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Les déterminants de l'inflation en RDC

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par Béridabaye Ndilkodje
ISSEA - Ingénieur d'application de la statistique 2007
  

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2.2.2. Inflation comme déséquilibre monétaire

Cette approche de l'inflation en termes de déséquilibre monétaire est celle des monétaristes dont un des principes généraux est : l'inflation a essentiellement pour origine un taux d'expansion monétaire trop élevé par rapport au taux de croissance réel de l'économie. Elle repose sur les hypothèses suivantes :

ü l'offre de monnaie est exogène (déterminée par les autorités monétaires) ;

ü la demande de monnaie est stable ;

ü l'inflation est « partout et toujours un phénomène monétaire » dû à l'augmentation trop rapide de la masse monétaire (moyens de paiement mis en circulation) ;

ü les agents font des anticipations adaptatives qui diminuent à long terme l'effet des politiques conjoncturelles ;

ü il existe un taux de chômage naturel en dessous duquel l'économie ne peut pas descendre sans déclencher l'inflation.

Ces hypothèses sont à la base des différentes formulations de la théorie quantitative de la monnaie données par Fisher (1911)4(*) et les économistes dits de l'école de Cambridge.

Ø Équation de Fisher

MV = PQ.

Selon cette équation, M représente la masse monétaire, V est la vitesse de circulation de monnaie ou le nombre moyen d'utilisations de chaque unité monétaire pour effectuer une quantité d'échanges donnée ; P le niveau général des prix et Q le volume de la production. D'après Fisher, V et Q sont constants alors toute hausse de M ne peut s'équilibrer que par une hausse de P.

Ø Equation de l'école de Cambridge

C'est Alfred Marshall de l'école de Cambridge qui, en 1923, a transformé la simple écriture comptable de Fisher en une fonction de demande de monnaie de la forme suivante :

M = k PY

Dans cette équation, P représente le niveau général des prix, M est l'encaisse monétaire nominale, autrement dit, la trésorerie que les individus souhaitent détenir (c'est pourquoi on parle de demande), Y représente le revenu réel et le coefficient k traduit la préférence pour la liquidité des agents économiques. Cette équation fait du niveau général des prix, la résultante, pour une certaine production, de l'offre de monnaie et d'une demande de monnaie représentée par le coefficient k.

Ø Le modèle de Milton Friedman

Friedman pour qui, la monnaie doit avoir une place importante dans l'explication des phénomènes économiques, a proposé un modèle qui considère que la réallocation du portefeuille des individus ne va plus se faire simplement entre la dépense de biens et services et la monnaie, mais entre de nombreux actifs, financiers ou non.

D'après ce modèle, une hausse brutale de la quantité de monnaie va rendre excédentaires les encaisses monétaires et par conséquent, les individus vont modifier la composition de leur portefeuille financier. Ils vont par exemple acheter des titres, ce qui entraînera sans doute l'augmentation des prix et inciter d'autres agents économiques à vendre davantage. Ainsi, de proche en proche, de nombreux agents économiques seront concernés. Les actifs financiers devenant plus chers que les actifs non financiers (immobiliers, par exemple), ces derniers seront alors recherchés et leurs prix vont croître. Le marché des biens et services est touché en dernier lieu. La stimulation monétaire se transmet donc au domaine non monétaire (immobilier, puis biens et services) par l'intermédiaire du marché financier. L'inflation n'apparaît vraiment et n'est reconnue en tant que telle qu'à ce moment là.

Cette théorie a fait l'objet de plusieurs critiques portant essentiellement sur ses hypothèses de base. Nombreuses sont les études empiriques qui remettent en cause le caractère absolu de la démonstration de Friedman. D'après certains économistes, en observant la réalité, le caractère autonome de l'offre ainsi que la stabilité de la demande de monnaie sont des raisonnements très théoriques. On peut mentionner, par exemple, le fait qu'il n'est pas toujours facile d'expliquer comment la vitesse de circulation de la monnaie tend à varier et aussi, le fait que le stock de monnaie n'est pas toujours contrôlé par la banque centrale (en particulier dans une économie ouverte avec un taux de change fixe, les taux d'intérêts doivent s'établir à un niveau tel que la parité fixe de la monnaie est maintenue).

* 4 Encyclopédie Wikipédia

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