2.4. RECETTES PUBLIQUES
2.4.1. De 1970 a 2000
Depuis plus de deux décennies, les finances publiques
de la RDC se sont caractérisées par un recul profond du niveau
des recettes publiques. Celui-ci est dû à amenuisement de
l'assiette imposable consécutive à la baisse de l'activité
productive depuis la première moitié de 1970, conjuguée
à bien d'autres facteurs tels que la fraude et l'évasion
fiscales, le développement d'un secteur informel, une administration
fiscale peu développée et mal équipée, etc. Est-ce
à dire cependant que, la reprise de la croissance économique
depuis 2002 s'est accompagnée d'une amélioration du niveau de la
masse budgétaire33 ?
Le système fiscal de la République
Démocratique du Congo révèle que la majorité de ses
impôts sont de nature « proportionnelle » et quelque peu,
« progressive ». Pour rappel, ces impôts ont la
particularité de réagir proportionnellement ou plus que
proportionnellement aux fluctuations du revenu. Autrement dit, la hausse du
revenu national devra se traduire par un accroissement proportionnel ou plus
que proportionnel ou baisser corrélativement.
Cependant, la corrélation entre la croissance de la
richesse nationale d'un côté et l'évolution des recettes
fiscales de l'autre d'après les analyses démontrent que, de 1970
à 2000, lorsque le revenu national enregistrait une augmentation, les
impôts réagissaient moins que proportionnellement. Ils ne
couvraient cette variation de la production nationale qu'à concurrence
de 34,8%, soit un manque à gagner de près de 65,2% qui
échappait au fisc. Ce qui traduit parfaitement les difficultés de
l'administration fiscale congolaise à pouvoir mobiliser ses recettes
d'une manière optimale, efficace et efficiente. Ainsi, l'Etat avait
libre champ à recourir au financement monétaire, et cela, en
faisant tourner la planche à billets, provoquant
délibérément l'inflation.
Depuis l'amorce du programme avec les institutions
financières internationales en juin 2001, l'année 2002 a
inauguré le « retour de la croissance économique » en
République Démocratique du
33 Le Potentiel, Croissance économique et
amélioration des recettes publiques en RDC, 2004
Congo. En quatre années de programme, une année
seulement a connu un solde du trésor excédentaire (l'année
2002, soit 0,9% du PIB), tandis que les trois autres années ont
enregistré des soldes budgétaires déficitaires (-0,8%,
-0,99% et 0,35%, respectivement en 2001, 2003, 2004).34
L'évolution des recettes publiques en RDC de 1970
à 2000, laisse apparaître une rupture des tendances à
partir de 1990. En effet, rapportées au PIB, les recettes publiques ont
enregistré une régression sensible de 1970 à 2000, en
passant d'une moyenne annuelle de 8,4% et 8,7% du PIB, respectivement au cours
des décennies 70 et 80, à une moyenne annuelle de 4,3% au cours
de décennie 90, soit un repli de 4,4% par rapport à la moyenne
des années 8035.
Les causes à la base de ce recul sont multiples. Elles
partent de la dégradation de la production intérieure, aux
nombreuses entorses qui caractérisent l'administration fiscale de la
RDC, telles qu'épinglées dans la suite.
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