UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTEMENT OF FORESTRY
Caractérisation des étangs d'inondation
de la plaine des Mbô et analyse des facteurs influençant
leur production piscicole
THEME:
Mémoire de fin d'études
présenté en vue de l'obtention du
diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et
Chasses.
Par : MFOSSA MBOUOMBOUO DANIEL 9ème promotion
F.A.S.A.
UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTEMENT OF FORESTRY
THEME:
Caractérisation des étangs d'inondation
de la plaine des Mbô et analyse des facteurs influençant
leur production piscicole
Mémoire de fin d'études
présenté en vue de l'obtention du diplôme
d'Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses.
Par : MFOSSA MBOUOMBOUO DANIEL 9ème promotion
F.A.S.A.
ENCADREUR Dr MIKOLASEK Olivier
Chercheur au C.I.R.A.D
CO-ENCADREUR Dr POUOMOGNE Victor
Maître de recherche à l'I.R.A.D
SUPERVISEUR Dr TOMEDI EYANGO
Minette épouse TABI, Ph.D
Chargée de Cours à l'Université de
Dschang (F.A.S.A)
CO-SUPERVISEUR
M. TCHANOU Zachée Chargé de
Cours à l'Université de Dschang (F.A.S.A.)
DEDICACE
A mon feu Papa MBOUOMBOUO MOISE
« Après qu'on aura détruit cette peau qui est
mienne, c'est bien dans ma chair que je contemplerai Dieu...» Job 19:
26.
Que le Dieu que tu as toujours servi t'accepte dans son royaume
!
AVANT PROPOS
Ce stage s'est effectué en vue de parachever ma
formation (cycle des ingénieurs) à la Faculté d'Agronomie
et des Sciences Agricoles de l'Université de Dschang. En effet, en
5ème année de sa formation, l'élève
ingénieur de la F.A.S.A doit effectuer un stage d'insertion
professionnelle dans une structure professionnelle afin de concilier les
notions théoriques acquises dans les amphithéâtres à
la pratique. Mes investigations s'étaient portées sur la
caractérisation des étangs d'inondation de la plaine des
Mbô afin de dégager les potentialités de ces étangs.
Ce stage s'est déroulé de février à juillet 2006
dans l'arrondissement de Santchou dans le cadre du projet CIROP-CIRAD en
partenariat avec le GIC-PEPISA et soutenu par le projet PRP-REPARAC. Ce projet
a été initié à travers une étude diagnostic
des exploitations familiales agricoles de la province de l'Ouest Cameroun en
vue d'analyser la place et le rôle de la pisciculture dans les
exploitations agricoles. A cet effet les étangs d'inondation de la
plaine des Mbô avec leurs caractères "traditionnels" ont
été identifiés. Une description de ces étangs s'est
avérée nécessaire. D'où le thème de notre
étude: «Caractérisation des étangs d'inondation de la
plaine des Mbô et analyse des facteurs influençant leur production
piscicole». Les difficultés que nous avions rencontrées
étaient liées surtout au retour précoce des pluies et
à l'aspect coutumier de cette activité qui incitait la
méfiance des certains paysans. Cette situation nous a
empêché de vidanger un grand nombre d'étangs comme
prévu. Mais qu'à cela ne tienne, nous sommes arrivés au
bout de nos investigations grâce à l'appui du GIC-PEPISA.
Je ne saurai terminer ces propos sans témoigner mes
gratitudes envers tous ceux qui m'ont soutenu lors de la préparation et
de la réalisation de ce stage. Mes sincères remerciements
à tous ceux qui ont toujours porté une attention
particulière à ma formation civique et sociale. Je pense surtout
à:
L'Eternel Tout Puissant pour toute sa bienveillance à mon
égard;
Le corps enseignant de la F.A.S.A. pour tous les efforts
consentis pour nous transmettre tout leur savoir;
Mes superviseurs Dr TOMEDI EYANGO M et M. TCHANOU
Zachée pour avoir accepté de parrainer ce travail, et pour leurs
rigueurs qui m'ont permis d'améliorer la qualité de ce
document;
Dr MIKOLASEK Olivier et Dr POUOMOGNE Victor pour leurs
encadrements techniques et leurs multiples conseils et encouragements;
Pr MANJELI Yacouba pour son assistance sans pareil. Que notre
Divin père tourne sa face bienveillante vers vous et tous ceux qui vous
sont cher !
El hadj POUMIE Seidou pour son soutien incommensurable. Dieu est
grand et saura vous récompenser de tous vos sacrifices consentis
à mon égard;
Les membres du G.I.C-PEPISA pour leurs disponibilités et
leurs franches collaborations;
La famille MBOUOMBOUO à Foumban pour leurs promptes
réactions chaque fois que je sollicitais leur appui. Trouvez en ce
mémoire le fruit de vos divers sacrifices.
La famille MOYOUA à Koussam pour sa fraternité et
l'attention qu'elle nous a toujours réservée;
La famille LOUMGAM à Foumbot pour ses multiples
encouragements et conseils; La famille POUMIE à Foumbot pour son
encadrement depuis que je suis étudiant; La famille MANJELI pour son
soutien durant mes 5 années d'études à Dschang;
Mes amis Nji LINJOUOM et Marc KWANGO qui m'ont toujours
réservé leur convivialité surtout quand j'étais en
désarroi;
MM. Thomas EFOLE, Roland PAMON, Mlles Aicha
NGOUNGOURE, Mireille KOAGNE, Paule METSANOU et Gwladys WANJI pour leur
encouragement durant ce stage;
Mes camarades de stages (Cyrille SADEU, Gwendoline CHE et Samuel
NOUBISSI) pour leur franche collaboration durant notre stage;
Tous ceux dont je me permets de taire le nom ici et donc nous
nous connaissons bien.
J'exprime enfin mes éternelles reconnaissances à
ma mère, veuve MBOUOMBOUO Jeannette qui n'a ménagé aucun
effort pour nous combler de son affection, de son soutien, de sa
magnanimité et de sa béatitude. Maman, trouves en ce
mémoire mes reconnaissances pour tous les sacrifices consentis en mon
égard.
TABLE DES MATIERES
FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL i
FICHE DE CERTIFICATION DE CORRECTION ii
DEDICACE iii
AVANT PROPOS iv
TABLE DES MATIERES vi
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTE DES FIGURES viii
LISTE DES ABREVIATIONS ET DES ANNEXES ix
RESUME x
ABSTRACT xi
Chapitre I INTRODUCTION 1
I.1. Contexte de l'étude 1
I.2.Problématique 1
I.3 Hypothèses 2
I.4. Objectifs de l'étude 2
I.5. Importance de l'étude 2
Chapitre 2:DEFINITION DES CONCEPTS ET REVUE DE
LITTERATURE 3
2.1 Quelques définitions 3
2 .1.1 Aquaculture 3
2.1.2 Etang 3
2.1.3 Etang d'inondation 3
2.1.4 Caractérisation d'un étang 3
2.1.5 Caractérisation d'un site 3
2.2. Situation de la pisciculture au Cameroun 4
2.3 Les différentes formes de pisciculture 5
2.4 Quelques éléments sur la pisciculture
conventionnelle 5
2.4.1. Choix du site 5
2.4.2 Les différents types d'étangs 7
2.5 Quelques exemples de pisciculture extensive non
conventionnelle 7
2.5 1 Le cas des mares de Tafouka au Niger 7
2.5 2 Les pêcheries amplifiées d'Asie 8
2.5 3. Les Whedos dans les plaines inondables du Bénin
8
2.6. Eléments de biologie de Clarias spp. 9
2.6.1 Description générale 9
2.6.2 Répartition géographique et Habitat 10
2.6.3 Nutrition et Respiration 10
2.6 4 Reproduction 10
2.6.5 Pisciculture de Clarias gariepinus 11
2.7. Biologie du Tilapia (Oreochromis niloticus) 12
2.7.1 Description générale 12
2.7.2 Répartition géographique et régime
alimentaire 12
2.7.3 Exigences écologiques 12
2.7.4. Reproduction 13
2.7.5. Croissance 13
2.7.6 Pisciculture de Oreochromis niloticus 13
Chapitre 3 METHODOLOGIE 14
3.1. Présentation de la zone d'étude 14
3.1.1 Coordonnées géographiques 14
3.1.2 Climat 16
3.1.3 Hydrographie et régime hydrologique 16
3.1.4 Sol 17
3.1.5. Végétation 17
3.1.6 Faune 17
3.1.7 Population et activités socio-économiques
17
3.2. Matériels et méthode 19
3.2.1 Conduite de l'étude 19
3.2.2 Choix de la zone d'étude et des étangs 19
3.2.3. Données collectées et paramètres
étudiés 19
3.2.4. Traitement des données et analyse statistique 20
Chapitre IV: RESULTATS ET DISCUSSIONS 21
4.1 Caractérisation des sites des étangs
d'inondation de Santchou 21
4.1.1. Localisation des sites 21
4.1.2 Topographie et hydrologie des sites 22
4.2. Fonctionnement et caractéristiques des étangs
d'inondation de Santchou 24
4.2.1. Fonctionnement des étangs d'inondation 24
4.2.2. Caractéristiques des étangs traditionnels de
Santchou 29
4.3. Relation entre production piscicole et environnement des
sites 34
4.3.1 Relation entre production et conditions hydrologiques 34
4.5.2 Relation entre production des étangs et
environnement végétal 35
Chapitre V : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 39
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 41
ANNEXES 45
ANNEXE 1 Questionnaire 45
ANNEXE 2: Données d'Analyse 48
ANNEXE 3: Espèces végétales les plus
fréquentes dans les environs (5m) des étangs. 50
ANNEXE 4 Histogramme des valeurs propres 52
ANNEXE 5 : Table de probabilité du coefficient de
corrélation (r) de Bravais-Pearson 53
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I: Différences majeures entre Clarias
gariepinus et Clarias jaensis 10
Tableau II: Paramètre hydrologiques des sites des
étangs d'inondation 22
Tableau III: Activités menées par les pisciculteurs
au cours d'une année d'élevage 26
.Tableau IV: Pourcentage des espèces
végétales les plus fréquentes autour des étangs
30
Tableau V: Caractérisation de la récolte pour
Clarias.gariepinus et Clarias.jaensis 31
LISTE DES FIGURES
Figure 1 :Type d'étang: (A) étangs de
dérivation; (B) étang de barrage 7
Figure 2:Photo d'un Clarias spp 9
Figure 3: Photo d'un C. gariepinus (A) et d'un C.
jaensis (B) 9
Figure 4: Photo d'un Oreochromis niloticus 12
Figure 5: Localisation de l'arrondissement de Santchou. 15
Figure 6: Carte de l'arrondissement de Santchou 16
Figure 7: Répartition des sites des étangs
d'inondation dans Santchou 21
Figure 8: Répartition des étangs dans les sites
22
Figure 9: Pourcentage des sites en fonction de la distance d'un
cours d'eau. 23
Figure 10: Proportion des sites ( A ) et des étangs ( B )
par type de formation végétale 24
Figure 11: Exemple d'un étang d'inondation 25
Figure 12: Mise en place d'un étang d'inondation dans la
plaine de Santchou 27
Figure 13: Exemples d'abris dans les étangs d'inondation
de Santchou 27
Figure 14: Vidange d'un étang d'inondation dans la plaine
de Santchou . 28
Figure 15: Curage d'un étang d'inondation . 29
Figure 16: Pourcentage des étangs par classes de
superficie 29
Figure 17: Nombre de poissons par espèces en fonction des
classes des tailles dans un étang d'inondation. 32
Figure 18: Pourcentage des étangs par classe de rendement
(A) et Rendement moyen des étangs par sites (B) pour la récolte
de 2006 33
Figure 19: Tendance linéaire de régression entre la
hauteur, la durée de la crue; et la production des étangs 35
Figure 20: Tendance linéaire de régression entre la
dénivelée site/cours d'eau ; le nombre d'abris et la production
des étangs 35
Figure 21:Rendement moyen des étangs par type de la
formation végétale 36
Figure 22: Plan factoriel de la répartition des
espèces végétales autour des rendements 37
LISTE DES ABREVIATIONS
C.C.D.D: Comite de Coordination du Développement
Durable
CIRAD: Centre de Coopération International en Recherche
Agronomique pour le
Développement.
CIROP: Conception des Innovations et Rôle de Partenariat
F.A.O. Food and Agricultural Organisation
F.A.S.A:Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles
FCFA: Franc de la Communauté Financière
Africaine
GIC: Groupe d'Initiative Commune
GPS: Global Positioning System
ICLARM: International Center for Living Aquatic Resources
Management IRAD: Institut de Recherche Agricole pour le Développement.
MINADER: Ministère de l'Agriculture et de Développement Rural
ONG: Organisation Non Gouvernementale
P.C.P: Pôle de Compétence en Partenariat.
PEPISA: Pêcheurs et Pisciculteurs de Santchou
pH: Potentiel d'hydrogène
SPAD: Système Portable pour Analyse des Données
SPSS: Statistiques Pour les Sciences Sociales
RésuméL'étude
sur la caractérisation des étangs d'inondation de la plaine des
Mbô et l'analyse des facteurs influençant leur production
piscicole s'est déroulée de février à juillet 2006
dans l'arrondissement de Santchou. Il était question de
caractériser les sites des étangs, d'étudier le
fonctionnement de ces étangs, et d'établir une relation entre la
production de ces étangs et l'environnement des sites. Pour y parvenir,
une participation aux différentes activités appuyée d'une
fiche d'enquête nous a permis d'obtenir les données auprès
des producteurs. Les sites ont été délimités en
fonction de l'emplacement des étangs et de la végétation
dominante. La morphométrie des étangs a été
relevée avant les vidanges et les espèces végétales
sur un rayon de 5 m ont été identifiées. Les
activités d'aménagement ainsi que les activités pré
et post récolte de chaque étang ont été
recensées. Un plan factoriel illustrant l'interaction entre le rendement
et l'environnement végétal des étangs a été
établi. Il ressort de cette étude que dans la plaine des
Mbô, les 12 sites des étangs d'inondation sont localisés
dans 4 villages de Santchou (Fongwan, Mbongo Tawang et Nteingué) et sont
inondés soit par la Ménoua (50%), soit par le Nkam (25%) ou par
un ruisseau (25%). Quatre types de formation végétale couvrent
les sites à savoir : forêt, plantation de caféier, cultures
vivrières et prairie. Un total de 576 étangs ont
été recensés avec 25,35% en activité et 71% en
réhabilitation. Les étangs sont creusés dans des bas-fonds
argilo sableux et sont inondés pendant huit mois par an. La mise en
charge des étangs est faite à 100% par les eaux des crues. Les
activités menées par les pisciculteurs sont
généralement la réhabilitation des anciens étangs,
l'entretien, la vidange, la récolte des étangs en activité
et la construction des abris pour poissons. La vidange,
précédée souvent des rituels, se fait manuellement
à l'aide des seaux de 10 litres. Ces étangs ont des berges
verticales, sans canal d'alimentation, ni canal de vidange et ont une
morphométrie réduite (en moyenne 39,04#177; 43 m2 de
superficie et 1,67 #177; 05 m de profondeur). Les abris pour poissons sont soit
les troncs d'arbres évidés, soit des petits trous sur les parois
de l'étang, soit un agencement des branchages d'arbres. Trois
espèces de poissons ont été récoltées dans
ces étangs: Oreochromis niloticus, Clarias gariepinus
et Clarias .jaensis. Le genre Clarias dominait à
95,8% les récoltes de 2006. Un rendement moyen de 41,468 t/ha/an a
été obtenu en 2006. Les poissons récoltés sont
destinés à la consommation en famille, aux dons et parfois
à la vente. La production des étangs est positivement
corrélée avec la dénivelée des sites/cours d'eau
(R=0,37), le nombre d'abris (R=0,20), la durée (R=0,28) et la hauteur
(R=0,19) des crues. La production des étangs sous couvert forestier est
nettement élevée par rapport aux autres. Les espèces
végétales sont beaucoup plus des indicateurs hydrologiques des
sites.
Abstract
This study was carried out from February to July 2006 in
Santchou Sub-Division. In order to characterize flood ponds of the Mbô
plain in relation with their environment, these objectives were defined:
describe the site of flood ponds, study the flood pond's functioning and
finally establish the relationship between the production of ponds and their
environment. An active participation of diverse activities emphasizes by a
questionnaire helped us to collect information on the fish farmers. Sites were
delimited following to the vegetation and the location of ponds in the village.
The dimensions of ponds were measured and the plant species around the pond
identified. Through active participation, activities make up by fish farmer in
the ponds were noted. A plan showing the relationship between pond's production
and their environment was established. The results of this study show that in
the Mbô plain they are twelve sites located in four villages of Santchou
town (Fongwan, Mbongo Tawang and Nteingué). These sites are flooded by
Ménoua (50%), Nkam (25%) or a stream (25%). These sites were regrouping
576 ponds, 25.35% of which in activity and 71% in rehabilitation. Four types of
vegetation were covering the sites: forest, coffee plantation, farm land and
meadow. The ponds were digging on sandy clay depressions and are inundated for
eight months per year. Stocking of ponds with fish was solely (100%) by water
floods. The activities of fish farmers include: digging, monitoring, harvesting
and construction of fish's shelters. These ponds are too small (average surface
39,04#177; 43 m2 and average depth 1,67#177; 05 m) and had vertical
bank without shallow and draining channels. Generally fish farmer were using
family manpower for all activities on the ponds. The fish's shelters can be the
tree trunks hallow out, the hole in bank or arrangement of tree's branches. The
harvest often starting on with ritual and continues by manual water draining
using buckets. The species harvested are Oreochromis niloticus Clarias
gariepinus and Clarias jaensis. Among these, Clarias was
abundant (95. 8%). A yield of 414.68 kg /100m2 was obtained for 74
ponds in 2006. The harvest was both sold, both consumed by familial members,
both shared. Analysis show a positive correlation between yield with time of
water rise(R=0.28), depth of water rise (R=0.19), number of shelters in the
pond (R=0.2) and difference in altitude between site/river (R=0.37). The forest
yields (485.34 kg/100m2) were higher than yields under the other
vegetations. Plants species is not only fish's food but principally constitute
an indicator of site hydrology.
Chapitre I INTRODUCTION
I.1. Contexte de l'étude
L'insécurité alimentaire est l'un des
problèmes majeurs pour les pays Africains (Nathanaël et
al, 1998). La FAO (1999) déclare qu'environ 828 millions de
personnes dans le monde souffrent de la malnutrition due à une carence
en protéines (surtout d'origine animale) dans l'alimentation. Pour
établir l'équilibre alimentaire des populations, FAO (2006) pense
que l'intensification et la diversification des systèmes de production
permettraient de faire face à ce problème. La pisciculture est
donc proposée comme une alternative prometteuse pour augmenter la
disponibilité de protéine surtout en zones rurales africaines.
Cependant sur 59,4 million de tonnes de poissons produits dans le monde en
2004(pêche et aquaculture), l'Afrique n'avait contribué que pour
1,1 % dont 1,6 % venant de l'aquaculture (FAO, 2006). Le manque d'alevins et
surtout le coût élevé de l'aliment en demeurent les
principales causes à la faible production piscole (Pouomogne, 2005). En
plus, l'inadéquation entre les milieux et les techniques
préconisées par l'agent vulgarisateur (Ajaga Nji et al,
1990) constitue un autre handicap pour l'expansion de la pisciculture en
Afrique et au Cameroun en particulier. Pour maintenir (voire améliorer)
la consommation de 6,6 kg de poisson par an et par habitant d'ici 2015, la FAO
(2006) pense que les pays africains doivent entre autre prendre en compte la
pisciculture rurale et peri-urbaine afin d'augmenter leur production aquacole
d'au moins 28%.
I.2.Problématique
Entre 1998 et 2002, le Cameroun a importé annuellement
environ 80 000 tonnes de poisson pour une valeur monétaire de
près de 20 milliards de Fcfa (Pouomogne, 2003). Cette importation risque
de s'aggraver avec la croissance exponentielle de la population et la baisse
des captures des poissons par la pêche. La production piscicole, qui
s'élevait à 650 tonnes en 2004 reste encore très faible
pour satisfaire la demande (Pouomogne, 2005). Cette production provient
à 80% des systèmes extensifs et semi-extensifs. Ces
systèmes surtout la pisciculture extensive avec toutes ses variantes
méritent une attention particulière en tant que seule
facilité de production de poissons dans les milieux paysans.
Dans l'arrondissement de Santchou, avec une population
à 90% agricole, la pisciculture reste une activité secondaire et
pratiquée de façon extensive (MINADER, 2006). Deux types
d'étangs sont trouvés dans cette région à savoir:
les étangs dont la mise en place est récente et creusés
sur les sites bien drainés; et les étangs sur nappe
phréatique hérités des ancêtres appelé
(Mbeuh) en langue Mbô, et qui sont périodiquement
inondés. La production piscicole provient
~. Quelle serait l'influence de l'environnement
immédiat des étangs sur leur production? D'où le sujet de
notre étude: «Caractérisation des étangs d'inondation
de la plaine des Mbô et analyse des facteurs influençant leur
production piscicole.»
I.3 Hypothèses
~ L'environnement des sites permet de les
caractériser
~. Les étangs d'inondation de la plaine des
Mbô ont une particularité dans leur fonctionnement.
. La production des étangs dépend de
l'environnement végétal et hydrologique qui prévaut sur le
site.
I.4. Objectifs de l'étude Ce
mémoire se propose de décrire les pratiques locales d'une
pisciculture en étangs
d'inondation de la plaine des Mbô et d'étudier le
fonctionnement des étangs en relation avec l'environnement des sites.
Plus spécifiquement il s'agit:
~. de caractériser les sites des étangs
d'inondation de la plaine des Mbô du point de vue topographique,
hydrologique et formation végétale dominante;
. d'étudier le fonctionnement des étangs
d'inondation;
. d'établir une relation entre la production des
étangs et l'environnement des sites.
I.5. Importance de l'étude Ce travail
permettra de connaître les potentialités des étangs
d'inondation de la plaine
des Mbô ainsi que les effets des espèces
végétales qui se trouvent autour des étangs sur la
production.
Pour les chercheurs ce travail représente une contribution
à la mise en valeur des savoir-faire locaux dans le domaine de la
pisciculture.
Le présent document s'articule sur quatre points:
> Revue de littérature;
> Méthodologie;
> Résultats et discussions;
> Conclusion et recommandations.
2.1 Quelques définitions
Pour faciliter la compréhension de ce document, il est
nécessaire de définir certains
termes.
2 .1.1 Aquaculture
L'aquaculture est l'élevage d'organismes aquatiques,
poissons, mollusques, crustacés et
plantes aquatiques incluses. Ceci implique des formes
d'intervention dans le procédé d'élevage afin
d'améliorer la production, comme l'empoissonnement, l'alimentation, la
protection vis-à-vis des prédateurs, l'entretien des sites et
étangs, etc. L'élevage implique une propriété
individuelle ou commune du cheptel élevé. Ainsi les organismes
aquatiques qui sont récoltés par un individu ou un corps
constitué qui les a possédés au cours de leur
élevage contribuent à l'aquaculture; alors que les organismes
aquatiques exploitables par le public en qualité de ressource commune,
avec ou sans permis, relèvent des captures de pêche (FAO, 2003).
Lorsque l'organisme élevé est le poisson on parle de
pisciculture.
2.1.2 Etang
L'étang est défini comme une masse d'eau
artificiellement stagnante, plus ou moins
complètement vidangeables à une fréquence
variable et destinée à l'élevage des poissons. C'est dont
un écosystème étroitement conditionné par l'homme
qui le modifie constamment afin d'en tirer le meilleur profit, exprimé
par la production piscicole (Billard, 1980).
2.1.3 Etang d'inondation
On entend par étang d'inondation, un étang dont la
mise en charge (eau/poissons) est
assurée par les crues (débordement des eaux) des
cours d'eau.
2.1.4 Caractérisation d'un étang
Selon Billard (1980), caractériser un étang
revient à donner ses dimensions (profondeur
et superficie); ses propriétés biologiques
(espèces végétales, densité et espèces
élevées) et physico-chimiques (pH, salinité, gaz dissous,
turbidité, température, transparence, alimentation en eau et
renouvellement de l'eau, etc.); son rendement et les opérations
d'aménagement effectuées (vidange, construction et entretien des
digues).
2.1.5 Caractérisation d'un site
Caractériser un site (l'endroit où sont
creusés plusieurs étangs) revient à donner ses
conditions hydrologiques (source d'alimentation en eau;
qualité et débit du cours d'eau),
topographiques (dénivelée et pente du terrain),
pédologiques (nature du sol et sous-sol) et le couvert
végétal dominant (Wieniawski, 1980).
2.2. Situation de la pisciculture au Cameroun
Débutée depuis 1948, la pisciculture tarde
toujours à prendre de l'envol au Cameroun à l'instar des autres
pays africains. Délaissée vers les années 1980 avec les
résultats insignifiants des grands projets, on observe depuis 1993 un
regain d'intérêt vis à vis de cette activité
(Pouomogne, 1998). Le nombre de pisciculteurs devient de plus en plus
croissant. De 3000 pisciculteurs possédant environ 5000 étangs de
200 ha au total en 1997 (Pouomgne, 1998), on est passé à 4000
pisciculteurs possédant 7000 étangs d'environ 245 ha de
superficie totale à la fin de l'année 2004 (Pouomogne, 2005). Ces
derniers ont produit 650 tonnes de poissons donc 80% de production provenait
des systèmes extensifs et semi-intensifs. Les espèces
élevées sont généralement le tilapias
(Oreochromis niloticus), les silures (Clarias gariepinus,
Heterobranchus longifilus), la carpe commune (Cyprinus
carpio), le kanga (Heterotis niloticus) et le poisson
vipère (Parachanna obscura). Cependant cette production est
toujours insignifiante pour satisfaire la demande. Puisque le Cameroun a
importé environ 80.000 tonnes de poissons par an de 1998 à 2002
(Pouomogne, 2003).
Comme dans beaucoup de pays de l'Afrique sub-saharien, le
manque d'alevin et le coût élevé de l'aliment constituent
les contraintes majeures à l'expansion de la pisciculture au Cameroun
(Nna et al, 2003). A coté de ceux-ci on peut aussi citer le vol, la
prédation des animaux sauvages ainsi que le manque de formation et
d'information des paysans sur la pratique (Hirigoyen et al 1997).
Certaines personnes pensent encore qu'il suffit de creuser un trou, y mettre
les petits poissons pour que la nature s'occupe du reste (Pouomogne, 1998). De
cette manière, le rendement ne peut être que faible pour les
quelques pisciculteurs qui ont pris le risque de s'y lancer. Un autre aspect
non négligeable est la politique jadis adoptée par les bailleurs
de fonds et les ONGs pour la vulgarisation de cette pratique. En effet les
stratégies de développement étaient unidirectionnelles du
chercheur aux paysans et basées sur les subventions. Les pisciculteurs
traités d'« adopteurs » passifs de l'innovation (Ajaga Nji et
al, 1990) ne pouvaient exprimer leurs besoins réels.
D'où l'échec de nombreux projets piscicoles.
Pour résoudre le problème, Koffi et al
(1996) suggèrent que la pisciculture doit s'intégrer
à l'environnement de la population cible; elle doit être en mesure
de mieux valoriser les facteurs de productions existants tels que le foncier,
l'eau, la main d'oeuvre et les intrants.
2.3 Les différentes formes de pisciculture
La pisciculture est une activité très ancienne
en Afrique. Elle est pratiquée sur le Nil en Egypte 2500 ans avant J.C
(Maar et al, 1966). Elle peut se faire dans les retenues
aménagées, les étangs, les cages etc. En fonction des
intrants utilisés, du niveau d'investissement et du degré
d'implication de l'homme, Mikolasek et al (1999) distinguent trois
formes de pisciculture qui sont:
~ La pisciculture intensive qui consiste à
produire dans un minimum d'eau de grandes quantités de poissons à
partir d'aliments artificiels. Elle est caractérisée par
l'utilisation d'aliments exogènes riche en protéine et
d'équipements adéquats;
~ La pisciculture semi-intensive
caractérisée par une forte intégration du système
agricole et sa capacité à recycler et à valoriser des
nombreux déchets et effluents agroindustriels. Elle est la plus
répandue à cause de sa souplesse et assure l'essentiel de la
production mondiale.
~ La pisciculture extensive qui est la mise en valeur
piscicole de certains plans d'eau naturels et des retenues d`eau
créées à des fins variées. L'empoissonnement peut
aussi se faire à partir du peuplement naturel de la rivière. En
terme de durabilité, elle détruit peu l'environnement.
Cette dernière forme de pisciculture, encore peu
explorée par les chercheurs (Mikolasek et al, 1999) regroupe
plusieurs modèles de pisciculture reposés sur les dynamiques et
le savoir-faire paysan tel que l'empoissonnement et l'exploitation des mares
semi-permanentes en zones sahéliennes.
2.4 Quelques éléments sur la pisciculture
conventionnelle
2.4.1. Choix du site
Le choix du site où creuser les étangs
dépend de trois facteurs à savoir: l'eau, la topographie et le
sol.
2.4.1.1. L'eau
La survie de tout être vivant dépend de son
milieu de vie. L'eau est le facteur le plus important pour la mise en place des
étangs. Elle conditionne la croissance des poissons à travers ses
propriétés physiques et chimiques (Balfour et al, 1981).
La présence d'un cours d'eau en permanence ayant les
propriétés physico-chimiques appropriées est donc
essentielle pour le choix d'un site. D'après Pouomogne (1998), les
paramètres usuellement mesurés dans une eau utilisée pour
la pisciculture sont: la température, la transparence, la
turbidité, la dureté le pH et l'oxygène dissous.
La température des poissons est étroitement
liée à celle du milieu où ils vivent. Elle a une influence
sur la consommation d'aliments, sur l'efficacité de transformation
énergétique, ainsi que la croissance des poissons. La
température doit se situer entre 24°C et 33°C pour nos
poissons d'élevage (silure, tilapias), ces derniers présentent un
stress de croissance au-delà des températures extrêmes
(Coche et al, 1999).
La transparence nous renseigne de la richesse de l'eau en
phytoplanctons. Pour un étang de pisciculture, elle doit être
supérieure à 15 cm pour les silures et d'environ 20 cm pour le
tilapias (Pouomogne, 1998).
La turbidité indique la richesse d'un cours d'eau en
particules en suspension ou en aliments naturels (Boyd, 1990). A un niveau
élevé elle devient nuisible pour les poissons (Coche et
al, 1996).
Le pH de l'eau donne le niveau d'acidité de l'eau. Il
est compris entre 6 et 9 pour les poissons de pisciculture en eau douce.
Au-delà de ces valeurs, la croissance ainsi que la reproduction sont
affectées (Coche et al, 1996).
La dureté traduit la quantité de sels
minéraux dans l'eau et en particulier celle des ions Ca2+ et
Mg2+. Ils sont importants pour la croissance du phytoplancton
(Pouomogne, 1998).
Le niveau d'oxygénation de l'eau a des effets sur
l'activité métabolique et la respiration des êtres vivants
qui s'y trouvent. Il est élevé le jour et faible la nuit (Coche
et al, 1999). Le taux d'oxygène pour Oreochromis
niloticus est compris entre 2 et 3 mg/l. En dessous de cette gamme il
respire difficilement et meurt après 6 heures d'exposition à un
taux de 0,1 mg/l (Balarin, 1979).
2.4.1.2 La topographie
Les données topographiques permettent de
déterminer le type d'étangs à mettre en place et aussi de
délimiter la surface utile pour la construction des étangs. Pour
les étangs conventionnels, la pente adoptée ainsi que la
dénivelée entre l'entré et la sortie d'eau doivent
permettre une réduction de coût de construction des étangs
et un écoulement d'eau par simple gravité. Cependant pour les
étangs sur nappe phréatique seul les bas fonds hydromorphes sont
pris en considération pour la construction des étangs.
2.4.1.3 Le sol
Le sol est choisi en fonction de ses propriétés
physico-chimiques, car la qualité du sol affecte celle de l'eau qu'il
porte.
Physiquement, un sol destiné à la construction
d'un étang doit avoir une texture argilosableuse. Ce qui permet une
bonne étanchéité de l'assiette de l'étang.
Pouomogne (1998) compare un pareil sol à celui destiné à
la fabrication des parpaings des briques de terre.
Du point de vue chimique, le sol doit être fertile
traduisant la présence de beaucoup de minéraux essentiels pour la
croissance des plantes. Pour ne pas être préjudiciable à la
croissance des poissons en pisciculture continentale, le pH d'un tel sol doit
se situer entre 6,5 et 8,5 (Pouomogne, 1998).
2.4.2 Les différents types d'étangs
L'étang est l'outil majeur de production piscicole en eau
continentale. Il contribue à plus
de 75% à la production totale (Mikolasek et
al, 1999). Selon Pouomogne (1998) on distingue conventionnellement
deux types d'étangs en fonction de la topographie et du mode
d'alimentation en eau (figure 1):
~ Les étangs de barrage qui sont construits au
travers du lit d'un cours d'eau;
~. Les étangs en dérivation qui sont
construits perpendiculairement à la pente du terrain et alimentés
en eau par un canal d'alimentation.
Figure 1 :Type d'étang: (A) étangs de
dérivation; (B) étang de barrage (in Memento, 1998) A
côté de ces deux types classiques s'ajoutent les étangs non
vidangeables aménagés
soit dans un plan d'eau stagnante (mares, puits), soit sur la
nappe phréatique. Dans ce cas la gestion de l'étang et de ses
ressources biotiques s'avère difficile. La vidange se fait manuellement
ou par pompage.
2.5 Quelques exemples de pisciculture extensive non
conventionnelle
2.5 1 Le cas des mares de Tafouka au Niger
Tafouka est un village situé à 7 Km de la
frontière nigérienne avec le Nigeria. Le village dispose de 15
mares qui gardent l'eau de pluies pendant environ 7 mois couvrant une
superficie totale de l'ordre de 400 ha en fin de remplissage. Les populations
exploitent de
façon originale ces mares temporaires (Doray et al,
1999). Les villageois creusent les trous de dimension variable
(diamètre de 2 à 6 m pour une profondeur de 0,50 à 2m)
dans l'assiette de la mare en période d'étiage. Une fois les
pluies revenues (juin/juillet) ils empoissonnent ces mares à la
densité de 33 géniteurs (poissons matures) à l'hectare.
Ces géniteurs sont stockés au préalable à un poids
de 33g dans des bassins en terre dallée d'environ 1,6m de profondeur et
nourris uniquement de son de mil cuit pour une période de 2 à 3
mois. Les villageois (pêcheurs inclus) étant consacrés aux
activités agricoles, la récolte débute en octobre par les
propriétaires des trous et leurs associés. Ce savoir-faire paysan
permet de produire t environ 80 tonnes/an de silure (Clarias
gariepinus) dont l'essentiel de la production (90%) est
commercialisé et le reste est destiné à l'autoconsommation
et aux dons (Doray et al, 1999).
2.5 2 Les pêcheries amplifiées d'Asie
La pisciculture dans les pêcheries amplifiées est
une pratique très développée en Asie, surtout en Chine (De
Silva, 2003). Ici elle consiste à grossir les poissons dans les mares et
les réservoirs/barrages pour une période allant de 6 à 10
mois. La gestion de la ressource est faite soit par un individu, soit par un
groupe de personne. De Silva (2003) indique que les espèces de poissons
généralement élevés sont: carpe argenté
(Hypophthamichtys molirix), carpe commune (Cyprinus carpio),
carpe herbivore (Ctenopharyngodon idella) et rohu (Labeo
rohita). La densité de mise en charge varie en fonction de la
morphométrie du réservoir et de son statut trophique (Li et Xu,
1995). Les rendements de 743 et 689 kg/ha/an ont été
enregistré en 1997 en Chine et au Bangladesh respectivement (Song, 1999;
De Silva, 2003). Bien que les contraintes diffèrent d'une région
à l'autre, l'approvisionnement en alevin reste l'handicap majeur pour
cette activité dans le monde (De Silva, 2003).
2.5 3. Les Whedos dans les plaines inondables du
Bénin
Le whedos est une forme de pisciculture extensive
pratiquée au bénin dans les plaines inondables. Elle consiste
à creuser dans la plaine, des canaux allant de 20 à 1500 m de
long, 4 m de large et une profondeur de 1,5 m. Les canaux disposent des
embranchements (étang) bien aménagés de taille
réduite et de même profondeur que le canal. Ces canaux servent
aussi des drains pour les parcelles agricoles. Pendant les inondations, avec le
débordement des eaux des cours d'eau les poissons migrent vers les
plaines inondées et occupent ces canaux et «trous». A la
saison sèche, suite au retrait d'eau dans la plaine et à leur
concentration dans les canaux, les poissons sont pêchés à
l'aide des filets et équipements locaux. Pour améliorer la
production, les paysans mettent des branches d'arbres dans l'eau et apportent
une alimentation supplémentaire avant la récolte. Le rendement
obtenu dans ces systèmes d'élevage varie entre
1,5 et 2 t/ha/an (Kenneth et al, 1991).
Les espèces pêchées sont généralement;
Clarias gariepinus, Parachanna oscura sp, Heterotis niloticus, Lates sp
et les mormyridées.
2.6. Eléments de biologie de Clarias spp.
2.6.1 Description générale
Le genre Clarias fait partie des poissons-chats
encore appelés silure et sont caractérisés par: une
tête large et ossifiée portant des barbillons; un corps nu (sans
écaille), allongé, cylindrique et portant des nageoires molles
dont la caudale est arrondie (De Graaf et al 1996). On trouve dans
leur bouche une plaque dentaire qui leur permet d'appréhender leurs
proies. En Afrique on distingue plus de 100 espèces du genre
Clarias parmi lesquelles C.gariepinus et C. Jaensis.
Teugels (1986) adopte la classification suivante pour ces espèces:
Embranchement: Vertébrés Ordre: Siluriformes
Super-classe: Gnatostomates Famille: Clariidae
Classe: Actinopterygii Genre: Clarias
Sous-classe: Neopterygii Espèces: Clarias gariepinus;
Clarias jaensis
Figure 2:Photo d'un Clarias spp (in Memento du
forestier; 1998)
Les différences entre Clarias gariepinus et
Clarias jaensiss sont illustrées par la figure 3 et
résumées dans le tableau I.
Figure 3: Photo d'un C. gariepinus (A) et d'un
C. jaensis (B) (Février, 2006)
Tableau I: Différences majeures entre
Clarias gariepinus et Clarias jaensis
Caractères Clarias.gariepinus
Clarias.jaensis
Couleur Sombre tacheté Jaunâtre tacheté
Forme de la tête En fuseau Arrondie
Partie supérieure de la tête Opaque avec des petits
points Transparent et lisse
Attitude Violent Calme
Croissance Rapide Un peu lente
2.6.2 Répartition géographique et
Habitat
Clarias gariepinus représente l'espèce de
silure la plus répandue en Afrique (Viveen et
al, 1985). L'espèce jaensis se trouve
surtout en Afrique centrale.
Clarias spp vivent généralement dans
les eaux calmes telles que les lacs, les marécages, les mares, les
rivières et les plaines inondées. Ils peuvent survivrent dans la
boue pendant la saison sèche grâce à leur organe
respiratoire secondaire (Brutton, 1977a).
2.6.3 Nutrition et Respiration
Clarias spp est un omnivore à tendance
piscivore. Micha (1973) a montré que Clarias
gariepinus en milieu naturel mange les insectes
aquatiques, les poissons et les débris des végétaux
supérieurs. Ils sont aussi capables de manger les insectes terrestres,
les mollusques et les fruits. Munro (1967) a montré que la composition
de la ration alimentaire de ces poissons varie avec l'âge et la taille.
Le plus grand spécimen observé pesait 59 kg et mesurait 1,4 m de
longueur totale (Teugels, 1986).
Comme tous les poissons, ils respirent par les branchies.
Cependant ils disposent d'un organe respiratoire secondaire (2 structures
arborescentes localisées dans l'arc branchial) qui leur permet de capter
l'oxygène de l'air et de pouvoir vivre longtemps hors de l'eau (De Graaf
et al, 1996). Cette double respiration couplée à la
variation du régime alimentaire leur permet de s'adapter à des
milieux variés.
2.6 4 Reproduction
La maturité sexuelle est atteinte en milieu naturel
après un an, la femelle (géniteur)
ayant un poids d'environ 200g ((De Graaf et al,
1995). La reproduction est saisonnière chez le Clarias,
liée à la maturation saisonnière des gonades. Bruton (1979
b) indique qu'elle survient pendant les périodes de pluies et
dépend de la disponibilité de la végétation
aquatique récemment inondée. La reproduction est
influencée par la température, la photo-périodicité
et le mouvement d'eau. La maturité des gonades commence
généralement en mars après le retour des pluies
marquées par une production suffisante de l'hormone gonadotropine et
atteint le pic en juin (De Graaf et al, 1996). Une
fois les gonades matures, l'animal est prêt pour la reproduction. Pour
cette espèce, Micha (1973) a montré que la
fécondité varie de 2804 à 337 160 ovules pour les femelles
de 28,0 à 73,0 cm de longueur totale.
Ce phénomène est repris artificiellement en
injectant les géniteurs femelles sexuellement matures avec le broyat
hypophysaire ou avec une hormone telle que HCG (Human Chorionic Gonadotropin)
ou DOCA (Desoxycorticosteroid Acetate). La difficulté majeure de la
reproduction artificielle est le choix des géniteurs et la survie de
larves (De Graaf et al, 1996). Ceci à cause de la forte
compétition pour l'alimentation et le cannibalisme entre les individus
(Hech et al, 1990).
2.6.5 Pisciculture de Clarias gariepinus
Clarias gariepinus fait partie des poissons les plus
indiqués pour la pisciculture en Afrique. Ceci à cause de sa
croissance rapide, de son appréciation pour la consommation et les
rituels dans beaucoup de région et enfin de sa résistance au
stress et manipulations (Tomedi, 2002). Le clarias est
élevé en monoculture et en polyculture en fonction des objectifs
d'élevage. L'étang destiné à l'élevage des
silures est construit de manière à drainer totalement l'eau lors
de la vidange afin de débusquer tous les individus enfouis dans la boue.
Une profondeur de 1,5 à 2 m est recommandée par Kestemont (1989).
Les silures ayant tendance à ramper sur les digues, une hauteur de 50 cm
au-dessus de l'eau ainsi que la construction d'une clôture (de grillage,
de tôle ou d'un autre matériel disponible localement) sont
nécessaire pour empêcher le départ des poissons. On doit
s'assurer d'une bonne fertilité de l'étang (transparence de l'eau
entre 15 et 20 cm) avant la mise en charge.
La mise en charge se fait à la densité de 1
à 2 alevins de poids > 5 g par m2 pour une pisciculture
extensive et sem-intensive (De Graaf et al,, 1996). En élevage
extensif et si l'étang est bien fertilisé, les poissons (alevins)
se satisfont de la nourriture naturelle. En élevage semi-intensif et
intensif un apport quotidien d'aliment exogène, sous forme des
granulés pour un taux de rationnement de 2 à 4 % de l'ichtyomasse
est nécessaire pour éviter le cannibalisme (De Graaf et
al, 1996). Il est aussi conseillé de calibrer mensuellement les
poissons pour les répartir en lots homogènes.
En pisciculture semi-intensive, avec une densité de 2
alevins de poids supérieur à 5 g par m2, Clarias
gariepinus peut atteindre 500g après 6 mois d'élevage (De
Graaf et al, 1996). Si les conditions d'élevage sont
respectées (taille initiale > 5 g, densité 1-3 alevins par
m2 et apport d'aliment exogène), on peut obtenir un taux de
survie de plus de 60% pour un poids moyen d'environ 800g après 7 mois
d'élevage. Un rendement de 100 et 65 kg/100m2 après 7
mois d'élevage sont obtenus respectivement en monoculture (10
fingerlings/m2) et en
polyculture avec le tilapia (0,8 fingerlings/m2 de
clarias et 2,2 fingerlings/m2 de tilapia) (De Graaf et
al, 1996).
Comme toutes les espèces d'élevage au Cameroun, la
disponibilité des alevins et le coût élevé de
l'aliment constituent l'handicap majeur de l'élevage de silure (Nna et
al, 2003).
2.7. Biologie du Tilapia (Oreochromis niloticus)
2.7.1 Description générale
Oreochromis niloticus se reconnaît par une
seule narine de chaque côté de la tête; des os operculaires
non épineux, un corps comprimé latéralement couvert
d'écailles, une longue nageoire dorsale à partie
antérieure épineuse et une nageoire anale avec au moins les 3
premiers rayons épineux. Pour cette espèce, Teugels (1986) adopte
la taxonomie suivante:
Embranchement: Vertébrés Ordre: Perciformes
Super-classe: Gnatostomates Famille: Cichlidae
Classe:Actinopterygii Genre: Oreochromis
Sous-classe: Neopterygii Espèce: Oreochromis
niloticus
Figure 4: Photo d'un Oreochromis niloticus (in
Pouomogne, 1994)
2.7.2 Répartition géographique et
régime alimentaire
Oreochromis niloticus présente une distribution
pantropicale (Kestemont et al, 1989).
Essentiellement phytoplanctonophage en milieu naturel (Kestemont
et al, 1989), il est pratiquement omnivore en milieu artificiel
(Balarin et al, 1979).
2.7.3 Exigences écologiques
Espèce thermophile (Kestemont et al, 1989),
O. niloticus est trouvé en milieu naturel
dans les eaux à température comprise entre
13,5°C et 33°C, de salinité comprise entre 0,015-
35°/?? et de pH compris entre 5-11. Entre 2 et 3 mg/l
d'oxygène dissous, O. niloticus ne présente pas de
difficulté métabolique particulière. Mais il cesse de
manger à moins de 1,5 mg/l et meurt après une longue exposition
(Balarin et al, 1979).
2.7.4. Reproduction
En milieu naturel, O. niloticus devient mature
après 1 à 3 ans d'âge selon le sexe et le
milieu (Balarin et al, 1979). Pourtant en milieu
d'élevage cette maturité advient un peu plus tôt. A
température comprise entre 25 et 28°C), une femelle peut se
reproduire tous les 30 à 40 jours (Kestemont et al, 1989).
2.7.5. Croissance
Le taux de croissance varie beaucoup avec la taille, le sexe et
les conditions d'élevage.
Ainsi le mâle est nettement plus gros que la femelle
à l'âge adulte (Pouomogne, 1998). Le même auteur
déclare que O. niloticus est un poisson à croissance
raisonnable en élevage (250g après 7 à 8 mois
d'élevage en étang). Le plus grand spécimen aurait
été capturé dans le lac Turkana et mesurait 64 cm de
longueur totale pour 2,5 kg (Kestemont et al, 1989).
2.7.6 Pisciculture de Oreochromis nioticus
L'élevage de O. niloticus peut se faire dans les
cages, les retenus d'eau, les lacs et
principalement les étangs. La taille de l'étang
varie entre 100 m2 et 4 ha avec une profondeur moyenne de l'eau
inférieure à 1,5m (Balarin et al, 1979). La mise en
charge se fait en raison de 3 tilapias d'environ 2g au maximum par
m2. Il est conseillé d'ajouter, 1 à 2 mois
après la mise en charge, une espèce prédatrice pour
contrôler la densité de tilapias(Pouomogne, 1998).
La récolte a lieu sept à huit mois après
la mise en charge. A cet âge les poissons ont entre 200 et 300g, soit un
poids moyen de 250g. Si les conditions d'élevage sont respectées,
un taux de survie de 85% est obtenu à la fin d'élevage.
D'après Pouomogne (1998), les rendements de 0,75 et 10 t/ha/an sont
obtenus au Cameroun respectivement en pisciculture extensive, semi-intensive et
intensive après sept à huit mois d'élevage.
Chapitre 3 METHODOLOGIE
3.1. Présentation de la zone d'étude
Cette étude s'est déroulée entre
février et juillet de l'année 2006 dans l'arrondissement de
Santchou, département de la Ménoua, province de l'Ouest-Cameroun.
Avec une altitude d'environ 700m, l'arrondissement de Santchou appartient au
plateau méridional camerounais et fait partie de la plaine des
Mbô.
3.1.1 Coordonnées géographiques
Situé entre le 5°10' et 5°20' de l'altitude
nord et le 10°20' et 10°21' de longitude Est, l'arrondissement de
Santchou a une superficie de 316,2 km2; soit 75,91% de la superficie
du département de la Ménoua. Il est limitrophe:
~ au nord à l'arrondissement de Dschang
~. au sud à l'arrondissement de Melong
~. à l'ouest à l'arrondissement de
Bandja
~. et à l'est à l'arrondissement de Nguti
(figure 5).
Cet arrondissement compte 28 villages parmi lesquels seulement
4 auraient des habitudes halieutiques ancestrales (Essomba et al,
2005) à savoir: Fongwang, Mbôngo, NdenEfoungoud, Ngang (figure
6).
Figure 5: Localisation de l'arrondissement de
Santchou.
Source : Centre de recherche sur les hautes terres.
Université-Dschang FLSH Decembre2004
Figure 6: Carte de l'arrondissement de
Santchou
Source: Délégation d'Agriculture de
l'arrondissement de Santchou. (2005)
3.1.2 Climat
D'après Chevalier (1993) l'arrondissement de Santchou a
un climat chaud et humide du type camerounéen, avec un régime des
pluies pseudo-tropical (les précipitations de mousson masquent la petite
saison sèche). La température moyenne annuelle est de 23°C
avec un indice pluviométrique de 1662,7 mm des pluies/an pour 156 jours
de pluie en 2005 (MINADER, 2006). Selon la théorie de Gaussen
(Précipitation mensuelle en mm inférieure au double de la
température mensuelle en °C), on relève 2 mois secs :
janvier et février.
3.1.3 Hydrographie et régime hydrologique
Enfouis aux confins de l'épine dorsale de l'Adamaoua,
l'arrondissement de Santchou est arrosé par trois principaux cours d'eau
à savoir: Black Water, Ménoua et Nkam (Chevalier, 1993). Ces
cours d'eaux, recueillant les eaux des sources, des rivières et les eaux
de ruissellement venant des hautes terres, débordent en saison des
pluies et inondent les zones environnantes. Le nombre de crue (la montée
d'eau dans les cours d'eau) varie d'une année à l'autre en
fonction de l'intensité et de la fréquence des pluies.
3.1.4 Sol
Pour Chevalier (1993), on distingue trois types de sol à
Santchou à savoir:
~. Les sols ferralitiques dans la zone de haute
altitude. Ils sont plus ou moins rouges avec une texture limoneuse, argileuse
ou sablo argileuse.
~ Les sols humifères dans les zones de moyenne
altitude qu'on trouve sous le couvert forestier. Ils sont bien fertiles et
indiqués pour la culture des caféiers, des cacaoyers, des
palmiers à huile et des vivriers.
~ Les sols hydromorphes qui sont gorgés d'eau
et situés sur les bas fonds inondables. Ils sont formés surtout
de gley et sont indiqués pour les cultures maraîchères et
la construction des étangs sur nappe.
3.1.5. Végétation
La végétation de Santchou est très
complexe. Situé dans la limite des domaines de la
forêt semi caducifoliée et de la forêt
toujours verte, ses formations boisées contiennent également des
savanes péri-forestières et des forêts marécageuses
(Chevalier, 1993). D'après les travaux de Letouzey (1985), les
espèces végétales généralement
rencontrées dans la région sont:
. Dans les bas fonds, la savane herbeuse ou la
forêt marécageuse dominée par le raphia, les
marantacées et les ligneux hydrophiles tel que Mitragyna sp,
Anthocleista microphilla, Alchornea cordifolia etc.
~ Dans les zones de moyenne altitude, la savane
arbustive à Pennisetum purpureum ou la forêt
dégradée à Albizia gummiferia ,Vitex sp, Triumfetta
cordifollia,etc.
~ Dans les hautes terres, on a la forêt à
Gnetum africanum, Prunus africana, Voacanga africana.
3.1.6 Faune
La faune de Santchou est bien diversifiée. On y trouve
des reptiles à l'instar du serpent
boa, de python, de lézard; des oiseaux (Phyllanthus
atripennis, Hirundo fuliginosa, hérons, martin pêcheur...),
des poissons (Clarias sp, O. niloticus et Barbus
spp) et les mammifères (singe, mangouste, porc-épic, loutre
etc). Il faut noter en passant que l'éléphant et les buffles
autrefois protégés dans la réserve de faune, ont disparu
à cause de la destruction de leur milieu de vie et de leur
surexploitation par la population riveraine (CCDD, 2002).
3.1.7 Population et activités
socio-économiques
Gautier (1991) estime la population à 35 000 habitants,
constituée à 90 % des Mbôs
(autochtone) qui cohabitent avec les autres ethnies
(Bamilékés et autres) venant du Sud-ouest et Nord-ouest. Cette
population est à 90% agricole. Les principaux types de cultures sont:
~. Les cultures vivrières: le maïs
(Zea mays), le manioc (Manihot esculenta), le
niébé (Vigna sinensis), le haricot (Phaseolus
vulgaris), la banane (Musa spp), la patate douce (Ipomea
batatas), le taro (Colocasia esculenta), l'ananas (Ananas
comosus) etc.
~ Les cultures maraîchères: la
pastèque, la tomate (Lycopersicon esculentum), le gingembre
(Zingiger officinale) et la morelle noire.
~ Les arbres fruitiers: les manguiers (Manguifera
indica), le safoutier (Dacryodes edulis) et le kolatier (Cola
sp),
~ Les cultures de rentes telles que le caféier
(Coffea spp), le cacaoyer (Theobroma cacao) et le palmier
à huile (Elaeis guineensis).
La volaille et le petit bétail en divagation
constituent l'essentiel de l'élevage. On y trouve donc la poule
(Gallus domesticus), le canard (Anas platyrhincos) comme
volaille et la chèvre (Capra hircus), le mouton (Ovis
airies), le porc (Suiscrofa domesticus) comme petit
bétail.
L'exploitation forestière demeure artisanale.
L'abattage et le sciage de bois se font avec la scie à chaîne
portative. Les espèces les plus exploitées sont: le fromager
(Cieba pentadra), le teck sauvage (Mitragyna sp), le
parasolier (Musanga cecropioides), l'azobé (Lophira
alata), Albizia sp etc. Les produits forestiers non ligneux les
plus exploités sont la kola (Cola sp), le érro
(Gnetmu africana), les feuilles de marantacée, les arbres
médicinaux (Prunus afrcana...) et le vin blanc (vin de palme,
de raphia ou du dattier).
La pêche est une activité très ancienne
dans la localité. Pratiquée en générale par les
jeunes hommes de 20 à 40 ans, elle se fait de nuit comme de jour
généralement entre avril et décembre. Les engins de
pêche sont généralement les pirogues, les filets maillant,
les nasses, l'épervier, la canne à pêche, les
hameçons appâtés (palangre appâtée) et la
machette. Les espèces capturées sont généralement
les silures (C. jaensis et C. gariepinus), le tilapias
(O. niloticus) et les Barbus spp. Les poissons
pêchés sont vendus sur le chemin retour, à la maison et
parfois au marché local. Le revenu escompté est estimé
entre 100 000 et 200 000 FCFA par an (Libeyre et al, 2004).
La chasse est pratiquée par les jeunes avec des outils
tel que les piéges, les lances, les appâts empoissonnés et
les armes à feu. Elle se pratique surtout en saison sèche,
individuellement ou en groupe. Les gibiers sont généralement le
rat, le hérisson, le singe, le porc-épic, etc.
3.2. Matériels et méthode
3.2.1 Conduite de l'étude
Après une revue de la littérature, la collecte
des données sur le terrain a été faite à travers
les enquêtes et une participation aux différentes
activités. L'enquête sur le terrain a été faite
auprès des pisciculteurs pour chacun de ses étangs. Pour
s'assurer de l'exactitude des informations collectées, deux restitutions
ont été faites auprès des paysans autour du GICPEPISA
(GIC-Pêcheurs et Pisciculteurs de Santchou).
3.2.2 Choix de la zone d'étude et des
étangs
Grâce à l'étude diagnostic du rôle
de la pisciculture dans les exploitations familiales agricole dans le
département de la Ménoua (Libeyre et al, 2004), il a
été constaté que dans tout le département, les
étangs d'inondation sont trouvés uniquement dans l'arrondissement
de Santchou. Notre échantillon cible était les étangs de
tous ces pisciculteurs dont certains sont regroupés autour du
GIC-PEPISA.
3.2.3. Données collectées et
paramètres étudiés
3.2.3.1 Les données secondaires
Les données secondaires ont été
collectées à partir d'une revue de littérature grâce
aux
documents de la bibliothèque des encadreurs, des
superviseurs et de l'université de Dschang ainsi que par la navigation
sur Internet.
3.2.3.2 Les données primaires
Les données primaires ont été obtenues par
des observations directes et une participation
aux différentes activités (récolte, curage,
etc). Le pisciculteur était soumis à un questionnaire (annexe1)
afin de donner plus d'information sur la gestion et le fonctionnement de ses
étangs.
3.2.3.2.1 Collecte d'information sur les
sites
Une visite systématique des zones d'élevage a
été effectuée afin de dénombrer les
étangs et délimiter les sites. Les sites ont
été délimités en fonction du couvert
végétal environnant et le positionnement des étangs dans
le village. Les altitudes de plusieurs points dans chaque site ont
été relevées à l'aide du GPS et la moyenne a
été affectée au site correspondant. Cette dernière
était comparée à celle du cours d'eau le plus proche afin
d'apprécier la dénivelée et par ricochet la hauteur et le
séjour d'eau dans le site. Le site était donc
caractérisé en fonction de sa dénivelée, du
mouvement d'eau dans le site et du type de végétation dominante
qu'on y trouve. Puis ils étaient marqués sur un fond de carte.
3.2.3.2.2 Collecte d'information sur les
étangs
Les mesures morphométriques (profondeur et superficie)
ont été prises avec un
décamètre et la transparence de l'eau à
l'aide d'un disque de Secchi. Les espèces végétales sur
un rayon de 5 mètres autour de l'étang ont
été identifiées. Un herbier a été
établi pour les espèces que nous n'avons pas pu identifier sur
place et envoyé à l'herbier national pour identification. Les
opérations d'aménagement effectuées sur l'étang au
cours du cycle d'élevage étaient données par le
pisciculteur. L'aspect de l'étang après la vidange (destruction
des digues, nombre de cachettes, présence des feuilles et branches
d'arbres) était fait par un jugement collectif de tous les
travailleurs.
3.2.3.2.3 Information sur la récolte et
quantité récoltée
Par une participation aux différentes récoltes,
nous avions recensé les activités pré et post
récoltes et en même temps identifié les espèces de
poissons pêchés. Ces poissons étaient triés par
classe de poids (<200g, [200-400g] et >400g) puis comptés et
pesés sur place à l'aide d'une balance de 10g de
précision.
3.2.3.3 Paramètres
étudiés
Les paramètres étudiés étaient la
dénivelée et le rendement.
La dénivelée (D) est pris ici comme la
différence de l'altitude du site sur celle du cours d'eau le plus
proche. D= Alteau - Altsite
D : dénivelée en m
Alteau : altitude du cours d'eau le plus proche en m Altsite :
altitude du site en m
Le rendement (R) est la production par unité de surface.
R = Q/S R en kg.m-2. Mais pour une
bonne représentation, le rendement sera calculé sur
100m2 c'est-à-dire
R= (Q/S) ×
100
R : rendement de l'étang en
kg/m2.10-2 Q : quantité de poisson
récolté en kg
S : superficie de l'étang en m2
3.2.4. Traitement des données et analyse
statistique
La statistique descriptive (fréquence, moyenne...) a
été utilisée pour l'analyse des variables. L'influence du
site (aspect topo-hydrologique) sur la production des étangs a
été ressortie par une corrélation d'une part entre la
production des étangs et la dénivelée, et d'autre part
entre la production et la hauteur (et durée) de la crue.
Une analyse factorielle des correspondances multiples a permis
de ressortir l'interaction entre rendements et espèces qui se trouvent
aux alentours des étangs. En effet cette méthode d'analyse est
une méthode descriptive qui met en évidence sur un graphique le
type d'association entre les points (variables ou individus) dans un tableau
des données qualitatives ou quantitatives.
Les logiciels SPSS; SPAD et Excel ont été
utilisés pour les différentes analyses.
4.1 Caractérisation des sites des étangs
d'inondation de Santchou
4.1.1. Localisation des sites
Dans tout l'arrondissement de Santchou, quatre villages
seulement détiennent les étangs d'inondation à savoir:
Fongwang (Mbodem, Etan-beuh, Mazoko et Momoeh), Mbôngo,
Nteingué-ntissa et Tawang. Nous avions distingué 12 sites dont
91,7% sont hérité. La figure7 illustre la répartition dans
l'arrondissement de Santchou.
Figure 7: Répartition des sites des étangs
d'inondation dans Santchou
De cette figure, nous remarquons que les 12 sites sont
concentrés les longs des rivières Nkam et Ménoua.
Les étangs sont inégalement repartis dans les sites
et leur répartition dans les sites est illustre par la figure 8.
Sites
Etangs en activité/ site Total étangs/site
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
200
180
Effectifs cretangs
160
140
120
100
80
60
40
20
0
185
82
65
84
53
26
5
57
3 2
5
9
Figure 8: Répartition des étangs dans les
sites
La figure 8 montre que le site 5 situé à Mbongo
détient la majorité des étangs suivi du
site 11 situé à Mazoko (respectivement 185 et 84
étangs au total, 43 et 35 étangs en activité).
4.1.2 Topographie et hydrologie des sites
Les sites sont situés sur des bas fonds argilo sableux.
Ces dépressions sont inondées ou périodiquement
inondées par les eaux des cours d'eau environnants. Ainsi, 50% de sites
sont situés près de la rivière Ménoua, 25%
près de la rivière Nkam et 25% près d'un ruisseau.
Dès le mois d'avril, avec le retour des pluies, on note dans les
différents sites une montée progressive des eaux suite au
déversement des eaux de ruissellement après les pluies. Les
paramètres hydrologiques des différents sites sont
résumés dans le tableau II.
Tableau III:
Paramètre hydrologiques des sites des étangs
d'inondation.
Paramètres
Sites
Site1 Site 2 Site 3 Site 4 Site 5 Site 6 Site 7 Site 8 Site 9
Site 10 Site 11 Site 12
Distance site/cours d'eau
|
Dénivelée site/cours d'eau (m)
|
Nombre de crues en 2005
|
Hauteur
de la crue (m)
|
Durée de
l'inondation en semaines
|
636
|
9,90
|
3
|
2
|
20
|
21,66
|
5,10
|
2
|
0,7
|
16
|
0,0
|
0,00
|
2
|
1,0
|
16
|
1828,5
|
-0,30
|
2
|
0,30
|
8
|
1272
|
19,50
|
3
|
1,7
|
32
|
1749
|
4,20
|
3
|
1,3
|
24
|
0,0
|
0,0
|
2
|
0,50
|
1
|
50,4
|
2,40
|
3
|
1,7
|
28
|
795
|
-3
|
2
|
2,0
|
24
|
1749
|
-0,6
|
3
|
1,5
|
24
|
477
|
4,80
|
3
|
2,5
|
32
|
318
|
2,70
|
3
|
1,5
|
24
|
Du tableau II, il ressort que l'inondation met plus de temps
dans les sites 5, 11 et 8 (respectivement 32 et 28 semaines). La hauteur
maximale des crues est de 2,5 m pour un séjour de 32 semaines En 2005,
58,5 % des sites ont reçu 3 crues pour une hauteur moyenne
de 1,5m. La dénivelée varie d'un site à
l'autre. Les sites 9, 10 et 4 sont les plus élevés avec une
dénivelée négative soit respectivement -3 m, -0,6 m et
-0,3 m. Ceci veut dire que leur altitude est supérieure à celle
du cours d'eau le plus proche. Le site 5 a le plus affaissé avec une
dénivelée grande (19,50m). La distance entre les sites et les
cours d'eau va de 00 m (sites 3 et 7) à 1828,50 m (site 4) ; donc les
cours d'eau qui inondent les sites 3 et 7 traversent les sites en question.
Mais ces cours d'eau débordent à certaine période de
l'année et inondent ces sites jusqu'à la rivière
Ménoua. La figure 9 montre la proportion des sites en fonction des
distances des cours d'eau.
|
33,33%
|
|
|
|
|
16,67%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pourcentage des sites
|
50 40 30 20 10 0
|
60
50%
<500 [500-1OOO[ >1000
Distance en mètre
Figure 9: Pourcentage des sites en fonction de la
distance d'un cours d'eau.
Il ressort de la figure 9 que 50% des sites sont situé
à moins de 500m d'un cours d'eau. Alors que seulement 16,67% des sites
sont à plus d'un kilomètre d'un cours d'eau. Ce qui montre que
les pisciculteurs choisissent leurs sites à proximité des cours
d'eau car le nombre de crue qui arrive dans le site ainsi que leur
intensité serait fonction de la distance du site d'un cours d'eau. Le
test de Ficher à 5% (Annexe 2: Tableau i) montre une différence
significative (p<0,05) entre les distances des sites par rapport aux cours
d'eau, des dénivelés sites/cours d'eau, les hauteurs de la crue
ainsi que la durée de l'inondation dans le site. Pour dire que
l'intensité des crues dans le site varie en fonction de la distance du
site à un cours d'eau.
4.2.2.2. Couvert végétal des sites
Les 12 sites se trouvent dans quatre types de formation
végétale à savoir: forêt (sites 2, 3, 5, 6, 7, 9,10
et 11); prairie (sites 8 et 12), culture vivrière (site 1) et plantation
(site 4). La végétation de ces sites est composée des
arbres, des arbustes, des herbacées terrestres et aquatiques (Lemna
sp, Azolla sp et Nymphea sp) et des cultures (Annexe 3).
Les sites sont
généralement limitrophes aux plantations de
caféiers, de cacao ou des cultures vivrières. Le nombre
d'étangs varie d'une formation végétale à l'autre.
La figure 10 nous donne la répartition des étangs dans les
différentes formations végétales identifiées.
Pourcentage des sites par
formation végétale
Plantation de caféier 8%
Prairie 17%
Champ de culture 8%
Forêt 67%
87,85%
% des etangs
|
|
|
|
|
|
|
10,76%
|
0,87% 0,52%
|
|
|
|
|
Forêt Prairie Plantation Champ de
de caféier culture
Types de formation végétale
A B
Figure 10: Proportion des sites ( A ) et des
étangs ( B ) par type de formation végétale. Il
ressort de cette figure que plus de la moitié des sites (67%) sont
situés dans une forêt
alors que les zones d'activités humaines (Champ de
culture et plantation de caféier) sont peu sollicitées pour
creuser les étangs. En plus le couvert forestier détient à
lui seul 87,85 % des étangs. Ce qui voudrait dire que les pisciculteurs
sollicitent davantage les forêts ou galeries forestières pour
creuser leurs étangs. La forêt apporte non seulement de l'ombre
aux étangs mais aussi contribue à l'alimentation à travers
les fruits et les feuilles des arbres. Ces galeries forestières
étant situées dans des zones inondables apportent de l'humus pour
la fertilisation du site.
Bien que les critères du choix d'un site correspondent
à ceux recommandés par Pouomogne (1998) à savoir la
présence d'un cours d'eau, la topographie et le sol; les
considérations diffèrent. Les étangs étant
creusés dans les galeries forestières et sur des bas fonds non
tarissables, ils sont peu éclairés, trop turbides et vidangeables
difficilement à l'aide des seaux ou de la motopompe.
4.2. Fonctionnement et caractéristiques des
étangs d'inondation de Santchou
4.2.1. Fonctionnement des étangs d'inondation
4.2.1.1 Description du cycle d'élevage
Le cycle d'élevage est d'un an allant du mois d'avril
au mois de mars de l'année suivante. Les étangs d'inondation de
Santchou sont des étangs sur nappe phréatique dont la mise en
charge est assurée par les eaux d'inondation. Complètement
noyés en saison des pluies (avril à octobre), ils s'isolent
dès le début de la saison sèche qui va de novembre
à mars (Figure 11).
Etang en saison sèche (Janvier 2006) Etang en
début de la saison de pluie (Mai 2006)
Figure 11: Exemple d'un étang
d'inondation
Les poissons entraînés par les eaux lors des
crues, quittent le lit des cours d'eau pour aller dans des zones
inondées. C'est ainsi qu'ils arrivent dans les sites où les
paysans ont aménagé les étangs. Pendant la décrue
(3 à 4 mois), ils restent dans ces étangs jusqu'à la
vidange et se nourrissent de ce qu'ils trouvent dans l'étang. Certaines
pisciculteurs alimentent leurs étangs pendant cette période avec
les déchets de cuisine, la fiente des poules, les déjections des
porcs et les détritus de champs (feuilles de manioc, parche de
café, mauvaises herbes...). L'intervention des pisciculteurs dans
l'étang est fonction des mouvements d'eau. Elle est plus remarquable
à partir du mois de janvier car c'est en cette période que les
pisciculteurs font la récolte et aménagent les étangs pour
apprêter la récolte de l'année suivante. C'est ces
interventions des pisciculteurs qui lui donne le droit d'appropriation de la
ressource poisson et en fait une forme de pisciculture au sens large du terme.
En fonction du mouvement d'eau dans les sites et des activités
menées par les pisciculteurs dans leurs étangs, l'année
est divisée en six périodes allant du mois d'avril au mois de
mars de l'année suivante (Tableau III).
Tableau IIII:
Activités menées par les pisciculteurs au cours d'une
année d'élevage
Périodes Activités menées
Observations
Période 1 : Avril-Juillet Aucune Début des pluies
et retour
d'eau dans les sites Envahissements des sites par les herbes et
arbustes
Période 2 : Juillet-Octobre Aucune Crues et inondations
des
étangs
Période 3 : Octobre-Décembre Visite des sites Fin
de pluies et baisse du
niveau d'eau dans les sites
Période 4 : Décembre-Janvier Nettoyage des sites
et étangs ; Apport d'aliments par certains pisciculteurs;
Programmation de la vidange.
Période 5 : Janvier-Mars Vidange, récolte des
poissons
et aménagement des étangs. Création ou
réhabilitation des nouveaux étangs
|
Baisse du niveau d'eau dans les étangs
Rituels, nettoyage du site et des étangs, pêche,
entretien des digues, construction des abris pour poissons
|
Période 6 : Mars-Avril Fin des activités Retour des
pluies et
inondation des étangs, Envahissement des étangs par
les herbes.
De ce tableau on remarque que l'inondation conditionne
fortement cette pisciculture. Les étangs sont inondés pendant 8
mois. Les pisciculteurs ont au plus 4 mois pour toutes leurs opérations
d'aménagement et de récolte. La mise en charge des étangs
est faite à 100 % par les mouvements d'eau lors des crues qui
correspondent à la période de reproduction des silures
(Clarias spp) en milieu naturel selon De Graaf et al (1996).
De ce fait ni la densité des poissons à la mise en charge, ni la
qualité de l'eau n'est contrôlée par le pisciculteur.
Les activités menées par les pisciculteurs sont
l'aménagement des étangs, la vidange, la récolte des
poissons, la construction des abris et parfois l'alimentation.
4.2.1.2 L'aménagement des étangs d'inondation
de Santchou
Les opérations d'aménagement commencent au mois de
décembre avec le nettoyage des
sites par le pisciculteur. La mise en place d'un étang
commence par le choix du site. Le site
Troncs d'arbre évidés Agencement des branchages
Figure 13: Exemples d'abris dans les étangs
d'inondation de Santchou (Février 2006) D'après les
pisciculteurs, ces abris conditionnent la production de l'étang par
leurs
capacités à «territorialiser» les
poissons lors des inondations bien que ces derniers puissent encore sortir
pour se nourrir dans le site. Pour dire que ces abris assurent une certaine
sécurité
est choisi dans des bas fonds peu tarissables situés
près d'un cours d'eau. Une fois le site choisi et nettoyé,
l'étang est dimensionné et creusé dans la partie du site
qui s'inonde en premier et près d'un arbre si possible (Figure 12). Le
plus souvent, le pisciculteur commence par creuser un petit trou profond qu'il
viendra curer l'année suivante suite à l'écroulement des
berges. Il contourne ainsi les difficultés liées à la main
d'oeuvre et profite de la nature pour élargir son étang. Si c'est
un ancien étang il va juste curer jusqu'au niveau de la nappe
phréatique. La main d'oeuvre étant essentiellement familiale, le
terrassement et l'excavation des étangs sont des opérations
très pénibles pour les pisciculteurs.
Figure 12: Mise en place d'un étang d'inondation
dans la plaine de Santchou (Février, 2006) Une fois les
dimensions atteintes, les abris sont construits sous les racines d'arbres ou
dans le fond de l'étang. Les abris sont soit des trous
creusés sur les berges, soit des troncs d'arbres évidés
fixés sur l'assiette de l'étang, soit un agencement de
bâtons ou branchages. Le nombre d'abris varie d'un étang à
l'autre (Figure 13).
aux poissons lors des attaques des prédateurs humains
ou animaux. Ils peuvent aussi servir de support à la microflore
aquatique particulièrement les troncs évidés. Il existe
une corrélation positive (R=0,20) entre la production d'un étang
et le nombre d'abris qu'on y trouve.
4.2.1.3. Les activités pré récoltes et
post-récoltes.
La récolte a lieu généralement entre
janvier et mars. Les étangs sont vidangés après un an
(51,3 %) ou deux ans (44,8 %) et rarement après trois ans (3,9 %). Une
fois le jour de la vidange arrêté, le pisciculteur vient la veille
pour le nettoyage des digues et faire les rituels. Ces derniers consistent
à faire des incantations dans l'étang pour demander l'accord des
ancêtres. La main d'oeuvre est généralement familiale.
Toutefois, on fait souvent appel aux amis et à toutes autres personnes
pour une rémunération de 2 000 FCFA par jour de travail. La
vidange se fait par un couple de personne. Elle consiste à écoper
l'eau à l'aide des seaux de 10 litres à travers un canal
creusé dans la berge le jour même de la vidange (Figure 14).
Figure 14: Vidange d'un étang d'inondation dans la
plaine de Santchou (Février, 2006). Une nasse (ou un panier)
est placée sur le canal pour récupérer les poissons. Bien
que la
force physique des acteurs puisse conditionner la durée de
la vidange, un étang de 40 m3 de volume d'eau peut être
vidangé en une heure par six personnes.
La pêche commence après la vidange et consiste
à ramasser les poissons dans la vase. Elle est surtout faite par les
femmes et les enfants. Les poissons sont «machettés» ou
assommés à l'aide d'un gourdin et sont mis dans les paniers ou
les nasses. Ces poissons sont nettoyés hors de l'étang avant
d'être transférés dans les sacs sans distinction de
taille.
Le curage consiste à enlever les branches d'arbres et
la boue de l'étang (Figure 15). Il se fait dès que le niveau
d'eau est relativement bas (30 cm) et se poursuit après la pêche
jusqu'à ce que la profondeur idéale de l'étang soit
atteinte. Le fond de l'étang étant ainsi curé, les berges
sont raclées et les abris sont nettoyés ou remplacés et
repositionnés dans l'étang.
Figure 15: Curage d'un étang d'inondation (Mars,
2006).
4.2.2. Caractéristiques des étangs
traditionnels de Santchou
4.2.2.1 Morphométrie des étangs
Au cours de nos travaux, 576 étangs ont été
recensés dans l'arrondissement de
Santchou. Ces étangs étaient à 71 % en
réhabilitation contre 25,35 % en activité. Seulement 3,65 % des
étangs ont été réhabilités puis
abandonnés par le pisciculteur par manque de main d'oeuvre ou à
cause de la faible production de l'étang.
Les étangs sont généralement circulaires
et de dimension variée. Leur point commun est leurs superficies
réduites comprises entre 1,76 et 240 m2 avec une moyenne de
39,04 #177; 43m2 (Figure16).
Pourcentage des etangs
75,64%
<50 [50-100[ [100-150[ [150-200[ [200-250[
Classes de superficie en m2
15,38%
5,13%
1,28%
2,56%
Figure 16: Pourcentage des étangs par classes de
superficie
Parmi les étangs en activité, 91 % avaient une
superficie inférieure à 100 m2. Ceci serait
dû à un manque de la main d'oeuvre car elle est
essentiellement familiale.
La profondeur était comprise entre 0,5 et 3 m avec une
moyenne de 1,67 #177; 05m. La profondeur relativement élevée
permet de garder un volume d'eau considérable après les
inondations. Les étangs étant creusés pour la plupart
près d'un arbre, le taux d'éclairement est faible. Ce faible
éclairement associé au volume d'eau de l'étang
réduit les fluctuations des températures dans l'étang. Ce
qui est propice pour les silures. Car un régime thermique plus stable
est favorable à la croissance des clarias surtout les
juvéniles (Messi, 2003). Le test de Ficher à 5% fait ressortir
une différence significative (P<0,05) entre les superficies ainsi que
les profondeurs moyennes des étangs par site (Annexe 2: Tableau ii).
Cette différence pourrait
être due à la profondeur de la nappe
phréatique dans le site et à la nature du sol qui facilite
l'excavation et l'effondrement des berges.
Les étangs ont des parois verticales, sans canal
d'amené, ni canal de vidange. Ce qui les distingue d'un étang
piscicole conventionnel où les talus des digues doivent avoir une pente
comprise entre 33 et 66% selon le type de sol (Satia, 1980). L'assiette des
étangs est généralement remplie de boue à cause de
l'écroulement des digues et des branchages qui tombent des arbres
environnants.
4.2.2.2 Les espèces végétales
trouvées autour des étangs
Selon les pisciculteurs, la bonne alimentation des poissons
est liée à la flore aquatique et terrestre autour des
étangs. D'après leurs observations, les poissons consomment
certaines herbacées ainsi que les fruits des arbres et arbustes. Cette
végétation contribue aussi à la construction des abris et
à la protection des poissons. Les espèces végétales
prises en compte à cet effet par les pisciculteurs sont: Ma'jouojou
(Anthocleista microphilla), Pou (Vitex
ferruginea), Teck sauvage (Mitragyna sp), Ben (Alchornea
cordifolia), Canmié (Setaria barbata), Ayang (Crinum
sp), etc. Selon eux, les cinq premières entrent dans l'alimentation
des poissons et la dernière dans la protection mystique des
étangs. L'annexe 3 donne les espèces végétales
recensées autour des étangs sur un rayon de 5 m. Le tableau IV
montre les espèces les plus récurrentes à
côté des étangs (plus de 24 % de présence à
côté d'un étang).
.Tableau IV: Pourcentage des espèces
végétales les plus fréquentes autour des étangs
Espèces
|
Pourcentage (%)
|
Nom local Nom scientifique
|
Arbres
Ma'joujou Anthocleista microphila (Ant) ? 44,9
Ekoué Myrianthus arboreus (Myr) 32,8
Teck sauvage Mitragyna sp (Mit)? 37,2
Pou Vitex ferruginea ( Vit)? 29,5
Bambou Raphia mambileinsis (Rap)? 34,6
Palmier Elaeis guineensis (Ela) 24,6
Arbustes
Ben Alchornea cordifolia (Alch)? 74,5
Kouekecan Mimosa sp (Mim) 38,5
Pseudospondias sp 24,4
Herbacées
Fougère Dryopteris filix (Dry) 41
Elenen Scleria racemosa (Scl) 34,6
Nsogniat Acroceras amplectens (Acr)? 33,3
Canmié Setaria barbata (Set)? 32,1
? Espèces prises en compte par le s pisciculteurs pour
choisir leur sites
Il ressort du tableau IV que les espèces
arborées sont plus fréquentes à côté des
étangs. L'espèce Alchornea cordifolia (Ben) vient en
tête avec 74,5 % de représentativité. En plus on remarque
que les espèces prises en compte par les pisciculteurs (en gras dans le
tableau III) ont une fréquence > 30 % montrant l'importance que les
piscicultures accordent à celles-ci pour le choix des endroits où
creusés les étangs. On peut donc penser que ces espèces
ont une influence sur la croissance des poissons.
4.2.2.3. Les espèces des poissons
pêchés dans les étangs
Deux genres de poissons sont récoltés dans les
étangs d'inondation de Santchou à savoir Clarias spp et
Oreochromis spp. Toutefois le Tilapia (Oreochromis niloticus)
appelé «Sapac» dans la région est peu
fréquent. Deux espèces de silure sont pêchées dans
les étangs: Clarias jaensis appelé dans la région
«silure ancien ou local» et Clarias gariepinus appelé
«silure nouveau ou introduit». Parmi les soixante-quatorze
étangs récoltés cette saison (2006), 95,8 % n'avait que
des silures et Clarias Jaensis était l'espèce de silure
dominante (87,5 % des étangs). Cette situation peut s'expliquer par un
déficit d'oxygène à cause de la turbidité
élevée des étangs qui ne favorise pas la survie du
tilapias et d'autres espèces. Les caractéristiques de la
récolte pour les deux espèces de silure pêchées dans
ces étangs sont résumées dans le tableau V.
Tableau V: Caractérisation de la récolte
pour Clarias gariepinus et Clarias.jaensis
Caractères
|
Clarias.gariepinus
|
Clarias.jaensis
|
Poids moyen à la récolte de 2006 (g)
|
127#177;
|
83
|
184#177;80
|
|
Genre
|
Mâle
|
|
Mâle
|
Gros
|
Poids (kg)
|
2
|
|
1,1
|
spécimen
|
Longueur standard (cm)
|
54
|
|
48
|
|
Longueur totale (cm)
|
61
|
|
54
|
Du tableau V, nous constatons que Clarias gariepinus
présente le plus gros spécimen, et que les poids moyens de C.
jaensis et C. gariepinus pour la récolte de 2006 sont
faibles et relativement semblables. Le poids moyen relativement faible est
lié au fait que ces poissons seraient des juvéniles de la
dernière fraie des géniteurs venant des cours d'eau pour se
reproduire. D'après les travaux de De Graaf et al (1996), les
silures matures (géniteurs) effectuent des migrations entre juillet et
août vers les zones marécageuses pour se reproduire. Après
la fécondation et l'éclosion, les alevins grossissent dans les
zones de reproduction peu profondes avant de rejoindre les cours d'eau. Pendant
la décrue, une partie de ces poissons restent et se développent
dans les étangs en fonction de l'aménagement apporté
à ces derniers.
La figure 17 illustre
l'hétérogénéité de taille pour les deux
espèces de silure pêchées dans les étangs
d'inondation de Sanchou en 2006.
40
35
Effectif
30
25
20
15
10
5
0
50
45
45
C. gariepinus C. jaensis
23
1
15
5
2 2
6
6
4
2
0
23
1
1
10
6
20
[15-20[ [20-25[ [25-30[ [30-35[ [35-40[ [40-45[ [45-50[ [50-55[
[55-60[
Classe des tailles en cm
Figure 17: Nombre de poissons par espèces en
fonction des classes des tailles dans un
étang d'inondation.
La figure 17 montre que C. jaensis a plus des poissons
ayant une taille inférieure à 35
cm pourtant c'est le contraire avec C. gariepinus. On
peut ainsi supposer que dans les étangs d'inondation de Santchou, C.
gariepinus a une croissance supérieure à celle du C.
jaensis.
4.2.2.4 Rendement des étangs
Une production totale de 6585 kg a été obtenue
dans 74 étangs en 2006; ceci pour un
rendement moyen de 414,68 kg /100m2, soit 41,468
t/ha. Ce rendement est supérieur à 3t/ha obtenu dans les
étangs de pisciculture semi extensif au Cameroun et largement
supérieur à ce qui est obtenu dans pareilles formes de
pisciculture dans le monde à l'instar des Whedos au Bénin, des
pêcheries amplifiées en Chine et au Bangladesh, des acadjas en
côte d'Ivoire respectivement 2t/ha/an (Kenneth et al,
1991); 0,743 et 0,689 t/ha/an (De Silva, 2003) et 21t/ha/an (Hem et
al, 1994). La figure 18 donne les pourcentage de rendement des
étangs et le rendement moyen des sites à la récolte de
2006.
30
25
20
15
10
Pourcentage des classes (%)
5
0
Rendement moyen des etangs en kg /100m2
118,26#177; 047 ab
216,55#177;048 ab
Sites où se trouvent les étangs
22,72#177;120 ab
182,06#177;98 ab
731.60#177;547 ab
487,57+582 ab
859,01#177;314 b
73,27#177;028 a
268,11#177;296 ab 141,36#177;112 ab
392,66#177;302 ab
26,23#177;002 a
<50 [ 100-200[
40
35
[400- 1900[
[ 50-100[ [ 200- 400[
Classe des rendements des étang en kg/100m
A B
Figure 18: Pourcentage des étangs par classe de
rendement (A) et Rendement moyen des
étangs par sites (B) pour la récolte de
2006
Il ressort de ces figures que 77 % des étangs ont un
rendement = à 100 kg/100m2. Ce pourcentage se rapproche
à 87,85% des étangs situés sous couvert forestier auquel
cas ces étangs seront les plus productifs. Le rendement moyen annuel est
très élevé dans les sites 7, 5, 6 et 11 respectivement
859,01; 731,60; 487,56 et 392,66 kg/100m2. Les rendements les plus
faibles sont obtenus dans les sites 12 et 8 respectivement 26,23 et 73,26
kg/100 m2. Le test de Ficher à 5% montre qu'il existe une
différence significative (P<0,05) entre les rendements moyens des
sites (Annexe 2: Tableau iii). Cette différence de rendement serait
liée à la différence entre les formations
végétales, les dénivelées et le volume d'eau dans
les sites lors des crues.
Pendant la décrue les étangs restent les seuls
endroits où la profondeur de l'eau est encore appréciable pour
les poissons. Ils se dirigeraient donc dans ces étangs en fonction de
l'aménagement de celui-ci (abris, profondeur de l'eau) et y demeuraient
jusqu'à la prochaine vidange. La migration étant massive, la
densité des poisons dans l'étang est élevée dont la
production. Bien que le cannibalisme existe entre les individus, il est
limité puisque le poids moyen reste faible malgré la forte
densité des poissons; en plus de
l'hétérogénéité de la récolte en
terme de taille. Ceci confirme les travaux de Haylor (1991) ainsi que ceux de
Kaiser et al. (1995) qui ont montré que le taux de croissance
des poissons est inversement lié à la densité et que les
densités élevées contribuent à réduire
l'agressivité dans l'étang, et par ricochet le cannibalisme. En
effet, à forte densité les poissons sont incapables de
défendre leur
territoire et la prédation ainsi que la compétition
pour l'espace de repos diminue. Sous cette condition, les poissons se satisfont
des fruits et herbes trouvés à leur proximité.
Notons que les étangs faisant objet des incantations et
des rites préalables se démarquent par leurs productions plus
élevées.
4.2.2.5 Destination des produits
Une fois la pêche terminée, les poissons sont
soit transportés à la maison pour le cas des étangs
à gestion individuelle soit partagés au bord de l'étang
pour le cas des étangs gérés pour la grande famille. Les
poissons sont divisés en trois lots selon l'importance de la
récolte: un lot pour la consommation familiale, un lot pour les dons et
un troisième pour la vente. Les gros poissons sont le plus souvent
destinés à la consommation familiale, les moyens aux dons et
à la vente, et les petits sont fumés par les femmes puis
stockés pour la consommation ultérieure. Quant aux alevins, ils
sont utilisés comme appâts par les pêcheurs.
4.3. Relation entre production piscicole et
environnement des sites
4.3.1 Relation entre production et conditions
hydrologiques
Il existe une corrélation positive entre la production
des étangs respectivement avec la
durée de la crue (r 1=0,28), la hauteur
de la crue (r 2=0,19), la dénivelée des sites
/cours d'eau le plus proche (r 3=0,37) et le nombre d'abris
(r 4=0,20). Comparativement au seuil indiqué sur la
table de probabilité du coefficient de corrélation
r de Bravais-Pearson (Annexe 5), r
1 et
r 3 sont significativement
élevés pour á=0,05 à un degré de
liberté de 73. C'est-à-dire que la corrélation qui existe
entre la production des étangs et la durée de la crue ainsi que
la dénivelée du site/cours d'eau le plus proche est
significativement positive. Les modèles de régression suivants
traduisent l'interaction entre ces variables:
Production de l'etang 2005/2006 en kg
400
200
500
300
100
0
Production des etangs en 2005/2006 (en kg)
400
500
300
200
100
0
0,0 ,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 0 2 4 6 8 10
Hauteur crue dans le site en 2005/2006(en m) Durée de
l'inondation en mois en 2005/2006
Y= 49,654 + 24,541H (r =0,19) Y= 21,85 + 11,971 DU (r
=0,28)
Figure 19: Tendance linéaire de
régression entre la hauteur, la durée de la crue; et
la production des étangs
Production de l'etang en kg en 2005/2006
|
500 400 300 200 100 0
|
|
Production de l'etang en kg en 2005/2006
|
500 400 300 200
100
0
|
|
-5 0 5 10 15 20 0 1 2 3 4 5
Dénivélée site/cours d"eau Nombre d'abris ou
cachettes dans l'étang
Y= 60,804 + 4,173 DE (r =0,37) Y= 61,128 + 15,858 NA (r
=0,20).
Figure 20: Tendance linéaire de
régression entre la dénivelée site/cours d'eau ;
le nombre d'abris et la production des étangs
De ces figures, on constate que la production des
étangs augmente avec l'intensité de la crue. En effet la mise en
charge des étangs en poissons est favorisée par un volume et un
séjour prolongé de l'eau dans le site.
4.5.2 Relation entre production des étangs et
environnement végétal
L'environnement végétal des sites a une influence
sur la production des étangs qui s'y trouvent. On note une variation de
rendement selon le couvert végétal du site (figure 21).
Rendement moyen des etangs en kg/100m2
400
600
500
300
200
100
0
Forêt Prairie Plantation Culture
Types de couvert végétal du site où se
trouve l'étang
Figure 21:Rendement moyen des étangs par type de
la formation végétale
Il ressort de la figure 21 que le rendement moyen des
étangs situés sous couvert forestier (485,34 kg/100m2)
est nettement supérieur à celui des étangs situé
dans la plantation de café, le champ de culture vivrière et la
prairie (respectivement 182,05; 118,26; et 59,83 kg/100m2). La
prairie qui est un couvert sans espèces arborescentes, a le plus petit
rendement moyen. Cette différence pourrait être due aux
espèces végétales qui composent la formation
végétale du site. Ainsi l'association des espèces
végétales environnantes avec les rendements des étangs est
représentée sur le plan factoriel (figure 22) obtenu à
partir d'une analyse factorielle des composantes multiples. Il faut noter que
seules les espèces à forte représentativité
(Tableau IV) ont été retenues pour ce test et sont
considérées comme variables actives. En plus des espèces,
nous avons utilisé trois autres variables prises comme variables
illustratives à savoir le couvert végétal, la
dénivelée et le rendement
NB: Les variables actives sont celles qui
décrivent objectivement les individus (étangs) et contribuent
à la construction des facteurs ou axes. Par ailleurs, seules les
modalités bien représentées sont prises en
considération. Les variables illustratives ou supplémentaires
aident à l'interpréter sans participer à la construction
des facteurs ou axes. Leurs modalités justifient le regroupement ou la
dispersion des modalités actives.
Le poids de contribution des facteurs 1 et 2 (40,64 %) dans
l'analyse ainsi que la rupture observée dans le diagramme des valeurs
propres après les deux premières barres (Annexe 4) suggère
leur choix pour la représentation graphique. Les espèces
(modalités actives) sont des carrés et le rendement,
dénivelée et couvert végétal (modalités
illustratives) sont des ronds. Les individus (étangs) n'ont pas
été activés parce qu'ils sont nombreux et rend touffue la
figure. Pourtant leur regroupe n'a pas d'importance dans
l'interprétation de l'interaction. Seule l'interaction entre les
variables était importante.
Remarque: 2 veux dire présence de l'espèce et 1
veut dire son absence
Figure 22: Plan factoriel de la répartition des
espèces végétales autour des rendements
Pour l'interprétation, il faut noter que les facteurs 1 et
2 traduisent l'association ou l'opposition possible entre les modalités
selon le positionnement de ces derniers par rapport aux facteurs (axes).
L'interprétation de ce plan se fait suivant les différents
facteurs ou axes. Premier facteur:
Sur le facteur 1, du côté négatif les
espèces Mitragyna sp (Mit), Myrianthus arboreus (Myr),
Raphia mambileinsis (Ra), Mimosa sp (Mim), Dryopteris
filix(Dry) et Scleria racemosa (Scl) trouvées sous couvert
forestier sont associées au dénivelée élevée
et aux rendements supérieurs à 200kg/100m2. Ce groupe
est opposé aux espèces Anthocleista microphila (E01),
Vitex ferruginea (Vit), Setaria barbata (Set) et
Acroceras amplectens (Acr)
trouvées sous les autres types de couvert et
associées aux dénivelée faible ou moyenne
ainsique les rendements inférieur à 200
kg/100m2qu'on retrouve sur le côté positif du
facteur.
Le facteur 1 marque donc une opposition entre les
étangs situés sous couvert forestier et à forte
dénivelée, ayant un rendement supérieur à
200kg/100m2 avec dans les environs les espèces Mitragyna
sp, Myrianthus arboreus, Raphia mambileinsis, Alchornea cordifolia, Mimosa
sp, Dryopteris filix et Scleria racemosa; et les
étangs à dénivelée faible ou moyenne des autres
couverts, ayant un rendement = 200 kg/100m2 avec les espèces
Anthocleista microphila, Vitex ferruginea, Setaria barbata et
Acroceras amplectens.
Deuxième facteur
Sur le facteur 2 et diagonalement, du
côté négatif les espèces Mitragyna sp (Mit),
Mimosa sp (Mim), Scleria racemosa (Scl) et Dryopteris filix (Dry)
trouvées sous couvert forestier sont associées au
dénivelée élevée et aux rendements
supérieurs à 200kg/100m2. Ce groupe est opposé
à l'espèce Setaria barbata (Ste) trouvée
dans les prairies et la plantation de caféier associée aux
rendements =200 kg/100m2 qu'on retrouve sur le côté
positif du facteur.
Le facteur 2 marque donc l'opposition des étangs
situés sous couvert forestier ayant dans les environs les espèces
Mitragyna sp, Mimosa sp, Dryopteris filix
et Scleria racemosa, et ayant un rendement supérieur à
200 kg/100m2 et les étangs situés dans les prairies et
la plantation de caféier ayant un rendement =200 kg/100m2
avec pour espèce caractéristique Setaria barbata.
Nous retenons que les meilleurs rendements s'obtiennent dans
les étangs situés sous couvert forestier et ayant dans les
environs les espèces Mitragyna sp, Myrianthus arboreus, Mimosa
sp, fougère, Raphia mambileinsis, et Scleria racemosa.
Ces espèces ont la particularité de pousser sur les sols
humides en permanence. D'où leur association à la forte
dénivelée qui marque un volume important d'eau pour un
séjour prolongé dans le site. De ce fait on peut
considérer ces espèces comme indicateur d'hydrologie pour un
site. Ceci renforce l'idée selon laquelle la hauteur d'eau
associée à son séjour dans le site serait le
paramètre essentiel de la production des étangs. Bien que ces
espèces soient très feuillues et produisent beaucoup de fruits
surtout le teck sauvage, leur contribution à l'alimentation des poissons
ne serait que secondaire et reste à démontrer.
En conclusion on peut admettre l'hypothèse selon
laquelle la production d'un étang serait fonction des conditions
hydrologiques du site et de sa formation végétale. Les
espèces végétales bien que contribuant dans
l'alimentation, sont considérées comme des bons indicateurs de la
permanence de l'eau dans les sites.
Pour analyser les facteurs influençant la production
piscicole des étangs d'inondation de la plaine des Mbô, une
investigation sur la caractérisation des sites ainsi que sur le
fonctionnement des étangs d'inondation et la relation qui existe entre
la production et l'environnement des sites a été menée.
Malgré les difficultés rencontrées telle que l'inondation
précoce des sites, les objectifs ont été atteints.
Cette étude nous a permis de distinguer 12 sites des
étangs d'inondation dans l'arrondissement de Santchou. Ces sites sont
inondés par les eaux de la Ménoua, du Nkam ou d'un ruisseau. Ils
sont situés sous quatre types de formation végétale
(Forêt, prairie plantation sur bas fond et champ de culture).
Les étangs sont des étangs sur nappe
phréatique dont la mise en charge en poissons est faite à 100%
par les eaux d'inondation. Les étangs étant inondés
pendant au moins 8 mois, les pisciculteurs ont au maximum 4 mois par an pour
toutes leurs activités qui sont: l'aménagement des étangs,
la vidange, la pêche, le curage, la construction des abris pour poissons
et quelque fois l'alimentation. Ces étangs sont de petite taille
(superficie et profondeur moyenne 39,74m2 et 1,67m respectivement),
sans canal d'amenée, ni canal de vidange avec des rendements très
élevés (414,68 kg/100m2 en moyen).
Les facteurs qui influencent la production piscicole des
étangs sont: le nombre d'abris pour poissons dans l'étang, le
couvert végétal et les conditions hydrologiques (volume d'eau) du
site où se trouve l'étang. Les espèces
végétales telles que: le teck sauvage (Mitragyna sp),
l'ékoué (Myrianthus arboreus), le kouekecan
(Mimosa sp), la fougère (Dryopteris filix), le bambou
(Raphia mambileinsis) et l'elenlen (Scleria racemosa) dont
certaines sont prises en compte par les pisciculteurs lors de
l'aménagement des étangs, seraient des espèces
indicatrices de l'hydrologiques des sites. Leur contribution à
l'alimentation des poissons ne serait que secondaire et reste à
démontrer.
Au vue de ces résultats, on peut accepter les
hypothèses selon lesquelles les sites sont caractérisés
par leur environnement immédiat et que la production d'un étangs
dépendrait de l'environnement végétal des sites et des
conditions hydrologiques du cours d'eau qui l'inonde.
Pour le développement de cette pisciculture qui met en
exergue un savoir-faire local, bien des choses peuvent encore être
faites. De ce fait, nous recommandons:
Aux chercheurs:
> De mener une étude plus approfondie sur
l'écologie de ces plans d'eau.
> D'étudier le régime alimentaire ainsi que
l'éthologie des poissons (Clarias sp) récoltés
dans cet environnement;
Aux producteurs:
> De réhabiliter d'autres étangs afin
d'augmenter la surface exploitable. Les difficultés liées
à la main d'oeuvre peuvent être contournées par une
organisation des pisciculteurs autour d'un groupe. En effet, l'importance du
groupe se situe au niveau de la circulation facile des informations, des
échanges d'expériences entre les paysans, de la valorisation de
la main d'oeuvre du groupe pour les différentes activités et
surtout de l'acquisition facile d'équipements tels que la motopompe, les
filets/épuisettes etc.
> De protéger les couverts forestiers car ils assurent
les meilleurs productions des étangs.
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Tomedi, E.M., 2002. Influence de
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des étangs. in Billard R. :La pisciculture en étang. I.N.R.A ;
Paris 1980, 383-395
ANNEXES
ANNEXE 1 Questionnaire
UNIVERSITE DE DSCHANG FACULTE D'AGRONOMIE ET DES
SCIENCES AGRICOLES DEPARTEMENT DE FORESTERIE
Situation et potentialité de l'exploitation des
étangs d'inondation de la plaine des Mbos Questionnaire
Cette enquête intervient dans le cadre de l'étude
sur la Situation et potentialité de l'exploitation des
étangs d'inondation de la plaine des Mbos. Etude menée
en vue de la rédaction d'un mémoire pour l'obtention du
diplôme d'ingénieur des eaux, forêts et chasse à la
F.A.S.A (U.D.S)
Toute information recueillie dans le cadre de cette enquête
sera traitée dans la plus stricte confidentialité et uniquement
à des fins statistiques et académique
Merci pour votre disponibilité
Numéro questionnaire Enquêteur
Section A: information Générales
Nom du site :
Date Village Quartier
Nom du pisciculteur
Cod e
|
Question
|
Réponse
|
|
|
1.1
|
Age
|
|
|
years
|
1.2
|
Clan /ethnie
|
|
|
|
1.3
|
Sexe
|
Masculin
|
1
|
Féminin 2
|
Section B : Le site et son inondation
QC.01 : pouvez-vous nous parler de l'histoire du site ? Pourquoi
vos ancêtres ont ils choisi ce site?
QC.02 : mode d'acquisition du site : héritage autre :
QC.03 : Comment le site est-il inondé ?
De quel cours d'eau ?
Comment se propage la crue : par un passage, de manière
uniforme ?
QC.04 Appréciez vous l'intensité de l'inondations
du site ? Comment ?
|
début
|
fin
|
durée
|
hauteur d'eau maximale
|
2006
|
|
|
|
|
2005
|
|
|
|
|
2004
|
|
|
|
|
2003
|
|
|
|
|
2002
|
|
|
|
|
QC.05 : comment se fait l'approvisionnement en poissons du site
et des trous?
Section D : Décrire les étangs et leur
environnement
QD.01 Combien de trous avez-vous sur ce site ?
N°
|
date de création
|
date de réhabilitation
|
Etat (*)
|
date dernière récolte
|
Superficie
|
profondeur
|
transparence
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
(*) 1 à abandon ; 2 en activité ; 3 en rehabilation
; 4.En création
QD.02 Quelles sont les espèces végétales
(présence dans un rayon de 5 m ! et ayant un impact sur le trou...) ?
N°1
arbres
arbustes
herbacées
Nom et un nombre
plantes aquatiques
QD. 04 Ces plantes jouent-elles un rôle dans la production
de poisson ? a)Ombrage b) Abris c) Alimentation d)Autre
QD.03 Quelles sont les étapes pour
creuser/réhabiliter/aménager un trou ? a) b) c) d)
QD.04 y a-t-il sur le même site des trous plus productifs
que d'autres ? Pourquoi
Section E : Les activités de pré et post
récolte
QE.01 Quelles sont les activités que vous aviez
menées dans vos trous cette année et à quel mois ?
Activités
Mois
QE.02 ces activités sont-elles toujours les mêmes
d'une année à l'autre
~ Section F : La récolte
(complément)
QF.01 A votre avis qu'est-ce qui détermine la
récolte (en quantité/qualité)? Et pourquoi ?
L'année climatologique/l'intensité de la crue
Les caractéristiques du site
Le trou (forme, profondeur)
Son environnement immédiat
L'entretien du trou (curage)
La périodicité des récoltes (1 an, 2 ans, 3
ans)
autre
QF.02 Quelles sont les espèces de poisson que vous aviez
pêché dans vos trous l'année dernière? Les
années antérieures
2. Silure (Beaucoup des anciennes ;2 Peu des anciennes )
3. Tilapia
4. Autres espèces (citer les R :
~ Section G : Les projets de l'exploitant
QG .01 Etes vous satisfait de votre récolte de cette
année ? . 1. Oui 2 Non Pourquoi ? R :
QG .02 Etes vous satisfait des récoltes des années
antérieurs ? . QG.03 Si les récoltes se maintenaient ainsi
a) Je vais creuser d'autres trous
b) j'entretien mes trous sans creuser d'autres
c) je vais abandonner mes trous
QG 04 avez-vous un successeur potentiel pour prendre la
relève
QG 05 allez-vous changer cette manière de faire dans le
temps?
QG 06 avez-vous entendu parlé du GIC PEPISA ?
ANNEXE 2: Données d'Analyse
Tableau i: ANOVA des facteurs hydrologique des
sites
dénivelée entre les deux altitudes
Somme des carrés
|
df
|
Moyenne des carrés
|
F
|
Sig.
|
Inter-groupes 3338,635
Intra-groupes ,000
Total 3338,635 Inter-groupes 33846157,34
9
Intra-groupes ,000
Total 33846157,34
9
Inter-groupes 28,310
Intra-groupes 4,562
Total 32,872
Inter-groupes 249,865
Intra-groupes 72,810
Total 322,675
|
11 65 76 11 65 76
11 65
76
11 65
76
|
303,512 ,000 3076923,395 ,000
2,574 ,070
22,715
1,120
|
12238074141 31028000000 00000000000 0,000
47490513650 70840000000 00000000000 00000,0
36,670 20,278
|
,000 ,000
,000 ,000
|
distance entre le site et le point du cours d'eau
le
plus proche
hauteur de la crue dans le site en 2005(en
m) durée en mois de l'inondation dans le site en 2005
Tableau ii: ANOVA sur la morphométrie des
étangs
Somme des
carrés df Moyenne des
carrés F
|
Sig.
|
Inter-groupes 67381,616 11
Superficie de l'étang en
m2 Intra-groupes 71859,500 66
Total 139241,116 77
périodicité de la Inter-groupes 9,542 11
vidange de l'étang en Intra-groupes 15,638 66
année
Total 25,179 77
profondeur de l'eau Inter-groupes 10,150 11
dans l'étang en m Intra-groupes 11,762 66
Total 21,912 77
|
6125,601 5,626
1088,780
,867 3,661
,237
,923 5,178
,178
|
,000
,000 ,000
|
Tableau iii : ANOVA de rendement moyen des sites en
2006
|
|
|
Somme des carrés
|
df Moyenne
des carrés F
|
Sig.
|
Rendement de l'étang en kg/100m2
Inter-groupes 4115586,323
à la dernière récolte
Intra-groupes 10549393,258
|
11 374144,21
1 2,199
62 170151,50
4
|
,026
|
Total 14664979,580 73
ANNEXE 3: Espèces végétales les
plus fréquentes dans les environs (5m) des étangs.
N°
|
Nom local
|
Nom scientifique
|
Famille
|
e0001
|
Ma'jouojou
|
Antholerista microphilla
|
Loganiaceae
|
e0002
|
Assounka
|
Macaranga shweinfurthii
|
Euphorbiaceae
|
e0003
|
Pou
|
Vitex doniena
|
Verbenaceae
|
e0004
|
kom
|
Beilschmiedia sp
|
Lauraceae
|
e0005
|
Teck sauvage
|
Mitragyna sp
|
Cecropiaceae
|
e0006
|
Ekoué
|
Myrianthus arboreus
|
Rubiaceae
|
e0007
|
Essoumedoup
|
Macaranga spinosa
|
Euphorbiaceae
|
e0008
|
Essang(a)
|
Albizia gummiferia
|
Mimosaceae
|
e0009
|
Komedoup
|
Nauclea pobeguinii
|
Rubiaceae
|
e0010
|
Phoenix
|
Phoenix reclinata
|
Palmaceae
|
e0011
|
Nguem
|
Neoboutonia mannii
|
Euphorbiaceae
|
e0012
|
Raphia
|
Raphia mambilleinsis
|
Palmaceae
|
e0013
|
Palmier
|
Elaeis guineensis
|
Palmaceae
|
e0014
|
Kankan
|
Bosqueia ferruginea
|
Moraceae
|
e0015
|
|
Rinorea sp
|
Violaceae
|
e0016
|
Vouacanga sauvage
|
Rauvolfia vomitoria
|
Euphorbiaceae
|
e0017
|
Ben
|
Alchornea cordifolia
|
Apocinaceae
|
e0018
|
Kouekecan
|
Mimosa sp
|
Mimosaceae
|
e0019
|
Chignia
|
Glyphaea brevis
|
Tiliaceae
|
e0020
|
|
Pseudospondias sp
|
Anacardiaceae
|
e0021
|
Coun
|
Triumfetta cordifollia
|
Tiliaceae
|
e0022
|
Akenyen
|
Trema guineensis
|
Ulmaceae
|
e0023
|
Madoum
|
Allophylus africanus
|
Sapindaceae
|
e0024
|
Goyavier
|
Psidium guajava
|
Myrtaceae
|
e0025
|
Cacaoyer
|
Theobroma cacao
|
Sterculiaceae
|
e0026
|
Caféier
|
Coffea canephora
|
Rubiaceae
|
e0027
|
|
Polyscias fulva
|
Araliaceae
|
e0028
|
Sissongo
|
Pennisetum purpureum
|
Gramineae
|
e0029
|
Canmié
|
Setaria barbata
|
Gramineae
|
e0030
|
Marantacée
|
Maranta leuconeura
|
Marantaceae
|
e0031
|
Kouanzou
|
Costus afer
|
Zingimberaceae
|
e0032
|
Nsogniat
|
Acrocera amplectens
|
Gramineae
|
e0033
|
Elenlen
|
Scleria racemosa
|
Cyperaceae
|
e0034
|
Boulenlen
|
Scleria sp
|
Cyperaceae
|
e0035
|
Ayang
|
Crinum sp
|
Amaryllidaceae
|
e0036
|
Fougère
|
Dryopteris filix
|
Polypodiacées
|
e0037
|
Maïs
|
Zea mays
|
Gramineae
|
e0037
|
Manioc
|
Manihoc esculanta
|
Euphorbiaceae
|
e0037
|
Bananier
|
Musa balbisiana
|
Musaceae
|
e0037
|
Haricot
|
Phasoelus vulgaris
|
Euphorbiaceae
|
e0038
|
|
Ficus sp
|
Moraceae
|
e0039
|
Igname de savane
|
Dioscorea sp
|
Dioscoreaceae
|
e0040
|
Meriophile
|
Myriophyllum spicatum
|
Haloragaceae
|
e0041
|
Fougère aquatique
|
Azola sp
|
Polypodiacées
|
e0042
|
Lentille d'eau
|
Lemna sp
|
Lemnaceae
|
N°
|
Nom local
|
Nom scientifique
|
Famille
|
e0043
|
|
Psychotria sp
|
Rubiaceae
|
e0044
|
Nénuphar
|
Nymphea sp
|
Nympheaceae
|
e0045
|
Azobé
|
Lophira alata
|
Ochnaceae
|
e0046
|
|
Tristemma demeusei
|
Melastomataceae
|
e0047
|
ilonba
|
Pycnantus angolensis
|
Myristicaceae
|
e0048
|
|
Harungana madagascariencis
|
Hypericaceae
|
e0049
|
|
Pandanus candelabrum
|
Pandanaceae
|
e0050
|
|
Markhamia tomentosa
|
Bignoniaceae
|
e0051
|
|
Chromolenae sp
|
Astéraceae
|
e0052
|
|
Urena lobata
|
Malvaceae
|
e0053
|
|
Ficus exaspera
|
Moraceae
|
e0054
|
|
Ipomia aquatica
|
Convolvulaceae
|
e0055
|
|
Uapaca sp
|
Euphorbiaceae
|
e0056
|
|
Entanda sp
|
Mimosaceae
|
e0057
|
|
Affromomum Sp
|
Zingiberaceae
|
e0058
|
|
Alchoreia laciflora
|
Euphorbiaceae
|
e0059
|
|
Pachystela brevipes
|
Sapotaceae
|
e0060
|
Fromager
|
Cieba pentandra
|
Bombacaceae
|
e0074
|
|
Landolphia sp
|
Apocynaceae
|
e0075
|
Parasollier
|
Musanga cecropioides
|
Cecropiaceae
|
e0076
|
Dolé
|
Vernonia amygdalina
|
Composinaceae
|
e0077
|
|
Ficus sp
|
Moraceae
|
e0078
|
Cobé
|
Bridelia ferruginea
|
Euphorbiaceae
|
e0079
|
Manguier
|
Mangifera indica
|
Anacardiaceae
|
ANNEXE 4 Histogramme des valeurs propres
HISTOGRAMME DES 13 PREMIERES VALEURS PROPRES
NUMERO | VALEUR | POURCENTAGE | POURCENTAGE
| PROPRE | | CUMULE
|
1
|
| 0.2549 |
|
25.49 |
|
25.49 |
|
********************************************************************************
|
2
|
| 0.1515 |
|
15.15 |
|
40.64 |
|
************************************************
|
3
|
| 0.1087 |
|
10.87 |
|
51.50 |
|
***********************************
|
4
|
| 0.0926 |
|
9.26 |
|
60.76 |
|
******************************
|
5
|
| 0.0798 |
|
7.98 |
|
68.74 |
|
**************************
|
6
|
| 0.0661 |
|
6.61 |
|
75.35 |
|
*********************
|
7
|
| 0.0521 |
|
5.21 |
|
80.57 |
|
*****************
|
8
|
| 0.0503 |
|
5.03 |
|
85.60 |
|
****************
|
9
|
| 0.0430 |
|
4.30 |
|
89.90 |
|
**************
|
10
|
| 0.0365 |
|
3.65 |
|
93.55 |
|
************
|
11
|
| 0.0280 |
|
2.80 |
|
96.35 |
|
*********
|
12
|
| 0.0208 |
|
2.08 |
|
98.43 |
|
*******
|
13
|
| 0.0157 |
|
1.57 |
|
100.00 |
|
*****
|
ANNEXE 5 : Table de probabilité du coefficient de
corrélation (r) de Bravais-Pearson*
La table indique la probabilité pour que le coefficient de
corrélation égale ou dépasse, en valeur absolue, une
valeur donnée r, c'est-à-dire la
probabilité extérieure à l'intervalle [- r ; + r], en
fonction du nombre de degrés de liberté (d.d.1.) .
\
|
0,10
|
0,05
|
0,02
|
0,01
|
1
|
0,9877
|
0,9969
|
0,9995
|
0,9999
|
2
|
0,9000
|
0,9500
|
0,9800
|
0,9900
|
3
|
0,8054
|
0,8783
|
0,9343
|
0,9587
|
4
|
0,7293
|
0,8114
|
0,8822
|
0,9172
|
5
|
0,6694
|
0,7545
|
0,8329
|
0,8745
|
6
|
0,6215
|
0,7067
|
0,7887
|
0,8343
|
7
|
0,5822
|
0,6664
|
0,7498
|
0,7977
|
8
|
0,5494
|
0,6319
|
0,7155
|
0,7646
|
9
|
0,5214
|
0,6021
|
0,6851
|
0,7348
|
10
|
0,4973
|
0,5760
|
0,6581
|
0,7079
|
11
|
0,4762
|
0,5529
|
0,6339
|
0,6835
|
12
|
0,4575
|
0,5324
|
0,6120
|
0,6614
|
13
|
0,4409
|
0,5139
|
0,5923
|
0,6411
|
14
|
0,4259
|
0,4973
|
0,5742
|
0,6226
|
15
|
0,4124
|
0,4821
|
0,5577
|
0,6055
|
16
|
0,4000
|
0,4683
|
0,5425
|
0,5897
|
17
|
0,3887
|
0,4555
|
0,5285
|
0,5751
|
18
|
0,3783
|
0,4438
|
0,5155
|
0,5614
|
19
|
0,3687
|
0,4329
|
0,5034
|
0,5487
|
20
|
0,3598
|
0,4227
|
0,4921
|
0,5368
|
25
|
0,3233
|
0,3809
|
0,4451
|
0,4869
|
30
|
0,2960
|
0,3494
|
0,4093
|
0,4487
|
35
|
0,2746
|
0,3246
|
0,3810
|
0,4182
|
40
|
0,2573
|
0,3044
|
0,3578
|
0,3932
|
45
|
0,2438
|
0,2875
|
0,3384
|
0,3721
|
50
|
0,2306
|
0,2732
|
0,3218
|
0,3541
|
60
|
0,2108
|
0,2500
|
0,2948
|
0,3248
|
70
|
0,1954
|
0,2319
|
0,2737
|
0,3017
|
80
|
0,1829
|
0,2172
|
0,2565
|
0,2830
|
90
|
0,1726
|
0,2050
|
0,2422
|
0,2673
|
100
|
0,1638
|
0,1946
|
0,2301
|
0,2540
|
Exemple : avec = 16 ddl. , pour
r = 0,4683, la probabilité est
de 0,05.
(*) D'après Fisher et Yates, Statistical tables for
biological, agricultural, and medical research (Oliver and Boyd, Edinburgh)
avec l'aimable autorisation des auteurs et des éditeurs (in
: SCHWARTZ 1991, p.294).
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