REPUBLIQUE DU BENIN
********
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE ********
AGENCE AFRICAINE DE TOURISME
(AAT) ********
CENTRE D'ETUDES TOURISTIQUES
(CET) ********
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION EN LICENCE
PROFESSIONNELLE
Filière :
TOURISME
DEVELOPPEMENT DU TOURISME DURABLE
ET CROISSANCE ECONOMIQUE LOCALE : CAS DE
LA RBP
Présenté par:
MOUSSA DJIRE Ismaël & AYOUB FAWAZ Rola Sous
la direction de :
Maître de stage: Maître de
mémoire :
KINIFFO Jean Chrysostome BABIO El-Kir
Moudachirou
Chef service SRATAP/DDT Chargé
d'Aménagement touristique
Année académique 2010-2011
1
SOMMAIRE :
AVANT
PROPOS&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&&&&.2
DEDICACE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&.
3
REMERCIEMENTS&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.
4
SIGLES ET
ACRONYMES&&&&&&&&&&&&&&&&.
5
ILLUSTRATIONS&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.6 RESUME&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..&&&&&.7
INTRODUCTION
GENERALE&&&&&&&&&&&&&&.
8
CHAPITRE I : CADRE DE TRAVAIL ET MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
11
CHAPITRE II : AVANTAGES ENVIRONNEMENTAUX ET
SOCIO-ÉCONOMIQUES DU DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE DURABLE
LOCAL&&&&&&&&&...27
CHAPITRE III : ANALYSE DU MODELE DE DEVELOPPEMENT DU TOURISME
DURABLE DE LA RBP &&&&&&&&&&. 42
CONCLUSION&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.
|
|
53
|
BIBLIOGRAPHIE&&&&&&&&..&&&&&&&&&&&&&&&&.
|
55
|
ANNEXES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.
|
&.
|
57
|
TABLE DES MATIERES&
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
|
|
61
|
AVANT-PROPOS:
Le développement inscrit dans la durabilité des
pays du Sud passe avant tout par la prise en compte, l'exploitation et la
gestion rationnelle des ressources naturelles, culturelles, mais aussi humaines
de chaque Etat. Le tourisme, un secteur dynamique générateur de
devises et créateur d'emplois, est un facteur de développement
durable qui n'existe que par l'utilisation rationnelle de ces ressources. Ce
qui fait de lui un moyen de développement et de croissance
économique local, national et même régional. Comme l'a si
bien dit Márcio Favilla, Directeur exécutif à l'OMT, lors
de la présentation de la mise à jour intermédiaire au
forum de Guilin (Chine) en septembre 2010 : « Associé au
tourisme régional, le tourisme interne peut donc être un moteur
important de développement et de croissance, en particulier en
période d'incertitude économique ».
Malgré les opportunités qu'offre le tourisme,
les détenteurs du pouvoir de décision de son développement
harmonieux dans les Etats, ne lui confèrent pas une importance dans les
prises de décision pouvant mener au développement et à la
croissance économique. Ajoutée à cela, la mauvaise
qualification des acteurs dit pertinents" du tourisme constitue un frein au
développement du secteur. C'est pourquoi, pour pallier ce
problème et renforcer les capacités, avec des ressources humaines
compétentes et aptes à mener au développement durable du
tourisme, l'Agence Africaine du Tourisme (AAT), à travers son Centre
d'Etudes Touristiques, s'implique et s'applique dans la formation au
métier du tourisme. Ainsi nous avons suivi une formation en licence
professionnelle pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Professionnelles
Spécialisées (DEPS) en Tourisme.
Ce mémoire rédigé à l'intention
des dirigeants locaux et nationaux, et des acteurs intervenant dans le
développement de ce secteur qui embrase le monde de nos jours, vise
à promouvoir le développement du tourisme durable
particulièrement dans les pays les moins avancés. Avec une
étude analytique d'un modèle de développement du tourisme
durable, ce thème met en évidence le rôle capital que peut
jouer ce secteur dans le développement durable et la croissance
économique des localités d'accueil.
3
DEDICACE
A
Þ Mes parents, ma famille et mes amis(es) ;
O Tous ceux et toutes celles pour qui le développement
harmonieux de l'Afrique demeure une conviction au-delà d'un espoir.
MOUSSA DJIRE
Ismaël
Þ Mes parents et mon époux qui me soutiennent au
quotidien, que le seigneur tout puissant les bénisse et leur accorde une
longévité ;
Þ Mon pays natal le BENIN ainsi qu'à mon pays
d'origine, le LIBAN ; Þ Tous ceux qui comptent pour moi.
AYOUB FAWAZ
Rola
REMERCIEMENTS
Nous remercions tout d'abord l'ensemble de nos enseignants qui
n'ont ménagé aucun effort dans notre formation jusqu'à ce
niveau.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de
ce mémoire :
ð Ceux qui nous ont orienté et
conseillé :
Ä Mr. LOHENTO Richard: DG AAT-CET
Ä Mr. KINIFFO Jean Chrysostome : Chef Service SRATAP/DDT
Ä Mr AGBOÏ Clément : Chef Service SRFP/DAPT
Ä Mr ASSOU Epiphane : Chargé de Cours AAT-CET
Ä Mr MANTANVI JULIEN Camille : Directeur
Général d'Axe Consulte
ð Celles et ceux qui nous ont aidé à
obtenir de la documentation et des informations précieuses :
Ä Mr BABIO El-Kir Moudachirou : Chargé de Cours
AAT-CET
Ä Mr HESSOU Myriel Amor : Assistant de recherches au
CERET-Afrique FMr. BIADJA Septime : Chef Service SDS/DDT
FMelle AHOUNJINOU Lidwine : Secrétaire stagiaire au
Ministère des Travaux Publics et des Transports
FMme MANTANVI JULIEN Nadège : Etudiante en
géographie
SIGLES ET ACRONYMES
AVIGREF : Association Villageoise de Gestion des Réserves
de Faunes
CAPNUE : Conseil d'Administration du Programme des Nations Unies
pour
l'Environnement
CCD : Commission de la Coopération et du
Développement
CEBEDES : Centre Béninois pour l'Environnement et le
Développement
Economique et Social
CITES CNUCED
DDT DFRN DPNP DSM ECOPAS GES
GIEC GTZ MAB ME
OMT ProCGRN
: Convention sur le commerce international des espèces de
faune et
de flore sauvages menacées d'extinction.
: Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement
: Direction de Développement Touristique
: Direction des Forêts et des Ressources Naturelles
: Direction du Parc National de la Pendjari
: Déchets Solides Ménagers
: Ecosystèmes Protégés en Afrique
Soudano-sahélienne
: Gaz à effet de serre
: Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat
: Agence de Coopération Technique Allemande
: (Man And Biosphère) Programme sur l'Homme et la
Biosphère
: Micro Entreprises
: Organisation Mondiale du Tourisme
: Programme de Conservation et de Gestion des Ressources
5
Naturelles
RBP SDS
ST-EP TD-EP
UICN UNESCAP
UNESCO ZIP
: Réserve de Biosphère de la Pendjari
: Service de la Documentation et de la Statistique
: Sustainable Tourism - Eliminating Poverty
: Tourisme durable - Élimination de la pauvreté
: Union internationale pour la conservation de la nature
: The United Nations Economic and Social Commission for Asia
and the Pacific
: United Nations Educational, Scientific and Cultural
Organization
: Zones Intégralement Protégées
Figure N°1 : Liens entre les 12 objectifs
et les piliers du développement
durable&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...22
Figure N°2 : Carte de la
Réserve de Biosphère de la Pendjari dans le complexe « W
», Arli,
Pendjari&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.26
Figure N°3 : Les différentes phases de la
gestion des déchets&&&&&...& .31
Figure N°4 : Quelques voies de transfert
vers l'homme&&&&&&&&....34
Tableau N°I : Les types de pollutions les plus
importantes&&&&&&&..&32 Tableau
N°II : Emission de C0 du secteur du tourisme en
2005&&&&&&.35
Tableau N°III : Evaluation générale
biannuelle des trente et deux ME sur les différents segments du tourisme
chez l'habitant
&&...&&&&&&&&&...37
Tableau N° IV : Animation culturelle et autres
loisirs&&&&&&&&&&..41
Tableau N°V : Diagnostic de la stratégie de
développement du tourisme durable de la
RBP&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&..47
Tableau N°VI: Recettes réalisées sur
les différents segments du tourisme local..49 Tableau N°VII
: Atouts et Faiblesses selon les
demandeurs&&&&&&&&50
Photo N°1 : Système de tri et de compostage
des ordures solides ménagers Photo N° 2 : Danseur du groupe
TINFI en formation d'animation culturelle
7
RESUME
Si par le passé la description du tourisme était
essentiellement axée sur les caractéristiques des visiteurs, les
conditions dans lesquelles ils voyageaient et séjournaient, les motifs
de leur déplacement, etc., de nos jours on assiste à une prise de
conscience croissante du rôle que peut jouer le tourisme dans le
développement durable et dans la croissance économique en termes
de création de valeur ajoutée, d'emplois, de revenus personnels,
de recettes publiques, etc. Depuis 10 ans ce secteur ne cesse de croître
et représente actuellement à peu près 12 % de
l'activité économique mondiale et figure parmi les principaux
secteurs créateurs d'emploi avec plus de 235 millions d'emplois en 2010,
soit 8% de l'emploi mondial. En théorie, le développement durable
de ce secteur est un facteur adéquat conduisant à l'atteinte des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Cependant, entre les réalités du terrain au
niveau des localités d'accueil et les gracieuses théories autour
du développement durable du tourisme, les efforts à fournir pour
parvenir à un équilibre entre les trois piliers du
développement durable sont considérables. Néanmoins, avec
la conjugaison des efforts de tous les acteurs dans l'élaboration des
stratégies de développement du tourisme durable, et dans leur
mise en Suvre, les localités d'accueil peuvent connaître un
développement harmonieux ; en témoigne le terroir villageois de
Tanongou à travers son aménagement écotouristique.
Ainsi pour obtenir des résultats probants, les
gouvernements et les collectivités locales doivent se mettre d'accord
avec l'ensemble des acteurs sur une vision du tourisme et un ensemble
d'objectifs stratégiques. Ces derniers doivent s'appuyer non seulement
sur l'analyse des contextes, des problèmes et des possibilités,
mais aussi sur les 12 objectifs du tourisme durable.
L'analyse du modèle de développement du tourisme
durable de la RBP montre qu'avec une éminente organisation des
différentes parties prenantes à l'activité touristique, on
aboutirait à un accroissement des ressources financières et
à une promotion des destinations touristiques.
Mots clés : RBP-
Développement - Tourisme durable - Croissance économique
locale
INTRODUCTION GENERALE :
9
Vecteur d'évolutions profondes et le plus souvent
irréversibles, le tourisme, beaucoup plus que d'autres activités,
pose la question générale de la capacité des
sociétés à maîtriser son développement,
à protéger sur le long terme leur environnement et à
promouvoir un aménagement équilibré de leurs territoires.
Activité qui a crû d'environ 25 % depuis 10 ans, le tourisme
représente actuellement à peu près 12 % de
l'activité économique mondiale et figure parmi les principaux
secteurs créateurs d'emplois (François-Lecompte A. &
Prim-Allaz I, 2011). Ainsi, convenablement orienté et
maîtrisé, le tourisme pourrait devenir un moteur important de
développement et de croissance économique pour de nombreux
territoires au bénéfice à la fois des populations locales,
des touristes, de la protection de l'environnement et de la mise en valeur du
capital beauté" (patrimoine naturel et culturel).
Ce faisant, rendre le tourisme plus durable n'est pas
seulement contrôler et gérer les impacts négatifs du
secteur. Le tourisme a l'avantage particulier, qu'il peut à la fois
avoir des retombées économiques et sociales favorables pour les
communautés locales et renforcer la sensibilisation et le soutien
à la conservation de l'environnement. Il participe ainsi à grande
échelle à la réalisation des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD). D'où la
nécessité d'une politique adéquate au développement
du tourisme durable, associant l'ensemble des acteurs dans l'activité
touristique avec des stratégies nationales et locales
complémentaires.
Cependant, en dépit des progrès accomplis au
cours des dernières années vers la mise en Suvre des principes de
développement d'un tourisme durable, on observe des problèmes
pratiques dont la résolution représente un défi mondial
considérable concernant l'exploitation de la dynamique actuelle du
secteur pour parvenir à une croissance durable et responsable. Ainsi, la
priorité est de mettre en Suvre l'idéal des théories pour
le développement durable du tourisme, permettant de vérifier leur
exactitude et leur faisabilité conduisant à leur
intégration dans les politiques nationales de développement et de
croissance économique. D'où le choix de ce thème : «
Développement du tourisme durable et croissance
économique locale ».
En sensibilisant davantage sur la nécessité
d'une plus grande cohérence entre politique de tourisme et autres
politiques qui influent sur le développement du tourisme durable, le
secteur touristique des pays du Sud peut connaitre une distension pouvant
rehausser le pourcentage de ses arrivées touristiques
internationales.
A cet égard, pour mener à bien notre travail, on
abordera ce thème de réflexion suivant trois chapitres :
10
v Le premier chapitre exposera le cadre de travail et la
méthodologie de recherche;
v Le deuxième chapitre portera sur les avantages du
développement touristique durable local;
v Et le troisième chapitre sera consacré à
une analyse d'un modèle de développement du tourisme durable
avant de tirer la conclusion.
Dans ces chapitres, on tentera de faire la lumière sur
la signification du tourisme durable et les stratégies de son
développement, et on étudiera ses avantages à travers une
analyse contextuelle et globale partant du concept même du tourisme
durable.
CHAPITRE I :
CADRE DE TRAVAIL ET
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
12
14
La terminologie du tourisme durable est
généralement liée à la spécificité
des formes de tourisme et des produits et services proposés dans
différentes activités touristiques. La démarche ici n'est
pas de relater cette spécificité, mais d'expliciter ce concept
dans un cadre typique au développement durable. Raison pour laquelle, le
présent chapitre sera consacré :
d'une part, en section 1 à l'exposé de la
problématique et des outils méthodologiques de recherche;
d'autre part, en section 2 à la présentation des
cadres de stage et d'étude.
Section 1 : Problématique et outils
méthodologiques de recherche
Dans cette section, on abordera la problématique dans
un premier paragraphe, puis les objectifs, hypothèses et
résultats attendus de la recherche dans un second paragraphe, et enfin
les outils méthodologique de recherche dans un troisième
paragraphe.
Paragraphe 1 : Problématique
Devenu la première industrie avec plus de 235 millions
d'emplois en 2010, soit 8% de l'emploi mondial, le tourisme élitiste du
19ème siècle a cédé sa place à un
véritable tourisme de masse (Baromètre du tourisme, OMT 2010).
Ainsi, avec le développement d'une forme de tourisme respectant les
principes du développement durable (tourisme durable), le tourisme peut
être non seulement une amorce" vers le développement durable, mais
aussi et surtout un levier de croissance économique des localités
d'accueil. Le développement du tourisme durable s'inscrit alors dans le
cadre de la mise en place d'une planification qui, du point de vue touristique,
a pour but d'éviter des atteintes pouvant remettre en cause les
fondements même du développement.
Cependant, nonobstant la multiplicité de prodigieuses
théories autour du développement du tourisme durable, celui-ci
n'a pas une place prépondérante dans les politiques nationales de
développement durable et de croissance économique de beaucoup de
pays; notamment ceux du Sud. C'est pour quoi ce thème s'intéresse
à la façon dont les institutions, les gouvernements, les
opérateurs et les acteurs touristiques, peuvent mieux priser le
développement durable du tourisme et agir en synergie pour maximiser ses
retombées positives tout en limitant le plus possible ses impacts
négatifs. L'enjeu étant de tenter d'attirer l'attention de ces
décideurs et acteurs du tourisme sur le rôle capital que peut
jouer ce secteur dans le développement durable et la croissance
économique des localités d'accueil, il parait légitime de
se poser les questions suivantes :
Qu'est-ce qu'en réalité le tourisme durable?
Comment peut-on développer le tourisme durable dans une
localité ?
Quels sont les apports du tourisme durable au
développement durable et à la croissance des localités
d'accueil ?
Comment le développement du tourisme durable d'une
localité peut-il influer sur sa croissance économique ?
Cette série de question nous amène à la
question centrale de notre problématique qui est : En quoi le
développement du tourisme durable favorise-t-il la croissance
économique locale?
De cette problématique, on a défini des
objectifs pour cette recherche et avons aussi formulé des
hypothèses de travail pouvant faire en sorte que ce travail aboutisse
aux résultats attendus.
Paragraphe 2 : les objectifs,
hypothèses et résultats attendus de la recherche v
Les objectifs de l'étude
La finalité de cette étude est :
- attirer l'attention de nos décideurs et tous les
acteurs concernés sur le rôle capital du tourisme durable dans la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) ;
- montrer les apports du tourisme durable au développement
durable et à la croissance économique des localités
d'accueil ;
- encourager et relever la nécessité d'une bonne
politique de développement du tourisme durable, intégrée
dans les politiques nationales de développement et de croissance de nos
Etats ;
- montrer qu'avec le peu de moyens et un peu plus d'attention,
le tourisme durable peut mener au bien être social, à la
croissance économique, à la préservation du patrimoine
culturel et à la sauvegarde de la biodiversité : gage d'un
développement durable et harmonieux des destinations d'accueil ;
particulièrement en milieu rural;
- suggérer une lecture du tourisme durable, en tant que
mécanisme d'évolution profonde au travers des perspectives
politiques, économiques, socioculturelles et environnementales dans
lesquelles il s'insère.
Pour vérifier ces objectifs et les résultats
attendus, certaines hypothèses ont été
formulées.
v Les hypothèses de travail
Partant aussi de la problématique, ces hypothèses
formulées seront démontrées le long de cette étude.
Il s'agit notamment de :
H: Un programme de développement du tourisme
durable permettant de prendre en compte le concept général de
développement durable et la place spécifique du tourisme est
défini ;
H : L'intérêt pour le tourisme durable
lié aux problèmes de lutte contre la pauvreté et de
financement de la conservation de la nature est davantage perçu ;
HÉ : La fragmentation du secteur du tourisme en plusieurs
entreprises, principalement des micro-entreprises ou des petites entreprises
est comprise;
H : Les intérêts des parties prenantes dans les
projets en développement, et les efforts d'information et de
sensibilisation sont traduits dans les actes.
H... : Le tourisme est un facteur de brassage culturel qui offre
des perspectives
politiques et ouvre des brèches économiques et
sociales dans un strict respect de l'environnement.
Ces différentes hypothèses pourront être
confirmées ou infirmées après analyse des données
collectées ou observables sur le terrain.
v Résultats attendus de la recherche
Il est attendu de ce travail de recherche, un résultat
conduisant à l'atteinte
des objectifs susmentionnés, et de montrer que le tourisme
durable est :
F un moteur important de développement et de croissance
au bénéfice à la fois des populations locales, des
touristes, de la protection et de la mise en valeur du capital beauté"
;
F un facteur de croissance économique créant de
la valeur ajoutée, des emplois, des revenus personnels, des recettes
publiques aussi bien au niveau local que national;
F un facteur de respect de l'authenticité
socioculturelle des collectivités d'accueil, et de conservation de leur
patrimoine culturel bâti et vivant, ainsi que leurs valeurs
traditionnelles, et contribue à la tolérance et à la
compréhension interculturelles ;
F un moyen d'utilisation optimale des ressources
environnementales et de préservation des processus écologiques
essentiels et de contribution à la conservation des ressources
naturelles et de la biodiversité.
16
Paragraphe 3 : Outils méthodologiques
de recherche v Clarification conceptuelle
Développement :
Evolution vers une étape plus avancée, le
développement est décrit dans la cinquième édition
du Dictionnaire Universel (Edition de 2008) comme : « une succession
d'étapes qui diffèrent soit par la forme d'organisation de la
production et des échanges, soit par la nature du secteur
prédominant, soit par le rythme de croissance de l'investissement et de
l'accumulation du capital». Le développement du tourisme
suppose une évolution de la forme initiale du tourisme (tourisme de
masse) vers une forme de tourisme respectant les exigences du
développement durable (tourisme durable).
Tourisme durable:
Le tourisme durable suppose un équilibre entre les
dimensions environnementale, économique et socioculturelle d'un
développement touristique à long terme faisant
l'équité entre les générations, de telle sorte que
l'on puisse répondre aux besoins du présent sans compromettre la
possibilité pour les générations futures de satisfaire les
leurs. L'OMT définit le tourisme durable comme un tourisme qui :
1. fait un usage optimal des ressources environnementales en
préservant les processus écologiques essentiels et en contribuant
à la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité
;
2. respecte l'authenticité socioculturelle des
collectivités d'accueil, conserve leur patrimoine culturel bâti et
vivant, ainsi que leurs valeurs traditionnelles, et contribue à la
tolérance et à la compréhension interculturelles ;
3. garantit des activités économiques viables
à long terme en apportant à tous les acteurs des retombées
socioéconomiques équitablement réparties, notamment des
possibilités d'emploi et de revenu stables, et des services sociaux aux
collectivités d'accueil ;
4. exige la participation éclairée de toutes
les parties prenantes concernées ainsi qu'une volonté politique
forte pour garantir une large participation et un large consensus;
5. est un processus continu qui exige un contrôle
permanent des retombées et, si nécessaire, l'introduction de
mesures préventives ou correctives;
6. maintient un haut niveau de satisfaction des touristes et
leur permet de vivre des expériences intéressantes en les
sensibilisant aux problèmes de développement durable et en leur
faisant mieux connaître les pratiques de tourisme durable ( Julianna
Priskin).
Croissance économique locale:
Développement progressif de l'économie, la
croissance économique est définie dans la cinquième
édition du Dictionnaire Universel (Edition de 2008) comme : «
un phénomène se manifestant par l'augmentation du produit
national brut par habitant sur une certaine période ». La
croissance économique locale se manifeste ainsi par une quasi autonomie
financière des populations locales augmentant leur pouvoir d'achat.
v Méthodologie de recherche
Le choix et la formulation de la problématique ont
permis premièrement d'élaborer des hypothèses de travail
et de déterminer un plan de recherche axé sur la collecte et
l'analyse des données.
L'outil le plus utilisé dans ce cadre est la recherche
documentaire. Elle nous a permis d'obtenir des données théoriques
sur le développement touristique durable local en général,
nous permettant ainsi de faire une étude comparative de l'idéal
de ces théories et la réalité du terrain au niveau de la
Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP).
Ainsi, sur le plan pratique, cette recherche s'est
déroulée en trois étapes : L'étape primordiale de
cette recherche documentaire à consister à effectuer un stage
à la Direction du Développement Touristique où nous avions
procédé à une collecte d'informations sur la Politique
Nationale du Tourisme, et particulièrement celle de la RBP.
La seconde étape fut une recherche minutieuse sur
internet de rapports ou documents des Nation Unies, de l'Organisation Mondiale
du Tourisme et des institutions internationales concernées, qui cadrent
avec notre thème de recherche.
Et la dernière étape est celle de terrain
où on a fait des entretiens exploratoires avec quelques acteurs et
professionnels du domaine avant de faire l'analyse et le traitement des
données pour la rédaction du mémoire.
v Revue de littérature
De cette recherche documentaire, il est ressorti une revue de
littérature de laquelle nous avons retenu que :
Le tourisme durable est un moyen indéniable de
développement et de croissance économique locale et nationale. A
son cinquième article, le Code Mondial d'Ethique du Tourisme stipule que
: « Le tourisme est une activité
bénéfique pour les pays et communautés d'accueil
». Les différentes institutions internationales et/ou
conférences mondiales ou encore associations; et les différents
auteurs ayant abordé la question du tourisme durable, le
reconnaissent
en tant que développement positif d'un point de vue
économique et supportable aux niveaux écologique,
équitable et social pour les populations locales. Il s'agit, entre
autres, du:
ß du Comité Interministériel pour la
Coopération Internationale et le Développement (CICID) dans :
Tourisme responsable et territoires (mai 2005) ;
Selon ce comité, le tourisme constitue une composante
majeure de l'économie mondiale et en est un secteur dynamique
particulièrement moteur. Il est considéré par les Pays en
Développement (PED) comme un moteur de croissance et de
développement économique important avec un impact
considérable là où il se développe. Ainsi, Les PED
doivent donc désormais répondre à la question suivante :
quelle forme de tourisme est-elle la plus adaptée pour
générer de la croissance, contribuer aux recettes d'exportation,
réduire la pauvreté et développer de manière
durable et équilibrée les territoires ?
ß Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement
(PNUE) et l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) dans : Vers un Tourisme
Durable : Guide à l'usage des décideurs (2006) ,238 pages;
Selon ces institutions, dans le secteur du tourisme, le
développement économique et la protection de l'environnement ne
doivent pas être considérés comme des forces
opposées : ils devraient aller de pair, comme des aspirations qui
peuvent et doivent se renforcer mutuellement. Le tourisme représente un
potentiel croissant dans la lutte contre la pauvreté, en apportant des
sources et des revenus au cSur de certaines des communautés les plus
pauvres de la Terre. La durabilité selon eux, est la
responsabilité de tous ceux qui sont impliqués dans le secteur du
tourisme.
ß Le Réseau d'acteurs pour le
développement durable à travers Ugo Toselli du Comité 21
dans : Agir ensemble pour un tourisme durable (2008), 64 Pages;
Pour U. Toselli, le tourisme de masse, fruit du
progrès, est aujourd'hui remis en cause par son empreinte
écologique. Pendant plus de trente ans, l'environnement a
été présenté comme un obstacle à la
croissance et au développement ; ce qui place le tourisme au carrefour
de la préoccupation fondamentale du développement durable :
comment contribuer à un développement humain et local sans peser
sur les équilibres écologiques ? Pour y parvenir, selon lui,
l'obstacle n'est pas technologique, ni même organisationnel. Il est
culturel. Il faut donc trouver et mettre en place les ingrédients qui
permettront les changements profonds de nos modes de vie et entreprendre une
action conjointe des acteurs publics et privés de la filière
touristique.
ß L'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) et la
Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement
Economique (CNUCED) dans : Du tourisme durable au tourisme équitable:
Quelle éthique pour le tourisme de demain ? Bernard Shéou,
Edition de boeck 2009, 311 pages;
Selon l'OMT, « les services touristiques peuvent
stimuler le développement en terme de revenu, d'emplois, de recettes en
devises, de fiscalité et d'effets multiplicateurs et effets
d'entrainement » et ce, plus rapidement que dans les autres secteurs
de l'économie. Pour la CNUCED (1998), l'expansion du tourisme durable a
beaucoup contribué au développement des pays qui ont fait de ce
secteur une priorité, et quand la contribution du tourisme au
développement est faible, c'est tout simplement parce que les pays
concernés n'ont pas fait les efforts nécessaires en termes
d'investissements publics ou privés.
Ainsi, le tourisme durable est présenté comme un
moyen idéal de développement et de croissance économique
par la plupart des institutions internationales concernées notamment :
l'OMT, l'OMC, la CNUCED, l'UNESCO, la Banque mondiale. Toutes s'accordent
à penser que le libéralisme économique est le meilleur
système possible pour arriver au développement de tous les
pays.
Cependant, si la compilation de discours théoriques
autour du tourisme durable proposés par les institutions internationales
est bien rodée, les catégories de populations les plus
défavorisées ne profitent pas souvent des bénéfices
économiques annoncés. Pour certains auteurs comme Peter Burns, le
débat sur la solution de développement que peut
représenter le tourisme pour les pays en développement reste
« polarisé et confus » (Burns 1999 : 329). Pour
Julianna Priskin, «Bien que l'on considère le
développement durable comme un processus continu et à long terme,
il est presque impossible de déterminer où le secteur du tourisme
se situe dans ce contexte » (Développement durable et tourisme
: un portrait international (2009).47pages).
Aussi, ces théories ne traitent et ne tiennent
généralement pas compte des réalités africaines ;
raison de nos entretiens avec certains professionnels et acteurs du secteur.
Des réponses à nos diverses questions et des documents qu'ils
nous ont fournis, on a pu faire une étude comparative et vérifier
l'adéquation entre ces théories et les faits au niveau de nos
destinations d'accueil, notamment la RBP. Ainsi, afin d'identifier des
produits et le marché qui va avec, une investigation participative s'est
imposée pour évaluer le potentiel de production et de
débouché des produits de tourisme durable et solidaire
(Rapport final: Evaluation de l'offre touristique et de la
clientèle dans le cadre de la promotion du développement local
à la périphérie du Parc National de la Pendjari ; 56
pages).
19
v L'état de la question: de son origine à
nos jours
Notion relativement récente, le terme « tourisme
durable » est apparu au début des années 1990. Les
réflexions autour de cette forme de tourisme sont en fait nées
à partir du sommet de Rio sur le développement durable en 1992.
Ce sommet se base notamment sur la dégradation de l'environnement et
l'interdépendance à long terme entre le progrès
économique et la protection de l'environnement. C'est surtout au niveau
des initiatives locales et régionales que sont appliquées les
directives issues de l'Agenda 21 (qui a suivi le sommet) dans le milieu du
tourisme afin d'orienter la mise en Suvre du développement durable.
En 1993, L'OMT en collaboration avec le PNUE a publié
un guide en anglais (Sustainable Tourism Development : A Guide for local
Planners) à l'intention des autorités locales appliquant la
notion de durabilité au secteur touristique. Ce guide affirme que «
l'environnement est la base des ressources naturelles et culturelles qui
attirent les touristes. Par conséquent, la protection de l'environnement
est essentielle pour un succès à long terme du tourisme ».
Ainsi, la notion de tourisme durable voit le jour, basée sur la
protection de l'environnement, de l'économie et du social.
La conférence mondiale sur le tourisme durable
organisée par l'UNESCO, l'OMT et le Programme des Nations-Unies pour le
Développement (PNUD) à Lanzarote en 1995, recommande aux Etats et
aux gouvernements régionaux d'élaborer d'urgence des programmes
d'action pour un développement durable du secteur touristique, en accord
avec les principes énoncés lors de la Conférence de Rio en
1992.
Conformément à la conférence
internationale sur la biodiversité et le tourisme durable tenue en mars
1997 (appelée aussi Déclaration de Berlin), tous les
représentants de la conférence (18 pays et 10 institutions
allemandes) ont publié une déclaration en une vingtaine de points
qui pose les bases d'un tourisme durable qui respecte l'environnement,
l'économie, la vie sociale et culturelle. L'Europe a ainsi
élaboré une charte de tourisme durable qui définit les
responsabilités de l'autorité gestionnaire de l'espace
protégé, les entreprises de tourisme et de l'organisateur de
voyages. Cette charte précise que le concept de "tourisme durable"
« doit répondre aux besoins des générations
présentes sans pour autant 'sanctionner' les générations
futures». Ainsi, un Code mondial d'éthique du tourisme a
été adopté lors de l'assemblée
générale de l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) le
1er octobre 1999 à Santiago (Chili). Code qui, «
constitue un cadre de référence pour le développement
rationnel et durable du tourisme mondial à l'aube du nouveau
millénaire ».
21
23
25
La reconnaissance du tourisme comme outil potentiel de
développement durable a donc été officialisée sur
la scène internationale dans la Déclaration des Nations Unies sur
les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), en 2000,
et, après la tenue du Sommet mondial sur le développement durable
(Johannesburg, 2002), ce rôle est devenu une partie intégrante du
programme de mise en Suvre. Ainsi, L'OMT met en Suvre depuis 2002 une
initiative pour un tourisme durable facteur de réduction de la
pauvreté (ST-EP sustainable tourism - eliminating poverty). Dans la
même logique, le PNUE mène de nombreux travaux sur les impacts du
tourisme sur l'environnement et sur les conséquences du changement
climatique ; et la CNUCED développe une initiative articulant tourisme
durable et technologies de l'information afin de renforcer les capacités
des petites et moyennes entreprises du secteur touristique des pays en
développement. L'UNESCO met en place différents projets de
«routes» culturelles servant de base au développement d'un
tourisme durable.
En 2006, un Groupe de Travail International (GTI) sur le
développement du tourisme durable dans le cadre du processus onusien dit
« de Marrakech » a été lancé par l'OMT et le
PNUE en partenariat avec certains ministères français. Il s'est
réuni trois fois à Paris (2006-2007) et au Costa Rica (juin
2008). Mi-2008, les actions menées par le GTI ont abouti à la
création d'un réseau de bailleurs de fonds axé sur la
définition de critères objectifs d'investissements durables dans
le secteur du tourisme (les «principes du Costa Rica») et à un
état des lieux des systèmes de labellisation certification en
matière de tourisme durable.
Cependant, en Afrique en général, et en Afrique
de l'Ouest en particulier, les faiblesses du secteur sont identifiées :
manque de visibilité, de diversité, d'attractivité et de
compétitivité de l'offre touristique, problème
d'accessibilité aux sites et faiblesse du marché régional
du fait de difficultés de libre circulation. C'est pourquoi, l'Union
Economique et Monétaire Ouest-africaine (UEMOA) s'intéresse
à la planification d'un développement du tourisme en Afrique de
l'Ouest et souhaite élaborer une stratégie sectorielle.
Section 2 : Cadres de stage et d'étude
Dans cette section, on abordera dans le premier paragraphe le
cadre théorique du développement du tourisme durable, et les
deuxième et troisième paragraphes seront consacrés
respectivement aux cadres de stage et d'étude.
Paragraphe 1 : Cadre théorique du
développement du tourisme durable
Le concept tourisme durable" est en fait une application des
principes du développement durable au tourisme ; et l'un des aspects les
plus problématiques de l'application de ces principes au tourisme,
concerne sa réelle signification. La
plupart des définitions du tourisme durable, mis
à part le problème du biais que comporte toute définition,
supposent un équilibre entre les dimensions environnementale,
économique et socioculturelle d'un développement à long
terme (les «trois piliers»). La finalité du tourisme durable
est donc de trouver un équilibre cohérent et viable à long
terme entre ces trois enjeux. À ces trois piliers s'ajoute un enjeu
transversal, indispensable à la définition et à la mise en
Suvre de politiques et d'actions relatives au développement durable : la
gouvernance. Elle consiste en la participation de tous les acteurs (citoyens,
entreprises, associations, élus...) au processus de décision, et
est de ce fait, une forme de démocratie participative.
Un développement touristique pareil suppose et
suggère qu'une série de conditions et de préalables soient
réunis par les pouvoirs publics ainsi que par les autres acteurs dits
pertinents" ; d'où la nécessité d'une stratégie
pour sa mise en Suvre. Ainsi, l'élaboration d'une stratégie de
tourisme durable doit être un processus participatif associant de
multiples acteurs, afin de susciter une plus large adhésion à la
stratégie et la volonté de la mettre en Suvre. La formulation
d'une stratégie se déroule en trois étapes (PNUE et OMT
2006) à savoir :
ü analyse du contexte, des problèmes et des
possibilités ;
ü définition des objectifs et décisions
concernant les choix stratégiques ; ü formulation des politiques et
des programmes d'action.
A cet effet, trois types de stratégies ayant trait au
tourisme durable peuvent être distingués :
Ø une stratégie touristique globale qui
adhère aux principes de durabilité ;
Ø d'autres stratégies gouvernementales
reconnaissant ou intégrant le tourisme durable (comme la
stratégie relative à la biodiversité) ;
Ø les stratégies pour des sous-secteurs du
tourisme qui peuvent être importants pour rendre l'ensemble du tourisme
plus durable (par exemple une stratégie d'écotourisme).
Pour obtenir des résultats probants, les politiques
doivent être élaborées et mises en Suvre au niveau national
et local. La prise de décision locale est un aspect important du
développement durable, et ce d'autant plus que de nombreux pays sont en
train de décentraliser leurs structures politiques et
administratives.
Il est de plus en plus reconnu que le moyen le plus sûr
de parvenir au tourisme durable est d'adopter une approche
intégrée du développement et de la gestion du tourisme au
niveau des destinations. Il est extrêmement important que les
stratégies touristiques nationales et locales soient
complémentaires. Les stratégies nationales ont pour objet de
définir les politiques et instruments qui permettront de créer
des conditions favorables au tourisme durable, tandis que les stratégies
locales sont davantage destinées à déterminer ce qui se
passe sur le terrain. Le tourisme durable exige que les stratégies
nationales et locales adhèrent
aux principes du développement durable, qu'elles soient
cohérentes et se renforcent mutuellement.
Il convient ainsi donc, pour définir un programme de
développement du tourisme durable, de prendre en compte le concept
général de développement durable et la place
spécifique du tourisme.
Ainsi on définira les douze objectifs d'un programme en
faveur du tourisme durable en faisant le lien avec les
Figure N°1 - Liens entre les 12 objectifs et
les piliers du développement durable Source : PNUE et OMT,
2006, Page .20
piliers du développement durable tel qu'illustré
la figure suivante.
1) La viabilité économique
Assurer la viabilité et la compétitivité des
destinations et entreprises touristiques afin qu'elles puissent continuer
à prospérer et générer des bénéfices
à long terme.
2) La prospérité au niveau
local
Maximiser la contribution du tourisme à la
prospérité économique de la destination hôte,
notamment la proportion de dépenses touristiques réalisées
dont bénéficie la communauté locale.
3) La qualité de l'emploi
Renforcer le nombre et la qualité d'emplois locaux
créés et supportés par le tourisme, notamment les niveaux
de salaire, les conditions de travail et l'égalité des chances
devant l'emploi, sans discrimination de sexe, de race, de handicap ou autre.
4) L'équité sociale
Rechercher une répartition large et juste des
bénéfices économiques et sociaux du tourisme dans
l'ensemble de la communauté bénéficiaire, notamment en
améliorant les opportunités d'emploi, les revenus et les services
proposés aux plus pauvres.
5) La satisfaction des visiteurs
Offrir à tous les visiteurs des activités
sûres, enrichissantes et appréciées, sans discrimination
fondée sur le sexe, la race, le handicap ou autre.
6) Le contrôle local
Faire participer les communautés locales, en leur en
donnant les moyens, à la planification et au processus
décisionnel concernant la gestion et l'évolution future du
tourisme dans leur région, en consultation avec les autres acteurs.
7) Le bien-être des communautés
Maintenir et améliorer la qualité de vie des
communautés locales, notamment les structures sociales et l'accès
aux ressources, aux services collectifs et aux systèmes d'assistance
à la vie, en évitant toute forme de dégradation ou
d'exploitation sociale.
8) Richesse culturelle
Respecter et renforcer le patrimoine historique, la culture
authentique, les traditions et les particularités des communautés
d'accueil.
9) Intégrité physique
Maintenir et améliorer la qualité des paysages,
urbains et ruraux, et éviter toute dégradation physique et
visuelle de l'environnement.
10) Diversité biologique
Soutenir la conservation des aires naturelles, des habitats, de
la faune et de la flore sauvages, et limiter le plus possible les dommages
qu'ils peuvent subir.
11) Utilisation rationnelle des ressources
Limiter au maximum l'utilisation des ressources rares et non
renouvelables dans le développement et l'exploitation des
infrastructures et services touristiques.
12) Pureté de l'environnement
Limiter au maximum la pollution de l'air, de l'eau et du sol et
la production de déchets par les entreprises touristiques et les
visiteurs.
L'ordre dans lequel ces objectifs sont présentés
n'implique pas un quelconque ordre de priorité. Ils revêtent tous
la même importance.
Paragraphe 2 : Cadre de stage
Pays au sous-sol pauvre, qui vit essentiellement de son port
et de son agriculture (
wikipédia.org), le
Bénin, comme beaucoup de pays d'Afrique de l'Ouest mise sur le tourisme
pour participer au développement du pays considéré comme
l'un des plus pauvres du monde (
tourisme-benin.notech-mag.com).
Et comme beaucoup de pays de la côte, il souffre de la fuite des devises,
phénomène ancien qui s'exprime par l'investissement dans les
équipements touristiques de devises étrangères.
Aujourd'hui, encore plus que par le passé, le Bénin a besoin
du tourisme pour améliorer les recettes de l'Etat. A
cet égard, c'est la Direction du Développement Touristique qui
est chargée d'animer le débat" sur le développement du
tourisme béninois et de l'amener à un niveau élevé
aussi bien au plan national qu'international.
A- Mission et attribution de la Direction du
Développement Touristique :
Selon l'arrêté
N°088/MTA/DC/SG/DDT/SA-2007 PORTANT ATTRIBUTION, ORGANISATION
ET FONCTIONNEMENT DE LA DIRECTION DE DEVELOPPEMENT
TOURISTIQUE, la Direction du Développement Touristique
a pour mission la planification et l'évaluation du secteur touristique,
l'identification et la réalisation des investissements publics et
l'assistance aux promoteurs privés. A ce titre, elle est chargée
:
ð de toutes les études et recherches sur le secteur
touristique ;
ð de la collecte et du traitement des statistiques du
tourisme ;
ð des études économiques et sociales sur le
secteur ;
ð de l'établissement et du suivi de l'exécution
des plans directeurs ;
ð des études et de la réglementation en
matière d'aménagement touristique ; ð des
règlementations s'appliquant aux promoteurs hôteliers ;
ð de la mise en place des mesures publiques d'encouragement
à l'investissement ;
ð de l'instruction des dossiers des promoteurs
(investisseurs) ;
ð de l'assistance à ces mêmes promoteurs
(informations, conseils, appuis dans leur démarche etc.&) ;
ð de la réalisation sous son contrôle des
études de développement et d'aménagement ;
ð des études et de la réalisation des
investissements publics dans le tourisme ; ð de la répartition de
l'administration du tourisme dans les instances
interministérielles ayants trait aux normes et
conditions de construction,
d'urbanisation et d'aménagement.
B- Déroulement du stage
Nous avons effectué notre stage à la Direction
du Développement Touristique (DDT) du 07 Mars au 06 Mai 2011. Ce qui
nous a permis de parcourir les services de la DDT. Au cours de ce stage, nous
nous sommes imprégnées des réalités de la vie en
administration tout en collectant des informations nécessaires à
l'élaboration de notre mémoire de fin de formation.
Nous avons débuté par le Service de la
Documentation et de la Statistique (SDS) où le travail a consisté
au traitement des données statistiques issues des établissements
d'hébergement sur le plan national. Notre passage au
secrétariat
nous a permis d'acquérir des aptitudes liées aux
opérations de saisie, à l'enregistrement au départ,
à l'arrivée, au suivi et au classement des courriers.
Ensuite, nous sommes passés à la
comptabilité, et respectivement dans les Services suivants :
Service des Etudes et du Suivi-Evaluation (SESE/DDT) ;
Service de Renseignement et de la Formation Professionnelle
(SRFP/DAPT)
Service de la Réglementation et de l'Aménagement
Touristiques et d'Assistance aux Promoteurs (SRATAP/DDT).
Paragraphe 3 : Cadre d'étude : La Réserve
de Biosphère de la Pendjari
Au Bénin comme dans la majeure partie des pays de
l'Afrique Centrale et Occidentale, les aires protégées
représentent les principaux réservoirs de la biodiversité
dont la conservation demeure leur mission principale. La Réserve de
Biosphère de la Pendjari (RBP), relativement bien arrosée avec
des précipitations annuelles moyennes de 1000 à 1100 mm,
comparables à celle du Sud du Bénin, présente une faune
qui représente la plupart des espèces de grands mammifères
typiques pour cette région de l'Afrique de l'Ouest. Avec des zones
cynégétiques internationalement reconnues dans le monde de la
chasse, le nombre de touristes de vision de la RBP a
régulièrement augmenté au cours des dernières
années, créant ainsi des retombées économiques
positives pour les populations riveraines par le biais de créations
d'emplois.
Située dans le domaine soudanien à
l'extrême nord-ouest du Bénin dans une aire écologique
partagée entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger comme
l'illustre la carte du complexe WAP (W, Arly, Pendjari) ci-après, la RBP
est l'espace vital tant pour les populations locales que pour la faune et la
flore régionale particulière.
Complexe d'aires protégées de savanes le mieux
préservé de l'Afrique de l'Ouest, la RBP constitue un pôle
d'attraction à la fois économique, culturelle et
écologique (Christine Von Harrach). Elle couvre au Bénin une
superficie d'environ 4800 km2 et a été classée depuis 1954
sous différents statuts de protection pour devenir Réserve de
Biosphère par l'UNESCO en 1986. Avec sa variété de
biotopes offrant des habitats à de nombreuses espèces animales,
la RBP a pu conserver une nature de savane particulièrement diverse et
riche.
Source : Programme régional « W »
Figure N°2 : Carte de la
Réserve de Biosphère de la Pendjari dans le complexe « W
», Arli, Pendjari
Dans le domaine de l'écotourisme, la région
dispose donc des avantages comparatifs certains. Le potentiel par rapport au
tourisme local est fortement présent non pas seulement à cause de
la réserve en tant qu'attraction touristique de portée
internationale, mais aussi et surtout à cause des facilités
touristiques développées et d'une multitude d'acteurs disponibles
pour servir les touristes ainsi que la disponibilité de matériaux
locaux artisanaux pour la transformation.
La signification du tourisme durable et les stratégies
pour son développement étant déterminées, il est
impératif de s'interroger sur ses avantages au niveau des
localités d'accueil.
AVANTAGES
TOURISTIQUE
CHAPITRE II :
DU DEVELOPPEMENT
DURABLE LOCAL
27
Parler de la participation du tourisme durable au
développement et à la croissance des localités d'accueil
revient à présenter sa contribution à la conservation de
la nature et au développement économique et socioculturel des
dites localités. Ainsi, ce chapitre exposera dans sa première
section la contribution du tourisme durable à la conservation des
ressources naturelles, et présentera dans sa deuxième section ses
avantages économiques et socioculturels.
Section 1 : Contribution du tourisme durable
à la conservation des ressources naturelles
Découvrir ce qu'on appelle en gros la nature"
est une des principales motivations de voyage pour de nombreux
touristes (UNESCO, 2006). Au cours des dernières décennies, on
assiste à la plus forte progression de tourisme orienté vers la
nature. La mobilisation de la nature en tant que ressource touristique doit
donc être assortie d'un luxe de précautions pour créer les
conditions d'un développement durable et respectueux de
l'environnement.
Paragraphe 1 : Préservation des
processus écologiques et sauvegarde des ressources naturelles et la
biodiversité
Le tourisme est un secteur en plein essor, mais aussi une
source croissante de pressions sur l'environnement et les ressources
naturelles. Les nuisances provenant essentiellement des transports, de
l'occupation des sols, de la consommation d'eau, des demandes en
énergie, de la production de déchets et des impacts sur la
biodiversité contribuent à la perte de cette dernière
à moins que des dispositions rationnelles soient prises. Le respect et
l'intégration de la diversité de la nature est donc une condition
préalable au développement durable. L'exigence de la sauvegarde
de l'environnement pour assurer la viabilité des exploitations
touristiques est un puissant facteur de promotion de pratiques
cohérentes avec l'objectif de durabilité.
Face aux enjeux environnementaux le tourisme est à la
fois victime et responsable. La «Déclaration du
Millénaire» des Nations Unies (2000) a ainsi lancé un appel
en faveur du respect de la nature, considérée comme l'une des
valeurs fondamentales de l'humanité. Cette Déclaration souligne :
« Il convient de faire preuve de prudence
dans la gestion de toutes les espèces vivantes et de toutes les
ressources naturelles, conformément aux préceptes du
développement durable&» (UNESCO 2003).
Ainsi, l'écotourisme à travers l'aménagement
écotouristique du territoire devient donc un levier important dans le
processus de développement durable des communautés locales
notamment celles des pays du Sud, surtout du fait de l'une de ses
caractéristiques distinctes : la contribution
29
active directe ou indirecte à la conservation de la
biodiversité (Julianna Priskin, 2009).
Au Bénin, pour la préservation de la
diversité biologique, la Convention de Rio sur la diversité
biologie(1992) réglemente l'accès aux ressources
génétiques et aux technologies revêtant de l'importance
pour la conservation de la biodiversité (Annexe 1). Cette convention a
pour objectif :
Þ la préservation de la diversité biologique
;
Þ l'utilisation rationnelle de ses composantes ;
Þ et le partage juste et équitable des
bénéfices réalisés à partir de l'utilisation
des ressources.
Chaque jour, le front de déforestation progresse un peu
plus vers le Sud du fait à la fois de l'expansion des superficies
cultivées et des prélèvements de bois énergie pour
les consommateurs urbains et ruraux. Les derniers lambeaux
d'écosystèmes naturels humides et boisés sont eux aussi
menacés et avec eux, les espèces animales qui y résident
ou y transitent temporairement. Les efforts réalisés dans le
cadre de la lutte contre la déforestation et la conservation des
ressources génétiques forestières avec la participation
des populations locales sont remarquables. Ainsi, les actions menées
portent sur :
- la mise en Suvre de projets de lutte contre la
déforestation (reboisement, interdiction des pratiques destructrices de
l'environnement...) ;
- la sensibilisation des populations sur les problèmes
environnementaux pour une meilleure adhésion à la
préservation des ressources naturelles.
Les menaces de notre développement sur la
biodiversité, et par ricochet sur notre propre bien-être, a
suscité une nouvelle question : «Comment
concilier le développement agricole, industriel, urbain et touristique
avec une gestion durable de la qualité environnementale et de la
biodiversité? » (Baptiste REGNERY, 2010).
Face à ces menaces, le Centre Béninois pour l'Environnement et le
Développement Economique et Social (CEBEDES) intervient sur deux fronts
en promouvant l'agriculture permanente et durable d'une part par la
jachère plantée, la diversification des cultures et la
valorisation des matières organiques, et d'autre part par son
implication dans la sécurisation foncière en incitant à la
protection des espaces naturels par la promotion d'activités
génératrices de revenus préservant les ressources
naturelles, telles que l'écotourisme, et par le renforcement des
institutions de gestion collective de ces ressources(
www.cebedes.org).
Cette question susmentionnée a suscité la
création de l'ingénierie écologique issue de
l'écologie scientifique qui vise à proposer des solutions
écologiques aux problèmes techniques liés aux
activités humaines. Cette main tendue vers
l'écodéveloppement des écosystèmes et la
réconciliation avec la nature, représente des efforts
remarquables réalisés dans le cadre de la lutte contre
la déforestation et la conservation des ressources
génétiques forestières avec la participation des
populations locales. Ces efforts se traduisent à la RBP par des actions
menées portant sur :
- la réhabilitation d'écosystèmes
dégradés : protection de certaines
espèces : guépard, crocodiles, insectes,& ;
- la mise au point d'outils biologiques : gestion des aires
protégées (surveillance des oiseaux et autres,..) ;
- la création de nouveaux écosystèmes
durables: création de nouvelles techniques agricoles
réduisant la pression anthropique sur les ressources naturelles ;
A cela s'ajoute la problématique de la gestion des
déchets et de l'élimination de substances nuisibles liées
à ces activités génératrices de revenu pour
préserver les ressources naturelles.
Paragraphe 2 : Gestion des déchets et
élimination des substances dangereuses
Maintenir la pureté de l'environnement, c'est
réduire les rejets de déchets et d'émissions nocives afin
de préserver la qualité de l'air, de l'eau et des sols
indispensable à la vie, à la santé et à la
biodiversité. Les actions menées dans ce sens doivent porter sur
tous les aspects de la prévention et de la lutte contre la pollution
pendant toute la durée de vie d'un aménagement touristique, ainsi
que sur les impacts des touristes proprement dits. La gestion efficace des
déchets constitue l'un des enjeux du tourisme, étant donné
que l'industrie est responsable de la consommation d'une grande
variété de produits et de services générant des
déchets.
Le tourisme génère beaucoup de déchets
dont l'élimination de ceux non dégradables est un problème
important, notamment dans les endroits reculés. Le sol peut être
contaminé par la mise en décharge des déchets et les
déchets biodégradables mis en décharge peuvent
dégager du méthane dans l'atmosphère. Outre la nuisance
visuelle et les dégâts causés aux habitats, ces
déchets peuvent être préjudiciables à la faune,
voire menacer son existence. Ainsi donc, il faudrait, dans toute la mesure du
possible, mettre l'accent sur la réduction des déchets à
la source et sur le recyclage. Des directives à l'intention des
responsables politiques et des gestionnaires des déchets ont
été élaborées par le Conseil d'Administration du
Programme des Nations Unies pour l'environnement, pour les aider à
mettre en place des plans de gestion intégrée des déchets
solides (CAPNUE, 2011). Il s'agit de quatre directives concernant :
Þ premièrement, la quantification et la
caractérisation des déchets ;
Þ deuxièmement, l'évaluation du
système actuel de gestion des déchets et le recensement des
lacunes dans ce système ;
Þ troisièmement, l'établissement d'objectifs
pour la gestion intégrée des déchets solides et
l'identification des préoccupations des parties prenantes ;
Þ quatrièmement, l'élaboration d'un plan
de gestion intégrée des déchets solides, accompagné
de politiques et technologies adéquates, y compris une stratégie
de mise en Suvre et un système de suivi et de retour d'information.
Le schéma ci-après donne une idée des
différents thèmes de la gestion des déchets.
Source :
http://www.eco2initiative.com/aller-plus-loin/gestion
des déchets
31
Figure N°3 : Les différentes phases de
la gestion des déchets
La gestion des déchets doit comprendre la
prévention, même si cette phase amont ne relève pas de la
responsabilité des mêmes acteurs publics et privés sur le
terrain. Ainsi, afin de présenter une vision globale de la gestion des
déchets, il est indispensable de l'intégrer dans le processus. On
distingue donc six étapes dans le processus de gestion des
déchets :
F La prévention;
F La collecte et le transport;
F Le tri et le recyclage ;
F La valorisation biologique ;
F L'incinération et la valorisation
énergétique ;
F Le stockage en décharge
A la RBP en général, et à Tanongou en
particulier, un mécanisme endogène efficient de gestion des
déchets ménagers suivant quelques uns des titres ci-
dessus a été mis en place. Cependant, là
où la gestion des DSM devient une gageure, c'est que le site de Tanongou
est un site touristique et donc qu'une mauvaise gestion des déchets peut
conduire à la perte de la clientèle touristique. C'est pourquoi,
une formation théorique basée sur la définition du
déchet (perception et représentation sociale, leur provenance, et
les différentes catégories de déchets) a été
dispensée pour informer et sensibiliser la population locale.
Photo N°1 : Système de tri et
de compostage des ordures solides ménagers
Source: Rapport Suivi-appui-conseil relatif aux
itinéraires techniques des différents segments du tourisme local
à 32 micro-entrepreneurs exerçant dans le guidage, la
plongée, la restauration, l'hébergement et l'animation culturelle
à Tanongou, ProCGRN/GTZ, ECO-BENIN, Juillet 2009
Cette gestion de déchets s'effectue par tri et par
compostage avec des dispositifs de base élémentaires.
L'incinération étant une pratique à risque et occasionnant
l'émission de nombreuses toxines dangereuses pour le bien être des
populations locales et pour la survie des animaux et végétaux, ne
figure pas dans le système de gestion des déchets à la
RBP.
Comme l'illustre les images précédentes, la
gestion efficiente de déchets en milieu rural ne nécessite pas
forcement l'utilisation des nouvelles technologies. Avec les moyens de base et
l'apport inconditionnel des populations locales, les acteurs du tourisme ont
mis en place un mécanisme adéquat de gestion et
d'élimination des substances périlleuses.
Paragraphe3 : Gestion de la pollution et contrôle
du réchauffement climatique
Introduction dans l'air, l'eau ou le sol de substances
toxiques portant atteinte à la santé humaine et aux
écosystèmes, la pollution désigne la dégradation
d'un biotope et est essentiellement liée aux activités humaines
à travers le rejet de déchets et les émissions de gaz dans
l'atmosphère. Le tourisme générant une
33
quantité astronomique de déchets constitue une
menace pour les biotopes et par ricochet pour la biocénose car
contribuant à grande échelle à la pollution des zones
d'attraction touristiques. Ce faisant, pour contrôler ou mieux
maîtriser ce fléau, il est nécessaire d'identifier les
types de pollution afin de prendre des mesures de réduction des
émissions à la source. Ainsi, on distingue trois types de
pollutions les plus importantes tel qu'illustre le tableau ci-après :
Tableau N°I : Les types de pollutions les plus
importantes
Type de pollution
|
Définition
|
de l'air
|
La pollution atmosphérique concerne la dégradation
de l'air que nous respirons à cause de substances polluantes qui se
retrouvent dans
l'atmosphère. "C'est l'introduction par l'homme,
directement ou indirectement, dans l'atmosphère et les espaces clos, de
substances ayant des conséquences préjudiciables de nature
à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux
ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur
les changements climatiques, à détériorer les biens
matériels, à provoquer des nuisances olfactives"
|
de l'eau
|
La pollution de l'eau est la contamination de l'eau par des
déchets, des produits chimiques ou des micro-organismes.
Il existe différentes natures de pollution :
physique, présence de matières en
suspension,
chimique, présence de substances
dissoutes,
biologique, présence de bactéries,
virus et autres champignons
thermique, augmentation de la
température.
|
des sols
|
La pollution des sols (immenses dépotoirs, sites
d'enfouissement,&) résulte des conséquences cumulées
des diverses activités humaines, agricoles, urbaines et industrielles.
Elle est absente des préoccupations du grand public et des
médias, contrairement à celles de l'air et de l'eau.
De plus, même un phénomène aussi ancien que
l'érosion reste mal maîtrisé et progresse souvent sur des
terres de bonne qualité.
|
Source: Cours de Géographie du tourisme
: Les effets du tourisme sur l'environnement. 2ème année
Gestion hôtelière et touristique (Ecole Nationale
Supérieure du Tourisme : Alger). Melle Cherifa Bensadek. 2008-2009
Face aux effets néfastes de ces pollutions qui sont les
plus pertinentes, le plan d'orientation 2006-2011 des secteurs de
l'environnement et de la nature prévoit de lutter contre la pollution
atmosphérique et de préserver l'écosystème
béninois entre autres, mais aussi d'en faire une source de richesse et
de valeur ajoutée à l'Etat. Dans les villages, au Nord du
Bénin par exemple, du fait de manques d'infrastructures
routières, la pollution de l'air est négligeable ; aussi il faut
dire que la population locale fait un effort de la limiter au maximum pour
maintenir a long terme leur environnement qui est la base de leurs ressources
naturelles et culturelles, et leur source de revenus et de vie. Donc pour
pouvoir attirer le maximum de touristes, ils doivent conserver le milieu dans
lequel ils vivent.
Aussi responsable de la destruction de l'environnement, la
pollution de l'eau est à l'origine de différentes maladies et
peut altérer gravement la santé de l'Homme et le bien
fondé de la faune et de la flore. En ville comme dans les villages, on
retrouve souvent des déchets, des produits chimiques ou microorganismes
jetés par les habitants dans les lacs, les rivières du fait d'un
manque de sensibilisation de la population sur les conséquences
néfastes qu'ils vont devoir supporter en agissant ainsi.
La pollution du sol quant à elle, est le
résultat de la condensation de toxines et de substances
pathogènes qui peuvent être d'origine naturelle (présence
du mercure, de métaux lourds ou de composants radioactifs dans le sol),
mais souvent d'origine anthropique : déchets ménagers ou
industriels, épandage de boues d'épuration, utilisation d'engrais
et insecticides, entre autres. Absente des préoccupations du grand
public et des médias, contrairement à celles de l'air et de l'eau
car, elle est déjà abordée a travers la gestion des
déchets. D'ailleurs, on assiste de plus en plus à la
contamination de la faune et la flore avec des risques considérables
d'altération du réseau trophique.
Figure N°4 : Quelques voies de transfert vers
l'homme
SOURCE: Cours de
Géographie du tourisme : Les effets du tourisme sur
l'environnement. 2ème année Gestion hôtelière et
touristique (Ecole Nationale Supérieure du Tourisme : Alger). Melle
Cherifa Bensadek. 2008-2009
Cette figure illustre de façon succincte le
mécanisme par lequel la pollution du sol, de l'eau ou de l'air peut
affecter l'Homme tout en montrant que les êtres
35
humains ne sont pas les seuls à subir les
conséquences de ces fléaux. L'écosystème est
altéré par tous les déchets et les toxines naturelles et
souvent anthropiques, ce qui met en danger la faune, la flore et l'être
humain qui court de plus en plus de risques sanitaires qui peuvent se solder
par de plus en plus de décès couplés de non-reproduction
de l'être humain et de toutes les espèces qui se trouvent sur
Terre.
Aussi, le principal impact du tourisme sur l'environnement,
celui dont les conséquences directes ou indirectes sont parmi les plus
inquiétantes, c'est la contribution du tourisme au réchauffement
climatique. Le quatrième et dernier rapport du Groupe d'Experts
Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) publie en 2007
relève que 11 des 12 dernières années sont parmi les plus
chaudes enregistrées depuis 1850(Bernard Shéou, 2009). La
contribution de l'activité touristique aux émissions de gaz
à effet de serre n'est pas négligeable et tend à prendre
une part de plus en plus importante, du fait du raccourcissement des
durées de séjour, de leur multiplication et du
développement des compagnies aériennes low cost dont les tarifs
rendent le coût d'un week-end marginal et très compétitif
par rapport au train.
Tableau N°II : Emission de
C0 du secteur du tourisme en 2005
MODE DE TRANSPORT
|
CO (MT)
|
PART DES SOUS-SECTEURS
|
Transport aérien
|
515
|
40%
|
Voiture
|
420
|
32%
|
Autre transport
|
45
|
3%
|
Hébergement
|
274
|
21%
|
Activités
|
48
|
4%
|
Tourisme
|
1302
|
100%
|
Toutes émissions
|
26 400
|
|
Part du Tourisme
|
4,9%
|
|
Source :(OMT 2008 :33)
En se référant à ce tableau, nous
remarquons qu'en 2005 la contribution du tourisme aux émissions du
principal des gaz à effet de serre (le dioxyde de carbone) est
estimée à 4,9% du total des émissions de CO ;
et les transports représentant 75% de l'ensemble des émissions du
tourisme. Ce qui montre que c'est dans l'extraordinaire puissance du secteur
que réside toute sa fragilité. Son développement est
directement corrélé à celui des émissions de
CO. Se pose alors la question de savoir :
«Comment convaincre la filière de s'engager
plus largement pour diminuer les émissions de GES ? »
(Ugo Toselli). Le secteur se mobilise ainsi de plus
en plus sur les problématiques de l'environnement et du changement
climatique.
Le réchauffement climatique étant
corrélé à la pollution atmosphérique ne se fait pas
vraiment ressentir dans les zones rurales particulièrement celles dans
lesquelles l'écotourisme est développé. Cette forme de
pollution étant négligeable
à la RBP du fait de la rareté des polluants
atmosphériques et de la fermeté de la population locale à
vouloir amenuiser les effets négatifs du tourisme sur leur source de
revenu, ne constitue point un danger pour les ressources naturelles. Ce qui
favorise une bonne pratique des manifestations socioculturelles conduisant
ainsi à une croissance économique soutenable.
Section 2 : Avantages économiques et
socioculturels du développement du tourisme durable
Enjeu en termes économique et social et
d'attractivité des territoires, le tourisme est une activité
capable de générer croissance et emploi, tout en contribuant au
développement et à l'intégration économique et
sociale, notamment des zones rurales et de montagne, des régions
côtières et des îles, des régions
périphériques, ultrapériphériques ou en phase de
convergence.
Paragraphe 1 : Contribution du tourisme
durable au développement économique local
La plupart des travaux sur les retombées
économiques du tourisme confirment la validité de
l'hypothèse d'une influence positive du tourisme sur la croissance
économique. Si les principes du tourisme durable ont des
retombées positives directes sur l'économie des destinations, il
n'en demeure pas moins qu'une dépendance trop marquée à
cette industrie peut présenter des risques importants. La nature
saisonnière de l'industrie touristique amène des problèmes
bien précis et le pourcentage de revenu devant idéalement
demeurer au sein de l'économie locale d'une destination touristique doit
encore être déterminé. Il se pose alors la question
importante de voir s'il était possible de développer le tourisme
et d'en retirer ses effets positifs en termes de croissance économique
tout en préservant la source même de sa croissance : le capital
naturel.
La stratégie de développement touristique
devrait alors tenir compte du fait que l'environnement n'est pas seulement un
bien de consommation touristique mais qu'il est aussi une ressource productive
du tourisme qu'il faut protéger afin de préserver à long
terme les bénéfices économiques de l'activité
touristique. Le tourisme contribuera ainsi à redynamiser
l'économie locale en créant une interaction entre les
différentes structures de l'économie locale, en s'adaptant
surtout au système en place. Il s'agit d' assurer une source de revenu
alternative pour les jeunes et les femmes, en facilitant l'installation
d'infrastructures primaires, en permettant de créer des emplois sans
qualification, en incitant à l'entreprenariat et enfin en valorisant les
patrimoine culturel et environnemental.
Dans le cadre de cette interaction, le Programme de
Conservation et de Gestion des Ressources Naturelles (ProCGRN), a défini
un objectif global du volet Développement Local/Pendjari du ProCGRN qui
est « d'améliorer la
37
situation économique de la population riveraine en
incitant des activités diversifiées de génération
de revenus réduisant la pression sur la réserve et qui
s'intègrent dans les programmes communaux »
(ECO-BENIN, 2009). La stratégie mise en place en vue de
l'atteinte de cet objectif repose d'une part, sur la promotion des micros
entreprises individuelles viables et durables par la mobilisation du potentiel
existant de production et de transformation de produits locaux, et d'autre
part, la maximisation de l'opportunité qu'offre la réserve en
tant qu'attraction touristique. Au cours des vingt quatre (24) mois
d'activités (du 15/12/08 au 31/10/10), les recettes
réalisées par les micro-entreprises se présentent selon
l'évaluation générale biannuelle (15 Décembre 2008
- 31 Octobre 2009) des soixante six (66) ME sur les différents segments
du tourisme chez l'habitant comme suit:
Tableau N°III : Evaluation
générale biannuelle des soixante six (66) ME sur les
différents segments du tourisme chez l'habitant
Segments
|
Grande saison
2008-2009
|
Petite saison
2009
|
Grande saison
2009-2010
|
Petite saison
2010
|
Total réalisé
|
Cascade
|
2.171.500 F CFA
|
603.500 F CFA
|
2.967.000 F CFA
|
477.500 F CFA
|
6.219.500 F CFA
|
Hébergement
|
476.900 F CFA
|
135.500 F CFA
|
594.000 F CFA
|
116.000 F CFA
|
1.322.400 F CFA
|
Restauration
|
554.100 F CFA
|
116.500 F CFA
|
505.650 F CFA
|
200.500 F CFA
|
1.376.750 F CFA
|
Circuits
|
48.500 F CFA
|
28.000 F CFA
|
230.000 F CFA
|
47.500 F CFA
|
354.000 F CFA
|
Danse
|
272 400 F CFA
|
26.500 F CFA
|
228.500 F CFA
|
36.500 F CFA
|
563.900 F CFA
|
Taxe sur
nuitée
|
68.500 F CFA
|
30 000 F CFA
|
130.500 F CFA
|
16.500 F CFA
|
245.500 F CFA
|
Ensemble des Segments
|
3.591.900 F CFA
|
940 .000 F CFA
|
4.655.650 F CFA
|
894.500F CFA
|
10.082.050 F CFA
|
Source: Karelle GUEDOU, 2009-2010,
IMPACTS DE L'ECOTOURISME COMMUNAUTAIRE SUR L'ECONOMIE LOCALE DE
L'ECO-VILLAGE DE TANONGOU, MEMOIRE DE FIN DE FORMATION EN LICENCE
PROFESSIONNELLE.
En se référant au tableau des recettes
réalisées sur les différents segments du tourisme local,
nous constatons que c'est la visite de la cascade qui reste l'activité
touristique phare de Tanongou. Cette activité vient en première
position en matière de nombre de touristes et de chiffre d'affaire. Elle
totalise 6.219.500 F CFA de recettes et est suivie des segments
hébergement et restauration qui tournent respectivement autour de
1.322.400 F CFA et 1.376.750F CFA de recettes. Par rapport à la moyenne
de la répartition des gains des activités touristiques locales
sur les soixante six (66) micros entrepreneurs au cours des années
(2008-2009) et (2009-2010), les dix guides et plongeurs de la cascade ont
reçu chacun 276.530 F CFA, les hébergeuses,
235.715 F CFA chacune, les restauratrices, 271.340 F CFA chacune, les guides
des circuits touristiques, 39.780 F CFA chacun et les danseurs,14.400F CFA
chacun.
La bonne répartition des retombées touristiques
amplifie ainsi le pouvoir d'achat de la population d'accueil et participe aussi
à la croissance économique locale, et par la même occasion
au développement du tourisme durable.
Ainsi donc, si le pouvoir d'achat de la population locale
augmente, l'économie locale s'accroit, à tous égards,
l'extrême pauvreté ne peut que s'amenuiser.
Paragraphe 2 : Contribution du tourisme
durable à la réduction de l'extrême
pauvreté
Les enjeux du développement durable n'ont pas de
frontières : aujourd'hui, 1,2 milliard d'individus vivent en dessous du
seuil de pauvreté défini par la Banque mondiale, c'est à
dire avec moins de un dollar par jour. Sous toutes ses formes, le niveau de la
pauvreté au Bénin est relativement préoccupant et est
davantage un phénomène rural bien que des conditions difficiles
de vie prévalent au niveau de certains centres urbains (PNUD, 2009).
« Poussés par la misère et ne pouvant plus vivre du
travail de la terre, 40 à 50 millions de paysans et de ruraux de par le
monde quittent chaque année leur village pour aller s'agglutiner dans
les bidonvilles des grandes métropoles des pays en
développement&» (Jean-Claude MAIRAL).
Parallèlement à de nouvelles politiques
agricoles mondiales valorisant l'agriculture familiale et paysanne, et à
l'exemple de la France, avec la promotion du tourisme rural ces trente
dernières années, le tourisme solidaire, équitable et
durable peut dans de nombreux territoires des pays du Sud et/ou
émergents, permettre le développement d'activités
génératrices d'emplois et de ressources financières pour
les communautés villageoises et participer ainsi aux objectifs du
millénaire de lutte contre la pauvreté. Ainsi, les organisations
internationales avec principalement l'OMT et la CNUCED, développent
actuellement des programmes spécifiques de coopération
internationale afin de permettre au plus grand nombre de pays de
développer un secteur touristique susceptible de contribuer le plus
efficacement aux enjeux de la lutte contre la pauvreté notamment dans
les PMA. Un mécanisme a été ainsi mis en place pour
maximiser les avantages pour les pauvres.(Annexe 3)
L'OMT conjointement avec la CNUCED a lancé l'initiative
ST-EP (Sustainable Tourism - Eliminating Poverty/ Tourisme Durable -
Elimination de la Pauvreté), qu'elle a annoncé lors du Sommet
Mondial sur le Développement Durable à Johannesburg en 2002.
Cette initiative vise d'abord à renforcer les
39
actions menées de longues dates par l'OMT pour
encourager un tourisme durable sur le plan social, économique et
écologique avec des activités spécifiquement
centrées sur la réduction de la pauvreté, le
développement et la création d'emplois pour les personnes qui
vivent avec moins d'un dollar par jour. «Notre défi majeur est
le renforcement de l'impact du tourisme sur l'économie locale tout en
assurant sa contribution à l'achèvement des Objectifs du
Millénaire pour le Développement en 2015» a
déclaré Mme Virgina Fernandez Trapa, du Département de
l'Aide au Développement : (OMT).
Ainsi, l'un des objectifs du tourisme durable que l'OMT
s'engage à encourager sous ses angles écologique, social et
économique est le bien-être des communautés pauvres. Avec
des emplois ruraux et parfois sans qualification, le tourisme offre des
opportunités de développement aux petites et moyennes entreprises
par l'emploi des femmes et des jeunes dans le maintient de la chaine
d'approvisionnement et pour une consommation optimale locale. Ainsi, pour
pallier les conséquences de l'extrême pauvreté à la
RBP, des mesures correctives ont été prises eu égard
à la mendicité, et au manque d'activités
génératrices de revenus aux femmes et aux jeunes oisifs.
S'agissant de la mendicité, un mécanisme
endogène efficient de lutte contre la mendicité a
été mise en place. Pour raison, l'un des principes de
l'Ecotourisme est le respect des communautés ; ce qui implique aussi le
respect des visiteurs. Cette vision implique des règles de comportements
de chaque partie concernée.
Afin de renforcer le recul de la mendicité dans le
village de Tanongou, il a été organisé une session
d'échanges sur la mise en place d'un mécanisme de suivi et de
réduction de la mendicité au sein de la communauté de
Tanongou. Il a été décidé par suite de ces
échanges avec les sages du village, que les dons et cadeaux devront se
faire de manière publique afin d'éviter tout escamotage d'une
partie ou de tout le lot de biens mis à disposition de la
communauté. Ce système s'est imposé aux agences de voyages
et autres structures convoyeuses de touristes pour leurs donations.
Pour ce qui est de l'emploi des jeunes et des femmes,
l'association TINFI" (Comité Spécifique autonome de l'Union des
AVIGREF qui signifie en patois local Gourmantché « levons-nous
et luttons pour progresser ») créée en 2008 par les
habitants de Tanongou, a organisé les jeunes et les femmes du village
pour l'auto emploi local en plusieurs segments avec l'appui conseil et
financier de la GTZ (coopération allemande) à travers le ProCGRN
avec l'ONG Eco Benin Ecotourism Concern comme prestataire exécutant
(Amor Myriel Y. HESSOU. 2010-2011). Cette organisation des jeunes et femmes
constitue une aubaine pour la préservation et la valorisation des
cultures autochtones.
Paragraphe 3 : Contribution du tourisme durable
à la préservation des cultures autochtones
Respecter et comprendre la diversité culturelle des
nations et des peuples est un principe fondamental du développement
durable. La mondialisation continue de transformer le capital culturel de
nombreuses destinations, aussi la conservation du patrimoine culturel est-elle
une préoccupation cruciale. Le tourisme peut certainement jouer un
rôle clé dans la préservation du mode de vie et des
connaissances écologiques traditionnelles des peuples autochtones
(Carter, R.W. et Beeton). Ainsi, il peut être un moteur
considérable de la conservation du patrimoine historique et culturel, et
stimuler les arts, l'artisanat et autres activités créatives au
sein des communautés. En procurant une source de revenus basée
sur la culture locale, le tourisme peut favoriser chez les communautés
une meilleure appréciation de leur patrimoine culturel. Le
développement du tourisme axé sur la culture des autochtones
peut-être bénéfique et mener au renforcement de leur
identité, dans la sauvegarde de leurs valeurs culturelles.
Par ailleurs, l'autonomie des peuples autochtones et la
gestion des ressources locales constituent des enjeux importants du
développement du tourisme durable. Tout projet de développement
de tourisme dans une collectivité autochtone exige, au préalable,
un travail important sur le terrain et un investissement dans des exercices de
visualisation, car ce ne sont pas tous les membres de la collectivité
qui voudront prendre part au projet. La richesse culturelle peut être
mise en valeur et interprétée de manière créative
et variée. Une compréhension et un respect plus grands des
cultures locales peuvent permettre une meilleure information des visiteurs et
des échanges avec eux (PNUE et OMT, 2006). Un certain doigté est
cependant requis permettant d'éviter toute marchandisation ou
dévaluation de la culture locale.
Pour préparer les populations locales à la
volonté du touriste à découvrir, à apprendre, et
bien de fois à dupliquer ses fonctions du pays d'origine (restauration,
comportement etc.&) et pour prévenir les dérives qui peuvent
en découler, des séries de formation ont aidé les ME du
tourisme local à Tanongou pour qu'ils soient aptes à se
rapprocher des touristes pour les servir et capables de veiller à la
préservation des us et coutumes locales. C'est dans cette optique que
s'est tenue les formations axées sur :
- Les comportements à adopter pendant
l'accueil ;
- Comment vaincre le complexe
d'infériorité face au touriste ;
- Comment vaincre le stress;
- La communication facile;
- L'animation pendant le trajet sur un circuit
touristique ;
- L'animation culturelle du groupe de danse.
41
Ce qui est le fruit des efforts fournis dans l'organisation
des formations, et des stages visant à promouvoir les cultures
autochtones comme l'illustre le tableau suivant :
Tableau N°IV : Animation culturelle et autres
loisirs
Stage collectif
|
Stage séparé pour les responsables de
loisirs (jeux locaux) et troupes de folklore
|
Contenu :
|
Contenu :
|
· Inventaire des diverses
|
· Gestion de groupe
|
animations culturelles et loisirs
|
· Gestion financière
|
(danses, folklore, jeux, etc.)
|
· Organisation du travail
|
· Choix des attractions
|
|
· Identification des besoins de
|
Méthodologie :
|
recyclage
|
· Exposé
|
Méthodologie :
|
· Jeux de rôle
|
· Brainstorming
|
· Cercle de discussion
|
· Cercle de discussion
|
Activités en petits groupes
|
|
Photo N° 2 : Danseur du groupe TINFI en formation
d'animation culturelle
La richesse culturelle des
populations Gourmantchés du terroir villageois de
Tanongou est spécifique par rapport à la diversité des
cérémonies, rites initiatiques, manifestations et fêtes
traditionnelles, source de beaucoup de danses modernes, traditionnelles et
folkloriques offertes aux visiteurs (Amor Myriel Y. HESSOU). Ces
cérémonies et rites consistent soit à préparer les
jeunes adolescents (12 et 19 ans) à affronter les problèmes de la
vie, soit à acquérir du prestige, respect, autorisation à
consommer certains plats ou encore droit d'assister à certaines
cérémonies (enterrement) après un changement de statut
social.
Au regard de la contribution du tourisme durable au
développement et à la croissance des localités d'accueil
en général et de la RBP en particulier, une analyse du
modèle de développement du tourisme durable de la RBP nous
paraît nécessaire afin de vérifier l'exactitude et
l'applicabilité des théories et stratégies de
développement du tourisme durable.
ANALYSE DU MODELE DE
DEVELOPPEMENT DU TOURISME
DURABLE DE LA RBP
CHAPITRE III:
43
45
Dans ses limites bibliographiques et méthodologiques,
la présente étude, sur le cas de la RBP, propose d'appliquer un
cadre d'analyse contextuel et global à partir du concept de tourisme
durable afin de mieux considérer les actions futures pour son
développement. Ainsi, ce chapitre vérifiera dans la Section 1 le
processus de développement du tourisme durable à la Pendjari puis
appréciera dans la Section 2 le modèle de la Pendjari et donnera
des recommandations pour l'action.
Section1 : Processus de développement du tourisme
durable à la Pendjari
Dans cette section, on vérifiera d'abord l'existence
d'une stratégie adéquate de développement du tourisme
durable puis le mécanisme d'intégration de la conservation
durable des ressources naturelles et enfin, la maximisation des avantages du
développement du tourisme durable.
Paragraphe 1 : Existence d'une
stratégie de développement durable du tourisme
La mise en place de certaines structures touristiques n'ayant
pas abouti à valoriser tout le potentiel économique du secteur,
une mise en commun des activités de l'ensemble des acteurs de la RBP, a
permis d'avoir cinq lignes stratégiques de développement du
tourisme à la RBP à savoir :
ð Améliorer les infrastructures touristiques et la
capacité d'accueil ;
ð Diversifier les produits touristiques en vue de combler le
vide d'activité de la basse saison touristique ;
ð Améliorer la notoriété et renforcer la
promotion de la réserve;
ð Créer des structures et outils pour promouvoir et
gérer efficacement le tourisme dans la réserve.
ð Améliorer la qualité des prestations.
Cette stratégie écotouristique appliquée
à la RBP vise à faire participer l'ensemble des acteurs dans les
processus de promotion, de développement et de gestion de
l'activité touristique. C'est une stratégie des sous-secteurs du
tourisme qui peuvent être importants pour rendre l'ensemble du tourisme
plus durable dont l'objet est de déterminer ce qui se passe sur le
terrain et de définir les politiques et instruments qui permettront de
créer des conditions favorables au tourisme durable. Cette
stratégie de développement de l'écotourisme a permis de
créer des produits touristiques alternatifs au safari en voiture,
d'augmenter l'efficacité de la promotion et de la gestion du tourisme
dans la réserve, et de trouver un marché
aux produits touristiques qui y sont offerts. Le grand nombre
d'activités témoigne du potentiel qui existe déjà
au niveau des acteurs. Ainsi, ces lignes stratégiques répondent
aux normes d'élaboration d'une stratégie de développement
du tourisme durable mentionnées dans le premier chapitre. Ce qui manque,
c'est la communication et la coordination entre les acteurs pour avoir la
synergie à tous les niveaux.
Aussi, ces lignes stratégiques ne peuvent aboutir
à un développement du tourisme durable sans intégrer la
conservation durable des ressources naturelles qui, notons-le, est la condition
sine quoi none de la durabilité du développement touristique.
Paragraphe 2 : Intégration de la conservation
durable des ressources naturelles
La faune et la flore de la RBP sont loin d'être
entièrement reconnues. Certaines zones devront donc être
réservées à la préservation des biotopes sans
mesures d'aménagement et de gestion et à la recherche ainsi qu'au
suivi écologique (considéré comme une fonction productive)
sans autre forme d'utilisation. Ce suivi écologique a pour objectifs,
d'une part, d'éclairer les décisions de gestion et
d'aménagement de la réserve en fournissant des informations sur
l'état de son écosystème et l'évolution de celui-ci
; et d'autre part de satisfaire les besoins d'information de la
communauté nationale et internationale. Il a été entendu
qu'il fallait écarter le risque de faire de cette fonction une fin en
soi et prévenir les tendances à générer des
données tous azimuts. C'est dans cet esprit que quatre principaux sites
ont été identifiés comme aires centrales ou Zones
Intégralement Protégées (ZIP) sur la base d'une carte de
végétation de la RBP et d'autres documents de
référence.
Les différentes formations végétales
formées le long de la rivière Pendjari sont
protégées au même titre que les aires centrales ci-dessus
définies. Un classement de ces formations végétales en
aires centrales s'est fait avec les autorités burkinabès pour
protéger la Pendjari et ses deux rives sur au moins 25 % de sa longueur
commune. Tout autour ou au voisinage des aires centrales, des sites ont
été identifiés permettant de les désigner comme
Zone Tampon (ZT). Selon la définition du MAB les ZT jouxtent ou
entourent les aires centrales. Elles sont utilisées pour des
activités d'exploitation compatibles avec des pratiques
écologiquement viables et l'utilisation rationnelle des ressources. Ces
activités sont soumises à des restrictions spéciales ; et
les sites gérés pour une exploitation touristique et de chasse
sportive se trouvent dans la ZC de la Pendjari et celle de
l'Atacora tout comme les sites utilisés pour les
activités de coopération compatibles aux pratiques
écologiquement viables.
Ainsi, un appui est porté à la conservation des
aires naturelles, des habitats, de la faune et de la flore sauvages, limitant
le plus possible les dommages qu'ils peuvent subir et garantissant par
conséquent une pureté de la nature.
Paragraphe 3 : Maximisation des avantages du
développement du tourisme durable
Pôle d'attraction à la fois économique,
culturelle et écologique, la RBP accueille annuellement une moyenne de
7500 touristes de vision et de la chasse sportive. Le potentiel par rapport au
tourisme local est fortement présent non pas seulement à cause de
la réserve en tant qu'attraction touristique de portée
internationale, mais aussi à cause des facilités touristiques
développées et d'une multitude d'acteurs disponibles pour servir
les touristes ainsi que la disponibilité de matériaux locaux
artisanaux pour la transformation en produits touristiques. Tout ce potentiel
est à exploiter en profondeur par rapport au développement
durable de micro-entreprenariat ainsi qu'un renforcement institutionnel du
secteur en général.
Û Sur le plan économique et socioculturel
:
L'appui au développement de micro-entreprenariat ne
consiste qu'à un renforcement de capacités. Il s'agit notamment
d'un renforcement par rapport aux capacités de gestion d'entreprise
complété si nécessaire, par un renforcement technique. La
stratégie du développement local vise à faciliter la
promotion d'un marché de produits locaux. Pour ce faire, le ProCGRN est
intervenu sur les trois axes suivants :
« mobiliser le potentiel, facilite la création et
renforce la performance de micro-entreprises par rapport au tourisme local, la
production agricole et la transformation de produits locaux. En effet, le
ProCGRN a aidé à renforcer l'offre de produits locaux en tenant
compte de la viabilité économique d'affaires à promouvoir
afin d'assurer la durabilité de micro entreprenariat comme partie
prenante du développement local;
« promouvoir les opportunités du marché par
rapport à la demande. Les interventions visent à la
publicité de produits locaux ainsi qu'à la mise en place des
liens durables entre les micros entrepreneurs renforcés et centres
d'achat en intégrant ces micros entrepreneurs dans le
système de renforcement ;
« améliorer le cadre et le climat d'affaires
approprié et l'environnement favorable pour la mise en place durable de
micro-entreprises économiquement viable afin que le développement
local puisse créer des endroits et occasions de l'ensemble de l'offre et
de la demande de produits locaux et de la création de nouvelles
possibilités d'affaires.
Ainsi, on assiste à un encadrement et un suivi des ME
des segments de la restauration, de l'hébergement et des
activités de loisirs et recréation dans un écotourisme
communautaire respectueux et visant la préservation du patrimoine
culturel.
Û Sur le plan environnemental :
Le respect et l'intégration de la diversité de
la nature, l'exigence de la sauvegarde de l'environnement pour assurer la
viabilité des exploitations touristiques ont conduit à un suivi
écologique de l'aménagement et de la gestion des zones
d'attraction touristique. Ainsi, au cours des dernières années,
des techniques agricoles sédentaires, notamment celle de culture des
bas-fonds a été promue réduisant la pression sur la
réserve et sera encore à soutenir dans le cadre de la promotion
de la filière de riz du programme ProCGRN. Néanmoins, en
considérant la démographie galopante et les réserves en
terre quasi absentes, des alternatives durables à la production agricole
sont à rechercher et à développer notamment dans le cadre
de la transformation, la commercialisation, l'artisanat et des services ainsi
que des opportunités relevant de la réserve comme attraction
touristique.
Section2 : Appréciation du modèle de
la Pendjari et recommandations pour l'action
Cette section appréciera la stratégie de
développement du tourisme durable, ses avantages, et donnera des
recommandations d'action pour un développement harmonieux et durable du
tourisme dans les destinations d'accueil.
Paragraphe 1 : Prise en compte de la
stratégie de développement du tourisme durable
Dans le cadre de l'appréciation de la stratégie
de développement de l'écotourisme appliquée à la
RBP, un diagnostic participatif visant une auto évaluation des
activités touristiques s'est faite avec pour objectifs de retenir une
47
vision réaliste et commune à tous les acteurs
touristiques de la Réserve. Suivant les critères qui ont servi
à faire cette auto-évaluation, chaque acteur à
décliné sa vision pour sa structure et la réserve à
l'horizon 2013. Ce diagnostic est d'abord un diagnostic de la stratégie
du développement du tourisme durable de la RBP, avec pour but de veiller
à l'application continue de cette stratégie des soussecteurs du
tourisme. Ainsi, ce diagnostic a révélé des forces comme
des faiblesses et des opportunités comme des menaces liées
à cette stratégie de développement du tourisme durable
appliquée à la RBP comme l'illustre le tableau
ci-après.
Tableau N°V : Diagnostic de la
stratégie de développement du tourisme durable de la
RBP
Forces
|
Faiblesses
|
|
|
-Position géographique par rapport aux
|
-Manque de coopération et de synergie entre les
|
capitales des pays limitrophes et proximité au parc,
à la montagne et au pays Somba ;
|
acteurs touristiques ;
|
|
-Non-stabilité et manque de qualification du
|
-Notoriété internationale de la réserve /
bon standard de cogestion ;
|
personnel;
|
|
-Manque de promotion touristique, surtout au
|
-Diversité de paysage (savanes, montagnes, rivière,
chutes, grottes etc.) ;
|
niveau MCAT, DDCAT et Commune;
|
|
-Manque de matériel de travail (jumelles, livres
|
- Diversité culturelle et bonne qualification et
connaissance des cultures locales;
|
etc.) ;
|
|
-Prise d'alcool par certains guides locaux
|
-Combinaison de plusieurs offres de qualité
(hébergement / restauration, pâtisserie).
|
portant atteinte au guidage.
|
Opportunités
|
Menaces
|
|
|
-Bon espace politique et économique
|
-Manque de moyens financiers et d'élan pour
|
CEDEAO, existence d'un Visa de l'espace
|
le tourisme national;
|
Entente ;
|
-Déficits de formation / manque de qualité des
produits et des prestations dans la sous région;
|
-Paix dans la sous région / atmosphère de bon
voisinage ;
-Sécurité acceptable au Bénin ;
|
-Pénurie de nourriture et de boissons dans l'Atacora
(sucreries, pommes de terre, volaille) ;
|
-Proximité de Burkina Faso (pays de culture);
|
-Faible qualité d'hébergement et de restauration
dans la sous région;
|
-Existence des sociétés de transport qui desservent
Cotonou - Natitingou/Tanguiéta ;
-Bonnes infrastructures routières et
réhabilitation des routes en cours.
-Surexploitation de la rivière Pendjari par les
Burkinabés ;
-Elargissement des villages riverains vers le parc.
Ce diagnostic montre que cette stratégie de
développement écotouristique de la RBP est propice au
développement du tourisme durable, mais nécessite
d'intégrer les dimensions de sensibilisation, de formation et d'appui
aussi bien logistique que financier.
Paragraphe 2 : Prise en compte des avantages
du développement du tourisme durable
Le développement touristique de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari est étroitement lié non seulement
aux conditions externes dont la puissance de la concurrence, mais aussi aux
facteurs internes comme : les atouts et les faiblesses. Selon les acteurs
intervenant dans le cadre du diagnostic participatif, le Parc Régional
du W (surtout la partie nigérienne) est la destination la plus
concurrentielle à la Pendjari (Cosme KPADANOU et Matthias KUNERT,
2008,). De façon secondaire, le Parc Nazinga (Burkina Faso), la zone de
Girafes (Niger) et le Pays Dogon (Mali) sont aussi cités. Ainsi, les
effets induits par le tourisme durable à travers l'aménagement
écotouristique de Tanongou sur le développement local, peuvent
être perçus sur les plans économiques, financiers,
socioculturels et éducatifs, environnementaux et architecturaux :
v Sur le plan économique
Le développement écotouristique du terroir
villageois de Tanongou a permis aux populations locales et notamment aux
animateurs des différents segments intervenant de façon directe
ou indirecte dans l'activité écotouristique d'obtenir des
devises. Les activités touristiques locales autour de la cascade et du
tourisme chez l'habitant (B & B), ont favorisé la promotion du
développement économique local dans le village. En effet, depuis
le démarrage des activités sur le terrain, du 15 Décembre
2008 au 31 octobre 2010 les rendements n'ont cessé de s'accroître.
Durant ces deux années le chiffre d'affaire a atteint un montant de
10.082.050 francs de CFA. Le résultat de l'évaluation
entière des deux (02) saisons touristiques traversées, autour du
tourisme chez l'habitant (B & B), et des circuits sont
résumés dans le tableau ci-après :
49
Tableau N°VI : Recettes
réalisées sur les différents segments du tourisme
local
Segments
|
Total réalisé
|
Cascade
|
6.219.500 F CFA
|
Hébergement
|
1.322.400 F CFA
|
Restauration
|
1.376.750 F CFA
|
Circuits
|
354.000 F CFA
|
Danse
|
563.900 F CFA
|
Taxe sur nuitée
|
245.500 F CFA
|
Ensemble des Segments
|
10.082.050 F CFA
|
SOURCE: Karelle GUEDOU
2009-2010 MEMOIRE DE FIN DE FORMATION EN LICENCE PROFESSIONNELLE :
IMPACTS DE L'ECOTOURISME COMMUNAUTAIRE SUR L'ECONOMIE LOCALE DE
L'ECO-VILLAGE DE TANONGOU,
v Sur le plan financier
Sur le plan financier, on observe aussi de bonnes
performances. Des emplois sont créés au bénéfice
des populations locales. Les femmes et les jeunes ont
bénéficié de la formation entrepreneuriale et de gestion
des ressources financières et naturelles du terroir. Ainsi, les
populations locales utilisent ces ressources financières fournies par le
tourisme pour subvenir à leurs besoins. Dans le cas du terroir
villageois de Tanongou, les populations atteignent de plus en plus la
sécurité alimentaire, et valorisent mieux leur patrimoine
culturel et satisfont les exigences des clients sans pour autant entacher les
valeurs traditionnelles propres à la communauté
Gourmantché.
v Sur le plan environnemental et
architectural
Sur le plan environnemental, les populations prennent de plus
en plus conscience de la nécessité de protéger, de
conserver et de valoriser les ressources naturelles de la localité. Sur
le plan architectural, l'aménagement écotouristique a
permis aux populations de mettre en valeur le patrimoine local
à travers la manière de construire les cases et de les disposer
sur le terroir. Chez les hébergeuses, de nouvelles techniques de
décoration sont employées qui mettent davantage en valeur le
cadre traditionnel. Ce qui démontre clairement une prise en compte des
appréciations portées par les demandeurs par rapport aux atouts
et faiblesses du développement touristique de la RBP. Ces
appréciations sont présentées dans le tableau
ci-après, par regroupement de certains acteurs et le chiffre entre
parenthèse indique le nombre de fois que le critère est
mentionné.
Tableau N°VII : Atouts et Faiblesses selon
les demandeurs
ATOUTS
Bonne densité et visibilité de la faune et la flore
de la Reserve (3)
|
FAIBLESSES
Manque de notoriété de la destination (3)
|
Diversité du paysage, rivière Pendjari, cascades et
Chaîne de l'Atacora
|
Manque d'hébergement de qualité
|
Possibilité de combiner la visite des sites touristiques
naturels et culturels
|
Manque de promotion sous-régionale
|
Matérialisation de l'approche de
l'écotourisme / tourisme durable
|
Absence d'accès aérien
|
Bon service d'hébergement et
personnel bien avisé et formé
|
Manque de documents sur le parc et de carnets de vision
|
SOURCE: Strategie de developpement
de l'ecotourisme de la RBP, version Decembre, Cosme KPADANOU et Matthias
KUNERT, 2008
Il a donc été mis en place un écotourisme
communautaire respectueux de l'environnement naturel et visant la
préservation du patrimoine culturel. Il convient de noter aussi que mis
à part les sites des segments écotouristiques, peu de soins en
terme d'assainissement de l'habitat sont accordés aux rues et autres
places publiques du terroir.
Paragraphe 3 : Recommandations pour l'action
Les deux premiers chapitres de ce travail nous ont
montré combien les acteurs publics comme privés sont
confrontés à un nombre croissant d'enjeux complexes qu'ils
partagent. Pour des raisons d'efficacité, les réponses à
ces enjeux doivent être également partagées avec des
parties prenantes externes, compétentes et légitimes, et qui
représentent la société civile dans sa diversité.
Les responsables publics et privés sont confrontés à une
complexification de leurs
51
métiers et de leurs missions. Ils peuvent, à ce
titre, assumer des responsabilités élargies qui supposent des
compétences nouvelles, susceptibles de leur être apportées
par ces parties prenantes.
v Gouvernants nationaux et locaux
Les gouvernements et les autorités locales ont un
rôle crucial à jouer en impulsant le développement de
politiques qui permettront le changement au sein de l'industrie touristique.
Ainsi, ils peuvent :
Þ Planifier et/ou encourager les programmes de
développement du tourisme durable;
Þ Identifier et quantifier les impacts environnementaux,
économiques, sociaux et culturels du tourisme sur le(s) territoire(s)
concerné(s) ;
Þ Prioriser les actions sur la base de cette
étude d'impact en fonction des réalités nationales et
locales (comme la présence de stratégies nationales de
développement durable ou de tourisme durable);
Þ Percevoir le tourisme durable en tant que
mécanisme endogène de lutte contre la pauvreté et de
sauvegarde de la biodiversité ;
Þ Former, éduquer et sensibiliser les parties
prenantes au tourisme durable; Þ Partager équitablement les
revenus de l'activité touristique entre les parties prenantes.
Þ Développer un partenariat public-privé pour
le développement du tourisme durable;
v Secteur privé et associatif
Les responsabilités des entreprises du secteur
privé à l'égard de la société vont
au-delà des fonctions traditionnelles de production de richesses et de
profit. Ainsi, les entreprises du secteur ont un rôle important à
jouer, non seulement à travers leurs opérations quotidiennes mais
aussi dans leurs relations avec leurs fournisseurs et leur clientèle. Ce
faisant, elles peuvent s'investir dans :
Ø La gestion des déchets pour
minimiser l'usage de ressources, maximiser
l'utilité et la qualité des produits, et
minimiser la production de déchets ; Ø La gestion de
l'eau dont l'objectif est de protéger la qualité de
l'eau et de
gérer la quantité disponible de manière
efficace et équitable;
Ø L'utilisation et le management de l'espace
pour gérer de manière équitable les multiples
demandes issues du territoire, en s'assurant que le développement
touristique répond aux aspirations locales en matière d'urbanisme
et de culture, tout en générant des ressources pour tous ;
Ø L'implication des équipes, des clients
et des communautés d'accueil afin de tenir compte des
intérêts des parties prenantes dans les projets en
développement et de s'assurer que les efforts d'information et de
sensibilisation se traduisent dans les actes ;
v Populations locales et touristes
Pour aider à une meilleure gestion en termes de
durabilité des terroirs villageois, les populations locales peuvent
s'investir en tant qu'acteur à part entière dans les processus de
développement touristiques. Pour ce faire, elles peuvent participer de
manière active à la gestion et à l'exploitation
rationnelle des ressources naturelles et culturelles. Ce qui engage leur
responsabilité dans le contrôle des activités des touristes
sur les terroirs d'accueil.
Les activités des visiteurs (touristes) et les choix
qu'ils effectuent ont des répercussions sur l'ensemble du programme de
durabilité. Ainsi, les consommateurs peuvent et doivent être
sensibilisés à tout moment à la durabilité du
tourisme et des voyages à travers l'éducation, les médias,
etc. Ainsi, ils peuvent :
ð respecter les communautés d'accueil et éviter
tout comportement perturbateur ;
ð acheter des produits locaux ;
ð limiter leur impact personnel sur l'environnement (par
exemple : consommer l'eau et l'énergie avec parcimonie, recycler leurs
déchets et ne pas abandonner d'ordures) ;
ð adopter de bonnes pratiques pour leurs activités de
plein air, notamment pour l'observation de la faune sauvage ;
ð soutenir les initiatives de conservation et les projets
sociaux,
financièrement ou par d'autres moyens.
De cette étude sur le cas de la RBP, il ressort que
malgré le manque de soutien logistiques et de moyens financiers, le
développement touristique de la RBP se fait dans une harmonie
acceptable. Avec un peu plus de moyens et d'attentions, le tourisme peut
être l'un des rares secteurs économiques capables de mener la RBP
à un plus haut niveau de prospérité.
CONCLUSION:
53
Développement touristique qui répond aux besoins
des générations présentes sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre
aux leurs, le tourisme durable est un processus encadré visant une
gestion globale des ressources afin d'en assurer la durabilité, tout en
permettant de préserver notre capital naturel et culturel, y compris les
espaces protégés. Ce concept est vu comme étant un
développement positif d'un point de vue économique et supportable
au niveau écologique, équitable et social pour les populations
locales.
Développer ce tourisme dans une localité revient
à maximiser ses avantages et à amenuiser ses
inconvénients, en mettant en commun les forces de participation de tous
les acteurs dans une sorte d'association qui protège et défend
l'intérêt de chaque acteur pour le bien être des populations
locales. Le tourisme durable contribue ainsi au développement durable et
à la croissance économique des localités, en
s'intégrant dans le milieu naturel, culturel et humain, en respectant
les équilibres fragiles qui caractérisent de nombreuses
destinations touristiques, et en créant des emplois parfois sans
qualification pour les femmes et les jeunes tout en offrant des
opportunités de développement aux petites et moyennes
entreprises. Pour participer au développement durable et influer sur la
croissance économique d'une localité, le tourisme se base sur
l'éventail de possibilités qu'offre son économie. Ce
faisant, les activités touristiques doivent pleinement s'intégrer
dans l'économie locale et contribuer de manière positive au
développement économique. Ainsi donc, force est de constater que
: moyennant des mesures appropriées, le tourisme durable peut contribuer
non seulement à l'emploi local et la croissance économique, mais
aussi au financement de la protection de l'environnement et du patrimoine
culturel.
Cependant, les statistiques sur la nature, la progression et
les conséquences du tourisme sont dans l'ensemble rares et
incomplètes. Ce qui prive les gouvernements, les entreprises et les
citoyens des informations fiables qui leur sont nécessaires pour
être efficaces dans la conduite des affaires publiques et la
réalisation d'opérations commerciales et industrielles, et pour
améliorer la qualité de vie des visiteurs et de leurs
hôtes. Ainsi, les gouvernements et les autorités
compétentes peuvent entreprendre des actions de planification
intégrées du développement touristique en élaborant
un Compte Satellite du tourisme dans lequel figureront ces statistiques (sur la
nature, la progression et les conséquences du tourisme) et des
données actualisées.
55
BIBLIOGRAPHIE :
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d'aménagement et de gestion durable des terroirs villageois
~~Cas de l'éco-village de Tanongou~~. MEMOIRE DE
FIN DE FORMATION EN LICENCE PROFESSIONNELLE ;
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2010-2011. Tourisme et Développement Solidaire :
Quelle Contribution du Programme ST-EP (Tourisme Durable comme Outil
de la réduction de la pauvreté) au développement local ?
L'expérience du projet du tourisme communautaire de Bazoulé
(Burkina Faso). MÉMOIRE DE FIN DE FORMATION POUR L'OBTENTION D'UNE
LICENCE EN GESTION HÔTELIÈRE ET TOURISTIQUE. Alger.
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Biosphère de la Pendjari. Version du 1er Décembre,49.p
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(Rapport technique de mission) 20.p
2 François-Lecompte A. & Prim-Allaz I, 2011,
Congrès de l'ACFAS (Association francophone pour le savoir)
2011, session spéciale " 1ère Journée de
réflexion sur la consommation
responsable ", Sherbrooke : Canada (2011). Thème: Pour
une consommation touristique plus
durable : quel chemin reste-t-il à parcourir ?
79ème édition.
2 Jean-Claude MAIRAL. Vice-président du Conseil
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thématique"Coopération décentralisée et tourisme
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2 Julianna Priskin, 2009, Développement durable et
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Fontenoy, 75352 Paris 07 SP.
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fr.wikipédia.org Article :
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Ä
http:// www
.veilleinfotourisme.fr
Ä
http://www.eco2initiative.com/aller-plus-loin/gestion
des déchets
Ä
http://www.unwto.org:
Communiqué de presse, Madrid (Espagne) 03 septembre 2010
57
ANNEXES
Annexe 1 : Conventions internationales sur la
biodiversité
Convention sur la diversité biologique
(CDB ; Rio 1992), ratifiée par plus de 100
pays
|
réglemente l'accès aux ressources
génétiques et aux technologies revêtant de l'importance
pour la conservation de la biodiversité. Les parties sont tenues
d'établir des plans de conservation et des procédures
d'études d'impact environnemental.
Objectifs :
- Préservation de la diversité biologique ;
- Utilisation rationnelle de ses composantes
- Partage juste et équitable des bénéfices
réalisés à partir de l'utilisation des ressources.
Le Point Focal de la Biodiversité, basé à
la Direction de l'Environnement du MEHU, sert de relais entre l'échelon
international et le niveau national en matière de politique permettant
de mettre en Suvre la Convention.
|
Convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore menacées d'extinction
(CITES, signée en 1973)
|
contrôle et réglemente le commerce international
des spécimens des espèces inscrites à ses annexes. Toute
importation, exportation et réexportation des espèces couvertes
par la CITES doit être autorisée dans le cadre d'un système
de permis. Les espèces sont inscrites à l'une des trois annexes
de la CITES selon le degré de protection.
L'Annexe I comprend toutes les espèces
menacées d'extinction et intégralement protégées.
Le commerce de leurs spécimens n'est autorisé que dans des
conditions exceptionnelles.
L'Annexe II comprend toutes les
espèces qui ne sont pas nécessairement menacées
d'extinction mais dont le commerce des spécimens doit être
réglementé pour éviter une exploitation incompatible avec
leur survie.
L'Annexe III comprend toutes les
espèces protégées dans un pays qui a demandé aux
autres parties à la CITES leur assistance pour en contrôler le
commerce
|
Convention sur la conservation des espèces
migratrices appartenant à la faune sauvage (Convention de Bonn ;
1979)
|
exige des actions concertées au niveau international en
vue de protéger lesespèces d'animaux migrateurs et leurs habitats
naturels, pour lesquelles les politiques nationales ne peuvent pas seules
assurer la protection. Le Bénin a adhéré et souscrit
à la Convention de Bonn le 31 mai 1983. L'annexe de la convention
contient les listes
d'espèces, différenciées en
espèces menacées et en espèces dont l'état de
conservation est défavorable. Ces listes comprennent 19 espèces
d'oiseaux, 5 espèces de reptiles, 2 espèces de mammifères,
2 espèces de poissons et une espèce de papillon.
|
Convention relative aux zones humides d'importance
internationale, particulièrement
|
L'objectif principal de la Convention est "d'enrayer,
à présent et dans l'avenir, les empiétements
progressifs sur les zone humides et la disparition de ces zones".
Elle
|
comme habitats des oiseaux
|
s'applique potentiellement à tous les cours d'eau,
à tous
|
d'eau (Convention de Ramsar
|
les lacs quelle qu'en soit la surface, et à tous les
rivages
|
1971)
|
marins. Le Bureau permanent de la Convention se propose
l'inscription de la RBP avec la Pendjari et ses affluents ainsi que les
nombreuses mares qui se forment périodiquement dans le lit majeur de la
Pendjari y compris plusieurs qui retiennent l'eau tout l'année. Il reste
à vérifier sur la base des résultats des études
complémentaires, particulièrement
l'inventaire ornithologique, si la réserve ou une partie de la
RBP remplit les critères de la convention. La désignation de
la
|
|
RBP comme "site de Ramsar" soulignerait l'importance
internationale de cette région et pourrait faciliter l'accès aux
fonds internationaux.
|
Convention sur la lutte contre la désertification
(CDD)
|
Préparé en 1992 lors de la CNUED, adopté
en 1994, ratifiée par le Bénin en 1996.La convention
prévoit plusieurs mesures sous forme de programmes nationaux.
|
Convention Cadre des Nations
|
Une coopération entre cette convention et celles
|
Unies sur les Changements
|
concernant la diversité biologique a été
décidée en 2000
|
Climatiques (CCNUCC)
|
lors de la 6e conférence des parties de la CCNUCC sous
forme d'études conjointes.
|
59
Annexe 2 : Mécanismes visant
à maximiser les avantages pour les Pauvres (les sept mécanismes
ST-EP)
Embauche de personnes pauvres par des entreprises
touristiques
|
Il est ici question des mesures qui peuvent être prises
pour que les entreprises touristiques embauchent un plus grand nombre de
personnes pauvres. En effet, le rapport entre les entreprises touristiques et
l'emploi de travailleurs locaux est un rapport de symbiose dans le sens
où les deux parties en sortent largement gagnantes.
Ces mesures agissent directement sur la pauvreté en
permettant aux personnes pauvres de développer leurs propres
compétences, en profitant directement à un grand nombre
d'individus et en relevant le niveau de service. Il importe de renforcer les
actions d'éducation et de formation pour que les pauvres puissent mettre
à profit ces possibilités, et que tous obstacles sociaux ou
culturels disparaissent.
|
Fournitures de biens et de services aux entreprises
touristiques par les pauvres ou par des entreprises employant des
pauvres
|
Une des conditions indispensables à la réduction
de la pauvreté est de s'assurer que les biens et services composant la
chaîne d'approvisionnement touristique viennent, autant que possible, de
sources locales à tous les niveaux. L'objectif est d'augmenter au
maximum la part des dépenses touristiques qui va aux communautés
locales et d'associer les pauvres au processus d'approvisionnement. Cette
mesure aiderait à préserver sous leurs formes traditionnelles les
activités et qualifications des ruraux, améliorerait la
qualité des produits touristiques locaux et en renforcerait
l'identité, et aiderait à établir des sources
d'activité stables.
|
Ventes directes de biens et de services aux visiteurs par
des pauvres (économie informelle)
|
L'un des principaux moyens, pour les personnes pauvres, de
tirer un revenu de la présence des touristes consiste à leur
vendre directement des produits et des services, comme des fruits, de
l'artisanat ou des circuits guidés. L'interaction des visiteurs avec les
acteurs de cette économie informelle peut constituer une bonne source de
revenus pour les pauvres et permettre aux visiteurs de vivre une
expérience originale et enrichissante. Il est important d'informer les
touristes sur les produits locaux à disposition, et de former les
populations locales pour que leurs produits respectent les critères de
qualité des visiteurs
|
Création et gestion d'entreprises touristiques par
des pauvres - micro, petites ou moyennes entreprises (MPME), ou entreprises
communautaires (économie formelle)
|
Il est ici question de la création et de la gestion
d'entreprises touristiques plus formelles par les pauvres, dans le cadre d'une
initiative soit individuelle soit communautaire. Ces entreprises peuvent
fournir divers services, notamment hébergement, restauration, transport,
vente au détail, guides et divertissements. La création
d'entreprises au niveau local présente les avantages suivants : le
pouvoir et la maîtrise des choses sont placés entre les mains de
la population, les investissements sont garantis sur le long terme, et les
entreprises peuvent définir leur champ d'activité en fonction de
ce qui est nécessaire pour
|
attirer des clients.
Taxe ou impôt sur les revenus ou les
bénéfices tirés du tourisme dont le produit
bénéficie aux pauvres
|
Il est ici question des rentrées que le tourisme
procure aux gouvernements nationaux ou régionaux et qui peuvent
être utilisées pour réduire la pauvreté. Ce
mécanisme présente 'avantage que tous les pauvres peuvent
profiter du tourisme sans être directement engagés dans le
secteur. La mesure dans laquelle les recettes fiscales tirées du
tourisme seront mises au service de la lutte contre la pauvreté
dépendra des priorités et des programmes arrêtés
à l'échelon national. Les taxes ou impôts
prélevés localement, par exemple les taxes de séjour ou
les droits d'entrée dans des zones protégées, sont souvent
utilisés en totalité ou en partie dans l'intérêt de
la communauté. Il est primordial d'appliquer les taxes locales d'une
manière transparente, ainsi que de consulter le secteur privé
pour éviter de faire fuir l'industrie et les voyageurs en les taxant
trop lourdement
|
Dons et aide volontaire des entreprises touristiques et
des touristes
Investissements d'infrastructure stimulés par le
tourisme et dont les pauvres peuvent aussi bénéficier là
où ils vivent, soit directement, soit à travers d'autres
activités que ces infrastructures favorisent
|
Le développement du tourisme, notamment dans de
nouvelles zones ou dans des régions isolées ou rurales, peut
requérir des investissements dans de nouvelles infrastructures, telles
que routes, réseaux d'adduction d'eau et d'alimentation en
électricité, installations sanitaires et communications.
Lorsqu'elles sont soigneusement planifiées, ces infrastructures peuvent
également apporter des bénéfices nets aux pauvres en leur
fournissant des services essentiels et en ouvrant des voies d'accès aux
marchés nouvelles et plus rapides. La grande difficulté est de
veiller à ce que les nouveaux aménagements touristiques ne
s'accompagnent pas d'une consommation des ressources aux dépens des
communautés locales mais qu'ils leur offrent au contraire de nouveaux
moyens pour y accéder
|
|
L'aide volontaire que les visiteurs ou les entreprises
touristiques apportent, en espèces ou en nature, aux populations
déshéritées peut largement contribuer à
réduire la pauvreté localement. Plusieurs études montrent
que les touristes sont désireux de laisser quelque chose dans la
région qu'ils visitent. Beaucoup d'entreprises touristiques s'efforcent
également de parrainer des initiatives de développement dans les
régions où elles ont leur activité. Des ONG ou
sociétés fiduciaires locales peuvent aider à mettre sur
pied les mécanismes nécessaires pour la collecte et la
répartition des dons. Les dispositifs d'entraide dont les
retombées locales sont manifestes et qui impliquent clairement une
participation de la communauté ont toutes les chances d'attirer des
parrainages et d'obtenir le soutien des visiteurs.
|
61
TABLE DES MATIERES Pages
SOMMAIRE
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.
1
AVANTPROPOS&...&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&2
DEDICACE
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
&&.3
REMERCIEMENTS&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.
4
SIGLES ET
ACRONYMES&&&&&&&&&&&&&&&&.
5
ILLUSTRATIONS&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.6 RESUME&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&....7 INTRODUCTION
GENERALE&&&&&&&&&&&&&&.
8
CHAPITRE I : CADRE DE TRAVAIL ET MÉTHODOLOGIE DE
RECHERCHE&&&&11
Section 1 : Problématique et outils méthodologiques
de recherche& 12
Paragraphe 1 : Problématique
&&&&&&&&&&&&&&&
&& 12
Paragraphe 2 : les objectifs, hypothèses et
résultats attendus de la
recherche&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...&&.13
Paragraphe 3 : Outils méthodologiques de
recherche&&&&& &&&&& 15
Section 2 : Cadres de stage et d'étude
&&&&&&&&&&&&&&&&.20
Paragraphe 1 : Cadre théorique du développement
durable du tourisme & 20
Paragraphe 2 : Cadre de stage
&&&&&.&&&&&&&&&&&&&&&&23 Paragraphe
3 : Cadre d'étude
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
25
CHAPITRE II : AVANTAGES ENVIRONNEMENTAUX ET
SOCIOÉCONOMIQUES DU DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE DURABLE
LOCAL&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
.& 27 Section 1 : Contributions du tourisme durable à la
conservation des ressources
naturelles&&&&&. 28
Paragraphe 1 : Préserver les processus
écologiques, sauvegarder les ressources naturelles et la
biodiversité&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
28
Paragraphe 2: Gestion des déchets et
élimination des substances
dangereuses&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
30 Paragraphe3 : Gestion de la pollution et contrôle du
réchauffement
climatique&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
32 Section 2 : Avantages économiques et socioculturels du
développement du tourisme
durable&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.
36
Paragraphe 1 : Contribution du tourisme durable au
développement
économique
local&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
36 Paragraphe2 : Contribution du tourisme durable à la
réduction de l'extrême
pauvreté&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
38
Paragraphe 3 : Contribution du tourisme durable à
la préservation des cultures
autochtones&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&40
CHAPITRE III: ANALYSE DU MODELE DE DEVELOPPEMENT DU
TOURISME DURABLE DE LA RBP 42
Section1 : Processus de développement du tourisme durable
à la Pendjari 43
Paragraphe 1 : Existence d'une stratégie de
développement du tourisme
durable&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
43
Paragraphe 2 : Intégration de la conservation
durable des ressources
naturelles&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
&&. 44 Paragraphe 3 : Maximisation des avantages du
développement du tourisme
durable&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
45 Section2 : Appréciation du modèle de la Pendjari et
recommandations pour
l'action&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.
46 Paragraphe 1 : Prise en compte de la stratégie de
développement du tourisme
durable&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
46 Paragraphe 2 : Prise en compte des avantages du développement du
tourisme
durable&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.
48 Paragraphe 3 : Recommandations pour
l'action&&&&&&&&.&&&&
50
CONCLUSION&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&.
53
63
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES&&&&&&&&&&&&&&.
55
ANNEXES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&...
57 TABLE DES
MATIERES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.
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