CONCLUSION.
Conclure un travail scientifique, ce n'est pas l'achevé
mais c'est une occasion pour le chercheur de s'arrêter et de faire
l'inventaire de qui a été l'essentiel de sa pensée tout au
long de son investigation.
Notre travail a porté sur la problématique de
l'intégration : un défi pour l'union africaine.
Notre préoccupation était de savoir si
l'intégration pouvait-elle être obtenue en adoptant seulement des
programmes politiques ou en privilégiant exclusivement la situation
économique. Notre préoccupation était également de
savoir des conditions les plus favorables à l'intégration et
enfin, notre préoccupation avait le désir de répondre
à la question si l'intégration était un mythe ou une
réalité pour l'Union africaine.
Nous sommes partis des hypothèses selon lesquelles les
options politique et économique sont exclusives dans l'obtention d'une
intégration car, la réalisation d'une quelconque
intégration ne relève pas d'une démarche simpliste mais
très complexe au regard de toutes les réalités qui
émaillent le continent noir ; les conditions favorables d'une telle
démarche dépendent de toute une série de variables qui
agissent simultanément, et pas toujours dans le même sens.
Pourtant, c'est l'ensemble de ces variables qui détermine et oriente la
politique commune de l'Afrique. Enfin, nous avons affirmé que
l'intégration est une réalité quoique c'est un processus
au regard des structures établies par l'UA.
De ce fait, pour mieux vérifier nos hypothèses,
nous nous sommes servis de trois méthodes : méthode
historique, la méthode structuro-fonctionnaliste et la méthode
systémique ; et des techniques documentaires, les résultats
sur terrain ont confirmé nos hypothèses de départ.
Le travail était subdivisé en quatre
chapitres : le premier chapitre était consacré sur les
considérations générales ; le deuxième
chapitre était axé sur les politiques d'intégration
régionales ; le troisième chapitre a parlé les
considérations générales sur l'OUA ; et enfin, le
quatrième chapitre a focalisé son attention sur l'OUA à
l'UA.
En effet, l'intégration est un concept technique
pluridimensionnel et pluri-sectoriel, elle revêt plusieurs dimensions
(économique, politique, sociale, culturelle et militaire). Voilà
pourquoi plusieurs auteurs l'ont abordé d'une ou l'autre dimension.
Il sied de rappeler que depuis plusieurs décennies, le
thème de l'intégration régionale réapparaît
régulièrement dans les déclarations officielles des
dirigeants africains dû par le fait de la fragmentation de l'Afrique
considérée comme une contrainte majeure au développement
et l'exiguïté des marchés nationaux comme une limite
à l'accroissement des productions. Voilà pourquoi la
nécessité des grands projets communautaires s'avère
indispensable et surtout l'importance de la coopération par le biais des
organismes internationaux. Toutefois, l'intégration est
considéré comme la mère de toutes les vertus, la formule
magique, la panacée aux difficultés économiques
structurelles. Mais l'Afrique a connu aussi le moment où l'on faisait le
constat d'échec de toutes les tentatives d'intégration.
L'organisation de l'unité africaine créée
lors du vaste mouvement de décolonisation des territoires africains,
naguère sous la souveraineté étrangère aux
années soixante est l'un des exemples probants de ces tentatives
d'intégration.
Au regard des objectifs assignés et proportionnellement
aux résultats obtenus. Il convient de rappeler que quelques traits
saillants n'étaient pas à la hauteur de leurs tâches.
Voilà pourquoi le scepticisme croissant de l'opinion africaine en ce qui
concernait l'aptitude de l'OUA, non seulement à créer les
conditions d'une véritable solidarité continentale, mais aussi
à hisser l'Afrique à un niveau respectable, au double plan
interne et mondial.
Guidés par une vision commune d'une Afrique
unifiée et forte, les dirigeants du continent ont décidé
de transformer l'OUA en une nouvelle union plus ambitieuse.
Cette nouvelle organisation hérite de la dimension
panafricaine de l'OUA mais est investie d'une mission de plus grande envergure,
afin de répondre aux défis d'une mondialisation rapide. Nous
pensons que il est temps que l'Afrique occupe sur la scène
internationale la place qui lui revient et il est temps de mettre fin à
la marginalisation de l'Afrique.
Face à ces multiples problèmes qui
empêchent la concrétisation de l'intégration de l'Afrique,
nous suggérons aux dirigeants du continent à l'élimination
des guerres et des conflits car, il s'avère en effet très
difficile de maintenir d'aussi étroites relations économiques et
administratives - gestion commune de services entre Etats aussi plongés
dans des guerres et conflits ; d'instaurer une stabilité des
régimes politiques par la démocratie ; d'insister sur les
performances économiques par la bonne gouvernance et enfin, d'avoir des
politiques d'intégration et de développement propres à
l'instar du Plan d'Action de Lagos de 1980 qui mettait l'accent sur les
initiatives régionales malheureusement inappliqué par manque de
volonté politique des dirigeants africains.
|