DEDICACE
A Dieu, Dieu des temps et des circonstances;
A MOMBULA MBONGA Joseph, notre père et à MOPAMBO
AKPOLO Thérèse, notre mère, nous portons votre sang;
A ma future progéniture, mes neveux et
nièces;
Quels que soient le sexe, l'âge que l'on peut avoir et
même la position sociale que l'on peut occuper dans la
société, lorsqu'on apporte rien dans le commun des mortels, on
est comparable à un éternel bébé à qui l'on
doit tout donné. Efforcez-vous de faire toujours mieux dans le souci de
prendre part un jour au rendez-vous du donner et du recevoir qui
caractérise ce monde d'intérêts dans lequel nous vivons.
A la mémoire de ma très chère grande
soeur MOMBULA MONGUTU Angèle dont le bref et accablant séjour sur
cette terre a été pour moi une triste révélation de
l'absurdité vitale : le destin l'a arraché
prématurément de notre amour.
Barnabé MOMBULA MOPAMBO
AVANT- PROPOS .
Nous voici arrivé au terme de notre parcours
universitaire. Certes, les jours se sont écoulés, les mois se
sont envolés avant que notre bateau de science, contre vents et
marées, n'atteigne son port où il jette aujourd'hui l'ancre.
Ce travail, il faut le noter, est le résultat de la
détermination, de la patience, de la maîtrise de soi, de l'amour
du travail et du marathon académique.
Aussi, avant de poser les pieds sur la terre ferme de notre
vie professionnelle, nous aimerions d'abord nous acquitter de la dette morale
que nous avons contractée, à l'oeuvre formatrice de notre
véritable « moi ».
En effet, l'élaboration de ce travail a
été facilité par le concours du Professeur OMEONGA
ONAKUNDU Jean qui, malgré ses multiples occupations, a accepté
d'en assurer la direction. Et aussi l'Assistant ABDALA SELEMANI pour la
supervision. Leurs critiques, conseils et suggestions nous ont
été d'un apport enrichissant. Qu'ils trouvent à travers ce
travail le témoignage de notre profonde gratitude.
Nous remercions le corps professoral de la faculté des
Sciences Sociales Administratives et Politiques et plus particulièrement
celui de département des Relations Internationales qui leurs apports
professionnels ont voulu que nous soyons utiles à la
société.
Notre reconnaissance va à nos grands frères
LIBYA MANGBONGI Jean et Père MOMBULA ALEKIABO Gode Froid pour leur
soutien et leur engagement sans lesquels il nous aurait été
impossible de terminer notre formation.
A nos frères et soeurs : AMANGU Marie Pauline,
MOMBULA MEPO Angélique, AGELE AZWA Béatrice, MBONGA ABALEBO
Nabord, MOLOBO MOMBULA Florence, MBAMBI MAZAMBA Bébé, AFEKA
AGBEKA Lambert, EYANGA Baudouin, il n'y a rien de plus grand à vous
donner si ce n'est mon amour, merci pour tant de sacrifices.
Nous serons traités d'ingrat si nous n'adressons pas
nos sincères remerciements à nos oncles et cousins : NGABO
EYANGA Simon, BAMUNGWABI NDEMBO Evariste, SAKI Adolphe, BOMBAYA Romain, MOMBILO
MOMBULA Fidel, NGABO Claude, LIKWALO César... vous êtes tellement
nombreux que nous ne saurions citer tous vos noms ici.
A tous nos ami(e)s, camarades et compagnons de lutte :
KAÏMWA MANENO Bruno, TOKO Antoine, KABEDI MUAMBA Sylvie Rose, MUTOMBO
KASONGO Michelle, TWITE MUTOMBO Germaine, MAZIMO Charles, SEBIGURI MUKE
Françoise, KUMBO MALESSHEL André, BAMOBOLA Basile, MBEDI
Hervé, MIRUHO YULILA Liliane, MUTEBA Alain, DUNGU Jean Pierre, KAFIRONGO
NABAMI Espoir, MAYAMONA Mireille, Lisette, MANYA Clavière, BAHATI
Yvonne, KAMBAKA Fulgence, LUYEYE Trésor.
A Dieu, l'Alpha et l'Omega pour la vie et tout le confort nous
apporté tout au long de notre formation. Nous vous disons merci.
Enfin, que tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à l'élaboration de ce travail trouvent ici
l'expression de notre profonde gratitude.
MOMBULA MOPAMBO Barnabé.
SIGLES ET ABREVIATIONS.
AFDL
|
Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération (Congo-Zaïre).
|
BAD
|
Banque Africaine de Développement.
|
CEA
|
Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique.
|
CEDEAO
|
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest.
|
CEEAC
|
Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale.
|
CEMAC
|
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale.
|
CEPGL
|
Communauté Economique des Pays des Grands Lacs.
|
COI
|
Commission de l'Océan Indien.
|
COMESA
|
Marché Commun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique
Australe.
|
FMI
|
Fonds Monétaire International.
|
EAC
|
Union Africaine des Chemins de Fer.
|
IGAD
|
Autorité Inter-Gouvernementale pour le
Développement.
|
MAP
|
Millenium African Programm
|
NEPAD
|
New Partnership for Africa's Developmnent.
|
OIA
|
Organisations Internationales Africaines.
|
ONU
|
Organisation des Nations Unies.
|
OUA
|
Organisation de l'Unité Africaine.
|
OUSA
|
Organisation de l'Unité Syndicale Africaine.
|
PAS
|
Programme d'Ajustement Structurel.
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut.
|
R.D.C.
|
République Démocratique du Congo.
|
RASD
|
République Arabe Sahraouie Démocratique.
|
SACU
|
Union Douanière d'Afrique Australe.
|
SADC
|
Southern African Developmnent Community.
|
SADCC
|
Southern African Developmnent Co-ordination Conference.
|
UA
|
Union Africaine.
|
UAC
|
Union Africaine des Chemins de fer.
|
UDEAC
|
Union Douanière et Economique de l'Afrique Centrale.
|
UDEAO
|
Union Douanière et Economique de l'Afrique de l'Ouest.
|
UEMOA
|
Union Economique et Monétaire Ouest Africain.
|
UMA
|
Union du Magreb Arabe.
|
UPAP
|
Union Panafricaine des Postes.
|
UPAT
|
Union Panafricaine des Télécommunications.
|
ZEP
|
Zone d'Echange Préférentielle.
|
INTRODUCTION.
1. PRESENTATION.
Le rapprochement économique et politique des pays
africains a peu progressé pendant plusieurs décennies,
l'intégration régionale bénéficie aujourd'hui d'un
nouvel élan, visant à intensifier le développement du
continent et à améliorer les conditions de vie de la
population.
Le renforcement de l'unité africaine est un objectif
recherché depuis longtemps sans jamais avoir été atteint.
Alors que l'on comprend mieux aujourd'hui la nécessité de
l'intégration régionale et les raisons des échecs
passés ; de nouveaux efforts visent à resserrer les liens
économiques et politiques entre les nombreux pays du continent.
Comme nous pouvons le constater, « il existe
à la périphérie de Porto Novo (Bénin) une route de
terre qui ne porte aucun nom. Peu fréquentée dans la
journée, elle est parcourue la nuit par de gros camions qui slaloment et
apportent du pétrole et d'autres marchandises provenant du Nigeria,
juste de l'autre côté de la frontière. Aucun officier des
échanges commerciaux du Bénin »(1(*)). Et, pourtant, la vente de ces
produits permet de répondre aux besoins des consommateurs et de faire
vivre des milliers de petits exploitants répartis dans l'ensemble du
pays.
Le Bénin et les 53 pays d'Afrique ont tous leur propre
drapeau, leur propre constitution, leur propre capitale et leurs propres
services de douane. Ils sont séparés par des frontières
clairement indiquées sur la carte. Mais, pour beaucoup d'africains
moyens, ces divisions comptent moins que leurs points communs : ils savent
qu'ils sont tous africains et qu'ils ont intérêt à
renforcer les liens politiques, économiques et humains de part et
d'autre des frontières nationales.
Dans leurs discours, pendant les conférences
officielles et dans les traités, les dirigeants politiques se montrent
depuis longtemps favorables à une plus grande intégration des
pays et des régions d'Afrique, bien que peu de résultats aient
été obtenus en pratique.
En effet, pour répondre aux préoccupations
formulées au cours de cette étude, le premier réflexe d'un
chercheur avisé est de se tourner vers les publications disponibles
traitant ou abondant dans le sens du sujet mais, force est de constater que des
telles publications sont à compter au bout du doigt.
Nous citons l'ouvrage de KABAMBA WA KABAMBA Gervais
intitulé : « la communauté économique
africaine du 21ème siècle : mythe ou
réalité ? », publié aux éditions
MES, Kinshasa,2003, dans lequel l'auteur s'apaisenti sur les tentatives
d'intégration économique dans les différentes
régions et sous régions africaines. Il soulève en fait les
montagnes d'obstacles majeurs à toutes les théories et pratiques
africaines sur les approches du développement politique et
économique à partir des modèles
intégrationnistes : histoire coloniale, incompétence des
gouvernants etc.
La particularité de notre étude, c'est d'avoir
considéré chaque sous-région d'Afrique comme étant
un tout à part dans un ensemble dit région Afrique.
Le mérite de notre étude est d'avoir
cherché à rendre compétitive l'UA dans son milieu
régional en s'organisant à résoudre les différents
conflits qui opposent ses différents Etats membres et en se mobilisant
à éradiquer la pauvreté qui secoue le continent depuis
belle lurette, avant de pouvoir envisager cette compétitivité sur
le plan international par la mondialisation. Le présent travail
prétend démontrer l'importance des structures établies par
l'UA sur le processus d'intégration africaine.
2. PROBLEMATIQUE.
L'idée d'une intégration régionale dite
africaine ne date pas d'aujourd'hui. C'est à ce juste titre que des noms
emblématiques comme KWAME N'KRUMAH qui soulignait l'unité de
l'Afrique et il lançait cette formule : « le fait
essentiel demeure que nous sommes tous africains »2(*) ; de même, NYERERE
JULIUS et SEKOU TOURE évoquèrent l'idée d'une Afrique unie
et puissante basée sur le panafricanisme à la fois
idéologie géographique et mouvement véhiculant la
fraternité entre les noirs et affirmait la personnalité humaine.
En effet, L.S. SENGHOR soulignait : « la conscience de notre
communauté culturelle, de notre africanité est un
préalable à tout progrès dans la voie de d'unité.
Sans elle, il ne peut y avoir volonté, encore moins un effort efficace
d'unité. Je ne le nie pas, nous avons aussi en commun notre situation de
pays sous-développés... mais pour sortir,
précisément de cette situation matérielle, technique, il
nous faut faire appel à une énergie spirituelle. Il nous faut
forger, ensemble, une âme commune. Nous l'avons cette âme qui
s'incarne dans l'africanité »3(*).
En effet, l'on retiendra qu'après les
indépendances obtenues à la suite d'âpres luttes
menées par ses leaders précités, l'Afrique s'est
retrouvée face à la problématique de la promotion de son
développement. D'où la nécessité de mettre en place
des stratégies conséquentes.
Il fallait donc aux africains de s'organiser collectivement en
vue de sortir du marasme de la dépendance vis-à-vis des
puissances coloniales, de traduire dans les faits leurs souverainetés
permanentes intégrales sur les différentes ressources naturelles
du continent, d'être pris en considération dans les débats
internationaux, de participer activement à la prise des décisions
internationales pouvant avoir des incidences non négligeables sur la vie
et le bien-être de l'Afrique, d'assurer leur sécurité
collective dans un système international anarchique, de réduire
toute forme de disparité entre les pays de l'hémisphère
Nord et ceux du Sud, de régler pacifiquement leurs différends, de
renforcer l'unité africaine, etc.
Paradoxalement de nos jours, l'Afrique vit encore au rythme
d'une économie désarticulée, elle perdure dans un sous
ajustement structurel dont la facture sociale dépasse le seuil de
tolérance ; nous assistons à une
désintégration partant aux niveaux national, sous-régional
et régional ; la contrariété des
intérêts conduit le continent à des multiples conflits
frontaliers qui déchirent ceux-là même qui prônent
l'unité de l'Afrique.
De ce qui précède, notre préoccupation
dans cette étude aura le désir de répondre aux questions
suivantes :
§ L'intégration peut-elle être obtenue en
adoptant seulement des programmes politiques ou en privilégiant
exclusivement la situation économique ?
§ Quelles sont des conditions les plus favorables
à l'intégration ?
§ L'intégration est-elle un mythe ou une
réalité pour l'union africaine ?
3. HYPOTHESES.
L'intégration régionale du continent a
été rêvée par bon nombre de dirigeants africains et
a donné lieu à la création en 1963 de l'organisation de
l'unité africaine ( O.U.A.). Au fil des années, beaucoup d'autres
institutions ont été créées dans différentes
régions de l'Afrique. Mais elles n'ont pas dans l'ensemble guère
contribué à accroître par exemple le commerce ou les autres
échanges entre pays africains.
Dans de nombreux cas, c'est avec leurs anciennes puissances
coloniales que beaucoup de pays continuent d'entretenir le plus de
relations.
Le professeur NTUAREMBA ONFRE souligne que le commerce
africain se présente avec une forte extraversion et dépendance
sur les produits de base, la monoculture, ainsi que les problèmes de la
monnaie et la technique4(*).
Voilà pourquoi, nous affirmons de prime abord que les options politique
et économique sont exclusives dans l'obtention d'une
intégration.
Pour tout compte fait, nous devons reconnaître que la
réalisation d'une quelconque intégration ne relève pas
d'une démarche simpliste mais très complexe au regard de toutes
les réalités émaillent le continent noir.
Les conditions favorables d'une telle démarche
dépendent de toute une série de variables qui agissent
simultanément, et pas toujours dans le même sens. Pourtant, c'est
l'ensemble de ces variables qui déterminera et orientera la politique
commune de l'Afrique. Cette intégration ne doit pas être une
unité sentimentale mais exprimée par des considérations
d'ordre politique et économique inhérentes à notre
époque.
L'unité politique est nécessaire face à
ce que KWAME N'KRUMAH appelait : « solidarité et
complicité des puissances impérialistes ; la survivance de
l'Afrique libre, dit-il, les progrès de son indépendance et
l'avance vers l'avenir radieux auquel tendent nos espoirs et nos efforts, tout
cela dépend de l'unité politique »(5(*)).
Alors que l'O.U.A. était en principe une organisation
politique, l'U.A. fait de l'intégration économique la principale
condition à l'unité politique. Mais, nous soulignons que l'U.A.
ne réussira que si elle remplace la culture d'impunité par une
culture de responsabilité. Voilà qui justifie la
nécessité d'une certaine vérification scientifique. Notre
effort dans les pages qui suivront ira plutôt dans ce sens-là.
4. Méthodes et techniques.
Tout travail scientifique comme nous le savons fait toujours
appel à des règles et normes bien précises permettant une
vérification si c'est nécessaire. Raison pour laquelle l'emploi
des méthodes et techniques bien définies s'avère
nécessaire.
A. Des méthodes.
Duverger définit la méthode comme une
démarche ordonnée qui consiste à observer les
phénomènes, exprimant d'une façon coordonnée et
cohérente tout ce qu'on sait à propos de ces
phénomènes afin d'obtenir un résultat6(*).
Nous savons néanmoins « qu'il n'existe pas,
même à l'égard d'un objet spécifique comme la ville,
une méthode universelle applicable en tous temps et en tous lieux (...).
En effet, il est vrai que chaque objet de connaissance informe et conditionne
la méthode. Mais il est également vrai que la méthode se
transforme et s'ajoute constamment au cours même de son
application »7(*).
Dans notre étude, il a été
essentiellement question de trois méthodes : méthode
historique, méthode structuro fonctionnaliste et méthode
systémique.
1°. La méthode historique.
L'approche historique est importante pour nous, parce qu'elle
axée sur l'histoire qui sans être explicative par elle-même
rend possible l'explication dans la mesure où : d'une part, en
remplaçant les institutions dans le milieu social où elles ont
pris naissance, parmi leurs conditions concomitantes, elle nous offre le
tableau de leur condition d'existence, et d'autre part, elle permet la
comparaison.
La méthode d'explication historique est diachronique,
elle s'efforce de reconstituer les événements jusqu'au fait
générateur au fait initial. Elle rassemble, ordonne,
hiérarchise autour d'un phénomène singulier une
pluralité des faits afin de déceler celui qui a exercé le
plus d'influence sur le phénomène étudié.
L'approche conduit à l'explication causale dans la
mesure où elle cherche la genèse des faits en établissant
des liens entre le fait étudié et les faits ou situations
antécédentes.
L'approche historique s'avère nécessaire dans la
présente étude car elle nous aidera :
§ A diagnostiquer le présent pour déceler
les obstacles qu'il rencontre et à prédire ce que ses membres
peuvent espérer pour l'avenir ;
§ A analyser le passé et à connaître
les faits qui sont ou qui peuvent être à la base d'une quelconque
intégration africaine.
On utilise l'histoire comme cadre qui fait saisir les faits
dans leur devenir.8(*)
2°. La méthode structuro-fonctionnaliste.
Dans cette méthode, on insiste à la fois sur les
fonctions et sur les structures considérées comme intimement
liées entre elles. C'est ce qui justifie l'expression
« structuro-fonctionnaliste ».
L'analyse porte ici sur la société
considérée d'une façon abstraite et globale tout à
la fois. Il s'agit ici de déceler les fonctions essentielles que
remplissent ou que doivent remplir les membres d'une société pour
que celle-ci existe ou se maintienne.9(*)
3°. La méthode systémique.
L'analyse systémique examine la réalité
sociale en considérant les différents éléments d'un
système comme un tout, c'est-à-dire dépendant les uns des
autres à tel point que le changement de l'un des éléments
entraîne la modification du système, entendu comme un ensemble
d'éléments réels qui sont liés à une
quelconque interaction.
L'analyse systémique identifie les structures
élémentaires du système, les mobiles politiques, les
institutions, les forces politiques, et les éléments
hétérogènes d'un ensemble, tels que les facteurs
géographiques, économiques, sociaux et psychologico-mentaux.
De ce fait, cette méthode se justifie dans notre
étude en raison de l'interdépendance des différents Etats
qui forment ce système que nous appelons l'Union africaine.
B. Les techniques.
Par technique, nous entendons l'ensemble de
procédés exploités par le chercheur dans la phase de
collecte des données qui intéressent son étude.
En somme, nous retiendrons à la suite de GOODE J.
WILLIAM que les techniques sont des « outils utilisés dans la
collecte des informations (chiffrées ou non) qui devront plus tard
être soumises à l'interprétation et à l'exploitation
grâce aux méthodes »10(*).
Dans notre étude, il a été question des
techniques documentaires du fait que les documents offrent l'avantage
d'être un matériau « objectif » en ce sens que
s'ils sont soulèvent des interprétations différentes, ils
sont les mêmes pour tous, et ne changent pas. Ils demeurent et permettent
une étude dans le temps.11(*)
5°. Intérêt et choix du sujet.
D'aucun pourront se demander pourquoi nous avons choisi un tel
sujet plutôt qu'un autre.
En effet, il sied tout d'abord de noter en ce qui concerne le
sujet de notre étude « qu'un thème d'étude ne
se choisit ni au hasard ni à la légère mais à
partir du fait de la curiosité scientifique détermine face
à la vie que mène le chercheur et qu'il observe autour de lui
dans son propre milieu et sa propre société »12(*).
Nous avons porté notre choix sur ce sujet pour la
raison majeure que la problématique d'intégration de l'Afrique
dans son ensemble constitué une nécessité de l'heure et
une occasion profitable permettant au continent de faire face au
phénomène de la mondialisation non plus d'une manière
disparate mais regroupée (à l'instar de l'Europe).
Notre étude permettra d'offrir à ceux qui
président à la destinée de ce continent des pistes
susceptibles de conduire à une intégration globale tant
souhaitée d'une part par les pères fondateurs de l'O.U.A. ( KWAME
N'KRUMAH, NYERERE J.,...), et d'autre part, par la majorité de
dirigeants actuels africains (MUAMAR KADHAFI, THABO MBEKI...) avec la mise sur
pied en juillet 2002 de l'Union africaine. Et aux chercheurs un cadre
d'investigations et de débats.
De même, étant le jeune internationaliste, ayant
l'ambition de porter nos futures recherches dans ce sens et surtout d'apporter
notre petite pierre dans la construction de cette édifice qui est
l'Afrique si l'on empruntait ce schéma.
6°. Délimitation du sujet.
Délimiter un sujet est devoir méthodologique
surtout en science sociale où un phénomène peut avoir une
coloration régionale et reçoit une pigmentation universelle.
Toutefois, la restriction du champ d'investigation est
comprise comme une loi de la démarche scientifique. En effet,
« toute démarche scientifique procède fatalement par un
coupage de la réalité. Il n'est pas possible d'étudier
tout à la fois ou, à partir d'un fait étudié, de
parcourir tous les éléments influents jusqu'aux extrêmes
limites de la terre et jusqu'au début des temps »13(*). Dans ce cas si, il a
été question de la délimitation spatiale et temporelle.
1°. De la délimitation
spatiale.
Ici, il s'agit bel et bien comme l'indique notre thème
du continent africain qui est l'un de cinq continents que englobe la
planète terre.
2°. De la délimitation
temporelle.
Dans le temps, le champ d'investigation de notre étude
s'étale de 1994 à 2002. cette fourchette de temps se justifie du
fait que 1994 marquait la date à laquelle les efforts
d'intégration régionale remontaient par l'entrée en
vigueur du traité d'Abuja, auquel ont adhéré les membres
de ce qui était à l'époque l'O.U.A. ; et voir
l'évolution de ce processus jusqu'à l'avènement de l'U.A.
en juillet 2002.
7°. Plan sommaire.
Hormis l'introduction et la conclusion, pour mener cette
étude au bon port, nous l'avons structuré en quatre chapitres et
chacun d'eux subdivisé en sections.
v Chapitre premier : les considérations
générales ;
v Chapitre deuxième : les politiques
d'intégration régionale ;
v Chapitre troisième : les considérations
sur l'OUA ;
v Chapitre quatrième : de l'OUA à l'UA.
Pour tout compte fait, notre modeste travail qui, du reste,
n'a aucune prétention d'être parfait, demeure important.
CONCLUSION.
Conclure un travail scientifique, ce n'est pas l'achevé
mais c'est une occasion pour le chercheur de s'arrêter et de faire
l'inventaire de qui a été l'essentiel de sa pensée tout au
long de son investigation.
Notre travail a porté sur la problématique de
l'intégration : un défi pour l'union africaine.
Notre préoccupation était de savoir si
l'intégration pouvait-elle être obtenue en adoptant seulement des
programmes politiques ou en privilégiant exclusivement la situation
économique. Notre préoccupation était également de
savoir des conditions les plus favorables à l'intégration et
enfin, notre préoccupation avait le désir de répondre
à la question si l'intégration était un mythe ou une
réalité pour l'Union africaine.
Nous sommes partis des hypothèses selon lesquelles les
options politique et économique sont exclusives dans l'obtention d'une
intégration car, la réalisation d'une quelconque
intégration ne relève pas d'une démarche simpliste mais
très complexe au regard de toutes les réalités qui
émaillent le continent noir ; les conditions favorables d'une telle
démarche dépendent de toute une série de variables qui
agissent simultanément, et pas toujours dans le même sens.
Pourtant, c'est l'ensemble de ces variables qui détermine et oriente la
politique commune de l'Afrique. Enfin, nous avons affirmé que
l'intégration est une réalité quoique c'est un processus
au regard des structures établies par l'UA.
De ce fait, pour mieux vérifier nos hypothèses,
nous nous sommes servis de trois méthodes : méthode
historique, la méthode structuro-fonctionnaliste et la méthode
systémique ; et des techniques documentaires, les résultats
sur terrain ont confirmé nos hypothèses de départ.
Le travail était subdivisé en quatre
chapitres : le premier chapitre était consacré sur les
considérations générales ; le deuxième
chapitre était axé sur les politiques d'intégration
régionales ; le troisième chapitre a parlé les
considérations générales sur l'OUA ; et enfin, le
quatrième chapitre a focalisé son attention sur l'OUA à
l'UA.
En effet, l'intégration est un concept technique
pluridimensionnel et pluri-sectoriel, elle revêt plusieurs dimensions
(économique, politique, sociale, culturelle et militaire). Voilà
pourquoi plusieurs auteurs l'ont abordé d'une ou l'autre dimension.
Il sied de rappeler que depuis plusieurs décennies, le
thème de l'intégration régionale réapparaît
régulièrement dans les déclarations officielles des
dirigeants africains dû par le fait de la fragmentation de l'Afrique
considérée comme une contrainte majeure au développement
et l'exiguïté des marchés nationaux comme une limite
à l'accroissement des productions. Voilà pourquoi la
nécessité des grands projets communautaires s'avère
indispensable et surtout l'importance de la coopération par le biais des
organismes internationaux. Toutefois, l'intégration est
considéré comme la mère de toutes les vertus, la formule
magique, la panacée aux difficultés économiques
structurelles. Mais l'Afrique a connu aussi le moment où l'on faisait le
constat d'échec de toutes les tentatives d'intégration.
L'organisation de l'unité africaine créée
lors du vaste mouvement de décolonisation des territoires africains,
naguère sous la souveraineté étrangère aux
années soixante est l'un des exemples probants de ces tentatives
d'intégration.
Au regard des objectifs assignés et proportionnellement
aux résultats obtenus. Il convient de rappeler que quelques traits
saillants n'étaient pas à la hauteur de leurs tâches.
Voilà pourquoi le scepticisme croissant de l'opinion africaine en ce qui
concernait l'aptitude de l'OUA, non seulement à créer les
conditions d'une véritable solidarité continentale, mais aussi
à hisser l'Afrique à un niveau respectable, au double plan
interne et mondial.
Guidés par une vision commune d'une Afrique
unifiée et forte, les dirigeants du continent ont décidé
de transformer l'OUA en une nouvelle union plus ambitieuse.
Cette nouvelle organisation hérite de la dimension
panafricaine de l'OUA mais est investie d'une mission de plus grande envergure,
afin de répondre aux défis d'une mondialisation rapide. Nous
pensons que il est temps que l'Afrique occupe sur la scène
internationale la place qui lui revient et il est temps de mettre fin à
la marginalisation de l'Afrique.
Face à ces multiples problèmes qui
empêchent la concrétisation de l'intégration de l'Afrique,
nous suggérons aux dirigeants du continent à l'élimination
des guerres et des conflits car, il s'avère en effet très
difficile de maintenir d'aussi étroites relations économiques et
administratives - gestion commune de services entre Etats aussi plongés
dans des guerres et conflits ; d'instaurer une stabilité des
régimes politiques par la démocratie ; d'insister sur les
performances économiques par la bonne gouvernance et enfin, d'avoir des
politiques d'intégration et de développement propres à
l'instar du Plan d'Action de Lagos de 1980 qui mettait l'accent sur les
initiatives régionales malheureusement inappliqué par manque de
volonté politique des dirigeants africains.
* 1 ERNEST HARCH,
« unir Afrique », in Afrique Relance, Vol. 16,
n°2-3, septembre 2002, p10.
* 2 KABAMBA WA KABAMBA, les
O.I.A., L1 R.I, UNIKIN, notes de cours, 2003, inédit.
* 3 L.S. SENGHOR, discours au
Sommet d'Addis-Abeba, mai 1963.
* 4 NTUAREMBA ONFRE, L.,
pratique de commerce international, L2 R.I., UNIKIN, notes de cours,
2004, inédit.
* 5 KWAME N'KRUMAH, l'Afrique
doit s'unir, éd. Présence Africaine, Paris, 1994,p254
* 6 DUVERGER, M.,
méthodes des sciences sociales, P.U.F., Paris, 1964, p340.
* 7 VERHAEGEN, B., cité
par KUYUNSA B. et SHOMBA K., initiation aux méthodes de recherche en
sciences sociales., P.U.Z., Kinshasa, 1996, p55.
* 8 MULUMBATI N., cité
par BONGWELE LOKULUTU, les objectifs et perspectifs de l'intégration
régionale en Afrique (cas de COMESA),,Mémoire,R.I.,UNIKIN,
2000, inédit.
* 9 MULUMBATI N., cité
par MANGONI TOYEYE-MITAR, l'intégration politique africaine est-elle
possible ?, Mémoire R.I., UNIKIN,2002, inédit.
* 10 GOODE, J.W., cité
par KUYUNSA B. et SHOMBA K., op. cit., p58
* 11 GRAWTZ M.,
méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1974,
p87.
* 12 ILUNGA K., cité par
BONGWELE L., op. cit.
* 13 GRAWTZ M., op. cit,
p107
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