désherbage. Elle est suivie de la main-d'Suvre
salariée avec en moyenne 36 % de la main-d'Suvre totale dont le
degré d'utilisation varie en fonction du nombre d'actifs par
exploitation rizicole. Elle est surtout utilisée pour le repiquage, le
labour, le planage, la récolte, le battage, le vannage et le transport
du paddy. La main-d'Suvre d'entraide, dans une moindre mesure, intervient
surtout pour le désherbage et la récolte. La main-d'Suvre
salariée est rémunérée à la tâche et
varie en fonction des opérations et des périodes culturales. Le
prix moyen de l'Homme-jour (HJ) est de 2025 Fcfa. Comparativement au prix moyen
de l'Homme-jour (HJ) à Gogounou qui est de 1033,33 Fcfa (Chanou 2007),
le prix sur le périmètre est élevé surtout à
cause du niveau avancé de mécanisation et de la rareté de
la main-d'Suvre salariée. Cette rareté pourrait se justifier par
le caractère cosmopolite de la commune de Malanville et surtout par les
travaux de réhabilitation en cours sur le périmètre et qui
absorbent une grande partie de la main-d'Suvre potentielle.
Parmi les opérations culturales effectuées, le
désherbage est l'activité qui nécessite la plus importante
quantité de travail avec une moyenne de 24,95 (#177;8,41) HJ/ha. Il est
suivi du battage 22,54 (#177;9,27) HJ/ha, de la récolte 21,42
(#177;8,07) HJ/ha, du repiquage 7,8 (#177;3,16) HJ/ha et du labour 4,89
(#177;3,05) HJ/ha. Au total, il faut 98.729 (#177;18,06) HJ/ha en moyenne pour
exécuter toutes les activités inhérentes à la
production du riz paddy à Malanville.
Le diagramme de la figure 6 montre le coût moyen des
différentes opérations culturales de la production du riz
à Malanville par 0.25 ha.
12000
10000
8000
4000
6000
2000
0
Figure 7 : Coût moyen des opérations
culturales en riziculture Source : Collecte Août- Octobre
2009
A l'analyse de ce diagramme, nous remarquons que
l'opération la plus coûteuse dans la production
du riz est le désherbage. Il s'agit d'une opération qui mobilise
beaucoup de temps et de ressources. La récolte, le
labour et le défrichement sont aussi des opérations
importantes, grosses consommatrices de budget.
Le capital
Matériels de production
utilisés
Beaucoup de matériels interviennent dans la
production du riz à Malanville. Certains
matériels, propres à chaque producteur, sont
constitués de houes, faucilles, râteaux, machettes,
pelles, pioches, tonneaux, bâches, bSufs de trait, ânes et
constituent le capital fixe. Sur le périmètre
par exemple, les outils appartiennent à l'UGPPM; il s'agit des
motoculteurs, des tracteurs, des vanneuses, des aires de
séchage, des groupes électrogènes, des
électropompes& La grande majorité des
matériels de l'UGPPM et quelques matériels des exploitants sont
des dons chinois. Au niveau du CeRPA, grâce au Programme
de Promotion de la Mécanisation Agricole, des
tracteurs, motoculteurs sont mis à la disposition des producteurs qui le
désirent. Ainsi, ces derniers peuvent louer ces
matériels pour leurs propres champs.
Ces facteurs d'accompagnement font aussi partie des
mesures qui ont favorisé un accroissement des
emblavures de riz.
Beaucoup de pièces de rechange sont également
fournies par les Chinois en vue de la maintenance de ces matériels. Les
matériels de l'UGPPM sont utilisés pour des prestations de
service de labour, de planage, de vannage. Pour les exploitants, le petit
matériel3 est amorti après trois ans, le grand
matériel4 est amorti après dix (10) ans et la
motopompe est amortie au bout de cinq (5) ans. Pour les bSufs, on ne parlera
pas d'amortissement mais il a été tenu compte de leur
alimentation. Cette alimentation est essentiellement constituée par les
résidus de récolte et pendant qu'ils s'alimentaient, leur
déjection participe à relever le niveau de fertilité des
parcelles.
Semences
Les variétés de riz utilisées sont toutes
des variétés améliorées. Il s'agit de Adny 11,
Berrys 21, Inaris 88, Irat 127 et récemment Nerica V35. De toutes ces
variétés, l'Irat 127 s'est révélée la plus
performante, avec un rendement allant jusqu'à six (6) tonnes à
l'hectare. Les souches de semences utilisées sont pour la plupart
distribuées par l'UGPPM. En contrepartie l'UGPPM reçoit, à
la récolte, une quantité de riz paddy au prorata de la
quantité de semence reçue. Les autres producteurs qui ne sont pas
sur le périmètre reçoivent ces semences du CeCPA
gratuitement. Néanmoins, 38,9 % des exploitants utilisent des souches
vieilles qui sont issues des récoltes précédentes, ce qui
diminue la performance ou la vigueur des plants et affecte de facto le
rendement.
Dans les conditions d'exploitation rizicole sous irrigation
à Malanville, la quantité de semences conseillée par la
vulgarisation est de 80 kg/ha. Mais la dose moyenne de semis pratiquée
est de 89.65kg/ha (#177;20,93). Pour les exploitants, il est souhaitable
d'augmenter la quantité de semence pour réaliser la
pépinière et pouvoir en récupérer la
quantité voulue pour le repiquage ; il est préférable
d'avoir plus de plants à repiquer que d'en manquer.
Engrais
Tous les exploitants rizicoles utilisent de l'engrais pour
intensifier leur production. Ils reçoivent l'engrais du CeCPA en
début de saison. Le nombre de sacs reçus (NPK et/ou urée)
équivaut au nombre de sacs de riz paddy de 84kg à rembourser
à la récolte sur le périmètre rizicole de
Malanville. Les autres producteurs qui ne sont pas sur le
périmètre prennent les sacs d'engrais au prorata de leurs
emblavures. A la fin de la saison de production, ils payent les redevances au
CeCPA.
3 Houe, bâche en sacs d'engrais, faucille,
coupe-coupe, râteau, ligne de base, pelle.
4 Tonneau, bâche de camion, charrue,
charrette.
Lorsqu'un retard est constaté dans l'approvisionnement
en engrais, les producteurs vont s'en procurer sur le marché à
Malanville ou au Nigéria. Ces biens reviennent un peu plus chers mais
ils disent qu'ils n'ont pas le choix. Si cela ne se faisait pas, les plants
vont simplement mourir progressivement. Cela affecterait le rendement et leurs
niveaux de revenus. La dose moyenne d'utilisation d'engrais obtenue dans
l'échantillon étudié est de 397 Kg/ha dont 205kg/ha
(#177;69,14) de NPK et 192kg/ha (#177;63,23) d'urée. La dose
pratiquée pour l'urée est largement supérieure à la
dose recommandée (100 Kg/ha). Cette surdose pourrait s'expliquer par la
baisse progressive de la fertilité des sols, ce qui oblige les
producteurs à augmenter la dose d'engrais afin de maintenir constant le
rendement ou d'obtenir un rendement très fort. Cependant, cette surdose
observée a beaucoup de conséquences environnementales. Cet
état de choses contribue à la pollution des cours d'eau et de la
nappe souterraine (PDC, 2004). En effet l'excès d'eau sur le
périmètre par exemple est drainé dans le fleuve Niger ;
cela entraîne sans doute des externalités négatives en
affectant la vie ainsi que la diversité des nombreux êtres qui y
vivent.
4.2.2 Financement de l'activité rizicole
Les sources de financement agricole peuvent être
décomposées en deux groupes principaux : les ressources propres
et les sources extérieures. Le financement d'origine externe peut
provenir de deux sources, les circuits officiels et les sources informelles de
crédit. Les sources informelles de crédit sont constituées
par des personnes physiques. Ces personnes peuvent être des parents ou
des proches et des usuriers qui ont pour métier de prêter de
l'argent à court terme et à un taux d'intérêt
élevé. Dans l'échantillon étudié, seulement
41.7 % des exploitants ont eu accès au crédit. Tous ces
crédits ont été obtenus de sources formelles auprès
des IMF de Malanville. Certains producteurs font de façon informelle des
prêts sans intérêt chez des parents ou des proches.
Cependant, sur le périmètre rizicole de Malanville, en
début de saison les coûts relatifs à l'exécution du
labour, du planage, à l'achat des semences, des engrais sont
supportés par le bureau de l'UGPPM pour les exploitants qui le
désirent; les coûts liés à la fourniture de l'eau
sont systématiquement supportés par le bureau durant la saison
pour tous les producteurs. A la récolte, tous ces coûts
évalués en nombre de sacs sont remboursés par les
exploitants.
4.2.3 L'eau dans la production rizicole dans la commune de
Malanville
Nous considérerons dans cette analyse deux (02) grands
systèmes. Il s'agit du périmètre rizicole de Malanville
qui est une zone aménagée et des autres villages producteurs de
riz qui ne disposent pas d'un aménagement. La gestion de l'eau sur le
périmètre de Malanville est faite par des techniciens
appuyés par les Chinois de la coopération sino béninoise.
Le fleuve Niger est la principale source d'eau utilisée sur le
périmètre rizicole irrigué de Malanville. L'irrigation est
effectuée par un système de pompage de l'eau du fleuve Niger vers
le périmètre rizicole.
Le périmètre dispose d'une station de pompage et
d'une station de drainage qui permet de drainer le surplus d'eau du
périmètre vers le fleuve Niger au besoin.
Au niveau de la station de pompage : les pompes
électriques, alimentées par des groupes
électrogènes, prélèvent l'eau (arrivée du
fleuve par la prise d'eau) du bassin vers le canal principal. Le bassin est
situé juste après la digue de protection qui sépare le
périmètre du fleuve Niger. Du canal principal, l'eau va dans les
canaux secondaires et ensuite dans les canaux tertiaires. Les vannes des canaux
secondaires des zones à irriguer sont ouvertes suivant un calendrier
d'irrigation. Le tour d'eau est de deux et les zones sont irriguées
ainsi de façon périodique.
|
Canal principal d'irrigation
Digue de protection
|
|
Vannes
Photo 1 : Digue de protection et canal
principal du périmètre rizicole de Malanville
Source : Collecte Août- Octobre 2009
Les producteurs du périmètre s'organisent en de
petits sous groupes selon la situation de leurs parcelles par rapport aux
canaux de distribution de l'eau. Le but de ce regroupement est de gérer
au mieux (d'une façon relativement équitable) la distribution de
l'eau sur leurs diverses parcelles.
La plupart des Groupements Mutualistes des Producteurs (GMP)
disposent d'un gardien qui est choisi en début de saison parmi les
exploitants. Pendant les heures d'irrigation, le gardien s'assure d'une bonne
distribution de l'eau sur les parcelles des exploitants de son GMP en ouvrant
ou en fermant les vannes (en sable) donnant accès aux parcelles. Il
s'agit des vannes des canaux tertiaires (canaux secondaires-parcelles).
L'ouverture ou la fermeture des vannes est fonction des besoins des parcelles.
Il a été défini sur le périmètre que chaque
parcelle est irriguée deux à trois fois par semaine. Les
parcelles sont regroupées en zone de parcelle et reçoivent
périodiquement de l'eau. De toutes les façons, une lame d'eau de
5cm doit être maintenue dans les casiers rizicoles. A la récolte,
le gardien reçoit par exploitant et par parcelle une bassine5
de 12kg environ. Certains exploitants préfèrent
rémunérer les gardiens en espèce et cette somme varie
entre 250 et 1000 F Cfa. Sur le périmètre, 87 % des exploitants
ont eu recours au service d'un gardien dont 92 % les ont payés avec des
bassines de riz paddy et 8 % en numéraire.
A la récolte, chaque exploitant paye une redevance pour
l'eau au bureau de l'UGPPM. La redevance est normalement proportionnelle
à la superficie de la parcelle exploitée et est de trois (03)
sacs de riz paddy pour une superficie de 0,25 ha soit 12 sacs à
l'hectare. Mais compte tenu de la panne des groupes électrogènes
enregistrée au cours de certaines saisons de production, cette
proportionnalité peut ne pas se respecter. Ainsi, la redevance est
souvent revue à la baisse pour les producteurs n'ayant pas
effectué une bonne récolte. Ces redevances permettent d'amortir
les infrastructures d'irrigation et de pourvoir à leur
renouvellement.
En dehors de la fourniture d'eau par la station de pompage du
périmètre, 18,3 % des exploitants possèdent ou louent des
motopompes pour irriguer leurs parcelles. Ils disposent de forages
réalisés près des parcelles. Ceci est confectionné
par les producteurs exigeants en vue de subvenir aux besoins des plantes
lorsque le moteur de distribution de périmètre est en panne. Une
autre raison de cet état de choses est que certains producteurs
supposent que l'eau à eux accordée n'est pas toujours suffisante.
Ces ouvrages leur permettent de faire un complément hydrique.
ENCADRE 1
« Il vaut mieux avoir des forages aussi, étant
donné que le coût de mise en place n'est pas élevé.
Cela m'évite des surprises causées par ce moteur qui peut tomber
en panne à n'importe quel moment. En plus, je suis plutôt encore
plus sûr de la quantité d'eau que reçoivent mes plants
lorsqu'il ne pleut pas pendant longtemps ».
|
5 Le coût d'une bassine de riz paddy est
évalué à 1500 Fcfa
Dans le présent travail, le coût de l'eau a
été estimé en prenant en compte les redevances
payées pour l'eau, le coût du gardiennage, le coût
d'entretien et/ou de location de motopompe, le coût du carburant et le
coût d'huile à moteur ou à vidange ; soit la formule :
Coût eau = coût (redevance +
gardiennage + entretien motopompe + location motopompe +
carburant + huile a
moteur ou a vidange).
Les producteurs du périmètre irriguent en moyenne
leurs parcelles pendant 39 (#177;8.03) jours en saison des pluies et 37.50
(#177;3.41) jours en saison sèche compte tenu du calendrier.
ENCADRE 2
Je peux vous assurer que cette histoire de forages
gratuits ne nous intéresse pas ici. De toutes les façons, nous
préférons faire le riz pluvial. Cela est beaucoup plus rentable
et nous évite certaines maladies.
Au niveau des terres qui ne disposent pas
d'aménagements hydro agricoles formels comme le périmètre,
l'apport en eau se fait de plusieurs manières. Certains producteurs
disposent de forages et d'autres s'approvisionnent par la pluie en eau
complémentaire. Le niveau de l'eau dans le sol varie selon la nature et
la structure du sol. Sur les sols à forte hydromorphie, la nappe se
retrouve très proche. Les producteurs avec l'aide de quelques
techniciens réalisent des forages et s'équipent en
matériels de pompage (motopompes, tuyaux en PVC). D'autres mettent en
place des puits tubés et irriguent leurs champs rizicoles. Il est
à noter qu'il y a eu une multiplication des producteurs disposant de
cette infrastructure grâce à l'appui du PUASA. Ce programme mis en
place par l'Etat a réalisé depuis 2006 et gratuitement des
forages sur les parcelles rizicoles des producteurs de la commune de
Malanville. Cet appui à été fait uniquement pour les
producteurs appartenant à un groupement de riziculteurs. Certains
producteurs compte tenu de leurs inaptitudes à intégrer un
groupement n'ont pas eu ces infrastructures. D'autres producteurs encore ne
voulaient pas de ces infrastructures bien qu'elles pourraient améliorer
leur niveau de rentabilité et leurs revenus. Ces producteurs supposent
que la riziculture de type pluvial reste le plus rentable sur tous les plans.
Voilà les propos tenus par un certain nombre de paysans d'un village qui
est divisé sur le plan politique. Ceci explique les raisons de la
décision de disposer ou non d'un forage.
Les producteurs irriguent leurs parcelles selon le niveau
d'humidité du sol et les besoins des plantes définis de
façon empirique. En saison sèche, ils irriguent en moyenne
pendant 78.12 (#177;4.81) jours tandis qu'en saison hivernale, le nombre moyen
de jours d'irrigation est de 31.046 (#177;25.24) jours. Nous remarquons que le
nombre de jours d'irrigation varie selon la saison. En saison sèche, les
besoins de la plante sont plus grands ; le nombre de jours accroît pour
favoriser l'atteinte des objectifs de production
Forage
Tube en PVC
.
Photo 2 : Forage pour riziculture dans le
village de Tomboutou / Commune de Malanville Source :
Collecte Août- Octobre 2009
Le tableau suivant présente le nombre moyen de jours
d'irrigation par système
Tableau 6 : Digue de protection et canal
principal du périmètre rizicole de Malanville (SP : Saison des
pluies ; SP : Saison sèche)
Nombre de jours Nombre de jours
d'irrigation SP d'irrigation SS
PRM 39 (#177;8.03) 37.50 (#177;3.41)
Hors PR 31.04 (#177;25.24) 78.12 (#177;4.81)
Total 32.37 (#177;23.44) 27.04 (#177;33.741)
Source : Collecte Août- Octobre
2009
Le nombre moyen de jours d'irrigation est plus
élevé en saison des pluies (SP) qu'en saison sèche (SS).
On pourrait donc penser que les producteurs irriguent encore plus en saison des
pluies malgré la pluie. Ce n'est pas le cas.
En effet, la différence dans ces valeurs s'explique par
le fait que tous les producteurs produisent le riz en saison des pluies. En
saison sèche, 43.3% des producteurs produisent le riz. Le nombre de
jours d'irrigation en saison sèche est donc calculé à
partir de ces producteurs. De plus, certains producteurs produisent le riz
uniquement par apport des eaux des précipitations.
Le nombre de jours d'irrigation sur le périmètre
est défini par les techniciens ayant en main la gestion de la station de
pompage. Dans les villages, les producteurs irriguent en moyenne trois fois par
semaines en saison sèche. En saison des pluies, la fréquence
d'arrosage dépend de la périodicité des pluies. Lorsque la
pluie n'apporte pas de l'eau dans les casiers, le producteur irrigue son champ.
D'une façon générale, il est difficile pour les
producteurs de quantifier l'eau reçue sur la parcelle par jours
d'irrigation. Il est cependant certains qu'avant la fumure, les producteurs
n'irriguent plus leurs champs. Juste après la floraison, les producteurs
arrêtent l'irrigation.
Système de culture du riz
La production du riz dans la commune de Malanville se fait en
deux saisons au cours de l'année :
- la saison hivernale de juin à octobre
- la contre saison de janvier à mai.
Cette section se propose de décrire les opérations
inhérentes à la culture de riz.
Opérations culturales et organisation du
travail
La préparation du terrain :
Elle commence en général la fin du mois de
janvier par le curage des canaux d'irrigation et de drainage, la
réalisation des diguettes. Sur le périmètre, les portions
communes des canaux sont nettoyées en groupement alors que chacun
s'occupe de la portion qui dessert son champ. Il consiste au nettoyage
des abords des canaux et au curage de ces derniers. Après le curage
des canaux, chaque exploitant nettoie sa parcelle.
Pendant ce temps, une portion de la parcelle est
préparée pour recevoir la pépinière jusqu'en
début février. Celle-ci est entretenue tout au long de son
existence.
|
|
Diguettes
Casier rizicole
|
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Photo 3 : Diguettes des parcelles de riz,
Bodjécali / Commune de Malanville Source :
Collecte Août- Octobre 2009
Le labour et le planage :
Le labour est effectué en février. 38% des
exploitants étudiés possèdent leur propre
équipement d'attelage pour effectuer le labour. Certains exploitants
rizicoles effectuent un labour à plat sur sol humide6 et
à une profondeur d'au moins 10 cm par la traction animale et d'autres
font le labour en retournant manuellement le sol avec la houe.
Les producteurs ne disposant pas d'équipement de labour
louent les paires de bSufs. Après le labour, les champs sont
nivelés, planés et ensuite repiqués.
Labour d'un
casier rizicole
Mise en boue du casier rizicole
Photo 4 : Labour et mise en boue,
Périmètre de Malanville / Commune de Malanville
Source : Collecte Août- Octobre 2009
Le nivellement et le planage sont effectués pour 25,7%
des exploitants avec les motoculteurs loués au CeCPA; 42,9 % des
exploitants les réalisent avec leurs bSufs et la herse ; le reste fait
cette opération de façon manuelle.
Le repiquage :
Il se fait au jugé de la ligne de base. Les
écartements ne correspondant toujours pas à
ceux
recommandés (15cm sur ligne et 20cm entre ligne). Pour les
exploitants, les mesures prennent
6 Trois jours avant le labour, la parcelle est irriguée
afin de faciliter le labour
trop de temps encore que le repiquage est souvent fait par les
ouvriers qui sont souvent majoritairement des jeunes. Le repiquage est
effectué à la fin du mois de février et en début du
mois de mars. Le repiquage est réalisé 15 à 30 jours
après l'installation de la pépinière.
Les opérations d'entretien sont constituées de
l'épandage, du désherbage, et de l'irrigation. Ces
activités se font de façon progressive. Le désherbage se
fait deux fois au cours de la production. C'est une opération qui permet
d'assurer une bonne croissance des plantes en éliminant les adventices.
L'irrigation se fait selon chaque système. Mais il n'y a pas vraiment
une forte réglementation selon les besoins en eau des plants. L'eau est
envoyée sur la parcelle dès que la pluie ne vient pas
régulièrement en saison des pluies mais est
systématiquement distribuée en saison sèche.
Photo 5 : Opération de repiquage,
Périmètre de Malanville / Commune de Malanville
Source : Collecte Août- Octobre 2009
Fumure et lutte contre les oiseaux granivores :
Le NPK est utilisé 1 à 3 jours après le
repiquage, quant à l'urée elle est utilisée au
début de l'épiaison, soit 45 jours après le repiquage.
Deux (02) désherbages sont réalisés sur
le périmètre pour éviter l'envahissement des parcelles par
les adventices. C'est l'opération culturale la plus fastidieuse et elle
s'effectue soit avec la houe soit à la main et consiste à
arracher les mauvaises herbes des casiers rizicoles.
La chasse aux oiseaux commence lorsque les graines sont en
cours de formation. Au stade laiteux surtout, les oiseaux viennent vider les
panicules de leurs contenus, ce qui affecte considérablement le
rendement. Cette phase de chasse aux oiseaux est importante parce qu'elle
permet de maintenir les panicules. On aurait des panicules sans graine de riz
si cette phase n'est pas rigoureusement suivie.
Notons que tout au long du développement du riz, les
parcelles sont régulièrement irriguées.
Ces irrigations
d'entretien se déroulent suivant un calendrier pré-établi
en début de saison et
prennent fin deux ou trois semaines avant la récolte sur
le périmètre. Cependant, ces irrigations se font de façon
aléatoire et continuent dans les autres champs hors
périmètre.
La récolte a lieu à la maturité
complète et consiste à couper avec une faucille les tiges lorsque
les panicules virent au jaune pâle.
Les opérations post-récoltes :
Les opérations post-récolte concernent le
battage, le ramassage du paddy, le transport, le séchage et le vannage,
le stockage du paddy dans des sacs de 84 kg en vue de la vente. Après la
récolte, les gerbes sont mises en tas et battues. Deux (02)
méthodes de battage sont actuellement utilisées.
La première, actuellement rare, utilise les batteuses
motorisées et la deuxième, la plus utilisée, se sert des
tonneaux vides et des tapis du sol. Cette dernière consiste à
battre les épillets des plants contre un tonneau déposé
sur des bâches de camions ou faites avec des sacs d'engrais. Ensuite, les
graines de paddy sont ramassées, ensachées et transportées
vers l'aire de séchage. Le paddy, une fois sur les aires de
séchage, est débarrassé des débris
végétaux et étalé pour être
séché. En ce qui concerne le vannage, le paddy
séché est passé à la vanneuse afin de le
débarrasser des débris restants et des coques sans graines
(ovules avortés). Le paddy vanné est ensuite ensaché,
transporté et stocké dans les magasins.
Opérations de vannage et de séchage :
Le riz est vendu paddy dans des sacs de 84 kg. L'ONASA
s'organise ensuite pour décortiquer le riz et l'ensacher. Dans les deux
grands magasins du périmètre par exemple, on retrouve quatre
à six petites décortiqueuses. Toute la récolte de la
commune vendue à cette structure d'appui à la
sécurité alimentaire est ramenée dans ces magasins.
La figure suivante fait un résumé du système
de production et de gestion du riz dans la commune de Malanville.
Production du riz sur le périmètre rizicole
de
Malanville.
Zone aménagée pour la production
des
cultures irriguées.
Irrigation totale avec maîtrise de
l'eau
Production du riz dans les villages suivant les
divers
systèmes de production existants. Riz
des bas fonds inondé ou
riz pluvial. Irrigation
partielle ou inexistante
Constitution par village du stock de riz
paddy,
récolté, vanné et ensaché dans des sacs
de 84
Kg.
Constitution du stock du ménage. Ce
stock est soit
décortiqué et consommé
ou vendu au Nigéria
à un prix variant
entre 12500 et 13800 F CFA/sacs
Organigramme :Organi gramme de la
production du riz à Malanville Source : Collecte
2009
Achat des stocks de riz paddy disponible par
village par
l'ONASA à 15000 F CFA/Sac. Il
s'agit d'une collecte du riz dans toute
la
commune.
Séchage du stock obtenu pour s'assurer du
niveau
d'humidité du riz
Deuxième vannage du riz paddy afin
d'enlever tous les
débris pouvant affecter la
décortiqueuse.
Commercialisation du riz sur le marché
par
l'ONASA.
Label : Riz du Bénin
Décorticage du riz dans les magasins
de l'ONASA et
ensachement dans
plusieurs types de sacs
ChapiTRE 5 : ANaLysE DEs sysTèmEs DE pRoDucTioN
RizicoLE DE La commuNE DE MaLaNviLLE
L'analyse des systèmes de production se fera à
trois niveaux. Il s'agit de :
- la caractérisation des types d'irrigation afin de
définir les systèmes de production; - l'analyse de la
rentabilité financière des systèmes de production puis
de
- l'analyse des liens existants entre le rendement des
systèmes de production et les types/systèmes d'irrigation.
5.1 Caractérisation des types d'irrigation et
des systèmes de production rizicole
Nous définissons le système/type d'irrigation
comme un ensemble d'éléments permettant l'apport de l'eau d'une
source vers les plantes. D'une façon générale, il existe
deux grands types d'irrigation : l'irrigation gravitaire et l'irrigation par
aspersion. L'irrigation gravitaire est un système d'apport d'eau
à la plante qui consiste à utiliser la topographie du sol
(pente). Cette méthode nécessite la réalisation des canaux
d'irrigation en tenant compte de la pente du milieu.
L'irrigation par aspersion peut être subdivisée
en deux sous groupes ; l'irrigation par aspersion à haute pression et
l'irrigation par aspersion à basse pression. D'autres auteurs
distinguent à part entière l'irrigation gravitaire qui est
considérée comme une irrigation par aspersion à faible
pression.
La caractérisation de chaque type d'irrigation passe
par des critères essentiels que sont : le point d'exhaure de l'eau, le
mode de distribution de l'eau et le matériel de distribution de l'eau
sur les parcelles.
Le tableau suivant nous donne les différentes
modalités prises par chaque variable.
Tableau 7 : Forage Variables et
modalités pour caractériser les types d'irrigation
Source : Collecte Août- Octobre 2009
Variables
|
Modalités
|
Points d'exhaure de l'eau
|
Forage
|
Fleuve
|
Mode de distribution
|
Station de pompage
|
Motopompes
|
Matériels de distribution
|
Canaux dimensionnés
|
Tuyauteries (PVC ou autres) et canaux
|
Dans la commune de Malanville, nous avons distingué
deux grands groupes de sites de production : les bas fonds et les plateaux.
Certains bas fonds sont aménagés et disposent
d'aménagement hydro agricoles tandis que d'autres n'en disposent pas. Le
périmètre rizicole de Malanville est une unité de
production du riz constituée de près 574 hectares de bas fonds
inondables aménagés. Le degré d'aménagement de ces
bas-fonds est considérablement différent des autres bas fonds. Le
périmètre dispose d'un aménagement permettant un drainage
de l'eau vers le point d'exhaure si la quantité d'eau est trop
élevée. Les autres systèmes ne disposent pas
forcément de ces particularités. Pis, la plupart des producteurs
du plateau ne dispose d'aucun système artificiel d'apport en eau. Nous
remarquons qu'il existe une diversité de systèmes d'irrigation
dans la commune. On pourrait donc dire que les systèmes d'irrigation
dans la commune de Malanville ne sont pas les mêmes.
Pour tester la première hypothèse,
Posons :
Ho : Le système d'irrigation utilisé
pour la production du riz dans la commune de Malanville n'est pas
homogène ; contre
H1 : Le système d'irrigation utilisé pour la
production du riz dans la commune de Malanville est homogène.
L'Analyse en Composante Principale avec le logiciel SAS a
été réalisée pour tester cette hypothèse. Il
s'agit d'une technique descriptive permettant d'étudier les relations
qui existent entre des variables quantitatives ou qualitatives, sans tenir
compte, a priori, d'une quelconque structure, ni des variables, ni des
individus.
Tableau 8 : Forage Tableau des valeurs
propres et proportion d'informations concentrées sur les axes
Source : Données Août-
Octobre 2009
Axe
|
1
|
2
|
3
|
Eigenvalue
|
2.79192675
|
0.20807325
|
0.000000
|
Difference
|
2.58385349
|
0.20807325
|
.
|
Proportion
|
0.9306
|
0.0694
|
0.000000
|
Cummulatitve
|
0.9306
|
1.0000
|
1.0000
|
Nous pouvons remarquer que la première composante
explique 93.06% des informations de départ et qu'avec deux axes, nous
arrivons déjà à expliquer 100% des informations contenues
dans les variables initiales, ce qui est suffisant pour garantir une
précision d'interprétation du tableau de départ. En
observant la courbe exprimant les valeurs propres en fonction du nombre de
composantes, nous retenons deux composantes pour l'interprétation des
résultats. Ces composantes étant retenues, examinons les
corrélations de ces composantes avec les autres variables.
Tableau 9 : Corrélations entre
variables Source : Données Août- Octobre
2009
|
Factor 1
|
Factor 2
|
Point d'exhaure
|
0.92504
|
0.37987
|
Mode de distribution
|
0.98393
|
-0.17857
|
Matériel d'irrigation
|
0.98393
|
-0.17857
|
A partir de ce tableau, on peut noter que toutes les trois
variables sont bien représentées sur le 1er axe avec des
coefficients de corrélation de 0.92, 0.98, 0.98. On peut en
déduire que le premier axe suffit pour un bon résumé de
l'information de départ. Ces variables sont donc positivement
corrélées avec le premier axe.
L'analyse de la carte factorielle nous a donné cinq (3)
groupes homogènes (Voir annexe n°1). Ainsi, nous distinguons deux
groupes de systèmes d'irrigation : le système gravitaire par
station de pompage et le système par motopompes. A cela s'ajoute le
groupe des ménages qui n'ont pas un système d'irrigation. Ces
ménages font du riz pluvial.
Le tableau suivant présente une synthèse des
combinaisons ayant conduit à ce regroupement.
Tableau 10 : Systèmes
d'irrigation Source : Données Août-
Octobre 2009
Groupes Systèmes
|
1
|
2
|
Système Gravitaire Utilisant la station
de pompage
|
Fleuve Station Canaux
|
Forage Gravitaire Canaux
|
Système gravitaire utilisant les motopompes
|
Forage Motopompes Tuyauteries
|
Fleuve Motopompes Tuyauteries
|
Pas d'irrigation
|
-- -- --
|
|
En conclusion, nous acceptons la première
hypothèse. Le système d'irrigation dans la commune n'est pas
homogène. On distingue deux systèmes d'irrigation utilisés
pour la production du riz.
Cependant, il faut préciser que seul le système
d'irrigation gravitaire est utilisé dans la commune. Mais il porte deux
variantes, l'une utilisant les motopompes et l'autres la station de pompage. La
différence se trouve au niveau de la puissance et de la capacité
de refoulement de chaque système. L'efficacité des
systèmes aussi est un élément caractéristique de la
différence. La nature des canaux est différente. Cela implique
que le rendement hydrique est meilleur sur le périmètre que dans
les villages. Le rendement hydrique est le rapport entre la quantité
d'eau reçue sur la parcelle et celle refoulée par la station.
Ces divers systèmes d'irrigation se pratiquent sur
différents types de sol. L'ensemble constitué par le
système d'irrigation, le système de culture et le type de sol
constitue le système de production. Les travaux d'Adégbola et
Sodjinou, 2003 distinguent essentiellement cinq types de système de
production rizicole dans le nord est du Bénin. Ils précisent
qu'on retrouve trois systèmes de production dans la commune de
Malanville. Le système de riziculture irrigué avec maîtrise
totale de l'eau sur le périmètre de Malanville, le système
de riz inondé dans les bas-fonds non aménagés et le
système pluvial strict ont été décrits. La FAO
classe les systèmes de production rizicole selon le mode d'alimentation
hydrique de la plante. A cet effet, il distingue les types de riziculture
suivant :
· Riziculture avec submersion
o Riziculture de mangrove
o Riziculture d'eau douce
o Riziculture avec maîtrise de l'eau
o Riziculture sans maîtrise de l'eau
· Riziculture sans submersion
o Riziculture pluviale stricte
o Riziculture de nappe
Dans le cas de notre étude, selon les types d'irrigation
observés et en faisant référence aux travaux de
Faladé 2003, nous définissons trois systèmes de production
rizicole. Il s'agit de la :
· Riziculture totalement irriguée (présence
en permanence de l'eau dans les casiers rizicoles, possibilité de
drainage de l'eau en cas d'inondation : maîtrise totale de l'eau)
· Riziculture partiellement irriguée (arrosage
saisonnier, maitrise partielle de l'eau)
· Riziculture strictement pluviale
Le tableau 11 présente les proportions des producteurs qui
s'adonnent à ces types de riziculture.
Tableau 11 : Répartition des
ménages par type de riziculture
Systèmes de Proportions Types de sols Villages
production des ménages
Riz totalement irrigué 22.8 % Bas-fonds
Périmètre/Bodjécali
(S1)
Riz partiellement 53.3% Bas-fonds/Plateau Tomboutou.Garou
irrigué (S2) tédji/Garou/Bodjécali
Riz pluvial (S3) 23.9% Plateau/Bas-fonds Banitè/Garou
tèdji
Source : Données Août-
Octobre 2009
La riziculture de bas-fonds, partiellement irrigué (riz
inondé) est pratiquée à 53.3%. La plupart des producteurs
ne maîtrisent pas parfaitement l'eau dans le cycle de production du riz.
Ils arrosent le riz dès que la pluie est faible en saison hivernale. En
saison sèche, pour ceux qui produisent le riz, l'irrigation est faite
sans tenir compte des besoins en eau de la plante. Le riz pluvial est fait
à 23.9% sur les plateaux et quelques bas fonds. Le riz totalement
irrigué est mis en place sur le périmètre de Malanville
où toutes les infrastructures d'irrigation fonctionnent et sont
régulièrement suivies par les techniciens. Ici, la
quantité d'eau servie par zone de production est définie et
connue par tous. Les schémas suivant montrent les deux types de
systèmes d'irrigation gravitaire existant dans la commune de
Malanville.
Schéma du système d'irrigation gravitaire
rencontré sur le périmètre
Station
de
pompage
Casier rizicole
Canal secondaire de la zone 1
Canal secondaire de la zone 2
Légende
|
|
|
|
Limite de parcelle Canal de drainage Canal secondaire de
distribution
Diguettes
Digue de protection
Vannes d'entrée d'eau sur parcelle
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dans ce premier système, l'eau est pompée du
fleuve Niger par la station de pompage. Elle est ensuite distribuée dans
les zones de parcelle. Chaque lot de parcelle constitue une zone qui a un canal
secondaire. La tour d'eau est de 2 à 3 fois par semaine. Le canal
principal dispose de vannes qui permettent le control du débit allant
vers chaque zone.
Schéma du système d'irrigation rencontré
dans les villages de la commune de Malanville
Légende
|
|
Limite de parcelle
Tuyau en PVC
Canal secondaire de distribution Diguettes
Vannes d'entrée d'eau sur parcelle Forage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dans ce cas de figure par contre, l'eau est pompée du
forage ou d'une autre source superficielle. Elle est ensuite emmenée
dans le seul canal principal par un tuyau en PVC. Les casiers sont ainsi
irrigués.
5.2 Analyse de la rentabilité financière
des systèmes de production
L'objectif de cette analyse est de comparer les différents
systèmes de production entre eux.
Ce paragraphe analyse le revenu issu de la production rizicole
selon chaque saison et selon le système de production.
Le tableau n° 12 présente le compte
d'exploitation des ménages étudiés pendant la saison
hivernale. Nous précisons que la plupart des producteurs cultivent le
riz au cours de cette saison.
Tableau 12 : Compte d'exploitation rizicole
Source : Données Août- Octobre 2009
Eléments du compte d'exploitation
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Coût production (A)
|
246350
|
1054500
|
421000
|
117647.818
|
Rendement /ha
|
2016.00
|
5712.00
|
3702.5
|
658.81
|
Revenu Brut (B)
|
0.00
|
1020000
|
658170
|
127246
|
|
|
|
|
|
Revenu net (B)-(A)
|
-334000
|
584000
|
237300
|
162749
|
Le coût de production moyen du riz dans la commune de
Malanville, quels que soit la saison et le type de système d'irrigation,
est de 421.000 (#177;11764.81) F CFA /ha avec un revenu net de 237 300
(#177;162749) FCFA/ha.
A ce niveau, nous analyserons le compte d'exploitation selon la
saison de production et les différents systèmes de production,
Saison des pluies
Tableau 13 : Compte d'exploitation rizicole/
Saison des pluies
|
S1
|
S2 S3
|
Coût production (A)
Rendement/ha Revenu brut (B)
|
405000 (#177;15490)
4089.4 (#177;69.32027) 717070 (#177;21259.8)
|
452000 (#177;12650)
3717.0 (#177;62.90) 663750 (#177;11232.4)
|
368000 (#177;14910)
3301.4 (#177;106.939) 589530 (#177;19096.3)
|
|
|
|
|
Revenu net (B)-(A)
|
312340 (#177;23153.5)
|
212160 (#177;17340)
|
221880 (#177;21837.7)
|
Légende
S1 : Système totalement irrigué
S2 : Système partiellement irrigué
S3 : Système du riz pluvial
Source : Données Août-
Octobre 2009
Comparaisons des moyennes.
Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1`u2
Le t calculé du test t de Student est t=3.279 et p =
0.001. Soit pd0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et déduisons
qu'au seuil de 5%, il existe une différence significative entre le
revenu net issu du système n°1 et celui du système
n°2. De plus pd0.01 ; au seuil de 1% le premier système
est plus rentable que le système de riziculture partiellement
irrigué.
Posons H0 :u2=u3 contre H1 : u2`u3
Le t calculé du test t de Student est t= -0.329 et p =
0.743. Soit pe0.05. Nous acceptons l'hypothèse H0 et on en déduit
qu'au seuil de 5%, il n'existe pas une différence significative entre le
revenu net issu du système n°2 et celui du
système n°3 en saison de pluies. Les deux
systèmes (riz partiellement irrigué et riz pluvial) procurent le
même revenu net en saison des pluies. Ce résultat peut être
expliqué par le fait que le niveau de maîtrise de l'eau
diffère considérablement et a un impact sur le rendement. En
effet en saison des pluies, les producteurs ayant le système
n°2 arrosent les parcelles de riz dès qu'il n'y a pas de
pluies. En ce moment, les producteurs faisant du riz strictement pluvial
n'arrosent pas leurs champs. Les besoins hydriques du riz varient
considérablement selon les différentes phases de son cycle. Les
producteurs du riz inondé, en arrosant tout le temps leurs champs
étoufferaient donc le riz pendant certaines phases de son
développement. Ce qui ramène le rendement des deux
systèmes au même niveau. Dans le système avec
maîtrise partielle de l'eau, les paysans essayent juste de maintenir une
certaine quantité d'eau dans les casiers rizicoles. Ils ne tiennent pas
en fait compte de la quantité d'eau pompée ou du cycle
végétatif de la plante.
Les propos rapportés par un producteur sont les suivants
:
ENCADRE 3
« Nous arrosons les champs dès que nous
remarquons que la quantité d'eau est trop faible. Vous savez le riz doit
être en permanence dans l'eau. Mais lorsqu'il y a une grande pluie
capable de maintenir le riz dans l'eau deux à trois jours, on n'arrose
pas Posons H0
ces jours là. ». Nous pouvons donc arroser deux
à trois fois par semaine.
Le t calculé du test t de Student est t= 2.880 et p =
0.005. Soit pd0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 puis nous
déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence
significative entre le revenu net issu du système n°1 et
celui du système n°3. De plus pd0.01 ; au seuil de 1% le
premier système est plus rentable que le système de riziculture
pluvial.
A partir de la comparaison des moyennes du revenu net
réalisé selon chaque type de système de production en
saison des pluies, on conclut que le système de production du riz
irrigué reste beaucoup plus rentable que les deux autres
systèmes. Il n'existe pas une différence significative entre le
riz partiellement irrigué et le riz pluvial en cette saison. Cela est
dû au niveau de maitrise de l'eau dans la production considérant
les besoins hydriques du riz.
Saison sèche
Tableau 14 : Compte d'exploitation rizicole/
Saison sèche
|
S1
|
S2
|
S3
|
Coût de production (A) Rendement/ha Revenu brut
(B)
|
496000 (#177;103800)
4816.0 (#177;296.324) 860000 (#177;52915.0)
|
546000 (#177;43350)
4781.9 (#177;67.42947) 853900 (#177;12041.0)
|
559000 (#177;29060)
4424.8 (#177;60.022) 790140 (#177;1078.4)
|
|
|
|
|
Revenu net (B)-(A)
|
3.63630 (#177;148642)
|
307800 (#177;47332.6)
|
231380 (#177;35620.7)
|
Source : Données Août-
Octobre 2009
Comparaisons des moyennes.
Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1`u2
Le t calculé du test t de Student est t= 3.453 et p =
0.001. Soit p<0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous
déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence
significative entre le revenu net issu du système n°1 et
celui du système n°2. De plus pd0.01 ; au seuil de 1% le
premier système est plus rentable que le système de riziculture
partiellement irriguée en saison des pluies.
Le riz pluvial strict ne se pratique pas en contre saison.
Seuls les systèmes de production irrigués sont mis en place au
cours de cette saison. Nous remarquons que le riz irrigué reste plus
rentable que le riz inondé en saison sèche. Il s'en suit donc que
quelle que soit la saison de production, le riz irrigué à tout
point de vue reste rentable et procure un revenu plus grand que les deux autres
systèmes de production. Cependant, en saison des pluies, la
différence de revenus entre le riz inondé et le riz pluvial n'est
pas significative. Il se pose donc un problème de niveau
d'efficacité chez les producteurs faisnt du riz inondé
(partiellement irrigué). Ces résultats confirment ceux de
Houndékon (1996) et de Faladé (2003) qui ont montré
qu'à tout point de vue, le riz irrigué reste plus rentable et
procure un revenu plus grand au producteur.
5.3 Analyse du lien existant entre le rendement et les
types/systèmes d'irrigation
A partir des tableaux précédents, nous
remarquons une différence entre les rendements de chaque type de
système de production. Nous allons évaluer la nature des
relations entre les rendements et les systèmes d'irrigation. A cet
effet, posons
Ho : La productivité de la terre pour le riz ne
dépend pas du système d'irrigation contre H1 : la
productivité de la terre pour le riz dépend du type
d'irrigation.
Le tableau se présente comme suit : Tableau
15 : Résultats ANOVA
Somme des Ddl Moyenne F Signification
carrées des carrés
Inter-groupes Intra-groupes Total
|
1.307E7 6.46E7 7.769E7
|
2 177 179
|
6537254.504 365076.157
|
17.907
|
.000
|
Source : Données
août-octobre 2009
De l'analyse du tableau, p<0.001, nous rejetons
l'hypothèse H0 et concluons au seuil de 1% que le rendement de la
production rizicole dépend du système d'irrigation.
L'hypothèse H1 est donc vérifiée. Le système
d'irrigation influence fortement le niveau de rendement du riz dans la commune
de Malanville.
Comparaison des rendements selon le système de
production
Posons H0 :u1=u2 contre H1 : u1`u2
Le t calculé du test t de Student est t=3.497 et p =
0.0001. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous
déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence
significative entre le rendement issu du système n°1 et
celui du système n°2. De plus p < 0.01 ; au seuil de
1% le premier système a un rendement plus élevé que le
système de riziculture partiellement irrigué en saison des
pluies.
Posons H0 :u1=u3 contre H1 : u1`u3
Le t calculé du test t de Student est t=6.120 et p =
0.0001. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous
déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence
significative entre le rendement issu du système n°1 et
celui du système n°3. De plus p < 0.01 ; au seuil de
1% le premier système a un rendement plus élevé que le
système de riziculture pluvial en saison des pluies.
Posons H0 :u2=u3 contre H1 : u2`u3
Le t calculé du test t de Student est t=3.519 et p =
0.0001. Soit p < 0.05. Nous rejetons l'hypothèse H0 et nous
déduisons qu'au seuil de 5%, il existe une différence
significative entre le rendement issu du système n°2 et
celui du système n°3 De plus p < 0.01 ; au seuil de
1% le deuxième système a un rendement plus élevé
que le système de riziculture pluvial.
Le rendement du riz irrigué est significativement
supérieur aux rendements des autres systèmes en saison des
pluies. De façon hiérarchique, on retient que le système
de production irrigué a un rendement plus grand suivi du système
du riz inondé puis du riz pluvial qui a toujours un rendement faible.
Les variations du rendement du riz sont expliquées par
le système de production rizicole. Le
système le plus efficace
reste le premier. Cela corrobore les résultats de Adégbola
et
Sodjinou, 2003). Cependant, il est important de préciser que le
niveau de maîtrise de l'eau
dans la production reste un problème, dans le sens
où chaque étape du cycle de développement du riz est
sujette à une certaine lame d'eau qui n'est pas forcément
apportée. La figure suivante présente les quantités d'eau
à apporter au riz lorsqu'il est irrigué.
- Le repiquage se fait à une hauteur de la lame d'eau de 5
cm.
- Juste après le repiquage, il est en fait
recommandé de laisser le riz deux à trois jours sans eaux.
C'est-à-dire qu'il faut drainer la parcelle juste après le
repiquage.
- Ensuite, il faut irriguer et toujours maintenir la lame
d'eau à 5 cm jusqu'à la deuxième ou troisième
semaine après repiquage. Cela dépendra de la planification faite
pour fumer le champ.
- Drainer complètement le champ deux jours avant
l'application de la fumure.
- Irriguer encore et maintenir l'eau à 5 cm environ juste
après la fumure pendant 4 à 5 jours pour rendre efficace son
action.
- Mettre la lame d'eau à plus de 5 cm lors de l'initiation
florale (PI)
- Rebaisser le niveau de la lame d'eau au minimum pour
l'application de l'urée
- Remonter la lame d'eau à 10 cm ou plus (4 ou 5 jours
après PI) jusqu'au stage laiteux. - Drainer complètement la
parcelle et arrêter l'irrigation 15 jours après.
Dans le système traditionnel à Malanville, cette
rigueur n'est pas observée en matière d'irrigation. Cela explique
aussi les grandes variations de rendement observées au niveau des
systèmes de production.
CHApiTRE 6 : ANALysE Du NivEAu DE RisQuEs sANiTAiREs
LiEs A La pRoDuCTioN RiziCoLE DANs LA CoMMuNE DE MALANviLLE
Au niveau des ménages étudiés, nous avons
recensé deux grands types de maladies : les maladies liées
à l'eau et les maladies hydriques. Parlant des maladies liées
à l'eau, seul le paludisme a été identifié. La
bilharziose, les schistosomes et autres maladies cutanées ont
été recensés et regroupés dans le groupe des autres
affections. Nous avons fait une démarcation du paludisme parce qu'il
affecte 80.4% des ménages. Seuls 19 % des ménages ne sont pas
affectés par cette pathologie.
Le tableau suivant présente le nombre moyen de personnes
affectées au cours de la saison de production :
Tableau 16 : Nombre moyen de personnes
affectées par saison de production
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart Type
|
Toutes les maladies
|
0
|
16
|
3.04
|
2.914
|
Paludisme
|
0
|
15
|
2.18
|
2.120
|
Autres affections
|
0
|
13
|
0.86
|
1.937
|
Source : Données Août-
Octobre 2009
A l'analyse du tableau, 3.04 (#177;2.914) actifs agricoles
travaillant dans le riz tombent malades par saison de production. La moyenne
d'actifs agricoles dans le riz dans la commune de Malanville étant de
3.93 (#177;3.766) personnes. Le paludisme affecte 2.18 (2.120) personnes par
saison de production. On en déduit que plus de la moitié des
actifs agricoles sont affectés par le paludisme au cours de la saison de
production. La durée moyenne d'immobilisation des malades est de 5.16
(#177; 2.45) jours.
Comparons donc le nombre de personnes malades par système
de production. Tableau 17 : Nombre moyens de malades
par système de production
Nombre moyen de personnes malades
|
Riz irrigué
|
Riz inondé
|
Riz pluvial
|
Toutes les maladies
|
2.46
|
(#177;0.344)
|
3.40
|
(#177;0.303)
|
2.81
|
(0.504)
|
Paludisme
|
1.88
|
(#177;0.275)
|
2.40
|
(#177;0.239)
|
1.98
|
(#177;0.289)
|
Autres maladies
|
0.56
|
(#177;0.156)
|
1.00
|
(#177;0.210)
|
0.84
|
(#177;0.350)
|
Source : Données Août- Octobre
2009
Comparaison des moyennes du nombre de personnes malades par
saison de production quelle que soit la maladie.
Posons : H0 : =u2 contre H1 :u1`u2
Les résultats du test t donne t= - 1.807 et p(t) =
0.073. p(t) > 0.005 ; nous acceptons l'hypothèse H0 et nous concluons
que les deux moyennes sont significativement égales au seuil de 5%. Le
nombre de personnes malades par saison de production au niveau du riz
irrigué est égale au nombre de personnes malades au niveau du riz
inondé. Les deux systèmes affectent également les actifs
agricoles. Parlant du nombre de personnes atteintes du paludisme, les
résultats du test de comparaison de moyenne donne t= -1.271 et p(t) =
0.206. On conclut au seuil de 5% que le nombre de personnes atteintes du
paludisme au niveau des deux systèmes de production est le
même.
Posons : H0 : =u3 contre H1 :u1`u3
Les résultats du test donne t = -0.569 et p(t) = 0.567.
p(t) > 0.005 ; nous acceptons l'hypothèse H0 et nous concluons que
les deux moyennes sont significativement égales au seuil de 5%. Le
nombre de personnes malades par saison de production au niveau du riz
irrigué est égale au nombre de personnes malades au niveau du riz
pluvial. Cela impliquerait, que le système du riz irrigué et le
système du riz pluvial affectent également les actifs agricoles
travaillant dans la riziculture. De l'analyse, la même remarque se fait
au niveau des malades du paludisme. Au seuil de 5% ; il n'existe pas de
différence entre les deux groupes.
Posons : H0 : = u3 contre
u2`u3
Les résultats du test donne t = 1.030 et p(t) =
0.582. p(t) > 0.005 ; nous acceptons l'hypothèse H0
et nous concluons que les deux moyennes sont significativement égales au
seuil de 5%. Le nombre de personnes malades par saison de
production au niveau du riz inondé est égale au
nombre de personnes malades au niveau du riz pluvial. Cela impliquerait que le
système du riz inondé et le système du
riz pluvial affectent également les actifs agricoles
travaillant dans la riziculture. De l'analyse, la même
remarque se fait au niveau des malades du
.
paludisme. Au seuil de 5%, il n'existe pas de
différence entre les deux groupes.
Nous remarquons qu'il n'existe pas une
différence significative entre le nombre moyen de
personnes atteints d'une quelconque maladie entre les trois groupes de
système de production rencontrés dans la commune
de Malanville. Le nombre d'actifs agricoles tombant malade par
saison de production selon le système n'est pas
significativement différent.
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
|
|
Mal
Pal
Autr mal
|
S1 S2 S3
Figure 8 : Nombre de cas pathologiques par
système de production Source : Données Août- Octobre
2009
Le graphe ci-dessus présente, le nombre de cas de
personnes affectées du paludisme et le nombre de
personnes atteintes d'autres pathologies par système de
production.
On pourrait être tenté d'affirmer que le
système de production du riz inondé cause beaucoup
plus de malades considérant les trois variables. Mais les tests
de comparaison montrent qu'il n'existe pas de
différence significative entre ces différentes moyennes. Quel que
soit le système de production, les nombres de personnes
sont atteintes sont similaires. Les ménages sont tous
victimes des maladies quel que soit leur système de
production.
6.1 Impacts des activités rizicoles et de
l'irrigation sur l'état de santé des exploitants
Les produits phytosanitaires ou zoosanitaires sont très
peu utilisés sur les sites pour la production de riz de bas-fonds. A la
question de savoir les raisons, les exploitants ayant fait l'objet
d'enquêtes soulignent qu'ils n'enregistrent pas d'attaques d'insectes,
d'acariens ou de prédateurs. Signalons également que les
variétés cultivées sont améliorées et sont
résistantes. Il s'agit des variétés NERICA L20 et
BERIX 21. C'est une protection, car les pesticides ou insecticides
sont toxiques pour l'homme et présentent de grands risques pour
l'environnement (Orékan et al. 1998).
En outre, les exploitants ne disposent d'aucun matériel
de protection adéquat pour les activités agricoles de bas-fond.
Le manque criard de bottes fait que les riziculteurs, en permanence au contact
de l'eau, sont sujets à des piqûres de sangsues, et d'autres
insectes aquatiques indésirables. Tout cela les expose aux maladies
dermiques. Malgré cette absence de matériel de protection
adéquat, aucun paysan ne s'est plaint jusque là de morsures de
serpents.
6.2 Moyens de lutte
Plusieurs moyens de protection sont utilisés par les
ménages agricoles pour lutter contre les affections
évoquées surtout contre les moustiques qui sont à
l'origine du paludisme, maladie la plus contractée. En toute
période, saison sèche comme pluvieuse, la plupart des
ménages ayant fait l'objet d'enquête font recours aux
méthodes thérapeutiques modernes ou traditionnelles. Les moyens
de lutte les plus couramment rencontrés sont :
- l'utilisation des moustiquaires imprégnées : 82%
des ménages utilisent cette méthode de prévention.
- l'utilisation des insecticides : les insecticides solides en
spirale communément appelés mosquito, 60% environ des
ménages ; Signalons que cette méthode ne protège pas
complètement contre les moustiques; les ménages profitent du
calme temporaire pour s'endormir. Certains (40% des ménages)
préfèrent ne pas les utiliser à cause des risques de
toxicité.
- l'utilisation des tisanes traditionnelles : cette
méthode demeure la règle générale pour tous les
ménages et la première tentative de guérison. En effet,
des potions préparées avec des écorces, racines ou
feuilles d'arbres sont bues par le malade. Il existe également des
mélanges de feuilles d'écorces et de racines qui sont
utilisés pour laver la tête ou le corps du patient. Certains
prennent en même temps des comprimés tels que le
paracétamol, la chloroquine
sans aller à la consultation dans un centre de
santé. Ces médicaments sont achetés au marché
où ils sont conservés et vendus dans des conditions peu
recommandées par la médecine moderne (exposés au soleil et
à la pluie ou périmés). De plus les moustiques
résistent à la chloroquine.
Notons que les maladies comme les dermatoses ou les
démangeaisons épidermiques ne font presque pas l'objet de
consultation ; c'est lorsqu'elles s'empirent que les indivdidus infectés
vont dans les centres de santé. Mais pour les cas des petits enfants,
les chefs de ménage n'hésitent pas longtemps pour avoir recours
aux traitements modernes notamment dans le cas du paludisme et des infections
respiratoires.
En ce qui concerne les affections gastro-intestinales, la
situation est la même. Les malades sont d'abord traités à
l'indigénat ou font de l'automédication avant que les chefs de
ménage ne pensent aux soins modernes. Ces moyens de traitement
présentent certains risques pour la santé des exploitants.
Signalons les cas d'intoxications et de récidives. Mais bien
qu'étant conscients de cela, la plupart des ménages
évoquent les difficultés financières qui les contraignent
à d'abord utiliser la thérapie traditionnelle. La majorité
souligne les coûts élevés des soins dans les centres de
santé.
L'enquête qualitative réalisée lors de nos
travaux de recherche révèle que les sources de revenus permettant
aux ménages de recevoir les soins médicaux sont essentiellement
agricoles. Bien que les soins modernes paraissent peu accessibles, pour la plus
part des ménages enquêtés, fautes de moyens financiers, les
exploitants des bas-fonds ne s'en plaignent pas trop, car ils disposent d'un
revenu suffisamment élevé tiré des activités
rizicoles pour bénéficier des soins médicaux primaires
c'est-à-dire ceux de base (accouchement et consultation pour les
maladies courantes).
Au cours de nos enquêtes, nous avons constaté
qu'aucun fonds n'était spécifiquement alloués aux soins de
santé. En effet, la plupart des ménages ont expliqué que
les revenus issus des ventes de produits agricoles sont
généralement utilisés pour tout à la fois et qu'ils
s'en servent pour gérer les problèmes de santé comme ce
pourrait être le cas de n'importe quel autre imprévu. Conscient de
cela, nous avons décidé d'évaluer chez chaque
ménage la part des revenus utilisés pour la santé au cours
de la campagne 2007-2008. Mais en raison du temps et de la disponibilité
des producteurs, ces données n'ont pas pu être
collectées.
6.3. Evaluation du niveau de risques
Afin d'évaluer le niveau de risques sanitaires, nous
allons calculer le taux de prévalence des maladies et celui du paludisme
au niveau des ménages étudiés.
Tableau 18 : Prévalence des
maladies Source : Données Août- Octobre
2009
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Prévalence
Totale
Prévalence Palu
|
0.17 0.09
|
5.00 2.00
|
0.9049 0.6811
|
0.61511 0.39027
|
La prévalence totale au niveau de l'échantillon
est de 0.9049 (#177;0.61511). Cela représente le nombre de personnes
malades par saison de production par rapport au nombre d'actifs agricoles. On
dirait ici qu'environ 90.49% des actifs agricoles souffrent au moins d'une
maladie au cours de la saison de production. Plus de la moitié des
actifs agricoles, soit 68.11% souffrent du paludisme par saison de production.
Nous remarquons aisément que le paludisme est une affection qui
immobilise pendant au moins 5.16 (#177; 2.45) jours les actifs agricoles.
Plusieurs facteurs peuvent être la cause de cette
prévalence élevée au niveau des riziculteurs. Nous
essayerons d'expliquer ce niveau de prévalence en utilisant un
modèle économétrique. Nous utiliserons le Logit binomial
pour expliquer ce niveau de risques sanitaires au sein des ménages
rizicoles de la commune. Pour ce faire, une variable muette a été
définie. Elle prend la valeur 1 si le niveau de prévalence est
supérieur à 0. Cela signifierait qu'au moins un membre du
ménage est affecté d'une quelconque pathologie au cours de la
période de référence.
Le tableau de l'analyse des facteurs déterminant le niveau
de risques sanitaires liés à la riziculture dans la commune de
Malanville se présente comme suit :
Tableau 19 : Tableau présentant
les résultats de la régression logistique
binaire.
Variables Définition de la variable Probabilité
Coefficients Signes Signe Degré de
explicatives prédits obtenus significat
ion
Constante / 0,99 4,431 - /
Sex Sexe 0,108 3,056 + + /
Part Part de la production du 0,391 0,265 - - /
riz dans le
revenu
Dprod Expérience en matière de 0,129 1,528 - - /
production du riz
Atrav Actif travaillant dans le riz 0,0001 2,939 + + ***
Group Appartenance à un 0,122 2,114 - - /
groupement
Dexab Distance Habitation- 0,0302 1,394 + + *
Exploitation
Sric Surface emblavée du riz 0,348 2,058 + + /
Typriz Type de riziculture 2,939 + + *
0,029
Revenu Revenu issu de la 0,783 0,0001 - - /
production
Travh Travail dans l'eau 0,001 8,874 + + **
Bot Port de paires de bottes 0,018 -3,82 - - **
Prevmal 0 37
1 143
Total 180
-2log vraisemblance : 32,607
Khi Deux : 152,946
Signification du modèle : 0,0001 ***
Pouvoir de prédiction : 57,2% (Cox & Snell) ; 89,0%
(Nagelkerke)
* Différence significative au seuil de 5%
** Différence hautement significative au seuil de 1% ***
Différence hautement significative au seuil de 0.1%
Source : Données Août-
Octobre 2009
L'expression mathématique du modèle est :
Li= ln (Pi/1 - P) = 4,431 +3,056Sex +
0,265Part + 1,528 prod +2,939Atrav + 2,114Group +
1,394Dexhab +
2,058Sric + 2,939Typriz + 0,0001Revenu +8,874Travh +
-3,82Bot
Qualité du modèle
Le ratio de vraisemblance s'est révélé
significatif à 0.1% après le test de Khi deu. Par
conséquent, le modèle est globalement significatif à 0.1%.
Les résultats du modèle (notamment les signes des coefficients)
peuvent être valablement pris en compte. La variation des variables
indépendantes explique celle de la variable dépendante de
manière acceptable.
Pouvoir de prédiction
Les estimations du modèle de régression ont
donné le pseudo-R2 de Cox & Snell de 0.527 et de
Nagelekerke de 0.890. On peut donc, à partir du modèle, faire des
prévisions sur les modalités de la variable dépendante,
connaissant celles des variables indépendantes avec une
probabilité de 89% d'avoir une prédiction juste. Cette
probabilité de bonne prédiction est relativement
élevée.
Variables déterminantes
Les variables qui déterminent la morbidité
(niveau de prévalence) des actifs agricoles dans la production du riz
sont : le nombre d'actifs agricoles travaillant dans la riziculture (Atrav), la
distance entre l'habitation du ménage et l'exploitation (Dexhab), le
type de riziculture (Typriz), le nombre moyen d'heures de travail dans les
casiers rizicoles par jour (Travh) et l'utilisation ou non des bottes au cours
du travail (Bot).
6.4 Analyse des résultats
L'analyse des signes obtenus renseigne que les variables sont
pour la plupart corrélées avec le niveau de risque sanitaire des
ménages agricoles.
Atrav : Pour cette variable, nous attendions un signe positif
exprimant l'augmentation du niveau de prévalence des maladies quand le
nombre d'actifs agricoles est plus grand. Il a été
remarqué au niveau de la population d'étude que pour les
ménages ayant un nombre d'actifs agricoles travaillant dans la
riziculture ont une forte prévalence des maladies. Cela signifie que la
morbidité et le nombre d'actifs agricoles croissent dans le même
sens.
Dexhab : Les résultats obtenus témoignent que plus
la distance entre l'exploitation et l'habitation du ménage est grande,
faible est la prévalence au niveau de ce ménage.
Typriz : Le niveau de prévalence varie en fonction du type
de riziculture.
Tableau 20 : Prévalence des maladies par
système de production
S1 S2 S3
Prévalence totale 0,7059 (#177;0,08681) 0,95494
(#177;0,07671) 0,9617 (#177;0,07383)
Source : Données Août-
Octobre 2009
Faisons un test de comparaison de moyenne pour vérifier la
différence au niveau des diverses moyennes des prévalences au
sein de chaque type de riziculture.
Posons pour ce faire H0 : u1= u2 contre H1 : u1`u2
Le calcul de la probabilité t donne p(t) = 0.06 > 0.05.
Nous acceptons H0 au seuil de 5% et nous concluons que les deux valeurs des
moyennes sont égales.
De la même manière, en comparant la
prévalence du système 2 et 3 on remarque p(t) = 0.285. On accepte
donc H0 au seuil de 5% et on conclut qu'il n'y a pas de différence
significative entre les deux moyennes. Mais en comparant le système 1 et
le système 3 ; la probabilité p(t)= 0.03. Cela implique qu'au
seuil de 5% on rejette H0 et on conclut qu'il y a une différence
significative entre ces deux valeurs.
Cela s'explique très bien, étant donné
que le système de riziculture pluviale ne peut faire contracter des
maladies hydriques de la même manière que les deux autres
systèmes. Le contact avec l'eau qu'ont les producteurs du système
pluvial est beaucoup plus faible que tous les autres systèmes.
Travh : La durée du travail dans les casiers rizicoles
influence significativement le niveau de risques sanitaires chez les
ménages. Plus le temps passé dans l'eau est long, plus grande est
la prévalence.
Bot : L'utilisation des bottes pour la production du riz
influence le niveau de prévalence au sein des ménages rizicoles
de la commune de Malanville. Très peu de personnes (7.8%) utilisent les
bottes pour les activités agricoles. Cet état de choses augmente
considérablement le niveau de risques au niveau des actifs agricoles.
6.5 Discussion
Au regard des résultats exposés plus haut, nous
constatons qu'il existe trois systèmes de production rizicole dans la
commune de Malanville : le système du riz irrigué, le
système du riz inondé et le système du riz pluvial. Ces
différents systèmes sont différenciés par le type
d'irrigation pratiqué. Ces résultats sont conformes aux
études de Houndékon (1996) et de Faladé (2003). Les
travaux de Sodjinou (2003) ont identifié les mêmes systèmes
de production en se basant non seulement sur le type d'irrigation mais aussi
sur les systèmes de cultures qui ne sont pas significativement
différents. Comme ces auteurs, nous avons remarqué une
différence significative entre les rendements issus de chaque
système de production. Le système de production du
périmètre (riz irrigué) reste le plus rentable à
tout point de vue. Le système pluvial ne permet pas une production
comparable au deux autres systèmes. Cependant, les revenus nets issus du
système pluvial et du système inondé restent
significativement égaux. Cet état de choses est dû au
niveau du coût de production qui reste élevé dans le
système inondé. Etant donné que l'eau n'est pas
parfaitement maîtrisée, il arrive des moments au cours du cycle du
riz où le niveau d'eau est supérieur aux besoins de la plante.
Cet état de choses augmente le coût de production et le revenu
semble le même qu'au niveau du système du riz pluvial.
Au nombre des facteurs pouvant expliquer la différence
entre les rendements issus de chaque système, le type d'irrigation est
déterminant. L'eau étant un facteur important de production en
riziculture, elle influence considérablement le niveau des rendements.
Les mêmes résultats ont été obtenus par Reedy (2008)
évaluant les facteurs déterminant la différence de
rendements entre les systèmes rizicoles du Nord de l'Inde. Les travaux
sur l'analyse de la filière riz au Bénin montrent aussi le
même résultat. C'est en ce sens que les auteurs confirment aussi
les résultats de Djogbénou (1981) ayant travaillé sur
l'analyse économique des systèmes de production du riz dans le
nord Bénin.
Cependant, il faut préciser qu'il y a eu une
évolution considérable des niveaux de rendements du riz dans la
commune de Malanville. Comparativement aux rendements du riz
déterminés par d'autres auteurs, il y a une croissance
tranchée. Cet état de choses est dû à l'action
incitatrice du gouvernement qui semble appuyer fortement faire la promotion de
la riziculture dans la commune. De plus, un grand travail d'installation des
forages et infrastructures hydro agricoles accompagnés de la mise
à disposition des machines agricoles (tracteurs, motoculteurs etc.) a
boosté le développement de la production du riz dans la commune.
Tous les producteurs reconnaissent un effort important de la part des
autorités gouvernementales qui de la production à la
commercialisation sont présentes.
Par ailleurs, cet état de choses est suivi d'importants
problèmes sanitaires à prendre en compte pour continuer
l'amélioration des rendements et des revenus des populations de la
région. Le taux de prévalence élevé montre qu'au
moins un actif agricole tombe malade par saison de production. D'une certaine
manière, cela affecte le niveau de productivité de la main
d'Suvre que nous n'avons pas évalué dans ce travail. D'une
façon évidente, le taux de palustre reste élevé au
niveau des ménages agricoles et varie suivant le système. Le
système pluvial affecte significativement les ménages qui y sont
impliqués. La prévalence du paludisme est élevée au
niveau des ménages pratiquant le deuxième système. Les
analyses montrent que les déterminants du niveau de prévalence
des maladies sont le nombre d'actifs agricoles, la distance habitation
exploitation, le type de riziculture, la durée journalière
moyenne du travail dans les casiers rizicoles et le port des bottes. L'accent
devrait être mis sur ces facteurs pour baisser le niveau de
prévalence des maladies au sein des ménages rizicoles dans la
commune de Malanville. La plupart de ces facteurs évoluent
proportionnellement au niveau de morbidité. Le risque sanitaire
lié à la production rizicole est évident et a un impact
sur le niveau de productivité du riz dans la commune. De toutes les
pathologies affectant les ménages, le paludisme reste la plus
dangereuse.
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
L'analyse des systèmes de production rizicoles et des
risques sanitaires y afférents a fait un diagnostic de la situation de
la production du riz dans la commune de Malanville et des maladies dominantes
qui y sont liées. Au terme de cette étude, il existe plusieurs
systèmes de production qui ont des rendements différents dans la
commune de Malanville. La différence entre ces rendements est
liée au système de production mis en place. Par ailleurs,
l'analyse des déterminants du niveau du risque sanitaire montre que les
facteurs les plus importants qui expliquent le niveau de prévalence des
maladies dans la commune. Cette analyse permet de remarquer que les deux
systèmes irrigués prédisposent les producteurs à
plus de maladies que le système pluvial qui reste avec un rendement
faible. Les itinéraires techniques notamment en matière de
gestion de l'eau influencent aussi le niveau de revenu net issu de chaque
système. De ces propos, des actions claires devraient être
menées pour baisser le niveau de risque afin d'augmenter le niveau de
productivité du riz dans la commune. Mieux, une certaine
éducation devrait se faire concernant les besoins en eau du riz afin
d'optimiser l'utilisation des ressources en eau pour la production rizicole.
Au vu des résultats auxquels nous sommes parvenus, nous
formulons ici quelques suggestions afin d'apporter notre contribution pour
rendre plus efficace la production du riz dans la commune de Malanville. Les
dites suggestions vont à l'endroit des producteurs, des centres de
recherche agricole, des services de vulgarisation et de l'Etat.
- A l'endroit des producteurs
L'entretien des canaux d'irrigation par les exploitants et la
finalisation sur le périmètre de l'interconnexion avec la SBEE
pour éviter les pannes répétées des groupes
électrogènes afin d'assurer une alimentation bonne et continue de
la station de pompage. Cela améliorerait le faible degré
d'irrigation de certains exploitants. Il serait intéressant que tous les
producteurs rizicoles aient des bottes et des gants afin de baisser le taux les
maladies hydriques causées par le travail en zone humide.
- A l'endroit des centres de recherche
agricoles
Les centres de recherche agricoles devraient faire un
recensement de toutes les variétés de riz mises en place par les
producteurs. Une étude des besoins en eau de ces variétés
devrait se faire afin d'éduquer les producteurs à une meilleure
utilisation des ressources en eau pour la production du riz. Certains
producteurs arrosent n'importe quand les champs de riz, augmentant ainsi le
coût de production et baissant leurs revenus nets.
Une formation devrait pouvoir se faire pour recadrer le cadre
d'utilisation de l'eau en riziculture. Cela améliorerait d'une
façon considérable les rendements et les revenus net des
populations.
- A l'endroit des services de vulgarisation
Ces services devraient s'appuyer sur les itinéraires
techniques existants et former les producteurs afin améliorer
l'efficacité de la production du riz. Ils devraient initier des
formations pour expliquer de façon claire aux producteurs le sens des
itinéraires techniques.
- A l'endroit de l'Etat
L'Etat devrait continuer par appuyer les populations rurales
en installant dans les villages des infrastructures sanitaires pour prendre en
charges les malades afin de diminuer le nombre de jours perdus à cause
des affections.
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2005
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(communes de glazoue et de dassa-zoume au
centre-benin), thèse d'ingénieur
agronome, FSA/UAC, p156
52. Mongbo R. et Floquet A., (1998). Dynamique de
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61. Rogers, E. M. (1983). Diffusion of innovation.
Third edition, the free press, New York.
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Macmillan Publishers,London
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67. Storck, H., Emana B., Adenew, B., Borowiecki (1991).
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68. Tiercelin J. R. (1996) Traité d'irrigation.
Edition Lavoisier, Paris 1011p
69. Van den ban, A. W. (1984). Les courants de
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70. World Bank (2007). The World Bank report 2007, 192p.
TABLe Des mAtières
Certification i
Dédicaces ii
Remerciements iii
Liste des abréviations v
Liste des tableaux vi
Liste des figures vii
Liste des photos viii
Résumé ix
Abstract xi
Introduction 1
Première partie : Problématique et
Méthodologie 3
Chapitre 1 : Problématique et objectifs de recherche 4
1.1 Problématique 4
1.2 Objectifs de la recherche 7
1.3.1. Objectif général 7
1.3.2 Objectifs spécifiques 7
1.3 Hypothèses 7
Chapitre 2 : Revue bibliographique 8
2.1 Cadre conceptuel 8
2.1.1 Exploitation agricole 8
2.1.2 Système de production 8
2.1.3. Ménage 9
2.1.4 Système d'irrigation 10
2.1.5 Bas-fonds 12
2.1.6 Risques sanitaires 12
2.1.7 Morbidité 13
2.1.8 Taux d'incidence 14
2.2 Botanique et historique du riz 15
2.3 Le riz dans le monde, en Afrique et au Bénin 15
2.4. Description du paludisme et de la bilharziose 17
2.5. Les travaux sur le riz au Bénin 18
Chapitre 3 : Méthodologie de l'étude 24
3.1 Phase de déroulement de l'étude 24
3.1.1 Phase préparatoire 24
3.1.2 Phase exploratoire 24
3.1.3 Phase de collecte des données et d'analyse des
résultats 25
3.2 Estimation des ressources et des facteurs de production 25
3.3 Choix de la zone d'étude et des unités à
observer 27
3.3.1 Choix de la zone d'étude 27
3.3.2 Choix des unités à observer 28
3.4 Echantillonnage 29
3.5 Nature, sources et instruments de mesure des données
collectées 30
3.6 Limites de la recherche : Difficultés
rencontrées et fiabilité des données collectées
37
3.6.1 Difficultés rencontrées 37
3.6.2 Fiabilité des données 38
Deuxième partie : Résultats, analyse et discussion
39
Chapitre 4 : Caractérisation des ménages et des
systèmes de production rizicole 40
4.1 Caractéristiques sociodémographiques des
ménages 40
4.2 Caractéristiques des systèmes de production
rizicole 45
4.2.1 Facteurs de production 45
4.2.2 Financement de l'activité rizicole 50
4.2.3 L'eau dans la production rizicole dans la commune de
Malanville 51
Chapitre 5 : Analyse des systèmes de production rizicole
de la commune de Malanville 60
5.1 Caractérisation des types d'irrigation et des
systèmes de production rizicole 60
5.2 Analyse de la rentabilité financière des
systèmes de production 68
5.3 Analyse du lien existant entre le rendement et les
types/systèmes d'irrigation 71
Chapitre 6 : Analyse du niveau de risques sanitaires
liés à la production rizicole dans la
commune de Malanville 74
6.1 Impacts des activités rizicoles et de l'irrigation sur
l'état de santé des exploitants 77
6.2 Moyens de lutte 77
6.3. Evaluation du niveau de risques 79
6.4 Analyse des résultats 81
6.5 Discussion 83
Conclusion et suggestions 85
Références bibliographiques 87
Table des matières 92
Annexes 1: Présentation de la zone d'étude 96
Situation géographique de la commune de Malanville 96
Le cadre physique 97
Le milieu humain 98
Les activités économiques 99
ANNEXES
ANNEXEs 1: PRésENTaTioN DE La zoNE
D'éTuDe
Situation géographique de la commune de
Malanville
Appelée avant 1949 "Tassi" qui signifie en
langue Djerma et Dendi "sable", la ville de Malanville dérive de
"Malan", nom d'un gouverneur de l'ancienne colonie de Dahomey (la
ville de Malan).
La Commune de Malanville est située à
l'extrême Nord de la République du Bénin dans le
département de l'Alibori et fait frontière à la
République du Niger par la ville de Gaya. Elle est
limitée au Nord par la République du Niger, au sud par les
Communes de Kandi et de Ségbana, à l'Ouest par
la Commune de Karimama, à l'Est par la République
Fédérale du Nigeria.
Elle s'étend entre 11,5 et 12° de
latitude du Nord au Sud sur 50 km et de l'Est à l'Ouest sur
60
.
km. Elle couvre une superficie de 3.016 km2
dont 80.000 hectares de terres cultivables.
Figure : Carte de la commune de Malanville
Source : Collecte Août- Octobre 2009
Le cadre physique
Le relief de la commune de Malanville se compose d'un
ensemble de plaines et de vallées
enchâssées entre le fleuve Niger et quelques plateaux et
collines de grès ferrugineux. Ces collines se
rencontrent dans les arrondissements de Madécali, Malanville
(Bodjécali) et à Guéné avec une
hauteur moyenne de 80 m.
Le vent dominant est l'harmattan soufflant de Novembre en
janvier dans tous les sens avec des écarts de
température variant entre 16 et 25°.
La Commune de Malanville est bordée dans sa
largeur (Est-ouest) par le fleuve Niger avec ses
affluents
l'Alibori, la Mékrou et la Sota qui sont en crue durant les mois
d'août et de
.
septembre. L'étiage intervient à partir
du mois d'octobre. Le fleuve Niger regorge des bas-fonds exploitables dont 300
ha sont aménagés. La commune connaît des
inondations cycliques du fait des pluies diluviennes. Elle se
trouve dans la vallée Niger qui va de Guéné
jusqu'au lit mineur du fleuve. La commune de Malanville se trouve ainsi
dans un espace géographique doté d'atouts pour
l'édification d'une régionalisation économique
cohérente et
.
viable.
Le climat de la commune de Malanville est de type
soudano-sahélien marqué par une saison
sèche de novembre en avril. La moyenne de pluie
enregistrée les cinq dernières années est
de 911 mm avec un maximum en 2003 de 1042,3 mm (Figure
4.1).
2000
Hauteur de pluie (mm)
|
1000
|
0
1985 1990 1995 2000 2005
Années
Figure : Evolution du climat de 1985 à nos
jours Source : Collecte Août- Octobre
2009
Les sols de la commune de Malanville sont de type gneissique
pour la plupart sur le territoire, mais dans la vallée du Niger et ses
affluents, on rencontre des sols sablo- argilo, ferrugineux. Quelques sols
squelettiques graillonneux et minéraux bruts sur cuirasse se retrouvent
en poche sur le territoire de la commune.
La végétation de la Commune de Malanville est
caractérisée par une savane arborée avec
prédominance des formations herbacées. Sur le territoire de la
commune se trouvent la forêt de Goungoun, la forêt de Boïffo
(Guéné) qui est une aire protégée et la zone
cynégétique de la Djona (ZCD) vers le village de Torozougou. Ces
formations végétales abritent une faune très variée
dont les espèces remarquables sont les éléphants
(Loxodonta Africana), les buffles (Syricerus caffer), les
panthères (Panthera paradus), les gibiers, les
phacochères etc.
Le milieu humain
La population de la commune de Malanville est passée de
67.387 habitants à 98.476 habitants entre 1992 et 2000 soit un taux
d'accroissement de 4,86%. La population de la commune est estimée
à 110 153 habitants en 2004 selon l'INSAE. La densité moyenne de
la commune est de 33 habitants par km2 contre 18 habitants pour le
département de l'Alibori. Les femmes représentent 50,76 % de la
population contre 49,23 % pour les hommes.
Les principales ethnies de la commune sont : Dendi, Peulh,
Mokollé, Djerma. De par sa situation frontalière, la population
de la commune de Malanville est en perpétuel déplacement surtout
vers le Nigéria à l'Est de la commune pour étudier le
coran ou en quête du mieuxêtre. La commune abrite une forte
communauté d'immigrés de toutes origines. L'attraction de ces
populations pour la commune est son grand marché international et aux
possibilités d'emplois agricoles pour les immigrés dans les
champs et sur le périmètre rizicole. On observe également
un fort taux d'émigration des hommes dont l'âge varie entre 18 et
35 ans surtout en saison sèche en direction de l'intérieur du
pays et des pays limitrophes pour y mener des activités agricoles,
pastorales, commerciales et religieuses.
La religion dominante dans la commune de Malanville est
l'islam. Elle est pratiquée par 80 % de la population; viennent ensuite
le Catholicisme, le Protestantisme, l'Assemblée de Dieu, la Renaissance
d'Homme en Christ, les Célestes, les Témoins de Jéhovah,
les Eckistes et les animistes qui constituent les 20 % restants.
La commune dispose d'une association de développement
appelée «Moobo» qui a mené plusieurs activités
dans le cadre du développement de la localité.
Plusieurs autres associations et organisations mènent
aussi des activités au niveau de la commune. Il s'agit surtout de la
Coordination des Associations de Parents d'élèves, de l'Union
Communale des Producteurs de Malanville qui est une association des groupements
villageois et des groupements de femmes.
Des ONG locales et internationales interviennent aussi dans la
commune de Malanville. On peut citer entre autre SIAN'SON, DEDRAS, GERED,
SABU--IZE, APPED, VIE et ENVIRONNEMENT, AFVP, SNV. Il existe aussi des
organisations de base au niveau de la commune de Malanville dont l'UGPPM (Union
du Groupement des Producteurs du Périmètre de Malanville), KABEI
KAKUNGU (Gestion du marché Central), UCTIB, Association de services
financiers, CORVO (Comité de Réception et de vente d'oignon).
Le conseil communal est la principale institution de la
localité. Les structures déconcentrées de l'Etat sont
représentées par des directions ou des services techniques. On
peut citer entre autres, la zone sanitaire, l'hôpital de Zone,
l'inspection de l'enseignement primaire et secondaire, la poste, le
développement rural, le service d'élevage, la douane, la
gendarmerie, la police, le service d'immigration, la protection de
végétaux, le service des pêches.
Les activités
économiques
L'économie communale est essentiellement basée sur
le secteur rural. Les principales activités menées sont :
l'agriculture, l'élevage, la pêche et l'exploitation
forestière.
ü Agriculture
Principale source de revenu de la commune, elle est
caractérisée par de petites exploitations à ressources
limitées. Même si la maîtrise des techniques culturales
reste approximative au niveau des producteurs, il est à noter un profond
changement de comportement des paysans (utilisation des variétés
améliorées, forte adoption de la fertilisation dans le
système de production, utilisation de petits équipements). Les
actifs agricoles sont estimés à 39.824 personnes dont 22.978
hommes et 16.846 femmes constituent la cheville ouvrière de la
production agricole.
Les principales cultures pratiquées sont les cultures
vivrières (sorgho, petit mil, riz, maïs, niébé), les
cultures maraîchères (oignon, tomate, pomme de terre, piment,
gombo) et les cultures de rente (coton, arachide, oignon). L'agriculture est de
type extensif.
La commune de Malanville vient en tête au Bénin
pour la culture de l'oignon en particulier et pour les cultures
maraîchères en général. Malheureusement cette
commune et ses producteurs ne jouissent pas de cet important atout car il
n'existe encore aucune structure de transformation de ces produits fortement
périssables.
ü Elevage
Il occupe une place de choix dans les activités
économiques des communes. Les espèces élevées sont
essentiellement les bovins, les petits ruminants et la volaille.
L'élevage des ovins, caprins et porcins a connu une augmentation
sensible. L'élevage constitue la première activité
économique des ménages peuhls et la seconde pour les autres
ménages. Il est de type traditionnel, il s'agit d'un élevage
extensif à l'image de l'agriculture. L'élevage reste le principal
moteur de l'agriculture dans la commune de Malanville. Le nombre de bSufs de
trait est passé de 5.129 paires en 1998 à 6568 paires en 2003.
Les arrondissements de Guéné et de Toumboutou constituent les
parcs à bétail de la commune de Malanville. Les marchés
à bétail de Malanville et de Guéné sont parmi les
plus florissants du département et même de tout le
Bénin.
ü Pêche et Chasse
La pêche est très développée dans
la commune de Malanville. Il s'agit de la pêche continentale sur les
plans d'eau comme le fleuve Niger, les rivières de l'Alibori et de la
Sota, les étangs naturels ou artificiels. Cette activité est
surtout pratiquée dans les arrondissements de Toumboutou, de Malanville,
de Garou et de Madécali. Elle est très peu
développée dans l'arrondissement de Guéné en raison
de la rareté des plans d'eau dans cette localité. Les
communautés de pêcheurs venus du Mono sont très actives
dans la pêche. Elles y ont transporté leur savoir- faire et leur
culture.
La chasse est développée notamment dans les
arrondissements de Guéné et de Toumboutou qui abritent une bonne
partie du parc national W. La forme de chasse pratiquée est
essentiellement le braconnage qui constitue un fléau pour la sauvegarde
de la faune sauvage et des ressources naturelles.
ü Industrie et artisanat
Le secteur industriel se limite à une unité de
transformation agroalimentaire : une boulangerie qui ravitaille la commune de
Malanville et celle de Karimama. Les petites unités artisanales sont
assez fréquentes.
L'artisanat dans la commune de Malanville regroupe
essentiellement les activités que sont : la mécanique, la
couture, la coiffure, la menuiserie, la soudure, le tissage, la poterie, la
forge, et la transformation agroalimentaire L'artisanat alimentaire est
essentiellement assuré par les femmes qui transforment les produits
agricoles consommables en aliments variés. Le poids de l'artisanat
alimentaire dans le petit commerce est très important notamment dans les
grands centres comme Malanville et Guéné. La transformation de
l'arachide en huile et tourteau est très répandue dans la
commune. Les artisans sont réunis au sein d'un creuset appelé
Fédération Nationale des Artisans du Bénin (FENAB).
ü Commerce
Pour trente deux (32) villages administratifs, la commune ne
dispose que de huit (08) marchés dont la quasi-totalité se trouve
dans un état de sous équipement qui contraste avec leur
importance et leurs poids commerciaux. Les activités commerciales sont
très développées principalement à Malanville chef
lieu de la commune qui possède le deuxième marché du
Bénin après celui de Dantokpa à Cotonou sur le plan des
transactions. Initialement prévu pour s'animer seulement les dimanches,
ce marché s'anime aactuellement trois jours sur sept (jeudi, vendredi,
samedi). Les autres marchés de la commune que sont Guéné,
Garou, Goungou, Kantro, Kassa, Madécali, et Sakanwazénon
s'animent de façon hebdomadaire. Hormis le marché de Malanville,
tous les autres marchés sont spécialisés dans la collecte
des produits agricoles.
ANNEXE N°2 FicHE DE collEctE DE
DoNNéEs
Université d'Abomey-Calavi
Faculté des Sciences Agronomiques
Département Economie Socio-Anthropologie et
Communication pour le développement
Fiche de collecte de
données
Production rizicole et évaluation des risques sanitaires
afférents
dans la commune de Malanville, Nord Bénin
Fiche N° : / / Date d'enquête : ____/____/____/
Nom du village :
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Nom de l'enquêteur
:&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
1. Caractéristiques Socioéconomiques du
Producteur
Caractéristiques
|
Code des réponses
|
Réponses
|
Nom et prénoms du producteur
|
Inscrire le nom et le(s)
prénom(s) du producteur
|
|
Sexe (SEX)
|
0=Féminin 1=Masculin
|
|
Age (AGE)
|
Inscrire le nombre d'années
|
|
Religion (RELIGION)
|
1= Musulman ; 2=Chrétien ; 3= Animiste ; 4=Autre
(préciser)
|
|
Situation matrimoniale
|
1=Marié(e) ; 2=Divorcé(e) ;
|
|
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
(SIMAT)
|
3=Veuf (ve) ; 4=Célibataire ;
5=Autre (préciser)
|
|
Niveau d'instruction (NINST)
|
0=Aucun ; 1=Primaire;
2=Secondaire (préciser) ;
3=Supérieur (préciser)
4=Formation Professionnelle ;
5=Alphabétisé (préciser)
6 = Autres (préciser)
|
|
Ethnie (ETHNIE)
|
1= Dendi ; 2= Bariba ; 3= Peulh 4 = Fon, 5= Autres
(préciser)
|
|
Combien d'enfants avez-vous ?
|
Inscrire le nombre
|
Scolarisé
|
Non Scol
|
Total
|
|
|
|
Quelles sont vos activités ?
Numéroter les cases par ordre d'importance
(l'activité principale=1ere ) (ACT)
|
1=Agriculture, 2=Elevage,
3=Commerce, 4=Transformation des produits agricoles, 5=Autres
(préciser)
|
1ère
|
2ème
|
3ème
|
|
|
|
La culture du riz est elle
importante pour vous ?
|
1= Oui, 2= Non
|
|
Part sur 10 du revenu annuel provenant de la riziculture
(PART)
|
Inscrire le chiffre ou le rapport (utiliser la méthode
des cailloux par exemple)
|
|
De quelles activités tirez -vous la plus grande partie
de vos revenus ?
|
1=Agriculture, 2=Elevage,
3=Commerce, 4=Transformation des produits agricoles, 5=Autres
(préciser)
|
|
Depuis quand produisez-vous le riz (DPROD)?
|
1 = 0-3 ans ; 2=3- 6 ans ; 3=6ans et plus
|
|
Nombre d'actifs agricoles
(NACTIF)
|
Inscrire le total pour avoir le nombre d'actifs agricole
|
|
Nombre de membres actifs de
|
Catégorie
|
Nbr. M
|
Nbr.F
|
Total
|
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
votre ménage travaillant avec vous dans la riziculture
(ATRAV)
|
<9 ans
|
|
|
|
9- 14 ans
|
|
|
|
15- 60 ans
|
|
|
|
> 60 ans
|
|
|
|
Appartenance à une association ou groupement de
riziculteurs (GROUP) ?
|
0=Non 1=Oui
|
|
Si oui depuis quand ?
|
Inscrire le nombre d'années
|
|
Contact avec un encadreur
(CONTACT) ?
|
0=Non 1=Oui
|
|
Contact avec un encadreur (si oui)
|
Depuis quand ?
|
Inscrire le nombre d'années
|
|
A quelle
fréquence ?
|
Inscrire le nombre (Combien de fois aviez-vous l'habitude
de
rencontrer l'encadreur par semaine?
|
|
Où se situe votre champ par rapport à votre
habitation (DEXHAB) ?
|
1= à proximité (100m au plus) ; 2= Un peu
éloigné 3= éloigné ; 4 = Autre (préciser)
|
|
2. Caractéristiques du système de production
2.1 Modes d'appropriation et utilisation des terres
a)Terres en possession
N° Parcelle
|
Superficies (Ha)
|
Mode d'accès (TPACET)*
|
Utilisation actuelle (TPUTILACT)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Superficie totale (STER) :
|
|
* 1= héritage ; 2= achat ; 3= prêt ; 4= gage ; 5=
location ; 6= autres à préciser
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
b) Terres cultivées pour le riz
N° Parcelle
|
Superficies (Ha)
|
Mode
d'accès (TCACET)*
|
Rente ou
frais de
location
|
Durée d'utilisation
|
Durée de
jachère
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Superficie totale de riz (SRiC):
|
|
|
* 1= héritage ; 2= achat ; 3= prêt ; 4= gage ; 5=
location ; 6= autres à préciser
c) Site de production du riz
Questions Code des réponses
Réponses
Pourquoi cultivez-vous Inscrire la réponse de
façon
le riz ? succincte
Où cultivez-vous le riz ? (SITRIZ)
Pourquoi cultivez-vous le riz sur ce site ? L'exploitation est
elle loin de votre habitation ?
Pensez --vous élargir votre exploitation ?
1=sur le périmètre
2=sur plateau
3= Dans un bas fonds 4=Autres (à préciser)
Inscrire les raisons de façon succincte
1= à proximité ; 2=Un peu éloignée
; 3= loin ; 4= autre (préciser)
1= oui ; 2= non
Pourquoi ? Inscrire la réponse Inscrire la
réponse de façon succincte
Penser vous que le riz est 1=Oui, 2 = Non rentable ?
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
Que cultivez-vous à part Inscrire le rangement
le riz ? (Ranger par ordre de préférence
(AUTCULT)
Associez-vous le riz avec 1=oui ; 2=non une autre culture ?
Pourquoi ?
Que cultivez-vous sur le terrain si vous ne faites pas le riz
?
Où achetez-vous vos semences ?
Avez-vous accès aux intrants ?(ACINTR)
Inscrire la réponse de façon succincte
1= CeCPA ; 2= Autres (préciser)
1=Oui ; 2=non
Si non pourquoi ? Inscrire la réponse
Quelles variétés de riz cultivés vous
(VAR)?
Quel est le cycle de votre variété ? Au cours de
quelle saison produisezvous cette variété ?
Quelle variété est plus adaptée pour la
saison sèche ? Et quelle est son
Inscrire le nom de la variété Mettre le nom
local
Inscrire la durée du cycle et la saison de production ?
Inscrire la réponse de façon succincte
Inscrire la réponse de façon
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
cycle succincte
Quel type de riziculture faites-vous ?
D'où provient l'eau que vous utiliser ?
Expliquer un peu le fonctionnement de votre système
d'irrigation ?
1= riz totalement irrigué (présence en
permanence de l'eau dans les casiers)
2= riz partiellement irrigué (arrosage saisonnier,
présence saisonnier d'eau les casiers) 3= riz uniquement pluvial
1= Fleuve
2= Forage
3= Autres
Inscrire les grandes phases de la description de l'ouvrage par
le producteur
Comment aviez-vous
bénéficié de cet ouvrage ?
Si c'est un projet, quelle est sa dénomination Pensez-vous
qu'il existe une différence entre votre système et d'autres
systèmes du milieu ? Pourquoi ?
|
1=Privé ; 2 = Appui d'un projet ; 3= Autres
(préciser)
Inscrire la dénomination du projet
Inscrire la réponse et les arguments du producteur
|
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
Utilisation des produits phytosanitaires
Si oui, Quels sont les produits que vous utilisez et pour
quel but ?
|
1= Oui ; 2 = Non
Insérer la réponse
|
Parlez nous des étapes
que vous suivez dans
la
production du riz
(Itinéraires techniques
suivis)
Insérer de façon claire les différentes
étapes de la production de riz.
Donner une idée de la durée de chaque
activité.
2.2 Gestion de la main d'Suvre
Type de main Main d'Suvre 1=oui ; 2=non
d'Suvre salarié (MOS) Pourquoi ?
Main d'Suvre 1=oui ; 2=non
familiale (MOF) Pourquoi
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
Combien de personnes travaillent dans Inscrire la réponse
MOS =
l'exploitation ? MOF =
Total =
Disponibilité de la main d'Suvre 1= Permanente
2 = Saisonnière
3= Rare
Gestion de la main d'Suvre par opération
culturale
Opérations culturales
|
Main-d'oeuvre familiale
|
Main-d'Suvre salariale
|
Entraide
|
Coût (FCFA)
|
Temps de travail (heure)
|
Temps de travail (heure)
Effectif
|
Temps de
travail
(heure)
Effectif
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A combien revient de façon sommaire le coût de la
main d'Suvre par saison de production ?
Saison pluvieuse
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Saison sèche
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
2.3 Capital
a)Quels sont les différents outils et matériels
agricoles utilisés pour le travail agricole
Outils
|
Nbre
|
Coût total
|
Nombre d'années
|
|
|
|
d'utilisation
|
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
b) Avez-vous reçu un crédit pour financer vos
activités agricoles? (RCREDI)
1= oui ; 2= non /_____/
Si non pourquoi ?
Si oui, remplissez le tableau suivant
Montant Sources Intérêt Durée Utilisation
(spéculation)
Engrais
Saison
|
Types
|
Quantité
|
Prix unitaire
|
Coût total
|
Nbr jrs de
travail/personne
|
Pluvieuse
|
|
|
|
|
|
Sèche
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
Insecticides / Herbicides
Saison
|
Types
|
Quantité
|
Prix unitaire
|
Coût total
|
Nbr jrs de
travail/personne
|
Pluvieuse
|
|
|
|
|
|
Sèche
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
Gestion de l'eau
Saison
|
Quantité
|
Nombre de
|
Durée de
|
Coût du
|
Nbr jrs de
|
|
d'eau
|
jour
|
l'irrigation
|
pompage de
|
travail/personne
|
|
utilisée
|
d'irrigation
|
par jour
|
l'eau
|
|
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
Pluvieuse
Sèche
Total
Récolte
Saison
|
Quantités récoltées
en unité locale
|
Quantités récoltées
en Kg
|
Nombre de jours de travail/personne
|
Pluvieuse
|
|
|
|
Sèche
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
Point de la production
|
|
|
S.P* / Eléments Coast
|
|
S.S* / Eléments Coast
|
|
|
* Saison des plums (SP) * Saison sèche (SS)
Rente de la terre Préparation de la terre Semences
Pépinière
Mise en terre
Engrais Insecticides/Herbicides Irrigation
Inclure le coût total Autre (préciser)
Rente de la terre Préparation de la terre Semences
Pépinière
Mise en terre
Engrais Insecticides/Herbicides Irrigation
Inclure le coût total Autre (préciser)
. .
Coast total de production Nbre de jours de
travail :
Coast total de production Nbre de jours de
travail :
Durée du travail
Saison Pluvieuse Sèche
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
Durée de cycle
Nbre de jour de travail
Bilan de production
Saison des pluies Saison sèche
Charges Variables
Charges fixes
Total (A)
Rendement/Ha Prix
Revenu Brut (B)
Revenu Net (B)-(A)
3. Risques sanitaires
Caractéristiques Code des réponses
Réponses
Habitez-vous à proximité de 1=Oui ; 2=Non
votre champ de riz ? Pourquoi ?
Si oui, Pourquoi ? Inscrire les raisons
Combien de temps passez-vous 1= <4heures par jour à
travailler dans l'eau ? 2= [4h-8h]
3= >8h
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
Qui sont les personnes qui tombent le plus malade ?
Si ce sont les enfants veuillez précisez l'âge.
De quelles maladies souffrezvous le plus souvent ? (nom
local)
Selon vous ; quelle est la cause de votre maladie ?
1= Enfants actifs 2= Adultes actifs 3= Autres (préciser)
1= <10 ans
2= 10-15 ans
3= >18 ans
Inscrire de façon succincte la réponse
Inscrire de façon succincte la réponse
Combien de fois tombez-vous malade par saison de production
?
Contactez-vous le médecin ? (aller à
l'hôpital)
Pourquoi ?
|
1= < 3 fois
2 = 3-6 fois
3 = >6 fois
1=Oui ; 2=Non
|
Si vous n'allez pas à l'hôpital, Inscrire de
façon succincte comment soignez-vous la la réponse
maladie ?
A quelle distance se situe le Inscrire de façon
succincte
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
centre de santé le plus proche de vous ?
Pensez vous que les soins de santé coûtent chers
par rapport à la médecine traditionnelle
|
la réponse
Inscrire de façon succincte la réponse
|
Pendant combien de temps la maladie vous immobilise
--telle?
Type d'habillement si vous travaillez dans l'eau
Pensez-vous qu'il y a un lien entre le travail dans les
casiers rizicoles et les maladies dont vous souffrez ?
|
1= < 15 jours ; 2= 30 jours ; 3= > 30 jours
1=Avec Bottes 2= Sans bottes 3=Autres (à
préciser)
|
Synthèse des cas de maladies.
Maladie Nom local Nbre de Nbre de Nbre total de Nbre jrs
malade S.P malade S.S malade/type passé à
de maladie Ni l'hôpital
Total
FicHE DE collEctE DE DonnéEs
ANNEXE N°3: REsuLTATs ACP
The SAS System 06:36 Saturday, October 25, 2008 5
The PRINCOMP Procedure
Observations 180
Variables 3
Simple Statistics
FOR MODISTR MATER
Mean 2.005555556 1.877777778 1.877777778
StD 0.620841223 0.706360216 0.706360216
Correlation Matrix
FOR MODISTR MATER
FOR
|
1.0000
|
0.8423
|
0.8423
|
MODISTR
|
0.8423
|
1.0000
|
1.0000
|
MATER
|
0.8423
|
1.0000
|
1.0000
|
Eigenvalues of the Correlation Matrix
1
|
2.79192675
|
2.58385349
|
0.9306
|
0.9306
|
2
|
0.20807325
|
0.20807325
|
0.0694
|
1.0000
|
3
|
0.00000000
|
0.0000 1.0000
|
Eigenvectors
z1 z2 z3
FOR 0.553616 0.832772 0.000000
MODISTR 0.588859 -.391466 0.707107 MATER 0.588859 -.391466
-.707107
Prior Communality Estimates: ONE
Eigenvalues of the Correlation Matrix: Total = 3 Average =
1
Eigenvalue Difference Proportion Cumulative
1
|
2.79192675
|
2.58385349
|
0.9306
|
0.9306
|
2
|
0.20807325
|
0.20807325
|
0.0694
|
1.0000
|
3
|
0.00000000
|
0.0000 1.0000
|
2 factors will be retained by the MINEIGEN criterion.
Scree Plot of Eigenvalues
~
3.0 Æ
~
~
1
~
~
~
~
2.5 Æ
~
~
~
~
~
~
2.0 Æ
~
E ~
i ~
g ~
e ~
n ~
v 1.5 Æ
a ~
l ,
u ,
e ~
s ,
~
1.0 Æ
~ ~ ~ ~ ~ ~ 0.5 Æ
~ ~ ~ ~ ~ ~
|
2
|
0.0 Æ 3
~
`'''''''''''Æ'''''''''''''''''''''''Æ'''''''''''''''''''''''Æ'''''''''''''''
''''''''Æ'''''''''''
0 1 2 3
Number
The FACTOR Procedure
Initial Factor Method: Principal Components
Factor Pattern
Factor1 Factor2
FOR
|
0.92504
|
0.37987
|
MODISTR
|
0.98393
|
-0.17857
|
MATER
|
0.98393
|
-0.17857
|
Variance Explained by Each Factor
Factor1 Factor2
2.7919267 0.2080733
Final Communality Estimates: Total = 3.000000
FOR MODISTR MATER
1.0000000 1.0000000 1.0000000
The FACTOR Procedure
Initial Factor Method: Principal Components
Plot of Factor Pattern for Factor1 and Factor2
Factor1 B 1
A
.9 .8 .7 .6 .5 .4 .3
.2
F
.1 a
c
-1 -.9-.8-.7-.6-.5-.4-.3-.2-.1 0 .1 .2 .3 .4 .5 .6 .7 .8 .9
1.0t
o
-.1 r
2
-.3
-.4
-.5
-.6
-.7
-.8
-.9
-1
FOR=A MODISTR=B MATER=B
3 Æ ,
, ,343248
, 34 * 59
, ,360541
, ,
, ,
, ,
2 Æ ,
, ,
, ,
, ,
, ,
, ,
, ,
1 Æ ,
, ,
, ,
, ,
, ,
, 1276132 ,
, 199 * 110,
0
Æ''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''1675164'Æ''''''''''''''''''''''''
''''''''''
, ,
, ,
, ,
, ,
, ,
, ,
|
1361467 181 * 77 1265215
|
-2 Æ ~
, ,
, 169 157 ,
~ 25 * 180 ~
~ 179 151 ~
, ,
, ,
-3 Æ ~
, ,
`''Æ'''''''''''''''Æ'''''''''''''''Æ'''''''''''''''Æ'''''''''''''''Æ'''''''''
''''''Æ''
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0
,
3 Æ
|
,
~
|
~
|
343248
|
~
|
34 * 59
|
~
|
360541
|
, ,
, ,
, ,
2 Æ ~
, ,
, ,
, ,
, ,
, ,
, ,
1 Æ ~
, ,
, ,
, ,
, ,
~ 1276132
~ 199 * 110
0
Æ'''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''1675164''''''''''''''''''''''
''''''''''''''''''''''''
~ 1345196
~ 172 * 817
~ 1266513
, ,
, ,
-2 Æ ~
, ,
~ 169,158
~ 25 * 180
~ 178,152
, ,
, ,
-3 Æ ~
, ,
`Æ'''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''Æ''''''''''''''''''''''''''
'''''''''''''''''''''Æ'
-1 0 1