CONCLUSION GENERALE
La question du matriarcat est au coeur des
préoccupations de l'oeuvre intitulée La Mémoire
amputée. Dans cet univers romanesque, Werewere-Liking fait
l'éloge de cette forme d'organisation sociale qui trouve ses fondements
en Afrique. Cette réflexion est suggérée par trois faits
principaux. Premièrement les contrastes relevés aussi bien dans
le récit que son contexte génétique, deuxièmement
le parcours du personnage principal Halla Njokè et enfin la
dérision dont sont victimes les personnages masculins.
Parlant des contrastes, La Mémoire
amputée naît dans un contexte où est
célébré avec faste le féminisme. Une
journée, le 8 mars, a été arrêtée pour «
honorer les femmes »101. Cette idéologie s'acharne
à revendiquer les droits de la femme et à lutter pour l'«
égalité des genres », selon la terminologie
consacrée. Une structure comme l'O.I.F. (Organisation Internationale de
la Francophonie) qui défend activement cette doctrine a adopté
comme slogan : « Egalité des hommes et des femmes en
francophonie ». Le premier paradoxe de ce courant lorsqu'il se
déploie en Afrique est qu'il s'attaque à un système
où l'hégémonie de la femme est établie depuis des
lustres. Cette lutte se justifie chez les Occidentaux car dans les mythes
fondateurs de cette partie du monde, la mythologie grecque en l'occurrence, la
femme n'est pas reconnue comme une citoyenne. Elle n'a donc pas de droit. C'est
la raison pour laquelle cette société est régie par la
phallocratie. Mais en Afrique, ce combat relève de l'utopie dans la
mesure où la cible visée, la tradition africaine, est exempte de
tous les reproches retenus contre elle.
Le deuxième paradoxe est que le féminisme vise
l'égalité entre l'homme et la femme. Encore-là, on a
affaire à une illusion. Les deux êtres ne seront jamais
égaux que ce soit physiquement, biologiquement ou juridiquement. Sur le
plan physique, la morphologie de la femme ne sera jamais celle de l'homme. Sur
le plan biologique, il a été démontré que l'homme a
un corps plus résistant que celui de la femme. C'est pourquoi il lui est
réservé prioritairement les travaux
pénibles. Les compétitions sportives en sont un
creuset d'illustrations. Les exercices ou les épreuves n'ont pas le
même dosage. Dans notre pays, pendant qu'on demande au garçon de
faire mille mètres lors des épreuves sportives au probatoire et
au baccalauréat, on demande à la fille d'en faire six cents.
Même à l'échelle internationale, on peut retrouver des
exemples de ce genre.
Sur le plan juridique, les lois sont définies en
fonction de la nature des êtres. En milieu socioprofessionnel par
exemple, le congé de paternité de trois jours est grandement
insignifiant au regard des trois mois que dure le congé de
maternité. Le code civil camerounais ne permet pas à un
garçon de quinze ans de contracter un mariage contrairement à la
jeune fille du même âge : « L'homme avant dix-huit ans
révolus, la femme avant quinze ans révolus, ne peuvent contracter
mariage »102. En politique, les féministes militent
plus pour la discrimination que pour la justice et la démocratie. Elles
voudraient103 qu'avant même les élections, un quota de
places soit déjà réservé aux femmes ; ce qui est
contraire au jeu de la démocratie et de l'équité. Toutes
ces incongruités font dire à Werewere-Liking que le
féminisme, un mouvement auquel elle s'attaque vivement, est une
organisation de femmes angoissées.
Pour ce qui est du parcours exemplaire du personnage
principal, le récit donne à voir une héroïne, Halla
Njokè, qui vit en parfaite harmonie avec sa culture et son temps. Son
héroïcité est défendable en ce sens que l'être
et les faire du personnage répondent à ces prescriptions :
« Le héros [...] est le point de fuite sur
laquelle se polarise l'oeil du lecteur, qui perçoit de la sorte le
système des personnages, leurs ''valeurs» respectives et la
hiérarchie qui en découle dans la fiction. Or celles-ci ne
sauraient être coupées des systèmes évaluatifs en
usage dans la société, dans la mesure où toute oeuvre
littéraire, dans sa construction et ses effets, entretient
d'étroites relations avec les dimensions sociale,
102- Article 144 du code civil camerounais.
103- Les féministes ne le souhaitent plus seulement
puisque qu'elles ont déjà obtenu cela comme un acquis dans la
plupart des Etats. Mais elles revendiquent plus de places encore comme quota
à réserver aux femmes avant les élections
législatives et municipales ou même dans la composition des
gouvernements.
historique et mythique de l'existence. C'est pourquoi le
héros doit être aussi considéré comme un objet
socioculturel dont l'évolution intéresse l'histoire
littéraire et la sociologie »104.
Naturellement initiée et initiée encore par ses
grands-parents et par des génies, Halla est très ancrée
dans la société traditionnelle africaine. Elle incarne le savoir,
elle est le savoir. Vivant en parfaite harmonie avec son environnement
sociétal, la connaissance est en elle et non hors d'elle. Elle n'a donc
pas besoin d'aller la quérir ailleurs qu'en elle-même. Cela est un
enseignement que lui a prodigué Tantie Roz : «`'Sur le lit
sénoufo, quand elle refusait de me parler de sa vie, m'obligeant
à fouiller dans la mienne pour comprendre la sienne, je n'avais pas
réalisé qu'elle voulait juste me dire que nous n'étions
pas différentes» » (M.A., 11).
Le silence de Tantie Roz est à l'origine du
récit de La Mémoire amputée et des aventures de
Halla Njokè depuis son enfance auprès de ses grands-parents
jusqu'à ses retrouvailles avec celle-ci pour faire le bilan. Il ressort
de ce bilan que toutes les femmes africaines ont le même parcours et le
même destin : elles ont plein de choses enfouies dans leur mémoire
dont elles ne parlent pas à cause de la phallocratie qu'elles subissent
; elles sont l'objet de raillerie ou l'objet sexuel des hommes ; elles doivent
être de bonnes femmes de ménage, elles doivent être
entreprenantes sur les plans économique et politique pour sauver
l'Afrique ; elles constituent l'espoir du peuple africain...
Toutes les femmes ont, pour ainsi dire, les mêmes
qualités et le don de posséder la connaissance : «
Halla, Roz, Naja, Werewere-Liking deviennent analogues dans leurs
différences » (M.A., 12). Ces personnages, notamment les trois
premiers, sont les principaux personnages féminins de l'oeuvre autour de
qui est centrée l'intrigue. Possédant le savoir, la femme est
alors le canal de transmission de ce savoir. C'est elle qui doit instruire la
société globalement et
104- Pierre Glaudes, et Yves Reuter, Op. Cit., pp. 31-32.
l'homme en particulier. Nous l'avons démontré en
nous référent aux trois paliers qui régissent toutes les
sociétés : familial, social et mystico-religieux.
Sur le plan familial, la femme traditionnelle est la bonne
mère et la bonne épouse. Il lui est dévolu l'encadrement
des enfants qu'elle assume en leur prodiguant des conseils allant dans tous les
sens. C'est elle qui définit le budget familial parce qu'elle tient
l'économie et les finances. L'homme est certes le principal pourvoyeur
des biens économiques mais il les met à la disposition de son
épouse ou de sa fille aînée qui en assure la gestion. Ainsi
est géré le principal couple traditionnel de l'oeuvre, celui de
Grand Pa Helly et de Grand Madja. Le couple qui donne l'exemple du
matriarcat.
Sur le plan sociopolitique, le personnage féminin est
très dynamique et entreprenant. Il occupe les premiers rangs dans la
sphère économique. Il est également l'avocate qui
défend les intérêts des déshérités et
le véritable leader dans les luttes politiques. Même dans la
réalité, les femmes ont participé, parfois plus que les
hommes, à toutes les luttes politiques que l'Afrique a connues. Le
récit enseigne que c'est sur elles que comptait le Mpôdôl,
Um Nyobe, dans son combat nationaliste.
Sur le plan socioprofessionnel, la division du travail est
bien établie dans la société matriarcale. Les tâches
qui nécessitent plus de force physique sont réservées
à l'homme et celles qui sont plus souples à la femme. Il ne
s'agit pas là d'une discrimination. Au contraire, cette
répartition tient compte de la constitution anatomique et physiologique
des deux êtres. Cependant, s'il est formellement interdit à un
homme d'exercer une tâche féminine, l'inverse n'est pas vrai. La
femme peut exercer une tâche masculine sans que cela n'émeuve
personne. Cette organisation socioprofessionnelle dément rigoureusement
la thèse selon laquelle les traditions africaines musèlent la
femme dans les fonctions de procréatrice et de
ménagère.
Le matriarcat est le fondement de l'organisation de la
société africaine originelle tandis que le féminisme qui a
pignon sur rue aujourd'hui est une idéologie importée. Le
règne du patriarcat imposé par le colonialisme a renvoyé
le matriarcat aux calendes grecques au point où, l'avènement du
féminisme est perçu comme une bouffée d'oxygène
pour la femme noire. La société, et notamment la femme africaine,
prise dans le bourbier de l'occidentalisme, salue ce courant de pensée
qui, pour elle, est une délivrance des « serres » de la
tradition africaine qui serait, du point de vue féministe, misogyne et
phallocratique.
Nul ne s'interroge pour savoir pourquoi et comment une
société que les historiens et les anthropologues reconnaissent
être ontologiquement rattachée au matriarcat s'est
retrouvée dans un régime patriarcal. Les critiques de la
littérature nègre se retrouvent également coincés
dans cet engrenage. Les uns, les occidentalistes, à dessein dans la
mesure où concevoir la société africaine comme sexiste
contribue à asseoir l'hégémonie de l'homme blanc, l'
« homme messianique » qui a apporté le féminisme pour
sauver la femme noire de la barbarie. Les autres, par mimétisme qui
trahit une indigence en connaissances réelles, historiques et
anthropologiques de l'Afrique. Ceux-ci, à-vau-l'eau, trouvent le sexisme
en tout. Dès lors qu'une oeuvre de littérature
négro-africaine valorise la femme, dénonce les injustices dont
elle est victime ou même lorsque celle-ci est écrite par une
femme, le regard critique se fonde spontanément à la qualifier
comme oeuvre féministe.
Sur le plan mystico-religieux, le personnage féminin
bénéficie de l'onction divine. Il est l'être naturellement
béni à qui tout sourit et rien ne résiste. Il
possède un charisme qui attire vers lui toutes les faveurs et les
hommes. Même les génies ne résistent pas à son
charme. Le pouvoir que ces derniers lui donnent, s'ajoute à ceux qui lui
sont innés et à ceux qu'il a reçus de ses grands-parents
à travers l'initiation. Halla qui en est la principale concernée
est une grande initiée, une grande prêtresse. Bien qu'elle soit
bien nourrie des
savoirs africains, Halla a aussi des connaissances
étrangères. Elle a fait l'école occidentale qu'elle a
interrompue tôt pour se consacrer à l'école de la vie.
C'est pourquoi la société compte sur elle.
La femme occupe une place prépondérante dans la
cosmogonie africaine de même que dans la vie sociale d'une manière
générale. Le voyageur arabe Ibn Batouta ne cache pas sa
stupéfaction lorsque arrivé en Afrique, il constate qu'une grande
attention est portée à la femme : « Ils [les
nègres] se nomment d'après leur oncle maternel et non
d'après leur père, et ce ne sont pas les fils qui héritent
du père mais bien les neveux, fils de la soeur du père. Je n'ai
jamais rencontré cette dernière pratique ailleurs que chez les
infidèles de Malabar en Inde »105.
Le mythe cosmogonique de l'Afrique vénère et
porte la femme au firmament alors que la plupart des autres d'origine
étrangère la marginalisent et la diabolisent. Selon ces visions
du monde, la femme est l'être par qui vient le péché et par
conséquent, elle est à l'origine de la déchéance de
l'homme et de l'humanité. Le mythe le plus répandu à ce
sujet est celui des Occidentaux qui se passent pour des maîtres en
matière de féminisme ou de matriarcat. La Bible enseigne que
l'homme vivait en paix au jardin d'Eden jusqu'à ce que Dieu crée
Eve qui consommera « le fruit défendu » et en fera aussi
consommer à Adam. Et c'est à cause de ce «
péché originel » que le mal et la mort ont infesté le
monde. On sait quelle est la place que représente le mythe dans le
vécu d'un peuple. Il est le principe, la loi, la source
nourricière qui alimente, conditionne et structure les mentalités
et les comportements.
En revanche, le mythe osirien enseigne que c'est la
déesse Isis qui sauve l'humanité et que le mal vient par l'homme,
notamment Seth. C'est ce dernier, du fait de la jalousie, qui tue Osiris. Et
c'est grâce au rituel que Isis met sur pied à partir de son
pouvoir sacré, que le dieu rédempteur recouvrera la vie. Alors
que la trinité occidentale ne prend en compte que les principes
masculins, « le
Père, le Fils et le Saint Esprit », celle
des Africains intègre en bonne place le principe féminin, quel
que soit le temple considéré. Les temples dans la civilisation
égypto-pharaonique sont les dépositaires par excellence des
valeurs. Ce sont les principaux lieux de culte. Relevons quelques exemples de
temples106 et de trinités :
- A Thèbes : on a Amon - Mout - Khonsou. Amon étant
la divinité masculine, Mout la déesse primordiale et Khonsou leur
fils.
- A Memphis : Ptah est le démiurge, sa contrepartie
féminine est la déesse lionne Sekhmet et leur fils est
Nefertum.
- Dans la ville de Ra encore appelée Héliopolis :
nous avons la trinité qui s'est imposée dans toute l'Egypte
à savoir Osiris - Isis - Horus leur fils.
En fait, les judéo-chrétiens n'ont jamais
considéré la femme comme un être humain à part
entière. Mis à part l'exclusion du principe féminin dans
la trinité cosmogonique occidentale, on constate que la femme
dérive de l'homme. Sur le plan de la création, les deux
êtres sont fabriqués avec des matériaux différents
et à des époques différentes. D'après le livre de
la genèse dans la Bible, Dieu créa d'abord Adam avec de la
poussière trempée d'eau et comme il vit que ce dernier
était isolé parce qu'il était seul dans son espèce
alors que les autres animaux étaient en couple, il décida de
créer Eve à partir d'une côte d'Adam. Dans la mythologie
chrétienne, la femme a été donc créée pour
satisfaire les besoins de l'homme et non pour être autonome.
La mythologie grecque illustre suffisamment cette
théorie lorsqu'elle désacralise la femme. Dans la tragédie
d'Oreste d'Eschyle, le plaidoyer d'Apollon fait ressortir ceci :
106 - Thèbe, Memphis et la ville de Ra étaient
les trois principaux lieux de culte dans l'Egypte pharaonique. Il y
était construit les trois principaux temples du pays. Chaque temple
avait sa forme de croyance et ses divinités. En réalité,
ces divinités ne sont que des manifestations du démiurge
androgyne Atoum encore appelé Amonraptah. Il n'est donc pas question de
polythéisme. Les travaux des chercheurs tels que Cheikh Anta Diop,
Nadine Guilhou, Janice Peyré, Christiane Desroches Noblecourt et Albert
Slosman le démontrent.
« La mère est, non la créatrice de ce que
l'on appelle son enfant, mais la
nourrice du germe versé dans son sein. C'est
l'homme qui crée : la femme, comme un dépositaire
étranger, reçoit le fruit, et, quand il plaît aux dieux, le
conserve. La preuve de ce que j'avance est qu'on peut devenir père sans
le concours d'une mère ; témoin, ici, la fille du Dieu de
l'Olympe, qui n'a point été conçue dans les
ténèbres du sein maternel : quelle déesse eût
produit un rejeton plus parfait ? (Euménides, vers 627)
»107.
Le récit étant intradiégétique et
autobiographique, le parcours de Halla Njokè est celui de
Werewere-Liking qui a interrompu prématurément ses études
pour se consacrer à la vie active et plus particulièrement
à l'activité artistique. Tout comme l'écrivain, la
narratrice a été élevée par ses grands-parents qui
sont les premiers à lui assurer une initiation à la
spiritualité africaine, faisant d'elle une grande prêtresse.
Malgré ce traditionalisme acquis depuis la prime enfance, entretenu et
parfait avec la croissance, elle s'adapte à la
contemporanéité de son environnement en allant à
l'école occidentale, en s'engageant dans le christianisme. Même si
son adhésion à ces deux structures étrangères est
très éphémère, toujours est-il que
l'héroïne donne l'exemple du véritable être
mondialisé qui demeure indéfectiblement lié à ses
origines tout en s'adaptant à l'ère du temps. Mais si ce temps
tend à phagocyter voire enrayer sa tradition, autant mieux s'en
départir.
La vision prophétique de l'auteur confère
également au parcours narratif de Halla une certaine exemplarité
qui interpelle la société africaine actuelle à se
réinvestir dans le matriarcat, le socle de la culture africaine et par
conséquent le gage de la renaissance, du développement de
l'Afrique. Née le 1er mai 1950, Liking a aujourd'hui soixante
ans. En 2004, quand paraît La Mémoire amputée, il
y a six ans, elle en a cinquante-quatre. Pourtant, elle dit dans l'intrigue
qu'elle en a quatre-vingts : « Je vis sur ma huitième
décennie » (M.A., 17). Le récit est fait à la
fois des analepses et des prolepses. Comme analepses, il est un
récapitulatif des souvenirs de la narratrice couvrant
son existence allant de dix à quatre-vingts ans. En tant que prolepses,
il envisage le devenir de la femme africaine en particulier et celui de
l'Afrique en général. Werewere-Liking, en tant que grande
prêtresse, semble traduire dans cette oeuvre ce qui se produira quand
elle aura quatre-vingts ans. Le chant-roman est donc futuriste et l'intrigue
annonce des temps nouveaux.
Le pouvoir du personnage féminin est réel dans
le récit et dans les sociétés africaines ; d'où le
postulat le personnage féminin est valorisé dans la
société du texte et dans la tradition africaine. Les
démonstrations soutiennent que l'Afrique est le berceau du matriarcat.
L'adoption d'une journée qui symboliserait la lutte pour la
défense des droits de la femme dans ce continent est
problématique. Il est temps que les critiques féministes de la
littérature négro-africaine comprennent que l'Afrique n'est pas
le berceau des pratiques qu'ils dénoncent et que les
sociétés africaines authentiques ne sont pas phallocratiques.
L'erreur d'appréciation vient du fait que ces critiques lisent les
sociétés africaines décrites dans les textes en se
limitant à des périodes de l'histoire où les Africains
étaient déjà submergés par des invasions, des
influences et des phénomènes d'acculturation et de
déculturation. En plus, ces chercheurs se fient aux thèses des
africanistes occidentaux qui, pour la plupart, présentent au monde une
image tronquée et déformante de l'histoire africaine.
En filigrane, l'écho souhaité à travers
ce travail est la mutation du regard féministe déformant
projeté sur le peuple noir. Cette réflexion convie les
chercheurs, critiques littéraires, historiens et anthropologues à
s'intéresser à la question du matriarcat pour mieux comprendre
les rapports hommes - femmes dans la cosmogonie africaine et pouvoir projeter
le devenir du continent sur cette base. Notre développement en
dépend.
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