INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLEMATIQUE
L'Etat en tant que puissance publique a besoin des moyens pour
réaliser ses divers objectifs d'ordre politique, sécuritaire,
économique, social. Pour ce faire, il a mis sur pied des
mécanismes de tout genre, reposant sur les finances publiques et
plusieurs autres systèmes financiers pourvoyeurs des recettes
publiques.
Les changements auxquels on assiste actuellement dans le
domaine économique et financier tant aux plans national qu'international
interpellent les pouvoirs publics sur l'importance particulière de
l'assainissement de leurs finances à partir des informations
fiables1.
Dès le début des années 70, la situation
socio-économique de la République Démocratique du Congo
s'est caractérisée par la dégradation continue des
indicateurs macroéconomiques et sociaux, dissipant de ce fait, les
résultats réalisés dans les différents domaines au
cours des décennies précédentes. A partir des
années 90, le pays est entré dans une longue phase de transition
politique marquée par l'affaiblissement de l'Etat dans ses attributions
notamment la sécurisation des citoyens et de leurs biens, la fourniture
des services publics et la gestion de l'espace national. Pendant cette longue
période, la gouvernance en République Démocratique du
Congo a été marquée par la mauvaise gestion des finances
publiques ainsi que le dysfonctionnement des institutions publiques.
Les finances publiques sont la science de la couverture des
dépenses publiques par les ressources fiscales, non fiscales, le
crédit bail, l'emprunt2.
Grosso modo, le fonctionnement du système de gestion
des finances publiques en République Démocratique du Congo
connait depuis plusieurs années de graves faiblesses, lesquelles ne lui
ont permis de s'affirmer en tant qu'un Etat moderne dans le concert des
nations. On a souvent noté un déséquilibre entre les
moyens mobilisables par l'administration et les besoins de viabilité de
l'Etat.
1J.M. ABOLA, Finances et comptabilité de
l'Etat en République Démocratique du Congo, éd.
B.E.S.I.F, 2005, p.7
2 KIBUEY MULAMBA, Note de cours des finances publiques, G3/B
Economie/UNIKIN, 2001-2008
En effet, dans un environnement où la culture des
normes et le respect des compétences font défaut car
marginalisés au préjudice de l'intérêt collectif,
les finances publiques sont moins performantes. D'où, la
nécessité pour toute la collectivité nationale de
s'imprégner de leur rôle quant à l'amélioration des
conditions d'existence de l'Etat et de ses citoyens.
Les finances publiques ont toujours été au
centre des préoccupations de l'Etat, c'est précisément
parce qu'elles concourent de manière prépondérante voire
incontournable à l'existence des Etats et à la croissance
économique. Agrégat macroéconomique sur lequel se fonde
essentiellement la puissance publique, les finances publiques constituent un
levier important de croissance économique, et partant du
développement économique et social. Elles conditionnent la
stabilité et la viabilité des Etats. Les politiques et les
stratégies, les institutions et les structures sont conçues,
créées et mises en oeuvre par les Etats au niveau national,
régional et international toujours en tenant compte de leur incidence
présente ou future sur les finances publiques3.
Au regard de tout ce qui précède, nous nous
proposons de répondre aux questions suivantes :
- Les finances publiques peuvent-t-elles être un instrument
de relance économique en RDC ?
- Quel est l'impact des finances publiques congolaises dans la
croissance économique du pays ?
3 R. UMBA-Di-NDANGI, Finances Publiques,
éd. B.E.C.F, 2006, p.7
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